Simon Boulerice

Transcription

Simon Boulerice
Mars 2015
Simon Boulerice
Biographie
Enfant, Simon Boulerice chantait dans la cage d’escalier, parce que sa
voix y résonnait beaucoup. Il croyait chanter aussi bien que Whitney
Houston. Mais ce n’était pas le cas. Depuis que sa voix a mué, Simon
se plait à danser, à écrire et à jouer. Jouer surtout, oui. Parce qu’il aime
beaucoup rire.
Crédit photo : Maxime Leduc
Il sort peu de chez lui. Il le reconnaît : il est un casanier qui sort un soir
sur deux au théâtre. Il boit encore son jus d’orange à même le goulot.
On ne lui a rien appris. Néanmoins, il a étudié en littérature (Cégep de
Saint-Laurent et UQAM), puis en interprétation théâtrale (Cégep de
Lionel-Groulx, promotion 2007). Lors de sa formation, en plus de
recevoir le prix de la création à la finale nationale de Cégeps en
spectacle 2005 pour un solo de théâtre dansé, il a écrit et monté
quelques pièces, dont La Condition triviale (prix de l’Égrégore 2005).
Sa création à teneur musicale, Qu’est-ce qui reste de Marie-Stella?, publiée chez Dramaturges
Éditeurs, a récolté un vif succès à la Petite Licorne en septembre 2008 et 2009, de même qu’à Vue
sur la relève 2009. Son spectacle solo Simon a toujours aimé danser, pour sa part, a remporté le
prix de la création lors du Fringe 2007, le solo de l’année LGBT 2007, et a été présenté dans le cadre
d’un Festival de théâtre au Tchad, en Afrique, ainsi qu’à Limoges en 2011. Dernièrement, Gloria on
ice et Ce que Mariah Carey a fait de moi, deux de ses contes urbains, ont été applaudi à la Licorne
et à Fred-Barry. La compagnie Abat-Jour Théâtre, compagnie qu’il a fondée avec des amis en 2005,
a remporté le prix du public lors du dernier Gala des cochons d’or pour le spectacle Martine à la
plage, qu’il a écrit et mis en scène au Bain St-Michel en septembre 2010.
En septembre 2009, il publiait Les Jérémiades, son premier roman, aux Éditions Sémaphore. Son
premier recueil de poèmes, Saigner des dents, a reçu le Prix Piché de poésie 2009. Son second
recueil, Nancy croit qu’on lui prépare une fête, est publié aux Poètes de brousse en octobre 2011.
Quant à sa première pièce jeune public, Éric n’est pas beau, lue au Jamais lu 2009, elle a été montée
par le Gros Mécano à l’automne 2010, et publiée à Paris à L’École des loisirs en novembre 2011. Il
participe à un roman à quatre auteurs au cour de l’été et l’automne 2011, un projet intitulé Les
Cicatrisés de Saint-Sauvignac, histoires de glissades d’eau. Il est en charge de la portion “Été”.
Simon a écrit aussi pour la télé et pour le web (Confessions d’ados à Lib tv, une série web qu’il a luimême réalisée).
Depuis 2007, en tant que comédien, Simon joue en tournée dans différents spectacles pour l’Arrière
Scène, ici comme en Europe. C’est d’ailleurs au sein de cette compagnie qu’il a créé son dernier
solo, cette fois jeune public. Les Mains dans la gravelle (publié aux éditions de la Bagnole), spectacle
qui a vu le jour à Beloeil en janvier 2011, est présentement en tournée, après avoir remporté le prix
du public et le prix des jeunes critiques du Centre dramatique pour l’enfance et la jeunesse en
Montérégie, tout en recevant une mention pour son jeu. On a également pu le voir dans deux éditions
du cabaret Dindes et farces à l’Espace Libre, ainsi que dans le spectacle Naissances, du NTE.
En 2012, il a publié une version romanesque et illustrée de Martine à la plage à la Mèche, Javotte
chez Leméac ainsi que Danser a capella, sa seconde collaboration avec les Éditions Ta Mère.
Quelques questions…
Avez-vous toujours su qu’un jour vous seriez auteur? Était-ce une vocation pour vous ou
aviez-vous imaginé autre chose étant petite?
Ma vocation embrassait plus large. C’était la création en général qui résonnait en moi. J’ai toujours
été interpelé par les arts. Enfant, mes temps libres étaient partagés entre la danse, le chant, le
dessin, la peinture et l’écriture. Plus tard, je me suis découvert une grande passion pour la lecture.
Tellement que c’est d’abord en littérature que j’ai entamé mes études supérieures (avant de bifurquer
vers le théâtre).
Vous souvenez-vous du premier texte que vous avez écrit?
Malheureusement oui. C’était une sorte de plagiat. J’étais en 4e année alors que ma sœur, Vicky,
était en 6e. Nous lisions beaucoup de romans « Frisson », elle et moi. Vicky avait débuté l’écriture
d’un roman d’épouvante. En cachette, en son absence, je me faufilais dans sa chambre et j’en lisais
des passages. Je l’enviais. Je trouvais ça génial. Un jour, elle l’a abandonné. Elle a jeté son
manuscrit dans la poubelle. Je l’ai récupéré et je l’ai poursuivi pendant des semaines, sans relâche.
Je l’ai abandonné à mon tour, gagné par le remord de n’être pas le réel créateur de ce premier
roman. Quelques années plus tard, au secondaire, j’ai écrit tout un roman, seul. C’était tellement
mauvais que je regrette aujourd’hui de n’avoir plagié personne!
À qui faites-vous lire vos textes en premier?
Je n’ai pas de lecteurs attitrés, hormis mes directeurs littéraires. Ce sont donc eux mes premiers
lecteurs.
D’où tirez-vous votre inspiration la plupart du temps?
Mon enfance, voilà le matériau principal de tout ce que j’écris. Mais bien sûr, je vampirise aussi mes
amis et encore davantage ma famille. Ma mère est une femme très théâtrale qui m’inspire plus
souvent qu’à son tour. Et finalement, je suis très friand de la chronique « Insolite » dans les journaux.
Je découpe tout ça et m’en inspire, parfois. J’ai pour mon dire qu’à travers l’extraordinaire qu’il vit,
l’humain se révèle toujours.
Comment décrieriez-vous votre métier, par un mot ou expression?
Passion (et ça inclut la douleur que ça charrie).
Qu’enviez-vous secrètement aux autres auteurs?
Leur rigueur. J’en ai une, mais c’est une rigueur désordonnée. J’aimerais moi aussi me lever tôt pour
écrire. Mais ce n’est pas dans ma nature.
De quelle œuvre êtes-vous le plus fier à ce jour?
Quand des enfants me posent cette question, je leur dis qu’il m’est impossible de choisir, que c’est
comme demander à un parent lequel est son enfant favori. Mes livres me rendent tous fier pour
différentes raisons. Mais sous la torture, je pourrais avouer que je suis spécialement fier d’Edgar
Paillettes, un roman qui m’a été inspiré d’une rencontre avec un garçon français qui se costume
chaque jour pour aller à l’école.
Quel livre lisez-vous présentement?
Je lis toujours plusieurs livres à la fois, à l’image de mes projets d’écriture. Je lis donc Rue SaintUrbain de Mordecai Richler, Drôle de tendresse de Miriam Toews et La Route de Chlifa de Michèle
Marineau.
Votre coup de foudre littéraire?
J’en ai plusieurs. Mais ces jours-ci, c’est l’auteur français Gilles Leroy. J’avais adoré Machine à sous,
Alabama Song (Prix Goncourt 2007) et Zola Jackson. Je viens de me procurer Dormir avec ceux
qu’on aime. Il est sur ma table de nuit. Je salive juste à le regarder. C’est vous dire le crush que j’ai
sur cet auteur.
Dans votre vie de tous les jours, que vous apporte votre métier?
L’écriture me permet de faire la paix avec tout ce que je ne suis pas, tout ce que je suis incapable
d’être. Écrire me déleste, donc.
Comment choisissez-vous vos livres?
Tout d’abord et surtout, par la réputation d’un auteur. Si j’aime un écrivain, je lirai tout de lui, y compris
ses livres à la couverture hideuse. Je suis profond comme ça! Ensuite, même si je ne devrais pas
toujours me laisser influencer par ça, un bandeau du prix Goncourt ou du Nobel me séduit à coup
sûr. Ma superficialité est encore plus vaste que ça : la beauté d’une couverture et la joliesse d’un
titre font leur vil effet sur moi.
Lecture, au lit ou en plein air?
Ni l’un ni l’autre. Mon lieu de lecture favori, c’est le métro. Ou encore en faisant de l’elliptique au
gym. Au fond, j’aime être en mouvement ou en déplacement pour lire. Ça dynamise ma lecture, je
trouve. Je ne vois pas la lecture comme un acte contemplatif ou passif. Mes lectures sont actives.
Je surligne partout, je prends des notes… Je ne suis pas reposant, hein?
Êtes-vous capable d’abandonner un livre en cours de lecture?
Bien sûr. Mais souvent, je le reprends, même si ça peut être un an plus tard. J’abandonne seulement
un livre quand le plaisir et la concentration ne sont pas là. Je me dis alors que ce bouquin n’arrivait
pas au bon moment pour moi. Si j’abandonne trois fois, je me dis simplement que ce n’est pas un
livre pour moi
Pour plus d’informations sur son travail, visitez :
Site internet de l’éditeur: http://www.tamere.org/les-auteurs/simon-boulerice/
Prix et distinctions
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Saigner des dents a reçu le Prix Piché de poésie 2009
Javotte a gagné le 1er Prix des lecteurs émergents de l’Abitibi-Témiscamingue 2013
Edgar Paillettes a reçu le Prix des libraires 2014
Bibliographie (non exhaustive) de Simon Boulerice. :
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Romans, récits et contes Les Jérémiades, Éditions Sémaphore, 2009.
Poésie Saigner des dents, Écrits des Forges, 2009.
« Ce que Mariah Carey a fait de moi », Être un héros : des histoires de gars, La courte
Échelle, 2011.
Les cicatrisés de Saint-Sauvignac (histoires de glissades d’eau) (avec Jean-Philippe Baril
Guérard, Sarah Berthiaume, et Mathieu Handfield),Ta Mère, 2011.
Martine à la plage, La Mèche, 2012.
Javotte, Leméac, 2012.
Les monstres en dessous, Québec Amérique, 2013.
Jeanne Moreau a le sourire à l’envers, Leméac, 2013.
Hors-champ, tome 1 de la série M’as-tu vu?, Les Malins, 2013.
Edgar Paillettes, Québec Amérique, 2014.
En contre plongée, tome 2 de la série M’as-tu vu?, Les Malins, 2014.
La tempête est bonne, Les Malins, 2014.
Le Premier qui rira, Leméac, 2014.
Le Plan d’ensemble, tome 3 de la série M’as-tu vu?, Les Malins, 2015.
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Plus léger que l’air, Québec Amérique, 2015.
Théâtre Qu’est-ce qui reste de Marie-Stella ?, Dramaturges Éditeurs, 2009.
Éric n’est pas beau, L’École des loisirs, 2011.
Les mains dans la gravelle, Éditions de la Bagnole, 2012. Danser a capella : monologues
dynamiques, Ta Mère, 2012.
PIG, Leméac, 2014. Peroxyde, Leméac, 2014.
Nancy croit qu’on lui prépare une fête, Poètes de brousse, 2011.
La sueur des airs climatisés, Poètes de brousse, 2013.
Album pour enfants Un verger dans le ventre, La courte Échelle, 2013.
Albert 1er, le roi des rots, Éditions de la Bagnole, 2014.