sommaire - Fecafoot

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sommaire - Fecafoot
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Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
PAUL BIYA
PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DU CAMEROUN
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
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CHANTAL BIYA
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Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
1 lionne indomptable
ère
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
5
SEPP BLATTER
PRESIDENT DE LA FIFA
issa hayatou
president de la caf
6
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
pr.Joseph owona
president du cn fecafoot
Edito
Dames Lionnes Indomptables,
Madame et Messieurs de l’encadrement
Technique,
Monsieur L’Entraineur sélectionneur,
Mme la Présidente de la Commission
Transitoire de Football Féminin,
Messieurs les membres du Comité de
Normalisation ;
Mesdames et Messieurs.
Il me souvient, et ce souvenir est véridique et fiable, qu’un jour pas si lointain
du passé, dans votre tanière de Mbankomo, à la veille de votre départ pour la
Namibie de vous avoir mandé de « chasser, les Lionnes ».
« Les Lions sont paresseux, ce sont les
Lionnes qui chassent ».
"Mesdames les Lionnes
Indomptables, le parcours a été élogieux, il a
été honorable. Comme
le dirait l’Autre, l’Illustre Autre qui donne
le-là à la vie de notre
nation et à celle de notre
sport, S.E Paul BIYA, un
seul mot « continuez »."
Vous êtes allées en chasse en Namibie à
Windhoek à l’occasion de la CAN Féminine. Vous avez rapporté honneur et trophées alors qu’on vous disait seulement
pratiquantes d’un football de promotion.
On vous revit à Yaoundé, Vice-Championne d’Afrique, qualifiée pour le Mondial de football Féminin CANADA 2015.
A l’épreuve et à la préparation, vous
vous êtes mise sous la houlette modeste
du Comité de Normalisation et sous la
férule d’une Direction technique authentiquement camerounaise sans l’ombre
de l’habituel expatrié de service, dans un
attelage de professionnels de l’extérieur
et des joueurs du cru du Championnat
national en redynamisation. Votre budget de préparation était bien modeste
mais, votre ardeur à l’effort immense.
Le Comité de normalisation disons
le tout haut, a su par d’adroites mesures fourbir vos âmes de l’ardeur
d’Indomptables amazones guerrières.
Tout de go, il a été décidé de l’acclimatation à Surrey au Canada, contre les partisans d’une dispendieuse préparation
en Autriche ou aux Etats-Unis. Il a été
financé votre préparation, dans l’antre
ultramoderne du Centre d’excellence de
la CAF à Mbankomo qui n’a rien à envier à d’autres centres. Il a été établi par
votre dynamique équipe technique, un
programme par phases tenant compte de
toutes les compétitions : Jeux africains et
jeux Olympiques.
Il a été financé à nos frais, un match amical contre la Côte d’Ivoire à Abidjan.
La FECAFOOT, à travers son Département du Marketing et de la Communication a ficelé avec art, la mobilisation
d’une diaspora camerounaise bien organisée, généreuse et patriotique.
Vous êtes allez au Mondial de football
Féminin « Canada 2015 ». Vous voilà revenues avec les lauriers de la gloire, d’un
passage au second tour, au premier essai :
- L’Equateur balayé avec six buts à zéro,
- Le Japon Champion du Monde en titre,
sauvé du coup de tête vengeur d’Enganamouit, gagnant à l’arrachée, deux buts à
un ;
-La costaude Suisse malmenée et abattue
rageusement, deux buts contre un ;
- La Chine sauvée par un arbitrage teigneux et intimidant, qui n’a sifflé ni
les hors-jeux encore moins un pénalty
évident.
Mesdames les Lionnes Indomptables,
le parcours a été élogieux, il a été honorable. Comme le dirait l’Autre, l’Illustre
Autre qui donne le-là à la vie de notre
nation et à celle de notre sport, S.E Paul
BIYA, un seul mot « continuez ».
Les camerounais sont fiers de vous, la
FECAFOOT est fière de vous, fière de
votre encadrement.
Le Comité de normalisation vous accompagne et vous accompagnera encore
et toujours …
Vous êtes les Lionnes de l’espoir et
comme l’affiche déjà les pancartes flamboyantes du retour au pays natal, les
Lionnes de la Normalisation.
Le Comité de normalisation vous dit,
« Entrez ici chez vous », au berceau du
football camerounais pour fêter votre
bravoure et votre courage après la rude
épreuve du mondial canadien.
Juste un petit geste de réconfort.
Il a été débloqué pour vous, une prime
spéciale d’encouragement de soixante
millions de Fcfa, Toutes taxes comprises,
qui vient compléter les efforts généreux
du Gouvernement.
Encore une fois merci,
Merci Monsieur ENOW NGATCHU,
Merci pour votre patriotisme qui ne joue
pas au chantage préalable des primes,
Merci d’être venue nombreuses au rendez-vous donné à Vancouver,
Le rendez-vous c’est aujourd’hui,
Vive l’encadrement technique,
Vive la FECAFOOT,
Vive le Cameroun qui gagne.
Joseph OWONA
Président du Comité de Normalisation
de la FECFAFOOT
Discours de félicitations, de remerciements et d’encouragements aux Lionnes
indomptables à la suite de leurs participation glorieuse à la Coupe du Monde
de Football Féminin FIFA Canada 2015.
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SOMMAIRE
DOSSIER
COUPE DU MONDE FIFA CANADA 2015
Préparation, parcours, bilan, interview, projets et perspectives
14- 41
VERT ROUGE JAUNE
LIONNES INDOMPTABLES
Ce qui attend les Lionnes après la coupe du monde canadiènne
42-47
EVENT
CAN 2016
FROM THE 19TH OF DECEMBER TO THE 3RD OF DECEMBER 2016, CAMEROON WILL BE THE CENTRE OF
AFRICA`S WOMEN`S FOOTBALL AS THEY HOST THE
10TH EDITION OF THE EVENT. THE POINT ON THE
PREPARATION
8
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.
45
SOMMAIRE
dossier
•
Lionesses on the starting block In Surrey
14-15
•
From Underdogs To African Flag Bearer
16-17
•
Canada 2015 : Les Américaines reines du monde
18-19
•
Canada 2015: Le bilan africain
20-21
•
Thérèse Neguel Raissa Damgoua : The referee !
22
•
Carl Enow Ngachu : “Canada was a Wonderful Experience”
24-25
•
Manie Christine Patience : "The captain is the leader role model" 26-27
•
Annette Flore Ngo Ndom : Une étoile dans les goals
28
•
Aboudi "The Cheetah”
29
•
Ngono Mani : Striker, Mother
30
•
Diaspora : Quand la Fécafoot entraîne les supporters au stade 32-33
•
Fan zone : Les Lionnes embrasent les fans
34
•
Lionnes Indomptables : Héroïques
35
•
Après le Mondial… Aboudi Onguené et EnyEguE signen....
36
•
Canada 2015: Les Lionnes en images
38-41
VERT ROUGE JAUNE
•
Perspectives : Des échéances en ligne de mire
42
•
RIO 2016 : Cameroon in the last round
43
FOOTBALL FEMININ AU CAMEROUN
•
Cameroon and the African Women’s Championship
44
HISTOIRE ET PREMIERS PAS
•
The 2016 event
45
•
FIFA U20 Women’s World Cup : Cameroon will be absent
46-47
Histoire, premiers clubs, pionnières, premier championnat,
l’appui de la Fecafoot
48-56
FOOTBALL FEMININ AU CAMEROUN
•
Football féminin : Ses premiers pas 48-49
•
Historique : À la source du football féminin
50
•
Cécile Ngambi Betala : Au commencement était le football
féminin 51
•
Promotion : La Fecafoot en ordre de bataille 52
•
Management : Les défis du football féminin 53
•
Women’s Football in Cameroon : The Long walk to Glory 54
•
Clubs : La Louves qui nourrit les Lionnes 55
•
Arbitrage: Egalité oblige !
56
FOOTBALL ET LES FEMMES
FOOTBALL ET FEMMES
LES GRANDES FEMMES DU FOOTBALL
CAMEROUNAIS
59- 77
•
Le football et les femmes: En quête de reconnaissance 58-59
•
The women of football in Cameroon
60-61
•
Céline Eko : Une Lionne au service du football au féminin 62-63
•
Laurence Fotso : « La communication vit au rythme de la
fédération »
64-65
•
Bernadette Anong: La joueuse polyvalente
66-67
•
Jeanne Ekoumou: Reine du sifflet
68
•
Leocadia Bongben: "Projecting Women’s Football Is My Role" 69
•
Journalisme sportif : Les femmes dans le bain
70
•
Madeleine Soppi Kotto : The Microphone Lionness
71
•
Célestine Ketcha Courtès: "Les femmes doivent s’imposer
72
•
Etienne Soackeng: "Les femmes doivent travailler...."
73
•
Lydia Nsekere La pionnière
74-75
•
Live your goals : Une opportunité pour le football féminin
76-77
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COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015
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COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015
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LA PREPARATION
Lionesses on the star
There was no better place to familiarize with the cold mornings and evenings, sunny afternoons an
Surrey City, Vancouver, Canada.
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COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015
rting block In Surrey
nd rainy days ahead of the FIFA Women’s World Cup, Canada 2015 than in Guildford in
By Leocadia Bongben
L
eaving Yaounde,
the Coach Enow
Ngachu and his
group had a stop
–over in Paris to
rest and refresh
for the about
10 hour flight to Vancouver.
The team was triumphantly
welcomed at the Vancouver
International Airport with a
lot of excitement in the air
with the press was handy for
interviews and group pictures.
The team rode 45 minutes to
the Sheraton Guildford Hotel
in Surrey where they stayed till
June 4 before moving base to
the Sheraton Vancouver Wall
Center, FIFA reserved hotel for
participating teams in group C.
During the stay of the team in
Surrey, the Association of Cameroonians under the leadership of
their President, Emmanuel came
welcome the group at the Hotel.
The association mobilized support for the team during their
training matches with other
clubs in Surrey encouraged
them providing assistance in
getting the basic necessities.
Taking the temperature of the
city in a walk following their arrival in Vancouver the Lioness got
down to business with training
at the Guildford Athletic Club
field and played training a match
against the North Shore Girls
Football Soccer Club, NSGSC.
A huge crowed turned out to
watch the game in which the
Lionesses beat NSGSC 3-1
in the away leg. In the return
leg, NSGSC was humbled 6-2
after putting up a stiff fight.
Playing with boys of Coastal FC, the Lionesses still won
3-1 and on both occasions
the crowned was thrilled by
Aboudi’s Onguene, Lionesses’
forward swift moves upfront.
Another game against the less
trained Kwantlen Polytechnic
University, KPU Eagles Athletics gave the team the opportunity to continue fine-tuning their
skills ahead of the World Cup
before team return game against
North Shore Girls Soccer Club.
The score of 9-0 did not deter
Eagle athletics from wishing
the Lionesses well and were
thankful for an opportunity
to play a World Cup team.
During all the games played in
Surrey, young girls interested in
soccer were excited to have the
players sign autographs for them.
A little moment of relaxation
was what the players needed to
keep their moral on high gear and
the African Canadian and cultural Association during their 21st
Annual Award gala, did the trick
in live music and food and dance.
And the surprise of the evening was Partick Mboma, whose
presence lit the faces of the
Lionesses actually reassured by
the presence of a compatriot.
Former Cameroon International, African Player of the
Year in 2000 who happened to
be in Vancouver took off time
spend the afternoon at the
Windsor Turf Field during the
return leg match against the
North Shore Girls Soccer Club.
On the occasion Mboma maintained that Surrey in Vancouver
was a nice place to prepare for
the World cup with good climate and good lodging facilities.
Encourage the Lionesses and
wishing them well during the
World Cup, he advised that the
group should not be in a hurry
to conclude but be cautious.
He urged them to be united,
determined and bear in mind
that they are defending the national colours. “Be proud of the
colours you are defending and
believe in yourselves, he urged.
The camp in Surrey was also
marked by the number of
people who volunteered to
help the team during training.
Pedro, a South African has
been helping the team goalkeeper training material and also
learning from the coaches.
Richard Dika a CameroonianAmerican also left all the way
from Seattle to assist the team in
providing video analysis and statistics of individual players to help
ameliorate their performance.
The team trained and played a last
exhibition match at the Hjorth
Road Park Turf on May 30 before
moving down town to Vancouver at the Sheraton Wall Centre.
During their stay in Surrey, the
Lioness enjoyed warmth of
the people of Surrey who were
excited about the presence of
the team and had some kind
and encouraging words, wishing
them luck during the World Cup.
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LA COMPETITION
From Underdogs To
The story of the Lionesses of the Congo Basin Forest, little known at the begi
to a 6-0 defeat surprising the world with such performance.
N
eophytes to
the
World
Cup,
both
Cameroon
and Ecuador,
but the Lionesses took
a bold step when Ngono Mani opened the door to the flood of goals.
Gaelle Enganamouit offered a hattrick, the first for an African player.
But this was just the beginning,
the forward who plays for Eskilstuna was designated the best player
of the game a double celebration
for Enganamoiut on her birthday.
Then, Manie Christine and Aboudi Onguene all had their shots on
target to complete the 6-0 win.
16
#CMREQU
The win against Ecuador was a booster to the Lionesses when they faced
the defending champions, Japan. Sinning in the first half, conceding two
goals, the Lionesses tried hard to
reduce the 2-0 score in the first half.
Dominating the second half, Njoya
Ajara’s goal was not enough to help
the Lionesses draw level with Japan.
Though a hard nut to crack, many
expected to see a game between
the giant and an ant, with the defending champions thrashing the
Lionesses with a rain of goals.
But this was not the case as the Lionesses proved to be ameliorating performance, though lost honorably, 2-1.
Galvanized, the Lionesses roared
again creating another surprise,
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coming back from a 1-0 lead in the
first half against Switzerland to win
and qualify for the second round.
Strong in the head, the Lionesses
came out of the locker room ready to
ensnare their prey. Then it happened,
Aboudi Onguene’s goal came and then
Ngono Mani sealed the scores 2-1.
The Lionesses had made history by
qualifying for the second round in their
first participation at a FIFA World Cup.
The turn-around in the game set
the supporters jubilating. The
stream of supporters awaited the
players at the Westin-Edmonton
Hotel which hard a difficult time
helping the players into the hotel.
More supporters turned out for
COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015
o African Flag Bearer
inning of the 2015 World Cup started on June 8 when they trapped Ecuador
By Leocadia Bongben
#JAPCMR
#SUICMR
the game against China with
high expectations of the team
booking a spot in the quarter
finals. But, faith had its way; the
Chinese scored a lone goal and
kept check on their backyard holding the lionesses to a 1-0 defeat.
Though Enow Ngachu’s squad
crashed out of the competition,
the authorities encouraged the
players telling them the country
was proud of their performance.
Ranked 53 before the World Cup,
(now 43) the Lionesses had no
chance against Ecuador, 49, Switzerland 19 and the reigning champions in the 4th position. Reaching
the second round, the Lionesses
came home to a hilarious welcome.
#CHICMR
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LA COMPETITION
Coupe du monde
Les Américaines reine
Les Etats-Unis ont remporté la finale du 6 juillet 2015 en battant le Japon (5-2), après avo
qui a vu de jolies surprises et quelques déceptions.
I
l y aura un avant et un après
Coupe du monde de football féminin 2015. La compétition a en effet permis
à cette discipline souvent
regardée avec dédain de
marquer son territoire et de
mettre en lumière des joueuses talen-
18
tueuses. Pendant un mois donc (5
juin-6 juillet), le cœur du football a
vibré du côté du Canada avec la victoire des Etats-Unis sur le Japon (5-1).
Les Américaines, naturellement
Les Etats-Unis ont pris leur revanche
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en finale de la coupe du monde de
football féminin sur le Japon (5-2),
après la défaite lors de l’édition 2011
en Allemagne. Un match largement
dominé par les Stars and Stripes avec
notamment un triplé de Carli Lloyd.
Cela faisait 16 ans que les Etats-Unis
attendaient un nouveau sacre mondial,
COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015
e féminine 2015
es du monde
le dernier datant de 1999. Les Américaines
sont donc désormais les seules à avoir obtenu trois titres dans cette compétition (
1991, 1999 et 2015). On pourrait presque
penser que ce Mondial leur était destiné
tant elles se sont montrées sérieuses et appliquées, avec un bilan de 14 buts inscrits
pour trois encaissés en sept matchs. Les
Etats-Unis ont notamment éliminé la Colombie, la Chine, tombeur du Cameroun,
et l’Allemagne, une des favorites. Elles ont
clairement dominé le tournoi alors que
le tenant du titre, le Japon, n’a pas vraiment convaincu. Ce succès a en tout cas
permis à l’équipe entraînée par Jill Ellis de
reprendre la première place au classement
mondial, devant les Allemandes. Petite
satisfaction, les Stars and Stripes ont reçu
leur trophée des mains du vice-président
de la Fifa, et président de la Confédération africaine de football, Issa Hayatou.
Les surprises
oir dominé une compétition
par Josiane R. Matia
Le Cameroun figure parmi les bonnes surprises de ce Mondial 2015. Personne ne les
attendait dans un groupe où se trouvaient
également le Japon, la Suisse et l’Equateur.
Il faut dire que leur statut de novice dans
la compétition ne plaidait pas vraiment en
leur faveur. Mais voilà, les filles d’Enow
Ngachu ont surpris tout le monde en terminant deuxièmes de leur poule avec deux
victoires et une défaite. Mais la Chine se
montrera plus expérimentée en huitièmes
de finale. Qu’importe, le monde du football féminin retiendra que les Lionnes
comptent sur le plan international désormais. Au même titre que l’Angleterre, autre
surprise canadienne. Pour leur quatrième
participation, les Three Lions ont en effet
terminé sur la troisième marche du podium, battant l’Allemagne lors du match
de classement. Une performance que
personne n’attendait vraiment de la part
du groupe entraîné par Mark Sampson.
Les déceptions
Le Nigéria était particulièrement attendu
au Canada. Il faut dire que l’équipe était
en grande partie composée de joueuses
ayant disputé la finale du Mondial des U20
en 2014 avec notamment Asisat Oshoala.
Mais voilà, les championnes d’Afrique
n’ont fait illusion que le temps d’un match
contre la Suède, en arrachant le nul (33). La suite, ce sont deux défaites contre
l’Australie (2-0) et les Etats-Unis (1-0) et
une sortie peu glorieuse au premier tour,
quand tous les espoirs de l’Afrique reposaient sur les Super Falcones. Si personne
n’attendait vraiment pas de miracle de la
Côte d’Ivoire, le score de 10-0 face à l’Allemagne en a déçu plus d’un. Tout comme le
comportement des équipes traditionnelles
comme la Suède ou la Norvège, qui n’ont
pas fait mieux que les huitièmes de finale.
Le palmarès
Médaille d’or
Etats-Unis
Médaille d’argent
Japon
Médaille de bronze
Angleterre
Ballon d’or
Carli Lloyd (Etats-Unis)
Ballon d’argent
Amandine Henry (France)
Ballon de bronze
Aya Miyama (Japon)
Soulier d’or
Celia Sasic, 6 buts (Allemagne)
Soulier d’argent
Carli Lloyd, 6 buts(Etats-Unis)
Soulier de bronze
Anja Mittag, 5 buts (Allemagne)
Gant d’or
Hope Solo (Etats-Unis)
Meilleure jeune joueuse
Kadeisha Buchanan (Canada)
Prix du Fair-play de la FIFA
France
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LA COMPETITION
Canada 2015: Le bila
Les Lionnes de la consécra
Parmi les trois représentants du continent, seul le Cameroun a réussi à pas
U
ne sélection
africaine
qui
passe
le
premier
tour
d’une
phase finale
des
Championnats du monde de football
féminin ? C’est un exploit peu
commun de l’histoire du football africain en particulier, et
du football mondial en général.
Seules deux nations ont réussi
à le faire. Après le Nigéria en
1999, le Cameroun a remis ça au
Canada, à l’occasion du onzième
Mondial féminin qui s’est déroulé
du 6 juin au 5 juillet dernier. Les
Lionnes Indomptables ont terminé deuxièmes de leur groupe
avec six (06) points, derrière le
Japon (09 points), vainqueur de
la précédente édition, avant d’être
éliminées à l’étape des huitièmes
20
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015
lan africain
ation africaine
sser le premier tour entre victoires, records et exploit.
par Astride Tonga
de finale par la Chine (0-1). Pourtant,
personne (ou presque) ne misait sur une
telle performance des Camerounaises.
Même les plus optimistes. Les plus «
raisonnables » penchaient pour le Nigéria. Mais les championnes d’Afrique ont
déçu : éliminées au premier tour dans
le groupe D de la compétition, après
un match nul (3-3) contre la Suède, et
deux défaites d’abord face à l’Australie (2-0), puis devant les Etats-Unis
d’Amérique (1-0), les grands champions.
Et si les Nigérianes ont eu toutes les
difficultés du monde pour rentrer au
bercail avec un bon point dans leur cagnotte, les Ivoiriennes, elles, ont mordu
la poussière. La sélection fanion de Côte
d’Ivoire d’abord concédée la plus lourde
défaite du tournoi, 0 buts à 10 contre
l’Allemagne, lors de la première journée
dans le groupe B. Un record qui déshonore l’Afrique. Mais la mauvaise aventure
des Eléphantes ne s’est pas arrêtée là.
Les compatriotes de Yaya Touré ont ensuite été dominées par la Thaïlande (3-2)
et par la Norvège (3-1). Zéro pointé. Il a
fallu que le Cameroun soit qualifié cette
année, pour que tout le continent ne
plonge pas dans la douleur et les pleurs.
Pour leur première participation en effet, les Lionnes Indomptables ont écrit
leurs pages dans le grand livre d’histoire du football. Et c’est Gaëlle Enganamouit qui a mis la première couche
d’encre le soir du 8 juin, en devenant la
première footballeuse africaine à signer
un triplé dans un match de phase finale
de Coupe du monde Fifa, dans la victoire 6-0 contre l’Equateur. Aucune
fille du continent ne l’a fait avant elle.
Aucun footballeur africain ne l’a fait
non plus. Or, ce n’est que le début.
Les Lionnes Indomptables ont aussi
réussi, en battant l’Equateur dans ce
match, à inscrire la plus lourde défaite
infligée par une équipe africaine de football féminin. Même au masculin, cela n’a
jamais été possible. Les filles de Carl
Enow Ngachu se sont forgées la réputation d’une équipe capable non seulement
de créer la surprise, mais aussi d’enregistrer des records. C’est ainsi qu’après
l’exploit de leurs compatriotes et aînés
Lions Indomptables qui atteignaient les
quarts de finale du Mondial 1990 en Italie, Christine Manie et ses coéquipières
ont créé une sensation de la même facture en décrochant une qualification historique pour les huitièmes de finale de
la compétition. Dommage que le sort
ait voulu qu’elles ne passent pas devant
la Chine (0-1). Or en quatre rencontres,
les Lionnes enregistrent deux défaites
et deux victoires. Les ambassadrices
camerounaises ont alors inscrit neuf
(09) buts. Soit le record du plus grand
nombre de buts marqués par un pays
africain en Coupe du monde féminine.
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LA COMPETITION
Thérèse Neguel Raissa Damgoua
"The referee !"
A 34 ans, elle a couvert au Canada, son deuxième Mondial féminin après 2011.
S
PAR Angèle Bépédé
on histoire avec le
Mondial
féminin
commence en Allemagne en 2011 Thérèse Raïssa Neguel,
femme effacée, devra
récidiver cette année
avec cette place très sélecte parmi les
66 arbitres (22 centrales et 44 assistantes) retenues pour la 7e édition
de la coupe du monde, Canada 2015.
Son premier test c’était hier, enfin
presque. Au Canada, la Camerounaise de 34 ans s’est distinguée pendant les rencontres pour lesquelles
elle a été désignée. Si au Cameroun,
sa présence dans l’élite de l’arbitrage ne surprend pas, elle a prouvé
qu’elle a gagné en maturité depuis
l’Allemagne et ce passage aux Jeux
olympiques de Londres en 2012.
C’est dans le Nord profond qu’elle
sent monter cette passion. Celle
de ne pas être joueuse de football
professionnelle mais plutôt arbitre. Dans cette zone, où de nombreux clichés tournent autour de
la femme, Thérèse Raïssa Neguel
parvient à tracer son chemin. Au
départ, il est difficile de faire accepter à ses parents son choix de vie.
Dans ce milieu dédié aux hommes,
elle est stigmatisée. Sa foi et son engagement étant ses armes, elle fera
face à tout, officiant sur les terrains
et impressionnant même dans cette
zone. Le bouche-à-oreille fera le
boulot. «Ma mère me disait qu’il est
risqué pour une femme de choisir
d’être arbitre. Les encouragements
des gens l’ont fait changer d’avis»,
raconte, Referee (nom à elle donné
par ses pairs). Aujourd’hui, le regard
de sa mère a changé. Thérèse Raïssa
Neguel est approuvée dans le Nord
par ses… «parents» et toutes ces personnes qui la fustigeaient. De certains de ses proches dans le Nord,
l’on apprendra que c’est une dame
téméraire. «Quand elle fait un choix,
elle s’y accroche et parvient souvent
à vous faire changer d’avis tant elle ne
22
compte pas laisser tomber ce pourquoi elle se bat », raconte un proche.
Sa silhouette longiligne, fine, discrète,
masque bien ce côté autoritaire et rigoureux affiché sur le terrain. Visage
fermé, difficile de décrypter l’once
d’une émotion sur le visage de Thérèse Raïssa Neguel sur une aire de jeu.
Peu bavarde, sur l’espace vert, son
sifflet et ses gestes marquant ses décisions strictes et froides constituent
un important moment de communication dans sa vie. D’un tempérament calme, elle connaît la maîtrise
de soi. C’est que, dans les milieux du
football, féminin notamment, les décisions des femmes en noir sont très
souvent contestées. L’on se souvient
qu’en 2010 en Afrique du Sud, lors
de la coupe d’Afrique des nations,
alors que la Camerounaise avait été
désignée pour diriger un match des
Super Falcons, des officiels nigérians avaient décidé d’émettre des
réserves sur la Camerounaise pré-
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
disant des décisions tronquées.
C’est d’un revers de la main qu’elle
balaie ce type de récriminations
jugées « légères ». Thérèse Raïssa
Neguel est parvenue à se distinguer 15 ans après son premier essai.
Avant son départ pour le Canada,
elle appréhendait avec un peu de
peur ce grand rendez-vous. Mais
avec le stage offert aux arbitres de
ce Mondial en Suisse deux mois
avant de début de la compétiton,
l’expérience acquise pendant les Jeux
olympiques de Londres en 2012 et
les quatre Championnats d’Afrique
de football féminin couverts depuis
qu’elle est passée arbitre Fifa en 2007
en plus des matches des compétitions jeunes (Can et mondial), cette
Lionne a pû surmonter sa peur pour
faire une bonne coupe du monde .
Cette Lionne maman d’un garçon de
11 ans aujourd’hui, grâce à qui sa mère
célibataire sait trouver son équilibre
a été une des fiertés du Cameroun à
cette coupe du monde canadienne.
COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
23
DANS LA TANIERE
Carl Enow Ngachu
“Canada was a Wonder
Participating for the first time at the final phase of the FIFA Women’s World Cup, Canada 2015, Head
round. He cherishes the experience and recounts lessons learnt. Having nurtured the squad from 20
to put up a better performance. Enow Ngachu hopes the Lionesses performance would serve as a d
24
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015
rful Experience”
d Coach of the Women’s National Team, Enow Ngachu counts his blessings for reaching the second
004, the 2014 vice-African champion says after qualifying for the World Cup, the team worked hard
driver to the development of female football with more young girls interested in playing the game.
By Leocadia Bongben
What lessons from the just ended
FIFA World Cup, Canada 2015?
We learnt that those who prepared
very well played the finals and the team
that prepare well won the World Cup.
We cannot expect good performance
without good preparation. We have
learnt our lessons and hopefully the
authorities have also learnt something.
Apart from that, it was a wonderful
experience. It is true that we attained
our objectives but we could have gone
as far as the quarter finals. However
we are satisfied with the performance.
On a personal note, what lessons?
As a coach I committed some errors,
especially the game against China,
we had a problem of marking, seven
players marking two players who
succeeded in scoring. When I watched the video I could not imagine
that I committed such an error. I
will try to ameliorate positioning and
concentration. We also need to prevent players from receiving a lot of
information from the outside world,
this affected us negatively and that is
the reason why we were not concentrated before and during the game.
If you can recall the best moments
during the World Cup, what were
they?
The best moment was the game
against Japan, they were the reigning champions. It is true they
won the game, but we played very
well. We could have also carried
the day but it happened that the
gods of football were with Japan.
When you look at the competition,
preparations first, how did it go?
Talking about preparations, we
worked with what we had and in that
light, the preparation in Surrey was
ok, we played a few games against
University teams. We tried to ameliorate our ball conservation, both
offensive and defensive animations.
But, just the fact that we didn’t play
a good friendly against a country that
was also taking part in the World Cup
was a handicap during our last game
against China. If we had earlier played
friendlies we could have known
how to manage a team like china.
"I am satisfied
and I hope this
will contribute to
change many things
here in Cameroon."
What thoughts from each match,
Ecuador, Japan, Switzerland,
China?
Ecuador was a good side, they also
lacked the experience, they faced
physical problems and that is why we
dominated the game. The Japanese
impressed me, especially their defensive techniques. Looking at the sta-
tistics they did not concede many
goals, though they didn’t score many
goals. Switzerland is a team that was
very fast, they were the best in our
group. However, we won; the players
were more focused in the second half.
China like all other Asian countries
defend very well and from statistics they did not concede nor score
many goals but were defensively
more solid than the Japanese squad.
Can we say you are satisfied with
the performance so far?
I am satisfied and I hope this will
contribute to change many things
here in Cameroon. I hope after such
a wonderful performance the championship would be well organized.
How can this contribute to football development?
We hope that the authorities can sit
with the clubs and solve prevailing
problems. The role of football is to
unite people. It is time for parties to
sit and try to dialogue around women’s football which is so rich. Today many young girls are interested
in football which is a positive sign.
What gains for the FIFA symposium for the development of Women’s Football?
Administratively we need to reorganize the league, look for sponsorship
and put in a lot of money if we want
to win, prepare well for competitions
with as many international friendlies as
possible for players to be competitive.
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
25
DANS LA TANIERE
Manie Christine Pat
"The captain is the lea
Lionesses’ captain, Manie Christine Patience fondly called (Nima) talks of her passion for football, h
ding the Lionesses. The charismatic captain has been a saviour to the team during hard moments, sc
reached the second round of the World Cup, she says there is pressure to work hard to maintain th
26
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015
atience
ader role model"
her responsibility as captain and a once in a life –time opportunity to participate at a World Cup leacoring timely goals and knows the right word to say to her teammates in every circumstance. Having
he standard.
By Leocadia Bongben
As the captain of the Women’s National
team can you tell us your experience during
the FIFA Women’s World Cup, Canada
2015?
It was a good experience; we learnt so much
and understood that football has levels, we
played the 1/16 finals and it was our best performance at an international competition. It
was equally our first World Cup participation. It
was an exploit to reach the second round. Our
performance has also placed us on a high level
and in Africa much is expected from us. This
means we have to be above board and we are
obliged to work harder. The performance puts
much pressure us but it is a good challenge.
and I find myself talking to my teammates.
What emotions as the captain that lead the
Lionesses to their first World Cup?
Truly, this is one of the things we cultivate
in us. We recalled our experience in London which had a lasting impression, though it
was a disaster, we used the experience during
the World Cup. We were highly concentrated and lucky to have a leader like the Coach
Enow Ngachu who advised us using the right
words. He told us to enjoy ourselves while at
the same time remain efficient and that is why
the experience is enriching. With his advice
the World Cup is an unforgettable experience.
"Above all we did
not only represent
Cameroon at the
World Cup but the
continent."
And when you scored one of the six goals
against Ecuador as the captain, what feeling?
The captain is a leader, a role model; the one
who pushes the teammates forward even when
things are rough the captain has to be strong.
There are matches we won, others we lost.
At such moments what do you tell them?
As I always say this is part of our internal life
as a team and I can’t unveil such issues to the
public. But, I tried to find the right words at
the right time, call everyone to order for us
not to lose concentration on our objective but
also take pleasure in playing football which
is a career we have chosen and to represent
the country valiantly. Above all we did not
only represent Cameroon at the World Cup
but the continent. There are always words
and something to say coming spontaneously
What contribution can your performance at
the World Cup bring to female football?
Playing the 1/16 finals of a World Cup gives
ideas to the authorities, it is evidence that we
can move the authorities to provide additional
support to forge ahead to reach the quarter
finals, semi-finals and why not finals. It is also
a motivating factor for other young girls to
work harder. As time goes on we are going to
retire and there
is need for our
younger sisters to
take over and why not
reach the quarter finals. Sometimes families
are discouraged, either the father or mother,
who contests the daughter playing football
and now I think our performance is giving
families ideas. Football is no longer a leisure
thing that is useless. We can only wish that the
authorities motivate the young female players.
What do you think of supporters in Canada?
It was magical, the supporters egged us on
and even when we lost they were always there.
At a point we had even Europeans who were
supporting us, they said we played so well
and gave them the joy to watch the games.
In Cameroon waking up at odd hours to
watch our games was great and we are going
to do our best not to disappoint supporters.
Playing in Romania, far from home, what
experience?
It is true that I am the only foreigner, I play in
the championship and in one of the best clubs
but being far from home and family, is difficult.
However, it is a career I have chosen and it can
take me to any part of the world. I may not
know my next destination after the World Cup.
When did you start playing football, what age?
I started playing when I was young, about 8 years
and only played in a championship at the age of 17.
Did you have an idol or you just got up one
day to play?
I say it is a gift from God and I am thankful. It
is true I have a cousin who plays football but
I was going to school and playing. At a time it
was difficult for my parents to pay my school
fees and I decided to concentrate on football.
When I joined Canon girls after Camrail of
Douala, I realized football was my passion and
when I was selected in the national team for the
first time i realized it (football) was my career.
How did your parents take the idea of you
playing football?
It was difficult for my father, (may his soul rest
in peace). He used to say a woman’s place is
in the kitchen, marriage and school. But when
he realized at a point that I could help solve
some problems at home, even financially coupled with some convincing from my mother
and advise from many other people, he started
encouraging me but died shortly afterwards.
How does your mother appreciate her decision to let you play football now?
Mama is so happy and I am glad to see her bursting with joy. I told my-self after my father died
that I will take care of her and I am trying my best.
Before God calls her, she should die a happy woman. I do my best to provide for her and preserve
her from what is said in the world of football.
Who actually is Manie?
Manie is a simple person who talks less, jokes
a lot, hardly angry. It is not easy but I do my
best not to allow anger dominate me because
anger does not solve problems. Manie is
someone who believes in God and the word
of God prohibits me from getting angry
and this makes it a bit easy for me to lead the
group. Manie is someone who likes football.
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
27
DANS LA TANIERE
Annette Flore Ngo Ndom
Une étoile dans les goals
Meilleure gardienne de la Can 2014, la Camerounaise a participé à sa première coupe du monde au Canada.
Il y a chez elle, ce petit air insoucieux et naïf à la fois. Vulnérable aussi peut-être ? Pourtant dans les goals,
Annette Flore Ngo Ndom se transforme en véritable Lionne. Le style de fille que l’on redoute d’affronter tant
son assurance intimide.
D
es airs de Hope Solo,
la gardienne de but de
la sélection américaine.
Des sorties, des relances
promptes et rassurantes.
Annette
Flore Ngo
Ndom, 29 ans, a mis
le public dans sa poche au Sam Nujoma Stadium de Windhoek en Namibie lors du dernièr
championnat d’Afrique féminin l’an dernier.
Les Camerounaises terminaient vice-championnes mais elle, s’arrogeait par contre, le
titre de meilleure gardienne de la Can. Ses coéquipières sont unanimes, elle est la meilleure.
Avec elle dans les goals, Marie Madeleine
Ngono Mani, la plus ancienne de l’équipe
(depuis 2004) se sent en confiance. Son caractère humble l’empêche de reconnaître qu’elle
est en grande partie l’un des piliers sûrs de
l’équipe. « Je ne peux pas jouer seule. Grâce
à mes coéquipières et au staff, je me retrouve
ici aujourd’hui », avoue Annette Flore Ngo
Ndom. En club, «les dirigeants étaient très
contents de cette prestation», d’autant plus
que cela participe du rayonnement de l’équipe.
Pour arriver à ces performances, ce sont plusieurs heures de travail acharné. Entre des
exercices en clubs et en sélection avec le coach
Assimba, entraîneur des gardiens de but, elle
trouve du temps pour peaufiner son potentiel
aux côtés de « mecs » au Camp Sic Tsinga. Son
28
PAR Angèle Bépédé
esprit critique et ouvert lui permet de refaire des
matches et de se dire « cette erreur là, je ne la
commettrai plus ». C’est d’ailleurs d’une oreille
attentive qu’elle est disposée à écouter ses aînés
et ses cadets. L’essentiel est de pouvoir tirer des
critiques, des éléments de construction. Aux
J.O. de 2000, cette adolescente, qui ne sait pas
encore qu’elle terminera footballeuse est sous
le charme d’Idriss Carlos Kameni, gardien de
but de la sélection juniors d’antan. Ses détentes,
ses arrêts, son assurance séduiront définitivement la jeune dame qui le prend pour modèle.
Meilleure joueuse du Fc Union Nove Zamky
en Slovaquie, Camerounaise débutait à peine la
saison, en mars dernier lorsqu’elle a été appelée pour servir le drapeau national, cher à elle.
A peine deux journées disputées, mais suffisant pour être à jour et venir prêter main
forte à ses coéquipières en sélection nationale.
Vainqueur du championnat et de la coupe
slovaque l’an dernier, c’est contre l’Ethiopie
qu’elle devait participer aux éliminatoires des
Jeux africains à Yaoundé. Mais le pays a désisté.
L’ancienne gardienne de but de handball dans
un lycée de la capitale verra sa reconversion
tracée. C’est son enseignant d’Eps de l’époque,
sieur Tonyè qui la convaincra de tronquer ses
tennis de handballeuse contre des godasses de
football. Elle y va un peu à contrecœur. Il ne faut
pas chercher des embrouilles avec le prof. On est
au début des années 2000. «J’aime inscrire des
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
buts. Je n’ai jamais rêvé jouer au football, plus
encore dans les buts», ironie du sort, c’est elle
qui doit empêcher à ses équipes d’en prendre.
Après le lycée, c’est autour de Black Queens
de poursuivre la formation de la future championne. L’un de ses mentors, Alexis Kemogne,
la convainc de revenir. Elle accepte, à condition d’être dans les goals (Louves Minproff).
Après, son talent commencera à se déployer sur les terrains de football.
C’est elle qui, à Bamako au Mali, a mené la
vie dure aux attaquantes du Mali lors des éliminatoires des JO en janvier 2012. Depuis
lors, elle n’a plus quitté les goals des Lionnes.
Annette Flore Ngo Ndom a interrompu ses
études à l’université de Yaoundé II Soa, à la
Faculté des Sciences juridiques et de Gestion, pour une carrière professionnelle.
Loin des stades, c’est une tata poule
qui prend bien soin de ses neveux. Son
plat fétiche, l’Okok bassa fait maison.
Toute sa vie est travail. «J’aime regarder toutes
les disciplines sportives. Un match de tennis par exemple, me permet de visualiser des
actions possibles pour travailler ma vivacité, la
lecture du jeu du porteur de ballon adverse»,
raconte-t-elle. En couple, elle espère voir sa
relation se concrétiser par une union légale. La
procédure est peut-être longue chez les Bassa,
mais avec son homme, ils espèrent y arriver et
fonder pourquoi pas, un doux cocon familial.
COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015
Aboudi "the Cheetah”
Aboudi Onguene Gabrielle is among the players who command attention in the Cameroon
National Women’s Team. The forward who recently signed for a Russian side, Rossiyanka has
carved a special spot in the minds of the fans and Cameroonian football lovers.
R
emarkable with her dribbles
and swift moves from the
flanks like a cheetah (fastest
land animal) skips like a cat;
Aboudi with 49 caps and
14 goals two at the 2015
World Cup seems standoffish, though funny. But, it takes some closeness
to discover the simple and kind person in her.
Participating in the World Cup is terrific for
the forward who narrates her experience
from the 2012 Olympic Games where she
thought to have attained the topmost level.
Arriving in Canada with the reception at the
Vancouver International Airport, she discovered the World Cup is another level. “This
is a lesson that in life, one should work hard
to attain unimaginable heights never before
imagined”. She testifies that the World Cup
was a pleasant experience for her, the national team and an image booster for Cameroon.
Playing football, at the age eight (9) Adoudi had
the support of her father Clement Onguene also a
footballer, not the former Lion Manga Onguene
as many international media reports insinuated.
By Leocadia Bongben
Aboudi who made her debut with Ngondi
Nkam of Yabassi joined Canon of Yaoundé in 2008 and later moved to LOUVES
MINPROFF, is a kingpin of the national team.
She is grateful to her mentor late Marc Atangana
of regrettable memory. Thanks to him, Aboudi
was part of the Canada expedition and through
him, she can now realize how far football can
take those who work hard and are determined.
Looking back at her first cap for the national
team, she fondly recalls, “When I sang the national Anthem during a match against Kenya,
I was carried away by emotions and that was
the end of my match. That first time, I cried
and did not know what I was supposed to do
in the field, but, i gained experience with age”.
helping hand to the younger players called to
the team because for her, “when the beginning is difficult, adaptation is also hard”.
One of Aboudi’s best moments in the national team was when the team snatched the
ticket for the 2012 Olympic Games, from
Nigeria, which to her was magnificent.
Also she cherishes the moment when the Lionesses denied Ivory Coast an earlier spot to qualify for the 2015 World Cup. She recalls, “everybody cried tears of joy. We suffered so much
to get there and it even magical when we took
to the stage on June 8 to play against Ecuador”.
Participating in four African Women Championships, the vice-champion in 2010 and
2014 thinks the Lionesses deserve to win
Smallish in statue, Aboudi remembers there was the Nations Cup when Cameroon hosts in
no kit her size and is amused at pictures taken 2016. Given the progression of the team
back then, but, this is evidence that she has in African Women Football, She is hopeful
grown participating in competitions overtime. that the Lionesses would bag home the title.
One person who guided Aboudi’s steps, en- After participating in her first World Cup,
couraging her as the youngest in the group Aboudi has an idea of her future when she
was Anong Bernadette, the present Assistant retires from active football. “I want to inculCoach, then captain of the national team. cate knowledge through coaching; teach
Today the vice-captain tries to extend a high level competition to the younger ones”.
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
29
DANS LA TANIERE
Ngono Mani
Striker, Mother
Women playing football are often considered to be indiscipline and wayward, but Lionesses
former captain Ngono Mani Madeleine stands out as a model for others to emulate.
N
gono Mani who
plays for Claix
Football club in
France after a
spell in 2003 for
Saint
Etienne,
later
Soyaux
and Guingamp, outside the club or the
national team, attends to her kid and husband, Innocent Nolan Mani Onguene
and Georges Onguene respectively.
She has succeeded in portraying to
skeptics that women who play football can be marry and lead a normal life.
The most capped player, with 76 call-ups
and 40 goals, two scored during the FIFA
World Cup, Canada 2015, her second
goal, a header, was compared to that of
Oman Biyik in 1990 against Argentina.
30
By Leocadia Bongben
But it has not been easy playing
away from the family especially when the baby is still so young.
“I am lucky to have a son who does not
disturb, but I am sometimes worried the
child is not attached to me as the mother,
though i do understand that he is still
young, but at times I feel uncomfortable”.
The baby stays with the father when
Ngono Mani is in camp and she says,
“It is very difficult, but it is the career
I have chosen and I have no choice”.
During competitions she is a football
player and at home, a mother, but, most
times she has to think of the baby which
is normal. “I miss the baby so much during
competitions and it would be a lie for any
mother to say she doesn’t miss the baby”.
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
Ngono spent a month without the baby
during the World Cup. After the Ivory
Coast friendly, she saw my baby only for
some hours and from there to Canada.
The forward who at 31 is still skillful, tactically and technical especially in front of the
goal is gradually converting into a future
coach after entering the annals of history
as the player who scored Cameroon’s first
World Cup goal leading the way for more.
She equally scored all the second goals
for Cameroon to beat Ethiopia in the
first and second legs to qualify for the All
Africa Games, Congo Brazzaville 2015.
Ngono Mani had been training kids
while playing for Claix Football Club
and dreams of the day the federation
would consider putting in place a policy
to encourage players who are mothers.
COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
31
ILIONESS
Diaspora
Quand la Fécafoot entraîne l
Le Comité de normalisation a rencontré la communauté camerounaise de Vancouv
T
ous ceux qui ont suivi la rencontre
entre le Cameroun et la Chine, lors
des huitièmes de finale des Championnats du monde de football féminin (Canada 2015) auraient tant
voulu que les Lionnes Indomptables
se qualifient pour la suite. Elles l’auraient tant mérité. Elles ont joué, elles ont taclés, elles
ont marqué des buts, elles ont gagné des matchs, elles
se sont battues avec la dernière énergie. C’est grâce à
leur talent et leur engagement que l’exploit a eu lieu.
Grâce à Carl Enow Ngachu et ses joueuses. Mais grâce
aussi…à la douzième joueuse. Ces supporters et fans
camerounais qui ont rempli les stades de Vancouver du
premier au dernier match de leur sélection. Ces supporters entraînés par le Comité de normalisation de la
Fédération camerounaise de football (FECAFOOT)
sans qui, les performances des Lionnes Indomptables au Canada auraient été « fades et sans saveur ».
1 000 Dollars avant chaque match
Joseph Owona et la délégation de la Fédération camerounaise de football présente au mondial canadien ont
en effet rencontré la communauté camerounaise de Vancouver. Avant chaque rencontre, le président du Comité
de normalisation a notamment octroyé à la diaspora camerounaise, la somme de 1 000 Dollars pour l’achat des
32
tickets d’entrée aux stades, mais aussi distribué plusieurs
gadgets aux couleurs de la Fédération camerounaise de
football et de la République du Cameroun. Revêtus des
traditionnelles couleurs vert, rouge et jaune, les fans n’ont
eu de cesse d’encourager leur équipe dans un joyeux
tintamarre aux notes typiquement africaines. Plusieurs
spectateurs avaient même préparé des banderoles maison
portant le nom de leurs nouvelles héroïnes. Pas étonnant
alors que les joueuses camerounaises aient tout donné
face à chacun de leurs adversaires. L’exploit a été de taille.
« Le soutien que nous avons reçu au stade a été une
véritable source d’inspiration. Nous avions vraiment
l’impression d’évoluer à 12 », assurait l’attaquante Ajara Njoya Nchout à Fifa.com. Les vice-championnes
d’Afrique ont su compter sur un soutien massif de
leur diaspora. « Nous avons eu du public partout où
nous avons joué, mais ce n’était rien comparé à celui
d’Edmonton », affirme l’internationale camerounaise.
« Nous nous sommes demandé dans le vestiaire combien de supporters il pouvait bien y avoir. Nous étions
vraiment surprises de les voir aussi nombreux. On dirait
qu’ils ont bien accroché. Ça nous a fait également très
plaisir de voir autant de fans nous attendre à l’hôtel. Je
n’avais encore jamais vu ça pour un match disputé en
dehors du Cameroun », ajoute-t-elle. Grâce à la Fécafoot, la douzième joueuse a joué pleinement son rôle.
« Le public camerounais a compris qu’il jouait un rôle
important », explique le sélectionneur Enow Ngachu.
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015
les supporters au stade
ver, à qui il a distribué des tickets d’entrée et plusieurs gadgets.
par Astride Tonga
Mr Julien Simo who coordinated the Cameroon
Community in Edmonton narrates their contribution as supporters and the good times shared with the team.
By Leocadia Bongben
What was your take the mobilization of the Cameroonian
community?
The mobilization started from
the very first day when we knew
the Lionesses were landing in
Edmonton. Despite the short
notice, fellow Cameroonians managed to make it to the airport
and decided that our team venue
to Edmonton was a major event
to be celebrated. So they organized a convoy of about 20 cars
to escort the team bus to their
hotel about 45 km away. People
were just astonished on the streets
to see a kind of ‘exhibition’
they are not used to. We then
had an important meeting with FECAFOOT Marketing and Communication Manager, Laurence FOTSO in order to underlining the various aspects of our collaboration with the team staff.
On our side, we were proactive enough in mobilizing the community and securing about 300 seats for the first game through the official channels of the
Cameroonian Association of Edmonton. We established a direct and reliable
interaction with FIFA representatives here in order to have the best prices
and best seats possible to ensure visibility to our community and our country.
For the second game, we set up the bar higher as we were targeting to
have more people. So we expanded our communication to surrounding
provinces. We had people from Calgary (300kms away), Regina (781kms
away), Vancouver (1160kms away) and some people flew from Montreal (4400kmsaway) and New York (3901kms away). We did whatever
was necessary with a great team of devoted fellows who spent nights in
compiling all the names, calling people and making sure that nobody
was left behind. Thanks to their efforts, we were 572 supporters from
Cameroon and around 25 from brother countries (Ivory Coast, Nigeria…) who showed up in stadium on June 20 for the game against China.
Looking back, what were your best moments during the competition
in Edmonton?
All the moments we spent with the team are actually memorable.
But if there is one to capture, we would definitely say the game end
against Switzerland when the girls came to say ‘THANK YOU’ to
the crowd and to sing together our national anthem. This is really what
makes us proud to be Cameroonian as the communion was total.
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
33
ILIONESS
Fan zone
Les Lionnes embrasent les fans
La performance du Cameroun a valu du succès aux joueuses, non seulement au Cameroun
mais dans le monde entier.
C
ette image de Gaëlle
Enganamouit, l’attaquante
camerounaise, prenant un
bain de foule avec les
supporters du stade
d’Edmonton après la
qualification historique du Cameroun pour
les huitièmes de finale du Mondial féminin,
restera parmi les plus fortes de la compétition. La joueuse à la crinière blonde figure
en effet parmi les découvertes du tournoi.
D’abord, de part son talent avec un sens
du but qui lui a permis de réaliser un hattrick contre l’Equateur lors de la première
sortie du Cameroun le 8 juin 2015. Ce
qui lui a d’ailleurs valu de recevoir le prix
de joueuse du match. Un peu comme un
cadeau quelques heures seulement avant
son anniversaire. S’il n’y a plus eu de but
après, la joueuse d’Eskilstuna (Suède) a
fortement contribué aux performances
de ses coéquipières. Et au-delà de l’aspect
sportif, c’est l’attitude indomptable de la
joueuse, ce fameux fighting spirit, qui a
séduit. La joueuse de 23 ans est désormais
aussi célèbre que certains Lions, quand
certains ne la réclament carrément pas
dans l’équipe masculine. Juste pour rire,
s’entend. D’où pratiquement cette stature
34
PAR JOSIANE MATIA
de symbole d’une équipe qui est avant tout
un collectif, où chaque individualité se met
au service du groupe. Et c’est ça la force
de cette cuvée 2015. Le fait que le Cameroun soit présent au Canada avant toutes
les autres équipes a aussi contribué à créer
un lien avec le public local alors que la
communauté camerounaise s’est déployée
comme jamais pour assister aux rencontres, notamment du côté d’Edmonton.
Sur place au Cameroun, il aura fallu voir
tous ces supporters veiller jusqu’au petit matin pour le croire. Qu’importe les
heures tardives du fait du décalage horaire,
les Camerounais n’ont manqué aucune des
prestations de nos Lionnes. « J’ai entendu une clameur du public sur une action
d’Enganamouit qui a manqué une occasion d’égaliser face au Japon. Vous vous
rendez compte ? A presque 5h du matin. Je
pensais être seule éveillée », explique une
fan convertie. « On a vu un Cameroun solide et solidaire au Canada. Notre sélection
féminine a confirmé que nous sommes
une grande nation de football avec ce
cocktail de jeu collectif et notre légendaire
fighting spirit », explique Eric Sielinou, un
supporters du Cameroun. Un avis partagé
par un supporter anonyme qui affirme que
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
« les joueuses ont désormais leurs fans.
Et nous seront désormais derrière elles ».
Sur les réseaux sociaux, des groupes de
soutien se sont créés. Mais cet engouement ne se limite pas qu’au Cameroun. Un
tour sur la page Youtube de la Fifa permet de constater que les fans du monde
entier ont apprécié la technicité et le
talent d’une Aboudi Onguene virevoltante ou encore la force tranquille d’une
Ngock Yango, que d’aucuns n’hésitent
pas à comparer aux meilleurs 10 de l’histoire du football camerounais. En Afrique
aussi, la mobilisation était visible sur les
réseaux sociaux ou sur les débats dans les
médias, le Cameroun constituant la seule
fierté de l’Afrique après l’élimination du
Nigeria et de la Côte d’Ivoire au premier
tour. Ce n’est pas pour rien que Stéphane
Mbia, capitaine des Lions indomptables,
leur a dédié la victoire des Lions face à la
Mauritanie, dans le cadre de la première
journée des éliminatoires de la CAN 2017.
Mais le plus dur commence certainement pour cette équipe des Lionnes
indomptables qui va devoir mettre les
bouchées doubles pour ne pas décevoir des fans de plus en plus nombreux.
COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015
LIONNES INDOMPTABLES
Héroïques
Entre messages de félicitations et diverses primes remises notamment par la Fecafoot et l’Etat, les
Lionnes ont reçu un hommage à la dimension de leur prestation au Canada.
PAR JOSIANE MATIA
D
es poèmes, des messages
d’encouragements et de
félicitations sur les réseaux
sociaux, etc. Cela faisait
bien longtemps qu’on
n’avait plus vécu une
ambiance aussi électrique
autour d’une sélection nationale de football. En
tout cas, les Lionnes indomptables du Cameroun,
après leur brillant parcours à la coupe du monde
2015, ont su conquérir le cœur des Camerounais. Et elles ne s’attendaient certainement pas à
être autant au centre de l’attention. Pourtant, on
n’aura vu que cette équipe. Ces Lionnes qui ont
eu un avant-gout de l’intérêt qu’elles ont suscité pendant la compétition à travers les médias
notamment. On a ainsi vu un Patrick Mboma
qui n’a pas hésité à faire le déplacement pour le
camp d’entraînement du Cameroun pour soutenir les joueuses d’Enow Ngachu. L’accueil à l’aéroport Nsimalen ou au Mont-Febé hôtel a également été à la hauteur des grandes occasions.
Des centaines de fans se sont en effet donné le
mot pour attendre les filles, le 23 juin dernier, à
leur arrivée de Vancouver. Quelle meilleure façon de rendre aux filles tout le bonheur qu’elles
ont procuré aux Camerounais durant le tournoi
? D’ailleurs, avec la Fecafoot, on a pu apprécier
la mobilisation du ministère de la Promotion
de la femme et de la Famille ainsi que celui en
charge des Sports et de l’Education physique.
Mais le paiement des primes aux 23 Lionnes
et leurs encadreurs constitue certainement la
meilleure reconnaissance à leur endroit. A cet
effet, le Comité de normalisation a décidé de
leur octroyer une prime spéciale d’encouragement de 60 millions de F ainsi qu’une prime
de 29 millions F pour la délégation sportive.
Le 01er juillet 2015, une cérémonie d’hommage a d’ailleurs été organisée au siège de la
fédération, en présence de tous les membres
du Comité de normalisation et d’une partie des
joueuses qui n’avaient pas encore rejoint leur
clubs. L’occasion pour le Pr Joseph Owona de
saluer la performance de ces « Lionnes de l’espoir ». « Votre budget de préparation était bien
modeste, mais votre ardeur à l’effort immense
(…) Vous êtes allées au Mondial. Vous voilà
revenues avec des lauriers de la gloire (…) Mesdames les Lionnes indomptables, votre parcours
a été élogieux », a ainsi déclaré le président du
Comité de normalisation, le Pr Joseph Owona.
Cette prime spéciale de la Fecafoot est venue
s’ajouter aux primes déjà reçues par l’équipe
pour leur prestation à la coupe du monde. Soit
21 millions de francs Cfa par joueuse, représentant 15 millions de primes de participation et six
millions de primes pour les deux victoires contre
l’Equateur (6-0) et la Suisse (2-1). Pour montrer
l’importance de leur performance, les joueuses
ont été exonérées des taxes prévues sur l’impôt.
A coté de cela, il faut noter ces récompenses
octroyées par Dieudonné Bogne, directeur général de la Société Bocom Petroleum S.A, lors
du séjour canadien des Lionnes. Il a ainsi remis
46.000 dollars canadiens (environ 23 millions
de FCFA), à raison de 2000 dollars par joueuse
(environ 1 million de F CFA), à la capitaine
des Lionnes indomptables, Manie Christine, et
à l’entraîneur, Enow Ngachu. C’était d’ailleurs
en présence de toute la délégation camerounaise. L’amateur de football féminin s’était déjà
illustré après la finale disputée et perdue par le
Cameroun à la Coupe d’Afrique des nations
2014 en remettant une prime aux joueuses.
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
35
APRES LE MONDIAL
MERCATO
Aboudi Onguené et EnyEguE signent à l’étranger
Grâce à l’exploit de la sélection nationale, les deux Lionnes Indomptables ont respectivement
signé des contrats professionnels en Russie et au Canada.
«
Vous devez jouer pour
le Cameroun, mais aussi
pour vous-mêmes. Une
Coupe du monde c’est
une épreuve exceptionnelle. Jouer une Coupe du
monde, ça ne s’oublie pas,
on le porte sur sa licence. Donc, vous
avez deux intérêts majeurs : défendre le
drapeau et tracer votre voie vers l’avenir
», ordonnait Joseph Owona aux joueuses
de la sélection nationale de football féminin, le 14 mai dernier, quelques heures
avant leur départ pour Vancouver. Ce
message du président du Comité de normalisation de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) n’est
pas tombé dans des oreilles de sourdes.
La preuve. Les Lionnes Indomptables
ont mouillé le maillot. Résultat, une qualification historique aux huitièmes de
finale des Championnats du monde de
football féminin, Canada 2015. Grâce à
leur engagement, et leur mental de fer,
Christine Manie et ses coéquipières ont
assez bien défendu le drapeau, et certaines notamment, l’attaquante, Gabrielle
Aboudi Onguéné, et la gardienne, Flore
Enyégué en ont profité pour se tracer de
nouvelles voies sur le plan professionnel.
36
par Astride Tonga
Partie pour s’imposer
Sociétaire du club de première division
locale des Louves Minproff depuis plusieurs années, Gabrielle Aboudi Onguéné, vingt-six ans, a quitté Yaoundé le 6
juillet dernier. Direction la Russie où elle
a signé un contrat professionnel d’un
an et demi avec Rosyjanka, un club de
première division de football féminin
russe. « C’est depuis le 4 juillet qu’on
m’attendait là-bas (en Russie, Ndlr.) (…)
je n’ai plus à me poser de questions »,
indiquait la Lionne Indomptable à camfoot, peu avant son départ. Elle indique
d’ailleurs qu’au sujet de la négociation et
la conclusion de ce transfert, tout avait
été fait avant la Coupe du Monde. «
J’avais signé dans ce club depuis, avant
la Coupe du monde même ajoute-t-elle.
Mais, je ne pouvais pas partir compte
tenu de la préparation à la Coupe du
monde d’abord ; aussi parce que j’attendais d’être en règle en obtenant tous
mes papiers avant de partir ». Après ses
coéquipières Nchout Njoya Ajara et
Augustine Ejanguè Siliki qui y ont évolué il y a deux saisons, c’est au tour de
celle qu’on appelle « G7 » d’apporter la
griffe camerounaise dans ce club russe.
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
Auteur de deux buts et d’une passe
décisive, par ailleurs élue héroïne du
match de la troisième journée de ces
Championnats du monde de Canada
2015 entre le Cameroun et la Suisse
(2-1), Gabrielle Aboudi Onguéné (53
sélections 15 buts) a tout pour réussir.
Son talent brute, sa pointe de vitesse,
ses dribbles ahurissants, son sens du
but et du jeu collectif…des atouts qui
à coup sûr feront d’elle un élément
clé au sein de l’effectif de Rosyjanka.
Un peu comme Flore Enyégué (24 ans,
9 sélections), l’ancienne gardienne de
but de As Police de Yaoundé qui a elleaussi trouvé une nouvelle destination au
Canada. Le nom de son nouveau club
n’a pas encore été officiellement divulgué. Or, même si elle n’a disputé aucun
match à ce récent Mondial féminin, la
gardienne N°2 des Lionnes Indomptables semble avoir séduit ses nouveaux
dirigeants bien avant Canada 2015.
Partie pour s’imposer, la camerounaise
a, en plus de son talent personnel, un
argument qui pèse en sa faveur : le fait
d’être une Lionne. Car désormais, l’on
sait à travers le monde entier ce que vaut
cette appellation : Lionne Indomptable.
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CANADA 2015: LES
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LIONNES EN IMAGES
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CANADA 2015: LES
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COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015
LIONNES EN IMAGES
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
41
vert rouge jaune
Perspectives
Des échéances en ligne de mire
Les Jeux africains en septembre prochain et les éliminatoires des Jeux olympiques 2016 font
partie des défis de l’équipe au lendemain de la coupe du monde.
par JOSIANE MATIA
I
l était dit que l’année 2015 serait particulièrement chargée
pour les Lionnes indomptables. Une fois la coupe du
monde terminée, il faut en
effet déjà se remettre au travail dans la perspective des
échéances futures. Notamment les
Jeux africains 2015 prévus du 4 au
19 septembre prochain à Brazzaville
(Congo). Les poulaines d’Enow Ngachu ont en effet un titre à défendre,
après la médaille d’or obtenue en 2011
à Maputo. Le Cameroun est d’ailleurs
déjà fixé sur ses adversaires après le
tirage au sort effectué par la Confédération africaine de football. Le tenant
du titre est tête de série du groupe B
où est également logé en compagnie
de vieilles connaissances comme le
Ghana et l’Afrique du Sud. Il y a aussi
l’Egypte qui participera au tournoi
pour la première fois. Le Cameroun a
obtenu sa qualification après son succès, en avril, sur l’Ethiopie (2-1) lors
du match retour. Le même score avait
déjà été enregistré lors du match aller.
42
Durant le mois d’août, les Lionnes
devraient être en stage pour préparer cette compétition qui sera particulière. Le Cameroun sera en effet
attendu à ce rendez-vous après ses
prestations au Canada et son statut de
deuxième meilleure nation africaine.
Mais il faudra faire attention au Nigéria, logé dans le groupe A notamment
avec le Congo et la Côte d’Ivoire.
Et justement, dans la perspective de
cette compétition, les éliminatoires
des Jeux olympiques « Rio 2016 »,
constituent une bonne étape préparatoire. Les Lionnes ont éliminé troisième tour de ces éliminatoires, les
Black Queens du Ghana, prochain
adversaire des Jeux africains. Avec
deux matches nuls, 1 but partout le
18 juillet dernier, et 2 buts partout
lors que le retour le 1er août à Accra.
Les deux équipes s’étaient rencontrées en finale des Jeux africains en
2011 pour une victoire des Lionnes
(1-0). Et même à l’occasion de la
coupe d’Afrique des nations Namibie
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
2014 puisque les deux équipes étaient
dans le même groupe. Le Ghana
avait d’ailleurs battu le Cameroun,
sans incidence toutefois, lors du 3e
match de poule (1-0). Il n’y a pas trop
de doutes sur le fait que les Lionnes
ont toutes leurs chances malgré tout.
Pour aller à Rio, les Lionnes devront
encore livrer un grande bataille
contre la Côte d’Ivoire qui s’est qualifiée en éliminant l’Algérie. Là aussi,
l’adversaire sera largement à la portée
des Lionnes. Lors du premier tour,
le Cameroun a bénéficié du forfait
du Libéria. Deux tickets seulement
sont mis à la disposition de l’Afrique
pour Rio 2016. Et l’idée pour le Cameroun, est de tenir son rang en se
qualifiant pour cette compétition
auxquelles les Lionnes ont participé pour la première fois en 2012.
Pas de doute que cette fois, la sélection
nationale camerounaise fera mieux
que lors de la dernière édition si elle se
qualifie alors que le dernier tour qualificatif est prévu en octobre prochain.
vert rouge jaune
RIO 2016
Cameroon In Last Round
It was a tug of war as both Ghana and Cameroon knew their faith depended on the game
played at the Accra Sports Stadium on August 1.
By Leocadia Bongben
D
rawing level
1-1 in the
away leg in
Yaoundé
both teams
h e a d e d
for
the
war which began as the central
referee Obone Obiang Patricia blew the start of the game.
The Lionesses took the game with
energy from the first minute though
meet stiff resistance from the Ghanaian defense and faltered at the 15th
minute as striker Samira Suleman
rattled Ngo Ndom net with a goal.
Boakye troubled Ngo Ndom again
for a lead in duel many expected to
see Ghana smile home with victory.
Though
Cameroon
is
denied a seemingly clear penalty,
Enow Ngachu’s squad pressed
on, dominating the first half.
Efforts upfront paid off with Ngono
Mani reducing scores as she cleverly
connected a pass from Akaba Henriette Michel into Ghana’s goalkeeper, Patricia Mantey’s backyard.
Both teams went on recess on the
same level as the game was poised for
a fresh start. But, emerging from the
locker room the Black Queens did
not let the Lionesses time to reflect.
Two minutes into the second half,
The Ghanaian players broke into
their as their supporters left the stadium in sorrow. Though a handful,
the few Cameroonian supporters
in the stadium pushed the team to
victory and shared their joy with
the team afterwards at the M Plaza Hotel their base for the game.
But, the Lionesses refused to back
out; mounting pressure on their
opponents Coach Enow Ngachu’s
substitutions is on target. Meffometou Falone injured leaves her
place for Agnes Nkada who headed
home the away goal Cameroon
need to progress to the next round.
Nkada denied Ghana the opportunity to go for their first Olympic Games as she helped the
Lionesses settle for a 2-2 tie.
October is the next period for
the last qualifier game and Ivory
Coast after having an easy walk
to the last round with the absence of Zimbabwe would be
the Lionesses next opponent.
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
43
vert rouge jaune
The 2016 event
From the 19th of December to the 3rd of December 2016, Cameroon will be the centre
of Africa`s women`s football as they host the 10th edition of the event.
par Simon Lyonga
S
ince the Executive Committee of the Confederation of African Football CAF, announced in
its Executive Committee meeting of 22nd of
December 2013 that Cameroon will host the
event, the nation has been preparing actively
with the setting up of a Local Organizing Committee (LOC) for the event. The LCO, made
up of 2 sub committees, 8 technical units, liaison officers and
a secretariat has as mission to organize the championship following CAF`s terms of reference. They thereby receive supervision by a special CAF committee put in place by the executive
arm of the association to organize the women`s championship.
Also a presidential decree of the 3rd October 2014 put in place
an inter-ministerial committee made up of representatives of administrations with a mission to execute the prescriptions of the
terms of reference and on time. That committee which has as
members, senior officials of the various concerned administrative units is headed by the Prime Minister, Head of Government.
On the ground, the infrastructure is far gone in preparation for the event.
The age old 38.500-seater Yaounde arena which was constructed
in 1971 is now open to all CAF and FIFA games. The stadium`s
renovation cannot include the placing of chairs because of the
body work of the stands. If that is done, contrary to the prescriptions of the construction experts who inspected the stadium, the
security of the spectators will not be guaranteed. Reasons why FECAFOOT proposed to CAF that the stands are used as they now
stand. Already tere exists 5 training stadiums for the teams that
will be based in Yaounde. Lodging will be assured by the chain of
hotels in the city, the Hilton, Mont Febe, Djeuga Palace, La Falaise
and the CAF Centre for Excellence in Mbankomo which all have
a 4-star status. For health facilities, yaounde is endowed with state
of the art equipment is some hospitals. The Referral and Central
hospitals, the University Teaching Hospital (CHU) and the CNPS
hospital, owned by the country`s Social Insurance Company
were selected to assure the health coverage of the participants.
For Limbe, the new Ngeme stadium is 95 % complete pending the
construction of the external parking lot. And this is expected to be
finished before the reception of the facility scheduled for May 2016.
5 training grounds have been identified in Limbe and nearby Buea.
The Mountain Hotel and Chariot Hotels are already fully operational, while rehabilitation works are ongoing at the Seme Beach and
Fini hotels that were shortlisted for the lodging of the delegations.
Health wise, the Limbe Regional Hospital, its annex in Buea are
ready for the event, just like the Douala Referral hospital, Laquintinie and the new Gyneaco - Obstetric hospital.
With a modern GPS national coverage, security is assured, just
like telecommunication with a 3G+ network and the availability
of internet services. The road network in the two cities are up
to date, while the Yaounde and Douala International airports are
fully functional with rehabilitation still ongoing in the latter.
44
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
vert rouge jaune
FIFA U20 Women’s World Cup
Cameroon will be absent
The Junior Indomitable Lionesses were beaten 2-1 by Ethiopia to drop from the runs to the
FIFA event that will take place in March 2016 in Papua New Guinea in Oceania. The team lost
its chance of qualifying from their first leg game when they drew 0-0 at home.
A
fter close to two
weeks in camp,
the team coached by Charles
Kamdem failed
to score a goal in
their first international campaign together. They missed
very glaring goal opportunities despite
dominating their opponents completely.
Repeated onslaughts from playmaker Meyong Menene and the resulting set pieces and diagonal passes
failed to yield fruits. Captain Ewodo
Ekogo and attacking mate Nkou
Ghislaine made nonsense of the
numerous chances, or saw their targeted shots palmed off target by the
Ethiopian goalkeeper Balcha Tarikoa.
The U20 Lionesses played with no
stress, their play style was fluid while
Meyong Menene showcased a mastery
BY Simon Lyonga
of her duty. She stood alone in the dribbling compartment, though youthful
exuberance made her fall short of her
role on many occasions. She dribbled
a little too much, kept the ball a little
longer and shot at goal a little too late.
The 0-0 draw set the stage for a full
blown 2nd leg game in Addis Ababa,
with both coaches predicting a tilted
scale their way. After the 1st leg game,
Charles kamdem the Cameroon coach
declared “we played well but lacked the
luck to score a goal. Our strikers need
to be more organized in their game
while the whole squad needs a little
more discipline in the collective play.
Winning in Addis ababa is possible
but we need to work hard for that.”
For Ethiopia`s Kefene Asrat Abate,
“we came to Yaounde to play a fast
one on Cameroon or return with
at least with a draw. We had a draw
and we`ll maximize our chances at
home. It is a young team we`re putting together with the pious hope
of seeing them growing to win trophies and medals for our country.”
And the return leg game gave them
reason to jubilate, as they beat
Cameroon 2-1 to move through
to the next qualifying round.
The 2016 competition will be held in
Papua New Guinea after the initial hosts
South Africa withdrew from the event.
But their team continues to play the
qualifying stage that will culminate with
the qualification of two teams who`ll
represent Africa in the competition.
This far only Nigeria, South Africa,
Ghana and D.R. Congo have played
at the final phase of the competition.
The Falconets have won silver twice
(2010, 2014) and were fourth in 2012.
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
45
vert rouge jaune
Cameroon and the Afric
The Indomitable Lionesses have a rich participation history a
in all 11 editions. The competition started in 1991 as CAF`s
N
one of the 8 participating countries
hosted the event
whose
formula at the time
was the home
and away basis.
But just when the competition was
to start, 4 countries -Zambia, Senegal, Zimbabwe and Congo- withdrew
from the event. With the fixtures and
draws already made, CAF allowed the
flow to continue, thereby giving Cameroon a walkover to the semi final
over Congo. Their semi final opponents Zambia also withdrew to enable
the Lionesses advance to the final.
spirited fight all through the competition, only to fail at the final for the
3rd time, beaten in as many times by
the same opponents, Nigeria. The Lionesses goalkeeper Annette Ngo Ndom
was voted the best in the continent
after that competition, while coach
Enow Ngachu got thesame title from
his peers. That output also handed
Cameroon their ist ever participation
ticket for the women`s world cup.
There they met with The Falcons
(now super falcons) of Nigeria
who beat Cameroon in both legs,
2-0 in Lagos and 4-0 in Yaounde.
That was the first trial, and the first
runners up ticket the Lionesses won
in the AWC. They bagged home silver again in 2004 in South Africa and
2014 in Namibia. In 2004, captain
Anong Bernadette and mates had an
excellent run in the group stage in
Johanesburg, drawing with Mali and
Nigeria, before a 3-1 win over Algeria
took them to the semis. It was their
first ever draw with Nigeria, and in the
semis, they created another surprise,
beating Ghana 1-0 to go for the title.
But at the final goalkeeper Nguiadem
Idelette found it difficult to stop the
raging Nigerian forwards who were
on target five times with no reply for
Cameroon. Nkwocha Perpetua alone
scored 4 of the goals to win the golden boot and ball of the tournament.
Then there was the 2014 expedition
in Namibia, where the girls put up a
46
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
Away from these three editions, the
teams presence at the AWC met with
diversed fortunes, the darkest being the
1995 edition, when they withdrew in the
heart of the competition, letting Angola cross to the final with a walk over.
Then there was the 1998 edition in
Nigeria, where Cameroon scored
their first ever goal in the final phase
of the event. They lost 2-3 to South
vert rouge jaune
can Women’s Championship
at the African Women`s Championship (AWC), having been
qualifying tournament for the FIFA Women`s World Cup.
par Simon Lyonga
Africa in their first game in Ijebu Ode
but qualified for the semis. They were
trounced 6-0 by Nigeria in Kaduna,
and lost to the D.R Congo in the 3rd
place game. At full time it was 3-3.
The lionesses finished 4th for the 1st
time, scoring 7 goals, conceding 14.
They crashed out of round 1 in 2000
in South Africa despite a brilliant start
with a 4-1 win over Morocco. Eko
Njolle scored a brace, while Enama
Abbe and Bernadette Anong scored
two swift goals at the 89th and 90th
minutes of the game. But their joy was
short-lived as they were beaten 3-nil by
Ghana and Nigeria in the next games.
In 2006, they were 4th again, but it
was the birth of a new breed of talented youngsters, with Madeleine
Ngono Mani scoring the fastest goal
ever of the championship for her 1st
game of that caliber. She was on target at the 10th second of the game
against D.R.C in Ogharra. Manuella
Bekombo, Bella Francoise and Mbida Seraphine also made their marks
in that expedition. But, once more
Nigeria put a stop to their dream in
the semis, thrashing Cameroon 5-nil,
a hat trick by Nkwocha Perpetua
again. They lost the 3rd place game
to South Africa on penalty shoot outs.
Same fate in 2008 in Equatorial Guinea, beaten by Nigeria again at the
3rd place game after penalty shoot
outs. Bella Francoise and Mbida Seraphine lost their shots for Cameroon.
2010 came with its own share of frustrations after another loss to Nigeria
in the semis, 5-nil with another hat
trick by Nkwocha Perpetua. But the
upcoming breed, Gaelle Enganamoit,
Aboudi Ongene, Ngock Yango and
mates were already making waves.
They took their revenge over the
Super falcons at the AWC in 2012
in Equatorial Guinea. A 31st minute goal by Gaelle Enganamouit
gave Cameroon the winner and the
bronze medal of the competition.
With their presence in Namibia in
2014, the Indomitable Lionesses
stand first on the podium of participation with 11 appearances alongside
The Super falcons of Nigeria. But
Cameroon have never hit silverware
and have never hosted the event.
Palmarès du Cameroun
Nombre de participations : 11
Vice-championne : 1991, 2004 et 2014
Troisième place : 2002 et 2012
Quatrième place : 1998, 2006, 2008 et
2010
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
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foot FEMININ AU CAMEROUN
Football fémini
Introduit au Cameroun en 1973 à l’initiative d’Atangana Louis de Gonzague,
reconnu en 1985 par la Fédération Camerounaise de football qui crée une
48
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
foot FEMININ AU CAMEROUN
in: Ses premiers pas
, arbitre internationale et Mme Sita Bella, journaliste, le football féminin est
commission nationale pour le football féminin.
PAR Patrick Eugène Ebode tsanga (extrait exposé FOOTBALL FEMININ : ETAT DES LIEUX ET PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT )
C
’est en 1990 qu’est
créée la première
sélection nationale
de football féminin. Elle participe
à son premier
tournoi en Côte
d’Ivoire puis au Gabon avec Jean Paul
Akono comme entraîneur. Plus tard
cette sélection disputera un tournoi en
France sous l’encadrement technique
de Kome Joseph et d’Oyeme Vasco.
Les Lionnes
Le premier match officiel de l’équipe
nationale du Cameroun a lieu le 16 février 1991 à Lagos au Nigeria dans le
cadre des éliminatoires de la Coupe du
monde de la FIFA. C’est en 1998 qu’elle
prend part à son premier Championnat
d’Afrique de Football Féminin. La compétition avait lieu au mois d’octobre au
Nigéria. Et pour sa première apparition
le Cameroun termine au 4ème rang.
Depuis lors, la sélection nationale féminine du Cameroun a participé à toutes
les éditions de cette compétition avec
comme meilleur résultat la deuxième
place acquise en 2004 déjà et en 2014.
Durant la même période, les Lionnes
indomptables ont pris part à plusieurs
tournois de football des Jeux Africains
avec en prime une médaille d’or en
2011. Une performance qui lui valut
d’être désignée par la Confédération
Africaine de Football, meilleure équipe
nationale africaine féminine de l’année
2011. En 2012, elle faisait une première
apparition au tournoi féminin de football des Jeux Olympiques de Londres.
Trois ans plutard en 2015, les Lionnes
ont participé au Canada à leur première
8ème de finale de coupe du monde.
Dans une poule très relevée avec le
Japon champion du monde en titre, la
Suisse et L’Equateur les Lionnes ont
réussi à tirer leur épingle du jeu en se
qualifiant pour les 8ème de finale où
elles seront éliminées par la Chine.
Sur le plan local
Sur le plan local le football féminin
est régi par un statut spécial adopté en 2007 et géré par la Commission spécialisée de football féminin.
Cette dernière est chargée de promouvoir le football féminin, d’organisée
et de gérer les compétitions nationales et d’entretenir les relations avec
les associations étrangères. Elle les
activités des 10 Commissions de football féminin des Ligues régionales et
celles des 58 Ligues départementales.
Principales compétitions
Les principales compétitions auxquelles prennent part les clubs de
football féminin sont : le championnat de première division, le championnat de deuxième division, la Coupe du
Cameroun et le tournoi de la femme.
Le championnat national de première division se joue en une poule
unique de huit clubs au minimum et
de 14 au maximum. Les matches se
disputent en aller et retour. A l’issue
de la compétition, l’équipe classée
première est déclarée championne
du Cameroun et les trois dernières
sont reléguées en deuxième division.
Le championnat de deuxième division se dispute en deux phases. La
première phase a lieu dans les ligues
régionales. La deuxième phase ne
concerne que les champions régionaux
qui sont alors répartis en trois zones
géographiques. Le premier de chaque
zone accède directement eu championnat national de première division.
S’agissant de la Coupe du Cameroun,
tous les clubs engagés en championnat
de première et de deuxième division participent à la Coupe du Cameroun. Les
rencontres se disputent en aller simple.
Le tournoi de la femme est une compé-
tition organisée à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la
femme. Les clubs de première et de deuxième division peuvent y prendre part
et la finale a lieu le 08 mars de chaque
année.
Une Ligue spécialisée de
football féminin en création
Il est à noter qu’une ligue spécialisée
de football féminin est en cours de
création. Ses statuts ont été adoptés
par le comité de normalisation. Elle
bénéficie de l’autonomie administrative, financière et sportive et sera chargée de notamment d’organiser et gérer
des compétitions de football féminin, l
(première et deuxième division, coupe
de la ligue) à l’instar de la ligue de
football professionel du Cameroun.
La détection des joueuses
Le président du comité de normalisation
de la Fecafoot a signé des protocoles
d’accord respectivement avec la FENASCO A et la FENASCO B qui permettent
la mixité garçons/filles dans des compétitions scolaires de certaines catégories ;
l’admission des établissements scolaires
dans les compétitions organisées par
la Fecafoot et la sélection des joueuses
dans les compétitions de la FENASCO
dans les sélections nationales féminines.
Football en promotion, le
football féminin
Nul doute qu’avec la belle prestation des
Lionnes à la dernière coupe du monde
et l’organisation par le Cameroun du
Championnat d’Afrique de Football
Féminin de 2016, l’équivalent chez les
dames de la Coupe d’Afrique des Nations, il y a bel espoir que des efforts
seront fait pour une meilleure organisation et la promotion du football féminin.
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
49
foot FEMININ AU CAMEROUN
À la source du football
féminin
Né dans le début des années 70 ce sport a connu de nombreuses turbulences jusqu’à nos jours.
S
on histoire du football
féminin, le Cameroun la
doit à Louis de Gonzague
Atangana, ancien arbitre
international de regrettée
mémoire. Un homme qui
a bataillé dur pour la vulgarisation de cette discipline. Yvette Moukouri, l’une des pionnières de ce sport
raconte que ce football au féminin voit le
jour de manière timide. « Les parents n’acceptaient pas car selon eux, une femme
qui jouait au ballon était exposée à la stérilité entre autres », se souvient-elle. Nous
sommes en 1973, Louis de Gonzague
promoteur de « Mongo Football », très
déterminé malgré les railleries, moqueries,
critiques et insultes, entreprend une ronde
des écoles au sein desquelles il recrute
ses joueuses. «Lors d’un recrutement
dans un établissement le ballon passe, je
l’amortis et le dégage. Très impressionné,
il va voir mes parents pour que j’intègre
son équipe », raconte Yvette Moukouri.
La vaste cour nue de l’école principale de
Nkolndongo sert de terrain d’entrainement. Pour la vulgarisation de cette discipline, des matches sont organisés à Mbalmayo. Lors des fêtes telles que celles du 11
février et du 20 mai, les filles livrent des
matches d’exhibition qui ne laissent pas les
50
PAR Mélanie AbomoO
badauds indifférents. En 1974, lors d’un
match du Canon, les sélections féminines
du Centre et du Littoral s’affrontent au
grand bonheur des spectateurs. C’est ainsi
que les masques commencent à tomber et
des équipes naissent dans divers quartiers
de la ville Yaoundé. On a entre autres Golgotha, Canon et Tonnerre version féminine, Etam-Bafia… C’est ainsi que sous
l’instigation de Atangana Louis de Gonzague, un championnat voit le jour malgré son irrégularité, il fait les beaux jours
du football féminin et entraine en 1978
une rencontre entre les filles camerounaises et celles venues du Nigeria. «Elles
étaient venues nous apprendre à jouer
au football», témoigne Yvette Moukouri.
Un apprentissage qui n’empêchera malheureusement pas un relâchement avec
pour conséquence directe, la diminution
des équipes dans les quartiers néanmoins
quelques-unes maintiendront le cap à
savoir : Canon, Tonnerre et Etam-Bafia.
Pendant cette période, de petits championnats sont organisés ci et là. Lors de la
célébration de la journée internationale de
la femme le 08 mars 1987, le ministre de
la condition féminine, Yao Aïssatou préside à Douala la première finale de coupe
de football féminin. Une rencontre remportée par les filles de l’Institut polyvalent
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
Monthé face à celles du collège St Michel
de Douala sur le score de 2 buts contre un.
En 1990, un comité de réflexion visant
à promouvoir le football féminin voit le
jour. Une vulgarisation que le football
féminin doit en partie à Sita Bella, journaliste. On assiste alors à la création de 36
clubs à travers le pays. Il s’agit notamment
de Cosmos de Douala, Canon de Yaoundé, Nufi forestière Fc de Yaoundé, Soleil
de Garoua, Gentle Ladies de Bamenda.
En 1991, toujours face au Nigeria, le
Cameroun essuie une cuisante défaite
lors d’un match international disputé à
Yaoundé. Une contre-performance qui
va réveiller les décideurs. En 1993, Cosmos de Douala participe à un tournoi
à Lyon. Quatre années plus tard, c’est à
Loréma de représenter le pays au Congo
et au Gabon. Le découragement refait
surface au point où la commission va
disparaître. Les arbitres de 2ème division
qui dirigeaient les rencontres féminines
telles Eugénie Akono Ondo, Séraphine
Mbessa vont se reconvertir en arbitres
de rencontres masculines. Le football
féminin renaît de ses cendres dans les
années 2000 avec la participation des
Lionnes au Championnat d’Afrique des
Nations de football, en Afrique du Sud.
foot FEMININ AU CAMEROUN
Cécile Ngambi Betala
Au commencement était le football féminin
Athlète pluridisciplinaire, elle est l’une des pionnières la discipline au Cameroun.
PAR Nadine Ndjomo
C
’est au ministère des
Sports et de l’Education
physique
(Minsep) que Cécile
Ngambi Betala nous
reçoit, en cette mimai. Elle arbore un
boubou et un pagne de couleur vert citron.
Dans son bureau, tous les documents sur
la table de travail, sont bien rangés. Des
icônes de la vierge Marie, la mère de Jésus,
sont plantées telles des haies pour former une barrière autour des documents.
On trouve aussi Jésus-Christ, le «fils de
l’homme», sous plusieurs statures: crucifix,
dans les bras de sa mère, embellit la petite
barrière. L’ensemble pourrait faire changer de convictions, un athée. Il fait chaud.
L’athlète met la climatisation en marche ;
avant de donner le la de notre conversation aussi enrichissante que passionnante.
Athlète pluridisciplinaire, Cécile Ngambi
Betala se raconte. Fille d’un des fondateurs du Canon sportif de Yaoundé, elle
est née dans le sport. «Quelque temps
avant la coupe d’Afrique des nations (Can)
de 1972, qui s’est jouée à Yaoundé, mon
père a fait construire un stade. Les footballeurs qui étaient venus au Cameroun
pour participer à la Can, s’y entrainaient.
Et il a été baptisé stade malien», raconte la
quinquagénaire. C’est après la 8ème coupe
d’Afrique des nations que tout commence
pour Cécile Ngambi. Avec ses frères et
Atangana Louis Degonzague, un arbitre,
la fillette joue au football, au stade malien.
Elle intègre l’équipe féminine du Canon.
A cette époque, le Kpa-Kum est l’un des
clubs mythique au Cameroun. Sur la terre
nue, où court Cécile, ses adversaires, uniquement les hommes, la craignent. Elle
a cette facilité à se faufiler entre eux,
comme un silure et courir encore et encore. Et ce malgré sa taille, plus d’1m70.
Au collège de la Retraite, où la future
championne fait ses études, elle se démarque également. «C’était pendant un
cours d’éducation physique et sportive
(Eps) que j’ai été remarquée », se rappelle-t-elle. «Nous faisions un cours
d’athlétisme. Pendant le test, j’ai fait
1m50, pour le saut en hauteur. Les
gens étaient abasourdis», poursuit-elle.
Puisqu’aucun élève n’avait jamais atteint
ce niveau, Cécile reprend le saut plusieurs
fois, «pour convaincre» son enseignant.
Convaincu, il en parle aux responsables du
ministère des sports de l’époque. Cécile
Ngambi devient une athlète à part entière.
Mais pour pratiquer ces sports, football
et saut en hauteur, elle doit quitter la
Retraite. Les nonnes voyaient mal qu’une
fille allie ses études au sport. Elles ne
l’acceptaient pas. Informé, Tonye Mbock,
ministre des Sports l’a faite transférer au
lycée général Leclerc. Là-bas, l’atmos-
phère est plus détendue. Enseignants et
élèves comprennent mieux la complémentarité, études et pratique du sport.
Comprise, Cécile Ngambi s’y adonne
corps et âme. Elle excelle. Partout où elle
passe, elle fait des étincelles. La première
était lors des Jeux Africains d’Afrique centrale, en 1975. L’année suivante, en 1976
à Libreville au Gabon, elle bat tous les records : 400 mètres plat, 100 mètres et 100
mètres haie. En 1980, lors des Jeux olympiques de Moscou en Russie, elle participe
au Pentathlon. Elle termine à la 17ème
place. Au cours de cette compétition, elle
bat le record d’Afrique du saut en hauteur
qui était de 1m80. Il était détenu par la
Nigériane Kochi Kolia. Au cours de son
récital, Cécile Ngambi, sourire en coin, se
rappelle de Nayal, ancienne ministre marocaine des sports qui avait fui le 100 mètres
et le 100 mètres haie, parce qu’elle était là.
Après sa participation aux Jeux olympiques
de Los Angeles aux États-Unis en 1984,
Cécile Ngambi sort de l’institut national
de la jeunesse et des sports (l’Injs). Médaillée de bronze grâce à l’équipe nationale
d’Afrique de relais, l’athlète aux multiples
médailles garde un goût amer du manque
de reconnaissance au Cameroun. Et le
confie avec son franc-parler. Pour elle, la
plus belle reconnaissance qu’elle ait eue, ce
sont les relations. Celle de Lamine Diak,
ancien président de la confédération africaine d’athlétisme, en est une illustration.
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
51
foot FEMININ AU CAMEROUN
Promotion
La Fecafoot en ordre de bataille
Depuis des années, la fédération, à travers la commission spécialisée, essaie de susciter les intérêts autour de cette discipline.
par JOSIANE MATIA
Q
ui aurait imaginé les
Lionnes indomptables du football à une coupe
de monde il y a
quelques années ?
Peu de monde à
coup sûr, tant la discipline n’est pas appréciée à sa juste valeur. Et c’est justement
le cheval de bataille de la Fecafoot, lancée dans une opération de vulgarisation
du football féminin depuis un moment.
D’autant que la première Commission
nationale de football féminin a vu le jour
en 1985 alors que la première sélection
nationale a été mise sur pied en 1990. Ainsi, depuis le temps, la Fecafoot a créé des
structures de gestion du football féminin
qui répondent à un Statut spécial. Dans les
faits, la Commission spécialisée du football
féminin, qui compte des structures aux niveaux régional et départemental, s’occupe
de cette vulgarisation. Fait à souligner,
l’effectif de ces structures comprend au
moins 3/5 de membres de sexe féminin.
Le registre des compétitions de cette discipline s’est, avec le temps, étoffé. Ainsi,
outre le championnat national de première division, on compte un autre en
52
deuxième division, la coupe du Cameroun et le Tournoi de la femme. A ce
sujet, la Fecafoot appuie régulièrement
les clubs par le biais de subventions afin
de supporter les dépenses inhérentes à
ces compétitions. A cet effet, les activités du football féminin ont été financées
à concurrence de près de 91 millions F
(dont près de 41 millions F sur fonds de
la fédération) pour l’exercice 2013-2014.
Outre ces aspects, la Fecafoot s’implique
particulièrement dans le développement
technique du football féminin avec notamment comme boussole le Document de
politique technique national élaboré par
la Direction technique national et adopté
par le Comité exécutif de la fédération en
2011. Ainsi, la formation et le recyclage
des encadreurs techniques est une priorité
avec une cinquantaine déjà formés. Tout
comme la détection des joueuses et le suivi
des sélections féminines U15 U17 et U20.
La sélection nationale fanion représente
également un défi important puisque
l’objet d’une attention de tous les instants.
Ce qui a déjà porté ses fruits puisque les
Lionnes du football ont été trois fois finalistes de la coupe d’Afrique des nations
(1991, 2004 et 2014) et ont participé aux
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
Jeux olympiques de 2012. Elles ont également remporté une médaille d’or aux
Jeux africains de Maputo en 2011. Ce qui
vaudra au Cameroun le titre d’Equipe
africaine de l’année en 2012. Il y a aussi
cette première participation, cette année, à la coupe du monde la discipline
au Canada. Si le sélectionneur national
est un homme, il faut pourtant signaler
que l’encadrement technique de l’équipe
a été féminisé. De nombreuses actions
médiatiques sont également menées pour
sensibiliser le public et l’encourager à
s’intéresser au football féminin. Dans ce
sillage, le Cameroun a obtenu l’organisation de la CAN de la catégorie en 2016.
Malgré ces réalisations et avancées notées,
la Fecafoot doit faire face à certaines difficultés. D’abord les mentalités dans un
milieu dominé par les hommes, le manque
d’implications des anciennes joueuses
dans le domaine de l’entraînement, la non
application du Document de politique
technique national du fait notamment de
l’inexistence des compétitions dans les catégories inférieures et surtout un manque
criard de moyens financiers. Ce qui a une
incidence claire sur les compétitions et
le développement du football féminin.
foot FEMININ AU CAMEROUN
Management
Les défis du football féminin
La structuration la promotion et le développement sont autant de préalables pour l’avenir de cette
discipline.
par JOSIANE MATIA
La structuration
A
ujourd’hui, le principal
défi du football féminin
est sa professionnalisation dans les plus brefs
délais, à l’instar de ce qui
s’est fait dans le football
masculin avec la Ligue de
football professionnel du Cameroun. Jusqu’à
présent, le championnat qui a vu son existence
menacée à plusieurs reprises, est géré par la
Commission de football féminin, qui n’a pas,
à proprement parler, les coudées franches.
Ainsi, du côté de la Fecafoot, on travaille
actuellement sur la mise sur pied d’une Ligue
spécialisée de football féminin qui s’appuie
sur les statuts types des Ligues spécialisées
adoptées part le Comité de normalisation de
la Fecafoot. C’est d’ailleurs l’une des priorités.
L’objectif ici est de permettre à cette discipline
de bénéficier de l’autonomie administrative,
financière et sportive avec comme sources de
financement, les subventions de la fédération,
celles de l’Etat ainsi que d’éventuels partenaires qui accompagneront le championnat.
Les missions de cette Ligue seraient d’organiser et gérer les compétitions et aussi contribuer
à la formation des joueuses et des éducateurs.
La promotion
Il est évident qu’une meilleure promotion du
football inclut forcément une meilleure organisation au niveau de la base, en intéressant les
plus jeunes le plus tôt. Et dans le sens de cette
promotion, la Fecafoot a signé des protocoles
d’accord avec les Fédérations nationales de
sports scolaires (Fenassco) Ligue A et Ligue
B, qui concernent le primaire et le secondaire.
Ici, les différentes parties se sont accordées sur
l’organisation par la Fecafoot des tournois «
Grassroots » dans les établissements ; la promotion par la Fenassco de la mixité dans les
compétitions, comme cela a été le cas durant
les jeux organisés en 2015. Les tournois de
football féminin sont en effet désormais incontournables pour les Jeux Fenassco. Ce partenariat permet également la participation des établissements scolaires affiliés à la Fenassco dans
les conventions organisées par la fédération.
Celle-ci peut ainsi sélectionner des joueuses licenciées à ce niveau pour assurer le renouvellement des sélections nationales. Sont également
prévus des stages de formation des enseignants
en entraînement et des aspirants arbitres.
Mais la professionnalisation du football passe
avant tout par l’application du Document
de politique technique nationale qui recommande la détection de joueuses de 6 à 23 ans
ainsi que la constitution des sélections et des
compétitions pour les catégories U15, U17
et U20. On a d’ailleurs vu la sélection Junior
engagé dans les éliminatoires de la coupe du
monde de la catégorie prévu en 2016. Ce qui
n’était plus arrivé depuis longtemps. Ce document prône également le suivi effectif de ces
sélections ainsi que l’adoption d’une identité
de jeu commune à toutes les équipes nationales, à l’image de ce qui se fait au Nigeria.
Le développement
Dans la perspective du développement du
football féminin, le Cameroun fait partie des
élus pour la campagne « Live Your goal » avec
la Fifa ainsi que le projet « Grassroots », qui
concerne les partenariats de la Fecafoot avec
les Jeux Fenassco. Deux programmes qui
visent à motiver les jeunes filles et les femmes
à jouer au football et à s’y impliquer durablement. La FIFA a lancé « Live Your goal » lors
de la coupe du monde 2011 en Allemagne
et elle est actuellement l’une des initiatives
les plus reconnues dans le football féminin.
Il faut dire qu’aujourd’hui, les chiffres ne
sont pas très rassurants. Au Cameroun, l’on
compte 1600 licenciées, 15 arbitres centrales
dont quatre internationales, 25 assistantes
dont quatre internationales aussi, d’après la
Fécafoot. Dans l’optique de démarrer dès
la base, la mise en œuvre des championnats
jeunes (U12, U15, U17 et U20) est aussi une
priorité, ainsi que la mise sur pied d’un championnat jeune avec les associations civiles, scolaires ou universitaires. Le récent passage du
trophée de la coupe du monde au Cameroun
a été l’occasion pour les différents responsables de prendre l’engagement d’améliorer
ces statistiques. Nul doute que les résultats
de la sélection nationale, notamment lors de
la coupe du monde 2015 et probablement à
l’occasion des prochains Jeux africains, et
la professionnalisation de cette discipline
seront de nature à favoriser définitivement le
décollage du football féminin au Cameroun.
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
53
foot FEMININ AU CAMEROUN
Women’s Football in Cameroon
The Long walk to Glory
Before the later part of the new millennium, women`s football was practiced in Cameroon mostly in
the regions, and the various champions grouped in Yaoundé to play for the national championship.
par Simon Lyonga
T
hose were the years when
former football referee, the
late Atangana Loius Degonzaque initiated the idea of
women playing football
in Cameroon. His vision
was to see women placed
on the same pedestal like the men, with a
national championship worth the name.
But the women were still used for animation,
playing exhibition games in lower tier competitions like the University Games. Gradually
it picked up steam, and the national bureau
of the Cameroon Football federation FECAFOOT became more interested with the
creation of a women`s football commission.
Until 2007, the regional leagues still played
solo, with their best meeting in Yaoundé
for the national championship. But in 2008,
the president of the women`s football
commission at the time, Mrs. Nyobe Rose
embarked on a campaign to see the teams
come together for a national championship.
For the first year, the Littoral and centre regions
had 6 of the 8 teams that played in the maiden
national elite championship. From the Littoral
came Frank Rohlicek, Justice, A.S Genie and
Sawa United Girls’ football teams all of Doua-
54
la. Sawa United came up after trouble broke up
in Ngondi Nkam of Yabassi, creating a split
that saw one of the factions creating Sawa
United. Just one season was enough for them
in the 2nd division championship and they
moved to the senior national championship.
The centre region provided the showcase
with Lorema and Canon girls, while Femina Stars of Ebolowa and gentle ladies of
Bamenda completed the list. The championship went on smoothly, though financial problems plagued the organization.
The national bureau of FECAFOOT was
blamed on many occasions for failing to seek
proper sponsorship for that women`s championship. The then federation president Iya Mohammed preached his endless support for that
championship which was mostly played on the
dusty pitches of the Yaoundé annex stadiums
and the Mbappe Leppe stadium in Douala.
The games popularity was slow in taking
off, while the little financial support from
the federation`s coffers failed to really guide
the championship to a happy end. That
notwithstanding, the Canon girls team won
the title, while Gentle Ladies descended
to the North West 2nd tier championship.
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
The following season saw the list of participants increase to 10, with the coming of new
teams like A.S Football Femina of the Diamare
from the North and A.S Police of Yaounde.
As the years went by, others like Best Stars of
Limbe, Lokomotive of Yaoundé, NJO WOSSC
of Tiko, Louves Minproff of Yaounde
and Panthers Security saw the light of day.
These clubs have been animating the domestic championship and providing players for
the various national selections. But the bone
of contention has been the financing of the
clubs. The championship has no sponsorship; grants from the federation are considered meager while transportation difficulties make it tough for the clubs to go and
play in the northern part of the country.
This made some clubs, especially those from
the Littoral region to stage an industrial action
over playing bonuses, causing them to be withdrawn from the list of elite clubs. This greatly hampered the championship for over six
months. It`s take off has been slow this season,
made worse by Cameroon`s participation at the
FIFA women`s world cup for the first time.
But that participation has given the championship a fresh impetus with more girls
showing interest in football, while the
spectator turn-out is gradually improving.
foot FEMININ AU CAMEROUN
CLUBS
La Louve qui nourrit les Lionnes
L’équipe de football féminin du ministère de la Promotion de la Femme et de la famille est un vrai
pourvoyeur pour l’équipe nationale.
By aTEBA bIWoLE
D
ans la jungle, il peut
apparaître étrange, voire
inacceptable
qu’une
louve nourrisse les
Lionnes, tant la rivalité entre ces fauves est
vive. Mais, pour peu
qu’on sorte de la jungle pour la civilisation,
on se rend bien compte de l’effectivité d’un
tel fait. Au Cameroun, l’équipe nationale de
football féminin en est la preuve. Les joueuses
de l’équipe de football féminin du ministère
de la Promotion de la Femme et de la famille
sont de toutes les sélections, et très sollicitées.
D’ailleurs, quand i y a quelques jours, Enow
Ngachu, l’entraîneur des Lionnes convoquait 36 joueuses pour rencontrer le Ghana
pour le compte des éliminatoires des Jeux
Olympiques, une dizaine de joueuses était
issue de Louves Minproff. En championnat
national de football féminin, le club joue toujours les premiers rôles. Difficile de ne pas se
souvenir de la finale de la Coupe du Cameroun de football féminin l’année dernière à
Yaoundé. Au terme d’une finale très enlevée,
Louves Minproff s’était défait d’ As Police de
Yaoundé sur le score de 2 buts à 1. La rencontre avait eu lieu le vendredi 21 novembre
2014 au stade du Centre Technique de la
Fécafoot à Odza, une banlieue de Yaoundé.
Secrets
D’ailleurs, lors des Jeux Olympiques de
Londres en 2012, des joueuses comme
Adrienne Iven, Bebey Ariane Beyene, Gabrielle Aboudi Onguene, Jeannette Ngock
Yango et Francine Zouga, qui étaient de l’expédition étaient toutes issues de cette équipe.
L’année dernière, pour le compte de la Coupe
d’Afrique des Nations, ce sont Thérèse Abena, Agathe Ngani, Adrienne Iven, Isis Sonkeng et Francine Zouga qui représentaient
cette équipe. Quand on a dit tout ceci, il est
nécessaire de savoir qu’est-ce qui fait la force
de cette équipe, dans la mesure où, au Cameroun, ce club mythique est véritablement un
foudre de guerre. Qui mieux que Pius Mbega,
le secrétaire général de cette équipe pour en
dévoiler les secrets ? « Louves a pour véritable
secret la discipline. Nous enseignons, prioritairement la discipline et le respect du travail à nos joueuses ; chacune d’elle sait que,
quand elle s’engage avec Louves, elle doit travailler pour le rayonnement du club et pour
le rayonnement du Cameroun », nous a dit
le bras séculier du club. Mieux, l’administrateur nous apprend que l’actuelle ministre de
la Promotion de la femme et de la famille est
« une vraie source de vitalité pour ce club ».
D’ailleurs, Marie-Thérèse Abena Ondoua
ne s’arrête pas là, elle qui apporte, chaque
fois, son appui aux Lionnes Indomptables.
Historique
Il faut aussi rentrer dans l’historique de cette
jeune équipe créée en 2011, pour comprendre
que, au fil des ans, chacun est à sa place pour
assurer le rayonnement du club anciennement
appelé Louves Minascof. C’est tout ceci qui
fait que le club n’a pas attendu de prendre de
l’âge pur faire parler de lui et brûler la politesse aux aînés. Tenez ! En seulement quatre
années d’existence et avec un championnat
irrégulier, Louves a déjà remporté le championnat de première division à deux reprises.
Mieux, le club a gagné, à deux reprises, le
Tournoi de la femme qu’organise le Minproff.
Sur le plan technique, quand vous approchez
les joueuses de Louves, plusieurs d’entre
belles vous font savoir qu’elles doivent beaucoup à un certain Samuel Moussongo, véritable bâtisseur du système de jeu des Louves.
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
55
foot FEMININ AU CAMEROUN
Arbitrage: Egalité oblige !
Consacré uniquement aux hommes, les femmes qui s’y aventurent suivent désormais la même
formation que la gent masculine.
PAR Nadine Ndjomo
L
e 14 août 2003, Nicole
Petignat, l’arbitre suisse
rentrait dans l’histoire. En
dirigeant le match de football opposant AIK Stockholm à Fylkyr Reykjavik,
lors de la coupe de l’Uefa,
elle a inscrit son nom en lettre d’or, en
étant la première femme à officier en tant
qu’arbitre dans l’histoire du football. Et
depuis cette période, la spirale croît, surtout en Europe. En Afrique, et au Cameroun en particulier, peu de femmes osent
embrasser ce métier, pour en faire le leur.
Mais avec la coupe du monde féminin qui
se joue au Canada du 6 juin au 5 juillet prochain, la Fédération internationale de football association (Fifa) a fêlé ce mur de glace,
en choisissant sept arbitres africaines, dont
trois de champ. Il s’agit de l’Ethiopienne
Ledya Tafesse, la Zambienne Gladys Lengwe et la Camerounaise Thérèse Raïssa
Neguel Domgoua. Les compatriotes de
cette dernière n’ont pas eu cette chance.
Elles évoluent tout de même dans les
différentes ligues et suivent le processus
pour espérer atteindre le sommet : celui
d’arbitraire international. Pour l’être, «il
faut s’inscrire dans une ligue départementale, suivre des stages, faire des formations. Après cette étape, arbitrer un
certain nombre de matches, pour passer
arbitre stagiaire. A l’issue de cette der-
56
nière étape, la candidate passe un test,
qui la promeut au rang d’arbitre de ligue
un», explique Joseph Ndjock, 2ème viceprésident de l’association camerounaise
des arbitraires de football (Acaf). Pour
atteindre la ligue deux ajoute-t-il : «l’arbitre passe un autre examen. Mais avant
de franchir cette étape, la candidate doit
passer trois ans à arbitrer des rencontres.
C’est à l’issue du test de promotion qu’elle
devient arbitre de première division». Pour
atteindre le niveau du trio du mondial Canadien, «il faut au moins six ans», précise
Joseph Ndjock, ancien arbitre de football.
D’après les statuts de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), «l’âge requis pour démarrer sa carrière d’arbitre à
l’âge 18 ans», apprend-on. La candidate n’a
pas besoin d’avoir un background sportif.
Il n’est pas nécessaire qu’elle fut ancienne
footballeuse. «Ce qui compte dans la formation d’une arbitraire au Cameroun,
c’est sa capacité intellectuelle, ses efforts
physiques et ses résultats tous azimuts»,
souligne un autre arbitre. Un autre point à
ne pas omettre est le niveau scolaire avec
lequel elle intègre le monde de l’arbitrage.
Avant, les candidats devaient être titulaires
d’un certificat d’études primaires (Cep).
Depuis, ils doivent avoir au moins un
brevet d’études du premier cycle (Bepc).
Diplômes d’arbitre en poche, les lau-
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
réats peuvent occuper différents postes
: arbitre central, arbitre assistant (anciennement juge de touche), arbitre additionnel, arbitre remplaçant (dit quatrième
arbitre). Le premier arbitre a pour rôle
de circuler sur le terrain avec les joueurs
et exerce seul l'autorité. Présents le long
de chaque ligne de touche, il y a deux
assistantes, qui secondent l'arbitre central
notamment dans la détection du hors-jeu
et des sorties de balle, mais aussi pour les
fautes et incorrections commises hors du
champ de vision de l'arbitre ou pour lesquelles ils ont un meilleur angle de vue.
Le troisième et le quatrième assistent
l'arbitre central dans la détection des
fautes à l'intérieur ou aux abords de la
surface de réparation, mais aussi d'aider
à la validation des buts d’une part, et
d’autre part, assurent la discipline parmi
les remplaçants et leur encadrement et
affichent les remplacements et le temps
additionnel (en général au moyen d'un
panneau lumineux prévu à cet effet).
Réservé en majorité à la gent masculine,
les femmes qui s’y aventurent adhérent aux
mêmes conditions que les hommes. En ce
qui concerne l’encadrement, «la Fecafoot
prend en charge tout ce qui a trait aux déplacements, stages, rencontres sportives,
primes, hébergement, lorsqu’il faut se
déplacer», confie Thérèse Abou’ou, arbitre
de football. La retraite se prend à 45 ans.
foot FEMININ AU CAMEROUN
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
57
LES CHIFFRES
LE FOOTBALL ET LES FEMMES
Dans le monde, l’on dénombre 4,8 millions de femmes licenciées. Et les femmes sont toujours peu prése
la donne.
«
Ça ne va pas assez vite ».
« Elles ont le physique déformé ». « Le football nocif pour les femmes ». Ces
bouts de phrases, vous les
avez déjà entendues au
moins une fois parlant du
football féminin. Si la discipline tarde à
s’établir, c’est pourtant à la fin du XIXe
siècle que les premières équipes de football féminin sont créées en Angleterre et
en Ecosse. Et pour ceux qui pensent que
le football féminin ne va pas assez vite,
Sarah Mbarek, coach de Guimgamp,
seule coach femme de D1 française et
meilleure entraîneur de la saison écoulée
envoie cette missive. « Ceux qui disent
ça n’ont vu des matches qu’à la télé qui
déforme la réalité. Quand ce n’est pas
bien filmé, même sur des matches de
garçons, on peut avoir l’impression que
cela ne va pas très vite. Il faut venir au
bord du terrain pour sentir la puissance
des filles, la vitesse ou le côté athlétique.
Pour faire un beau spectacle, il faut
aussi avoir en tête: "Comment rendre
ce spectacle attractif ?" C’est aussi une
question de volonté, notamment de la
part des médias», propos publiés dans
la version en ligne du journal L’Equipe.
chement qui viendrait blesser plus
d’une dame. Pourtant, stigmatisées,
elles affrontent les tabous au quotidien. Le football féminin a la particularité de façonner des femmes fortes.
Une enquête publiée par la Fifa met en
avant les inégalités de développement
du football féminin à travers le monde.
D’après le rapport, l’Amérique du Nord
et l’Europe sont des locomotives de la
discipline. Et les résultats sont perceptibles lors des compétitions internatio-
Rendue à sa 7e édition, au Canada,
sept des 24 sélectionneurs présents au
Mondial seront des dames. Clémentine Touré, championne d’Afrique avec
la Guinée équatoriale en 2008, sera
la seule dame sur le banc de touche
d’une sélection africaine sur trois pays
qualifiés (Cameroun, Côte d’Ivoire
et Nigeria). La sélectionneuse de la
Côte d’Ivoire rejoint Sylvia Neid (Allemagne), Pia Sundhage (Suède), Martina
Voss-Tecklenburg (Suisse), Nuengrutai Srathongvian (Thaïlande), Vanessa
Arauz (Equateur), Jill Ellis (Etats-Unis).
La compétition démarre le 6 juin, le
même jour que la finale de la Champion’s League européenne. Les organisateurs et la Fédération internationale
de football association avant d’arrêter
cette date ne sont-ils pas mis d’accord
? Toujours est-il que c’est un chevau-
58
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
nales. Toujours d’’après ladite enquête,
les Etats-Unis, le Canada et l’Europe
totalisent 91% des joueuses de football
licenciées en club dans le monde, selon
un rapport élaboré par l’Observatoire
du football du Cies (Centre international d’étude du sport) pour le compte
de la Fifa et publié mercredi 11 février.
Sur 4,8 millions de femmes licenciées,
2,2 millions évoluent aux Etats-Unis et
au Canada et 2,1 jouent en Europe. La
Confédération asiatique regroupe pour
LE FOOTBALL ET LES FEMMES
EMMES: En quête de reconnaissance
entes dans l’entraînement, l’administration de la discipline. Sur quatre ans, la Fifa veut revoir
PAR Angèle Bepede avec Fifa.com
sa part quelque 300.000 joueuses, tandis
que les autres confédérations arrivent
loin derrière : 54.000 pour l’Afrique,
38.000 pour l’Océanie, 32.000 pour
l’Amérique centrale et les Caraïbes,
et 25.000 pour l’Amérique du Sud.
Si l’adjoint de Enow Ngachu à la tête
des Lionnes indomptables est une
dame, l’on note peu d’implication
d’anciennes joueuses dans le domaine
de l’entraînement. En plus, il n’existe
pas de centre de formation dédié à
la formation spécifique des dames.
Quelques chiffres au
Cameroun en 2015
La Fifa veut plus de femmes
Pour la Fifa, l’apogée a été atteint avec
le football masculin. C’est au tour des
dames de s’exprimer. C’est pourquoi,
pour rendre le Mondial féminin plus
attrayant pour les partenaires financiers,
la prime du vainqueur a été augmentée
de quintuplé. On passe 10 millions de
dollars à 50 millions de dollars (soit de
5 milliards 980 000 000 F à 29 milliards
900 millions F). La Fifa voudrait impliquer davantage de femmes dans les activités liées au football féminin. On rêve
d’ailleurs d’une féminisation du poste
de sélectionneur. Au Cameroun, les
femmes devraient davantage s’intéresser
à l’activité du football. Ainsi, à travers
le monde, un plan, une stratégie et des
gens qui donnent les moyens au football
féminin de se développer permettront
d’avoir pas exclusivement des joueuses
et arbitres mais avec des femmes entraîneurs, médecin et dans l’administration
proprement dite. A travers sa campagne
Live your Goals lancée au Mondial 2011
pour ce qui est du football féminin, la
Fifa vise à motiver les jeunes filles et
les femmes à suivre et à pratiquer la
discipline. L’association voudrait également éveiller, stimuler et générer un
grand enthousiasme, créer de meilleures plateformes permettant à la discipline de se développer. Le tout, pour
avoir plus de femmes qui s’impliquent
sur la durée dans le football féminin.
Et la campagne s’étend sur quatre ans.
10 clubs de D1
54 clubs de D2
1600 joueuses
Neuf clubs dirigés par des femmes
18 arbitres assistantes
66 arbitres régionales
50 entraîneurs
Répartition des sélectionneurs dames par continents au Canada
Afrique : 1 sur 3
Amérique du Nord : 1 sur 4
Amérique du Sud : 1 sur 3
Asie : 1 sur 5
Europe : 3 sur 8
Quelques dates au
Cameroun
1973:Avènement du football féminin
1985:Création d’une Commission nationale de football féminin
1990 : Constitution de la première sélection nationale
16 février 1991 : Premier match officiel
de la sélection nationale
2011 : Médaille d’or aux Jeux africains
2011 : Première participation au Mondial
2012 : Première participation aux J.O.
2014 : Qualification pour le Mondial,
Canada 2015
Le
football féminin
quelques dates
en
Fin du XIXe : création d'équipes féminines en Écosse et en Angleterre
Années 60 : le football féminin reprend discrètement ses marques jusqu'à l'organisation
d'une première Coupe d'Europe en 1969
1969-70 : réintégration du football féminin dans les fédérations allemande, anglaise et française (en 70)
1970 : première Coupe du monde
non officielle, car non reconnue par
la FIFA. La première organisée officiellement ne s'est tenue qu'en 1991
1991 : Organisation de la première coupe
d’Afrique des nations et premier match
international
des Lionnes du Cameroun lors des éliminatoires de la CAN
2015 : Passage des équipes de
16 à 24 au Mondial féminin
Sources : articles wikipedia et Fécafoot
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
59
LES ACTRICES
LES FEMMES DE
60
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
LE FOOTBALL ET LES FEMMES
E LA FECAFOOT
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
61
LES ACTRICES
Céline Eko
au service du football au f
L’ancienne présidente du Conseil d’Administration du Canon
dans l’accomplissement de ses fonctions au sein de sa Comm
62
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
LE FOOTBALL ET LES FEMMES
féminin
sportif de Yaoundé est au four et au moulin,
mission.
par Astride Tonga
D
es pierres, Céline Eko
en reçoit presque tout le
temps. A l’image de certains acteurs du Comité
de normalisation de la
Fédération camerounaise de football
(FECAFOOT), son nom est constamment au centre de violentes critiques.
Certains l’accusent d’être à l’origine de
la suspension de quelques clubs de première division de football féminin cette
saison. D’autres lui reprochent non
seulement de ne pas faire assez pour
une meilleure organisation du championnat féminin et une meilleure prise
en charge des clubs féminins, mais la
taxent aussi d’individualiste. Mais ils ont
tort. La présidente de la Commission
transitoire du football féminin est loin
de ressembler à ce beau « diable » que
beaucoup peint en la décrivant. Loin de
là. « Madame Eko est une dame qui fait
beaucoup pour nous. Elle est toujours
avec nous, elle nous donne des conseils,
nous accompagne dans nos moments
difficiles et vit ces instants avec nous
comme si elle était aussi une joueuse
», confiait une Lionne Indomptable, de
retour des Championnats du monde
de football féminin 2015 au Canada.
Le Mondial canadien aura donc été
un tournant important dans l’implication de Céline Eko dans la vie des
joueuses de la sélection nationale fanion
d’une part. Du Centre d’excellence de
la Confédération africaine de football
(CAF) de Mbankomo à Vancouver
en passant par Surrey et Edmonton,
Céline Eko était présente, au chevet
des Lionnes Indomptables, huitièmes
de finaliste de cette Coupe du monde
après un exploit de deux victoires et
deux défaites, pour 9 buts inscrits. Ça
n’a pas été facile pour ces filles, sans
primes, parfois sans eau (lors du stage
à Yaoundé), parfois tentées par une envie soudaine de grève. Mais Céline Eko
était-là, omniprésente à travers ses messages d’encouragement. Elle a assisté à
toutes les réunions avec les joueuses. Et
si Carl Enow Ngachu et ses filles se sont
résolus à jouer pour la Patrie d’abord,
c’est aussi grâce aux assurances de l’ancienne présidente du Conseil d’administration du Canon sportif de Yaoundé.
C’est devenu une tradition symbolique.
Un vaste chantier en vue
Or pendant ce temps, l’organisation et
la gestion du football féminin au Cameroun n’ont pas quitté ses pensées d’autre
part. « La FIFA nous a octroyé des équipements à distribuer dans toute l’étendue du territoire national pour les jeunes
filles, et pour vulgariser le football féminin dans les établissements scolaires au
Cameroun. C’est notre prochain chantier », annonce-t-elle. Passionnée infatigable du football, Céline Eko s’y est intéressée très jeune, en 1978. Elle intègre
d’abord le Canon sportif de Yaoundé
en tant que membre. Très attentive à la
vie de son club de cœur, elle devient en
2011 présidente de son Conseil d’administration, puis, présidente du Canon
Fille. C’est d’ailleurs elle qui a permis
que le retour au bercail de l’international
Pierre Wome Nlend puisse avoir lieu, en
lui offrant l’un des plus gros contrats du
championnat de première division locale, lors de la saison 2013. Saison gratifiante ; puisque le Canon disputait cette
année-là, la finale de la Coupe du Cameroun de football. Femme d’affaire notamment dans l’immobilier, elle démissionne du Kpa Kpum le 5 février 2015
pour se consacrer pleinement aux filles.
Le chemin vers la perfection est encore
long, mais Céline Eko sait qu’elle a tous
les atouts nécessaires pour y arriver.
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
63
LES ACTRICES
Laurence Fotso
« La communication vit au rythme de la
Depuis 18 mois passés à la tête du département communication et marketing de la Fédération camerounais
a réussi progressivement à redonner un nouveau visage à l’instance faîtière du sport roi au Cameroun. Elle
Mme Fotso, cela fait presque deux ans que
vous êtes à la tête de la direction de communication et de marketing de la Fecafoot.
Quel regard rétrospectif jetez-vous sur cette
période ?
C’est une aventure qui continue, jalonnée
d’une période de crise qui, on peut le dire, ne
donne malheureusement pas vraiment la place
à la réalisation des projets déjà conçus. Cette
vision attend juste d’être implémentée. En
même temps, être dans un environnement qui
brille par son inconstance ne peut qu’être stimulant pour une personne comme moi. C’est
un milieu de compétition et dans ce contexte,
on ne peut qu’être compétitif. Et tout ce qui
nous permet de nous dépasser et de continuer à apprendre, ne peut être que bénéfique.
Le jeu « I Lions » a été une de vos premières
initiatives. Comment a-t-il été accueilli?
C’est un très grand succès. Le « i’Lions » est
un des projets proposés à mon arrivée dont
l’importance a tout de suite été reconnue. Il a
d’abord fallu le faire le plus simplement possible,
sans aucun sponsor ni publicité, pour apprecier
la viabilité du projet. Les résultats ont montré
que ça comblait un manque. Il n’y a pas encore
de structure reconnue qui offre une synergie
complète entre les différents acteurs du football,
qui s’occupe et rend leur statut aux supporters.
Pourtant, leur importance et leur participation
est reconnue de tous. On a eu du succès et de
la mobilisation avec ce jeu, notamment sur les
réseaux sociaux. Ce qui a permis d’améliorer
aussi l’image de la fédération. Le but était aussi
de montrer qu’on est une association qui se veut
fédérative pour toutes les parties prenantes : les
joueurs, les officiels et aussi les supporters. Nous
avons vraiment de gros projets par rapport au « I
Lions », avec déjà des sollicitations à travers différents partenaires existants et le prochain partenaire de la fédération. Je pense qu’on comprend
tous qu’avant de rentrer dans la grande aventure
« I Lions », la stabilité de la fédération est un préalable indispensable. Nous continuons avec nos
différentes activités, quand nous voyageons, rencontrons la diaspora, en leur offrant des billets
et on va continuer. C’est un vrai label qu’on veut
installer, non seulement sur le territoire, mais aussi à l’extérieur, lors des différentes compétitions.
Quelle est votre vision de la communica-
tion dans une structure comme la Fecafoot ?
Il est très important pour la fédération d’être
la source même de toutes les informations sur
les activités de la Fecafoot. C’est la raison pour
laquelle nous avons transformé la fédération en
64
un média. C’est très important d’avoir une seule
voix, une source authentique et authentifiée
qui serait celle où tous les Camerounais, et pas
seulement les médias ou les acteurs, pourraient
puiser pour avoir des informations sur les activités de la fédération. C’est très important au vu
de son image à reconstruire, qu’elle puisse être
accessible au grand public. Maintenant, au niveau pratique, il est nécessaire que la fédération
retrouve une communication institutionnelle,
digne d’une association de son rang. Il s’agit
de pouvoir donner des informations, parler de
sa vie. C’est une vision multidimensionnelle
qui transcenderait quelque intermédiaire que
ce soit, comme cela a été le cas par le passé. Il
est très important que la Fecafoot ait sa propre
communication, sa propre identité. Nous avons
déjà mis les bases et nous avons hâte de commencer, une fois que les enjeux politiques ne
seront plus et que cette crise sera passée. Ceci,
afin d’aboutir à cette Fecafoot qui a une communication de partenariat, qui est en elle-même
un média qui peut donner ses messages, qui se
reconstruit en utilisant différents partenaires.
Quelle est la place des réseaux sociaux dans
cette nouvelle stratégie de communication ?
Les réseaux sociaux sont l’une des nouvelles
manières, incontournables, de communiquer.
Ça vous permet de transcender les audiences
ciblées. Et c’est tout à fait indispensable dans
un milieu comme le football car ce sport touche
tout le monde. Peu importe la classe sociale, on
se retrouve tous dans le football. C’est un vrai
outil d’unité et c’était très important de trouver des plateformes de communication, des
manières de communiquer qui puissent être
à l’image du pouvoir même du football. Les
réseaux sociaux ont cela qu’ils ne souffrent
d’aucune censure. Ça donne une liberté d’accès
à toute personne ou institution qui aurait un
intérêt pour le football. Ce n’est pas seulement
par rapport au public, mais aussi aux partenaires.
Ce mode de communication permet d’être en
contact avec les autres fédérations ou les différents acteurs de football. Et pour nous-mêmes,
c’est l’occasion de faire passer le message d’un
football camerounais qui reste d’envergure.
Nous avons atteint certains de nos objectifs.
Nous en avons d’autres. Nous avons réussi
parce que, comme je disais plus haut, il était très
important de devenir un média et construire
notre image. Cela passe à travers un média qu’on
possède et qu’on contrôle. Les réseaux sociaux
nous donnent l’opportunité d’être présent
comme vous voulez l’être aux yeux du monde.
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
Comment s’en sort-on dans un milieu
d’hommes comme celui du football ?
J’étais dans le football avant d’arriver à la Fecafoot. Donc, j’étais déjà une personne avertie.
Pout toute forme de discrimination, il ne faut
souffrir d’aucun complexe car quand on montre
qu’on a un peu trop conscience d’une différence, on s’enferme tout seul dans une boîte
qui n’est pas nécessairement celle dans laquelle
pourrait vous mettre les gens. Ça n’a jamais
été un handicap pour moi d’être une femme.
Je suis une personne qui aime la compétition,
qui entre dans une arène, voit ce qu’elle a à
faire sans vraiment souffrir de ce qu’on va penser. Il faut être professionnelle, avoir des principes et des valeurs. C’est cela qui va permettre
de surmonter une quelconque difficulté. Je ne
pense pas que le genre puisse être un obstacle
majeur mais effectivement, c’est un monde
d’hommes et sans que vous ne posiez un quelconque acte, on voit déjà en vous quelqu’un de
différent. C’est la difficulté car c’est très facile
de se contrôler soi-même mais on ne peut pas
contrôler les autres. Petit à petit, il faut faire
comprendre aux autres que la différence n’est ni
une menace, ni une difficulté, surtout lorsqu’on
est tous supposés travailler dans un même
but. Je ne regarde pas ça. C’est ça ma force.
Quel regard portez-vous sur le football féminin qui semble en pleine mutation ?
Quand j’arrive à la fédération, je suis excitée
par rapport au football féminin parce que la
première fois que je vais au stade Omnisport
en 1994, c’est pour voir un match de football
féminin entre le Cameroun et le Nigéria. Une
place pour la coupe du monde était en jeu. Je
revois ensuite la sélection à la Can en Afrique
du sud en 2011. Je redécouvre les joueuses et
trouve qu’elles font un super parcours. Mais
lorsque je regarde sur internet ou que j’en parle
LE FOOTBALL ET LES FEMMES
la fédération »
se de football, cette passionnée des Ntic
e parle de son bilan et de sa vision.
PAR Josiane
Matia
à mon retour au Cameroun, il n’y a pas vraiment d’intérêt. Là, on prend
effectivement conscience que le genre peut être un atout parce que les
faire connaitre était l’un de mes objectifs. D’abord, comme j’ai eu à le faire
quand on arrive dans un nouvel environnement, on fait le diagnostic. On
veut savoir ce qui marche, quelles sont les forces et les faiblesses. C’est
vrai que j’ai toujours vu le football féminin comme un objectif, ou plutôt,
comme un produit pour le côté marketing à développer. Je me suis rapprochée de Mme Eko, présidente de la commission transitoire de football
féminin. On a beaucoup discuté, j’ai commencé à les suivre mais j’avais
vraiment une très bonne idée de ce qu’il fallait faire et je suis d’ailleurs
toujours consciente de ce qu’on est en train de faire. Il s’agissait avant
tout d’attirer l’attention sur les Lionnes. On a donc commencé à les faire
rencontrer les Lions pour avoir un peu de leur lumière sur elles. A chacun
de leur regroupement, le président du Comité de normalisation allait les
voir. J’ai identifié dans les médias ceux qui s’intéressaient déjà au football
féminin. La fédération a pris sur elle de subventionner des journalistes
pour aller à la CAN 2014, de manière à ce qu’on parle quotidiennement
des Lionnes sur tous les types de médias. Et cela a marché. On a enchaîné
dans les efforts avec la coupe du monde. J’ai beaucoup travaillé avec la
Team Press, qui est vraiment très ouverte et professionnelle, sur comment
je voyais les choses se faire. Je crois qu’on voit les résultats des soldats de
l’ombre que nous sommes. Il fallait organiser la sélection nationale pour
susciter l’intérêt. Tant qu’il n’y a pas d’intérêt, il n’y aura pas de couverture
médiatique, pas de sponsors, pas de partenariat. Donc, il fallait d’abord
susciter un véritable engouement pout le football féminin. Maintenant,
je pense que l’un des grands chantiers, c’est le financement et la création
des clubs. L’un des vrais problèmes c’est que la plupart des clubs créés
fonctionnent exclusivement sur des subventions. Ce qui, on le sait, ne
peut pas être positif. La Fifa a identifié le football féminin, il y a cinq ans,
comme le football d’avenir et on a eu le programme « Live your goal ».
Il va être mis en action. On avait espéré le faire cette année mais avec
les crises politiques qui continuent à la Fecafoot, ce n’est pas évident.
Nous travaillons dessus pour le lancer après le processus de normalisation
car il devrait aider à développer le football féminin et le rendre rentable.
La Fecafoot va entrer dans une nouvelle phase après le processus
justement. Quels sont les défis qui vous attendent ?
Les prochains défis, comme j’aime le dire, c’est la « Fecafoot, le renouveau ». Car il va vraiment falloir travailler sur l’image. Le travail de la
normalisation va être évalué après le processus, lorsque la nouvelle
équipe viendra. Il va bien falloir marquer la fin de la crise qui dure depuis
presque trois ans maintenant, bien montrer la différence entre la Fecafoot de la normalisation et la nouvelle Fecafoot. Cela passe bien sûr par
plusieurs actions. D’abord une vraie restructuration du département de
la communication et du marketing. Ça demande différentes ressources
humaines. C’est un principe qui a déjà été accepté parce qu’un organigramme a déjà été validé. En fait, je pense que la communication, comme
le juridique, vit vraiment au rythme de la fédération. Mais les vrais défis
vont être d’accompagner la Fecafoot dans sa restructuration, ne seraitce qu’organisationnelle. Ce qui ne pourra que faciliter une communication interne. Il faudra améliorer la communication externe et mettre
en marche la vision que nous avons. Nous attendons le nouvel exécutif. Je pense que le nouvel exécutif aura sa vision et la communication
et le marketing seront toujours là, non seulement pour appliquer cette
vision, mais aussi la mettre en valeur. Il est très important que la Fecafoot et le football camerounais reprennent la place qui est la leur, non
seulement au niveau national et continental, mais aussi international.
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
65
LES ACTRICES
Bernadette Anong: L
Elle est aujourd’hui un modèle pour la
66
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
LE FOOTBALL ET LES FEMMES
La joueuse polyvalente
jeune génération.
P
assionnée de football dès l’âge de
11 ans, le coach
adjoint des Lionnes
indomptables,
Bernadette Anong
a passé la majeure
partie de sa vie dans les stades en
tant que joueuse, puis entraineur de
l’équipe nationale féminine du Cameroun depuis un an. Le contact
avec le ballon se fait au cours élémentaire première année. Comme
tous les jeunes de son âge, elle
traine au stade malien d’Anguissa
; elle sera dénichée par le regretté
arbitre international Atangana
Louis de Gonzague qui aiguise
son appétit pour le football malgré le désaccord de ses parents. Ses
efforts et sa détermination pour le
succès lui ouvrent les portes du
Canon Filles vers les années 1990.
Elle fera, tour à tour la ronde des
équipes de football qui existent,
notamment, Loréma, où elle fait
partie de la première promotion,
ensuite elle va intégrer l’équipe
de Zurich, Diamant de Bafia puis
retour à la case départ au Canon.
Elle gagne, au cours de sa riche
carrière, plusieurs trophées notamment la Coupe du Cameroun avec
le Canon en 1990, son premier titre
en tant que titulaire. Elle passe trois
ans au sein des Mekok-Me Ngonda
version filles, des années au cours
desquelles elle est sacrée championne du Cameroun puis vicechampionne. Elle en profite de
son passage dans d’autres équipes
pour remplir sa besace de trophées
(Coupe Top) avec les différentes
formations dans lesquelles elle
évolue. Après avoir tout raflé au
Cameroun, arrive l’aventure nigériane. Au pays de Jay-Jay Okocha,
PAR Berthe Sen
elle expérimente une nouvelle façon de jouer au football. En 2001,
elle évolue au sein de Pélicans Star
de Calabar, constitué uniquement
de joueuses internationales, et enregistre de nombreuses prouesses.
Bernadette et ses coéquipières
sont vainqueurs trois années successives du doublé Coupe-Championnat. L’esprit de vainqueur ne
la quitte plus au pays des Flacons,
pour avoir prêté ses services dans
les équipes (pelican star, Rivers Angels, Delta Queen, Ibom Queen)
dont les ambitions sont de gagner,
de gagner encore des titres. Pour
cela, rigueur au travail et la mobilité étaient maitre mots dans ces
formations. L’ex sociétaire du
Canon et de Lorema devait faire
plus d’efforts pour confirmer sa
place de titulaire au sein de ces
équipes. La joueuse polyvalente
(milieu de terrain offensif, latéral gauche et droit, milieu terrain
défensif avant de finir à la charnière centrale en libéro) a hérité
d’Emmanuel Kundé, Franco Baresi, ou encore de David Beckham.
Dans la tanière
L’expérience de 12 années accumulée au Nigeria, est mise au service
des Lionnes indomptables du Cameroun. Elle devient la capitaine de
la sélection nationale en 2000. Elle
ôte le brassard 8 ans plus tard. Leader, elle a su rassembler les forces
nécessaires pour assoir une équipe
gagnante, un esprit de groupe et
une belle image à transmettre à la
nouvelle génération. Malgré les différences dans le comportement des
unes des autres au sein du groupe,
Bernadette Anong a joué son rôle.
«Chaque fille était égale à mes
yeux, malgré la différence d’âge,
même si mes reproches étaient
douces. On ne peut pas se comporter de la même manière sauf pour
un but », pense-t-elle avec sourire.
Son couronnement a eu lieu il y a
un an avec sa nomination comme
coach adjointe auprès de Carl Enow
Ngachu. Son nouveau collaborateur et patron est une personne qui
lui a donné la possibilité de s’épanouir, premièrement en tant que
joueuse mais encore comme une
suppléante. «C’est un grand frère
pour moi et je suis fière de travailler
à ses cotés et surtout d’apprendre.
C’est également pour le coach
un succès de travailler avec celle
qui fut sa joueuse», confie-t-elle.
Bien que timide et réservée, l’ex
capitaine, la trentaine passée, ne
cesse d’apprendre auprès de ses
autres collaborateurs afin de pouvoir transmettre ce qu’elle reçoit
d’eux. Bien plus, elle accueille ses
nouvelles fonctions au sein de l’encadrement technique des Lionnes
avec beaucoup de sérieux et d’enthousiasme. Avec les filles, elle opte
plus pour le libre arbitre avant de
leur apporter les conseils adéquats.
Comme tout sportif de haut niveau, la Coupe du monde reste
le couronnement d’une carrière
; c’est dont avec joie qu’elle a
participé à la 7ème édition de la
Coupe du monde qui s’est jouée
au Canada. «Je l’ai vécu dans l’esprit d’une joueuse et dans l’esprit
d’un coach», a-t-elle déclaré après
la belle prestation des Lionnes à
cette compétition. Son rêve a été
réalisé, celui de passer le premier
tour de la Coupe du monde. La
prochaine étape est de remporter
la Championnat d’Afrique de football féminin, une performance qui
lui a échappé en tant que joueuse.
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
67
LES ACTRICES
Jeanne Ekoumou: reine du sifflet
Après avoir été joueuse de champ, elle n’a pas quitté l’aire de jeu.
R
ien ne prédestinait
Jeanne Ekoumou à
être une arbitre internationale, un corps
de métier, qui à ses
débuts, était très réservé aux hommes.
Cette inégalité, ne l’a pas empêchée de
jouir de sa passion : le football, depuis
sa tendre et jeune enfance. Elle fait ses
débuts dans l’arbitrage en 2002 après
avoir mis fin à sa carrière de footballeuse après de nombreuses années au
sein des équipes (Bastia, Canon, Zurich,
et Loréma). Son passé de footballeuse
ainsi que son amour pour le football, et
la nostalgie des aires de jeux l’entraîne
vers l’arbitrage. Question de rester au
contact du football et de demeurer
dans le milieu footballistique. «J’aime
le football, j’aime pratiquer le football, j’aime être actrice du football»,
souligne-t-elle avec enthousiasme.
PAR Berthe Sen
polyvalence entre le championnat de
football féminin et les championnats
de Ligue I et II lui offre la possibilité de
mieux s’affirmer ; mais aussi de garder
le statut de reine parmi plusieurs reines.
A 40 ans, elle demeure maîtresse de
l’aire jeu au cours d’une rencontre, elle
impose le respect non seulement aux
joueuses, mais aussi aux entraîneurs.
Trois ans après avoir raccroché ses
crampons, l’ancienne joueuses de Lorema prend ses marques dans la ligue du
Mfoundi ; période pendant laquelle elle
passe trois années d’apprentissage et
bondée d’expérience pour sa nouvelle
carrière d’arbitre. Puis, le chemin du
succès s’ouvre de nouveau à elle avec
une promotion d’arbitre régionale. Trois
années de présence sur les terrains de
football dans la région du Centre suffiront pour qu’elle accède au collège arbitral de l’élite. En 2010 elle devient arbitre internationale, elle fait d’ailleurs sa
première sortie internationale en 2012
lors du match Ghana # Mali qualificatif
pour le championnat d’Afrique de football féminin. Dès lors, elle continue à officie dans les rencontres internationales.
Consciente du fait que le travail reste
le seul moyen de rester au sommet, elle
s’entraine trois fois par semaine au quartier Ekounou à Yaoundé. Les relations
humaines sont au centre de toute sa vie.
Elles valent plus que de l’argent selon
elle ; d’autant plus qu’elle entretient de
bonnes relations avec collègues pour
la plupart. Cependant, elle préfère travailler aux cotés des hommes parce que
compréhensifs et moins compliqués. La
68
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
Malgré le sérieux dans l’exercice de ses
fonctions, l’arbitre internationale a été
suspendue pour deux mois en 2012 par
la commission des arbitres. A présent,
elle caresse le rêve de participer aux Jeux
olympiques, à la coupe du monde ou encore devenir institutrice des arbitres, entraîneur ou future dirigeante du football
féminin, tout en prenant soin de sa fille..
LE FOOTBALL ET LES FEMMES
Leocadia Bongben
"Football without communication is like
winking at a beautiful girl in the dark"
Leocadia Bongben, Team Press Officer of the Women National Team, (The Indomitable Lionesses) says the
participation of the squad at the 2015 Fifa World Cup has and continues to impact on women football and sees
her role as pivotal in the projection of the squad and the development of the women’s game.
By ULRICH SIMO
As the Team press of the Women's national team, how did you appreciate the evolution of the status of the Lionesses since
you are there?
The status of the Lionesses has evolved since
my appointment as team press officer. After
their participation at the African Women
Championship, Namibia 2014, the Lionesses
saw their status valorized. When the Lionesses
emerged vice champions, at the African Women
Championship, many Cameroonians started
respecting the team especially as they picked a
qualification ticket for the World Cup. The fees
of the Lionesses saw amelioration from the
African Women Championship to the World
Cup with participation fees set at 15million.
Things are evolving for the better and there is
hope that in the years to come the status of the
Lionesses would still witness revalorization for
the players to have a befitting social status in
line with the service they render to the nation.
Today there is more attention on the Lionesses after the FIFA World Cup, Canada
2015. What are you doing as the team press
to put more light on the Lionesses?
The World Cup was an excellent platform for
the Lionesses to shine on the world stage and
their performance, reaching the 1/8 finals put
the squad on limelight. As the team press officer
I do my best to follow the performance of each
player in the club and provide the information
to the media to continue putting the agenda on
the players and the team. Besides, continue to
facilitate interviews with players to the media
who wish to have present special programmes
and send out press releases, among others.
Can the beautiful participation of the Lionesses at their first World championship
impact the women's football in Cameroon?
Certainly the beautiful performance of the
Lionesses at the 2015 FIFA World Cup has
and would continue to impact women’s football in Cameroon. More women and men too
got interested in watching the games during
the World Cup. The interest is translated in
more people flooding to the stadium to watch
women’s games. Young female players have
more idols they would wish to emulate, Enganmoiut Gaelle, Adoudi Onguene, Manie Christine and Ngono Manie to name a few which
is the result of the Lionesses participation at
their first world cup. The authorities need to
capitalize on these advantages to set the base
to retain supporters in the stadium and a base
for the development of women’s football.
"By whipping the
interest of stakeholders
gradually
changes can be made
for the betterment
of women football."
With your position how can you help Women's football in Cameroon to grow?
Football without communication is like winking at a beautiful girl in the dark. As such, there
is need to mobilize journalists especially those
interested in women’s football to sensitize the
public to go to the stadium on match days. Also
mobilize the media to hype on key players and
draw the attention of the public on towards
women’s game through special programmes.
By whipping the interest of stakeholders gradually changes can be made for the betterment
of women football. This has to be done in
collaboration with the Communication department of the Cameroon Football Federation.
Do you think the FIFA project Live your
goal is the solution for women's football?
The Fifa live your goal project if well implemented is a solution to women’s football given that this is a campaign to get young girls
in the grassroots to get interested in football
besides the global promotion of the game.
This would mean organizing women football
for the divisional, regional and national levels
an avenue to detect talents hidden in the hinterlands. This in line with the live your goals
communication plan of branding and projection of key figures would go a long way in the
development of the women’s game. Besides
there is need to get big firms to get involved in
sponsoring and financing of women’s football.
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
69
LES ACTRICES
Journalisme sportif
Les femmes dans le bain
Elles se révèlent de véritables passionnées dans un milieu en majorité dominé par les hommes.
PAR Monica Nkodo
F
ini le tabou des femmes micro
ou dictaphone en main au bord
des pelouses et autres terrains
de disciplines sportives. Les
«reporters en jupe» s’affichent
de plus en plus confiantes
dans le domaine du journalisme sportif. S’il est difficile de déterminer
leur nombre exact dans le paysage médiatique
camerounais, les femmes journalistes sportifs
font montre d’un engagement certain, malgré les murs qui se dressent face à elles dans
un milieu qui se révèle souvent très misogyne.
Femmes, elles sont confrontées à la discrimination de certains confrères et d’observateurs, curieux ou même amusés de les entendre parler de
sport. Et pour se faire un nom, elles doivent se
plier à cette rigueur qu’exige le métier en général.
Dans son ouvrage « Comment devenir journaliste sportif », le journaliste français Grégory
Massart souligne une spécificité nécessaire à
tous, homme comme femme. «Si tant est que le
journaliste sportif idéal existe, il doit avant tout
être passionné de sport mais pas seulement.
Le sport est transversal, il s’imbrique dans
l’économie, le social, le politique, le sociétal, la
santé », explique-t-il. Passion donc, mais polyvalence aussi. Une philosophie que Madeleine
Soppi Kotto, responsable du service des sports
au Poste national de la Crtv a bien épousé,
elle qui a fait ses classes à Cameroon tribune.
70
A présent, sa réputation est bien établie dans
le monde du journalisme camerounais. Si certaines femmes sont amenées à travailler dans
le sport par la force des choses, Soppi Kotto
n’a fait que suivre sa passion. L’opportunité se
concrétise en 1998 pour cette férue de sport,
lorsque dans sa position de responsable de la
Communication à la Fédération camerounaise
de boxe, elle se rend en Chine pour commenter
les championnats du monde de cette discipline.
Ses compétences lui vaudront la reconnaissance
de ses pairs. Adoubée, elle se lance dans le commentaire sportif, un terrain alors inexploré par
les femmes journalistes sportifs du pays. Elle en
est donc la pionnière. Aujourd’hui, sa voix est
incontournable pendant les grandes compétitions en football et autres événements d’envergure, comme les Jeux Olympiques. Madeleine
a d’ailleurs inspiré plusieurs jeunes consœurs.
«Je voulais que les gens comprennent que ce
n’est pas une décision prise sur un coup de
tête, mais que d’autres jeunes femmes journalistes s’inspirent de mes choix», confie-t-elle.
C’est le cas de Berthe Sen, journaliste au quotidien “Emergence”. Les commentaires de
Madeleine, Jean Lambert Nang et surtout
Abed Nego Messang, mais aussi des émissions comme “Sports et rythmes ” sur la Crtv
ou “L’équipe du dimanche” de Canal +, ont
nourri sa passion pour le journalisme sportif
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
alors qu’elle n’était qu’une adolescente. Passée
par Radio Bonnes nouvelles puis le quotidien
L’Actu, Berthe a toujours suivi les battements
de son cœur pour son premier amour : le sport.
Ce choix n’est pas prioritaire pour toutes,
mais au final elles y trouvent leur compte.
Monique Ngo Tjouen, responsable de la
rubrique “Foot et elles” dans le programme
“Fou Fou Foot” sur la Crtv, n’avait jamais
songé au sport, mais aujourd’hui elle confie s’y
plaire et veut s’améliorer chaque jour. Toute
chose qui la pousse, comme d’autres, à intégrer l’Union des femmes reporters sportives
d’Afrique antenne du Cameroun (Ufresa-Cam).
Au sein de cette association, elle rencontre
d’autres femmes qui partagent ses objectifs. Berthe Sen en est également membre. «
Cela fait plaisir de se retrouver sur un terrain
en compagnie d’une autre femme », dit-elle.
L’Ufresa-Cam, avec pour présidente Priscille
G. Moadougou du quotidien « Mutations »,
compte de plus en plus d’adhérentes. Certes les
journalistes sportives veulent un cadre de complicité, mais elles recherchent plus un endroit
où ténacité, curiosité et audace, des qualités
indispensables au journaliste de sport peuvent
leur être inculquées. Ces dames suivront avec
émotion l’évolution des Lionnes à la Coupe du
monde 2015 au Canada, afin que leurs exploits
encouragent et inspirent d’autres jeunes dames.
LE FOOTBALL ET LES FEMMES
Madeleine Soppi Kotto
The Microphone Lionness
Simply say Madeleine or “Mado” in the sports reporting domain in Cameroon, and everyone will
know you`re talking about the CRTV radio sports service boss, now acting as the sub director of
assignments, jointly with her running of the sports service for assignments.
H
er stay and rise to fame
in that field is no surprise
to many who knew Mado
as a student in her Littoral region of origin and
the then East Province
where father was called
to serve the nation. She always challenged
her male school mates in football, but most
of all made her name in the journalism club.
As such, when she passed the entrance into
the prestigious Advanced School of Mass
Communication, many predicted a bright
future for her in the sports domain. They
were proven right when, after a brief stopover at the country`s print company SOPECAM, Madeleine landed a job in the CRTV.
Fan of the sports reporting guru, the late
Abed Nego Messang, Madeleine got the
chance to work with him as her boss in the
then Sports and Leisure sub department,
where Abed throned as the Editor-In-Chief.
par Simon Lyonga
fessional dinosaur Abed Nego Messang her
mentor, putting a feminine touch in her style.
Her motherly attitude earned her the title
“mama” from her colleagues, both junior
and senior, most of whom never fail to
commend her style in managing professional and other crises between colleagues.
This proud holder of a professional masters
certificate in sports reporting, who`s rounding up another masters in management has
been a reputed sports manager in the CRTV,
smiling with her subordinates when necessary, and banging the table when irresponsible
journalism showed its head in her service.
Generations of players of the Indomitable Lions
have stayed close to her because of her love of
the game and professionalism, including the
time spent at the National Olympic and Sports
Committee as the body`s communication boss.
Today, Mado`s voice carry`s much weight
in the CRTV radio newsroom where she has
been acting as the sub director of assignments
since the retirement of Roger Betala. Running
the newsroom staff and the sports service of
assignment is not given to anyone, but Mado
has remained steadfast in the discharge of her
duties. With this she adds the role of studio dispatching whenever there is a serious event in
the country, like the national day celebration or
the visit of other heads of state to Cameroon.
Though she loves eating meondo and
ndole from her native Moungo in the Littoral region, Mado`s best taste is professionalism which gives her more satisfaction than a good plate of her best delicacy.
Learning the trade with male colleagues in a
domain that was considered the man`s world,
Mado made it a point of duty to mark her terrain. Jean Claude Ndi, Kange Williams Wasaloko, Alfred Nyambele Iyawa, Joe Chebonkeng
kalabubse, George Fon Tamo and Geoffs Ngwa
all guide her baby steps. She was getting into
a domain where only ladies like Judith Ngalle,
Pamela Egbe Messi and Maguerite Ntemgoua
had ventured into, leaving as fast as they came
in. Reasons why many predicted another early
exit for Mado, but her tenacity and professionalism made her rise faster than expected.
She was made desk chief in the sub department, and that was the real take off of a career
that has taken Madeleine to the four points of
the globe. Rising to the post of service head,
an promoted to the professional title of “grand
reporteur”, and later acting editor-in-chief of
the department, Madeleine broke the records.
She`s covered the biggest world sports jamboree, the Olympics, she`s been to the world cup
final phases in Germany, South Africa and Brazil, the Africa Cup of Nations in Mali, Tunisia,
Egypt, Ghana, Angola and Equatorial Guinea
the continent`s biggest multisport event The all
Africa Games in Algeria, and other continental
and world events in boxing, judo, athletics etc.
But the name Madeleine Soppi will be remembered more for her running commentaries
in football, moving into the shoes of a proFecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
71
AMELIORATIONS
Célestine Ketcha Courtès
"Les femmes doivent s’imposer grâce à leur intellect"
L’ancienne présidente du conseil d’administration de la Panthère sportive du Ndé conseille aux
femmes de s’imposer dans un domaine à conquérir.
PAR P.G.M
ne m’a regardé de haut. Mes idées passaient bien et elles suscitaient l’adhésion.
Les femmes y ont-elle un avenir immédiat?
Evidemment. Les femmes qui jouent au football ont les mêmes chances que mes hommes.
Il va falloir permettre à la femme de vivre de
la pratique du sport. En France, par exemple,
les femmes de l’équipe nationale de football n’ont rien à envier aux hommes du
handball, du basket-ball ou du volley-ball.
Quel regard portez-vous sur la place des
femmes dans le football, notamment sur le
plan administratif ?
De manière générale, au sein du mouvement
sportif, les femmes n’occupent pas le quota demandé par les Nations unis (30%), notamment
à travers l’objectif °3 des Omd relatif à la promotion du genre dans tous les secteurs d’activités. A la tête des clubs, en dehors de Dinaly et
moi, je ne vois personne d’autres. On le constate
au niveau de l’administration de la Fédération
camerounaise de football (Fécafoot). Idem au
ministère des Sports et de l’Education physique.
Heureusement que le chef de l’Etat, Paul Biya
œuvre pour que les lignes bougent pour ce qui
est de l’accès des femmes à la prise de décision.
Jusqu'ici,
la
première
femme
siégeant comme membre du comité exécutif de la Fécafoot reste attendue...
Il est important que ce soit une femme du métier. Elle doit d’abord s’imposer dans le domaine
du football pour ce qu’elle fait, avant qu’on ne
considère qu’elle est une femme. On doit comprendre que les femmes ont également leur
partition à jouer et non pas comme faire valoir.
tir de nos attitudes et de nos habitudes que les
choses changeront. Donc, à mon avis, il n’y
a pas de preuves de l’existence des verrous.
Est-ce aisé de s'imposer dans ce domaine
en tant que dirigeante?
Ce sont les idées qui comptent. Les femmes
doivent donc s’imposer grâce à leur intellect.
J’ai été présidente de la Panthère sportive du
Ndé pendant trois
ans. J’ai mis sur pied
"On
doit
comprendre que les
femmes ont également leur partition à
jouer..."
la
gouvernance
prônée par le chef
de l’Etat au cœur de mon management. Une
Les hommes auraient-ils tout verrouillé?
Je ne le pense pas. Nous sommes dans un femme a la capacité d’associer l’aspect maternel
système patriarcal. De manière naturelle, on dans tout ce qu’elle fait. Elle pense à tout, et
voit d’abord les hommes. La femme qui doit surtout à demain. Chez elle, envisager le court,
se battre, peut y arriver. Le travail doit com- le moyen et le long terme est une attitude normencer par nous-mêmes. Une femme qui male. Ce qui fait la différence avec les hommes.
élève seule ses enfants, si elle a trois garçons J’ai été présidente, et présidente du conseil
et une fille, elle préfèrera envoyer les garçons d’administration de la Panthère sportive
à l’école, au détriment de la fille. C’est à par- du Ndé. A aucun moment, un homme
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
72
Quelles sont les difficultés auxquelles une
femme est confrontée à la tête d'une équipe
d football aussi emblématique que la Panthère sportive du Ndé?
Il y en a eu plusieurs, notamment le fait d’amener les gens à accepter les procédures de gestion dans le secteur privé. Il fallait notamment imposer à un joueur de signer la fiche
d’entraînement et s’il avait 15 minutes de
retard, il ne percevait pas le même montant
de prime que ceux qui étaient là au début. A
cause de son retard, son arrivée perturbait
la séance d’entraînement entamée. Cette rigueur dans la gestion a très vite été acceptée.
Ce qui nous a permis d’en faire une force.
A cela, on peut ajouter les ressources financières qui ne sont pas stables, ni pérennes.
Parfois, nous n’avions pas le minimum
pour démarrer le championnat. Cependant,
nous avons souvent bénéficié du soutien de
l’élite et des supporters, grâce à la vente des
gadgets comme des tee-shirts et maillots.
Face aux supporters fanatiques, j’avais instauré le pot de l’amitié. Que nous soyons
vaincu ou vainqueurs, nos adversaires prenaient une douche, mangeaient et buvaient
avant de prendre le chemin du retour. C’était
ma manière de développer l’esprit fair play.
Comment envisagez-vous l'avenir du football féminin dans notre pays?
C’est un terrain vierge. On peut profiter du professionnalisme pour démarrer sur de bonnes
bases. Le football masculin a eu du mal à décoller.
Pour le football féminin, il suffit d’encadrer, de
prendre les filles très tôt dans le cadre d’un projet
sport-études, afin de susciter la passion en elle
dès la base. Comme ça, tout en poursuivant leurs
études, elles continuent à jouer au ballon rond.
L'Organisation du Championnat d’Afrique
de football féminin l'année prochaine (septembre- octobre) au Cameroun est-ce
une aubaine dans son développement?
Evidemment. On devra pour cela mobiliser les ressources au niveau national. C’est
une belle opportunité pour notre pays.
LE FOOTBALL ET LES FEMMES
Etienne Sockeng
"Les femmes doivent travailler avec abnégation"
Pour s’en sortir dans le football , le directeur technique national (Dtn) adjoint, leur conseille d’être
PAR N.N
courageuses.
Quel regard portez-vous sur le football féminin au Cameroun ?
En comparant le football féminin des années 80 et celui qui est joué aujourd’hui, je
note qu’il y a une grande différence. Avant,
le Cameroun faisait la promotion, la vulgarisation du football féminin. Ce qui n’est
plus le cas actuellement. Les footballeuses
Camerounaises portent haut le drapeau du
Cameroun sur le plan international. Avant
d’arriver sur le plan international, le football féminin a traversé beaucoup d’étapes.
Pour que le football féminin soit adopté
par le public, comme le football joué par les
hommes, beaucoup reste à faire. Toutefois,
nous sommes fiers de la place qu’occupe le
Cameroun dans le classement de la confédération africaine de football (Caf) et même
dans celui de la fédération internationale
de football association (Fifa). Le Cameroun fait partie du top dix des pays les plus
compétents en Afrique. Ce n’est pas rien.
Malgré ce classement qui pourrait
faire pâlir d’envie certaines nations
africaines, les femmes dans l’encadrement technique ne sont pas as-
sez représentées. Qu’est-ce qui en
est la cause ?
L’hésitation, le manque de courage, la frustration, le manque de personnalité. Voilà
en quelque sorte les maux qui peuvent
expliquer la grande absence des femmes
dans l’encadrement technique. Certaines
d’entre elles fournissent des efforts. Elles se
battent pour occuper une place comme les
hommes. Mais ce n’est pas toujours évident.
Arrivé à un certain niveau, certaines femmes
se mettent à pleurer. Elles se sentent diminuées, et pensent toujours que si elles n’arrivent pas grimper les échelons c’est parce
qu’un instructeur ne les aime pas. Ce sont
des a priori qui ne tiennent pas la route.
Que préconisez-vous pour remédier
à la situation ?
Pour remédier à la situation, il faut que
les femmes soient davantage courageuses.
Elles doivent être forte mentalement. C’est
de cela qu’il s’agit. Car il n’est pas toujours
évident pour une femme d’accepter l’humiliation du président du club, les insultes
des joueurs, et même des spectateurs. Il
arrive même que certains hommes soient
atteints par ces coups là. Nous en sommes
conscients. Pour aider les femmes, nous
amenons les présidents de clubs à titulariser les femmes comme entraineurs principaux. De notre côté, nous offrons des
stages de formation, et nous introduisons
les femmes à obtenir les licences A et B.
Actuellement, 17 femmes sont titulaires
d’une licence B. Six d’entre elles sont
des instructeurs. Avec la formation qui a
court actuellement à Mbankomo, 43 techniciens, dont une femme, obtiendront
leur licence A quatre. C’est déjà un pas.
Quels conseils pouvez-vous prodi-
guer aux femmes qui veulent faire
du football, l’arbitrage, leurs métiers ?
Elles doivent avoir le courage, parce qu’il
y a beaucoup de pression dans le football.
Elles doivent travailler avec abnégation
et laisser l’émotion de côté. Il faut dépasser ce stade. Pour devenir technicienne
dans le football, il faut d’abord être une
joueuse, avant d’être arbitre, commissaire
de matches. Il faut aimer le football et le
pratiquer. C’est à ce prix qu’on devient
une vraie professionnelle. En devenant
footballeuse, elles resteront femmes.
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
73
FIFA
Lydia Nsekere
La Burundaise de 48 ans est la première femme à avoir intégré le
74
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
LE FOOTBALL ET LES FEMMES
e: La pionnière
e Comité exécutif de la Fifa en 2013 pour quatre ans.
S
PAR Angèle Bepede
on nom pourrait ne pas dire grand-chose au grand public.
Pourtant dans les milieux du football, Lydia Nsekere est une
petite célébrité. Un statut qu’elle doit à son statut de pionnière
puisqu’elle est la première femme élue, pour quatre ans, au
Comité exécutif de la Fédération internationale de football
association (Fifa). Le fameux « Comex » qui compte seulement 24 membres et est en quelque sorte le gouvernement
du football mondial. C’est dire l’honneur qui a été fait aux femmes à travers
la Burundaise, lors de ce congrès de la Fifa tenu à l’Ile Maurice en 2013.
D’ailleurs, pour Sepp Blatter, le président de l’instance internationale, cette dame « a réussi à mettre tout le monde d’accord ». Il faut
noter qu’au cours de ce congrès historique, deux femmes avaient
été également cooptés pour un an seulement. Comme cela avait
déjà été le cas pour Lydia Nsekere en 2012. « Il nous a fallu 109
ans pour en arriver là », a commenté le président Joseph Blatter.
Cet honneur, Lydia Nsekere, née en 1967, le doit en grande partie au
travail abattu au sein de la Fédération burundaise de football (FFB)
qu’elle prend en main en 2004. Un destin qui semble logique pour cette
ancienne basketteuse qui a trempé très tôt dans le football. « Je n’ai jamais fait de football, mais j’ai toujours baigné dedans. Dans les années
70, mon père était propriétaire d’un petit club. Chaque week-end, les
joueurs venaient à la maison pour le rassemblement d’avant-match.
Puis je les accompagnais au stade», raconte-t-elle dans une interview.
Elle restera pendant une dizaine d’années la seule femme à la tête d’une
fédération.
A ce poste, elle va redorer l’image de la FFB, gagner la confiance des
membres et prendre de nombreuses initiatives, notamment en faveur du
football féminin. Mais rien n’a été facile dans un milieu essentiellement machiste. «J’ai gagné surtout le droit de crouler sous les problèmes, d’évacuer
la corruption endémique du milieu, qui était même venue à bout des compétitions nationales. Il n’y avait plus de championnat, il a fallu tout reconstruire. (…) Chez nous, tout le monde joue au football. Pourtant, nous n’existons presque pas, nous n’en avons pas les moyens financiers. Nous n’avons
jamais participé à la Can, notre visibilité est presque nulle», déclarera-t-elle.
Avec Lydia Nsekere, le football féminin occupera une place particulière
car pour elle, il doit se développer de la même manière que le football
masculin et dans tous les domaines : arbitrage, entraînement, administration, gouvernance, statut du joueur et marketing. Elle permettra que
les femmes assistent aux matchs gratuitement et a même déclaré : « je ne
signe rien s’il n’y a pas un volet féminin dans ce que l’on me propose ».
Cet élan sera pourtant coupé net en novembre 2013 quand elle est battue aux élections à la tête de la Fédération après une guerre feutrée avec
Révérien Ndikuriyo, son challenger. Ce qui laisse certainement plus de
temps à cette veuve pour s’occuper de ses deux fils et du garage automobile qu’elle dirige. Mais rassurez-vous, elle n’est jamais loin du football..
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
75
FIFA
Live your goals
Une opportunité pour le fo
Les 209 associations membres de la Fifa, dont le Cameroun, peuv
tique de ce sport auprès des filles.
D
ix milles. C’est
le nombre de
promesses de
soutien en provenance de 83
pays enregistrées en deux
semaines, au cours du mois de
juin 2015, sur les réseaux sociaux
dans le cadre de la campagne de
la Fifa « Live Your Goals ». Un
chiffre qui peut paraître insuffisant
mais qui représente déjà un bon
début quand on sait que le football féminin n’intéressait pas vraiment grand monde il y a quelques
années encore. Mais voilà, les
joueuses les plus populaires mises
en lumière lors du Mondial ont été
rejointes par des entraîneurs, des
officiels d’associations membres
et d’anciennes joueuses, dans leur
promesse d’aider à augmenter de
30 à 45 millions le nombre de filles
et de femmes qui pratiquent le
football d’ici la Coupe du Monde
Féminine de la FIFA, France 2019.
Car c’est cela le projet « Live Your
Goals » auquel participe également le Cameroun, déclaré éligible pour la période 2015-2018.
Il faut dire que beaucoup se posent
encore des questions sur ce projet qui représente pourtant l’avenir du développement du football
féminin mondial. La campagne «
Live Your Goals » aspire donc à
encourager les jeunes filles et les
femmes à pratiquer le football.
Elle a été lancée dans le cadre de
la Coupe du Monde Féminine de
la FIFA, Allemagne 2011. Depuis,
cette campagne est devenue l’une
76
des initiatives les plus reconnues
dans le football féminin. Il est également question d’aider les associations membres à renforcer l’image
du football féminin dans leur pays.
Il s’agit à la fois d’une campagne
de communication et de promotion, d’un programme de développement pour les associations
membres et d’une grande plateforme de communication permettant de discuter autour des publics
cibles. À l’origine, « Live Your
Goals » était une campagne de communication liée à des compétitions
de football féminin. Elle a ensuite
évolué et la plateforme de communication est devenu un programme
de développement en trois phases
: Première phase (2012-2013) avec
le Costa Rica, Japon, Azerbaïdjan
et République d’Irlande ; Deuxième phase (2014) : 22 projets
mis en œuvre et enfin, Programme
de développement officiel : 20152018 accessible à chacune des 209
associations membres de la FIFA.
Dans le cadre de la campagne, les
associations membres reçoivent :
Une assistance financière sur quatre
ans ; Du matériel et de l’équipement
de football pour organiser des festivals et veiller à ce que le développement technique fasse partie
intégrante des projets ainsi que des
conseils réguliers sur la planification, la mise en œuvre, le concept
de marque et la promotion de la
campagne. Voilà qui devrait permettre au nombre de pratiquantes
de ce sport au Cameroun d’exploser dans les prochaines années.
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
LE FOOTBALL ET LES FEMMES
s
ootball féminin
vent bénéficier de ce programme visant à vulgariser la praBy JOSIANE MATIA
Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015
77
VOS ANNONCES
DANS
FECAFOOT MAGAZINE
BIENTôT...
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FECAFOOT MAG - SPECIAL - JUILLET 2015
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Sécrétaire Général: TOMBI A Roko Sidiki
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Ont collaboré à ce numéro: Léocadia BONGBEN, Josiane MATIA, Berthe SEN, Simon LYONGA LA MOLOMBE, Astride TONGA, Angèle BÉPÉDÉ, Priscille MOADOUGOU, Monica NKODO, Ateba BIWOLE, Mélanie ABOMO, Prisca BALLA, Patrick Eugène EBODE TSANGA , Ulrich SIMO
Relecture et corrections: Patrick Eugène EBODE TSANGA, Laurence FOTSO
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COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015
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