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Le magazine du conseil général de l’Aude
Septembre/octobre 2014
erspectives
#231
audevant,
Après 5 ans
“
Ce que vous avez demandé,
ce que nous avons fait,
ce qui reste à faire
”
som
ma
ire
Le ticket à 1€
Un
p.4-5 :
Territoire
équilibré
p.6 :
THD : après,
il sera trop tard
p.7 :
Aude rurale :
jamais sans le CG
p.8-9 :
Un
environnement
préservé
la
qualité
de vie
la
solidarité
partout
Les éleveursde Bordegrande
p.12 :
pesticides :
Comment faire sans
p.12 :
La pépinière
du canal
p.13 : ouverture
D’une banque de stages
p.14 :
p.16 :
Premier collège
“nouvelle génération” :
Marcelin-Albert
Créer de l’emploi
autrement
Les poussières
p.16 : de
pierre
du tailleur
p.17 :
Le goût
du pays cathare
p.18 :
Face à la précarité
au quotidien
p.19 : Solidarités :
faciliter la vie
p.20 :
p.23 :
Perspectives n° 231
Jobs en “drive”
l’économie sociale et solidaire :
p.21 :
2
Il y a une vie
après La Poste
p.10-11 : naturalistes
p.15 :
une
économie
dynamique
une idée d’avance,
un modèle copié !
Le bus PMI
la santé à dom icile
Contre la désertification
médicale
La clé des marchés
publics audois
éd
ito
quinquennat
Audevant
le
Perspectives
Le magazine
du conseil
général
de l’Aude
Tirage : 50 000 exemplaires
ISSN : 0985-2247
Directeur de la publication :
André Viola
Directeur de
la communication :
Yvon Le Gall
Rédaction : Yvon Le Gall, Anick
Noé, Hubert Mery, avec l’aide
des services du Conseil général
Maquette et mise en page :
Guy de Guglielmi
Impression :
Imprimerie de Bourg
Crédits photos : services
du Conseil général,
Philippe Benoist
Imprimé sur du papier
provenant de forêts gérées
durablement
A la question : « s’il y avait le feu chez vous, qu’emporteriez-vous ? », Jean Cocteau répondit :
« je crois que j’emporterais le feu ».
Au moment où le projet Audevant a été lancé, en mars 2009, sous l’impulsion de Marcel
Rainaud, alors président du Conseil général, qui m’en avait confié la mise en œuvre, la crise
financière mondiale commençait à devenir crise économique en France. Quand il s’achève,
5 ans plus tard, les effets de cette crise sont visibles partout, et dans l’Aude plus qu’ailleurs.
On voit bien, parce que la crise les a encore accentués, ce que sont les tendances lourdes
du monde moderne : aller vers les grandes villes, les grands pôles économiques, les grandes
universités. Donner tout à ceux qui ont déjà tout. Quant aux autres…
L’intention initiale d’Audevant est là : ne rien lâcher.
C’est donc notre XXIe siècle qui a été dessiné ainsi, en concertation avec les Audois qui ont été
consultés par milliers, avec les agents des services départementaux qui se sont réorganisés
autour des priorités définies : Audevant est un projet collectif bâti collectivement parce que
c’est ainsi que nous, Audois, faisons les choses depuis toujours.
Au bout de ces 5 ans, il y a donc ce que nous nous sommes déjà donné : le bus à 1€,
la consultation itinérante de Protection maternelle et infantile, des digues de protection contre
les inondations, des zones naturelles sauvegardées, un plan de lutte contre la dépendance des
personnes âgées, l’installation du numérique dans les collèges, la création de circuits courts
pour les produits agricoles…Et il y a tout ce qui est lancé mais reste encore à construire :
le Très Haut Débit, le maintien de médecins généralistes dans les zones rurales, le classement
des forteresses du Pays cathare à l’Unesco, la création ou la rénovation de deux collèges…
Dans la création de ce projet comme dans sa mise en œuvre, il n’y a pas un espace de son
territoire que le Conseil général ait négligé : l’Aude du XXIe siècle sera la même pour tous
les Audois tant qu’existera une structure départementale qui les entendra tous et répartira
entre eux les moyens et les charges.
Audevant n’est donc pas un projet bouclé, terminé.
Il est une ambition qui n’a pas de fin : entretenir le feu.
André Viola,
Président du Conseil général de l’Aude
Septembre/octobre 2014
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Un
Territoire
équilibré
Le ticket à 1€
une idée d’avance,
Le Conseil général transporte annuellement 5 millions de personnes
dans tout le département. Et pour 1 € depuis septembre 2011.
Une idée qui a fait école…
1 €, c’est pour tous les trajets sur le réseau départemental Audelignes comme
sur les réseaux locaux de Transport à la
Demande. Pour assurer les connexions
et la continuité du service pour tous
– et pas seulement les collégiens – les
mercredis après-midi et pendant les
vacances scolaires, des horaires supplémentaires ont été mis en place sur
les lignes principales du réseau (Carcassonne-Lézignan-Narbonne ; BramCarcassonne ; Fanjeaux-Carcassonne ;
Homps-Carcassonne ; Pépieux-Carcassonne ; Axat-Carcassonne ; Castelnaudary-Carcassonne).
Un bilan très
satisfaisant
L’objectif est atteint au-delà des espérances, avec une augmentation moyenne
de 92 % des ventes de titres de transport
à l’unité dès la première année et des
pointes à 31 600 tickets supplémentaires
sur les lignes exploitées par Kéolis Aude
(+102 %), à 6 000 tickets sur les lignes
exploitées par les Autocars Teissier (+51
%) ou encore à 3 000 tickets sur les lignes
des Autocars Vidal (+119 %).
La tarification a même été unifiée sur les
trois réseaux audois Audelignes (Conseil
Général), Citibus (Grand Narbonne) et
Agglo’bus (Carcassonne Agglo), rejoints
par les trains TER de la Région Languedoc-Roussillon.
Au total, les services du CG ont compté
5 000 000 de voyages sur les lignes de
bus départementales, dont 2 300 000
dans les cars scolaires.
Tous les horaires de toutes les lignes
sont disponibles sur :
www.aude.fr/audelignes
Témoignage
Chauffeur
de bus :
changement
d’ère
Jean-Charles Garcia est chauffeur de bus
depuis 1987. Employé des entreprises
Vidal, une PME familiale qui possède
une flotte d’une quarantaine d’autocars
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Perspectives n° 231
à Bram, il conduit aussi bien des élèves
sur les lignes scolaires que des touristes
ou des clubs sportifs. « Le chauffeur
n’a plus le respect qu’il avait autrefois »,
déplore le conducteur, qui se souvient
du temps où, dans les campagnes, on
demandait volontiers « un service à celui
qui allait en ville ». Il est frappé d’être
devenu presque transparent pour bien
des passagers, qui ne lui disent même
pas bonjour en montant dans son véhicule. « On nous prend un peu comme un
chauffeur de taxi ».
Depuis quelques années, Jean-Charles
Garcia constate toutefois un regain d’intérêt pour les transports collectifs. « Les
bus sont de plus en plus remplis. La ligne
entre Carcassonne et Castelnaudary par
exemple a gagné de nouveaux passagers
depuis que le prix du ticket est passé à 1€,
à l’initiative du Conseil général. » Des automobilistes qui ne savaient même pas où
se trouvaient les arrêts de bus laissent
désormais leur véhicule au garage parce
que les transports collectifs sont devenus plus pratiques et plus rentables.
« En fait, les gens nous voient de moins en
moins, tout en ayant de plus en plus besoin
de nous. Nous sommes transparents mais
utiles. C’est peut-être bien comme ça, après
tout », résume M. Garcia.
Une année sur les routes
Il y a 3 300 ponts sur les 4 300 km
de routes que le Conseil général est
chargé d’entretenir, et 400 km de
murs de soutènement qui préservent
ces routes des éboulements.
80 km de routes sont traités en
enrobé. 160 km sont revêtus d’enduits superficiels. 2 000 panneaux de
circulation ont été remplacés, 3 500
arbres élagués, 6 700 m de glissières
installés, 150 km de fossés curés.
Les agents du Conseil général sont
intervenus 89 fois pour réparer des
glissières accidentées, 126 fois pour
des accidents de la voie publique.
Ils ont collecté 40 tonnes d’ordures
ménagères en bordure de route.
LE TAD EN CHIFFRES
Le Transport à la Demande, service de proximité à vocation rurale, est organisé par les communautés de communes et subventionné par le Conseil général.
Il compte dix réseaux, situés essentiellement en Haute-Vallée et dans l’Ouest
du territoire.
NBRE
VOYAGES
VOYAGEURS
COUT CG
LIGNES
RAZES MALEPERE
2
78
358
2 650 €
PIEGE LAURAGAIS
MALEPERE
4
78
402
1 794,50 €
COUIZA
8
52
300
1 100 €
AXAT
2
19
23
330 €
COTEAUX DU RAZES
1
22
226
745 €
LIMOUXIN SAINT
HILAIROIS
6
30
400
2 618 €
MOUTHOUMET
2
119
461
10 411 €
CHALABRE
2
72
621
4 250 €
AUDE EN PYRENEES
2
93
289
4 010 €
Témoignage
Un minibus
pour faire
son marché
Vendredi, Josette Roger fait son marché
à Limoux. A 78 ans, elle habite le village
de Pieusse avec son mari âgé de 75 ans,
qui ne conduit plus. Alors pour continuer
à remplir son panier de produits frais, Josette téléphone tous les jeudis à Kéolis.
L’entreprise a inauguré en octobre 2012
un service de transports à la demande
pour le compte de la communauté de
communes du Limouxin. Pour 1€ grâce
à la compensation financière du Conseil
général, les habitants des villages les
plus éloignés peuvent emprunter l’une
des six lignes qui convergent deux fois
par semaine (mercredi et vendredi) vers
la sous-préfecture. Josette apprécie
beaucoup ces « minibus tout bariolés.
Avant, on se débrouillait avec une voisine
pour aller à Limoux, mais il fallait parfois
attendre de trouver quelqu’un pour revenir ». Le minibus des Circulad’, lui, a des
horaires fixes. Il démarre dès 8h30 de
l’abribus situé à côté du stade et repart
théoriquement à 11h30. Les horaires
peuvent toutefois être assouplis à la
demande, comme cela a été récemment
le cas pour répondre aux soucis d’une
autre habitante de Pieusse « qui ne voulait pas laisser son mari malade seul trop
longtemps », raconte Josette. Le minibus
repart donc momentanément à 10h30.
« C’est un peu juste, mais le chauffeur
attend les retardataires jusqu’à un quart
d’heure si nécessaire », précise Josette
Roger. Contrairement aux bus classiques, les navettes hebdomadaires du
Limouxin peuvent même embarquer
des personnes en fauteuil roulant, apprécie-t-elle.
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Un
Territoire
équilibré
THD : après, il sera trop tard
Qu’est-ce que
le Très Haut
Débit (THD) ?
Quand un particulier surfe sur Internet,
son ordinateur reçoit à chaque seconde
des milliers (haut débit ou Kbps) ou
des millions (très haut débit ou Mbps)
d’informations par seconde. L’affichage
de ces informations est plus ou moins
long selon le débit. Elles sont transportées principalement par des réseaux en
fibre optique.
Quel est le
projet du gouvernement ?
Le gouvernement a lancé le Plan France
Très Haut Débit en avril 2013, dont
l’objectif est la généralisation de la fibre
optique sur l’ensemble des territoires
d’ici 10 ans. Elle sera prise en charge par
les opérateurs privés dans les agglomérations, par les collectivités publiques
ailleurs.
Au plan national, l’enjeu porte sur l’équipement optique de 35 millions de lignes.
C’est un projet sur 15 ans qui est évalué
entre 25 et 30 Mds €.
Quels sont
les besoins ?
- Pour un ménage, les besoins dus au
multi-équipement, à l’enrichissement
des médias TV (HD, 3D, …), aux projets
de télétravail, au développement du
contrôle à distance des équipements
ménagers se situent dans une fourchette de 50 à 100 Mbps (Millions de
bits par seconde).
- Pour les entreprises, le choix de s’installer dans une zone d’activités dépend dé-
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Perspectives n° 231
sormais autant sinon plus de la présence
du Très Haut Débit que de la proximité
de nœuds de communication routiers,
ferroviaires ou aéroportuaires.
- Pour les services publics, le développement du télé-enseignement, de la télémédecine et de l’e-administration représente une amélioration considérable
du service rendu aux usagers (moins
de déplacements, disponibilité 24h/24,
7j./7) et des coûts de ces services (moins
de papier, moins d’espaces de stockage).
Pourquoi
est-ce vital
pour le
département
de l’Aude ?
De la présence ou non du Très Haut
Débit dépendront bientôt :
- La survie de territoires dont les habitants ne disposeraient pas des mêmes
services que les autres ;
- L’attractivité économique de ces territoires dont les entreprises ne seraient
pas reliées aux autres et à leurs clientèles.
Le Très Haut Débit est au XXIe siècle ce
que le chemin de fer était au XIXe.
Combien ça
coûte ?
L’Aude est traversée par deux réseaux
de fibre optique : le long de l’autoroute
A61 et le long du canal du Midi.
Les coûts nécessaires pour amener le
THD aux Audois en pas de porte ont été
évalués à coût total de près de 130 M€.
75% du coût final sont liés aux infrastructures (fourreaux, poteaux, pylônes…).
Que fait
le Conseil
général ?
Comme dans tous les grands projets
structurants pour l’avenir de l’Aude, il
fédère l’ensemble du territoire :
-une politique d’aménagement équilibrée du territoire pour s’assurer que le
Très Haut Débit ne sera pas réservé aux
seules populations que les opérateurs
privés jugent rentables ;
-un système de péréquation départementale pour répartir équitablement les
moyens et les charges entre les communautés de communes et d’agglomérations.
Au total, le Conseil général de l’Aude, le
SYADEN qui sera maître d’ouvrage du
déploiement et les 11 communautés
de communes et d’agglomérations unis
apportent 39% des investissements globaux, l’Etat au travers du Fond pour la
Société Numérique 32%, la Région LR
12%, les opérateurs privés 9%, l’Europe
8%.
Quelle
ambition ?
L’ambition commune est de ne laisser
personne de côté.
A la fin de la phase 1 du déploiement
(2015-2020), 80% de la population bénéficieront du THD par la fibre optique, 2%
par le Haut Débit amplifié, 15% par une
desserte par satellite.
A la fin de la phase 2 (2020-2030), 100%
des Audois bénéficieront du THD par
fibre optique.
Aude rurale :
jamais sans le CG
Le département aide les communes de l’Aude à mener leurs projets à
terme. Sans lui, elles n’auraient pas les moyens de répondre aux besoins
de leur population.
Ce n’est pas une piscine conventionnelle
qui a été inaugurée en juin à PeyriacMinervois. Le complexe aquatique qui a
poussé à côté de la nouvelle gendarmerie compte plusieurs bassins, extérieurs
ou couverts, et une plage engazonnée.
Le projet, porté à l’origine par les 17
communes de l’ex-communauté de communes du Haut Minervois, a mis plus de
dix ans à sortir de terre, pour un investissement de 9,7 millions, toutes taxes
comprises.
Les Bains de Minerve peuvent accueillir
jusqu’à 680 personnes et visent autant
les touristes que la population locale.
Les résidents bénéficient d’une réduction
d’un euro sur le ticket d’entrée (5,50€) et
les différents tarifs d’abonnement. Les
réductions s’appliquent aux habitants
des 73 communes de l’agglomération de
Carcassonne en contrepartie d’une subvention d’équilibre de 410.000€ versée
chaque année à la société Equalia, qui
gère le complexe en délégation de service
public.
L’aide du département s’est concentrée
sur l’investissement. Pendant trois ans, le
Conseil général a contribué à hauteur de
10% au chantier. Sans cette contribution,
la petite commune de Peyriac n’aurait jamais pu remplacer son ancienne piscine,
inaugurée en… 1965.
En dehors de la période estivale, la nouvelle piscine intercommunale prévoit
d’accueillir 25.600 scolaires durant l’année, des collèges de Rieux-Minervois et
Olonzac. Les Bains de Minerve abritent
également des séances d’aquagym pour
les adultes et des horaires sont réservés
pour les bébés-nageurs.
Les riverains de la station d’épuration
de Villesèque, eux, ne souffrent plus des
mauvaises odeurs. La petite commune
des Hautes-Corbières s’est dotée d’une
nouvelle station d’épuration à l’extérieur
du village. Elle fonctionne avec des filtres
de roseaux plantés, ce qui élimine tous
les dysfonctionnements électromécanique antérieurs. L’investissement s’est
élevé à 1,2 millions€, soit l’équivalent du
budget annuel de la commune. Le conseil
général (285. 414 €) a été le principal
contributeur, aux côtés de l’Agence de
l’eau (302.299 €). « Il a fallu éloigner la station vers un terrain non inondable, ce qui
doublait la facture », rapporte Jean-Claude
Bouquet, adjoint au maire. Les travaux
les plus lourds ont concerné la démolition
de l’ancienne station et la pose de près de
1.000 m de canalisations. Au passage, le
nouveau réseau capte les effluents de
l’auberge du château de Bonnafous, qui
peut accueillir jusqu’à 200 personnes au
bord de la Berre.
Le cœur de village de Saint-Polycarpe se
métamorphose. Une place dotée d’une
fontaine et un jardin public ont été aménagé au pied des ruines de l’ancienne abbaye. Dans la foulée, une ancienne cave
viticole, une grange et un hangar vétuste
sont transformés en petit centre culturel.
Baptisé « espace abbaye », il peut abriter
des concerts, des pièces de théâtre, des expositions ou des réunions associatives. Le
montant des travaux s’élève à 450.000 €.
Un investissement hors de portée d’une
petite commune de 200 habitants. Le
département contribue à hauteur de
127.890 € à cet aménagement.
Le Conseil Général a voté pour 2014
une enveloppe de subventions d’investissement de 38 533 161 € dont environ
les ¾ sont affectés aux communes et à
leurs groupements.
Ce volume de subventions engendre un
montant de travaux de l’ordre de 200 M€.
Les travaux réalisés par les communes
grâce aux aides du CG bénéficient à 75%
aux entreprises audoises. Le Conseil
général est donc, de très loin, le premier
investisseur du département.
Ces subventions se répartissent
ainsi :
- Voirie & aménagement cœurs de village
5 170 000 €
- Bâtiments et équipements publics
7 164 000 €
- Eau et assainissement 9 700 000 €
- Aménagement des rivières 7 880 270 €
- Développement économique
& touristique 2 400 000 €
- Environnement (bois, déchets,
espaces naturels) 2 997 250 €
- Habitat & établissements médicosociaux 3 221 641 €
Les domaines prioritaires d’intervention
sont définis chaque année par les élus du
Conseil général mais ils concernent traditionnellement la réfection des réseaux
d’eau, d’assainissement et de voirie ainsi
que la réhabilitation des bâtiments et
équipements publics. Sont privilégiées les
opérations qui répondent aux exigences
d’accessibilité aux personnes à mobilité
réduite, au respect de l’environnement
et, dans la mesure du possible, à l’intégration des clauses sociales dans la commande publique.
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7
Un
Territoire
équilibré
Il y a une vie
après La Poste
Pour maintenir les services publics au plus près
des populations, le Conseil général a inventé
les Poms. Reportage dans les Hautes Corbières.
La remplaçante de la postière de Laroque-de-Fa porte de multiples casquettes. Les anciens de ce village de
moins de 150 habitants se souviennent
de l’époque où il fallait se rendre chez
l’employée des Postes pour téléphoner.
L’ancienne postière du village fut l’une
des premières à être reliée au réseau
téléphonique. Désormais, Brigitte cumule les emplois de postière, bibliothécaire, conseillère sociale, informatique
et touristique. Elle vient tous les jours de
la semaine travailler à mi-temps au village. Présente alternativement le matin
ou l’après-midi, elle trimballe le reste du
temps ses différentes fonctions dans
l’un des huit autres POints Multi Services
des Corbières. Ces « POM’S » font désormais partie de la vie des villages, où
La Poste a fermé ses agences les unes
après les autres.
Le petit bureau de Brigitte, qui porte
toujours les couleurs jaune et bleu de
La Poste en devanture, est mitoyen de
la mairie du village. Avant l’ouverture
du POM’S, en 2001, c’est la secrétaire de
mairie qui se transformait ici en postière,
quelques heures par semaine. La pièce
unique qui accueille le public est encombrée d’un mélange hétéroclite de livres,
de magazines, de confitures, charcuteries et produits cosmétiques rangés sur
8
Perspectives n° 231
des étagères ajoutant encore à l’étroitesse des lieux. Le rayon des produits locaux est volontairement peu fourni pour
ne pas faire concurrence à l’épicerie du
village. Une deuxième pièce, interdite
officiellement au public, abrite le photocopieur et deux coffres forts. C’est là que
sont déposées les espèces que les titulaires d’un CCP peuvent retirer de leur
compte. Le seul distributeur automatique de billets se trouve à Mouthoumet.
« Nous sommes surtout là pour dépanner »,
dit la postière-banquière polyvalente du
POM’S.
Brigitte est employée par l’ADHCo, l’association de développement des Hautes
Corbières qui gère aussi l’aide à domicile
dans tout le canton. Pour une population vieillissante qui a parfois du mal
à se déplacer, il est crucial de disposer
de services publics de proximité. Outre
l’affranchissement du courrier, les neuf
employés affectés aux POM’S servent
de relais pour d’autres administrations,
comme la CAF, la CPAM ou Pôle-Emploi. « Nous avons aussi un rôle social »,
souligne Brigitte. Dans un coin, un ordinateur connecté à Internet permet d’effectuer des télé-procédures. Mais il est
bien moins consulté que le panneau où
s’affichent toutes sortes d’activités, commerciales ou associatives, proposées
sur la commune et les alentours. Des
« flyers », tracts, affiches et cartes de
visite multicolores témoignent plus sûrement qu’un portail web de la vie d’un des
cantons les moins peuplés de France.
Des habitués passent cependant toujours au moindre prétexte. « C’est un lieu
de services, mais aussi un lieu d’échanges
et de vie », résume la secrétaire de mairie. Brigitte accueille aussi les touristes
de passage. Elle tient à leur disposition
quelques dépliants touristiques et accorde un soin tout particulier à l’étagère
où sont présentés des produits locaux.
« Parce qu’on fait aussi un peu Office de
Tourisme », résume l’employée multicasquette.
Où et quand ?
Bouisse
Mardi, jeudi et samedi de 9h à
12h15
Mercredi et vendredi de 14h à
18h
Davejean
Lundi, mercredi et vendredi de
9h à 12h15
Mardi et jeudi de 14h à 18h
Félines
Termenès
Lundi, mercredi et vendredi de
9h à 12h15
Mardi et jeudi de 14h à 18h
Lanet
Lundi, mercredi, jeudi et vendredi de 9h à 12h30
Laroque
de Fa
Lundi, mercredi, vendredi de
14h à 18h
Mardi et jeudi de 9h à 12h15
Mouthoumet
Mardi, mercredi, vendredi et
samedi de 9h à 13h
Lundi et jeudi de 14h à 18h
Soulatgé
Lundi, mercredi, vendredi de
14h à 18h
Mardi et jeudi de 9h à 12h15
Vignevieille
Lundi, mercredi et vendredi de
9h à 12h15
Mardi et jeudi de 14h à 18h
Villerouge
Termenès
Lundi au vendredi de 14h à 18h
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9
Un
environnement
préservé
Les éleveursde Bordegran
Pour entretenir
les Espaces naturels
sensibles (ENS) qu’il
est chargé de protéger,
le Conseil général
a choisi d’y implanter
des éleveurs.
Quand il part avec son troupeau vers
les collines boisées de chênes verts qui
surplombent la petite vallée, Matthieu
Vaslin n’oublie jamais ses jumelles et son
appareil photo. Le jeune homme était ornithologue en Vendée avant de suivre sa
compagne, Annaïg Servain, installée depuis 2010 sur l’ancienne ferme pédagogique de Bordegrande à Laroque-de-Fa.
Le couple a choisi d’élever des chèvres
du Rove, une race dotée de spectaculaires cornes torsadées qui a bien failli
disparaître. L’espèce, originaire des
Bouches-du-Rhône, se révèle particulièrement bien adaptée au climat méditerranéen et aux rares pelouses sèches qui
résistent à l’avancée du maquis dans ce
secteur des Hautes-Corbières où même
la vigne ne se cultive plus.
Bordegrande, c’est un domaine de plus
de 100 hectares acquis par le Conseil
général au titre des espaces naturels
sensibles. Une grande surface qui n’était
plus vraiment exploitée quand la ferme
abritait un centre de loisirs pour les enfants du canton de Mouthoumet. Lors
de son arrivée, Matthieu Vaslin s’est aus-
10
Perspectives n° 231
sitôt lancé dans la construction de la fromagerie. Un investissement de près de
10.000 € contre la garantie d’une occupation durable. « Il nous fallait un bail
de longue durée pour nous engager et
bénéficier des aides à l’installation », dit
Annaïg. En tant que fermiers, Matthieu
et Annaïg verseront pendant 18 ans un
loyer annuel de 2.600 € au Conseil général.
Le couple s›occupe aussi au quotidien du
plan de gestion écologique de l›espace
naturel sensible, où l›expérience précédente de Matthieu dans une réserve
naturelle de Noirmoutier est particulièrement utile. Tout naturellement, ils ont
choisi de produire selon le cahier des
charges de l›agriculture biologique. Agriculteurs, et non gestionnaires salariés
d›une réserve, le couple vit de la vente
de ses fromages et de la viande des chevreaux. « Nous devons prouver qu’on
peut encore être paysan à Bordegrande »,
dit le jeune apprenti berger.
Les journées à Bordegrande commencent invariablement par la traite
des chèvres, sauf à l›époque des naissances des chevreaux. « Pas de petits,
pas de lait, pas de lait, pas de fromages »
résume Annaïg Servain. L›éleveuse a
également fait le choix de ne pas vendre
les chevreaux à des engraisseurs qui
les nourrissent de lait en poudre, mais
de les garder plusieurs mois avant les
conduire à l›abattoir coopératif de Quillan. La viande est ensuite découpée
dans un atelier de Couiza. « Cela fait
des kilomètres, mais on refuse de voir
partir nos chevreaux encore vivants
dans des caisses à lapins comme cela se
naturalistes
de
pratique sur de grandes exploitations »,
dit lݎleveuse bio de Laroque-de-Fa.
La traite est un moment privilégié pour
s›assurer de la bonne santé de chacun
des animaux du troupeau. Le cheptel atteint désormais une centaine de têtes et
la traite ne peut plus s›effectuer manuellement, mais les éleveurs reconnaissent
toujours leurs bêtes, qui ont chacune
leur caractère. Les rations d›orge distribuées pendant la traite proviennent
d›une exploitation biologique voisine.
« On n’en produit pas nous-mêmes à cause
des sangliers, trop nombreux autour de
l’exploitation et qui ravagent les cultures »,
explique Matthieu. Les vieilles pratiques
de l›autosuffisance paysanne se retrouvent toutefois à la sortie de la laiterie, où un tuyau alimente directement le
cochon de la ferme en petit lait.
Contrairement aux éleveurs du Razès
ou du Lauragais qui manifestent contre
les prédateurs, Matthieu et Annaïg
n›ont pas peur du loup. « Nous avons
envisagé la présence des prédateurs
dès notre arrivée », affirment les deux
néo-paysans de Bordegrande. Un gros
chien Patou fait partie du troupeau.
« La question n’est pas d’être pour ou
contre les prédateurs, mais comment se
protéger » estime Matthieu.
Ecologiste de terrain, il inventorie inlassablement les différentes espèces
d›orchidées qui poussent sur les parcours des chèvres au milieu de la forêt.
Moderne, il a équipé la chèvre qui fait
office de meneuse du troupeau d›une
balise GPS pour reconstituer les itinéraires de ses animaux sur ordinateur.
Ce suivi s›avère précieux pour éviter le
surpâturage qui menacerait les écosystèmes. Les chèvres sont d›excellentes
débroussailleuses, mais elles sont aussi
capables de raser toute végétation et
transformeraient les collines en désert
minéral si elles n›étaient pas surveillées.
Dans le massif boisé de Laroque-de-Fa,
les chèvres du Rove sont d›abord des sapeurs-pompiers de premier choix. Leur
présence est une garantie contre les
feux de broussailles, qui peuvent rapidement dégénérer en graves incendies.
Deux avions trackers jaunes de la protection civile passent dans le ciel de Bordegrande au moment où Matthieu se
met en marche avec son troupeau. « Ils
font des patrouilles régulières dès qu’il y
a du vent » dit le jeune berger, qui n›a
pas sorti ses jumelles pour observer ces
drôles d›oiseaux.
Septembre/octobre 2014
11
Un
Olivier Baron, le responsable
des pépinières départementales
de Nébias et Lézignan
environnement
préservé
La pépinière
du canal
pesticides :
Comment
faire sans
A partir du 1er mai 2016, l’usage des
produits phytosanitaires par l’Etat,
les collectivités locales et les établissements publics pour l’entretien des
espaces verts, des forêts ou des promenades accessibles ou ouvertes au
public sera interdit. En 2022, cette
interdiction sera étendue aux particuliers.
Dans la politique environnementale
qu’il met en œuvre comme, évidemment, dans ses propres pratiques, le
Conseil général de l’Aude a largement
anticipé ces échéances.
Pour réduire l’usage des pesticides :
-il aide les communes à protéger les
captages d’eau prioritaires
-il a installé 107 stations dont 27 stations pesticides pour évaluer l’état des
rivières.
-il subventionne les collectivités territoriales pour l’achat d’équipements et
de matériels alternatifs aux pesticides
(débroussailleuse, rotofil, etc.)
-les pépinières départementales fournissent aux collectivités de plantes
adaptées au climat pour constituer
des jardins secs.
-il fournit de jeunes plants aux agriculteurs pour créer ou recréer des haies.
-pour entretenir les bords de route, le
Conseil général pratique désormais la
fauche tardive (hors période de reproduction des espèces qui habitent les
fossés), et la tonte haute (6 à 8 cm) qui
empêche la germination de graines
indésirables et le développement excessif des mousses.
12
Perspectives n° 231
Les remplaçants des fameux platanes du
canal du Midi poussent entre Puivert et
Quillan. A la pépinière départementale de
Nébias, 600 peupliers blancs attendent la
fin de l’automne pour être transplantés
sur les berges du canal. Les jeunes arbres
ont été plantés il y a trois ans sur les terres
de ce village qui présente la particularité
d’être situé sur la ligne de partage des
eaux entre l’Atlantique et la Méditerranée,
comme le seuil de Naurouze. Ils vont remplacer les platanes centenaires, victimes
du chancre coloré. D’autres essences,
plus exotiques, seront plantées au fil des
années pour succéder à la fin de règne
annoncée des 42.000 platanes jalonnant
l’ancien canal royal du Languedoc.
Olivier Baron, le responsable des pépinières départementales de Nébias et Lézignan, teste actuellement deux variétés
de carya, une espèce de noyer originaire
d’Amérique du Nord. « Nous sommes
en phase d’expérimentation avec les experts du canal. J’ai commandé 10 kilos de
graines, les premiers résultats sont mitigés.
Le pacanier (carya illinoisensis) a bien marché, mais la variété cordiforme (carya cordiformis) s’est révélée un fiasco : sur 500 à
600 graines plantés en godets, seules cinq
ont germé. Nous avons sans doute été victime d’un lot périmé, car les nouveaux essais lancés cette année ont bien marché. »
Pour améliorer les chances d’acclimatation de cet arbre exotique peu répandu
sous nos contrées, le pépiniériste du
département a multiplié les semis avec
du terreau, de la terre de Lézignan et des
graviers. D’autres graines ont été directement plantées en pleine terre. Les premières rangées de plants encore fragiles
qui poussent à Nébias semblent prometteuses. Les semis sont protégés par une
clôture électrique de l’appétit des lièvres,
abondants dans le secteur. « On les pouponne, mais pas trop » dit Olivier Baron.
Cultivés suivant les préceptes de l’agriculture biologique, les jeunes arbres
n’ont droit ni aux engrais, ni aux produits
chimiques. L’arrosage des jeunes plants
est arrêté dès la première année pour
habituer les jeunes plants aux conditions de sécheresse estivale.
Olivier Baron se démène encore pour
importer des graines d’autres arbres
exotiques, préconisés par les experts
qui ont défini le programme de replantation du canal. « Je cherche depuis deux
ans à me procurer des graines du liquidambar orientalis. Originaire de Turquie, il
est considéré dans ce pays comme en voie
de disparition. Le chêne à feuille de châtaigner provient d’Iran ou d’A zerbaïdjan,
deux pays avec lesquels le commerce n’est
pas des plus faciles en ce moment ».
Par convention avec VNF, l’établissement
public gestionnaire du canal du Midi, les
pépinières du département sont engagées dans la replantation de la voie navigable pour les vingt prochaines années.
Une contribution en nature estimée à
700.000 €. La pépinière de Nébias devrait s’agrandir de 2 ha supplémentaires
pour répondre à la demande.
la
qualité
de vie
ouverture
D’une banque de stages
Après l’énorme succès de son opération
« jobs d’été » (plus de 1000 propositions),
Acti city installe sur le même modèle en
octobre une banque de stages proposés
aux jeunes Audois. Il s’agira aussi bien de
stages de découverte pour les collégiens
de 3e que de stages professionnalisants
pour les bacs pros ou ceux qui suivent
des études supérieures.
La création de cette banque unique,
centralisant toutes les informations et
toutes les entreprises, était l’une des demandes de la jeunesse audoise, que le
Conseil général avait accueillie pour des
assises sous la présidence d’André Viola
en 2012 et 2013. Ces assises avaient fait
le point de la situation, des attentes et
des demandes des adolescents et jeunes
adultes du département.
Les premières réponses commencent
donc désormais à entrer dans leur vie
quotidienne. Le Conseil général luimême proposera 25 stages à lui seul et
sera donc le plus gros contributeur de
l’opération.
Le but de ces assises était d’élaborer
une politique nouvelle de la jeunesse
avec elle : c’est LA singularité de ce projet, très rare dans la France entière.
Pendant plusieurs mois deux années
de suite, les jeunes Audois ont participé
à des groupes de parole partout dans
le département, ils se sont exprimés
sur le site Internet et sur la page facebook dédiés au projet. Ils ont expliqué,
détaillé, défendu ce qu’ils craignaient,
espéraient, voulaient. Toutes ces propositions ont ensuite été défendues par
leurs délégués puis soumises aux élus
de l’assemblée départementale.
Les assises ont bien entendu reflété
les inquiétudes des jeunes Audois : le
chômage, la difficulté à se déplacer, le
manque d’argent. Elles ont également
révélé leur attachement au territoire, à
leur identité audoise, à la vie qu’ils ont
ici.
Comment
bénéficier
du chèque
Passerelle ?
Destiné aux élèves boursiers du département, le chèque Passerelle est une
aide financière pour que les familles
modestes puissent accéder plus facilement aux enseignements et pratiques
artistiques et sportifs (cours de musique,
de théâtre…, licence dans un club). Pour
l’employer, il faut avoir payé l’inscription dans une association sportive, dans
une école d’art ou dans une structure
type MJC, Francas, Foyers Léo-Lagrange,
FAOL. Un chèque du Trésor Public de 50 €
vous sera alors adressé.
Tous les renseignements sur :
www.aude.fr/chequepasserelle
Septembre/octobre 2014
13
la
qualité
de vie
Jobs en “drive”
Depuis qu’elle a décroché son permis
de conduire, Priscilla Pineau a trouvé
du boulot chez McDo. A 21 ans, ses revenus se limitaient à quelques heures
de ménage par jour dans un autre fastfood de Carcassonne. « Avant d’avoir le
permis, je m’en sortais parce que je pouvais aller au travail en bus à côté de chez
moi », témoigne la jeune fille qui réside
au foyer des jeunes travailleurs du Viguier. Mais son premier contrat est revu
à la baisse. Elle ne gagne plus que 300 €
par mois.
La Mission Locale oriente alors Priscilla
vers « Au volant », l’auto-école associative ouverte avec le soutien du Conseil
général dans le quartier de La Prade
en décembre 2010. « Je n’avais pas les
moyens de laisser plus de 1.000 € dans
une auto-école classique. Le permis m’a
finalement coûté 200 €. Je l’ai eu à la deuxième tentative », raconte la jeune fille
qui a intégré l’un des premiers groupes
d’élèves de Au Volant. Petite galère supplémentaire pour Priscilla : sa première
voiture tombe en panne un mois seulement après son achat. « J’avais oublié de
surveiller les niveaux d’huile et d’eau !». Le
permis de conduire a toutefois permis à
la jeune fille, originaire de la région parisienne, de ne pas rester prisonnière du
quartier du Viguier. Outre ses ménages
au KFC, elle propose ses services à
une enseigne concurrente et décroche
quelques heures de travail supplémentaires.
Depuis deux ans, Priscilla fait donc
chaque jour la tournée des fast-foods
de la ville. Grâce à l’auto-école Au volant, et à ses grands-parents qui lui ont
offert une Volkswagen Polo d’occasion.
14
Perspectives n° 231
L’auto-école d’insertion, portée par l’association « Alliance Comptoir Emploi »,
accueille un public de jeunes relevant des dispositifs de l’Aide Sociale à L’Enfance, des missions locales d’insertion, de personnes bénéficiaires du RSA, et
présentant des handicaps.
En 2013 106 personnes ont bénéficié de l’auto-école à Carcassonne et Narbonne.
Mobilité : une nouvelle plateforme à l’Ouest
En plus de celle de Narbonne, le Conseil général installera à Alzonne la 2eme plateforme de mobilité du département en novembre.
Son but est de permettre à toute personne en recherche d’emploi ou inscrite dans
un parcours d’insertion d’accéder à un moyen de se déplacer autonome, pérenne,
adapté à ses besoins.
Pouvoir se déplacer est en effet souvent la première condition pour trouver
un travail… et le garder.
La plateforme - réalisera un diagnostic de la situation spécifique de la personne
-informera des possibilités déjà existantes (bus, train, réseau de covoiturage
du Conseil général, transport à la demande…),
-recensera les besoins non couverts,
-proposera des solutions transitoires, jusqu’à la location de 2-roues ou de
voitures sur une période réduite et à tarifs adaptés,
-aidera chacun à trouver une solution définitive.
Premier collège
“nouvelle génération” :
Marcelin-Albert
à Saint Nazaire d’Aude…
Le Conseil général reconstruit entièrement le collège Les Fontanilles à
Castelnaudary et construit un nouveau collège à Lézignan Corbières et
une halle de sport à Carcassonne. Des établissements nouvelle génération dont Marcelin-Albert est l’exemple.
Sorti de terre en 2006, cet établissement
a été le 27ème collège et le premier du
département né d’un concept nouveau :
celui d’une construction HQE (Haute
Qualité Environnementale), conçue pour
respecter l’environnement et s’intégrer
au mieux dans le paysage. Il est un symbole important de l’action du Conseil
général en direction de l’enseignement
public secondaire. C’est avec curiosité
et enthousiasme que les 523 collégiens,
les enseignants et les personnels techniques ont découvert les bâtiments
flambants neufs de ce collège « nouvelle
génération » lors de la rentrée scolaire.
Huit ans après, Yannis, aujourd’hui lycéen à Narbonne, se souvient avec plaisir de son entrée en 6ème dans ce lieu
fonctionnel et agréable à vivre. Alors âgé
de 11 ans, il découvrait un autre monde :
vision de grandeur, impressionné par le
nombre de classes, d’élèves et de professeurs. Mais il a su s’adapter rapidement
et a trouvé ses marques grâce à cet outil
formidable, qui donnait un confort supplémentaire aux études. Pour lui, « les
meilleures conditions de travail étaient
réunies grâce aux équipements dernier cri
des salles spécialisées : CDI, technologie,
sciences, arts plastiques, musique, infor-
En chiffres
sport :
Personne
n’est exclu !
97 333 jeunes de moins
de 25 ans sur une population totale de 357 844
habitants au recensement 2010, soit 27,2%.
En 2040, les moins de 25
ans seront 112 000 pour
une population totale de
459 000 habitants, soit
24.5%.
27 collèges publics
14 826 élèves dont 9 898
demi-pensionnaires et
186 internes.
Le Conseil général est associé depuis
2010 avec les deux comités départementaux en charge de la promotion du
sport et du handicap pour promouvoir
la pratique du sport chez les personnes
en situation de handicap moteur et de
handicap mental (handisport et sport
adapté).
Il soutient toutes les manifestations
sportives d’importance comme le Tour
de l’Aude handisport ou le Championnat
de France d’escalade en sport adapté qui
aura lieu en octobre à Belcaire.
Tout au long de l’année, un programme
départemental de plein air est proposé
aux Instituts médico-éducatifs (IME), aux
instituts thérapeutiques éducatifs et pé-
matique… ». Mais ce qu’il a le plus apprécié, « c’est la salle dite d’expression libre,
un gymnase en somme, où l’on pouvait se
lâcher, se détendre et libérer son énergie.
Seul bémol, ajoute-t-il avec malice, lui qui
est habitué à jouer au basket devant du
public : il manque des gradins… »
Les 3 établissements de Castelnaudary,
Lézignan et Carcassonne porteront aussi
le label Haute Qualité Environnementale.
Le Département y investit 42 millions €.
dagogiques (ITEP) mais aussi à des structures en lien avec le handicap moteur
comme l’association des paralysées de
France (APF).
Le partenariat avec le comité handisport
s’inscrit aussi autour de journées découverte aventure (1 journée par mois d’une
nouvelle pratique sportive) ou encore de
l’organisation du Festival Aude aventure
handisport.
Septembre/octobre 2014
15
une
économie
dynamique
l’économie sociale et solidaire :
Créer de l’emploi
autrement
Le Conseil général soutient financièrement les projets de l’Economie Sociale et
Solidaire (ESS) qui, à côté des entreprises
privées et du service public, représente
la 3e forme d’organisation du travail en
France et qui est de plus tellement liée à
toute l’histoire audoise.
Des corporations médiévales aux confréries de charité du XVIIe siècle jusqu’aux
coopératives viticoles d’aujourd’hui, le
département de l’Aude a en effet toujours été précurseur dans cette organisation professionnelle où chacun a un
intérêt personnel au développement de
son entreprise..
L’ESS représente :
1152 associations, 220 coopératives et
41 fondations et mutuelles, soit 12 % des
emplois audois.
40 % de ces emplois concernent l’action
sociale.
Près de 8 % sont des emplois dans les
coopératives agricoles, plus du double
de la moyenne française : c’est l’une des
16
Perspectives n° 231
spécificités audoises.
50 % des emplois se situent dans la
tranche d’âge 25-44 ans.
63 % des effectifs sont à temps complet.
Ci-dessous Batiscop : les 3 compagnons
Ils ont une petite trentaine d’années, ils
sont compagnons charpentiers, patrons
et salariés tous les trois. Et comme les
trois mousquetaires, ils sont quatre :
Tommy, Thomas et Yakob, qui ont créé
Batiscop en 2010, viennent d’embaucher
un ouvrier pour un chantier obtenu par
une autre SCOP débordant d’activité :
« On s’échange les commandes, ce sont
de bons procédés pour tous ». Ce matinlà, c’est au pied du Bugarach qu’ils travaillent, sur une maison en ossature
bois. Pourquoi avoir créée une SCOP
plutôt qu’une SARL traditionnelle par
exemple ? « C›est le statut qui nous a semblé le plus adapté à notre éthique, car il
met la coopération au service du travail.
Chacun de nous est impliqué de la même
manière dans l›entreprise. »
Les poussières
de pierre
Sébastien Chevrin, 34 ans, vient de reprendre l’entreprise fondée en 1975 par
ses parents dans le village d’Airoux, à coté
de Labastide d’Anjou. L’entreprise familiale Chevrin-Géli, qui emploie une trentaine de salariés, est spécialisée dans la
rénovation des monuments historiques.
Elle vient de déménager son siège social
sur la zone d’activité commerciale de
Fendeille, à proximité de l’échangeur
autoroutier de Castelnaudary. , explique
le nouveau chef d’entreprise. ChevrinGéli dispose aussi de bureaux d’étude à
Toulouse, mais l’entreprise qui travaille
autant en Midi-Pyrénées qu’en Languedoc-Roussillon souhaitait conserver son
siège dans l’Aude, souligne Sébastien
Chevrin.
Le déménagement de l’entreprise a représenté un investissement de 1,2 millions €, pour une surface de 5.000 m2. «
Le département a contribué à hauteur de
Le goût
du pays cathare
Suite à la perte d’un important marché,
les producteurs de fruits du Somail qui
alimentent traditionnellement les industriels de la confiture et de la compote se
sont lancés en 2005 dans la production
de jus de fruits. Après des débuts timides
la première année (20.000 bouteilles),
l’ancienne coopérative de producteurs
de Sallèles d’Aude écoule désormais
près de 100 tonnes de pêches et d’abricots, mais aussi de pommes et de poires
ou de cerises et de tomates en jus et nectars. Les 120.000 bouteilles produites
portent le label « pays cathare ».
du tailleur
« Il était impensable de se lancer sans
l’appui d’une marque » raconte Laurent
Ratia, président de Somail fruits. Le dirigeant de l’entreprise, qui siège aussi à la
chambre d’agriculture, était convaincu
de l’intérêt du label pour installer ses
nouveaux produits sur les rayons des
grandes surfaces et des épiceries. « Nous
avons demandé dès le départ notre rattachement à ce label qui porte la marque
du département dans un esprit de filière. »
Un cahier des charges a été élaboré, stipulant que les jus doivent être élaborés
avec des fruits sains, et non les rebuts
comme cela se pratique souvent dans
l’industrie agroalimentaire.
Le succès est tel que la demande excède
désormais les capacités de production
de Somail fruits. L’entreprise achète
donc aussi des fruits, notamment des
pommes et des raisins, à d’autres producteurs. Mais exclusivement dans
le département de l’Aude, cahier des
charges oblige. « Nous ne prétendons pas
que nos fruits sont meilleurs que ceux des
départements voisins, mais nous garantissons l’origine de la matière première et la
qualité en ne sélectionnant que des bons
fruits. C’est ce qui assure notre différence »,
dit Laurent Ratia.
Et la différence, c’est précisément tout
ce qui fait la valeur unique de la marque
Pays cathare…
13.000 € à la construction du nouvel atelier et 10.000 € pour la modernisation de
l’outil de production, dit Sébastien Chevrin.
L’entreprise s’est ainsi dotée d’un nouveau
système d’extraction de poussières avec
rideau d’eau pour la taille des pierres. », se
félicite le chef d’entreprise.
Le Conseil général est le premier investisseur du département. Un cinquième
de son budget bénéficie aux entreprises et aux communes audoises. Soit
100 millions d’euros chaque année
pour construire des routes, de nouveaux collèges, des équipements sportifs et culturels, des stations d’épuration … Il a également développé une politique
d’aides directes et indirectes aux entreprises : 130 ont été aidées en 2012,
253 emplois créés ou maintenus.
Septembre/octobre 2014
17
la
solidarité
partout
Face à la précarité au quotidien
Les 9 centres
médico-sociaux
du département ont
accueilli l’an dernier
57 000 personnes,
enfants, adultes
et personnes âgées.
Reportage
à Carcassonne.
Les plus anciens habitants du quartier
du Palais de Justice l’appellent encore
« le dispensaire ». Le centre médicosocial (CMS) de Carcassonne-centre est
l’un des trois CMS géré par le Conseil
général dans la ville-préfecture du département. Outre les habitants de la
bastide, ses activités s’étendent jusqu’à
la Montagne Noire et le Minervois. « La
pauvreté et la précarité ne sont pas nécessairement là où on les attend. Le rural n’a
pas l’apanage de la solitude. Nous avons
vu des mamans isolées dans des squats
du centre-ville », témoigne Geneviève
Nova-Soffiati, chef du CMS (en orange
sur la photo). Le petit jardin devant le
bâtiment qui abrite le centre a lui-même
été squatté pendant la nuit par des SDF,
18
Perspectives n° 231
contraignant l’adjointe de Mme NovaSoffiati à déposer une main-courante
au commissariat pour les immondices
retrouvés dans les jardinières.
Les trois CMS de Carcassonne sont de
permanence par alternance pour s’occuper des vagabonds qui errent dans
les rues de la ville. « Avant toute chose,
on leur demande de trouver une domiciliation pour pouvoir monter un dossier
d’aide sociale », explique l’une des six
assistantes sociales. Une affichette à
l’entrée du centre stipule que les chiens
doivent rester à l’extérieur. Depuis
peu, un vigile est posté en permanence
devant le sas d’entrée. « Le personnel a
malheureusement été victime d’agressions
à répétition qui nous ont contraint à faire
appel à une société spécialisée », explique
la directrice. Les hôtesses qui reçoivent
le public et répondent au téléphone
sont enfermées dans un grand bureau
vitré accessible avec un badge. Les
trois bureaux où le public est reçu en
toute confidentialité sont équipés d’une
alarme discrète. Même l’accès à la salle
de pesée des bébés est commandé par
électronique. Ces mesures de sécurité
contrastent avec les petites attentions
portées aux enfants qui accompagnent
parfois les femmes venues en consultation. Une cabane en plastique, un cheval à bascule : les deux salles d’attentes
du centre prennent parfois des allures
de cour de récréation.
Le CMS se compose de deux parties
bien distinctes. A gauche, la protection
maternelle et infantile (PMI). L’accueil des
jeunes mères et leurs enfants, jusqu’à 6
ans, constitue l’activité historique du CMS
de la rue du Palais. Une sage-femme et
un médecin assurent également le suivi
des grossesses, en lien avec la maternité
de l’hôpital, et les permanences hebdomadaires du planning familial. Contraception, IVG, test de grossesses ou dépistage du sida : depuis le début de l’année,
200 personnes, en majorité des adolescentes, ont eu recours anonymement et
gratuitement aux services du CMS. Dans
l’Aude, les centres sont ouverts à tous
jusqu’à 25 ans. Le CMS de Carcassonne-
centre tient également des permanences
hebdomadaires à Rieux-Minervois et
l’infirmière fait la tournée des établissements scolaires. « Nous avons mis l’accent
sur la prévention grâce à l’équipe pluridisciplinaire complète », dit la directrice. Un
programme de détection précoce de la
surdité a par exemple été mis en place
dans les écoles du département.
Dans la salle d’attente du centre social,
des magazines de presse féminine se
mêlent au Journal de Mickey sur la table
basse. Les dix sièges restent rarement
vides. « Nous sommes confrontées à une
demande accrue d’aide sociale. Parmi le
nouveau public accueilli par le CMS, on
voit passer des retraités dont les soins
sont de plus en plus mal remboursés ou
des femmes qui travaillent mais n’arrivent
plus à boucler les fins de mois », constate
Mme Nova-Soffiati. La plupart des
consultations se font sur rendez-vous,
mais il faut parfois gérer l’urgence :
« quand je suis saisie par le procureur
d’une demande de placement d’un enfant,
je dois répondre sous 48 heures ». La
directrice du CMS dispose d’un réseau
d’une soixantaine d’assistantes familiales. Chaque famille d’accueil héberge
en moyenne deux enfants. Depuis la
loi de 2007, le CMS est également tenu
de signaler à la justice tout soupçon de
maltraitance infantile.
Solidarités : faciliter la vie
LE grand projet du département de l’Aude en 2014 est le Schéma
unique départemental des solidarités. Son but : répondre plus
efficacement aux besoins sociaux des populations.
Quel est le
diagnostic ?
Les politiques sociales et de solidarité
sont les compétences essentielles des
départements : elles concernent aussi
bien la protection de l’enfance que l’accompagnement des personnes âgées,
les personnes en situation de handicap
que le logement des jeunes, l’aide aux
familles qui soutiennent un malade
Alzheimer que l’insertion sociale et
professionnelle. Dans l’Aude, ces politiques représentent plus de la moitié
du budget total du département (230
M€) et impliquent près de 900 agents
sur tout le territoire.
A l’intérieur du Conseil général, les services du pôle Solidarités sont chargés
de les mettre en œuvre, de guider et
d’aider les usagers. A l’extérieur, beaucoup d’autres organismes sont aussi
chargés d’une mission précise : l’Agence
régionale de santé, la Caisse d’allocations familiales, la Mutualité sociale
agricole, Pôle emploi, etc.
Bien souvent, le même usager a donc
affaire à plusieurs personnes, parfois
pour la même demande, ce qui rend
les choses plus compliquées pour tout
le monde.
L’idée fondamentale du schéma est de
sortir de ce fonctionnement cloisonné
pour faciliter les rapports de chacun
avec les services publics.
Quelles sont
les priorités ?
1. Favoriser un accès équitable aux
droits et aux services publics sur tout
le territoire.
2. Accompagner les personnes et leur
environnement pour prévenir la dégradation des situations.
3. Adapter la prise en charge aux projets de vie de chacun.
4. Renforcer le partenariat entre les
services publics sur tous les territoires
pour en renforcer l’efficacité.
Septembre/octobre 2014
19
la
solidarité
partout
Le bus PMI
la santé à domicile
Le Conseil général a la charge de la Protection maternelle et infantile (PMI) sur
son territoire. Mais il se trouve que le
territoire de l’Aude est à la fois vaste et
parfois vide. Certaines familles n’ont pas
les moyens, pas de voiture, pas de possibilité de trouver un cabinet médical près
de chez elles.
Le bus PMI, c’est donc un cabinet médical ambulant qui vient dans les secteurs
ruraux chez ceux qui ne peuvent se déplacer.
Depuis le 5 septembre 2013, il propose
une consultation de pédiatrie pour les
nourrissons et enfants de moins de
6 ans dans un véhicule spécialement
aménagé. La consultation, assurée par
un médecin et une puéricultrice dans
un but préventif, a pour objectifs de
suivre médicalement le développement
du bébé et de l’enfant, d’apporter des
conseils diététiques et d’hygiène de vie,
de proposer les vaccinations selon les
recommandations en vigueur, de promouvoir et de soutenir l’allaitement
maternel, d’accompagner la relation
parent/ enfant.
11 communes accueillent le bus : Axat,
Belpech, Belvèze-du-Razès, Caves, Couiza, Espezel, Port-Leucate, Salles-surl’Hers, Tuchan, Villesèque-des-Corbières
et Villerouge-Termenès. Elles mettent
des locaux à disposition, qui serviront de
salle d’attente. Les familles, elles, pour
être reçues en consultation ont préalablement pris rendez-vous auprès du
centre médico-social (CMS) qui correspond à leur lieu d’habitation.
La consultation est gratuite.
Lieux et horaires : aude.fr
Personnes âgées : vivre chez soi
Depuis quatre ans, le Conseil général
propose aux personnes âgées des
journées d’information pour les sensibiliser à la prévention des risques et
aux pratiques qui favorisent le bienêtre, le bien vivre et le bien vieillir.
Toute la politique du Département à
destination des seniors est basée sur
un objectif essentiel : leur permettre
d’être indépendant et de rester vivre
à leur domicile le plus longtemps possible.
Les Centres locaux d’information et de
coordination (CLIC) de l’Aude leur apportent donc des conseils techniques
pour l’organisation des logements,
des aides possibles pour améliorer
leur habitat, des informations sur
la prévention des accidents domes-
20
Perspectives n° 231
tiques, les économies d’énergie, des
conseils juridiques. A l’occasion des
journées « Bien vieillir dans l’Aude »
chaque printemps, ils proposent
également des tests de motricité et
d’équilibre, des tests visuels et auditifs, la révision du code de la route et
une sensibilisation aux risques routiers.
Seule condition pour en bénéficier :
avoir plus de 60 ans.
CLIC CARCASSONNAIS : 04 68 11 35 40
CLIC LAURAGAIS : 04 68 23 71 90
CLIC DE LA MOYENNE ET HAUTE VALLEE DE l’AUDE : 04 68 69 79 60
CLIC CORBIERES MINERVOIS :
04 68 27 89 80
CLIC du LITTORAL : 04 68 90 27 60
Contre la désertification
médicale
Quelle est la
situation ?
La densité des médecins dans l’Aude est
exactement égale à la moyenne nationale pour la province : 162 généralistes
pour 100 000 habitants. Il y a 139 médecins spécialistes pour 100 000 habitants
(moyenne nationale pour la province :
159), presque tous installés dans les
grandes villes. Près de la moitié des médecins audois ont plus de 55 ans.
Quelles sont
les perspectives ?
La population augmente fortement
(+3000 nouveaux habitants/an) et vieillit
(le tiers a plus de 60 ans). 156 médecins
nouveaux seraient nécessaires d’ici 2020
pour maintenir l’offre de soins actuelle :
132 pour remplacer les départs à la retraite, 24 pour faire face à l’afflux de populations. Or il n’y a aujourd’hui que 164
internes en médecine générale en faculté de médecine à Montpellier pour la
région entière. La désertification touche
aussi bien les villes que les campagnes :
55 médecins généralistes à Narbonne en
2007, 28 prévus en 2020.
Pourquoi estce difficile ?
Bien qu’au Sud et en bord de mer, l’Aude
accueille moins de 20 nouveaux médecins par an et 3 d’entre eux seulement
s’installeront en cabinet. Les étudiants
en médecine sont formés à travailler en
groupe, en hôpital, en ville. Aucun d’entre
eux ne connaît le travail parfois solitaire
d’un médecin de campagne, d’autant
que 90% des étudiants ont toujours vécu
dans des grandes villes. Près des 2/3 de
ces étudiants sont des femmes, dont les
maris, souvent également très diplômés,
demandent un travail correspondant à
leur parcours.
Que fait
le Conseil
général ?
-il accompagne financièrement les étudiants qui effectuent leur stage de mé-
decine générale dans les zones rurales :
3600 € pour prendre en charge leurs
frais de logement et leurs déplacements
entre Montpellier et leur lieu de stage. 8
étudiants ont déjà profité de ce dispositif. Le but est d’essayer de les convaincre
de revenir s’installer dans le département à l’issue de leurs études.
-il crée des Maisons de santé pluridisciplinaires qui regroupent dans un même
lieu des professionnels de santé : médecins, infirmières, pharmaciens, dentistes.
Avantages pour eux : ils ne travaillent
pas seuls, ils se partagent les permanences. Avantage pour la population : un
service de soins de proximité. Deux MSP
fonctionnent à Axat et Tuchan ; 3 sont en
cours d’élaboration à Saint-Laurent de la
Cabrerisse, Espéraza-Couiza et Durban.
-il fait tourner le bus de la Protection maternelle et infantile (PMI) toute l’année
dans 11 villages et participe (360 000 €)
au financement de l’hélicoptère du
SAMU, qui permet l’accès aux soins
urgents. Globalement, la population de
l’Aude est aujourd’hui mieux prise en
charge que la moyenne nationale des
départements ruraux.
Septembre/octobre 2014
21
la
solidarité
partout
Les services
départementaux
Chargés de
la solidarité
Comment s’abonner au nouveau Perspectives ?
Mensuel jusqu’à décembre 2013, Perspectives est devenu bimestriel avec des parutions en janvier, mars, mai, juillet, septembre, novembre 2014. Le magazine du Conseil général sera désormais envoyé par courrier à ses abonnés et 50 000 exemplaires seront mis à la disposition de tous les Audois sur des présentoirs spéciaux
dans les endroits recevant du public. Le tout gratuitement.
Pour vous abonner, deux possibilités :
> soit directement à l’adresse : www.aude.fr/perspectives
> soit en renvoyant le coupon ci-dessous à :
Conseil général de l’Aude, service communication, 11855 Carcassonne cedex 9
Je souhaite recevoir gratuitement le magazine Perspectives à cette adresse :
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Emplois d’avenir
Bonne
impression
C’est l’histoire d’un coup de foudre.
Et pourtant « pour me convaincre, Bernard ne
m’a montré que les mauvais côtés de l’imprimerie, raconte Najib : le bruit, le travail répétitif, les charges lourdes à porter. Mais quand
on m’a dit que j’étais admis, j’ai fait demi-tour
sur la route des vacances pour venir tout de
suite ».
« J’ai encore aggravé mon cas le premier jour,
précise Bernard : je lui ai fait faire le pire travail de tous, le plus ennuyeux : le pliage. Je
voulais savoir ce qu’il avait dans le ventre. »
Résultat : « l’imprimerie, je ne me vois pas la
quitter de toute ma vie ! »
Les voilà donc côte à côte pour quelques
temps, le très grand jeune homme qui n’a pas
mené ses études avec beaucoup de conviction mais sait utiliser n’importe quel logiciel
comme si c’est lui qui l’avait créé, et l’imprimeur aux cheveux blancs qui reconnaît au
poids et à l’odeur les caractéristiques de n’importe quelle feuille de papier.
« En bientôt 40 ans de travail, j’ai vécu plusieurs vies, dit Bernard, tellement le matériel
n’a jamais cessé d’évoluer et de s’améliorer.
Il a beaucoup plus changé ces 20 dernières
années que dans tous les siècles précédents
depuis Gutenberg ! »
« Moi, je n’ai pas vécu plusieurs vies mais
j’ai déjà fait plusieurs métiers avant celui-là,
ajoute Najib. Je mesure ma chance d’avoir un
emploi stable, c’est tellement exceptionnel à
20 ans. »
Lorsqu’il a adhéré au dispositif de ces emplois
d’avenir, qui s’adressent aux jeunes sans
emploi et sans formation de 16 à 25 ans, le
Conseil général a recruté en fonction de ses
besoins véritables. Les jeunes qui en ont bénéficié doivent donc normalement intégrer
le service qui les forme au bout des 36 mois,
dans une fonction dont la collectivité a réellement besoin.
Ici, pas question d’emploi-prétexte.
D’où sans doute la grande motivation de Najib,
« moi qui ne connaissais rien ni personne ».
Les deux se complètent donc à la perfection,
l’apprenti qui programme finement les ordinateurs et l’artisan qui organise ce qui en sort.
« Najib sera le dernier que je formerai, dit Bernard. Je lui trace la route et quand je partirai, il
fera aussi bien que moi. »
La clé des marchés
publics audois
Perspectives : Pour accéder à certains marchés publics, le département
a demandé que votre entreprise de
BTP embauche des chômeurs et des
handicapés. Quel bilan tirez-vous de
cette exigence ?
un jeune pour qu’il puisse suivre son
entreprise sur des chantiers. Le taux
d’insertion atteint désormais 70%.
Chaque année, nous intégrons ainsi un
salarié supplémentaire en moyenne
dans l’entreprise.
Jérôme Escourrou : Dans notre entreprise, qui emploie 60 personnes,
ces dispositions ont permis de dégager 7.000 heures de travail, soit
deux équivalent temps-plein. Assortir l’accès aux marchés publics de
clauses qui favorisent l’insertion des
personnes éloignées de l’emploi, quel
que soit leur âge, est une mesure qui
tend à se banaliser. Le département
a été précurseur en la matière. Les
entreprises ne peuvent pas régler
tous les problèmes de la société, mais
elles ont un rôle à jouer. Pour l’emploi
des handicapés, les entreprises ne qui
jouent pas le jeu sont soumises à des
pénalités financières.
P. : C’est aussi un moyen de donner la
priorité aux entreprises locales pour
accéder aux chantiers ?
P. : Bilan positif, donc ?
J.E. : La principale difficulté est de pérenniser ces emplois. Nos métiers sont
durs et il y a beaucoup de turn-over.
Mais nous nous sommes vite aperçus
qu’à la fin d’un chantier, on avait remis
des chômeurs en selle. C’est pourquoi
la fédération du bâtiment a monté des
groupements d’employeurs. On en
recense 8 dans la région LanguedocRoussillon, qui représente 200 entreprises. Ces groupements se chargent
de sélectionner les meilleurs profils
et de leur proposer des formations
en apprentissage, parfois simplement
faire passer le permis de conduire à
J.E. : C’est effectivement un moyen assez simple de vérifier que l’entreprise
est bien ancrée dans son territoire.
C’est un critère parmi d’autres, qui
permet de préserver le tissu des PME
locales en respectant le code des marchés publics. A terme, il faudrait labelliser les entreprises qui jouent le jeu et
annualiser les clauses d’insertion pour
éviter de multiplier les contraintes au
coup par coup.
La clause sociale représente 439 marchés publics à ce jour.
120 000 heures d’insertion ont été
générées sur les marchés en question, 213 contrats de travail conclus
avec les entreprises.
Sur les 178 participants concernés,
19 ont obtenus des contrats supérieurs à 840 heures (soit 6 mois de
travail), 58 ont obtenus des contrats
de travail d’une durée allant de 2 à
6 mois, 101 personnes ont effectué
des missions inférieures à deux mois
de travail.
Depuis le démarrage du dispositif
en 2010, le Conseil général a intégré
la clause sociale dans 88 opérations
propres pour 173 marchés publics.
Septembre/octobre 2014
23
trib
unes
Hervé Baro,
Président du groupe Majorité départementale
Vice-président du Conseil général
Longueur de temps
Nous sommes devenus impatients. On dirait que le temps
d’un clic de souris sur ordinateur est devenu la mesure de
tout : je le veux-clic-je l’ai !
Aménager un territoire requiert au contraire une longue patience parce qu’il s’agit, pour l’essentiel, d’un exercice d’équilibre : entre ce qu’on souhaite et ce qu’on a les moyens de
faire, entre la somme des intérêts individuels et l’intérêt collectif, entre les projets des communes et les besoins de leurs
voisines.
Conformément aux engagements pris par André Viola, le
Département a pris le temps, avant de lancer Audevant de
consulter les Audois sur son contenu, pendant l’installation du
programme de leur rendre compte de son action.
Et bien entendu d’en évaluer, voire d’en réévaluer la pertinence : rester à l’équilibre suppose de toujours savoir où on
va et comment on y va. Comment, par exemple, absorber
l’augmentation exponentielle du RSA pendant ces 5 ans tout
en diminuant la dette.
Audevant n’est pas une fin en soi. Aude 2030 le prolonge. Je
mesure bien la difficulté qu’il y a à organiser ainsi l’avenir si
lointain alors que le présent est déjà, pour beaucoup, si lourd.
Et pourtant !
Sans ces grands projets – le Très Haut Débit, la valorisation
- notamment économique - du patrimoine, la lutte contre la
désertification médicale – notre département n’aura ni présent, ni avenir.
Quelles que soient la forme et les responsabilités que la future
réforme territoriale lui donnera cet automne, le Conseil général offre cette garantie aux Audois : les prendre tous et chacun
en compte.
Ce qui ne serait plus possible s’il on supprimait - d’un clic les départements partout, et plus particulièrement dans les
zones rurales qu’Audevant a maintenu vivantes.
Christian THERON,
Conseiller Général du canton de SIGEAN,
membre du groupe U.M.P et non inscrits
Baisse du quotient familial : plus d’un million
de foyers touchés.
Alors que François HOLLANDE et Manuel VALLS annoncent
une baisse d’impôts pour certains ménages, ce qui reste à vérifier du reste, il convient de souligner, ce qui est réel, la baisse
du quotient familial (revenu imposable du foyer divisé par le
nombre de parts, servant de base au calcul de l’impôt). Elle
va avoir pour conséquence une hausse d’impôt sur le revenu
pour 1 074 000 foyers. En effet, en 2013 ce quotient, plafonné
à 2 336 € pour une demi-part supplémentaire a été revu à la
baisse pour être ramené à 2 000 €. Cette mesure représente
une majoration d’impôts de 546 € en moyenne pour chaque
foyer concerné. Le rendement de la mesure est lui aussi à la
hausse, soit 554 M€ encaissés contre les 490 M€ prévus.
Pour la suite, ce n’est pas mieux. Un deuxième abaissement
du plafond du quotient familial sera appliqué en septembre
2014. Ainsi, ce plafond baissera de 2 000 € à 1500 €. Cette
mesure, votée par les parlementaires, touchera alors plus de
1 300 000 ménages. Ce chiffre ne représente qu’un minima.
Très certainement, il sera dépassé. Le résultat de la première
mesure, en 2013, a été sous-estimé. Il est fort probable qu’il
en sera de même en 2014.
Que devons-nous en conclure ? Tout simplement que la
baisse dont seront bénéficiaires certains ménages sera
très largement compensée par la hausse supportée par les
autres, qualifiés de « plus aisés ». Vivement 2017, afin de retrouver un certain équilibre et plus d’égalité.
p

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