MMORPG : une aventure dans l`impasse

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MMORPG : une aventure dans l'impasse ?
MMORPG :
une aventure dans l'impasse ?
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008 devait être l'année du
MMORPG. Une demi-douzaine de titres plus ou moins ambitieux sont partis chasser sur les
terres du roi World of Warcraft.
Un an plus tard, la concurrence
ressemble à un champ de ruines tandis que le succès du jeu
de Blizzard est plus insolent
que jamais. Et si le jackpot de
l'aventure en ligne n'était
qu'un mirage ? En écrasant
ce marché, WoW empêchet-il son renouvellement ?
2008, l'heure de la revanche. Venus des quatre coins du royaume, des
aventuriers ont juré de mettre à bas
la bête immonde. Leurs noms : Age of
Conan, Warhammer Online ou Tabula
Rasa. Leur objectif : arracher des griffes du dragon une partie de son trésor,
à savoir sa dizaine de millions d'abonnés à 13 euros par mois... soit la plus
juteuse entourloupe de l'histoire des
jeux vidéo. Un an plus tard, le bilan est
lourd. Si Warhammer Online s'en tire
convenablement avec 300 000 abonnés, Age of Conan végète tandis que
Tabula Rasa, pourtant créé par Richard
« Ultima Online » Garriott, a rejoint le
cimetière des MMO (voir notre article suivant). Le roi WoW est venu luimême porter l'estocade en novembre,
avec son extension Wrath of the Lich
King. Celle-ci s'est vendue au chiffre
record de 2,8 millions d'exemplaires
en 24 heures. Une façon de siffler la fin
de la récréation et de rappeler une fois
pour toutes qui est le boss. Pendant
que ses rivaux stagnent ou ferment
boutique, WoW continue de progresser. Aux dernières nouvelles, il vise les
12 millions d'abonnés pour 2009.
Le retour du roi
S'il reste le maître incontesté du
marché, il le doit autant aux erreurs
de ses concurrents qu'à ses qualités
propres. Le sujet a été débattu sans
fin sur tous les forums de la galaxie :
Blizzard a tout simplement trouvé la
formule de la potion magique. Son jeu
allie une réalisation de qualité, un gameplay accessible de 7 à 77 ans et des
graphismes mignons (simplets ?) mais
à portée de toutes les machines. Voilà
un jeu qui satisfait aussi bien les casual
que le hardcore gamers. L'aventurier
du dimanche s'amusera à découvrir
les immenses étendues d'Azeroth et
à accomplir quelques quêtes seul ou
avec des amis. Quant au fanatique, il
pourra arpenter les donjons de haut
niveau pendant des nuits entières avec
sa guilde, ou il affrontera ses rivaux sur
le sable de l'arène. La société californienne a surtout su profiter de son rôle
de précurseur dans le MMORPG grand
public (et pour cause, puisque c'est un
Warhammer Online
World of Warcraft
genre qu'elle a quasiment créé). Car il
s'est produit un phénomène déconcertant : alors que d'habitude la popularité
d'un jeu décline inexorablement avec le
temps, l'utilisation d'Internet fait figure
pour Blizzard de véritable fontaine de
jouvence. Sorti depuis quatre ans, des
mises à jour gratuites et deux extensions (The Burning Crusade en 2007 et
Wrath of the Lich King en 2008) ont progressivement effacé les bugs, affiné le
gameplay et ajouté en continu de nouvelles régions, de nouveaux donjons,
voire des continents entiers. Résultat,
WoW dispose aujourd'hui d'un contenu
phénoménal et proprement inégalable.
Un véritable drame pour ses rivaux : ils
se retrouvent dès leur sortie en concurrence avec un produit qui a quatre années d'améliorations derrière lui !
Publié en mai 2008, Age of Conan
reposait sur un moteur graphique bien
supérieur... mais il était plombé par les
bugs et un contenu haut niveau presque inexistant. Impossible de satisfaire
les gamers dans ces conditions. La plupart ont testé le jeu pendant quelques
semaines puis sont retournés retrouver
leurs amis sur WoW, un jeu qui leur offrait immédiatement ce qu'AoC pourra
peut-être atteindre dans quelques années... s'il existe encore. Début novembre, Mike Morhaine (patron de Blizzard)
pouvait claironner : « À ce jour, 68 % des
joueurs ayant choisi Age of Conan comme raison de leur annulation d'abonnement et 46 % de ceux ayant indiqué
Warhammer Online ont réactivé leurs
comptes World of Warcraft ». Merci aux
concurrents d'avoir essayé.