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n u m é r o 11 0 - Ju i n 2 0 1 3
aCtUalitÉS
livre audioSolidaire
Partenariat avh-FFaC
DOSSieR
Issn 1163-1317
PROFeSSiOn : KinÉ
avh en aCtiOn
le service social
ÉDITO
SOMMAIRE
Actualités3
Soirées littéraires
Livre AudioSolidaire
Festival Audiovision
Partenariat AVH-FFAC
DOSSIER5
Un métier assuré : profession kiné
Gérard Colliot,
Président
2
valentin haÜY ACTUALITÉS numéro 110 JUIN 2013
PROXIMITÉ10
Nouvelle-Calédonie - Nouméa à
l’heure du Street Art
Dijon - Des aveugles copilotes d’un
rallye automobile
Paris Île-de-France - Un mécénat
remarquable
AVH en action
11
ENTRE NOUS
14
GROS PLAN SUR ...
15
Le service social de l’AVH : un
soutien indispensable
Le don en ligne : quels avantages ?
Éole : le livre audio en direct
Numéro 110 - Juin 2013
ACTUALITÉS
Livre AudioSolidaire
Partenariat AVH-FFAC
DOSSIER
PROFESSION : KINÉ
ISSN 1163-1317
Le travail est-il une valeur ? Au-delà du débat philosophique, on
semble s’accorder sur un point : le travail, en général, est valorisant
pour l’homme. Ceux qui en sont privés le savent bien : le travail
est porteur d’intégration sociale, de reconnaissance, de revenu et
souvent de plaisir (si l’on en croit les sondages !). Cela fait plus d’un
siècle que notre Association met le travail au cœur de ses actions
pour l’autonomie des déficients visuels. Pourtant, en France, moins
d’une personne déficiente visuelle sur deux, en âge de travailler,
a effectivement un emploi. Dans Valentin Haüy Actualités, nous
avons à plusieurs reprises parlé des métiers que notre Association
permet aux personnes aveugles ou malvoyantes d’exercer grâce à
ses établissements de travail, de formation et de rééducation. Dans
le présent numéro, vous découvrirez une profession dans laquelle
les aveugles excellent. Au cours de l’histoire, ils ont même tiré la
profession de masseur-kinésithérapeute vers le haut, associant les
techniques du massage à celles de la rééducation, grâce à une
véritable conceptualisation des effets sur le corps. L’apprentissage
est difficile. C’est d’ailleurs pour beaucoup de voyants une source
de mystère : comment font-ils pour « visualiser » dans l’espace
la complexité du corps humain ? Il faut beaucoup de courage aux
étudiants et beaucoup de pédagogie, de patience et d’ingéniosité aux
professeurs pour que la connaissance du corps et des pathologies,
que d’autres acquièrent par le simple regard, passe par l’écoute et
le toucher. Rendons hommage à ces centaines de kinés passés par
l’Institut Valentin Haüy qui ont consacré tant d’efforts pour apprendre
ce beau métier. La récompense est au bout des quatre ans d’études :
le diplôme de masseur-kinésithérapeute (taux de réussite : 100 %
depuis 2008) et un travail assuré immédiatement. Aucun doute : la
contribution de Valentin Haüy à la formation des kinés aveugles, que
ce soit par la mise à disposition des salles de cours ou des logements
pour les étudiants ou par le financement venant des donateurs, est un
investissement utile et valorisant. Pour que les personnes aveugles
ou malvoyantes tiennent leur place à tous les niveaux de la société.
Bonne découverte…
AVH EN ACTION
Le service social
n° 110 - En couverture :
École de kinésithérapie de
l’AVH - Le Valentin Haüy
Actualités est édité par
l’Association Valentin Haüy,
5 rue Duroc,
75343 Paris cedex 07
Tél : 01 44 49 27 27
Fax : 01 44 49 27 10
[email protected]
Directeur de la publication : Gérard Colliot Rédactrice en chef : Marie-Françoise Arnould - Comité
de rédaction : 
Gilles Cambon, Christian Coudert,
Claire Dubeau, Anne Harl, Françoise Lecordier,
Claude Pallez, Philippe Paugam, Christian Volle 
Crédits photos : Association Valentin Haüy Abonnement pour 4 numéros par an : 4 € - Réalisation :
Créatone - Imprimeur : AGEFIM, 16 avenue Faidherbe,
92600 Asnières - Numéro de commission paritaire :
0416 H 88398 - ISSN : 1163-1317 - Dépôt légal : juin
2013 - Ce numéro a été imprimé à 58 000 exemplaires.
Il est accompagné d’une lettre, d’un bon de générosité
et d’une enveloppe retour pour une partie des adressés.
AcTuAlITés
Ê m é d i at h È Q U e
formidables soirées
littéraires à l’avh
« C’était vraiment sympa de pouvoir
rencontrer l’auteur après avoir lu
son livre ! » nous dit une personne
aveugle ayant participé à l’une
des cinq rencontres-évènements
organisées par la médiathèque qui
accueille Joël Baqué en résidence
d’écrivain.
Ê 4 e é d i t i o n d U L i v r e aU d i o s o L i da i r e
Du 3 au 30 juin, donnez votre voix !
Voici quatre ans que le livre Audiosolidaire, lancé par l’Association Valentin
Haüy, existe ! cet enregistrement collectif d’une œuvre littéraire sur internet
constitue, chaque année un formidable élan de solidarité.
Sensibiliser à la cause des déficients visuels
« L’accès à la lecture est fondamental pour les personnes qui ne voient
plus et seulement 5 % des livres sont accessibles aujourd’hui ! Avec le livre
AudioSolidaire, l’Association Valentin Haüy souhaite sensibiliser le plus
grand nombre au handicap visuel et à cette problématique d’accès à la
lecture, d’autant que, parmi les services qu’elle propose, le livre audio tient
une place importante.
Pour participer, c’est simple. Le livre AudioSolidaire est mis en ligne pendant
un mois. Chacun a le choix de lecture entre plusieurs passages du roman
et peut refaire son enregistrement autant de fois qu’il le souhaite. Après
avoir choisi, lu et enregistré son extrait, l’internaute peut aller sur le “ mur
des participants ” où il retrouve ainsi son extrait. Chaque participant est
encouragé à relayer l’opération autour de lui sur internet. Nous sommes
vraiment très heureux que Daniel Pennac ait accepté de nous confier
son très beau roman “ Au bonheur des ogres ” cette année pour notre
4e édition ! » nous confie Françoise Lecordier, responsable du projet.
Daniel Pennac : Au bonheur des ogres
Après Anna Gavalda, Harlan coben et David Foenkinos, c’est en effet
au tour de Daniel Pennac de prêter son roman « Au bonheur des ogres »
(paru en 1985 aux éditions Gallimard) dont l’adaptation cinématographique
devrait sortir sur grand écran à l’automne prochain.
Pour participer au livre AudioSolidaire et donner votre voix, il suffit
d’être équipé d’un ordinateur, d’un micro et de se rendre sur le site de
l’association : www.avh.asso.fr.
Avec cette démarche simple et ludique, vous contribuez à sensibiliser le
grand public au handicap visuel. n
Alexis Jenni et Joël Baqué
c’est dans ce cadre que Joël
Baqué (auteur du roman « Aire du
mouton » paru chez P.o.l. en 2011)
a pu animer avec dynamisme ces
rencontres-lectures à l’AVH. Depuis
janvier, plusieurs auteurs sont
venus à la rencontre de dévoreurs
de livres, les lecteurs déficients
visuels : Emmanuel carrère (Prix
renaudot 2011), Tanguy Viel (lauréat de la Villa médicis 2003),
Alexis Jenni (Prix Goncourt 2011),
François Bégaudeau (Prix Franceculture 2006), et carole martinez
(Prix Goncourt des lycéens 2011).
Après un échange avec Joël
Baqué, l’auteur invité lisait un
passage de son dernier ouvrage et
répondait aux questions du public
enthousiaste et curieux. ce furent
des moments riches d’échanges,
de rires et d’émotions.
ce projet a été réalisé avec le soutien
de la région Île-de-France, dans le
cadre du programme régional de
résidences en Île-de-France.
l’enregistrement DAIsY de chacune
de ces rencontres est disponible à la
médiathèque.
valentin haÜY aCtUalitÉS numéro 110 JuIn 2013
3
AcTuAlITés
Ê aUdiovision
Ê chien GUide
AVH et FFAC : plus que jamais
partenaires
Depuis plus de douze ans, l’Association Valentin Haüy et la Fédération
Française des Associations de chiens guides d’aveugles s’associent pour
permettre aux écoles fédérées de remettre des chiens guides aux personnes
aveugles et malvoyantes qui en font la demande. Ainsi, ce sont 133 chiens
guides qui ont été remis gracieusement depuis le début de ce partenariat.
Le chien guide est un précieux auxiliaire de vie pour la personne déficiente
visuelle : il lui permet en effet d’effectuer ses déplacements en toute autonomie
et en parfaite sécurité, en lui offrant l’opportunité de mener une vie sociale
active : se rendre à son travail ou à ses
activités, conduire ou aller chercher ses
enfants à l’école… par ailleurs, pour la
personne vivant seule, le chien guide
est un compagnon attachant et fidèle
qui lui facilite les relations sociales.
Remise du chien Foxy
dans les locaux de l’AVH à Toulouse
si le chien guide est remis gratuitement
à la personne déficiente visuelle, le coût
de son élevage et de son éducation est
élevé, de l’ordre de 15 000 euros. En
2012, grâce aux donateurs de l’AVH,
ce sont neuf chiens guides qui ont pu
ainsi être parrainés dans différentes
villes de France au travers des écoles
de chiens guides affiliées à la FFAC.
la FFAc, reconnue d’utilité publique, regroupe dix écoles de chiens guides
d’aveugles, une Association nationale des maîtres de chiens Guides
d’Aveugles (AnmcGA) et un centre national d’élevage (le cEsEcAH). son but
est de promouvoir le chien guide auprès des utilisateurs potentiels et du grand
public, de s’assurer du bon fonctionnement des écoles de chiens guides en
leur apportant une aide logistique et technique et de coordonner la formation
des éducateurs canins spécialisés.
c’est pourquoi l’AVH a toujours tissé des liens forts avec la FFAc et ses
dix écoles de chiens guides adhérentes afin de mener des actions locales
communes et promouvoir l’usage et la mise à disposition de chiens guides
d’aveugles. l’AVH poursuit ainsi son engagement pour parrainer chaque année
une dizaine de chiens en répartissant son aide aux écoles fédérées de la FFAc.
un grand merci à tous nos donateurs qui nous permettent d’aider un nombre
croissant de personnes aveugles ou malvoyantes à accéder à plus d’autonomie.
Par leurs dons, ils contribuent d’année en année à nous permettre de poursuivre
ce partenariat. n
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valentin haÜY aCtUalitÉS numéro 110 JuIn 2013
J.P. Jeunet parrain du Festival et G. Colliot
ensemble, voyants et nonvoyants au cinéma !
Ils étaient des centaines à se
presser à l’uGc Gobelins pour le
Festival de l’Audiovision Valentin
Haüy du 17 au 30 avril dernier,
parrainé cette année par JeanPierre Jeunet. Ensemble, voyants
et déficients visuels ont pu partager
le plaisir du cinéma en regardant
pour les uns, en écoutant pour les
autres, la vingtaine de films, dont
la plupart très récents. À l’affiche
de cette 4e édition et en avantpremière, le film très touchant de
Andrzej Jakimowski « Imagine »,
dont les héros sont des aveugles.
l’Audiovision (ou audiodescription)
permet de rendre le cinéma
accessible aux personnes déficientes visuelles en insérant,
entre les dialogues, un texte en
voix off qui décrit les éléments
visuels du film. Depuis plus de
vingt ans, l’AVH qui a importé cette
technique des états-unis, se bat
pour la développer en France afin
de rendre le cinéma accessible à
ceux qui ne voient plus ou presque
plus. Et si l’AVH a audiodécrit à ce
jour plus de 450 films, il reste à
convaincre les directeurs de salle
de s’équiper pour proposer aux
personnes déficientes visuelles
davantage de films accessibles,
car actuellement moins de 1 % des
salles de cinéma sont équipées !
D os s ier
FormATIon suPérIEurE
Un métier assuré :
Une formation :
100 % de diplômés,
une profession :
0 % de chômeurs !
Comment les
déficients visuels
sont-ils parvenus à
ce challenge ?
Enquête
profession kiné
héritière à la fois de l’ancienne tradition du massage, et du développement à la
fin du XIXe siècle de la gymnastique médicale, la profession de kinésithérapeute
est devenue aujourd’hui une profession de santé à part entière. Sur les 55 000
kinésithérapeutes qui exercent actuellement en France, près de 2 000 sont
aveugles ou malvoyants. Si la profession ne connaît pas la crise, c’est grâce à un
effort exemplaire de professionnalisation, dans lequel le groupe des personnes
déficientes visuelles a joué et joue toujours un rôle de pionnier : c’est dans le
cadre de l’association valentin haüy que Félicien Fabre, en 1906, a fondé la
première école de massage pour aveugles, instaurant deux années d’études.
aujourd’hui bien des pays nous envient ce travail d’intégration de personnes
déficientes visuelles à une profession qui exige un haut niveau de savoir-faire.
valentin haÜY aCtUalitÉS numéro 110 JuIn 2013
5
Dos s ier
FORMATION SUPÉRIEURE
Un kinésithérapeute, c’est qui ?
Le Code de la santé publique définit ainsi
son action : « La profession de masseurkinésithérapeute consiste à pratiquer habituellement le massage et la gymnastique
médicale. » Toutefois, cette définition apparaît
bien restrictive au regard des pratiques
actuelles, des connaissances et des savoirfaire mis en œuvre. Pour preuve, le Conseil
de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes
s’est doté d’un référentiel de métier, qui
précise cette définition : « Une discipline de
santé et une science clinique. Elle est centrée
sur le mouvement et l’activité de la personne
humaine à tous les âges de la vie que ce soit
dans un but thérapeutique ou pour favoriser
le maintien ou l’amélioration de la santé
physique, psychique et sociale, la gestion du
handicap et le mieux-être des personnes. »
Cette activité est exercée aujourd’hui par des
professionnels titulaires du Diplôme d’État de
masseur-kinésithérapeute, décrit et encadré
par le Code de la santé publique.
Mais le chemin fut long pour obtenir la
reconnaissance de la société et des médecins.
Un peu d’histoire
Il était une fois, au Japon…
En 885, l’empereur du Japon appela au palais
huit cents aveugles pour accompagner son
fils né aveugle, Amago-no-Mikoto, et leur
conféra titres et privilèges. C’est ainsi, qu’au
Japon, les aveugles acquirent le monopole
des activités de massage.
1900. L’air du temps
En France, il fallut attendre la fin du XIXe et les
débuts du XXe siècle.
Les expositions universelles de 1889 et de
1900 font découvrir aux Français la culture
du Japon. La mode du thermalisme bat son
plein et génère une économie autant qu’une
réflexion sur les soins. Il est du dernier chic de
se rendre aux bains de mer ou de prendre les
eaux. En médecine, les maladies sont répertoriées, analysées. À l’hôpital, les spécialités
s’organisent.
La Grande Guerre et son cortège de blessés
6
valentin haÜY ACTUALITÉS numéro 110 JUIN 2013
va accélérer le mouvement, donner enfin aux
infirmières leurs lettres de noblesse, mais
aussi à des disciplines souvent méprisées : le
massage, l’hydrothérapie, l’électrothérapie, la
rééducation physique…
C’est dans ce contexte que le Dr Félicien Fabre,
brillant médecin devenu lui-même aveugle,
fonda la première école de massage pour les
aveugles en France au sein de Valentin Haüy.
Pionnier donc autant pour la reconnaissance
du métier de kinésithérapeute que de celle du
droit des personnes déficientes visuelles à
parvenir à un statut professionnel.
Quelques dates
à retenir :
1889 : F
ondation de l’Association Valentin
Haüy.
1906 : Fondation de l’école par le
Dr Félicien Fabre.
1924 : Arrêté du 28 février portant
agrément de l’école par le Ministère
de l’Hygiène, de l’Assistance et de
la Prévoyance sociale.
1946 : C
réation du Diplôme d’État de
masseur-kinésithérapeute.
1958 : Admission de l’école à
l’enseignement supérieur libre,
relevant de l’Éducation nationale.
1968 : C
réation du diplôme de moniteur
cadre en masso-kinésithérapie.
1995 : C
réation du diplôme de « cadre de
santé ».
2012 : D
écret du 21 décembre faisant
passer la formation à quatre années.
Mais il a fallu beaucoup d’obstination et de détermination pour
faire accepter par la société de l’époque le fait que des personnes
handicapées visuelles puissent occuper une fonction de cette
nature, alors même que l’activité de massage a connu bien des
débats avant d’être pleinement reconnue en France. Ainsi, en
1909, on peut lire : « Enfin, il faut une formation professionnelle
de premier ordre, qui permettra de triompher du scepticisme des
médecins. » L’auteur ajoute : « Donc, schématiquement, il faut d’un
côté qu’il soit intelligent, qu’il ait une conversation pour vaincre les
préjugés des patients qui sont un petit peu réticents de voir qu’un
aveugle ou qu’un infirme s’occupe d’eux, et d’autre part, il faut
qu’il soit sur le plan professionnel très brillant pour pouvoir vaincre
le scepticisme du médecin. »1 Voici donc un double enjeu pour
les enseignants de l’école de Félicien Fabre : assurer la qualité
professionnelle des élèves et gagner la confiance des patients !
C’est ainsi que pour éviter toute stigmatisation péjorative, tout
autant que dans le souci de mettre l’accent sur la qualité de la
formation, les responsables de l’école cherchèrent très tôt à obtenir
l’agrément du Ministère de tutelle.
Toutefois les réticences et les résistances restent toujours difficiles
à vaincre et les études longues et exigeantes : un vrai défi à relever.
La formation de masseur-kinésithérapeute,
pour les personnes déficientes visuelles
La sélection des étudiants
Elle est rigoureuse, dès les débuts de l’école. En 1911, on peut
lire : « L’Association Valentin Haüy se montrera de plus en plus
stricte à ne recevoir à ses cours que les candidats qui ne risquent
pas, par leur aptitude, de faire du tort aux masseurs capables. »2
Aujourd’hui, les candidats doivent être titulaires du baccalauréat
ou d’un diplôme équivalent, le DAEU (Diplôme d’Accès aux Études
Universitaires) scientifique.
Ensuite, la sélection s’effectue selon deux étapes qui, le plus
souvent, vont se dérouler simultanément. Une étape se situe au
niveau réglementaire : la notification d’orientation effectuée par les
MDPH (Maisons Départementales des Personnes Handicapées),
Témoignage
«
Mon kiné était aveugle…
Après une lourde opération, j’ai dû suivre une
rééducation. Mon kiné était aveugle à la suite
d’un grave accident. Il avait une perception
particulière du corps, parfois exigeante (il avait
souffert lui-même et il pouvait alors demander
d’aller aux limites... comme il avait dû lui-même
se le demander pour être à nouveau debout),
mais cela le rendait d’autant meilleur à en
détecter les failles et était en conséquence
un masseur d’exception. Je sentais que ce
qu’il avait au bout des doigts attirait toute son
attention et qu’il n’était pas, comme les voyants,
détourné par ses autres perceptions. Toutefois,
le fait qu’il soit aveugle me permettait plus
facilement d’accepter qu’un homme puisse me
masser et me “ voir ” nue ...
Évelyne
»
«
Avec mes seules mains, je peux
faire du bien…
J’ai 32 ans et me voici en 3e année. C’est
bientôt la fin !
Après avoir obtenu une licence, j’ai commencé
à perdre la vue du fait de mon diabète. Orienté
vers l’Association Valentin Haüy, à Bayonne,
l’idée d’une formation en kinésithérapie a
progressivement mûri : j’avais besoin de
faire le deuil de ma vie passée, de couper
avec mon passé de voyant ! Mais j’ai attendu
d’avoir complètement perdu la vue. Après une
année d’adaptation durant laquelle j’ai appris
le braille et l’informatique notamment, j’ai
vraiment commencé en 1re année en 2010.
Ça me passionne ! Avec mes seules mains, je
peux faire du bien. C’est une fierté. La personne
voit autre chose que le handicap. Et puis, j’ai
une sensibilité particulière : après avoir passé
toute ma vie comme patient, je suis de l’autre
côté de la barrière : c’est moi qui soigne !
Mon avenir ? J’ai plein de projets. Peut-être
dans un premier temps, dans un centre de
rééducation. Il faut se battre tous les jours ! Si
on ne se bat pas, la vie vous lâche.
Betti
»
1- Le Valentin Haüy, 27e année, août 1909, n° 8, p. 63
2- Le Valentin Haüy, 29e année, juillet 1911, n° 7, p. 54
valentin haÜY ACTUALITÉS numéro 110 JUIN 2013
7
Dos s ier
FormATIon suPérIEurE
et l’avis du conseil pédagogique de l’Institut.
De plus, un entretien de recommandation,
avec le directeur et le psychologue
de l’Institut, constitue une étape plus
personnelle. le parcours du candidat est
pris en compte : son niveau scolaire, sa
motivation, son histoire personnelle, mais
aussi son degré d’autonomie, d’adaptabilité,
son implication dans ses choix. cet entretien
permet au candidat de mieux se situer
pour envisager une scolarité exigeante, ou
éventuellement, une année préparatoire afin
d’acquérir des connaissances scientifiques
complémentaires.
La formation des étudiants
le programme de tout Institut de Formation
en masso-Kinésithérapie (IFmK) est établi
par le ministère de la santé. Il consiste en
cours théoriques, apprentissages pratiques
et stages dans tous les types de structures :
services hospitaliers, centres de rééducation,
cabinets privés, maisons de retraite, etc.
la formation se déroule sur trois ans depuis
1969. mais, à l’IFmK-VH (Valentin Haüy), la
réforme européenne des études supérieures,
dite lmD, est en cours : sous l’impulsion de
8
valentin haÜY aCtUalitÉS numéro 110 JuIn 2013
l’unAKAm3 et des quatre IFmK dédiés aux
étudiants déficients visuels, la formation est
passée à quatre années en décembre dernier,
pour atteindre la possibilité d’un niveau de
master 1.
À l’IFmK-VH, la pédagogie doit prendre en
compte les particularités de ces élèves, un
peu différents des autres. les enseignants
adaptent leur discours : descriptions plus
riches, évocatrices, faisant appel à la mémoire
du toucher, à la mémoire auditive… Des outils
spécifiques sont mis au point, notamment
grâce au numérique. Ainsi, les ouvrages
et articles scientifiques et techniques sont
rendus accessibles grâce à un partenariat
avec la BnF, géré au plus près des besoins par
la documentaliste du cFrP. Des maquettes,
des modèles sont employés pour permettre
aux élèves de toucher, palper, analyser les
différentes fonctions anatomiques.
Des évaluations sont régulièrement organisées, notamment pour les élèves en
première année, avec des élèves « voyants »
d’autres écoles.
Tout le personnel de l’Institut est véritablement au service de chaque élève pour
l’accompagner tout au long de ses études.
En effet, pour des étudiants déficients visuels,
cette formation au niveau d’un master peut
véritablement ressembler à l’ascension de
l’Himalaya ! Imaginons comment un stagiaire
non-voyant arrivant dans un service peut
prendre ses marques dans l’univers complexe
de l’hôpital ! Et comment un candidat au
diplôme peut-il présenter et soutenir son
mémoire, avec les mêmes outils que n’importe quel candidat : diapos sur Powerpoint,
questions du jury… Il s’agit donc pour ces
apprentis-kinésithérapeutes de s’adapter à
toutes les situations matérielles, de s’adapter
à tous les types de patients, de s’adapter à
des lieux différents, à des modes différents
d’agir et d’être.
ce sont de futurs professionnels, autonomes
et efficaces dans leur activité, salariée ou
libérale. Des professionnels de santé qui
doivent inspirer confiance et sécurité : un
Élèves de 2e année de l’IFMK-VH
patient « se livre » littéralement aux mains du
kiné, les yeux fermés !
« Je me suis épanoui ! »
Il est difficile de suivre les anciens élèves, une
fois partis dans la vie professionnelle. sur les
quelques 80 diplômés par an, répartis dans
les quatre écoles dédiées à la formation des
personnes déficientes visuelles, on sait que
près de 70 % d’entre eux exercent en libéral.
écoutons donc quelques anciens.
« Après mon diplôme en 1972, je suis entré
dans la fonction publique hospitalière, en
rhumatologie. Puis je me suis formé à l’école
des cadres et j’ai enseigné à l’hôpital et dans
des instituts de formation. J’ai réussi par la
volonté et le travail. Je me suis épanoui ! »
ou encore cette jeune femme, diplômée
en 2005, à 30 ans : « Deux ans après mon
diplôme, j’ai créé mon propre cabinet, chez
moi. J’ai une clientèle de tous âges, de toutes
pathologies. Je peux organiser mes horaires,
car on ne peut pas exclure la fatigabilité liée
au handicap. J’adore ce travail sur le corps.
Mais il m’a aussi fallu prendre le temps de
me construire, d’apprendre à composer avec
le handicap. Maintenant, avec ce métier, on
a une vraie place sociale. C’est un super
luxe ! »
Il s’agit, on le voit, d’un processus profond,
personnel : les parcours présentent une grande
variété d’expériences, de véritables « chemins
de vie ». chaque parcours représente la
réussite de chaque personne. D’autant que
la profession ne connaît pas le chômage !
Tous les étudiants sont donc assurés de
travailler à la suite de l’obtention de leur
diplôme. cette reconnaissance institutionnelle,
sociale, professionnelle, constitue en quelque
sorte l’accès à une « citoyenneté » à part
entière pour des personnes qui deviennent
seules responsables de leur réussite. n
Violaine Wittmer
Quelques organismes professionnels :
ordre des masseurs-kinésithérapeutes : www.ordremk.fr
unAKAm (union nationale des masseurs Kinésithérapeutes Aveugles et
malvoyants) : 85 rue d’Hauteville -75010 Paris – http : //unakam.asso.free.fr
IFmK-VH : dans l’attente de la création d’un site sur le net, le mieux est de
prendre contact directement : 5 rue Duroc – 75007 – tél. 01 44 49 27 27
maisons Départementales des Personnes Handicapées : www.mdph.fr
3- Voir encadré page 9
valentin haÜY aCtUalitÉS numéro 110 JuIn 2013
9
Pr ox imit é
59
Comités régionaux
80
14
29
56
Ê Ê Pa r i s Î l e - d e - F r a n c e
Un mécénat remarquable
pour l’immeuble Marguerite
et Claude Chambet
110 comités
régionaux et locaux
Toutes les adresses sur
www.avh.asso.fr
Pas simple d’équiper un bâtiment d’une
signalétique qui se veut exemplaire pour
offrir un accès à des personnes aveugles et
malvoyantes. Défi relevé au 3 rue Jacquier Paris
14e grâce à l’entreprise Lafay-Signalétique de
Sassenage (38) avec laquelle une convention
de mécénat était signée. Cet immeuble qui
abrite le Comité Valentin Haüy de Paris
Île-de-France et le SAVS-DV Paris depuis
juillet 2012 est doté d’une signalétique tactile et
visuelle, fonctionnelle et esthétique.
Ensemble, le comité et l’entreprise ont planché
pour déboucher sur de nombreux dispositifs
combinant divers supports tout en veillant à
leur lisibilité et à leur pertinence : balise audio
à l’entrée, bandes de guidage au sol, panneaux
identifiant les étages, repérage des escaliers
et des bureaux et, à l’entrée de chaque pièce,
tablettes inclinées en écriture braille à la qualité de lecture parfaite.
À l’extérieur, d’élégantes plaques avec les visuels de l’Association,
du Comité, du SAVS-DV, de l’APAM signalent, cette fois-ci aux
voyants, la présence des structures qui œuvrent en faveur des
personnes qui perdent la vue. Opération visibilité et sécurité 100 %
réussie, très appréciée des utilisateurs non-voyants !   n
Ê ÊN o u v e ll e - C a l é d o n i e
Nouméa à l’heure du Street Art
02
76
35
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60
95
78 93
92
94 77
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Ê ÊDI J ON
Des aveugles copilotes
d’un rallye automobile
La quatrième édition de la Ronde des Côtes
d’Or s’est déroulée en juin dernier avec l’aide
du comité Valentin Haüy de Dijon. Quarante
équipages de voitures anciennes dont six
copilotes déficients visuels ont pris le départ
de Beaune jusqu’à Marsannay par des
petites routes charmantes en découvrant le
trajet au fur et à mesure grâce à leurs « road
books » réalisés en noir ou en braille, support
indispensable de tout copilote. Pas de vitesse,
du doigté sur les 250 km parcourus dans la
journée : il faut arriver au bout, sans faire
trop de détours ! Personne ne se connaissait
auparavant mais la confiance entre pilotes et
copilotes a été immédiate. Jean-Christophe a
par exemple été étonné de la capacité d’Aïcha
à évaluer les distances malgré son handicap.
« Lorsqu’elle me dit de tourner à gauche dans
300 mètres, j’avance et au moment de tourner
elle me dit : c’est là ». Renée, aveugle, a
retrouvé les sensations qu’elle ressentait
lorsqu’elle voyait : vitesse, repérage du
circuit, guidage... Tous les équipages sont
arrivés au bout de la course, certains dans les
premiers.  n
En fin d’année le mur de
façade du comité Valentin
Haüy de Nouvelle-Calédonie
a été repeint par un groupe
de graffeurs du quartier
de Vallée des Colons. En
effet, après d’incessants
tags sur ses murs, l’AVHNC
a proposé aux jeunes d’exprimer leurs talents tout en rendant service à
l’association qui espérait par ce biais sensibiliser la population à la déficience
visuelle et limiter les incivilités. Après un long échange d’idées, les membres
du comité et les graffeurs ont choisi ensemble les dessins à créer. Le mur a
alors pris vie sous forme de représentations colorées et culturelles : le gardien de l’entrée de la case, protecteur des
lieux, une case avec un îlot et la mer bleue, mais aussi Jean, le professeur de braille les doigts sur sa plage tactile.
D’autres personnages représentés avec des cannes ou un chien guide participent visuellement et en couleurs à la
fresque et évoquent clairement les utilisateurs du local.   n
10
valentin haÜY ACTUALITÉS numéro 110 JUIN 2013
Un nouveau départ
est toujours possible.
« C’est une chance
pour beaucoup que
l’Association Valentin
Haüy existe ! » nous
dit Éric, malvoyant
âgé de 46 ans. « J’ai
vraiment été aidé par
l’équipe du Service
Social de l’AVH. »
Reportage
AVH en action
mIssIons socIAlEs
Le service social de l’AVH :
un soutien indispensable
avoir du mal à accepter la canne blanche, comprendre ce que veut vraiment
dire « être aveugle », perdre son emploi, son autonomie, voir sa vie de famille
se briser… autant d’histoires douloureuses qui ne cessent malheureusement
d’augmenter chaque année. toutefois, grâce au travail de l’équipe du Service
Social de l’association valentin haüy, beaucoup de ces personnes non ou
malvoyantes parviennent à surmonter leur handicap et à redonner une orientation
à leur vie. nous avons constaté combien les assistantes sociales de l’avh sont
considérées comme des « personnes très précieuses », selon les quelques
témoignages des déficients visuels suivis par ce service très spécialisé.
aussi, il est pertinent que ceux et celles qui viennent d’arriver, encore fragiles,
puissent s’interroger : sauront-ils retrouver confiance ?
Grâce aux conseils et à l’accompagnement des assistantes sociales particulièrement présentes et attentives, il semblerait que chaque bénéficiaire
parvienne un jour à dire : « c’est possible ! »
valentin haÜY aCtUalitÉS numéro 110 JuIn 2013
11
AVH en ac t io n
mIssIons socIAlEs
Difficile d’imaginer le désarroi d’une personne
lorsqu’elle réalise qu’elle perd la vue… Il est
alors important qu’elle puisse trouver un lieu
d’écoute, d’aide et d’accompagnement qui
saura lui éviter l’isolement. même entourées,
ces personnes se trouvent soudainement
devant des difficultés psychologiques,
familiales, sociales ou matérielles, auxquelles
elles ne sont pas préparées. souvent
perdues, elles ne savent pas toujours vers
qui se tourner… Appeler ou frapper à la porte
du service social de l’Association Valentin
Haüy, rue Duroc à Paris, se révèle être une
démarche salutaire pour toutes les personnes
déficientes visuelles qui l’ont vécue.
« On va vous accompagner ! »
« Ici, on fait très attention à l’accueil », explique
avec douceur odile sulmona, responsable
du service social, à l’AVH depuis vingt ans.
« C’est le premier contact, la première porte
que franchissent ces personnes…blessées.
Nous veillons à ce que l’accueil soit le plus
chaleureux possible. J’y tiens ! » l’équipe
des assistantes sociales diplômées propose
un suivi individuel : « Le premier rendez-vous
permet de faire un diagnostic de la situation.
Nous voyons où en est la personne pour
ensuite mieux l’orienter et l’informer selon ses
besoins. » si la première fois les personnes
sont souvent accompagnées, elles reviennent
seules par la suite. En effet, il est important de
recevoir l’entourage des bénéficiaires, mais
seulement s’ils le souhaitent, tout en sachant
que les assistantes sociales sont soumises
au secret professionnel. car les histoires de
chacun sont compliquées et de toutes sortes,
alourdies de blessures psychologiques qui
nécessitent une grande capacité d’écoute.
« La bonne ambiance dans l’équipe est donc
primordiale ! »
Un service très spécialisé
Au Service Social, le flux de dossiers en cours
est considérable. « En 2012, nous avons eu
234 nouveaux consultants. » sans compter
les entretiens par téléphone (plus de 3 000
12
valentin haÜY aCtUalitÉS numéro 110 JuIn 2013
en un an !) certains dossiers sont traités
par courrier, lorsqu’il s’agit de personnes
domiciliées en province, et les assistantes
sociales peuvent aussi faire des visites à
domicile, notamment auprès des personnes
âgées ou à mobilité réduite.
le principal objectif des assistantes
sociales est de répondre aux nombreuses
interrogations concernant les droits des
déficients visuels de toute la France afin de
les aider dans les démarches et formalités
administratives mais aussi pour rechercher un
emploi ou les informer sur les loisirs adaptés.
Pour résoudre des litiges, par exemple avec
la mDPH1, une juriste viendra orienter et
apporter une expertise individuelle, quel que
soit le domaine (droit de la famille, droit du
travail…) Pour les différents aspects de la
vie quotidienne, une conseillère en économie
sociale et familiale est là pour répondre
aux questions concernant le logement ou
la gestion du budget, la recherche d’une
assurance ou d’une mutuelle… le service
social peut également orienter vers les
AVJistes (rééducatrices en Activités de la
Vie Journalière, telles que cuisine, ménage,
habillage, soins personnels…) ou vers les
instructrices en locomotion.
le service social est donc à la fois polyvalent
et très spécialisé, « On rencontre toute sorte
de public, dit odile sulmona : étudiants,
ingénieurs, demandeurs d’emploi, parfois
même, des personnes sans domicile fixe …
C’est extrêmement varié et c’est ce qui est
intéressant. »
pour en
savoir +
Écouter pour mieux conseiller
Les personnes qui bénéficient des services de cette équipe vivent souvent des
situations professionnelles ou familiales qui ne sont pas simples. soit isolées,
soit surprotégées, elles pensent ne pas pouvoir surmonter leur handicap.
l’écoute est donc primordiale, mais également la qualité du conseil délivré
individuellement. car chacun vit ici une crise, face à laquelle il faut pouvoir être
capable d’exprimer ses difficultés comme ses douleurs. Après avoir longuement « parlé pour désamorcer », parfois avec l’aide de la psychologue, il
faut ensuite orienter la personne vers une vie aussi autonome que possible.
« Nous lui exposons tout ce qui se fait à l’Association Valentin Haüy et trouvons
ensemble la meilleure solution. Car il y a toujours un potentiel chez quelqu’un ! »
affirme l’équipe d’Odile.
« Ici on m’a tout expliqué ! », nous dit Kenza, arrivée en 2005 et bientôt mère
d’un deuxième enfant. « Dès que j’ai une question, je n’hésite pas à appeler
l’assistante sociale. Elle est vraiment bonne conseillère. C’est une aide
primordiale ! » Kenza est devenue très malvoyante à la suite d’une maladie
dégénérative. Aujourd’hui, à 34 ans, après une formation en informatique
adaptée proposée par l’AVH (« c’est ma seule Association ! ») elle poursuit son
métier de contrôleur de gestion au sein d’une grande entreprise de téléphonie
mobile, avec un bureau adapté.
« La Bulle »
on ne peut parler du service social de l’Association Valentin Haüy sans
évoquer un lieu indispensable pour un grand nombre de personnes aveugles
ou malvoyantes. situé dans le hall d’entrée de la rue Duroc, le service « soslecture-écriture » accueille le public tous les jours et propose gratuitement de
l’aide aux personnes qui ont des difficultés à lire ou écrire une correspondance
privée, grâce à des bénévoles écrivains publics. « La Bulle » est à la fois une
aide considérable pour le service social et un lien social pour les plus isolés.
l’important pour l’Association Valentin Haüy est de constater que, sur la durée,
les personnes qui font appel au Service Social reprennent confiance en elles.
éric, par exemple, continue à y trouver un soutien psychologique. Après avoir
longtemps essayé de se débrouiller par lui-même il a été pris en charge et
conseillé par « son » assistante sociale. suite aux tests d’évaluation, éric est
aujourd’hui en formation au cFrP2 de l’Association pour devenir agent de
maintenance sur équipement bureautique. Il s’y investit beaucoup. « Sans cette
aide je n’y serais pas arrivé, avoue-t-il avec pudeur. J’ai été soutenu par toute
l’équipe et je les en remercie beaucoup. » l’émotion est palpable…
les histoires de chacun viennent à rappeler que l’une des vocations premières
de l’Association Valentin Haüy est de faciliter la vie quotidienne et favoriser
l’intégration professionnelle et sociale des personnes déficientes visuelles.
Au bureau du service social, beaucoup d’entre-elles n’hésitent pas à revenir
ou écrire, simplement pour partager une bonne nouvelle. car chaque histoire
compte. n
Claire Dubeau
À Paris, l’association
valentin haüy met
à la disposition des
personnes déficientes
visuelles un service
social et juridique,
destiné à les informer,
les conseiller et les
orienter.
Informations et
renseignements :
5 rue Duroc 75007 Paris
tél : 01 44 49 27 27
e-mail : [email protected]
Un Service
d’accompagnement
à la vie Sociale pour
Déficients Visuels est
proposé aux personnes
âgées de 20 à 60 ans,
domiciliées à Paris
Service d'Accompagnement
à la Vie Sociale
pour Déficients Visuels
SAVSDV
Paris
SavS-Dv Paris
3 rue Jacquier 75014 Paris
tél. : 01 40 44 95 95
e-mail : [email protected]
1- Maison Départementale des Personnes Handicapées
2- Centre de Formation et de Rééducation Professionnelle
valentin haÜY aCtUalitÉS numéro 110 JuIn 2013
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