Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d`Ivoire
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Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d`Ivoire
STRATEGIE DE GESTION DURABLE DES ELEPHANTS EN COTE D’IVOIRE PROGRAMME 2005 – 2014 La Côte d’Ivoire notre pays a choisi l’éléphant comme emblème national. Ce choix opéré par la Côte d’Ivoire des indépendances n’était pas fortuit. En effet, le territoire ivoirien abritait depuis des siècles, l’une des populations d’éléphants les plus importantes de la région ouest - africaine. De plus, notre pays était le centre d’un commerce extrêmement lucratif de l’ivoire. La dénomination « Côte d’Ivoire » témoigne d’ailleurs, aussi bien de l’abondance des éléphants dans cette partie de l’Afrique que de l’importance du commerce de l’ivoire. Les populations de ce pays ont toujours connu, côtoyé et exploité les produits des deux espèces de ce pachyderme aussi bien dans la pharmacopée, l’alimentation, l’artisanat que dans l’expression de divers traits culturels tels que les cérémonies d’initiation. Mais ces usages n’ont jamais eu un impact sur la survie de l’espèce. Tout au contraire, le commerce de l’ivoire, développé pour alimenter les territoires français d’Afrique Occidentale et la métropole, a entraîné la destruction de nombreuses populations et a occasionné la migration de beaucoup d’autres. Il faut également ajouter à ce phénomène, le développement prodigieux des cultures agricoles qui ont progressivement détruit l’habitat naturel des éléphants. La période de guerre que traverse actuellement notre pays vient aggraver un long processus de disparition de cette espèce, symbole de notre pays et de son histoire. Si les gouvernements qui se sont succédés en Côte d’Ivoire n’ont ménagé aucun effort au plan national et international pour ériger la gestion durable de l’éléphant au rang des priorités nationales, force est de reconnaître que cet effort n’a pas suffi. Malheureusement, les études et inventaires récents confirment la baisse drastique des effectifs des populations éléphantines du pays par rapport à la situation de référence de 1980. Aujourd’hui, l’éléphant, symbole de la Côte d’Ivoire est une espèce en voie de disparition. C’est pourquoi, dès notre nomination à la tête des Eaux et Forêts et en réponse à cette situation inquiétante des effectifs des populations éléphantines, il nous est apparu impérieux, d’élaborer une stratégie de gestion durable de l’espèce et de développer un programme à moyen terme afin de stabiliser les effectifs et de renforcer leur protection. L’élaboration de cette stratégie a largement sollicité l’expertise des spécialistes en la matière tant au plan national qu’international. Mais, conscient qu’une telle stratégie ne pouvait être la seule affaire de notre département, nous avons également impliqué dans sa formulation, tous les acteurs de la filière faune relevant aussi bien de la sphère publique que privée, notamment les élus, les communautés locales, les agents de terrains et les organisations non gouvernementales. Enfin, et pour poser les bases de la gestion des populations transfrontalières, nous avons grandement bénéficié des expériences et expertises des responsables des institutions de gestion de la faune et de l’éléphant des pays voisins que nous avons associés à l’élaboration de cette stratégie de gestion durable des éléphants dans notre pays. Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 1 Les documents produits au terme de cet exercice sont donc, non seulement conformes à la vision ivoirienne mais aussi en parfaite adéquation avec la stratégie sous-régionale de conservation et de protection de l’éléphant. Ils nous semblent pouvoir constituer la base d’une nouvelle planification, mieux adaptée aux réalités du terrain et plus efficiente dans ses approches et résultats. La réalisation des activités majeures qu’ils proposent, nous en sommes convaincus, doit nous permettre de : Faciliter la structuration de l’action publique; Renforcer le partenariat entre les différentes institutions responsables de la gestion de l’éléphant et de ses principaux habitats; Approfondir les connaissances sur la biologie de l’éléphant; Susciter l’émergence d’organisations communautaires locales, aptes à assurer une valorisation de cette espèce à des fins éducatives, scientifiques et touristiques; Impliquer davantage le secteur privé dans le financement des activités de conservation; Mettre en place un mécanisme de financement durable. Nous fondons donc un réel espoir dans cette stratégie de gestion durable de l’éléphant et notre département, en charge de la faune et conséquemment de la sauvegarde de l’éléphant, mettra tout en oeuvre pour déployer les énergies et talents nécessaires au développement des activités préconisées dans le cadre de celle-ci. Nous restons persuadés que la conservation de l’espèce « éléphant » est l’affaire de tous. Aussi, osons-nous espérer que, dans notre combat pour une meilleure gestion des populations d’éléphants, toutes les énergies nationales et internationales notamment la communauté des bailleurs de fonds, les pays voisins, les organisations non gouvernementales et toutes les bonnes volontés nous apporteront non seulement leurs conseils, mais aussi leurs appuis techniques, matériels et financiers, indispensables à la mise en œuvre de cette stratégie. Dr. ASSOA ADOU MINISTRE DES EAUX ET FORETS Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 2 SOMMAIRE Abréviations, acronymes et sigles......................................................................................... 5 Avant-Propos ........................................................................................................................... 7 Comité de rédaction................................................................................................................ 8 Résumé...................................................................................................................................... 9 Index des tableaux................................................................................................................. 13 Index des cartes ..................................................................................................................... 13 Index des photos.................................................................................................................... 14 PREMIERE PARTIE : Contexte général de la conservation en Côte d’Ivoire ........ 15 A/ Données générales sur la Côte d’Ivoire ....................................................................... 17 1/ Géographie................................................................................................................. 17 2/ Cadre Administratif.................................................................................................. 17 3/ Activités économiques ............................................................................................. 17 4/ Situation environnementale .................................................................................... 17 4-1/ Climat ................................................................................................................ 17 4-2/ Relief .................................................................................................................. 18 4-3/ Sol....................................................................................................................... 18 4-4/ Hydrologie ........................................................................................................ 18 4-5/ Végétation ......................................................................................................... 18 4-6/ Biodiversité ....................................................................................................... 19 B/ Situation de la conservation de l’Eléphant en Côte d’Ivoire.................................... 20 1/ Cadre institutionnel .................................................................................................. 20 2/ Cadre réglementaire et législatif de la conservation ........................................... 21 3/ Présentation des habitats.......................................................................................... 22 3-1/ Aires Protégées ................................................................................................ 22 3-2/ Forêts classées................................................................................................... 25 3-3/ Domaine rural .................................................................................................. 27 4/ Caractéristiques des populations ............................................................................ 29 5/ Données sur les effectifs ........................................................................................... 33 6/ Problématique............................................................................................................ 35 6-1/ Menaces liées aux faiblesses institutionnelles de gestion........................... 35 6-2/ Menaces liées à la gestion des habitats.......................................................... 36 6-3/ Menaces liées à l’absence de données............................................................ 36 6-4/ Menaces liées à l’existence d’un marché national des ivoires.................... 38 6-5/ Autres contraintes majeures de conservation .............................................. 38 6-5-1/ Le braconnage................................................................................................ 38 6-5-2/ Les conflits Hommes éléphants................................................................... 38 6-5-3/ Les migrations transfrontalières ................................................................. 40 Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 3 DEUXIEME PARTIE : Elaboration de la stratégie de conservation .......................... 42 A/ Processus d’élaboration ................................................................................................ 44 1/ Collecte d’informations............................................................................................ 44 2/ Ateliers sur les principaux habitats........................................................................ 44 3/ Atelier de synthèse.................................................................................................... 44 3-1/ Méthode de travail utilisée.............................................................................. 44 3-2/ Phase d’analyse................................................................................................. 48 3-2-1/ Analyse des concernés.................................................................................. 48 3-2-2/ Analyse des problèmes................................................................................. 51 3-2-3/ Analyse des objectifs..................................................................................... 56 3-3/ Phase de planification ...................................................................................... 60 B/ Présentation du cadre logique ....................................................................................... 60 1/ Objectif Global........................................................................................................... 60 2/ Objectifs spécifiques ................................................................................................. 60 3/ Résultats ..................................................................................................................... 60 4/ Activités...................................................................................................................... 61 5/ Indicateurs objectivement vérifiables .................................................................... 61 6/ Hypothèses importantes .......................................................................................... 61 C/ Cadre de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire ....................................... 64 1/ Principes Directeurs.................................................................................................. 64 1-1/ Privilégier l’approche participative ............................................................... 64 1-2/ Redéfinir les limites des principaux habitats................................................ 64 1-3/ Définir une situation de référence par la réalisation d’études appropriées .........64 1-4/ Assurer la pérennisation des acquis .............................................................. 65 2/ Cadre de mise en œuvre de la stratégie................................................................. 65 2-1/ Dispositions institutionnelles .......................................................................... 65 2-2/ Dispositions budgétaires .................................................................................. 66 TROISIEME PARTIE : Programme de gestion durable des éléphants 2005-2014.............68 A/ Présentation du programme national 2005-2014 ................................................. 70 B/ Evaluation des Coûts................................................................................................ 85 Annexes................................................................................................................................. 102 Bibliographie ........................................................................................................................ 105 Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 4 ABREVIATIONS, ACRONYMES ET SIGLES ANADER Agence Nationale d'Appui au Développement Rural ANDE Agence Nationale De l’Environnement BirdLife ONG internationale pour la conservation des oiseaux CAPNM Cellule d'Aménagement du Parc National de la Marahoué CCCC Convention Cadre sur les Changements Climatiques CDB Convention sur la Diversité Biologique CI Conservation International (ONG internationale) CI Nature Côte d'Ivoire Nature (ONG nationale) CITES Convention on International Trade in Endangered Species of wild fauna and flora ou Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction CLD Convention sur la Lutte contre la Désertification CMS Convention on Migratory Species (Convention sur la conservation des espèces migratrices) CNDFB Comité National de Défense de la Forêt et de lutte contre les Feux de Brousse CNUED Conférence des Nations Unies pour l'Environnement et le Développement DFRC Direction de la Faune et des Ressources Cynégétiques DGEF Direction Générale des Eaux et Forêts DPIF Direction de la Production et des Industries Forestières DPN Direction de la Protection de la Nature DPP Direction de la Planification et de la Programmation DR Direction Régionale DRCF Direction du Reboisement et du Cadastre Forestier E bôh a Gnan i ti ONG de sensibilisation à la lutte contre les feux de brousse abusifs dans la région de l'Est de la Côte d'Ivoire EIE Etude d'Impact Environnemental ETIS Elephant Trade Information System (Système d'information sur le trafic de l'ivoire) FEM (GEF) Fonds pour l’Environnement Mondial. Mécanisme multilatéral d'intervention de la conférence de Rio de Janeiro ou "Sommet de la planète Terre". La Côte d'Ivoire a adhéré à ce mécanisme dès sa création et y est opérationnelle depuis 1993. FIT Front InterTropical GEPRENAF projet de GEstion Participative des REssources NAturelles et de la Faune GSEAf (AfESG) Groupe des Spécialistes de l'Eléphant d'Afrique (African Elephant Specialist Group) GVC Groupement à Vocation Coopérative IEC Informer, Eduquer, Communiquer KfW Kreditanstald für Wiederaufbrau (Banque allemande pour la reconstruction et la coopération internationale) Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 5 MIKE Monitoring the Illegal Killing of Elephants ou Suivi de l'abattage illégal des éléphants MINEF MINistère des Eaux et Forêts OIPR Office Ivoirien des Parcs et Réserves ONG Organisation Non Gouvernementale. PACPNT Projet Autonome pour la Conservation du Parc National de Taï PANDB Plan d'Action Nationale pour la Diversité Biologique PCGAP Programme Cadre de Gestion des Aires Protégées PDF Plan Directeur Forestier PIP Programme des Investissements Publics PN Parc National PNAE-CI Plan National de l'Action Environnementale-Côte d’Ivoire PPO (ZOPP) Planification Par Objectifs PSF I Projet Sectoriel Forestier I RAMSAR Convention sur l'utilisation rationnelle des écosystèmes des zones humides signée à Ramsar en Iran en 1971 RCI République de Côte d'Ivoire RF Réserve de Faune SCNCI Société de Conservation de la Nature de Côte d'Ivoire SNBD Stratégie Nationale de la BioDiversité SODEFOR SOciété de DEveloppement des FORêts UE Union Européenne UICN Union mondiale pour la nature, auparavant Union Internationale pour la Conservation de la Nature et des ressources naturelles USFWS United States Fish and Wildlife Service (Service des Etats Unis pour la Pêche et la Faune Sauvage) WWF World Wide Fund for Nature (Fonds mondial pour la nature) Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 6 AVANT – PROPOS L’élaboration de la stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire est le fruit d’analyses et de réflexions d’experts nationaux et internationaux, des représentants de communautés locales, des chefs de villages, d’institutions diverses impliquant des ONG nationales et internationales dans le domaine de la conservation et de la gestion des ressources naturelles. Nous tenons particulièrement à remercier ici toutes les personnes physiques et/ou morales suivantes : - United States Fish and Wild Life Service (USFWS) pour le financement de l’atelier de synthèse portant sur la stratégie de gestion durable des éléphants, tenu au mois de décembre 2003; - Son Excellence l’Ambassadeur des Etats Unis d’Amérique en Côte d’Ivoire à travers son représentant, Madame Mang Benza Carelle pour la part active prise aux travaux de l’atelier; - Leurs Excellences les Ambassadeurs de Grande Bretagne et du Japon en Côte d’Ivoire pour l’intérêt tout particulier que leurs institutions accordent à la gestion de l’éléphant en Côte d’Ivoire ; - Le Groupe des Spécialistes des Eléphants d’Afrique (GSEAf), le programme de suivi de l’abattage illégal des éléphants (MIKE), les représentants des services de gestion de faune des pays limitrophes, notamment le Libéria, la Guinée Conakry, le Ghana et le Burkina Faso pour leur participation active aux travaux de synthèse de l’atelier ; - Les représentants des ONG nationales et internationales basées en Côte d’Ivoire notamment, le WWF, Conservation International, Afrique Nature, SOS Forêts, SCNCI et les représentants des communautés locales et chefs de villages de Abokouamékro, de Guitry, d’Adaou et de Kani pour leur participation aux différents travaux ; - Le Cabinet BERGAIN pour l’animation des travaux de synthèse de l’atelier et sa participation à la rédaction du document de stratégie et du programme ; - Les représentants du Ministère d’Etat, Ministère de l’Environnement, avec les gestionnaires des parcs nationaux et réserves de Taï, du Mont Péko, de la Comoé, et de la Marahoué ; les représentants du Ministère de l’Enseignement Supérieur ; les représentants de la SODEFOR, gestionnaire des forêts classées et les Directeurs Centraux, les chefs de services du Ministère des Eaux et Forêts. cette liste n’est pas exhaustive. Que toutes les personnes qui ont activement participé aux travaux sur les sites ou contribué à l’élaboration de la stratégie trouvent ici exprimée notre infinie reconnaissance. Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 7 COMITE DE REDACTION Un comité de rédaction a été mis sur pied après l’atelier de synthèse tenu en décembre 2003 pour l’élaboration du document de stratégie et du programme. Il était composé comme suit : Ministère des Eaux et Forêts : OREGA Coffi Jeannette (Directeur de Cabinet) KOUAME Amani Denis (DFRC) GROGA Bada Camille (DFRC) ZOUZOU Elvire-Joëlle (DFRC) KOBON Kobon Simplice (Cantonnement de Dabou) BOMISSO Germain (DFRC) COULIBALY Fousséni (DFRC) ANOH Ekué Fernand (DFRC) KONATE Seydou (DFRC) OUATTARA Tikounani (DFRC) KOUADIO Kouassi (DPIF) GNANGOUA Bernard (DRCF) KOUASSI Kouakou Narcisse (DRCF) KONAN Koffi Grégoire (CNDLB) Ministère d’Etat, Ministère de l’environnement : KONE Drissa (DPN) KOUAME Papi Eric TANOU Jean Ministère de l’Enseignement Supérieur : Dr SOULEMANE Ouattara (Université de Cocody) Personnes ressources extérieures : TOURE Moussa (Cabinet Bergain) NANDJUI Awo (Conservation International) Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 8 RESUME Le sommet de la terre qui s'est tenu en juin 1992 à Rio de Janeiro et qui a rassemblé la quasi-totalité des pays de notre planète, a permis d'alerter l'opinion publique mondiale sur les risques de dégradation écologique et d'adopter un certain nombre d'orientations parmi lesquelles la déclaration de Rio sur l'environnement et l'agenda 21, véritable programme de travail visant à concilier environnement et développement. Les autorités ivoiriennes se sont illustrées de fort belle manière au cours des travaux préparatoires de Rio. En effet, la Côte d'Ivoire a abrité en février 1992 à Abidjan, la conférence pour l'adoption d'une position commune africaine. Les échos de Rio, ainsi que les conférences internationales sur l'environnement et le développement qui ont suivi, ont fini par engager définitivement le pays sur la voie de la Gestion durable des ressources naturelles. Cet engagement s'est traduit au niveau international par l'adhésion de la Côte d'Ivoire, à compter de 1994, aux différentes conventions et traités sur les ressources naturelles (CITES, RAMSAR, CDB, Changement climatique, CMS, Désertification…) et au plan national, par : - - - L’élaboration d’un Plan Directeur Forestier (PDF) en 1988 (antérieur à Rio) ; L'adoption du Plan National d'Action Environnemental (PNAE, 1992-1996) qui a permis la création de l'Agence Nationale De l’Environnement (1997) ; La promulgation du Code de l'Environnement (1996) ; La promulgation du Code de l’Eau en 2000 ; La mise en œuvre d’un programme d’urgence (1992 – 1996) tiré du Programme Sectoriel Forestier (PSF : 1991 – 2015), suivi de l’adoption en 1999 du cadre de la nouvelle politique forestière ; L’élaboration, l’adoption et la mise en oeuvre du Programme Cadre de Gestion des Aires Protégées (PCGAP en 1994) qui déboucha en 2002 sur la création de l'Office Ivoirien des Parcs nationaux et Réserves (OIPR) et la fondation des parcs nationaux, et ; L'adoption d'une stratégie et d'un plan d'action pour la conservation de la diversité biologique en 2000. La stratégie de conservation de l'éléphant s'inscrit donc dans le cadre de cette prise de conscience au niveau national, de la dégradation des ressources naturelles en général et de l'éléphant en particulier. Prolongement de la stratégie sous régionale adoptée par les 13 Etats de l'aire de répartition de l'espèce, cette stratégie constitue avec le plan d’opération décennal, le document de base pour engager les actions de conservation durable des populations éléphantines et de leurs habitats. Le pays dispose en effet, de quelques milliers d’individus repartis sur une quarantaine d’habitats de statuts juridiques variés : les aires protégées (parcs nationaux et réserves) abritent 40%, les forêts classées 30% et le domaine rural 30% Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 9 du potentiel éléphant qui vit dans un espace évalué à 20% du territoire national. L'habitat de l'éléphant est aussi celui des autres composantes de la faune. Dans ce sens, la stratégie de conservation de l'éléphant est une orientation sous sectorielle de la stratégie de gestion durable de la faune et donc de la réduction de la pauvreté. En Côte d'Ivoire, la viande de brousse représente, en effet, 60% des fournitures protéiniques dans la consommation du monde rural. Ce document est le couronnement d’un processus entamé depuis 1998, alternant études et travaux de terrain, consultations diverses, réunions sur les différents habitats et atelier de synthèse sur la base de la méthode de planification par objectif (PPO/ZOPP). Il s’articule autour du contexte national de la conservation, de la problématique du secteur, de l’exposé de la stratégie et de la présentation d’un plan d’opération décennal en deux phases. La première phase du plan d’opération a une durée de 3 ans (2005-2007) et porte essentiellement sur les activités de formation, de renforcement des capacités, de d’études diverses dont les études de faisabilité d’un dispositif institutionnel approprié et de mécanismes de financement durable de la conservation , d’inventaire des populations dans les principaux habitats et l'acquisition urgente d’équipement légers. La deuxième phase a une durée de 7 ans (2008-2014) et concerne les autres activités retenues au titre du plan d'opération. La vision de la stratégie est la conservation durable de la diversité biologique et son objectif spécifique : le nombre d'éléphants a augmenté et des populations viables et leurs habitats sont maintenus. En effet, la diminution des effectifs des populations éléphantines d’Afrique occidentale, relevée par les travaux de Douglas Hamilton 79-87-90, de Parker 79 et de Cummings et al 90, a été depuis les années 1980, une des principales préoccupations des 13 Etats de l’aire de répartition sous régionale de l’espèce. Ces travaux ont permis d’identifier les causes de ce déclin et de développer des programmes de recherche portant sur la biologie de l’espèce. A l’analyse, il apparaît que l’aire de répartition de l’éléphant dans la sous région embrasse une variété d’habitats écologiques et de contextes sociaux, comprenant à la fois, les zones les moins explorées ainsi que les territoires fortement peuplés et affectés au développement des activités économiques. Le statut de l’éléphant et les mesures de sa sauvegarde varient donc d’un Etat à l’autre. En Côte d'Ivoire, le braconnage, le développement de l’agriculture les feux de brousse non contrôlés, l’exploitation forestière anarchique, l’insuffisance d’application des textes réglementaires, souvent peu adaptés au contexte de la conservation, la multiplicité des institutions de gestion des habitats et la faiblesse de leur capacité, constituent des menaces permanentes pour la sauvegarde de Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 10 l’éléphant. Ces menaces, dont l’ampleur s’accroît au fil des ans, ont conduit à la fragmentation et à la dégradation avancées des habitats, ainsi qu’au développement de conflits entre l’homme et cette espèce emblématique qui fait pourtant la fierté des ivoiriens. A ces menaces est venue s'ajouter une grande hypothèque : la guerre dont les impacts sont encore difficiles à évaluer. L'éléphant ne connaît pas les frontières, il va là où sa sécurité est garantie. La migration des populations éléphantines d'un habitat à l'autre ou d'un pays à l'autre, est devenue une contrainte de gestion dont la levée exige des actions vigoureuses telles que la redéfinition des habitats et le renforcement de la coopération avec les pays voisins détenteurs de cette ressource. Par ailleurs, les nombreuses expériences tirées des projets et programmes antérieurs, ont montré que le développement du tourisme de vision pourrait être une des meilleures voies de valorisation économique de l’éléphant et de son intégration durable, dans l’espace qu’il a toujours partagé avec les communautés locales. Les principaux résultats attendus de cette stratégie sont donc les suivants : - Le braconnage est réduit ; Les conflits homme éléphants sont réduits ; L’habitat de l’éléphant est amélioré ; Les données pour une gestion durable des éléphants sont disponibles ; La législation en matière de conservation des éléphants est renforcée et appliquée ; L’éléphant est mieux valorisé ; Les capacités institutionnelles de conservation des éléphants sont renforcées ; La législation en matière de conservation de la faune et de l’éléphant est renforcée et appliquée, et ; Une stratégie de collaboration sous régionale est développée et mise en œuvre. Pour atteindre ces résultats, il sera nécessaire de mettre en œuvre les activités majeures suivantes : - - La gestion des populations transfrontalières avec la création de corridors en collaboration avec les pays voisins détenteurs de la ressource éléphant ; Le renforcement de la protection de l’espèce et de ses habitats par la lutte contre le braconnage et l’interdiction du commerce de l’ivoire et des autres produits de l’éléphant ; L'implication des communautés rurales dans les activités de conservation par le développement de projets alternatifs ; La valorisation à des fins touristiques et éducatives de l'éléphant ; Le développement de programmes de suivi écologique, d'inventaires réguliers ainsi que le renforcement des capacités des acteurs de la filière. Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 11 Le programme 2005 – 2014 issu de la stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire est évalué à treize milliards huit cent quarante millions F CFA (13 840 000 000 F CFA) soit 21 292 307 dollars E.U. dont 3 535 205 700 FCFA soit 5 438 778 dollars E.U. pour la première phase de trois ans et 10 304 687 710 FCFA soit 15 853 365 dollars E.U. pour la deuxième phase d’une durée de sept ans. Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 12 INDEX DES TABLEAUX 1- Principaux habitats de l’éléphant (Aires protégées) ........................................................ 24 2- Principaux habitats de l’éléphant (Forêts classées).......................................................... 25 3- Principaux habitats de l’éléphant (Domaine rural).......................................................... 27 4- Quelques effectifs dans certains habitats........................................................................... 34 5- Situation de l’abattage des éléphants en Côte d’Ivoire pour la période 1995- 2002.............................................................................................................................. 38 6- Situation des conflits hommes – éléphants (1995 – 2002)................................................ 40 INDEX DES CARTES 1- Carte administrative de la Côte d’Ivoire.................................................................... 16 2- Carte simplifiée de la végétation du Parc National de la Marahoué..................... 23 3- Carte de stratification des formations végétales de la Forêt Classée de Bossématié ...................................................................................................................... 26 4- Carte de distribution des éléphants en Côte d'Ivoire............................................... 28 5- Carte des grands centres de conflits homme-éléphants .......................................... 40 Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 13 INDEX DES PHOTOS 1-.. Troupeau de buffles en bordure d’une forêt semi-décidue(Parc national de la Marahoué ....................................................................................................................... 19 2- Forêts galeries le long du fleuve N’ZI, région de Dimbokro.................................. 27 3- Un troupeau de sept (7) éléphants dans une cocoteraie (Cocos nucifera) -dans la région de Fresco ............................................................................................................ 30 4- Groupe familial d’éléphants traversant, à la saison sèche, une zone érodée de la plaine alluviale du fleuve Comoé, au nord du parc ............................................ 30 5- Femelles d’éléphants en savane herbeuse en bordure d’une forêt galérie ........... 31 6- Crottes fraîches d’éléphant .......................................................................................... 32 6- Germination issue d’un tas de crottes d’éléphant .................................................... 32 7- Impact de feu de brousse dans une forêt à dominance de raphia (Raphia hookeri) dans la région de Grand-Lahou .................................................................... 37 8- Savane arborée à Burkea africana avant et après le passage des feux ..................... 37 9- Exposition d’objets d’art en ivoire dans un centre artisanal, Treichville (Côte d’Ivoire)........................................................................................................................... 39 10- Destruction d’un champ de manioc (Manihot esculenta) par un troupeau d’éléphants dans la région de Fresco ...................................................................... 41 11- Cérémonie d’ouverture présidée par le Dr ASSOA Adou, Ministre des Eaux et Forêts, décembre 2003................................................................................................ 45 12-Une vue des participants à la cérémonie d’ouverture de l’atelier de synthèse .... 45 13- Une vue des participants à l’atelier de synthèse des travaux, décembre 2003 .... 47 14- Participants à l’atelier à San-Pedro, mai 2002 ........................................................... 48 Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 14 PREMIERE PARTIE : CONTEXTE GENERAL DE LA CONSERVATION EN COTE D’IVOIRE Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 15 CARTE ADMINISTRATIVE DE LA COTE D’IVOIRE Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 16 A/ DONNEES GENERALES SUR LA CÔTE D’IVOIRE 1/ GEOGRAPHIE Situation : Longitudes 2°- 9° Ouest; Latitudes 4°- 11° Nord Superficie : 322 463 km² Population : 15 446 230 Habitants (1998) Densité démographique : 43 hbt./km² Croissance démographique : + 3.6% par an Population active (15-64 ans) : 52% Espérance de vie : 55 ans Taux d'urbanisation : 42.5% Taux d'alphabétisation adulte : 42.4% Religions : musulmans (38%) ; catholiques (22 %) ; religions tribales (17%) ; protestants (5,5%) ; autres (17,5%) 2/ CADRE ADMINISTRATIF Langue officielle : français Capitale politique : Yamoussoukro, 245 000 hbts. Capitale économique : Abidjan, 2 800 000 hbts. Subdivisions administratives: 19 régions; 58 départements; 229 sous-préfectures, 210 communes et environ 9000 villages 3/ ACTIVITES ECONOMIQUES Monnaie: Franc CFA (1 Euro = 659.96 F CFA ; 1 Dollar E.U= 600 F CFA) PIB: 6726 milliards F CFA (1998) PIB per capita: 760 $ US (1997) Population par secteur d'activité: Primaire 65%; Secondaire 10%; Tertiaire 25% Agriculture: 30% du PIB, 66% des recettes d’exportation. Principales cultures d'exportations: café, cacao, bois, palmier à huile, hévéa, coton, ananas, anacarde, coco, etc. Principales cultures vivrières : banane plantain, manioc, igname, riz, maïs, taro, mil, sorgho. Ports maritimes : Abidjan, depuis 1951 San-Pédro, depuis 1971 4/ SITUATION ENVIRONNEMENTALE 4-1/ Climat Type tropical humide, alternance saisons sèches et humides, Température moyenne 28°C ; Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 17 4-2/ Relief Essentiellement constitué de plaines et plateaux, peu accidenté, exception de l’ouest avec des montagnes dont le Mont Nimba culmine à 1753 m. 4-3/ Sol Sols ferrallitiques (persistance de fer et d’aluminium). 4-4/ Hydrographie Le pays est irrigué par 4 principaux fleuves (Cavally, Sassandra, Bandama et Comoé) et plusieurs cours d’eau côtiers dont l’Agneby, la Bia, la Mé et le Tanoé. Le réseau lagunaire est principalement composé de 3 systèmes : Ebrié, Grand-Lahou et Aby. 4-5/ Végétation De par sa situation géographique, la Côte d’Ivoire dispose d’une végétation assez diversifiée. On distingue, du Sud au Nord, trois types de couverture végétale. La zone du Sud, en dessous du 8ème parallèle, excluant le V Baoulé, a longtemps été caractérisée par une forêt primaire. Elle présente de nos jours un aspect de forêt secondaire, avec des jachères et quelques îlots de forêts primaires (Taï et l’ouest montagneux) renfermant certaines essences telles Musanga cecropioïdes (Moraceae), Nesogordonia papaverifera (Sterculiaceae), Diospyros spp. (Ebenacea), Turraeanthus africana (Meliaceae) et Tarrietia utilis (Sterculiaceae). Les formations du littoral sont composées d’espèces plus ou moins halophiles. Ainsi, le bord des longues plages est couvert d’un maquis dense prolongé vers la mer par la bande étroite que forment les herbes psammophiles stolonifères. Les vastes systèmes lagunaires du pays offrent à la mangrove des conditions favorables. On y rencontre des palétuviers formant des peuplements denses. La zone du Nord, au dessus du 9ème parallèle est composée de savanes arborées et arbustives. On y retrouve par endroits Daniella oliveri (Caesalpiniacae), Isoberlinia doka (Caesalpiniacae) et Afzelia africana (Caesalpiniacae). Entre ces deux zones, se situe la zone pré-forestière d’Est en Ouest avec le V Baoulé, comportant des buissons plus fréquents et des forêts galeries le long des cours d’eau. Cette zone de mosaïque et de savane renferme diverses espèces dont Khaya grandifoliola (Meliaceae), Khaya ivorensis (Méliaceae), Celtis spp. (Ulmaceae), Triplochiton scleroxylon (Sterculiaceae) et Nesogordonia papaverifera. Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 18 4-6/ Biodiversité La flore ivoirienne est très diversifiée. En effet, elle renferme près de 4300 espèces de plantes supérieures reparties en 258 familles. Les Angiospermes représentent 96% avec 4026 espèces recensées. Pour ce qui concerne la faune regroupant 6959 espèces, les Insectes sont les plus nombreux avec 5493 espèces. Il est dénombré par ailleurs 232 espèces de Mammifères, 712 espèces d’Oiseaux, 134 espèces de Reptiles et 76 espèces de Batraciens (Stratégie de biodiversité 2000). Selon l’UICN (1995), 89 espèces de plantes sont des endémismes ivoiriens dont 59 menacées de disparition. En outre, sur les 232 espèces de Mammifères recensées, plus de 24 sont classées comme rares ou menacées. Dans ce lot, se trouve malheureusement, l’éléphant, l'emblème du pays. Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 19 B/ SITUATION DE LA CONSERVATION DE L’ELEPHANT 1/ CADRE INSTITUTIONNEL Officiellement, la gestion de la faune et donc de l’éléphant est assurée par le Ministère des Eaux et Forêts conformément au décret n°2003-65 du 13 mars 2003 portant nomination des membres du gouvernement tel que modifié par les décrets n°2003-346 du 12 septembre 2003 et n°2003-348 du 15 septembre 2003. Pour assurer cette mission, le décret n°2003-198 du 03 juillet 2003 portant organisation dudit Ministère a créé la Direction de la Faune et des Ressources Cynégétiques (DFRC). Du point de vue organisationnel, cette Direction centrale basée à Abidjan s’appui sur les services extérieures des Eaux et Forêts, composés de dix directions régionales, dix directions départementales, cinquante quatre cantonnements et soixante quatre postes forestiers déployés sur le territoire national pour assurer le développement des activités et des programmes liés à la faune en général et à l’éléphant en particulier. En réalité, il apparaît clairement que la faune sauvage vit dans des habitats gérés par des institutions différentes. A titre d’exemple, le domaine permanent de l’Etat composé des aires protégées et des forêts classées est géré par deux institutions rattachées à deux Ministères différents : - l’office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR), rattaché au Ministère de l’Environnement, créé par la loi n°2002-102 du 11 février 2002, a en charge la gestion des aires protégées. Il jouit d’une autonomie financière, son siège social est basé à Abidjan et il dispose de services extérieurs à Man; San-Pédro; Korhogo et Yamoussoukro. Il est animé par un personnel estimé à environ 398 agents de diverses spécialités. Ses activités portent sur huit parcs nationaux, six réserves naturelles et de dix-sept réserves botaniques qui couvrent une superficie totale de 2.316.752 hectares. - la Société de Développement des Forêts (SODEFOR), régie par le décret n°93-206 du 03 février 1993 portant transformation de ladite structure en société d’Etat est rattachée au Ministère des Eaux et Forêts. Son objet est le reboisement et le développement des forêts. Elle gère 230 forêts classées d’une superficie de 4.196.000 hectares. La SODEFOR a son siège à Abidjan et des services extérieurs à Agboville, Abengourou, Daloa, Gagnoa, Man et San-pédro. Près de 800 agents de diverses spécialités animent cette structure. A côté de ces structures mandatées par l’Etat, le pays compte une multitude de personnes morales et/ou physiques, propriétaires de plantations industrielles, de plantations villageoises et de forêts secondaires qui sont devenues des gestionnaires de fait de la faune et de l’éléphant. L’encadrement, l’organisation et le renforcement de leurs capacités respectives relèvent de la Direction de la Faune et des Ressources Cynégétiques qui ne dispose ni Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 20 de ressources humaines qualifiées et suffisantes, ni des moyens matériels et financiers nécessaires à l’accomplissement de cette mission. 2/ CADRE REGLEMENTAIRE ET LEGISLATIF DE LA CONSERVATION DE LA FAUNE La gestion de la faune en Côte d’Ivoire est régie par un ensemble de textes de lois, de décrets et arrêtés dont les plus importants sont les suivants : - Loi N° 65-225 du 04 août 1965 relative à la protection de la faune et à l'exercice de la chasse, modifiée par la loi N° 94-442 du 16 août 1994 et ses principaux décrets d’application. - Loi N° 65-425 du 20 décembre 1965 portant code forestier et ses décrets et arrêtés d’application. - Arrêté N° 003/SEPN/CAB du 20 février 1974 portant fermeture de l’exercice de la chasse sur toute l’étendue du territoire. - Décret N° 97-130 du 07 mars 1997, portant réglementation de la détention et interdiction du commerce des ivoires. - Loi N° 98-755 du 23 décembre portant code de l’eau confie au Ministère des Eaux et Forêts la gestion de l’eau en Côte d’Ivoire. - Loi N° 2002-102 du 11 février 2002 relative à la création, à la gestion et au financement des Parcs nationaux et réserves. - Décret N° 2003-198 du 03 juillet 2003 portant organisation du Ministère des Eaux et Forêts. Au niveau international, la Côte d’Ivoire, depuis 1994, a adhéré aux principales conventions sur la gestion de la faune, des éléphants ainsi que de leurs habitats. Sans être exhaustif, les plus importants traités ratifiés sont les suivants : - Convention relative aux zones humides d’importance internationale, particulièrement comme habitat de la sauvagine, RAMSAR le 02 février 1971 ; ratifiée par le décret N° 94-450 du 25 août 1994. Elle est rentrée en vigueur en Côte d’Ivoire en juin 1996. - Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), Washington le 03 mars 1973. En 1989, inscription de l’éléphant en annexe I de la CITES, interdisant du coup le commerce international de ses sous produits notamment l’ivoire. - Décret N° 94-448 du 25 août 1994 portant adhésion de la Côte d’Ivoire à la CITES, ratifié en février 1995. Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 21 - Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (convention de BONN, 23 juin 1979). Elle a été ratifiée en 2002. - Convention Cadre des Nations Unies sur la Diversité Biologique, Rio le 10 juin 1992 ; ratifiée le 14 novembre 1994. - Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification en particulier en Afrique, Paris 17 juin 1994 ; convention ratifiée par le décret N° 97-258 du 02 mai 1997. 3/ PRESENTATION DES HABITATS L’ensemble du territoire ivoirien était considéré dans les années 1930 comme habitat potentiel des populations éléphantines du pays. Aujourd’hui, les éléphants sont repartis sur une quarantaine d’habitats essentiellement constitués d’aires protégées (Parcs Nationaux, Réserves Naturelles), de Forêts Classées, de plantations industrielles ou villageoises et de quelques lambeaux de forêts ou de savane peu humanisées du domaine rural. La superficie totale de ces habitats est évaluée à environ 20% du territoire national. 3-1/ Aires Protégées Les aires protégées regroupent les parcs nationaux et réserves naturelles, intégrales ou partielles (de faune ou de flore) ainsi que les réserves volontaires. Les réserves intégrales et les parcs nationaux font partie du domaine public de l’Etat. Il en est de même de certaines réserves partielles. Les aires protégées couvrent une superficie de 2 316 752 ha et constituent un échantillon représentatif des écosystèmes du pays Le taux de dégradation de ces habitats est variable d’une aire à l’autre : - 5 à 10% dans les parcs nationaux et réserves les moins infiltrés (Comoé, Taï); 30 à 40% pour les parcs nationaux et réserves les plus infiltrés [Mont Péko, Sangbé, Azagny, Marahoué (Cf. carte ci-après)réserve de faune du HautBandama]. Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 22 Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 23 L’évaluation des infiltrations à des fins agricoles a été faite sur la base des recensements effectués entre 1988 et 1990 et actualisés en 2000. Ces taux sont plus élevés en zone de forêt qu’en zone de savane où les sols sont impropres à l’agriculture. A cause de la situation de crise que traverse le pays, il est difficile d’évaluer le sens de l’évolution de la dégradation. De ce fait, il est urgent de pouvoir faire une évaluation après guerre. Tableau n°1 : Principaux habitats de l’éléphant (Aires protégées). N° Aire protégée Superficie (ha) 1 150 000 Décret n°68-81 du 9/2/1968 02 Parc National de la Marahoué 101 000 Décret n°68-80 du 9/2/1968 03 641 000 Décret n°77-348 du 3/6/1977 04 Parc National du Mont Péko 34 000 Décret n°68-79 du 9/2/1968 05 Parc National du Mont Sangbé 95 000 Décret n°76-215 du 19/2/1976 06 Parc National d’Azagny 19 000 Décret n° 81-218 du 2/4/1981 07 Réserve de faune et flore Haut Bandama 08 Réserve de Faune d’Abokouamékro* 130 000 Décret n°73-133 du 21/3/1973 21 000 Décret n°93-695 du 19/8/1993 09 Réserve botanique de Tiapleu 38 000 Arrêté n°2200 SF 09/07/1936 01 Parc National de la Comoé Complexe du Parc National de Taï TOTAL Statut juridique / Création 2 230 000 (Source : Direction de la Faune et des Ressources Cynégétiques (DFRC) du Ministère des Eaux et Forêts (MINEF).) * : En 2002 les populations riveraines ont détruit la clôture de la réserve et les animaux se sont dispersés. Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 24 3-2/ Forêts classées Les forêts classées font partie du domaine privé de l’Etat. Le pays dispose de 230 forêts classées d’une superficie globale initiale de 4 196 000 ha réparties sur l’ensemble du territoire. Les troupeaux d’éléphants sont présents dans une quinzaine de ces forêts dont la superficie est évaluée à environ 1 067 700 ha. Les aménagements opérés par la SODEFOR, gestionnaire des forêts classées sont axés sur la production de bois d’œuvre et d’ébénisterie par la réalisation de reboisements et l’aménagement de forêts naturelles. Les plans d’aménagement réalisés à cet effet se limitent en ce qui concerne la faune à la seule activité de surveillance et de protection. On note cependant que deux habitats [Bossématié(Cf. carte ci-contre), Maby-Yaya] ont fait l’objet de programmes de suivi écologique. La dégradation des forêts classées est le fait de l’agriculture et de l’exploitation forestière. Le taux de dégradation varie entre 30 et 40% de la superficie de chaque forêt. Les cultures les plus importantes sont les cultures de rente (café, cacao, hévéa, etc.). Les cultures vivrières sont également pratiquées. L’infiltration agricole se fait selon la figure du « gruyère ». Dans ce cas, les exploitations agricoles sont disséminées. Les troupeaux se fragmentent et se déplacent à la recherche de zones mieux protégées. Les grandes zones de présence de l’éléphant sont le bloc Est du pays et le Sud Ouest forestier (cf. tableau n°2). Tableau n°2 : Principaux habitats de l’éléphant (Forêts classées) N° Habitats Superficie (ha) 38 900 Statut juridique/ Création 01 Béki – Bossématié Arrêtés n°9329 SF du 29/12/1954 et n° 475 SF du 15/1/57 Arrêté n°2949 SF du 12/4/1954 Arrêté n° 1892 SF du 11/10/1929 Décret n° 86-379 du 4/6/1986 02 03 04 05 Goin – Cavally Haut Sassandra Niégré Scio 189 000 102 400 105 600 133 800 06 169 800 07 08 Songan-Tamin-MabiYaya Bolo Davo 8 800 12 600 Décret n° 85-489 du 14/6/1985, Arrêté n° 2385 SF du 8/1/1952 Arrêté n°674 SE-F du 27/1/1955 Arrêté n°1410 SF (1935 ) 09 10 Djambarakrou Duékoué 27 400 53 600 Arrêté n°6327 SF du 1/9/1954 Arrêté n° 2740 SF du 8/4/1954 11 12 13 14 Go-Bodiénou Kérégbo Okromodou Téné TOTAL 60 000 21 300 94 500 50 000 1 067 700 Décret n°87-759 du 27/7/1987 Arrêté n° 415SF su 27/1/1936 Arrêté n°08 SER du 30/6/1973 (Source : DFRC/MINEF) Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 25 CARTE DE FORET CLASSEE DE BOSSEMATIE Stratification des formations végétales de la forêt classée de Bossématié Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 26 3-3/ Domaine rural Le domaine rural est le domaine des collectivités et des particuliers. Il est constitué de lambeaux de forêts et de galeries forestières le long des cours d’eaux, des lambeaux de forêts de la côtière et des savanes du Nord Est et Ouest du pays (cf. tableau n°3). Le domaine rural est le siège des activités économiques avec en tête l’agriculture. Les populations éléphantines de ces habitats sont assez fragmentées et se déplacent sur de grandes distances à la recherche de nourriture et de quiétude. Dans cette zone, les conflits hommes-éléphants sont les plus fréquents. Au cours de leurs migrations, les éléphants détruisent les cultures et causent d’importants dégâts matériels. Les conflits Hommes / Eléphants aboutissent souvent à des morts d’hommes et à l’abattage des animaux à problèmes. L’exploitation agricole y est de plus en plus importante du fait de l’augmentation des besoins en terres liés à la croissance démographique. Les dégâts causés par les feux de brousse sont fréquents et importants et contribuent à la dégradation des habitats. Tableau n°3 : Principaux habitats de l’éléphant ( domaine rural) N° Habitat Estimation superficie (ha) 01 02 03 Zone Dioulatédougou- Kany Zone Fresco-Guitry-Lakota Zone Prikro- SCAF 400 000 400 000 300 000 1 100 000 TOTAL NB : Les zones du domaine rural habitat de l’éléphant ne sont pas exhaustives. De nombreuses autres zones enregistrent régulièrement des activités de populations éléphantines. Ci-dessus : Forêts Galeries le long du fleuve (N’zi ) région de Dimbokro. Photo : Bomisso Avril, 1996 Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 27 Carte de distribution des éléphants (Loxodonta africana) en Côte d’Ivoire Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 28 4/ CARASTERISTIQUES DES POPULATIONS La Côte d’Ivoire abrite l’éléphant d’Afrique (Loxodonta africana,Blumenbach, 1797). Certaines populations vivent en zone de forêt et d’autres en zone de savane. Selon certains zoologistes, le continent africain abriterait deux sous espèces d’éléphants : - La sous espèce de savane représentée par Loxodonta africana africana, (Loxodonta africana knockenhaueri ou Loxodonta africana oxyotis) ; La sous espèce de forêt représentée par Loxodonta africana cyclotis. L’existence dans les zones de transition forêt-savane d’éléphants et dans les zones de savane de Loxodonta cyclotis constatée par exemple au nord du Togo par P. Feffer (1989) ; Sta Lmaus et Audernon (1992) relance le débat sur les sous espèces de l’éléphant d’Afrique. Les recherches de Frade (1995) ; Geogiadis (1996) ; Barriel et al. (1999) ; Grubb et al. (2000) ; Groves et Grubb (2000) ; portant sur l’analyse génétique et anatomique suggèrent que les éléphants de savane et de forêt soient considérés comme des espèces à part entière. Les populations éléphantines vivant dans les forêts ivoiriennes sont constituées de petits troupeaux d’une dizaine d’individus. Leur robe est gris sombre et les défenses sont plus petites que celles des espèces vivant en zone de savane. Les populations d’éléphants des zones de savane vivent en grands troupeaux pouvant atteindre la cinquantaine et leur robe est généralement plus claire. L’intérêt porté à l’éléphant est lié au fait que ses défenses ou ivoire sont très demandées. D’autres raisons, de moindre importance le font rechercher : - La peau et le sperme mélangés à d’autres ingrédients sont utilisés dans les soins de stérilité ; Les crottes sont utilisées dans les soins de nombreuses maladies des enfants ; Certaines confréries (les Dozo) utilisent la queue de l’éléphant comme symbole de puissance et de prestige ; La chair de l’éléphant est appréciée dans certaines zones. Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 29 Photo : Une des caractéristiques des populations éléphantines en Côte d’Ivoire est la taille réduite des troupeaux Ci-dessus : un troupeau de sept éléphants dans une plantation de cocotiers (Cocos nucifera) dans la région de Fresco (Côte d’Ivoire)- Photo : O. Souleymane Ci-Dessus : Groupe familial d’éléphants traversant, à la saison sèche, une zone érodée de la plaine alluviale du fleuve Comoé, au nord du Parc. Photo : Pierre Poilecot. Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 30 L’éléphant joue un rôle important dans la biodiversité et dans la régénération des écosystèmes forestiers et savanicoles : - Par son régime alimentaire frugivore et ses déplacements journaliers moyen de 6 km, il contribue à la dissémination des graines de plusieurs plantes ; Il facilite la germination de certaines espèces de graines après leur transit par le tube digestif (Makoré, Tieghemella heckelii) ; Certains animaux se nourrissent des graines contenues dans les crottes d’éléphant (Céphalophes, rongeurs, oiseaux, etc.), tandis que d’autres y nichent (Myriapodes, Coléoptères, etc.). Elles constituent également un engrais vert naturel. Ci- dessus : Femelles d’éléphants en savane herbeuse, en bordure d’une forêt galerie Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 31 Les crottes jouent un rôle très important dans le suivi écologique (germination) et dans la pharmacopée traditionnelle Ci-dessus : Crottes Fraîches- Photo : O Souleymane Ci-dessus : Germination issue d’un tas de crottes d’éléphants. Photo : O. Souleymane Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 32 5/ DONNEES SUR LES EFFECTIFS Il n’y a pas encore eu d’inventaire national des populations éléphantines dans leurs habitats respectifs. Les quelques données qui existent ont été obtenues dans le cadre de la réalisation d’études pour des projets d’aménagement des habitats : - Inventaire aérien à la Comoé en 1987 et 1998 ; Inventaire pédestre et aérien en 1987 à Azagny ; Inventaire pédestre à la Bossématié en 1993, Inventaire pédestre de la forêt classée du Haut-Sassandra en 2000, etc. Ces données sont également obtenues par des particuliers, consultants et l’Administration en charge de la faune à travers : - Des investigations personnelles ; Des enquêtes auprès des populations soit riveraines, soit vivant dans les habitats ; Des missions de terrain (cf. tableau n°4). Ces données sont donc à prendre avec prudence. Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 33 Tableau n°4 : Quelques effectifs dans certains habitats N° Habitats 01 Parc National de la Comoé 02 Parc National de la Marahoué 03 Parc National de Taï 04 Parc National du Mont Péko 05 Parc National du Mont Sangbé 06 Parc National d’Azagny 07 Réserve de faune et flore du Haut Bandama 08 Réserve de faune d’Abokouamékro 09 Réserve botanique de Tiapleu 10 Forêt classée BékiBossématié 11 Forêt classée Goin-Cavally 12 Forêt classée du Haut Sassandra 13 Forêt classée de la Niégré 14 Forêt classée de Scio 15 Songan-Tamin-Mabi-Yaya 16 Forêt classée de Bolo 17 Forêt classée de Davo 18 Forêt classée de Djambarakrou 19 Forêt classée de Duékoué 20 Forêt classée de GoBodiénou 21 Forêt classée de Kérégbo 22 Forêt d’Okromodou 23 Forêt classée de la Téné 24 Dioulatédougou-Kany 25 Fresco-Guitry-Lakota 26 Zone Prikro-SCAF-Sérébou Année 1998 1991 Estimation (nb) 200 70 Source des estimations 2001 2000 2001 75 – 100 40 47 1987 60 1996 20 Lauginie dans Hamilton, 1992 Bouché, 2002 2000 11 Kobon, 2002 1989 10 1993 35 Merz et Hoppe Dominik, 1991 Theuerkauf et al., 2001 1989 1997 70 30 Merz et Hoppe, 1991 Kobon, 2002 1989 1989 1993 1989 1989 1989 50 30 20 5 20 30 Merz et Hoppe, 1991 Merz et Hoppe, 1991 Theuerkauf et al., 2001 Merz et Hoppe, 1991 Merz et Hoppe, 1991 Merz et Hoppe, 1991 1997 1989 6 20 Kobon, 2002 Merz et Hoppe, 1991 1989 1989 1998 1991 30 50 5 70 1998 2000 TOTAL 60 50 1139 Merz et Hoppe, 1991 Merz et Hoppe, 1991 Kobon, 2002 Kouamé et Adama Touré, 1991 DPN, 1998 Kouamé, 2000 Fischers, 1998 Merz et Hope Dominik, 1991 Hoppe Dominik, 2003 Kobon, 2002 Lauginie et al., 2001 Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 Douglas 34 6/ PROBLEMATIQUE En matière de conservation, l'un des plus importants défis à relever au cours des décennies à venir, est incontestablement la gestion durable des petites populations reparties dans les habitats fragmentés. Les travaux de Berger (1990) sur les ongulés (Ovis canadensis) aux Etats Unis, de Sukumar (1995) sur l’éléphant d’Asie (Elephas maximus), de Hal et Martin (1992) sur les éléphants d’Afrique de l’Ouest (Loxodonta africana africana et Loxodonta africana cyclotis), ont permis de montrer les risques potentiels de pertes de variabilités génétiques et d'adaptation aux changements survenus dans les habitats naturels auxquelles sont exposées les petites populations d'éléphants et d'ongulés. Ces risques sont d'autant plus élevés que les populations concernées présentent des distorsions de sex ratio et évoluent dans un environnement rendu contraignant par les activités anthropiques telles que le braconnage, la dégradation des habitats, etc. L'analyse des données de la conservation de l'éléphant en Côte d'Ivoire fait apparaître d'importantes menaces et un risque assez élevé de disparition de l'espèce sur le territoire national. Il faut donc agir vite pour minimiser les différentes pressions d'ordre anthropique dont l'espèce fait l'objet. En effet, en dehors des menaces d'ordre naturel (sécheresse, prédations, maladies, chances de survie liées à la reproduction et au vieillissement), la conservation de Loxodonta africana africana et Loxodonta africana cyclotis se heurte à une diversité de problèmes qui relèvent soit du cadre institutionnel et de la faiblesse des moyens mis en œuvre, soit de l'état des habitats, soit de la demande de tout ou partie de l'animal dont la satisfaction nécessite son abattage, soit des nouvelles contraintes de gestion nées des effets non maîtrisés des menaces ci dessus. 6-1/ Menaces liées aux faiblesses institutionnelles de gestion - - Le manque de coordination entre les différentes institutions intervenant dans la gestion des populations éléphantines et de leurs habitats (SODEFOR, OIPR, DFRC, gestionnaires des plantations industrielles de palmiers, d'hévéa, de cocotiers, et d'autres particuliers); L'inefficacité des activités de surveillance; Le manque d'application des textes en vigueur du reste peu adaptés au contexte de la conservation ; L'insolvabilité des charges récurrentes nées des projets d'aménagement à financements extérieurs; Les difficultés de mobilisation des faibles dotations budgétaires (BGF, BSIE) fournies par l'état; Le vieillissement des effectifs, leur protection juridique insuffisante et leur inégale répartition; La faible collaboration avec les communautés locales Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 35 constituent de graves insuffisances qu'il convient de ne pas sous estimer et qui participent à la diminution des effectifs des populations éléphantines du pays. 6-2/ Menaces liées à la gestion des habitats - - - Le développement de l'agriculture intensive dans le domaine rural, de l'agriculture extensive et anarchique pratiquée à la fois dans le domaine rural, dans les forêts classées (environ 1 200 000 ha) et dans les parcs nationaux et réserves naturelles (environ 500 000 ha) ; Le développement de l'exploitation forestière qui consomme 3 000 000 m3/an de grumes, de l'exploitation de bois de chauffe (plus de 13 000 000 m3/an ) et du charbon (15 000 000 m3/an) ; L'inexistence dans la plupart des habitats de plans d'aménagement et de directives susceptibles d'être suivies et appliquées par les gestionnaires ; L'évolution à la hausse des pratiques anarchiques des feux de brousse qui détruisent annuellement des milliers d'hectares de forêts et de cultures et même des vies humaines (118 morts de 1983 à 2001) ont fini par fragmenter et dégrader les habitats des différentes populations du pays. La satisfaction de leurs besoins biologiques les amène en effet, à se déplacer sur de longues distances, ce qui les rend assez vulnérables. La taille médiane des différentes populations (Blanc et al. 2003), est souvent inférieure à 40 pour Loxodonta africana africana et à 20 pour Loxodonta africana cyclotis. 6-3/ Menaces liées à l'absence de données En Côte d'Ivoire, la conservation de l'éléphant s'est faite dans le cadre plus global de la gestion de la faune et de ses habitats. Les données disponibles ont donc été collectées dans le cadre des projets à financements extérieurs (Comoé, Azagny, Bossématié…). Ces données sont discontinues et ne portent pas sur l'ensemble des habitats et des populations éléphantines du pays. Les estimations de consultants et autres institutions de gestion de la faune ne sont pas le fruit d'un inventaire mais plutôt la résultante d'enquêtes auprès des populations ou tout simplement de quelques observations limitées. L'absence de données sérielles spécifiques aux différentes populations constitue une grande insuffisance qui limite l'efficacité des programmes de conservation de l'espèce. Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 36 PHOTO : les feux non maîtrisés participent à la dégradation des habitats des éléphants en Côte d’Ivoire Ci- dessus : Impact de feu de brousse dans une forêt à dominance de raphia (Raphia hookeri) dans la région de Grand –Lahou – Photo : N° Awo Ci-dessus : Savane arborée à Burkea africana avant et après le passage des feux Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 37 6-4/ Menaces liées à l'existence d'un marché national des ivoires Le pays dispose d'un marché national évalué en 1995, dans le cadre du programme national de recensement des ivoires, à 4 tonnes. Ce marché est animé par des artisans localisés à Abidjan, San-Pédro, Bouaké et Grand-Bassam. Les autorités, par décret n°97-130 du 07 mars 1997 ont procédé officiellement à la fermeture de ce marché. Dans la réalité, cette réglementation n’est pas appliquée et le marché artisanal des ivoires fonctionne. Il est devenu peu actif du fait de la crise que traverse le pays. Il peut être activé si le cours national de l'ivoire venait à être attractif. La demande des autres produits de l'éléphant (viande, poils, etc.) est assez négligeable et de faible impact sur la vie des populations. 6-5/ Autres contraintes majeures de conservation 6-5-1/ Le Braconnage Pour assurer le développement du patrimoine faunique, la Côte d’Ivoire a procédé en 1974 à la fermeture de l’exercice de la chasse. Cette stratégie n’a pas permis d’atteindre l’objectif sus visé. Elle a contribué plutôt au démantèlement des services de gestion de la faune et au développement de la chasse illégale toute catégorie confondue. Aujourd’hui le pays compte environ un million de braconniers (Caspary, 1993) qui exercent une pression constante sur le patrimoine faunique et donc sur les populations d’éléphants. Tableau n° 5 : Situation de l’abattage des éléphants en Côte d’Ivoire pour la période 1995-2002 (y compris les battues administratives) Années Nombres d’éléphants abattus 1995 1996 15 28 1997 1998 1999 2000 2001 2002 30 37 42 48 52 34* Source : DPN/DFRC Ministère des Eaux et Forêts * données des 9 premiers mois de l’année 2002 6-5-2/ Les conflits Hommes /Eléphants Les conflits hommes / éléphants se traduisent le plus souvent par la destruction de cultures, de campements et de vies humaines et par l’abattage des éléphants. Ils sont en constante progression depuis 1997 et participent à l’accroissement de la pauvreté dans les zones rurales. Les destructions de cultures (de rente et de vivriers) ne sont pas suivies de mesures de compensation telles que le dédommagement des récoltes, etc. Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 38 PHOTO : le commerce de l’ivoire est une des causes du braconnage et de la diminution des effectifs des populations éléphantines LE COMMERCE DE L’IVOIRE EST UNE DES CAUSES DU BRACONNAGE ET DE LA DIMINUTION DES EFFECTIFS DES POPULATIONS ELEPHANTINES Ci-contre : Exposition d’objets d’arts en ivoire dans un centre artisanal, Treichville ( Côte d’Ivoire). Photo : DFRC Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 39 Tableau n° 6 : Situation des conflits hommes / éléphants (1995-2002) 1995 1996 1997 1998 Années Nombre de cas enregistrés 7 10 15 19 1999 2000 2001 2002 26 25 20 18* .Source : DPN/DFRC Ministère des Eaux et Forêts *données des 9 premiers mois de l’année 2002 cartes n° 5: les grands centres de conflits hommes / éléphants source : DFRC 6-5-3/ Les migrations transfrontalières L’éléphant ne reconnaît pas les frontières. Les territoires exploités par les populations s’étendent souvent sur un ou plusieurs pays aux réalités socioéconomiques spécifiques, appliquant des législations toutes aussi différentes que variées. La multiplicité des partenaires, des choix stratégiques et des procédures constitue une contrainte majeure dont la levée est indispensable à la gestion intégrée des populations dans les régions frontalières. Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 40 Ci-dessus : Destruction d’un champ de manioc(Manihot esculenta) par un troupeau d’éléphants dans la région de Fresco – Photo : O. Souleymane Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 41 Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 42 DEUXIEME PARTIE LA STRATEGIE DE GESTION DURABLE DES ELEPHANTS Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 43 A/ PROCESSUS D’ELABORATION DE LA STRATEGIE L’élaboration de la stratégie de gestion durable des éléphants de Côte d’Ivoire s’est effectuée en plusieurs étapes : 1/ COLLECTE D’INFORMATION La Direction de la Faune et des Ressources Cynégétiques (DFRC), à la demande du Ministère des Eaux et Forêts, a réuni l’ensemble des informations disponibles sur la gestion des éléphants. Pour ce faire, elle a effectué de 1998 à 2002 des opérations de collecte d’informations sur les principaux sites (San-Pédro, Bouna, Yamoussoukro, etc). Ces opérations ont été conduites de façon participative avec l’appui de services partenaires (Cantonnement forestier, Anader, Sodefor, OIPR, etc.) et des populations rurales directement concernées par les activités des populations éléphantines. Les rapports formulés, au niveau de chaque site, ont proposé des recommandations largement discutées au sein d’ateliers ouverts à une plus grande participation de tous les acteurs concernés. 2/ ATELIERS SUR LES PRINCIPAUX HABITATS Des ateliers ont été organisés entre 2002 et 2003 pour discuter des rapports d’étude sur les principaux sites. Les débats ont porté sur les aspects de l’écologie et de la gestion des populations éléphantines largement dispersées du fait des activités anthropiques. Les participants ont recommandé la tenue d’un atelier de synthèse aux fins de procéder à la planification d’une stratégie globale de gestion durable des éléphants. 3/ ATELIER DE SYNTHESE Dans le prolongement des travaux en atelier sur les différents habitats, un atelier de synthèse s’est tenu du 15 au 17 décembre 2003. Des groupes interdisciplinaires de travail ont été constitués en commissions et sous-commissions. Ces groupes réunissaient tous les acteurs et partenaires au niveau national et sous régional chargés de la gestion des ressources naturelles en général et de l’éléphant en particulier. 3-1/ Méthode de travail utilisée La méthodologie utilisée traduit le souci d’assurer, d’une part, la même compréhension pour tous et, d’autre part, une appropriation la plus grande possible de la conception du programme par les principaux acteurs qui seront chargés de contribuer à sa réalisation ou d’en effectuer le contrôle. Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 44 Ci- dessus : la cérémonie d’ouverture de l’atelier de synthèse a été présidée par le Dr ASSOA ADOU, Ministre des Eaux et Forêts 1er à partir de la gauche – Photo DFRC Une vue des participants à la cérémonie d’ouverture de l’atelier de synthèse – Photo : DFRC Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 45 Il s’agit de la méthode de planification de projets ou programmes par objectifs (PPO ou ZOPP), qui permet de bien dérouler les différentes étapes du processus de planification comprenant : • • Une phase d’analyse, et Une phase de planification L’atelier de synthèse organisé en décembre 2003 pour la préparation et la formulation de la stratégie de gestion durable des éléphants a regroupé plusieurs membres issus d’institutions et d’organismes divers qui se répartissent comme suit : - 8 représentants de la Direction de la Faune et des Ressources Cynégétiques ; 4 représentants de la Direction de la Protection de la Nature ; 4 représentants de la Direction du Reboisement et de Cadastre Forestier ; 1 représentant de la Direction des Ressources en Eau ; 1 représentant du GEPRENAF (Projet de Gestion Participative des Ressources Naturelles et de la Faune); 4 représentants de la Direction de la Production et des Industries Forestières ; 3 représentants de la Planification et des Projets ; 2 représentants de la Direction de la Police Forestière et du Contentieux ; 1 représentant du Comité National de Lutte et de Défense contre les Feux de Brousse ; 1 représentant du service des cantonnements forestiers ; 2 représentants de l’Université Nationale de Côte d’Ivoire ; 3 représentants de la SODEFOR ; 4 ONG de conservation de la nature ; 4 représentants de l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves ; 1 représentant du Groupe des spécialistes des éléphants de Côte d’Ivoire ; 1 représentant du Groupe des Spécialistes des éléphants d’Afrique, section Afrique de l’Ouest et Afrique Centrale ; 1 représentant du Ministère des Eaux et Forêts du Libéria ; 1 représentant du Ministère des Eaux et Forêts de la Guinée ; 1 représentant du Ministère des Eaux et Forêts du Ghana ; 1 représentant du Ministère des Eaux et Forêts du Burkina Faso ; 1 représentant du Projet MIKE. La liste détaillée des participants figure en annexe. Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 46 Ci-dessus : une vue des participants à l’atelier de synthèse – Photo : DFRC Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 47 3-2/ Phase d’analyse Cette phase de planification a permis de dresser l’analyse des concernés, des problèmes et des objectifs. 3-2-1/ Analyse des concernés Ce sont les personnes, les groupes ou les institutions qui interviennent de près ou de loin dans la conservation des éléphants en Côte d’Ivoire. L’atelier a ainsi identifié quatre grands groupes de concernés comprenant : - L'administration nationale ; - Les populations rurales ; - Les exploitants directs et indirects des ressources naturelles ; - Les partenaires techniques et financiers de la conservation. Les principales caractéristiques de ces concernés ont été analysées à partir des critères portant sur la nature de leurs activités, leurs intérêts, leurs impacts sur la ressource, leurs craintes et leurs attentes face à une nouvelle stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire. La synthèse de l’analyse des concernés est résumée dans le tableau ci-après : Des ateliers ont été organisés sur les principaux habitats Ci-dessus : Participants à l’atelier à San-Pedro, Mai 2002 Photo : Bomisso 2002 Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 48 Analyse des concernés 1- EXPLOITATION DES RESSOURCES Commerçants d’ivoires 2- ADMINISTRATION NATIONALE 3- PARTENAIRES TECHNIQUES ET FINANCIERS 4- POPULATIONS LOCALES Paysans Braconniers Ministère en charge des Eaux et Forêts - Direction de la Faune et des Ressources cynégétiques (DFRC) - Société de Développement des Forêts (SODEFOR) Coopération multinationale : Banque Mondiale Union Européenne GEF (FEM) Agriculteurs traditionnels Artisans Ministère en charge de l’Environnement -Office Ivoirien des Parcs et Réserves Coopération bilatérale : AFD, USAID, KfW Populations riveraines des habitats à éléphants Tradi-Thérapeutes Ministère en charge de l’Agriculture Vendeurs de munitions Exploitants forestiers Ministère en charge de l’intérieur - Collectivités locales Ministère en charge de l’Economie et des Finances - Douane Ministère en charge de la culture Agences de tourisme Vendeurs d’armes Ministère en charge de la Défense Chasseurs traditionnels Ministère en charge de la Sécurité Ministère en charge de l’Education Nationale Chasseurs Ministère en charge du Commerce Ministère en charge du Tourisme Ministère en charge de l’Artisanat Ministère en charge de la Justice Ministère de la Recherche Scientifique ONG internationales : - UICN, WWF, CI, BirdLife, WCS - Afrique Nature International - Autres, etc. Services de Faune des pays voisins et autres : - Ghana, Mali, Burkina Faso, Guinée, Libéria USFWS Accords et conventions internationaux: - CITES, CMS, CDB, accords de KYOTO, GSEAF Programmes internationaux de conservation : MIKE, FAO Universités, Lycées et Collèges Nationaux et Internationaux Organismes de Recherche nationaux et internationaux ONG Nationales : - SOS Forêt, CI Nature, CI Ecologie, SCNCI, Croix Verte Communautés locales Populations situées dans les habitats à éléphants Autres planteurs ONG Locales E bôh a gnan i ti, Vie et Forêts Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 49 Analyse des concernés (Suite) 1. EXPLOITANTS (DES RESSOURCES) - 2. ADMINISTRATION NATIONALE - 3. PARTENAIRES TECHNIQUES ET FINANCIERS - 4. POPULATIONS LOCALES Nature des activités Prélèvement direct de la ressource Utilisation de la ressource Gestion de la ressource Protection Financement de la conservation Appuis techniques Lobbying Utilisation de l’habitat et de la ressource Intérêts - Avoir de l’argent Satisfaire les besoins culturels et sportifs - Conserver l’espèce Impact sur la Ressource - Destruction - Valorisation - Maintien de l’effectif actuel Craintes - Interdiction d’accès à la ressource - Pérennisation de la ressource - Non adhésion des populations Conflits d’intérêt Suspension des Financements Non adhésion des populations Mauvaise utilisation des fonds Accroissement des conflits Limitation de l’accès à la ressource - Accroissement et valorisation de la ressource - Accroissement des effectifs Renforcement des capacités - Conserver l’espèce - Maintien de l’effectif - - Satisfaire les besoins domestiques et culturels - Destruction de l’habitat et de l’espèce Attentes - Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 - Amélioration des conditions de vie Amélioration des récoltes 50 3-2-2/ Analyse des problèmes Les problèmes rencontrés dans la gestion de l’éléphant ont fait l’objet d’analyses approfondies. La structuration des données selon le principe de causalité a permis de dresser un diagnostic de la situation de conservation de l’espèce. Le problème principal identifié est : « La réduction des effectifs des éléphants en Côte d'Ivoire » Les causes et les effets de cette réduction sont: - le développement du braconnage ; - la persistance des conflits homme/éléphants ; - la dégradation continue des habitats des éléphants ; - la faible valorisation de l'éléphant ; - l'insuffisance de données sur l'éléphant ; - l'insuffisance de collaboration au niveau national, régional et international ; - la faiblesse des institutions chargées de l’application de la législation. Les séquences ainsi que l’arbre des problèmes identifiés par l’atelier sont présentés ci-contre : Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 51 Analyse des problèmes EXTINCTION DE L’ESPECE Vulnérabilité des populations d’Eléphants Réduction drastique des effectifs d’Eléphants en Côte d’Ivoire 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. Braconnage Conflits Homme/Eléphant Dégradation continue de l’habitat Insuffisance de données sur l’Eléphant Non respect de la législation Faible valorisation des Eléphants Faibles capacités institutionnelles Insuffisance de collaboration au niveau régional Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 52 REDUCTION DRASTIQUE DES EFFECTIFS 2. CONFLITS HOMME/ELEPHANT 1. BRACONNAGE Existence d’un commerce illégal d’ivoire Développement du commerce des Sous-Produits Facilité d’accès aux armes et munitions Destruction des récoltes Faible sensibilisation des populations Absence d’activités alternatives 3. DEGRADATION CONTINUE DE L’HABITAT Superficie d’habitat limitée Feux de brousses incontrôlés Développement des infrastructures Non respect de la législation Fragmentation des habitats Exploitation forestière Insuffisance des peines Développement de l’agriculture Inadéquation des textes Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 Manque de sensibilisation des acteurs du système Méconnaissance des textes Manque de sensibilisation des populations 53 4. INSUFFISANCE DE DONNEES SUR L’ELEPHANT Insuffisance de compétences Statut des populations d’éléphants mal connu Méconnaissance des déplacements et des zones utilisées par l’éléphant Méconnaissance des effectifs réels Absence de suivie des populations d’éléphant Reconstitution de populations viables Manque de qualification 5. 6. NON RESPECT DE LA LEGISLATION Manque de cadre juridique spécifique de protection Non application de la législation relative à la Faune Législation inadéquate Laxisme dans les contrôles Faible capacité des acteurs du système judiciaire Insuffisances des projets d’études FAIBLE VALORISATION DE L’ELEPHANT Non respect des lois par les collectivités locales Faible participation de l’éléphant et de ses sous-produits à l’économie nationale Manque de valorisation touristique de l’éléphant Manque de structure de valorisation Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 Faible valorisation culturelle de l’éléphant Non appropriation de la valeur symbolique de l’éléphant par la population Déclin des cultures traditionnelles Manque d’infrastructure de valorisation 54 7. FAIBLES CAPACITES INSTITUTIONNELLES Manque de stratégie nationale de gestion des éléphants Faiblesse des capacités de gestionnaires Manque d’une politique de gestion durable Insuffisance de personnel qualifié Manque de volonté politique Absence d’équipes spécialisées en lutte anti-braconnage et contrôle filière Faiblesse des institutions de gestion Insuffisance de la formation Manque de collaboration des autres administrations Manque de suiviévaluation des structures de gestion Faiblesse des financements alloués à la conservation Manque de coordination entre les structures de gestion des éléphants Manque d’audit de gestion Faible financement de l’Etat dans les projets de conservation 8. INSUFFISANCE DE COLLABORATION AU NIVEAU REGIONAL Manque de gestion transfrontalière des populations Non harmonisation des législations Faiblesse de collaboration entre les partenaires concernés par la conservation des éléphants Absence de programme de gestion transfrontalière Absence d’un mécanisme de coordination au niveau sous-régional Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 55 3-2-3/ Analyse des objectifs - L’analyse des objectifs a permis de : Décrire la situation future qui sera obtenue si les problèmes sont résolus ; Identifier les alternatives potentielles ; Clarifier les intentions de la stratégie. Elle a abouti à un arbre des objectifs et à la détermination des domaines d’intervention du programme. Les principaux objectifs ainsi retenus sont les suivants : - L’augmentation du nombre d'éléphants ; L’amélioration de leur habitat ; Le renforcement de la collaboration sous-régionale ; La réduction du braconnage ; Le renforcement des capacités institutionnelles des gestionnaires l’éléphant ; La disponibilité des données nécessaires à un meilleur suivi et une meilleure gestion des éléphants ; La réduction des conflits homme/éléphant ; Le résumé des objectifs et sous objectifs est présenté dans les tableaux ci-après : Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 56 Analyse des objectifs 2. LES CONFLITS HOMME/ELEPHANT SONT REDUITS 1. LE BRACONNAGE EST REDUIT le commerce illégal de l’Ivoire est réduit le commerce des Sous-Produits de l’éléphant est réduit Le contrôle de l’accès aux armes et munitions est renforcé Les dégâts sur les récoltes sont réduits La population est mieux sensibilisée Les alternatives spécifiques sont développées 3. L’HABITAT EST AMELIORE La superficie des habitats a augmenté Les feux non contrôlés sont réduits Les recommandations des études d’impact sont mises en oeuvre La législation est mieux respectée Les habitats des éléphants sont connectés Les législations sur les ressources naturelles sont respectées Politique de développement agricole adaptée Les sanctions rendues sont dissuasives Les textes sont adéquats Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 Les acteurs du système judiciaire sont sensibilisés Les textes sont mieux connus Les populations sont sensibilisées 57 4. LES DONNEES ADEQUATES RELATIVES A L’ELEPHANT SONT DISPONIBLES Le statut des populations est mieux connu Les déplacements et des zones utilisées par l’éléphant sont connus Les effectifs sont connus Les populations d’éléphants sont suivies Des populations viables sont reconstituées les capacités des acteurs sont renforcées 6. L’ELEPHANT EST MIEUX VALORISE 5. LA LEGISLATION EN MATIERE DE CONSERVATION DES ELEPHANTS EST RENFORCEE ET APPLIQUEE Un cadre juridique spécifique de protection est élaboré La législation relative à la Faune est appliquée Une législation adéquate est mise en place Les contrôles sont efficaces et efficients Les capacités des acteurs du système judiciaire sont renforcées Les études sur les éléphants sont renforcées Les lois sont mieux respectées par les collectivités locales La valorisation culturelle de l’éléphant est renforcée La part de l’éléphant dans l’économie a augmenté La valorisation touristique de l’éléphant est améliorée Des structures de valorisation fonctionnelles sont mises en place La considération de l’éléphant comme symbole national est renforcée Des infrastructures de valorisation touristique sont mises en place et opérationnelles Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 Les cultures traditionnelles favorables à la conservation de l’éléphant sont valorisées 58 7. LES CAPACITES INSTITUTIONNELLES DE CONSERVATION DES ELEPHANTS SONT RENFORCEES Une stratégie nationale de gestion des éléphants est mise en œuvre Une politique de gestion durable des éléphants est élaborée Les capacités des institutions de gestion de l’éléphant sont renforcées Les capacités des gestionnaires sont renforcées Les institutions de gestion disposent de personnel qualifié et suffisant La formation est assurée La volonté politique est réaffirmée La gestion transfrontalière des populations d’éléphant est assurée Le suivi-évaluation des structures de gestion est assuré Les institutions de gestion disposent de financements adéquats La coordination entre les structures de gestion des éléphants est améliorée Un audit de gestion est assuré Le financement à long terme de la conservation est assuré 8. LA COOPERATION SOUS REGIONALE DE GESTION DES ELEPHANTS EST DEVELOPPEE ET MISE EN OEUVRE La collaboration entre les administrations est assurée Les législations relatives à l’éléphant sont harmonisées La collaboration entre les partenaires de la conservation est renforcée Un programme de gestion transfrontalière est mis en œuvre Des institutions de coordination Sous-Régionales sont fonctionnelles Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 59 3-3/ Phase de planification Les trois étapes d’analyse ont permis d’élaborer ensuite un schéma de planification. A cette étape, l’atelier a élaboré un cadre logique ou matrice de planification qui explique pourquoi le programme est entrepris, quels sont les grands volets (Résultats) que le programme comporte, quels sont les facteurs externes revêtant de l’importance pour le succès du programme et comment en évaluer les résultats. Le contenu de la stratégie se présente comme suit : B/ PRESENTATION DU CADRE LOGIQUE 1/ Objectif global S’inscrivant dans un cadre national de préservation de la diversité biologique, il recouvre l’intention finale en matière de conservation des éléphants. La stratégie et les programmes retenus contribueront à sa réalisation. L’objectif global a donc été défini comme suit : « La diversité biologique en Côte d’Ivoire a été préservée » 2/ Objectif spécifique C’est l’objectif directement visé par le programme. Pour la conservation des éléphants en Côte d’Ivoire, l’objectif spécifique retenu est le suivant: "Le nombre d'éléphants a augmenté et des populations viables et leurs habitats sont maintenus". 3/ Résultats Les résultats sont les produits et les services que les organisations chargées de la mise en œuvre du programme, doivent fournir afin que les changements escomptés puissent se produire. Pour l’augmentation du nombre d’éléphants dans un habitat viable, les résultats suivants doivent être atteints : - Le braconnage est réduit ; Les conflits homme-éléphant sont réduits ; L’habitat est amélioré ; Des données adéquates pour une gestion durable des éléphants sont disponibles ; La législation en matière de conservation des éléphants est renforcée et appliquée ; L’éléphant est mieux valorisé ; Les capacités institutionnelles de conservation des éléphants sont renforcées La coopération sous régionale de gestion des éléphants est renforcée. Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 60 4/ Activités Pour atteindre un résultat, les mesures individuelles formulées sous forme d’activités principales ont été ensuite identifiées. Pour la présente stratégie, le niveau d’identification des activités, a permis d’induire des projets pouvant servir de base à l’élaboration du plan d’opération et à la détermination des ressources nécessaires à la mise en œuvre du programme. 5/ Indicateurs objectivement vérifiables Ce sont des éléments qui mesurent comment un objectif, un résultat, un facteur externe ou une activité a été réalisé. Les participants ont identifié au moins un indicateur par objectif et par résultat. 6/ Hypothèses importantes Elles rassemblent les facteurs importants pour la réussite du programme, mais non directement influençables par ce dernier parce que se situant hors de sa sphère de responsabilité. Pour la stratégie décrite ici, trois facteurs importants ont été définis : - la mise en place de projets pour stabiliser l’Agriculture ; - le renforcement de la lutte contre la pauvreté ; - la stabilisation de la situation socio-politique interne et sous-régionale. Le détail des composantes du cadre logique obtenu est présenté dans le tableau cicontre : Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire- Août 2004 61 CADRE LOGIQUE Description sommaire Indicateurs Objectivement Vérifiables Sources de vérification Facteurs externes Objectif Global: La biodiversité en Côte d’Ivoire a été préservée Objectif Spécifique Le nombre d’éléphants a augmenté et des populations viables et leurs habitats sont maintenus Résultats R1 Le braconnage est réduit R2 R3 Les activités liées à la présence de l’éléphant augmentent de 30% au bout de 10ans dans les • habitats (fréquences d’apparition, traces de nourrissage, crottes, empreintes) Rapports d’inventaire Nombre d’éléphants braconnés réduit et diminué de 60% en 5 ans dans les habitats • • Rapport d’activités des gestionnaires Rapport d’activités M.I.K.E Diminution des plaintes des victimes de 50% Le nombre de battues administratives diminue de 50% en 10 ans Au moins 50% des habitats sont améliorés • PV de constats • Rapport d’activités des gestionnaires Nombre de spécialistes qui ont consulté la base de données augmente régulièrement après 3 ans La fréquence d’actualisation des données 90% des sanctions sont conformes à la législation • Registre du gestionnaire de la base de données Rapport d’activités du gestionnaire • Rapport d’activités des structures gestionnaires Nombre de touristes voulant observer des éléphants a augmenté après 5 ans Nombre d’émissions Radio/TV et articles de Presse consacrés aux éléphants a augmenté après 3 ans Le nombre d’initiatives culturelles relatives à l’éléphant a augmenté après 3 ans La base de données sur les éléphants est régulièrement mise à jour L’information sur la gestion de l’éléphant largement diffusée Les programmes d’activités sont réalisés conformément aux prévisions Toutes les stratégies de gestion transfrontalière sont opérationnelles après 3 ans • Les registres d’entrée dans les aires protégées Les rapports d’activités des tours operator Presse Book de Gestion Rapport d’activité du Ministère de la culture Les conflits homme-éléphant sont réduits - L’habitat est amélioré - R4 Des données adéquates pour une gestion durable des éléphants sont disponibles R5 La législation en matière de conservation des éléphants est renforcée et appliquée R6 - L’éléphant est mieux valorisé R7 Les capacités institutionnelles de conservation des éléphants sont renforcées - R8 La coopération sous régionale de gestion des éléphants est renforcée - • • • • • • Rapports d’activité du gestionnaire de la base de données Site Internet des Institutions de Gestion • • Budget des programmes transfrontaliers Rapport de suivi des populations Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 Mise en place de projets pour stabiliser l’Agriculture La lutte contre la pauvreté est renforcée La situation socio-politique interne et sous-régionale 62 Activités Résultat 1 : Le braconnage est réduit - Résultat 2 : les conflits Homme-Eléphants sont réduits Renforcer le contrôle de l’accès aux armes et munitions Organiser la lutte contre le commerce de l’ivoire et des sous-produits de l’éléphant Rendre opérationnel une équipe de lutte contre le braconnage Promouvoir des activités alternatives Résultat 5 : Résultat 3 : L’habitat est amélioré Déterminer la nature et l’ampleur des conflits Créer un cadre de concertation et de règlement des conflits Mettre en place des mesures de prévention des conflits - Elaborer un plan d’aménagement dans les principaux sites Mettre en œuvre les plans d’aménagement Renforcer le statut juridique des habitats Résultat 6 : Résultat 7 : L’éléphant est mieux valorisé Les capacités institutionnelles La législation en matière de conservation des éléphants est renforcée et appliquée - réviser la législation en matière de conservation des éléphants - Renforcer les capacités des acteurs du système judiciaire - Veiller à l’application des textes Développer l’écotourisme national renforcer les pratiques de conservation des éléphants Résultat 4 : Des données pour une gestion durable des éléphants sont disponibles - Mettre en place une base de données sur l’éléphant - Développer des projets et actions de sauvegarde de l’éléphant - Développer des programmes adéquats de recherche sur l’éléphant Résultat 8 : Une stratégie de collaboration de conservation des éléphants sous régionale est développée sont renforcées et mise en oeuvre - améliorer le cadre de gestion - Développer des accords - Mettre en place un sous-régionaux pour la mécanisme de financement gestion des populations durable transfrontalières - Elaborer et mettre en œuvre des projets de gestion des populations transfrontalières Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 63 C/ CADRE DE GESTION DURABLE DES ELEPHANTS EN CÖTE D’IVOIRE 1/ PRINCIPES DIRECTEURS La stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire a été élaborée dans un contexte à la fois évolutif et contraignant. En effet, le pays qui vient de se lancer résolument sur la voie de la décentralisation avec la mise en place des Conseils Généraux chargés de donner une nouvelle impulsion au développement local (Loi n° 2003-208 du 7 juillet 2003 portant répartition du transfert des compétences de l’Etat aux Collectivités territoriales), traverse également une situation de crise depuis septembre 2002. La mise en œuvre de cette stratégie demande au préalable l’application de mesures et approches qui sont des recommandations ou principes directeurs : 1-1/ Privilégier l’approche participative Cela permettra l’implication et la responsabilisation effective de tous les concernés. Un accent particulier sera mis sur l’implication des communautés locales et des collectivités décentralisées (Conseils Généraux), les institutions de recherche, les universités nationales et les ONG tant nationales qu’internationales. 1-2/ Redéfinir les limites des principaux habitats Les espaces exploités par la faune en général et l’éléphant en particulier ne respectent pas les limites conventionnelles des habitats. Les populations éléphantines effectuent des migrations saisonnières sur de longues distances et font régulièrement des incursions dans les zones cultivées à la recherche de nourriture. Pour sa mise en œuvre la stratégie devra tenir compte de ce constat et désigner par principaux habitats : l’espace comprenant, aires protégées ou forêts classées ou forêts du domaine rural et terroirs villageois, plans d’eau, cultures, etc. aux fins d’adapter l’habitat aux besoins des éléphants. Par ailleurs, la création de corridors nationaux pouvant relier un ou plusieurs habitats devra être encouragée. 1-3/ Définir une situation de référence par la réalisation d’études appropriées L’inventaire des populations dans les principaux habitats, l’analyse du cadre institutionnel de conservation et des propositions de réformes, l’identification de corridors transfrontaliers, l’étude de faisabilité d’une fondation éléphant, la révision de la loi portant protection de la faune et exercice de la chasse sont quelques unes des études de base nécessaires à la mise en œuvre efficace de la stratégie. Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 64 1-4/ Assurer la pérennisation des acquis Les différents acquis devront être maintenus par le développement de mécanismes appropriés notamment les mécanismes portant : - suivi évaluation ; - financement durable des activités ; - induction de comportements, de réflexes et d’usages nouveaux au niveau tant des populations locales que des principaux utilisateurs de la ressource. 2/ CADRE DE MISE EN ŒUVRE DE LA STRATEGIE Le succès de la mise en œuvre de la stratégie de gestion durable des éléphants reposera avant tout sur la responsabilisation et la participation de tous les acteurs impliqués. Pour assurer le bon fonctionnement des institutions de gestion présentes ou futures, des cadres de concertation à venir ; entretenir et valoriser les partenariats nécessaires, il convient : - de définir les rôles des partenaires ; - de dresser les champs de leurs interventions respectives, à travers les dispositions institutionnelles et organisationnelles, législatives et juridiques ; - de mettre en place les mécanismes de suivi et de mesures de leurs interventions sur le terrain, et de soutenir pour le moyen et le long terme, le financement de leurs activités par la recherche et le développement de mécanismes appropriés. Ces exigences imposent une approche prudente et progressive dans la mise en œuvre de la stratégie. Plusieurs phases seront en effet nécessaires. 2-1/ Dispositions institutionnelles Le Gouvernement et le Ministère en charge de la Faune demeurent les principaux artisans des actions internationales y compris de la coopération sous régionale dans le cadre de la mise en œuvre de la présente stratégie. La Direction de la Faune et des Ressources Cynégétiques (DFRC) au sein de la Direction Générale des Eaux et Forêts est chargée de la mise en œuvre de la stratégie pendant la première phase. L’analyse des cadres de gestion de la faune et de l’éléphant a, en effet, fait apparaître l’urgente nécessité d’entreprendre une reforme institutionnelle pouvant aboutir à la création d’une structure autonome spécialisée dans la gestion de la Faune et de l’éléphant. Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 65 La conduite des études urgentes, notamment : - la définition de la situation de référence par la réalisation d’inventaires sur les principaux habitats ; - l’identification des populations éléphantines non viables ; - la révision du cadre législatif de protection de la faune et de l’exercice de la chasse ; - les études de faisabilité d’un cadre institutionnel approprié pour une gestion durable de la faune et de l’éléphant ; - les études de faisabilité portant implantation d’une fondation pour l’éléphant et les mécanismes connexes de financement de sa conservation ; - l’initiation des activités de formation dans les domaines : d’inventaires de faune ; de lutte contre le commerce des produits de l’éléphant (CITES) ; de lutte contre le braconnage ; - la création de cadres de concertation et le renforcement de la coopération avec les institutions partenaires (SODEFOR, OIPR, Université etc.) ; - l’initiation des échanges et de la coopération avec les pays voisins aux fins de la création de corridors transfrontaliers ; constituent les principales activités que la Direction de la Faune pourra développer au cours de cette phase. Cette Direction travaillera en étroite collaboration avec les gestionnaires des habitats, notamment la SODEFOR, l’OIPR, les propriétaires privés et/ou les collectivités et les populations locales. Des conventions aux fins de responsabiliser davantage les partenaires seront mises en œuvre. Ce dispositif pourra être revu et renforcé pour la mise en œuvre de la deuxième phase. 2-2/ Dispositions budgétaires La recherche de financements nécessaires à la mise en œuvre de la stratégie de gestion durable des éléphants doit privilégier les économies d’échelle entre les institutions partenaires. Les projets et programmes en cours et futurs dans les principaux habitats devront optimiser les synergies possibles à travers une approche de planification participative. Pour exemple, une piste reliant deux villages dans un habitat peut bien servir de piste touristique et un point d’eau peut bien servir à l’abreuvage de la faune et donc à celui de l’éléphant. L’inventaire des ressources disponibles sur les habitats sera nécessaire ; que ces ressources proviennent du budget national ou de financements extérieurs pour les projets connexes d’aménagement forestier, fauniques et de développement rural. Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 66 Par ailleurs, les apports de la coopération bilatérale et multilatérale ainsi que ceux des ONGs nationales et internationales, des collectivités et des populations locales seront sollicités. Ces apports qui sont considérés comme des appoints devront s’ajouter aux efforts d’investissement de l’Etat (BGF et BSIE) principal instigateur et bénéficiaire de la stratégie. La gestion durable des populations éléphantines du pays exige l’entretien des acquis, le développement de nouvelles activités et la gestion des charges récurrentes. Pour la pérennisation des activités du programme, il est nécessaire de développer des mécanismes de financement durable susceptibles de responsabiliser et de motiver davantage les partenaires. Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 67 Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 68 TROISIEME PARTIE : PROGRAMME DE GESTION DURABLE DES ELEPHANTS 2005-2014 Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 69 A/ PRESENTATION DU PROGRAMME NATIONAL 2005-2014 La stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire sera mise en œuvre selon les principes directeurs de la stratégie. Sa conduite sera assurée par un plan d’opération qui décrit les principales activités, fixe leur cadre temporel, spécifie les ressources nécessaires et définit les résultats intermédiaires à atteindre. Dans ce sens le plan d’opération constitue le programme national. Il sera traduit au niveau des habitats en plans d’aménagement et plans de gestion. Ces trois outils : plan d’opération, plan d’aménagement et plan de gestion seront révisés en fonction des besoins de la conservation des éléphants et au fur et à mesure de l’amélioration des connaissances. La rédaction du plan d’opération à été assurée par des équipes spécialisés avec l’appui d’un consultant en planification. Le niveau de détail s’est limité à la détermination des activités et sous activités, des responsabilités, des partenaires, des indicateurs de réalisation, de la description des tâches, de l’évaluation des coûts et d’un chronogramme de réalisation. Ces informations sont résumées dans le tableau ci-après : Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 70 Résultat 1: le braconnage est réduit Activité 1: Renforcer le contrôle de l'accès aux armes et munitions sous-activités responsabilité réaliser une enquête sur la partenaires Indicateur de réalisation Synthèse des taches 1.1 nature et l'origine des armes DFRC Min intérieur; Min commerce rapport d'enquête disponible fin prestation d'un expert en 1ère année armement pendant 3 mois 1.2 réviser les textes en vigueur DFRC Min intérieur; Min justice; Min commerce projet de révision est validé par prestation d'un expert juriste le MINEF fin 3ème année pendant 3 mois Min défense et autres la liste des attributaires de permis de port d'armes est disponible dans les services compétents de grande chasse renforcer les conditions MINEF/ 1.3 d'attribution et les contrôles MININTER de permis de port d'armes Chronogramme (années) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 * diffusion de la liste des bénéficiaires dans les services compétents; * équipement des structures d'attribution; * publication des rapports Activité 2: Organiser la lutte contre le commerce de l'ivoire et des sous-produits de l'éléphant réaliser une enquête sur 2.1 l'utilisation des produits de DFRC Min intérieur; Min commerce; Min artisanat rapport d'enquête disponible à la prestation d'un expert 1ère année pendant 3 mois DFRC Min intérieur; Min commerce; Min artisanat au moins 3 activités de substitution sont promues DFRC Min intérieur; Min tourisme communes; Min commerce; Min artisanat 2 équipe de 8 agents sont des patrouilles de dissuasion disponibles dans les grands sont régulièrement organisées et centres de commerce urbain 90% des commerçants des (fonctionnement des produits de l'éléphant ont arrêté équipements des agents et leur activité sur les marchés des bureaux, divers) l'éléphant promouvoir des activités de 2.2 substitution au commerce l'ivoire et des produits de l'éléphant 2.3 rendre opérationnelle une équipe de lutte contre le commerce des produits de l'éléphant appui technique et financier; subventions et transfert d'activités Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 71 Activité 3: Rendre opérationnelle une équipe de lutte contre le braconnage recenser et former les 3.1 agents de surveillance 3.2 rendre fonctionnelles les équipes de surveillance établir un réseau 3.3 d'informateurs dans la communauté locale DFRC Sodefor/OIPR Min sécurité; Min défense; douane 2 sessions de formation des agents recrutés pour la surveillance des 4 principaux sites sont organisées à la 2ème année DFRC Sodefor/OIPR Min défense; Min commerce des rapports d'activités sont les équipements aux équipes fournis par mois à compter de la sont fonction des sites 5ème année (PN; FC; domaine rural) Anader; communautés locales ; ONG 50% des saisies sont effectuées sur la base des activités des membres des réseaux à partir de la 5ème année missions d'identification; de recrutement et d'installation du réseau; primes de motivation des informateurs; minimum d'équipements Min agriculture; Anader, ONG rapport d'étude du cabinet disponible prestation d'un cabinet d'expert pendant 45 jours Min agriculture; Anader, ONG * appui techniques et financiers des microprojets au moins 3 activités alternatives * recruter un formateur et sont exécutées sur 4 principaux assurer les taches de sites au bout de 5 ans formation * établir des conventions de partenariat DFRC Sodefor/OIPR prestation d'un cabinet de formation aux techniques de lutte anti-braconnage (recenser et former) Activité 4:Promouvoir des activités alternatives identifier et définir les 4.1 besoins des populations locales promouvoir des activités de 4.2 substitution à la chasse DFRC Sodefor/OIPR DFRC Sodefor/OIPR Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 72 Résultat 2: Les conflits Homme/éléphants sont réduits Activité 1: Déterminer la nature et l'ampleur des conflits sous-activités 1.1. réaliser des études sur les dégats responsabilité partenaires Min agriculture; DFRC / Sodefor ONG; Université; /OIPR Min intérieur Indicateur de réalisation Synthèse des taches Chronogramme (années) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 * rédaction thème de référence; rapport d'étude disponible et * prestation cabinet d'expertise validé à la fin de la 1ère en 3 mois; année * atelier de validation Activité 2: Créer un cadre de concertation et de règlement des conflits un système de suivi est fonctionnel et fournit des rapports trimestriels à la fin de la 5ème année * recruter un expert en conflits Homme/éléphants (3mois) * identifier, former et équiper les équipes locales de suivi des conflits 2.2. développer la coopération entre DFRC/ les comités de gestion des conflits Sodefor /OIPR Min agriculture ; le nombre de réunions des populations membres du réseau par an riveraines; ONG; * organisation de rencontres entre plusieurs comités * prise en charge des représentants de chaque comité 2.3. élaborer des textes pour la gestion MINEF des conflits Homme/éléphants Min agriculture ; Min environnem. projet de texte validé par le MINEF à partir de la 4ère Min intérieur ; année Min justice * recruter 1 expert juriste pendant 1mois * 1 atelier de validation mettre en place un système de 2.1. suivi des conflits DFRC / Sodefor /OIPR Min agriculture ; ONG; Université Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 73 Activité 3: mettre en place des mesures de prévention des conflits 3.1 initier des activités de MINEF développement compatibles avec MINENV la présence des éléphants 3.2 rendre opérationnel des équipes spécialisées pour la gestion des animaux à problèmes 3.3 vulgariser les méthodes DFRC traditionnelles et modernes de maintien des éléphants dans leurs Sodefor /OIPR habitats DFRC Min agriculture; Min intérieur; Min recherche au moins 2 microprojets portant sur les activités compatibles avec la présence des éléphants sont développés dans les 4 principaux sites fin année 7 Min environnem. * 4 ateliers de formation aux techniques de gestion des 90% des cas des animaux à animaux à problèmes problèmes sont gérés * équipements en divers matériels * fournitures d'armes par l'Etat Min recherche ONG * recruter 1 expert pendant 1 de nouvelles méthodes sont mois pour inventaire identifiées et appliquées * 2 ateliers de formation dans les principaux sites à * fonds de subventions pour 5 partir de la 5ème année essais de méthode * étude d'identification des activités compatibles par la méthode participative * subventions de microprojets Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 74 Résultat 3: l'habitat est amélioré Activité 1: élaborer un plan d'aménagement dans les principaux sites sous-activités 1.1 responsabilité conduire des études sur DFRC les différents habitats OIPR/Sodefor créer des comités locaux 1.2 d'aménagement des habitats des éléphants DFRC OIPR/Sodefor partenaires Indicateur de réalisation Synthèse des taches Min agriculture; ONG; Min intérieur ; recherche scientifique; communautés locales les projets de plan d'aménagement des 4 principaux habitats est disponible fin année 5 E.I.E; (4 principaux sites) étude socio-économique;étude écologique;inventaire;étude d'infrastructures;cartographie Min intérieur; ONG; communautés locales 4 réunions du comités sont organisées à la fin de la 7ème année réunions de concertations; formations; perdièmes, atelier de validation Chronogramme (années) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Activité 2: mettre en oeuvre les plans d'aménagement réaliser les 2.1 infrastructures réhabiliter les zones 2.2 dégradées créer des corridors 2.3 nationaux pour les éléphants DFRC OIPR/Sodefor *Appui aux Parcs Nationaux (20%) Min Intérieur; *Appui à la Sodefor (20%) Min écofinance, au moins 50% des *contribution domaine rural (60%) Min infrastructures infrastructures sont réalisés à (réalisation de pistes; barrage économiques; la fin de l'année 4 agropastoral;panneautage; bureau collectivités territoriales et équipements…) DFRC OIPR/Sodefor Min intérieur; Min Agriculture; collectivités territoriales; ONG;communautés locales DFRC OIPR/Sodefor ONG; Min Agriculture, au moins 1 corridor est Min Intérieur, réalisé fin année 5 Recherche scientifique au moins 50% des superficies dégradées dans les 4 principaux sites sont réhabilitées fin année 8 réhabilitations; reconstitution de 4 principaux sites :Parcs Nationaux et Forêts Classées (20%) domaine rural (80%); enrichissement de l'habitat réalisation d'un corridor Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 75 Activité 2: mettre en oeuvre les plans d'aménagement (suite) 2.4 mettre en œuvre les mesures DFRC d'accompagnement des OIPR/Sodefor EIE ONG; Min Agriculture, Min intérieur, Min recherche scientifique; Min écofinance * dédommagement des plantations 70% des mesures abandonnées; d'accompagnement des EIE * déplacement des populations; sont exécutées sur les * achats de titres fonciers ruraux; principaux sites fin année 6 reboisements de l'EIE 2.5 mettre en œuvre les programmes de suivi écologique ONG; Min Agriculture, Min intérieur, Min recherche scientifique; Min écofinance 50% des principaux habitats bénéficient de programmes de suivi écologique fin 7ème année DFRC OIPR/Sodefor * recruter un expert * réalisation de transect * collecte de données sur le terrain * formation des aides Activité 3: renforcer le statut juridique des habitats 3.1 élaborer et faire adopter DFRC les textes OIPR/Sodefor ONG; Min Agriculture; au moins 2 habitats ont leur Min justice; statut juridique renforcé fin Min intérieur, année 5 Conseils généraux arrêté préfectoral; arrêté ministériel décret présidentiel 3.2 sensibiliser les acteurs DFRC OIPR/Sodefor ONG; Min Agriculture, au moins 4 campagnes IEC Min Intérieur, Conseils sont organisées dans les 4 généraux principaux sites fin année 5 formations; réunions de sensibilisation par site Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 76 Résultat 4: Des données pour une gestion durable des éléphants sont disponibles Activité1: mettre en place une base de données sur l'éléphant sous-activités responsabilité réaliser une étude pour la 1.1 création et la gestion d'une mettre à jour les données 1.3 sur l'éléphant assurer la gestion de la 1.4 base de données indicateurs Synthèse des taches DFRC Sodefor ; OIPR ONG; rapport d'étude disponible fin universités 1ère année recruter 1 cabinet pendant 2 mois; DFRC 70% des informations de la Sodefor ; OIPR ONG; base de données sont fournies universités par les membres du réseau national fin année 5 * 2 sessions de formations spécialisées; * 2 missions d'identification dans les 4 principaux sites DFRC Sodefor ; OIPR ONG; rapport d'inventaire disponible universités fin 2ème année *inventaires (fixation de la situation de référence) DFRC * collecte de données disponible au moins 2 rapports Sodefor ; OIPR ONG; * réalisation d'études thématiques sont publiées par universités complémentaires an à compter de la 5ème année * création de site internet; * publication de documents base de données créer un réseau 1.2 opérationnel de collecte de données partenaires Chronogramme (années) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Activité 2: développer des projets et actions de sauvegarde de l'éléphant reconstituer des populations 2.1 viables assurer le suivi des 2.2 populations reconstituées DFRC au moins 50% des populations * identification des populations dont les effectifs sont inférieures menacées à 10 individus, sont transférés et * identification des sites Sodefor ; OIPR ONG; regrouper pour constituer des d'accueil et inventaire des universités populations viables (>40 populations sur ces sites individus) à partir de la 5ème * transfert des populations année menacées DFRC 90% des populations * suivi post laché Sodefor ; OIPR ONG; reconstituées bénéficient d'un * programme de suivi universités programme de suivi écologique écologique Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 77 Activité 3: développer des programmes adéquats de recherche sur l'éléphant mener des études pour l'identification des 3.1 programmes de recherche en fonction des besoins DFRC OIPR/Sodefor signer des accords avec les DFRC institutions nationales et 3.2 internationales de recherche OIPR/Sodefor sur l'éléphant mettre en œuvre les 3.3 programmes de recherche DFRC OIPR/Sodefor ONG, universités , rapport d'étude disponible fin instituts de recherche année 2 recruter 1 expert pendant 1 mois ONG, universités , des accords sont signés instituts de recherche *réunions de concertation avec les institutions * rédaction de protocoles d'accord les résultats des programmes ONG, universités , de recherche retenues sont instituts de recherche disponible fin année 10 *identification et mise en œuvre de programmes de recherches appliquées et fondamentales fonction des besoins en accords avec les instituts de recherche Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 78 Résultat 5: La législation en matière de conservation des éléphants est renforcée et appliquée Activité 1:Réviser la législation en matière de conservation des éléphants sous-activités élaborer un cadre juridique et 1.1 législatif de protection des éléphants vulgariser les textes en 1.2 vigueur responsabilité partenaires Indicateur de réalisation Synthèse des taches DFRC OIPR/Sodefor Min agriculture ; Min justice; Min intérieur Un projet de loi adapté est disponible fin 2ère année DFRC OIPR/Sodefor Min agriculture; Min justice; Min intérieur les principaux acteurs reçoivent multiplication des textes les textes en vigueur fin 3ère IEC(plusieurs supports) année Chronogramme (années) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 * 2H/mois Expert juriste * Perdiem et supervision * atelier de validation Activité 2: Renforcer les capacités des acteurs du système judiciaire 2.1 organiser des ateliers de formation au profit des acteurs du système judiciaire DFRC OIPR/Sodefor Min justice, Min défense, 4 ateliers sont organisés aux sécurité, Min chefs-lieux des 4 principaux 4 ateliers de formation intérieur, sites à partir de la 3ème année communautés locales 2.2 développer la collaboration entre les acteurs du système judiciaire DFRC OIPR/Sodefor min justice, Min défense, sécurité, Min intérieur, communautés locales au moins 3 actions de organisation de missions rapprochement sont organisées conjointes 2 fois en 5 ans à parir de la 4ème année sur dîner-débat entre acteurs les 4 principaux sites Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 79 Activité 3: veiller à l'application des textes 3.1 jugements liés au DFRC OIPR/Sodefor Min Justice Min intérieur les agents participent à 75% des jugements liés au braconnage des éléphants 3.2 motiver les agents DFRC OIPR/Sodefor ONG, collectivités locales 75% de l'abattage illégal de l'éléphant font l'objet institution de facteurs de d'instructions judiciaires au bout motivations de 4 ans prendre une part active aux braconnage de l'éléphant participation aux jugements; frais de publication des procès Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 80 Résultat 6: L'éléphant est mieux valorisé Activité 1:Développer l'écotourisme national sous-activités promouvoir le développement des 1.1 infrastructures touristiques sur les sites à éléphants promouvoir le tourisme 1.2 écologique sur les sites à éléphants développer des programmes d'Information, 1.3 d'Education et de Communication responsabilité DFRC partenaires OIPR/Sodefor Indicateur de réalisation Synthèse des taches Chronogramme (années) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 * étude de faisabilité ; * échange d'informations ; au moins 2 infrastructures touristiques sont réalisés sur 3 * assistance technique; sites à éléphants fin de l'année 6 * sensibilisation d'opérateurs privés * financement d'activités identifiées DFRC Min éducation; communication tourisme;ONG au moins 4 sorties sont organisées par an sur 4 principaux sites à partir de la 6ème année DFRC Min éducation; communication tourisme;ONG * organiser des conférence-débat; au moins 5 groupes cibles sont * développer des programmes sensibilisés à partir de la 7 ème d'éducation environnementale; année * acquisition de documentaires sur l'éléphant organiser des sorties environnementales sur les sites à éléphants(populations, élèves) Activité 2: renforcer les pratiques de conservation des éléphants 2.1 inventorier et promouvoir les DFRC pratiques socioOIPR culturelles favorables à /Sodefor la conservation 2.2 promouvoir la création de clubs de soutien DFRC OIPR /Sodefor Min agriculture Min intérieur; un rapport d'étude est populations disponible fin année 2 riveraines étude; production de rapports;diffusion Min agriculture * organiser des sorties; Min intérieur; au moins 4 clubs sont créés * diffuser des livres; populations à partir de l'année 6 * parrainer des manifestations riveraines Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 81 Résultat 7: les capacités institutionnelles de conservation des éléphants sont renforcées Activité 1: Améliorer le cadre de gestion sous-activités responsabilité partenaires indicateurs Synthèse des taches Chronogramme (années) 1 1.2 1.3 recruter; former et motiver le personnel Equiper et assurer le fonctionnement des institutions DFRC OIPR/Sodefor DFRC OIPR/Sodefor ONG, Population riveraines, Min intérieur, Min défense * équipe de lutte contre le commerce des produits de l'éléphant; * équipe de lutte contre le braconnage; * équipes d'agents techniques de suivi 75% du personnel des conflits; nécessaire à la gestion des * service de gestion de base de éléphants sont disponibles données fin année 4 * équipe de suivi écologique * un réseau d'informateurs dans la communauté locale * une coordination des équipes ONG, Population sriveraines, Min intérieur, Min écofinance * mise en place des structures et services * équipement des services en véhicules les structures produisent 4*4, divers matériels (GPS, ordinateurs, des rapports annuels logiciels, appareils numériques...) d'activités à compter de la * moyens de fonctionnement des 4ème année. différentsservices sur 5 ans * appui au fonctionnement et aquipement aux structures partenaires Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 2 3 4 5 6 7 8 9 10 82 Activité 2: Mettre en place un mécanisme de financement durable 2.1 2.2 Mener des études nécessaires à la MINEF/Minenv réalisation d'une fondation pour éléphant Mettre en œuvre les mesures de financement retenues pour la fondation éléphant MINEF/ Minenv ONG, Populations le rapport d'étude sur la riveraines, réalisation de la fondation Min intérieur est disponible fin année 2 recruter 1 cabinet d'expert ONG, Min intérieur des activités de Populations conservation sont riveraines, financées par la fondation bailleurs de fonds *études; cabinet d'audit (Ets de procédures de décaissement) *textes de création (décret, règlements intérieur…); *équipement + fonctionnement des services de la fondation; *dotation initiale *formation des agents Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 83 Résultat 8: la coopération sous régionale de gestion des éléphants est renforcée Activité 1: Développer des accords sous-régionaux pour la gestion des populations transfrontalières sous-activités responsabilité partenaires Indicateur de réalisation Synthèse des taches 1.1 contribuer au développement de la concertation entre les gestionnaires de l'éléphant MINEF (DFRC) dans les différents états de l'aire de répartition de la sous région au moins 2 rencontres autres états, ONG, 2 ateliers (3 jours et environ sont organisées à la fin FAO, bailleurs de fond 20 personnes) de la 5ème année 1.2 élaborer des protocoles d'accord avec les états voisins pour la gestion des populations transfrontalières 2 protocoles d'accord autres états, ONG, sont disponibles fin FAO, bailleurs de fond année 5 MINEF (DFRC) Chronogramme (années) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 signature des protocoles Activité 2: Elaborer et mettre en œuvre des projets de gestion des populations transfrontalières initier la création de corridors DFRC; OIPR; Sodefor transfrontaliers * provision pour la création de autres états, ONG, 2 corridors sont initiés 2 corridors; FAO, bailleurs de fond à la fin de l'année 6 * inventaire des populations transfrontalières renforcer les capacités des gestionnaires des populations DFRC; OIPR; Sodefor transfrontalières au moins 2 patrouilles ateliers de formation; autres états, ONG, mixtes sont organisées échanges d'experts; FAO, bailleurs de fond à la fin de l'année 6 formation; patrouilles mixtes 2.1 2.2 Legende : Période d'exécution des travaux Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 84 B/ EVALUATION DES COUTS Les coûts résumés dans les tableaux ci-dessous sont évalués en francs CFA courants. Ils ne tiennent pas compte des données liées à l’érosion monétaire, à l’inflation et n’intègrent pas les coefficients liés à l’éloignement des habitats. De ce fait, ils sont considérés à titre indicatif. Le programme de gestion durable des éléphants 2005-2014 est évalué à treize milliards huit cent quarante millions F CFA (13 840 000 000F CFA). Ce coût est reparti par poste, par résultat, activités et sous activités et par phase de mise en œuvre du programme. Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 85 COUT PROGRAMME PAR RESULTAT RESULTAT INTITULE COUT (F FA) % 01 LE BRACONNAGE EST REDUIT 685 960 000 04,96% 02 LES CONFLITS HOMME/ELEPHANT SONT REDUITS 807 410 000 05,83% 03 L’HABITAT EST AMELIORE 2 536 410 000 18,33% 04 DES DONNEES POUR UNE GESTION DURABLE DES ELEPHANTS SONT DISPONIBLES 2 655 740 000 19,19% 54 850 000 00,40% 335 550 000 02,42% 05 LA LEGISLATION EN MATIERE DE CONSERVATION DES ELEPHANTS EST RENFORCEE ET APPLIQUEE 06 L’ELEPHANT EST MIEUX VALORISE 07 LES CAPACITES INSTITUTIONNELLES DE CONSERVATION DES ELEPHANTS SONT RENFORCEES 6 183 973 410 44,68% LA COOPERATION SOUS REGIONALE DE GESTION DES ELEPHANTS EST RENFORCEE 580 000 000 04,19% 13 839 893 410 100% 08 TOTAL: Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 86 BUDGET PAR POSTES D’ACTIVITES RUBRIQUE COUT F CFA % 2 945 150 000 21,28% FORMATION 283 640 000 02,05% ANIMATION – IEC 349 100 000 02,52% EQUIPEMENT 1 722 462 000 12,45% FONCTIONNEMENT 3 282 800 000 23,72% INFRASTRUCTURE 1 250 000 000 09,04% DEVELOPPEMENT (Réalisation de microprojets) 1 002 670 000 07,24% DOTATION FONDATION ELEPHANT 2 500 000 000 18,06% 504 071 410 03,64% 13 839 893 410 100% ETUDE ET ASSISTANCE TECHNIQUE EVALUATIONS TOTAL: Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 87 BUDGET DECENNAL PAR PHASE DE MISE EN OEUVRE DU PROGRAMME ANNEES COUT POSTE PHASE I COUT POSTE PHASE II AN 01 – AN 03 AN 04 – AN 10 1 520 150 000 1 425 000 000 FORMATION 212 840 000 70 800 000 ANIMATION IEC 28 580 000 320 520 000 EQUIPEMENT 744 760 000 977 702 000 FONCTIONNEMENT 631 340 000 2 651 460 000 INFRASTRUCTURES 000 1 250 000 000 126 000 000 876 670 000 000 2 500 000 000 SUIVI ET EVALUATION 271 535 700 232 535 710 TOTAL PHASE 3 535 205 700 10 304 687 710 POURCENTAGE 25,54% 74,46% ETUDES REALISATION MICROPROJETS DOTATION FONDATION TOTAL PROGRAMME 13 839 893 410 Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 88 BUDGET PROGRAMME PAR RESULTATS, ACTIVITES ET SOUS ACTIVITES N° R 01 A 01 SA 01 SA 02 SA 03 A 02 SA 01 SA 02 SA 03 A 03 SA 01 SA 02 SA 03 A 04 SA 01 SA 02 Description Coût Sous activité Coût Activité LE BRACONNAGE EST REDUIT Renforcer le contrôle de l’accès aux armes et munitions Réaliser une enquête sur la nature et l’origine des armes de grande chasse Réviser les textes en vigueur Renforcer les conditions de contrôle et d’attribution des permis de port d’armes Organiser la lutte contre le commerce de l’ivoire et des sous produits de l’éléphant Réaliser une enquête sur l’utilisation des produits de l’éléphant Promouvoir des activités de substitution au commerce de l’ivoire et des produits de l’éléphant Rendre opérationnel une équipe de lutte contre le commerce des produits de l’éléphant Rendre opérationnel une équipe de lutte contre le braconnage Recenser et former les agents de surveillance Rendre fonctionnelles les équipes de surveillance Etablir un réseau d’informateurs dans les communautés locales Promouvoir des activités alternatives Identifier et définir les besoins des populations locales Promouvoir des activités de substitution à la chasse Coût Résultat 685 960 000 141 450 000 21 450 000 16 950 000 103 050 000 219 610 000 21 450 000 58 160 000 140 000 000 158 910 000 Cf R 07 Cf R 07 158 910 000 165 990 000 12 450 000 153 540 000 Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 89 R 02 A 01 SA 01 A 02 SA 01 SA 02 SA 03 A 03 SA 01 SA 02 SA 03 R 03 A 01 SA 01 SA 02 A 02 SA 01 SA 02 SA 03 SA 04 SA 05 A 03 SA 01 SA 02 LES CONFLITS HOMMES / ELEPHANTS SONT REDUITS Déterminer la nature et l’ampleur des conflits Déterminer la nature et l’ampleur des conflits Créer un cadre de concertation et de règlement des conflits Mettre en place un système de suivi des conflits Développer la coopération entre les comités de gestion des conflits Elaborer des textes pour la gestion des conflits Hommes / Eléphants Mettre en place des mesures de préventions des conflits Initier des activités de développement compatibles avec la présence des éléphants Rendre opérationnelles des équipes spécialisées pour la gestion des animaux à problème Vulgariser les méthodes traditionnelles et modernes de maintien des éléphants dans leurs habitats 807 410 000 37 950 000 37 950 000 476 390 000 400 000 000 67 940 000 8 450 000 293 070 000 144 320 000 Cf R 07 148 750 000 L’HABITAT EST AMELIORE Elaborer un plan d’aménagement dans les principaux sites Conduire des études sur les différents habitats Créer des comités locaux d’aménagement des habitats de l’éléphant Mettre en œuvre les plans d’aménagement Réaliser les infrastructures Réhabiliter les zones dégradées Créer des corridors nationaux pour les éléphants Mettre en œuvre les mesures d’accompagnement des EIE Mettre en œuvre les programmes de suivi écologique Renforcer le statut juridique des habitats Elaborer et faire adopter les textes Sensibiliser les acteurs 2 536 410 000 274 360 000 237 800 000 36 560 000 2 223 050 000 800 000 000 445 800 000 252 900 000 524 350 000 200 000 000 39 000 000 4 000 000 35 000 000 Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 90 R 04 A 01 SA 01 SA 02 SA 03 SA 04 A 02 SA 01 SA 02 A 03 SA 01 SA 02 SA 03 R 05 A 01 SA 01 SA 02 A 02 SA 01 SA 02 A 03 SA 01 SA 02 DES DONNEES POUR UNE GESTION DURABLE DES ELEPHANTS SONT DISPONIBLES Mettre en place une base de données sur l’éléphant Réaliser une étude pour la création et la gestion d’une base de données Créer un réseau opérationnel de collecte de données Mettre à jour les données sur l’éléphant Assurer la gestion de la base de données Développer des projets et actions de sauvegarde de l’éléphant Reconstituer des populations viables Assurer le suivi des populations lâchées Développer des programmes adéquats de recherche sur l’éléphant Mener des études pour l’identification des programmes de recherche en fonction des besoins Signer des accords avec les institutions de recherche sur l’éléphant Mettre en œuvre les programmes de recherche LA LEGISLATION EN MATIERE DE CONSERVATION DES ELEPHANTS EST RENFORCEE ET APPLIQUEE Réviser la législation en matière de conservation des éléphants Elaborer un cadre juridique et législatif de protection des éléphants Vulgariser les textes en vigueur Renforcer les capacités des acteurs du système judiciaire Organiser des ateliers de formation au profit des acteurs du système judiciaire Développer la collaboration entre les acteurs du système judiciaire Veiller à l’application des textes Prendre une part active aux jugements liés au braconnage de l’éléphant Motiver les agents 2 655 740 000 1 046 290 000 14 450 000 7 800 000 648 040 000 376 000 000 600 000 000 400 000 000 200 000 000 1 009 450 000 6 450 000 3 000 000 1 000 000 000 54 850 000 18 450 000 12 450 000 6 000 000 28 000 000 12 000 000 16 000 000 8 400 000 8 400 000 Cf R 07 Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 91 R 06 A 01 SA 01 SA 02 SA 03 A 02 SA 01 SA 02 R 07 A 01 SA 01 SA 02 SA 03 A 02 SA 01 SA 02 L’ELEPHANT EST MIEUX VALORISE Développer l’écotourisme national Promouvoir le développement des infrastructures touristiques sur les habitats à éléphant Promouvoir le tourisme écologique sur les sites à éléphants Développer des programmes d’information, d’éducation et de communication Renforcer les pratiques de conservation des éléphants Inventorier et promouvoir les pratiques socio-culturelles favorables à la conservation Promouvoir la création de clubs de soutien LES CAPACITES INSTITUTIONNELLES DE CONSERVATION DES ELEPHANTS SONT RENFORCEES Améliorer le cadre de gestion Etudier les insuffisances des institutions de gestion et proposer une réforme Recruter, Former et motiver le personnel Equiper et assurer le fonctionnement des institutions Mettre en place des mécanismes de financement durable Mener les études nécessaires à la réalisation d’une fondation pour l’éléphant Mettre en œuvre les mesures de financement retenues 335 550 000 183 800 000 113 800 000 35 000 000 35 000 000 151 750 000 31 190 000 120 560 000 6 183 973 410 3 673 373 410 12 450 000 568 150 000 3 092 773 410 2 510 600 000 10 600 000 2 500 000 000 Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 92 R 08 A 01 SA 01 SA 02 A 02 SA 01 SA 02 LA COOPERATION SOUS REGIONALE DE GESTION DES ELEPHANTS EST RENFORCEE Développer des accords sous régionaux pour la gestion des populations transfrontalières Contribuer au développement de la concertation entre les gestionnaires de l’éléphant dans les différents états de l’aire de répartition de la sous région Elaborer des protocoles d’accord avec les états voisins pour la gestion des populations transfrontalières Elaborer et mettre en œuvre des projets de gestion des populations transfrontalières Initier la création de corridors transfrontaliers 535 000 000 Renforcer les capacités de gestion des populations transfrontalières 20 000 000 TOTAL PROGRAMME : 580 000 000 25 000 000 20 000 000 5 000 000 555 000 000 13 839 893 410 Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 93 ANNEXES Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 94 LISTE DE PRESENCE DU SEMINAIRE SUR LA STRATEGIE DE GESTION DURABLE DES ELEPHANTS EN COTE D'IVOIRE N° 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 NOM et PRENOMS STRUCTURE AHIMIN Olivier SODEFOR AKPESS Alexandre SOS Forêts AKPO Seraphin Chef de village de GBEYO AMADOU Bamory PN Marahoué ANOH Ekue Fernand DFRC ASSI Kacou Eric DPP BALO Bi Lopoa DPFC BAMBA Singo SODEFOR BOMISSO Germain DFRC BONNEHIN Leonie Conservation internationale cdt KOUASSI Amian DPP Cne AUGOU Tchidjé Antoine DRCF Cne ZANNOU Moïse DPP Cne ZOUZOU Elvire Joëlle DFRC Col KADJA DPFC Col KOUAME Amani Denis DFRC col N'GORAN Djé François DGEF Col NIAMKEY DPIF col OKA Yao Raphaël DRCF COULIBALY Abdoulaye Cabinet BERGAIN COULIBALY Fousseni DFRC COULIBALY Mamadou Cabinet BERGAIN DOFFOU Hilaire DRE DRAME Abdoulaye DRCF EGNAKOU Wadja SOS Forêts FANNY N'golo GEPRENAF FREEMAN Théo WILDLIFE Division (Liberia) GNANGOUA Brou Bernard DRCF GROGA Bada Camille DFRC KACOU Tche E-BO A GNANTI (ONG Nationale) KADJO Blaise Université Cocody KAMBOU Sansan Chef de village de KAFOLO KEITA Bakary DNE/Forêts (Guinée) KOBON Kobon Simplice Cantonnement Dabou KOFFI Kouamé Pierre PN Comoe Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire 95 N° 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 NOM et PRENOMS STRUCTURE KOFFI N'guessan K Maurice PN Taï KONAN Koffi Grégoire CNLDFB KONATE Seydou DFRC KONE Drissa PN Mt Peko KOUADIO Kouassi DPIF KOUAME Papi Eric Ministère de l’environnement LASME Niagne Ay SODEFOR LAUGENIE Francis Afrique Nature LORGN Jean Paul SODEFOR MANG Benza Carelle Ambassade USA NANDJUI Awo Conservation Internationale Philippe BOUCHE MIKE RONDEAU Guy Afrique Nature Sam Moses KOFI WILDLIFE Division (Ghana) SAWADOGO Bobodo Blaise Projet PAGEN (Burkina Faso) SEBOGO Lamine UICN/CSE/GSEAF(Burkina Faso) SOULEMANE Ouattara Université Cocody SOUMAHORO Megabou WWF(ONG internationale) TANOU Kouassi Jean Ministère de l’environnement TOUBOUHI Bi Sehi Chef de village de GOBAZRA TOURE Moussa Consultant BERGAIN YAOKOKORE Béibro Hilaire SCNCI YEO Kassoum WWF(ONG internationale) Stratégie de gestion durable des éléphants en Côte d’Ivoire-Août 2004 96 BIBLIOGRAPHIE AED (2000) African Elephant database 1998. 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