Maladie et quête de sens,Anorexie

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Maladie et quête de sens,Anorexie
Maladie et quête de sens
4h du matin, je souffre. Le jour se lève doucement et je sais
que la vie va reprendre. J’entends déjà les oiseaux
gazouiller… Ces moments où tu te retrouves seule avec toimême. Frustrée (la colère reste au placard) : la maladie, tu
pensais avoir assez donné.
J’ai assisté à un événement INREES : « Guérir… ». Je découvre
Guy Corneau que je n’ai pas encore lu (c’est prévu maintenant
!) et j’ai beaucoup aimé la puissance de son message ainsi que
ses traits d’humour, l’accent québécois ne gâche rien… Je me
suis retrouvée à différents moments et dans certaines de ses
anecdotes. Je ne parle pas que du fait de devenir « experte »
sur des sujets dont il y a quelques mois je me moquais
éperdument et je vivais très bien sans d’ailleurs !
A la pause j’ai eu l’immense joie d’échanger quelques mots
avec Thierry Janssen. J’avais pensé à emmener « La maladie at-elle un sens ? » Je tiens beaucoup à ce livre qui m’a
beaucoup aidée. Il m’a fait me poser une question toute bête :
Et si je donnais un sens à mes TCA ? S’en sont suivies pas mal
d’étapes, de prises de conscience, un besoin de transmettre,
le témoignage, la création de mon association… Mais peu
importe, Bonté et Bienveillance, voilà ce que je retiens de
cette première rencontre avec le chirurgien auteur.
Ecouter Thierry Janssen parler de médecine, de psychologie et
de spiritualité m’a transportée de joie. Pour une personne qui
côtoie la maladie depuis près de 20 ans cela fait un bien fou
d’entendre parler de médecine intégrative.
« Tous les chemins mènent à Rome. Le principal est de prendre
un chemin«
T.Janssen au sujet des thérapies non conventionnelles
Je soutiens de plus belle le projet Prévenir & Guérir (lire
l’article), « un corps, un esprit, une âme », ce n’est pas
juste une lubie que j’ai eu pour donner un slogan à
SabrinaTCA92.
Tous les chemins mènent à Rome monsieur Janssen ? Il n’y a pas
de traitement « miracle » ou de voie royale à suivre pour se
soigner ? C’est ok, je suis mon traitement et je me sens bien
avec la pratique de la Pleine Conscience (cette réponse lui
plairait étant donné qu’il ne se prononce pas face à des
demandes de patients un peu perdus dans toutes les thérapies
possibles).
C’est long, couteux… Bienvenue dans le monde de la santé
naturelle et efficace Sabrina ! Hormis m’empêcher de dormir
pendant 20h, je n’avais gagné aux urgences que de la
compassion (c’est déjà pas mal) et surtout un « rentrez chez
vous, prenez un anxio, vous n’avez rien de grave ». D’accord,
j’accueille. Mais « accueillir » quand on souffre beaucoup
peut amener à en vouloir à la Terre entière avant de se
rappeler que le reste de l’humanité n’y est pour rien dans vos
douleurs. Quoi que. Car si l’on tient compte de la dimension
psychologique de beaucoup de pathologies… Mais j’ai déjà
évoqué tout cela et on va finir par penser que la fonction de
mes billets est de régler mes comptes (je suis toujours en
mode « je raisonne fonction » ).
L’inquiétude pour moi vient plutôt du fait de la possibilité
de perdre cette foi-confiance en la vie. J’y crois moyen, je
n’ai pas choisi de rester pour finalement perdre et l’espoir
et la foi. La médecine dont il fut question lors de la
rencontre est le meilleur chemin à emprunter lorsqu’on a une
maladie sur laquelle les petites pilules classiques ont peu ou
pas d’effet.
J’accueille, je découvre, j’écoute mon corps me parler, je
rencontre des anges, je gagne en expériences, en connaissances
(l’intestin est un organe extraordinaire !)
Je n’ai pas pris la direction Rome mais Lecce en Italie où
j’ai pris part à la manifestation italienne de sensibilisation
et d’information sur les TCA et l’obésité « Pe(n)sa
differente » à laquelle SabrinaTCA92 s’est associée cette
année.
Penser différemment… Et virer un peu cet Ego qui nous
enquiquine tous aussi (bien vu monsieur Janssen le coup de
l’Ego que l’on vire par la porte et qui revient par la fenêtre
)
J’ai donné un sens à mes TCA, j’en témoigne dans L’âme en
éveil. C’est curieux de voir que les choses auxquelles je me
trouve confrontées (positives comme négatives) donnent sens à
mes écrits. Ce fameux désir de transmission qui n’est pas près
de me quitter. De créer aussi (je m’interroge beaucoup sur la
fonction du processus créatif ces derniers temps
C’est curieux de partir explorer des sujets inexplorés. Et de
vivre des moments de plénitude où le corps et l’esprit passe
en arrière-plan : reste le « je suis là », vivante, ici et
maintenant. C’est curieux de découvrir un nouveau « moi ».
« Tout coule de source, d’un article à son suivant, je vois
ton nouveau moi s’affirmer il va t’amener vers ce nouveau toi,
celui que tu as toujours voulu être, il s’exprime et vit
pleinement.
C’est la déstabilisation totale des symptômes, le nouveau moi
prend le dessus et nous porte vers un meilleur où tout devient
possible…
Qu’elle devient belle cette réalité quand on sait mieux porter
son regard, qu’il est beau le message et il est tout à ton
honneur. « Pour ce que tu es et ce que tu fais », c’est un bel
hommage qui t’ai rendu parce que tu es toi-même en train de
rendre hommage aux bienfaits du processus de soin et du
travail sur soi. Regarde comme elles nous portent loin ces
clés qu’on a transmises, leurs valeurs font nos fondations,
nos propres valeurs.
Ces clés sont des clés à vie qu’on doit faire vivre pour
continuer à aller vers le meilleur pour soi, c’est notre
hommage à nous, un hommage en toute humilité et en toute
« authenticité »
». (Pasimportant sur mon blog)
Tant que je reste curieuse, c’est que je vais bien…
Donner un sens à ce qui nous arrive (maladie ou autre) c’est,
il me semble, se dire « ok, il m’arrive cela. Et maintenant,
j’en fais quoi ? » Et se mettre en marche. Le premier pas
restant le plus important de tous.
« Il faut avoir l’attitude combattante ! »
Guy Corneau
En écrivant sur ce thème j’ai pensé que ce billet serait plein
d’aigreur ou que la colère referait surface. En le relisant,
j’y vois beaucoup de Joie(s) (la Joie est un outil de
prévention rappelle Guy Corneau). Rome ? Lecce ? Le chemin de
la sagesse ?
Je suis peut-être sur la voie de la sagesse comme me l’a dit
mon médecin traitant mais changer (en mieux) prend du temps
(je me comprends et je sais que quelques anges médecins
auxquels je pense aussi). En attendant « alors j’entends,
j’entends, j’entends la voix des sages » . Appel à déposer les
armes…
Sabrina
Ps : en progrès car je me suis rendormie avant de songer à la
publication. Fut un temps je râlais après l’inspiration
frappant a pas d’heure (mon processus de création apprend la
patience donc).
Source : blog psychologies.com.
Anorexie: on peut s'en sortir
!
par Isabelle Gonse.
L’Institut mutualiste Montsouris de Paris a organisé récemment
une table ronde publique sur les troubles du comportement
alimentaire, en partenariat avec Top Santé. Aujourd’hui, seule
une personne sur dix qui consulte pour anorexie est
hospitalisée. Et beaucoup guérissent !
Face aux troubles du comportement alimentaire, les proches se
sentent souvent démunis. Pourtant, on les prend mieux en
charge, avec moins d’hospitalisation. Et beaucoup guérissent.
C’est le plus souvent entre 14 et 17 ans que l’anorexie
mentale démarre, mais elle peut aussi survenir dès l’âge de 8
ans, ou plus tard, chez l’adulte. Dans neuf cas sur dix, ce
sont des jeunes filles ou des femmes qui souffrent d’anorexie.
Mais sur les 20 % des jeunes filles qui font un régime à un
moment de leur vie, seulement 1 % deviennent anorexiques.
Les signes qui doivent alerter : restriction, évitement de
certains aliments, perte de poids supérieure à 15 %,
augmentation excessive des activités sportives, arrêt des
règles, hantise de grossir… Certaines personnalités sont plus
à risque : une personnalité anxieuse et perfectionniste, une
faible estime de soi, des stress liés à l’environnement, une
prédisposition génétique et
biologiques sont possibles.
peut-être
des
anomalies
Les enfants aussi peuvent souffrir d’anorexie. Ils se
plaignent de maux de tête, de nausées, de douleurs au ventre,
ils mangent et boivent peu, les jeunes filles ont peur d’avoir
des seins et de grandir… Ce sont souvent des personnalités
rigides et perfectionnistes. « Chez certains, le rapport à la
nourriture a toujours été complexe. Chez d’autres, les
troubles démarrent brutalement, ce sont les cas les plus
graves. Il faut s’occuper du corps, prévenir le retard de
croissance et les carences, et prendre en charge leur
angoisse », indique le Dr Catherine Doyen, pédopsychiatre à
l’hôpital St Anne, à Paris.
Agir au plus vite
La Haute Autorité de santé (HAS) insiste sur l’importance
du dépistage précoce. On conseille un suivi par un médecin
généraliste ou un pédiatre pour s’occuper des problèmes
physiques et coordonner les soins, et par un psychiatre, un
pédopsychiatre ou un psychothérapeute pour le versant
psychologique. Si possible aussi par un nutritionniste. Les
soins doivent être poursuivis au moins un an après une
amélioration significative.
« La phase anorexique dure en moyenne un an et demi à trois
ans, mais elle peut se prolonger jusqu’à cinq ans et plus. À
l’issue d’un parcours souvent difficile, la moitié des
adolescents soignés pour anorexie guérissent et un tiers est
amélioré », précise le Dr Nathalie Godart, psychiatre au sein
du service de psychiatrie de l’adolescent et du jeune adulte à
l’Institut Mutualiste Montsouris, à Paris (IMM).
Restaurer le poids et traiter la
souffrance psychologique
Ces objectifs de soins sont indispensables pour retrouver une
vie relationnelle et sociale qui a souvent disparu. C’est
seulement en cas d’urgence vitale (maigreur extrême, risque
suicidaire) ou d’échec des soins qu’une hospitalisation est
envisagée. « Les adolescents restent en moyenne quatre mois à
l’hôpital. Au début, les contacts avec l’extérieur et leurs
parents sont limités, ce qui permet à chacun de souffler »,
explique le Dr Nathalie Godart.
En dehors de ces cas graves, l’hospitalisation de jour donne
d’aussi bons résultats. L’adolescent vient une ou plusieurs
fois par semaine pour un rendez-vous avec un psychiatre, une
psychothérapie ou d’autres activités. Il peut aussi être suivi
par des praticiens en cabinet privé. Un traitement
médicamenteux peut être nécessaire de façon transitoire pour
soulager l’anxiété, la dépression ou les troubles du sommeil.
Et dans certains cas, pour compenser des carences alimentaires
(vitamines, oligo-éléments, phosphore…).
« Dans mon service, des patientes adultes très sévèrement
dénutries sont hospitalisées. La plupart ont entre 20 et 30
ans, mais nous prenons parfois en charge des femmes de 40 ans
et plus qui guérissent après vingt ans d’anorexie, explique Pr
Jean-Claude Melchior, nutritionniste et infectiologue à
l’hôpital Raymond Poincaré, à Garches. Nous avons même eu une
patiente de 72 ans qui a réussi à remonter la pente ! Il est
souvent très utile d’associer les parents, les frères et sœurs
et les proches à la prise en charge. Si nous parvenons à
donner envie aux malades de se soigner, il y a toujours pour
eux un moyen de s’en sortir. »
Une psychothérapie individuelle est
nécessaire
Pierre angulaire du traitement, la psychothérapie permet de
traiter l’anxiété et la dépression qui sont souvent à
l’origine de l’anorexie. Ces adolescentes ont une faible
estime d’elles, elles ont pu vivre des stress précoces
(difficultés autour de la naissance, séparations,
« maltraitances » physique ou psychologique). L’anorexie leur
donne l’impression de reprendre le contrôle sur leur
environnement, mais elles s’y retrouvent vite piégées et ont
besoin d’aide pour en sortir.
« Thérapies analytiques, cognitivo-comportementales (TCC),
mais aussi thérapie familiale, psychodrame consistant à jouer
ce qu’on ne peut pas dire… Nous utilisons ce qui fonctionne,
en traitant la personne dans sa globalité et pas seulement le
symptôme, et en faisant appel à ses ressources internes »,
explique le Pr Maurice Corcos, responsable du service de
psychiatrie de l’adolescent et du jeune adulte à l’IMM.
Une thérapie familiale est souvent
un plus
L’anorexie engendre un stress et des perturbations familiales
importantes. Des études récentes ont montré que la thérapie
familiale apportait un vrai bénéfice, qui semble se maintenir
à 5 ans. « L’adolescente, ses parents et les frères et sœurs
vivant au domicile ont un rendez-vous par mois pendant un an
avec un thérapeute. Les entretiens abordent l’aspect
alimentaire, relationnel, et visent à renforcer les liens
familiaux », explique le Dr Nathalie Godart.
Les
bienfaits
des
approches
corporelles et artistiques
Les jeunes femmes anorexiques ont une vision déformée de leur
corps : elles se trouvent encore trop grosses alors qu’elles
sont d’une maigreur extrême. On leur apprend à accepter et à
aimer leur corps, à travers des activités qui apportent des
sensations de bien-être: danse, massage, relaxation, qi gong…
La créativité est aussi un bon moyen pour exprimer ce que l’on
a du mal à dire avec les mots pour laisser sortir ses émotions
et reprendre confiance en soi. En hôpital de jour ou en
hospitalisation à plein temps, les adolescents pratiquent
diverses activités en petits groupes et en présence d’un
thérapeute : arts plastiques, musique, atelier théâtre….
A ce titre, l’expérience de Camille, 33 ans, est éloquente.
« Tout a démarré alors que je venais d’obtenir mon bac
littéraire avec mention. L’avenir m’angoissait, j’ai commencé
à maigrir pour attirer l’attention et je me suis prise au jeu,
raconte la jeune femme. À la fin de mes études à la fac,
j’étais tombée de 47 kg à 31 kg. Je suis restée enfermée dans
ma bulle pendant plusieurs années, descendant jusqu’à 27 kg,
incapable de travailler. Je dessinais, j’écrivais, j’avais mes
petits rituels… Je n’ai jamais vu de médecin généraliste,
seulement un psychiatre pendant 3 ans qui m’a prescrit des
antidépresseurs pour tenir. »
À 26 ans, Camille rencontre Didier Pleux, psychothérapeute à
Caen. Mais elle cesse de le voir au bout de trois séances.
Quatre ans plus tard, elle recontacte Didier Pleux pour qu’il
écrive la préface de sa BD sur l’anorexie. « Lorsque Camille
est venue me voir, j’en senti que je pourrais utiliser son
projet de livre comme une « carotte » pour la motiver à sortir
de la spirale de l’anorexie, explique le psychothérapeute. À
chaque blocage, par exemple pour reprendre un petit déjeuner,
je lui demandais d’analyser ce qu’elle se racontait dans sa
tête (je vais grossir, me sentir mal), d’en parler et de
l’écrire, et je confrontais ses pensées à la réalité. Entre
les séances espacées de 15 jours, je lui ai proposé un soutien
par mail. »
Dans cette approche qui fait la synthèse entre l’analyse
classique et les TCC, le thérapeute s’engage à fond et
n’hésite pas à bousculer le patient, en s’appuyant sur le
ressort qui motivera chacun à reprendre du poids : être
capable de séduire, d’exercer le métier qui passionne… Au bout
d’un an et demi, Camille a pris 20 kg et ils ont publié
ensemble. Aujourd’hui, elle donne des cours, a retrouvé une
vie sociale et amoureuse. Elle est guérie.
La
remédiation
positive
pour
apprendre à être moins rigide
Les anorexiques ont souvent des personnalités perfectionnistes
et obsessionnelles, ce qui contribue à entretenir leurs
troubles. Une étude est en train d’évaluer l’apport de la
remédiation cognitive. « Lors d’entretiens individuels, à
partir de situations concrètes liées à leurs études, par
exemple (on ne parle pas d’alimentation), on les aide à avoir
une vision d’ensemble plutôt que de se focaliser sur les
détails », explique le Dr Nathalie Godart.
Où trouver un soutien ?
www.anorexieboulimie-afdas.fr Le site de l’association
française pour le développement des approches spécialisées des
troubles du comportement alimentaire (AFDAS-TCA) est utile
pour obtenir l’adresse d’un centre de soins, d’une association
ou d’un réseau de soins. On peut y consulter et télécharger
les recommandations de la Haute Autorité de santé et des
documents d’information. Anorexie boulimie info écoute : 0810
037 037. Des médecins et des psys vous répondent.
www.fna-tca.com Le site de la Fédération nationale des
associations (TCA FNA-TCA). Elle regroupe une vingtaine
d’associations qui s’occupent des troubles du comportement
alimentaire.
www.reseautca-idf.org Le site du réseau des professionnels en
Ile-de-France.
www.imm.fr Le site de l’Institut Mutualiste Montsouris (IMM),
service de psychiatrie de l’adolescent et du jeune adulte.
www.maisondesolenn.fr La Maison de Solenn, à Paris.
Source: Top Santé
Témoignage de Camille, ex-
anorexique : « L’anorexie
n’est pas une fatalité »
Après plusieurs années d’errance dans les TCA et
deux ans d’anorexie, je m’en suis sortie. 8 mois
après avoir décidé de guérir, de me sortir de
cet enfer me voilà enfin libre et plus heureuse
que jamais avec 20 kilos de vie en plus.
8 mois plus tôt j’ai été hospitalisée d’urgence en réanimation
nutrition clinique avec un IMC très bas : anorexie sévère. En
danger vital, sondée dès mon arrivée, contrat et isolement à
la clef. J’ai dû supporter cette sonde nasogastrique – ultime
recours pour me maintenir en vie – j’ai dû réapprendre à
manger, à mâcher, à avaler, à arrêter de vomir… Tout
réapprendre comme un nourrisson. J’ai dû quitter ma famille
aussi dur que ça a pu l’être. J’ai décidé de guérir, de ne
plus me laisser mourir de faim. J’ai décidé d’arrêter de me
détruire. J’ai décidé de vivre et d’arrêter de flirter avec la
mort, cette mort avec qui j’ai flirté trop longtemps ! J’ai dû
accepter ces règles si strictes : fenêtres et wc verrouillés,
hublot sur les portes, visites limitées, téléphone confisqué
et épiée comme si j’étais une tricheuse, une menteuse.
Quelques mois plus tard me voilà sortie et prête à croquer, et
même à dévorer la vie à pleines dents.
Alors OUI la guérison n’a pas été facile (personne n’a dit que
se serait simple et rapide). J’ai pleuré, fait des crises de
nerfs, voulu abandonner, renoncer, accepter la chronicité de
la maladie mais j’ai dit NON. Non à la maladie. Je me suis
battue pour ma vie, mon avenir, mes projets et ceux qui
m’aiment.
Je me suis battue pour ma liberté, j’ai accepté de lâcher
prise, de ne plus laisser des chiffres contrôler ma vie,
d’oublier les calories, la balance, les obsessions … J’ai
accepté les soins : les psy, la sonde, les médicaments…
L’anorexie n’est pas une fatalité. Avec beaucoup de courage,
d’espoir, de persévérance, de patience et de lâcher prise
ainsi que de confiance on peut s’en sortir. Il faut accepter
les mains que l’ont vous tend, accepter les soins, accepter
les changements et commencer à vivre. Il faut foncer et tout
donner pour s’en sortir. On en est toute capables.
Aujourd’hui j’ai pu reprendre le sport, mes études, les
sorties entre amis, je souris et m’amuse à nouveau. Les repas
ne sont plus source d’angoisse. Je ne me fait plus de mal,
j’accepte mon corps de femme et je vais de l’avant…
Alors oui j’ai des séquelles, oui cette longue période je ne
l’oublierais jamais mais plus jamais je ne me détruirai comme
ça à nouveau.
Il ne faut JAMAIS perdre espoir et persévérer jusqu’à la
victoire.
Camille