Nouveau dictionnaire historique des locutions

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Nouveau dictionnaire historique des locutions
Nouveau dictionnaire
historique des locutions
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Ancien Français, Moyen Français, Renaissance
Nouveau dictionnaire historique des locutions
Par Giuseppe Di Stefano
2 vol., 1900 pages, 216 x 280 mm, 2015, relié, ISBN 978-2-503-55053-4, 249 €
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« (…) cet ouvrage représente un apport considérable
par l’abondance de ses matériaux et, de manière générale,
par la justesse de ses interprétations.»
Ancien Français, Moyen Français,
Renaissance
Tome I : A-K • Tome II : L-Z
L
Par Giuseppe Di Stefano
a parution, en 1991, du D.L.M.F. (Dictionnaire des locutions en moyen français, Montréal, CERES,
XIII-930 pp. grand format) avait surpris les spécialistes, qui découvraient la richesse, la finesse, les
nuances, la variété de l’ancien patrimoine locutionnaire.
L’édition, à tirage limité, fut vite épuisée. L’éditeur avait cru opportun de ne pas faire paraître un nouveau tirage,
car nous n’avions pas interrompu notre exploration, toujours passionnante, faite directement et exclusivement
sur les textes, appuyée à l’occasion par les Dictionnaires qui ont fait l’histoire de notre discipline.
Cette démarche a permis de renouveler entièrement le corpus : tous les textes qui figurent dans la
riche bibliographie ont été épluchés directement et passés au peigne fin. Le Nouveau Dictionnaire
bénéficie de plus de quarante ans d’élaboration, ce qui a permis notamment de revoir la liste des
« premières attestations ». Plus, comme le titre du Nouveau Dictionnaire le spécifie, en suivant notre
expérience, nous avons procédé à l’élargissement du corpus, car nous ne voulons nullement que
« des bornes chronologiques absolues finissent par faire de la catégorie historique le moyen français un
compartiment étanche ». Non plus donc Moyen Français, mais Ancien Français - Moyen Français Renaissance, i. e. des Origines au Seizième Siècle inclusivement.
Dans la pratique de la consultation du Nouveau Dictionnaire, on verra que le grand nombre des entrées est
nouveau : AATIE devient AATIE, AATINE, AATISE… ; les entrées AMENJART, AMETHISTE… sont
nouvelles ; les quatre locutions de l’entrée ABIME sont devenues neuf…; le nombre des exemples liés aux
différentes locutions s’est enrichi considérablement : on n’a qu’à voir les mots producteurs : AME, TETE...
Dans le domaine du vocabulaire libre, on verra avec profit les entrées BOURDON, CAS, DOIGT, LUC,
NOC…: il y a mille manières pour nommer « les choses » qu’on ne nomme pas.
En ce qui est de la terminologie, nous avons opté pour le simple terme locutions. Des comparaisons avec un
moderne Dictionnaire des locutions (et des expressions) peuvent toujours être faites afin de vérifier la survie
de l’ancien patrimoine ou plutôt les racines du patrimoine actuel.
Giuseppe Di Stefano, Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres, Prix Chavé (1992), Prix G. Boccaccio (1998), Prix
Euno (2007), Personnalité de la Semaine (La Presse-Radio Canada, 1993), Fondateur-Directeur de la revue ‘Le Moyen
Français’ (1977-...), Rédacteur de la revue ‘Studi Francesi’ (1963-1988), Attaché de Recherche au C.N.R.S. (1963-1969),
est Professor Emeritus à la McGill University.
SPECIMEN
Nouveau
dictionnaire
historique
des locutions
1
AATIE, AATINE, AATISE
Jourdain al 1477‑3041 (cf. aussi 12886‑15659) :
vous feroie jou de cy , i, b .i. a (var jou droi d’un b)
[…] Que vous feroie jou de cy d’un be .i. a.
Estre marqué a l’A, être de la meilleure qualité,
avoir un grand mérite ; (ir) être méchant
(Cotgr, Oudin, LeRoux, H), cf. il est des
bons, il est marqué a l’A, Langage figuré 63
BELON 317 : ce sont heretiques marqués a la
lettre A.
A
Sanz abecé, ignorant, cf. Le petit plet 184, →
LETTRE
Ne savoir ne A ne B, na A ne B ne C, ne a ne
letre, être complètement ignorant
A, AB, ABC
N’a A n’a B, ni à X ni à Y, à personne
Carité CVI, 12 : Abbes, se tu ne ses ches trois,
Dont ne ses tu ne A ne B ;
MEZIERES II, 302 : …aux clercs royez, seculiers
ou mariez qui ne sauront ne a ne b, et au meffait ne
seront pas trouvez tonsurez ne en habit de clerc ;
COINCI III, 208, 450 (cf. aussi II, 33, 731) : un
sot abbé Qui ne seit mie encore A, B ;
Matines 4713 : Ung vieil chevallier se veint
mectre Et entrer en religion Combien qu’il ne
sceust a ne letre N’encores expeller son nom ;
Regnart 81, 56 : lequel aura torché le cul de la
mulle dix ou douze ans, et si ne sçaura a ne b ;
VIGNEULLES Gedenkbuch 17‑25 : il estoit
homme marié, mal acoustré et ne scavoit ny A
ny B […] Et fut celui bataird fait evesque… et ne
savoit ni A ne B ;
Farces XLVI, 155‑445 : Un tas de baveurs
confesseurs Qui ne scavent ne a ne boys […] Je
craignois ces confesseurs Qui ne scavent ne a ne boy ;
Parangon 51, 84 : Pareillement, sire Frosin, ung
homme qui jamais ne vous auroit congneu et vous
veist ainsi habillé comme vous estes, qui estes si
souverain docteur, ne cuyderoit jamais que vous
sceussiez ne a ne b ne c ;
Attiffet 60, 347 : A fin que comme luy elle
demeure beste, Sans sçavoir a ny b, sinon pour
menager.
COINCI IV, 500, 1551 : Voirs n’est sougis a A
n’a B, Voirs n’espergne vesque n’abé, Voirs dit au
symple et dit au fier ;
Renart 2205 : Je mengeray de ses depers ; Mais gré
ne sçay n’a a, n’a b, Fors seulement a dampt abbé.
Ne… une .abc.
Bestiaire 69, 230 : une sote Qui sera si petit
devote C’une .abc. n’en diroit mie.
Ab, jeu de mots pour abbé
Pronostications 56, 31 : il changera lettre, Car les
moisnes A B aront Et les monnieurs le D tenront.
Ne pas changer un A pour un B, être inflexible
G. CHASTELLAIN II, 387 : Après plusieurs
choses dictes, leur fut repondu que bien devoient
loer Dieu de ce que le duc s’estoit… Et bien
pouvoient percevoir que le duc avoit eu pitié d’eux
et qu’ils ne s’attendissent point à avoir plus grant
grâce que autrefois leur avoit esté offerte et que
seurement on ne leur changeroit un a pour un b.
Ne congnoistre un A d’un B, être
parfaitement ignorant
DESCHAMPS VI, 184, 23 : Qui est de
nouvel ordonné D’estude et livres gardien, Et ne
congnoit un A d’un B.
N’y congnoistre ni A ni B, n’y rien
connaître, cf. Incarnation II, 397
A devient B, impossible
COINCI II, 86, 2132 : Car ançois A devendra
B, Iaue bons vins, bons vin cervoise Qu’ele en leur
cloistre s’en revoise.
Faire / dire d’un A un B / d’un B un A, a
qqn, le tromper, raconter longuement, cf.
aussi TL, G
COINCI IV, 148, 356‑363, 602 : Maintenant
l’ont si adoubé Que C ou A li font du B […] Bien
li faisoient A dou B ;
Miracles VI, 249, 579 : Touzjours nous jeue Dieu
soubz chappe, Qui nous fait si d’un a un b Que
touzjours nous sommes gabé Et perdons tout ;
CUVELIER 19060 : Ne sai que vous ferai ici
du b un a ;
Ne savoir faire difference entre A et B, être
ignorant, cf. Triumphe de Force IX, 201
Ne pas avoir pour faire la pance d’un A,
être fauché, cf. Saint Remi 12330
L’ordre de l’ABC, des lettres de l’alphabet,
l’ABC étant le petit livre contenant les lettres
ORESME Eth X, 20, table : Pour ceste science
plus clerement entendre, je vueil de habondant
esposer aucuns moz selon l’ordre de l’a.b.c.,
lesquelz par aventure sembleroient obscurs a
aucuns qui ne sont pas excercitéz en ceste science.
Aprendre son ABC, ce qu’il est indispensable
de connaître, peut être aussi iron
COINCI II, 46, 1059 : Qu’aient apris leur abc ;
cf. aussi Fabliaux et contes IV, 436, 291 ;
GERSON VII, 124 : Ne convient il mie avant
que une personne soit parfaite clerc aprendre son
A.B.C. ; et avant qu’il soit bon chantre par art et par
usaige, convient qu’il apreigne sa main ou game ;
PREMIERFAIT VIII, 9 : Et oultre je vous di
que vous ne apprenistes pas par coeur le ABC sur
un melon qui est moult long et se je ne suis deceu
vous feustes baptisé au dymence ;
LE MAÇON VIII, 9 : Et encor vous veulx
je dire plus, que vous n’avez pas aprins l’ABC
comme plusieurs sotz veullent faire, ains l’avez
tres bien aprins sur le melon, qui est si long, et, si
je ne me trompe, vous naquistes a un dimenche ;
cf. aussi MONTAIGNE III, VI ;
Recueil de farces XXVII, 248 : Il sçait toute sa
rethorique, Courant comme son a b c.
Dire abc, cf. Fabliaux et contes IV, 428, 44
Estre a l’ABC, à l’apprentissage, comme un
novice, cf. Contes mor 161
Chasse 1459 : Parquoy vouldrois bien sçavoir a
l’essay Que c’est que d’elle, car suis a l’a b c De
tout son faict.
Faire apprendre l’ABC a un enfant, cf.
mettre un enfant a l’ABC, le mettre à l’école
(DuCange), savoir dire A.B.C.
COINCI II, 46, 1060 : Ainz qu’il sachent dire
A.B.C. ;
DESCHAMPS V, 152, 12 : Gramaire m’ont
mainte gent appelee, Qui l’A.B.C. faiz aux enfans
aprandre ;
CH DE PIZAN Advision 110, 17 : comme
l’enfant que au premier on met a l’a.b.c.
Savoir seulement l’ABC, être peu instruit
LE MAÇON VI, 5 : Monsieur, je pense qu’il
le croyroit lors qu’il croyroit vous regardant que
vous sceussiez seulement vostre a b c.
AATIE, AATINE, AATISE, ardeur, défi,
pari, gageure, empressement, provocation,
querelle, bravade, cf. G
Mal aatis, → ART
A aatie, avec impétuosité, cf. Florent 4228
(Chevalier) de grande aastine, très vaillant,
cf. Florent 917
Par aatie, par aatine, par aatise, vivement,
énergiquement, avec impétuosité, par défi, en
correct rivalisant d’ardeur, cf. par moult grant
aatie, à qui mieux mieux, par aaties, à l’envi
Rou I, 47, 921 : Au teltre sont venu poingnant
par aatie, Les Normans assaillierent ; cf. aussi
Meraugis 1747, Ipomedon 9442 ;
Jeux partis IV.1 : Cuens, je vos part un jeu par
ahatie Et si m’en met sor vostre jugement ;
BELLEPERCHE 17402 : Contre lor morteus
anemis Poignent par moult grant aatie ;
CONDÉ I, 10, 303 : ensi con par aatie ;
Feuillee 490 : Chist noteront par aaties ;
Florent 3574‑3591 : tantost et par atine (var par
grant ravine) A trait hors du fourel son espee […]
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Compte rendu de la première édition du Dictionnaire:
« (…) cet ouvrage représente un apport considérable par l’abondance de ses matériaux et, de manière
générale, par la justesse de ses interprétations. (…) G. Di Stefano s’est courageusement attaqué à
l’aspect le plus difficile de la lexicographie médiévale : son dictionnaire pose des jalons de très grande
importance. » (Robert Martin, dans : L’information grammaticale, 2000, vol. 86, p. 54)