Une Lettre de Paris - Ecole Suisse Internationale
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Une Lettre de Paris - Ecole Suisse Internationale
Une Lettre de Paris Une Lettre de Paris N°145 15 septembre 2016 22 : ayant débuté en septembre 1995, l’antenne dijonnaise de l’Ecole Suisse Internationale entame maintenant sa 22e année. Du 2 au 4 septembre, une petite fête nous a réunis à Dijon pour célébrer l’anniversaire « 20 + 1 ». Ne capitulez jamais! Observez bien cette image : non, il ne s’agit pas de la célèbre statue érigée à Lucerne mais d’un autre lion de pierre, tout aussi fameux et qui se dresse fièrement au-dessus de la ville de Belfort. Vous ne connaissez pas encore Belfort ? Voilà une lacune qu’il faudrait réparer d’urgence en participant à la fête de fin d’année de l’Ecole Suisse Internationale. Mais au fait, pourquoi ce lion ? Comme Mulhouse, sa voisine à 40 km de là, Belfort faisait partie de l’Alsace. La « trouée de Belfort » a toujours constitué un passage naturel entre les Vosges et le Jura, une voie de communication européenne Nord-Sud. Il était pratiquement inévitable d’y édifier une forteresse pour contrôler ce lieu stratégique. Tour à tour, l’Empire germanique, l’Autriche, la Bourgogne, la France et même l’Espagne s’en sont emparé. Sous Richelieu, le chef de la garnison avait reçu une consigne : « Ne capitulez jamais ! ». Cela pourrait être la devise de la ville. En 1814, la citadelle résiste quatre mois face aux Autrichiens, aux Hongrois et aux Cosaques. En 1870, le colonel Denfert-Rochereau organise la résistance face aux Prussiens. Invaincue après 103 jours de siège et une pluie de 100.000 obus, la citadelle ne rend les armes qu’après la signature de l’armistice. Belfort ne sera pas annexé par Bismarck avec le reste de l’Alsace. La ville devient alors le chef-lieu du plus petit département français, appelé tout d’abord « arrondissement subsistant du Haut-Rhin ». Ce sera à partir de 1922 le « Territoire de Belfort » rattaché en 1982 à la Franche-Comté. En 1872, la ville de Belfort commande au sculpteur colmarien Bartholdi (plus tard auteur de la statue de la Liberté devant New York) ce lion, symbole de la résistance belfortaine. Une Lettre de Paris n°145 Belfort : pas seulement une « belle forteresse » Belfort au début du 19e siècle : une puissante place-forte pour défendre la principale voie de pénétration à l’est de la France. Un quartier d’enfer… Au sud de Paris existait une porte appelée « barrière d’Enfer » - en réalité « de fer ». En 1898, il est décidé d’y aménager une place dédiée au défenseur de Belfort. Par homophonie, d’Enfer devient DenfertRochereau. On y trouve l’entrée des catacombes et c’est également une importante station de métro et de RER. Le nom de Belfort l’indique clairement : ce « bel-fort » est un verrou stratégique. Un camp romain, un château au Moyen Age et surtout une forteresse en forme de pentagone édifiée de 1687 à 1703 par Vauban, le fameux ingénieur militaire du roi Louis XIV. La place est réputée imprenable, au cœur d’une région agricole paisible mais au climat rude. En 1870, c’est la guerre francoprussienne. La France est vaincue et envahie. Elle doit payer une lourde indemnité et céder au IIe Reich l’Alsace et une partie de la Lorraine. Les habitants de ces régions qui ne veulent pas devenir allemands peuvent « opter » pour la France mais doivent alors quitter leur pays. C’est ce que font de nombreux Alsaciens, y compris des chefs d’entreprise de Mulhouse qui est alors une importante cité industrielle spécialisée dans le textile. Certains, comme la famille Dollfus-Mieg (filatures), décident de recréer de nouvelles usines proches de la Gastronomie A Belfort, vous pouvez déguster de la patte de Lion ou de la queue de Lion. Mais les amoureux des grands fauves ne s’en formalisent pas : la patte de Lion est une sorte de pain et la queue… une saucisse. Quant à l’épaule du Ballon, c’est une épaule d’agneau entièrement désossée et farcie… aux myrtilles. Point de jonction entre l’Alsace et la FrancheComté, la gastronomie belfortaine s’enrichit de ses deux origines. Munster et comté font donc bon ménage sur le même plateau. La copie en bronze du lion de Belfort sur la place Denfert-Rochereau à Paris (14e). nouvelle frontière, c’est-à-dire à Belfort. La population de cette ville passe alors de 8.000 en 1870 à 34.000 en 1914. On ne s’étonnera donc pas de trouver à Belfort des familles qui se nomment Ackermann, Dreyfus, Butzbach, Schmidt, etc. La Société Alsacienne de mécanique fait de même, rebaptisée ALS-THOM en 1929 (Als pour Alsace et Thom pour Thomson). Alsthom devient plus tard un grand groupe industriel aux multiples branches où se construisent, entre autres, les premières rames de TGV. En 1998, le nom est modifié en Alstom (sans h), plus facile à prononcer à l’international. Des opérations boursières et la crise financière participent au démantèlement progressif du groupe. En 2016, Alstom fait encore l’actualité puisqu’il est question de fermer le site de Belfort, ce qui toucherait gravement l’emploi dans la région. Belfort s’inscrit dans un ensemble économique allant de Bâle (chimie), à Sochaux (Peugeot). De nos jours, les relations avec la Suisse via Delle et Delémont s’intensifient rapidement. Musique A Belfort, ou du moins sur la presqu’île du lac de Malsaucy, se déroulent début juillet Les Eurockéennes, un superbe festival international de rock qui attire chaque année près de 100.000 personnes. La ville héberge également le FIMU, Festival International de Musique Universitaire et Le Printemps des artishows, un éco-festival dédié aux musiques régionales. 26 et 27 novembre 2016 : fête de fin d’année de l’école Ne manquez pas la fête de fin d’année de l’Ecole Suisse Internationale. Au programme : samedi 26 novembre, rendez-vous à Mulhouse, visites et Marché de Noël. Dîner de fête. Dimanche 27 novembre : visite de Belfort, la ville et la forteresse, avant un beau déjeuner. Pour en savoir plus : [email protected]