Pour s`adapter au climat, les mésanges pondent plus tôt
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Pour s`adapter au climat, les mésanges pondent plus tôt
Délégation Languedoc-Roussillon COMMUNIQUE DE PRESSE – CNRS - 21 MAI 2008 Pour s’adapter au climat, les mésanges pondent plus tôt Les mésanges charbonnières doivent pondre leurs œufs quatre semaines avant le pic d’abondance de chenilles dans leur forêt. On entend souvent que les changements climatiques menacent d’extinction de nombreuses espèces. Pourtant, une étude publiée récemment dans Science (1), reposant sur un demi-siècle de données récoltées dans une population anglaise de mésanges charbonnières, montre que ces oiseaux font preuve d’une étonnante capacité d’adaptation aux augmentations de température. Ils ajustent chaque année leur date de reproduction en fonction de la chaleur printanière. Anne Charmantier, chercheur CNRS à Montpellier, a participé à cette étude. Elle nous explique comment les mésanges ont avancé leurs dates de ponte en moyenne de 14 jours ces 40 dernières années. « Le défi que les mésanges doivent relever est de pondre leurs nichées au moment le plus opportun pour que la période de nourrissage de leurs poussins coïncide avec la période d’abondance de leur nourriture principale, les chenilles, explique Anne Charmantier du Centre d’Ecologie Fonctionnelle de Montpellier (2). En utilisant des relevés sur 47 années (1961-2007), nous avons montré, avec mes collègues de l’Université d’Oxford, que durant cette période, les mésanges ont avancé leurs dates de ponte en moyenne de 14 jours. Ces 14 jours correspondent à l’avancement de la présence des chenilles dans les bois. » Grâce à l’identification individuelle par baguage des mésanges charbonnières nichant dans le bois de Wytham, près de la ville d’Oxford, sur près de 10 000 événements de reproduction, les chercheurs ont pu mettre en évidence que cette adaptation est le fait d’ajustements individuels et non pas de microévolution. Etonnamment, la population semble présenter peu de variations dans cette plasticité : toutes les femelles montrent de manière homogène une certaine capacité d’avancement de leur date de ponte lors des années plus chaudes. Cette adaptation fine du comportement a permis à la population de mésanges de Wytham un ajustement en temps réel aux augmentations importantes de température, et par là même, de conserver une très bonne croissance, les effectifs de mésanges ayant d’ailleurs doublé dans l’intervalle de cette étude. Ces résultats forment un contraste surprenant avec une étude précédente dans une population néerlandaise de mésanges charbonnières. Aux Pays-Bas, la plasticité est très variable entre les femelles, et dans l’ensemble ne permet pas une bonne synchronisation de la reproduction des mésanges avec leur nourriture. Les effectifs sont en baisse. L’origine de ces différences dans l’adaptabilité du comportement pourrait résider dans les indices (tels que la température) qu’utilisent les mésanges pour synchroniser leur reproduction avec leur environnement. Les chercheurs envisagent notamment d’étendre cette étude à d’autres populations européennes pour comprendre l’origine de ces indices « corrects » (comme à Wytham) ou « trompeurs » (comme aux Pays-Bas). (1) Adaptive Phenotypic Plasticity in Response to Climate Change in a Wild Bird Population, Charmantier et al, Science 09/05/08. (2) Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive : CEFE (CNRS-UM1-UM2-UM3-Sup’Agro-EPHE-CIRAD). Contact relations médias Agnès SEYE Service Communication Tél : 04 67 61 35 10 [email protected] Contact scientifique Anne CHARMANTIER CEFE Tél : 04 67 61 32 05 [email protected] Retrouvez tous les communiqués de presse du CNRS Languedoc-Roussillon sur www.cnrs.fr/languedoc-roussillon/07com-medias/07-1-commu/07-1-commu-2008/01-commu-2008.htm