Les nouveaux médias, une solution pour le cinéma indépendant ?

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Les nouveaux médias, une solution pour le cinéma indépendant ?
Avis d’expert par Franck Coppola, dirigeant d’HEXAGLOBE.
Les nouveaux médias, une solution pour le cinéma indépendant ?
Il y a quelques mois, Georges Lucas et Steven Spielberg ont fait part de leur crainte pour l’avenir du
cinéma lors d’une conférence à l’université de Californie du sud. En cause, le sur-financement des
superproductions qui induit un sous-financement du cinéma indépendant. A terme, ces derniers
prédisent que le public va se lasser. Le cinéma indépendant est donc crucial pour l’avenir du
cinéma en général. Or, la plus grande difficulté des réalisateurs indépendants est d’obtenir une
large diffusion dans les salles des grands réseaux, dans la mesure où il existe une véritable
concurrence pour l’obtention de créneaux de diffusion. Les films produits par de grandes sociétés
de production sont prioritaires, puisqu’elles ont la capacité de faire pression sur les réseaux de
distribution. À l’inverse, le film d’un réalisateur indépendant peut souffrir d’une programmation
insuffisante en salle, et c’est là que les nouveaux médias sont importants !
Le cinéma indépendant peine à exister en salle
Si Star Wars sorti en 1977 dans moins de 40 salles aux USA a malgré tout rencontré un triomphe
mondial : c’est bien l’exception qui confirme la règle ! A l’époque les réseaux de distribution
croyaient tous que Star Wars serait un échec et n’intéresserait personne. Ils se sont trompés et ont
vite ouvert des séances supplémentaires afin de satisfaire la demande. Mais dans la grande majorité
des cas, un réalisateur dont le film sort sur 40 écrans connait les risques liés aux entrées en salle. En
permettant la sortie de productions dont le succès n’est pas assuré dès le départ, l’industrie
culturelle prépare les blockbusters de demain.
Le problème de diffusion se pose quand le film touche un public restreint, comme le cinéma
étranger, ou qu’il est jugé trop élitiste. En effet, les réseaux de diffusion sont plus adaptés pour la
diffusion de films à large audience locale, que pour des films destinés à un public plus confidentiel. Le
passage au cinéma numérique promettait de changer la donne en abaissant le coût des copies, mais
dans les faits la promesse n’a pas été tenue. C’est dans ce contexte que les nouveaux médias
apparaissent comme une alternative aux grands réseaux, pour favoriser la distribution d’un film dont
l’audience serait jugée trop réduite.
L’accès au cinéma indépendant est de plus en plus difficile, en particulier dans les villes de province,
en grande partie à cause des coûts d’exploitation que peut engendrer la diffusion d’un film. De cette
façon, le cinéma indépendant a tout intérêt à prendre exemple sur la technique de la « longue
traine1 », qui a montré sa virtuosité sur Internet. En acceptant de mettre en place cette stratégie, le
cinéma indépendant peut ainsi cumuler des audiences dont le potentiel de recettes est important.
Il est donc clair qu’à court terme, favoriser l’exploitation en ligne des films indépendants pourrait
être une véritable opportunité pour aider ces réalisateurs à toucher leur public.
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La longue traine est une technique qui permet de générer de nombreuses visites ciblées depuis des requêtes très précises
tapées sur les moteurs de recherche.
En effet, Internet permet de mettre à disposition tous les films issus du cinéma indépendant, et ce,
sur une longue période et à l’international. L’utilisation des nouveaux médias démultiplie le
potentiel d’exploitation d’un film, notamment en dehors des périodes de festivals, ou en dehors
des capitales. Les réalisateurs ont tout intérêt à s’allier pour adopter une stratégie digitale et
développer des sites autour d’univers s’adressant à un public spécifique.
Prenons l’exemple des immigrés qui souhaitent visionner des films de leur propre pays. Aujourd’hui,
à part quelques festivals et des magasins très spécialisés, il est très difficile de pouvoir regarder un
film « made in Boolywood » pour les Indiens habitant en France. Internet pourrait devenir, dans le
futur, une solution économiquement viable pour renforcer la diversité de l’offre, et en particulier
satisfaire la demande culturelle des différentes diasporas présentes à travers le monde.
Les nouveaux médias, une opportunité à saisir
Les réseaux sociaux sont à prendre en compte dans le projet pour attirer l’attention et maintenir le
dialogue avec le spectateur, il est important de créer une communauté, qu’il faut créer et faire vivre.
Certains réalisateurs, par exemple, maintiennent un forum de discussion sur lequel ils discutent avec
les spectateurs. Les conversations, autour de sujets de société dont parlent les films, peuvent être
indexées par les moteurs de recherche permettant ainsi d’interpeller des personnes sensiblement
intéressées par le film. Cette proximité créée, donne un véritable lien qui décourage le piratage, car
le spectateur a l'impression d'être en contact direct avec les créateurs du film et a, beaucoup plus
de scrupules à le voler ; ceci encourage donc les ventes. En matière de piratage, la proximité est la
meilleure façon de lutter. Avec une bonne stratégie numérique, l’exploitation d’un long métrage
peut se faire dans la durée y compris si les ventes initiales n’ont pas été extraordinaires.
Pour conclure, il est important de souligner qu’une stratégie « en ligne » est nettement moins
coûteuse qu’une diffusion sur DVD, le risque était donc plus faible. Un budget de sortie d’un DVD
peut s’élever à plusieurs dizaines de milliers d’euros, tandis que la mise en ligne d’un film peut être
réalisée pour beaucoup moins, à condition bien entendu de se tourner vers des spécialistes du
numérique, maitrisant la chaine du numérique de son encodage à sa diffusion.
A propos d’Hexaglobe
Hexaglobe est une société spécialisée dans les technologies et services pour les nouveaux médias et diffuseurs.
Forte de son expertise technique et de sa capacité en R&D, cette entreprise dynamique déploie des services
innovants pour les médias comme des solutions de vidéo à la demande, de Digital Asset management, de
gestion de contenu et de diffusion over-the-top (CDN). Créée en 2004 et autofinancée depuis sa création,
Hexaglobe compte à ce jour 18 collaborateurs et connaît une forte croissance ces dernières années.
L’explosion de la consommation de contenus vidéo en ligne permet en effet à Hexaglobe de poursuivre son
investissement et de satisfaire ses clients. Ainsi parmi ses références actives, l’entreprise compte France
Télévisions, Groupe Bolloré, Euronews, etc.
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Oxygen : Amandine Bonnefis / Adeline Babel
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