agence d`évaluation de l`enseignement superieur
Transcription
agence d`évaluation de l`enseignement superieur
Section des Formations et des diplômes Evaluation des diplômes de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs Juillet 2010 Section des Formations et des diplômes Évaluation des diplômes de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs Juillet 2010 Présentation du diplôme La formation de l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs (créée en 1766) a, depuis l'origine, cherché à conjuguer « Art » et « Industrie ». En attestent les appellations successives de l’école. Cette vocation historique se traduit aujourd’hui par un projet pédagogique associant intimement formation artistique et objectif d’insertion : « préparer les étudiants aux métiers de la création et permettre à chacun d’eux de s’affirmer comme un concepteur créateur dans un monde professionnel en perpétuelle transformation ». Le diplôme de l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs est certifié au niveau 1 du répertoire national de certification professionnelle. Désormais organisé en cinq ans, le diplôme est délivré à l’issue de la dernière année d’études. Sont précisés les secteurs de formation dans lequel l’étudiant a effectué sa spécialisation (durant quatre années d’études, après la première année commune à tous les étudiants). Cette formation s'organise autour de trois axes : l’espace, l’objet, l’image, distribués en dix secteurs spécifiques : architecture intérieure, art espace, cinéma d’animation, design graphique/multimédia, design objet, design textile, design vêtement, image imprimée, photo/vidéo, scénographie. En 2004, l’école a entrepris un chantier considérable pour inscrire sa formation dans le cadre de l’harmonisation européenne des cursus de l’enseignement supérieur (LMD). Ce chantier a abouti à la mise en place, en 2007, d’une réforme pédagogique majeure, restructurant le cursus et le concours d’entrée. Le diplôme de l’école consacrant une formation en quatre ans (décret du 22 mai 1987) a été modifié : depuis la rentrée 2007, la formation se déroule sur cinq ans en vue de l’acquisition de 300 ECTS sur l’ensemble du cursus. La pratique des langues étrangères a été formalisée. L’école a pensé une première architecture de la recherche en modifiant de fond en comble ses post-diplômes au profit d'une nouvelle structure sous l'intitulé Ensadlab. L’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs est un établissement public à caractère administratif (EPA), relevant du ministère de la culture et de la communication (décret du 30 octobre 1998). L'établissement s'est doté en décembre 2008 d'une nouvelle équipe de direction (direction générale et directeur des études). Aujourd’hui, l’établissement sollicite pour la première fois la reconnaissance au grade de master de son diplôme délivré à l’issue d’une formation désormais inscrite dans le cadre des normes européennes définies pour ce niveau d’études. Appréciation générale Il faut souligner prioritairement la qualité et l’attractivité incontestables, reconnues aux plans national et international, de la formation dispensée par l’ENSAD, ainsi que la qualité et la diversité des informations et des échanges proposés lors de la visite de l’établissement. L’engagement, aux côtés de la direction, de nombreux professeurs dans la réflexion sur l’évolution de l’enseignement supérieur en général et l’avenir de l’école en particulier a été très favorablement apprécié. Le comité de visite a pu mesurer l’importance et le succès des réformes engagées par l’ENSAD pour inscrire son enseignement dans les normes européennes et nationales définies au niveau du grade de master. En cela, la visite a apporté un éclairage essentiel sur la représentation que l’établissement souhaite donner de lui-même et des composantes de son diplôme la documentation fournie en amont manquant sur certains points de détails ou de lisibilité. La formation de l’ENSAD est riche, exigeante et donne des résultats probants du point de vue de l’insertion professionnelle dans les métiers de la création. Son offre pédagogique est unique sur le territoire français, en particulier dans la dimension à la fois spécialisée et transdisciplinaire de son enseignement. La formation bénéficie d’un très large réseau de partenaires nationaux et internationaux, qui contribuent à la réalisation des objectifs professionnalisants de l’établissement et à son rayonnement : entreprises, organisations 3 professionnelles, institutions publiques et collectivités territoriales, écoles d’art et de design, mais aussi grandes écoles et universités. Si l’adossement à la recherche semble encore insuffisamment structuré, les étudiants de l’ENSAD bénéficient cependant, grâce à l’apport de la plate-forme de recherche EnsadLab, d’une véritable sensibilisation au monde de la recherche et aux liens étroits qui associent recherche, art, sciences, techniques et innovation. Points forts : Le positionnement régional et national. La sélectivité du concours d’entrée. Des spécialisations et une transdisciplinarité effective. L’adossement aux milieux professionnels et la politique des stages. L’historique d’insertion professionnelle. La qualité des équipements techniques. La cohésion et la qualité de l’équipe enseignante et de direction. La sensibilisation à la recherche et la préfiguration d’un doctorat. Points faibles : Pour les quatrième et cinquième années, l’encadrement est relativement faible, ainsi que la répartition des compétences liées aux différentes spécialités ; de même, les composantes du diplôme sont peu lisibles. La structuration de la recherche est en cours, mais doit encore être consolidée, tant en amont qu’en aval du diplôme. NOTATION GLOBALE (A+, A, B ou C) : A Recommandations éventuelles pour l’établissement Deux recommandations principales pourraient cependant être faites à l’établissement pour parfaire cette inscription dans le cadre européen du LMD. Il conviendrait d’augmenter plus encore la lisibilité de la progressivité des enseignements et des composantes du diplôme et de poursuivre la structuration de la recherche, tant au niveau de ses liens au futur diplôme valant grade de master que de ses collaborations scientifiques aux niveaux régional, national voire international. Concernant la progressivité des enseignements et composantes du diplôme, les points suivants pourraient faire l’objet d’une attention particulière : La reconfiguration partielle de la cartographie des enseignements avec, entre autres, la formalisation d’une étape intermédiaire à trois ans correspondant à des objectifs pédagogiques et professionnels spécifiquement définis et permettant la circulation des étudiants. L’identification plus fine (et valorisation en crédits d’études) des différentes composantes des enseignements dispensés en quatrième et cinquième années avec, entre autres, le repositionnement du mémoire sur les quatrième et cinquième années (et non en troisième et quatrième années). L’augmentation de la mobilité des étudiants entre les deux cycles : étudiants quittant l’établissement au terme du premier cycle, d’autres intégrant l’établissement au niveau de la quatrième ou de la cinquième année. De même, pour la structuration de la recherche, dont l’établissement s’est saisie avec intelligence, il conviendrait de poursuivre l’effort accompli dans les directions suivantes : Activer systématiquement et structurer le lien entre la plate-forme de recherche Ensadlab et le diplôme d’établissement à cinq ans. Il s'agit d'identifier ce qui relève dans le parcours des étudiants de la méthodologie de la recherche. Adosser de manière pérenne la plate-forme Ensadlab avec des unités de recherche universitaire proches des problématiques évoquées et cela en vue d'abriter à moyen terme au sein des écoles doctorales françaises ou étrangères, les étudiants post-diplômes sans réel statut à ce jour. 4 Avis détaillé 1 OBJECTIFS (scientifiques artistiques et professionnels) : L’objectif de l’ENSAD est de préparer les étudiants aux métiers de la création et de permettre à chacun d’eux de s’affirmer comme un concepteur créateur dans un monde professionnel en perpétuelle transformation. Cette formation allie interdisciplinarité, pluridisciplinarité et enseignements de spécialité. L’école propose dix secteurs de formation spécialisés, choisis par les étudiants dès la deuxième année. Tout au long du cursus, l’ENSAD s’est cependant attaché à concevoir des méthodologies de nature à favoriser le croisement et la rencontre des différentes disciplines. Cette articulation progressive et ouverte entre enseignements généraux (fondamentaux) et enseignements spécialisés, entre savoirs théoriques, apprentissages techniques et technologiques et pratiques artistiques, est une des caractéristiques de l’ENSAD et un de ses points forts. La formation est conçue dans une perspective « professionnalisante » devant assurer l’insertion professionnelle des diplômés. Compétences spécifiques, autonomie, aptitude à l’innovation et à la recherche, sont autant d’objectifs qui concourent, avec les stages obligatoires et les rencontres avec les professionnels, à cette insertion. 2 CONTEXTE (positionnement, adossement recherche, adossement aux milieux socioprofessionnels, liens pédagogiques avec d’autres écoles et instituts, ouverture internationale) : La formation du cycle initial en cinq ans occupe une place prépondérante (581 étudiants, soit environ 85% de la population scolaire) dans l’offre de formation globale de l’ENSAD qui propose également un Cycle de recherche « EnsadLab » (50 étudiants), la formation continue (12 étudiants) et la validation des acquis de l’expérience (VAE), ainsi qu’une formation ouverte aux auditeurs libres. Cette formation en cinq ans, équivalant à 300 ECTS, a été mise en place à la rentrée 2007 dans le cadre d’une réforme pédagogique majeure restructurant et allongeant d’une année (de quatre à cinq ans) le cursus. L’intégration totale de l’établissement au processus européen d’harmonisation de l’enseignement supérieur appellerait cependant la création d’un premier diplôme intermédiaire au terme de la troisième année (une création qui augmenterait la lisibilité de la progressivité des enseignements et des composantes du diplôme). L’adossement à la recherche traverse l’ENSAD à différents niveaux : partenariats avec les acteurs de la recherche académique, participation des enseignants à des équipes de recherche, dynamique de recherche interne à l’établissement, à travers le cycle de recherche EnsadLab (douze programmes de recherche) qui préfigure un futur doctorat. Cet adossement bénéficierait cependant d’une structuration plus affirmée tant au niveau de ses liens avec les quatrième et cinquième années et du transfert de ses résultats vers l’enseignement, que des conventions à établir de manière pérenne avec d’autres laboratoires de recherche universitaires, de la valorisation des recherches, du statut des étudiants-chercheurs. L’ENSAD entretient un large réseau de partenaires avec des entreprises privées, des organisations professionnelles, des institutions culturelles, des collectivités territoriales. Le choix de ces partenariats est lié prioritairement à l’exigence pédagogique et concerne les dix secteurs de formation de l’école, de la deuxième à la cinquième année. Cet adossement aux milieux socio-professionnels est inhérent à l’histoire et au projet pédagogique de l’école et constitue un de ses points forts. L’Ecole des arts décoratifs est partenaire associé au projet du campus de la montagne Sainte Geneviève (avec l’Ecole normale supérieure, l’Ecole de physique et de chimie, le Collège de France, l’Institut Curie…), qui regroupera 5000 étudiants dont 3500 doctorants. Elle souhaite se saisir de cette opportunité dans une dynamique de recherche et d’innovation. L’ENSAD facilite les études dans les écoles et universités étrangères, via le système Erasmus, mais aussi dans le cadre de conventions inter-établissements hors Europe, le choix des collaborations étant le plus souvent fondé sur les priorités pédagogiques. Une quarantaine d’étudiants (5% de la population scolaire) part en séjour d’études à l’étranger chaque année, l’école en accueillant un nombre équivalent. Voyages pédagogiques et « workshops » à l’étranger font partie du dispositif de mobilité (collective), ainsi que les échanges d’enseignants (non précisés) et les collaborations extrapédagogiques (expositions, etc.). 5 Le nombre d’étudiants étrangers inscrits à l’ENSAD est relativement faible. 3 ORGANISATION GLOBALE DE LA MENTION (structure de la formation et de son organisation pédagogique, politique des stages, mutualisation et co-habilitations, responsable de la formation et équipe pédagogique, pilotage de la formation) : L’accès à l’ENSAD se fait exclusivement sur concours, à trois niveaux : le concours d’entrée en première année (cursus commun), en deuxième année (choix d’une spécialité) et en quatrième année. Ce concours est très sélectif. La structure de la formation fait apparaître la progressivité des enseignements théoriques et pratiques, généraux et spécialisés et la dimension transdisciplinaire de la formation, importante pendant les trois premières années. Les modalités pédagogiques, ouvertes, sont adaptées à chaque type d’enseignements : théorique, technique et technologique, pratique, artistique. On peut lire, au tableau des enseignements par catégorie et par année, que les formations spécialisées sont véritablement prises en charge au niveau de la deuxième (39% des enseignements pratiques) et, surtout, de la troisième année (63% des enseignements pratiques), la quatrième année étant largement consacrée aux stages horsécole (et au mémoire), la cinquième année étant totalement consacrée au Grand projet (peu encadré). On peut craindre, face à un schéma international désormais organisé en 3 + 2, que l’absence d’un diplôme (et d’objectifs) intermédiaire(s) en fin de troisième année et que la « plus-value » pédagogique des quatrième et cinquième années soient questionnées à moyen terme par les étudiants… La rédaction et la soutenance du mémoire sont placées en quatrième année, ce qui permet de libérer la cinquième année pour le Grand projet mais, en même temps, risque de réduire le mémoire à un exercice normalisé, relativement étranger à la pédagogie et à la pratique du projet. Sa préparation à partir de la troisième année tend également à contredire la séparation claire entre les deux cycles d’études. Le stage constitue un moment essentiel de la formation qui rencontre précisément les objectifs de professionnalisation et de mobilité mis en avant par l’ENSAD. Obligatoire en quatrième année, organisé sur un temps long (trois mois au moins) en France ou à l’étranger, le stage est encadré au sein de l’école, suivi et évalué. Il participe de manière déterminante à l’insertion professionnelle des étudiants. L’ENSAD a développé une politique de rémunération/défraiement des étudiants qui protège l’étudiant tout en respectant la déontologie professionnelle. Les stages professionnels à l’étranger sont favorisés et facilités par un système de bourses (10/an). Les mutualisations internes, entre spécialités, sont nombreuses comme le montre le tableau des enseignements dans le dossier de présentation du diplôme. Elles se multiplient également avec les réseaux des grandes écoles et universités : activités pédagogiques et enseignements communs qui favorisent, entre autres, la poursuite éventuelle d’études par ses étudiants. Les cours organisées avec Sciences-politiques, le Centre de formation des journalistes (CFJ), le Conservatoire nationale supérieur de musique (CNSM), l’Ecole des mines, l’Ecole normale supérieure, Paris VIII, etc., représentent un point très positif permettant de croiser les approches sur des sujets communs. L’ENSAD n’a, pas à ce jour, d’accord de co-habilitation, mais, pour l’organisation de la formation doctorale, elle envisage la mise en place de convention avec l’université dans le cadre de son rattachement comme membre associé au PRES de la montagne Sainte Geneviève. La formation est pilotée et évaluée à plusieurs niveaux, de manière formelle et informelle par: Le collège des coordinateurs. Le conseil des études et de la recherche, installé par décret, auquel participent également des étudiants élus. Les travaux de ces deux instances sont accessibles à tous via l’intranet de l’école. L’évaluation des enseignements par les étudiants se fait à travers le conseil des études et de la recherche mais également, de manière plus informelle, via la direction des études et, occasionnellement, à travers l’association des 6 anciens élèves (qui peut formuler remarques et suggestions). Par ailleurs, la mise en place de procédures d’évaluation plus formelles (questionnaires) est en cours. 4 BILAN DE FONCTIONNEMENT (origines constatées des étudiants, flux, taux de réussite, auto-évaluation, analyse à 2 ans du devenir des diplômés, bilan prévisionnel pour la prochaine période) : Les deux tiers des étudiants proviennent de Paris et d’Île de France, un nombre relativement restreint d’étudiants provient de l’étranger. Le changement de formule du concours d’entrée en première année, à la rentrée 2004-2005, a cependant permis à un plus grand nombre d’étudiants non-parisiens et seulement titulaires du baccalauréat d’entrer à l’ENSAD. L’établissement a conscience du caractère relativement homogène de la population scolaire (tant au plan sociologique que géographique) qu’il souhaite diversifier. L’école n’a pas encore intégré les dynamiques de l’auto-évaluation, tant par les étudiants que par l’établissement lui-même (une auto-évaluation un peu sommaire était jointe au dossier). L’ENSAD a mis au point un questionnaire détaillé et exemplaire afin de connaître l’insertion professionnelle de ses diplômés trois ans après l’obtention de leur diplôme, qui vise à rassembler des données quantitatives et qualitatives sur leur parcours professionnel. En 2008, 65% des diplômés (en 2005) questionnés ont répondu. Plus de 80% d’entre eux ont trouvé un emploi ou travaillent dans un secteur correspondant à leur formation, 95% d’entre eux ayant une activité principale correspondant à une activité de choix. Les principales difficultés rencontrées sont la précarité du poste (50%), la rémunération, la fermeture du milieu et la concurrence avec d’autres formations, mais seuls 7% d’entre eux dénoncent l’inadaptation de leur formation. L’établissement n’envisage pas une augmentation de ses effectifs (ce qui paraît très pertinent compte tenu du marché de l’emploi dans les secteurs concernés) et a choisi d’axer ses priorités sur le niveau d’exigence des concours d’entrée et la diversification géographique, sociale et culturelle de ses étudiants. Elle entend également élargir son ouverture internationale et créer avec des partenaires un niveau doctoral. 7 Observations de la directrice Observations de l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs au rapport d’évaluation établi par l’AERES dans le cadre de la procédure de reconnaissance au grade de master de son diplôme 1. Sur l’appréciation générale et les recommandations formulées par l’AERES pour l’établissement L’Ecole tient à remercier l’Agence pour la qualité de ses remarques et exprime une large adhésion aux analyses et perspectives formulées. Pour l’avenir, en effet, ainsi qu’elle l’a indiqué, l’Ecole envisage de : - réaffirmer l’organisation de son cursus de 5 ans autour du rythme 3+2 (premier et deuxième cycles) : 3 ans consacrés à l’apprentissage des basiques, des fondamentaux, à la pédagogie de projet, puis 2 ans dédiés à l’approfondissement d’une discipline et à l’initiation à la méthodologie de la recherche - repositionner clairement le mémoire en 4ème année - faciliter la mobilité des étudiants vers d’autres établissements, notamment au plan international et entre les 2 cycles, et l’accueil des étudiants étrangers - adosser la plate-forme EnsadLab à des unités de recherche universitaires et mettre en place des co-habilitations avec des écoles doctorales, en France ou à l’étranger. - formaliser les procédures d’évaluation de la pédagogie et de la recherche. 2. Sur la création d’un diplôme intermédiaire au terme de la 3ème année Aujourd’hui, à l’issue de la 3e année d’études, un Certificat attestant de l’acquisition des 180 ECTS dans la spécialité choisie peut être délivré à l’élève. Il est proposé de formaliser et systématiser cette pratique sans pour autant aller dans l’immédiat vers la création d’un diplôme intermédiaire. En effet, celle – ci se heurte à certaines réticences de la part des professionnels et enseignants. La formation d’un concepteur – créateur, dans les dix secteurs qu’offre l’Ecole, au niveau d’exigence souhaité par les employeurs, ne peut se concevoir à moins de 5 années d’études. C’est là une spécificité que connaissent d’autres formations, comme celles des ingénieurs. La pertinence d’un diplôme à 3 ans, dont les objectifs et les débouchés professionnels seraient incertains, ne paraît donc pas garantie. Il serait à craindre, en outre, qu’un tel diplôme vienne progressivement affaiblir la motivation des étudiants pour une formation plus longue. Il pourrait en être de même pour les employeurs qui pourraient porter plus volontiers leur choix sur des diplômés à 3 ans, moins qualifiés mais probablement moins « coûteux » que les diplômés à 5 ans. L’Ecole souhaite donc éviter le risque d’une déqualification des formations et d’une « déconsidération » des métiers de concepteur-créateur auxquels elle prépare. Elle entend consolider son modèle pédagogique pour continuer à garantir les résultats particulièrement satisfaisants qu’elle obtient au plan de l’insertion professionnelle, en nette progression ces dernières années, et que l’Agence a bien voulu relever (en 2008, 85 % des diplômés avaient un emploi correspondant à leur qualification 3 ans après leur diplôme. Ils étaient 70% en 2007). Par conséquent, dans le futur, l’Ecole se propose de reprendre la réflexion sur un diplôme intermédiaire en prenant soin de veiller à l’ensemble de ces considérations. 3. Sur les 4ème et 5ème années, la préparation à la recherche et l’articulation avec EnsadLab (Cycle de recherche, création et innovation) Les objectifs des 4ème et 5ème années (deuxième cycle) devraient être mieux affichés comme des années d’approfondissement dans le domaine choisi par l’étudiant et de préparation à la recherche. L’ENSAD 1 pourrait aussi élargir le nombre de ses admis au concours de 4 e année, notamment étrangers, afin d’enrichir encore davantage les profils de ses étudiants de deuxième cycle. a) Pour répondre à ces objectifs, l’EnsAD envisage de reconsidérer l’organisation de la 4 ème année en vue de : dispenser des enseignements durant toute la 4e année et non durant le seul 1er semestre (le deuxième semestre de la 4e année est aujourd’hui réservé au stage obligatoire en entreprise et à la rédaction du mémoire) favoriser les séjours d’études à l’étranger durant le 1er semestre (en 2010-2011, 68 élèves effectueront un séjour d’études à l’étranger, dont 61 élèves au 1er semestre) accueillir un plus grand nombre d’étudiants étrangers en 4ème année, équivalent au nombre d’étudiants de l’Ecole effectuant un séjour d’études à l’étranger recommander que le stage obligatoire en entreprise (3 mois) soit effectué durant l’été, soit avant soit à l’issue de la 4ème année. confirmer le travail sur le mémoire en 4ème année (dépôt du sujet, recherche, rédaction, soutenance). - - Il est rappelé que le diplôme, au terme des 5 années d’études, est composé de 2 volets : le mémoire et le grand projet. Le mémoire constitue donc un élément essentiel du parcours de formation de chaque étudiant. Savoir formaliser sa pensée, la construire, l’articuler, représentent des objectifs majeurs pour le concepteur-créateur. Le sujet du mémoire devrait être défini avant début octobre de la 4ème année et représenter une réflexion théorique en lien avec le domaine d’approfondissement des 4ème et 5ème années, voire en lien direct avec le thème du grand projet (5e année). Un accompagnement spécifique au plan de la « méthodologie et préparation au mémoire » sera assuré en 4ème année par le directeur de mémoire. b) Des séminaires autour de la « méthodologie de la recherche » pourraient être instaurés en 4ème et 5ème années afin de conforter l’esprit de recherche des étudiants du deuxième cycle. Il faut souligner que l’encadrement en 4ème et 5ème années est déjà très spécifique et sera conforté en ce sens. En ce qui concerne la 5ème année, consacrée au grand projet, l’Ecole précise qu’il est difficile de considérer qu’elle est actuellement « peu encadrée » comme il est indiqué dans le rapport de l’Agence. En effet, la moyenne horaire hebdomadaire d’enseignements encadrés en 5ème année représente 20h, ce qui n’est pas négligeable, soit sur l’année 514,30 heures auxquelles s’ajoutent 1000 heures de recherche, conceptualisation et réalisation personnelle par l’élève (cf. Synthèse de la scolarité, Dossier Master de l’Ecole, annexe 1). c) L’articulation des 4ème et 5ème années avec la plate-forme EnsadLab gagnerait à être renforcée, ainsi que l’Agence le suggère. Certaines initiatives existent néanmoins à cet égard et méritent d’être soulignées: - - le séminaire de Master 2 et doctorat « Art des nouveaux médias », conduit par Jean-Louis Boissier, professeur à l’université de Paris 8, qui se tient à l’ENSAD, est ouvert aux étudiants de 5e année et étudiant-chercheurs d’EnsadLab le cycle de conférences « Observatoire des nouveaux médias » est réalisé conjointement par l’ENSAD et les universités de Paris 8 et Paris1, et est ouvert aux étudiants de l’ENSAD un workshop organisé avec 3 chercheurs du Massachussets Institute of Technology (MIT, Boston, USA) sur le thème des « Matériaux hybrides » a associé des étudiants des 4ème et 5ème années et des étudiants chercheurs d’EnsadLab 2 - - - des compétences pointues développées dans le cadre de programmes de recherche d’EnsadLab sont utilisées dans des cours et des workshops pour les 4 e et 5e années. Exemples : matériaux hybrides (DCIP), programmation Iphone (FdM) plusieurs professeurs enseignent en 4e et 5e années et participent à des programmes de recherche d’EnsadLab, par exemple : JF Depelsenaire ( Responsable d’EnsadLab), Ruedi Baur (directeur de l’Institut de Recherche de Design 2Context à la Hochsule für Kunst und Design de Zurich) Elisabeth de Senneville (créatrice nouveaux matériaux, impliquée dans des programmes de recherche du ministère de l’industrie), Patrick Renaud (designer, à l’initiative de la collaboration de l’ENSAD avec l’Ecole des Mines) Christian Stenz (professeur HDR, responsable d’équipes de recherche à l’Ecole Polytechnique) etc. le recrutement d’un « Designer d’interaction » est en cours pour des interventions, dès octobre prochain, en 4è et 5e années et dans le cadre d’EnsadLab. 4. Sur la structuration de la Recherche et les perspectives d’EnsadLab a) Plusieurs initiatives récentes doivent être soulignées : - contacts en cours avec Jean-Paul Olive, Directeur de l’École Doctorale « Arts, sciences et technologies des arts » (EDESTA) de Paris 8 pour une convention avec l’école doctorale. création d’allocations de recherche décidée par l’ENSAD, sur ses moyens propres, pour 3 étudiants chercheurs 7 étudiants chercheurs d’EnsadLab poursuivent un doctorat dans différentes unités de recherche : 4 à l’université de Paris 8, 1 à l’Université de Grenoble, 1 à l’Ecole Centrale, 1 à l’université de Porto (Portugal) et assurent ainsi des passerelles utiles entre EnsadLab et la recherche universitaire. b) Divers projets et conventions ont été récemment formalisés ou sont en cours de définition : Sciences Po Nouveau partenariat avec Sciences Po en cours de définition dans le cadre de la mise en place de l'École des Arts Politiques de Sciences Po, dont l'ouverture est prévue à la rentrée 2010. MESHS-CNRS Partenariat (accord cadre en cours de signature) avec la Maison européenne des sciences de l'homme et de la société (MESHS-CNRS) de Lille dans le cadre du projet de recherche DALMES-ANR-08CREA-063 : “Praticables. Dispositifs artistiques : les mises en œuvre du spectateur” soutenu par l'Agence nationale de la recherche (ANR), obtenu en 2008 pour la période 2009-2011. Projet de recherche des Universités de Valenciennes et Lille (Laboratoires Calhiste, Ceac, Geriico) et de la Maison européenne des sciences de l'homme et de la société (MESHS) de Lille. En partenariat avec L’Espace Pasolini - Théâtre international de Valenciennes. Équipe SAARA du Liris - Laboratoire d'Informatique en Image et Systèmes d'information, UMR 5205 CNRS/INSA de Lyon, Université Claude Bernard Lyon 1, Université Lumière Lyon 2, Ecole Centrale de Lyon. Mise en œuvre d'un dispositif de captation 3D temps réel pour la réalisation d'installation interactive. Convention en cours. Institut de recherche sur les composants logiciels et matériels pour l'information et la communication avancée - Laboratoire d'informatique fondamentale Université de Lille, INRIA/CNRS Développement d'un jeu d'orgue tactile pour la lumière interactive. Echanges en cours. Institut d’électronique et des télécommunications de Rennes Développement d'une grande surface tactile. Echanges en cours. 3 Intelligent Virtual Environments Research Group, Teesside University, Angleterre et Helsinki, Institute for Information Technology HIIT Partenariat en cours dans le cadre du développement du projet européen Callas, géré par la Teesside University pour le développement du projet The Common Touch de Céline Coutrix, post-doctorante en informatique à l'HIIT et étudiante-chercheuse à l'EnsadLab (Drii). Dans le proche avenir, l’Ecole entend adosser au mieux ses initiatives à des unités de recherche universitaires et, par là, garantir à ses étudiants chercheurs un statut ainsi que l’environnement leur ouvrant un diplôme du plus haut niveau. Sa participation en tant que partenaire associé au projet de « Campus d’excellence » de la Montagne Sainte Geneviève devrait également lui offrir de riches perspectives. 5. Sur l’ouverture internationale L’Ecole est très attentive à développer échanges et partenariats de diverse nature avec des établissements étrangers (échanges, voyages d’études, wokshops, expositions, jurys…). Ces partenariats sont aujourd’hui nombreux (68) et tendent à se développer. S’agissant des séjours d’études à l’étranger de ses élèves, l’Ecole les a sensiblement renforcés ces deux dernières années tout en maintenant le principe d’aides accordées sur la base du mérite. Ainsi, la moitié de la promotion 2010-2011 effectuera un séjour d’études à l’étranger dans le cadre d’échanges Erasmus ou inter-établissements hors Europe (seulement 1/3 de la promotion en 2008- 2009). La mobilité des étudiants devrait, en outre, être encouragée entre les 2 cycles : les étudiants de l’EnsAD pourraient effectuer leur deuxième cycle dans une école étrangère partenaire et l’EnsAD ouvrir plus largement l’accueil d’étudiants étrangers en 4ème année. De même, les enseignants, qui ont sensiblement développé leurs échanges avec différentes institutions partenaires (une vingtaine d’enseignants ont réalisé des interventions à l’étranger en 2009-2010, par ex : à Londres, Berlin, Milan, Chicago, Porto Alegre, Shanghai, Istanbul, Montréal etc.), les renforceront encore à l’avenir. 4