LA MAFIA A HOLLYWOOD

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LA MAFIA A HOLLYWOOD
Une communauté de destins
« LA MAFIA A HOLLYWOOD »
de Tim Adler
La Mafia à Hollywood » de Tim Adler révèle les liens étroits existants entre la Mafia italienne et le cinéma hollywoodien. De grands noms du cinéma, de la
politique et de la Mafia ont eu un destin commun. Al Capone, Sinatra, Lucky Luciano ou Kennedy, pour ne citer qu’eux, font partie des personnalités qui vont
créer Hollywood. La Mafia financera et inspirera un genre cinématographique à part entière dont l’aboutissement sera le mythique « Parrain » réalisé par
Francis Ford Coppola.
« La Mafia à Hollywood » raconte comment cela pu se produire.
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Il existerait des similitudes entre les méthodes de gestion utilisées dans les grandes entreprises cinématographiques et au sein de la Mafia. La menace serait
couramment utilisée par les patrons des grands studios de cinéma autant que par les « Parrains » de la Mafia.
Ainsi Harry Cohn, le directeur Général de Columbia Pictures décrira l’industrie du cinéma non pas comme un business mais comme un « racket ». L’occasion
idéale pour la Mafia de pouvoir faire des « affaires », considérées par certains comme le « huitième art ». Un art que la Mafia va imposer à Hollywood pendant
des décennies.
Le rêve de la mafia : conquérir Hollywood.
Dès la Prohibition, la Mafia s’intéresse de près à Hollywood : elle y voit d’importantes possibilités d’y exercer son business. Al Capone lorsqu’il visite les studios à
Hollywood déclare : « C’est la première fois que je peux observer comment on fait des films. C’est un merveilleux racket ». Pourquoi la Mafia veut elle conquérir
Hollywood ? Deux raisons à cela : l’argent et la notoriété. Hollywood synthétise les deux.
La Mafia met au point un système de « racket » des studios de cinéma à travers le contrôle qu’elle exerce sur les syndicats de travailleurs. Les dirigeants des
« majors » préfèrent verser généreusement de l’argent à la Mafia plutôt que de risquer une grève des techniciens. Un des plus beau « coup » de la Mafia réside
en une loi obligeant à embaucher deux employés pour projeter un film. L’un étant chargé du son et l’autre de l’image. Mais cette loi est passée bien après que le
son ait été intégré directement dans les pellicules ! Et les syndicats dirigés par la Mafia extorqueront de l’argent à tous les exploitants de salle qui ne se
soumettraient pas à cette règle…
En « acceptant » ce racket, les studios de cinémas rentrent eux-mêmes dans un système corrompu. La Mafia est totalement intégrée à Hollywood. Certains «
mafiosos » laissent même de côté leur appartenance à « l’Outfit » de Chicago ou au « Syndicate » de New York, pour se tourner vers un business plus lucratif : le
cinéma. Ou continuent de cumuler les deux… A l’instar de Rothstein, gangster et propriétaire de Metro Goldwyn Mayer. Ou encore de Rosselli qui « casse » une
grève des syndicats et qui obtint un échange un emploi de producteur. La Mafia a même financé le plus grand succès du cinéma pornographique « Deep Throat »
(« Gorge Profonde »). Cette réussite sera au cœur du développement d’un véritable phénomène de société : le « porno chic ». Toutes les couches et catégories de
la population vont librement regarder des films pornographiques dans des cinémas « pour adultes » qui sont souvent eux-mêmes tenus par la Mafia…
Comme quoi le cinéma américain et la Mafia italienne sont vraiment indissociables…
L’âge d’Or du cinéma hollywoodien, l’âge d’or de la mafia ?
Les icônes américaines du cinéma, de la politique, de la Mafia ou encore de la chanson comme Marilyn Monroe, Kennedy, Sinatra, Luciano exercent les uns sur
les autres une fascination réciproque. C’est cette fascination qui va lier tous ces destins dans un même réseau d’influence. En effet, l’ouvrage aurait dû s’appeler
« Mafia, stars et politique ». De Palma déclare : « La corruption est attrayante ». Pour cette raison, « La Mafia à Hollywood » est intarissable d’anecdotes. La
pègre a réussi à s’intégrer et à corrompre aussi bien le système politique qu’Hollywood.
Pèle-mêle, en voici des exemples : La Mafia repère Marilyn Monroe avant qu’elle ne devienne l’icône du glamour aux États-Unis. La Mafia lance et relance la
carrière de Sinatra. Elle l’aide à obtenir un rôle dans « Tant qu’il y aura des hommes » en faisant pression sur des dirigeants de studios comme Cohn. En 1947,
une photographie témoigne des liens de Sinatra et Luciano, ensemble à Cuba. La pègre aurait soutenu la campagne du fils de Joseph Kennedy. En échange, ce
dernier veillera aux intérêts de la Mafia. Sinatra présentera à Kennedy une de ses futures maîtresses qui aurait transporté d’importantes sommes en liquide à
Giancana, chef de l’Outfit dans les années 1950. Un des points culminants de ces liaisons dangereuses restera la mort de Marilyn Monroe, dont la véritable cause
reste un mystère encore à ce jour : (suicide, assassinat orchestré par la Mafia ou par les Kennedy ?.
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Ces liens permanents entre la Mafia et Hollywood permettent de créer à juste titre un nouveau genre dans le cinéma Hollywoodien : le film de « mafieux ». Les
États-Unis ont toujours été fascinés par les gangsters. Il est en effet normal pour un jeune pays de se fabriquer sa propre mythologie. On peut dire à juste titre
que « l’art influence la vraie vie qui influence elle-même l’art ».
Quand la fiction dépasse la réalité : la fin de la mafia à Hollywood ?
En 1972, « Le Parrain » est le film « mafieux » par excellence. Cette œuvre marque un véritable tournant au sein de la pègre elle-même : il devient tellement
culte qu’il va influencer les pratiques au sein même de la Mafia. Le mot « parrain » deviendra d'usage courant pour le grand public, mais aussi pour les
gangsters. La pègre qui avait envoyé des émissaires pour contrôler le tournage, et par extension son image, va à son tour s’inspirer de cette fiction dans son
quotidien.
La série télévisée « Les Sopranos » qui est diffusée dans les années 1990 met en scène de véritables événements qui ont lieu au sein de la Mafia à cette époque,
avant que le grand public en soit informé. Cela confère à cette série un aspect quasi prophétique.
Certains observateurs pourraient penser que la Mafia est devenue plus présente au cinéma que dans le monde réel en ce début de millénaire. Il ne subsisterait
que des résidus de cette ancienne grande organisation criminelle... Cette dernière imiterait les grands classiques hollywoodiens qui lui sont dédiés, plutôt que de
les accomplir réellement. Mais il ne faut pas oublier que la Mafia a tout de même réussi dans les années 1990 une nouvelle arnaque à grande échelle, en
rachetant des studios de cinéma avec de l’argent empruntés au Crédit Lyonnais. Des millions qui ne seront jamais remboursés.
La mafia italienne est-elle devenue un mythe ? Laisserait-elle sa place à la « mafya » russe dans l’imaginaire collectif mais aussi dans la réalité ? Un point
d’interrogation subsiste donc sur la véracité de la disparition de la mafia italienne à Hollywood. Car les enfants des mafieux, parfaitement intégrés à la classe
moyenne américaine, ont des postes de pouvoir. Ils n’en oublieraient pas pour autant leurs origines et continueraient d’entretenir des liens avec la mafia…
- Tim ADLER, La Mafia à Hollywood, Nouveau monde éditions, janvier 2012
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