« Dans le cadre de l`élection présidentielle, la FNUJA a un rôle à
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« Dans le cadre de l`élection présidentielle, la FNUJA a un rôle à
1302 INFORMATIONS PROFESSIONNELLES AVOCATS 1302 « Dans le cadre de l’élection présidentielle, la FNUJA a un rôle à jouer en portant ses idées au-delà des frontières de la profession d’avocat » 3 questions à Émilie Chandler, présidente de la FNUJA Le 14 novembre dernier la première édition des « Regards croisés sur la Justice » organisé par la FNUJA a permis de débattre lors de deux tables rondes sur les thèmes de l’encellulement individuel (V. not. JCP G 2016, act. 1242), de la prison mais aussi du statut de la victime. À cette occasion, plusieurs candidats déclarés à l’élection présidentielle ont présenté leurs propositions en matière de justice. Ces débats permettront d’alimenter un Livre blanc préparé par les jeunes avocats qui sera adressé à l’ensemble des candidats à l’élection présidentielle de 2017, et sera publié par LexisNexis. La FNUJA prévoit, à l’occasion des présidentielles, de sortir un livre blanc sur les propositions en matière de justice des candidats déclarés. De quelle façon allez-vous mettre en oeuvre ce projet ? La FNUJA dispose d’une large doctrine portant sur les sujets touchant à l’exercice professionnel du jeune avocat (collaborateur, installé, associé) mais visant également l’intérêt la profession toute entière (formation initiale et continue, gouvernance de la profession, régime de retraite, négociation au sein des branches professionnelles…), sur le territoire national. Au-delà de ce périmètre, les Jeunes avocats mènent une réflexion permanente sur les libertés fondamentales et la Justice, cette dernière devant permettre l’égal accès des citoyens au droit. Cette doctrine est le ciment de notre fédération. En 2017, nous aurons à élire notre prochain Président de la République. Celui qui devra gérer une Europe aux nouveaux contours, une économie à bout de souffle, un climat social tendu et une jeunesse qui doute d’un avenir meilleur. La tâche qui sera la sienne s’annonce particulièrement complexe. Dans ce contexte difficile, les propositions des Jeunes avocats devront être entendues. C’est pour cette raison que la FNUJA a décidé de mener une première série de réflexions autour de deux tables rondes Page 2248 portant sur l’encellulement individuel et la prison de manière plus générale mais également autour du statut de la victime lors de la première édition des Regards croisés sur la Justice qui se sont tenus le 14 novembre dernier. Dans le cadre de l’élection présidentielle, la FNUJA a un rôle à jouer en portant ses idées audelà des frontières de la profession d’avocat. Une commission de travail regroupant des jeunes avocats sera très prochainement constituée avec pour objectif l’élaboration, sur la base de la doctrine de notre fédération, de propositions nouvelles, concrètes et innovantes pour la profession d’avocat et pour la Justice. Les échanges qui se sont tenus lors de la première édition des Regards croisés sur la Justice et au cours desquels les candidats à l’élection présidentielle sont venus nous présenter leur programme Justice constitueront une matière première à notre réflexion. Ces travaux donneront lieu à la publication d’un Livre blanc qui sera adressé à l’ensemble des candidats à l’élection présidentielle de 2017, qu’ils aient participé à nos échanges où qu’ils se soient abstenus de répondre favorablement à l’invitation des Jeunes avocats. Lors de votre élection à la tête de la FNUJA en mai dernier, vous déclariez que le « jeune avocat doit être sur tous les fronts ». Quelle mesure phare constituerait pour vous une priorité pour les jeunes avocats ? L’avocat du 21e siècle est à la fois le conseil, le défenseur de son client mais il est aussi un entrepreneur au sein de son cabinet. Il participe à l’économie de notre pays. Trop souvent, les politiques au pouvoir l’ont oublié. L’avocat n’est pas le simple porte-parole éloquent ou le stratège averti. Il occupe un rôle social par sa proximité et son écoute auprès des citoyens. Il joue également un rôle sociétal majeur en tant que spécialiste du droit, outil incontournable du développement économique de notre pays Il est le référent naturel et légitime sur tous les sujets juridiques et judiciaires. Le droit est partout et l’avocat doit par conséquent être présent partout où il y a du droit. C’est ce que doivent comprendre les pouvoirs publics afin de proposer des politiques qui permettent aux avocats d’occuper la place qui leur revient dans l’intérêt des citoyens et des entreprises plutôt que de proposer une mesure phare en particulier. Il est fondamental de protéger et renforcer le secret professionnel de l’avocat qui est en réalité celui du justiciable et de promouvoir, en général, toute mesure facilitant l’exercice de notre profession et le développement de nos cabinets en agissant contre l’asphyxie administrative quotidienne. Il est en outre impératif de permettre l’accès à la Justice et à l’avocat pour tous car l’égalité des citoyens passent aussi par le droit. Pour cela, les jeunes avocats sont disposés à faire preuve de créativité pour proposer des solutions nouvelles et pérennes. L’avocat voire le jeune avocat a t il un rôle à jouer en politique ? L’engagement syndical est le premier engagement politique de l’avocat. Il peut ainsi mettre son action au service des valeurs qu’il a choisies pour œuvrer dans l’intérêt de la justice et de la profession. Le jeune avocat a de grands idéaux. Il se lève chaque matin en croyant encore en une justice de qualité et aux possibilités de développer son cabinet, que ce soit en conseil et/ou en judiciaire. En qualité de professionnel du droit l’avocat a une connaissance non seulement du système juridique et de l’élaboration de la norme mais également une connaissance pratique de la société, la profession étant au contact de 3 millions de justiciables par an. Les jeunes avocats ne demandent qu’à s’asseoir à la table de ceux qui ambitionnent de nous gouverner pour apporter leur force de proposition et leur audace et proposer des mesures concrètes et pragmatiques dans l’intérêt de la profession mais surtout pour travailler ensemble à une justice plus fiable et plus rapide, inspirant confiance et garante du droit de chaque citoyen. Propos recueillis par Hélène Béranger LA SEMAINE JURIDIQUE - ÉDITION GÉNÉRALE - N° 48 - 28 NOVEMBRE 2016