La République démocratique du Congo est le deuxième

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La République démocratique du Congo est le deuxième
La République démocratique du Congo est le deuxième plus grand pays et le quatrième pays le plus
peuplé d'Afrique. Les femmes et les filles représentent plus de la moitié de sa population. Il y a plus de
200 groupes ethniques en RDC parlant plus de 400 langues locales. En dépit de cette richesse
culturelle, ce pays souffre d'une grave crise humanitaire avec un indice de développement humain le
plus bas du monde. Les taux élevés de chômage, violation des droits humains, l’effondrement du
système de soins de santé, le manque d’accès à l'éducation, les violences sexuelles et autres violences
sont une réalité tragique pour de nombreux Congolais. Selon le Comité international de secours (IRC),
le Congo a perdu plus de vies que n'importe quel autre pays en conflit depuis la deuxième guerre
mondiale, et a été au centre de la première guerre mondiale africaine de 1998 à 2003. Les médias
locaux ont-ils soulevé ces questions ? Quel est le rôle de la radio dans la diffusion des informations
aux citoyens et celui du droit à la liberté d'expression? Nous avons posé ces questions Joseph PotoPoto, agent de terrain de l'UNESCO responsable de la mise en œuvre du projet dans la République
démocratique du Congo.
La République démocratique du Congo est le deuxième plus grand pays et le quatrième pays le plus
peuplé d'Afrique. Les femmes et les filles représentent plus de la moitié de sa population. Il y a plus
de 200 groupes ethniques en RDC parlant plus de 400 langues locales. En dépit de cette richesse
culturelle, ce pays souffre d'une grave crise humanitaire avec un indice de développement humain le
plus bas du monde. Les taux élevés de chômage, violation des droits humains, l’effondrement du
système de soins de santé, le manque d’accès à l'éducation, les violences sexuelles et autres
violences sont une réalité tragique pour de nombreux Congolais. Selon le Comité international de
secours (IRC), le Congo a perdu plus de vies que n'importe quel autre pays en conflit depuis la
deuxième guerre mondiale, et a été au centre de la première guerre mondiale africaine de 1998 à
2003. Les médias locaux ont-ils soulevé ces questions ? Quel est le rôle de la radio dans la diffusion
des informations aux citoyens et celui du droit à la liberté d'expression? Nous avons posé ces
questions à Joseph Poto-Poto, agent de terrain de l'UNESCO responsable de la mise en œuvre du
projet dans la République démocratique du Congo.
Les médias en RDC jouent un rôle majeur dans l’évolution de la société congolaise. Tout
dernièrement, une agence des Nations Unies, le PNUD a mené une étude sur le rôle des médias dans
la promotion de la bonne gouvernance en RDC. Tout indique que les médias ont un rôle important à
jouer mais qu’ils sont aussi confrontés à de nombreux défis. Ce rôle parait parfois aussi controversé
du fait que parfois on observe un manque de neutralité dans le traitement de l’information car la
plupart des médias en RDC, surtout dans les grandes villes, appartiennent à des groupes d’obédience
politique, ce qui limite parfois la neutralité, l’impartialité des journalistes. Les radios locales jouent un
rôle important dans la liberté d’expression et surtout maintenant avec les nouvelles technologies de
l’information et de la communication. L’ approche est beaucoup plus participative dans la production
des contenus des émissions avec des contacts par téléphone où les gens s’expriment librement sur
tous les sujets que ce soit politiques, économiques, sociaux ou culturels, ce que l’on trouve rarement
à la radio nationale. C’est pourquoi, la plupart du temps, les gens ne l’écoute pas beaucoup.
Nous avons pu observer que les radios utilisent généralement deux types de TICs, des téléphones
portables et ordinateurs. Les téléphones portables permettent justement aux radios de se
rapprocher du public. A travers des émissions participatives, les gens téléphonent, envoient des SMS
et nous avons pu doter certaines radios de logiciels de gestion de SMS. Il y a aussi les ordinateurs et
internet avec, par exemple, des logiciels de gestion financière qu’on a mis à la disposition des radios
qui s’organisent véritablement comme des entreprises. Nous n’avons plus cette gestion financière à
traiter, elle est informatisée. Je prendrai le cas d’une radio comme la radio Bangu qui utilise
maintenant le monitoring hebdomadaire par un système de sondage d’opinions et donc ont recours
à des logiciels que nous avons mis à leur disposition, notamment le Frontline SMS important non
seulement pour les SMS traditionnels mais également pour réaliser certains sondages. La radio Télé
Deo Gratias a amélioré aussi sensiblement son système de conservation de production car nous
avons fourni à ces radios des serveurs d’une capacité de 1 téra leur permettant une meilleure
conservation de tout ce qu’ils ont produit, l’archivage des émissions. Nous avons aussi remis aux
radios un logiciel lié aux TICs sur la gestion financière, d’une manière évolutive avec les informations
prévues qui vont leur être données, l’utilisation de ce TIC deviendra beaucoup plus optimale aux
niveaux de toutes ces radios.
Le rôle de la radio en matière d’éducation est souvent en fonction de la programmation de la grille
des programmes. Je prends l’exemple d’une radio avec qui nous travaillons à qui nous avons
demandé d’intégrer dans leurs programmes des émissions sur des thématiques bien choisies. Nous
avions choisi la santé, l’agriculture. Prenons le cas de la radio communautaire de Moanda qui a pris le
thème de l’éducation. Ils ont un programme d’émission sur l’éducation aux droits de l’homme. Ils
renseignent les gens sur leurs droits par rapport à la législation, la justice dans des cas de viols où il
faut aller se plaindre à la police ou auprès d’un juge. Il y a aussi l’éducation au VIH du sida,
programme intéressant que nous avons plus ou moins initié au niveau de toutes ces radios travaillant
avec nous, l’éducation à la prévention du VIH, l’éducation au traitement, à la prise en charge de la
personne malade du sida car il y avait certains interdits et les personnes prenaient leurs distances par
rapport aux personnes vivants avec les malades atteints du VIH. Maintenant la situation est
différente grâce aux émissions dédiées à ces thématiques. Il y a aussi l’éducation à la santé
maternelle dans le cas de la radio Kimvuka na Lutondo qui a une émission importante sur le sujet.
On avait déploré dans la province de Bandoundou où cette radio est implantée qu’il y ait beaucoup
de femmes qui meurent à la suite d’un accouchement à cause d’un manque de suivi de la grossesse.
Dans ces programmes, une émission sur la santé maternelle est très suivie, diffusée en langue locale
et fait comprendre aux femmes que pendant leur grossesse il faut consulter, se rendre au
dispensaire, à l’hôpital et non plus vivre sa grossesse de manière traditionnelle. C’est une éducation
pas seulement scolaire mais plus globale sur des thèmes bien identifiés comme la santé,
l’environnement avec par exemple les méfaits de certains actes comme abattre des arbres etc. A la
radio Bangu l’éducation des jeunes filles est évoquée, la lutte contre la prostitution des jeunes filles.
Des émissions sont consacrées à leur éducation pour les prévenir par exemple sur le danger du VIH
sida, la prostitution, le bienfait de la scolarisation. L’émission s’adresse également aux parents pour
les inciter à les emmener à l’école, fréquentée plus souvent par des garçons. Les radios jouent donc
un rôle important concernant l’éducation.
Le rôle de l’UNESCO est reconnu et salué. A la radio de Moanda, on a pu inviter d’autres radios
désireuses de participer à nos formations. Nous sommes dans un environnement où il existe d’autres
bailleurs mais l’UNESCO reste le seul prestataire dont le résultat est très apprécié aussi bien par la
population que les autorités que nous rencontrons de temps en temps lorsque nous descendons sur
le terrain.
Le projet de l'UNESCO «Renforcer les radios locales par de biais des TIC", parrainé par le
gouvernement suédois, vise à améliorer la qualité de la programmation et du développement durable
et contribue à impliquer les populations pauvres, notamment les femmes et les jeunes, à participer au
débat public. Les radios locales en RDC rencontrent de nombreux défis mais offrent aussi des
opportunités. La radio Kimvuka na Lutondo, la radio Bangu, la radio Moanda et la radio Télé Gratias
Deo jouent un rôle crucial dans le développement du pays.