dossier de l`eco magazine n°118
Transcription
dossier de l`eco magazine n°118
Destinations prisées des Algériens Dossier L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015 I ls sont de plus en plus attirés par des vacances loin du pays, la quête de l’exotisme pour les uns, du dépaysement pour les autres et beaucoup n’ont pas tellement le choix : voir ailleurs où le séjour sous les cocotiers revient nettement moins cher qu’une semaine sur le sable fin des plages algériennes. La tendance cette année est pour les destinations lointaines, particulièrement les îles que les Algériens découvrent. Pour moins de 300 000 dinars, on peut s’offrir un séjour aux Seychelles. Pour ceux qui poussent le prestige à son paroxysme, ils peuvent découvrir les Maldives avec 800 000 dinars et pour 500 000 dinars, Cuba est à leur portée. En ce début de saison estivale, L’ECO s’est intéressé à ces destinations et a constaté que les Algériens s’offrent de plus en plus des vacances, en groupes ou en famille, aussi loin que le budget peut les emporter. Des destinations jusque-là inconnues. Tout en restant fidèles aux voisins, la Tunisie et le Maroc, certains Algériens qui ont découvert les charmes de l’orient dans les villes turques, s’orientent dorénavant vers d’autres villes arabes comme Aman, devenue une destination prisée de nos concitoyens. La cherté du séjour en Algérie, conjugué à des prestations de service en deçà des normes, fait également que les Algériens vont voir ailleurs, au bénéfice d’autres pays qui tirent du tourisme des recettes substantielles. Selon l’organisation mondiale du tourisme, le secteur rapporte des centaines de milliards de dollars par an n L’Eco Bimensuel de l’économie et de la finance DOSSIER SouS le Soleil deS cocotierS 27 Dossier L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015 Les estivants préfèrent les passer à l’étranger Les vacances trop chères en aLgérie Chaque année, le ministère du Tourisme et/ou les collectivités locales affirment que 5 millions d’Algériens ont occupé les plages sur le long des 1 200 kilomètres de côtes. A croire que tous les citoyens sont restés en Algérie. DOSSIER La qualité des prestations de service laisse à désirer Par Faouzia Ababsa I l n’en est justement rien. Parmi ces 5 millions, il faut compter ceux qui font la navette entre leur domicile et les plages avoisinantes quasi quotidiennement. En raison entre autres de la faible bourse de certains ménages, mais aussi parce que la culture touristique n’existe pas encore dans notre pays. Et ce ne sont pas les réhabilitations des infrastructures existantes à coups de milliards de dinars qui changeront quelque chose. Au labeur toute l’année, les citoyens aspirent à un peu de repos dans un 28 coin calme, histoire de couper avec l’environnement professionnel qui a marqué leur routine 11 mois durant. Et c’est en général sur la mer qu’ils jettent leur dévolu. Toutefois, les sites paradisiaques que recèlent les 1 200 kilomètres de côtes, ne connaissent pas réellement l’engouement que pourrait susciter ce genre d’endroit. Des sites paradisiaques alliant la mer à la montagne et la forêt. Des sites que les étrangers qui ont eu l’occasion de séjourner, ne serait-ce que pour des raisons de travail, nous envient. « Ce n’est pas pour rien que l’Algérie a fait l’objet de plusieurs conquêtes. » Les raisons qui poussent les Algériens à passer leurs vacances dans leur beau et magnifique pays sont à chercher du côté de l’offre qui leur est proposée par ceux en charge du secteur du tourisme. Les complexes en sont un exemple. Ils n’attirent pas forcément les estivants en raison des mauvaises prestations de service et du comportement du personnel. Pour la plupart dans le giron du portefeuille de l’Etat et gérés par les SGP, les complexes ne déploient beaucoup d’efforts pour attirer la clientèle. Sur le plan marketing, on peut dire que c’est le vide sidéral. D’autre part, la qualité des Bimensuel de l’économie et de la finance Aucune stratégie n’est visible du côté des pouvoirs publics Absence de stratégie Mais plus que tout autre chose, ce sont les prix pratiqués qui font fuir les estivants. Préférant aller se délecter sous d’autres cieux plus cléments et moins cher. A titre d’exemple, location d’un bungalow à la Corne d’Or de Tipasa est cédé à partir de 58 000 dinars la semaine. Cela suppose que les familles qui veulent s’y installer, devront se prendre en charge pour tout ce qui est préparation des repas du déjeuner et du dîner, mêmes légers. En prenant en considération que, par définition, la mer aiguise l’appétit, on peut conclure que le séjour d’une semaine reviendrait beaucoup plus cher. Idem pour les autres sites tels que l’hôtel Riadh ou encore El Marsa. Les Andalouses à Oran, proposent des pour et le contre aussi bien en matière chambres d’hôtel à 8 000 dinars la de budget qu’en matière de destination nuitée et des bungalows à 13 000 de vacances locales dinars par jour pour 4 personnes. A ou à l’étranger. Et aucun moment, les préc’est vers la médiposés à la gesterranée qu’ils tion de ces choisissent d’aller infrastructures s se détendre iaque0 s i d ne pensent à proa r 0 a 2 compte tenu des p 1 s te es poser des séjours Les sirecèlent l côtes, ne offres et autres organisés ou à des que ètres de t pas propositions packages, offrant kilomonnaissenent qui leur sont c m ainsi plusieurs réellement quee présentées ue rc choix. Leur devise par les l’engroait suscitreoit. consiste en « à agences de pournre d’end prendre ou à ge voyages à laisser ». Aucune strades prix tégie n’est visible du plus abordables côté des pouvoirs que ceux pratiqués dans publics pour la véritable leur propre pays, défiant toute promotion du tourisme concurrence pour certaines stations algérien, en dépit de la multitude de balnéaires. Qu’en on juge. Des pacministres qui se sont succédés à la tête kages sont proposés par les agences de ce secteur. Aucun d’eux n’a réussi pour l’île espagnole d’Ibiza pour cinq à infléchir la courbe pour faire de nuitées à 74 000 dinars. Pour le notre pays une destination préférée et Portugal un séjour de cinq jours est par ricochet, substituer le tourisme (un cédé à 40 000 dinars. Pour sa part, la tant soit peu) au pétrole. Dès lors, les Tunisie, les agences de voyages sont estivants, du moins ceux qui ont les en train de mettre le paquet contrimoyens mais aussi ceux qui auront buant ainsi à la campagne menée par économisé durant l’année, pèsent le les structures de tourisme de notre voisin de l’Est, notamment après la désertion des étrangers qui ont décidé de quitter la place en raison du dernier attentat terroriste qui a coûté la vie à 38 touristes européens. Ainsi, c’est à partir de 24 000 dinars que le citoyen même lambda peut prétendre passer quelques jours (une semaine), loin des tracasseries quotidiennes. Nous sommes loin des sommes faramineuses à débourser localement pour une semaine. D’ailleurs, on a comme l’impression que tout est fait pour faire fuir les Algériens de leur propre pays qu’ils gagneraient d’ailleurs à mieux connaître, avant d’en visiter d’autres, ce que le nôtre recèle comme richesses de la nature. Pourtant, il y a quelques années, alors que ni internet ni le mobile et encore moins les réseaux n’existaient, nous lisions des annonces de personnes d’une ville donnée désirant tisser des contacts avec d’autres d’une wilaya différente. Les relations tissées, elles en arrivent à échanger des visites. Ce qui permettait, notamment aux jeunes de faire le tour d’Algérie, de la côte vers l’intérieur en passant par le Sud, sans presque dépenser un sou n F. A. Bimensuel de l’économie et de la finance Dossier prestations laisse à désirer en ce sens que les lieux sont souvent dans un état d’insalubrité qui casse avec le paysage sur lequel est érigé le complexe. Bien entendu, le manque de civisme des locataires temporaires y est pour quelque chose, mais cela n’explique pas le maintien des choses en l’état. DOSSIER L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015 29 Dossier L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015 Les Maldives, les Seychelles, Thaïlande et Singapour Les ALgériens s’offrent des destinAtions de Luxe Elles ont comme critères, le standing, la découverte et le plaisir du farniente sur les plages paradisiaques. Les destinations de luxe sont de plus en plus appréciées des Algériens qui trouvent en ces agences de voyage, l’allié qui va trouver les solutions aux coûts élevés. Ces dernières multiplient les formules pour offrir à un touriste exigeant des moments d’exception. DOSSIER Par Lynda Mellak 30 S' offrir, non pas un simple voyage, mais du rêve et pour certains, c’est comme un cadeau bien mérité après des mois d’économies. La destination de luxe, appelée ainsi, explique Chahine Djelloul, Manager d’Amana voyages, est liée au rapport de standing et à la formule du budget jugé, généralement, élevé. « Se permettre des vacances dans ces endroits n’est pas donné à tout le monde. Le tourisme de luxe n’est pas encore dans les mœurs en Algérie », sauf que les offres des agences commencent à donner des résultats en créant de l’intérêt chez les Algériens. Les demandes de voyage enregistrées en général pour « les produits d’appels », voire les destinations traditionnelles et formulées par la tranche moyenne de la société au budget moyen comme pour la Turquie et la Tunisie, s’orientent vers les régions de plus en plus lointaines, à savoir la Thaïlande, Singapour, Chine…etc, qui s’avèrent être des cibles intéressant de plus en plus les Algériens, explique le responsable de Amana voyage. Elles représentent entre 5 à 10% par rapport à la globalité des demandes. « Hélas, ça ne reste que des demandes. Car sur 100 demandes de séjour, nous avons enregistré seulement huit (8) commandes pour la saison estivale de 2014 », a noté M. Djelloul. Et d’ajouter : « La majorité des demandes plus en nette progression. Il cite à titre d’exemple : Les Seychelles, les Maldives, Tahiti et autres. Ces dernières destinations, dites exotiques, confirme notre interlocuteur, s’avèrent être un accès de plus en plus facile. Tapis Rouge, une société de prestation de services spécialisée dans le tourisme de luxe et d’affaires, offre, pour sa part, toutes les places touristiques mondiales grâce à ses partenaires étrangers. Elle assure une couverture mondiale et une assistance à la hauteur des exigences Forte demande pour les destinations de clients. Tapis Rouge propose l’évacua« exotiques » tion sanitaire en avion médicalisé. Chez Amana voyages, le coût d’un L’affrètement de tous types d’appareil, y compris d’avion d’affaires de séjour le plus cher en haute saison pour les 08 à 19 places, au départ destinations des « Iles » est comptabid’Alger à destination de lisé à partir de 250 000 plusieurs villes d’Europe et dinars. Le du moyen orient. Par moins cher ailleurs, grâce à ses parteest proposé naires étrangers, elle à 200 000 e assure une couverture dinars. Les d tions en a mondiale et une assispromotions ne n i t s e tance personnalisée. concernent, Les d nt de plus es o d s s Contactée par télépar contre, que e e x lu précié s. p phone, Djamila, les périodes de a s plu ien Commerciale chez basse saison. La Algér Tapis Rouge était destination de très brève dans ses luxe (haut stanréponses. Tapis ding), indique le Rouge, dit-elle, propose manager de cette une large gamme de services spéagence, peut toucher cialisés dans le tourisme de luxe et le touplusieurs cibles : les demandes pour les « Iles » sont de plus en risme d’affaires offrant des produits à la des Algériens pour des vacances de détente, se regroupe autour de la saison estivale. Millésime voyage est une autre agence qui tend à diversifier ses offres pour proposer les destinations de luxe, Thaïlande, la Malaisie, l’ile Maurice, les Seychelles, le Maldives, Cuba ; on y va seul ou pour un voyage de noces mais aussi en groupe, les formules variées permettent au touriste algérien de trouver son bonheur. Bimensuel de l’économie et de la finance nations à 330 000 dinars le séjour dans un hôtel 4 étoiles dans les Maldives. Les Seychelles sont proposées à 140 000 dinars. Le billet n’est pas inclus et disponible à un prix de 110 000 dinars. Le séjour dans les Iles Canaris est calculé à partir de 150 000 dinars dans un hôtel de 3 étoiles minimum. A côté, d’autres formules sont proposées par cette agence pour des séjours organisés ainsi que des voyages personnalisés pour voyages individuels et par groupes. Partir en groupe, c’est sympa et c’est possible L’agence utilise le paiement cash pour toutes ses proposions de catégories de séjour, à savoir le type à la carte ou type groupé. La majorité des séjours est effectué en été. Le type (à la carte) peut être fait à n’importe quelle période de l’année selon la demande. Le nombre le plus important de demandes enregistrées concerne celles de type groupé, signale M. Djelloul. « D’après les voyageurs, se retrouver en groupe, c’est plus rassurant que d’être seul. Les départs groupés sont plus organisés que ceux effectués à la carte où les voyageurs sont livrés à euxmêmes. Compte tenu du coût élevé, proposé en cas de séjour à la carte, ils ont ten- dance également à se pencher vers l’autre type de séjour à des tarifs relativement moins chers. L’idée est fausse car les deux catégories sont formulées de la même manière et peuvent avoir le même programme », tient-il à corriger. En plus du service à la carte (service selon la disponibilité dans le système de réservation en ligne), du sur-mesure (plus de choix sur la destination, l’hôtel, date de départ et de retour, type de transport…), l’agence Millésime a opté beaucoup plus pour les voyages organisés et guidés. Selon Mme Bourain, les Algériens sollicitent davantage le type de voyage groupé. « Les demandes augmentent d’année en année bien que les Algériens soient orientés dernièrement par d’autres préoccupations, il reste que la demande ne cesse d’augmenter ». La demande pour ce type de voyages organisés sont les plus sollicités par les vacanciers pour les différents avantages dont ils peuvent bénéficier (visites guidées, être accompagné et payer moins cher), indique cette responsable. D’après elle, les personnes qui choisissent le service à la carte sont des habitués du voyage et des aventures. Le type « sur-mesure », concernent, dit-elle, une catégorie de personnes financièrement à l’aise et qui partent généralement en basse saison n L. M. Les Seychelles, les Maldives, Tahiti…sont de plus en plus demandés Bimensuel de l’économie et de la finance Dossier carte. L’agence offre ses services pour les VIP et les particuliers pour n’importe destination du monde et dans des hôtels uniquement classés. Le paiement se fait à la carte selon les caractéristiques de l’endroit choisi, de l’hôtel et du service sollicité. Le prix est fixé selon la demande du client, explique cette commerciale sans pour autant donner plus de précision. « Nous travaillons à la carte, notre valeur ajoutée étant la création sur mesure, tout en restant dans le budget du client », explique-t-elle. Millésime voyage confirme avoir plus de demandes sur les destinations Cuba et Maldives. « L’année passée, nous avons travaillé énormément sur Cuba et les Maldives. Environ une cinquantaine de personnes dont une trentaine de couples, ont sollicité ces destinations en saison estivale », dira la responsable de cette agence. L’année en cours est en préparation. Les demandes sont estimées à 50% du remplissage », a-t-elle défini. Pour un séjour aux Maldives, il faut compter un minimum de 800 000 dinars et pas moins de 500 000 dinars pour la destination Cuba. Les Seychelles, par contre, peut être calculée jusqu’à 900 000 dinars, tout dépend du type de service choisi, a-t-elle détaillé. A quelques différences, Amina Travel services propose les mêmes desti- DOSSIER L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015 31 Dossier DOSSIER L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015 32 Bimensuel de l’économie et de la finance Les Amériques Dossier L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015 L’autre évasion aLgérienne Les touristes algériens sont de plus en plus attirés par les contrées lointaines, le besoin d’évasion est aussi vaste que les nouvelles contrées découvertes au gré des offres des agences de voyage qui proposent, depuis quelques années, les destinations telles que les Etats-Unis d’Amérique, Cuba et Brésil. S ites internet, affichages à même les devantures des agences et autres publicités sur la presse sont utilisés chaque jour pour vendre ces destinations inconnues de la majorité des Algériens et surtout à des prix supportables. Un séjour de 9 jours varie entre 100 000 et 200 000 dinars. Sous le soleil des tropiques Au centre du plus grand archipel des Caraïbes, caractérisée par des centaines de kilomètres de littoral avec des plages à couper le souffle, des villes en architecture hispanocoloniale et encore des tarifs très séduisants, la République de Cuba devient une destination attractive pour les touristes algériens. Avec seulement 105 000 dinars, l’agence de voyage « Air Travel » propose un séjour de 9 jours et 8 nuitées dans un hôtel 4 étoiles à Cuba. « Laissezvous surprendre par la magie de cette île vibrante et sonore, colorée et chaude ; plages de rêve et montagnes, plaines couvertes de cannes à sucre et lots paradisiaques, richesses architecturales et surtout une population chaleureuse », annonce l’agence dans son site internet. Contactée par téléphone, un conseiller de cette agence nous indique que le coût du voyage est estimé à 105 000 dinars algériens. L’hébergement sera assuré dans un Hôtel 4 étoiles, les formalités de Visa et l’assistance à l’Aéroport sont également prises en charge par l’agence. « Mais le billet d'avion est non inclus dans ces 105 000 dinars». Le Brésil est une destination que les Algériens ont commencé à découvrir notamment lors de la coupe du monde organisée, faut-il le rappeler, dans cet immense pays en juin de l’an dernier. Rio de Janeiro, deuxième plus grande ville du Brésil après la capitale São Paulo, est la destination offerte par les agences de voyages aux touristes. «Nous organisons des voyages organisés vers le Brésil durant la saison estivale », nous dira un agent de l’agence de voyage Linda Travel et d’ajouter que « son agence s’occupe notamment des frais du billet d’avion, d’hébergement, du déplacement mais non pas des procédures du visa ». Selon lui, le voyage prévu pour le mois de juin dernier a été annulé et ce, pour différentes raisons. Il s’agit, selon notre source, du nombre minime des demandeurs enregistré durant ce mois de Ramadan et le deuxième souci est « que les demandeurs n’ont pas obtenu leur visa auprès de l’ambassade du Brésil en Algérie ». Pour lui, les clients doivent obtenir leur visa et les autres procédures seront à la charge de l’agence. Les USA, destination de plus en plus attractive… Avec 210 000 dinars algériens, Elamiria Voyage offre des voyages organisés pour ses clients vers les Etats-Unis d’Amériques, et plus exactement vers la ville de New York. L’agence en question assure un hébergement dans un hôtel 3 étoiles, comme elle s’occupe, également, des formalités de visa et de l’achat du billet d’avion (aller/retour). Le départ est prévu fin du mois de juillet dernier via air France avec escale à Paris. Beaucoup d’agences proposent, également, des voyages organisés et des séjours à travers les différents Etats des USA, notamment New York, Miami, Californie… Selon un agent de Linda voyage, les tarifs de voyage sont en augmentation durant cette période et ce, explique-t-il, à cause de la cherté des billets d’avion. «Durant cette période, le billet d’avion coûte plus de 120 000 dinars algériens ; ainsi, les tarifs du voyage devront être revus à la hausse », a-t-il dit, avant d’ajouter que les Algériens partent en voyage malgré le coût des frais engendrés, à savoir billet et séjour. Mais ce qui importe, c’est généralement le goût d’aller loin et de plus en plus loin n N. I. Bimensuel de l’économie et de la finance DOSSIER Par Noreddine Izouaouen 33 Dossier L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015 Djamel Ramdani, Directeur des opérations touristiques «le brésil et l’indonésie, nouvelles Selon le directeur des opérations touristiques chez Touring Club Algérie, près de 1500 personnes sont parties en vacances durant la saison estivale 2014 et ont choisi différentes destinations proposés par TCA. Les destinations haut standing, quant à elles, affichent des chiffres maigres estimées à moins de 400 personnes. DOSSIER Réalisé par Lynda Mellak L’Eco : Comment peut-on classer les vacanciers algériens? Djamel Ramdani : Les vacanciers algériens sont classés en trois types : celui qui dispose de moyens financiers conséquents et des facilités pour obtenir un visa Schengen. Cette catégorie choisit sa propre destination et part généralement en France ou en Espagne. Le deuxième type de vacanciers préfère la Tunisie, le Maroc et la Turquie. La troisième catégorie préfèrent le tourisme local et optent pour des séjours durant la saison estivale, les vacances scolaires ou de fin d’année. Les Algériens n’ont pas la culture de programmation de vacances de quelque nature que ce soit. Les réservations se font généralement à la dernière minute. Cette situation complique notre travail et freine, un tant soit peu, l’avancement des procédures avec les agences étrangères. Ce phénomène nous met face à l’impossibilité d’établir un diagnostic fiable quant au nombre précis de demandes pour une période définie. Aussi, nous recevons ces demandes pendant les vacances scolaires d’hiver, de printemps et d’été. «Les Algériens n’ont pas la culture de programmation de vacances» Parlez-nous du type de produit par lequel vous vous distinguez ? Le Touring Club est un tour opérateur qui vend son propre produit. Il s’appuie sur un réseau de distribution très étoffé. Il dispose de 34 agences à travers le territoire national. Il organise des campings, 400 Algériens Moins de 400 Algériens ont choisi des destinations de luxe durant la saison estivale écoulée. 34 des voyages à l’étranger et réceptionne le client étranger. Touring club est le représentant de toutes les compagnies aériennes en Algérie. Les destinations que nous proposons pour cet été 2015, sont l’Afrique de Sud, la Turquie, la Jordanie, le Maroc et la Tunisie. Nous avons programmé de nouvelles destinations touristiques à savoir le Brésil et l’Indonésie. La difficulté de l’obtention du visa, pour certaines destinations, a contraint Touring Club à tourner le dos à certaines destinations. Le Touring Club assure des destinations sur le littoral et le balnéaire. Pour le service héber- Bimensuel de l’économie et de la finance d Dossier L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015 destinations de touring Club algérie» gement, le Club se rabat sur la location de logements locaux. Les complexes touristiques, quant à eux, affichent toujours complets à partir des mois de mai et de juin. Ils n’ont pas besoin d’agences de voyages pour une quelconque publicité. Le produit touristique part largement avantagé par un manque flagrant de contenants dû à un déficit criard en matière de politique touristique. Dans certains pays étrangers (Tunisie, Maroc), l’utilisation du logement local obéit beaucoup plus à la demande de bourse moyenne qu’à un manque de structure d’accueil. 90% des touristes algériens qui partent en Tunisie, louent des maisons auprès de particuliers. L’avantage que rapporte ce genre de location, est le prix relativement bas en comparaison avec celui pratiqué par le complexe touristique ou l’hôtel. Le séjour varie entre 30 000 dinars et 100 000 dinars. Le prix diffère selon le standing de l’habitat sollicité et la durée du séjour. A combien estimez-vous le nombre de demandes touristiques effectuées pour la saison estivale écoulée ? Les statistiques émanant des agences de voyages du Touring Club révèlent qu’entre 1 200 à 1 500 personnes sont parties en vacances durant la saison estivale 2014. Elles ont opté pour différentes destinations proposées par nos agences. Les destinations haut standing, quant à elles, affichent des chiffres maigres, moins de 400 algériens ont choisi des destinations de luxe durant la saison estivale écoulée. Les demandes pour la saison estivale de l’année en cours, qui coïncide avec le mois de Ramadhan, s’annoncent plutôt timides. Quelles sont les destinations les plus sollicitées ? La saison en cours, étant écourtée par le mois de Ramadan, semble être compromise. La Tunisie et l’Egypte sont parmi les destinations préférées des Algériens. Les problèmes politiques internes actuels à ces deux pays ne favorisent guère le même flux que les années passées. La demande est en nette régression. Les destinations Turquie, Maroc et Jordanie se sont naturellement imposées. DOSSIER Le Touring Club est un tour opérateur qui vend son propre produit Etant un organisme étatique, bénéficiez-vous d’allègement en termes de procédures administratives? Tout opérateur touristique dispose de ses propres partenaires à l’étranger. Ce sont des réceptifs dans le pays hôte qui assurent toutes les opérations administratives concernant l’enregistrement, l’accueil, la réservation et les sorties guidées n L. M. Bimensuel de l’économie et de la finance 35 Dossier L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015 La Turquie, l’Egypte et la Jordanie Voyage au cœur de l’histoire Riches en patrimoines historiques et culturels, la Turquie, l’Egypte et la Jordanie figurent parmi les destinations préférées des Algériens ces dernières années. Les tarifs relativement chers ne semblent pas dissuader les touristes algériens, épris de découverte des contrées musulmanes. DOSSIER La Turquie est aujourd’hui la destination favorite des Algériens 36 Bimensuel de l’économie et de la finance La Turquie : Les Algériens se tournent vers la Turquie La Turquie est aujourd’hui la destination favorite des Algériens, particulièrement après l’avènement des révoltes arabes dans, notamment les pays voisins, la Tunisie. Ils sont 130 000 Algériens qui ont visité la Turquie en 2013 contre 100 000 personnes en 2012. Ce qui explique que les touristes algériens s’orientent de plus en plus vers ce pays européen aux frontières de l’Orient. « La destination Turquie reste la plus prisée pour les familles, en raison de la richesse touristique, culturelle et civilisationnelle », nous explique Bouloum Nassim, Agent chargé de clientèle chez l’Agence de voyage All Ways Travel. Il a précisé que, durant toute l’année, son agence a enregistré des demandes de réservation. Les villes d’Instanbul et Antalya sont les plus demandées. Le Ramdhan ne fait pas exception puisque le nombre des réservations augmente également. « Beaucoup d’Algériens, notamment les jeunes, préfè- Algériens est l'Egypte. Cette destination rent y passer le mois sacré, l’atmosphère commence à reprendre la place qu'elle du Ramadhan à Istanbul est totalement avait perdue en 2010 après les événements du match de football différente. C’est un très bon pays à découAlgérie-Egypte. Mais vrir même durant ce mois », soutient-il. avec le temps et les Très en vogue et à trois changements poliheures et demie de tiques qu'a connus le vol de l’Algérie, pays des pharaons, la Turquie est la la destination a été destination t n remise au goût du « peut-être qui o s riens verte é jour. Il faut dire illustre le mieux le g l a Les e décou que l'offensive mélange de l'Orient d épris s contrées menée par les et de l'Occident ». s. de e n Egyptiens pour Mais il n’y a pas que a lm musu récupérer les le côté pittoresque qui touristes attire les touristes algéalgériens qui riens, le prix y est pour ont délaissé beaucoup. Un séjour la destination Tunisie, y d'une semaine avec billet est pour beaucoup. Une véritable d'avion compris coûte opération de charme a été menée en 2014 entre 40 000 dinars à 200 000 dinars/ par personne en fonction en cassant les prix en deux, témoigne Nassim qui rappelle que des packs de 10 de la catégorie de l’hôtel et du circuit. jours pour Charm el Cheikh, billets L’Egypte, les prix cassés en deux d'avions-hôtels en demi-pension, sont proLa troisième destination phare des posés à partir de 60.000 dinars alors que le même voyage ne pouvait être accessible à moins de 100.000 dinars. 23 vols/semaine pour Turkish et 4 pour Royal Jordanien Les compagnies aériennes s’y mettent aussi Présente depuis plusieurs années en Algérie, la compagnie Turkish Airlines ne cesse d’augmenter le nombre de vols entre les deux pays. Ils ont annoncé récemment que le nombre de vols est passé à 23 vols par semaine dès le mois de juillet. En plus, la compagnie, durant le mois sacré, a annoncé également un tarif spécial pour la destination d’Istanbul à partir de 35 000 DA au départ d’Alger, Oran, Constantine, Tlemcen et Batna applicable depuis le 15 juin 2015 et jusqu’au 15 juillet 2015. Selon Omer Faruk Korkmaz, Directeur général de cette compagnie en Algérie : «Cette promotion donne la chance de voyager vers la Turquie, de découvrir l’atmosphère du Ramadhan à Istanbul et de vivre une expérience unique là où les deux continents se rencontrent». Pour sa part, la compagnie Royal Jordanian, installée en Algérie depuis près de deux ans, assure aujourd’hui 4 vols par semaine à destination d’Amman, sans escale. Selon son représentant en Algérie, Iyad Abu Anzeh, le nombre de vols proposés par Royal Jordanian est passé de 2 à 4 vols par semaine récemment, avec l’ambition d’assurer des dessertes aériennes quotidiennes entre Amman et Alger. Notre interlocuteur a affirmé que le marché algérien a toujours été « notre cible ». « Nous avons remarqué qu’il y a une dynamique active que ce soit de la part des Algériens qui vont vers Amman ou pour les Algériens établis en Jordanie qui se rendent à Alger». Selon ces explications, la Jordanie, connue pour ses sites historiques remarquables, suscite un intérêt particulier de la part des Algériens. De même pour les Jordaniens qui trouvent que l’Algérie recèle des potentialités énormes en matière de tourisme. « Depuis notre installation en Algérie, le nombre de voyageurs dans les deux sens augmente de manière très significative », estime Iyad Abu Anzeh. Ce dernier affirme que l’objectif de la compagnie, c’est d’abord de mettre en place un service de qualité pour les passagers mais aussi de faire de la promotion touristique aux deux pays n N. B. La Jordanie séduit malgré la cherté du séjour Le touriste algérien est devenu exigeant, la quête de nouveautés le mènera en Jordanie, un petit pays certes touristique mais, jusque-là inconnu des Algériens qui le découvrent ces derniers années un peu grâce aux agences de voyage qui en font la promotion. La cherté du séjour « ne nous empêche pas de programmer la destination Jordanie », nous a expliqué un responsable commercial de Algérie Tours. Le prix d’un séjour en Jordanie dépasse les 100 000 dinars par personne. La destination est élue par les jeunes couples ainsi que des touristes aisés en quête de découvertes historiques mais aussi par des hommes d’affaires. La Jordanie propose un produit touristique très varié : médical, religieux, balnéaire et historique, ensuite et surtout, c’est un pays où l’on se sent en sécurité. Il est à noter que malgré les incertitudes liées aux bouleversements politiques dans la région, le royaume hachémite poursuit ses investissements dans le tourisme. Le secteur est même devenu une priorité nationale. Avec pour objectif de faire grimper le nombre de touristes étrangers de 8,2 millions à 9,4 millions en 2015 n N. B. Bimensuel de l’économie et de la finance Dossier Par Nassima Benarab DOSSIER L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015 37 Dossier L’éco n°117 / du 1er au 15 août 2015 Le Sud-Est asiatique rivalise avec l’Europe La demande est de 10% à 20% pour Les pays asiatiques DOSSIER Les Algériens cherchent de nouveaux horizons pour leurs vacances Par Samira Bourbia P lace aux nouvelles destinations asiatiques qui offrent des séjours balnéaires, culturels et de découvertes captivantes à des prix n’excédant pas 150 000 dinars, en moyenne. Les pays du sud Est asiatique émergent et deviennent des destinations favorites des touristes algériens, notamment, des jeunes. Des voyages sans visa en Malaisie et Indonésie Les Algériens cherchent de nouveaux horizons pour leurs vacances d’été. Depuis peu, les pays du sud-est 38 Pour changer des destinations classiques et profiter de leur période de congé, les Algériens choisissent de nouvelles destinations touristiques. Finis les grandes dépenses et les tracas du visa pour partir en Europe. de l’Asie figurent parmi leurs destinations préférées, à l’affiche, la Malaisie, la Thaïlande et l’Indonésie. Des destinations nouvelles mais qui attirent de plus en plus de jeunes et des couples algériens passionnés de découvertes et d’aventures. Le flux touristique des Algériens vers ces pays s’intensifie petit à petit. En l’absence de la contrainte du visa pour l’Indonésie et la Malaisie, les agences de voyages, elles aussi, n’hésitent pas à investir dans ces destinations. Selon Inoubliable voyage, la demande pour ces destinations se situerait, approximativement, entre 10% et 20%. Une demande prédominée par les groupes Bimensuel de l’économie et de la finance tarifs vers l’Asie sont accessibles à l’exception de la cherté de la billetterie qui peut atteindre plus de 80 000 dinars. Le coût d’un séjour de cinq jours à Kuala Lumpur peut être inférieur à 100 000 dinars ou supérieur, selon les réservations d’hôtels. Pour la même destination et pour un séjour de 11 jours et 9 nuitées, l’agence Touba Tour l’offre à 199 000 dinars, dans un hôtel de quatre étoiles, un petitdéjeuner, le transfert aéroport-hôtelaéroport, mais sans le billet. Pour la Thaïlande, Touba voyages propose des voyages organisés, formule 15 jours et treize nuitées à 230 000 dinars. Cependant, les tarifs ne sont pas fixes, ils obéissent au marché de change et la conjoncture des pays hôtes. 12 000 dinars pour un visa d’un mois pour la Thaïlande Toutes les agences de voyages qui proposent des séjours organisés en Asie, prennent en charge les démarches du visa. Des démarches simples et faciles pour l’obtention du visa, selon le responsable de Dima, et qui peut être délivré en trois jours. Contrairement à Dima voyage, Ts voyages affiche sur son site les prix des visas selon la durée du séjour. Le tarif d’obtention d’un visa pour la Chine, d’une durée d’un mois, est estimé à 26 000 dinars et ce, pour une seule entrée. Pour une durée de séjour similaire en Thaïlande, Ts voyages propose le visa à 12 000 dinars. Les prix des visas varient selon la durée du séjour. Elle propose les mêmes formules pour l’Inde et le Japon. Mais la demande pour ces pays n’est pas très importante. Des séjours à partir de 100 000 dinars en Espagne et à Malte Pour leurs vacances d’été, les Algériens choisissent, généralement, les endroits où l’apport maritime est privilégié. Parmi toutes les destinations existant sur le marché, l’Europe a, toujours, été la favorite des Algériens, notamment, l’Europe de l’ouest, à savoir, la France, l’Italie, l’Allemagne, l’Autriche, l’Angleterre, la Belgique, l’Espagne et la Suisse, destinations classiques préférées de tous mais surtout des jeunes. Mais ces pays ne sont accessibles qu’aux détenteurs de visa. Les intentions et les raisons des séjours planifiés vers l’Europe ainsi que la contrainte du visa font que même les agences de voyages Suite en page 40 Dossier de jeunes et les jeunes mariés. Des endroits paradisiaques pour passer la lune de miel. Vu cet intérêt grandissant pour les pays du sud-est d’Asie, presque toutes les agences de voyages proposent des séjours à la carte, mais surtout organisés vers ces pays. Inoubliable voyages estime le coût d’un séjour de cinq jours et quatre nuitées à Kuala-Lumpur, en Malaisie, à environ 195 000 dinars avec des packages complets et le billet inclus. Même tarification pratiquée par Ok voyage pour la Thaïlande 195 000 DA et la Chine. Les réservations, selon le responsable de Dima Voyages, M. Maou, ont déjà commencé depuis le début de l’année pour la Malaisie, l’Indonésie, la Thaïlande. Même pour ces destinations, Dima voyage organise des séjours à la carte qui permettent à leurs clients de réserver selon leurs disponibilités et moyens financiers. Ensuite l’agence prend en charge, en contribution avec ses partenaires dans ces pays, ses clients. Ils bénéficient d’un package complet, y compris le billet, les transferts, les visites et le guide. Concernant les prix que propose l’agence, il varie en fonction des réservations d’hôtels des clients. Sinon, selon M. Maou, les DOSSIER L’éco n°117 / du 1er au 15 août 2015 Toutes les agences de voyages qui proposent des séjours organisés en Asie Bimensuel de l’économie et de la finance 39 Dossier DOSSIER 40 L’éco n°117 / du 1er au 15 août 2015 Suite de la page 39 ne s’intéressent pas à ces destinations. Rares sont les agences de voyages qui planifient des voyages organisés vers l’Europe et démarchent pour le visa touristique, à l’exception de quelquesunes comme Ok voyages et Dima voyages. Les séjours vers l’Europe sont planifiés à la carte. Une formule unanime qu’utilise la majorité des agences de voyages à l’instar, de Dima voyages, Timboo voyages, Inoubliable voyage, Ts voyage et Ok voyage. Ces agences proposent des voyages à la carte à ses clients qui ont déjà un visa. « Les Algériens désirant partir en vacances en Europe, notamment, de l’Ouest ne passent même pas par Les jeunes mariés recherchent des ndroits les agences de voyages. C’est paradisiaques pour passer la lune de miel une clientèle particulière habituée à ces destinations », explique Zahira Touhari, Gérante de l’agence de voyage Inoubliable voyage. Mais ces commodités, de l’emplacement de dernières années et depuis la crise éco- l’hôtel en ville, la proximité des sites nomique de 2008, plusieurs destina- touristiques, de l’aéroport et des stations du sud européen, notamment, tions de transport. Ces critères définisMalte, l’Espagne et le Portugal, inves- sent les prix des séjours dans chaque tissent dans le tourisme et proposent pays. Ce qui n’est pas le cas pour des offres promotionnelles aux étran- Malte où les touristes sont attirés par gers. Des promotions qui ont influencé les archipels et le tourisme de la découle choix des lieux de vacances des verte marine. Cette destination est très Algériens. Aujourd’hui, l’Espagne, prisée des jeunes et des familles. Bien Malte et le Portugal sont devenues les qu’elle n’ait pas encore les moyens de nouvelles destinations européennes proposer des voyages organisés pareils chouchous des algériens. Le choix des à ses clients, Inoubliable voyage sous jeunes et des familles algériennes s’est traite avec une autre agence de voyage réorienté vers ces trois destinations et prend en charge les réservations qui encouragent le tourisme de masse d’hôtel (trois étoiles) ainsi que les pour faire profiter ses touristes du tou- démarches du visa. Pour un séjour de risme, nautique, culturel et aventure. neuf nuitées et dix jours, incluant le La demande vers ces destinations est transfert, Inoubliable voyages propose importante en été. Ce qui encourage le séjour à 165 000 dinars. « Un pacles agences de voyage à diversifier et kage acheté de notre sous traitant à réadapter leurs formules selon la 165 000 DA avec une marge de bénédemande. fice de presque 10% soit 10 000 dinars de plus que la formule initiale et nous Des séjours à la carte devons afficher les mêmes prix de Toutes les agences de voyages, à savoir Inoubliable voyages, Dima vente que notre sous traitant », voyages, Ok voyages, Ts voyages et explique Zahira. De son côté, Ts Timboo voyages proposent l’option de Voyages expose toutes ses offres sur voyage à la carte avec quelques modi- son site internet et propose pour un fications. Ainsi le client a la possibilité voyage à Lisbonne, d’une durée de de choisir sa réservation d’hôtel, des cinq jours et quatre nuitées, avec un villes à visiter. Le coût du séjour à package hébergement et demi pension, Ibiza, Alicante, Madrid et Barcelone un prix qui n’excède par les 50 000 n’est pas le même. La différence peut dinars. Pour une même durée à s’avérer importantes en fonction des Barcelone et un package complet, à savoir, hébergement, petit déjeuner, excursion et transfert, l’agence offre un séjour à 74 000 dinars. Pour un séjour de 15 jours à Alicante, une ville historique de l’Espagne, elle offre un package avec hébergement et vol, mais sans repas, à 99 000 dinars. Avec un package complet et une durée de huit jours et sept nuits, l’agence propose des vacances en famille et en groupe à seulement 165 000 dinars. Pour une offre similaire à destination de Barcelone, Ok Voyages propose un séjour à partir de 99 000 dinars. Bien que les agences de voyages s’alignent sur les mêmes formules de voyages, Dima voyages, quant à elle, propose une option spéciale à ses clients. Elle offre le choix des réservations d’hôtels, allant de ceux low-cost à Ibiza à ceux de quatre à cinq étoiles à Alicante, Madrid et Barcelone. Selon M. Maoui, Responsable à Dima voyages, le prix des hôtels peut aller de 2 500 dinars jusqu’à 50 000 dinars. Quant au coût du séjour, il peut varier de 100 000 dinars jusqu’à 300 000 dinars, selon le choix de la destination et les moyens des clients. En plus de l’Espagne et Malte, l’agence a constaté l’intérêt nouveau des Algériens pour l’Italie et le Portugal. Pour l’année 2015, Dima voyage compte lancer les croisières à partir des pays d’Europe pour les détenteurs de visa n S. B. Bimensuel de l’économie et de la finance Mourad Kezzar, Consultant formateur en Tourisme Dossier L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015 «SeulS 30% d’AlgérienS recourent Aux hôtelS clASSéS en tuniSie» Par Mohamed El Habib C ôté algérien, malgré quelques annulations, les incidences ne seront pas très grandes quant au flux de touristes algériens car, selon le consultant et formateur en Tourisme, Mourad Kezzar, « on ne peut pas dire que les Algériens vont annuler leur vacances en Tunisie pour deux raisons : la première, c’est qu’on ne possède pas de statistiques fiables du nombre de touristes algériens à part ceux de la police des frontières et qui concernent le nombre d’entrées; la seconde, c’est qu’un tiers seulement des touristes algériens recourent à des séjours dans les hôtels classés. La moyenne de nuitées dans les hôtels tunisiens est de trois nuits pour les Algériens ». De plus, selon toujours notre expert, « l’Algérien décide de ses vacances en dernières minutes et comme cette année, le mois de Ramadan a pris une bonne partie du mois de juillet, théoriquement, les départs commenceront vers le 20 juillet ». Il ajoutera : « Seulement 30% des Algériens recourent aux hôtels classés et donc aux services des agences de voyages et c’est très rare que les gens payent leur séjour avant, c’est pour cela que les annulations opérées ne sont pas importantes ». L’expert, lui-même Consultant auprès de l’office de tourisme tunisien, précisera qu’avant l’attentat de Sousse, la destination Tunisie était déjà en crise. « Le marché français était le plus important de cette destina- Le touriste algérien passe en moyenne 3 nuits à l’hôtel tion. Il a subi ces dernières années une baisse de 1/10 sur le nombre de lits », a-t-il renseigné avant d’ajouter, « le marché français comptait en 2010 près de 1,4 million de touristes et en 2014, il a été évalué à 740 000 touristes. De janvier à mai 2015, il a accusé encore un recul de 20% et avec cet incident, c’est le coup de grâce ». Quant aux incidences de cet attentat sur le travail des agences de voyages qui restent des opérateurs économiques, l’expert soulignera: « Evidemment l’agence de voyage sera pénalisée mais les solutions de rechange ont déjà fait surface avec d’autres destinations de plus en plus prisées comme la Turquie et le Maroc. Le plus grave, c’est que l’activité touristique sera plus pénalisée et ceux qui vont souffrir le plus, ce sont les habitants des villes frontalières qui ont de la famille de l’autre côté de la frontière ». A noter que le ministère du Tourisme tunisien a démenti, dans un communiqué publié sur sa page officielle Facebook, les informations rapportées par de nombreux sites électroniques, affirmant que les Algériens de moins de 35 ans sont interdits d’entrée en Tunisie, selon le site d’information tunisien AfricanManager. Ledit département a ajouté qu’il s’agit de fausses allégations et que les Algériens sont toujours les bienvenus en Tunisie. Pour rappel, le nombre d'entrée de ressortissants algériens en Tunisie a atteint 481299 visiteurs jusqu’à fin juin dernier, en hausse de 8% par rapport à 2014 et de 35,6% par rapport à 2010, à en croire les statistiques du département tunisien du Tourisme n M. E. H. Bimensuel de l’économie et de la finance DOSSIER Le montant des pertes attendues par le secteur du tourisme en Tunisie suite à l’attentat de Sousse dépassera les 450 millions d'euros, selon la ministre tunisienne du tourisme, Selma Elloumi Rekik. C’est une première évaluation qui pèsera très lourd sur l’économie tunisienne puisque le secteur du tourisme représente 7% du Produit intérieur brut (PIB) de la Tunisie. 41 Dossier L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015 Tunisie/Maroc Les aLgériens fidèLes au voisinage En dépit des attentats qui ont secoué la Tunisie ces derniers mois, les Algériens continuent de voir en la Tunisie, la destination touristique qui leur sied le plus. Moins cher, juste à côté et pas de souci de visa ni de langue, on s’y sent comme chez soi. DOSSIER fLes Algériens qui optent pour le Maroc sont à l’aise financièrement Par Khelifa Litamine L es premiers chiffres avancés par la fédération des agences de voyages algériens classent la Tunisie comme première destination avec 700 000 réservations effectuées avant le mois de Ramadan. Le Maroc, arrive en troisième position après la Turquie avec près de 100 000 réservations. La Tunisie est toujours à l’affiche des agences de voyages qui la considèrent comme incontournable notamment pour les familles pour le coût du séjour qui est accessible. Pour un séjour de neuf jours dans la ville d'Hammamet EL 42 Yasmine, l’une des plus belles destinations balnéaires de la Tunisie et, dans un hôtel quatre-étoiles, en demi-pension, le tarif n’excède pas 49 000 dinars par personne et 33 900 dinars dans un hôtel de trois étoiles. Quant à la ville de Sousse, ciblée par le dernier attentat, les offres sont beaucoup moins chères. Un séjour de neuf jours est offert avec moins de 10 000 dinars par rapport à Hammamet. Ainsi un séjour de neuf jours et huit nuitées en demi-pension est facturé à 37 500 dinars par personne, dans un hôtel de quatre étoiles. Tandis qu’un hôtel de trois étoiles propose des séjours de huit nuits à 24 800 dinars par per- sonne. Cependant, l’île de Djerba demeure l’une des destinations tunisiennes les plus chères. Un séjour de huit jours est facturé dans un hôtel de quatre étoiles à pas moins de 69 000 dinars, et peut atteindre les 110 000 dinars au cas où le déplacement s’effectue par avion à partir d’Alger. Les prix réduits de moitié Les attaques terroristes qui ont visé des touristes étrangers dans la ville de Sousse, ont eu un impact des plus dramatiques sur les revenus touristiques de la Tunisie qui compte beaucoup sur cette ressource dans son économie. Devant le vide occasionné en cette Bimensuel de l’économie et de la finance Maroc : 100 000 algériens attendus cet été Les Algériens, qui ont passé leurs vacances d’été au Maroc, semblent La Tunisie est toujours à l’affiche des agences de voyages adopter cette destination, le flux est le même et la demande est constante pour le royaume. Selon les données recueillies auprès de la fédération des agences de voyage, le nombre des touristes enregistré pour cet été est équivalent à celui de l’année précédente, soit 100 000 touristes. Les agences de voyages qui ont misé sur la destination marocaine, offrent des séjours variant entre 31 000 dinars et 180 000 dinars par personne. A titre d’exemple, l’agence Smart Travel propose des voyages de 10 jours dans des hôtels de quatre étoiles, en demi-pension dans trois villes, comme Agadir, Marrakech et Casablanca pour 145 000 dinars par personne. L’offre peut atteindre les 180 000 dinars, dans le cas ou les billets d’avions et les déplacements sur place sont inclus. Tout de même, les clients désirant avoir des offres plus basses, devraient se contenter d’un service minimum, limité à la réservation. Dans ce cas, le séjour de 5 jours à 700 000 réservations La fédération des agences de voyages algériennes relève 700 000 réservations effectuées avant le mois de Ramadan pour la Tunisie. l’hôtel de trois étoiles dans la ville de Casablanca est facturé 27 500 dinars, et de 31 500 dinars pour un quatre étoile, le tarif baisse jusqu'à 23 000 dinars dans un hôtel de trois étoiles à Agadir. Selon les explications fournies par certaines agences de voyages, les touristes algériens au Maroc font partie de la catégorie des personnes à l’aise financièrement. «Nous avons presque à chaque année les mêmes touristes qui choisissent les villes marocaines, ils sont généralement des commerçants ou bien des familles qui possèdent des revenus importants », nous a expliqué un commercial de l’agence de voyages Algérie tourisme. Par contre, les agences de voyages que nous avons contactées, n’ont pas réellement confirmé la substitution de la destination Tunisie par celle du Maroc car «les touristes qui visitent le Maroc, sont différents de ceux qui préfèrent la Tunisie ». De ce fait, « il ne pourra pas y avoir de substitution entre les deux destinations », a affirmé le gérant de l’agence de voyage Tikdjda. Mais dans la crainte de ce qui s’est passé en Tunisie, « beaucoup d’estivants se sont orientés vers le Maroc. Il faut dire que le prix du voyage pour le Maroc est plus important et alourdit le budget des vacances n K. L. Bimensuel de l’économie et de la finance Dossier saison estivale, les hôtels et autres complexes touristiques n’ont eu le choix que de revoir à la baisse les tarifs pratiqués, les nouveaux tarifs sont proposés entre 30 à 50 % moins chers que les prix réels. Pour sauver la saison, les hôteliers tunisiens se prêtent aussi à la triche en faisant des offres alléchantes mais sans que le service suive. Selon le représentant de l’agence de voyages Tikdjda , ces offres de réductions devraient être bien analysées et étudiées, « car elles peuvent cacher bien des surprises », il cite une offre de réduction de 50% de la part d’une chaîne El Mouradi, à Sousse mais dans un hôtel situé loin de la ville, peu fréquenté avec la condition de paiement total du séjour à l’avance et non remboursable. Pour les autres, il s’agit d’offres promotionnelles justes, pour couvrir les frais engendrées par la situation, lesquelles offres se situent selon notre interlocuteur entre 20 et 30%. L’impact de la situation en Tunisie est aussi ressenti du côté algérien. Les agences de voyage qui ont fait de cette destination une activité permanente, sont confrontés depuis aux annulations ou, du moins au manque d’intérêt pour raison sécuritaire. Celles-là, aussi, ont adopté la même démarche en procédant à la réduction des tarifs pratiqués pour appâter les touristes intéressés par un séjour en Tunisie. La gérante de l’agence Bled Voyage confirme que les réductions consenties ont stimulé la demande en général d’ailleurs, «après quelques annulations de séjour, juste après l’attentat à Sousse notamment par des familles, les réservations commencent à reprendre les derniers jours de Ramadan, notamment après les réductions des offres » nous a-telle expliqué. DOSSIER L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015 43 Dossier L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015 Les offres promotionnelles pour Istanbul fleurissent Une mégalopole sUr deUx continents DOSSIER Istanbul est devenue l’espace d’une décennie une destination privilégiée «Bienvenue à Istanbul ! Ana ismi Taha», la trentaine à peine entamée et dans un arabe académique, celui qui sera notre guide durant dix jours, accrédité par l’office de tourisme d’Istanbul, s’est présenté devant nous dans le hall de l’hôtel Madison au cœur de Taksim au lendemain de notre arrivée à Istanbul. 44 Bimensuel de l’économie et de la finance E n effet, Istanbul est devenue l’espace d’une décennie, une destination privilégiée pour laquelle les Tours Opérateurs et les professionnels du tourisme se livrent une lutte acharnée à coups de promotions en tous genres, de réduction des prix et d’options de séjours. Nous concernant, la formule proposée par un voyagiste d’Alger qui dispose d’une annexe à Oran est un vol AlgerIstanbul à bord de la compagnie Turkish Air Lines, le transfert de l’aéroport, l’hébergement avec petitdéjeuner dans un hôtel quatre étoiles en plein cœur d’Istanbul, à deux pas de la mythique place «Taksim Square», haut lieu de la revendication politique, des visites à la Mosquée Bleue, les palais de Dolmabahçe (jardins comblés) et Topkapi (palais de la porte des canons), une croisière sur le Bosphore et enfin une excursion à l’île des princes sur la mer de Marmara avec comme option la visite de l’île de Burgada à bord d’une calèche tirée par deux chevaux. Le séjour de neuf nuitées et dix jours est organisé pour la modique somme de 135 000 dinars par personne. Ceci dit, les offres promotionnelles pour Istanbul fleurissent à travers les pages des quotidiens nationaux et celles de certains sites d’information en ligne. Nous citerons à titre indicatif les offres des agences Damana Voyages à 125 000 dinars, Melyna Voyages à 143 000 dinars, ou encore certaines offres sur Ouedkniss qui, pour se distinguer, incluent un séjour à la station balnéaire d’Antalya à 165 000 dinars. Une part de rêve sur les bords du Bosphore Ceci étant dit, l’engouement des Algériens pour la Turquie et particulièrement pour Istanbul est, selon de nombreux observateurs, dû à deux facteurs. Le premier est relatif à la diffusion des séries télé turques notamment à partir du mois d’avril 2008 ou le feuilleton « Noor » et ses deux vedettes emblématiques notamment Songül Öden (Noor) et Kivanç Tatlitug (Mouhanad) ont fait exploser l’audimat de la chaîne MBC4. Les Algériens ont alors découvert un autre genre de feuilletons avec leurs héros de charme, leurs héroïnes libérées et leurs décors de rêve, notamment avec «Sanawatte El-Daya3» (les années d’errance), «El Houlm El Dhaiya3» (le rêve perdu), et surtout «âchke Elmamnou3», (l’Amour interdit), qui sont non seulement devenus une véritable addiction pour nos téléspectatrices mais ont, de l’avis de nombreux connaisseurs, incité les Algériens à aller découvrir la Turquie, plutôt vivre une part du rêve stambouliote. «C’est à partir de l’année 2010 qu’Istanbul est devenue réellement une destination très prisée par les Algériens particulièrement pour les nouveaux mariés impatients de découvrir sur les rives du Bosphore les châteaux et les décors où se déroulent les tournages des séries télé», nous confiera Taha, notre guide. L’autre facteur est relatif au climat d’instabilité qui secoue certaines destinations privilégiées, des années durant, par les Algériens à l’instar de la Syrie, l’Egypte, la Libye ou encore la Tunisie. La ville bâtie sur sept collines Le temps que le reste du groupe, les Suite en page 46 Le visiteur est, dès le premier coup d’œil frappé par de somptueux monuments Bimensuel de l’économie et de la finance Dossier Reportage réalisé Saou Boudjemâa DOSSIER L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015 45 Dossier DOSSIER L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015 ments et des édifices remontant à l'époque byzantine ou ottomane qui jeunes célibataires logés au Crystal jalonnent la ville. Au hasard de ses Hôtel, à quelques mètres de l’Hôtel déambulations, le touriste se retrouve Madison, nous rejoigne, Taha, formé embarqué dans un bouillonnement de aux Etats Unis d’Amérique, aux subti- contrastes tantôt en face d’une meylités du métier de guide touristique, hane (taverne) turque traditionnelle, nous dira fièrement: «Des villes aussi un peu plus loin face à un vastes et vivantes qu'Istanbul ne bar/restaurant raffiné, manquent pas, mais perché sur le toit, où a u c u n e d'un çay bahçesi (jardin d’elles ne se à thé) où les stamboudéploie sur liotes fument le narneuf deux contie ghilé où encore à d r rs jou nents, ni ne une enseigne interLe sé et dix jou la dégage autant nationale sur le uitées nisé pour e n a d de fascination. g boulevard Istiklal e r est o ue somm ar Istanbul est où des clientes p q modi 00 dinars bâtie sur sept voilées sirotent 135 0 rsonne. collines et tranquillement e p regorge certes leur mocha d’une multitude de latte (cappucsites archéolocino). Pour Taha, giques, mais son c’est ce melting-pot qui a attrait ne saurait se déterminé le choix d'Istanbul comme résumer à ses monucapitale européenne de la Culture en ments, car son passé glorieux demeure 2010. Dans l’autocar qui nous conduitrès présent dans l'imaginaire collectif sait sur les rives du Bosphore pour une et les aspirations de la ville.» En effet, virée d’une heure environ à bord d’un le visiteur est, dès le premier coup ferry, Taha nous fera un cours d’hisd’œil, frappé par de somptueux monu- toire : «Istanbul a une longue et riche Suite de la page 45 Le grand bazar avec ses 5 000 boutiques est l’un des plus grands marchés couverts du monde 46 histoire. Elle fut fondée, il y a 2 600 ans. C’est en l’an 650 avant J.C, que le roi grec Byzas décida de fonder une colonie à l'embouchure du Bosphore. Sa position lui offre de facto le statut de véritable trait d'union entre l’Europe et l’Asie. Cette position géostratégique lui a, de tout temps, assuré un important développement économique. Elle fut le centre de l’empire byzantin puis ottoman. Le musée de Sainte-Sophie, la mosquée bleue, le palais de Topkapi, la mosquée de Suleyman sont de véritables chefs-d’œuvre architecturaux et la preuve incontestable du rayonnement de l’ancienne Constantinople.» Et d’ajouter: «D’ailleurs ses divers musées, que nous aurons l’occasion de visiter, regorgent d’œuvres de différentes périodes symboles des arts turcs.» Virée sur le Bosphore C’est à 10 heures 30 mn que notre autocar arrive sur le Quai Katabas pour embarquer sur l’un des très nombreux ferries. Une véritable industrie. C’est un moment magique, quelque chose d’unique au monde. Découvrir, en vrai, le détroit du Bosphore, qui sépare Istanbul en deux et relie la mer Noire à la mer de Marmara. Un des symboles emblématiques de la ville. Deux grands ponts suspendus l’enjambent et un flot incessant de bateaux le traverse. C’est un détroit de 32 kilomètres de long, relié par deux ponts suspendus, un paysage unique au monde, il sépare la ville en deux mais aussi l’Europe et l’Asie. Dès les premiers mètres de navigations sur le Bosphore, un splendide panorama de la ville et des paysages de cartes postales avec de nombreux monuments, visibles que par bateau, attirent votre attention, entrent par effraction dans votre esprit. A l’instar des palaces de Dolmabahçe et de Beylerbeyi, l’université de Galatasaray et tant d’autres,… Les regards sont ensuite accrochés par les 620 yalis stambouliotes (grandes demeures en bois datant de l’Empire ottoman) alignés l’une à côté de l’autre comme les perles d’un chapelet. Taha, notre guide tout en sirotant un thé rouge, nous confiera que certains jours, on peut même y voir des dauphins. Bimensuel de l’économie et de la finance A la découverte des saveurs d’antan ! Le grand bazar avec ses 60 rues, 5 000 boutiques et 2 600 employés est l’un des plus grands marchés couverts du monde. Il attire jusqu’à 500 000 personnes par jour. Le grand bazar est une véritable caverne d’Ali Baba, on y trouve absolument tout, mais il est surtout connu pour ses bijoux, ses céramiques peintes à la main, les tapis, des magasins d’antiquités et le cuir. Le Souk misr (Mısır Çarşısı), dit le « bazar égyptien », est incontestablement le royaume des épices venus d’orient. Situé dans le quartier d'Eminönü à Istanbul, il est après le grand bazar, le deuxième marché couvert de la ville. Le touriste est vite alpagué par une multitude de senteurs et de couleur. Des étals à perte de vue de Halwat Turc,… Istanbul est aussi, pour les initiés, la place Taksim et les flâneries de fin d’après-midi sur la rue Istiklâl et son vieux tramway rouge, ou encore l’avenue de Bagdat connue pour être les Champs-Élysées stambouliotes. Elle est située sur la rive asiatique de la ville, fait 14 km de long et est parallèle à la mer de Marmara. La partie la plus intéressante pour faire du shopping et flâner est celle des 6 kms situés entre Bostançi et Kiziltroprak. Les incontournables visites,… Le palais de Topkapi (en turc : Topkapi Sarayi) date de 1465 à 1853, la résidence urbaine, principale et officielle, du sultan ottoman. Le palais est construit sur l’emplacement de l’acropole de l’antique Byzance. Il anciens édifices religieux et cosmopodomine la Corne d'Or, le Bosphore et litisme merveilleusement sauvegardé. la mer de Marmara. Il s'étend sur Nous embarquons, cette fois sans 700 000 m² (70 ha) et est entouré de notre guide Taha, à cinq kilomètres de remparts. En Kabatas, sur la rive 1853, le sultan occidentale de la ville. Abdlülmecid Au bout d’une heure Ier décide de de traversée sur la déplacer sa mer de Marmara, e est cour vers le entre de gros é s o p pro e l e , l l palais de cargos et une mulu u b m La for Alger-Istan port, Dolmabahçe, titude de barques l o r o é v a un te l’ i t d premier palais de pêcheurs, les e t p r e c transf ment ave tel 4 de style europ r e m i e r s e ô g h r péen de la ville, contours de ce l’hébe er dans un œur c n dont la construcchapelet de déjeu s en plein étoile Istanbul. tion vient de se neuf îles se d’ terminer. Le palais laissent entrede Dolmabahçe a été voir. À 20 km construit entre 1842 au sud-est d’Istanbul, les et 1853, sous le règne îles constituent un havre de paix du sultan Abdlülmecid et de quiétude, hors du temps. Les Ier, et son édification coûta cinq mil- voitures y sont prohibées, seules les lions de livres-or ottomanes, soit calèches et les bicyclettes y sont autol'équivalent de 35 tonnes d'or, dont risées. quatorze tonnes furent utilisées sous Dès l’accostage de notre ferry sur forme de feuilles d'or pour décorer les l’île de Burgada, nous nous dirigeons plafonds du palais. Le musée de vers les calèches pour une virée de 1,5 Sainte-Sophie, la mosquée bleue sont kilomètre à travers l’unique route de autant de lieux à visiter à tout prix l’ile. Le paysage est à couper le mais que l’espace de ce reportage ne souffle. L’île invite à la détente et à permet pas aussi de décrire dans le l’oisiveté. Ceci étant dit, et de l’avis détail. de nombreux touristes, un seul voyage ne suffit absolument pas à faire le tour Les îles des Princes, voyage dans d’Istanbul et s’imprégner de toutes les le passé subtilités d’une ville chargée d’une Situé au large d’Istanbul, l’archipel histoire vieille de 2 600 ans. des Princes est un lieu incontournable Avant même de la quitter, nomde villégiature favori de l’élite stam- breux parmi nous, rêvent déjà d’y bouliote. Il offre une échappée belle retourner n entre vieilles demeures bourgeoises, S. B. Bimensuel de l’économie et de la finance Dossier Istanbul est bâtie sur sept collines et regorge d’une multitude de sites archéologiques DOSSIER L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015 47 Dossier L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015 Tourisme international Un apport de poids poUr les économies DOSSIER Du haut de la Tour de Londres aux berges de la Tamise, les touristes du monde entier, comme s’ils se donnaient un rendez-vous annuel, font de la ville de Londres la première destination touristique mondiale. Avec quelque 18,82 millions de visiteurs attendus pour 2015, elle trône sur le podium juste avant Bangkok qui, elle, reçoit 18,24 millions de touristes par an. Paris ferme la marche du top 3 mondial avec 16 millions de touristes. L’Europe garde, certes, sa part de marché mondial mais elle est de plus en plus concurrencée par de nouvelles destinations plus attractives. 48 Par Mourad Allal L es destinations touristiques sont de plus en plus nombreuses et les touristes de plus en plus friands des longues distances. Au cours des soixante dernières années, le tourisme a beaucoup fait profiter les économies, il est même devenu « l’un des plus gros secteurs économiques et à plus forte croissance dans le monde », note un rapport de l’organisation mondiale du tourisme. De 25 millions en 1950, le nombre de touristes dans le monde est passé à 278 millions en 1980 puis à 528 millions en 1995 avant d’atteindre le 1 milliard 87 millions en 2013. Les prévisions donnent une hausse de 3,3 % par an entre 2010 et 2030, ce qui devrait porter le nombre de touristes à 1,8 milliard d’arrivées d’ici 2030, d’après l’étude prospective à long terme de l’OMT. Entre 2010 et 2030, les arrivées dans les destinations émergentes seront importantes de plus 4,4 % par an et devraient augmenter deux fois plus vite que dans les économies avancées qui garderont une évolution de 2,2 % par an. La part de marché des économies émergentes est passée de 30 % en 1980 à 47 % en 2013 et devrait atteindre 57 % d’ici 2030, ce qui correspondrait à plus d’1 milliard d’arrivées de touristes internationaux. L’Asie séduit La barre du milliard a été franchie en 2012, sous l’effet de l’offensive asiatique. La plus forte croissance des arrivées a été enregistrée par l’AsiePacifique 6 %, devançant l’Europe et l’Afrique qui ont toutes deux enregistré 5 % de croissance. Cette région du monde a reçu 248 millions de touristes internationaux en 2013, soit 15 millions de plus qu’en 2012, engendrant 359 milliards de dollars, soit 30 milliards de plus qu’en 2012. L’Asie du Sud-Est a été, de nouveau, en 2013, la sous-région à plus forte croissance, que ce soit à l’échelle de la région ou dans le monde. Les arrivées de touristes internationaux ont augmenté de 11 % sous l’effet d’une demande intra régionale soutenue. La Thaïlande a affiché une croissance élevée de plus 19 % en recevant 27 millions de touristes, soit 4 millions de plus qu’en 2012. Ont émergé dans la foulée des destinations inconnues comme le Myanmar qui, en 2013, a affiché une croissance « exceptionnelle » de l’ordre de 52 %, il est suivi de près par le TimorLeste avec 42 % et le Cambodge qui a fait un plus de 18 %. Le Viet Nam ressurgit avec 11 %, les Philippines 10 % et l’Indonésie 9 %. Aucune sous-région asiatique n’a été ignorée par le flux des touristes puisque même les pays les moins connus ont fait du chiffre d’affaires grâce au flux touristique. Dans l’Asie du Sud, la croissance a été de 6 % et a aussi affiché une croissance solide l’an dernier, sachant que le Sri Lanka a reçu 27 % de touristes supplémentaires et les Maldives 17 %. La plus grosse destination de la sous-région a été l’Inde qui a reçu 7 millions d’arrivées affichant une croissance de 4%. Un peu plus au NordEst asiatique, le Japon a été visité par plus de 24 % de touristes supplémentaires et a franchi la barre de 10 millions d’arrivées tout juste devant Taiwan qui, elle, a reçu 10 % de plus de touristes. La Chine, première destination de la région, a connu, quant à elle, une baisse de 4 % des arrivées par rapport à 2012. 873 milliards d’euros engrangés en 2013 Le tourisme s’impose comme une activité à forte valeur ajoutée. Une baie, une plage déserte ou un monument Bimensuel de l’économie et de la finance 368 milliards d’euros. Les destinations de l’Asie-Pacifique ont enregistré 31 % des recettes mondiales engrangeant 30 milliards de dollars de recettes supplémentaires, ce qui donne un total de 359 milliards de dollars, soit 270 milliards d’euros. Alors qu’au Moyen-Orient, les recettes sont estimées à 47 milliards de dollars. L’Afrique qui montre des signes d’attractivité, a tout de même engrangé 34 milliards de dollars. Le tourisme constitue incontestablement une source de revenus non négligeable, il est, pour beaucoup de pays, une source vitale de recettes en devises. Le secteur du tourisme participe en amont et en aval à la création d’emplois et ouvre des perspec- tives non négligeables au développement d’autres secteurs dont l’industrie et les services, des secteurs connus pour leurs apports en plus value. Le rapport de l’organisation mondiale du tourisme met par ailleurs l’accent sur l’apport du tourisme dans les recettes d’exportation notamment au titre des services de transport international de voyageurs. La valeur des exportations au titre de ces services en 2013 est estimée à 218 milliards de dollars, ce qui porte le total des recettes d’exportation du tourisme à 1.400 milliards de dollars soit, 1.000 milliards d’euros, équivalent à 3,8 milliards de dollars ou, 2,8 milliards d’euros par jour en moyenne n M. A. Top 10 des villes les plus touristiques pour 2015 w Londres : 18,82 millions de visiteurs w Bangkok : 18,24 millions w Paris : 16,06 millions w Dubai : 14, 26 millions w Istanbul : 12, 56 millions w New York : 12, 27 millions w Singapour : 11,88 millions w Kuala Lumpur : 11,12 millions w Séoul : 10,35 millions w Hong Kong : 8,66 millions Source : MasterCard Global Destination Cities n Londres figure parmi les villes les plus visitées Bimensuel de l’économie et de la finance DOSSIER ancien deviennent des atouts économiques pouvant faire rentrer de l’argent et, à moindre frais. Le constat fait par l’organisation mondiale du tourisme donne une augmentation des recettes proportionnelles à celle des arrivées, en 2013, les recettes du tourisme international et toutes destinations confondues ont augmenté de 5 % en valeur réelle pour atteindre 1.159 milliards de dollars, soit 873 milliards d’euros. La Chine dont la baisse des arrivées était de 4% s’est distinguée par sa position de premier marché émetteur de tourisme dans le monde. Ses dépenses de tourisme international se sont élevées à 129 milliards de dollars. Les États-Unis d’Amérique sont classés premiers en termes recettes, avec 140 milliards de dollars, et seconds en termes d’arrivées, avec 70 millions de touristes. L’Espagne reste, du point de vue des recettes, deuxième dans le monde et première en Europe avec 60 milliards de dollars. La Chine a tout de même enregistré 52 milliards de dollars de recettes et se place à la 4ème place. Elle est suivie par l’Italie qui a fait une recette de 44 milliards de dollars. La Turquie, bien qu’elle se présente comme destination en vogue notamment chez les touristes musulmans, a été classée à la 6ème place et 12ème en termes de recettes générées. C’est l’Europe, qui concentre 42 % de toutes les recettes du tourisme international, affichant la plus forte croissance en 2013. Les recettes ont été en hausse de 35 milliards de dollars, atteignant 489 milliards de dollars, soit Dossier L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015 49 Dossier L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015 Suite au dernier attentat Les Béjaouis sont partagés sur Le produit tunisie Par Salim Aït-Sadi DOSSIER N 50 oureddine, Chirurgien-dentiste, a décidé de passer ses vacances en Tunisie. Il s’y rendra en famille et par route. Avec sa femme et ses trois enfants, Noureddine a l’habitude de passer ses vacances dans ce pays, il ne veut pas déroger à la règle : «C’est un pays du tourisme, ils savent y faire. Je prends le risque car, au fond de moi-même, je suis convaincu qu’il ne se passera rien. J’aurais souhaité que mon ami, Rachid, et sa famille soient avec nous. C’est tout de même plus rassurant quand on est deux familles dans deux véhicules à faire le voyage ensemble», regrettera-t-il. Rachid fait partie des Béjaouis craintifs qui n’iront pas passer leurs vacances en Tunisie cet été en raison du dernier attentat. «On en a parlé, ma femme et moi ainsi que les enfants. On a décidé d’y renoncer après les derniers événements. On a décidé de louer un appartement ou un studio au bord de la plage pour une quinzaine de jours. Le reste du temps, on ira en voiture, les week-ends essentiellement, car ma femme travaille.» Djamel est aussi un habitué des plages tunisiennes. Mais avec le dernier attentat, il dit ne pas vouloir prendre de risque inutile bien qu’intérieurement, il voudrait soutenir les Tunisiens pour ne pas à avoir subir ce que les Algériens ont subi seuls durant la décennie noire. Pour lui, Béjaïa dispose de plus de 100 kilomètres de côtes, il ira avec sa femme et ses quatre enfants à l’est, à l’ouest, il louera s’il le faut mais «pas question de s’aventurer en Tunisie. «Je suis désolé pour nos amis tunisiens, mais ils doivent se débrouiller sans moi». Hassen n’est pas de cet avis. Il compte aller avec sa femme et ses deux enfants en Tunisie pour au moins une dizaine de jours. Et par route aussi. Il y aura sans doute, soulignera-t-il, moins de monde sur la route. «Egoïstement, je dirais tant mieux car on évitera les chauffards qui rendent la conduite particulièrement dangereuse. Il y aura certainement moins de monde dans les hôtels, les hôtels classés s’entend. On espère seulement Une partie des Béjaouis a renoncé passer leurs vacances en Tunisie Avec le dernier acte terroriste, survenu en Tunisie, une partie des Béjaouis a renoncé à y passer leurs vacances. Conséquences : les réservations des cabanons et appartements sur les côtes est et ouest de Béjaïa ont explosé en dépit des tarifs excessifs, de l’aveu même de certains agents immobiliers. Mais une autre partie a décidé de tenter le coup bien que, par définition, le touriste est craintif. que les tarifs vont baisser.» Pour Nabil, il n’y a aucun doute, les prix vont baisser et il y aura beaucoup d’Algériens qui feront le déplacement, mais lui ne s’aventurera pas en Tunisie. «J’ai loué un cabanon à Laach Lvaz, (un coin paradisiaque, situé entre Boulimat et Saket, Ndlr) bien que le loyer soit exorbitant. Que voulez-vous, le dernier attentat m’a fait flipper. C’est le prix à payer. Quand la situation redeviendra normale, on ira à nouveau en Tunisie surtout si les tarifs sont aussi élevés que maintenant.» Toufik, un agent immobilier a confirmé qu’il a reçu beaucoup d’appels pour réserver entre la dernière semaine de juillet et la première semaine de septembre. Si certains sont des clients habituels de son agence immobilière, beaucoup sont nouveaux. Il est convaincu qu’il s’agit de familles qui avaient l’habitude de passer leurs vacances en Tunisie. Il en a discuté avec ses confrères, - les agents immobiliers travaillent en réseaux car parfois ils y a des clients mais il n’y a pas d’offres ou l’offre disponible ne convient pas d’où le recours aux confrères - il s’agit de nouveaux clients. Ils ne sont pas sur leurs répertoires. «Et comme on a eu trois ou quatre saisons estivales, amputées d’un bon mois de Ramadhan, on ne peut pas être tout à fait être affirmatifs», ajoutera Abdenour, Directeur d’une agence immobilière, qui a pignon sur rue. «On ne peut pas dire qu’il s’agit de clients qui ont renoncé à leurs vacances tunisiennes.» n S. A. S. Bimensuel de l’économie et de la finance