sommaire - Fecafoot
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2 Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 PAUL BIYA PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DU CAMEROUN Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 3 CHANTAL BIYA 4 Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 1 lionne indomptable ère Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 5 SEPP BLATTER PRESIDENT DE LA FIFA issa hayatou president de la caf 6 Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 pr.Joseph owona president du cn fecafoot Edito Dames Lionnes Indomptables, Madame et Messieurs de l’encadrement Technique, Monsieur L’Entraineur sélectionneur, Mme la Présidente de la Commission Transitoire de Football Féminin, Messieurs les membres du Comité de Normalisation ; Mesdames et Messieurs. Il me souvient, et ce souvenir est véridique et fiable, qu’un jour pas si lointain du passé, dans votre tanière de Mbankomo, à la veille de votre départ pour la Namibie de vous avoir mandé de « chasser, les Lionnes ». « Les Lions sont paresseux, ce sont les Lionnes qui chassent ». "Mesdames les Lionnes Indomptables, le parcours a été élogieux, il a été honorable. Comme le dirait l’Autre, l’Illustre Autre qui donne le-là à la vie de notre nation et à celle de notre sport, S.E Paul BIYA, un seul mot « continuez »." Vous êtes allées en chasse en Namibie à Windhoek à l’occasion de la CAN Féminine. Vous avez rapporté honneur et trophées alors qu’on vous disait seulement pratiquantes d’un football de promotion. On vous revit à Yaoundé, Vice-Championne d’Afrique, qualifiée pour le Mondial de football Féminin CANADA 2015. A l’épreuve et à la préparation, vous vous êtes mise sous la houlette modeste du Comité de Normalisation et sous la férule d’une Direction technique authentiquement camerounaise sans l’ombre de l’habituel expatrié de service, dans un attelage de professionnels de l’extérieur et des joueurs du cru du Championnat national en redynamisation. Votre budget de préparation était bien modeste mais, votre ardeur à l’effort immense. Le Comité de normalisation disons le tout haut, a su par d’adroites mesures fourbir vos âmes de l’ardeur d’Indomptables amazones guerrières. Tout de go, il a été décidé de l’acclimatation à Surrey au Canada, contre les partisans d’une dispendieuse préparation en Autriche ou aux Etats-Unis. Il a été financé votre préparation, dans l’antre ultramoderne du Centre d’excellence de la CAF à Mbankomo qui n’a rien à envier à d’autres centres. Il a été établi par votre dynamique équipe technique, un programme par phases tenant compte de toutes les compétitions : Jeux africains et jeux Olympiques. Il a été financé à nos frais, un match amical contre la Côte d’Ivoire à Abidjan. La FECAFOOT, à travers son Département du Marketing et de la Communication a ficelé avec art, la mobilisation d’une diaspora camerounaise bien organisée, généreuse et patriotique. Vous êtes allez au Mondial de football Féminin « Canada 2015 ». Vous voilà revenues avec les lauriers de la gloire, d’un passage au second tour, au premier essai : - L’Equateur balayé avec six buts à zéro, - Le Japon Champion du Monde en titre, sauvé du coup de tête vengeur d’Enganamouit, gagnant à l’arrachée, deux buts à un ; -La costaude Suisse malmenée et abattue rageusement, deux buts contre un ; - La Chine sauvée par un arbitrage teigneux et intimidant, qui n’a sifflé ni les hors-jeux encore moins un pénalty évident. Mesdames les Lionnes Indomptables, le parcours a été élogieux, il a été honorable. Comme le dirait l’Autre, l’Illustre Autre qui donne le-là à la vie de notre nation et à celle de notre sport, S.E Paul BIYA, un seul mot « continuez ». Les camerounais sont fiers de vous, la FECAFOOT est fière de vous, fière de votre encadrement. Le Comité de normalisation vous accompagne et vous accompagnera encore et toujours … Vous êtes les Lionnes de l’espoir et comme l’affiche déjà les pancartes flamboyantes du retour au pays natal, les Lionnes de la Normalisation. Le Comité de normalisation vous dit, « Entrez ici chez vous », au berceau du football camerounais pour fêter votre bravoure et votre courage après la rude épreuve du mondial canadien. Juste un petit geste de réconfort. Il a été débloqué pour vous, une prime spéciale d’encouragement de soixante millions de Fcfa, Toutes taxes comprises, qui vient compléter les efforts généreux du Gouvernement. Encore une fois merci, Merci Monsieur ENOW NGATCHU, Merci pour votre patriotisme qui ne joue pas au chantage préalable des primes, Merci d’être venue nombreuses au rendez-vous donné à Vancouver, Le rendez-vous c’est aujourd’hui, Vive l’encadrement technique, Vive la FECAFOOT, Vive le Cameroun qui gagne. Joseph OWONA Président du Comité de Normalisation de la FECFAFOOT Discours de félicitations, de remerciements et d’encouragements aux Lionnes indomptables à la suite de leurs participation glorieuse à la Coupe du Monde de Football Féminin FIFA Canada 2015. Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 7 SOMMAIRE DOSSIER COUPE DU MONDE FIFA CANADA 2015 Préparation, parcours, bilan, interview, projets et perspectives 14- 41 VERT ROUGE JAUNE LIONNES INDOMPTABLES Ce qui attend les Lionnes après la coupe du monde canadiènne 42-47 EVENT CAN 2016 FROM THE 19TH OF DECEMBER TO THE 3RD OF DECEMBER 2016, CAMEROON WILL BE THE CENTRE OF AFRICA`S WOMEN`S FOOTBALL AS THEY HOST THE 10TH EDITION OF THE EVENT. THE POINT ON THE PREPARATION 8 Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 . 45 SOMMAIRE dossier • Lionesses on the starting block In Surrey 14-15 • From Underdogs To African Flag Bearer 16-17 • Canada 2015 : Les Américaines reines du monde 18-19 • Canada 2015: Le bilan africain 20-21 • Thérèse Neguel Raissa Damgoua : The referee ! 22 • Carl Enow Ngachu : “Canada was a Wonderful Experience” 24-25 • Manie Christine Patience : "The captain is the leader role model" 26-27 • Annette Flore Ngo Ndom : Une étoile dans les goals 28 • Aboudi "The Cheetah” 29 • Ngono Mani : Striker, Mother 30 • Diaspora : Quand la Fécafoot entraîne les supporters au stade 32-33 • Fan zone : Les Lionnes embrasent les fans 34 • Lionnes Indomptables : Héroïques 35 • Après le Mondial… Aboudi Onguené et EnyEguE signen.... 36 • Canada 2015: Les Lionnes en images 38-41 VERT ROUGE JAUNE • Perspectives : Des échéances en ligne de mire 42 • RIO 2016 : Cameroon in the last round 43 FOOTBALL FEMININ AU CAMEROUN • Cameroon and the African Women’s Championship 44 HISTOIRE ET PREMIERS PAS • The 2016 event 45 • FIFA U20 Women’s World Cup : Cameroon will be absent 46-47 Histoire, premiers clubs, pionnières, premier championnat, l’appui de la Fecafoot 48-56 FOOTBALL FEMININ AU CAMEROUN • Football féminin : Ses premiers pas 48-49 • Historique : À la source du football féminin 50 • Cécile Ngambi Betala : Au commencement était le football féminin 51 • Promotion : La Fecafoot en ordre de bataille 52 • Management : Les défis du football féminin 53 • Women’s Football in Cameroon : The Long walk to Glory 54 • Clubs : La Louves qui nourrit les Lionnes 55 • Arbitrage: Egalité oblige ! 56 FOOTBALL ET LES FEMMES FOOTBALL ET FEMMES LES GRANDES FEMMES DU FOOTBALL CAMEROUNAIS 59- 77 • Le football et les femmes: En quête de reconnaissance 58-59 • The women of football in Cameroon 60-61 • Céline Eko : Une Lionne au service du football au féminin 62-63 • Laurence Fotso : « La communication vit au rythme de la fédération » 64-65 • Bernadette Anong: La joueuse polyvalente 66-67 • Jeanne Ekoumou: Reine du sifflet 68 • Leocadia Bongben: "Projecting Women’s Football Is My Role" 69 • Journalisme sportif : Les femmes dans le bain 70 • Madeleine Soppi Kotto : The Microphone Lionness 71 • Célestine Ketcha Courtès: "Les femmes doivent s’imposer 72 • Etienne Soackeng: "Les femmes doivent travailler...." 73 • Lydia Nsekere La pionnière 74-75 • Live your goals : Une opportunité pour le football féminin 76-77 Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 9 10 Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015 Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 11 12 Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015 Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 13 LA PREPARATION Lionesses on the star There was no better place to familiarize with the cold mornings and evenings, sunny afternoons an Surrey City, Vancouver, Canada. 14 Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015 rting block In Surrey nd rainy days ahead of the FIFA Women’s World Cup, Canada 2015 than in Guildford in By Leocadia Bongben L eaving Yaounde, the Coach Enow Ngachu and his group had a stop –over in Paris to rest and refresh for the about 10 hour flight to Vancouver. The team was triumphantly welcomed at the Vancouver International Airport with a lot of excitement in the air with the press was handy for interviews and group pictures. The team rode 45 minutes to the Sheraton Guildford Hotel in Surrey where they stayed till June 4 before moving base to the Sheraton Vancouver Wall Center, FIFA reserved hotel for participating teams in group C. During the stay of the team in Surrey, the Association of Cameroonians under the leadership of their President, Emmanuel came welcome the group at the Hotel. The association mobilized support for the team during their training matches with other clubs in Surrey encouraged them providing assistance in getting the basic necessities. Taking the temperature of the city in a walk following their arrival in Vancouver the Lioness got down to business with training at the Guildford Athletic Club field and played training a match against the North Shore Girls Football Soccer Club, NSGSC. A huge crowed turned out to watch the game in which the Lionesses beat NSGSC 3-1 in the away leg. In the return leg, NSGSC was humbled 6-2 after putting up a stiff fight. Playing with boys of Coastal FC, the Lionesses still won 3-1 and on both occasions the crowned was thrilled by Aboudi’s Onguene, Lionesses’ forward swift moves upfront. Another game against the less trained Kwantlen Polytechnic University, KPU Eagles Athletics gave the team the opportunity to continue fine-tuning their skills ahead of the World Cup before team return game against North Shore Girls Soccer Club. The score of 9-0 did not deter Eagle athletics from wishing the Lionesses well and were thankful for an opportunity to play a World Cup team. During all the games played in Surrey, young girls interested in soccer were excited to have the players sign autographs for them. A little moment of relaxation was what the players needed to keep their moral on high gear and the African Canadian and cultural Association during their 21st Annual Award gala, did the trick in live music and food and dance. And the surprise of the evening was Partick Mboma, whose presence lit the faces of the Lionesses actually reassured by the presence of a compatriot. Former Cameroon International, African Player of the Year in 2000 who happened to be in Vancouver took off time spend the afternoon at the Windsor Turf Field during the return leg match against the North Shore Girls Soccer Club. On the occasion Mboma maintained that Surrey in Vancouver was a nice place to prepare for the World cup with good climate and good lodging facilities. Encourage the Lionesses and wishing them well during the World Cup, he advised that the group should not be in a hurry to conclude but be cautious. He urged them to be united, determined and bear in mind that they are defending the national colours. “Be proud of the colours you are defending and believe in yourselves, he urged. The camp in Surrey was also marked by the number of people who volunteered to help the team during training. Pedro, a South African has been helping the team goalkeeper training material and also learning from the coaches. Richard Dika a CameroonianAmerican also left all the way from Seattle to assist the team in providing video analysis and statistics of individual players to help ameliorate their performance. The team trained and played a last exhibition match at the Hjorth Road Park Turf on May 30 before moving down town to Vancouver at the Sheraton Wall Centre. During their stay in Surrey, the Lioness enjoyed warmth of the people of Surrey who were excited about the presence of the team and had some kind and encouraging words, wishing them luck during the World Cup. Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 15 LA COMPETITION From Underdogs To The story of the Lionesses of the Congo Basin Forest, little known at the begi to a 6-0 defeat surprising the world with such performance. N eophytes to the World Cup, both Cameroon and Ecuador, but the Lionesses took a bold step when Ngono Mani opened the door to the flood of goals. Gaelle Enganamouit offered a hattrick, the first for an African player. But this was just the beginning, the forward who plays for Eskilstuna was designated the best player of the game a double celebration for Enganamoiut on her birthday. Then, Manie Christine and Aboudi Onguene all had their shots on target to complete the 6-0 win. 16 #CMREQU The win against Ecuador was a booster to the Lionesses when they faced the defending champions, Japan. Sinning in the first half, conceding two goals, the Lionesses tried hard to reduce the 2-0 score in the first half. Dominating the second half, Njoya Ajara’s goal was not enough to help the Lionesses draw level with Japan. Though a hard nut to crack, many expected to see a game between the giant and an ant, with the defending champions thrashing the Lionesses with a rain of goals. But this was not the case as the Lionesses proved to be ameliorating performance, though lost honorably, 2-1. Galvanized, the Lionesses roared again creating another surprise, Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 coming back from a 1-0 lead in the first half against Switzerland to win and qualify for the second round. Strong in the head, the Lionesses came out of the locker room ready to ensnare their prey. Then it happened, Aboudi Onguene’s goal came and then Ngono Mani sealed the scores 2-1. The Lionesses had made history by qualifying for the second round in their first participation at a FIFA World Cup. The turn-around in the game set the supporters jubilating. The stream of supporters awaited the players at the Westin-Edmonton Hotel which hard a difficult time helping the players into the hotel. More supporters turned out for COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015 o African Flag Bearer inning of the 2015 World Cup started on June 8 when they trapped Ecuador By Leocadia Bongben #JAPCMR #SUICMR the game against China with high expectations of the team booking a spot in the quarter finals. But, faith had its way; the Chinese scored a lone goal and kept check on their backyard holding the lionesses to a 1-0 defeat. Though Enow Ngachu’s squad crashed out of the competition, the authorities encouraged the players telling them the country was proud of their performance. Ranked 53 before the World Cup, (now 43) the Lionesses had no chance against Ecuador, 49, Switzerland 19 and the reigning champions in the 4th position. Reaching the second round, the Lionesses came home to a hilarious welcome. #CHICMR Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 17 LA COMPETITION Coupe du monde Les Américaines reine Les Etats-Unis ont remporté la finale du 6 juillet 2015 en battant le Japon (5-2), après avo qui a vu de jolies surprises et quelques déceptions. I l y aura un avant et un après Coupe du monde de football féminin 2015. La compétition a en effet permis à cette discipline souvent regardée avec dédain de marquer son territoire et de mettre en lumière des joueuses talen- 18 tueuses. Pendant un mois donc (5 juin-6 juillet), le cœur du football a vibré du côté du Canada avec la victoire des Etats-Unis sur le Japon (5-1). Les Américaines, naturellement Les Etats-Unis ont pris leur revanche Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 en finale de la coupe du monde de football féminin sur le Japon (5-2), après la défaite lors de l’édition 2011 en Allemagne. Un match largement dominé par les Stars and Stripes avec notamment un triplé de Carli Lloyd. Cela faisait 16 ans que les Etats-Unis attendaient un nouveau sacre mondial, COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015 e féminine 2015 es du monde le dernier datant de 1999. Les Américaines sont donc désormais les seules à avoir obtenu trois titres dans cette compétition ( 1991, 1999 et 2015). On pourrait presque penser que ce Mondial leur était destiné tant elles se sont montrées sérieuses et appliquées, avec un bilan de 14 buts inscrits pour trois encaissés en sept matchs. Les Etats-Unis ont notamment éliminé la Colombie, la Chine, tombeur du Cameroun, et l’Allemagne, une des favorites. Elles ont clairement dominé le tournoi alors que le tenant du titre, le Japon, n’a pas vraiment convaincu. Ce succès a en tout cas permis à l’équipe entraînée par Jill Ellis de reprendre la première place au classement mondial, devant les Allemandes. Petite satisfaction, les Stars and Stripes ont reçu leur trophée des mains du vice-président de la Fifa, et président de la Confédération africaine de football, Issa Hayatou. Les surprises oir dominé une compétition par Josiane R. Matia Le Cameroun figure parmi les bonnes surprises de ce Mondial 2015. Personne ne les attendait dans un groupe où se trouvaient également le Japon, la Suisse et l’Equateur. Il faut dire que leur statut de novice dans la compétition ne plaidait pas vraiment en leur faveur. Mais voilà, les filles d’Enow Ngachu ont surpris tout le monde en terminant deuxièmes de leur poule avec deux victoires et une défaite. Mais la Chine se montrera plus expérimentée en huitièmes de finale. Qu’importe, le monde du football féminin retiendra que les Lionnes comptent sur le plan international désormais. Au même titre que l’Angleterre, autre surprise canadienne. Pour leur quatrième participation, les Three Lions ont en effet terminé sur la troisième marche du podium, battant l’Allemagne lors du match de classement. Une performance que personne n’attendait vraiment de la part du groupe entraîné par Mark Sampson. Les déceptions Le Nigéria était particulièrement attendu au Canada. Il faut dire que l’équipe était en grande partie composée de joueuses ayant disputé la finale du Mondial des U20 en 2014 avec notamment Asisat Oshoala. Mais voilà, les championnes d’Afrique n’ont fait illusion que le temps d’un match contre la Suède, en arrachant le nul (33). La suite, ce sont deux défaites contre l’Australie (2-0) et les Etats-Unis (1-0) et une sortie peu glorieuse au premier tour, quand tous les espoirs de l’Afrique reposaient sur les Super Falcones. Si personne n’attendait vraiment pas de miracle de la Côte d’Ivoire, le score de 10-0 face à l’Allemagne en a déçu plus d’un. Tout comme le comportement des équipes traditionnelles comme la Suède ou la Norvège, qui n’ont pas fait mieux que les huitièmes de finale. Le palmarès Médaille d’or Etats-Unis Médaille d’argent Japon Médaille de bronze Angleterre Ballon d’or Carli Lloyd (Etats-Unis) Ballon d’argent Amandine Henry (France) Ballon de bronze Aya Miyama (Japon) Soulier d’or Celia Sasic, 6 buts (Allemagne) Soulier d’argent Carli Lloyd, 6 buts(Etats-Unis) Soulier de bronze Anja Mittag, 5 buts (Allemagne) Gant d’or Hope Solo (Etats-Unis) Meilleure jeune joueuse Kadeisha Buchanan (Canada) Prix du Fair-play de la FIFA France Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 19 LA COMPETITION Canada 2015: Le bila Les Lionnes de la consécra Parmi les trois représentants du continent, seul le Cameroun a réussi à pas U ne sélection africaine qui passe le premier tour d’une phase finale des Championnats du monde de football féminin ? C’est un exploit peu commun de l’histoire du football africain en particulier, et du football mondial en général. Seules deux nations ont réussi à le faire. Après le Nigéria en 1999, le Cameroun a remis ça au Canada, à l’occasion du onzième Mondial féminin qui s’est déroulé du 6 juin au 5 juillet dernier. Les Lionnes Indomptables ont terminé deuxièmes de leur groupe avec six (06) points, derrière le Japon (09 points), vainqueur de la précédente édition, avant d’être éliminées à l’étape des huitièmes 20 Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015 lan africain ation africaine sser le premier tour entre victoires, records et exploit. par Astride Tonga de finale par la Chine (0-1). Pourtant, personne (ou presque) ne misait sur une telle performance des Camerounaises. Même les plus optimistes. Les plus « raisonnables » penchaient pour le Nigéria. Mais les championnes d’Afrique ont déçu : éliminées au premier tour dans le groupe D de la compétition, après un match nul (3-3) contre la Suède, et deux défaites d’abord face à l’Australie (2-0), puis devant les Etats-Unis d’Amérique (1-0), les grands champions. Et si les Nigérianes ont eu toutes les difficultés du monde pour rentrer au bercail avec un bon point dans leur cagnotte, les Ivoiriennes, elles, ont mordu la poussière. La sélection fanion de Côte d’Ivoire d’abord concédée la plus lourde défaite du tournoi, 0 buts à 10 contre l’Allemagne, lors de la première journée dans le groupe B. Un record qui déshonore l’Afrique. Mais la mauvaise aventure des Eléphantes ne s’est pas arrêtée là. Les compatriotes de Yaya Touré ont ensuite été dominées par la Thaïlande (3-2) et par la Norvège (3-1). Zéro pointé. Il a fallu que le Cameroun soit qualifié cette année, pour que tout le continent ne plonge pas dans la douleur et les pleurs. Pour leur première participation en effet, les Lionnes Indomptables ont écrit leurs pages dans le grand livre d’histoire du football. Et c’est Gaëlle Enganamouit qui a mis la première couche d’encre le soir du 8 juin, en devenant la première footballeuse africaine à signer un triplé dans un match de phase finale de Coupe du monde Fifa, dans la victoire 6-0 contre l’Equateur. Aucune fille du continent ne l’a fait avant elle. Aucun footballeur africain ne l’a fait non plus. Or, ce n’est que le début. Les Lionnes Indomptables ont aussi réussi, en battant l’Equateur dans ce match, à inscrire la plus lourde défaite infligée par une équipe africaine de football féminin. Même au masculin, cela n’a jamais été possible. Les filles de Carl Enow Ngachu se sont forgées la réputation d’une équipe capable non seulement de créer la surprise, mais aussi d’enregistrer des records. C’est ainsi qu’après l’exploit de leurs compatriotes et aînés Lions Indomptables qui atteignaient les quarts de finale du Mondial 1990 en Italie, Christine Manie et ses coéquipières ont créé une sensation de la même facture en décrochant une qualification historique pour les huitièmes de finale de la compétition. Dommage que le sort ait voulu qu’elles ne passent pas devant la Chine (0-1). Or en quatre rencontres, les Lionnes enregistrent deux défaites et deux victoires. Les ambassadrices camerounaises ont alors inscrit neuf (09) buts. Soit le record du plus grand nombre de buts marqués par un pays africain en Coupe du monde féminine. Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 21 LA COMPETITION Thérèse Neguel Raissa Damgoua "The referee !" A 34 ans, elle a couvert au Canada, son deuxième Mondial féminin après 2011. S PAR Angèle Bépédé on histoire avec le Mondial féminin commence en Allemagne en 2011 Thérèse Raïssa Neguel, femme effacée, devra récidiver cette année avec cette place très sélecte parmi les 66 arbitres (22 centrales et 44 assistantes) retenues pour la 7e édition de la coupe du monde, Canada 2015. Son premier test c’était hier, enfin presque. Au Canada, la Camerounaise de 34 ans s’est distinguée pendant les rencontres pour lesquelles elle a été désignée. Si au Cameroun, sa présence dans l’élite de l’arbitrage ne surprend pas, elle a prouvé qu’elle a gagné en maturité depuis l’Allemagne et ce passage aux Jeux olympiques de Londres en 2012. C’est dans le Nord profond qu’elle sent monter cette passion. Celle de ne pas être joueuse de football professionnelle mais plutôt arbitre. Dans cette zone, où de nombreux clichés tournent autour de la femme, Thérèse Raïssa Neguel parvient à tracer son chemin. Au départ, il est difficile de faire accepter à ses parents son choix de vie. Dans ce milieu dédié aux hommes, elle est stigmatisée. Sa foi et son engagement étant ses armes, elle fera face à tout, officiant sur les terrains et impressionnant même dans cette zone. Le bouche-à-oreille fera le boulot. «Ma mère me disait qu’il est risqué pour une femme de choisir d’être arbitre. Les encouragements des gens l’ont fait changer d’avis», raconte, Referee (nom à elle donné par ses pairs). Aujourd’hui, le regard de sa mère a changé. Thérèse Raïssa Neguel est approuvée dans le Nord par ses… «parents» et toutes ces personnes qui la fustigeaient. De certains de ses proches dans le Nord, l’on apprendra que c’est une dame téméraire. «Quand elle fait un choix, elle s’y accroche et parvient souvent à vous faire changer d’avis tant elle ne 22 compte pas laisser tomber ce pourquoi elle se bat », raconte un proche. Sa silhouette longiligne, fine, discrète, masque bien ce côté autoritaire et rigoureux affiché sur le terrain. Visage fermé, difficile de décrypter l’once d’une émotion sur le visage de Thérèse Raïssa Neguel sur une aire de jeu. Peu bavarde, sur l’espace vert, son sifflet et ses gestes marquant ses décisions strictes et froides constituent un important moment de communication dans sa vie. D’un tempérament calme, elle connaît la maîtrise de soi. C’est que, dans les milieux du football, féminin notamment, les décisions des femmes en noir sont très souvent contestées. L’on se souvient qu’en 2010 en Afrique du Sud, lors de la coupe d’Afrique des nations, alors que la Camerounaise avait été désignée pour diriger un match des Super Falcons, des officiels nigérians avaient décidé d’émettre des réserves sur la Camerounaise pré- Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 disant des décisions tronquées. C’est d’un revers de la main qu’elle balaie ce type de récriminations jugées « légères ». Thérèse Raïssa Neguel est parvenue à se distinguer 15 ans après son premier essai. Avant son départ pour le Canada, elle appréhendait avec un peu de peur ce grand rendez-vous. Mais avec le stage offert aux arbitres de ce Mondial en Suisse deux mois avant de début de la compétiton, l’expérience acquise pendant les Jeux olympiques de Londres en 2012 et les quatre Championnats d’Afrique de football féminin couverts depuis qu’elle est passée arbitre Fifa en 2007 en plus des matches des compétitions jeunes (Can et mondial), cette Lionne a pû surmonter sa peur pour faire une bonne coupe du monde . Cette Lionne maman d’un garçon de 11 ans aujourd’hui, grâce à qui sa mère célibataire sait trouver son équilibre a été une des fiertés du Cameroun à cette coupe du monde canadienne. COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015 Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 23 DANS LA TANIERE Carl Enow Ngachu “Canada was a Wonder Participating for the first time at the final phase of the FIFA Women’s World Cup, Canada 2015, Head round. He cherishes the experience and recounts lessons learnt. Having nurtured the squad from 20 to put up a better performance. Enow Ngachu hopes the Lionesses performance would serve as a d 24 Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015 rful Experience” d Coach of the Women’s National Team, Enow Ngachu counts his blessings for reaching the second 004, the 2014 vice-African champion says after qualifying for the World Cup, the team worked hard driver to the development of female football with more young girls interested in playing the game. By Leocadia Bongben What lessons from the just ended FIFA World Cup, Canada 2015? We learnt that those who prepared very well played the finals and the team that prepare well won the World Cup. We cannot expect good performance without good preparation. We have learnt our lessons and hopefully the authorities have also learnt something. Apart from that, it was a wonderful experience. It is true that we attained our objectives but we could have gone as far as the quarter finals. However we are satisfied with the performance. On a personal note, what lessons? As a coach I committed some errors, especially the game against China, we had a problem of marking, seven players marking two players who succeeded in scoring. When I watched the video I could not imagine that I committed such an error. I will try to ameliorate positioning and concentration. We also need to prevent players from receiving a lot of information from the outside world, this affected us negatively and that is the reason why we were not concentrated before and during the game. If you can recall the best moments during the World Cup, what were they? The best moment was the game against Japan, they were the reigning champions. It is true they won the game, but we played very well. We could have also carried the day but it happened that the gods of football were with Japan. When you look at the competition, preparations first, how did it go? Talking about preparations, we worked with what we had and in that light, the preparation in Surrey was ok, we played a few games against University teams. We tried to ameliorate our ball conservation, both offensive and defensive animations. But, just the fact that we didn’t play a good friendly against a country that was also taking part in the World Cup was a handicap during our last game against China. If we had earlier played friendlies we could have known how to manage a team like china. "I am satisfied and I hope this will contribute to change many things here in Cameroon." What thoughts from each match, Ecuador, Japan, Switzerland, China? Ecuador was a good side, they also lacked the experience, they faced physical problems and that is why we dominated the game. The Japanese impressed me, especially their defensive techniques. Looking at the sta- tistics they did not concede many goals, though they didn’t score many goals. Switzerland is a team that was very fast, they were the best in our group. However, we won; the players were more focused in the second half. China like all other Asian countries defend very well and from statistics they did not concede nor score many goals but were defensively more solid than the Japanese squad. Can we say you are satisfied with the performance so far? I am satisfied and I hope this will contribute to change many things here in Cameroon. I hope after such a wonderful performance the championship would be well organized. How can this contribute to football development? We hope that the authorities can sit with the clubs and solve prevailing problems. The role of football is to unite people. It is time for parties to sit and try to dialogue around women’s football which is so rich. Today many young girls are interested in football which is a positive sign. What gains for the FIFA symposium for the development of Women’s Football? Administratively we need to reorganize the league, look for sponsorship and put in a lot of money if we want to win, prepare well for competitions with as many international friendlies as possible for players to be competitive. Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 25 DANS LA TANIERE Manie Christine Pat "The captain is the lea Lionesses’ captain, Manie Christine Patience fondly called (Nima) talks of her passion for football, h ding the Lionesses. The charismatic captain has been a saviour to the team during hard moments, sc reached the second round of the World Cup, she says there is pressure to work hard to maintain th 26 Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015 atience ader role model" her responsibility as captain and a once in a life –time opportunity to participate at a World Cup leacoring timely goals and knows the right word to say to her teammates in every circumstance. Having he standard. By Leocadia Bongben As the captain of the Women’s National team can you tell us your experience during the FIFA Women’s World Cup, Canada 2015? It was a good experience; we learnt so much and understood that football has levels, we played the 1/16 finals and it was our best performance at an international competition. It was equally our first World Cup participation. It was an exploit to reach the second round. Our performance has also placed us on a high level and in Africa much is expected from us. This means we have to be above board and we are obliged to work harder. The performance puts much pressure us but it is a good challenge. and I find myself talking to my teammates. What emotions as the captain that lead the Lionesses to their first World Cup? Truly, this is one of the things we cultivate in us. We recalled our experience in London which had a lasting impression, though it was a disaster, we used the experience during the World Cup. We were highly concentrated and lucky to have a leader like the Coach Enow Ngachu who advised us using the right words. He told us to enjoy ourselves while at the same time remain efficient and that is why the experience is enriching. With his advice the World Cup is an unforgettable experience. "Above all we did not only represent Cameroon at the World Cup but the continent." And when you scored one of the six goals against Ecuador as the captain, what feeling? The captain is a leader, a role model; the one who pushes the teammates forward even when things are rough the captain has to be strong. There are matches we won, others we lost. At such moments what do you tell them? As I always say this is part of our internal life as a team and I can’t unveil such issues to the public. But, I tried to find the right words at the right time, call everyone to order for us not to lose concentration on our objective but also take pleasure in playing football which is a career we have chosen and to represent the country valiantly. Above all we did not only represent Cameroon at the World Cup but the continent. There are always words and something to say coming spontaneously What contribution can your performance at the World Cup bring to female football? Playing the 1/16 finals of a World Cup gives ideas to the authorities, it is evidence that we can move the authorities to provide additional support to forge ahead to reach the quarter finals, semi-finals and why not finals. It is also a motivating factor for other young girls to work harder. As time goes on we are going to retire and there is need for our younger sisters to take over and why not reach the quarter finals. Sometimes families are discouraged, either the father or mother, who contests the daughter playing football and now I think our performance is giving families ideas. Football is no longer a leisure thing that is useless. We can only wish that the authorities motivate the young female players. What do you think of supporters in Canada? It was magical, the supporters egged us on and even when we lost they were always there. At a point we had even Europeans who were supporting us, they said we played so well and gave them the joy to watch the games. In Cameroon waking up at odd hours to watch our games was great and we are going to do our best not to disappoint supporters. Playing in Romania, far from home, what experience? It is true that I am the only foreigner, I play in the championship and in one of the best clubs but being far from home and family, is difficult. However, it is a career I have chosen and it can take me to any part of the world. I may not know my next destination after the World Cup. When did you start playing football, what age? I started playing when I was young, about 8 years and only played in a championship at the age of 17. Did you have an idol or you just got up one day to play? I say it is a gift from God and I am thankful. It is true I have a cousin who plays football but I was going to school and playing. At a time it was difficult for my parents to pay my school fees and I decided to concentrate on football. When I joined Canon girls after Camrail of Douala, I realized football was my passion and when I was selected in the national team for the first time i realized it (football) was my career. How did your parents take the idea of you playing football? It was difficult for my father, (may his soul rest in peace). He used to say a woman’s place is in the kitchen, marriage and school. But when he realized at a point that I could help solve some problems at home, even financially coupled with some convincing from my mother and advise from many other people, he started encouraging me but died shortly afterwards. How does your mother appreciate her decision to let you play football now? Mama is so happy and I am glad to see her bursting with joy. I told my-self after my father died that I will take care of her and I am trying my best. Before God calls her, she should die a happy woman. I do my best to provide for her and preserve her from what is said in the world of football. Who actually is Manie? Manie is a simple person who talks less, jokes a lot, hardly angry. It is not easy but I do my best not to allow anger dominate me because anger does not solve problems. Manie is someone who believes in God and the word of God prohibits me from getting angry and this makes it a bit easy for me to lead the group. Manie is someone who likes football. Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 27 DANS LA TANIERE Annette Flore Ngo Ndom Une étoile dans les goals Meilleure gardienne de la Can 2014, la Camerounaise a participé à sa première coupe du monde au Canada. Il y a chez elle, ce petit air insoucieux et naïf à la fois. Vulnérable aussi peut-être ? Pourtant dans les goals, Annette Flore Ngo Ndom se transforme en véritable Lionne. Le style de fille que l’on redoute d’affronter tant son assurance intimide. D es airs de Hope Solo, la gardienne de but de la sélection américaine. Des sorties, des relances promptes et rassurantes. Annette Flore Ngo Ndom, 29 ans, a mis le public dans sa poche au Sam Nujoma Stadium de Windhoek en Namibie lors du dernièr championnat d’Afrique féminin l’an dernier. Les Camerounaises terminaient vice-championnes mais elle, s’arrogeait par contre, le titre de meilleure gardienne de la Can. Ses coéquipières sont unanimes, elle est la meilleure. Avec elle dans les goals, Marie Madeleine Ngono Mani, la plus ancienne de l’équipe (depuis 2004) se sent en confiance. Son caractère humble l’empêche de reconnaître qu’elle est en grande partie l’un des piliers sûrs de l’équipe. « Je ne peux pas jouer seule. Grâce à mes coéquipières et au staff, je me retrouve ici aujourd’hui », avoue Annette Flore Ngo Ndom. En club, «les dirigeants étaient très contents de cette prestation», d’autant plus que cela participe du rayonnement de l’équipe. Pour arriver à ces performances, ce sont plusieurs heures de travail acharné. Entre des exercices en clubs et en sélection avec le coach Assimba, entraîneur des gardiens de but, elle trouve du temps pour peaufiner son potentiel aux côtés de « mecs » au Camp Sic Tsinga. Son 28 PAR Angèle Bépédé esprit critique et ouvert lui permet de refaire des matches et de se dire « cette erreur là, je ne la commettrai plus ». C’est d’ailleurs d’une oreille attentive qu’elle est disposée à écouter ses aînés et ses cadets. L’essentiel est de pouvoir tirer des critiques, des éléments de construction. Aux J.O. de 2000, cette adolescente, qui ne sait pas encore qu’elle terminera footballeuse est sous le charme d’Idriss Carlos Kameni, gardien de but de la sélection juniors d’antan. Ses détentes, ses arrêts, son assurance séduiront définitivement la jeune dame qui le prend pour modèle. Meilleure joueuse du Fc Union Nove Zamky en Slovaquie, Camerounaise débutait à peine la saison, en mars dernier lorsqu’elle a été appelée pour servir le drapeau national, cher à elle. A peine deux journées disputées, mais suffisant pour être à jour et venir prêter main forte à ses coéquipières en sélection nationale. Vainqueur du championnat et de la coupe slovaque l’an dernier, c’est contre l’Ethiopie qu’elle devait participer aux éliminatoires des Jeux africains à Yaoundé. Mais le pays a désisté. L’ancienne gardienne de but de handball dans un lycée de la capitale verra sa reconversion tracée. C’est son enseignant d’Eps de l’époque, sieur Tonyè qui la convaincra de tronquer ses tennis de handballeuse contre des godasses de football. Elle y va un peu à contrecœur. Il ne faut pas chercher des embrouilles avec le prof. On est au début des années 2000. «J’aime inscrire des Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 buts. Je n’ai jamais rêvé jouer au football, plus encore dans les buts», ironie du sort, c’est elle qui doit empêcher à ses équipes d’en prendre. Après le lycée, c’est autour de Black Queens de poursuivre la formation de la future championne. L’un de ses mentors, Alexis Kemogne, la convainc de revenir. Elle accepte, à condition d’être dans les goals (Louves Minproff). Après, son talent commencera à se déployer sur les terrains de football. C’est elle qui, à Bamako au Mali, a mené la vie dure aux attaquantes du Mali lors des éliminatoires des JO en janvier 2012. Depuis lors, elle n’a plus quitté les goals des Lionnes. Annette Flore Ngo Ndom a interrompu ses études à l’université de Yaoundé II Soa, à la Faculté des Sciences juridiques et de Gestion, pour une carrière professionnelle. Loin des stades, c’est une tata poule qui prend bien soin de ses neveux. Son plat fétiche, l’Okok bassa fait maison. Toute sa vie est travail. «J’aime regarder toutes les disciplines sportives. Un match de tennis par exemple, me permet de visualiser des actions possibles pour travailler ma vivacité, la lecture du jeu du porteur de ballon adverse», raconte-t-elle. En couple, elle espère voir sa relation se concrétiser par une union légale. La procédure est peut-être longue chez les Bassa, mais avec son homme, ils espèrent y arriver et fonder pourquoi pas, un doux cocon familial. COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015 Aboudi "the Cheetah” Aboudi Onguene Gabrielle is among the players who command attention in the Cameroon National Women’s Team. The forward who recently signed for a Russian side, Rossiyanka has carved a special spot in the minds of the fans and Cameroonian football lovers. R emarkable with her dribbles and swift moves from the flanks like a cheetah (fastest land animal) skips like a cat; Aboudi with 49 caps and 14 goals two at the 2015 World Cup seems standoffish, though funny. But, it takes some closeness to discover the simple and kind person in her. Participating in the World Cup is terrific for the forward who narrates her experience from the 2012 Olympic Games where she thought to have attained the topmost level. Arriving in Canada with the reception at the Vancouver International Airport, she discovered the World Cup is another level. “This is a lesson that in life, one should work hard to attain unimaginable heights never before imagined”. She testifies that the World Cup was a pleasant experience for her, the national team and an image booster for Cameroon. Playing football, at the age eight (9) Adoudi had the support of her father Clement Onguene also a footballer, not the former Lion Manga Onguene as many international media reports insinuated. By Leocadia Bongben Aboudi who made her debut with Ngondi Nkam of Yabassi joined Canon of Yaoundé in 2008 and later moved to LOUVES MINPROFF, is a kingpin of the national team. She is grateful to her mentor late Marc Atangana of regrettable memory. Thanks to him, Aboudi was part of the Canada expedition and through him, she can now realize how far football can take those who work hard and are determined. Looking back at her first cap for the national team, she fondly recalls, “When I sang the national Anthem during a match against Kenya, I was carried away by emotions and that was the end of my match. That first time, I cried and did not know what I was supposed to do in the field, but, i gained experience with age”. helping hand to the younger players called to the team because for her, “when the beginning is difficult, adaptation is also hard”. One of Aboudi’s best moments in the national team was when the team snatched the ticket for the 2012 Olympic Games, from Nigeria, which to her was magnificent. Also she cherishes the moment when the Lionesses denied Ivory Coast an earlier spot to qualify for the 2015 World Cup. She recalls, “everybody cried tears of joy. We suffered so much to get there and it even magical when we took to the stage on June 8 to play against Ecuador”. Participating in four African Women Championships, the vice-champion in 2010 and 2014 thinks the Lionesses deserve to win Smallish in statue, Aboudi remembers there was the Nations Cup when Cameroon hosts in no kit her size and is amused at pictures taken 2016. Given the progression of the team back then, but, this is evidence that she has in African Women Football, She is hopeful grown participating in competitions overtime. that the Lionesses would bag home the title. One person who guided Aboudi’s steps, en- After participating in her first World Cup, couraging her as the youngest in the group Aboudi has an idea of her future when she was Anong Bernadette, the present Assistant retires from active football. “I want to inculCoach, then captain of the national team. cate knowledge through coaching; teach Today the vice-captain tries to extend a high level competition to the younger ones”. Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 29 DANS LA TANIERE Ngono Mani Striker, Mother Women playing football are often considered to be indiscipline and wayward, but Lionesses former captain Ngono Mani Madeleine stands out as a model for others to emulate. N gono Mani who plays for Claix Football club in France after a spell in 2003 for Saint Etienne, later Soyaux and Guingamp, outside the club or the national team, attends to her kid and husband, Innocent Nolan Mani Onguene and Georges Onguene respectively. She has succeeded in portraying to skeptics that women who play football can be marry and lead a normal life. The most capped player, with 76 call-ups and 40 goals, two scored during the FIFA World Cup, Canada 2015, her second goal, a header, was compared to that of Oman Biyik in 1990 against Argentina. 30 By Leocadia Bongben But it has not been easy playing away from the family especially when the baby is still so young. “I am lucky to have a son who does not disturb, but I am sometimes worried the child is not attached to me as the mother, though i do understand that he is still young, but at times I feel uncomfortable”. The baby stays with the father when Ngono Mani is in camp and she says, “It is very difficult, but it is the career I have chosen and I have no choice”. During competitions she is a football player and at home, a mother, but, most times she has to think of the baby which is normal. “I miss the baby so much during competitions and it would be a lie for any mother to say she doesn’t miss the baby”. Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 Ngono spent a month without the baby during the World Cup. After the Ivory Coast friendly, she saw my baby only for some hours and from there to Canada. The forward who at 31 is still skillful, tactically and technical especially in front of the goal is gradually converting into a future coach after entering the annals of history as the player who scored Cameroon’s first World Cup goal leading the way for more. She equally scored all the second goals for Cameroon to beat Ethiopia in the first and second legs to qualify for the All Africa Games, Congo Brazzaville 2015. Ngono Mani had been training kids while playing for Claix Football Club and dreams of the day the federation would consider putting in place a policy to encourage players who are mothers. COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015 Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 31 ILIONESS Diaspora Quand la Fécafoot entraîne l Le Comité de normalisation a rencontré la communauté camerounaise de Vancouv T ous ceux qui ont suivi la rencontre entre le Cameroun et la Chine, lors des huitièmes de finale des Championnats du monde de football féminin (Canada 2015) auraient tant voulu que les Lionnes Indomptables se qualifient pour la suite. Elles l’auraient tant mérité. Elles ont joué, elles ont taclés, elles ont marqué des buts, elles ont gagné des matchs, elles se sont battues avec la dernière énergie. C’est grâce à leur talent et leur engagement que l’exploit a eu lieu. Grâce à Carl Enow Ngachu et ses joueuses. Mais grâce aussi…à la douzième joueuse. Ces supporters et fans camerounais qui ont rempli les stades de Vancouver du premier au dernier match de leur sélection. Ces supporters entraînés par le Comité de normalisation de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) sans qui, les performances des Lionnes Indomptables au Canada auraient été « fades et sans saveur ». 1 000 Dollars avant chaque match Joseph Owona et la délégation de la Fédération camerounaise de football présente au mondial canadien ont en effet rencontré la communauté camerounaise de Vancouver. Avant chaque rencontre, le président du Comité de normalisation a notamment octroyé à la diaspora camerounaise, la somme de 1 000 Dollars pour l’achat des 32 tickets d’entrée aux stades, mais aussi distribué plusieurs gadgets aux couleurs de la Fédération camerounaise de football et de la République du Cameroun. Revêtus des traditionnelles couleurs vert, rouge et jaune, les fans n’ont eu de cesse d’encourager leur équipe dans un joyeux tintamarre aux notes typiquement africaines. Plusieurs spectateurs avaient même préparé des banderoles maison portant le nom de leurs nouvelles héroïnes. Pas étonnant alors que les joueuses camerounaises aient tout donné face à chacun de leurs adversaires. L’exploit a été de taille. « Le soutien que nous avons reçu au stade a été une véritable source d’inspiration. Nous avions vraiment l’impression d’évoluer à 12 », assurait l’attaquante Ajara Njoya Nchout à Fifa.com. Les vice-championnes d’Afrique ont su compter sur un soutien massif de leur diaspora. « Nous avons eu du public partout où nous avons joué, mais ce n’était rien comparé à celui d’Edmonton », affirme l’internationale camerounaise. « Nous nous sommes demandé dans le vestiaire combien de supporters il pouvait bien y avoir. Nous étions vraiment surprises de les voir aussi nombreux. On dirait qu’ils ont bien accroché. Ça nous a fait également très plaisir de voir autant de fans nous attendre à l’hôtel. Je n’avais encore jamais vu ça pour un match disputé en dehors du Cameroun », ajoute-t-elle. Grâce à la Fécafoot, la douzième joueuse a joué pleinement son rôle. « Le public camerounais a compris qu’il jouait un rôle important », explique le sélectionneur Enow Ngachu. Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015 les supporters au stade ver, à qui il a distribué des tickets d’entrée et plusieurs gadgets. par Astride Tonga Mr Julien Simo who coordinated the Cameroon Community in Edmonton narrates their contribution as supporters and the good times shared with the team. By Leocadia Bongben What was your take the mobilization of the Cameroonian community? The mobilization started from the very first day when we knew the Lionesses were landing in Edmonton. Despite the short notice, fellow Cameroonians managed to make it to the airport and decided that our team venue to Edmonton was a major event to be celebrated. So they organized a convoy of about 20 cars to escort the team bus to their hotel about 45 km away. People were just astonished on the streets to see a kind of ‘exhibition’ they are not used to. We then had an important meeting with FECAFOOT Marketing and Communication Manager, Laurence FOTSO in order to underlining the various aspects of our collaboration with the team staff. On our side, we were proactive enough in mobilizing the community and securing about 300 seats for the first game through the official channels of the Cameroonian Association of Edmonton. We established a direct and reliable interaction with FIFA representatives here in order to have the best prices and best seats possible to ensure visibility to our community and our country. For the second game, we set up the bar higher as we were targeting to have more people. So we expanded our communication to surrounding provinces. We had people from Calgary (300kms away), Regina (781kms away), Vancouver (1160kms away) and some people flew from Montreal (4400kmsaway) and New York (3901kms away). We did whatever was necessary with a great team of devoted fellows who spent nights in compiling all the names, calling people and making sure that nobody was left behind. Thanks to their efforts, we were 572 supporters from Cameroon and around 25 from brother countries (Ivory Coast, Nigeria…) who showed up in stadium on June 20 for the game against China. Looking back, what were your best moments during the competition in Edmonton? All the moments we spent with the team are actually memorable. But if there is one to capture, we would definitely say the game end against Switzerland when the girls came to say ‘THANK YOU’ to the crowd and to sing together our national anthem. This is really what makes us proud to be Cameroonian as the communion was total. Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 33 ILIONESS Fan zone Les Lionnes embrasent les fans La performance du Cameroun a valu du succès aux joueuses, non seulement au Cameroun mais dans le monde entier. C ette image de Gaëlle Enganamouit, l’attaquante camerounaise, prenant un bain de foule avec les supporters du stade d’Edmonton après la qualification historique du Cameroun pour les huitièmes de finale du Mondial féminin, restera parmi les plus fortes de la compétition. La joueuse à la crinière blonde figure en effet parmi les découvertes du tournoi. D’abord, de part son talent avec un sens du but qui lui a permis de réaliser un hattrick contre l’Equateur lors de la première sortie du Cameroun le 8 juin 2015. Ce qui lui a d’ailleurs valu de recevoir le prix de joueuse du match. Un peu comme un cadeau quelques heures seulement avant son anniversaire. S’il n’y a plus eu de but après, la joueuse d’Eskilstuna (Suède) a fortement contribué aux performances de ses coéquipières. Et au-delà de l’aspect sportif, c’est l’attitude indomptable de la joueuse, ce fameux fighting spirit, qui a séduit. La joueuse de 23 ans est désormais aussi célèbre que certains Lions, quand certains ne la réclament carrément pas dans l’équipe masculine. Juste pour rire, s’entend. D’où pratiquement cette stature 34 PAR JOSIANE MATIA de symbole d’une équipe qui est avant tout un collectif, où chaque individualité se met au service du groupe. Et c’est ça la force de cette cuvée 2015. Le fait que le Cameroun soit présent au Canada avant toutes les autres équipes a aussi contribué à créer un lien avec le public local alors que la communauté camerounaise s’est déployée comme jamais pour assister aux rencontres, notamment du côté d’Edmonton. Sur place au Cameroun, il aura fallu voir tous ces supporters veiller jusqu’au petit matin pour le croire. Qu’importe les heures tardives du fait du décalage horaire, les Camerounais n’ont manqué aucune des prestations de nos Lionnes. « J’ai entendu une clameur du public sur une action d’Enganamouit qui a manqué une occasion d’égaliser face au Japon. Vous vous rendez compte ? A presque 5h du matin. Je pensais être seule éveillée », explique une fan convertie. « On a vu un Cameroun solide et solidaire au Canada. Notre sélection féminine a confirmé que nous sommes une grande nation de football avec ce cocktail de jeu collectif et notre légendaire fighting spirit », explique Eric Sielinou, un supporters du Cameroun. Un avis partagé par un supporter anonyme qui affirme que Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 « les joueuses ont désormais leurs fans. Et nous seront désormais derrière elles ». Sur les réseaux sociaux, des groupes de soutien se sont créés. Mais cet engouement ne se limite pas qu’au Cameroun. Un tour sur la page Youtube de la Fifa permet de constater que les fans du monde entier ont apprécié la technicité et le talent d’une Aboudi Onguene virevoltante ou encore la force tranquille d’une Ngock Yango, que d’aucuns n’hésitent pas à comparer aux meilleurs 10 de l’histoire du football camerounais. En Afrique aussi, la mobilisation était visible sur les réseaux sociaux ou sur les débats dans les médias, le Cameroun constituant la seule fierté de l’Afrique après l’élimination du Nigeria et de la Côte d’Ivoire au premier tour. Ce n’est pas pour rien que Stéphane Mbia, capitaine des Lions indomptables, leur a dédié la victoire des Lions face à la Mauritanie, dans le cadre de la première journée des éliminatoires de la CAN 2017. Mais le plus dur commence certainement pour cette équipe des Lionnes indomptables qui va devoir mettre les bouchées doubles pour ne pas décevoir des fans de plus en plus nombreux. COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015 LIONNES INDOMPTABLES Héroïques Entre messages de félicitations et diverses primes remises notamment par la Fecafoot et l’Etat, les Lionnes ont reçu un hommage à la dimension de leur prestation au Canada. PAR JOSIANE MATIA D es poèmes, des messages d’encouragements et de félicitations sur les réseaux sociaux, etc. Cela faisait bien longtemps qu’on n’avait plus vécu une ambiance aussi électrique autour d’une sélection nationale de football. En tout cas, les Lionnes indomptables du Cameroun, après leur brillant parcours à la coupe du monde 2015, ont su conquérir le cœur des Camerounais. Et elles ne s’attendaient certainement pas à être autant au centre de l’attention. Pourtant, on n’aura vu que cette équipe. Ces Lionnes qui ont eu un avant-gout de l’intérêt qu’elles ont suscité pendant la compétition à travers les médias notamment. On a ainsi vu un Patrick Mboma qui n’a pas hésité à faire le déplacement pour le camp d’entraînement du Cameroun pour soutenir les joueuses d’Enow Ngachu. L’accueil à l’aéroport Nsimalen ou au Mont-Febé hôtel a également été à la hauteur des grandes occasions. Des centaines de fans se sont en effet donné le mot pour attendre les filles, le 23 juin dernier, à leur arrivée de Vancouver. Quelle meilleure façon de rendre aux filles tout le bonheur qu’elles ont procuré aux Camerounais durant le tournoi ? D’ailleurs, avec la Fecafoot, on a pu apprécier la mobilisation du ministère de la Promotion de la femme et de la Famille ainsi que celui en charge des Sports et de l’Education physique. Mais le paiement des primes aux 23 Lionnes et leurs encadreurs constitue certainement la meilleure reconnaissance à leur endroit. A cet effet, le Comité de normalisation a décidé de leur octroyer une prime spéciale d’encouragement de 60 millions de F ainsi qu’une prime de 29 millions F pour la délégation sportive. Le 01er juillet 2015, une cérémonie d’hommage a d’ailleurs été organisée au siège de la fédération, en présence de tous les membres du Comité de normalisation et d’une partie des joueuses qui n’avaient pas encore rejoint leur clubs. L’occasion pour le Pr Joseph Owona de saluer la performance de ces « Lionnes de l’espoir ». « Votre budget de préparation était bien modeste, mais votre ardeur à l’effort immense (…) Vous êtes allées au Mondial. Vous voilà revenues avec des lauriers de la gloire (…) Mesdames les Lionnes indomptables, votre parcours a été élogieux », a ainsi déclaré le président du Comité de normalisation, le Pr Joseph Owona. Cette prime spéciale de la Fecafoot est venue s’ajouter aux primes déjà reçues par l’équipe pour leur prestation à la coupe du monde. Soit 21 millions de francs Cfa par joueuse, représentant 15 millions de primes de participation et six millions de primes pour les deux victoires contre l’Equateur (6-0) et la Suisse (2-1). Pour montrer l’importance de leur performance, les joueuses ont été exonérées des taxes prévues sur l’impôt. A coté de cela, il faut noter ces récompenses octroyées par Dieudonné Bogne, directeur général de la Société Bocom Petroleum S.A, lors du séjour canadien des Lionnes. Il a ainsi remis 46.000 dollars canadiens (environ 23 millions de FCFA), à raison de 2000 dollars par joueuse (environ 1 million de F CFA), à la capitaine des Lionnes indomptables, Manie Christine, et à l’entraîneur, Enow Ngachu. C’était d’ailleurs en présence de toute la délégation camerounaise. L’amateur de football féminin s’était déjà illustré après la finale disputée et perdue par le Cameroun à la Coupe d’Afrique des nations 2014 en remettant une prime aux joueuses. Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 35 APRES LE MONDIAL MERCATO Aboudi Onguené et EnyEguE signent à l’étranger Grâce à l’exploit de la sélection nationale, les deux Lionnes Indomptables ont respectivement signé des contrats professionnels en Russie et au Canada. « Vous devez jouer pour le Cameroun, mais aussi pour vous-mêmes. Une Coupe du monde c’est une épreuve exceptionnelle. Jouer une Coupe du monde, ça ne s’oublie pas, on le porte sur sa licence. Donc, vous avez deux intérêts majeurs : défendre le drapeau et tracer votre voie vers l’avenir », ordonnait Joseph Owona aux joueuses de la sélection nationale de football féminin, le 14 mai dernier, quelques heures avant leur départ pour Vancouver. Ce message du président du Comité de normalisation de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) n’est pas tombé dans des oreilles de sourdes. La preuve. Les Lionnes Indomptables ont mouillé le maillot. Résultat, une qualification historique aux huitièmes de finale des Championnats du monde de football féminin, Canada 2015. Grâce à leur engagement, et leur mental de fer, Christine Manie et ses coéquipières ont assez bien défendu le drapeau, et certaines notamment, l’attaquante, Gabrielle Aboudi Onguéné, et la gardienne, Flore Enyégué en ont profité pour se tracer de nouvelles voies sur le plan professionnel. 36 par Astride Tonga Partie pour s’imposer Sociétaire du club de première division locale des Louves Minproff depuis plusieurs années, Gabrielle Aboudi Onguéné, vingt-six ans, a quitté Yaoundé le 6 juillet dernier. Direction la Russie où elle a signé un contrat professionnel d’un an et demi avec Rosyjanka, un club de première division de football féminin russe. « C’est depuis le 4 juillet qu’on m’attendait là-bas (en Russie, Ndlr.) (…) je n’ai plus à me poser de questions », indiquait la Lionne Indomptable à camfoot, peu avant son départ. Elle indique d’ailleurs qu’au sujet de la négociation et la conclusion de ce transfert, tout avait été fait avant la Coupe du Monde. « J’avais signé dans ce club depuis, avant la Coupe du monde même ajoute-t-elle. Mais, je ne pouvais pas partir compte tenu de la préparation à la Coupe du monde d’abord ; aussi parce que j’attendais d’être en règle en obtenant tous mes papiers avant de partir ». Après ses coéquipières Nchout Njoya Ajara et Augustine Ejanguè Siliki qui y ont évolué il y a deux saisons, c’est au tour de celle qu’on appelle « G7 » d’apporter la griffe camerounaise dans ce club russe. Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 Auteur de deux buts et d’une passe décisive, par ailleurs élue héroïne du match de la troisième journée de ces Championnats du monde de Canada 2015 entre le Cameroun et la Suisse (2-1), Gabrielle Aboudi Onguéné (53 sélections 15 buts) a tout pour réussir. Son talent brute, sa pointe de vitesse, ses dribbles ahurissants, son sens du but et du jeu collectif…des atouts qui à coup sûr feront d’elle un élément clé au sein de l’effectif de Rosyjanka. Un peu comme Flore Enyégué (24 ans, 9 sélections), l’ancienne gardienne de but de As Police de Yaoundé qui a elleaussi trouvé une nouvelle destination au Canada. Le nom de son nouveau club n’a pas encore été officiellement divulgué. Or, même si elle n’a disputé aucun match à ce récent Mondial féminin, la gardienne N°2 des Lionnes Indomptables semble avoir séduit ses nouveaux dirigeants bien avant Canada 2015. Partie pour s’imposer, la camerounaise a, en plus de son talent personnel, un argument qui pèse en sa faveur : le fait d’être une Lionne. Car désormais, l’on sait à travers le monde entier ce que vaut cette appellation : Lionne Indomptable. COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015 VOS ANNONCES DANS FECAFOOT MAGAZINE BIENTôt... Direction de la communication & du Marketing Contact: [email protected] Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 37 diaporama CANADA 2015: LES 38 Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015 LIONNES EN IMAGES Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 39 diaporama CANADA 2015: LES 40 Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015 LIONNES EN IMAGES Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 41 vert rouge jaune Perspectives Des échéances en ligne de mire Les Jeux africains en septembre prochain et les éliminatoires des Jeux olympiques 2016 font partie des défis de l’équipe au lendemain de la coupe du monde. par JOSIANE MATIA I l était dit que l’année 2015 serait particulièrement chargée pour les Lionnes indomptables. Une fois la coupe du monde terminée, il faut en effet déjà se remettre au travail dans la perspective des échéances futures. Notamment les Jeux africains 2015 prévus du 4 au 19 septembre prochain à Brazzaville (Congo). Les poulaines d’Enow Ngachu ont en effet un titre à défendre, après la médaille d’or obtenue en 2011 à Maputo. Le Cameroun est d’ailleurs déjà fixé sur ses adversaires après le tirage au sort effectué par la Confédération africaine de football. Le tenant du titre est tête de série du groupe B où est également logé en compagnie de vieilles connaissances comme le Ghana et l’Afrique du Sud. Il y a aussi l’Egypte qui participera au tournoi pour la première fois. Le Cameroun a obtenu sa qualification après son succès, en avril, sur l’Ethiopie (2-1) lors du match retour. Le même score avait déjà été enregistré lors du match aller. 42 Durant le mois d’août, les Lionnes devraient être en stage pour préparer cette compétition qui sera particulière. Le Cameroun sera en effet attendu à ce rendez-vous après ses prestations au Canada et son statut de deuxième meilleure nation africaine. Mais il faudra faire attention au Nigéria, logé dans le groupe A notamment avec le Congo et la Côte d’Ivoire. Et justement, dans la perspective de cette compétition, les éliminatoires des Jeux olympiques « Rio 2016 », constituent une bonne étape préparatoire. Les Lionnes ont éliminé troisième tour de ces éliminatoires, les Black Queens du Ghana, prochain adversaire des Jeux africains. Avec deux matches nuls, 1 but partout le 18 juillet dernier, et 2 buts partout lors que le retour le 1er août à Accra. Les deux équipes s’étaient rencontrées en finale des Jeux africains en 2011 pour une victoire des Lionnes (1-0). Et même à l’occasion de la coupe d’Afrique des nations Namibie Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 2014 puisque les deux équipes étaient dans le même groupe. Le Ghana avait d’ailleurs battu le Cameroun, sans incidence toutefois, lors du 3e match de poule (1-0). Il n’y a pas trop de doutes sur le fait que les Lionnes ont toutes leurs chances malgré tout. Pour aller à Rio, les Lionnes devront encore livrer un grande bataille contre la Côte d’Ivoire qui s’est qualifiée en éliminant l’Algérie. Là aussi, l’adversaire sera largement à la portée des Lionnes. Lors du premier tour, le Cameroun a bénéficié du forfait du Libéria. Deux tickets seulement sont mis à la disposition de l’Afrique pour Rio 2016. Et l’idée pour le Cameroun, est de tenir son rang en se qualifiant pour cette compétition auxquelles les Lionnes ont participé pour la première fois en 2012. Pas de doute que cette fois, la sélection nationale camerounaise fera mieux que lors de la dernière édition si elle se qualifie alors que le dernier tour qualificatif est prévu en octobre prochain. vert rouge jaune RIO 2016 Cameroon In Last Round It was a tug of war as both Ghana and Cameroon knew their faith depended on the game played at the Accra Sports Stadium on August 1. By Leocadia Bongben D rawing level 1-1 in the away leg in Yaoundé both teams h e a d e d for the war which began as the central referee Obone Obiang Patricia blew the start of the game. The Lionesses took the game with energy from the first minute though meet stiff resistance from the Ghanaian defense and faltered at the 15th minute as striker Samira Suleman rattled Ngo Ndom net with a goal. Boakye troubled Ngo Ndom again for a lead in duel many expected to see Ghana smile home with victory. Though Cameroon is denied a seemingly clear penalty, Enow Ngachu’s squad pressed on, dominating the first half. Efforts upfront paid off with Ngono Mani reducing scores as she cleverly connected a pass from Akaba Henriette Michel into Ghana’s goalkeeper, Patricia Mantey’s backyard. Both teams went on recess on the same level as the game was poised for a fresh start. But, emerging from the locker room the Black Queens did not let the Lionesses time to reflect. Two minutes into the second half, The Ghanaian players broke into their as their supporters left the stadium in sorrow. Though a handful, the few Cameroonian supporters in the stadium pushed the team to victory and shared their joy with the team afterwards at the M Plaza Hotel their base for the game. But, the Lionesses refused to back out; mounting pressure on their opponents Coach Enow Ngachu’s substitutions is on target. Meffometou Falone injured leaves her place for Agnes Nkada who headed home the away goal Cameroon need to progress to the next round. Nkada denied Ghana the opportunity to go for their first Olympic Games as she helped the Lionesses settle for a 2-2 tie. October is the next period for the last qualifier game and Ivory Coast after having an easy walk to the last round with the absence of Zimbabwe would be the Lionesses next opponent. Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 43 vert rouge jaune The 2016 event From the 19th of December to the 3rd of December 2016, Cameroon will be the centre of Africa`s women`s football as they host the 10th edition of the event. par Simon Lyonga S ince the Executive Committee of the Confederation of African Football CAF, announced in its Executive Committee meeting of 22nd of December 2013 that Cameroon will host the event, the nation has been preparing actively with the setting up of a Local Organizing Committee (LOC) for the event. The LCO, made up of 2 sub committees, 8 technical units, liaison officers and a secretariat has as mission to organize the championship following CAF`s terms of reference. They thereby receive supervision by a special CAF committee put in place by the executive arm of the association to organize the women`s championship. Also a presidential decree of the 3rd October 2014 put in place an inter-ministerial committee made up of representatives of administrations with a mission to execute the prescriptions of the terms of reference and on time. That committee which has as members, senior officials of the various concerned administrative units is headed by the Prime Minister, Head of Government. On the ground, the infrastructure is far gone in preparation for the event. The age old 38.500-seater Yaounde arena which was constructed in 1971 is now open to all CAF and FIFA games. The stadium`s renovation cannot include the placing of chairs because of the body work of the stands. If that is done, contrary to the prescriptions of the construction experts who inspected the stadium, the security of the spectators will not be guaranteed. Reasons why FECAFOOT proposed to CAF that the stands are used as they now stand. Already tere exists 5 training stadiums for the teams that will be based in Yaounde. Lodging will be assured by the chain of hotels in the city, the Hilton, Mont Febe, Djeuga Palace, La Falaise and the CAF Centre for Excellence in Mbankomo which all have a 4-star status. For health facilities, yaounde is endowed with state of the art equipment is some hospitals. The Referral and Central hospitals, the University Teaching Hospital (CHU) and the CNPS hospital, owned by the country`s Social Insurance Company were selected to assure the health coverage of the participants. For Limbe, the new Ngeme stadium is 95 % complete pending the construction of the external parking lot. And this is expected to be finished before the reception of the facility scheduled for May 2016. 5 training grounds have been identified in Limbe and nearby Buea. The Mountain Hotel and Chariot Hotels are already fully operational, while rehabilitation works are ongoing at the Seme Beach and Fini hotels that were shortlisted for the lodging of the delegations. Health wise, the Limbe Regional Hospital, its annex in Buea are ready for the event, just like the Douala Referral hospital, Laquintinie and the new Gyneaco - Obstetric hospital. With a modern GPS national coverage, security is assured, just like telecommunication with a 3G+ network and the availability of internet services. The road network in the two cities are up to date, while the Yaounde and Douala International airports are fully functional with rehabilitation still ongoing in the latter. 44 Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 vert rouge jaune FIFA U20 Women’s World Cup Cameroon will be absent The Junior Indomitable Lionesses were beaten 2-1 by Ethiopia to drop from the runs to the FIFA event that will take place in March 2016 in Papua New Guinea in Oceania. The team lost its chance of qualifying from their first leg game when they drew 0-0 at home. A fter close to two weeks in camp, the team coached by Charles Kamdem failed to score a goal in their first international campaign together. They missed very glaring goal opportunities despite dominating their opponents completely. Repeated onslaughts from playmaker Meyong Menene and the resulting set pieces and diagonal passes failed to yield fruits. Captain Ewodo Ekogo and attacking mate Nkou Ghislaine made nonsense of the numerous chances, or saw their targeted shots palmed off target by the Ethiopian goalkeeper Balcha Tarikoa. The U20 Lionesses played with no stress, their play style was fluid while Meyong Menene showcased a mastery BY Simon Lyonga of her duty. She stood alone in the dribbling compartment, though youthful exuberance made her fall short of her role on many occasions. She dribbled a little too much, kept the ball a little longer and shot at goal a little too late. The 0-0 draw set the stage for a full blown 2nd leg game in Addis Ababa, with both coaches predicting a tilted scale their way. After the 1st leg game, Charles kamdem the Cameroon coach declared “we played well but lacked the luck to score a goal. Our strikers need to be more organized in their game while the whole squad needs a little more discipline in the collective play. Winning in Addis ababa is possible but we need to work hard for that.” For Ethiopia`s Kefene Asrat Abate, “we came to Yaounde to play a fast one on Cameroon or return with at least with a draw. We had a draw and we`ll maximize our chances at home. It is a young team we`re putting together with the pious hope of seeing them growing to win trophies and medals for our country.” And the return leg game gave them reason to jubilate, as they beat Cameroon 2-1 to move through to the next qualifying round. The 2016 competition will be held in Papua New Guinea after the initial hosts South Africa withdrew from the event. But their team continues to play the qualifying stage that will culminate with the qualification of two teams who`ll represent Africa in the competition. This far only Nigeria, South Africa, Ghana and D.R. Congo have played at the final phase of the competition. The Falconets have won silver twice (2010, 2014) and were fourth in 2012. Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 45 vert rouge jaune Cameroon and the Afric The Indomitable Lionesses have a rich participation history a in all 11 editions. The competition started in 1991 as CAF`s N one of the 8 participating countries hosted the event whose formula at the time was the home and away basis. But just when the competition was to start, 4 countries -Zambia, Senegal, Zimbabwe and Congo- withdrew from the event. With the fixtures and draws already made, CAF allowed the flow to continue, thereby giving Cameroon a walkover to the semi final over Congo. Their semi final opponents Zambia also withdrew to enable the Lionesses advance to the final. spirited fight all through the competition, only to fail at the final for the 3rd time, beaten in as many times by the same opponents, Nigeria. The Lionesses goalkeeper Annette Ngo Ndom was voted the best in the continent after that competition, while coach Enow Ngachu got thesame title from his peers. That output also handed Cameroon their ist ever participation ticket for the women`s world cup. There they met with The Falcons (now super falcons) of Nigeria who beat Cameroon in both legs, 2-0 in Lagos and 4-0 in Yaounde. That was the first trial, and the first runners up ticket the Lionesses won in the AWC. They bagged home silver again in 2004 in South Africa and 2014 in Namibia. In 2004, captain Anong Bernadette and mates had an excellent run in the group stage in Johanesburg, drawing with Mali and Nigeria, before a 3-1 win over Algeria took them to the semis. It was their first ever draw with Nigeria, and in the semis, they created another surprise, beating Ghana 1-0 to go for the title. But at the final goalkeeper Nguiadem Idelette found it difficult to stop the raging Nigerian forwards who were on target five times with no reply for Cameroon. Nkwocha Perpetua alone scored 4 of the goals to win the golden boot and ball of the tournament. Then there was the 2014 expedition in Namibia, where the girls put up a 46 Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 Away from these three editions, the teams presence at the AWC met with diversed fortunes, the darkest being the 1995 edition, when they withdrew in the heart of the competition, letting Angola cross to the final with a walk over. Then there was the 1998 edition in Nigeria, where Cameroon scored their first ever goal in the final phase of the event. They lost 2-3 to South vert rouge jaune can Women’s Championship at the African Women`s Championship (AWC), having been qualifying tournament for the FIFA Women`s World Cup. par Simon Lyonga Africa in their first game in Ijebu Ode but qualified for the semis. They were trounced 6-0 by Nigeria in Kaduna, and lost to the D.R Congo in the 3rd place game. At full time it was 3-3. The lionesses finished 4th for the 1st time, scoring 7 goals, conceding 14. They crashed out of round 1 in 2000 in South Africa despite a brilliant start with a 4-1 win over Morocco. Eko Njolle scored a brace, while Enama Abbe and Bernadette Anong scored two swift goals at the 89th and 90th minutes of the game. But their joy was short-lived as they were beaten 3-nil by Ghana and Nigeria in the next games. In 2006, they were 4th again, but it was the birth of a new breed of talented youngsters, with Madeleine Ngono Mani scoring the fastest goal ever of the championship for her 1st game of that caliber. She was on target at the 10th second of the game against D.R.C in Ogharra. Manuella Bekombo, Bella Francoise and Mbida Seraphine also made their marks in that expedition. But, once more Nigeria put a stop to their dream in the semis, thrashing Cameroon 5-nil, a hat trick by Nkwocha Perpetua again. They lost the 3rd place game to South Africa on penalty shoot outs. Same fate in 2008 in Equatorial Guinea, beaten by Nigeria again at the 3rd place game after penalty shoot outs. Bella Francoise and Mbida Seraphine lost their shots for Cameroon. 2010 came with its own share of frustrations after another loss to Nigeria in the semis, 5-nil with another hat trick by Nkwocha Perpetua. But the upcoming breed, Gaelle Enganamoit, Aboudi Ongene, Ngock Yango and mates were already making waves. They took their revenge over the Super falcons at the AWC in 2012 in Equatorial Guinea. A 31st minute goal by Gaelle Enganamouit gave Cameroon the winner and the bronze medal of the competition. With their presence in Namibia in 2014, the Indomitable Lionesses stand first on the podium of participation with 11 appearances alongside The Super falcons of Nigeria. But Cameroon have never hit silverware and have never hosted the event. Palmarès du Cameroun Nombre de participations : 11 Vice-championne : 1991, 2004 et 2014 Troisième place : 2002 et 2012 Quatrième place : 1998, 2006, 2008 et 2010 Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 47 foot FEMININ AU CAMEROUN Football fémini Introduit au Cameroun en 1973 à l’initiative d’Atangana Louis de Gonzague, reconnu en 1985 par la Fédération Camerounaise de football qui crée une 48 Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 foot FEMININ AU CAMEROUN in: Ses premiers pas , arbitre internationale et Mme Sita Bella, journaliste, le football féminin est commission nationale pour le football féminin. PAR Patrick Eugène Ebode tsanga (extrait exposé FOOTBALL FEMININ : ETAT DES LIEUX ET PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT ) C ’est en 1990 qu’est créée la première sélection nationale de football féminin. Elle participe à son premier tournoi en Côte d’Ivoire puis au Gabon avec Jean Paul Akono comme entraîneur. Plus tard cette sélection disputera un tournoi en France sous l’encadrement technique de Kome Joseph et d’Oyeme Vasco. Les Lionnes Le premier match officiel de l’équipe nationale du Cameroun a lieu le 16 février 1991 à Lagos au Nigeria dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde de la FIFA. C’est en 1998 qu’elle prend part à son premier Championnat d’Afrique de Football Féminin. La compétition avait lieu au mois d’octobre au Nigéria. Et pour sa première apparition le Cameroun termine au 4ème rang. Depuis lors, la sélection nationale féminine du Cameroun a participé à toutes les éditions de cette compétition avec comme meilleur résultat la deuxième place acquise en 2004 déjà et en 2014. Durant la même période, les Lionnes indomptables ont pris part à plusieurs tournois de football des Jeux Africains avec en prime une médaille d’or en 2011. Une performance qui lui valut d’être désignée par la Confédération Africaine de Football, meilleure équipe nationale africaine féminine de l’année 2011. En 2012, elle faisait une première apparition au tournoi féminin de football des Jeux Olympiques de Londres. Trois ans plutard en 2015, les Lionnes ont participé au Canada à leur première 8ème de finale de coupe du monde. Dans une poule très relevée avec le Japon champion du monde en titre, la Suisse et L’Equateur les Lionnes ont réussi à tirer leur épingle du jeu en se qualifiant pour les 8ème de finale où elles seront éliminées par la Chine. Sur le plan local Sur le plan local le football féminin est régi par un statut spécial adopté en 2007 et géré par la Commission spécialisée de football féminin. Cette dernière est chargée de promouvoir le football féminin, d’organisée et de gérer les compétitions nationales et d’entretenir les relations avec les associations étrangères. Elle les activités des 10 Commissions de football féminin des Ligues régionales et celles des 58 Ligues départementales. Principales compétitions Les principales compétitions auxquelles prennent part les clubs de football féminin sont : le championnat de première division, le championnat de deuxième division, la Coupe du Cameroun et le tournoi de la femme. Le championnat national de première division se joue en une poule unique de huit clubs au minimum et de 14 au maximum. Les matches se disputent en aller et retour. A l’issue de la compétition, l’équipe classée première est déclarée championne du Cameroun et les trois dernières sont reléguées en deuxième division. Le championnat de deuxième division se dispute en deux phases. La première phase a lieu dans les ligues régionales. La deuxième phase ne concerne que les champions régionaux qui sont alors répartis en trois zones géographiques. Le premier de chaque zone accède directement eu championnat national de première division. S’agissant de la Coupe du Cameroun, tous les clubs engagés en championnat de première et de deuxième division participent à la Coupe du Cameroun. Les rencontres se disputent en aller simple. Le tournoi de la femme est une compé- tition organisée à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme. Les clubs de première et de deuxième division peuvent y prendre part et la finale a lieu le 08 mars de chaque année. Une Ligue spécialisée de football féminin en création Il est à noter qu’une ligue spécialisée de football féminin est en cours de création. Ses statuts ont été adoptés par le comité de normalisation. Elle bénéficie de l’autonomie administrative, financière et sportive et sera chargée de notamment d’organiser et gérer des compétitions de football féminin, l (première et deuxième division, coupe de la ligue) à l’instar de la ligue de football professionel du Cameroun. La détection des joueuses Le président du comité de normalisation de la Fecafoot a signé des protocoles d’accord respectivement avec la FENASCO A et la FENASCO B qui permettent la mixité garçons/filles dans des compétitions scolaires de certaines catégories ; l’admission des établissements scolaires dans les compétitions organisées par la Fecafoot et la sélection des joueuses dans les compétitions de la FENASCO dans les sélections nationales féminines. Football en promotion, le football féminin Nul doute qu’avec la belle prestation des Lionnes à la dernière coupe du monde et l’organisation par le Cameroun du Championnat d’Afrique de Football Féminin de 2016, l’équivalent chez les dames de la Coupe d’Afrique des Nations, il y a bel espoir que des efforts seront fait pour une meilleure organisation et la promotion du football féminin. Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 49 foot FEMININ AU CAMEROUN À la source du football féminin Né dans le début des années 70 ce sport a connu de nombreuses turbulences jusqu’à nos jours. S on histoire du football féminin, le Cameroun la doit à Louis de Gonzague Atangana, ancien arbitre international de regrettée mémoire. Un homme qui a bataillé dur pour la vulgarisation de cette discipline. Yvette Moukouri, l’une des pionnières de ce sport raconte que ce football au féminin voit le jour de manière timide. « Les parents n’acceptaient pas car selon eux, une femme qui jouait au ballon était exposée à la stérilité entre autres », se souvient-elle. Nous sommes en 1973, Louis de Gonzague promoteur de « Mongo Football », très déterminé malgré les railleries, moqueries, critiques et insultes, entreprend une ronde des écoles au sein desquelles il recrute ses joueuses. «Lors d’un recrutement dans un établissement le ballon passe, je l’amortis et le dégage. Très impressionné, il va voir mes parents pour que j’intègre son équipe », raconte Yvette Moukouri. La vaste cour nue de l’école principale de Nkolndongo sert de terrain d’entrainement. Pour la vulgarisation de cette discipline, des matches sont organisés à Mbalmayo. Lors des fêtes telles que celles du 11 février et du 20 mai, les filles livrent des matches d’exhibition qui ne laissent pas les 50 PAR Mélanie AbomoO badauds indifférents. En 1974, lors d’un match du Canon, les sélections féminines du Centre et du Littoral s’affrontent au grand bonheur des spectateurs. C’est ainsi que les masques commencent à tomber et des équipes naissent dans divers quartiers de la ville Yaoundé. On a entre autres Golgotha, Canon et Tonnerre version féminine, Etam-Bafia… C’est ainsi que sous l’instigation de Atangana Louis de Gonzague, un championnat voit le jour malgré son irrégularité, il fait les beaux jours du football féminin et entraine en 1978 une rencontre entre les filles camerounaises et celles venues du Nigeria. «Elles étaient venues nous apprendre à jouer au football», témoigne Yvette Moukouri. Un apprentissage qui n’empêchera malheureusement pas un relâchement avec pour conséquence directe, la diminution des équipes dans les quartiers néanmoins quelques-unes maintiendront le cap à savoir : Canon, Tonnerre et Etam-Bafia. Pendant cette période, de petits championnats sont organisés ci et là. Lors de la célébration de la journée internationale de la femme le 08 mars 1987, le ministre de la condition féminine, Yao Aïssatou préside à Douala la première finale de coupe de football féminin. Une rencontre remportée par les filles de l’Institut polyvalent Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 Monthé face à celles du collège St Michel de Douala sur le score de 2 buts contre un. En 1990, un comité de réflexion visant à promouvoir le football féminin voit le jour. Une vulgarisation que le football féminin doit en partie à Sita Bella, journaliste. On assiste alors à la création de 36 clubs à travers le pays. Il s’agit notamment de Cosmos de Douala, Canon de Yaoundé, Nufi forestière Fc de Yaoundé, Soleil de Garoua, Gentle Ladies de Bamenda. En 1991, toujours face au Nigeria, le Cameroun essuie une cuisante défaite lors d’un match international disputé à Yaoundé. Une contre-performance qui va réveiller les décideurs. En 1993, Cosmos de Douala participe à un tournoi à Lyon. Quatre années plus tard, c’est à Loréma de représenter le pays au Congo et au Gabon. Le découragement refait surface au point où la commission va disparaître. Les arbitres de 2ème division qui dirigeaient les rencontres féminines telles Eugénie Akono Ondo, Séraphine Mbessa vont se reconvertir en arbitres de rencontres masculines. Le football féminin renaît de ses cendres dans les années 2000 avec la participation des Lionnes au Championnat d’Afrique des Nations de football, en Afrique du Sud. foot FEMININ AU CAMEROUN Cécile Ngambi Betala Au commencement était le football féminin Athlète pluridisciplinaire, elle est l’une des pionnières la discipline au Cameroun. PAR Nadine Ndjomo C ’est au ministère des Sports et de l’Education physique (Minsep) que Cécile Ngambi Betala nous reçoit, en cette mimai. Elle arbore un boubou et un pagne de couleur vert citron. Dans son bureau, tous les documents sur la table de travail, sont bien rangés. Des icônes de la vierge Marie, la mère de Jésus, sont plantées telles des haies pour former une barrière autour des documents. On trouve aussi Jésus-Christ, le «fils de l’homme», sous plusieurs statures: crucifix, dans les bras de sa mère, embellit la petite barrière. L’ensemble pourrait faire changer de convictions, un athée. Il fait chaud. L’athlète met la climatisation en marche ; avant de donner le la de notre conversation aussi enrichissante que passionnante. Athlète pluridisciplinaire, Cécile Ngambi Betala se raconte. Fille d’un des fondateurs du Canon sportif de Yaoundé, elle est née dans le sport. «Quelque temps avant la coupe d’Afrique des nations (Can) de 1972, qui s’est jouée à Yaoundé, mon père a fait construire un stade. Les footballeurs qui étaient venus au Cameroun pour participer à la Can, s’y entrainaient. Et il a été baptisé stade malien», raconte la quinquagénaire. C’est après la 8ème coupe d’Afrique des nations que tout commence pour Cécile Ngambi. Avec ses frères et Atangana Louis Degonzague, un arbitre, la fillette joue au football, au stade malien. Elle intègre l’équipe féminine du Canon. A cette époque, le Kpa-Kum est l’un des clubs mythique au Cameroun. Sur la terre nue, où court Cécile, ses adversaires, uniquement les hommes, la craignent. Elle a cette facilité à se faufiler entre eux, comme un silure et courir encore et encore. Et ce malgré sa taille, plus d’1m70. Au collège de la Retraite, où la future championne fait ses études, elle se démarque également. «C’était pendant un cours d’éducation physique et sportive (Eps) que j’ai été remarquée », se rappelle-t-elle. «Nous faisions un cours d’athlétisme. Pendant le test, j’ai fait 1m50, pour le saut en hauteur. Les gens étaient abasourdis», poursuit-elle. Puisqu’aucun élève n’avait jamais atteint ce niveau, Cécile reprend le saut plusieurs fois, «pour convaincre» son enseignant. Convaincu, il en parle aux responsables du ministère des sports de l’époque. Cécile Ngambi devient une athlète à part entière. Mais pour pratiquer ces sports, football et saut en hauteur, elle doit quitter la Retraite. Les nonnes voyaient mal qu’une fille allie ses études au sport. Elles ne l’acceptaient pas. Informé, Tonye Mbock, ministre des Sports l’a faite transférer au lycée général Leclerc. Là-bas, l’atmos- phère est plus détendue. Enseignants et élèves comprennent mieux la complémentarité, études et pratique du sport. Comprise, Cécile Ngambi s’y adonne corps et âme. Elle excelle. Partout où elle passe, elle fait des étincelles. La première était lors des Jeux Africains d’Afrique centrale, en 1975. L’année suivante, en 1976 à Libreville au Gabon, elle bat tous les records : 400 mètres plat, 100 mètres et 100 mètres haie. En 1980, lors des Jeux olympiques de Moscou en Russie, elle participe au Pentathlon. Elle termine à la 17ème place. Au cours de cette compétition, elle bat le record d’Afrique du saut en hauteur qui était de 1m80. Il était détenu par la Nigériane Kochi Kolia. Au cours de son récital, Cécile Ngambi, sourire en coin, se rappelle de Nayal, ancienne ministre marocaine des sports qui avait fui le 100 mètres et le 100 mètres haie, parce qu’elle était là. Après sa participation aux Jeux olympiques de Los Angeles aux États-Unis en 1984, Cécile Ngambi sort de l’institut national de la jeunesse et des sports (l’Injs). Médaillée de bronze grâce à l’équipe nationale d’Afrique de relais, l’athlète aux multiples médailles garde un goût amer du manque de reconnaissance au Cameroun. Et le confie avec son franc-parler. Pour elle, la plus belle reconnaissance qu’elle ait eue, ce sont les relations. Celle de Lamine Diak, ancien président de la confédération africaine d’athlétisme, en est une illustration. Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 51 foot FEMININ AU CAMEROUN Promotion La Fecafoot en ordre de bataille Depuis des années, la fédération, à travers la commission spécialisée, essaie de susciter les intérêts autour de cette discipline. par JOSIANE MATIA Q ui aurait imaginé les Lionnes indomptables du football à une coupe de monde il y a quelques années ? Peu de monde à coup sûr, tant la discipline n’est pas appréciée à sa juste valeur. Et c’est justement le cheval de bataille de la Fecafoot, lancée dans une opération de vulgarisation du football féminin depuis un moment. D’autant que la première Commission nationale de football féminin a vu le jour en 1985 alors que la première sélection nationale a été mise sur pied en 1990. Ainsi, depuis le temps, la Fecafoot a créé des structures de gestion du football féminin qui répondent à un Statut spécial. Dans les faits, la Commission spécialisée du football féminin, qui compte des structures aux niveaux régional et départemental, s’occupe de cette vulgarisation. Fait à souligner, l’effectif de ces structures comprend au moins 3/5 de membres de sexe féminin. Le registre des compétitions de cette discipline s’est, avec le temps, étoffé. Ainsi, outre le championnat national de première division, on compte un autre en 52 deuxième division, la coupe du Cameroun et le Tournoi de la femme. A ce sujet, la Fecafoot appuie régulièrement les clubs par le biais de subventions afin de supporter les dépenses inhérentes à ces compétitions. A cet effet, les activités du football féminin ont été financées à concurrence de près de 91 millions F (dont près de 41 millions F sur fonds de la fédération) pour l’exercice 2013-2014. Outre ces aspects, la Fecafoot s’implique particulièrement dans le développement technique du football féminin avec notamment comme boussole le Document de politique technique national élaboré par la Direction technique national et adopté par le Comité exécutif de la fédération en 2011. Ainsi, la formation et le recyclage des encadreurs techniques est une priorité avec une cinquantaine déjà formés. Tout comme la détection des joueuses et le suivi des sélections féminines U15 U17 et U20. La sélection nationale fanion représente également un défi important puisque l’objet d’une attention de tous les instants. Ce qui a déjà porté ses fruits puisque les Lionnes du football ont été trois fois finalistes de la coupe d’Afrique des nations (1991, 2004 et 2014) et ont participé aux Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 Jeux olympiques de 2012. Elles ont également remporté une médaille d’or aux Jeux africains de Maputo en 2011. Ce qui vaudra au Cameroun le titre d’Equipe africaine de l’année en 2012. Il y a aussi cette première participation, cette année, à la coupe du monde la discipline au Canada. Si le sélectionneur national est un homme, il faut pourtant signaler que l’encadrement technique de l’équipe a été féminisé. De nombreuses actions médiatiques sont également menées pour sensibiliser le public et l’encourager à s’intéresser au football féminin. Dans ce sillage, le Cameroun a obtenu l’organisation de la CAN de la catégorie en 2016. Malgré ces réalisations et avancées notées, la Fecafoot doit faire face à certaines difficultés. D’abord les mentalités dans un milieu dominé par les hommes, le manque d’implications des anciennes joueuses dans le domaine de l’entraînement, la non application du Document de politique technique national du fait notamment de l’inexistence des compétitions dans les catégories inférieures et surtout un manque criard de moyens financiers. Ce qui a une incidence claire sur les compétitions et le développement du football féminin. foot FEMININ AU CAMEROUN Management Les défis du football féminin La structuration la promotion et le développement sont autant de préalables pour l’avenir de cette discipline. par JOSIANE MATIA La structuration A ujourd’hui, le principal défi du football féminin est sa professionnalisation dans les plus brefs délais, à l’instar de ce qui s’est fait dans le football masculin avec la Ligue de football professionnel du Cameroun. Jusqu’à présent, le championnat qui a vu son existence menacée à plusieurs reprises, est géré par la Commission de football féminin, qui n’a pas, à proprement parler, les coudées franches. Ainsi, du côté de la Fecafoot, on travaille actuellement sur la mise sur pied d’une Ligue spécialisée de football féminin qui s’appuie sur les statuts types des Ligues spécialisées adoptées part le Comité de normalisation de la Fecafoot. C’est d’ailleurs l’une des priorités. L’objectif ici est de permettre à cette discipline de bénéficier de l’autonomie administrative, financière et sportive avec comme sources de financement, les subventions de la fédération, celles de l’Etat ainsi que d’éventuels partenaires qui accompagneront le championnat. Les missions de cette Ligue seraient d’organiser et gérer les compétitions et aussi contribuer à la formation des joueuses et des éducateurs. La promotion Il est évident qu’une meilleure promotion du football inclut forcément une meilleure organisation au niveau de la base, en intéressant les plus jeunes le plus tôt. Et dans le sens de cette promotion, la Fecafoot a signé des protocoles d’accord avec les Fédérations nationales de sports scolaires (Fenassco) Ligue A et Ligue B, qui concernent le primaire et le secondaire. Ici, les différentes parties se sont accordées sur l’organisation par la Fecafoot des tournois « Grassroots » dans les établissements ; la promotion par la Fenassco de la mixité dans les compétitions, comme cela a été le cas durant les jeux organisés en 2015. Les tournois de football féminin sont en effet désormais incontournables pour les Jeux Fenassco. Ce partenariat permet également la participation des établissements scolaires affiliés à la Fenassco dans les conventions organisées par la fédération. Celle-ci peut ainsi sélectionner des joueuses licenciées à ce niveau pour assurer le renouvellement des sélections nationales. Sont également prévus des stages de formation des enseignants en entraînement et des aspirants arbitres. Mais la professionnalisation du football passe avant tout par l’application du Document de politique technique nationale qui recommande la détection de joueuses de 6 à 23 ans ainsi que la constitution des sélections et des compétitions pour les catégories U15, U17 et U20. On a d’ailleurs vu la sélection Junior engagé dans les éliminatoires de la coupe du monde de la catégorie prévu en 2016. Ce qui n’était plus arrivé depuis longtemps. Ce document prône également le suivi effectif de ces sélections ainsi que l’adoption d’une identité de jeu commune à toutes les équipes nationales, à l’image de ce qui se fait au Nigeria. Le développement Dans la perspective du développement du football féminin, le Cameroun fait partie des élus pour la campagne « Live Your goal » avec la Fifa ainsi que le projet « Grassroots », qui concerne les partenariats de la Fecafoot avec les Jeux Fenassco. Deux programmes qui visent à motiver les jeunes filles et les femmes à jouer au football et à s’y impliquer durablement. La FIFA a lancé « Live Your goal » lors de la coupe du monde 2011 en Allemagne et elle est actuellement l’une des initiatives les plus reconnues dans le football féminin. Il faut dire qu’aujourd’hui, les chiffres ne sont pas très rassurants. Au Cameroun, l’on compte 1600 licenciées, 15 arbitres centrales dont quatre internationales, 25 assistantes dont quatre internationales aussi, d’après la Fécafoot. Dans l’optique de démarrer dès la base, la mise en œuvre des championnats jeunes (U12, U15, U17 et U20) est aussi une priorité, ainsi que la mise sur pied d’un championnat jeune avec les associations civiles, scolaires ou universitaires. Le récent passage du trophée de la coupe du monde au Cameroun a été l’occasion pour les différents responsables de prendre l’engagement d’améliorer ces statistiques. Nul doute que les résultats de la sélection nationale, notamment lors de la coupe du monde 2015 et probablement à l’occasion des prochains Jeux africains, et la professionnalisation de cette discipline seront de nature à favoriser définitivement le décollage du football féminin au Cameroun. Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 53 foot FEMININ AU CAMEROUN Women’s Football in Cameroon The Long walk to Glory Before the later part of the new millennium, women`s football was practiced in Cameroon mostly in the regions, and the various champions grouped in Yaoundé to play for the national championship. par Simon Lyonga T hose were the years when former football referee, the late Atangana Loius Degonzaque initiated the idea of women playing football in Cameroon. His vision was to see women placed on the same pedestal like the men, with a national championship worth the name. But the women were still used for animation, playing exhibition games in lower tier competitions like the University Games. Gradually it picked up steam, and the national bureau of the Cameroon Football federation FECAFOOT became more interested with the creation of a women`s football commission. Until 2007, the regional leagues still played solo, with their best meeting in Yaoundé for the national championship. But in 2008, the president of the women`s football commission at the time, Mrs. Nyobe Rose embarked on a campaign to see the teams come together for a national championship. For the first year, the Littoral and centre regions had 6 of the 8 teams that played in the maiden national elite championship. From the Littoral came Frank Rohlicek, Justice, A.S Genie and Sawa United Girls’ football teams all of Doua- 54 la. Sawa United came up after trouble broke up in Ngondi Nkam of Yabassi, creating a split that saw one of the factions creating Sawa United. Just one season was enough for them in the 2nd division championship and they moved to the senior national championship. The centre region provided the showcase with Lorema and Canon girls, while Femina Stars of Ebolowa and gentle ladies of Bamenda completed the list. The championship went on smoothly, though financial problems plagued the organization. The national bureau of FECAFOOT was blamed on many occasions for failing to seek proper sponsorship for that women`s championship. The then federation president Iya Mohammed preached his endless support for that championship which was mostly played on the dusty pitches of the Yaoundé annex stadiums and the Mbappe Leppe stadium in Douala. The games popularity was slow in taking off, while the little financial support from the federation`s coffers failed to really guide the championship to a happy end. That notwithstanding, the Canon girls team won the title, while Gentle Ladies descended to the North West 2nd tier championship. Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 The following season saw the list of participants increase to 10, with the coming of new teams like A.S Football Femina of the Diamare from the North and A.S Police of Yaounde. As the years went by, others like Best Stars of Limbe, Lokomotive of Yaoundé, NJO WOSSC of Tiko, Louves Minproff of Yaounde and Panthers Security saw the light of day. These clubs have been animating the domestic championship and providing players for the various national selections. But the bone of contention has been the financing of the clubs. The championship has no sponsorship; grants from the federation are considered meager while transportation difficulties make it tough for the clubs to go and play in the northern part of the country. This made some clubs, especially those from the Littoral region to stage an industrial action over playing bonuses, causing them to be withdrawn from the list of elite clubs. This greatly hampered the championship for over six months. It`s take off has been slow this season, made worse by Cameroon`s participation at the FIFA women`s world cup for the first time. But that participation has given the championship a fresh impetus with more girls showing interest in football, while the spectator turn-out is gradually improving. foot FEMININ AU CAMEROUN CLUBS La Louve qui nourrit les Lionnes L’équipe de football féminin du ministère de la Promotion de la Femme et de la famille est un vrai pourvoyeur pour l’équipe nationale. By aTEBA bIWoLE D ans la jungle, il peut apparaître étrange, voire inacceptable qu’une louve nourrisse les Lionnes, tant la rivalité entre ces fauves est vive. Mais, pour peu qu’on sorte de la jungle pour la civilisation, on se rend bien compte de l’effectivité d’un tel fait. Au Cameroun, l’équipe nationale de football féminin en est la preuve. Les joueuses de l’équipe de football féminin du ministère de la Promotion de la Femme et de la famille sont de toutes les sélections, et très sollicitées. D’ailleurs, quand i y a quelques jours, Enow Ngachu, l’entraîneur des Lionnes convoquait 36 joueuses pour rencontrer le Ghana pour le compte des éliminatoires des Jeux Olympiques, une dizaine de joueuses était issue de Louves Minproff. En championnat national de football féminin, le club joue toujours les premiers rôles. Difficile de ne pas se souvenir de la finale de la Coupe du Cameroun de football féminin l’année dernière à Yaoundé. Au terme d’une finale très enlevée, Louves Minproff s’était défait d’ As Police de Yaoundé sur le score de 2 buts à 1. La rencontre avait eu lieu le vendredi 21 novembre 2014 au stade du Centre Technique de la Fécafoot à Odza, une banlieue de Yaoundé. Secrets D’ailleurs, lors des Jeux Olympiques de Londres en 2012, des joueuses comme Adrienne Iven, Bebey Ariane Beyene, Gabrielle Aboudi Onguene, Jeannette Ngock Yango et Francine Zouga, qui étaient de l’expédition étaient toutes issues de cette équipe. L’année dernière, pour le compte de la Coupe d’Afrique des Nations, ce sont Thérèse Abena, Agathe Ngani, Adrienne Iven, Isis Sonkeng et Francine Zouga qui représentaient cette équipe. Quand on a dit tout ceci, il est nécessaire de savoir qu’est-ce qui fait la force de cette équipe, dans la mesure où, au Cameroun, ce club mythique est véritablement un foudre de guerre. Qui mieux que Pius Mbega, le secrétaire général de cette équipe pour en dévoiler les secrets ? « Louves a pour véritable secret la discipline. Nous enseignons, prioritairement la discipline et le respect du travail à nos joueuses ; chacune d’elle sait que, quand elle s’engage avec Louves, elle doit travailler pour le rayonnement du club et pour le rayonnement du Cameroun », nous a dit le bras séculier du club. Mieux, l’administrateur nous apprend que l’actuelle ministre de la Promotion de la femme et de la famille est « une vraie source de vitalité pour ce club ». D’ailleurs, Marie-Thérèse Abena Ondoua ne s’arrête pas là, elle qui apporte, chaque fois, son appui aux Lionnes Indomptables. Historique Il faut aussi rentrer dans l’historique de cette jeune équipe créée en 2011, pour comprendre que, au fil des ans, chacun est à sa place pour assurer le rayonnement du club anciennement appelé Louves Minascof. C’est tout ceci qui fait que le club n’a pas attendu de prendre de l’âge pur faire parler de lui et brûler la politesse aux aînés. Tenez ! En seulement quatre années d’existence et avec un championnat irrégulier, Louves a déjà remporté le championnat de première division à deux reprises. Mieux, le club a gagné, à deux reprises, le Tournoi de la femme qu’organise le Minproff. Sur le plan technique, quand vous approchez les joueuses de Louves, plusieurs d’entre belles vous font savoir qu’elles doivent beaucoup à un certain Samuel Moussongo, véritable bâtisseur du système de jeu des Louves. Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 55 foot FEMININ AU CAMEROUN Arbitrage: Egalité oblige ! Consacré uniquement aux hommes, les femmes qui s’y aventurent suivent désormais la même formation que la gent masculine. PAR Nadine Ndjomo L e 14 août 2003, Nicole Petignat, l’arbitre suisse rentrait dans l’histoire. En dirigeant le match de football opposant AIK Stockholm à Fylkyr Reykjavik, lors de la coupe de l’Uefa, elle a inscrit son nom en lettre d’or, en étant la première femme à officier en tant qu’arbitre dans l’histoire du football. Et depuis cette période, la spirale croît, surtout en Europe. En Afrique, et au Cameroun en particulier, peu de femmes osent embrasser ce métier, pour en faire le leur. Mais avec la coupe du monde féminin qui se joue au Canada du 6 juin au 5 juillet prochain, la Fédération internationale de football association (Fifa) a fêlé ce mur de glace, en choisissant sept arbitres africaines, dont trois de champ. Il s’agit de l’Ethiopienne Ledya Tafesse, la Zambienne Gladys Lengwe et la Camerounaise Thérèse Raïssa Neguel Domgoua. Les compatriotes de cette dernière n’ont pas eu cette chance. Elles évoluent tout de même dans les différentes ligues et suivent le processus pour espérer atteindre le sommet : celui d’arbitraire international. Pour l’être, «il faut s’inscrire dans une ligue départementale, suivre des stages, faire des formations. Après cette étape, arbitrer un certain nombre de matches, pour passer arbitre stagiaire. A l’issue de cette der- 56 nière étape, la candidate passe un test, qui la promeut au rang d’arbitre de ligue un», explique Joseph Ndjock, 2ème viceprésident de l’association camerounaise des arbitraires de football (Acaf). Pour atteindre la ligue deux ajoute-t-il : «l’arbitre passe un autre examen. Mais avant de franchir cette étape, la candidate doit passer trois ans à arbitrer des rencontres. C’est à l’issue du test de promotion qu’elle devient arbitre de première division». Pour atteindre le niveau du trio du mondial Canadien, «il faut au moins six ans», précise Joseph Ndjock, ancien arbitre de football. D’après les statuts de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), «l’âge requis pour démarrer sa carrière d’arbitre à l’âge 18 ans», apprend-on. La candidate n’a pas besoin d’avoir un background sportif. Il n’est pas nécessaire qu’elle fut ancienne footballeuse. «Ce qui compte dans la formation d’une arbitraire au Cameroun, c’est sa capacité intellectuelle, ses efforts physiques et ses résultats tous azimuts», souligne un autre arbitre. Un autre point à ne pas omettre est le niveau scolaire avec lequel elle intègre le monde de l’arbitrage. Avant, les candidats devaient être titulaires d’un certificat d’études primaires (Cep). Depuis, ils doivent avoir au moins un brevet d’études du premier cycle (Bepc). Diplômes d’arbitre en poche, les lau- Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 réats peuvent occuper différents postes : arbitre central, arbitre assistant (anciennement juge de touche), arbitre additionnel, arbitre remplaçant (dit quatrième arbitre). Le premier arbitre a pour rôle de circuler sur le terrain avec les joueurs et exerce seul l'autorité. Présents le long de chaque ligne de touche, il y a deux assistantes, qui secondent l'arbitre central notamment dans la détection du hors-jeu et des sorties de balle, mais aussi pour les fautes et incorrections commises hors du champ de vision de l'arbitre ou pour lesquelles ils ont un meilleur angle de vue. Le troisième et le quatrième assistent l'arbitre central dans la détection des fautes à l'intérieur ou aux abords de la surface de réparation, mais aussi d'aider à la validation des buts d’une part, et d’autre part, assurent la discipline parmi les remplaçants et leur encadrement et affichent les remplacements et le temps additionnel (en général au moyen d'un panneau lumineux prévu à cet effet). Réservé en majorité à la gent masculine, les femmes qui s’y aventurent adhérent aux mêmes conditions que les hommes. En ce qui concerne l’encadrement, «la Fecafoot prend en charge tout ce qui a trait aux déplacements, stages, rencontres sportives, primes, hébergement, lorsqu’il faut se déplacer», confie Thérèse Abou’ou, arbitre de football. La retraite se prend à 45 ans. foot FEMININ AU CAMEROUN Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 57 LES CHIFFRES LE FOOTBALL ET LES FEMMES Dans le monde, l’on dénombre 4,8 millions de femmes licenciées. Et les femmes sont toujours peu prése la donne. « Ça ne va pas assez vite ». « Elles ont le physique déformé ». « Le football nocif pour les femmes ». Ces bouts de phrases, vous les avez déjà entendues au moins une fois parlant du football féminin. Si la discipline tarde à s’établir, c’est pourtant à la fin du XIXe siècle que les premières équipes de football féminin sont créées en Angleterre et en Ecosse. Et pour ceux qui pensent que le football féminin ne va pas assez vite, Sarah Mbarek, coach de Guimgamp, seule coach femme de D1 française et meilleure entraîneur de la saison écoulée envoie cette missive. « Ceux qui disent ça n’ont vu des matches qu’à la télé qui déforme la réalité. Quand ce n’est pas bien filmé, même sur des matches de garçons, on peut avoir l’impression que cela ne va pas très vite. Il faut venir au bord du terrain pour sentir la puissance des filles, la vitesse ou le côté athlétique. Pour faire un beau spectacle, il faut aussi avoir en tête: "Comment rendre ce spectacle attractif ?" C’est aussi une question de volonté, notamment de la part des médias», propos publiés dans la version en ligne du journal L’Equipe. chement qui viendrait blesser plus d’une dame. Pourtant, stigmatisées, elles affrontent les tabous au quotidien. Le football féminin a la particularité de façonner des femmes fortes. Une enquête publiée par la Fifa met en avant les inégalités de développement du football féminin à travers le monde. D’après le rapport, l’Amérique du Nord et l’Europe sont des locomotives de la discipline. Et les résultats sont perceptibles lors des compétitions internatio- Rendue à sa 7e édition, au Canada, sept des 24 sélectionneurs présents au Mondial seront des dames. Clémentine Touré, championne d’Afrique avec la Guinée équatoriale en 2008, sera la seule dame sur le banc de touche d’une sélection africaine sur trois pays qualifiés (Cameroun, Côte d’Ivoire et Nigeria). La sélectionneuse de la Côte d’Ivoire rejoint Sylvia Neid (Allemagne), Pia Sundhage (Suède), Martina Voss-Tecklenburg (Suisse), Nuengrutai Srathongvian (Thaïlande), Vanessa Arauz (Equateur), Jill Ellis (Etats-Unis). La compétition démarre le 6 juin, le même jour que la finale de la Champion’s League européenne. Les organisateurs et la Fédération internationale de football association avant d’arrêter cette date ne sont-ils pas mis d’accord ? Toujours est-il que c’est un chevau- 58 Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 nales. Toujours d’’après ladite enquête, les Etats-Unis, le Canada et l’Europe totalisent 91% des joueuses de football licenciées en club dans le monde, selon un rapport élaboré par l’Observatoire du football du Cies (Centre international d’étude du sport) pour le compte de la Fifa et publié mercredi 11 février. Sur 4,8 millions de femmes licenciées, 2,2 millions évoluent aux Etats-Unis et au Canada et 2,1 jouent en Europe. La Confédération asiatique regroupe pour LE FOOTBALL ET LES FEMMES EMMES: En quête de reconnaissance entes dans l’entraînement, l’administration de la discipline. Sur quatre ans, la Fifa veut revoir PAR Angèle Bepede avec Fifa.com sa part quelque 300.000 joueuses, tandis que les autres confédérations arrivent loin derrière : 54.000 pour l’Afrique, 38.000 pour l’Océanie, 32.000 pour l’Amérique centrale et les Caraïbes, et 25.000 pour l’Amérique du Sud. Si l’adjoint de Enow Ngachu à la tête des Lionnes indomptables est une dame, l’on note peu d’implication d’anciennes joueuses dans le domaine de l’entraînement. En plus, il n’existe pas de centre de formation dédié à la formation spécifique des dames. Quelques chiffres au Cameroun en 2015 La Fifa veut plus de femmes Pour la Fifa, l’apogée a été atteint avec le football masculin. C’est au tour des dames de s’exprimer. C’est pourquoi, pour rendre le Mondial féminin plus attrayant pour les partenaires financiers, la prime du vainqueur a été augmentée de quintuplé. On passe 10 millions de dollars à 50 millions de dollars (soit de 5 milliards 980 000 000 F à 29 milliards 900 millions F). La Fifa voudrait impliquer davantage de femmes dans les activités liées au football féminin. On rêve d’ailleurs d’une féminisation du poste de sélectionneur. Au Cameroun, les femmes devraient davantage s’intéresser à l’activité du football. Ainsi, à travers le monde, un plan, une stratégie et des gens qui donnent les moyens au football féminin de se développer permettront d’avoir pas exclusivement des joueuses et arbitres mais avec des femmes entraîneurs, médecin et dans l’administration proprement dite. A travers sa campagne Live your Goals lancée au Mondial 2011 pour ce qui est du football féminin, la Fifa vise à motiver les jeunes filles et les femmes à suivre et à pratiquer la discipline. L’association voudrait également éveiller, stimuler et générer un grand enthousiasme, créer de meilleures plateformes permettant à la discipline de se développer. Le tout, pour avoir plus de femmes qui s’impliquent sur la durée dans le football féminin. Et la campagne s’étend sur quatre ans. 10 clubs de D1 54 clubs de D2 1600 joueuses Neuf clubs dirigés par des femmes 18 arbitres assistantes 66 arbitres régionales 50 entraîneurs Répartition des sélectionneurs dames par continents au Canada Afrique : 1 sur 3 Amérique du Nord : 1 sur 4 Amérique du Sud : 1 sur 3 Asie : 1 sur 5 Europe : 3 sur 8 Quelques dates au Cameroun 1973:Avènement du football féminin 1985:Création d’une Commission nationale de football féminin 1990 : Constitution de la première sélection nationale 16 février 1991 : Premier match officiel de la sélection nationale 2011 : Médaille d’or aux Jeux africains 2011 : Première participation au Mondial 2012 : Première participation aux J.O. 2014 : Qualification pour le Mondial, Canada 2015 Le football féminin quelques dates en Fin du XIXe : création d'équipes féminines en Écosse et en Angleterre Années 60 : le football féminin reprend discrètement ses marques jusqu'à l'organisation d'une première Coupe d'Europe en 1969 1969-70 : réintégration du football féminin dans les fédérations allemande, anglaise et française (en 70) 1970 : première Coupe du monde non officielle, car non reconnue par la FIFA. La première organisée officiellement ne s'est tenue qu'en 1991 1991 : Organisation de la première coupe d’Afrique des nations et premier match international des Lionnes du Cameroun lors des éliminatoires de la CAN 2015 : Passage des équipes de 16 à 24 au Mondial féminin Sources : articles wikipedia et Fécafoot Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 59 LES ACTRICES LES FEMMES DE 60 Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 LE FOOTBALL ET LES FEMMES E LA FECAFOOT Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 61 LES ACTRICES Céline Eko au service du football au f L’ancienne présidente du Conseil d’Administration du Canon dans l’accomplissement de ses fonctions au sein de sa Comm 62 Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 LE FOOTBALL ET LES FEMMES féminin sportif de Yaoundé est au four et au moulin, mission. par Astride Tonga D es pierres, Céline Eko en reçoit presque tout le temps. A l’image de certains acteurs du Comité de normalisation de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT), son nom est constamment au centre de violentes critiques. Certains l’accusent d’être à l’origine de la suspension de quelques clubs de première division de football féminin cette saison. D’autres lui reprochent non seulement de ne pas faire assez pour une meilleure organisation du championnat féminin et une meilleure prise en charge des clubs féminins, mais la taxent aussi d’individualiste. Mais ils ont tort. La présidente de la Commission transitoire du football féminin est loin de ressembler à ce beau « diable » que beaucoup peint en la décrivant. Loin de là. « Madame Eko est une dame qui fait beaucoup pour nous. Elle est toujours avec nous, elle nous donne des conseils, nous accompagne dans nos moments difficiles et vit ces instants avec nous comme si elle était aussi une joueuse », confiait une Lionne Indomptable, de retour des Championnats du monde de football féminin 2015 au Canada. Le Mondial canadien aura donc été un tournant important dans l’implication de Céline Eko dans la vie des joueuses de la sélection nationale fanion d’une part. Du Centre d’excellence de la Confédération africaine de football (CAF) de Mbankomo à Vancouver en passant par Surrey et Edmonton, Céline Eko était présente, au chevet des Lionnes Indomptables, huitièmes de finaliste de cette Coupe du monde après un exploit de deux victoires et deux défaites, pour 9 buts inscrits. Ça n’a pas été facile pour ces filles, sans primes, parfois sans eau (lors du stage à Yaoundé), parfois tentées par une envie soudaine de grève. Mais Céline Eko était-là, omniprésente à travers ses messages d’encouragement. Elle a assisté à toutes les réunions avec les joueuses. Et si Carl Enow Ngachu et ses filles se sont résolus à jouer pour la Patrie d’abord, c’est aussi grâce aux assurances de l’ancienne présidente du Conseil d’administration du Canon sportif de Yaoundé. C’est devenu une tradition symbolique. Un vaste chantier en vue Or pendant ce temps, l’organisation et la gestion du football féminin au Cameroun n’ont pas quitté ses pensées d’autre part. « La FIFA nous a octroyé des équipements à distribuer dans toute l’étendue du territoire national pour les jeunes filles, et pour vulgariser le football féminin dans les établissements scolaires au Cameroun. C’est notre prochain chantier », annonce-t-elle. Passionnée infatigable du football, Céline Eko s’y est intéressée très jeune, en 1978. Elle intègre d’abord le Canon sportif de Yaoundé en tant que membre. Très attentive à la vie de son club de cœur, elle devient en 2011 présidente de son Conseil d’administration, puis, présidente du Canon Fille. C’est d’ailleurs elle qui a permis que le retour au bercail de l’international Pierre Wome Nlend puisse avoir lieu, en lui offrant l’un des plus gros contrats du championnat de première division locale, lors de la saison 2013. Saison gratifiante ; puisque le Canon disputait cette année-là, la finale de la Coupe du Cameroun de football. Femme d’affaire notamment dans l’immobilier, elle démissionne du Kpa Kpum le 5 février 2015 pour se consacrer pleinement aux filles. Le chemin vers la perfection est encore long, mais Céline Eko sait qu’elle a tous les atouts nécessaires pour y arriver. Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 63 LES ACTRICES Laurence Fotso « La communication vit au rythme de la Depuis 18 mois passés à la tête du département communication et marketing de la Fédération camerounais a réussi progressivement à redonner un nouveau visage à l’instance faîtière du sport roi au Cameroun. Elle Mme Fotso, cela fait presque deux ans que vous êtes à la tête de la direction de communication et de marketing de la Fecafoot. Quel regard rétrospectif jetez-vous sur cette période ? C’est une aventure qui continue, jalonnée d’une période de crise qui, on peut le dire, ne donne malheureusement pas vraiment la place à la réalisation des projets déjà conçus. Cette vision attend juste d’être implémentée. En même temps, être dans un environnement qui brille par son inconstance ne peut qu’être stimulant pour une personne comme moi. C’est un milieu de compétition et dans ce contexte, on ne peut qu’être compétitif. Et tout ce qui nous permet de nous dépasser et de continuer à apprendre, ne peut être que bénéfique. Le jeu « I Lions » a été une de vos premières initiatives. Comment a-t-il été accueilli? C’est un très grand succès. Le « i’Lions » est un des projets proposés à mon arrivée dont l’importance a tout de suite été reconnue. Il a d’abord fallu le faire le plus simplement possible, sans aucun sponsor ni publicité, pour apprecier la viabilité du projet. Les résultats ont montré que ça comblait un manque. Il n’y a pas encore de structure reconnue qui offre une synergie complète entre les différents acteurs du football, qui s’occupe et rend leur statut aux supporters. Pourtant, leur importance et leur participation est reconnue de tous. On a eu du succès et de la mobilisation avec ce jeu, notamment sur les réseaux sociaux. Ce qui a permis d’améliorer aussi l’image de la fédération. Le but était aussi de montrer qu’on est une association qui se veut fédérative pour toutes les parties prenantes : les joueurs, les officiels et aussi les supporters. Nous avons vraiment de gros projets par rapport au « I Lions », avec déjà des sollicitations à travers différents partenaires existants et le prochain partenaire de la fédération. Je pense qu’on comprend tous qu’avant de rentrer dans la grande aventure « I Lions », la stabilité de la fédération est un préalable indispensable. Nous continuons avec nos différentes activités, quand nous voyageons, rencontrons la diaspora, en leur offrant des billets et on va continuer. C’est un vrai label qu’on veut installer, non seulement sur le territoire, mais aussi à l’extérieur, lors des différentes compétitions. Quelle est votre vision de la communica- tion dans une structure comme la Fecafoot ? Il est très important pour la fédération d’être la source même de toutes les informations sur les activités de la Fecafoot. C’est la raison pour laquelle nous avons transformé la fédération en 64 un média. C’est très important d’avoir une seule voix, une source authentique et authentifiée qui serait celle où tous les Camerounais, et pas seulement les médias ou les acteurs, pourraient puiser pour avoir des informations sur les activités de la fédération. C’est très important au vu de son image à reconstruire, qu’elle puisse être accessible au grand public. Maintenant, au niveau pratique, il est nécessaire que la fédération retrouve une communication institutionnelle, digne d’une association de son rang. Il s’agit de pouvoir donner des informations, parler de sa vie. C’est une vision multidimensionnelle qui transcenderait quelque intermédiaire que ce soit, comme cela a été le cas par le passé. Il est très important que la Fecafoot ait sa propre communication, sa propre identité. Nous avons déjà mis les bases et nous avons hâte de commencer, une fois que les enjeux politiques ne seront plus et que cette crise sera passée. Ceci, afin d’aboutir à cette Fecafoot qui a une communication de partenariat, qui est en elle-même un média qui peut donner ses messages, qui se reconstruit en utilisant différents partenaires. Quelle est la place des réseaux sociaux dans cette nouvelle stratégie de communication ? Les réseaux sociaux sont l’une des nouvelles manières, incontournables, de communiquer. Ça vous permet de transcender les audiences ciblées. Et c’est tout à fait indispensable dans un milieu comme le football car ce sport touche tout le monde. Peu importe la classe sociale, on se retrouve tous dans le football. C’est un vrai outil d’unité et c’était très important de trouver des plateformes de communication, des manières de communiquer qui puissent être à l’image du pouvoir même du football. Les réseaux sociaux ont cela qu’ils ne souffrent d’aucune censure. Ça donne une liberté d’accès à toute personne ou institution qui aurait un intérêt pour le football. Ce n’est pas seulement par rapport au public, mais aussi aux partenaires. Ce mode de communication permet d’être en contact avec les autres fédérations ou les différents acteurs de football. Et pour nous-mêmes, c’est l’occasion de faire passer le message d’un football camerounais qui reste d’envergure. Nous avons atteint certains de nos objectifs. Nous en avons d’autres. Nous avons réussi parce que, comme je disais plus haut, il était très important de devenir un média et construire notre image. Cela passe à travers un média qu’on possède et qu’on contrôle. Les réseaux sociaux nous donnent l’opportunité d’être présent comme vous voulez l’être aux yeux du monde. Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 Comment s’en sort-on dans un milieu d’hommes comme celui du football ? J’étais dans le football avant d’arriver à la Fecafoot. Donc, j’étais déjà une personne avertie. Pout toute forme de discrimination, il ne faut souffrir d’aucun complexe car quand on montre qu’on a un peu trop conscience d’une différence, on s’enferme tout seul dans une boîte qui n’est pas nécessairement celle dans laquelle pourrait vous mettre les gens. Ça n’a jamais été un handicap pour moi d’être une femme. Je suis une personne qui aime la compétition, qui entre dans une arène, voit ce qu’elle a à faire sans vraiment souffrir de ce qu’on va penser. Il faut être professionnelle, avoir des principes et des valeurs. C’est cela qui va permettre de surmonter une quelconque difficulté. Je ne pense pas que le genre puisse être un obstacle majeur mais effectivement, c’est un monde d’hommes et sans que vous ne posiez un quelconque acte, on voit déjà en vous quelqu’un de différent. C’est la difficulté car c’est très facile de se contrôler soi-même mais on ne peut pas contrôler les autres. Petit à petit, il faut faire comprendre aux autres que la différence n’est ni une menace, ni une difficulté, surtout lorsqu’on est tous supposés travailler dans un même but. Je ne regarde pas ça. C’est ça ma force. Quel regard portez-vous sur le football féminin qui semble en pleine mutation ? Quand j’arrive à la fédération, je suis excitée par rapport au football féminin parce que la première fois que je vais au stade Omnisport en 1994, c’est pour voir un match de football féminin entre le Cameroun et le Nigéria. Une place pour la coupe du monde était en jeu. Je revois ensuite la sélection à la Can en Afrique du sud en 2011. Je redécouvre les joueuses et trouve qu’elles font un super parcours. Mais lorsque je regarde sur internet ou que j’en parle LE FOOTBALL ET LES FEMMES la fédération » se de football, cette passionnée des Ntic e parle de son bilan et de sa vision. PAR Josiane Matia à mon retour au Cameroun, il n’y a pas vraiment d’intérêt. Là, on prend effectivement conscience que le genre peut être un atout parce que les faire connaitre était l’un de mes objectifs. D’abord, comme j’ai eu à le faire quand on arrive dans un nouvel environnement, on fait le diagnostic. On veut savoir ce qui marche, quelles sont les forces et les faiblesses. C’est vrai que j’ai toujours vu le football féminin comme un objectif, ou plutôt, comme un produit pour le côté marketing à développer. Je me suis rapprochée de Mme Eko, présidente de la commission transitoire de football féminin. On a beaucoup discuté, j’ai commencé à les suivre mais j’avais vraiment une très bonne idée de ce qu’il fallait faire et je suis d’ailleurs toujours consciente de ce qu’on est en train de faire. Il s’agissait avant tout d’attirer l’attention sur les Lionnes. On a donc commencé à les faire rencontrer les Lions pour avoir un peu de leur lumière sur elles. A chacun de leur regroupement, le président du Comité de normalisation allait les voir. J’ai identifié dans les médias ceux qui s’intéressaient déjà au football féminin. La fédération a pris sur elle de subventionner des journalistes pour aller à la CAN 2014, de manière à ce qu’on parle quotidiennement des Lionnes sur tous les types de médias. Et cela a marché. On a enchaîné dans les efforts avec la coupe du monde. J’ai beaucoup travaillé avec la Team Press, qui est vraiment très ouverte et professionnelle, sur comment je voyais les choses se faire. Je crois qu’on voit les résultats des soldats de l’ombre que nous sommes. Il fallait organiser la sélection nationale pour susciter l’intérêt. Tant qu’il n’y a pas d’intérêt, il n’y aura pas de couverture médiatique, pas de sponsors, pas de partenariat. Donc, il fallait d’abord susciter un véritable engouement pout le football féminin. Maintenant, je pense que l’un des grands chantiers, c’est le financement et la création des clubs. L’un des vrais problèmes c’est que la plupart des clubs créés fonctionnent exclusivement sur des subventions. Ce qui, on le sait, ne peut pas être positif. La Fifa a identifié le football féminin, il y a cinq ans, comme le football d’avenir et on a eu le programme « Live your goal ». Il va être mis en action. On avait espéré le faire cette année mais avec les crises politiques qui continuent à la Fecafoot, ce n’est pas évident. Nous travaillons dessus pour le lancer après le processus de normalisation car il devrait aider à développer le football féminin et le rendre rentable. La Fecafoot va entrer dans une nouvelle phase après le processus justement. Quels sont les défis qui vous attendent ? Les prochains défis, comme j’aime le dire, c’est la « Fecafoot, le renouveau ». Car il va vraiment falloir travailler sur l’image. Le travail de la normalisation va être évalué après le processus, lorsque la nouvelle équipe viendra. Il va bien falloir marquer la fin de la crise qui dure depuis presque trois ans maintenant, bien montrer la différence entre la Fecafoot de la normalisation et la nouvelle Fecafoot. Cela passe bien sûr par plusieurs actions. D’abord une vraie restructuration du département de la communication et du marketing. Ça demande différentes ressources humaines. C’est un principe qui a déjà été accepté parce qu’un organigramme a déjà été validé. En fait, je pense que la communication, comme le juridique, vit vraiment au rythme de la fédération. Mais les vrais défis vont être d’accompagner la Fecafoot dans sa restructuration, ne seraitce qu’organisationnelle. Ce qui ne pourra que faciliter une communication interne. Il faudra améliorer la communication externe et mettre en marche la vision que nous avons. Nous attendons le nouvel exécutif. Je pense que le nouvel exécutif aura sa vision et la communication et le marketing seront toujours là, non seulement pour appliquer cette vision, mais aussi la mettre en valeur. Il est très important que la Fecafoot et le football camerounais reprennent la place qui est la leur, non seulement au niveau national et continental, mais aussi international. Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 65 LES ACTRICES Bernadette Anong: L Elle est aujourd’hui un modèle pour la 66 Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 LE FOOTBALL ET LES FEMMES La joueuse polyvalente jeune génération. P assionnée de football dès l’âge de 11 ans, le coach adjoint des Lionnes indomptables, Bernadette Anong a passé la majeure partie de sa vie dans les stades en tant que joueuse, puis entraineur de l’équipe nationale féminine du Cameroun depuis un an. Le contact avec le ballon se fait au cours élémentaire première année. Comme tous les jeunes de son âge, elle traine au stade malien d’Anguissa ; elle sera dénichée par le regretté arbitre international Atangana Louis de Gonzague qui aiguise son appétit pour le football malgré le désaccord de ses parents. Ses efforts et sa détermination pour le succès lui ouvrent les portes du Canon Filles vers les années 1990. Elle fera, tour à tour la ronde des équipes de football qui existent, notamment, Loréma, où elle fait partie de la première promotion, ensuite elle va intégrer l’équipe de Zurich, Diamant de Bafia puis retour à la case départ au Canon. Elle gagne, au cours de sa riche carrière, plusieurs trophées notamment la Coupe du Cameroun avec le Canon en 1990, son premier titre en tant que titulaire. Elle passe trois ans au sein des Mekok-Me Ngonda version filles, des années au cours desquelles elle est sacrée championne du Cameroun puis vicechampionne. Elle en profite de son passage dans d’autres équipes pour remplir sa besace de trophées (Coupe Top) avec les différentes formations dans lesquelles elle évolue. Après avoir tout raflé au Cameroun, arrive l’aventure nigériane. Au pays de Jay-Jay Okocha, PAR Berthe Sen elle expérimente une nouvelle façon de jouer au football. En 2001, elle évolue au sein de Pélicans Star de Calabar, constitué uniquement de joueuses internationales, et enregistre de nombreuses prouesses. Bernadette et ses coéquipières sont vainqueurs trois années successives du doublé Coupe-Championnat. L’esprit de vainqueur ne la quitte plus au pays des Flacons, pour avoir prêté ses services dans les équipes (pelican star, Rivers Angels, Delta Queen, Ibom Queen) dont les ambitions sont de gagner, de gagner encore des titres. Pour cela, rigueur au travail et la mobilité étaient maitre mots dans ces formations. L’ex sociétaire du Canon et de Lorema devait faire plus d’efforts pour confirmer sa place de titulaire au sein de ces équipes. La joueuse polyvalente (milieu de terrain offensif, latéral gauche et droit, milieu terrain défensif avant de finir à la charnière centrale en libéro) a hérité d’Emmanuel Kundé, Franco Baresi, ou encore de David Beckham. Dans la tanière L’expérience de 12 années accumulée au Nigeria, est mise au service des Lionnes indomptables du Cameroun. Elle devient la capitaine de la sélection nationale en 2000. Elle ôte le brassard 8 ans plus tard. Leader, elle a su rassembler les forces nécessaires pour assoir une équipe gagnante, un esprit de groupe et une belle image à transmettre à la nouvelle génération. Malgré les différences dans le comportement des unes des autres au sein du groupe, Bernadette Anong a joué son rôle. «Chaque fille était égale à mes yeux, malgré la différence d’âge, même si mes reproches étaient douces. On ne peut pas se comporter de la même manière sauf pour un but », pense-t-elle avec sourire. Son couronnement a eu lieu il y a un an avec sa nomination comme coach adjointe auprès de Carl Enow Ngachu. Son nouveau collaborateur et patron est une personne qui lui a donné la possibilité de s’épanouir, premièrement en tant que joueuse mais encore comme une suppléante. «C’est un grand frère pour moi et je suis fière de travailler à ses cotés et surtout d’apprendre. C’est également pour le coach un succès de travailler avec celle qui fut sa joueuse», confie-t-elle. Bien que timide et réservée, l’ex capitaine, la trentaine passée, ne cesse d’apprendre auprès de ses autres collaborateurs afin de pouvoir transmettre ce qu’elle reçoit d’eux. Bien plus, elle accueille ses nouvelles fonctions au sein de l’encadrement technique des Lionnes avec beaucoup de sérieux et d’enthousiasme. Avec les filles, elle opte plus pour le libre arbitre avant de leur apporter les conseils adéquats. Comme tout sportif de haut niveau, la Coupe du monde reste le couronnement d’une carrière ; c’est dont avec joie qu’elle a participé à la 7ème édition de la Coupe du monde qui s’est jouée au Canada. «Je l’ai vécu dans l’esprit d’une joueuse et dans l’esprit d’un coach», a-t-elle déclaré après la belle prestation des Lionnes à cette compétition. Son rêve a été réalisé, celui de passer le premier tour de la Coupe du monde. La prochaine étape est de remporter la Championnat d’Afrique de football féminin, une performance qui lui a échappé en tant que joueuse. Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 67 LES ACTRICES Jeanne Ekoumou: reine du sifflet Après avoir été joueuse de champ, elle n’a pas quitté l’aire de jeu. R ien ne prédestinait Jeanne Ekoumou à être une arbitre internationale, un corps de métier, qui à ses débuts, était très réservé aux hommes. Cette inégalité, ne l’a pas empêchée de jouir de sa passion : le football, depuis sa tendre et jeune enfance. Elle fait ses débuts dans l’arbitrage en 2002 après avoir mis fin à sa carrière de footballeuse après de nombreuses années au sein des équipes (Bastia, Canon, Zurich, et Loréma). Son passé de footballeuse ainsi que son amour pour le football, et la nostalgie des aires de jeux l’entraîne vers l’arbitrage. Question de rester au contact du football et de demeurer dans le milieu footballistique. «J’aime le football, j’aime pratiquer le football, j’aime être actrice du football», souligne-t-elle avec enthousiasme. PAR Berthe Sen polyvalence entre le championnat de football féminin et les championnats de Ligue I et II lui offre la possibilité de mieux s’affirmer ; mais aussi de garder le statut de reine parmi plusieurs reines. A 40 ans, elle demeure maîtresse de l’aire jeu au cours d’une rencontre, elle impose le respect non seulement aux joueuses, mais aussi aux entraîneurs. Trois ans après avoir raccroché ses crampons, l’ancienne joueuses de Lorema prend ses marques dans la ligue du Mfoundi ; période pendant laquelle elle passe trois années d’apprentissage et bondée d’expérience pour sa nouvelle carrière d’arbitre. Puis, le chemin du succès s’ouvre de nouveau à elle avec une promotion d’arbitre régionale. Trois années de présence sur les terrains de football dans la région du Centre suffiront pour qu’elle accède au collège arbitral de l’élite. En 2010 elle devient arbitre internationale, elle fait d’ailleurs sa première sortie internationale en 2012 lors du match Ghana # Mali qualificatif pour le championnat d’Afrique de football féminin. Dès lors, elle continue à officie dans les rencontres internationales. Consciente du fait que le travail reste le seul moyen de rester au sommet, elle s’entraine trois fois par semaine au quartier Ekounou à Yaoundé. Les relations humaines sont au centre de toute sa vie. Elles valent plus que de l’argent selon elle ; d’autant plus qu’elle entretient de bonnes relations avec collègues pour la plupart. Cependant, elle préfère travailler aux cotés des hommes parce que compréhensifs et moins compliqués. La 68 Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 Malgré le sérieux dans l’exercice de ses fonctions, l’arbitre internationale a été suspendue pour deux mois en 2012 par la commission des arbitres. A présent, elle caresse le rêve de participer aux Jeux olympiques, à la coupe du monde ou encore devenir institutrice des arbitres, entraîneur ou future dirigeante du football féminin, tout en prenant soin de sa fille.. LE FOOTBALL ET LES FEMMES Leocadia Bongben "Football without communication is like winking at a beautiful girl in the dark" Leocadia Bongben, Team Press Officer of the Women National Team, (The Indomitable Lionesses) says the participation of the squad at the 2015 Fifa World Cup has and continues to impact on women football and sees her role as pivotal in the projection of the squad and the development of the women’s game. By ULRICH SIMO As the Team press of the Women's national team, how did you appreciate the evolution of the status of the Lionesses since you are there? The status of the Lionesses has evolved since my appointment as team press officer. After their participation at the African Women Championship, Namibia 2014, the Lionesses saw their status valorized. When the Lionesses emerged vice champions, at the African Women Championship, many Cameroonians started respecting the team especially as they picked a qualification ticket for the World Cup. The fees of the Lionesses saw amelioration from the African Women Championship to the World Cup with participation fees set at 15million. Things are evolving for the better and there is hope that in the years to come the status of the Lionesses would still witness revalorization for the players to have a befitting social status in line with the service they render to the nation. Today there is more attention on the Lionesses after the FIFA World Cup, Canada 2015. What are you doing as the team press to put more light on the Lionesses? The World Cup was an excellent platform for the Lionesses to shine on the world stage and their performance, reaching the 1/8 finals put the squad on limelight. As the team press officer I do my best to follow the performance of each player in the club and provide the information to the media to continue putting the agenda on the players and the team. Besides, continue to facilitate interviews with players to the media who wish to have present special programmes and send out press releases, among others. Can the beautiful participation of the Lionesses at their first World championship impact the women's football in Cameroon? Certainly the beautiful performance of the Lionesses at the 2015 FIFA World Cup has and would continue to impact women’s football in Cameroon. More women and men too got interested in watching the games during the World Cup. The interest is translated in more people flooding to the stadium to watch women’s games. Young female players have more idols they would wish to emulate, Enganmoiut Gaelle, Adoudi Onguene, Manie Christine and Ngono Manie to name a few which is the result of the Lionesses participation at their first world cup. The authorities need to capitalize on these advantages to set the base to retain supporters in the stadium and a base for the development of women’s football. "By whipping the interest of stakeholders gradually changes can be made for the betterment of women football." With your position how can you help Women's football in Cameroon to grow? Football without communication is like winking at a beautiful girl in the dark. As such, there is need to mobilize journalists especially those interested in women’s football to sensitize the public to go to the stadium on match days. Also mobilize the media to hype on key players and draw the attention of the public on towards women’s game through special programmes. By whipping the interest of stakeholders gradually changes can be made for the betterment of women football. This has to be done in collaboration with the Communication department of the Cameroon Football Federation. Do you think the FIFA project Live your goal is the solution for women's football? The Fifa live your goal project if well implemented is a solution to women’s football given that this is a campaign to get young girls in the grassroots to get interested in football besides the global promotion of the game. This would mean organizing women football for the divisional, regional and national levels an avenue to detect talents hidden in the hinterlands. This in line with the live your goals communication plan of branding and projection of key figures would go a long way in the development of the women’s game. Besides there is need to get big firms to get involved in sponsoring and financing of women’s football. Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 69 LES ACTRICES Journalisme sportif Les femmes dans le bain Elles se révèlent de véritables passionnées dans un milieu en majorité dominé par les hommes. PAR Monica Nkodo F ini le tabou des femmes micro ou dictaphone en main au bord des pelouses et autres terrains de disciplines sportives. Les «reporters en jupe» s’affichent de plus en plus confiantes dans le domaine du journalisme sportif. S’il est difficile de déterminer leur nombre exact dans le paysage médiatique camerounais, les femmes journalistes sportifs font montre d’un engagement certain, malgré les murs qui se dressent face à elles dans un milieu qui se révèle souvent très misogyne. Femmes, elles sont confrontées à la discrimination de certains confrères et d’observateurs, curieux ou même amusés de les entendre parler de sport. Et pour se faire un nom, elles doivent se plier à cette rigueur qu’exige le métier en général. Dans son ouvrage « Comment devenir journaliste sportif », le journaliste français Grégory Massart souligne une spécificité nécessaire à tous, homme comme femme. «Si tant est que le journaliste sportif idéal existe, il doit avant tout être passionné de sport mais pas seulement. Le sport est transversal, il s’imbrique dans l’économie, le social, le politique, le sociétal, la santé », explique-t-il. Passion donc, mais polyvalence aussi. Une philosophie que Madeleine Soppi Kotto, responsable du service des sports au Poste national de la Crtv a bien épousé, elle qui a fait ses classes à Cameroon tribune. 70 A présent, sa réputation est bien établie dans le monde du journalisme camerounais. Si certaines femmes sont amenées à travailler dans le sport par la force des choses, Soppi Kotto n’a fait que suivre sa passion. L’opportunité se concrétise en 1998 pour cette férue de sport, lorsque dans sa position de responsable de la Communication à la Fédération camerounaise de boxe, elle se rend en Chine pour commenter les championnats du monde de cette discipline. Ses compétences lui vaudront la reconnaissance de ses pairs. Adoubée, elle se lance dans le commentaire sportif, un terrain alors inexploré par les femmes journalistes sportifs du pays. Elle en est donc la pionnière. Aujourd’hui, sa voix est incontournable pendant les grandes compétitions en football et autres événements d’envergure, comme les Jeux Olympiques. Madeleine a d’ailleurs inspiré plusieurs jeunes consœurs. «Je voulais que les gens comprennent que ce n’est pas une décision prise sur un coup de tête, mais que d’autres jeunes femmes journalistes s’inspirent de mes choix», confie-t-elle. C’est le cas de Berthe Sen, journaliste au quotidien “Emergence”. Les commentaires de Madeleine, Jean Lambert Nang et surtout Abed Nego Messang, mais aussi des émissions comme “Sports et rythmes ” sur la Crtv ou “L’équipe du dimanche” de Canal +, ont nourri sa passion pour le journalisme sportif Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 alors qu’elle n’était qu’une adolescente. Passée par Radio Bonnes nouvelles puis le quotidien L’Actu, Berthe a toujours suivi les battements de son cœur pour son premier amour : le sport. Ce choix n’est pas prioritaire pour toutes, mais au final elles y trouvent leur compte. Monique Ngo Tjouen, responsable de la rubrique “Foot et elles” dans le programme “Fou Fou Foot” sur la Crtv, n’avait jamais songé au sport, mais aujourd’hui elle confie s’y plaire et veut s’améliorer chaque jour. Toute chose qui la pousse, comme d’autres, à intégrer l’Union des femmes reporters sportives d’Afrique antenne du Cameroun (Ufresa-Cam). Au sein de cette association, elle rencontre d’autres femmes qui partagent ses objectifs. Berthe Sen en est également membre. « Cela fait plaisir de se retrouver sur un terrain en compagnie d’une autre femme », dit-elle. L’Ufresa-Cam, avec pour présidente Priscille G. Moadougou du quotidien « Mutations », compte de plus en plus d’adhérentes. Certes les journalistes sportives veulent un cadre de complicité, mais elles recherchent plus un endroit où ténacité, curiosité et audace, des qualités indispensables au journaliste de sport peuvent leur être inculquées. Ces dames suivront avec émotion l’évolution des Lionnes à la Coupe du monde 2015 au Canada, afin que leurs exploits encouragent et inspirent d’autres jeunes dames. LE FOOTBALL ET LES FEMMES Madeleine Soppi Kotto The Microphone Lionness Simply say Madeleine or “Mado” in the sports reporting domain in Cameroon, and everyone will know you`re talking about the CRTV radio sports service boss, now acting as the sub director of assignments, jointly with her running of the sports service for assignments. H er stay and rise to fame in that field is no surprise to many who knew Mado as a student in her Littoral region of origin and the then East Province where father was called to serve the nation. She always challenged her male school mates in football, but most of all made her name in the journalism club. As such, when she passed the entrance into the prestigious Advanced School of Mass Communication, many predicted a bright future for her in the sports domain. They were proven right when, after a brief stopover at the country`s print company SOPECAM, Madeleine landed a job in the CRTV. Fan of the sports reporting guru, the late Abed Nego Messang, Madeleine got the chance to work with him as her boss in the then Sports and Leisure sub department, where Abed throned as the Editor-In-Chief. par Simon Lyonga fessional dinosaur Abed Nego Messang her mentor, putting a feminine touch in her style. Her motherly attitude earned her the title “mama” from her colleagues, both junior and senior, most of whom never fail to commend her style in managing professional and other crises between colleagues. This proud holder of a professional masters certificate in sports reporting, who`s rounding up another masters in management has been a reputed sports manager in the CRTV, smiling with her subordinates when necessary, and banging the table when irresponsible journalism showed its head in her service. Generations of players of the Indomitable Lions have stayed close to her because of her love of the game and professionalism, including the time spent at the National Olympic and Sports Committee as the body`s communication boss. Today, Mado`s voice carry`s much weight in the CRTV radio newsroom where she has been acting as the sub director of assignments since the retirement of Roger Betala. Running the newsroom staff and the sports service of assignment is not given to anyone, but Mado has remained steadfast in the discharge of her duties. With this she adds the role of studio dispatching whenever there is a serious event in the country, like the national day celebration or the visit of other heads of state to Cameroon. Though she loves eating meondo and ndole from her native Moungo in the Littoral region, Mado`s best taste is professionalism which gives her more satisfaction than a good plate of her best delicacy. Learning the trade with male colleagues in a domain that was considered the man`s world, Mado made it a point of duty to mark her terrain. Jean Claude Ndi, Kange Williams Wasaloko, Alfred Nyambele Iyawa, Joe Chebonkeng kalabubse, George Fon Tamo and Geoffs Ngwa all guide her baby steps. She was getting into a domain where only ladies like Judith Ngalle, Pamela Egbe Messi and Maguerite Ntemgoua had ventured into, leaving as fast as they came in. Reasons why many predicted another early exit for Mado, but her tenacity and professionalism made her rise faster than expected. She was made desk chief in the sub department, and that was the real take off of a career that has taken Madeleine to the four points of the globe. Rising to the post of service head, an promoted to the professional title of “grand reporteur”, and later acting editor-in-chief of the department, Madeleine broke the records. She`s covered the biggest world sports jamboree, the Olympics, she`s been to the world cup final phases in Germany, South Africa and Brazil, the Africa Cup of Nations in Mali, Tunisia, Egypt, Ghana, Angola and Equatorial Guinea the continent`s biggest multisport event The all Africa Games in Algeria, and other continental and world events in boxing, judo, athletics etc. But the name Madeleine Soppi will be remembered more for her running commentaries in football, moving into the shoes of a proFecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 71 AMELIORATIONS Célestine Ketcha Courtès "Les femmes doivent s’imposer grâce à leur intellect" L’ancienne présidente du conseil d’administration de la Panthère sportive du Ndé conseille aux femmes de s’imposer dans un domaine à conquérir. PAR P.G.M ne m’a regardé de haut. Mes idées passaient bien et elles suscitaient l’adhésion. Les femmes y ont-elle un avenir immédiat? Evidemment. Les femmes qui jouent au football ont les mêmes chances que mes hommes. Il va falloir permettre à la femme de vivre de la pratique du sport. En France, par exemple, les femmes de l’équipe nationale de football n’ont rien à envier aux hommes du handball, du basket-ball ou du volley-ball. Quel regard portez-vous sur la place des femmes dans le football, notamment sur le plan administratif ? De manière générale, au sein du mouvement sportif, les femmes n’occupent pas le quota demandé par les Nations unis (30%), notamment à travers l’objectif °3 des Omd relatif à la promotion du genre dans tous les secteurs d’activités. A la tête des clubs, en dehors de Dinaly et moi, je ne vois personne d’autres. On le constate au niveau de l’administration de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). Idem au ministère des Sports et de l’Education physique. Heureusement que le chef de l’Etat, Paul Biya œuvre pour que les lignes bougent pour ce qui est de l’accès des femmes à la prise de décision. Jusqu'ici, la première femme siégeant comme membre du comité exécutif de la Fécafoot reste attendue... Il est important que ce soit une femme du métier. Elle doit d’abord s’imposer dans le domaine du football pour ce qu’elle fait, avant qu’on ne considère qu’elle est une femme. On doit comprendre que les femmes ont également leur partition à jouer et non pas comme faire valoir. tir de nos attitudes et de nos habitudes que les choses changeront. Donc, à mon avis, il n’y a pas de preuves de l’existence des verrous. Est-ce aisé de s'imposer dans ce domaine en tant que dirigeante? Ce sont les idées qui comptent. Les femmes doivent donc s’imposer grâce à leur intellect. J’ai été présidente de la Panthère sportive du Ndé pendant trois ans. J’ai mis sur pied "On doit comprendre que les femmes ont également leur partition à jouer..." la gouvernance prônée par le chef de l’Etat au cœur de mon management. Une Les hommes auraient-ils tout verrouillé? Je ne le pense pas. Nous sommes dans un femme a la capacité d’associer l’aspect maternel système patriarcal. De manière naturelle, on dans tout ce qu’elle fait. Elle pense à tout, et voit d’abord les hommes. La femme qui doit surtout à demain. Chez elle, envisager le court, se battre, peut y arriver. Le travail doit com- le moyen et le long terme est une attitude normencer par nous-mêmes. Une femme qui male. Ce qui fait la différence avec les hommes. élève seule ses enfants, si elle a trois garçons J’ai été présidente, et présidente du conseil et une fille, elle préfèrera envoyer les garçons d’administration de la Panthère sportive à l’école, au détriment de la fille. C’est à par- du Ndé. A aucun moment, un homme Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 72 Quelles sont les difficultés auxquelles une femme est confrontée à la tête d'une équipe d football aussi emblématique que la Panthère sportive du Ndé? Il y en a eu plusieurs, notamment le fait d’amener les gens à accepter les procédures de gestion dans le secteur privé. Il fallait notamment imposer à un joueur de signer la fiche d’entraînement et s’il avait 15 minutes de retard, il ne percevait pas le même montant de prime que ceux qui étaient là au début. A cause de son retard, son arrivée perturbait la séance d’entraînement entamée. Cette rigueur dans la gestion a très vite été acceptée. Ce qui nous a permis d’en faire une force. A cela, on peut ajouter les ressources financières qui ne sont pas stables, ni pérennes. Parfois, nous n’avions pas le minimum pour démarrer le championnat. Cependant, nous avons souvent bénéficié du soutien de l’élite et des supporters, grâce à la vente des gadgets comme des tee-shirts et maillots. Face aux supporters fanatiques, j’avais instauré le pot de l’amitié. Que nous soyons vaincu ou vainqueurs, nos adversaires prenaient une douche, mangeaient et buvaient avant de prendre le chemin du retour. C’était ma manière de développer l’esprit fair play. Comment envisagez-vous l'avenir du football féminin dans notre pays? C’est un terrain vierge. On peut profiter du professionnalisme pour démarrer sur de bonnes bases. Le football masculin a eu du mal à décoller. Pour le football féminin, il suffit d’encadrer, de prendre les filles très tôt dans le cadre d’un projet sport-études, afin de susciter la passion en elle dès la base. Comme ça, tout en poursuivant leurs études, elles continuent à jouer au ballon rond. L'Organisation du Championnat d’Afrique de football féminin l'année prochaine (septembre- octobre) au Cameroun est-ce une aubaine dans son développement? Evidemment. On devra pour cela mobiliser les ressources au niveau national. C’est une belle opportunité pour notre pays. LE FOOTBALL ET LES FEMMES Etienne Sockeng "Les femmes doivent travailler avec abnégation" Pour s’en sortir dans le football , le directeur technique national (Dtn) adjoint, leur conseille d’être PAR N.N courageuses. Quel regard portez-vous sur le football féminin au Cameroun ? En comparant le football féminin des années 80 et celui qui est joué aujourd’hui, je note qu’il y a une grande différence. Avant, le Cameroun faisait la promotion, la vulgarisation du football féminin. Ce qui n’est plus le cas actuellement. Les footballeuses Camerounaises portent haut le drapeau du Cameroun sur le plan international. Avant d’arriver sur le plan international, le football féminin a traversé beaucoup d’étapes. Pour que le football féminin soit adopté par le public, comme le football joué par les hommes, beaucoup reste à faire. Toutefois, nous sommes fiers de la place qu’occupe le Cameroun dans le classement de la confédération africaine de football (Caf) et même dans celui de la fédération internationale de football association (Fifa). Le Cameroun fait partie du top dix des pays les plus compétents en Afrique. Ce n’est pas rien. Malgré ce classement qui pourrait faire pâlir d’envie certaines nations africaines, les femmes dans l’encadrement technique ne sont pas as- sez représentées. Qu’est-ce qui en est la cause ? L’hésitation, le manque de courage, la frustration, le manque de personnalité. Voilà en quelque sorte les maux qui peuvent expliquer la grande absence des femmes dans l’encadrement technique. Certaines d’entre elles fournissent des efforts. Elles se battent pour occuper une place comme les hommes. Mais ce n’est pas toujours évident. Arrivé à un certain niveau, certaines femmes se mettent à pleurer. Elles se sentent diminuées, et pensent toujours que si elles n’arrivent pas grimper les échelons c’est parce qu’un instructeur ne les aime pas. Ce sont des a priori qui ne tiennent pas la route. Que préconisez-vous pour remédier à la situation ? Pour remédier à la situation, il faut que les femmes soient davantage courageuses. Elles doivent être forte mentalement. C’est de cela qu’il s’agit. Car il n’est pas toujours évident pour une femme d’accepter l’humiliation du président du club, les insultes des joueurs, et même des spectateurs. Il arrive même que certains hommes soient atteints par ces coups là. Nous en sommes conscients. Pour aider les femmes, nous amenons les présidents de clubs à titulariser les femmes comme entraineurs principaux. De notre côté, nous offrons des stages de formation, et nous introduisons les femmes à obtenir les licences A et B. Actuellement, 17 femmes sont titulaires d’une licence B. Six d’entre elles sont des instructeurs. Avec la formation qui a court actuellement à Mbankomo, 43 techniciens, dont une femme, obtiendront leur licence A quatre. C’est déjà un pas. Quels conseils pouvez-vous prodi- guer aux femmes qui veulent faire du football, l’arbitrage, leurs métiers ? Elles doivent avoir le courage, parce qu’il y a beaucoup de pression dans le football. Elles doivent travailler avec abnégation et laisser l’émotion de côté. Il faut dépasser ce stade. Pour devenir technicienne dans le football, il faut d’abord être une joueuse, avant d’être arbitre, commissaire de matches. Il faut aimer le football et le pratiquer. C’est à ce prix qu’on devient une vraie professionnelle. En devenant footballeuse, elles resteront femmes. Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 73 FIFA Lydia Nsekere La Burundaise de 48 ans est la première femme à avoir intégré le 74 Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 LE FOOTBALL ET LES FEMMES e: La pionnière e Comité exécutif de la Fifa en 2013 pour quatre ans. S PAR Angèle Bepede on nom pourrait ne pas dire grand-chose au grand public. Pourtant dans les milieux du football, Lydia Nsekere est une petite célébrité. Un statut qu’elle doit à son statut de pionnière puisqu’elle est la première femme élue, pour quatre ans, au Comité exécutif de la Fédération internationale de football association (Fifa). Le fameux « Comex » qui compte seulement 24 membres et est en quelque sorte le gouvernement du football mondial. C’est dire l’honneur qui a été fait aux femmes à travers la Burundaise, lors de ce congrès de la Fifa tenu à l’Ile Maurice en 2013. D’ailleurs, pour Sepp Blatter, le président de l’instance internationale, cette dame « a réussi à mettre tout le monde d’accord ». Il faut noter qu’au cours de ce congrès historique, deux femmes avaient été également cooptés pour un an seulement. Comme cela avait déjà été le cas pour Lydia Nsekere en 2012. « Il nous a fallu 109 ans pour en arriver là », a commenté le président Joseph Blatter. Cet honneur, Lydia Nsekere, née en 1967, le doit en grande partie au travail abattu au sein de la Fédération burundaise de football (FFB) qu’elle prend en main en 2004. Un destin qui semble logique pour cette ancienne basketteuse qui a trempé très tôt dans le football. « Je n’ai jamais fait de football, mais j’ai toujours baigné dedans. Dans les années 70, mon père était propriétaire d’un petit club. Chaque week-end, les joueurs venaient à la maison pour le rassemblement d’avant-match. Puis je les accompagnais au stade», raconte-t-elle dans une interview. Elle restera pendant une dizaine d’années la seule femme à la tête d’une fédération. A ce poste, elle va redorer l’image de la FFB, gagner la confiance des membres et prendre de nombreuses initiatives, notamment en faveur du football féminin. Mais rien n’a été facile dans un milieu essentiellement machiste. «J’ai gagné surtout le droit de crouler sous les problèmes, d’évacuer la corruption endémique du milieu, qui était même venue à bout des compétitions nationales. Il n’y avait plus de championnat, il a fallu tout reconstruire. (…) Chez nous, tout le monde joue au football. Pourtant, nous n’existons presque pas, nous n’en avons pas les moyens financiers. Nous n’avons jamais participé à la Can, notre visibilité est presque nulle», déclarera-t-elle. Avec Lydia Nsekere, le football féminin occupera une place particulière car pour elle, il doit se développer de la même manière que le football masculin et dans tous les domaines : arbitrage, entraînement, administration, gouvernance, statut du joueur et marketing. Elle permettra que les femmes assistent aux matchs gratuitement et a même déclaré : « je ne signe rien s’il n’y a pas un volet féminin dans ce que l’on me propose ». Cet élan sera pourtant coupé net en novembre 2013 quand elle est battue aux élections à la tête de la Fédération après une guerre feutrée avec Révérien Ndikuriyo, son challenger. Ce qui laisse certainement plus de temps à cette veuve pour s’occuper de ses deux fils et du garage automobile qu’elle dirige. Mais rassurez-vous, elle n’est jamais loin du football.. Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 75 FIFA Live your goals Une opportunité pour le fo Les 209 associations membres de la Fifa, dont le Cameroun, peuv tique de ce sport auprès des filles. D ix milles. C’est le nombre de promesses de soutien en provenance de 83 pays enregistrées en deux semaines, au cours du mois de juin 2015, sur les réseaux sociaux dans le cadre de la campagne de la Fifa « Live Your Goals ». Un chiffre qui peut paraître insuffisant mais qui représente déjà un bon début quand on sait que le football féminin n’intéressait pas vraiment grand monde il y a quelques années encore. Mais voilà, les joueuses les plus populaires mises en lumière lors du Mondial ont été rejointes par des entraîneurs, des officiels d’associations membres et d’anciennes joueuses, dans leur promesse d’aider à augmenter de 30 à 45 millions le nombre de filles et de femmes qui pratiquent le football d’ici la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, France 2019. Car c’est cela le projet « Live Your Goals » auquel participe également le Cameroun, déclaré éligible pour la période 2015-2018. Il faut dire que beaucoup se posent encore des questions sur ce projet qui représente pourtant l’avenir du développement du football féminin mondial. La campagne « Live Your Goals » aspire donc à encourager les jeunes filles et les femmes à pratiquer le football. Elle a été lancée dans le cadre de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Allemagne 2011. Depuis, cette campagne est devenue l’une 76 des initiatives les plus reconnues dans le football féminin. Il est également question d’aider les associations membres à renforcer l’image du football féminin dans leur pays. Il s’agit à la fois d’une campagne de communication et de promotion, d’un programme de développement pour les associations membres et d’une grande plateforme de communication permettant de discuter autour des publics cibles. À l’origine, « Live Your Goals » était une campagne de communication liée à des compétitions de football féminin. Elle a ensuite évolué et la plateforme de communication est devenu un programme de développement en trois phases : Première phase (2012-2013) avec le Costa Rica, Japon, Azerbaïdjan et République d’Irlande ; Deuxième phase (2014) : 22 projets mis en œuvre et enfin, Programme de développement officiel : 20152018 accessible à chacune des 209 associations membres de la FIFA. Dans le cadre de la campagne, les associations membres reçoivent : Une assistance financière sur quatre ans ; Du matériel et de l’équipement de football pour organiser des festivals et veiller à ce que le développement technique fasse partie intégrante des projets ainsi que des conseils réguliers sur la planification, la mise en œuvre, le concept de marque et la promotion de la campagne. Voilà qui devrait permettre au nombre de pratiquantes de ce sport au Cameroun d’exploser dans les prochaines années. Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 LE FOOTBALL ET LES FEMMES s ootball féminin vent bénéficier de ce programme visant à vulgariser la praBy JOSIANE MATIA Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 77 VOS ANNONCES DANS FECAFOOT MAGAZINE BIENTôT... Direction de la communication & du Marketing Contact: [email protected] FECAFOOT MAG - SPECIAL - JUILLET 2015 Président: Pr Joseph OWONA (Directeur de publication) Sécrétaire Général: TOMBI A Roko Sidiki REDACTION DEPARTEMENT DE LA COMMUNICATION ET DU MARKETING (DMC) [email protected] / marketing@@fecafoot-officiel.com Redactrice en Chef: Laurence FOTSO, Directrice de la Communication et du Marketing (DMC) Rédaction DMC: Laurence FOTSO Ont collaboré à ce numéro: Léocadia BONGBEN, Josiane MATIA, Berthe SEN, Simon LYONGA LA MOLOMBE, Astride TONGA, Angèle BÉPÉDÉ, Priscille MOADOUGOU, Monica NKODO, Ateba BIWOLE, Mélanie ABOMO, Prisca BALLA, Patrick Eugène EBODE TSANGA , Ulrich SIMO Relecture et corrections: Patrick Eugène EBODE TSANGA, Laurence FOTSO Photos: DMC, EBANGA Photos, Getty Images, Leocadia BONGBEN, Claude BADAHA, LATI, SUFFO, Omer Gabriel TCHOUANTE SAMO Direction artistique: Laurence FOTSO Création graphique & mise en page: Ulrich SIMO (SMART MARKET SOLUTIONS) IMPRESSION-BROCHAGE: DIRECTION, ADMINISTRATION Fédération Camerounaise de Football BP: 1116 Yaoundé - Cameroun - Tel: +237 242 20 19 28 - Fax:+ 237 242 21 66 62 Serveur Fax: + 33 1 70 79 03 43 Site Web: www.fecafoot-officiel.com - Email: [email protected] Twitter: @Fecafootofficie - Facebook: Fecafoot-Officiel - Youtube: Fécafoot Télé 78 Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 COUPE DU MONDE FEMININE FIFA CANADA 2015 Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015 79 80 Fecafoot Magazine - Special Femmes- Aout 2015