Fiche Jane Eyre l`oeuvre en création

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Fiche Jane Eyre l`oeuvre en création
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Source: “Jane Eyre : l’œuvre en création”, Stéphanie Bernard,
Ellipses.
- Il s’agit de discerner en quoi les renversements ds le perso de Jane font
du roman une œuvre qui s’offre à la réécriture, au cinéma comme ds la
litté, et qui pose du mm coup la question du féminin.
! La romance de Jane : de l’ombre à la lumière:
- Il y a ds JE un équilibre entre respect des codes et innovation : cela se
reflète ds le traitement des lieux
- Au centre du roman : Thornfield : éléments de romantisme ac l’idylle et
la demande en mariage, et éléments gothique ac la folie qui se tapit au
dernier étage de la bâtisse sous les traits de Bertha.
- Les tristes années à Gateshead, la dure réalité de Lowood, l’austérité de
la vie à Moor House constituent un cadre rigide qui empêche—ou
devrait empêcher—les ingrédients gothiques et romantiques de
contaminer l’ensemble du roman.
- Thornfield, malgré l’accueil bienveillant qui est fait à Jane, reste tout
de mm un lieu inquiétant. Moor House au contraire est un symbole
d’authenticité. Ms le texte ne se fige pas ds une opposition binaire
entre les 2 lieux : MH n’est pas un havre de paix, c’est ce que laisse
entendre l’adj « black » ds « black, low, and rather long ». l’extrême
simplicité du décor annonce l’ascétisme (renonciation aux plaisirs) de
St John Rivers.
- Ferndean est un autre lieu isolé, un manoir pris ds le sombre écrin d’une
épaisse foret, mais qui n’a rien de l’atmosphère gothique de l’ancienne
demeure. La description anticipe et souligne plutôt l’authenticité de la
relation qui s’établit désormais entre les 2 protagonistes. Chacun a
fait la paix ac sa propre histoire. Aucun artifice, nulle dissimulation
n’est possible ici.
- Le perso de Rochester progresse symboliquement des ténèbres vers la
lumière. Le traitement du décor confirme cette progression : qd Jane
arrive il pleut, le lendemain, soleil radieux.
! Cendrillon ou femme libérée ?
- Le dernier voyage de Jane est sa réponse à l’appel de R : elle accourt et
va véritablement le sauver. Le lecteur assiste en qq sorte au
dénouement d’un conte renversé : la jeune femme devient le prince
charmant qui libère l’autre blessé et prisonnier d’une fin misérable.
- Le mariage ne la domestique pas : elle est actrice de sa propre histoire.
Elle est indépendante : « I told you I am independent, sir, as well as
rich : I am my own mistress. »
- Néanmoins le déplacement vers une fin conventionnelle est indéniable -->
l’héritage providentiel n’est pas le fruit des efforts de Jane. De plus,
ds l’Angl victorienne, le mariage demeure la norme à laquelle Jane ne
peut échapper : il est le prix de son intégration ds la sté. Rich rappelle
qu’il n’y a pas d’indépendance possible pr la femme victorienne, aussi
riche soit-elle.
- En affirmant sa liberté, J semble dire qu’elle ne sera plus pareille à
Cendrillon, dont le bonheur ne tient qu’à son union ac un prince
riche/charmant.
- Ms l’héroïne doit mener une lutte de chaque instant pr acquérir ce
semblant d’indépendance.
- L’hésitation entre le réalisme froid et sarcastique du perso féminin et le
romantisme passionné de son amant reflète d’ailleurs les hésitations
de l’œuvre entre ces deux pôles : les chaps 23 et 24 (Mr Rochester’s
proposal, blissful time before the wedding) sont un retour vers le
rêve (« wondered if it were a dream »)—encadré par la dureté de
l’enfance de J, ses remarques ironiques pr contrer R, les rappels
incessants de l’absence de beauté chez elle, et par la désillusion après
le départ de Thornfield.
- Ferndean se fait le reflet du jardin d’Eden. La 2nd demande en mariage se
fait à l’extérieur. Le couple doit traverser la forêt, frontière de
l’Eden, pr rejoindre la maison, microcosme de la sté. Leur bonheur
n’est véritablement possible que hors du monde, loin du jugement
social.
- A la fin on passe du passé de la diégèse au présent de la narration. Jane
disparaît peu à peu : My Edward and I .
- Réécriture de Jane Eyre par Jean Rhys, Wide Sargasso Sea.
! Jane : l’œil et la voix du texte
- Unité de ton produit par le choix du genre autobiographique ds JE. Sa
voix harmonise un texte à la limite des genres littéraires : son regard
lie des ingrédients variés, voire contradictoires.
- JE attire le lecteur ds une intimité ac l’héroïne. Les appels au “gentle
reader” st nbx. L’auteur limite encore le détachement du lecteur en
peignant une héroïne sans artifice et mm plutôt commune. ==> monde
crédible.
- Le récit ns parvient ac une immédiateté qui rappelle le roman épistolaire.
- Ds les moments d’intense émotion, la narration tente d’abolir le tps qui
passe ac le recours au pst (épisode de la Ingram party : « And where is
mr Rochester ? » ; après qu’elle s’est enfuie de Thornield : « Two days
are passed. »).
- La narratrice offre au lecteur une vision plurielle : tantôt tt
détachement est abandonné, tantôt la narratrice condamne les excès de
sa jeunesse, notamment par le recours aux commentaires d’autres perso
(Mrs Reed, Helen).
- L’unité recherchée ds le style biographique est un leurre. Mm si le
lecteur se laisse entraîner ds une relation privilégiée ac la
narratrice, il n’a jms en face de lui une Jane unique, ms des facettes,
des étapes d’un perso multidimensionnel.
! Un texte qui se regarde:
- nbes st les occas où Jane se met en scène en train de raconter son
histoire plutôt que de la vivre. À la fin du roman, celle-ci rappelle la
qualité fictive et qq peu artificielle de son récit.
- L’auteur ns rappelle que JE est une œuvre de fiction.
- La narratrice cherche à maintenir la distance qui la sépare de son double
diégétique afin de ne pas sombrer ds le sentimentalisme, tt comme le
perso tente de le faire ac R.
- L’œuvre s’ouvre eu jeu de la réécriture.
! Renversements:
- Wide Sargasso Sea (1966) : Jean Rhys renverse la position narrative de JE
pr donner voix à Bertha, rebaptisée Antoinette. Ce nv nom la libère, en
tant que narratrice, de son double grossier et hurlant à Thornfield
Hall. Jane devient l’intruse, l’autre, la 3ème personne. WSS est le
reflet en négatif de JE, tt comme Antoinette est le double inversé de
Jane.
- Le film de Zeffirelli : cette adaptation insiste sur le réalisme de l’œuvre
et offre n mm tps une vision d’ensemble qui privilégie le thème
amoureux. Elle ancre le récit ds le 21ème siècle : l’imptce donnée à
l’enfance de Jane à Lowood, la psce récurrente d’Adèle à Thornfield, la
capacité de R à se montrer tel un père tendre lorsque la pte fille est
attristée par l’absence de Jane, répondent à des préoccupations
contemporaines.
- Les derniers mots de la voix off, « our happiness is complete », st absents
du roman. Ils suggèrent que rien ne vient troubler leur union. La
denrière image montre le couple ds un univers bucolique. Le « happy
ending » reprend ses droits.