dossier de l`eco magazine n°118

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dossier de l`eco magazine n°118
Destinations prisées des Algériens
Dossier
L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015
I
ls sont de plus en plus attirés par des vacances loin du
pays, la quête de l’exotisme pour les uns, du
dépaysement pour les autres et beaucoup n’ont pas
tellement le choix : voir ailleurs où le séjour sous les
cocotiers revient nettement moins cher qu’une semaine sur le sable
fin des plages algériennes.
La tendance cette année est pour les destinations lointaines,
particulièrement les îles que les Algériens découvrent. Pour moins
de 300 000 dinars, on peut s’offrir un séjour aux Seychelles.
Pour ceux qui poussent le prestige à son paroxysme, ils peuvent
découvrir les Maldives avec 800 000 dinars et pour 500 000
dinars, Cuba est à leur portée.
En ce début de saison estivale, L’ECO s’est intéressé à ces
destinations et a constaté que les Algériens s’offrent de plus en
plus des vacances, en groupes ou en famille, aussi loin que le
budget peut les emporter. Des destinations jusque-là inconnues.
Tout en restant fidèles aux voisins, la Tunisie et le Maroc,
certains Algériens qui ont découvert les charmes de l’orient dans
les villes turques, s’orientent dorénavant vers d’autres villes
arabes comme Aman, devenue une destination prisée de nos
concitoyens.
La cherté du séjour en Algérie, conjugué à des prestations de
service en deçà des normes, fait également que les Algériens vont
voir ailleurs, au bénéfice d’autres pays qui tirent du tourisme des
recettes substantielles. Selon l’organisation mondiale du tourisme,
le secteur rapporte des centaines de milliards de dollars par an n
L’Eco
Bimensuel de l’économie et de la finance
DOSSIER
SouS le Soleil deS cocotierS
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Dossier
L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015
Les estivants préfèrent les passer à l’étranger
Les vacances trop chères en aLgérie
Chaque année, le ministère du Tourisme et/ou les collectivités locales affirment que 5
millions d’Algériens ont occupé les plages sur le long des 1 200 kilomètres de côtes. A
croire que tous les citoyens sont restés en Algérie.
DOSSIER
La qualité des prestations
de service laisse à désirer
Par Faouzia Ababsa
I
l n’en est justement rien. Parmi
ces 5 millions, il faut compter
ceux qui font la navette entre leur
domicile et les plages avoisinantes
quasi quotidiennement. En raison
entre autres de la faible bourse de certains ménages, mais aussi parce que la
culture touristique n’existe pas encore
dans notre pays. Et ce ne sont pas les
réhabilitations des infrastructures
existantes à coups de milliards de
dinars qui changeront quelque chose.
Au labeur toute l’année, les citoyens
aspirent à un peu de repos dans un
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coin calme, histoire de couper avec
l’environnement professionnel qui a
marqué leur routine 11 mois durant. Et
c’est en général sur la mer qu’ils jettent leur dévolu. Toutefois, les sites
paradisiaques que recèlent les 1 200
kilomètres de côtes, ne connaissent
pas réellement l’engouement que
pourrait susciter ce genre d’endroit.
Des sites paradisiaques alliant la mer à
la montagne et la forêt. Des sites que
les étrangers qui ont eu l’occasion de
séjourner, ne serait-ce que pour des
raisons de travail, nous envient. « Ce
n’est pas pour rien que l’Algérie a fait
l’objet de plusieurs conquêtes. » Les
raisons qui poussent les Algériens à
passer leurs vacances dans leur beau et
magnifique pays sont à chercher du
côté de l’offre qui leur est proposée
par ceux en charge du secteur du tourisme. Les complexes en sont un
exemple. Ils n’attirent pas forcément
les estivants en raison des mauvaises
prestations de service et du comportement du personnel. Pour la plupart
dans le giron du portefeuille de l’Etat
et gérés par les SGP, les complexes ne
déploient beaucoup d’efforts pour
attirer la clientèle. Sur le plan marketing, on peut dire que c’est le vide
sidéral. D’autre part, la qualité des
Bimensuel de l’économie et de la finance
Aucune stratégie n’est visible
du côté des pouvoirs publics
Absence de stratégie
Mais plus que tout autre chose, ce
sont les prix pratiqués qui font fuir les
estivants. Préférant aller se délecter
sous d’autres cieux plus cléments et
moins cher. A titre d’exemple, location
d’un bungalow à la Corne d’Or de
Tipasa est cédé à partir de 58 000
dinars la semaine. Cela suppose que
les familles qui veulent s’y installer,
devront se prendre en charge pour tout
ce qui est préparation des repas du
déjeuner et du dîner, mêmes légers. En
prenant en considération que, par définition, la mer aiguise l’appétit, on peut
conclure que le séjour d’une semaine
reviendrait beaucoup plus cher. Idem
pour les autres sites tels que l’hôtel
Riadh ou encore El Marsa. Les
Andalouses à Oran, proposent des pour et le contre aussi bien en matière
chambres d’hôtel à 8 000 dinars la de budget qu’en matière de destination
nuitée et des bungalows à 13 000
de vacances locales
dinars par jour pour 4 personnes. A
ou à l’étranger. Et
aucun moment, les préc’est vers la médiposés à la gesterranée
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que ceux pratiqués dans
publics pour la véritable
leur propre pays, défiant toute
promotion du tourisme
concurrence pour certaines stations
algérien, en dépit de la multitude de balnéaires. Qu’en on juge. Des pacministres qui se sont succédés à la tête kages sont proposés par les agences
de ce secteur. Aucun d’eux n’a réussi pour l’île espagnole d’Ibiza pour cinq
à infléchir la courbe pour faire de nuitées à 74 000 dinars. Pour le
notre pays une destination préférée et Portugal un séjour de cinq jours est
par ricochet, substituer le tourisme (un cédé à 40 000 dinars. Pour sa part, la
tant soit peu) au pétrole. Dès lors, les Tunisie, les agences de voyages sont
estivants, du moins ceux qui ont les en train de mettre le paquet contrimoyens mais aussi ceux qui auront buant ainsi à la campagne menée par
économisé durant l’année, pèsent le les structures de tourisme de notre
voisin de l’Est, notamment après la
désertion des étrangers qui ont décidé
de quitter la place en raison du dernier
attentat terroriste qui a coûté la vie à
38 touristes européens. Ainsi, c’est à
partir de 24 000 dinars que le citoyen
même lambda peut prétendre passer
quelques jours (une semaine), loin des
tracasseries quotidiennes. Nous
sommes loin des sommes faramineuses à débourser localement pour
une semaine. D’ailleurs, on a comme
l’impression que tout est fait pour
faire fuir les Algériens de leur propre
pays qu’ils gagneraient d’ailleurs à
mieux connaître, avant d’en visiter
d’autres, ce que le nôtre recèle comme
richesses de la nature. Pourtant, il y a
quelques années, alors que ni internet
ni le mobile et encore moins les
réseaux n’existaient, nous lisions des
annonces de personnes d’une ville
donnée désirant tisser des contacts
avec d’autres d’une wilaya différente.
Les relations tissées, elles en arrivent
à échanger des visites. Ce qui permettait, notamment aux jeunes de faire le
tour d’Algérie, de la côte vers l’intérieur en passant par le Sud, sans
presque dépenser un sou n
F. A.
Bimensuel de l’économie et de la finance
Dossier
prestations laisse à désirer en ce sens
que les lieux sont souvent dans un état
d’insalubrité qui casse avec le paysage
sur lequel est érigé le complexe. Bien
entendu, le manque de civisme des
locataires temporaires y est pour
quelque chose, mais cela n’explique
pas le maintien des choses en l’état.
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Dossier
L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015
Les Maldives, les Seychelles, Thaïlande et Singapour
Les ALgériens s’offrent
des destinAtions de Luxe
Elles ont comme critères, le standing, la découverte et le plaisir du farniente sur les
plages paradisiaques. Les destinations de luxe sont de plus en plus appréciées des
Algériens qui trouvent en ces agences de voyage, l’allié qui va trouver les solutions
aux coûts élevés. Ces dernières multiplient les formules pour offrir à un touriste
exigeant des moments d’exception.
DOSSIER
Par Lynda Mellak
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S'
offrir, non pas un simple voyage,
mais du rêve et pour certains,
c’est comme un cadeau bien
mérité après des mois d’économies. La
destination de luxe, appelée ainsi,
explique Chahine Djelloul, Manager
d’Amana voyages, est liée au rapport de
standing et à la formule du budget jugé,
généralement, élevé. « Se permettre des
vacances dans ces endroits n’est pas
donné à tout le monde. Le tourisme de
luxe n’est pas encore dans les mœurs en
Algérie », sauf que les offres des agences
commencent à donner des résultats en
créant de l’intérêt chez les Algériens. Les
demandes de voyage enregistrées en
général pour « les produits d’appels »,
voire les destinations traditionnelles et formulées par la tranche moyenne de la
société au budget moyen comme pour la
Turquie et la Tunisie, s’orientent vers les
régions de plus en plus lointaines, à savoir
la Thaïlande, Singapour, Chine…etc, qui
s’avèrent être des cibles intéressant de
plus en plus les Algériens, explique le responsable de Amana voyage. Elles représentent entre 5 à 10% par rapport à la globalité des demandes. « Hélas, ça ne reste
que des demandes. Car sur 100 demandes
de séjour, nous avons enregistré seulement huit (8) commandes pour la saison
estivale de 2014 », a noté M. Djelloul. Et
d’ajouter : « La majorité des demandes
plus en nette progression. Il cite à titre
d’exemple : Les Seychelles, les Maldives,
Tahiti et autres. Ces dernières destinations,
dites exotiques, confirme notre interlocuteur, s’avèrent être un accès de plus en
plus facile. Tapis Rouge, une société de
prestation de services spécialisée dans le
tourisme de luxe et d’affaires, offre, pour
sa part, toutes les places touristiques mondiales grâce à ses partenaires étrangers.
Elle assure une couverture mondiale et
une assistance à la hauteur des exigences
Forte demande pour les destinations
de clients. Tapis Rouge propose l’évacua« exotiques »
tion sanitaire en avion médicalisé.
Chez Amana voyages, le coût d’un L’affrètement de tous types d’appareil, y
compris d’avion d’affaires de
séjour le plus cher en haute saison pour les
08 à 19 places, au départ
destinations des « Iles » est comptabid’Alger à destination de
lisé à partir de 250 000
plusieurs villes d’Europe et
dinars.
Le
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Rouge, dit-elle, propose
manager de cette
une large gamme de services spéagence, peut toucher
cialisés dans le tourisme de luxe et le touplusieurs cibles : les
demandes pour les « Iles » sont de plus en risme d’affaires offrant des produits à la
des Algériens pour des vacances de
détente, se regroupe autour de la saison
estivale. Millésime voyage est une autre
agence qui tend à diversifier ses offres
pour proposer les destinations de luxe,
Thaïlande, la Malaisie, l’ile Maurice, les
Seychelles, le Maldives, Cuba ; on y va
seul ou pour un voyage de noces mais
aussi en groupe, les formules variées permettent au touriste algérien de trouver son
bonheur.
Bimensuel de l’économie et de la finance
nations à 330 000 dinars le séjour dans un
hôtel 4 étoiles dans les Maldives. Les
Seychelles sont proposées à 140 000
dinars. Le billet n’est pas inclus et disponible à un prix de 110 000 dinars. Le
séjour dans les Iles Canaris est calculé à
partir de 150 000 dinars dans un hôtel de
3 étoiles minimum. A côté, d’autres formules sont proposées par cette agence
pour des séjours organisés ainsi que des
voyages personnalisés pour voyages individuels et par groupes.
Partir en groupe, c’est sympa
et c’est possible
L’agence utilise le paiement cash pour
toutes ses proposions de catégories de
séjour, à savoir le type à la carte ou type
groupé. La majorité des séjours est
effectué en été. Le type (à la carte) peut
être fait à n’importe quelle période de
l’année selon la demande. Le nombre le
plus important de demandes enregistrées
concerne celles de type groupé, signale M.
Djelloul. « D’après les voyageurs, se
retrouver en groupe, c’est plus rassurant
que d’être seul. Les départs groupés sont
plus organisés que ceux effectués à la
carte où les voyageurs sont livrés à euxmêmes. Compte tenu du coût élevé, proposé en cas de séjour à la carte, ils ont ten-
dance également à se pencher vers l’autre
type de séjour à des tarifs relativement
moins chers. L’idée est fausse car les deux
catégories sont formulées de la même
manière et peuvent avoir le même programme », tient-il à corriger. En plus du
service à la carte (service selon la disponibilité dans le système de réservation en
ligne), du sur-mesure (plus de choix sur la
destination, l’hôtel, date de départ et de
retour, type de transport…), l’agence
Millésime a opté beaucoup plus pour les
voyages organisés et guidés. Selon Mme
Bourain, les Algériens sollicitent davantage le type de voyage groupé. « Les
demandes augmentent d’année en année
bien que les Algériens soient orientés dernièrement par d’autres préoccupations, il
reste que la demande ne cesse d’augmenter ». La demande pour ce type de
voyages organisés sont les plus sollicités
par les vacanciers pour les différents avantages dont ils peuvent bénéficier (visites
guidées, être accompagné et payer moins
cher), indique cette responsable. D’après
elle, les personnes qui choisissent le service à la carte sont des habitués du voyage
et des aventures. Le type « sur-mesure »,
concernent, dit-elle, une catégorie de personnes financièrement à l’aise et qui partent généralement en basse saison n L. M.
Les Seychelles, les Maldives, Tahiti…sont de plus en plus demandés
Bimensuel de l’économie et de la finance
Dossier
carte. L’agence offre ses services pour les
VIP et les particuliers pour n’importe destination du monde et dans des hôtels uniquement classés. Le paiement se fait à la
carte selon les caractéristiques de l’endroit
choisi, de l’hôtel et du service sollicité. Le
prix est fixé selon la demande du client,
explique cette commerciale sans pour
autant donner plus de précision. « Nous
travaillons à la carte, notre valeur ajoutée
étant la création sur mesure, tout en restant
dans le budget du client », explique-t-elle.
Millésime voyage confirme avoir plus de
demandes sur les destinations Cuba et
Maldives. « L’année passée, nous avons
travaillé énormément sur Cuba et les
Maldives. Environ une cinquantaine de
personnes dont une trentaine de couples,
ont sollicité ces destinations en saison estivale », dira la responsable de cette agence.
L’année en cours est en préparation. Les
demandes sont estimées à 50% du remplissage », a-t-elle défini. Pour un séjour
aux Maldives, il faut compter un
minimum de 800 000 dinars et pas moins
de 500 000 dinars pour la destination
Cuba. Les Seychelles, par contre, peut être
calculée jusqu’à 900 000 dinars, tout
dépend du type de service choisi, a-t-elle
détaillé. A quelques différences, Amina
Travel services propose les mêmes desti-
DOSSIER
L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015
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Dossier
DOSSIER
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Bimensuel de l’économie et de la finance
Les Amériques
Dossier
L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015
L’autre évasion aLgérienne
Les touristes algériens sont de plus en plus attirés par les contrées lointaines, le
besoin d’évasion est aussi vaste que les nouvelles contrées découvertes au gré des offres
des agences de voyage qui proposent, depuis quelques années, les destinations telles
que les Etats-Unis d’Amérique, Cuba et Brésil.
S
ites internet, affichages à
même les devantures des
agences et autres publicités sur
la presse sont utilisés chaque jour
pour vendre ces destinations inconnues de la majorité des Algériens et
surtout à des prix supportables. Un
séjour de 9 jours varie entre 100 000
et 200 000 dinars.
Sous le soleil des tropiques
Au centre du plus grand archipel
des Caraïbes, caractérisée par des
centaines de kilomètres de littoral
avec des plages à couper le souffle,
des villes en architecture hispanocoloniale et encore des tarifs très
séduisants, la République de Cuba
devient une destination attractive
pour les touristes algériens. Avec
seulement 105 000 dinars, l’agence
de voyage « Air Travel » propose un
séjour de 9 jours et 8 nuitées dans un
hôtel 4 étoiles à Cuba. « Laissezvous surprendre par la magie de
cette île vibrante et sonore, colorée
et chaude ; plages de rêve et montagnes, plaines couvertes de cannes
à sucre et lots paradisiaques,
richesses architecturales et surtout
une population chaleureuse »,
annonce l’agence dans son site
internet. Contactée par téléphone,
un conseiller de cette agence nous
indique que le coût du voyage est
estimé à 105 000 dinars algériens.
L’hébergement sera assuré dans un
Hôtel 4 étoiles, les formalités de
Visa et l’assistance à l’Aéroport
sont également prises en charge par
l’agence. « Mais le billet d'avion est
non inclus dans ces 105 000 dinars».
Le Brésil est une destination que les
Algériens ont commencé à découvrir notamment lors de la coupe du
monde organisée, faut-il le rappeler,
dans cet immense pays en juin de
l’an dernier. Rio de Janeiro,
deuxième plus grande ville du Brésil
après la capitale São Paulo, est la
destination offerte par les agences
de voyages aux touristes. «Nous
organisons des voyages organisés
vers le Brésil durant la saison estivale », nous dira un agent de
l’agence de voyage Linda Travel et
d’ajouter que « son agence s’occupe
notamment des frais du billet
d’avion, d’hébergement, du déplacement mais non pas des procédures
du visa ». Selon lui, le voyage prévu
pour le mois de juin dernier a été
annulé et ce, pour différentes raisons. Il s’agit, selon notre source, du
nombre minime des demandeurs
enregistré durant ce mois de
Ramadan et le deuxième souci est «
que les demandeurs n’ont pas
obtenu leur visa auprès de l’ambassade du Brésil en Algérie ». Pour lui,
les clients doivent obtenir leur visa
et les autres procédures seront à la
charge de l’agence.
Les USA, destination de plus en
plus attractive…
Avec 210 000 dinars algériens,
Elamiria Voyage offre des voyages
organisés pour ses clients vers les
Etats-Unis d’Amériques, et plus
exactement vers la ville de New
York. L’agence en question assure
un hébergement dans un hôtel 3
étoiles, comme elle s’occupe, également, des formalités de visa et de
l’achat
du
billet
d’avion
(aller/retour). Le départ est prévu
fin du mois de juillet dernier via air
France avec escale à Paris.
Beaucoup d’agences proposent, également, des voyages organisés et des
séjours à travers les différents Etats
des USA, notamment New York,
Miami, Californie… Selon un agent
de Linda voyage, les tarifs de
voyage sont en augmentation durant
cette période et ce, explique-t-il, à
cause de la cherté des billets
d’avion. «Durant cette période, le
billet d’avion coûte plus de 120 000
dinars algériens ; ainsi, les tarifs du
voyage devront être revus à la
hausse », a-t-il dit, avant d’ajouter
que les Algériens partent en voyage
malgré le coût des frais engendrés, à
savoir billet et séjour. Mais ce qui
importe, c’est généralement le goût
d’aller loin et de plus en plus loin n
N. I.
Bimensuel de l’économie et de la finance
DOSSIER
Par Noreddine Izouaouen
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Dossier
L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015
Djamel Ramdani, Directeur des opérations touristiques
«le brésil et l’indonésie, nouvelles
Selon le directeur des opérations touristiques chez Touring Club Algérie, près de
1500 personnes sont parties en vacances durant la saison estivale 2014 et ont choisi
différentes destinations proposés par TCA. Les destinations haut standing, quant à
elles, affichent des chiffres maigres estimées à moins de 400 personnes.
DOSSIER
Réalisé par Lynda Mellak
L’Eco : Comment peut-on classer
les vacanciers algériens?
Djamel Ramdani : Les vacanciers
algériens sont classés en trois types :
celui qui dispose de moyens financiers
conséquents et des facilités pour obtenir
un visa Schengen. Cette catégorie
choisit sa propre destination et part
généralement en France ou en Espagne.
Le deuxième type de vacanciers préfère
la Tunisie, le Maroc et la Turquie. La
troisième catégorie préfèrent le tourisme local et optent pour des séjours
durant la saison estivale, les vacances
scolaires ou de fin d’année. Les
Algériens n’ont pas la culture de programmation de vacances de quelque
nature que ce soit. Les réservations se
font généralement à la dernière minute.
Cette situation complique notre travail
et freine, un tant soit peu, l’avancement
des procédures avec les agences étrangères. Ce phénomène nous met face à
l’impossibilité d’établir un diagnostic
fiable quant au nombre précis de
demandes pour une période définie.
Aussi, nous recevons ces demandes
pendant les vacances scolaires d’hiver,
de printemps et d’été.
«Les Algériens n’ont pas la culture
de programmation de vacances»
Parlez-nous du type de produit par
lequel vous vous distinguez ?
Le Touring Club est un tour opérateur qui vend son propre produit. Il
s’appuie sur un réseau de distribution très étoffé. Il dispose de 34
agences à travers le territoire
national. Il organise des campings,
400 Algériens
Moins de 400 Algériens ont choisi des destinations de luxe
durant la saison estivale écoulée.
34
des voyages à l’étranger et réceptionne le client étranger. Touring club
est le représentant de toutes les compagnies aériennes en Algérie. Les
destinations que nous proposons
pour cet été 2015, sont l’Afrique de
Sud, la Turquie, la Jordanie, le Maroc
et la Tunisie. Nous avons programmé
de nouvelles destinations touristiques
à savoir le Brésil et l’Indonésie. La
difficulté de l’obtention du visa, pour
certaines destinations, a contraint
Touring Club à tourner le dos à certaines destinations. Le Touring Club
assure des destinations sur le littoral
et le balnéaire. Pour le service héber-
Bimensuel de l’économie et de la finance
d
Dossier
L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015
destinations de touring Club algérie»
gement, le Club se rabat sur la location de logements locaux. Les complexes touristiques, quant à eux, affichent toujours complets à partir des
mois de mai et de juin. Ils n’ont pas
besoin d’agences de voyages pour
une quelconque publicité. Le produit
touristique part largement avantagé
par un manque flagrant de contenants dû à un déficit criard en
matière de politique touristique.
Dans certains pays
étrangers
(Tunisie, Maroc), l’utilisation du
logement local obéit beaucoup plus à
la demande de bourse moyenne qu’à
un manque de structure d’accueil.
90% des touristes algériens qui partent en Tunisie, louent des maisons
auprès de particuliers. L’avantage
que rapporte ce genre de location, est
le prix relativement bas en comparaison avec celui pratiqué par le complexe touristique ou l’hôtel. Le séjour
varie entre 30 000 dinars et 100 000
dinars. Le prix diffère selon le standing de l’habitat sollicité et la durée
du séjour.
A combien estimez-vous le nombre
de demandes touristiques
effectuées pour la saison estivale
écoulée ?
Les statistiques émanant
des
agences de voyages du Touring Club
révèlent qu’entre 1 200 à 1 500 personnes sont parties en vacances durant
la saison estivale 2014. Elles ont opté
pour différentes destinations proposées par nos agences. Les destinations
haut standing, quant à elles, affichent
des chiffres maigres, moins de 400
algériens ont choisi des destinations de
luxe durant la saison estivale écoulée.
Les demandes pour la saison estivale
de l’année en cours, qui coïncide avec
le mois de Ramadhan, s’annoncent
plutôt timides.
Quelles sont les destinations les
plus sollicitées ?
La saison en cours, étant écourtée
par le mois de Ramadan, semble être
compromise. La Tunisie et l’Egypte
sont parmi les destinations préférées
des Algériens. Les problèmes politiques internes actuels à ces deux pays
ne favorisent guère le même flux que
les années passées. La demande est en
nette régression. Les destinations
Turquie, Maroc et Jordanie se sont
naturellement imposées.
DOSSIER
Le Touring Club est un tour
opérateur qui vend son propre produit
Etant un organisme étatique,
bénéficiez-vous d’allègement en
termes de procédures administratives?
Tout opérateur touristique dispose
de ses propres partenaires à l’étranger.
Ce sont des réceptifs dans le pays hôte
qui assurent toutes les opérations administratives concernant l’enregistrement,
l’accueil, la réservation et les sorties
guidées n
L. M.
Bimensuel de l’économie et de la finance
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Dossier
L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015
La Turquie, l’Egypte et la Jordanie
Voyage au cœur de l’histoire
Riches en patrimoines historiques et culturels, la Turquie, l’Egypte et la
Jordanie figurent parmi les destinations préférées des Algériens ces dernières
années. Les tarifs relativement chers ne semblent pas dissuader les touristes
algériens, épris de découverte des contrées musulmanes.
DOSSIER
La Turquie est aujourd’hui la
destination favorite des Algériens
36
Bimensuel de l’économie et de la finance
La Turquie : Les Algériens se tournent
vers la Turquie
La Turquie est aujourd’hui la destination favorite des Algériens, particulièrement après l’avènement des révoltes
arabes dans, notamment les pays voisins,
la Tunisie. Ils sont 130 000 Algériens qui
ont visité la Turquie en 2013 contre
100 000 personnes en 2012. Ce qui
explique que les touristes algériens
s’orientent de plus en plus vers ce pays
européen aux frontières de l’Orient. « La
destination Turquie reste la plus prisée
pour les familles, en raison de la richesse
touristique, culturelle et civilisationnelle », nous explique Bouloum Nassim,
Agent chargé de clientèle chez l’Agence
de voyage All Ways Travel. Il a précisé
que, durant toute l’année, son agence a
enregistré des demandes de réservation.
Les villes d’Instanbul et Antalya sont les
plus demandées. Le Ramdhan ne fait pas
exception puisque le nombre des réservations augmente également. « Beaucoup
d’Algériens, notamment les jeunes, préfè- Algériens est l'Egypte. Cette destination
rent y passer le mois sacré, l’atmosphère commence à reprendre la place qu'elle
du Ramadhan à Istanbul est totalement avait perdue en 2010 après les événements
du match de football
différente. C’est un très bon pays à découAlgérie-Egypte. Mais
vrir même durant ce mois », soutient-il.
avec le temps et les
Très en vogue et à trois
changements poliheures et demie de
tiques qu'a connus le
vol de l’Algérie,
pays des pharaons,
la Turquie est la
la destination a été
destination
t
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remise au goût du
« peut-être qui
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riens verte
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jour. Il faut dire
illustre le mieux le
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que l'offensive
mélange de l'Orient
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menée par les
et de l'Occident ».
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Mais il n’y a pas que
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lm
musu
récupérer les
le côté pittoresque qui
touristes
attire les touristes algéalgériens qui
riens, le prix y est pour
ont délaissé
beaucoup. Un séjour
la destination Tunisie, y
d'une semaine avec billet
est pour beaucoup. Une véritable
d'avion compris coûte
opération de charme a été menée en 2014
entre 40 000 dinars à
200 000 dinars/ par personne en fonction en cassant les prix en deux, témoigne
Nassim qui rappelle que des packs de 10
de la catégorie de l’hôtel et du circuit.
jours pour Charm el Cheikh, billets
L’Egypte, les prix cassés en deux
d'avions-hôtels en demi-pension, sont proLa troisième destination phare des posés à partir de 60.000 dinars alors que le
même voyage ne pouvait être accessible à
moins de 100.000 dinars.
23 vols/semaine pour Turkish et 4 pour Royal Jordanien
Les compagnies aériennes s’y mettent aussi
Présente depuis plusieurs années en Algérie, la compagnie Turkish
Airlines ne cesse d’augmenter le nombre de vols entre les deux pays.
Ils ont annoncé récemment que le nombre de vols est passé à 23
vols par semaine dès le mois de juillet. En plus, la compagnie, durant
le mois sacré, a annoncé également un tarif spécial pour la
destination d’Istanbul à partir de 35 000 DA au départ d’Alger, Oran,
Constantine, Tlemcen et Batna applicable depuis le 15 juin 2015 et
jusqu’au 15 juillet 2015. Selon Omer Faruk Korkmaz, Directeur général
de cette compagnie en Algérie : «Cette promotion donne la chance
de voyager vers la Turquie, de découvrir l’atmosphère du Ramadhan
à Istanbul et de vivre une expérience unique là où les deux continents
se rencontrent». Pour sa part, la compagnie Royal Jordanian, installée
en Algérie depuis près de deux ans, assure aujourd’hui 4 vols par
semaine à destination d’Amman, sans escale. Selon son représentant
en Algérie, Iyad Abu Anzeh, le nombre de vols proposés par Royal
Jordanian est passé de 2 à 4 vols par semaine récemment, avec
l’ambition d’assurer des dessertes aériennes quotidiennes entre
Amman et Alger. Notre interlocuteur a affirmé que le marché algérien
a toujours été « notre cible ». « Nous avons remarqué qu’il y a une
dynamique active que ce soit de la part des Algériens qui vont vers
Amman ou pour les Algériens établis en Jordanie qui se rendent à
Alger». Selon ces explications, la Jordanie, connue pour ses sites
historiques remarquables, suscite un intérêt particulier de la part des
Algériens. De même pour les Jordaniens qui trouvent que l’Algérie
recèle des potentialités énormes en matière de tourisme. « Depuis
notre installation en Algérie, le nombre de voyageurs dans les deux
sens augmente de manière très significative », estime Iyad Abu Anzeh.
Ce dernier affirme que l’objectif de la compagnie, c’est d’abord de
mettre en place un service de qualité pour les passagers mais aussi
de faire de la promotion touristique aux deux pays n
N. B.
La Jordanie séduit malgré
la cherté du séjour
Le touriste algérien est devenu exigeant, la quête de nouveautés le mènera en
Jordanie, un petit pays certes touristique
mais, jusque-là inconnu des Algériens qui
le découvrent ces derniers années un peu
grâce aux agences de voyage qui en font
la promotion. La cherté du séjour « ne
nous empêche pas de programmer la destination Jordanie », nous a expliqué un
responsable commercial de Algérie Tours.
Le prix d’un séjour en Jordanie dépasse
les 100 000 dinars par personne. La destination est élue par les jeunes couples ainsi
que des touristes aisés en quête de découvertes historiques mais aussi par des
hommes d’affaires. La Jordanie propose
un produit touristique très varié : médical,
religieux, balnéaire et historique, ensuite
et surtout, c’est un pays où l’on se sent en
sécurité. Il est à noter que malgré les
incertitudes liées aux bouleversements
politiques dans la région, le royaume
hachémite poursuit ses investissements
dans le tourisme. Le secteur est même
devenu une priorité nationale. Avec pour
objectif de faire grimper le nombre de touristes étrangers de 8,2 millions à 9,4 millions en 2015 n
N. B.
Bimensuel de l’économie et de la finance
Dossier
Par Nassima Benarab
DOSSIER
L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015
37
Dossier
L’éco n°117 / du 1er au 15 août 2015
Le Sud-Est asiatique rivalise avec l’Europe
La demande est de 10% à 20%
pour Les pays asiatiques
DOSSIER
Les Algériens cherchent de nouveaux
horizons pour leurs vacances
Par Samira Bourbia
P
lace aux nouvelles destinations
asiatiques qui offrent des séjours
balnéaires, culturels et de découvertes captivantes à des prix n’excédant pas 150 000 dinars, en moyenne.
Les pays du sud Est asiatique émergent
et deviennent des destinations favorites
des touristes algériens, notamment, des
jeunes.
Des voyages sans visa
en Malaisie et Indonésie
Les Algériens cherchent de nouveaux horizons pour leurs vacances
d’été. Depuis peu, les pays du sud-est
38
Pour changer des
destinations classiques et
profiter de leur période de
congé, les Algériens
choisissent de nouvelles
destinations touristiques.
Finis les grandes dépenses
et les tracas du visa pour
partir en Europe.
de l’Asie figurent parmi leurs destinations préférées, à l’affiche, la Malaisie,
la Thaïlande et l’Indonésie. Des destinations nouvelles mais qui attirent de
plus en plus de jeunes et des couples
algériens passionnés de découvertes et
d’aventures. Le flux touristique des
Algériens vers ces pays s’intensifie
petit à petit. En l’absence de la
contrainte du visa pour l’Indonésie et
la Malaisie, les agences de voyages,
elles aussi, n’hésitent pas à investir
dans
ces
destinations.
Selon
Inoubliable voyage, la demande pour
ces destinations se situerait, approximativement, entre 10% et 20%. Une
demande prédominée par les groupes
Bimensuel de l’économie et de la finance
tarifs vers l’Asie sont accessibles à
l’exception de la cherté de la billetterie
qui peut atteindre plus de 80 000
dinars. Le coût d’un séjour de cinq
jours à Kuala Lumpur peut être inférieur à 100 000 dinars ou supérieur,
selon les réservations d’hôtels. Pour la
même destination et pour un séjour de
11 jours et 9 nuitées, l’agence Touba
Tour l’offre à 199 000 dinars, dans un
hôtel de quatre étoiles, un petitdéjeuner, le transfert aéroport-hôtelaéroport, mais sans le billet. Pour la
Thaïlande, Touba voyages propose des
voyages organisés, formule 15 jours et
treize nuitées à 230 000 dinars.
Cependant, les tarifs ne sont pas fixes,
ils obéissent au marché de change et la
conjoncture des pays hôtes.
12 000 dinars pour un visa
d’un mois pour la Thaïlande
Toutes les agences de voyages qui
proposent des séjours organisés en
Asie, prennent en charge les
démarches du visa. Des démarches
simples et faciles pour l’obtention du
visa, selon le responsable de Dima, et
qui peut être délivré en trois jours.
Contrairement à Dima voyage, Ts
voyages affiche sur son site les prix
des visas selon la durée du séjour. Le
tarif d’obtention d’un visa pour la
Chine, d’une durée d’un mois, est
estimé à 26 000 dinars et ce, pour une
seule entrée. Pour une durée de séjour
similaire en Thaïlande, Ts voyages propose le visa à 12 000 dinars. Les prix
des visas varient selon la durée du
séjour. Elle propose les mêmes formules pour l’Inde et le Japon. Mais la
demande pour ces pays n’est pas très
importante.
Des séjours à partir de 100 000
dinars en Espagne et à Malte
Pour leurs vacances d’été, les
Algériens choisissent, généralement,
les endroits où l’apport maritime est
privilégié. Parmi toutes les destinations existant sur le marché, l’Europe
a, toujours, été la favorite des
Algériens, notamment, l’Europe de
l’ouest, à savoir, la France, l’Italie,
l’Allemagne, l’Autriche, l’Angleterre,
la Belgique, l’Espagne et la Suisse,
destinations classiques préférées de
tous mais surtout des jeunes. Mais ces
pays ne sont accessibles qu’aux détenteurs de visa. Les intentions et les raisons des séjours planifiés vers
l’Europe ainsi que la contrainte du visa
font que même les agences de voyages
Suite en page 40
Dossier
de jeunes et les jeunes mariés. Des
endroits paradisiaques pour passer la
lune de miel. Vu cet intérêt grandissant
pour les pays du sud-est d’Asie,
presque toutes les agences de voyages
proposent des séjours à la carte, mais
surtout organisés vers ces pays.
Inoubliable voyages estime le coût
d’un séjour de cinq jours et quatre nuitées à Kuala-Lumpur, en Malaisie, à
environ 195 000 dinars avec des packages complets et le billet inclus.
Même tarification pratiquée par Ok
voyage pour la Thaïlande 195 000 DA
et la Chine. Les réservations, selon le
responsable de Dima Voyages, M.
Maou, ont déjà commencé depuis le
début de l’année pour la Malaisie,
l’Indonésie, la Thaïlande. Même pour
ces destinations, Dima voyage organise des séjours à la carte qui permettent à leurs clients de réserver selon
leurs disponibilités et moyens financiers. Ensuite l’agence prend en
charge, en contribution avec ses partenaires dans ces pays, ses clients. Ils
bénéficient d’un package complet, y
compris le billet, les transferts, les
visites et le guide. Concernant les prix
que propose l’agence, il varie en fonction des réservations d’hôtels des
clients. Sinon, selon M. Maou, les
DOSSIER
L’éco n°117 / du 1er au 15 août 2015
Toutes les agences de voyages qui
proposent des séjours organisés en Asie
Bimensuel de l’économie et de la finance
39
Dossier
DOSSIER
40
L’éco n°117 / du 1er au 15 août 2015
Suite de la page 39
ne s’intéressent pas à ces destinations.
Rares sont les agences de voyages qui
planifient des voyages organisés vers
l’Europe et démarchent pour le visa
touristique, à l’exception de quelquesunes comme Ok voyages et Dima
voyages. Les séjours vers l’Europe
sont planifiés à la carte. Une formule
unanime qu’utilise la majorité des
agences de voyages à l’instar, de Dima
voyages, Timboo voyages, Inoubliable
voyage, Ts voyage et Ok voyage. Ces
agences proposent des voyages à la
carte à ses clients qui ont déjà un visa.
« Les Algériens désirant partir en
vacances en Europe, notamment, de
l’Ouest ne passent même pas par Les jeunes mariés recherchent des ndroits
les agences de voyages. C’est paradisiaques pour passer la lune de miel
une clientèle particulière habituée à ces destinations », explique
Zahira Touhari, Gérante de l’agence de
voyage Inoubliable voyage. Mais ces commodités, de l’emplacement de
dernières années et depuis la crise éco- l’hôtel en ville, la proximité des sites
nomique de 2008, plusieurs destina- touristiques, de l’aéroport et des stations du sud européen, notamment, tions de transport. Ces critères définisMalte, l’Espagne et le Portugal, inves- sent les prix des séjours dans chaque
tissent dans le tourisme et proposent pays. Ce qui n’est pas le cas pour
des offres promotionnelles aux étran- Malte où les touristes sont attirés par
gers. Des promotions qui ont influencé les archipels et le tourisme de la découle choix des lieux de vacances des verte marine. Cette destination est très
Algériens. Aujourd’hui, l’Espagne, prisée des jeunes et des familles. Bien
Malte et le Portugal sont devenues les qu’elle n’ait pas encore les moyens de
nouvelles destinations européennes proposer des voyages organisés pareils
chouchous des algériens. Le choix des à ses clients, Inoubliable voyage sous
jeunes et des familles algériennes s’est traite avec une autre agence de voyage
réorienté vers ces trois destinations et prend en charge les réservations
qui encouragent le tourisme de masse d’hôtel (trois étoiles) ainsi que les
pour faire profiter ses touristes du tou- démarches du visa. Pour un séjour de
risme, nautique, culturel et aventure.
neuf nuitées et dix jours, incluant le
La demande vers ces destinations est
transfert, Inoubliable voyages propose
importante en été. Ce qui encourage
le séjour à 165 000 dinars. « Un pacles agences de voyage à diversifier et
kage acheté de notre sous traitant à
réadapter leurs formules selon la
165 000
DA avec une marge de bénédemande.
fice de presque 10% soit 10 000 dinars
de plus que la formule initiale et nous
Des séjours à la carte
devons
afficher les mêmes prix de
Toutes les agences de voyages, à
savoir Inoubliable voyages, Dima vente que notre sous traitant »,
voyages, Ok voyages, Ts voyages et explique Zahira. De son côté, Ts
Timboo voyages proposent l’option de Voyages expose toutes ses offres sur
voyage à la carte avec quelques modi- son site internet et propose pour un
fications. Ainsi le client a la possibilité voyage à Lisbonne, d’une durée de
de choisir sa réservation d’hôtel, des cinq jours et quatre nuitées, avec un
villes à visiter. Le coût du séjour à package hébergement et demi pension,
Ibiza, Alicante, Madrid et Barcelone un prix qui n’excède par les 50 000
n’est pas le même. La différence peut dinars. Pour une même durée à
s’avérer importantes en fonction des Barcelone et un package complet, à
savoir, hébergement, petit déjeuner,
excursion et transfert, l’agence offre
un séjour à 74 000 dinars. Pour un
séjour de 15 jours à Alicante, une ville
historique de l’Espagne, elle offre un
package avec hébergement et vol, mais
sans repas, à 99 000 dinars. Avec un
package complet et une durée de huit
jours et sept nuits, l’agence propose
des vacances en famille et en groupe à
seulement 165 000 dinars. Pour une
offre similaire à destination de
Barcelone, Ok Voyages propose un
séjour à partir de 99 000 dinars. Bien
que les agences de voyages s’alignent
sur les mêmes formules de voyages,
Dima voyages, quant à elle, propose
une option spéciale à ses clients. Elle
offre le choix des réservations d’hôtels, allant de ceux low-cost à Ibiza à
ceux de quatre à cinq étoiles à
Alicante, Madrid et Barcelone. Selon
M. Maoui, Responsable à Dima
voyages, le prix des hôtels peut aller de
2 500 dinars jusqu’à 50 000 dinars.
Quant au coût du séjour, il peut varier
de 100 000 dinars jusqu’à 300 000
dinars, selon le choix de la destination
et les moyens des clients. En plus de
l’Espagne et Malte, l’agence a constaté
l’intérêt nouveau des Algériens pour
l’Italie et le Portugal. Pour l’année
2015, Dima voyage compte lancer les
croisières à partir des pays d’Europe
pour les détenteurs de visa n
S. B.
Bimensuel de l’économie et de la finance
Mourad Kezzar, Consultant formateur en Tourisme
Dossier
L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015
«SeulS 30% d’AlgérienS recourent
Aux hôtelS clASSéS en tuniSie»
Par Mohamed El Habib
C
ôté algérien, malgré quelques annulations, les incidences ne seront pas
très grandes quant au flux de touristes algériens car, selon le consultant et formateur en Tourisme, Mourad Kezzar, « on ne
peut pas dire que les Algériens vont annuler
leur vacances en Tunisie pour deux raisons :
la première, c’est qu’on ne possède pas de
statistiques fiables du nombre de touristes
algériens à part ceux de la police des frontières et qui concernent le nombre d’entrées;
la seconde, c’est qu’un tiers seulement des
touristes algériens recourent à des séjours
dans les hôtels classés. La moyenne de nuitées dans les hôtels tunisiens est de trois nuits
pour les Algériens ».
De plus, selon toujours notre expert,
« l’Algérien décide de ses vacances en dernières minutes et comme cette année, le mois
de Ramadan a pris une bonne partie du mois
de juillet, théoriquement, les départs commenceront vers le 20 juillet ». Il ajoutera :
« Seulement 30% des Algériens recourent
aux hôtels classés et donc aux services des
agences de voyages et c’est très rare que les
gens payent leur séjour avant, c’est pour cela
que les annulations opérées ne sont pas
importantes ».
L’expert, lui-même Consultant auprès de
l’office de tourisme tunisien, précisera
qu’avant l’attentat de Sousse, la destination
Tunisie était déjà en crise. « Le marché français était le plus important de cette destina-
Le touriste algérien passe
en moyenne 3 nuits à l’hôtel
tion. Il a subi ces dernières années une baisse
de 1/10 sur le nombre de lits », a-t-il renseigné avant d’ajouter, « le marché français
comptait en 2010 près de 1,4 million de touristes et en 2014, il a été évalué à 740 000
touristes. De janvier à mai 2015, il a accusé
encore un recul de 20% et avec cet incident,
c’est le coup de grâce ».
Quant aux incidences de cet attentat sur le
travail des agences de voyages qui restent
des opérateurs économiques, l’expert soulignera: « Evidemment l’agence de voyage
sera pénalisée mais les solutions de
rechange ont déjà fait surface avec d’autres
destinations de plus en plus prisées comme la
Turquie et le Maroc. Le plus grave, c’est que
l’activité touristique sera plus pénalisée et
ceux qui vont souffrir le plus, ce sont les
habitants des villes frontalières qui ont de la
famille de l’autre côté de la frontière ».
A noter que le ministère du Tourisme
tunisien a démenti, dans un communiqué
publié sur sa page officielle Facebook, les
informations rapportées par de nombreux
sites électroniques, affirmant que les
Algériens de moins de 35 ans sont interdits
d’entrée en Tunisie, selon le site d’information tunisien AfricanManager. Ledit département a ajouté qu’il s’agit de fausses allégations et que les Algériens sont toujours les
bienvenus en Tunisie. Pour rappel, le nombre
d'entrée de ressortissants algériens en Tunisie
a atteint 481299 visiteurs jusqu’à fin juin dernier, en hausse de 8% par rapport à 2014 et
de 35,6% par rapport à 2010, à en croire les
statistiques du département tunisien du
Tourisme n
M. E. H.
Bimensuel de l’économie et de la finance
DOSSIER
Le montant des pertes attendues par le secteur du tourisme en Tunisie suite à
l’attentat de Sousse dépassera les 450 millions d'euros, selon la ministre tunisienne
du tourisme, Selma Elloumi Rekik. C’est une première évaluation qui pèsera très
lourd sur l’économie tunisienne puisque le secteur du tourisme représente 7% du
Produit intérieur brut (PIB) de la Tunisie.
41
Dossier
L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015
Tunisie/Maroc
Les aLgériens fidèLes au voisinage
En dépit des attentats qui ont secoué la Tunisie ces derniers mois, les Algériens
continuent de voir en la Tunisie, la destination touristique qui leur sied le plus. Moins
cher, juste à côté et pas de souci de visa ni de langue, on s’y sent comme chez soi.
DOSSIER
fLes Algériens qui optent pour le Maroc sont à l’aise financièrement
Par Khelifa Litamine
L
es premiers chiffres avancés
par la fédération des agences
de
voyages algériens
classent la Tunisie comme première
destination avec 700 000 réservations
effectuées avant le mois de Ramadan.
Le Maroc, arrive en troisième position après la Turquie avec près de 100
000 réservations. La Tunisie est toujours à l’affiche des agences de
voyages qui la considèrent comme
incontournable notamment pour les
familles pour le coût du séjour qui est
accessible. Pour un séjour de neuf
jours dans la ville d'Hammamet EL
42
Yasmine, l’une des plus belles destinations balnéaires de la Tunisie et, dans
un hôtel quatre-étoiles, en demi-pension, le tarif n’excède pas 49 000
dinars par personne et 33 900 dinars
dans un hôtel de trois étoiles. Quant à
la ville de Sousse, ciblée par le dernier
attentat, les offres sont beaucoup
moins chères. Un séjour de neuf jours
est offert avec moins de 10 000 dinars
par rapport à Hammamet. Ainsi un
séjour de neuf jours et huit nuitées en
demi-pension est facturé à 37 500
dinars par personne, dans un hôtel de
quatre étoiles. Tandis qu’un hôtel de
trois étoiles propose des séjours de
huit nuits à 24 800 dinars par per-
sonne. Cependant, l’île de Djerba
demeure l’une des destinations tunisiennes les plus chères. Un séjour de
huit jours est facturé dans un hôtel de
quatre étoiles à pas moins de 69 000
dinars, et peut atteindre les 110 000
dinars au cas où le déplacement s’effectue par avion à partir d’Alger.
Les prix réduits de moitié
Les attaques terroristes qui ont visé
des touristes étrangers dans la ville de
Sousse, ont eu un impact des plus dramatiques sur les revenus touristiques
de la Tunisie qui compte beaucoup sur
cette ressource dans son économie.
Devant le vide occasionné en cette
Bimensuel de l’économie et de la finance
Maroc : 100 000 algériens
attendus cet été
Les Algériens, qui ont passé leurs
vacances d’été au Maroc, semblent
La Tunisie est toujours à l’affiche
des agences de voyages
adopter cette destination, le flux est le
même et la demande est constante
pour le royaume. Selon les données
recueillies auprès de la fédération des
agences de voyage, le nombre des touristes enregistré pour cet été est équivalent à celui de l’année précédente,
soit 100 000 touristes. Les agences de
voyages qui ont misé sur la destination
marocaine, offrent des séjours variant
entre 31 000 dinars et 180 000 dinars
par personne. A titre d’exemple,
l’agence Smart Travel propose des
voyages de 10 jours dans des hôtels de
quatre étoiles, en demi-pension dans
trois villes, comme Agadir, Marrakech
et Casablanca pour 145 000 dinars par
personne. L’offre peut atteindre les
180 000 dinars, dans le cas ou les
billets d’avions et les déplacements
sur
place
sont
inclus.
Tout de même, les clients désirant
avoir des offres plus basses,
devraient se contenter d’un service
minimum, limité à la réservation.
Dans ce cas, le séjour de 5 jours à
700 000 réservations
La fédération des agences de voyages algériennes relève
700 000 réservations effectuées avant le mois de Ramadan
pour la Tunisie.
l’hôtel de trois étoiles dans la ville de
Casablanca est facturé 27 500 dinars,
et de 31 500 dinars pour un quatre
étoile, le tarif baisse jusqu'à 23 000
dinars dans un hôtel de trois étoiles à
Agadir. Selon les explications fournies
par certaines agences de voyages, les
touristes algériens au Maroc font
partie de la catégorie des personnes à
l’aise financièrement. «Nous avons
presque à chaque année les mêmes
touristes qui choisissent les villes
marocaines, ils sont généralement des
commerçants ou bien des familles qui
possèdent des revenus importants »,
nous a expliqué un commercial de
l’agence de voyages Algérie tourisme.
Par contre, les agences de voyages que
nous avons contactées, n’ont pas réellement confirmé la substitution de la
destination Tunisie par celle du Maroc
car «les touristes qui visitent le Maroc,
sont différents de ceux qui préfèrent
la Tunisie ». De ce fait, « il ne pourra
pas y avoir de substitution entre les
deux destinations », a affirmé le gérant
de l’agence de voyage Tikdjda. Mais
dans la crainte de ce qui s’est passé en
Tunisie, « beaucoup d’estivants se
sont orientés vers le Maroc. Il faut
dire que le prix du voyage pour le
Maroc est plus important et alourdit le
budget des vacances n
K. L.
Bimensuel de l’économie et de la finance
Dossier
saison estivale, les hôtels et autres
complexes touristiques n’ont eu le
choix que de revoir à la baisse les
tarifs pratiqués, les nouveaux tarifs
sont proposés entre 30 à 50 % moins
chers que les prix réels. Pour sauver la
saison, les hôteliers tunisiens se prêtent aussi à la triche en faisant des
offres alléchantes mais sans que le service suive. Selon le représentant de
l’agence de voyages Tikdjda , ces
offres de réductions devraient être
bien analysées et étudiées, « car elles
peuvent cacher bien des surprises », il
cite une offre de réduction de 50% de
la part d’une chaîne El Mouradi, à
Sousse mais dans un hôtel situé loin de
la ville, peu fréquenté avec la condition de paiement total du séjour à
l’avance et non remboursable. Pour les
autres, il s’agit d’offres promotionnelles justes, pour couvrir les frais
engendrées par la situation, lesquelles
offres se situent selon notre interlocuteur entre 20 et 30%. L’impact de la
situation en Tunisie est aussi ressenti
du côté algérien. Les agences de
voyage qui ont fait de cette destination
une activité permanente, sont
confrontés depuis aux annulations ou,
du moins au manque d’intérêt pour
raison sécuritaire. Celles-là, aussi, ont
adopté la même démarche en procédant à la réduction des tarifs pratiqués
pour appâter les touristes intéressés
par un séjour en Tunisie. La gérante de
l’agence Bled Voyage confirme que
les réductions consenties ont stimulé
la demande en général d’ailleurs,
«après quelques annulations de séjour,
juste après l’attentat à Sousse notamment par des familles, les réservations
commencent à reprendre les derniers
jours de Ramadan, notamment après
les réductions des offres » nous a-telle expliqué.
DOSSIER
L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015
43
Dossier
L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015
Les offres promotionnelles pour Istanbul fleurissent
Une mégalopole
sUr deUx continents
DOSSIER
Istanbul est devenue l’espace d’une
décennie une destination privilégiée
«Bienvenue à Istanbul ! Ana ismi Taha», la trentaine à peine entamée et dans un
arabe académique, celui qui sera notre guide durant dix jours, accrédité par l’office
de tourisme d’Istanbul, s’est présenté devant nous dans le hall de l’hôtel Madison
au cœur de Taksim au lendemain de notre arrivée à Istanbul.
44
Bimensuel de l’économie et de la finance
E
n effet, Istanbul est devenue
l’espace d’une décennie, une
destination privilégiée pour
laquelle les Tours Opérateurs et les
professionnels du tourisme se livrent
une lutte acharnée à coups de promotions en tous genres, de réduction des
prix et d’options de séjours. Nous
concernant, la formule proposée par
un voyagiste d’Alger qui dispose
d’une annexe à Oran est un vol AlgerIstanbul à bord de la compagnie
Turkish Air Lines, le transfert de l’aéroport, l’hébergement avec petitdéjeuner dans un hôtel quatre étoiles
en plein cœur d’Istanbul, à deux pas
de la mythique place «Taksim
Square», haut lieu de la revendication
politique, des visites à la Mosquée
Bleue, les palais de Dolmabahçe (jardins comblés) et Topkapi (palais de la
porte des canons), une croisière sur le
Bosphore et enfin une excursion à l’île
des princes sur la mer de Marmara
avec comme option la visite de l’île de
Burgada à bord d’une calèche tirée par
deux chevaux. Le séjour de neuf nuitées et dix jours est organisé pour la
modique somme de 135 000 dinars par
personne. Ceci dit, les offres promotionnelles pour Istanbul fleurissent à
travers les pages des quotidiens nationaux et celles de certains sites d’information en ligne. Nous citerons à titre
indicatif les offres des agences
Damana Voyages à 125 000 dinars,
Melyna Voyages à 143 000 dinars, ou
encore certaines offres sur Ouedkniss
qui, pour se distinguer, incluent un
séjour à la station balnéaire d’Antalya
à 165 000 dinars.
Une part de rêve sur les bords du
Bosphore
Ceci étant dit, l’engouement des
Algériens pour la Turquie et particulièrement pour Istanbul est, selon de
nombreux observateurs, dû à deux facteurs. Le premier est relatif à la diffusion des séries télé turques notamment
à partir du mois d’avril 2008 ou le
feuilleton « Noor » et ses deux
vedettes emblématiques notamment
Songül Öden (Noor) et Kivanç
Tatlitug (Mouhanad) ont fait exploser
l’audimat de la chaîne MBC4. Les
Algériens ont alors découvert un autre
genre de feuilletons avec leurs héros
de charme, leurs héroïnes libérées et
leurs décors de rêve, notamment avec
«Sanawatte El-Daya3» (les années
d’errance), «El Houlm El Dhaiya3»
(le rêve perdu), et surtout «âchke Elmamnou3», (l’Amour interdit), qui
sont non seulement devenus une véritable addiction pour nos téléspectatrices mais ont, de l’avis de nombreux
connaisseurs, incité les Algériens à
aller découvrir la Turquie, plutôt
vivre une part du rêve stambouliote.
«C’est à partir de l’année 2010
qu’Istanbul est devenue réellement
une destination très prisée par les
Algériens particulièrement pour les
nouveaux mariés impatients de découvrir sur les rives du Bosphore les châteaux et les décors où se déroulent les
tournages des séries télé», nous
confiera Taha, notre guide. L’autre
facteur est relatif au climat d’instabilité qui secoue certaines destinations
privilégiées, des années durant, par les
Algériens à l’instar de la Syrie,
l’Egypte, la Libye ou encore la
Tunisie.
La ville bâtie sur sept collines
Le temps que le reste du groupe, les
Suite en page 46
Le visiteur est, dès le premier coup d’œil
frappé par de somptueux monuments
Bimensuel de l’économie et de la finance
Dossier
Reportage réalisé Saou Boudjemâa
DOSSIER
L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015
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Dossier
DOSSIER
L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015
ments et des édifices remontant à
l'époque byzantine ou ottomane qui
jeunes célibataires logés au Crystal jalonnent la ville. Au hasard de ses
Hôtel, à quelques mètres de l’Hôtel déambulations, le touriste se retrouve
Madison, nous rejoigne, Taha, formé embarqué dans un bouillonnement de
aux Etats Unis d’Amérique, aux subti- contrastes tantôt en face d’une meylités du métier de guide touristique, hane (taverne) turque traditionnelle,
nous dira fièrement: «Des villes aussi
un peu plus loin face à un
vastes et vivantes qu'Istanbul ne
bar/restaurant raffiné,
manquent pas, mais
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archéolocino). Pour Taha,
giques, mais son
c’est ce melting-pot qui a
attrait ne saurait se
déterminé le choix d'Istanbul comme
résumer à ses monucapitale européenne de la Culture en
ments, car son passé glorieux demeure 2010. Dans l’autocar qui nous conduitrès présent dans l'imaginaire collectif sait sur les rives du Bosphore pour une
et les aspirations de la ville.» En effet, virée d’une heure environ à bord d’un
le visiteur est, dès le premier coup ferry, Taha nous fera un cours d’hisd’œil, frappé par de somptueux monu- toire : «Istanbul a une longue et riche
Suite de la page 45
Le grand bazar avec ses 5 000 boutiques est l’un
des plus grands marchés couverts du monde
46
histoire. Elle fut fondée, il y a 2 600
ans. C’est en l’an 650 avant J.C, que le
roi grec Byzas décida de fonder une
colonie à l'embouchure du Bosphore.
Sa position lui offre de facto le statut
de véritable trait d'union entre
l’Europe et l’Asie. Cette position
géostratégique lui a, de tout temps,
assuré un important développement
économique. Elle fut le centre de
l’empire byzantin puis ottoman. Le
musée de Sainte-Sophie, la mosquée
bleue, le palais de Topkapi, la mosquée de Suleyman sont de véritables
chefs-d’œuvre architecturaux et la
preuve incontestable du rayonnement
de l’ancienne Constantinople.» Et
d’ajouter: «D’ailleurs ses divers
musées, que nous aurons l’occasion de
visiter, regorgent d’œuvres de différentes périodes symboles des arts
turcs.»
Virée sur le Bosphore
C’est à 10 heures 30 mn que notre
autocar arrive sur le Quai Katabas
pour embarquer sur l’un des très nombreux ferries. Une véritable industrie.
C’est un moment magique, quelque
chose d’unique au monde. Découvrir,
en vrai, le détroit du Bosphore, qui
sépare Istanbul en deux et relie la mer
Noire à la mer de Marmara. Un des
symboles emblématiques de la ville.
Deux grands ponts suspendus l’enjambent et un flot incessant de bateaux le
traverse. C’est un détroit de 32 kilomètres de long, relié par deux ponts
suspendus, un paysage unique au
monde, il sépare la ville en deux mais
aussi l’Europe et l’Asie. Dès les premiers mètres de navigations sur le
Bosphore, un splendide panorama de
la ville et des paysages de cartes postales avec de nombreux monuments,
visibles que par bateau, attirent votre
attention, entrent par effraction dans
votre esprit. A l’instar des palaces de
Dolmabahçe et de Beylerbeyi, l’université de Galatasaray et tant
d’autres,… Les regards sont ensuite
accrochés par les 620 yalis stambouliotes (grandes demeures en bois
datant de l’Empire ottoman) alignés
l’une à côté de l’autre comme les
perles d’un chapelet. Taha, notre guide
tout en sirotant un thé rouge, nous
confiera que certains jours, on peut
même y voir des dauphins.
Bimensuel de l’économie et de la finance
A la découverte des saveurs
d’antan !
Le grand bazar avec ses 60 rues, 5
000 boutiques et 2 600 employés est
l’un des plus grands marchés couverts
du monde. Il attire jusqu’à 500 000
personnes par jour. Le grand bazar est
une véritable caverne d’Ali Baba, on
y trouve absolument tout, mais il est
surtout connu pour ses bijoux, ses
céramiques peintes à la main,
les tapis, des magasins d’antiquités et
le cuir. Le Souk misr (Mısır Çarşısı),
dit le « bazar égyptien », est incontestablement le royaume des épices
venus d’orient. Situé dans le quartier
d'Eminönü à Istanbul, il est après
le grand bazar, le deuxième marché
couvert de la ville. Le touriste est vite
alpagué par une multitude de senteurs
et de couleur. Des étals à perte de vue
de Halwat Turc,… Istanbul est aussi,
pour les initiés, la place Taksim et les
flâneries de fin d’après-midi sur la rue
Istiklâl et son vieux tramway rouge,
ou encore l’avenue de Bagdat connue
pour être les Champs-Élysées stambouliotes. Elle est située sur la rive
asiatique de la ville, fait 14 km de
long et est parallèle à la mer de
Marmara. La partie la plus intéressante pour faire du shopping et flâner
est celle des 6 kms situés entre
Bostançi et Kiziltroprak.
Les incontournables visites,…
Le palais de Topkapi (en turc :
Topkapi Sarayi) date de 1465 à 1853,
la résidence urbaine, principale et
officielle, du sultan ottoman. Le
palais est construit sur l’emplacement
de l’acropole de l’antique Byzance. Il anciens édifices religieux et cosmopodomine la Corne d'Or, le Bosphore et litisme merveilleusement sauvegardé.
la mer de Marmara. Il s'étend sur Nous embarquons, cette fois sans
700 000 m² (70 ha) et est entouré de
notre guide Taha, à
cinq kilomètres de remparts. En
Kabatas, sur la rive
1853,
le
sultan
occidentale de la ville.
Abdlülmecid
Au bout d’une heure
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terminer. Le palais
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voir. À 20 km
construit entre 1842
au sud-est d’Istanbul, les
et 1853, sous le règne
îles constituent un havre de paix
du sultan Abdlülmecid
et de quiétude, hors du temps. Les
Ier, et son édification coûta cinq mil- voitures y sont prohibées, seules les
lions de livres-or ottomanes, soit calèches et les bicyclettes y sont autol'équivalent de 35 tonnes d'or, dont risées.
quatorze tonnes furent utilisées sous
Dès l’accostage de notre ferry sur
forme de feuilles d'or pour décorer les l’île de Burgada, nous nous dirigeons
plafonds du palais. Le musée de vers les calèches pour une virée de 1,5
Sainte-Sophie, la mosquée bleue sont kilomètre à travers l’unique route de
autant de lieux à visiter à tout prix l’ile. Le paysage est à couper le
mais que l’espace de ce reportage ne souffle. L’île invite à la détente et à
permet pas aussi de décrire dans le l’oisiveté. Ceci étant dit, et de l’avis
détail.
de nombreux touristes, un seul voyage
ne suffit absolument pas à faire le tour
Les îles des Princes, voyage dans
d’Istanbul et s’imprégner de toutes les
le passé
subtilités d’une ville chargée d’une
Situé au large d’Istanbul, l’archipel histoire vieille de 2 600 ans.
des Princes est un lieu incontournable
Avant même de la quitter, nomde villégiature favori de l’élite stam- breux parmi nous, rêvent déjà d’y
bouliote. Il offre une échappée belle retourner n
entre vieilles demeures bourgeoises,
S. B.
Bimensuel de l’économie et de la finance
Dossier
Istanbul est bâtie sur sept collines et regorge
d’une multitude de sites archéologiques
DOSSIER
L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015
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Dossier
L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015
Tourisme international
Un apport de poids
poUr les économies
DOSSIER
Du haut de la Tour de Londres aux berges de la Tamise, les touristes du monde
entier, comme s’ils se donnaient un rendez-vous annuel, font de la ville de Londres la
première destination touristique mondiale. Avec quelque 18,82 millions de visiteurs
attendus pour 2015, elle trône sur le podium juste avant Bangkok qui, elle, reçoit
18,24 millions de touristes par an. Paris ferme la marche du top 3 mondial avec 16
millions de touristes. L’Europe garde, certes, sa part de marché mondial mais elle est
de plus en plus concurrencée par de nouvelles destinations plus attractives.
48
Par Mourad Allal
L
es destinations touristiques sont
de plus en plus nombreuses et les
touristes de plus en plus friands
des longues distances. Au cours des
soixante dernières années, le tourisme a
beaucoup fait profiter les économies, il
est même devenu « l’un des plus gros
secteurs économiques et à plus forte
croissance dans le monde », note un rapport de l’organisation mondiale du tourisme. De 25 millions en 1950, le
nombre de touristes dans le monde est
passé à 278 millions en 1980 puis à 528
millions en 1995 avant d’atteindre le 1
milliard 87 millions en 2013. Les prévisions donnent une hausse de 3,3 % par
an entre 2010 et 2030, ce qui devrait
porter le nombre de touristes à 1,8 milliard d’arrivées d’ici 2030, d’après
l’étude prospective à long terme de
l’OMT. Entre 2010 et 2030, les arrivées
dans les destinations émergentes seront
importantes de plus 4,4 % par an et
devraient augmenter deux fois plus vite
que dans les économies avancées qui
garderont une évolution de 2,2 % par an.
La part de marché des économies émergentes est passée de 30 % en 1980 à 47
% en 2013 et devrait atteindre 57 % d’ici
2030, ce qui correspondrait à plus d’1
milliard d’arrivées de touristes internationaux.
L’Asie séduit
La barre du milliard a été franchie en
2012, sous l’effet de l’offensive asiatique. La plus forte croissance des arrivées a été enregistrée par l’AsiePacifique 6 %, devançant l’Europe et
l’Afrique qui ont toutes deux enregistré
5 % de croissance. Cette région du
monde a reçu 248 millions de touristes
internationaux en 2013, soit 15 millions
de plus qu’en 2012, engendrant 359 milliards de dollars, soit 30 milliards de plus
qu’en 2012. L’Asie du Sud-Est a été, de
nouveau, en 2013, la sous-région à plus
forte croissance, que ce soit à l’échelle
de la région ou dans le monde. Les arrivées de touristes internationaux ont augmenté de 11 % sous l’effet d’une
demande intra régionale soutenue. La
Thaïlande a affiché une croissance
élevée de plus 19 % en recevant 27 millions de touristes, soit 4 millions de plus
qu’en 2012. Ont émergé dans la foulée
des destinations inconnues comme le
Myanmar qui, en 2013, a affiché une
croissance « exceptionnelle » de l’ordre
de 52 %, il est suivi de près par le TimorLeste avec 42 % et le Cambodge qui a
fait un plus de 18 %. Le Viet Nam ressurgit avec 11 %, les Philippines 10 % et
l’Indonésie 9 %. Aucune sous-région
asiatique n’a été ignorée par le flux des
touristes puisque même les pays les
moins connus ont fait du chiffre d’affaires grâce au flux touristique. Dans
l’Asie du Sud, la croissance a été de 6 %
et a aussi affiché une croissance solide
l’an dernier, sachant que le Sri Lanka a
reçu 27 % de touristes supplémentaires
et les Maldives 17 %. La plus grosse destination de la sous-région a été l’Inde qui
a reçu 7 millions d’arrivées affichant une
croissance de 4%. Un peu plus au NordEst asiatique, le Japon a été visité par
plus de 24 % de touristes supplémentaires et a franchi la barre de 10 millions
d’arrivées tout juste devant Taiwan qui,
elle, a reçu 10 % de plus de touristes. La
Chine, première destination de la région,
a connu, quant à elle, une baisse de 4 %
des arrivées par rapport à 2012.
873 milliards d’euros
engrangés en 2013
Le tourisme s’impose comme une
activité à forte valeur ajoutée. Une baie,
une plage déserte ou un monument
Bimensuel de l’économie et de la finance
368 milliards d’euros. Les destinations
de l’Asie-Pacifique ont enregistré 31 %
des recettes mondiales engrangeant 30
milliards de dollars de recettes supplémentaires, ce qui donne un total de 359
milliards de dollars, soit 270 milliards
d’euros. Alors qu’au Moyen-Orient, les
recettes sont estimées à 47 milliards de
dollars. L’Afrique qui montre des signes
d’attractivité, a tout de même engrangé
34 milliards de dollars. Le tourisme
constitue incontestablement une source
de revenus non négligeable, il est, pour
beaucoup de pays, une source vitale de
recettes en devises. Le secteur du tourisme participe en amont et en aval à la
création d’emplois et ouvre des perspec-
tives non négligeables au développement
d’autres secteurs dont l’industrie et les
services, des secteurs connus pour leurs
apports en plus value. Le rapport de l’organisation mondiale du tourisme met par
ailleurs l’accent sur l’apport du tourisme
dans les recettes d’exportation notamment au titre des services de transport
international de voyageurs. La valeur des
exportations au titre de ces services en
2013 est estimée à 218 milliards de dollars, ce qui porte le total des recettes
d’exportation du tourisme à 1.400 milliards de dollars soit, 1.000 milliards
d’euros, équivalent à 3,8 milliards de
dollars ou, 2,8 milliards d’euros par jour
en moyenne n
M. A.
Top 10 des villes
les plus touristiques pour 2015
w Londres : 18,82 millions de visiteurs
w Bangkok : 18,24 millions
w Paris : 16,06 millions
w Dubai : 14, 26 millions
w Istanbul : 12, 56 millions
w New York : 12, 27 millions
w Singapour : 11,88 millions
w Kuala Lumpur : 11,12 millions
w Séoul : 10,35 millions
w Hong Kong : 8,66 millions
Source : MasterCard Global Destination Cities n
Londres figure parmi les villes les plus visitées
Bimensuel de l’économie et de la finance
DOSSIER
ancien deviennent des atouts économiques pouvant faire rentrer de l’argent
et, à moindre frais. Le constat fait par
l’organisation mondiale du tourisme
donne une augmentation des recettes
proportionnelles à celle des arrivées, en
2013, les recettes du tourisme international et toutes destinations confondues
ont augmenté de 5 % en valeur réelle
pour atteindre 1.159 milliards de dollars,
soit 873 milliards d’euros. La Chine dont
la baisse des arrivées était de 4% s’est
distinguée par sa position de premier
marché émetteur de tourisme dans le
monde. Ses dépenses de tourisme international se sont élevées à 129 milliards
de dollars. Les États-Unis d’Amérique
sont classés premiers en termes recettes,
avec 140 milliards de dollars, et seconds
en termes d’arrivées, avec 70 millions de
touristes. L’Espagne reste, du point de
vue des recettes, deuxième dans le
monde et première en Europe avec 60
milliards de dollars. La Chine a tout de
même enregistré 52 milliards de dollars
de recettes et se place à la 4ème place.
Elle est suivie par l’Italie qui a fait une
recette de 44 milliards de dollars. La
Turquie, bien qu’elle se présente comme
destination en vogue notamment chez les
touristes musulmans, a été classée à la
6ème place et 12ème en termes de
recettes générées. C’est l’Europe, qui
concentre 42 % de toutes les recettes du
tourisme international, affichant la plus
forte croissance en 2013. Les recettes ont
été en hausse de 35 milliards de dollars,
atteignant 489 milliards de dollars, soit
Dossier
L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015
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L’éco n°117 / du 1er au 31 août 2015
Suite au dernier attentat
Les Béjaouis sont partagés
sur Le produit tunisie
Par Salim Aït-Sadi
DOSSIER
N
50
oureddine, Chirurgien-dentiste, a
décidé de passer ses vacances en
Tunisie. Il s’y rendra en famille et
par route. Avec sa femme et ses trois
enfants, Noureddine a l’habitude de passer
ses vacances dans ce pays, il ne veut pas
déroger à la règle : «C’est un pays du tourisme, ils savent y faire. Je prends le risque
car, au fond de moi-même, je suis convaincu
qu’il ne se passera rien. J’aurais souhaité que
mon ami, Rachid, et sa famille soient avec
nous. C’est tout de même plus rassurant
quand on est deux familles dans deux véhicules à faire le voyage ensemble», regrettera-t-il. Rachid fait partie des Béjaouis
craintifs qui n’iront pas passer leurs
vacances en Tunisie cet été en raison du dernier attentat. «On en a parlé, ma femme et
moi ainsi que les enfants. On a décidé d’y
renoncer après les derniers événements. On
a décidé de louer un appartement ou un
studio au bord de la plage pour une quinzaine de jours. Le reste du temps, on ira en
voiture, les week-ends essentiellement, car
ma femme travaille.» Djamel est aussi un
habitué des plages tunisiennes. Mais avec le
dernier attentat, il dit ne pas vouloir prendre
de risque inutile bien qu’intérieurement, il
voudrait soutenir les Tunisiens pour ne pas à
avoir subir ce que les Algériens ont subi
seuls durant la décennie noire. Pour lui,
Béjaïa dispose de plus de 100 kilomètres de
côtes, il ira avec sa femme et ses quatre
enfants à l’est, à l’ouest, il louera s’il le faut
mais «pas question de s’aventurer en
Tunisie. «Je suis désolé pour nos amis tunisiens, mais ils doivent se débrouiller sans
moi». Hassen n’est pas de cet avis. Il compte
aller avec sa femme et ses deux enfants en
Tunisie pour au moins une dizaine de jours.
Et par route aussi. Il y aura sans doute, soulignera-t-il, moins de monde sur la route.
«Egoïstement, je dirais tant mieux car on
évitera les chauffards qui rendent la conduite
particulièrement dangereuse. Il y aura certainement moins de monde dans les hôtels, les
hôtels classés s’entend. On espère seulement
Une partie des Béjaouis a renoncé
passer leurs vacances en Tunisie
Avec le dernier acte terroriste, survenu en Tunisie, une partie
des Béjaouis a renoncé à y passer leurs vacances.
Conséquences : les réservations des cabanons et appartements
sur les côtes est et ouest de Béjaïa ont explosé en dépit des
tarifs excessifs, de l’aveu même de certains agents immobiliers.
Mais une autre partie a décidé de tenter le coup bien que, par
définition, le touriste est craintif.
que les tarifs vont baisser.» Pour Nabil, il n’y
a aucun doute, les prix vont baisser et il y
aura beaucoup d’Algériens qui feront le
déplacement, mais lui ne s’aventurera pas en
Tunisie. «J’ai loué un cabanon à Laach Lvaz,
(un coin paradisiaque, situé entre Boulimat
et Saket, Ndlr) bien que le loyer soit exorbitant. Que voulez-vous, le dernier attentat
m’a fait flipper. C’est le prix à payer. Quand
la situation redeviendra normale, on ira à
nouveau en Tunisie surtout si les tarifs sont
aussi élevés que maintenant.» Toufik, un
agent immobilier a confirmé qu’il a reçu
beaucoup d’appels pour réserver entre la
dernière semaine de juillet et la première
semaine de septembre. Si certains sont des
clients habituels de son agence immobilière,
beaucoup sont nouveaux. Il est convaincu
qu’il s’agit de familles qui avaient l’habitude
de passer leurs vacances en Tunisie. Il en a
discuté avec ses confrères, - les agents
immobiliers travaillent en réseaux car parfois ils y a des clients mais il n’y a pas
d’offres ou l’offre disponible ne convient pas
d’où le recours aux confrères - il s’agit de
nouveaux clients. Ils ne sont pas sur leurs
répertoires. «Et comme on a eu trois ou
quatre saisons estivales, amputées d’un bon
mois de Ramadhan, on ne peut pas être tout
à fait être affirmatifs», ajoutera Abdenour,
Directeur d’une agence immobilière, qui a
pignon sur rue. «On ne peut pas dire qu’il
s’agit de clients qui ont renoncé à leurs
vacances tunisiennes.» n
S. A. S.
Bimensuel de l’économie et de la finance