Les Satellites/Polo Pierre Lamy, alias Polo, naît le 19 février 1964 à
Transcription
Les Satellites/Polo Pierre Lamy, alias Polo, naît le 19 février 1964 à
Les Satellites/Polo Pierre Lamy, alias Polo, naît le 19 février 1964 à Désertines dans l’Allier. Son père est vendeur de voitures chez Renault et sa mère institutrice. Il passe son enfance à Bordeaux jusqu’à l’âge de onze ans puis part en banlieue parisienne (Versailles, Elancourt, Viroflay). A la maison, on écoute beaucoup la radio. Polo est marqué par « Il est cinq heures, Paris s’éveille » de Jacques Dutronc et « Nuages » de Django Reinhardt. Il découvre aussi Georges Brassens, Jacques Brel, Charles Trenet et Yves Montand. Quelques disques traînent à la maison dont Wish you were here de Pink Floyd et des vieux 45 tours de Paul Anka, Elvis, et des Platters. Lors d’un spectacle de rue en Corse à Ajaccio, Polo est impressionné par le guitariste. Il décide d’apprendre à jouer de la guitare, mais ne s’y met véritablement que vers 16 ans. Il monte un premier groupe avec un ami à la guitare et un batteur, occasion de jouer du blues basique. Très marqué par AC/DC, il repique les riffs et les solos de guitare d’Angus Young. A 18 ans, il écoute les premiers albums de The Cure, les Sex Pistols, Killing Joke, Joy Division, le premier Indochine, Taxi Girl et Marquis de Sade. A cette époque il forme Tonton est mort, sorte de Cure en français. Fin 1985, Les Satellites commencent à répéter. Les musiciens sont issus de Tonton et mort et d’un groupe de punk-rock, Abject. Polo a rencontré Roro, le batteur, au Lycée La Bruyère de Versailles. Au bar d’en face, ils font la connaissance d’Arnold (ou Arnaud, guitares), Mr Miel (ou Jean-mi, basse), Jef (trombone, chœurs) , Sabine (chœurs) et Poulpe (trompette). En 1986, Les Satellites donnent leur premier concert au Cithéa, à Paris. Ils jouent également dans des squats punks, comme celui de Botzaris, avec des groupes plus âgés, ainsi qu’au Rose Bonbon et au Gibus. Bondage sort leur premier album, sans qu’aucun contrat ne soit signé. Du grouve et des souris est enregistré en août 1987 au Quai de la Gare, en 11 jours, mixage compris. Les morceaux proposent un rock très sixties, rehaussés d’une section de cuivres (« Les voisins du dessus », « Les grandes familles ») parfois teintés de funk (« Melon hat »), le tout sur des textes drôles et légers. Les Satellites partent en tournée, passent dans tous les festivals de rock alternatif, avec les Bérurier Noir, les Ludwig Von 88, Les Wampas (la section de cuivre des Satellites et Sabina participent même à l’enregistrement de Chauds, sales et humides en 1988) et La Mano Negra. Sur scène, Les Satellites jouent avec des casques de cosmonautes en résine, des combinaisons blanches et des séchoirs pour figurer des pistolets de l’espace. Leur deuxième opus, Riches et célèbres, sort en 1989. Plus arrangé que le précédent, avec notamment plus de travail sur les cuivres, il n’en continue pas moins de proposer un rock efficace (« Les situations claires », « Les Américains »). Dans « Riches et célèbres », Les Satellites se démarquent clairement du reste du mouvement alternatif avec humour, et chantent : « Salut c’est nous / Nous sommes Les Satellites / Tous de sales bourgeois / Nous faisons semblants d’être alternatifs / on vient de Versailles / Et ça se voit… ». Le groupe part de nouveau en tournée et passe au Bataclan et à l’Olympia à Paris. En 1990 paraît Pied orange. De nouvelles influences apparaissent dans la musique du groupe. A cette période les musiciens écoutent Les Rolling Stones. Leur manière de jouer de la guitare évolue. Certains morceaux prennent une tonalité très rock seventies (« Ma grand-mère », « Rice cooker », « Le nez à la place de la bouche »,« Ce matin »). « Minie Moog » lorgne du côté du reggae, musique que Roro le batteur affectionne. Les Satellites reprennent la route et passent une nouvelle fois au Bataclan. Ils jouent également en prison. Polo se rend compte que ses paroles n’apportent rien aux détenus. Il se met alors à travailler ses textes. Pour 4, sorti en 1993, le groupe bénéficie d’une vrai pré-production. De plus l’enregistrement dure un mois tout comme le mixage. Cet album reste à ce jour le préféré de Polo. « Voyage au long cours » préfigure ce qu’il fera par la suite en solo. « Muzor » bénéficie d’une rythmique groove. Le reste des morceaux sonne toujours très rock (« Les petites voitures », « Les idées faciles d’accès », « Maman est une héroïne », « J’aime », « Les tambours »). En même temps, Les Satellites enregistrent un CD 4 titres, avec Saï Saï, Les Satelittes capturent Saï Saï, très raggamuffin, avec parfois un peu de rock (« Protégez les bébés »). Les deux groupes partent en tournée d’été sur la côte Atlantique. Puis les Satellites tournent seuls jusqu’en 1994 (passage à La Cigale). Ils décident alors d’un commun accord de se séparer. Polo désire arrêter le rock et s’oriente vers la chanson. Roro est plus attiré par la programmation électronique, le reggae, le hip hop et devient réalisateur (Anouk, et premier album de Magyd Cherfi chanteur de Zebda, à paraître fin 2003). Jean-Mi part jouer avec Les Wampas. Sabina travaille dans la PAO, et réalise des pochettes de disques. Arnaud continue un temps d’accompagner Polo à la guitare, tout comme Jef au trombone (il rentrera dans une maison de disques tout en étant le manager de Polo). Polo donne ses premiers concerts en solo, notamment à l’Archipel à Paris en 1995. L’année suivante après avoir signé chez Atmosphériques, label tout juste créé par Marc Thonon, il sort son premier disque solo Bienvenue dans l’univers. Certaines chansons bénéficient d’arrangements jazzy (« Bienvenue dans l’univers », « Ma caravane », « Les petites musulmanes », « L’amour fou »), d’autres lorgnent vers le swing manouche (« Où es-tu mon pote », « La fée clochette »). Polo reprend « En sortant de l’école » de Jacques Prévert et Joseph Kosma. Cet album rencontre un beau succès d’estime, et Polo part le défendre en tournée en France, avec un passage par Bobino à Paris. En 1998, il participe à Aux Suivants, album hommage à Jacques Brel et interprète « La Fanette ». A Paris, son deuxième disque paraît en 2000. A la différence du précédent, aux sonorités acoustiques, celui-ci mélange chansons intimistes piano/voix (« Minuscule »), piano/guitare/cordes/voix (« L’océan ») et d’autres utilisant des machines (« Les jonquilles », « Cimetière des météores », « Commando de négritos », « Minus minuscule »). Fan de Claude François, Polo propose même deux morceaux disco (« Caniche d’une meuf », « Les griffes du disco »). Sa très belle version de « A Paris », de Francis Lemarque est habillée de cordes orientales. Polo passe trois soirs de suite à l’Européen en mai 2000, puis au Lavoir Moderne en octobre suivant, en compagnie d’Ignatus exchanteur du groupe Les Objets. En 2001, pratiquement pendant un an, il part en tournée en première partie de Kent. Il se produit à la guitare, accompagné par Olivier Daviaud ou François Gouverneur au piano. Fin mai 2002, avec Néry, son vieil ami, ex-VRP, il monte le Cabaret du Grand Poulet au Sentier des Halles. Un cabaret très années 50, à la Jacques Prévert, dans lequel se mêlent chansons, poèmes et invités (Catherine Ringer, Jacques Higelin, Bénabar, Arthur H, Les Ogres de Barback…). Polo participe au Cabaret monté par Les Ogres de Barback à La Cigale en octobre 2002. Il chante également sur leur disque de chansons pour enfants, La pittoresque histoire de Pitt Ocha (avril 2003). Durant l’été 2002, il remplace Néry, souffrant pour une série de concerts. Il se produit seul à la guitare, accompagné par Olivier Daviaud au violoncelle. C’est sous cette formule, qu’il enregistre en décembre suivant en concert Polo live, qui propose de nouvelles chansons (« Célimène est en cage », « Fauchés », « Quel beau mariage »…), des plus anciennes réorchestrées pour l’occasion (« Les jonquilles », « Bienvenue dans l’univers ») et une reprise de Charles Trenet (« J’ai ta main »). Ce troisième album sort en juillet 2003. Polo a également écrit « La Fille idéale » pour Charlotte etc (Bouquet d’épines paru en avril 2003), et « Je t’aime » qu’il interprète en duo avec Mary L (Voltige, 2003). Polo entame en octobre une série de concerts jusqu'en décembre 2004, en première partie des Wriggles au Bataclan à Paris, de Bénabar (Tours, Rouen), d'Allain Leprest, des Ogres de Barback, de Cali, mais surtout en tête d'affiche, un peu partout en province et le 5 décembre au Théâtre Antoine Vitez à Ivry-sur-Seine. Le troisième album studio de Polo, Portes Dorées, sort le 11 avril 2005. Polo le présente sur la scène de la Maroquinerie à Paris le 18 avril suivant. Portes Dorées est réalisé par Régis Cecarelli (co-réalisateur de Chambre avec vue d'Henri Salvador), également à la batterie et aux percussions. Olivier Daviaud joue de nombreux claviers, du violoncelle, fait des choeurs. Polo s'occupe des guitares et du chant. A ce trio de base s'ajoutent Jean-Yves Lozac'h à la pedal steel et Julien Chirol au trombone. La conception graphique de l'album est due à Jean-Christophe Menu, très vieil ami de Polo, dessinateur et directeur de la maison d'édition l'Association. L'édition limitée du CD se présente sous la forme d'un livre disque. Chaque titre est illustré par un dessin. Sur ces douze chansons, quatre étaient déjà présentes sur Polo Live. Elles sont ici véritablement réorchestrées ("Nous étions deux couples d'amis", "Quel beau mariage", "Le dégel" et "Célimène est en cage"). Olivier Daviaud signe la musique de quatre titres : "Les couples d'amis", "Le dégel", "Casino" et "Porte dorée". Musicalement, ce troisième opus studio navigue entre swing ("Les guitares"), arrangements jazzy ("Petit Français", "Quel beau mariage", "Assia"), rythmique groove qui n'est pas sans rappeler celle de "Muzor" sur 4 des Satellites ("Négresse"), ballade avec pedal steel ("Le dégel"), chanson Rive Gauche ("Les couples d'amis", "Fleur des prés"...). Polo dresse des portraits de femmes aux textes précis et ciselés : "Brune et blonde", "Fleur des prés", "Assia", "Célimène est en cage", revient sur les saveurs de l'enfance et de l'adolescence ("Petit Français", "Porte Dorée", "Les Guitares"). Avec Olivier Daviaud, Polo travaille à la musique d'un film de Joe Strick pour Arte, ainsi qu'à la réalisation du premier album de Michael Clément. En juillet 2005, Polo donne des concerts en Ardèche en compagnie de Néry. Le 13 octobre, il joue à Brest avec Les Ogres de barback. Du 8 novembre au 3 décembre, il se produit à Paris au Théâtre du Renard. Un nouvelle édition de Portes Dorées paraît avec un inédit : "Vous avez déjà tout" en duo avec Sanseverino. Cette nouvelle version fait la part belle à la guitare manouche (Rodolphe Raffali), avec en plus un saxophone (Frédéric Couderc), programmations, batterie, claviers, contrebasse et Olivier Daviau au violoncelle. La réalisation est ingénieuse, toute en finesse, mêlant adroitement les voix de Polo et Sanseverino. © Le Hall de la Chanson