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Rapport annuel 2012
de l’Association Dialogue entre orthodoxes et orthodoxes
orientaux
Nouvelles des chrétiens du Moyen-Orient
1er janvier : Les salafistes s’abstiennent des traditionnels voeux du nouvel an
envers l’Eglise copte (Al Masri al Youm)
Alors que divers candidats aux élections parlementaires ont rendu visite aux
églises coptes pour les saluer pour le Nouvel An, les salafistes du Parti El Nour se
sont abstenu de cette pratique courante.
A Daqahlia, Yousry Hany, candidat des Frères musulmans, avec d’autres
dirigeants du groupe, ont effectué une visite à des églises dans le gouvernorat.
Ces Eglises, ont également été visité par les parties Wafd et nassérien.
Dans le gouvernorat de Belqas, l’évêque Bishoy, secrétaire du Saint Synode, a
refusé de rencontrer tout candidat, en disant que l’église doit se tenir à l’écart de
la politique.
En attendant, le Parti de la Liberté et la Justice a accusé le Parti Nour de tromper
ses électeurs, car ce dernier est un parti ultra-religieux conservateur, mais il joue
la carte du groupe laïque et socialiste dans les élections. « Qu’ils prouvent cette
affirmation », a déclaré Ashraf Thabet, membre du comité du Parti Nour.
3 janvier : La Croix, En Egypte, à Nag-Hammadi,-les-coptes-ont-peur-d-allervoter
(http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/Monde/A-Nag-Hammadiles-coptes-ont-peur-d-aller-voter-_NP_-2012-01-02-753196)
Dans cette ville du sud de l’Égypte, au moins onze chrétiens ont été enlevés ces
dernières semaines. Un climat de peur s’est répandu dans la communauté copte
à l’approche des élections.
« D’habitude, les commerces restent ouverts au moins jusqu’à minuit, surtout
pendant la période de Noël, explique Ayman Kediss, 25 ans, un grand gaillard au
visage rond, qui travaille dans la boutique d’électroménager familiale. La plupart
des magasins appartiennent à des chrétiens, ici, et, à cause des enlèvements, ils
préfèrent fermer tôt. »
En l’espace de quatre mois, au moins 11 coptes ont été enlevés à Nag Hammadi.
« Au départ, musulmans comme coptes étaient kidnappés. Mais depuis quelques
mois, seuls les chrétiens sont visés », explique Bola Abdu, militant des droits de
l’homme de la ville. Il a fallu à chaque fois verser une rançon pour obtenir leur
libération.
« Deux garçons ont été enlevés il y a une semaine. On a fait une manifestation
dimanche, après la messe, pour que la police s’occupe de leur cas. Ils ont
finalement été relâchés il y a trois jours, mais leur famille a dû verser 140 000
livres » (17 000 €), raconte Ayman.
30 % DES 40 000 HABITANTS
Du coup, l’inquiétude grandit parmi les chrétiens, qui représentent au moins 30
% des 40 000 habitants de la ville. « On dit toujours à notre famille où l’on va et
à quelle heure on revient, on évite de sortir une fois la nuit tombée », raconte
Michael Kheir, un ami d’Ayman, vendeur dans un magasin de vêtements. « Et
beaucoup de gens estiment que c’est trop dangereux d’aller voter », ajoute ce
jeune homme fluet. Michael et Ayman ne sont pourtant pas surpris par les
derniers événements.
Le gouvernorat de Qena, où est situé Nag Hammadi et qui vote aujourd’hui et
demain pour le premier tour de la troisième phase des législatives égyptiennes,
est une région explosive. S’y concentrent trafics d’armes, de drogue, rivalités
tribales et tensions entre musulmans et chrétiens, plus nombreux ici que dans le
reste du pays.
C’est à Nag Hammadi que six jeunes coptes avaient été tués en janvier 2010, à
la sortie de la messe de Noël. L’auteur de la fusillade a depuis été condamné par
la justice et exécuté, mais la tension n’est jamais vraiment retombée entre
chrétiens et musulmans de cette petite ville.
LES ÉLECTIONS S’ANNONCENT AGITÉES
« Je m’attendais à ce qu’il y ait plus de violences après la révolution », assure
Ayman. Depuis un an, les armes circulent encore plus facilement et la police est
très peu présente.« Quand il y a des affrontements entre deux tribus, les
policiers n’interviennent plus. Ils ont peur d’être eux-mêmes pris pour cible »,
explique Abdel Basset Gad, un activiste pro-démocratie de Qena.
Dans un tel contexte, les élections s’annoncent agitées. Des bataillons de soldats
et des camions de policiers anti-émeute ont pris position ces derniers jours à
Qena et Nag Hammadi.
Frères musulmans et salafistes – souvent des djihadistes repentis, dans cette
région qui était l’un des bastions des groupes islamistes armés dans les années
1990 – partent largement favoris, talonnés de près par les anciens caciques du
parti au pouvoir.
« IL FAUT ARRÊTER D’AVOIR PEUR »,
« Tous ces groupes n’ont pas intérêt à ce que les coptes votent, parce qu’ils ne
vont pas voter pour eux », estime Ahmed Fathy, candidat pour le parti libéral AlAdl à Nag Hammadi.
C’est cette convergence d’intérêts, selon lui, qui expliquent la récente vague
d’enlèvements. En l’absence d’une liste du Bloc égyptien, la grande coalition
libérale favorite des chrétiens lors des deux premières phases du scrutin, il y a
de fortes chances que les voix coptes s’éparpillent ici entre différents candidats
libéraux.
Malgré tout, Ayman et Michael sont décidés à aller voter. « C’est notre droit de
citoyen. Il faut arrêter d’avoir peur », affirme Ayman. Pour lui, les enlèvements
ne sont pas forcément liés aux élections.
« Ce sont des bandes criminelles qui kidnappent les gens, pas des organisations
religieuses. Ils visent ceux qui sont les plus faibles, et en ce moment ce sont les
chrétiens, parce qu’ils ne sont pas armés et que la police ne va pas prendre leur
défense contre la majorité musulmane. »
3 janvier : En Libye, une nouvelle ère pour les chrétiens coptes des coptes en
Libye estimés à 10000 avant la révolution. Nombre d’entre eux avaient fui le
pays quand la guerre civile a éclaté (la moitié), par peur d’être la cible privilégiée
des violences. (www.blogcopte.fr)
5 janvier : A Naga Hamadi, au sud de l’Egypte, « Le vote anti-islamiste des
coptes », par Nina Hubinet (http://www.letemps.ch/Page/Uuid/b99d1462-371811e1-b71a-a36a635b6aff/Le_vote_anti-islamiste_des_Coptes)
Egypte: le vote anti-islamiste des coptes La troisième phase des élections
législatives débute dans le sud du pays. Les coptes vont aux urnes pour contrer
les islamistes, malgré les intimidations
Dans la cour de l’école primaire de Naga Hamadi, transformée en bureau de vote
pour les élections, les femmes se saluent, demandent des nouvelles de la famille,
et parlent politique. «J’ai voté pour les Frères musulmans, c’est leur heure»,
lance Iman Shaouqi, 49 ans, professeur d’arabe. «Moi j’ai choisi l’ombrelle et
Nefertiti, c’est ce qu’on m’a conseillé ce matin», dit Oum Ramy, mère de sept
enfants, en faisant référence aux symboles qui accompagnent les noms des
candidats sur les bulletins de vote, pour que les électeurs illettrés s’y retrouvent.
Iman est musulmane, Oum Ramy chrétienne, et dans la vie de tous les jours
elles ne font que se croiser. Dans cette petite ville du sud de l’Egypte,
musulmans et chrétiens – qui représentent ici près de 30% de la population – se
côtoient peu. Les coptes habitent souvent dans les mêmes rues, préfèrent faire
leurs achats dans des magasins tenus par des coptes, et ont rarement des amis
de l’autre religion. «Toutes les activités sociales des jeunes sont liées à la
paroisse», explique Bola Abdu, militant des droits de l’homme.
Depuis une dizaine d’années, les violences interreligieuses, souvent liées à des
querelles concernant les femmes ou les terres, dans cette société rurale et
conservatrice, sont devenues de plus en plus fréquentes. Le 6 janvier 2010, six
jeunes coptes avaient été tués en sortant de la messe de Noël à Naga Hamadi.
Même si l’auteur de la fusillade a depuis été condamné et exécuté [le 10 octobre
2011], la tension n’est jamais vraiment retombée entre musulmans et coptes
dans cette ville de 30 000 habitants.
Depuis la révolution, la minorité chrétienne se sent encore plus menacée. A la
faveur du vide sécuritaire et de l’audace nouvelle des salafistes, très présents
dans cette région qui était l’un des bastions des groupes islamistes armés dans
les années 1990, plusieurs attaques ont visé les coptes de Qena, la grande ville
voisine, depuis un an. «En avril dernier, des salafistes ont coupé l’oreille d’un
chrétien, qu’ils accusaient d’avoir eu une relation sexuelle avec une musulmane»,
raconte Anba Sharoubim, l’évêque de Qena, qui porte une longue barbe grise.
«Un commerçant copte a aussi été poignardé par le propriétaire musulman de
l’échoppe voisine, après une dispute sur l’emplacement de leurs étals.» Pour
tenter de désamorcer les conflits, prêtres et cheikhs de la ville ont constitué un
conseil commun au printemps. «En octobre dernier, les cheikhs ont réussi à
raisonner une foule de salafistes en colère qui voulaient envahir la cathédrale»,
assure Anba Sharoubim.
Autant dire que la percée des islamistes lors des deux premières phases du
scrutin (le parti des Frères musulmans, Liberté et Justice, a remporté 36% des
voix jusqu’ici, et le parti salafiste El Nour 22%) effraie les chrétiens de la région.
«A l’église, tout le monde vient voir le prêtre pour lui demander pour qui il faut
voter pour contrer les islamistes», raconte Kirillos Philip, un étudiant en
pharmacie. «Les gens ne font pas la différence entre salafistes et Frères
musulmans, qui sont plus modérés. Ils pensent qu’on va les obliger à payer la
geziya, l’impôt des dhimmis (chrétiens et juifs dans les pays musulmans au
Moyen Age), que les femmes vont devoir porter le voile, et que leur vie même
sera menacée.» La majorité des chrétiens de la région étant pauvres et peu
éduqués, les «conseils» des hommes d’église ont beaucoup d’influence. «Nous
leur indiquons les candidats libéraux», reconnaît Anba Sharoubim. «Certains
prêtres disent aux gens de voter pour Ayad Sabri, simplement parce qu’il est
copte, alors que la liste qu’il représente est constituée d’anciens du Parti national
démocratique, le parti de Moubarak», enrage Kirillos.
Même scénario à Naga Hamadi, où l’évêque local appelle à voter pour un ancien
membre du parti au pouvoir. «Mais beaucoup de chrétiens ici se méfient des
anciens notables du PND. L’un d’entre eux, Abdel Rahim el-Ghoul, est soupçonné
d’avoir commandité l’attaque de janvier 2010», explique Bola Abdou. Le vote des
chrétiens risque donc d’être éparpillé entre les ex-PND et les petits partis
libéraux, puisque le Bloc égyptien, la grande coalition libérale emmenée par le
parti du milliardaire copte Naguib Sawiris, ne présente pas de liste à Naga
Hamadi. «Mais c’est déjà très positif que les coptes soient allés voter», estime
Bola Abdou. Dans cette région où se concentrent trafic d’armes ou de drogue et
rivalités tribales, les enlèvements se sont multipliés depuis six mois, visant
particulièrement les coptes. «Tout le monde avait peur d’aller voter.»
Malgré tout, Kirillos et Bola continuent de soutenir la révolution. «On est des
exceptions! Le rêve de tout jeune copte à Qena, c’est d’obtenir un visa pour le
Canada ou l’Australie, encore plus depuis un an. Moi je pense que, si Moubarak
était encore au pouvoir, notre situation serait pire. Aujourd’hui les choses
peuvent mal tourner, mais on a aussi une chance de devenir des citoyens à part
entière», affirme Kirillos, le doigt taché d’encre en sortant du bureau de vote.
6 janvier : "Chroniques antiochiennes" n°44 (orthodoxie.com, 6 janvier )
Dans cette nouvelle édition, n°44, de ses "Chroniques antiochiennes", Carol Saba
aborde plusieurs sujets d’actualité qui font débat au sein de l’Eglise orthodoxe
d’Antioche. Dans son "Edito" « La nécessaire recherche de constantes en temps
de transformation », il fait un bilan de l’année écoulée, dominée par les crises, et
aborde la complexité de la situation actuelle du Proche Orient dans le contexte
du « printemps arabe » et le rôle des chrétiens orientaux dans ce contexte. Il
présente les propos du patriarche Ignace IV à la télévision libanaise sur la
situation en Syrie, mais aussi une interview du métropolite Georges (Khodr) du
Mont Liban qui effectue une lecture intéressante et réaliste du « printemps arabe
» et son impact sur les chrétiens en Orient en se montrant confiant sur la
pérennité de la présence chrétienne en Orient, en fraternité avec les musulmans.
Carol Saba fait part également du vibrant appel à l’unité, adressé par le
métropolite Elie de Beyrouth, au peuple libanais lors de la liturgie de la Nativité
mais signale aussi la prise de position avancée du patriarche maronite libanais en
faveur de la séparation de l’Etat et de la religion en Orient. Carol Saba présente
aussi une traduction française du texte du « Message des patriarches orthodoxe,
syriaque orthodoxe et grec-catholique d’Antioche à leurs fidèles et concitoyens
en Syrie », publié à Damas, avant Noël. Dans la rubrique « Nouvelles en vrac »,
il informe de plusieurs activités passées et à venir de l’Eglise orthodoxe
d’Antioche et évoque plus particulièrement la situation de l’Eglise orthodoxe au
Liban et les débats au sein de la communauté orthodoxe dans ce pays, sur ses
droits, son organisation et le rayonnement de sa présence. Dans la rubrique «
Parutions », il mentionne la parution de deux ouvrages, en arabe, l’un « L’office
de consécration (dédicace) d’une église », du métropolite Jean (Yazigi) d’Europe,
premier né des parutions des Editions de l’Archevêché orthodoxe antiochien
d’Europe et l’autre « Du feu dans un buisson », un livre intéressant regroupant
une sélection de paroles et des lettres pastorales du métropolite Paul (Yazigi)
d’Alep. Il fait part finalement de la tenue d’un colloque international organisé à
Balamand (Liban) par l’Institut de théologie orthodoxe Saint Jean Damascène et
l’université Balamand du 21 au 25 février 2012 portant sur le thème de «
l’approche exégétique et théologique dans les écoles antiochiennes, d’Antioche,
d’Edesse, et de Nisibe » (voir sur internet l’affiche du colloque).
7 janvier : Message de sa Sainteté le Pape Chenouda III
Pape d’Alexandrie et Patriarche de la Prédication de saint Marc
à l’occasion de la fête de Noël (www.blogcopte.fr)
Mes Enfants bien-aimés dans l’émigration, le clergé et le peuple.
Je vous transmets mes salutations et tout mon amour en implorant le Seigneur
de vous donner tous Ses bienfaits. Puissiez-vous progresser dans la grâce et
dans l’amour de notre Seigneur Jésus Christ.
Je vous félicite à l’occasion de la fête de la glorieuse Nativité ainsi que pour le
début de l’an nouveau. Que cette année soit un renouvellement pour vous en
tous les domaines, spécialement dans votre spiritualité.
Je me souviens particulièrement à l’occasion de cette fête de Noël qu’il a été dit
que le Seigneur à l’époque de Son incarnation faisait le bien là où Il passait.
(Actes 10 : 38)
Ceci doit être un enseignement pour nous et, qu’à Son exemple, nous fassions le
bien là où nous passons.
Faire le bien n’est pas uniquement ne pas faire de péché. Ceci est uniquement le
point de vue négatif. L’important est l’action positive de faire le bien pour chacun
de sorte que chaque personne qui nous croise sur le chemin de la vie reçoive une
bonne action, peu importe comment. La Bible nous dit au sujet de cette action
positive : « Être en mesure de faire le bien, et ne pas le faire, c’est un péché. »
(Jc 4 : 17)
Nous voyons donc que le péché n’est pas uniquement de faire le mal et les
impuretés, mais aussi de ne pas faire le bien. Ceci n’est pas uniquement dans le
nouveau Testament, mais aussi dans l’ancien. Il est écrit : « ne refuse pas ton
aide à celui qui la mérite, quand tu as les moyens de l’accorder. Ne dis pas,
quand tu as de quoi donner : `Va-t-en, tu reviendras, je donnerai demain.’ »
(Proverbes 3 : 27 – 28)
Faire le bien ne réside pas uniquement dans les dons matériels mais aussi dans
les dons spirituels : dans le ministère, la parole agréable, le bon conseil, les
paroles utiles, la consolation, la gentillesse et la courtoisie par lesquels tu peux
acquérir des amitiés. Faire le bien c’est guider les autres vers les bonnes choses,
c’est aussi la réponse aimable qui « apaise la fureur. » (Proverbes 15 : 1)
Vous pouvez faire le bien en soulageant ceux qui peinent. Le Seigneur a dit : «
Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous
procurerai le repos. » (Mt 11 : 28) Ceci peut se faire par le sourire qui donne un
bon sentiment à ceux qui vous voient.
Vous ferez du bien si vous pouvez participer à la prédication et à faire parvenir la
Parole de Dieu à ceux qui ne la connaissent pas et aux incroyants.
Le ministère dans l’Eglise est une bonne action. Ne laissez pas Satan semer
l’ivraie en elle par la discorde et l’égoïsme.
Mes enfants bien-aimés, ayez au début de cette nouvelle année ce principe :
considérez que chaque jour au cours duquel vous ne faites pas une bonne action
est une journée perdue de votre vie.
Dieu vous a créés à Son image. Il est le Bienfaiteur. Soyez, vous aussi, à l’image
de votre Père céleste en faisant le bien à Son exemple.
N’attendez pas que l’on vous demande de rendre service, faites le bien sans qu’il
vous soit demandé. Soyez sensible au besoin d’autrui et offrez-leur votre aide.
N’attendez pas qu’ils vous le demandent. Soyez attentifs à ce qui peut faire
plaisir et essayez de donner de la joie. Ainsi vous ferez le bien là où vous
passerez.
Que le Seigneur soit avec vous. J’espère recevoir de bonnes nouvelles de votre
part.(Signé)
Chenouda III
Janvier 2012
8 janvier : Alla el Aswani qui a publié Chroniques de la révolution égyptienne
chez Actes sud en novembre 2011 parle à l’émission Square sur Arte à midi
9 janvier : Les Coptes pris entre le sabre et le croissant – Le Figaro.fr.
http://www.lefigaro.fr/international/2012/01/09/01003-20120109ARTFIG00392les-coptes-pris-entre-le-sabre-et-le-croissant.php
Les chrétiens d’Égypte dénoncent les promesses non tenues des militaires et
craignent l’arrivée au pouvoir des islamistes.
Les uns après les autres, les fidèles s’agenouillent et baisent avec ferveur les
phalanges de l’évêque Kirolus. Comme chaque année, en ce jour de Noël, le chef
du clergé copte de Naga Hamadi, ville de Haute-Égypte, à une centaine de
kilomètres de Louxor, reçoit les familles de la communauté dans un monastère
situé en rase campagne, protégé par de hautes murailles. L’homme d’église est
entouré de notables locaux, musulmans et chrétiens confondus. «Vous pouvez
voir que toute l’Égypte est là!», se félicite l’évêque. Assis à côté de lui, le chef de
la police locale égrène son chapelet, signe de son appartenance à l’islam, le
sourire ostensible. «La situation est tout à fait normale», assure l’officier.
Près d’un an après la révolution, ces tentatives pour dissimuler les tensions
confessionnelles ne suffisent plus à rassurer les Coptes de Naga Hamadi, qui
représentent environ 30 % des 500.000 habitants de cette ville tristement
célèbre depuis Noël 2010, où une fusillade avait coûté la vie à six Coptes et un
policier musulman à la sortie de la messe. Ici, comme partout ailleurs en Égypte,
les islamistes sont sortis vainqueurs des législatives. Les Frères musulmans via
leur parti Liberté et Justice ont obtenu 30 % des voix, talonnés de près par les
salafistes d’el-Nour, qui ont remporté 20 % des suffrages.
La question des lieux de culte
Rompue au pragmatisme politique, la confrérie se veut rassurante à l’égard de la
communauté chrétienne, réaffirmant son attachement aux libertés individuelles.
Plus radicaux, les salafistes ont également édulcoré leur discours, assurant
l’égalité entre musulmans et chrétiens, malgré l’application de la charia.
Cependant, pour beaucoup de Coptes, l’avenir reste très incertain. «Personne ne
sait aujourd’hui à quoi va ressembler l’Égypte dans un an. Mais j’ai bon espoir.
Nous ne retournerons jamais au temps du califat, où nos ancêtres n’avaient
aucun droit», avance Ayman, 25 ans, vendeur dans un petit magasin de Naga
Hamadi.
En plus de la peur inspirée par les islamistes, de plus en plus de Coptes
nourrissent une colère grandissante à l’attention du Conseil suprême des forces
armées, à la tête du pays depuis la chute d’Hosni Moubarak. Vendredi soir, lors
de la messe de Noël dans l’impressionnante cathédrale d’Abbasseya, au Caire, le
pape Shenouda, la principale autorité religieuse copte, a remercié les généraux
de l’armée pour leur présence pendant la cérémonie. «Comment peut-il faire cela
après l’attaque du Maspero? Les militaires ont tué une vingtaine de Coptes, qui
s’étaient rassemblés pour une manifestation pacifique devant la télévision d’État
au Caire, en octobre dernier. A-t-il déjà oublié cet événement tragique?»,
s’insurge Mina, jeune Copte de Haute-Égypte, étudiant en faculté de pharmacie.
Si la majorité préfère se taire, beaucoup de Coptes, des jeunes pour la plupart,
reconnaissent que rien n’a changé depuis la chute de Moubarak. Après l’incendie
d’une église à Assouan en septembre dernier, le gouvernement s’est engagé à
élaborer une loi garantissant l’égalité entre religions, notamment pour la
construction de lieux de culte. La promesse est restée lettre morte. «Ce sont
seulement quelques communiqués pour tenir les gens tranquilles. On n’attend
plus rien des militaires, qui ont les mains tâchées de sang», regrette Ayman.
Un an après l’attentat à la bombe contre l’église des Deux-Saints à Alexandrie,
qui avait fait une vingtaine de morts, les Coptes attendent toujours que justice
soit faite. Comme pour la plupart des actes de violence confessionnelle, l’enquête
n’a pas été menée à son terme et, à ce jour, les coupables n’ont toujours pas été
identifiés, le gouvernement se contentant d’imputer le massacre à un étranger,
iranien ou membre du Hezbollah.
Les autorités ont fait preuve de la même mauvaise volonté dans l’affaire de Naga
Hamadi. Après plus de 18 mois de procédure judiciaire, el-Qamuni, l’auteur de la
fusillade, a été condamné à mort dans la précipitation. «Il a été pendu juste
après les attaques du Maspero. Une décision opportuniste pour calmer les
chrétiens d’Égypte», analyse Bola Abdou, activiste à Naga Hamadi.
9 janvier : Noël copte www.la-croix.com
voir La Croix lundi 9 janvier 2012
Paroles de Christine Chaillot sur les Coptes
après interview le 6.1.2012
et La Croix internet 9 janvier 2012
« En Egypte, les coptes ont fêté un Noël sous tension », par Nina Hubinet
Le sourire figé, les deux hommes au costume impeccable regardent fixement
l’objectif. Ils posent pour la photo au milieu de l’allée centrale de la cathédrale
d’Alexandrie, siège du Patriarcat copte- orthodoxe, sous l’œil incrédule, voire
hostile, des fidèles venus assister à la messe de Noël. Hassan El Prins et Ah- med
Gad viennent d’être élus députés de l’Assemblée du Peuple, sous la ban- nière de
Liberté et Justice, le parti des Frères musulmans. « C’est la première fois de ma
vie que j’entre dans une église. Le régime de Moubarak nous empêchait d’avoir
de bonnes relations avec les coptes », affirme Hassan El Prins, pro- fesseur de
radiologie à l’université d’Alexandrie. Entourés d’un bataillon de jeunes du parti,
le quarantenaire joue des coudes parmi la foule des notables pour aller présenter
ses vœux aux di- gnitaires coptes. « Joyeux Noël, bonne année ! », répète-t-il en
embrassant éner- giquement un prêtre à la longue barbe blanche. Puis il presse
le pas pour re- joindre sa voiture : deux autres églises sont au programme de sa
tournée de Noël.
« Je trouve ça bien que les Frères vien- nent saluer les coptes. Ils font partie de
la classe politique, maintenant, et ils ont un bon programme économique pour le
pays. Moi-même, j’ai voté pour eux aux élections », assure Marc, 19 ans, qui regarde passer le petit groupe dans la cour de l’église Anba Abraham. « Moi, j’ai
choisi le Bloc égyptien (coalition libérale), parce que je veux un État civil, où
chré- tiens et musulmans soient égaux », ré- torque son ami Georges, 20 ans. À
Alexandrie, leur basdeux tendances islamistes, et ils se méfient de l’offre des Frères musul- mans
d’aider l’armée à « protéger les églises » le soir de Noël. L’annonce semble de
toute façon avoir été peu suivie d’effet : devant l’église Al-Qidis- sine, cible de
l’attentat du 1er janvier 2011, qui avait fait 21 victimes, les sol- dats sont
présents en nombre, mais aucune trace de la confrérie. « Ce sont des
déclarations politiques », estime Victor Zachary, 23 ans, blessé il y a un an dans
l’explosion. « Si tous les coptes quittaient l’Égypte, ça les arrangerait. Mais
comme c’est impossible, ils tentent de gagner leurs faveurs, analyse-t-il. Et puis
pourquoi vouloir nous “protéger” ? Je veux être traité comme un citoyen dans
mon pays, pas comme un chré- tien. »
Victor a encore des problèmes avec sa jambe gauche, qui avait été criblée
d’éclats de bombe. Mais cela ne l’a pas empêché de reprendre son poste d’assistant-professeur à l’université d’in- génierie. « Victor, c’est notre miracle ! »,
sourit sa cousine Viviane, médecin. Lorsque l’on commence à parler po- litique,
les avis divergent. « Vous avez vu comment Chenouda III (le pa- triarche copteorthodoxe) a félicité les généraux pour leur gestion du pays, lors de la messe de
Noël, hier ? C’est honteux », lance Abraham, le frère de Victor. « Mais est-ce
qu’ils n’ont pas raison d’inviter les gens qui sont au pouvoir maintenant, l’armée
et les Frères ? C’est pragmatique », rétorque Viviane. Pour autant, la jeune
femme, qui a été enthousiasmée par la révo- lution, est aujourd’hui très inquiète
devant la percée des islamistes et rêve de rejoindre sa sœur aînée en Austra- lie.
« Pour l’instant, c’est très difficile de vivre ici en tant que chrétienne. Moi, je ne
veux pas me sacrifier. Je reviendrai le jour où ça ira mieux. »
NINA HUBINET
tion, les Frères musul- mans ont remporté 50%desvoixetles salafistes, 30 %. «
Des leaders salafistes ont déclaré qu’il était ha- ram (interdit par la Coran) de
souhaiter un joyeux Noël aux chré- tiens. Les Frères mu- sulmans, au contraire,
respectent les coptes », explique Ehab Maher, respon- sable des relations
politiques de l’Église copte et membre du parti Liberté et Justice, qui a organisé
le tour de Hassan El Prins. Beaucoup de chrétiens ne font pas, comme lui, la
différence entre les deux tendances islamistes, et ils se méfient de l’offre des
Frères musul- mans d’aider l’armée à « protéger les églises » le soir de Noël.
L’annonce semble de toute façon avoir été peu suivie d’effet : devant l’église AlQidis- sine, cible de l’attentat du 1er janvier 2011, qui avait fait 21 victimes, les
sol- dats sont présents en nombre, mais aucune trace de la confrérie. « Ce sont
des déclarations politiques », estime Victor Zachary, 23 ans, blessé il y a un an
dans l’explosion. « Si tous les coptes quittaient l’Égypte, ça les arrangerait. Mais
comme c’est impossible, ils tentent de gagner leurs faveurs, analyse-t-il. Et puis
pourquoi vouloir nous “protéger” ? Je veux être traité comme un citoyen dans
mon pays, pas comme un chré- tien. »
Victor a encore des problèmes avec sa jambe gauche, qui avait été criblée
d’éclats de bombe. Mais cela ne l’a pas empêché de reprendre son poste d’assistant-professeur à l’université d’in- génierie. « Victor, c’est notre miracle ! »,
sourit sa cousine Viviane, médecin. Lorsque l’on commence à parler po- litique,
les avis divergent. « Vous avez vu comment Chenouda III (le pa- triarche copteorthodoxe) a félicité les généraux pour leur gestion du pays, lors de la messe de
Noël, hier ? C’est honteux », lance Abraham, le frère de Victor. « Mais est-ce
qu’ils n’ont pas raison d’inviter les gens qui sont au pouvoir maintenant, l’armée
et les Frères ? C’est pragmatique », rétorque Viviane. Pour autant, la jeune
femme, qui a été enthousiasmée par la révo- lution, est aujourd’hui très inquiète
devant la percée des islamistes et rêve de rejoindre sa sœur aînée en Austra- lie.
« Pour l’instant, c’est très difficile de vivre ici en tant que chrétienne. Moi, je ne
veux pas me sacrifier. Je reviendrai le jour où ça ira mieux. »
La Croix 9 janvier 2012
« En région parisienne, la vie de la communauté a repris son cours », par
François-Xavier Maigre
De l’extérieur, l’église copte-orthodoxe Sainte-Marie-Saint-Marc de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), dont les fidèles cé- lébraient vendredi le Noël copte,
selon le calendrier des chrétiens d’Orient, semble avoir retrouvé le calme. Il y a
un an, à la même époque, la paroisse était encadrée par des dizaines d’agents
de police, cernée de barrières métalliques. Quelques jours plus tôt, le P. Girguis
Lucas, son curé, avait alerté les autorités françaises après la dé- couverte de
menaces lancées sur Internet à l’encontre de sa communauté par des ré- seaux
islamistes. Ces menaces avaient été prises au sérieux, alors qu’un attentat à la
bombe venait de coûter la vie à 23 chrétiens d’Alexandrie, en Égypte, dans la
nuit du Nouvel An.
« Aujourd’hui, nous sommes toujours sous protection, mais plus de la même
manière, explique le prêtre. Les jours de fête ou de mariage, je préviens le
commissariat, mais il n’y a plus de présence policière perma- nente. » Du côté
du gouvernement, la situa- tion des coptes reste un sujet de préoccu- pation. À
l’invitation du P. Lucas, plusieurs représentants officiels ont tenu à assister à la
célébration du Noël copte, dont Claude Guéant, ministre de l’intérieur et des
cultes, qui a suivi la messe parmi les paroissiens. Côté catholique, Mgr Gérard
Daucourt, évêque de Nanterre, était aussi présent, « une manière de leur dire
notre solidarité, car, avant tout, coptes et catholiques, nous sommes des
chrétiens ensembles ».
Depuis la révolution de la place Tahrir, l’inquiétude a gagné les familles
égyptiennes installées en France. « Quand on voit com- ment les Frères
musulmans ont pesé dans les élections législatives, avec le soutien de l’ar- mée,
cela ne peut que nous inquiéter, explique le P. Lucas. Ce n’est pas juste : tout le
monde sait qu’il y a eu de la tricherie, des men- songes... Grâce au soutien
financier du Qatar et de l’Arabie saoudite, ces gens-là achètent la population en
profitant de la pauvreté qui règne dans le pays. » Rares sont ses parois- siens
qui ont osé faire le voyage depuis la chute du régime de Hosni Moubarak. « On
dit que les rues sont moins sûres..
La Croix 9 janvier 2012
PAROLES, interview de Agnès Rotivel avec Christine Chaillot
Écrivain, auteur du livre « Les Coptes d’Égypte, discriminations et persécutions
1970-2011 (1) »
« L’armée et les groupes islamistes n’appliqueront pas la charia immédiatement
»
« L’armée égyptienne n’a pas été capable de protéger les coptes. En octobre, des
blin- dés les ont attaqués lorsqu’ils manifestaient pacifiquement dans le quartier
de Maspero, au Caire. Elle tient les rênes du pouvoir en Égypte depuis 1952,
l’époque de Nasser, et je ne crois pas qu’elle souhaite se retirer définitivement.
Elle va sans doute partager le pouvoir avec la majorité qui sera élue au
Parlement et sera constituée principalement d’islamistes : les Frères musulmans
et les salafistes. Ils n’appliqueront pas la charia immédiatement et à la lettre, car
ils doivent rester en bons contacts diplomatiques avec la communauté
internationale – et notam- ment les États-Unis – qui aide financièrement l’Égypte
depuis une dizaine d’années, et avec l’Union européenne qui a promis des
sommes fabuleuses à la Tunisie et à l’Égypte. »
voir aussi La Croix 21 déc 2011, « En Egypte, l’université Al-Azhar du Caire fait
aussi sa révolution » par Agnès Rotivel
http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/Monde/En-Egypte-l-universite-AlAzhar-du-Caire-fait-aussi-sa-revolution-_NG_-2011-12-21-749377
9 janvier : le président de l’Union des orthodoxes arabes de Jaffa, Gabriel kadis,
a été assassiné à jaffa (source : France catholique)
9 janvier :
« Il faut que les Chrétiens aident financièrement leurs frères d’Orient » par le
Père Gollnisch (Œuvre d’Orient) (http://www.oeuvre-orient.fr/page-il-faut-queles-chretiens-aident-financierement-leurs-freres-d-orient-772.html)
"A la question : est-ce que les Chrétiens courent le risque de disparaître ?, je
vous réponds : oui . En revanche, si vous me demandez si les Chrétiens d’Orient
vont disparaître, je pense que non" répond le Père Gollnisch,à l'IECD
P Gollnisch
Lors de son voyage en Égypte - Novembre 2011
1. Selon vous, les communautés chrétiennes d’Orient sont-elles menacées de
disparition ?
Père Gollnisch : Globalement, au Moyen-Orient, il y a un risque de disparition des
communautés chrétiennes. Ce risque de disparition ne provient pas tant d’une
persécution directe que d’une discrimination des Chrétiens par la société. En
Irak, les Chrétiens encourent un risque de discrimination sanglante, car ils sont
la cible de groupes terroristes qui souhaitent spécifiquement les faire partir du
pays. Dans les autres pays, il s’agit plutôt de discrimination.
2. Quels sont les principaux problèmes auxquels elles sont confrontées sur le
plan politique et économique ? Cette discrimination s’exprime à plusieurs
niveaux.
PG : Tout d’abord, l’Islam a une dimension sociale forte, et elle marque la
société. Quand vous n’êtes pas musulman, ce n’est pas forcément facile
d’entendre le muezzin tous les matins. Mais il y a des choses plus importantes.
Ainsi, le droit civil en général, et le droit de la famille en particulier, est de plus
en plus d’inspiration musulmane, alors qu’auparavant, les Chrétiens vivaient sous
un régime spécifique.
Sur le plan économique, il est difficile pour les Chrétiens d’avoir accès à certaines
responsabilités. Sur le plan religieux, il est difficile pour les Chrétiens d’exprimer
leur foi en public, alors même que la liberté religieuse est un droit de l’homme
fondamental. De même, il est de plus en plus difficile de construire des Eglises.
Enfin, dans ces pays, les citoyens n’ont pas forcément le droit de changer de
religion. Sur le plan politique, certaines Constitutions stipulent que le chef de
l’État doit être musulman. Or c’est à la démocratie de décider du chef de l’État.
Les Chrétiens ne sont pas considérés comme des citoyens comme les autres,
voire des citoyens de seconde zone. Une pratique ancienne fait des Chrétiens
une population protégée, alors qu’ils devraient être considérés comme des
citoyens à part entière.
3. Est-ce que les Chrétiens d’Orient vont disparaître ?
PG : A la question « est-ce que les Chrétiens courent le risque de disparaître ? »,
je vous réponds « oui ». En revanche, si vous me demandez si les Chrétiens
d’Orient vont disparaître, je pense que non.
C’est vrai que les Chrétiens vivent les mêmes difficultés que les Musulmans dans
ces pays. Si un pays est pauvre, il n’y a pas de raison que les Chrétiens vivent
dans un îlot de richesse. De même, s’il y a de l’insécurité dans ce même pays, il
est sûr que les Chrétiens vont être touchés au même titre que les Musulmans.
Seulement, un exode de Chrétiens va fragiliser beaucoup plus fortement la
communauté chrétienne qui est plus restreinte que la communauté musulmane.
On ne peut pas dire par ailleurs qu’il s’agit d’une persécution. Ils ont la possibilité
de vivre dans leur foi.
4. L’aide au développement peut-elle aider ces communautés à rester dans leur
pays ?
PG : Complètement. C’est un élément essentiel du maintien de la population sur
place. Si un père de famille est privé de travail, il aura tendance à partir ailleurs
pour trouver du travail. D’autant plus que les Chrétiens ont souvent plus de liens
avec l’Occident que les Musulmans. Ils sont également mieux éduqués et ont une
meilleure maîtrise des langues étrangères. Encore faut-il que l’aide au
développement touche réellement les familles chrétiennes. Il conviendrait
d’encourager les projets qui permettraient aux Chrétiens d’avoir une activité
professionnelle. Parfois, les Chrétiens n’ont pas accès aux métiers de l’artisanat
ou de l’agriculture. Soit parce qu’ils ont dû se déplacer pour des raisons de
sécurité et qu’il leur ait difficile de trouver un travail là où ils habitent, soit parce
que, pour des raisons de discrimination, on ne veut pas leur donner de
responsabilités professionnelles.
5. Pensez-vous qu’il est indispensable que les Chrétiens d’Orient restent dans
leur communauté d’origine ?
PG : C’est totalement indispensable qu’ils y restent. Car c’est leur pays. Ils sont
irakiens, égyptiens, palestiniens ou encore libanais. Ils sont chez eux. Ce sont
même souvent les premiers habitants de ces communautés.
En outre, ces Chrétiens peuvent aider à faire progresser ces pays. S’il n’y avait
plus de Chrétiens au Liban, par exemple, ce serait dramatique. Les Chrétiens
aident en effet les gens à se parler. Ils jouent souvent un rôle de médiation entre
les Sunnites et les Chiites.
Par ailleurs, on ne peut pas envisager l’existence sereine des Musulmans en
Europe si la réciproque n’était pas vraie. Ce serait une source de tension et de
polémique considérables.
Enfin, on ne peut pas se résoudre à une vision totalitaire de l’Islam.
6. Pensez-vous que les événements politiques de ces derniers mois seront à
terme positifs pour les Chrétiens d’Orient ?
PG : C’est un processus en cours, qui prendra plusieurs années avant d’aboutir.
Je suis cependant très optimiste sur le résultat ultime, notamment en Egypte, au
Liban, en Palestine, en Irak ou encore en Libye. Ces sociétés progressent, du
point de vue de l’éducation de leurs populations et de leur degré d’ouverture. En
revanche, en Syrie, il y a quelque chose de dangereux. Car c’est un conflit entre
Sunnites et Alaouites / Chiites. C’est un conflit frontal non réfléchi.
7. Pensez-vous que les Chrétiens de France doivent se mobiliser pour les
Chrétiens d’Orient ? De quelle manière ?
PG : Oui, bien sûr. Les Chrétiens d’Orient ont besoin que les Chrétiens de France
soient solides dans leur conviction. Ils ont besoin de savoir qu’ils vivent leur foi
de manière dynamique et sereine.
Par ailleurs, la France incarne la laïcité. Or la laïcité représente une hypothèse de
développement pour ces pays. La laïcité turque s’est traduite par une forte
diminution des communautés chrétiennes. Aujourd’hui, nous sommes
responsables que la laïcité à la française soit respectueuse de la religion. Si la
laïcité apparaît comme le cache-nez de l’athéisme, elle ne parviendra pas à
s’implanter au Moyen-Orient. En outre, il faudrait que les Français connaissent
mieux les Églises d’Orient. Il y a des questions de lien. Ce serait intéressant qu’il
y ait davantage de jumelages de diocèse à diocèse et de paroisse à paroisse.
Enfin, les communautés sunnites sont souvent aidées financièrement par l’Arabie
saoudite ; les Chiites par l’Iran. Aucune puissance étatique n’aide les Chrétiens.
Il faut donc que les Chrétiens aident financièrement leurs frères d’Orient.
10 janvier : « Ensemble, construisons la société ! » avec le père Samir Khalil
(http://www.oeuvre-orient.fr/page-ensemble-construisons-la-societe-773.html)
Né au Caire en 1938, le Père Samir Khalil Samir est un spécialiste reconnu du
dialogue islamo-chrétien, professeur à l'Institut Pontifical Oriental (Rome). Ce
jésuite, auteur d'une soixantaine d'ouvrages et de plus de 1000 articles, a
fondé, à Beyrouth, le Centre de Documentation et de Recherches Arabes
Chrétiennes (Cedrac) qui se consacre à l'étude du patrimoine arabe des chrétiens
et fête son jubilé (25 ans) ! Catherine Baumont, directrice de la communication
de l'Œuvre d'Orient, l'a rencontré lors de son passage à Paris pour donner une
série de cours au Centre Sèvres en décembre 2011.
Vous avez largement participé à la préparation du Synode des Evêques pour le
Moyen-Orient (Rome, octobre 2010) et à son compte-rendu au Saint-Père. Que
pensez-vous de l'évolution du Moyen-Orient depuis un an ?
P. Samir Khalil Samir : Le printemps arabe rejoint les grandes lignes du Synode.
Tout ce qu'on demande c'est la pleine citoyenneté et non pas des privilèges pour
les chrétiens. Les musulmans nous répètent que l'Islam est une religion de
tolérance, nous répondons : c'est peut-être vrai, mais nous ne voulons pas être
tolérés, mais être citoyens. Nous disons : « Ensemble, musulmans, chrétiens,
non croyants, construisons notre monde arabe ! On est tous dans la même
situation, on reconstruit ensemble notre société ». Ce discours est bien accueilli
par les musulmans.
Au Liban, il y a une véritable convivialité, mais on dépend trop des autres pays
dont le pivot est la Syrie et l'Iran (qui passe par la Syrie).
Comprenez-vous les craintes des chrétiens de Syrie ?
P. Samir Khalil Samir : Je suis un peu déçu par la réaction des évêques et en
même temps je les comprends. Le régime autocrate garantit la sécurité des
chrétiens. Pourvu qu'ils ne fassent pas de politique, il n'y a pas de problème. Si
on enlève le régime, qui viendra ? On choisit le moindre mal et en même temps
on ne peut pas soutenir un régime qui réprime tant les libertés. Il y a un espoir
tellement risqué. On ne sait pas quelle sera l'issue. Au Liban, le patriarche a
essayé de rassembler tout le monde, mais il n'a pas réussi.
Les coptes sont-ils menacés ?
P. Samir Khalil Samir : En Égypte, on sait qu'on passera par une phase islamiste
et on espère que les salafistes ne seront pas au gouvernement. Les Frères
musulmans veulent se démarquer et montrer qu'ils sont modérés. Peut-être
s'allieront-ils avec un parti modéré ou libéral. Que feront les Frères musulmans
au gouvernement ? Vont-ils trouver une façon de gérer le pays ? C'est un vrai
défi. Ont-ils les moyens humains, une vision, un programme ? On le saura le jour
où ils prendront le pouvoir. S'ils réussissent à s'entendre avec le parti libéral et à
s'éloigner du radicalisme, cela peut donner quelque chose de positif. Il ne suffira
plus de répéter « L'Islam est la solution ! », il faudra le prouver par les faits.
Mettre en lumière la contribution des chrétiens à la civilisation arabe est une
mission qui vous tient particulièrement à cœur et pour laquelle vous avez créé le
CEDRAC il y a 25 ans. Quels sont vos projets aujourd'hui ?
P. Samir Khalil Samir : Mes activités à Rome m'avaient obligé à prendre un peu
de distance avec Beyrouth et donc avec le CEDRAC, mais maintenant il y a
urgence à le relancer. Nous avons une grande richesse de documents arabes et
de contributions que je souhaiterais partager avec tous ceux qui s'intéressent à
la culture. Nous avons besoin aussi du soutien des chercheurs du monde entier.
Par ailleurs, les trésors de manuscrits, par dizaines de milliers, dorment dans les
bibliothèques ; des milliers de textes et d'études ont été publiés de par le
monde, mais sont inaccessibles aux chercheurs du monde arabe. Il faudrait tout
numériser, pour les mettre à la portée du plus grand nombre. Des universités y
sont intéressées : en Europe, au Canada, aux Etats-Unis. Nous multiplions les
contacts pour trouver les financements nécessaires. Cette année académique
2011-2012 est un cap difficile, car nous avons besoin de 40 à 50 000 € pour
couvrir les frais de fonctionnement même réduits au minimum. Quoiqu'il en soit,
j'ai bon espoir que nous réussirons à relever le défi, et à poursuivre le travail du
CEDRAC, qui est un service culturel universel, car il s'agit d'un patrimoine de
l'humanité jusqu'ici négligé.
10 janvier : « Une crise de régime sévit au Liban »
religions.net/spip.php ?article4147)
/www.jerusalem-
10 janvier : Oasis (www.oasiscenter.eu du 30/12/2011)
Un Noël de peur en Syrie par S. Agnès-Mariam de la Croix
En cette veille de Noël, la Syrie où nous servons le Corps du Christ, est
endeuillée par des évènements tragiques. Par-delà le tintamarre médiatique et le
bruit de plus en plus grandissant des armes ce sont les civils, innocents,
hommes, femmes, enfants et vieillards que Dieu a créé à Son Image et
Ressemblance qui payent le prix du sang, de la détresse et de la disette. Comme
toujours ce sont les pauvres qui sont les victimes de la folie des grands.
Suite à une mission d’information avec des médias catholiques j’ai été amenée à
visiter la ville de Homs et ses environs. J’ai été remuée au plus profond de ma
conscience par la tragédie que vit la population civile, notamment les chrétiens.
Ces derniers sont surtout concentrés dans les quartiers centraux de la ville qui
sont devenus le repaire de bandes armées que personne jusqu’à présent n’a
réussi à identifier. Toujours est-il que ces bandes imposent une loi martiale en
vertu de laquelle les fonctionnaires qui rejoignent leur travail sont susceptibles
de représailles, y inclus les enseignants dans les écoles publiques. De même les
artisans, les vendeurs et même ceux qui ont une profession libérale sont la cible
d’actes terroristes qui visent à paralyser la vie sociale.
Les résultats de ces méthodes coercitives sont des plus terribles : chaque jour
des innocents sont égorgés ou kidnappés. Des familles perdent ainsi le père, le
fils ou le frère. Les veuves et les orphelins sont dans la nécessité. Ceux qui n’ont
pas affronté le spectre de la mort doivent faire face à la séquestration forcée
dans leurs domiciles où ils cherchent à survivre sans travail. Les maigres
économies de ces familles s’amenuisent. La plupart sont d’un niveau moyen et
en-deçà. Désormais la pénurie se fait ressentir en cet hiver qui s’annonce
rigoureux. Le mazout fait cruellement défaut à beaucoup en cet hiver qui
s’annonce rigoureux. De plus, une aide alimentaire et médicale de première
nécessité devient une urgence.
De retour à Qâra j’ai noté que les mêmes stratagèmes appliqués à Homs ou à
Qusayr sont appliqués chez nous par les insurgés. D’un côté ils continuent à
organiser des manifestations-studios pour les besoins médiatiques des chaînes
mainstream (Al Jazeerah, Arabia, BBC, France 24 et relais) tandis qu’ils font
régner la terreur dès la tombée de la nuit. Il est désormais interdit de circuler,
sous peine de se faire abattre, après 18 heures à Qâra. Depuis une semaine,
trente hommes armés sont venus dans cinq camionnettes sur la place du village
avec des marteaux compresseurs. Ils ont éventré la chaussée et, en toute
impunité, ils ont sectionné les cables de téléphone et les ont traînés avec eux
pour les jeter dans le désert. Depuis deux jours, les miliciens ont forcé l’école
municipale et ils l’ont volée.
Etant supérieure de l’antique monastère de Saint Jacques l’Intercis à Qâra, du
diocèse grec-melkite catholique de Homs, Hama et Yabroud, et ayant vu de mes
yeux l’immense souffrance de ces familles je lance un appel à nos amis et
bienfaiteurs pour un projet urgent. Venir en aide aux familles syriennes sinistrées
qui n’ont plus les moyens de subsister.
10 janvier : « Les coptes se sont-ils affranchis de leur Eglise ? « Courier
international
http://www.courrierinternational.com/article/2012/01/10/lescoptes-se-sont-affranchis-de-leur-eglise
Les chrétiens d’Egypte ne veulent plus de la tutelle de leur pape Chenouda III,
jugé trop conciliant avec l’ancien régime. Ils souhaitent à présent peser sur la vie
politique.
La révolution du 25 janvier, il y tout juste un an, n’a pas seulement mis fin au
règne de Moubarak. Elle a également permis à la société de sortir du silence
dans lequel l’avaient enfermé des décennies de dictature. Et les coptes [chrétiens
d'Egypte] ne font pas exception. Jusque-là, l’Eglise avait été la seule voix à
s’exprimer en leur nom et à se poser en interlocuteur avec le régime. Depuis, ils
ont commencé à s’exprimer, à sortir des églises pour investir la rue et à
manifester à l’instar des autres Egyptiens. Ainsi, ils marquent une rupture avec
leur clergé et contribuent à faire émerger de nouvelles forces. Beaucoup se
félicitent de cette expression nouvelle – bien qu’encore imprécise – dépassant les
murs de l’Eglise.
Selon Chérif Dous, président du Comité général des coptes, la révolution a
introduit du pluralisme parmi cette communauté, même s’il faudra davantage
d’organisation et de coordination pour s’inscrire dans le temps aux groupes qui
ont vu le jour, tels que l’Union des jeunes de Maspero [du nom de la place au
centre du Caire où des dizaines de coptes ont été tués par la police le 9 octobre].
Plus de 300 candidats coptes ont participé aux élections législatives. Vont-ils
pouvoir peser, notamment dans les banlieues pauvres et les campagnes ? Les
partis politiques vont-ils permettre la participation copte ? De ces questions
dépendra le fait de savoir s’ils continueront de s’engager en politique ou s’ils se
replieront de nouveau sur une Eglise dirigée par le pape copte Chenouda III.
Amir Zaki, figure de la communauté copte d’Alexandrie, se félicite également du
fait que la révolution ait permis aux coptes de refuser toute tutelle cléricale et
qu’ils ont au contraire participé dès le départ aux manifestations de la place
Tahrir, rejoint des partis et embrassé des causes nationales, pas seulement
communautaires. Quant à l’intellectuel copte Gamal Asaad, il estime que le
problème copte ne sera résolu qu’à condition que les coptes participent à la vie
politique en tant que citoyens ordinaires, évitant de tomber dans le piège d’une
nouvelle coupure d’avec le reste de la société.
Le politologue Hani Labib constate que la rupture d’avec l’Eglise s’explique par le
silence injustifiable que celle-ci a gardé face aux événements. Sous l’ancien
régime, elle avait été le seul interlocuteur de l’Etat, mais, même après la chute
de Moubarak, Chenouda III a demandé la levée du campement devant le siège
de la radio-télévision d’Etat à Maspero [pour protester contre la couverture
biaisée de celle-ci], demande unanimement rejetée par les manifestants. «
Pardon mon pape, mais vous êtes notre père spirituel, pas politique », s’exclame
Labib, tout en admettant qu’on ne peut effacer d’un trait une culture politique
ancrée durant cinquante années d’ancien régime.
De son côté, Imad Gad du Parti social démocrate égyptien explique que les
coptes s’étaient d’abord portés sur le vieux parti Wafd [laïc], considéré comme
libéral, mais qu’ils s’en sont éloignés depuis qu’il a fait alliance avec les Frères
musulmans pour se tourner vers d’autres partis libéraux. Georges Ishak, leader
du mouvement Kefaya ["Ça suffit", mouvement d’opposants laïcs], estime que
les coptes, en se rebellant contre la tutelle cléricale, contribuent à la vitalité
politique du pays, ce qui s’est manifesté lors des élections au sein des syndicats
professionnels et aux élections législatives, malgré la présence des forces
islamistes.
Face à la montée des partis islamistes, le pays est-il en voie de « pakistanisation
» ? Les coptes seront-ils contraints d’émigrer ? Ramsès Al-Naggar, avocat de
l’Eglise copte, estime qu’il faut réagir par la création d’un Conseil des coptes,
représentant les coptes sur le plan civil et non religieux. Kamal Zakher,
intellectuel copte, pense quant à lui que les islamistes n’auront d’autre choix que
la démocratie et le respect des libertés et qu’il sera donc impossible que les
coptes soient traités en minorité sous tutelle [dhimmis]. Dans le même temps,
ajoute-t-il, les coptes doivent s’intégrer dans la vie politique, en tant que
citoyens et en dépassant les clivages et les peurs. Autrement dit, il faut éviter un
face-à-face entre deux camps, l’un musulman, l’autre chrétien.
10 janvier : Le Caire, El-Tayeb annonce le document principal des libertés
(Source : MENA, (http://www.nileinternational.net/fr/full_story.php?ID=31489)
Le grand Cheikh d'Al-Azhar, le Dr. Ahmad El-Tayeb, a annoncé le document
principal des libertés renfermant la liberté de la doctrine, liberté de l'opinion et
de l'expression, la recherche scientifique, l'art, l'innovation littéraire, pour être à
la base de la Constitution qui sera préparé.Ce document reflète la vision de
l'institution religieuse, les intellectuels et les penseurs à propos de ces libertés.Le
Dr. Ahmad El-Tayeb, a affirmé, lors de la conférence de presse qui a eu lieu
aujourd'hui, qu'il y a des textes religieux, des lois et des constitutions qui
garantissent la liberté des doctrines, sans toucher aux religions célestes bénis.AlTayeb a dit qu'Al-Azhar va présenter ce document aux responsables pour être
une référence en décrétant la nouvelle constitution. Il a signalé qu'un nombre de
jurisconsultes, de penseurs musulmans et chrétiens ont participé à la préparation
de ce document pendant plus de trois mois.
11 janvier : le Figaro « Ce qu'endurent les chrétiens dans l'indifférence « , par
Ivan Rioufol
Choquante est l'indifférence des défenseurs des droits de l'homme devant le sort
des chrétiens en terres d'islam. Ceux qui, en France, sont toujours prompts à
stigmatiser l'islamophobie dans la moindre critique de la religion de paix et de
tolérance, ne disent rien de la nouvelle christianophobie (1), qui tue et qui
expulse au nom d'un Coran compris par certains comme uniquement guerrier.
Cette haine du "mécréant" et du "blasphémateur" a déjà tué plus de cent
chrétiens au Nigéria ces derniers mois, dont 35 en pleine messe de Noël. En
Egypte, les coptes sont sur le qui-vive. En Libye, le Conseil national de transition,
parrainé par la fine fleur de l'intelligentsia française, vient de recevoir avec les
honneurs le président du Soudan, Omar Al-Bachir, sous mandat d'arrêt de la
Cour pénale internationale pour ses crimes au Darfour qui avaient été précédés
de l'épuration des chrétiens du sud-Soudan.
Le printemps démocratique arabe, qui devait être la démonstration de l'absurdité
de la théorie du choc des cultures et des civilisations, porte un peu partout les
Frères musulmans au pouvoir, et avec eux leur désir de revanche contre
l'Occident judéo- chrétien.
Or les politiques et les médias semblent incapables de discerner les menaces
d'une telle évolution, notamment pour les élémentaires libertés religieuses. Alain
Juppé, ministre des Affaires étrangères, s'inquiète de la dérive de la Hongrie
parce qu'elle a choisi de faire une référence à Dieu dans sa constitution et de
s'opposer au mariage homosexuel. En revanche, il se veut rassurant sur le
nouvel "islamisme modéré" qui, appliqué par la Turquie d'Erdogan donnée en
exemple, conduit pourtant à l'effacement progressif de la laïcité et de la liberté
de la presse, comme le démontre Martine Gozlan (2).
C'est Benoît XVI, lundi, qui a du mettre les points sur les i : "Dans de nombreux
pays, les chrétiens sont privés des droits fondamentaux et mis en marge de la
vie publique ; dans d'autres, ils souffrent des attaques violentes contre leurs
églises et habitations". Ce mercredi, dans Le Figaro, Mgr Jeanbart, l'archevêque
d'Alep, explique redouter pour la Syrie "la domination des frères musulmans
dogmatiques", appuyés par la Turquie et les monarchies du Golfe.
Qu'attendent les angéliques dirigeants français et les médias somnolents pour
ouvrir enfin les yeux ?
(1) Alexandre Del Valle Pourquoi on tue les chrétiens dans le monde aujourd'hui,
la nouvelle christianophobie, Editions Maxima
(2) Martine Gozlan, L'imposture turque, Grasset
Des chrétiens ont été brûlés vifs par des musulmans sunnites Nigériens .
Selon
Wikipédia
(
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pers%C3%A9cutions_des_chr%C3%A9tiens) :
Le
Nigeria est un État fédéral qui compte 50 % de musulmans et presque autant de
chrétiens, lesquels vivent surtout dans le sud. Depuis 1999, douze États fédéraux
du nord, à majorité musulmane, ont instauré la charia. En 2004, des centaines
de milliers de chrétiens ont fui la guerre civile(note 93), selon Human Rights
Watch, les exactions contre les chrétiens sont nombreuses(94). Depuis la fin de
l'année 2011, jusqu'au temps présent, la secte islamiste Boko Haram commet
des attentats en série à l'encontre de la communauté chrétienne du Nord,
parcequ'elle ne quitte pas cette région du pays à dominante musulmane, mais
également du Sud, à dominante chrétienne (Voir : Boko Haram) (95,96,97).
Cette situation plonge le pays dans un climat de guerre civile (98).
Selon un rapport de Human Rights Watch, 550 personnes ont été tué dans 115
attaques différentes visant la communauté chrétienne du pays et perpétrées par
la secte islamiste Boko Haram au cours de l'année 201199. A la date du 26
janvier 2012, on comptait déjà 250 morts pour l'année 2012(99).
12 janvier : la Tv Arte aux nouvelles de 12h45 annonce qu’environ 150
chrétiens ont été tués au Nigéria depuis Noël 2011
21-22 janvier : Au moins neuf personnes ont été tuées au cours d'une attaque
visant des chrétiens dans la nuit de samedi 21 au dimanche 22 janvier, dans une
ville du nord du Nigeria, selon un responsable communautaire local. Un porteparole du groupe islamiste Boko Haram a revendiqué les attaques de vendredi
auprès d'un journal local, expliquant que le groupe avait agi en représailles après
le refus du gouvernement de libérer plusieurs de ses membres actuellement
emprisonnés. Les attaques attribuées à la secte Boko Haram, qui a aussi
revendiqué des attentats qui ont fait 49 morts le jour de Noël, se sont multipliées
ces dernières semaines dans le nord majoritairement musulman du pays, à la
fois
contre
des
chrétiens
et
les
forces
de
l'ordre.
(http://www.lemonde.fr/afrique/article/2012/01/22/nigeria-neuf-tues-dans-uneattaque-contre-des-chretiens-dans-le-nord_1632931_3212.html)
12 janvier : "Les
Grecs d'Istanbul
après
la
conquête ottomane"
www.orthodoxie.com
Sur le site de la Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée vient d'être
mis en ligne un article publié en 2005 sur "Les Grecs d'Istanbul après la
conquête - Le repeuplement de la ville et de ses environs (1453-1550)". L'auteur
étudie notamment l'évolution de la communauté grecque-orthodoxe de la ville.¨¨
12 janvier : « Chrétiens du Proche-Orient, entre citoyenneté et communauté »,
par Bernard Heyberger, directeur d'études à l'EHESS et directeur de l'Institut
d'études de l'Islam et des sociétés du monde musulman (IISMM) lemonde.fr
La dernière phrase de cet article est facile à écrire qu’à vivre !
L'inquiétude est grande chez les chrétiens du Proche-Orient, et chez ceux qui, en
Europe, s'intéressent à eux, au vu de leur situation actuelle. Elle est alimentée
d'une part par les données démographiques alarmantes ; d'autre part par les
annonces récurrentes d'attaques violentes contre eux et leurs églises. "Le
printemps arabe" apparaît dans ce contexte plutôt comme une nouvelle période
de menaces et de peur, avec les spectres de la guerre civile confessionnelle ou
de l'arrivée au pouvoir des islamistes.
Mais la peur ne conduit nullement à la clairvoyance et n'aide pas à affronter la
situation présente ou à venir. La représentation que les chrétiens orientaux ont
d'eux-mêmes en tant qu'éternelles victimes est généralement partagée par les
Occidentaux qui s'intéressent à eux. Cette vision fait néanmoins obstacle à une
compréhension de leur situation réelle, et des ressources que celle-ci pourrait
leur offrir pour faire face aux défis du moment.
Plus que jamais, les chrétiens insistent aujourd'hui sur leurs origines et sur leur
langue pour maintenir leur identité communautaire. En Egypte, où, dans la
réalité quotidienne, il faut être musulman pour se sentir reconnu comme un
citoyen à part entière, l'affirmation d'une identité copte se fait de plus ne plus
par la revendication d'une hérédité pharaonique et par la négation de l'arabité,
ce qui enferme chaque jour davantage les chrétiens dans un ghetto minoritaire.
En Irak, l'éclatement du pays en entités sur la base des identités
communautaires conduit certains chrétiens à se définir en tant que descendants
des Assyriens de l'Antiquité, parlant l'araméen. L'histoire est constamment
convoquée dans les discours de mobilisation communautaire pour légitimer un
ancrage territorial, affirmer une continuité sans ruptures et donner de la
cohérence à des groupes menacés de dissolution dans l'émigration et la culture
globale. Elle sert ainsi à fabriquer de l'ethnique et du protonational avec du
religieux. Mais cet usage du passé ne sert ni à apaiser les mémoires cuisantes
des massacres et persécutions révolues, ni à affronter avec lucidité les
événements en cours.
Cette impasse intellectuelle est en grande partie à mettre sur le compte des
régimes autoritaires qui occupent le pouvoir dans les pays du Proche-Orient
depuis soixante ans. En effet, en empêchant l'éclosion de tout débat public, en
prohibant toute forme d'expression individuelle et toute forme d'initiative
associative, ils ont rabattu les citoyens vers les églises et les mosquées, et n'ont
laissé subsister d'autre pouvoir intermédiaire que celui du clergé. Les Eglises
elles-mêmes se sont souvent structurées sur le modèle autoritaire, concentrant
l'autorité dans la hiérarchie ecclésiastique, en charge de tous les aspects de la
vie quotidienne des membres de leur communauté respective. Le chef de l'Eglise
est devenu parfois une sorte de raïs de sa communauté, exerçant le pouvoir
selon des modalités paternalistes et autoritaristes proches de celles que suivait le
chef de l'Etat.
Les chrétiens comme les musulmans ont été victimes aussi de l'extinction de la
vie intellectuelle, étouffée par le pouvoir dictatorial et le départ en exil des élites
cultivées. La liberté académique n'existe pas au Proche-Orient, et ce sont les
sciences humaines qui ont été les premières victimes de cet étouffement.
L'histoire y apparaît comme servante de la théologie ou de l'idéologie nationaliste
dominante. L'anthropologie, réputée discipline colonialiste, a généralement été
exclue des cursus. A côté d'une science "occidentale", considérée comme au
service de l'impérialisme, on a affirmé une science nationale ou arabe, qui, faute
de débat avec la recherche internationale, se réduit le plus souvent à des
productions poussives s'inscrivant dans les idéologies officielles, étatiques ou
communautaristes.
Il est vrai que pendant longtemps, la recherche académique internationale n'a
fait des chrétiens orientaux un sujet d'étude que pour les périodes avant l'Islam.
Aujourd'hui, les choses ont changé, et une nouvelle recherche concentrée sur
eux, en phase avec les travaux se menant par ailleurs, est en train de s'imposer.
Celle-ci offre des outils pour repenser le rapport des chrétiens au passé, leurs
relations avec la société majoritairement musulmane qui les entoure et les effets
actuels de la globalisation.
Ces recherches pourraient aider à sortir d'une représentation des chrétiens en
minoritaires persécutés, repliés sur une identité communautaire fondée sur des
bases discutables, et attachés à la stabilité politique offerte par des "protecteurs"
autoritaires. Car devant les bouleversements actuels porteurs de danger, il
vaudrait mieux pour eux se penser en citoyens acteurs de leurs destins,
participant à la construction d'une nouvelle structure constitutionnelle dans leur
pays, sur la base du pluralisme démocratique et de la liberté individuelle.
12 janvier : Irak, Voyage à la rencontre des chrétiens de Mgr Gilbert Louis
accompagnait Mgr Marc Stenger et le Père Pascal Gollnisch
Irak : « De ce séjour, je retiens des rencontres fortes avec les familles, beaucoup
de souvenirs et d'espoir. »
http://www.oeuvre-orient.fr/page-irak-de-ce-sejour-je-retiens-des-rencontresfortes-avec-les-familles-beaucoup-de-souvenirs-et-d-espoir-774.html
L'évêque du diocèse de Châlons en Champagne, Mgr Gilbert Louis, rentre d'Irak
où il a séjourné du 29 décembre au 7 janvier avec Mgr Stenger,et le Père
Gollnisch
Dans quel contexte vous êtes-vous rendu en Irak ces derniers jours ?
J'ai été sollicité par Marc Stenger, évêque de Troyes, président de Pax Christi
France qui a séjourné à deux reprises dans le nord de l'Irak. Il m'a proposé de
venir à la rencontre de la communauté chrétienne afin de la soutenir. Nous
sommes également partis avec le père Pascal Gollnisch, directeur de l'Oeuvre
d'Orient créée par des laïcs vers 1850 pour venir en aide en termes d'éducation,
de santé, de pastorale, aux chrétiens d'Orient.
Je suis donc passé de l'année 2011 à 2012 là-bas.
Etre chrétien en Irak est-t-il plus que jamais synonyme de persécutions ?
La notion de persécution me paraît trop forte. Disons que les chrétiens sont pris
en tenaille entre les deux grands courants sunnites et chiites qui se combattent.
Les sunnites étaient davantage protégés du temps de Saddam Hussein, et les
chiites écartés ont désormais repris le pouvoir. Outre la présence de groupes
violents qui ont été à l'origine d'attentats, les chrétiens sont utilisés en faveur
des uns et des autres. De plus, de nombreux mouvements antichrétiens
subsistent comme ceux qui furent à l'origine de l'attentat perpétré dans une
cathédrale syriaque-catholique qui a fait 53 morts en novembre 2010 à Bagdad.
Lors de la messe, les fidèles ont été tués, parmi lesquels deux jeunes prêtres, un
bébé dans les bras de sa mère…
Aujourd'hui en Irak, la diversité chrétienne est plus complexe que je ne
l'imaginais avec les Chaldéens, les Syriaques, les Arméniens…
Quoi qu'il en soit, à chaque attentat, les chrétiens ont tendance à fuir vers le
nord (Kurde) ou encore à fuir le pays pour gagner les États-Unis, le Canada, la
Suède, une dispersion est perceptible à travers le monde. Plus proche de nous,
l'une des plus fortes communautés Chaldéennes se trouve à Sarcelles.
Quel type de message avez-vous délivré aux personnes rencontrées ?
Avant tout, notre délégation s'est rendue en Irak pour écouter les chrétiens et
les inciter à rester sur place. Encore faut-il que les conditions de sécurité soient
réunies car les menaces de courants violents persistent. A Kirkuk, nous étions
satisfaits de voir 200 nouvelles maisons construites pour 200 familles qui se
rassemblent pour vivre entre elles et exister. Mais dans certains villages du
Kurdistan, il n'y a pas de travail donc pas d'avenir…
Quelles réalisations vous ont donné du baume au cœur?
A Bagdad, nous avons visité des Sœurs dominicaines qui ont agrandi leur hôpital,
nous nous sommes rendus dans un lycée qui accueille 80 % de jeunes
musulmanes. Les Dominicains construisent également à Bagdad, une université
pour les sciences humaines : il faut de l'audace !
Vous avez rencontré Mgr Sako symbole du dialogue interreligieux sur place. Quel
type de relations entretient-il avec chaque communauté ?
Le 3 au matin fut un grand moment de rencontre avec un imam sunnite, puis un
imam chiite. Puis un cheik sunnite, puis un cheik chiite. Nous avons été bien
reçus par tous. Mgr Sako est en contact permanent avec eux. Son mot d'ordre :
être les uns avec les autres au service de tous, de par l'Évangile.
Qu'est-il ressorti de votre rencontre avec l'Ambassadeur de France en Irak ?
Il était informé de notre venue et se doit de protéger ses ressortissants. Deux
hommes nous attendaient à l'aéroport avec gilets pare-balles, écouteurs; l'un
devant, l'autre derrière : nous étions de suite dans l'ambiance d'autant que nous
avons traversé sept checkpoints entre l'aéroport et l'Évêché.
De ce séjour, je retiens des rencontres fortes avec les familles, beaucoup de
souvenirs et d'espoir car les évêques luttent de toutes leurs forces afin que les
chrétiens ne disparaissent pas de cette partie du monde où l'église est l'une des
plus anciennes d'Orient.
14 janvier – 6 février : A Paris, Exposition « Arménie, la foi des montagnes »,
en l’église Saint-Germain des Prés
15- janvier : A Addis Abeba, dialogue entre Orthodoxes oientaux et Catholiques
http://www.youtube.com/watch?v=tjxkvkjq8l4&feature=youtube_gdata_player
15 janvier :TV France 2, 9h30 à 10h (http://programmes.france2.fr/leschemins-de-lafoi/index.php?page=article&numsite=42&id_rubrique=44&id_article=29657)
« Le temps de Noël dans l’Eglise apostolique arménienne »
avec le prfesseur d’histoire Aram Mardirossian, père Antranik Maldjian (prêtre
arménien apsotolique à Valence, le premier Arménien de France, originaire de
Syrie, à devenir prêtre) et père Olivier de Cagny
et aussi célébration du Baptême du Christ (Timkat) chez les Ethiopiens à Paris
16 janvier : Visite de représentants de l’Eglise arménienne à la cathédrale dans
la cathédrale Saint Stéphane (Lettre d’information de la Cathédrale arménienne
St Jean-Baptiste de Paris de janvier 2012, 15 rue Jean Goujon, 75008 Paris Tel:
01
43
59
67
03
Fax:
01
42
56
46
08
Mail:
[email protected] Website: www.eglise-apostoliquearmenienne.org)
Conformément à la volonté du représentant de l’Assemblée des évêques
orthodoxes, Mgr. Métropolite Emmanuell était également invité à cette réunion le
premier primat du Diocèse arménien de France, Monseigneur Norvan Zakarian.
Au nom du Saint Père Zakarian, a participé à cette célébration le père Partev
Barseghian, prêtre de la cathédrale arménienne Saint Jean Baptiste de Paris. Il
était accompagné par Sahag Soukiassian, diacre de la même cathédrale, présent
en tant que représentant des relations inter-églises. A la fin de la présentation
des vœux, le Père Barseghian a tenu à remercier le Mgr. Métropolite Emmanuelli
pour cette invitation et lui a adressé les salutations et les félicitations du Primat
Norvan Zakarian.
Au cœur du 20e arrondissement de Paris, l’église Notre Dame des
Coptes, a été inaugurée en ce début d’année 2012. L’église se trouve au
22, rue de l’Est.
18 janvier. De 19h à 20h, interview de Pierre Moracchini avec Christine Chaillot
sur la situation des coptes, sur Radio Notre-Dame, ,émission « Matière à
penser », dans le cadre de la Semaine de l’Unité
http://www.radionotredame.net/rnd_player_plus.php?date=2012-0118&url=http://notredameradio.s3.amazonaws.com/matiereapenser_20120118.m
p3&title=Mati%C3%A8re (cf www.orthodoxie.com du 21.1.2012)
18 janvier : à 20h à la Cathédrale Saint Stéphane, 7 rue Georges Bizet, Paris
16e, Invitation des évêques orthodoxes de France aux voeux 2011 de l'AEOF. Les
représentants des Eglises orthodoxes orientales furent invités.
19 janvier : Paris, Epiphanie (Timkat) des Ethiopiens, voir diaporama sur :
http://bl164w.blu164.mail.live.com/default.aspx#!/mail/InboxLight.aspx?n=105
5384927!n=1336041077&view=1&cmid=6f5c5757-4512-11e1-a0c200215ad6a70a&csem=chretiensorientaux%40gmail.com&cdid=&cfid=1&cau=1&
cmad=2040|0|8CEA736594DEB90||0|1|0|0||5%2C53&cacc=3
19
janvier :
La
Croix
(voir
aussi
en
anglais
www.youtube.com/watch?feature=player_detail page&v=zJQL68LXHd0)
Le grand rabbin de Grande-Bretagne défend les chrétiens
Dans un discours devant la chambre des Lords, le 9 décembre dernier, Lord
Jonathan Sacks, grand rabbin de Grande-Bretagne et du Commonwealth, a
dénoncé l’augmentation des persécutions contre les chrétiens par l’islam radical
et a mis en garde contre « le destin des chrétiens au Moyen-Orient qui est
aujourd’hui le baromètre du Printemps arabe ». Il a également regretté que
« beaucoup de chrétiens modérés en Europe aient peur de défendre leur foi, leur
culture et leurs frères persécutés ». .Lord Sacks avait rendu visite à Benoît XVI
quelques jours plus tard à Rome. Devant le pape, il avait défendu l’héritage
judéo-chrétien en Europe, incluant « les racines religieuses dans l’économie de
marché et la démocratie capitaliste ». Il avait également appelé les chrétiens et
les juifs à travailler ensemble de manière urgente pour « aider l’Europe à
retrouver son âme ». « Si l’Europe perd son héritage judéo-chrétien, ce qui lui a
donné son identité historique et sa grandeur dans la littérature, les arts, la
musique, l’éducation, la politique et l’économie, elle perdra son identité et sa
grandeur », avait-il déclaré. « Quand une civilisation perd sa foi, elle perd son
avenir. Quand elle retrouve sa foi, elle retrouve son avenir. Pour la sécurité de
nos enfants, nous – juifs et chrétiens, côte à côte – devons renouer avec notre
foi et notre voix prophétique. »
19 janvier : Les coptes attaqués à Nag Hamadi et Shubra al Kheima au Caire
Posted in News on janvier 20, 2012 et http://blogcopte.fr/page/2/
Des musulmans ont attaqué environ cinq maisons coptes à Nagi Hamadi le 19
janvier 2012. Ils les ont pillés puis brûlés. Beaucoup de véhicules appartenant à
des Coptes ont également été brûlés. Les camions de pompiers ont pris 3 heures
pour atteindre la plupart des maisons selon des témoins. L’incident a été
provoqué par des problèmes liés aux élections. Les détails ne sont pas
disponibles en ce moment. Trois véhicules de police étaient sur les lieux. Aucune
arrestations n’a été effectuées. Les blessures ou décès ne sont pas connus à ce
jour. L’église de l’Archange Michael, qui est situé dans la région n’a pas été
attaqué.
Hier également, un groupe armé de militants salafistes se sont rassemblés
devant le bâtiment de service copte d’Abu Maqar à Bahteem à Choubra Al
Kheima en signe de protestation de son ouverture. Ce bâtiment devait servir
1200 chrétiens dans la région avec différents services.
Les musulmans ont jeté des pierres depuis l’extérieur vers l’immeuble et ont
empêché les prêtres et les coptes d’entrer. Les salafistes ont dénoncé que ce
bâtiment était utilisé comme une église sans un permis approprié. Les coptes
disent que ce n’est pas une église mais un bâtiment pour servir les coptes dans
une région où il ya 1200 familles chrétiennes et aucune églises locale. Les coptes
sont frustrés par leur incapacité à accéder au bâtiment en disant que personne
n’a le droit d’empêcher quiconque d’y entrer surtout si elles ne font pas partie
des forces de sécurité.
En face, de nombreux coptes sont arrivé pour défendre le bâtiment. Les groupes
ont été séparés par quelques voitures de police ce qui en fait une situation
potentiellement instable. Pas de présence de l’armée actuellement.
Un groupe de musulmans ont fait irruption dans le bâtiment 3 fois à différents
moments dans les dernières 24 heures, et ont vandalisé l’intérieur. Des témoins
disent que l’un des cheikhs locaux a été vu en face de l’immeuble en disant que
cela ferait une belle mosquée.
Les coptes déclarent qu’ils resteront sur le terrain et sur leurs gardes aussi
longtemps que nécessaire. Mgr Morcos de Shubra Al Kheima et le clergé sont en
train de tenter de calmer la situation.
21 janvier : un site sur Eglise d'Ethiopie, en plusieurs langues
www.ethiopianorthodox.org
21 janvier : A Paris, manifestations d’un collectif de cinq associations
d’Egyptiens en France (musulmans et chrétiens) dont Solidarité copte, pour
critiquer le détournement de la révolution égyptienne par les salafistes, les frères
musulmans et l'Arabie Saoudite en complicité avec les militaires au pouvoir.
Samedi 21/01/2012 de 15h00- 20h00 marche de Belleville à LA BASTILLE
Mardi 24/01/2012 Rassemblement devant l'UNESCO de 17H00 à 22H00
Mercredi 25/01/2012 marche du Trocadéro à l'Ambassade d'Egypte 17h00-20h00
25 janvier : Au Caire, le blogueur copte Maïkel Nabil a été gracié
((www.blogcopte.fr via Maghreb Emergent, Posted in News le 22 janvier 2012)
Le blogueur égyptien Maïkel Nabil, emprisonné pour avoir critiqué l’armée, a
bénéficié d’une mesure de grâce décidée à l’occasion du 1er anniversaire de la
révolte en Egypte, a déclaré samedi le président de la justice militaire.
Le blogueur Maïkel Nabil a été gracié à l’occasion du premier anniversaire de la
révolution, a déclaré à la presse le président de la justice militaire Adel AlMoursi.
Une décision de grâce a été prise pour Maïkel Nabil et 1959 autres prisonniers à
l’occasion du 1er anniversaire du 25 janvier, avait indiqué plus tôt à l’AFP une
source à la justice militaire, sous couvert de l’anonymat.
Condamné en avril à trois ans de prison par un tribunal militaire pour avoir
critiqué l’armée égyptienne sur son blog, Maïkel Nabil avait vu sa peine réduite à
deux ans en appel le 14 décembre.
Il avait écrit en mars sur son blog que l’armée, au pouvoir depuis la chute du
président Hosni Moubarak en février 2011, protégeait ses propres intérêts et non
ceux du peuple égyptien.
Son arrestation, fin mars, puis sa condamnation avait soulevé un tollé à
l’étranger.
Trente groupes et militants de défense des droits de l’homme avaient rendu
public fin décembre à Genève un appel demandant aux autorités égyptiennes de
le libérer.
L’administration américaine avait demandé la révision du jugement militaire.
Plusieurs pays occidentaux et ONG avaient dénoncé le fait que, malgré la chute
du régime d’Hosni Moubarak, les délits d’opinion continuent d’être jugés en
Egypte par des tribunaux militaires.
La justice avait libéré le 25 décembre le blogueur et militant égyptien Alaa
Abdelfattah, après deux mois de détention.
Alaa Abdelfattah était accusé d’avoir incité à la violence le 9 octobre, lorsqu’une
manifestation de Coptes (chrétiens d’Egypte) protestant contre l’incendie d’une
église a dégénéré en confrontation avec l’armée et les forces de l’ordre.
L’armée est vivement critiquée pour avoir traduit des milliers de civils devant des
tribunaux militaires pour des chefs d’agression ou de viol, mais aussi d’insultes
envers les généraux au pouvoir.
23 janvier : A Paris, dénonciation par le Sénat de la négation des génocides, y
compris celui de 1915 des Arméniens. Signalons que les chrétiens syriaques et
assyriens ont subi le même génocide. Manifestations des Turcs de France.
23 janvier : première réunion parlementaire en Egypte, avec plus de deux tiers
islamistes. parlementaires doivent désigner le président de la chambre basse. Le
parti des Frères musulmans, et le parti salafiste d’Al Nour, qui ont été
marginalisés depuis longtemps, ont remporté plus de deux tiers des sièges
attribués au scrutin de liste au sein de la chambre basse du parlement. Le parti
des Frères Liberté et justice y dispose en effet de 47 % des sièges, suivis par les
salafistes qui en occupent 24 %, donc 71%. Mohamed Saad el Katatni, membre
du parti des Frères musulmans, Liberté et Justice (PLJ), est le favori.
"Tous les partis représentés au Parlement doivent se coopérer dans l’intérêt du
peuple égyptien", a indiqué M. Katatni (secrétaire général des Frères musulmans
nommé candidat pour le poste de président de l’Assemblée du peuple) à des
journalistes avant l’ouverture de la session. "Le nouveau Parlement est différent
de ses précédents. Aucun parti ne pourrait contrôler le Parlement tout seul". Un
total de 15 partis ou coalitions ont remporté des sièges dans les élections
législatives qui se sont tenues en plusieurs phases depuis novembre 2011 et ont
pris fin à la mi-janvier 2012. Le PLJ (Le Parti de la liberté et de la justice,
branche politique des Frères musulmans) est devenu le plus grand vainqueur des
législatives, en remportant 235 sièges (47,2%), suivi du parti Al-Nour avec 123
sièges (24,7%), du parti Al-Wafd avec 38 sièges et du Bloc égyptien avec 34
sièges, selon la télévision d’Etat égyptien. L’Assemblée du peuple (chambre des
députés) compte actuellement 508 sièges, dont 498 sont élus et les 10 autres
nommés par Hussein Tantawi, chef du conseil militaire égyptien. Le vote du
Conseil de la Shura (chambre haute du Parlement) débutera fin janvier et
s’achèvera en février. Le nouveau Parlement créera alors un comité composé de
100 membres pour rédiger une nouvelle Constitution. Les élections
présidentielles sont prévues à la mi-juin. (http://www.courrierinternational.com;
http://www.afriscoop.net/)
23 janvier : réception d’une vidéo avec un chant chanté par des coptes lors
d’une nuit de prière le 11 novembre 2011, pendant douze heures continues, au
Centre Saint Siméon sur la colline du Moqattam au Caire, pour la paix en Egypte
et dans les pays voisins.
http://bl164w.blu164.mail.live.com/default.aspx#!/mail/InboxLight.aspx?n=416
603797!n=1620168175&fid=1&fav=1&mid=de05fea6-45c8-11e1-baaf00215ad7e6dc&fv=1
23 janvier : Jean Maher, Président du Bureau Français de l’Association « Union
Egyptienne des Droits de l'Homme « a commenté les résultats des élections en
Egypte sur France 24 en français (http://blogcopte.fr/page/2/), arabe, et anglais.
A 17h ; et le 25 janvier à 9h aux Informations (Journaux Télévisés) pour
l'anniversaire de la Révolution.
24 janvier : Masri Feki ( Les révoltes arabes , chez Studirama) parle de la
situation
en
Egypte
(http://www.france24.com/fr/20120123-egypte-postmoubarak-premiere-seance-du-nouveau-parlement-egyptien)
Voir aussi : http://www.youtube.com/watch?v=iQ9S-Tiz2Zo avec Basma Awad
(activiste du Mouvement du 6 avril en France), Ali al Saman, Stefano Sabona
réalisateur du film Place Tahrir et Tarek Ramadan (L’islam et le réveil arabe aux
Presse du Chatelet)
24 janvier : Le jeudi 15 décembre 2011, la police saoudienne et des agents des
services secrets ont fait une descente dans un appartement privé de Djeddah où
42 chrétiens éthiopiens immigrés étaient réunis pour prier. Tous ont été passés à
tabac, menacés des dernières extrémités et emprisonnés dans des lieux tenus
secrets. On frémit du traitement qui leur est réservé dans les prisons d’un État
emblématique de l’aspect « tolérant et pacifique » de la religion mahométane
(Source
:
International
Christian
Concern
sur
http://www.christianophobie.fr/breves/42-chretiens-ethiopiens-arretes-battuset-emprisonnes-en-arabie-saoudite)
25 janvier : Au Caire, manifestation pacifique à la Place Tahrir en souvenir du
début de la Révolution le 25 janvier 2011. Mais de nombreux mouvements
appellent à relancer la contestation contre l'armée. Le conseil militaire annonce
la levée partielle des lois sur l’état d’urgence. C’est le maréchal Hussein Tantaoui
a annoncé à la télévision la "fin de l'état d'urgence partout dans le pays, à
l'exception des cas de lutte contre les délits violents". Le chef du Conseil
suprême des forces armées (CSFA), et à ce titre chef d'Etat de fait, n'a pas été
plus précis sur ce que recouvrait exactement la lutte contre la violence. Donnant
des pouvoirs exceptionnels à la police et restreignant les libertés publiques, la loi
sur l'état d'urgence a été appliquée sans discontinuer depuis l'assassinat
d'Anouar el-Sadate en octobre 1981, par son successeur Hosni Moubarak.
(www.radio-canada.ca;
http://www.liberation.fr/depeches/01012385507-legypte-va-lever-l-etat-d-urgence-mercredi)
A partir du 25 janvier : l’Egypte et le monde entier se souviennent de
l’anniversaire du début de la révolution égyptienne qui aboutit à la chute de
Moubarak. Voici le programme Cinéma Tahrir, des films documentaires et débats
pur voir, réfléchir et agir. La révolution continue.
Contacts : [email protected].
25 janvier : Vœux du Président Sarkozy aux représentants religieux de France,
y compris aux communautés chrétiennes d’Orient. Rappelant les attentats contre
les chrétiens à Bagdad fin octobre 2010 et et à Alexandrie le 1er janvier 2011, le
président Sarkozy a fait ce commentaire : « On efface pas l’histoire avec le sang
des innocents » (http://www.youtube.com/watch?v=jK2HHWGGCEw)
25 janvier : « Chaque heure, des chrétiens sont tués dans le monde » déclare le
patriarche Cyrille de Moscou (Source : Pravoslavie.ru)
Le patriarche Cyrille de Moscou a donné lecture d’une statistique effrayante des
persécutions des chrétiens et a déclaré que les Églises orthodoxes de Russie et
d’Alexandrie étaient prêtes à faire face ensemble à ce phénomène. « Chaque
heure, des chrétiens sont tués dans le monde. C’est une statistique effrayante.
On les tue en raison de bouleversements politiques, on les tue en raison de
l’aggravation des conflits interreligieux, on les tue parce que la prédication du
Christ constitue une écharde dans l’œil de quelque personne, un défi à un triste
état moral. Ne voulant pas répondre à l’exhortation « Repentez-vous ! », les
hommes sont prêts à tuer ceux qui proclament cet appel au monde » a dit le
Patriarche Cyrille dans son sermon en la cathédrale du Christ Sauveur, en
s’adressant au patriarche d’Alexandrie et de toute l’Afrique Théodore II.
« Nous prions aujourd’hui pour les chrétiens d’Afrique, particulièrement du Nord
de l’Afrique, où coule aujourd’hui le sang chrétien, mais pas seulement pour
ceux-ci. Nous savons que dans les pays d’Afrique Centrale, on tue les chrétiens,
des villages entiers sont parfois anéantis, pour l’unique raison que le fait même
de la présence de la prédication chrétienne est jugé inopportun, inutile, voire
même dangereux », a-t-il ajouté. Le primat de l’Église orthodoxe russe a
souhaité au patriarche Théodore, en visite en Russie, l’aide de Dieu et les forces
physiques dans l’accomplissement de son prochain voyage dans quatorze pays
africains, dont ceux où l’on tue les chrétiens. « Je vous demande de vous
souvenir que l’Église orthodoxe russe est toujours prête à se tenir à vos côtés et
à vous aider dans cette mission, car là, où il y a le danger et la difficulté, c’est là
où nous devons être ensemble et proclamer les grands commandements du
Christ Sauveur », a conclu le patriarche.
26 janvier :Deux Coptes tués par balle dans le sud de l’Egypte, à Bahgoura
(figaro.fr ;
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/01/26/9700120120126FILWWW00736-egypte-2-coptes-tues.php)
Deux Coptes ont été tués aujourd’hui par balles par des inconnus dans le village
de Bahgoura, à 600 km au sud du Caire, selon une source policière, qui précisé
que plus de 1.500 Coptes avaient ensuite manifesté à Naga Hammadi, non loin
de là, pour exprimer leur colère.
Les deux Coptes (chrétiens d’Egypte), Mouwad Hassaad et son fils Hassaad
Mouwad Hassaad, ont été tués vers 17H00 locales alors qu’ils étaient assis
devant leur commerce, selon la même source. Les assaillants ont réussi à
prendre la fuite.
Peu après, plus de 1.500 Coptes se sont rassemblés devant le commissariat de la
ville de Nagaa Hammadi (BIEN Nagaa Hammadi), en Haute-Egypte, pour
protester contre ces meurtres.
Les Coptes représentent 6 à 10% des quelque 82 millions d’Egyptiens. Ils
s’estiment victimes de discriminations et ont été visés par plusieurs attaques
meurtrières ces dernières années. Le 1er janvier 2011 notamment, plus de 20
personnes avaient été tuées à la sortie d’une messe de nouvel an à Alexandrie,
la deuxième ville du pays.
Et à Nagaa Hammadi déjà, six chrétiens et un policier musulman avaient été tués
à la veille du Noël copte en janvier 2010, par trois hommes armés qui avaient
ouvert le feu sur des Coptes qui sortaient de la messe ou faisaient des courses,
entraînant des violences.
La victoire des Frères musulmans aux premières législatives post-Moubarak, de
même que la percée de partis salafistes ultra-conservateurs, ont provoqué un
regain d’inquiétude parmi cette communauté.
27 janvier : En Syrie, à Hama, un hiéromoine orthodoxe est tué par un tir
terroriste (Source : Romfea.gr)
Le hiéromoine Basile (Nassar) est décédé des suites d’un tir émanant de bandes
armées à Hama, en Syrie. Un clerc du Patriarcat d’Antioche a informé le site
Romfea.gr que le père Basile a été tué alors qu’il prêtait secours à un fidèle de
Homs, qui l’avait appelé au téléphone. Celui-ci avait été blessé par un coup de
feu émanant de bandes armées. Au moment où le père Basile est arrivé sur les
lieux et donnait les premiers secours au blessé, une balle lui a traversé l’aisselle
droite puis la poitrine. Immédiatement, un autre prêtre qui était avec lui, le
porta, tout ensanglanté, dans un immeuble avoisinant pour le sauver.
Malheureusement, le père Basile est décédé trente minutes après,. Le défunt, né
en 1982, était diplômé de la Faculté théologique de Balamand. Ses funérailles
sont prévues le 26 janvier en l’église de Saint-Georges de Hama.
27 janvier :Au Caire, At the Coptic Orthodox cathedral, « The New Egypt, As
Seen from the Coptic Christmas Mass » by Samuel Tadros (National Review
Online
,
27
January
2012 ;
http://www.copts.co.uk/index.php?option=com_content&task=view&id=3497&It
emid=1)
This year’s Christmas celebration by Egypt’s Orthodox Christians — on January 7,
following the Julian calendar — was especially poignant. The Copts came
together to reflect on a faith for which they had suffered much over the past
year: church burnings, attacks on their persons and property, and, most
traumatically, the Maspero massacre, last October, in which 27 Copts were killed
by military troops in a barbaric attempt to disperse their protest against religious
persecution.
Above all, Islamist control of the parliament, recently decided in national
elections, left all Copts wondering about their future in their ancient homeland.
Christmas this year was significant for more mundane reasons, as well. In the
context of the new, if still evolving, normal of Egyptian politics, Coptic Pope
Shenouda’s official Christmas Mass became a veritable high-wire act of
diplomacy. How the Church and the various political power centers related at
that religious event provides an interesting window into the new Egypt.
The Church’s dilemma was twofold. First was the question of invitations. Every
Christmas, the Church sends invitations to governmental, political, and civilsociety figures to attend the main Mass in Cairo’s grand Coptic Orthodox
cathedral. In the past, it was customary for President Mubarak’s son, Gamal, to
attend and offer his congratulations to the Pope, though significantly he never
attended the Easter Mass. (While Muslims recognize Jesus as a prophet and
acknowledge his miraculous birth, they do not recognize his crucifixion or
resurrection. By attending the Christmas Mass only, Gamal aimed to win the
Copts’ support for the regime without offending Muslims).
Whom would the Church invite this year? The answer would be fraught with
symbolism that could win over, or alienate, powerful constituencies. A wrong
move would not only be a social faux pas, but could have real consequences for
the Church. Now that the ruling military council is running the country, it
naturally should be on the invitation list, but Egypt’s Church and Christians
generally hold the military responsible for the Maspero massacre. The idea that
military representatives would be sitting in the first pew of the cathedral on one
of the Church’s most important feast days was, to say the least, controversial.
Then there was the matter of the Islamists. With the Muslim Brotherhood
winning 46 percent of the seats in the elections and the Salafists a further 25
percent, they could hardly be shunned. Could the Church afford to ignore the
reality that these groups will shape the country’s future? It ultimately could not.
The second question involved who should get thanked. It is customary for Pope
Shenouda, right before giving his sermon, to express gratitude to those
attending. As a demand of protocol, Church authorities might get away with
extending an invitation to the military council, but thanking their representatives
would be too much for a still-seething Coptic congregation.
The members of the military council had their own dilemma: Should they attend
— and if so, who should represent them, a minor general or the field marshal
himself? To refuse would further enrage the Copts, but to attend risked getting
booed or even inviting a new protest. The military council decided that answering
their critics required something spectacular and unexpected — a real show of
force. They decided to send the largest delegation possible, composed of nine
council members and headed by the second-highest officer in the council, Chief
of Staff Sami Annan.
On receiving their invitations, the Muslim Brotherhood also faced a dilemma.
While attending would send a reassuring message to the Copts, and — more
important — gain favorable Western media coverage, it would anger their base.
Various sheikhs had issued fatwas in the past prohibiting Muslims from
celebrating Christian events and congratulating Christians, for that would have
been an acknowledgment of the acceptability of their religion. Mindful that the
Salafists are their real competitors both in the ongoing elections and in the
future, a wrong signal could alienate their voters and allow the Salafists to
challenge them as deviating from Islamic principles for political reasons.
The Brotherhood, being a pragmatic organization, tried to placate both sides. It
sent a delegation made up of some of its top leadership to the cathedral at the
appointed hour on the day of the Mass, but at the moment the Pope entered,
they rose and, breaking custom, promptly congratulated him and then
immediately walked out. In their subsequent media statements, they stressed
the fact that they left before the worship service began. Their message was
straightforward: We went and gave our congratulations, but did not inhale.
Commentators highlighted that this followed the fatwa of Sheikh Youssef El
Qaradawi.
The Salafists for their part faced no dilemma. Numerous Salafi Sheikhs gave
television appearances declaring that it was simply not religiously permissible to
congratulate Christians. When a person claiming to be a Salafist and the brother
of the Nour party president went ahead and attended the Mass, they were quick
to publicly renounce him and assert that he was no relative of the party’s
president. Later, they were forced to acknowledge that he was indeed the party
president’s brother, though they declared that he was not representing them,
and explained that each family had its black sheep.
Regarding the traditional thanks offered to those attending, the Pope chose to
thank the two entities in attendance, the Islamists and the military council. The
first went uninterrupted; the second was met with chants of “Down with Military
Rule,” by a young Christian man sitting in the back of the cathedral who was
escorted outside by cathedral security. Many others were also angered by the
Pope’s words, because he was welcoming — and expressing gratitude — to men
with Christian blood on their hands. The rift between the Church leadership and
the younger generation, some of whom have been increasingly radicalized by the
revolution, will be an important development to follow.
The matter of seating arrangements inside the cathedral was also tricky. Various
public figures attended the Mass, including three presidential candidates: Amr
Moussa, Ahmed Shafik, and Hamdeen Sabahy. The order of seating was quite
significant, since it indicated where the Church’s sympathies lie in the
presidential race. Hamdeen Sabahy was granted a seat in the second pew, at the
very end of the row. After complaining and creating a scene, he was moved to
the last seat in the first pew. Amr Moussa was seated in the middle of the first
pew, on the left side. Although a former foreign-affairs minister, a former Arab
League secretary general, and now the leading presidential candidate in all polls,
he was seated next to such people as a local council member. The man placed in
the front and center pew, occupying the most important seat, was Ahmed Shafik,
the last prime minister appointed by Mubarak during the revolution; he was
accompanied by his wife. The message was quite clear.
Finally, the Cairo Mass on Christmas revealed something else of a worldly
nature: the obvious failing health of His Holiness, the Pope. He barely had the
physical strength to walk or stand. He also seemed mentally distracted,
repeating twice a passage from his written sermon, which he read. He has since
traveled to the U.S. for medical treatment. The Pope’s collapsing health raises
serious questions about the future of the Church and the struggle among the
bishops to succeed him.
— Samuel Tadros is a research fellow at the Hudson Institute’s Center for
Religious Freedom.
28 janvier : A Jérusalem, Semaine de l’unité 2012 au Centre franciscain
(http://www.ktotv.com/videos-chretiennes/emissions/nouveautes/direct-prierepour-la-reconciliation-a-jerusalem-eglise-copte-orthodoxe/00064390)
A partir de la 5’ minute on a les prières à l’archevêché copte orthodoxe
Quelques mots de l’archevêque Abraham qui a l’air très fatigué car il a souffert
d’un cencer il y a quelques années. Je l’ai connu en 1981 au monastère de saint
Bichoï au Wadi Natroun en Egypte où il était responsable de recevoir les
étrangers ; puis à genève où il fut prêtre de la communauté copte avant d’être
nommé archevêque à Jrusalem. Hymnes et lecture en syriaque. Psaume chanté
en arménien. Trisagion et sermon par les coptes. A la fin baiser de paix et de
réconciliation avec un chant copte. Bénédiction par tous les évêques présents.
Prière à la Vierge par l’évêque copte Abraham. Notre Père.
28 et 29 janvier : Le magazine Saint Isaac’s News (Helsinki) 1/2012 rapporte
que la Communauté internationale orthodoxe de la paroisse de Helsinki a fêté
son 20e anniversaire, avec une liturgie (célébrée en finnois, anglais, suédois,
arabe) et une conférence lors de laquelle les thèmes suivants ont été abordés :
l’importance de l’unité orthodoxe, construire des réseaux, la situation frustrante
des orthodoxes dans les pays du Moyen-Orient. Cette réuion a reçu les
félicitations de l’archevêque Léo de Carélie et toute la Finlande ainsi que du
métropolite Ambroise de Helsinki. Cette Communauté rassemble des chrétiens
orthodoxes et orthodoxes orientaux.
30 janvier : D’Egypte, au Caire, le Père JJ. Pérennès, dominicain, directeur de
l'IDEO
au
Caire,
nous
éclaire
depuis
le
début
des
événements
(http://www.oeuvre-orient.fr/page--gypte-un-an-apres-les-jeunes-de-tahrir-sesentent-floues-803.html)
Égypte, un an après : "les jeunes de Tahrir se sentent floués".
" Beaucoup d’Égyptiens craignaient ce 25 janvier 2012 qui marque le premier
anniversaire de la Révolution qui a fait tomber Hosni Moubarak.
Il y a eu foule, en effet, place Tahrir, une foule plutôt festive, sans violence.
Il reste que les jeunes qui se sont déplacés ont promis d’occuper la place pour
que soient entendues leurs revendications : que les responsables des violences
de l’an dernier soient jugés et que le Conseil Supérieur des Forces Armées qui a
reçu le pouvoir du régime déchu le transmette au plus vite aux civils.
Entre temps, une assemblée parlementaire a été élue. Les partis islamistes (Parti
Liberté et Justice, émanation de la Confrérie des Frères Musulmans, et le parti
salafiste El Nour) se taillent la part du lion, 71% des sièges ;
Le défi des prochains mois sera de mobiliser les forces vives de ce pays, pour le
remettre en route.
C’est urgent, car la situation économique et sociale s’est beaucoup dégradée.
Les slogans islamistes ne suffiront pas à calmer la rue. Le printemps arabe est
loin d’être terminé."
Jean Jacques Pérennès, op IDEO, est français et vit au Caire. Il est le directeur
de l’IDEO. Ses champs d’étude ont porté successivement sur l’économie du
développement, le dialogue interreligieux et l’histoire de l’Ordre dominicain dans
le monde musulman. Après quinze ans d’enseignement de l’économie du
développement à l’Université d’Alger (1978-1985) puis à l’Université catholique
de Lyon et l’Institut d’études politiques de Lyon (1985-1992), il a été assistant
du Maître de l’Ordre des Dominicains à Rome de 1992 à 1998.
Au Caire depuis mai 2000, il a été successivement prieur du couvent, secrétaire
général puis directeur de l’IDEO. De 2002 à 2010, Jean-Jacques Pérennès a
également exercé la charge de Vicaire provincial pour les communautés
dominicaines du monde arabe.
30 janvier : nouvelles de Syrie avec petit commentaire d'un prêtre syriaque
Syrie: 230 Chrétiens assassinés par les insurgés dans la seule ville de Homs
(France catholique)
« Les nouvelles qui me parviennent de là-bas ne sont pas loin de ce qui est écrit
dans ce document.
Le chiffre 230 est aussi à vérifier sur des listes ... En tout cas, il faut le redire :
ils n'ont pas été tués parce qu'ils sont chrétiens mais soit ils ont été victimes des
combats soit ils ont été tués à cause de leur loyauté au régime;
Le document met en garde contre une tendance jihadiste chez les insurgés ... ça
peut exister, c'est même normal.
Mais il reste à savoir dans quelles proportions; est-ce une tendance générale ou
bien localisée?
Les chrétiens n'ont pas encore le sentiment qu'ils sont ciblés en tant que
chrétiens mais en tant que fidèles au régime, comme les alaouites, comme
beaucoup de sunnites, comme les druzes ...
Dernière nouvelle: hier après-midi, un obus est tombé (par erreur, dit-on!) sur le
monastère orthodoxe de la sainte Vierge à Saydnaya ... en provenance, selon les
médias syriens, d'un village musulman situé derrière la colline ... pas de victime.
Quelques dégâts matériels. Un autre obus tombé n'a heureusement pas explosé
... »
Syrie: 230 Chrétiens assassinés par les insurgés dans la seule ville de
Homs
Censure des médias français, qui persistent à appeller les groupes terroristes
armés "manifestants".
Les chrétiens du diocèse de Homs, Hama et Yabroud sont intégrés au tissu
social comme des citoyens à part entière. Avant les événements qui
ensanglantent la Syrie il était inconvenant de décliner sa confession religieuse.
Aujourd’hui il n’en est plus ainsi.
Le conflit qui s’instaure est passé d’une réclamation populaire de liberté et
démocratie à une révolution islamiste. Le vendredi 20 janvier le slogan fatidique
a été brandi par les comités de coordination de la révolution : « le peuple veut
déclarer le Jihad ! ». Jusqu’à présent nous n’avons pas fait état d’une «
persécution » directe qui frapperait les chrétiens. Ils étaient englobés dans les
sévices ciblant la population participant à la vie civile. Mais il semble que la
donne commence à changer. Comme si la tendance qui couvait devenait
dorénavant une consigne. Le futur le dira. Toujours est-il que nous portons à
votre connaissance diverses agressions désormais franchement antichrétiennes :
Aujourd’hui 25 janvier le Père Basilios Nassar, curé grec orthodoxe du village
de Kafarbohom, province de Hama, a été abattu par des insurgés alors qu’il
venait en aide à un homme agressé par les insurgés dans la rue Jarajima
de Hama. C’est la première fois, depuis l’insurrection, qu’un prêtre est la cible
de la violence aveugle qui est devenue l’arme redoutable d’une insurrection de
plus en plus manipulée.
Nous avons reçu plusieurs coups de fil de la part de prêtres amis qui devenaient
inquiets. Ce meurtre est alarmant. Il conforte les craintes de voir la révolution
syrienne tourner au conflit confessionnel. Sous couvert d’une quête de liberté et
de démocratie les insurgés se révèlent comme des islamistes qui s’en prennent à
des civils innocents dans une démarche de discrimination religieuse.
Hier matin le fils de l’Emir islamiste de Yabroud, M. Khadra, attendait
avec trois autres hommes en armes le major chrétien Zafer Karam Issa,
âgé de 30 ans, marié depuis un an, à la sortie de sa maison. Ils le tuent en
tirant sur lui une centaine de balles qui criblent tout son corps et
s’enfuient.
Les funérailles ont eu lieu aujourd’hui à une heure, avec la participation du
village en émoi. Le curé de Yabroud R.P. Georges Haddad a eu des paroles
inspirées : « Dieu est amour et miséricorde. Il incite l’homme à aimer son
prochain et à ne pas se détourner de lui. Nous nous adressons à ceux qui se sont
érigés comme juges suprêmes de leurs frères qui s’octroient le droit de
condamner à mort un être humain. Ils brandissent de fauxslogans et mettent le
pays à feu et à sang. Zafer, en bon soldat fidèle à sa patrie, voulait mourir dans
un affrontement avec l’ennemi pour libérer le Golan. Il a été tué par qui ? et
pourquoi ? Par un frère, dans son village, devant sa maison. Revenons à nousmêmes et réfléchissons sur la voie que nous empruntons. Notre existence est
basée sur l’amour et l’acceptation de l’autre. Ne laissons pas des étrangers nous
dicter une conduite qui instille la méfiance, la haine et la division. Nous tendons
nos mains en signe de réconciliation avec tous : ceux qui sont proches et ceux
qui sont loin. Que le sang de nos martyrs donnent à notre cher pays la paix et
des lendemains meilleurs ».
Dans la semaine, le jeune chrétien Khairo Kassouha, âgé de 24 ans, a été
lui aussi abattu en sortant de chez lui à Kusayr.
Le Père Mayas Abboud, recteur du petit séminaire des grecs catholiques à Damas
nous rapporte qu’il a été contacté hier par la veuve du martyr Nidal Arbache,
un chauffeur de taxi abattu dernièrement par les insurgés. Dalal Louis
Arbache lui dit au téléphone : « cher Père, ici à Kusayr nous sommes livrés au
bon plaisir des insurgés qui font la loi chez nous. Nous nous attendons à toutes
sortes de sévices. Nous n’avons rien ni personne pour nous protéger. Je vous en
supplie Père, prenez cela comme un testament. S’il m’arrive quelque chose de
fâcheux je vous confie mon fils, prenez soin de lui. Toute notre famille est
menacée par les bandes armées ».
On nous rapporte aussi qu’André Arbache, mari de Virginie Louis
Arbache a été kidnappé la semaine passée. On ne sait rien de lui. Sa famille
craint pour lui le pire.
Toujours à Kusayr un cousin de Père Louka, curé de Nebek raconte ce qui suit : «
je rentrai à Kusayr lorsqu’à un rond-point de la ville j’ai été arrêté par les
insurgés. Ils m’ont réclamé mes papiers et m’ont fait attendre deux heures pour
vérifier si mon nom est cité dans les listes issues par les comités de coordination
de la révolution qui sont désormais des organes de référence judiciaire. Si mon
nom avait été mentionné j’aurai été exécuté sur place comme ils le font avec
d’autres. »
A Homs la liste du Gouverneur s’allonge : il y a plus de 230 chrétiens qui
ont été abattus. Plusieurs sont kidnappés. Souvent les insurgés réclament une
rançon qui varie entre 20000$ et 40000$ par personne.
Certains quartiers mixtes comme Bab Sbah ou Hamidiyeh à Homs voient
80% de leurs habitants chrétiens les déserter pour s’établir chez des amis
ou des parents dans les régions de la Vallée des chrétiens. Les chrétiens de
Hama et de sa province font de même. Le mouvement est progressif mais
implacable.
POSITION DU MONASTERE SAINT JACQUES L’INTERCIS PAR RAPPORT AUX
EVENEMENTS EN SYRIE
Depuis le début de la crise la position de notre monastère et de son higoumène
s’est tracé la ligne suivant en conformité avec ses convictions et les exigences de
la conscience chrétienne et monastique.
1- Avoir une idée claire des enjeux géopolitiques à travers une étude approfondie
et documentée.
2- Ne prendre aucune position politique non par peur des uns ou des autres mais
parce que nous ne nous sentons pas interpelés politiquement. Notre témoignage
se trouve ailleurs, dans le domaine de l’Avènement en nous et autour de nous du
Royaume de Dieu dont les moyens ne sont pas ceux du monde. Nous ne sommes
ni pour ni contre aucune des parties au conflit. Nous nous positionnons contre
tout ce qui est contraire à la loi de Dieu et aux droits de l’homme.
3- Venir en aide à toute personne humaine dans la détresse quelle que soit son
appartenance.
4- Si personne ne le fait : avoir le courage de stigmatiser à haute voix la
désinformation parce qu’elle est une atteinte à la vérité et une manière
d’encourager l’impunité des malfaiteurs, quels qu’ils soient.
5- Prendre position pour les pauvres et les maltraités. Particulièrement les civils
innocents qu’ils soient ciblés par le régime ou par les bandes armées de
l’insurrection.
6- Faire attention à l’identité des malfaiteurs ainsi qu’à celle des victimes afin de
pouvoir discerner et de porter l’aide convenable à ceux qui sont dans le besoin.
A cet égard Mère Agnès-Mariam de la Croix a, en plein consensus avec sa
communauté :
aidé l’opposition du village harcelée par l’armée. A la demande des insurgés Mère
Agnès-Mariam a fait des pourparlers avec les militaires pour adoucir leur poigne
et respecter la liberté de mouvement de la population.
lancé une opération pour la libération des prisonniers de droit commun retenus
sans jugement.
accepté que des membres de l’opposition se réfugient au monastère pour une
réunion secrète. De là a été lancé un manifeste en vue d’un dialogue national qui
a été repris par le Président de la République.
accédé à la demande de l’UCIP-Liban pour inviter des journalistes catholiques. Ce
groupe est le premier au monde à avoir noté que la population civile était la cible
d’une violence qui ne provenait pas du régime.
Le fait de le dire a déchaîné de graves accusations contre Mère Agnès-Mariam qui
ne se sont pas tues à ce jour. La communauté est fière d’être persécutée parce
qu’elle a contribué à faire la lumière sur ce volet ténébreux des guerres de
l’ombre.
écrit, le 5 novembre 2011 dans l’Orient-le Jour, quotidien pro-opposition libanais,
une lettre au Président Bachar El Assad pour réclamer des observateurs de la
Croix Rouge qui vérifient que les blessés sont convenablement pris en charge
dans les hôpitaux, abstraction faite de leur appartenance politique ainsi que pour
solliciter la création d’un comité ad hoc qui s’occupe des prisonniers retenus
indéfiniment en prison sans jugement.
continué à établir les vraies listes des vraies morts en contraste avec les fausses
listes des faux morts produites honteusement par le frauduleux Observatoire
syrien des droits de l’homme.
visité, au péril de sa vie, les quartiers de l’opposition dans la ville de Homs et
dans le village de Kusayr. Durant cette visite Mère Agnès-Mariam cachée par une
burqa a vu de ses yeux les bandes armées évoluer et, prise pour une
musulmane, a recueilli les confidences des sunnites insurgés. Elle a été attristée
de constater que l’esprit de ces populations minoritaires est gagné à l’islamisme
militant. Elles forment un environnement porteur propice aux bandes armées qui
sévissent cruellement contre la population civile toutes confessions confondues
tant que celle-ci cherche à maintenir la normalité de la vie citoyenne à l’ombre
des institutions en vigueur.
lancé une campagne d’aide aux familles sinistrées de Homs et de Kusayr.
hébergé des personnes et des familles sans abris et recueilli des enfants
abandonnés.
obtenu des visas à la demande de la presse mainstream. Ce volet sera traité
ultérieurement.
Dans un temps marqué par de graves manipulations et des conflits où les
innocents payent le prix du sang notre communauté n’a pas peur, malgré les
rumeurs et les quand dira-t-on, de s’avancer sur une voie qui est celle du Christ
qui enseigne la véracité et prône l’amour du prochain ainsi que la protection des
plus faibles et de toute personne humaine en danger.
30 janvier : Syrie: ultime appel http://www.oasiscenter.eu/fr/node/7646
Interview du père Paolo Dall’Oglio, par Maria Laura Conte e Martino Diez
Du monastère Saint Moïse l’Abyssin, situé à 100 km au nord de Damas, le père
Paolo Dall’Oglio nous offre sa vision d’ensemble sur la situation en Syrie.
Et aussi la Fusterie, Genève, le 26 septembre 20h.
Les informations qui sortent des frontières de la Syrie nous parviennent par
bribes et sont confuses. Comment pouvez-vous décrire la situation actuelle du
pays où vous vivez depuis trente ans ? Où en sont les affrontements ?
Je précise tout d’abord qu’en acceptant d’accorder une interview, j’assume une
certaine responsabilité à l’égard de mon engagement qui est de ne pas agir
politiquement, afin d’éviter mon expulsion. Le fait que je renonce à ce silence
s’explique par la gravité de la situation, qui nous oblige à faire notre possible
pour pacifier le pays, dans la justice. Tout calcul en faveur d’intérêts personnels
serait hors de propos. D’ailleurs, au cours des dernières semaines, l’État a décidé
de laisser un espace plus grand à la liberté d’information. Je considère donc mon
intervention comme une réponse positive à l’ouverture du gouvernement.
J’espère que ce geste sera interprété selon son intention patriotique et solidaire
et apprécié comme tel dans le cadre du développement du pays, grâce à une
plus grande liberté d’opinion.
La situation reste tendue et la violence est toujours forte. Le territoire apparaît
parcellé entre les zones où domine le mouvement d’opposition, à la fois pacifique
et plus ou moins violent, et celles où l’État continue d’exercer un contrôle absolu
et est même clairement soutenu par les populations. On trouve deux grands
îlots, Damas et Alep, qui restent entièrement aux mains du gouvernement
central, mais leur surface se réduit de jour en jour et l’insécurité les frappe eux
aussi en profondeur.
La région montagneuse située entre la mer et le fleuve Oronte, qui va da la
Beqaa libanaise jusqu’à Antioche, est presque entièrement sous le contrôle du
gouvernement. En effet, cette région est peuplée principalement de minorités
(qui sont nombreuses par rapport à l’ensemble du pays) musulmanes : alaouites
et ismaélites, et chrétiennes : byzantines, aussi bien orthodoxes que catholiques,
et maronites. Les sunnites, majoritaires dans le pays, sont minoritaires dans
cette région. Ceux-ci ont figuré parmi les premiers à se soulever et espéraient
probablement une insurrection générale rapide. Dans cette région, la répression
a obtenu un succès important. Par conséquent, l’éventualité d’une division du
pays, envisagée par beaucoup, est vraiment concrète dans cette zone. Cela
redessinerait la carte du pays, avec, sur la côte, une Syrie dans l’orbite de l’Iran,
comme le sud du Liban de Hezbollah, qui s’opposerait à une Syrie sunnite, dans
l’intérieur des terres, rattachée au centre de l’Irak côté est et à la Beyrouth de
Hariri côté ouest.
Cette vision désastreuse ne correspond pas encore à la réalité complexe du pays.
La répartition des forces est équilibrée. La plupart des services de l’État
fonctionnent, bien que difficilement. Une grande partie de la population demeure
incapable de prendre position et conserve, de fait, une position neutre. D’autre
part, si l’on exclut l’appartenance religieuse, l’adhésion populaire au pouvoir en
place est encore importante, bien qu’ébranlée, entre autres à cause du fort
attachement des Syriens à l’unité nationale et au refus de nombre d’entre eux de
se laisser réduire à leur seule référence identitaire confessionnelle. Malgré cela,
certaines zones sont désormais aux mains de l’« armée libre », même si je ne
me risquerais pas à dire qu’elles le sont de façon stable.
D’une manière générale, le climat politique est confus et la sécurité laisse à
désirer. On assiste à des vols, à des actes de banditisme et de sabotage, à des
attentats, à des enlèvements, à des règlements de comptes, à des vengeances
et à des meurtres. La violence ne cesse de s’amplifier. Même les délinquants purs
et simples profitent de cette situation. Nous participons à des enterrements, trop
fréquents, de personnes tuées lors d’affrontements violents ou d’attentats.
Beaucoup veulent continuer à espérer que la réforme constitutionnelle promise
sera bientôt une réalité, que la présidence de Bachar al-Assad surmontera la
crise et obtiendra d’organiser des élections plébiscitaires pour entamer un
nouveau mandat.
31
janvier :
Communiqué
du
Patriarcat
orthodoxe
d'Antioche
(www.orthodoxie.com, 3.2.2012)
(Traduction non officielle -effectuée parles soins de Carol SABA- du communiqué
publié en arabe et qui est accessible sur le site du Patriarcat1 et sur le site
ALBOUSHRA2)
A un moment où l'Eglise orthodoxe antiochienne regarde ce qui se passe en
Syrie, elle regrette le fait que le langage de la violence prévaut sur le langage de
l'amour et de la fraternité en lequel nous avons longtemps cru, se fondant sur
notre authenticité orientale qui porte le message de l'amour, de la fraternité et
du lien avec les autres.
Au cœur même de l'orthodoxie et dans son for intérieur se trouve une aspiration
pour l'édification d'une même fraternité humaine unifiée par la foi en un seul
Dieu unique, sans aucune distinction entre les créatures de Dieu quelque soit
leurs couleurs, races et religions. L'orthodoxie a pratiqué cette foi en relation
avec les membres de la même famille nationale.
Et si nous restons consternés par le meurtre des innocents et par l'accroissement
de l'écoulement du sang, c'est que chaque goûte de sang qui tombe sur le sol de
cette patrie de laquelle nous émanons et à laquelle nous appartenons, nous
attriste et nous fait de la peine. Et là nous faisons référence au meurtre d'un des
prêtres de notre Eglise à Hama, le révérend Père Basilios NASSAR, comme
martyr sur l'autel du service et de la diaconie, prenant exemple sur le Seigneur
qui dit: "le bon berger est celui qui donne sa vie pour ses brebis".
Aussi nous condamnons toute atteinte aux lieux saints et aux symboles chrétiens
comme le monastère SAYDNAYA, pour tout ce qu'ils comportent comme
caractère sacré inviolable. Nous sommes une communauté qui a conscience de
sa foi et de l'appartenance de ses enfants à leurs diverses patries où ils œuvrent
avec leurs frères dans la citoyenneté, avec confiance et espérance, pour
instaurer la paix et la stabilité.
Bien aimés, tenons-nous bon et ferme dans notre foi, en élevant la prière vers
Dieu avec ferveur afin qu'Il inspire tout le monde vers la raison et la droiture,
pour poursuivre le message de paix et de la fraternité.
Damas Le 31 janvier 2012 Publié par le Bureau patriarcal
Janvier : Livres récents.
- The genocide of the Ottoman Greeks
- Akram Khater, Embracing the Divine, Passion and Politics in the Middle East,
Syracuse University press, 2011
- Una Mc Gahern, Palestinians Christians in Israel : State attitude to Non-Muslims
in a Jewish State, Routledge, 2011
- Martine Gozlan, L'imposture turque, Paris, Grasset 2011
- Mathieu Guidère, Le choc des révolutions arabes ( 2011)
- Fabienne Le Houérou historienne, chercheur au CNRS (IREMAM)/ chercheuse
en sciences humaines et auteure de « Quartier 4 et demi », un bidonville du
Caire, aux éditions Encre d’Orient ( 2011), et film à paraître cf radio BeurFM
- Anh Nga Longva and Anne Sofie Roald, Religious Minorities in the Middle East.
Domination, Self-empowerment, Accommodation, series: Social, Economic and
Political Studies of the Middle East and Asia, ed. Dale F. Eickelman, Leiden &
Boston: Brill, 2012 ISBN: 9789004207424The relationship between religious
majorities and minorities in the Middle East is often construed as one of
domination versus powerlessness. While this may indeed be the case, to claim
that this is only or always so is to give a simplified picture of a complex reality.
Such a description lays emphasis on the challenges faced by the minorities, while
overlooking their astonishing ability to mobilize internal and external resources to
meet these challenges. Through the study of strategies of domination, resilience,
and accommodation among both Muslim and non-Muslim minorities, this volume
throws into relief the inherently dynamic character of a relationship which is
increasingly influenced by global events and global connections.Introduction:
Domination, Self-empowerment, Accommodation, Anh Nga LongvaPART I: NONMUSLIM MINORITIES 1. Millets: Past and Present, Maurits H. van den Boogert 2.
From the Dhimma to the Capitulations: Memory and Experience of Protection in
Lebanon, Anh Nga Longva 3. Contemporary Muslim-Christian Relations in Egypt:
Local Dynamics and Foreign Influences, Grégoire Delhaye 4. Land, Law, and
Family Protection in the West Bank, Bård Kårtveit 5. Conviviality and Conflict in
Contemporary Aleppo, Annika Rabo 6. Freedom of Religion in Sudan, Anne Sofie
Roald 7. From Power to Powerlessness: Zoroastrianism in Iranian History.
Michael Stausberg 8. Bahai s of Iran: Power, Prejudices, and Persecution,
Margit WarburgPART II: MUSLIM MINORITIES 9. Shi i Identity Politics in Saudi
Arabia, Laurence Louër 10. Nationalism and Confessionalism: Shi is, Druzes and
Alawis in Syria and Lebanon, Kais M. Firro 11. Education and Minority
Empowerment in the Middle East, Catherine Le Thomas 12. Alevis in Turkish
Politics, Ali Çarkoğlu and Nazlı Çağın Bilgili 13. Nationalism and Religion in
Contemporary Iran, Eliz Sanasarian Conclusion: Nation-Building and Minority
Rights in the Middle East, Elizabeth Picard
- Same But Different
Introduction – J. Droeber and F. McCallum
Christian political participation in the Arab world – F. McCallum
The Arab Shaykh: authority in Christian and Muslim communities, and questions
of social-political reform – D. Grafton
The ‘mediation’ of Muslim-Christian relations in Egypt: the strategies and
discourses of the official Egyptian press during Mubarak’s presidency’ – E.
Iskander
Coptic Christian practices: sameness and difference – L. Paulsen-Galal
‘We are different!’ Similarities between Christian and Muslim women in Jordan –
J. Droeber
‘We are Christians and we are equal citizens’ perspectives on particularity and
pluralism in contemporary Syria’ – A. Rabo
http://www.amazon.fr/Liturgy-Ethiopian-Library-ReligionMysticism/dp/0710311540
le livre avec 14 anaphoreséthiopiennes publié par le père copte Marcos Daoud
The Liturgy of the Ethiopian Church (Kegan Paul Library of Religion &
Mysticism) ; apparemment temporairement en rupture de stock
Sites avec nouvelles du Moyen-Orient:
http://www.silviacattori.net/?lang=fr
Silvia Cattori est une journaliste free-lance d'origine de Tissin, une militante pour
la cause palestinienne
http://www.infosyrie.fr
Le responsable du site est français.
Février : Pour les Séminaires de Bernard Heyberger, « Histoire des chrétiens
d’Orient (16e-20e s), les mercredis (15h – 17h, Salle 114, Ecole Pratique des
hautes Etudes (EPHE), Bâtiment Le France : 190, avenue de France - 75013
Paris - 1er étage) signalons :
8 février : Antoine Fleyfel (Université catholique de Lille),
« Théologie contextuelle des chrétiens arabes »
29 février : Fatih Yetim (EPHE), « L'islamisation et la présence des Chrétiens
en al-Djazira à partir de la conquête arabe, jusqu'à l’arrivée des Turcs (VII siècle
- XI siècle). Le peuplement et les conflits ecclésiastiques dans la région ».
Février : En Syrie, à Homs, vidéo qui montre l'église syriaque orthodoxe (où se
trouve une relique de la ceinture attaquée:
http://www.youtube.com/watch?v=mB9E-pVC39g
L’évêque et les enfants de l’orphelinat ont dû quitter l’évêché
Pour l'église de la sainte Vierge de la Ceinture, l'éveché, des pretres passent
juste pour faire une prière de temps en temps et repartent en referment à clé;
personne n'y reste. Toutes les connections téléphoniques sont coupées à Homs,
et internet.
On peut lire du père Tadros Malaty de l’église saint-Georges à Sporting,
Alexandrie, Introduction to the Coptic Orthodox Church, publié en 1993, sur
http://books.google.com.lb/books?id=TrhLRZmCqX8C&printsec=frontcover&dq=
orthodox&hl=en&sa=X&ei=XRMtT6meJcbi8AO85oXmDg&redir_esc=y#v=onepag
e&q&f=false
2 février : En Syrie, nouvelle vague d’exode des chrétiens de Homs (France
catholique)
Depuis le début de la semaine à Homs, les violents combats entre opposants au
régime et l’armée se sont intensifiés. Portés hier à leur paroxysme, ils ont fait
plusieurs morts parmi les civils et les militaires et de nombreux dégâts dans le
quartier de Boustane al Diwane.
Impuissants et terrés chez eux depuis plusieurs jours, les habitants du quartier,
chrétiens et musulmans, ont vu leurs maisons endommagées, saccagées ou
détruites. L’église grecque-melkite Notre-Dame de la Paix a été touchée et ses
vitraux ont été cassés, Dans le même quartier, les écoles grecque orthodoxe et
de Raidd Kouzham ont été endommagées.
Selon les sources de l’Œuvre d’Orient, les 30 % de chrétiens restés dans cette
partie de la ville ont du se résoudre à partir. C’est en larmes qu’ils abandonnent
aujourd’hui leur maison pour chercher la sécurité. Quelques familles musulmanes
ont également quitté la ville.
2 février : A Lyon, le prochain cour de la chaire d’arménologie de l’Université
catholique de Lyon a eu lieu de 17 à 20h, salle Tixeront (escalier A). L’invité Etait
Pierre Perrier et son thème « La prédication apostolique de l’Arménie à …. l’Inde
et la Chine »
2 février : Nouvelle vague d’exode des chrétiens de Homs
http://www.france-catholique.fr/Nouvelle-vague-d-exode-des.html
Depuis le début de la semaine à Homs, les violents combats entre opposants au
régime et l’armée se sont intensifiés. Portés hier à leur paroxysme, ils ont fait
plusieurs morts parmi les civils et les militaires et de nombreux dégâts dans le
quartier de Boustane al Diwane. Impuissants et terrés chez eux depuis plusieurs
jours, les habitants du quartier, chrétiens et musulmans, ont vu leurs maisons
endommagées, saccagées ou détruites. L’église grecque-melkite Notre-Dame de
la Paix a été touchée et ses vitraux ont été cassés, Dans le même quartier, les
écoles grecque orthodoxe et de Raidd Kouzham ont été endommagées. Selon les
sources de l’Œuvre d’Orient, les 30 % de chrétiens restés dans cette partie de la
ville ont dû se résoudre à partir. C’est en larmes qu’ils abandonnent aujourd’hui
leur maison pour chercher la sécurité. Quelques familles musulmanes ont
également quitté la ville.
3 février : Egypte : Scène de la violence ordinaire, par Mgr Michel Chafik,
Recteur de la Mission copte catholique en France. Si un événement ne peut
expliquer le tout et représenter à lui seul une situation d’une extrême
complexité, il n’en dit pas moins quelque chose de celle-ci. Il en va ainsi de
l’information communiquée le 24 janvier par l’hebdomadaire catholique égyptien,
« le Messager ».
(http://www.france-catholique.fr/Egypte-Scene-de-la-violence.html)
La scène se déroule au Caire, dans le quartier d’Héliopolis où vivent les sœurs du
Sacré-Cœur. En ces temps troublés, les rues ne sont pas sûres pour les
religieuses mais la vie doit continuer. C’est ce que se dit l’une de ces sœurs
coptes qui, de retour du centre ville, presse le pas. Dans quelques minutes, elle
aura regagné son couvent dont elle longe déjà les murs. C’est alors que surgit
une moto qui dessine autour d’elle des cercles de plus en plus rapprochés. Deux
hommes en descendent. Ils la saisissent à la gorge, lui arrachent son voile et
menacent de l’étrangler si elle ne prononce pas, sur le champ, la profession de
foi musulmane : « Il n’y a qu’un seul Dieu, Mohamed est son prophète ». Tout
vacille autour de la sœur qui refuse néanmoins d’abjurer. Elle est jetée à terre et
violemment molestée. Elle pense sa dernière heure advenue quand, aussi
soudainement qu’ils étaient arrivés, les hommes passent leur chemin. Victime de
multiples contusions, la religieuse a été hospitalisée, ses supérieures ont porté
plainte contre ses agresseurs.. Il n’y a pas eu mort d’hommes, en l’occurrence de
femme, diront certains. Certes. Faut-il pour autant, en un prompt syllogisme,
passer de cette issue heureuse à l’affirmation qu’il n’ y a pas de persécution en
Egypte ? Et d’ailleurs, qu’entend-on par persécution ? C’est, nous dit le Petit
Robert, « un traitement injuste et cruel, infligé avec acharnement ; un mauvais
traitement dont on est la victime. ». Persécution ou non, les linguistes
trancheront. Il est en revanche indiscutable que, dans le chaos post
révolutionnaire, les Coptes sont les premières victimes de tous les extrémistes
qui font, de leur quotidiens, un véritable chemin de croix. On ne pourra pas dire
qu’on ne savait pas.
3-4 février : Au Caire, les manifestants (5 morts et un millier de blessés)
demandent la démission des forces militaires après les volences lors d’un math
de foorball à Port Saïd le 1er février, avec au moins 74 tués.
3 février : Au sud-est de la Turquie, au Tour Abdin,, à la frontière syrienne, le
monastère syriaque orthodoxe de saint Augin/Eugène revit.
Saint Augin (mort vers 363 ou 379 selon les sources) débuta la vie monastique
dans cette région au IVe siècle. Selon la tradition, on dit que Mar Awgin (Eugène)
est venu d’Égypte jusqu’au mot Izla, au nord de Nisibe, où il vécut avec d’autres
ermites. Un monastère fut fondé en son nom vers la fin du IVe siècle.
La vie monastique se développa alors autour du Mont Izla et au Tour Abdin qui
devint le centre monastique et spirituel le plus important des Syriens orthodoxes.
Au 20e siècle, le monastère de saint Augin fut abandonné vers la fin des années
60 pendant une quarantaine d’années. C’est le père Yuyakım Unval qui
commença sa restauration en 2010. Il y habite avec un novice. Le monastère
dépend du diocèse de Tour Abdin dont l’archevêque Timotheos Samuel Aktas
réside au monastère de saint Gabriel. (voir photos du monastère de saint Augin :
http://moraugin.org/index.php?option=com_content&view=section&layout=blog
&id=3&Itemid=73)
4 février : A Lyon, Armand Tchouhadjian a fait à 20h une conférence sur saint
Blaise dans la salle Garbis Manoukian de la Cathédrale Saint-Jacques de Lyon.
Le premier livre de Source d’Arménie à paraître en avril 2012 : Saint Servatius
d’Arménie Premier évêque de Maastricht. Sur les traces d’un évêque
évangélisateur des peuples germaniques et du nord de l’Empire romain
De tous les saints arméniens (ou réputés tels) Servatius est un cas unique. Il
s’agit même d’un cas exceptionnel dans l’histoire de tout le moyen âge
occidental. Né dans le royaume de Grande-Arménie au début du IVe siècle, au
sein d’une lignée seigneuriale peu connue, il s’allia à Athanase, le grand évêque
d’Alexandrie et défenseur de l’Orthodoxie. Il participa à plusieurs conciles
importants, soutint l’Alexandrin lors de ses disgrâces en Occident, et fut le
premier évangélisateur orthodoxe reconnu des peuples germaniques du nord de
l’Empire romain, notamment des Tongriens. Il mourut à Maastricht dont il fut le
premier évêque, et depuis lors son culte ne fit que croître.
4 février: concert de musique éthiopienne du groupe Dub Colossus à Vincennes
4 février : En Erythrée, à Asmara, la santé du patriarche Antonios se détériore
5 février : de 18h. à 19h.30 table ronde sur Radio COURTOISIE ( 95.6 Mhz à
Paris), « Libre journal des auditeurs » avec pour thème :"La situation des
Chrétiens d'Orient" par Didier Rouchard avec Père Michel lelong, Sobhy Greiss,
Christine Chaillot, Philippe Prévot et Lucien Champenoix.
5 février : Egypte : le père Boulad et le printemps arabe, par Jocelyne Allard
(http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=g75RwH9wPhc)
les islamistes sont irréductibles. Les premiers à être lucides sont les musulmans
[libéraux] eux-mêmes. Le cheick Carawi n’a lu aucun lvre pendant 40 ans, à part
le Coran. Ce qui intéresse l’occident c’est leurs intérêts économiques, politiuqes
et stratégiques. Il faut construire un nouvel ordre mondial. Il faut changer le
monde. Il y croit.
6 février : En visite à Moscou, Mgr Isaïe, métropolite de Tamassos et Oreini,
évoque la vie difficile des Chypriotes grecs restés dans la partie nord de l’île
(www.orthodoxie.com 6 février 2012 ; Source Pravoslavie.ru)
Les orthodoxes chypriote-grecs, qui vivent dans la partie nord de Chypre et qui
sont forcés de cacher leur confession, sont devenus de véritables héros de notre
époque, a déclaré le métropolite de Tamassos et Oreini Isaïe, qui est en visite à
Moscou dans le cadre de l’action commémorative russo-hellénique « De la
Nativité à la Résurrection », que nous avons déjà évoquée ICI. « Ce sont de
véritables héros de notre époque, j’en connais beaucoup d’entre eux. Je ne peux
pas en parler autant que je le souhaiterais car je ne veux pas leur porter
préjudice. Nombreux sont ceux qui, parmi eux, craignent pour leur vie, ils ne
peuvent pas parler librement de leurs conditions de vie sous l’occupation. Nous
pouvons simplement prier pour eux » a souligné le métropolite. Il a comparé la
vie des orthodoxes en Chypre du Nord aux exploits des néo-martyrs et
confesseurs de Grèce, de Chypre, d’Asie Mineure et du Pont, qui ont souffert
pour le Christ durant le pouvoir ottoman. « Grâce à l’exploit des néo-martyrs, j’ai
la possibilité de confesser aujourd’hui ma foi et de parler en grec avec mes
compatriotes. Leur exemple a inspiré du courage à la majorité du peuple
chypriote et seule une petite partie de celui-ci a cédé à la pression qui a duré
pendant des siècles, se convertissant à la religion musulmane et adoptant les
usages turcs », a conclu le métropolite Isaîe.
Selon les informations communiquées par les représentants de l’Église orthodoxe
de Chypre à la conférence internationale « Liberté confessionnelle : problèmes de
discrimination et persécution des chrétiens », qui s’est tenue à Moscou du 30
novembre au 1er décembre 2011, 170 000 chrétiens vivaient dans le nord de
Chypre avant 1974 et constituaient 70% de la population de ce territoire.
Environ 20 000 y restèrent après l’occupation turque, mais en raison de la
politique des autorités, leur nombre est maintenant réduit à 456 personnes. Des
églises, des monastères et des cimetières ont été détruits ou profanés. Sur les
520 édifices orthodoxes que compte la partie nord de Chypre, 125 ont été
transformés en mosquées, d’autres sont maintenant des entrepôts, musées et
restaurants. 25 édifices ont été entièrement détruits et 229 se trouvent dans
l’abandon.
7 février : Le Caire : un député salafiste lance l'appel à la prière en plein
Parlement
(AFP/La
libre
Belgique :
http://www.lalibre.be/actu/international/article/718228/egypte-un-deputesalafiste-lance-l-appel-a-la-priere-en-plein-parlement.html)
M. Ismaïl avait déjà été rappelé à l'ordre le mois dernier, lorsqu'il avait évoqué
Dieu dans sa prestation de serment.
Un député salafiste égyptien s'est levé mardi en plein Parlement pour lancer
l'appel à la prière, avant d'être sévèrement rappelé à l'ordre par le président de
l'Assemblée. Sans crier gare, Mamdouh Ismaïl, costume gris et barbe fournie,
s'est mis debout et a commencé à appeler à la prière au milieu des députés. "Je
ne vous en ai pas donné l'autorisation. Il y a une mosquée pour l'appel à la
prière", a d'abord tenté le président du Parlement Saad al-Katatni, un membre
des Frères musulmans. En vain.
Imperturbable, le député a poursuivi, tandis qu'un brouhaha s'élevait de la salle
et que plusieurs députés avaient du mal à cacher leur sourire. "M. le député
Mamdouh Ismaïl a violé le règlement de la séance et a lancé l'appel à la prière
(...) sans prendre l'avis du président de l'Assemblée. Il y a une mosquée pour
ça", a lancé M. Katatni. M. Ismaïl, un avocat fondamentaliste, lui a répondu mais
ses propos étaient inaudibles.
"Cette salle est faite pour les discussions, ne faites pas de surenchère. Vous
n'êtes pas plus musulman que nous et vous ne voulez pas prier plus que nous. Si
vous voulez prier, allez-y, je ne vous en empêche pas. Asseyez-vous, je ne vous
permettrai pas de parler de nouveau. N'entravez pas les travaux de la séance", a
martelé M. Katatni.
"Allez, sors mon vieux", a lancé un autre député.
M. Ismaïl avait déjà été rappelé à l'ordre le mois dernier, lorsqu'il avait évoqué
Dieu dans sa prestation de serment.
7 février : Condamnation d'une profanation d'un monastère grec-orthodoxe à
Jérusalem /www.orthodoxie.com 10 février 2012 ; Sources: Romandie (dépêche
du 7 février) et Patriarcat de Jérusalem)
"Des graffitis antichrétiens et anti-arabes ont été retrouvés mardi matin sur les
murs d'un couvent grec-orthodoxe et d'une école palestinienne à Jérusalem,
selon la police israélienne. Des inconnus ont inscrit "Mort aux chrétiens" et le prix
à payer sur un mur d'enceinte du monastère de la Croix à Jérusalem-Ouest, la
partie juive de la ville, a déclaré à l'AFP Micky Rosenfeld, le porte-parole de la
police nationale, en ajoutant qu'une enquête avait été ouverte. Deux voitures
garées devant le monastère ont également été vandalisées, couvertes de graffitis
en hébreu et leurs pneus crevés. Dans un communiqué officiel, le Conseil des
institutions religieuses de Terre sainte, représentant le grand rabbinat d'Israël, le
waqf islamique de Jérusalem et les Eglises chrétiennes locales, a condamné ces
actes de profanation. Le Conseil exhorte les fidèles des trois religions -chrétiens,
juifs et musulmans- à respecter tous les sites saints, et réprouve vivement les
actes des extrémistes qui exploitent ou impliquent les lieux religieux dans des
querelles territoriales ou politiques, selon le communiqué."
8 février : A Paris, de 18h à 20h à l'Institut catholique de Paris, aura lieu une
table ronde intitulée "Après le printemps arabe, quelle destinée commune pour
les chrétiens d'Orient ?" organisée par l'ISEO avec la Chaire Kairos. Avec la
participation de : Jean-François Colosimo, Jacques-Noël Pérès et Antoine Sfeir.
8 février : A Paris, Place du Trocadéro, à 19 h. veillée de solidarité et de prière
pour les chrétiens persécutés, y compris au Moyen-Orient
9 février : Le Pape Shenouda III, chef de l’Eglise Copte orthodoxe, a rejoint
d’autres forces politiques et sociales ce mercredi afin de rejeter la journée de
désobéissance civile que certains militants ont appelé à célébrer le 11 Février à
l’occasion du premier anniversaire de la démission de l’ancien président Hosni
Moubarak.( http://blogcopte.fr/ et Al Masry Al Youm en anglais)
Quelques institutions islamiques, y compris Al-Azhar et Dar al-Ifta, ont exprimé
leur désapprobation du plan, ainsi que les Frères musulmans et sa Parti Liberté
et Justice.
Le Conseil suprême des forces armées a également critiqué l’idée.
Les forces politiques, en particulier le Mouvement de la jeunesse du 6 avril et
partisans de Mohamed ElBaradei, ont appelé à la désobéissance civile nationale
ce jour-là pour exiger un rapide transfert du pouvoir aux civils et accélérer les
procès pour ceux qui sont impliqués dans le meurtre de manifestants.
Ce mardi, 40 mouvements et partis politiques ont convenu de commencer la
désobéissance civile un jour à l’avance, avec une marche au siège de la SCAF à
Abbasseya.
Le Pape Shenouda a déclaré lors de son sermon hebdomadaire du mercredi que
la désobéissance civile est « inacceptable par la religion et l’Etat. »
« Les versets de la Bible qui exhortent [les gens] a obéir à leur chef sont
nombreux », a déclaré le Pape Shenouda. « Peut-être que les gens qui appellent
à la désobéissance civile l’effectueront pendant quelques jours puis y mettront
fin. Que Dieu fasse passer ces jours paisiblement. »
« En ces jours, nous vivons dans un état de transition, ce qui ressemble un peu à
un chaos, et il peut se transformer en une habitude car il n’y a personne pour
mettre une limite à cela. Certains appellent à la désobéissance civile, et je ne
sais pas ce que ce mot signifie » a dit le Pape Shenouda dans le prélude à son
sermon sur la repentance.
Le Pape Shenouda a appelé la police et les militaires à protéger les gens.
« Nous, mes frères, sommes en quête d’une vie spirituelle saine et acceptable
par Dieu, bénéfiques à tous, bénéfiques à la communauté où nous vivons et à
l’écart aussi de toute forme de déviation dans l’ordre pour [établir] des liens
d’amour, et d’atteindre les objectifs de toutes les personnes dans ce cher pays »
a t-il dit.
10 février : Egypte: Emeute à Kobry-el-Sharbat. Les salafistes expulsent 62
familles coptes d’un village près d’Alexandrie
Maisons incendiées et vols de biens appartenant aux chrétiens (Apic 10 février)
Des milliers de musulmans fanatisés, guidés par des leaders salafistes, ont
attaqué à plusieurs reprises les chrétiens coptes du village de Kobry-el-Sharbat
(el-Ameriya), près d’Alexandrie. Des maisons et des magasins coptes ont été
pillés avant d’être incendiés, rapporte l’agence de presse catholique AsiaNews à
Rome dans son édition du 9 février.
L’agression, qui a débuté le 27 janvier 2012 et s’est poursuivie les jours suivants
dans le silence des médias et avec la complicité de la police et des autorités
politiques, a provoqué la fuite de 62 familles coptes. Le 30 janvier, les émeutiers
ont à nouveau attaqué le village de Kobry-el-Sharbat, incendiant trois maisons
appartenant à des chrétiens, sous les yeux des forces de sécurité. AsiaNews écrit
que la violence a été provoquée par les accusations d’un coiffeur musulman du
nom de Toemah, affirmant que Mourad Samy Guirgis, un tailleur copte de 34
ans, possédait sur son téléphone portable une photo "illicite" d’une femme
musulmane. Rejetant ces accusations, mais craignant pour sa vie, Mourad s’est
réfugié au poste de police.
Les forces de sécurité laissent faire
Pendant ce temps, la foule excitée a mis le feu à sa maison et à son commerce.
Toute sa famille a dû s’enfuir du village. D’autres maisons et des magasins
coptes ont été pillés avant d’être incendiés par des hommes barbus en blouses
blanches. Appelées à l’aide, les forces de sécurité sont arrivées très tard sur les
lieux, témoigne le Père Boktor Nashed, de l’église St-George à el-Nahdah. "Ceux
qui ont perdu leur maison ont quitté le village", précise le Père Nashed.
Depuis ces graves incidents, trois "rencontres de réconciliation" se sont tenues
dans le quartier général de la police à el-Amerya, auxquelles ont participé des
représentants de l’Eglise copte, des salafistes, et des Frères musulmans.
Des émeutes provoquées par de fausses accusations
Selon la police, la femme dont l’histoire fabriquée a mis le feu aux poudres et
provoqué l’émeute des islamistes, a nié toute cette affaire. Les policiers n’ont
trouvé aucune photo compromettante sur le téléphone portable de Mourad Samy
Guirgis. Mais les fondamentalistes musulmans continuent d’affirmer que
"l’honneur des musulmans a été sali". Ils ont refusé tout type de compensation
pour les dommages infligés aux familles coptes.
Lors d’une de ces "rencontres de réconciliation", le 1er février dernier, les
musulmans ont réclamé qu’un autre groupe de familles chrétiennes soient
chassées du village et exigé que l’on procède à la vente forcée des biens d’un
commerçant copte du nom de Soliman, sous la supervision du cheikh salafiste
Chérif el-Hawary.
Dans le cas contraire, le village de Kobry el-Sharbat serait à nouveau attaqué et
toutes les maisons coptes brûlées. Soliman a accepté de céder ses biens sous la
menace, pour éviter d’autres dommages aux coptes, mais a qualifié cet acte
d’"injustice complète". De tels actes, sanctionnés par ces soi-disant "rencontres
de réconciliation", sont totalement illégaux dans les Etats régis par le droit.
(apic/asian/be)
10 février : A Paris, de 8h45 à 22h, au Collège des Bernardins, Colloque « Les
printemps arabes et le religieux, au sujet des sécularisations et des laïcités en
Méditerrannée, Les femmes et le religieux dans les Printemps arabes, La Turquie,
un nouveau modèle pour les Pritemps arabes, Printemps arabes, religiion et
modernité.
Information
[email protected];
www.collegedesbernardins.fr
10 février : En Syrie, le 30 janvier 2011, le couvent Notre Dame de Sayednaya
à Damas, a été la cible de deux obus de mortier, sans faire de victimes. AED
(http://www.aed-france.org/actualite/syrie-aider-le-pays-a-sortir-de-la-crise-etnon-lenvenimer/)
Comme le révèle l’agence APIC, le monastère de Saint Jacques le Mutilé a dressé
une liste des attentats contre les chrétiens de ces dernières semaines, à
commencer par l’assassinat par les insurgés, le 25 janvier, du père Basilios
Nassar, curé grec orthodoxe du village de Kfar Bohom, dans la province de
Hama. Il a été abattu alors qu’il venait en aide à un homme agressé par les
insurgés dans la rue Jarajima à Hama. « C’est la première fois, depuis
l’insurrection, qu’un prêtre est la cible de la violence aveugle qui est devenue
l’arme redoutable d’une insurrection de plus en plus manipulée« , peut-on lire
sur le site internet du monastère. « Ce meurtre est alarmant. Il conforte les
craintes de voir la révolution syrienne tourner au conflit confessionnel. Sous
couvert d’une quête de liberté et de démocratie les insurgés se révèlent comme
des islamistes qui s’en prennent à des civils innocents dans une démarche de
discrimination religieuse« .
Le site (www.maryakub.org) mentionne également l’exécution le 26 janvier,
devant sa maison, de Zafer Karam Issa, un major âgé de 30 ans appartenant à
la communauté chrétienne, abattu d’une centaine de balles par un commando
dirigé par le fils de l’Emir islamiste de Yabroud, M. Khadra. Durant la même
semaine, un jeune chrétien, Khairo Kassouha, âgé de 24 ans, a été lui aussi
abattu en sortant de chez lui à Kusayr.
Le Père Mayas Abboud, recteur du petit séminaire grec-catholique à Damas,
témoigne de ce qu’il a entendu au téléphone de la veuve de Nidal Arbache, un
chauffeur de taxi abattu par les insurgés. « Ici à Kusayr nous sommes livrés au
bon plaisir des insurgés qui font la loi chez nous. Nous nous attendons à toutes
sortes de sévices. Nous n’avons rien ni personne pour nous protéger. Je vous en
supplie Père, prenez cela comme un testament. S’il m’arrive quelque chose de
fâcheux je vous confie mon fils, prenez soin de lui. Toute notre famille est
menacée par les bandes armées« .
A Kusayr, un cousin de Père Louka, curé de Nebek, raconte qu’il rentrait dans la
localité lorsqu’à un rond-point de la ville il a été arrêté par des insurgés. « Ils
m’ont réclamé mes papiers et m’ont fait attendre deux heures pour vérifier si
mon nom est cité dans les listes issues par les comités de coordination de la
révolution qui sont désormais des organes de référence judiciaire. Si mon nom
avait été mentionné, j’aurais été exécuté sur place comme ils le font avec
d’autres ».
Le Monastère, qui milite « contre tout ce qui est contraire à la loi de Dieu et aux
droits de l’homme« , déclare prendre position pour les pauvres et les maltraités,
« particulièrement pour les civils innocents, qu’ils soient ciblés par le régime ou
par les bandes armées de l’insurrection« .
10 février : En Egypte, près d’Alexandrie, maisons incendiées et vols de biens
appartenant aux chrétiens (Apic et http://www.france-catholique.fr/Maisonsincendiees-et-vols-de.html)
Des milliers de musulmans fanatisés, guidés par des leaders salafistes, ont
attaqué à plusieurs reprises les chrétiens coptes du village de Kobry-el-Sharbat
(el-Ameriya), près d’Alexandrie. Des maisons et des magasins coptes ont été
pillés avant d’être incendiés, rapporte l’agence de presse catholique AsiaNews à
Rome dans son édition du 9 février.
11 février : En Syrie, au métochion de l’Eglise orthodoxe russe à Damas, des
prières ont été élevées pour les chrétiens de Syrie (www.orthodoxie.com 15
février; Source : Pravoslavie.ru)
Au métochion (dépendance) de l’Église orthodoxe russe à Damas, qui est dédié
au saint hiéromartyr Ignace le Théophore, la liturgie a été célébrée le 11 février
2012, jour de la mémoire du saint selon l’ancien calendrier. Le jour de cette fête
patronale, les paroissiens ont prié particulièrement pour les chrétiens de Syrie,
dont le premier évêque fut saint Ignace le Théophore. A l’issue de la liturgie, un
office d’intercession a été célébré. « La lumière de la foi chrétienne protège cette
terre jusqu’à ce jour, implorant sur elle la grâce du Saint Esprit et préservant
ceux qui y vivent de la haine et de la méchanceté humaines », a dit, en
s’adressant aux fidèles, le recteur du métochion, l’archimandrite Alexandre
(Elisov), représentant du patriarche de Moscou auprès du patriarche d’Antioche.
« O grand hiérarque Ignace le Théophore ! Tu as offert ton âme en martyr pour
la foi, accorde-nous aussi le courage de t’imiter en toutes choses ! » a conclu le
père Alexandre.
12 février :Visite du patriarche Théophile III de Jérusalem à l’Église de Chypre
Ierosolimos (www.orthodoxie.com du 12 février ; Romfea.fr)
Lors de l’arrivée du patriarche Théophile de Jérusalem à Larnaca, l’archevêque de
Chypre Chrysostome II, a déclaré que la paix devait prévaloir dans les pays du
Moyen-Orient, et qu’il était du devoir de tous de contribuer à ce que des jours
meilleurs se lèvent dans la région. Le patriarche de Jérusalem, après avoir
remercié l’archevêque pour son invitation, a relevé que sa visite dans l’île avait
pour but principal la préoccupation des Églises de Chypre et de Jérusalem au
sujet des chrétiens du Moyen-Orient, qui passe par une crise politique et sociale.
De son côté, l’archevêque a souligné que la visite du patriarche revêtait un
caractère officiel et a ajouté que lors de son séjour sur l’île, « nous aurons
l’occasion d’échanger nos points de vue, de discuter ensemble de différents
sujets qui préoccupent les deux Églises et l’orthodoxie, voire même plus
largement, le monde chrétien ».
En outre, a-t-il précisé, des discussions auront lieu au sujet « du monde
musulman, dans le voisinage duquel nous vivons, à Jérusalem comme à Chypre
(…) Je crois que de telles rencontres sont encore plus utiles que d’habitude, car
ici, au Moyen-Orient doit prévaloir la paix. Nous examinerons également les
questions liées au Conseil des Églises du Moyen-Orient » qui est présidé par le
patriarche Théophile, et « ce sera une occasion d’entrer dans les particularités
qui existent dans notre région afin de connaître des jours meilleurs » a-t-il
ajouté. L’archevêque a aussi mentionné « la proximité de Chypre avec
Jérusalem, qui nous a donné la possibilité d’avoir ici l’Église chrétienne dès les
premières années. En raison de ce voisinage, une nuée de saints et de martyrs
de notre Église ont prit part au cheminement de celle-ci et ceci est dû à la
proximité de l’Église de Jérusalem ». L’archevêque a rappelé également « qu’une
multitude de Chypriotes » avaient été membres de la confrérie du Saint-Sépulcre
dans le passé et « nous espérons que très bientôt cet usage sera remis en
vigueur ». Le patriarche a répondu que la raison de sa visite « ne se limitait pas
seulement au renouvellement des liens historiques entre les Églises de Jérusalem
et de Chypre, mais poursuivait un but plus concret, à savoir notre souci pour les
chrétiens du Moyen Orient, qui, comme on le sait, passe par une crise politique
et sociale », ajoutant que « les développements dans la région s’accélèrent,
l’avenir est inconnu et indéterminé ». « Notre visite à Chypre nous donnera
l’occasion de discuter d’autres sujets qui concernent non seulement les relations
entre les deux Églises, mais plus généralement le rôle de l’Église orthodoxe
d’Orient, des patriarcats orthodoxes du Moyen-Orient, dans les négociations de
paix, mais aussi la façon de contribuer à la résolution du problème bien connu
concernant le conflit israëlo-palestinien ».
A l’occasion de la réception du patriarche à l’archevêché, Mgr Chrysostome II a
rappelé à son hôte (lire le discours entier ici : « Vous allez marcher, Béatitude,
sur les pas des coryphées des apôtres Paul et Barnabé, vous entendrez
spirituellement l’enseignement chrétien, tant des apôtres que des Pères et
docteurs de notre Église des vingt siècles chrétiens. Mais, malheureusement,
cher frère dans le sacerdoce, vous ne pourrez visiter la tombe du fondateur et
protecteur de notre Église, l’apôtre Barnabé, qui durant des siècles fut le centre
de ressourcement spirituel de notre peuple. Vous ne pourrez même pas voir la
tombe de saint Spiridon. Votre visite au monastère de l’apôtre André sera
également impossible (…) La célèbre église Saint Mamas à Morphou et les
rivages de Kyrenia vous seront aussi inaccessibles pour y effectuer un
pèlerinage. Et tout cela parce que le régime militaire d’Ankara nous en empêche
depuis presque trente-huit ans ».
« Ce peuple de Chypre, Béatitude », a conclu l’archevêque, « vous reçoit avec
un sentiment de profond respect et aura l’occasion d’exprimer les sentiments les
plus intimes de sa joie pour votre présence ici et son admiration pour vos œuvres
diverses, comme pour le fait que vous représentez la mère des Églises anciennes
».
13 février : L'avenir des chrétiens syriens inquiète Mgr Abraham Nehmé,
évêque
émérite
d'Homs,
APIC
(http://cath.ch/detail/lavenir-deschr%C3%A9tiens-syriens-inqui%C3%A8te-mgr-abraham-nehm%C3%A9%C3%A9v%C3%AAque-%C3%A9m%C3%A9rite-dhoms)
"Nous nous sentons totalement abandonnés par les chrétiens d’Occident, et nous
risquons de subir le sort des chrétiens d’Irak…" Mgr Abraham Nehmé, ancien
métropolite grec-melkite catholique de Homs, Hama et Yabroud, en Syrie, craint
pour l’avenir à moyen terme des chrétiens dans le pays. Interrogé lundi 13
février par l’Apic, l’évêque émérite âgé de 84 ans, qui vit au Liban, n’a plus de
nouvelles de son ancien diocèse depuis plusieurs jours, les liaisons téléphoniques
étant coupées.
Mgr Antoine Audo, évêque chaldéen catholique d’Alep (Photo: AED) Mgr Antoine
Audo, évêque chaldéen catholique d’Alep (Photo: AED)
L'évêque grec-catholique, métropolite de Homs de 1986 à 2005, vit actuellement
au couvent Saint-Antoine de Kfarchima, près de Beyrouth. Il ne parle pas encore
d'exode massif des chrétiens de Syrie – où ils sont toujours près de 8% de la
population -, mais il indique que "quelques milliers sont déjà partis".
Les gouvernements occidentaux agissent uniquement en fonction de leurs
intérêts
S'il reconnaît que certains chrétiens en Syrie ont été ou sont encore trop proches
du régime en place à Damas, le prélat d'origine libanaise déplore l'attitude des
gouvernements occidentaux, la France en tête, "qui agissent uniquement en
fonction de leurs propres intérêts et ne s'intéressent en rien au sort des chrétiens
de Syrie".
Mgr Abraham Nehmé relève que les Frères musulmans, qui gagnent partout en
influence grâce au "printemps arabe", "ne donnent pas l'impression de voir les
chrétiens d'un bon œil". S'ils prenaient le pouvoir, ce serait une menace pour la
présence à long terme des chrétiens dans cette région, insiste-t-il. "J'ai la quasi
certitude que si les islamistes arrivent au pouvoir, nous ne serons pas à l'aise!"
L'évêque salue le fait que des chrétiens occidentaux s'inquiètent du sort de leurs
frères du Moyen-Orient, "mais ce ne sont pas eux qui sont au gouvernement!".
Une contestation orchestrée par des forces extérieures au pays ?
La contestation populaire, qui se poursuit depuis un an en Syrie, est orchestrée
par des forces extérieures au pays, a déclaré de son côté, dimanche 12 février,
le primat de l'Eglise syriaque orthodoxe, Ignace Zakka Ier Iwas. Celui qui porte
le titre de "Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient" estime que les troubles en
Syrie sont fomentés et organisés "par des forces extérieures et non par les
membres de la société syrienne". Selon l'Agence d'information russe "RIA
Novosti", le chef de l'Eglise syriaque orthodoxe a fait cette déclaration lors d'une
rencontre avec un groupe d'experts russes en visite en Syrie.
Lors de l'entretien qui s'est déroulée dans sa résidence de Damas, le patriarche a
notamment exclu l'existence d'une répression à l'encontre des chrétiens syriens.
"Les chrétiens en Syrie restent en sécurité, contrairement à ce qui a lieu en
Egypte ou en Irak", a-t-il souligné. En décembre dernier, les trois patriarches
chrétiens de Syrie, Ignace Zakka Ier (syriaque orthodoxe), Grégoire III (greccatholique melkite) et Ignace IV (grec-orthodoxe) ont rendu public un appel
commun à la paix dans le pays, rejetant toute intervention étrangère.
Sans un dialogue, la Syrie deviendra un nouvel Irak, affirme Mgr Audo
Sans l'instauration d'un vrai dialogue entre les communautés, la Syrie deviendra
un nouvel Irak, a affirmé à son tour, lundi 13 février, Mgr Antoine Audo, évêque
chaldéen catholique d'Alep à l'agence de presse catholique AsiaNews à Rome. Le
prélat jésuite, commentant les attentats à la voiture piégée visant vendredi
dernier le siège des renseignements militaires et le QG des forces de l'ordre qui
ont coûté la vie à 28 civils et militaires, dont deux chrétiens, souligne l'esprit de
solidarité qui règne entre chrétiens en musulmans dans la deuxième ville de
Syrie, qui est le principal centre économique du pays.
Lui aussi invite la communauté internationale à favoriser le dialogue entre les
factions en conflit et à ne pas promouvoir l'esprit de vengeance. "Appuyer une
faction contre l'autre transformera la Syrie en un nouvel Irak. "Ce seront surtout
les chrétiens qui en feront les frais!", affirme l'évêque chaldéen d'Alep.
"Ce sont avant tout les familles pauvres qui en font les frais!"
Symbole d'unité et de dialogue entre chrétiens, chiites, alaouites et sunnites,
Alep est pour le moment restée en dehors des graves affrontements entre
troupes rebelles et régime depuis que les troubles ont commencé il y a tout juste
un an. Cependant, relève AsiaNews, la tension monte dans la ville depuis
quelques semaines. Mgr Audo souligne que les deux chrétiens tués lors de
l'attentat de vendredi s'étaient rendus dans une mosquée située près du lieu de
l'explosion pour prier en signe de solidarité avec les musulmans.
Dimanche 12 février, des centaines de personnes de deux confessions ont
participé aux funérailles des deux victimes. L'évêque relève que tous les Syriens,
sans distinction d'appartenance confessionnelle, souffrent de la violence et de la
profonde crise économique qui a mis le pays à genoux. Les sanctions contre la
Syrie et le climat de peur ont bloqué une bonne partie de l'activité économique,
de la vente des produits alimentaires à celle des médicaments, "et ce sont
d'abord les familles pauvres qui en pâtissent!", conclut Mgr Audo.
14 février : Egypte: Les coptes s’allient aux Frères musulmans. L’agressivité des
islamistes à l’égard des chrétiens ne fait pourtant qu’augmenter
Le pape des coptes Chenouda III a exprimé le souhait qu’au moins quatre coptes
participent au gouvernement d’union nationale réclamé par le parti Liberté et
Justice des Frères musulmans. Fin calcul politique ou habitude de faire avec les
gouvernements successifs? APIC
Le Parti Liberté et Justice des Frères musulmans, vainqueur des élections
législatives en Egypte, a lancé un appel à former un gouvernement d’union
nationale. Cet appel a reçu un écho très favorable chez le leader spirituel copte.
Selon la presse égyptienne, le pape souhaiterait voir pas moins de quatre coptes
figurer au gouvernement. Le Bloc égyptien, coalition de quinze partis de gauche,
religieux ou laïcs, a également fait savoir qu’il était intéressé.
L’appel lancé par les vainqueurs des élections législatives vise à remplacer
l’actuel cabinet de Kamal al-Ganzouri, largement discrédité dans l’opinion pour
son incapacité à protéger les citoyens lors des récentes manifestations mais aussi
lors de la catastrophe du stade de Port-Saïd, qui a fait 71 morts et plusieurs
centaines de blessés, et dont beaucoup d’Egyptiens, à tort ou à raison, attribuent
la responsabilité au gouvernement.
> Depuis les élections législatives qui ont vu une vague islamiste l’emporter à la
Chambre des députés égyptiens, les Frères musulmans tentent de se donner une
image de modérés et de démocrates, afin de se différencier des radicaux
salafistes qui sont devenus à la surprise générale la deuxième force politique du
pays. Cela a consisté, par exemple lors du Noël copte, à ce que des jeunes de la
Confrérie viennent symboliquement protéger les églises, ainsi qu’à ce que les
principaux dirigeants des Frères rivalisent de déclarations aimables sur la pleine
citoyenneté des chrétiens égyptiens.
Mgr Hanke déplore l’augmentation de l’agressivité de l’islam à l’égard des
chrétiens
Mgr Gregor Hanke, évêque d’Eichstätt en Allemagne, tire, quant à lui, un bilan
plutôt critique de sa récente visite aux chrétiens d’Egypte. Dans le patriarcat
copte catholique, la situation actuelle n’est pas vraiment porteuse d’espoir,
affirme-t-il. Les couches sociales les moins instruites sont particulièrement la
cible de l’agressivité croissante de l’islam. C’est le résultat, estime le prélat, de
l’incitation à la haine proférée par certains prédicateurs.
L’évêque constate que les chrétiens n’ont pas réagi avec agressivité, mais qu’ils
ont essayé de faire preuve d’hospitalité et de rendre service à la communauté
égyptienne entière. Les institutions chrétiennes ont joué un très grand rôle de
soutien à la communauté. Dans les 180 écoles catholiques du pays, il y a jusqu’à
70% d’élèves musulmans. Les hôpitaux catholiques jouissent aussi d’une grande
confiance. Malgré cela, constate Mgr Hanke, l’agressivité des organisations
islamistes n’a cessé d’augmenter à l’encontre du christianisme. L’islam
d’obédience sunnite est particulièrement dur avec la liberté religieuse.
Les chrétiens sont victimes de discrimination et de frustrations. Il est ainsi
difficile, voir impossible, pour un chrétien de trouver du travail auprès d’un
employeur musulman. Les femmes chrétiennes, qui ne portent habituellement
pas de foulard, sont accostées dans la rue, et il y a des quartiers où elles ne
peuvent s’aventurer. Mais, dit l’évêque, ces femmes sont très fortes et "ne
veulent pas plier". Mgr Hanke s’est dit fortement impressionné par le témoignage
de foi des chrétiens coptes. (apic/lavie/kna/job/js)
14 février : Le patriarche Chenouda III souhaite que des coptes participent au
gouvernement égyptien. LA CROIX - MONDE
Le patriarche copte-orthodoxe Chenouda III a exprimé le souhait que quatre
représentants coptes participent au futur gouvernement formé par le Parti de la
liberté et de la justice (PLJ), lié à la confrérie islamiste des Frères musulmans
égyptiens, la plus grande force politique du pays, lorsque celui-ci sera mis en
place, a rapporté vendredi 10 février le quotidien Al-Masry Al-Youm, citant une
source ecclésiale.
« L’Église estime que ce parti a le plein droit de former le gouvernement, à la
condition qu’il soit représentatif de toutes les communautés qui composent la
société égyptienne », a déclaré cette source, sous couvert d’anonymat.
Chenouda III avait rencontré le guide suprême des Frères musulmans, Mohamed
Badei, le 14 juin dernier. Le partides Frères musulmans, qui a remporté près de
la moitié des sièges lors des élections législatives en novembre et décembre
dernier, est sans doute plus ouvert à la collaboration avec les coptes que leurs
rivaux salafistes, deuxièmes grands vainqueurs des élections.
Situation tendue pour les coptes
Le Parti de la liberté et de la justice s’est engagé à travailler pendant une période
transitoire avec le gouvernement en place, nommé par l’armée. Mais le porteparole des Frères musulmans, Mahmoud Ghozlan, a souligné la semaine dernière
que la mort de 71 personnes lors de violences après un récent match de football
dans le stade de Port-Saïd (nord) a démontré que le gouvernement était
incapable de gérer le pays.
Le numéro deux des Frères musulmans, Khairat al-Shater, avait quant à lui
affirmé mercredi 8 février que le PLJ était prêt à former un gouvernement de
coalition pour remplacer l’actuel cabinet du premier ministre Kamal al-Ganzouri.
Les coptes, qui représenteraient aujourd’hui 10 % de la population égyptienne,
soit 8 à 10 millions de fidèles, sont souvent tenus à l’écart de la vie publique, peu
représentés dans les institutions. En 2010, sur 518 députés au Parlement
égyptien, on comptait moins de dix coptes.
Ils observent avec anxiété l’évolution du pays. La semaine dernière, huit familles
coptes auraient été expulsées de leur village de Charbat, près d’Alexandrie
(nord), après des violences provoquées par des rumeurs sur une liaison entre un
chrétien et une musulmane, selon l’Initiative égyptienne des droits de la
personne (EIPR). Les Frères musulmans ont nié l’expulsion des familles, mais
reconnu celle des chrétiens et musulmans impliqués.
14
février :
La
Croix
(http://www.la-croix.com/Actualite/Sinformer/Monde/Questions-sur-la-crise-syrienne-_EG_-2012-02-14-768539)
Questions sur la crise syrienne. Alors que le conflit en Syrie prend des allures de
guerre civile, trois experts en analysent les causes et les conséquences,
notamment pour les chrétiens.
Le régime syrien a lancé mardi 14 février donné un assaut le plus violent depuis
des jours sur la ville rebelle de Homs, avec « en moyenne deux roquettes qui
tombent par minute », a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme
(OSDH) en début d’après-midi.
Au moins six civils ont été tués, venant s’ajouter aux 6 000 morts de la
répression du régime de Bachar Al Assad depuis onze mois.
Dans la troisième ville du pays où plus de 300 personnes ont péri depuis le 4
février, le temps presse et la crise humanitaire est de plus en plus intolérable.
Les gens sont « entassés dans les abris » et « les morts sont enterrés depuis une
semaine dans les jardins car même les cimetières et les tombes sont visés »
indiquait mardi 14 février à l’AFP Hadi Abdallah, membre du « Conseil de la
révolution de Homs ».
L'incapacité du Conseil de sécurité de l'ONU à se mettre d’accord sur une action
collective a « encouragé le gouvernement syrien à lancer un assaut sans retenue
dans le but d’écraser la dissidence », a estimé lundi 13 février la hautcommissaire de l'ONU aux droits de l’Homme Navi Pillay. Profondément divisée
sur la crise, la communauté internationale l’est encore plus sur la proposition
d’une force de paix avancée la veille par la Ligue arabe : Paris a mis en garde
contre toute action « à caractère militaire », Moscou exigé un cessez-le-feu et
Washington souligné qu’en l’absence de paix, une telle initiative était
compliquée.
« La Croix » a interrogé trois spécialistes du pays Antoine Fleyfel, théologien et
philosophe franco libanais, Karim Bitar, chercheur associé à l’Institut de relations
internationales et stratégiques (Iris), et Fabrice Balanche, maître de conférences
à l’Université Lyon II réagissent passent en revue la situation intérieure du pays,
le contexte géostratégique et la place des chrétiens.
LA CROIX : Quelle est la situation intérieure en Syrie ?
Antoine Fleyfel : « Je redoute vraiment une guerre civile. D’une part, parce que
le conflit s’est militarisé entre l’armée syrienne et l’armée de la Syrie libre.
D’autre part, parce que des factions islamistes ont tout intérêt à mettre en avant
des aspects confessionnels dans ce conflit, pour que les oppositions entre
sunnites et alaouites, entre musulmans et chrétiens prennent le dessus.
Aujourd’hui, plusieurs scénarios sont possibles, selon que le régime de Bachar Al
Assad tombe ou pas. »
Karim Bitar : « En Syrie, deux éléments ouvrent la voie à une guerre civile : la
montée des tensions entre communautés religieuses et la militarisation excessive
de l’armée et des opposants. On n’est plus du tout dans une logique de
révolution arabe comme en Tunisie. Pour l’instant, Bachar Al Assad n’a pas trop
de soucis à se faire. L’armée lui est fidèle, il a de nombreux soutiens extérieurs
comme l’Iran, la Chine et la Russie, et il sait que les Occidentaux ne se
risqueront pas à une intervention en 2012. Mais je pense qu’à moyen terme, il
est condamné, car, économiquement, le régime est très affaibli. Les sanctions
économiques qui l’empêchent de vendre son pétrole à l’Europe représentent une
perte de 450 millions d’euros par mois. Les recettes fiscales ont également
baissé de 50 %. Bientôt, Damas ne pourra plus financer la répression, sauf si
l’Iran lui fait des chèques en blanc. »
Fabrice Balanche : « On ne peut pas généraliser, mais dans certains endroits,
comme à Homs, on peut déjà parler d’une guerre civile communautaire. L’armée
syrienne, majoritairement composée d’alaouites, attaque régulièrement les
quartiers sunnites. Autre indicateur, on trouve beaucoup de familles divisées
entre opposants et partisans du régime. Pour le moment, Bachar Al Assad a en
face de lui une opposition très divisée. Les dirigeants du Conseil national syrien
(CNS, la principale coalition) et le Conseil national pour le changement
démocratique (CNCD, opposition ancienne favorable à la laïcité) se détestent. En
plus, ils ne sont pas d’accord sur le principe d’une intervention étrangère en
Syrie, réclamée par le CNS, et à laquelle le CNCD s’oppose catégoriquement. Le
CNS ne représente qu’une partie de l’opposition basée à l’étranger. Son chef,
Burhan Ghalioun, n’est qu’une marionnette, il n’a aucun pouvoir. C’est le Qatar
et les Frères musulmans qui pilotent tout. »
LA CROIX : Quel est le contexte géostratégique ?
Antoine Fleyfel : « Plusieurs pays occidentaux, dont la France, ont pressé le
Conseil de sécurité de l’ONU d’adopter une résolution contre la Syrie. Après un
précédent texte en octobre 2011, bloqué par un veto russe et chinois, les 15
pays membres du Conseil de sécurité ont renoncé le 4 février dernier, pour ne
pas heurter Moscou, à adopter un texte qui soutenait les décisions prises par la
Ligue arabe en janvier en vue d’assurer une transition vers la démocratie en
Syrie, avec transfert des pouvoirs du président syrien Bachar Al Assad à son
vice-président. Désormais, la Ligue arabe accepte de fournir un soutien politique
et matériel à l’opposition syrienne et de demander au Conseil de sécurité la
formation d’une force conjointe ONU-Arabes pour mettre fin aux violences en
Syrie. »
Karim Bitar : « Parmi toutes les révolutions arabes, le cas syrien est le plus
complexe. Actuellement, on assiste à une guerre froide entre l’axe Iran-IrakHamas et les pétromonarchies du Golfe, qui cherchent à étendre leur influence
dans la zone. L’ironie du sort, c’est que la Syrie, qui autrefois instrumentalisait
les conflits interreligieux sur le territoire libanais, joue aujourd’hui le rôle du
Liban : elle est devenue l’objet de l’affrontement entre les puissances régionales.
L’Iran fournit des armes au régime, tandis que l’Arabie saoudite soutient
l’opposition syrienne. »
Fabrice Balanche : « Au-delà du contexte régional, il y a clairement une lutte
d’influence entre les grandes puissances. Depuis l’arrivée de Vladimir Poutine au
pouvoir, la Russie s’efforce de reprendre pied dans les zones où l’URSS était
présente avant l’effondrement du bloc soviétique, que ce soit dans le Caucase,
en Asie centrale ou au Moyen-Orient. Surtout, Moscou craint la contagion des
révolutions arabes à l’intérieur même de ses frontières. De son côté, la Chine,
dont la montée en puissance est plus récente, aspire à jouer un rôle
diplomatique de premier plan. Elle veut aussi stabiliser la Syrie, car elle a besoin
d’hydrocarbures pour se développer. Ces deux alliés de Damas ont donc intérêt à
voir Bachar Al Assad rester au pouvoir, cela explique pourquoi ils bloquent la
situation à l’ONU en apposant systématiquement leur veto. »
LA CROIX : Où en sont les chrétiens ?
Antoine Fleyfel : La situation des chrétiens – environ 7 % de la population
syrienne – varie selon les villes. Quelques familles chrétiennes de Homs et Hama
fuient les combats pour se réfugier dans d’autres régions du pays, mais, pour le
moment, il n’y a pas d’exode massif des chrétiens hors de Syrie. Dans la plupart
des cas, musulmans et chrétiens subissent le même sort.
Depuis le début des troubles, la grande majorité des chrétiens syriens ménage le
pouvoir en place, avec qui ils ont toujours eu de grandes affinités et à cause de
leur crainte de voir la révolte aboutir à l’installation d’un régime islamiste.
D’ailleurs, l’opposant et militant chrétien des droits de l’homme Michel Kilo, qui
comptait parmi les “pères” du printemps arabe, a pris ses distances par rapport à
la révolte syrienne à cause de la tournure violente et armée qu’elle a prise. Lui,
comme d’autres chrétiens, revendiquait des réformes, mais pas la chute du
régime de Bachar Al Assad. La plupart des autorités chrétiennes, catholiques et
orthodoxes confondues, ont pour leur part pris position en faveur du régime,
d’où la crainte des chrétiens d’être victimes de représailles de la part des
opposants. Et puis, les chrétiens syriens n’ont pas oublié ce qui s’est passé
pendant la guerre au Liban (1975-1990) et ils ont sous les yeux l’exemple de
l’Irak : la crainte est réelle pour eux qu’une intervention internationale puisse
contribuer à la montée de l’islamisme. »
Karim Bitar : « Les chrétiens de Syrie sont complètement traumatisés par
l’expérience irakienne. Plus de la moitié des chrétiens d’Irak ont dû fuir leur pays
sous la menace des persécutions, et 1,2 million d’entre eux ont trouvé refuge en
Syrie après la chute de Saddam Hussein. C’est pour cette raison que la
communauté chrétienne et notamment les patriarches restent fidèles au régime,
mais ce soutien pourrait devenir dangereux si Bachar Al Assad finit par tomber. Il
y a quand même quelques chrétiens dans l’opposition. Georges Sabra, l’opposant
chrétien qui dirige le Parti du peuple démocratique, pourrait d’ailleurs prendre la
suite de Burhan Ghalioun à la tête du Conseil national syrien. Ce serait un signal
fort pour encourager les chrétiens de Syrie à se désolidariser du pouvoir. »
Fabrice Balanche : « Les chrétiens de Syrie, en majorité des grecs-orthodoxes et
des arméniens, sont très inquiets pour leur avenir. Beaucoup d’entre eux ont été
intégrés dans l’administration et même l’armée syriennes, et ont apporté leur
soutien au pouvoir en place dès le mois d’avril 2011. Car tant que le régime de
Bachar Al Assad résiste, ils sont à l’abri de l’hégémonie des sunnites,
majoritaires, qui pourraient imposer un islam radical. Ils redoutent que
l’expérience irakienne se répète. Déjà, certains ont fui après avoir été persécutés
par les salafistes syriens. Un véritable processus d’élimination des minorités
chrétiennes est en marche au Proche-Orient, et il a commencé dès le début du
XXe siècle, en Turquie, avec le génocide arménien. »
14 février : Syrie : Le pape Benoît XVI a lancé un appel pressant à mettre fin à
la
violence
(http://kipa-apic.ch/a228653
et
http://www.francecatholique.fr/Syrie-Benoit-XVI-a-lance-un-appel.html)
Le Pape a assuré suivre " avec appréhension les dramatiques et croissants
épisodes de violences en Syrie ". " Ces derniers jours " a remarqué Benoît XVI, "
ceux-ci ont fait de nombreuses victimes ". Lire la suite sur le site de l’Œuvre
d’Orient.
14 février : Les chrétiens au service de la Syrie
(http://www.france-catholique.fr/Les-chretiens-au-service-de-la.html)
On reconnait aux chrétiens ce rôle de médiation avec leur esprit de tolérance,
d’ouverture, leur faculté de créer des ponts, d’inciter au pardon, à la
réconciliation, et de défendre la liberté fondamentale, la dignité humaine. Lire la
suite sur le site de l’Œuvre d’Orient.
15 février : Egypte: Nouvelle attaque contre les chrétiens coptes par une foule
de salafistes
Les chrétiens d’Egypte sont dans le collimateur des islamistes. Apic
(http://bl164w.blu164.mail.live.com/default.aspx#!/mail/InboxLight.aspx?n=512
879973!n=1084179123&fid=1&fav=1&mid=94daeb5e-5813-11e1-81f500237de3337c&fv=1)
Une foule de plusieurs milliers de musulmans radicaux, dont de nombreux
salafistes, a attaqué mardi 14 février l’église copte de Sainte-Marie et Saint
Abraham du village de Meet Bashar, dans la province de Sharqia, à environ 50
km au Nord-Est du Caire. Les émeutiers ont brûlé la maison du curé de la
paroisse ainsi que plusieurs bâtiments et des autos appartenant à la
communauté copte, annonce l’agence de presse catholique AsiaNews à Rome.
Depuis le 12 février dernier, cette zone est le théâtre d’affrontements opposant
les extrémistes musulmans aux chrétiens locaux. Le calme est revenu ce
mercredi 15 février uniquement grâce à l’intervention de la police et à la
médiation de plusieurs responsables du parti "Justice et Liberté", affilié à la
confrérie des Frères Musulmans. Ils ont réussi à convaincre les salafistes de
quitter le village. Les émeutiers réclamaient la mise à mort du Père Guirgis
Gamil, curé de la paroisse. Près de 100 Coptes terrorisés ont cherché refuge à
l’intérieur de l’église, tandis que les émeutiers musulmans jetaient des pierres
pour tenter de pénétrer dans l’église.
Un cas de conversion met le feu aux poudres
La cause de ces violences est la disparition le 12 février dernier de Rania Khalil
Ibrahim, une chrétienne âgée de 14 ans, qui s’était "convertie" à l’islam après la
conversion de son père qui en avait la garde. Elle aurait quitté le domicile de son
père après qu’il ait tenté d’arranger un mariage pour elle avec un musulman.
Son père s’est rendu au poste de police et a accusé le curé d’être derrière sa
disparition, en affirmant que la jeune Rania était allée vivre avec sa mère copte.
La jeune chrétienne a été retrouvée mercredi 15 février et se trouve aux mains
de la police qui veut l’interroger, ainsi que sa mère. Selon les salafistes, les
chrétiens ont enlevé la fille pour éviter sa conversion à l’islam. Porte-parole de
l’Eglise catholique égyptienne, le Père Rafic Greiche souligne que depuis la
victoire des partis islamiques lors des dernières élections en Egypte, les
agressions contre les coptes se sont multipliées dans tout le pays. La dernière
attaque a eu lieu le 27 janvier dans le village de Kobry-el-Sharbat (el-Ameriya),
près d’Alexandrie. Des maisons et des magasins coptes ont été pillés avant d’être
incendiés par une foule d’émeutiers fanatisés.
Des attaques dans toutes les régions du pays
L’agression de Kobry-el-Sharbat, qui a débuté le 27 janvier 2012 et s’est
poursuivie les jours suivants dans le silence des médias et avec la complicité de
la police et des autorités politiques, a provoqué la fuite de 62 familles coptes. Le
30 janvier, les émeutiers ont à nouveau attaqué le village de Kobry-el-Sharbat,
incendiant trois maisons appartenant à des chrétiens, sous les yeux des forces
de sécurité, rapporte AsiaNews.
Depuis le "printemps arabe" qui a débuté en février 2011 en Egypte, 6 églises
ont été vandalisées, 2 monastères attaqués, et des dizaines de jeunes
chrétiennes ont été enlevées. Quelque 90’000 coptes ont fui le pays depuis la
chute du président Moubarak, relève l’agence de presse Assyrian International
News Agency (AINA)
"Les fondamentalistes musulmans, affirme le Père Greiche, utilisent le prétexte
des cas de conversion de l’islam au christianisme et vice-versa pour attaquer et
épouvanter la communauté copte et la forcer à s’enfuir, et cela arrive partout en
Egypte". Il relève que les médias occidentaux véhiculent l’idée que de tels
incidents n’ont lieu qu’en Haute-Egypte et dans les quartiers pauvres du Caire,
où la population serait moins cultivée. En réalité, souligne-t-il, quand il s’agit du
thème de la conversion d’une religion à une autre, "il n’y a pas de différence
entre riches et pauvres, personnes cultivées ou ignorantes, Haute ou Basse
Egypte".
Le Père Greiche note que dans la société musulmane, quiconque se convertit au
christianisme est un proscrit. Celui qui, à l’inverse, dénonce les conversions
forcées à l’islam n’est pas défendu par les autorités et, dans la majeure partie
des cas, est contraint de retirer ses plaintes sous la pression et la menace. Le
prêtre estime que la situation va encore s’aggraver à l’avenir, les salafistes étant
devenus la seconde force politique en Egypte derrière les Frères musulmans. Ils
pourront, affirme-t-il, avec près de 20% des sièges au Parlement, faire valoir
leurs positions antichrétiennes également sur le plan politique. (apic/asian/be)
16 février : France 2, émission Envoyé spécial : Egypte, femmes en danger
Fraternité et espoir ce sont les images de la révolution à la Place tahrir. Mais il y
a aussi eu le harcèlement sexuel dans la foule compacte : la révolution va-t-elle
changer
la
condition
des
femmes
?
(http://www.youtube.com/watch?v=qf6MJE4OjYk&feature=youtube_gdata_playe
r)
16 février :En Egypte, émeute à Kobry-el-Sharbat (Delta). Une prétendue
liaison entre un copte et une musulmane à l’origine d’une "décision de justice".
Un tribunal égyptien a décidé d’expulser huit familles du village de Sharbat,
proche d’Alexandrie, suite à une rumeur relative à une liaison entre un chrétien
et une musulmane. Soutien des députés locaux à ces expulsions et à la
confiscation des biens. Tentative de conciliation du comité des droits de l’homme
du Parlement égyptien. (Apic, 16 février)
Selon le quotidien français La Croix du 16 février 2012, la rumeur d’une relation
entre un jeune copte et une jeune fille musulmane du village de Sharbat, non
loin d’Alexandrie, a conduit un tribunal local à prononcer l’expulsion de huit
familles coptes du village et à la confiscation de leurs biens.
La rumeur concernant cette relation a envenimé la situation, conduisant à
l’arrestation du jeune copte et d’un jeune musulman soupçonné d’être l’auteur de
la rumeur. Le 27 janvier, des centaines de jeunes musulmans en colère,
emmenés par un cheikh et armés, se rendent devant la maison du jeune copte et
pillent les trois magasins dont lui et ses frères sont propriétaires. Ils sont
empêchés de mettre le feu à l’immeuble par des résidents musulmans, dont
certains protègent leurs voisins chrétiens.
D’autres maisons habitées par des coptes, dont celle de Luis Souleiman, sont
ensuite visées par le groupe, et des coups de feu sont échangés. Les forces de
l’ordre, les pompiers et l’armée appelés au secours répondent aux abonnés
absents.
Les familles coptes vivent dans la crainte
Une "séance de réconciliation", sorte de justice tribale utilisée lors de tensions
interreligieuses, a lieu trois jours plus tard à Sharbat. Le gouverneur
d’Alexandrie, des députés salafistes et Frères musulmans y assistent, ainsi qu’un
sheikh salafiste et le prêtre du village voisin, le P. Buqtur Nashed. Les leaders
musulmans décident l’expulsion de la famille de Mourad Girgis. Mais pour la foule
rassemblée au- dehors, c’est insuffisant. Des maisons coptes sont à nouveau
incendiées.
Le verdict tombe le 2 février: huit familles, liées à Mourad Girgis ou Luis
Souleiman, doivent quitter le village. Les biens du père de Souleimann, l’homme
le plus riche du village, seront confisqués et vendus aux enchères.
Sujet débattu au Parlement
Le député libéral Emad Gad a demandé la semaine dernière que les événements
de Sharbat soient discutés en Assemblée du peuple. En raison de la réticence du
président de l’Assemblée (issu des Frères musulmans), le sujet a été débattu par
le comité des droits de l’homme du Parlement. Une délégation doit être envoyée
à Shabat pour négocier avec les habitants le retour des familles chrétiennes. Si le
pas semble important, les familles résidant dans le village vivent dans la crainte
de nouvelles attaques. (apic/lacroix/js)
17 février : Communiqué de presse de Solidarité Copte : Dans la nouvelle
Égypte, c’est « punir les victimes et écraser les innocents… »
([email protected])
> Solidarité Copte exige fortement que la communauté internationale, dans le
> cadre du Conseil des Droits de l’Homme des Nations-Unies, puisse nommer un
> rapporteur spécial pour les Coptes en Égypte, particulièrement à la
> lumière des expulsions récentes, des confiscations de propriétés et des
> attaques contre les Coptes.
>Les Coptes sont les chrétiens d’Égypte. Ils représentent environ 12% des
> 84 million d’habitants en Égypte.
>Durant les deux dernières semaines, une nouvelle campagne ignoble a été
> menée contre des Coptes. Au moins huit familles coptes ont été expulsées
> de leurs domiciles dans le village d’Al Nahda, à Amreya à côté
> d’Alexandrie. Cela s’est passé à la suite d’accusations non fondées contre
> un Copte qui aurait eu une liaison avec une femme musulmane. Bien que
> l’accusé se soit rapidement rendu à la police pour une mise en examen,
> environ 5000 villageois, poussés par des salafistes et d’autres groupes
> islamistes, se sont déchaînés avec violence contre les quelques familles
> coptes qui habitaient ce quartier. Ils ont saccagé et brûlé leurs maisons
> et leurs propriétés. Pire encore, un « conseil » dominé par ces islamistes
> a été convoqué, en présence et avec l’accord du chef de la police
> municipale. Ce conseil a décidé d’expulser 8 familles du village. Les
> propriétés de ces familles seraient vendues par ce conseil. Quand ces
> familles ont refusé d’accepter une telle décision, on leur a dit qu’elles
> étaient « libres d’y rester, mais, c’est à leurs propres risques et périls
> ». Depuis lors, elles se sont échappées pendant que les autres familles
> vivent, dans une peur absolue.
> En octobre dernier, l’armée égyptienne a commis sciemment un massacre
> contre des manifestants pacifiques coptes soutenus par des musulmans
> protestant contre les attaques répétées par des islamistes sur des
> églises. Le fameux massacre de Maspero a fait 27 morts, dont au moins dix
> qui ont été écrasés par des véhicules blindés de l’armée. Malgré les
> tumultes déclenchées sur le plan national et international, la junte
> militaire n’a pratiquement rien fait pour identifier, ou encore moins pour
> punir, les responsables. Au contraire, et en totale contradiction avec les
> fait réels, elle a accusé les Coptes et a commencé à arrêter et à mettre
> en examen certains des leaders de cette manifestation. Récemment encore,
> deux prêtres et au moins deux jeunes gens ont été accusés d’incitations à
> des homicides, à des attaques contre des militaires et à des troubles de
> l’ordre public. Depuis, ils sont interdits de voyager à l’étranger.
>De tels actes alarmants se produisent en même temps que le nouveau
> parlement « élu démocratiquement» commence sa session sous la domination
> des islamistes qui occupent 75% des sièges. Parmi les 498 membres du
> parlement, six seulement sont Coptes. Quand un des députés coptes a
> demandé que l’assemblée mène des enquêtes sur les expulsions ci-dessus
> mentionnées, ou inclut le massacre de Maspero dans la liste des affaires
> remises à un comité spécial d’enquête, sa demande a été totalement rejetée
> par le président de l’assemblée.
> Solidarité Copte condamne l’escalade dans les oppressions menées contre
les Coptes en Égypte, une oppression menée en totale complicité avec la
> junte au pouvoir. Alors que le pays semble glisser lentement dans un
> régime militaro-islamo-fasciste.
Solidarité Copte recommande vivement à la communauté internationale de
reconsidérer sa politique vis-à-vis de l’Égypte.
17 février : La peur des chrétiens syriens face au changement est justifiée,
estime le jésuite Samir Khalil APIC (http://cath.ch/detail/la-peur-deschr%C3%A9tiens-syriens-face-au-changement-est-justifi%C3%A9e-estime-lej%C3%A9suite-samir-khalil)
La peur des chrétiens de Syrie face au changement de régime à Damas est
justifiée, estime le Père Samir Khalil Samir. Mais le religieux jésuite égyptien a
déclaré sur les ondes de Radio Vatican que les chrétiens ne soutiennent pas pour
autant le président Bachar al-Assad. "Ils craignent tout simplement l’imposition
d’un nouveau système, et des deux maux, ils préfèrent celui qu’ils connaissent",
insiste-t-il
Le Père jésuite Samir Khalil Samir, spécialiste de l’islam (Photo: AED) Le Père
jésuite Samir Khalil Samir, spécialiste de l’islam (Photo: AED)
Spécialiste de l'islam, professeur d'histoire de culture arabe et d'islamologie à
l'Université Saint-Joseph de Beyrouth, le Père Samir Khalil Samir espère que les
chrétiens syriens ne subiront pas le sort des chrétiens irakiens, qui ont dû fuir en
masse après la chute de Saddam Hussein et les troubles intercommunautaires
qui ont suivi.
Il ne fait aucun doute pour le jésuite égyptien qu'un régime islamiste en Syrie
représentera un danger pour les chrétiens, car il sera certainement moins neutre
que le régime en place. Ce qui se passe en Egypte, laisse-t-il entendre, va se
répéter également dans les autres pays de la région.
Les chrétiens vivaient dans une certaine tranquillité
Pour les chrétiens, pour peu qu'ils ne se mêlaient pas de politique, le régime
syrien représentait une certaine tranquillité. Les chrétiens se sont comportés
sans faire trop de bruit, bien que cette politique fût violente et non
démocratique.
Les chrétiens en Syrie étaient et sont un élément de stabilité et ils apportent une
contribution économique et aussi politique, poursuit-il. Au-delà de leur proportion
– ils représentent le 10% de la population syrienne – ils ont un poids
certainement plus grand que leur nombre.
Partir serait une perte non seulement pour les chrétiens, mais également pour la
nation: "pour autant que cela soit possible, nous, les chrétiens, avons le devoir
de rester tant que l'on peut. L'exil des chrétiens serait catastrophique pour tout
le Moyen Orient: désormais, en Palestine, les chrétiens qui sont partis ne
reviennent plus; en Irak, c'est la même chose; en Jordanie, les chrétiens sont
très peu nombreux…"
Une situation humainement insupportable
Après le Liban, c'est la Syrie qui pouvait donner de la force aux chrétiens de
toute cette zone allant de l'Irak à la Palestine, souligne le Père Samir Khalil
Samir. Mais maintenant, sur le terrain, la situation empire tous les jours
davantage. Le jésuite cite une lettre de ses confrères arrivée ces jours derniers
de Homs relatant qu'une grande partie de la population ne trouve plus à manger
ou a peur de sortir pour acheter de la nourriture, parce qu'elle risque tout
simplement sa vie.
"Il y a des snipers partout, des deux côtés, n'importe qui peut mourir, c'est une
situation humainement insupportable! Maintenant, avant tout dans la ville de
Homs, mais aussi dans diverses autres localités de la Syrie, la guerre s'est
généralisée: nous arrivons au stade de la guerre civile". Le Père jésuite relève
que ceux qui peuvent fuir le font, car rester dans les points chauds signifie
risquer la mort et, sans s'en apercevoir, le pas le plus banal peut être le dernier.
"Pour l'éviter, les gens se protègent comme ils peuvent, mais même les maisons
ne sont pas sûres. Se protéger veut dire ne pas sortir, mais cela veut aussi dire
souffrir de la faim. Tout est devenu précaire!"
Pour Samir Khalil Samir, le problème est que maintenant, la violence se trouve
des deux côtés, même si la violence venant du côté du gouvernement est
naturellement plus forte. "Mais l'opposition aussi devient violente, parce qu'elle
doit se défendre et aussi parce qu'elle reçoit des armes, comme ils disent, du
Qatar et des pays du Golfe. Nous avons maintenant une situation bloquée:
chacun veut être le plus fort, ce qui signifie toujours plus d'armes et toujours
plus de morts. Nous devons stopper cela!"
17 et 18 février : A Paris, se dérouleront les premières journées du livre
orthodoxe en France, sous le haut patronage de l’Assemblée des évêques
orthodoxes de France
Cet évènement est organisé par Orthodoxie.com en partenariat avec les éditions
du Cerf et la Mutuelle Saint-Christophe assurances. Il se déroulera dans les
locaux de la Mutuelle Saint-Christophe assurances à Paris, dans le 5e
arrondissement, à côté du Val-de-Grâce.
Stands de livres et de revues, dédicaces, tables rondes, conférences, concerts,
projections, diverses animations manifesteront la présence active de l’orthodoxie
en France dans sa richesse et sa diversité. Des maisons d’édition d’autres pays
d’Europe y participeront ou seront représentées. Des personnalités de renom,
des auteurs et des centaines de personnes sont attendues et nous feront
l’honneur de leur présence.
L’Église orthodoxe est installée en France depuis le XIXe siècle. Cette présence
s’est intensifiée et enracinée au XXe siècle. Elle est appelée à se développer
considérablement au XXIe siècle. La diversité des communautés a créée des liens
privilégiés avec les pays d’origine, notamment d’Europe de l’Est et du ProcheOrient.
L’orthodoxie en France au XXe siècle a été le creuset de travaux qui ont eu des
répercussions à l’échelle mondiale. Aujourd’hui encore, ils demeurent des
références pour l’ensemble de l’orthodoxie contemporaine. Citons juste quelques
noms, parmi d’autres : Vladimir Lossky, Paul Evdokimov, Georges Florovsky,
Alexandre Schmemann, Jean Meyendorff, Olivier Clément. L’Institut de théologie
orthodoxe Saint-Serge à Paris, fondé en 1925, a été le berceau de « l’École de
Paris » dont la renommée a très vite largement dépassé les frontières de la
France et de l’orthodoxie. « L’École de Paris » est aussi, avec Leonid Ouspensky
et Grégoire Krug, à l’origine d’un vaste mouvement de redécouverte de l’icône.
L’orthodoxie en France a également puissamment contribué à un dialogue
fructueux, religieux et culturel, entre l’Est et l’Ouest de l’Europe. Cela s’est
traduit notamment par une vive activité éditoriale, songeons, par exemple, au
regretté Vladimir Dimitrijevic à la tête des éditions L’Age d’Homme, ou encore à
Nikita Struve au sein d’Ymca- Press. Cette activité, plaçant la France en position
de carrefour de ces relations internationales, ne se dément pas aujourd’hui,
comme en témoigne la collection « Orthodoxie » aux éditions du Cerf. Enfin,
l’orthodoxie en France a aussi fortement contribué à l’essor des relations
œcuméniques.Actuellement, l’Église orthodoxe est solidement implantée en
France. Plus d’un demi-million de personnes s’y rattache. Il existe environ 250
lieux de culte, dont une vingtaine de monastères et ermitages. Leur nombre est
en croissance. Les évêques de toutes les juridictions canoniques coopèrent au
sein de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France, instance représentative
de l’ensemble de l’Église orthodoxe en France auprès des autorités politiques.
D’autres informations, notamment sur le détail des journées du livre orthodoxe,
suivront. Pour le comité d’organisation, P.Jivko Panev (Orthodoxie.com),
P.Christophe Levalois (Orthodoxie.com) Contacts, pour toute information ou
proposition:
[email protected](0617863296), [email protected]
18 février : Radio (RTBF): la situation des chrétiens au Moyen-Orient, à 19h30:
Présentation: " La situation des chrétiens au Moyen-Orient était au cœur d’une
conférence du Conseil œcuménique des Églises (COE) et l'Académie de théologie
orthodoxe de Volos, qui s’est tenue en 2011 à Volos en Grèce.
Abordant la question dans une perspective à la fois théologique, œcuménique,
culturel et politique, les Eglises chrétiennes s’inquiètent du sentiment grandissant
de menaces des chrétiens du Moyen-Orient, et ce malgré les récents
mouvements démocratiques." Intervenants: le directeur de l’Académie de
théologie orthodoxe de Volos, Pantelis Kalaïtzidis, et Michel Nseir, libanais et
chrétien orthodoxe travaillant au Conseil oecuménique des Eglises." L'émission
peut être écoutée sur http://www.mixcloud.com/orthobel/rtbf-la-situation-deschretiens-en-moyen-orient/
19 février : Egypte: Les députés annulent l’expulsion de huit familles coptes
(apic/radiovatican/lavie/nt/nd)
http://bl169w.blu169.mail.live.com/default.aspx#!/mail/InboxLight.aspx?n=174
9345240!n=1292162546&view=1&cmid=fba3c255-5d80-11e1-9e0b00215ad7fe6a&csem=th.wallut%40wanadoo.fr&cdid=&cfid=1&cau=1&cmad=20
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Bientôt une loi anti-discrimination?
Alexandrie, 22 février 2012 (Apic) Les députés des Frères musulmans ont
annulé, le 19 février, la sentence d’expulsion visant huit familles coptes,
prononcée le 2 février 2012 par un tribunal du village de Sharbat, près
d’Alexandrie. Les modérés espèrent aussi faire voter une loi anti-discrimination
pour protéger les minorités, a rapporté le blog "Matinale chrétienne" du journal
français "La Vie", le 22 février.
Fin janvier, la rumeur d’une relation entre un jeune copte et une jeune fille
musulmane du village de Sharbat avait provoqué la colère des salafistes du lieu.
Ils avaient pillé des magasins appartenant à des coptes et menacé de mettre le
feu à leur maison. Le 2 février, un tribunal local avait prononcé l’expulsion de
huit familles coptes du village et la confiscation de leurs biens.
Selon "La Vie", les islamistes modérés auraient annulé la sentence prononcée à
Sharbat sous la pression des médias internationaux et en faisant bloc contre
leurs adversaires salafistes. D’autre part, les personnes lésées recevront une
indemnité de la part du gouvernement.
Ces dernières semaines, les chrétiens d’Egypte ont été victimes de nombreuses
attaques perpétrées par des islamistes radicaux. Selon le Père Rafic Greiche,
porte-parole de l’Eglise catholique en Egypte, les Frères musulmans tenteraient
désormais de promouvoir une loi anti-discriminations visant à protéger les
minorités du pays.
20 février : La peur des chrétiens syriens face au changement est justifiée,
estime le jésuite Samir Khalil
http://www.france-catholique.fr/La-peur-des-chretiens-syriens-face.html
Rome : La peur des chrétiens de Syrie face au changement de régime à Damas
est justifiée, estime le Père Samir Khalil Samir. Mais le religieux jésuite égyptien
a déclaré sur les ondes de Radio Vatican que les chrétiens ne soutiennent pas
pour autant le président Bachar al-Assad. "Ils craignent tout simplement
l’imposition d’un nouveau système, et des deux maux, ils préfèrent celui qu’ils
connaissent", insiste-t-il.
20 février : Une ou plusieurs Libyes ? par par Jean Étèvenaux
(http://www.france-catholique.fr/Une-ou-plusieurs-Libyes.html)
Les observateurs s’interrogent de plus en plus sur les fruits du « printemps arabe
» de l’an passé. Tandis que l’on donne les islamistes vainqueurs également en
Algérie lors des législatives qui se dérouleront en mai et que l’on s’interroge sur
la poursuite de l’insurrection en Syrie et sur le sort promis aux minorités
religieuses de ce pays, la Libye apparaît comme un écheveau de problèmes où il
est bien difficile de saisir tout ce qui s’y passe et, surtout, de deviner l’avenir.
Le 17 février, les Libyens ont certes fêté le premier anniversaire du mouvement
qui a mis fin au règne de Mouammar Kadhafi. Mais la communauté
internationale, pourtant globalement et souvent activement favorable au
renversement du dictateur, a exprimé ses inquiétudes concernant le respect de
l’État de droit. Cela revient d’ailleurs à mettre en cause la capacité du Conseil
national de transition non seulement à établir des normes mais tout autant à les
faire respecter. Comme l’a dit dans un bel euphémisme Alain Juppé au nom de la
France, « le chemin est encore long ». La préoccupation s’avère identique à
Londres, qui prévoit d’organiser une conférence sur les droits de l’homme en
Libye même, au printemps. On sait en effet que les milices continuent à
pratiquer la détention illégale, la torture des détenus et des actes de vengeance
collective. Il est également difficile d’oublier que, à l’automne dernier, Mustapha
Abdeljalil, le président du Cnt, avait annoncé immédiatement le rétablissement
de la charia.
Si on prend les divisions traditionnelles du pays, on peut regarder la Libye
comme coupée au moins en trois parties. En Cyrénaïque, la région orientale
autour de Benghazi, où ne sont pas acceptées les décisions de Tripoli, se
développent de très fortes tensions entre les islamistes et les confréries soufies,
traitées d’hérétiques et dont les cimetières viennent d’être passés au bulldozer.
Dans le sud — qui regroupe le Fezzan administré par la France au lendemain de
la Seconde Guerre mondiale et d’autres régions sahariennes — s’opposent les
Touaregs berbères, liés à leurs frères en insurrection au Mali, les Arabes et les
Toubous, à cheval sur la frontière avec le Tchad. Quant à la Tripolitaine, elle voit
s’affronter les tribus — comme celle des Warfalla qui, avec près du tiers de la
population, refuse toute allégeance au Cnt —, les islamistes et les groupes
maffieux — qui se recoupent plus ou moins. Même la capitale connaît plusieurs
centres de pouvoir organisés autour de milices rivales. De façon plus générale, il
faut bien se rendre compte de la complexité de la situation, avec, par exemple,
l’existence de Berbères arabophones. Parmi eux, ceux de Zentan détiennent Seif
al-Islam, le fils du colonel Kadhafi : demandé par la justice internationale, il
constitue aussi un atout important, non seulement en tant que monnaie
d’échange mais aussi pour être éventuellement réintroduit dans le jeu libyen, où
il apporterait quelques soutiens appréciés.
22 février : Syrie, Monastère Mar Musa attaqué (http://www.francecatholique.fr/Syrie-Mar-Musa-attaque.html)
Événements du mercredi 22 février 2012 à Deir Mar Moussa el-Habachi Le
mercredi soir, vers 18 h, les faits suivants se sont déroulés : Une trentaine
d’hommes armés – dont tous, à l’exception du commandant, avaient le visage
couvert – ont fait irruption sur les lieux de la bergerie du monastère, où se
trouvaient quelques employés.
Le mercredi soir, vers 18 h, les faits suivants se sont déroulés: Une trentaine
d’hommes armés – dont tous, à l’exception du commandant, avaient le visage
couvert – ont fait irruption sur les lieux de la bergerie du monastère, où se
trouvaient quelques employés. Ils ont mis sens dessus dessous les locaux, à la
recherche d’armes et d’argent, demandant où se trouvait le père responsable.
L’un des bergers fut obligé de conduire quelques-unes des personnes armées
jusqu’à une autre partie du monastère. Là, quatre sœurs furent séquestrées dans
une chambre sous surveillance, au moment où elles se préparaient à se rendre à
la prière. Tout de suite après, quelques-uns des agresseurs se dépêchèrent de se
rendre à l’église et d’y pénétrer. La communauté monastique, réunie pour la
méditation, leur rappela que ce lieu était consacré à la prière et méritait le
respect. Les hommes armés forcèrent les présents sous les menaces à se
rassembler dans un coin de l’église. Par la suite, ils interceptèrent d’autres
personnes dans le monastère en les traitant de manière brutale. Puis, sans
occasionner de dégâts majeurs, ils continuèrent à chercher, toujours sans
résultat, des armes et de l’argent, détruisant au passage tout moyen de
communication qu’ils avaient pu repérer. Au cours de l’agression, le responsable
du groupe prenait des photos avec son portable. Après avoir permis que la prière
continue, il ordonna aux présents de rester dans l’église pendant une heure. Le
Supérieur du monastère se trouvait à Damas, et ne put rentrer qu’à l’aube du
jeudi. Il est à noter que ceux d’entre les personnes armées qui exerçaient une
autorité avaient déclaré tout de suite leur intention de ne pas faire de mal aux
personnes présentes dans le monastère, et ils ont effectivement tenu parole au
cours de l’agression. Naturellement, la question se pose à propos de l’identité du
groupe armé. Impossible pour le moment de donner une réponse sûre. Ce qui
paraît certain, c’est qu’il s’agit d’hommes habitués à l’usage des armes en vue de
satisfaire leurs intérêts matériels. Reste également obscure la raison pour
laquelle ils recherchaient des armes dans un monastère connu depuis des années
pour son choix et sa promotion de la non-violence. Nous remercions Dieu pour la
protection de ses anges, et nous avons prié durant la messe pour nos agresseurs
et pour leurs familles. En dépit de ces événements douloureux, nous n’avons pas
perdu la paix ni le désir de servir la réconciliation.
22 février : Ceci est la newsletter de la Fondation Internationale Oasis,
www.oasiscenter.eu
(http://bl169w.blu169.mail.live.com/default.aspx#!/mail/InboxLight.aspx?n=390
432837!n=2087753953&view=1&cmid=929c843c-5d51-11e1-9a5300215ad99eee&csem=oasis%40marcianum.it&cdid=&cfid=1&cau=1&cmad=200
4|0|8CEBF757CC5B830||0|0|0|0|1|5&cacc=1)
Le défi que nous lance le monde arabe
Une raison provocante nous empêche de détourner le regard de l’évolution de la
situation dans les pays arabes pour: cette énergie révolutionnaire qui a abattu
des régimes en place depuis des décennies, ce vent qui a réveillé les peuples et
leur désir de liberté, n’épargne pas l’Occident. Les demandes qui animent le
débat politique et social en cours dans des pays engagés dans la construction
d’une vie démocratique, touchent les mêmes questions qui sont à l’ordre du jour
dans les pays de la Vieille Europe et de l’Amérique du Nord : la liberté dans sa
dimension personnelle et communautaire, son lien avec la vérité, le sens d’une
élection, l’évaluation de qui sont les vainqueurs ou perdants véritables.
Pour cette raison il est intéressant de lire dans le dévoilement de l’histoire au
quotidien à quoi renvoient des déclarations publiques inédites comme celle de alAzhar du Caire, sur la liberté, ou des décisions spécifiques réalisées par des
peuples appelés à voter sur la rive sud de la Méditerranée.
Dans ce numéro, le point de mire est l’Égypte :
Tewflik Aclimandos, chercheur au Collège de France, met en évidence les
différents rôles joués par les acteurs égyptiens dans cette saison postrévolutionnaire et désormais post-électorale, aussi bien par ceux qui évoluent à
la lumière du soleil, ou ceux qui, en revanche, continuent à tramer dans l’ombre
: Les protagonistes sur la scène égyptienne
Martino Diez, directeur scientifique de la Fondation Oasis, commente les
passages principaux de la déclaration sur les libertés fondamentales de al-Azhar,
mosquée-université du Caire et référence pour l’Islam sunnite pas seulement
égyptien. Comment, pour qui et jusqu’où al-Azhar défend la liberté de croyance
et d’opinion
Cliquer pour lire la Déclaration de al-Azhar et des intellectuels sur l’ordonnance
des libertés fondamentales.
23-25 février : Au Liban, colloque sur le génocide arménien
http://www.france-catholique.fr/Liban-Un-colloque-sur-le-genocide.html
http://info.catho.be/2012/02/27/lib...
et
Un congrès international sur le génocide arménien, intitulé « De la
reconnaissance à l’indemnisation », a eu lieu du jeudi 23 au samedi 25 février au
catholicossat des Arméniens orthodoxes à Antélias, près de Beyrouth. Les
travaux, sous le patronage du catholicos de Cilicie Aram 1er, se déroulaient en
présence de juristes internationaux..
24 février : En Turquie. A Ankara, une Bible millénaire redécouverte
(http://fr.euronews.net/2012/02/24/une-bible-millenaire-redecouverte-aankara/)
Mais des experts de mnauscrits syriaques ont déjà fait savoir qu’il s’agit d’un
faux !
Ce livre de cuir aux lettres dorées pourrait bien être une Bible millénaire, datant
de plus de 1500 ans. Le manuscrit a été redécouvert en Turquie il y a peu, après
avoir été saisi en 2000 lors d’un coup de filet contre des contrebandiers en
Méditerranée.Il sommeillait depuis douze ans dans les placards de la justice. Il
est désormais en phase de restauration et d’authentification au musée
ethnographique d’Ankara.
24-25 février :Près de Munich, Rencontre du groupe de solidarité aux syriaques
orthodoxes dz Tour Abdin (Turquie du sud-est/ et du nord de l’Irak, avec deux
évêques syriaques orthodoxes
Einladung zur 20. Jahrestagung mit Feier des 20-jährigen Jubiläums der
Solidaritätsgruppe
Turabdin
und
Nordirak
(http://nordirakturabdin.de/2011/12/23/programm-jahrestagung-2012-der-solidaritatsgruppeturabdin-und-nordirak/; voir photos des monastères)
“Religionsfreiheit verteidigen – Christen schützen”
am 24. und 25. Februar 2012 in der Evangelischen Akademie Tutzing
Seit 20 Jahren besteht die Solidaritätsgruppe, die sich für Christen im Turabdin
und im Nordirak einsetzt. Zugleich ist es die 20. Jahrestagung, die die
Solidaritätsgruppe zu Themen rund um den Turabdin und den Nordirak anbietet.
Dadurch ist es gelungen, immer wieder auf den Turabdin und auf den Nordirak in
Kirchen und Gesellschaft aufmerksam zu machen. Die Solidaritätsgruppe
versteht sich bis auf den heutigen Tag als Initiativgruppe, die sich durch Besuche
und Hilfsprojekte, durch Öffentlichkeitsarbeit und Kontakte zu Kirchenleitungen
und politischen Entscheidungsträgern für die dort lebenden Christen engagiert.
Die Christen der Region gehören zur weltweiten ökumenischen Gemeinschaft der
Christen und sollen die Gewissheit haben, nicht vergessen zu sein.
Seit 20 Jahren besteht die Solidaritätsgruppe, die sich für Christen im Turabdin
und im Nordirak einsetzt. Zugleich ist es die 20. Jahrestagung, die die
Solidaritätsgruppe zu Themen rund um den Turabdin und den Nordirak anbietet.
Dadurch ist es gelungen, immer wieder auf den Turabdin und auf den Nordirak in
Kirchen und Gesellschaft aufmerksam zu machen. Die Solidaritätsgruppe
versteht sich bis auf den heutigen Tag als Initiativgruppe, die sich durch Besuche
und Hilfsprojekte, durch Öffentlichkeitsarbeit und Kontakte zu Kirchenleitungen
und politischen Entscheidungsträgern für die dort lebenden Christen engagiert.
Die Christen der Region gehören zur weltweiten ökumenischen Gemeinschaft der
Christen und sollen die Gewissheit haben, nicht vergessen zu sein.
Im Rahmen dieser Jahrestagung wird das 20. Jubiläum der Solidaritätsgruppe
gefeiert. Am Freitagabend wird es zu diesem Anlass einen festlichen Empfang der
Evangelischen Kirche in Bayern und ihrer Akademie Tutzing geben. Den
Festvortrag wird Prof. Dr. Heiner Bielefeldt, Inhaber des Lehrstuhls für
Menschenrechte und Menschenrechtspolitik an der
Friedrich-AlexanderUniversität Erlangen-Nürnberg und zugleich Sonderberichterstatter für Religions-
und Weltanschauungsfreiheit des UN-Menschenrechtsrats halten. Grußworte,
Musik, ein Bufett, Gespräche und Begegnungen sind anschließend für diesen
Abend vorgesehen.
Die Tagung widmet sich dem Thema “Religionsfreiheit verteidigen – Christen
schützen”. Um Christen im Nahen Osten eine Zukunft zu geben, braucht es eine
umfassende Debatte zur Religionsfreiheit. Was dies bedeutet im nahöstlichen
Kontext – gerade auch vor dem Hintergrund der Revolutionen in einigen Ländern
– soll besprochen werden. Zur Tagung sind Bischöfe und Geistliche aus der
Region eingeladen, unter anderem Erzbischof Timotheos Samuel Aktas aus dem
Turabdin und Erzbischof Mar Gewargis Sliva aus Bagdad.
Wir hoffen auf eine gute und nachdenkliche Jahrestagung zum 20. Jubiläum und
freuen uns auf Ihre Teilnahme!
Janet Abraham, München – Horst Oberkampf, Bad Saulgau – Thomas Prieto
Peral, München – Shabo Talay, Bergen/Norwegen – Ernst Ludwig Vatter,
Stuttgart
PROGRAMM
Freitag, 24. Februar 2012
14.00 Uhr Beginn mit einer Tasse Kaffee / Tee
14.30 Uhr Eröffnung und Einführung in die Jahrestagung 2012
15.00 Uhr Religionsfreiheit verteidigen – Christen schützen
Aktuelle Denkanstöße aus der Solidaritätsgruppe
16.30 Uhr Ein aktueller Bericht aus dem Turabdin
Erzbischof Timotheos Samuel Aktas, Kloster Mor Gabriel
17.15 Uhr Ein aktueller Bericht aus Bagdad
Erzbischof Mar Gewargis Sliva, Bagdad
19.00 Uhr FESTLICHER EMPFANG ZUM JUBILÄUM
20 Jahre ökumenische Hilfe
für Christen in Turabdin und Irak
mit Begegnungen, Erinnerungen, Musik und Buffet
FESTVORTRAG
Gleichberechtigung von Minderheiten
als Forderung der Religionsfreiheit – Überlegungen und
Beobachtungen im Blick auf die Türkei und Nordirak
Prof. Dr. Heiner Bielefeldt, Universität Erlangen-Nürnberg
und Sonderberichterstatter der Vereinten Nationen
für Religions- und Weltanschauungsfreiheit
Samstag, 25. Februar 2012
7.30 Uhr
Ein neuer Tag beginnt – Morgendliche Besinnung
8.00 Uhr
Frühstück
9.00 Uhr
Rückfragen zu den aktuellen Berichten der beiden Erzbischöfe
10.30 Uhr Herausforderungen im Kampf für Religionsfreiheit
Podiumsdiskussion mit Vertretern aus dem Turabdin und dem Nordirak
12.00 Uhr weitere Informationen
Schlusswort
12.30 Uhr Ende der Jahrestagung mit einem Mittagessen
26 février : TV France 2 à 9h30, « St Ephrem : la harpe de l’Esprit Saint »
(http://www.orthodoxie.com/2012/02/byzantium-and-islam-age-of-transitionune-exposition-à-new-york.html), Cliquer sur « Chrétiens Orientaux »
Saint Ephrem est un des « Pères de l’Eglise ». Il est vénéré dans les Eglises
orientales, mais aussi en occident. Diacre, il a vécu au IVe siècle. Il a composé
de nombreuses hymnes qui sont encore chantés dans la liturgie aujourd’hui,
notamment dans l’Eglise Syriaque catholique. Véritable théologien, il a écrit plus
de 3 millions de vers pour louer Dieu et combattre les hérésies de l’époque.
Ephrem a été le premier compositeur de chants sacrés pour les femmes. Invités
: Bernard Outtier (CNRS, spécialiste de St Ephrem), Fr François Cassingena,
moine, traducteur de St Ephrem, Thérèse Hindo, chantre, P. Elie Wardé, et les
paroissiens de Saint Ephrem à Paris. Emission présentée par Thomas Wallut.
Réalisation : Michel Carrier.
Films :
La Désintégration, de Philippe Faucon, Des jeunes musulmans vivant en France
veulent faire la guerre sainte (jihad), mais espoir d’intégration
5 mars :A Genève, festival du Film et Forum International sur les droits
humains, 18h45, Maison du Grütli, Aghet d’Eric Friedler (2010). Un mot qui
signifie catastrophe en arménien, mais surtout le mot qui désigne le génocide
arménien. Un mil- lion et demi d’hommes, de femmes et d’enfants, déportés,
massacrés, exterminés et une nation rayée de la carte de l’empire Ottoman entre
1915 et 1918. Parti à la rencontre de la diaspora, s’appuyant sur des documents
d’archives diplomatiques allemandes et américaines, exhumant des témoins de
l’époque - à qui des acteurs allemands prêtent leur voix -, le documentariste Éric
Friedler illustre la chro- nique impitoyable de la tragédie arménienne. Pour mieux
dénoncer les négationnistes. En particulier les autorités turques pour qui le sujet
reste tabou. Le prix Nobel de litté- rature Orhan Pahmuk a été poursuivi en
justice pour l’avoir évoqué, et le journaliste turc arménien Hrant Dink purement
et simplement assassiné. À l’heure où la France s’attire les foudres d’Ankara pour
avoir pénalisé le négationnisme du génocide arménien, Aghet tranche
radicalement dans le vif du débat.
Livres
Mathieu Guidère, Le choc des révolutons arabes( 2011). Les révolutions arabes
en ce début de XXIe siècle sont historiques car elles chamboulent la donne
géopolitique
régionale et internationale. Mais personne en Occident ne s'attendait à un tel
bouleversement, surtout en un temps aussi rapide et pour des régimes jugés
jusque-là stables et durables et ce en raison d’un manque total de discernement
de la réalité sur l'autre rive de la Méditerranée. La surprise a donc été à la
mesure de la méconnaissance de ce monde arabe, vu et jugé suivant des grilles
de lecture occidentales qui masquent la spécificité et la dynamique des peuples
et des sociétés d'en face. Partant d'une analyse de la situation interne dans
chaque pays, ce livre propose un éclairage inédit sur le nouveau monde arabe
qui se construit sous nos yeux. L’auteur, spécialiste de veille pour prévenir le
terrorisme, est le mieux placé pour expliquer les forces réelles et agissantes de
ces différents pays – 22 au total - et offre des clés d’une prospective géopolitique
Pertinente et passionnante.
Gilles Kepel, Quatre-vingt-treize (2012) islam et banlieues. Le titre est hugolien, la
préface testamentaire, le contenu képélien. Avec Quatre-vingt-treize, le
chercheur Gilles Kepel achève sa plongée dans l'islam de France, amorcée en
1987 avec la parution de son travail sous le titre Banlieues de l'islam (Seuil,
1987). Cet ouvrage hybride, entre témoignages, réflexion universitaire et
balayage historique, est pour lui l'occasion de faire "ses adieux à la scène de
l'islam de France". Nourri du travail de terrain réalisé pour l'Institut Montaigne en
2010 et 2011 dans les villes de Clichy-sous-Bois et de Montfermeil (Seine-SaintDenis) et d'une plongée dans la blogosphère islamique, le livre tire son titre de
l'identifiant du département concerné, le 93. L'allusion à l'oeuvre de Victor Hugo,
décrivant la Terreur de la Révolution française, ne constitue en revanche qu'un
clin d'oeil de forme. Dans un style qui hésite entre littérature et essai de
sociologie, le chercheur dresse un tableau actualisé et très détaillé de l'islam de
France. Mais sans esprit polémique. Il décrit l'émergence d'une jeunesse
musulmane et française, étrangère aux catégorisations traditionnelles dictées par
les pays d'origine et la participation de ces nouveaux citoyens à la construction
de
leur
religion
en
dehors
des
institutions.(
http://www.lemonde.fr/livres/article/2012/01/31/quatre-vingt-treize-de-gilleskepel_1636874_3260.html)
Semestre du printemps 2012 : A l’Université de Genève, les mardis de 16h15
à 17h00 Uni-Bastions, Aile Jura, salle 317, par la Prof. Valentina Calzolari Bouvier
Les Arméniens entre Turcs ottomans, Perses séfévides et Russie tsariste aux
XVIIe - XIXe siècles
Dispersés dans de nombreuses colonies en Europe, en Iran, dans l'Empire
ottoman, en Russie et en Inde, les Arméniens constituent, au seuil de l'âge
moderne, une nation éclatée et dépourvue de structure étatique. Leur situation
se présente ainsi sous des traits fort différents de celle qui a marqué la création
des premiers États-nations européens.
Dans ce contexte, comment les Arméniens se sont-ils pensés et re-inventés en
tant que « nation arménienne » ? Quels sont les traits de cette identité nationale
naissante ? Comment les Arméniens ont-ils pu ménager leurs rapports avec les
empires de l'époque (Iran séfévide, Empire ottoman et Russie tsariste) ?
Pour répondre à ces questions, nous suivrons les péripéties d'Israël Ori, en
mission diplomatique chez Louis XIV et Pierre le Grand, et de Hovsèp Emin, un
arménien de Perse à la cour de la grande Catherine. Nous sillonerons la
Méditerranée et l'Océan indien avec les marchands arméniens de La Nouvelle
Djoulfa, qui furent non seulement à l'origine d'un empire maritime allant jusqu'à
la Mer de Chine, mais aussi parmi les principaux promoteurs du renouveau
culturel des Arméniens à l'âge moderne. Nous lirons le récit de l'insurrection des
princes arméniens du Kharabagh sous la houlette de Davit‘ Bêk d'après la version
transmise par les Pères mékhitaristes. Nous suivrons le périple de l'abbé
Mékhitar Sébastatsi, qui quitta l'Empire ottoman pour trouver un port à Venise.
Le centre d'études qu'il créa sur l'Ile de Saint-Lazare allait devenir un des plus
importants centres humanistes arméniens aux XVIIIe-XIXe siècles, point de chute
européen de nombreux Arméniens d'Anatolie.
Parmi les figures les plus cosmopolites de l'époque, il faudra encore considérer le
poète Sayat Nova, qui vécut à la cour du roi Erakli II de Géorgie et écrivit ses
poèmes en arménien, turc azéri et géorgien. Il est le principal représentant de la
tradition des trouvères arméniens du XVIIIe siècle.
Ce cours est complémentaire du cours public
“Entre Orient et Occident : les Arméniens et la modernité (XVIIe-XIXe siècle)”
de Valentina Calzolari Bouvier (les vendredi, de 14h15 à 16h00, Uni-Bastions,
Aile Jura, salle 320, à échéance périodique). Descriptif et programme des
séances en ligne : http://www.unige.ch/lettres/meslo/armenien/index.html
Renseignements : [email protected]
Entre Orient et Occident:
Les Arméniens et la modernité (XVIIe–XIXe siècle)
par Valentina Calzolari Bouvier professeure d’études arméniennes
Vendredi, 14h15-16h, Uni-Bastions, Aile Jura 320, entrée libre
Nation éclatée et dépourvue, depuis 1375, de structure étatique, au seuil du
XVIIIe siècle les Arméniens sont néanmoins prêts à décoller et à entrer dans la
modernité.
Plusieurs facteurs ont permis ce processus. Un rôle prioritaire a été joué par les
colonies arméniennes, et en particulier par les communautés d’Inde, issues de la
migration d’Arméniens d’Iran (La Nouvelle Djoulfa), qui avaient créé l’un des plus
importants empires maritimes de l’époque, allant de la Méditerranée à l’Océan
Indien et à la Mer de Chine.
C’est au sein des colonies de Calcutta et de Madras que les premières
expressions d’une philosophie politique arménienne furent élaborées au XVIIIe
siècle sous l’in- fluence de l’Illuminisme européen. À cette époque, les Arméniens
de la diaspora iranienne commencèrent à se penser en tant que membres d’une
nation arménienne. Au Caucase, les premiers projets d’État national furent
accompagnés de missions di- plomatiques, tout d’abord auprès des souverains
occidentaux. Après les déceptions éprouvées en Occident, c’est dans la Russie
tsariste de Pierre le Grand et de la grande Catherine que le «messianisme»
arménien plaça alors ses espoirs.
Au rôle des mécènes arméniens des colonies de Venise, Livourne, Amsterdam et
La Nouvelle Djoulfa on doit le développement de l’imprimerie arménienne (à
partir de 1511/1512), à une époque où, dans l’Empire ottoman, l’usage du livre
imprimé était encore passible de la peine de mort! Le passage du manuscrit au
livre imprimé constitue un phénomène étroitement lié à la sécularisation de la
société arménienne et révèle une volonté de modernité chez les Arméniens.
Laïcisation de la culture et du système éducatif, question de la langue, naissance
de la presse et émancipation de la femme: voici autant d’aspects majeurs du
Renoveau arménien à l’âge moderne, jusqu’à l’«auto-invention» de la nation qui
caractérisa la première moitié du XIXe siècle.
24 février : Les Arméniens aux XVIIe – XIXe siècles, une nation éclatée entre
Europe, Iran, Empire ottoman, Russie, Inde
9 mars : Erevan, «capitale mondiale du livre UNESCO 2012»: 500 ans
d’imprimerie arménienne entre Venise, Amsterdam, Constantinople, Madras et
Tiflis
23 mars : Les origines du mouvement arménien de libération nationale, entre
attentes européennes et «messianisme» russe
20 avril : Les marchands arméniens de la Nouvelle Djoulfa à la conquête de la
Méditerranée, de l’Océan indien et de la Mer de Chine
4 mai : Le «siècle des lumières» arménien a eu lieu à Madras: l’essor d’une
philosophie politique arménienne sous l’influence de l’illuminisme français et
anglais
11 mai : Laïcisation de la culture et question de la langue chez les Arméniens de
l’Empire ottoman et du Caucase au XIXe siècle
25 mai : L’émancipation de la femme dans l’Empire ottoman et au Caucase au
XIXe s.
Les Arméniens aux XVIIe – XIXe siècles, une nation éclatée entre Europe, Iran,
Empire ottoman, Russie, Inde
Erevan, «capitale mondiale du livre UNESCO 2012»: 500 ans d’imprimerie
arménienne entre Venise, Amsterdam, Constantinople, Madras et Tiflis
Les origines du mouvement arménien de libération nationale, entre attentes
européennes et «messianisme» russe
Les marchands arméniens de la Nouvelle Djoulfa à la conquête de la
Méditerranée, de l’Océan indien et de la Mer de Chine
Le «siècle des lumières» arménien a eu lieu à Madras: l’essor d’une philosophie
politique arménienne sous l’influence de l’illuminisme français et anglais
Laïcisation de la culture et question de la langue chez les Arméniens de l’Empire
ottoman et du Caucase au XIXe siècle
L’émancipation de la femme dans l’Empire ottoman et au Caucase au XIXe s.
28 février : Koweit: une proposition de loi pour interdire la construction de
nouvelles églises (Source: agence Fides et www.orthodoxie.com)
"Le nouveau groupe parlementaire islamiste « Al-Adala Bloc » (Groupe de la
Justice) a annoncé le dépôt d’une proposition de loi visant à interdire la
construction d’églises et d’autres lieux de culte non islamiques" au Koweit. "La
proposition, appuyée par d’autres parlementaires, est motivée par le fait que « le
Koweït a déjà un trop grand nombre d’églises par rapport à la minorité
chrétienne du pays »."
28 février : A Paris, la Chambre constitutionelle a annulé la reconnaissance des
génocides, y compris le génocide arménien, votée en décembre, car contraire à
la
liberté
d’expression
(http://www.armenews.com/article.php3?id_article=77527)
Communiqué de la présidence de la République
Le Président de la République présentera un nouveau texte
Le président de la République a pris acte de la décision rendue par le Conseil
constitutionnel ce jour au sujet de la loi pénalisant la négation des génocides
reconnus par la loi, adoptée par le Parlement le mois dernier. Il mesure
l’immense déception et la profonde tristesse de tous ceux qui avaient accueilli
avec reconnaissance et espoir l’adoption de cette loi destinée à les protéger
contre le négationnisme qui représente non seulement une insulte à la mémoire
des victimes et à la dignité de leurs descendants, mais aussi une menace contre
notre communauté nationale. Comme il l’a dit au Mémorial du génocide
arménien, le président de la République considère que le négationnisme est
intolérable et doit à cet égard être sanctionné. Il rencontrera prochainement les
représentants de la communauté arménienne de France. Il a chargé le
gouvernement de préparer un nouveau texte, prenant en compte la décision du
Conseil constitutionnel.
29
février :
Destruction
d'un
cimetière
Chistian
en
http://www.youtube.com/watch?v=l9WkrEo1O6k&feature=youtu.be
Libye.
mars : quelques informations sur les activités de Sources d’Arménie
www.sourcesdarmenie.com :
• Dans le mensuel « Les Nouvelles d’Arménie » dirigé par Ara Toranian du mois
de mars 2011, a paru un bel article sur les « Saint Miniato d’Arménie Patron de
Florence ».
La souscription pour notre premier livre, à paraître en avril 2012, est ouverte,
voir PJ :Saint Servatius d’Arménie
Premier évêque de Maastricht (Sur les traces d’un évêque évangélisateur des
peuples germaniques et du nord de l’Empire romain). Il sera présenté à
Maastricht le 10 mars prochain en présence de Mgr Zakarian et le l’évêque du
Limbourg.
Le premier module de formation 2012 sur la civilisation arménienne, s’est tenu
le samedi 17 mars 2011, au domaine de Lyon Saint-Joseph, voir PJ. Les
prochaines dates seront le 12 mai et le 9 juin.
Cette formation est le deuxième module, d’une série de quatre destinés, à
donner aux participants une masse critique de connaissances sur l’Arménie et sa
civilisation.
Cette formation intégrera l’acquis des cinq années de publication des Sources
d Arm nie, mais aussi celui des manuscrits en cours et la somme considérable
des recherches effectuées depuis une décennie sur l’Arménie et sa civilisation.
Cette formation est limitée aux 25 premiers inscrits. Les prochains cours de la
chaire da rm nologie de l’Université catholique de Lyon auront lieu les jeudi 22
mars de 18 à 20h, salle Tixeront (escalier A).
Raffi KASSIGUIAN (Secr.) et Maxime YEVADIAN (Pdt)
Sources d’Arménie BP 2566, 69217 Lyon cedex 02
mars : vidéo « les Frères musulmans à la conquête de
(http://www.youtube.com/watch?v=HmTWI2Ij8NY&feature=related)
l'Europe »
mars : La persécution des chrétiens par les musulmans, par Raymond
Ibrahim
La guerre contre la chrétienté et ses fidèles fait rage dans le monde musulman.
Rien qu’au mois de mars : en Arabie Saoudite, la haute autorité islamique a
décrété que les églises de la région devaient être détruites ; des djihadistes au
Nigéria ont déclaré « qu’ils engageraient de nouvelles actions terroristes contre
les chrétiens pour leur montrer la puissance de l’islam et qu’ils kidnapperaient
leurs femmes » ; des enseignants américains au Moyen-Orient ont été
assassinés pour avoir parlé du christianisme ; des églises ont été interdites ou
bombardées et des nonnes terrorisées par des bandes de musulmans armés de
couteaux. Les chrétiens continuent d’être attaqués, arrêtés, emprisonnés et tués
pour soit disant avoir « blasphémé » le prophète de l’islam Mohamed ; des
musulmans apostats continuent d’être attaqués, arrêtés, emprisonnés et tués
pour s’être convertis au christianisme.
Pour comprendre pourquoi toutes ces persécutions sont virtuellement passées
sous silence, en occident , il suffit de parcourir les journaux officiels et leurs
informations biaisées : rien qu’en mars, le New York Times a publié un article
anti-catholique très virulent, mais a refusé de publier un article pratiquement
identique dirigé contre l’islam; la BBC a reconnu qu’elle pouvait tourner Jésus en
dérision, mais qu’elle ne le ferait jamais pour Mohamed; et les sitcoms
américains se prêtent à la critique du christianisme mais en aucun cas à la
critique de l’islam.
Pourquoi s’étonner que les médias bien-pensants passent sous silence au
mieux ou au pire blanchissent les persécutions incessantes des chrétiens sous
le joug de l’islam? Exposer semblables vérités pleines de laideur entacherait
leur belle histoire d’un islam « religion d’amour et de paix ».
Avec un classement par thèmes et sans être exhaustive, la série de février des
persécutions musulmanes envers les chrétiens dans le monde entier, répertorie
les évènements par pays et par ordre alphabétique mais pas nécessairement par
ordre de gravité.
Apostasie, Blasphème, et Prosélytisme: Mort et Prison
Egypte: Un chrétien accusé d’avoir insulté le prophète Mohamed a été
condamné à six ans de prison . Bien que "la diffamation de la religion" soit
selon la loi égyptienne un délit punissable d’une peine de prison ferme allant de
un mois à trois ans, le juge a doublé la sentence pour apaiser les musulmans qui
s’étaient rassemblés en une foule houleuse et vindicative pour terroriser le
tribunal et exiger la peine de mort pour le chrétien. Parallèlement, un “cours
d’anti-christianisation” monté par un organisme spécialisé dans la résistance anti
- chrétienne – pour faire en sorte que les musulmans « ne soient pas jetés au
pied de la Croix » a été initié; selon un instructeur, « A l’université d’Assouan,
des tentatives récurrentes de conversion des musulmans au christianisme ou des
provocations avec des informations trompeuses seraient à l’origine de cette
affaire » .
Inde: Une jeune femme fut attaquée et mise à la porte de chez elle « pour avoir
osé remercier le Christ de sa guérison » dans un village à prédominance
musulmane. « Ses parents ont laissé les extrémistes la battre jusqu’à ce
qu’elle perde connaissance ». Dans ce village « les musulmans intégristes
avaient menacé de tuer vingt cinq familles qui à l’origine avaient montré de
l’intérêt pour le Christ, et ont uniquement épargné cinq familles chrétiennes
complètement terrorisées. » La femme a été attaquée alors qu’elle rentrait de
l’église considérée comme « païenne, une insulte verbale parmi d’autres ». La
foule aussi harcela et menaça la femme chrétienne qui l’avait « poussée » à se
convertir au christianisme.
Iran : Lors d’une descente policière exceptionnelle dans une zone à population
dense les autorités ont arrêté dix convertis au christianisme qui vivaient à
Ispahan, la troisième plus grande ville du pays, lors de ce qui semble être une
tactique pour décourager les musulmans de fréquenter les églises officielles.
Parmi les derniers convertis détenus dans la région d’Ispahan, il y a un homme
qui fut emprisonné le 2 mars alors qu’il rentrait chez lui après son travail: « Les
forces de l’ordre ont attaqué sa maison et l’ont emmené sans la moindre
explication. »
Irak: Un professeur américain a été tué par balle par un étudiant de 18 ans (
American teacher ICI ) dans un lycée privé chrétien. « C’était un chrétien
pratiquant qui souvent faisait l’éloge du christianisme et priait dans la salle de
classe et ses amis à Washington et disait que son évangélisme était ce qui le
motivait à enseigner en Irak». Selon les étudiants,( ICI ), « Les mains de Mr.
Jérémie étaient encore unies en prière quand il est tombé »; d’autres ont dit
qu’avant la fusillade « une discussion animée »avait éclaté « durant laquelle
l’élève avait menacé de tuer le professeur parce qu’ils avaient des vues
religieuses conflictuelles». Dans une interview, le père de l’élève a condamné les
chrétiens évangélistes ( ICI Christian evangelists), les décrivant comme « plus
dangereux qu’al-Qaïda. »
Malaisie: Après que la police religieuse eût attaqué une église méthodiste par
« crainte que des musulmans y soient convertis » les responsables musulmans
ont créé un séminaire appelé « Renforcement de la foi, les dangers du
libéralisme et du pluralisme et la menace ( the threat of Christianity towards
Muslims ) du christianisme pour les musulmans. » A cause de critiques à propos
de l’intitulé, un juriste a dit que la référence au christianisme serait retirée mais
que le contenu du séminaire resterait inchangé. « Le séminaire fait partie du
droit des musulmans à protéger la foi des fidèles et pratiquants de toute action
qui pourrait conduire à l’apostasie. C’est de notre responsabilité. »
Pakistan: Une foule de musulmans a attaqué une chrétienne de 60 ans qui
s’était convertie à l’islam puis s’était reconvertie au christianisme six mois plus
tard. ( ICI attack of a 60-year-old Christian woman):après qu’on l’eût torturée
et qu’on lui eût rasé la tête – elle fut trainée dans les rues avec un collier de
chaussures autour du cou. Peu après, elle reçut de nouvelles menaces « aux
conséquences funestes » de la part des officiants musulmans ce qui la poussa à
fuir la région avec sa famille. De la même façon, une chrétienne de 26 ans, mère
d’une petite fille de cinq mois, fut faussement accusée de « blasphème » contre
Mohamed et fut arrêtée. Quelques jours auparavant, certains des membres de sa
famille qui s’étaient convertis à l’islam l’avait pressée de faire comme eux.
« Elle refusa en leur disant qu’elle était très satisfaite de sa foi chrétienne et ne
voulait pas se convertir »( ICI Christianity ) , « et elle fut arrêtée pour
blasphème peu après ».
Yemen: Un tireur d’Al-Qaïda a tué par balle un professeur américain ( ICI an
American teacher). Le réseau terroriste basé au Yémen a publié le message
suivant : ( ICI message ) « Cette opération est une réponse à la campagne de
prosélytisme chrétienne lancée par l’Occident contre le monde musulman.
Appelant le professeur « l’un des plus importants prosélytes américains. Ce
dimanche il a reçu huit balles ».
Attaques d’églises
Béthlehem: Une semaine après que le premier ministre de l’Autorité
palestinienne eût dit à un auditoire d’évangélistes que son gouvernement
respectait les droits des minorités chrétiennes, l’AP déclara une église baptiste
illégale en ajoutant que les naissances, mariages et certificats de décès en
provenance de cette église ne seraient plus valides. Un pasteur note que
« l’animosité envers la minorité chrétienne dans les zones contrôlées par l’AP
grandit de jour en jour. » Les gens persistent à dire aux chrétiens
« Convertissez-vous à l’islam. Convertissez-vous à l’islam. Cette religion est
juste et vraie. »
Egypte: Quelques1500 Musulmans – dont certains armés d’épées et de
couteaux et hurlant des slogans islamiques - ont terrorisé les membres de
l’école de langue de Notre-Dame en Haute Egypte en réponse à des appels de
mosquées locales prétendant faussement que l’école privée était en train
d’édifier une église. « Deux nonnes furent assiégées dans l’aile résidentielle de
l’école durant huit heures par un groupe féroce qui menaçait de les brûler vives »
( Two nuns ICI ) ; l’une d’elle a déclenché une « crise nerveuse et une
dépression majeure nécessitant une hospitalisation… Toute la propriété fut
vandalisée et pillée. Le jour suivant les musulmans revinrent et terrorisèrent les
enfants. A la suite de quoi, la fréquentation de l’école a chuté d’un tiers au
moins. »
Iran: L’église évangélique arménienne de Téhéran, est la dernière église à qui il
a été ordonné de cesser les services en langue perse le vendredi. Les officiers
qui ont donné l’ordre ont menacé les responsables de l’église en disant que « si
l’ordre n’était pas suivi d’effets l’édifice religieux serait dynamité comme cela
arrive tous les jours en Irak. »
Comme le résume un autre rapport ( ICI report ) « Les chrétiens et les églises
dans la République islamique d’Iran sont maintenant interdits de prêcher
l’Evangile à des non-chrétiens, interdits de tenir des services en langue perse ,
interdits d’enseigner et de distribuer la Bible ou d’avoir des cours pour les
chrétiens. »
Irak: Bien que l’église de Kirkouk fût récemment restaurée après une attaque à
la bombe qui avait tué un jeune chrétien de 13 ans, « la cérémonie de
réouverture fut un bref répit au milieu des souffrances incessantes de la
communauté chrétienne d’Irak encore marquée par deux nouvelles attaques » :
Une nouvelle église à Bagdad a été attaquée à la bombe, deux gardes furent
tués et cinq personnes blessées ( ICI church in Baghdad) et le corps d’un
enfant chrétien a été retrouvé « criblé de balles à Mossoul. Il a reçu neuf balles
a bout portant. Un photographe freelance a été kidnappé quatre jours plus tôt.
Les chrétiens irakiens sont souvent pris pour cible par des kidnappeurs pour des
rançons »
Kenya: Une bande de musulmans a lancé une attaque à la grenade sur un
groupe de 150 chrétiens qui participaient à un service religieux en plein air, tuant
deux personnes et en blessant plus de trente. « Les associations de Droits de
l’Homme disent que les attaquants musulmans étaient poussés à l’action par un
militant musulman, un prêcheur tenant une réunion à 500 mètres de
l’assemblée des chrétiens. D’autres rapports disent que les musulmans
prêcheurs calomniaient le christianisme et que des membres du groupe chrétien
pouvaient entendre les haut-parleurs musulmans. »
Nigeria: Une voiture piégée a explosé près de l’église catholique, tuant au moins
dix personnes. ( ICI Catholic church). La bombe a explosé alors que les fidèles
assistaient à la messe à Jos, une ville où des milliers de chrétiens sont morts au
cours des dix dernières années, victimes des attentats djihadistes de Boko
Haram, et où une autre bombe a explosé dans une autre église, tuant trois
personnes, moins de deux semaines auparavant.
Arabie Saoudite: Le Grand Mufti d’Arabie Saoudite, l’une des plus hautes
autorités religieuses du monde islamique, a déclaré qu’il était « nécessaire de
détruire toutes les églises de la région » ( destroy all the churches ICI )." Il a
fait cette affirmation en réponse à la question posée par une délégation du
Koweit où un membre du parlement avait récemment appelé « à la disparition »
de toutes les églises : la délégation voulait confirmer la position de la Charia
envers les églises avec le Grand Mufti qui « a précisé que le Koweit faisait partie
de la péninsule arabique et qu’en conséquence il est nécessaire de détruire
toutes les églises qui se trouvent sur son territoire » en appuyant son verdict sur
une citation (hadith) de Mohamed.
Soudan: Les frappes aériennes soudanaises ( ICI) ont pris pour cibles les
bâtiments religieux chrétiens dans diverses régions. Les églises dans les
montagnes de Nouba tiennent des services de prières à l’aube et très tard le soir
pour éviter les bombardements aériens qui visent intentionnellement leurs
églises. Le régime de Khartoum « est en train de faire tout son possible pour
évincer de manière perenne le christianisme des montagnes de Nouba — les
églises et les écoles religieuses sont les cibles de l’armée soudanaise et de ses
milices » a dit un attaché militaire.
Dhimmitude
(Insultes, avilissement, et suppression de la qualité de « citoyen non-musulman
de seconde classe » et de citoyen « toléré ».)
Danemark: Dans le ghetto musulman de Copenhague, un réfugié d’Afrique a eu
sa porte défoncée à coups de pieds plusieurs fois et a été menacé par un
groupe de “jeunes” qui l’avaient accusé d’être à la fois noir et chrétien( ICI ), et
ont essayé de lui extorquer de l’argent. La police a dit qu’elle ne pouvait garantir
sa sécurité et finalement il fut retrouvé errant en larmes dans la rue.
Egypte: Dans la province de Minya, des familles chrétiennes « vivent dans la
terreur » depuis que des salafistes ont menacé de kidnapper toute jeune fille
chrétienne qui ne porte pas le hijab.( Salafis ICI); les parents gardent leurs filles
enfermées chez eux , et elles manquent l’école. Egalement, un jeune garçon
chrétien a été enlevé( Christian boy ICI ), ses ravisseurs ont exigé une
importante rançon auprès de sa famille. Et un tribunal à Edfou a condamné le
pasteur d’une église incendiée par des musulmans ( ICI) à six mois de prison
pour avoir violé la loi, du fait de la hauteur de l’édifice religieux, et ont ensuite
donné l’ordre de transformer l’église pour qu’elle soit à bonne hauteur. L’église
avait reçu une autorisation et était en cours de construction quand elle fut
incendiée par la foule musulmane en septembre.
Iran: Après des plaintes contre l’exposition d’arbres de Noël et Saint Nicolas
dans les rues de Téhéran pendant les fêtes de Noël, un administrateur a averti
que la municipalité allait commencer à faire saisir ces symboles : ( ICI ) : « Les
façades des bâtiments de Téhéran devraient être contrôlées par la municipalité
et l’exposition de ces symboles ne devraient pas être autorisée. »
Irak: Les chrétiens fuient « leurs havres de paix » : tandis que des problèmes de
sécurité se posent et que la dureté économique se fait ressentir, ils quittent les
zones de refuge qu’ils avaient trouvées dans les régions kurdes du nord. (
Christians ICI ) Le type d’attaque qui avait initié un exode massif des chrétiens
de Bagdad et de Mossoul se reproduit de plus en plus dans la région autonome
du Kurdistan qui jadis « avait accueilli les chrétiens où ils étaient en relative
sécurité ». Un chrétien qui avait fui dans cette zone depuis Mossoul il y a sept
ans après avoir retrouvé son fils qui avait été kidnappé a dit : « c’est comme si
l’histoire se répétait ».
Nigeria: L’organisation islamiste Boko Haram a déclaré la guerre aux chrétiens
( "war" on Christians ICI ),et a dit que son but était « d’exterminer l’entière
communauté vivant dans les régions septentrionales du pays » Selon un porteparole « Nous allons faire un effort extraordinaire pour en finir avec la présence
chrétienne et aller vers la création d’un état islamique propre dans lequel les
chrétiens ne pourront pas rester » En plus des incessants attentats à la bombe
détruisant des églises – la dernière à Pâques a fait près de 50 morts – l’une
des nouvelles stratégies de ce groupe, « est de semer la peur parmi les chrétiens
et de leur montrer la puissance de l’islam en kidnappant leurs femmes »
Pakistan: Deux employés chrétiens d’un hôpital ont été enlevés par des
‘extrémistes islamistes’ ( ICI "Islamic extremists"): « De tels cas se multiplient
tandis que les groups islamistes interdits et autres groupuscules criminels se
lancent dans le kidnapping pour obtenir des rançons de manière à survivre et à
se procurer des armes et des munitions. » a déclaré un enquêteur bien informé
ajoutant que la plupart des groups islamistes croient que les ONG chrétiennes
sont impliquées dans l’évangélisation
« sous la couverture d’actions
caritatives » ce qui leur donne plus de motivation pour les tromper.
Soudan: Plus d’un demi million de personnes, pour la plupart des chrétiens
originaires du Sud Soudan ont été privées de citoyenneté ( ICI) en réponse à
la sécession du Sud et forcées de trouver refuge ailleurs. « Les chrétiens du
Soudan qui ont tout juste un mois pour quitter le nord ou risquent d’être traités
comme des étrangers commencent à quitter la région, mais les dirigeants
chrétiens sont inquiets du fait que la date limite du 8 avril instaurée par la
majorité islamique du Soudan ne soit pas tenable. »
« Nous sommes très inquiets. Partir n’est pas facile ... les gens ont des enfants
scolarisés. Ils ont des maisons, c’est presque impossible » ... a déclaré l’évêque
catholique.
Syrie: Ce pays où de nombreux chrétiens irakiens ont trouvé refuge devient
lentement semblable à l’Irak et des milliers ( ICI Iraq), de chrétiens syriens
continuent de fuir vers le Liban voisin. « Le Bataillon Al-Faruq qui est affilié au
mouvement d’opposition FSA (l’armée syrienne libre) impose la jizya - une taxe
obligatoire pour les non-musulmans vivant sous la loi musulmane - aux
chrétiens de la province de Homs » et des « hommes armés … menacent de
kidnapper ou de les tuer ainsi que les membres de leurs familles s’ils refusent de
payer « la taxe islamique » - précisément ce qui a eu lieu dans l’Irak voisin.
Turquie: La Commission américaine sur la liberté religieuse internationale a
classé la Turquie – jadis saluée pour son grand libéralisme - comme « le pays
qui contrevient le plus gravement la liberté religieuse au monde » ( ICI violator
of religious freedom,) à cause du traitement qu’elle réserve aux chrétiens et aux
autres groupes minoritaires. Le rapport établit que les restrictions imposées aux
communautés non musulmanes, telle que la limitation de leur droit à former le
clergé et avoir leurs propres lieux de culte « conduit à leur déclin et dans certains
cas leur disparition virtuelle. » Et d’ajouter qu’il y avait « en 2011, un nombre
d’attaques allant du harcèlement et du vandalisme à des menaces de mort
contre des membres de l’église protestante et des individus en forte
augmentation par rapport à 2010.
2 mars : Où en est l’Égypte, un an après la Révolution du 25 janvier 2011 ?
http://www.france-catholique.fr/Ou-en-est-l-Egypte-un-an-apres-la.html
L’heure est plutôt à la morosité, à l’inquiétude, voire au pessimisme, les fruits
actuels de la Révolution n’étant pas à la hauteur des espérances.
2 mars : Selon le représentant du patriarche de Moscou auprès du patriarche
d'Antioche, la diaspora russe est en danger en Syrie (Sources: Pravoslavie,
Patriarcat de Moscou)
Selon le représentant du patriarche de Moscou auprès du patriarche d'Antioche,
l'archimandrite Alexandre (Yelisov) a déclaré que la diaspora russe est
actuellement en danger en Syrie. Elle est confrontée à des menaces de mort
croissantes " de la part des forces d'opposition armées et de leur inspirateurs
religieux, des islamistes radicaux" a-t-il précisé. Il a également signalé: "dans
mes prières, je demande que les représentants de toutes les religions en Syrie
vivent dans la paix et l'harmonie". Pour sa part, le métropolite Hilarion de
Volokolamsk, dans un discours à l'Académie de théologie de Moscou, le 21
février, a observé: " L'adoption récente, en dépit des protestations de la Russie,
par l'Assemblée générale des Nations Unies d'une résolution dirigée contre le
gouvernement syrien actuel, a ouvert la possibilité d'introduire des forces
militaires étrangères dans ce pays, comme ce fut le cas en Libye. Dans ce cas,
cette pourrait conduire à une guerre civile à grande échelle qui va durer pendant
de nombreuses années et être accompagnée par des dizaines de milliers de
victimes innocentes." Il a aussi remarqué: "L'intervention étrangère sera
comprise par beaucoup de musulmans comme une intervention chrétienne, et les
chrétiens locaux, comme ce fut le cas lors des croisades, auront à répondre des
actions des agresseurs, parfois avec leurs propres vies. Les chrétiens deviendront
les otages et les premières victimes d'un tel conflit militaire (...) Il est rapporté
que plusieurs centaines de chrétiens pacifiques ont été victimes d'extrémistes
armés et des cas d'enlèvements contre rançon de chrétiens".
3 mars : Cinmetière chrétien détruit en Libye
http://www.youtube.com/watch?v=l9WkrEo1O6k&feature=youtu.be
4 mars : A Lausanne, conférence sur « Les chrétiens dans les printemps arabes,
quel avenir pour les Eglises ? » avec le père Fadi Daou de Beyrouth, du pasteur
Joly (cathédrale de Lausanne et Michel Nseir (Libanais orthodoxe qui travaille au
COE)
6 mars : A Paris, 20h-23h Salle Dumont (Près du Centre Istina) ,
45 rue de la Glacière 75013 Paris, Station Glacière, l’Agence Internationale
Diplomatie et Opinion Publique (AIDOP) organise une Table ronde internationale
sur le thème : Quelles garanties des droits de l'homme pour des minorités
religieuses dans le monde? (Www.aidop.org via TNC; www.blog-aidop.com via
Digital-Expression)
Co-Présidence :
= M l'Ambassadeur de France Henri Froment-Meurice
Président d’AIDOP par interim,
= Mle Doyen honoraire Jean-Paul Durand op,
Fondateur d’AIDOP.
Ouverture.
Rapports:
M le Chalepain de Sa Sainteté Pascal Gollnisch ,
Directeur général de l'Œuvre d'Orient, France,
Aides concrètes et urgentes aux minorités chrétiennes sur place,
aux chrétiens et chrétiennes réfugiés(ées) et migrants(es).
Son Exc. Mgr Marc Stenger,
Evêque catholique romain de Troyes, Président de Pax Christi France
et Membre de la Commission Pax Christi international ,
Président de l’Observatoire du pluralisme des cultures
et des religions au service des droits de l’Homme, Paris, France.
Eglises et oeuvres chrétiennes existent sur place
et peuvent se développer, mais souffrent d’être mal connues
et parfois sont persécutées
M le Professeur Emmanuel Decaux
de l’université Panthéon-Assas Paris II,
membre du Haut Conseil d’AIDOP, France
Moyens actuels et projets de la légalité internationale
pour garantir les droits de l’homme
aux minorités notamment religieuses.
M François Zimeray ,
Ambassadeur en charge des Droits de l'Homme,
Ministère des Affaires étrangères et européennes, France.
Minorités religieuses et les Droits de l’homme dans le monde. Pause
Elargissements:
= Sa Béatitude Mar Béchara Boutros El-Raï , ( pressenti )
Patriarche Maronite d’Antioche et de tout l’Orient.
Bkerké . Liban.
Approches depuis le Liban et tout l’Orient.
= M le Pasteur Jean-Arnold de Clermont,
Ancien Président de la Fédération protestante de France
et ancien Président de la conférences des Eglises européennes ,
Vice Président de l’Observatoire du pluralisme des cultures
et des religions au service des droits de l’Homme. Paris. France.
Approches depuis le Protestantisme.
= P Archimandrite Job Getcha,
Professeur à l’Institut d’études supérieures
en théologie orthodoxe de Chambésy/Genève, Suisse,
Enseignant à l’Institut catholique de Paris. France.
Approches depuis l’Orthodoxie.
Rév. Père Olivier Poquillon op,
Permanent Delegate of the Order to the United Nations
Director, Dominicains for Justice and Peace (Order of Preachers)
Dominican Net, Genève, Suisse
Approches dominicaines près des institutions de l’ONU.
Débat avec l’assistance :
Clôture:
=M le Recteur Joseph Maïla , ( sous réserve),
Directeur du Département de la Prospective
au Ministère des Affaires étrangères et européennes,
Président non exécutif d’AIDOP, France
Conclusions.
ELEMENTS DU DEBAT QUE PROPOSE AIDOP :
+ Dans l'opinion publique , sait-on assez que des Eglises
et d'importantes œuvres chrétiennes
d'intérêt général sont bien vivantes et toujours prometteuses,
même là où dans le monde elles sont minoritaires ?
+ Ne pas se laisser piéger par certaines alternatives trop simplistes
comme quoi des minorités chrétiennes
devraient fuir ou au contraire devraient tenir sur place coûte que coûte.
+ Et n'a-t-on pas à être attentifs
à la fois aux chrétiens , aux Eglises, à leurs oeuvres d’intérêt général,
tant dans des situations où se réfugier ad extra est inéluctable,
que dans des contextes où il est possible de poursuivre sur place ?
+ Prendre au mot politiques et gouvernants sur leur cohérence
quant aux droits de l'Homme
et aux nécessités de se doter d'Etats respectueux des droits de l’Homme,
en particulier pour les minorités de toutes religions.
+ Informer et mutualiser en urgence immédiate des aides humanitaires.
6 mars : Metropolit: Syriens Christen für Reform und gegen Einmischung. Mor
Gregorios von Aleppo warnt bei Deutschlandbesuch vor langem Bürgerkrieg "Möglich,
dass
Syrien
zum
zweiten
Libanon
nach
1975
wird"
(http://www.kathpress.at/site/nachrichten/database/45301.html#.T1bfTeh4gU.email)
Hamburg (KAP) Der syrisch-orthodoxe Metropolit von Aleppo, Mor Gregorios
Yohanna Ibrahim, hat bei einer Podiumsdiskussion in Hamburg darauf verwiesen,
dass die Christen und andere Minderheiten von der Regierung Assad toleriert
würden. "Wir werden nicht verfolgt", sagte er. "Ich bezweifle, dass mir
irgendjemand ein Beispiel für ein Land nennen kann, in dem eine größere
religiöse Toleranz herrscht als in Syrien." Bei der Podiumsdiskussion in der
Katholischen Akademie in Hamburg über Syrien war es u. a. wegen der Aussagen
des Metropoliten am Montagabend zu tumultartigen Szenen gekommen.
Der syrische Kirchenführer betonte, dass die Christen in Syrien "voll und ganz"
alle friedlichen Demonstrationen und Proteste unterstützten und "Reformen auf
allen Ebenen" verlangten. Er verwahre sich aber gegen jede Intervention von
außen: "Wir brauchen keine Einmischung von irgendjemand." Der Metropolit
warnte vor einem langen Bürgerkrieg: "Es wäre möglich, dass Syrien zum
zweiten Libanon nach 1975 wird."
Die Redner waren immer wieder durch Zwischenrufe und Pfiffe aus dem
Zuhörerraum mit mehr als 200 Teilnehmern unterbrochen worden. Auch auf dem
Podium gingen die Wogen der Erregung hoch. Die beiden syrischen Gäste griffen
sich scharf an, wobei ein tiefer Dissens in der Beurteilung der Lage in ihrer
Heimat deutlich wurde. Bassam Ishak, Sprecher des Syrischen Nationalrats,
widersprach dem Metropoliten und betonte, Christen in Syrien seien grausamer
Verfolgung ausgesetzt. Sie würden vor allem ökonomisch unterdrückt und
isoliert, zum Beispiel über den Zugang zu Land und zu Arbeitsplätzen.
Der Menschenrechtsbeauftragte des deutschen Zweigs von "Missio" (Päpstliche
Missionswerke), Otmar Oehring, verwies auf syrische Ängste vor einem
Machtvakuum, das sich bestimmte Kräfte wie die Muslimbrüderschaft zunutze
machen könnten. Im Irak hätten Kämpfer aus Afghanistan in dem Land für
Unruhe und Chaos gesorgt hätte. "Dennoch ist es nicht akzeptabel, dass viele
Kirchenleute - auch aus dem katholischen Bereich -, das Regime von Assad loben
und preisen", sagte Oehring.
Steinbach betonte, dass in Syrien nur ein Teil der Gesellschaft hinter der Revolte
stehe. Die Befürchtungen seien groß, dass islamistische Kräfte die Macht
ergreifen könnten. Die Muslimbrüder seien aber keine radikalen Islamisten.
Der Metropolit von Aleppo hatte vor kurzem in einem von der Zeitschrift
"Information christlicher Orient" veröffentlichten Appell die Konfliktparteien
aufgerufen, Gewalt, Mord und Zerstörung abzuschwören und einen "Dialog in
einer
Atmosphäre
nationaler
Einheit"
zu
führen.
Er
warnte
vor
Spaltungstendenzen, Bürgerkrieg und ausländischer Intervention.
SOS-Kinderdörfer bedroht
Vom Bürgerkrieg in Syrien sind mittlerweile auch SOS-Kinderdörfer bedroht. Wie
"SOS Kinderdorf" am Dienstag in München mitteilte, ist eine entsprechende
Einrichtung in Qodsaya, zehn Kilometer außerhalb von Damaskus, mittlerweile
mehrfach blockiert worden. Die Mitarbeiter gelangten nicht mehr ins Kinderdorf,
in der Nähe sei Gewehrfeuer zu hören und Sicherheitskräfte riegelten die
Hauptstraße von Qodsaya ab. Auch aus dem nahen Damaskus seien Schüsse zu
hören. "Die Kinder hatten große Angst", sagte der Leiter von SOS-Kinderdörfer in
Syrien, Rani Rahmo.
In der Nähe des SOS-Kinderdorfs in Aleppo sei erst kürzlich eine Bombe
explodiert und habe viele Menschen in den Tod gerissen, hieß es in der
Aussendung. In der Nähe beider syrischer Standorte hat es laut Rahmo
Demonstrationen gegeben.
In den zwei SOS-Kinderdörfern leben nach Angaben der Organisation rund 210
Kinder und Jugendliche. Weiters unterstütze die Familienhilfe in Damaskus 271
Kinder und Erwachsene, hieß es.
En mars, à Paris, au Centre culturel égyptien,
[email protected], 01 46 33 75 67
111
bd
Saint-Michel,
7 mars : 18h.30, Dans le cadre de la Semaine culturelle égyptienne
“Le Printemps arabe dans les media français : le cas d’Égypte”
Conférence avec le journaliste Denis Sieffert, directeur de rédaction de
l’hebdomadaire Politis
“Le courant islamiste en Turquie et le Printemps arabe” avec Didier Billion,
Chercheur à l'Institut de Relations internationales et stratégiques (IRIS), animée
par Fathy Halaly, journaliste, fondateur et Président de l’association “Égypte
aujourd’hui”
8 mars : Syrie. Le pasteur protestant presbytérien de Homs, la ville martyre,
partage dans un entretien sa vision d’une Syrie en proie à la terreur et aux plus
vives incertitudes. (Réforme no 3455)
« La peur et l’espoir »
Rencontre avec le pasteur1 de Homs lors d’une conférence de l’Action chrétienne en Orient2 (ACO) à Beyrouth. L’ACO travaille avec et pour le Synode
arabe et l’Union des Églises évangéli- ques arméniennes en Syrie.
D’un mot, votre parcours ?
Fils de pasteur, j’ai étudié la théologie à la NEST, l’École de théologie du ProcheOrient à Beyrouth, entre 1996 et 2001. Une fois ma licence en poche, mon Église
m’a nommé à Homs au centre de la Syrie. En septembre dernier, face à des
mena- ces de mort anonymes, j’ai été contraint de quitter mon poste et la ville –
comme beaucoup de paroissiens – pour m’abriter dans la maison familiale de
mes parents, dans la banlieue de Damas, à 180 kilomè- tres au sud de Homs.
Quelle est la situation en Syrie ?
Infiniment complexe quant à la résolu- tion du conflit ! De plus en plus critique et
incertaine. Difficile de la décrire globale- ment, les situations varient localement.
Si la capitale Damas connaît une vie relati- vement normale, Homs est une ville
fan- tôme depuis le 3 février. Une constante : la situation économique ne cesse
de se dégrader. Le dollar, en 6 mois, a grimpé de moitié et les prix à la
consommation ontaugmentéde30%à40 %.
Pour comprendre l’imbroglio en cours, il faut savoir que l’opposition est triple.
Politique : les idées en faveur de la justice sociale, par exemple. Publique : les
mani- festations de rue, surtout après la prière du vendredi. Armée : l’usage de
la force et de la violence. On ne sait comment ces trois oppositions sont reliées
entre elles
Quelle est la place de l’opposition poli- tique dans l’opposition armée ? L’opposition politique est-elle majoritairement interne ou externe, animée par ceux qui
ne peuvent rentrer au pays ?
Dans la crise, les chrétiens ont-ils un rôle à jouer ? On peut dire que les chrétiens
ne sont pas sur le terrain des oppositions armée et publique. Et l’Église,
minoritaire, n’in- terfère pas directement dans l’opposition politique. Depuis plus
de cent ans son rôle est de proclamer l’Évangile. Ce qui ne signifie pas qu’elle n’a
pas de position éthique. Par ailleurs, certains pasteurs ou prêtres sont engagés à
titre personnel. Cela dit, beaucoup de chrétiens estiment que, par le passé, le
régime de Bachar leur a donné des droits et qu’ils vivent pleinement en citoyens.
Les Églises ont-elles pris la parole dans le conflit ? Globalement, si les Églises
sont silencieu- ses politiquement, elles ne manquent pas de s’élever contre les
violences, la corruption, l’injustice. Sur le fond, elles sont effrayées par tout
changement sus- ceptible de modifier la paix religieuse et sociale : l’opposition
n’est pas claire sur le devenir de ces choses-là dans le pays.
Cela ne signifie pas que les Églises sont des ennemis de l’opposition. Chaque fois
que celle-ci dénonce le manque de démocratie, les violences armées, le sectarisme entre sunnites, chiites et alaoui- tes, les interventions extérieures qui
feraient de la Syrie une nouvelle Libye, les Églises ne peuvent qu’approuver.
Le nombre de morts ne cesse d’aug- menter. Les chrétiens prennent-ils des
distances avec le régime d’Assad ? Les chrétiens qui savent ce qui se passe sur le
terrain en terme de violence réa- gissent sur le plan éthique. Quand des
groupuscules armés tuent des civils et attaquent des institutions, le droit de
l’armée est d’arrêter ces massacres. De même, il convient d’arrêter la police ou
l’armée qui tirent dans les rues sur des manifestants pacifiques.
Dilemme : d’un côté et de l’autre, qui connaît vraiment le scénario qui se joue
sur le terrain ? Les chrétiens sur place savent que l’usage de la force armée est
terrible, que le compteur des milliers d’innocents civils, de militaires, de policiers tués ne cesse de tourner.
Les chrétiens ont-ils peur de leur ave- nir et de celui du christianisme ? Ils sont
effrayés. Ils craignent que leur pays devienne un nouvel Irak. Ils savent que les
armes ne sont pas un chemin d’avenir. Mon espoir personnel ? Que les Syriens
de tous bords politiques finissent par se rassembler pour sortir la Syrie de ce qui
est devenu une guerre froide internationale et arrivent à mettre en place une
véritable Constitution pour créer un État de plein droit.
Quel message adresser aux chrétiens de l’autre côté de la Méditerranée ? Ne pas
généraliser la situation syrienne. Ne pas être positif ou négatif trop vite. Ne pas
diaboliser le régime ou l’oppo- sition : il n’y a pas que des anges ou des démons,
il existe des perspectives des deux côtés. Bien comprendre la structure de la
société syrienne et ne pas chercher à tout prix à plaquer une démocratie à
l’occidentale sur un pays islamiste. Notre peuple n’est pas un peuple laïc et
homogène, sa diversité religieuse et eth- nique est complexe. La société
française est cohérente. La société syrienne est à la fois sunnite, alaouite, chiite,
druze, chrétienne.
Nous, les chrétiens syriens, sommes amis de tous les Syriens musulmans. Nous
avons vécu en harmonie depuis 14 siècles. Nous ne sommes pas des ennemis de
l’islam, nous sommes sim- plement opposés à tout radicalisme.•
PROPOS ReCUeiLLiS PAR ALBeRt HUBeR
1. À la demande du pasteur de Homs et pour des raisons de sécurité, son nom
est passé sous silence.
2. L’ACO met à votre disposition une documenta- tion pour permettre de cerner
la complexité de la question (dans le menu principal, dernière rubrique : dossier
Syrie) www.aco-fr.org
9 mars 2012 : L’assemblée générale de la Société d'Études syriaques a eu lieu
au à 15 heures au Collège de France, 5, rue Cardinal Lemoine, Pariis 5 e, Salle
Claude Levi-Strauss, avec une Conférence : « Les Vies syriaques de la Vierge »
par Charles Naffah (Vies syro-occidentales) et Louis-Marie Ariño-Durand (Vies
syro-orientales)
9 mars : à 19h00, Dans le cadre de la Semaine culturelle égyptienne et à
l’occasion de la Journée internationale de la Femme “Le rôle de la femme dans le
Printemps arabe”, Conférence avec Naziha Benissa,
Suivie de la chorale des enfants de l'association en collaboration avec Association
tunisienne KARAMA
14 mars : à 18h30Dans le cadre de la Semaine culturelle égyptienne,
Conférence-projection
“Art et patrimoine copte, avec François Tonic, historien, fondateur et rédacteur
en chef de Pharaon Magazine
26 mars : à 18h30, “Les situations actuelles en Egypte”, Conférence avec la
journaliste Wael El-Ebrashy journaliste de la presse écrite et télévisée (émission
quotidienne al-Haqiqa (la Vérité) de la chaîne satellitaire Dream) en collaboration
avec le journal Nabdh El Watan (Pulsations de Patrie), Conférence en arabe avec
résumé en français
29 mars : à 18h30, “L'héroïsme révolutionnaire égyptienne à travers l'histoire”,
Conférence avec le journaliste Mohamed El-Shafey, historien et journaliste de la
presse écrite et télévisée en collaboration avec le journal Nabdh El-Watan
(Pulsations de Patrie), Conférence en arabe avec résumé en français
30 mars : à 18h30, à l’occasion de la parution de l’étude “Le monde arabomusulman dans les manuels scolaires français” menée par les professeurs
Bénédicte Hugedé et Mélanie Serrat pour la Commission nationale française pour
l'Unesco et l’École normale supérieure de Lyon, Conférence-signature avec
Jacqueline Costa-Lascoux directrice de recherche honoraire au CNRS, en
présence de William Fabvre, secrétaire général de la Commission française pour
l'UNESCO
9 mars : A Bruxelles, à 19h30, 10 rue du Méridien, Salle des Amazones (métro
Botanique) conférence organisée par le Comité de Surveillance de l’OTAN, « la
Syrie, étincelle d’un conflit mondial ? »
11 mars : email du journaliste copte William Weessa pour annoncer le début en
ce jour de Mideast Christian News. L’équipe présente aux Etats-Unis, en Egypte
et au Moyen-Orient ont préparé cela depuis novembre 2011. William Weessa
l’espérait depuis trois ans. Pour la première fois des chrétiens du Moyen-orient y
compris coptes auront une agence de nouvelles professionnelle et des
journalistes en Egypte et au Moyen-Orient. Le service en arabe est plus
développé que celui en anglais qui sera développé à l’avenir.
14 mars : Nouvelles de Syrie, Radio Courtoisie reçoit le directeur d’infosyrie.fr,
Louis Denghien
http://www.dailymotion.com/video/xpdfws_rc-2012-03-10-infosyrie-louisdenghien_news?start=500#from=embediframe
14 mars : New York, Du 14 mars au 8 juillet au Metropolitain Museum of Art se
tiendra une exposition intitulée "Byzantium and Islam - Age of Transition". Pour
plus d'informations,
(http://www.orthodoxie.com/2012/02/byzantium-andislam-age-of-transition-une-exposition-à-new-york.html)
15 mars : Amman : colloque « Où vont les chrétiens d’Orient ? », Source et
photographie : addustor.com
Dans le discours qu’il a prononcé le 12 mars, lors de l’ouverture du colloque « Où
vont les chrétiens d’Orient », le prince Al-Hassan Bin Talal, président du conseil
d’administration de l’Institut royal des relations inter-religieuses, a notamment
déclaré : « La pierre angulaire de notre religion et de notre foi consiste dans le
salut et point dans la haine, le suivisme, la mobilisation et le châtiment des
hommes (…). Nous avons le droit, en tant qu’Arabes, de nous souvenir que les
Arabes chrétiens comptent parmi les pionniers de la pensée arabe, et que leur
nombre limité ne peut oblitérer le fait qu’ils sont des habitants originaires et
authentiques de nos pays. Le christianisme était l’une des plus importantes
religions des Arabes avant l’Islam et les chrétiens arabes sont les descendants
tribus arabes qui étaient en majorité chrétiennes et ont accueilli l’avant-garde de
la conquête arabe (…). Nous vivement présentement à l’heure de
l’occidentalisme, autrement dit de l’islam et de l’Occident, après avoir vécu
précédemment dans l’ère de l’orientalisme ; la guérison des blessures ne se fera
pas seulement par des déclarations et par l’information électronique, mais le
temps est venu d’affirmer l’importance de l’information humaine (…). La pensée
religieuse vise à ce que nous nous démarquions de la pensée de ceux qui sont
convaincus que tous les efforts menant à la monopolisation de la vérité et de la
pensée dans le domaine théologique, ne sont qu’une forme parmi d’autres de la
volonté de domination. C’est l’adoption d’idées claires qui nous conduira à des
attitudes communes face aux questions spirituelles, sinon les réalités matérielles
prendront le dessus sur notre inspiration spirituelle ». De son côté, le directeur
de l’institut, Kamal Abu Jaber, a indiqué que les Arabes n’avaient pas une religion
mais deux : « La religion musulmane est celle de la majorité et la religion
chrétienne celle de la minorité ».
17 mars : A Damas, deux explosions dont l’une dans un quartier à forte
population chétienne (près de l’hôpital français/église orthodoxe de la Croix)
17 mars : "Le monde chrétien fait ainsi ses adieux à un grand pasteur de
renommée internationale et une des plus grandes figures chrétiennes du XXe
siècle." (Extrait du communiqué des évêques orthodoxes de France)
(www.aeof.fr)
Nous apprenons avec tristesse, en cette période de Grand Carême, la naissance
au ciel du 117ème primat de l’Eglise copte, Shénouda III, élu au trône de cette
Eglise en 1971. Le monde chrétien fait ainsi ses adieux à un grand pasteur de
renommée internationale et une des plus grandes figures chrétiennes du XXème
siècle. Shénouda III a présidé depuis plusieurs décennies aux destinées de
l’Eglise copte. Pasteur proche de son peuple, il était connu pour ses talents
liturgiques et pastoraux. Prédicateur averti, il était capable de répondre aux
interrogations pastorales les plus diverses de ses fidèles avec une interminable
patience pendant des heures. Il quitte aujourd'hui son Eglise, à un moment
crucial alors que l'Egypte passe des moments difficiles qui suscitent inquiétudes
et interrogations quant au devenir de cette nation et particulièrement de la
communauté copte, qui en constitue une des composantes essentielles. Les
évêques orthodoxes de France prient le Seigneur pour le repos du Pape
Shénouda III et adressent leurs condoléances les plus fraternelles aux coptes de
France et à l'ensemble des fidèles de l'Eglise copte, clercs et laïcs. Ils élèvent
leurs prières pour que les instances ecclésiales de cette Eglise soient éclairées
dans le choix d’un digne successeur du Pape défunt, un pasteur capable de
guider son troupeau avec foi, audace et sagesse, en une période si charnière et
trouble.
17
mars :
Mort
de
Chenouda
III,
patriarche
copte
d'Egypte
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2012/03/17/mort-de-chenouda-iiipatriarche-copte-d-egypte_1671548_3212.html
Les causes de sa mort n'ont pas été précisées dans l'immédiat mais le chef de la
plus importante église chrétienne d'Orient souffrait de problèmes de santé
depuis de nombreuses années. Le patriarche, qui était rentré récemment en
Egypte après avour reçu des soins à l'étranger, avait dû annuler son sermon la
semaine dernière en raison de ses ennuis de santé. La nouvelle de sa mort va
sans doute provoquer la consternation parmi les fidèles de l'église copte
orthodoxe qu'il a dirigée pendant près de quatre décennies. Les Coptes sont
estimés entre 6 et 10% des quelque 82 millions d'Egyptiens, alors que l'Eglise
copte parle de 10 millions de fidèles.
SUCCESSION COMPLEXE
Des milliers de fidèles se dirigeaient samedi soir vers la grande cathédrale du
Caire, après l'annonce de sa mort pour laquelle les dirigeants de la communauté
musulmane en Egypte ont exprimé leur tristesse. Le Parti de la liberté et la
justice, issu des Frères musulmans, a présenté ses condoléances aux Coptes
saluant le "grand rôle" de Chenouda III en Egypte. Sa mort va ouvrir au sein de
la hiérarchie de cette église un complexe processus de désignation de son
successeur, pour lequel aucun nom ne s'est imposé ces dernières années. Elu
primat de cette église en 1971, et 117e successeur de l'évangéliste et père
fondateur Saint-Marc, il a conduit d'une main de fer sa communauté passant de
la confrontation à la conciliation avec le pouvoir en Egypte, un pays gagné par
l'islamisme. Très conservateur, il s'est notamment opposé avec fermeté à tout
assouplissement des règles interdisant le divorce à ses fidèles. Ces dernières
années, il a dû faire face à une progression des violences contre les Coptes attentats ou affrontements meurtriers. Et la victoire des Frères musulmans aux
premières législatives post-Moubarak, de même que la percée de partis
salafistes ultra-conservateurs, ont provoqué un regain d'inquiétude parmi les
Coptes. Même si les Frères musulmans ont multiplié les déclarations rassurantes
à son égard.
pour
un
album
photos
du
pape
http://www.youtube.com/watch?v=5FDdr3gVw00&feature=related
Shenouda :
18 mars : Encore un article dans le Figaro sur le patriarche Shenouda:
http://www.lefigaro.fr/international/2012/03/18/01003-20120318ARTFIG00230les-coptes-du-nil-orphelins-de-chenouda-iii.php
Les Coptes du Nil orphelins de Chenouda III par Marion Guénard
Parmi trois candidats, le nom de son successeur sera tiré au sort par un
enfant exprimant «le souhait de Dieu».
Le parvis de la cathédrale Abbasseya au Caire est noir de monde. Les yeux
humides, en habit de deuil, des dizaines de milliers de fidèles arrivent de toute
l'Égypte pour se recueillir devant la dépouille du patriarche Chenouda III,
décédé samedi soir à l'âge de 88 ans. «Il était comme notre père. Personne ne
pourra le remplacer!», se lamente Mina, étudiant en pharmacie.
Formant la plus importante communauté chrétienne dans le monde arabe, les
Coptes représentent entre 6 et 10% des 85 millions d'Égyptiens. La plupart
d'entre eux n'ont connu que le pape Chenouda III. Arrivé à la tête du clergé en
1971, le patriarche a très vite marqué une rupture avec ses prédécesseurs,
débordant de son rôle de guide spirituel pour se mêler de politique. Ses relations
avec Anouar el-Sadate sont houleuses. En 1981, il est assigné à résidence au
monastère de Wadi Natrun, au nord du Caire, pour avoir ouvertement critiqué le
régime et dénoncé sa politique discriminatoire à l'égard des Coptes.
Pourfendeur d'Israël, le pape Chenouda III ne cache pas non plus ses critiques à
l'égard des accords de paix de Camp David, conclus sous Sadate. Ses positions
radicales lui attirent le respect de nombre d'Égyptiens, musulmans et chrétiens
confondus, largement anti-israéliens. «Il était révolutionnaire à l'époque. Il
attaquait frontalement le président!», s'enthousiasme Bishoy, membre de l'Union
des jeunes du Maspero, rassemblant essentiellement des activistes coptes.
Une communauté inquiète
Réhabilité en 1985 par Hosni Moubarak, le patriarche voue au président un
soutien sans faille. Jusqu'aux derniers jours de la révolution, il appelle les Coptes
à rester chez eux. Quelques critiques s'élèvent chez les plus jeunes. Le soir de la
messe de Noël, il est même hué par une poignée de révolutionnaires coptes dans
la cathédrale Abbasseya, après avoir remercié les généraux au pouvoir pour leur
rôle dans le maintien de la sécurité en Égypte. Bishoy est de ceux-là. «Chenouda
III a oublié que, le 9 octobre dernier, des soldats ont réprimé dans le sang une
manifestation pacifique de chrétiens devant la télévision d'État, le Maspero. Ces
affrontements ont fait plus d'une vingtaine de morts. Je respecte le pape, mais je
ne suis pas toujours d'accord avec lui», précise le jeune homme.
Le patriarche sera enterré dans le monastère de Wadi Natrun, selon sa volonté.
Le plus âgé des archevêques assurera l'intérim pendant deux mois, jusqu'à la
nomination du prochain pape. Trois candidats seront alors élus par le Saint
Synode de l'Église copte d'Égypte. Ce sera ensuite un enfant aux yeux bandés
qui sera chargé de tirer au sort un des trois noms, afin de respecter «le souhait
de Dieu».
La succession de Chenouda III intervient dans un contexte compliqué. Le défunt
pape laisse derrière lui une communauté religieuse inquiète. Victimes de
discriminations légales sous le régime de Hosni Moubarak, notamment
concernant la construction de lieux de cultes, les Coptes n'ont vu aucune
amélioration de leur statut depuis la révolution. Le sentiment d'unité nationale
qui prévalait au lendemain du soulèvement contre l'ancien raïs a fait long feu.
Depuis un an, la communauté copte est régulièrement la cible d'attaques,
notamment en Haute-Égypte, où les chrétiens sont plus nombreux qu'ailleurs.
Beaucoup de fidèles espèrent désormais un pape solide, capable de défendre les
intérêts coptes dans une Égypte post-révolutionnaire au climat instable, où les
islamistes tiennent les trois quarts du Parlement. Les Frères musulmans,
première force politique du pays, ont envoyé un message de condoléances aux
dignitaires de l'Église copte. Les salafistes, qui prônent un islam des origines, tel
qu'il se pratiquait du temps du prophète Mahomet, n'ont pas réagi.
19 mars : La mort de Chenouda III ( France catholique)
La disparition du chef prestigieux de l’Église copte d’Égypte intervient dans une
période de grande incertitude pour cette communauté chrétienne, secouée par
des évènements aux conséquences encore imprévisibles. Il sera difficile de
trouver un successeur à Chenouda III dont l’autorité morale s’est exercée
pendant si longtemps et dans le cours d’une histoire mouvementée. Paul VI était
pape de Rome à son avènement et c’est d’ailleurs grâce à lui que fut renoué un
dialogue interrompu depuis le refus d’Alexandrie d’accepter l’enseignement du
Concile de Chalcédoine. A cette occasion, s’était déroulée une cérémonie
mémorable. Paul VI avait, en effet, rendu à l’Église égyptienne les reliques de
saint Marc son fondateur, dérobées autrefois par des marchands vénitiens. Lors
du retour du reliquaire, une foule considérable était réunie dans les rues du
Caire, chrétiens et musulmans mêlés, en présence du président Nasser et de
l’empereur Haïlé Sélassié.
Cela se passait trois ans avant que Chenouda III n’accède à la tête de son Église,
mais le pape copte s’engagea dans la dynamique créée jusqu’à signer avec Paul
VI une déclaration théologique qui attestait une commune foi christologique, audelà des désaccords passés. Sous Jean-Paul II, ce rapprochement fut confirmé
par une autre attestation commune qui témoignait d’une meilleure
compréhension du cœur de la tradition chrétienne. Si tous les obstacles
doctrinaux n’étaient pas levés, c’était quand même le signe d’une avancée vers
l’unité.
On sait la situation singulière de l’Église copte d’Égypte, la plus importante du
Moyen-Orient, qui préexistait, bien sûr, à la naissance de l’islam et fait donc
partie intégrante de l’identité du pays. Des statistiques incertaines empêchent de
déterminer exactement le nombre de ses fidèles, mais l’équilibre de l’Égypte ne
se conçoit pas sans cette présence massive dont tous les dirigeants politiques ont
tenu compte de Nasser à Moubarak. Chenouda III avait été relégué sous Sadate
mais réhabilité sous Moubarak avec qui il entretenait de bonnes relations. Trop
bonnes, selon certains, qui n’ont pas admis que le pape copte s’oppose à la
révolution du printemps arabe. Le destin de ce printemps reste suffisamment
improbable pour qu’on soit attentif au sens politique de ce chef spirituel qui avait
acquis la stature d’un interlocuteur indispensable, défenseur résolu de son Église
contre toutes les exactions et les menaces à plus long terme. C’est dire qu’en
saluant cet homme exceptionnel, qui savait allier force morale et humour, on
espère vivement qu’un successeur saura assumer l’héritage pour conduire sa
communauté sur les chemins périlleux des années à venir.
18 mars : Cité du Vatican, Benoît XVI a fait adresser le télégramme suivant au
Saint-Synode de l’Eglise copte orthodoxe : « Apprenant avec tristesse le départ
vers Dieu, notre Père commun, de Sa Sainteté Chenouda III, Patriarche
d’Alexandrie et de la Prédication de Saint Marc, je tiens à exprimer aux membres
du Saint Synode, aux prêtres et aux fidèles de tout le Patriarcat mes sentiments
les plus vifs de compassion fraternelle. Je rappelle avec gratitude l’engagement
du défunt en faveur de l’unité des chrétiens, sa visite mémorable à mon
prédécesseur Paul VI et leur signature le 10 mai 1973 à Rome de la Déclaration
commune de Foi dans l’Incarnation du Fils de Dieu, ainsi que sa rencontre au
Caire avec Jean Paul II au cours du Grand Jubilé de l’Incarnation, le 24 février de
l’an 2000. Je puis dire combien l’Eglise catholique toute entière partage la peine
qui afflige les Coptes orthodoxes, et combien elle prie avec ferveur pour
demander à Celui qui est la résurrection et la vie, d’accueillir auprès de lui son
serviteur fidèle. Que le Dieu de toute miséricorde le reçoive dans sa joie, sa paix
et sa lumière ».
19 mars : Indignation au Proche-Orient après l'appel du grand mufti d'Arabie
saoudite à détruire toutes les églises de la région ; le seul pays au Proche-Orient
où les chrétiens ne sont pas en voie de disparition est Israël
(www.orthodoxie.com)
La récente déclaration du grand mufti d'Arabie saoudite suscite une vague
d'indignation et d'inquiétude au Proche-Orient et dans le monde. Le 12 mars, le
cheikh Abdul Aziz bin Abdullah, le grand mufti d’Arabie saoudite, a déclaré qu’ “il
est nécessaire de détruire toutes les églises de la région.” Sa décision est venue
en réponse à la question d’une délégation koweïtienne sur ce que prévoyait la
charia pour prévenir la construction d’églises dans l’émirat. Le mufti a basé sa
décision sur un hadith rapportant que sur son lit de mort, Muhammad a déclaré:
“Il ne doit pas y avoir deux religions dans la péninsule [arabe].”Un éditorial du
Washington times regrette le silence du président américain Barak Obama sur
cette déclaration.
Par ailleurs, l'ambassadeur des Etats-Unis en Israël, Michael Oren, a publié le 9
mars un article dans le Wall Street journal soutenant que le seul pays au ProcheOrient où les chrétiens ne sont pas en voie de disparition est Israël. Il souligne
que "Depuis la fondation d'Israël en 1948, ses communautés chrétiennes (y
compris orthodoxe russe et grecque, les catholiques, les Arméniens et les
protestants) ont augmenté plus de 1.000%." Il remarque aussi: "Cela ne signifie
pas que les chrétiens israéliens ne rencontrent pas occasionnellement
l'intolérance. Mais contrairement aux autres régions du Moyen-Orient, où la
haine des chrétiens est ignoré ou encouragé, Israël reste attaché à sa
Déclaration d'indépendance qui proclame «assurer l'égalité complète de tous ses
citoyens sans distinction de religion." Cela garantit le libre accès à tous les lieux
saints chrétiens, qui sont sous la direction exclusive du clergé chrétien. Quand
les musulmans ont essayé d'ériger une mosquée près de la basilique de
l'Annonciation à Nazareth, le gouvernement israélien est intervenu afin de
préserver le caractère sacré du sanctuaire." Cet article a suscité une polémique
dans les médias favorables à la cause palestinienne.
Sources: Israël-flash, Arutz Sheva, Washington times, Wall Street journal
20 mars : Les coptes d’Egypte dans l’attente et l’incertitude. Deux scénarios se
dessinent pour l’élection du successeur du pape copte- orthodoxe Chenouda,
enterré aujourd’hui en Égypte. (La Croix)
Alors que les funérailles du pa- triarche copte-orthodoxe Che- nouda III, décédé
samedi à l’âge de 88 ans (lire La Croix d’hier), sont célébrées aujourd’hui, c’est
toute une communauté qui retient son souffle : de quoi l’avenir sera-t-il fait pour
les sept à huit millions de coptes qui peuplent l’Égypte (en- viron 10 % de la
population) ? La disparition du 116e successeur de l’évangéliste Marc, après un
pon- tificat de plus de quarante ans, laisse un grand vide.
« Le nouveau Parlement égyptien inclut 60 % d’islamistes, dont 25 % de
salafistes. Certains se sont déjà montrés très hostiles et violents face aux
chrétiens après la révolution de 2011. Cet état de fait plonge les coptes dans
l’incertitude », analyse Christine Chaillot, spécialiste des chrétiens d’Orient (1).
Selon elle, un an après la chute de Hosni Mou- barak, les coptes sont partagés :
d’un côté, la révolution de la place Tahrir a mis au jour un vent de liberté et de
démocratie ; de l’autre, la montée des partis islamistes laisse planer le risque
d’un dur- cissement confessionnel. Les coptes exigent que le respect de la liberté
religieuse soit garanti par la Constitution. Si ce texte énonce déjà les principes de
citoyenneté, d’égalité devant la loi et de liberté de croyance, ceux-ci restent
condi- tionnés par l’article 2, qui fait de la loi islamique (charia) la source
principale de la législation civile.
C’est dire l’attente qui entoure l’élection du successeur de Che- nouda. Trois
candidats seront proposés par une assemblée de clercs et de laïcs dans les
quarante jours suivant son décès. La dési- gnation finale a lieu par tirage au sort.
Deux scénarios semblent se dessiner : selon la tradition, le pa- triarche doit être
choisi parmi les moines et même les ermites, ré- putés pour leur sagesse et leur
intériorité ; ce fut le cas du pape Kyrillos VI (1902-1971), prédéces- seur de
Chenouda.
En effet, les évêques coptes étant nommés à vie pour un diocèse, ils ne sont pas
censés accéder à la fonction suprême. Cette règle a toutefois été assouplie. Une
ving- taine d’évêques « généraux » ont été nommés pour des responsabi- lités
autres que diocésaines, ce qui rend possible leur élection. Le choix est donc
ouvert, estime Christine Chaillot : « Les électeurs vont faire le choix d’un évêque
déjà rompu aux rouages de l’adminis- tration et de la diplomatie, ou, à l’inverse,
celui d’un moine, dont le discernement spirituel pourrait être un atout dans ce
contexte instable. »
22 mars : Le long règne du pape copte (www.oasiscenter.eu)
Pendant plus de quarante ans il a guidé avec un grand charisme l’Église copte
égyptienne dans la phase difficile de la montée islamiste et des tensions
intercommunautaires, misant sur la cohésion et sur l’identité chrétienne de ses
fidèles, sur la catéchèse et sur une présence courageuse dans la société. Un peu
plus d’un an après la chute du président Moubarak à laquelle Shenouda avait
assisté sans enthousiasme, sa disparition marque encore davantage la fin d’une
époque et contraint la plus grande communauté chrétienne du monde arabe à
une transition délicate dans la transition
Le long règne du pape copte
Entrevue au Père Rafic Greiche directeur du service de presse de l’Église coptecatholique d’Égypte
(http://bl169w.blu169.mail.live.com/default.aspx#!/mail/InboxLight.aspx?n=111
1781400!n=519197133&st=news.oasis%40marcianum.it&mid=2240c0b5-742811e1-8865-00215ad88084)
Le 17 mars le Pape Shenouda III, chef de l’Église copte, est décédé
après une longue maladie. Comment la communauté copte vit-elle ce
moment ? C’est un grand moment de tristesse pour l’Église copte orthodoxe,
mais aussi pour les autres communautés chrétiennes du Pays et également pour
les musulmans. Bien sûr les fidèles coptes sont les premiers à porter le deuil, vu
la perte de leur guide religieux. Depuis deux jours ils vont se recueillir sur la
dépouille du Pape défunt, à la cathédrale de Saint Marc dans le district de
Abbasseya au Caire. Les funérailles sont prévues demain (mardi 20 Mars) à 11h.
Plus de 2000 personnalités, représentant les autorités religieuses, civiles et
militaires, y seront présentes, y compris le cheikh d’al-Azhar.
Quelle a été la réaction des autorités civiles et des institutions
musulmanes ? À la télévision égyptienne la mort du Pape Shenouda III a été
traitée comme la nouvelle la plus importante. Les chaines satellitaires, mêmes
celles non chrétiennes, mettent la photo du Pape en arrière plan et passent en
revue les images de la chapelle ardente et des gens qui attendent pour se
recueillir sur la dépouille. Tous les speakers et les journalistes portent une
cravate ou une veste noire en signe de deuil. Les autorités militaires, en la
personne du chef de l’Armée, ont donné des permis spéciaux pour le transfert de
la dépouille au Couvent de Saint Bishoy où le Pape sera enseveli, en mettant à la
disponibilité de l’Église copte un hélicoptère. Le général Tantawi a fait un
discours élogieux sur le Pape et a présenté ses condoléances aux chrétiens. Le
cheikh al-Azhar a déclaré qu’il s’agit d’une grande perte pour l’ensemble du
peuple égyptien.
Serait-il possible de donner un jugement synthétique sur les ans de
Papauté de Shenouda III ou cela serait-il trop prématuré ? Shenouda III a
régné de 1971 et donc pendant plus de 40 ans sur la destinée de la communauté
copte égyptienne. Durant son mandat il a eu des hauts et des bas. Cependant il
a eu le très grand mérite d’avoir renforcé la position des coptes en Égypte, en
particulier dans leur identité chrétienne. Il a établi des cours de catéchèse pour
les prêtres, les évêques et la population : même dans les plus petits villages, des
groupes de rencontre pour les jeunes, les femmes et les enfants ont été établis.
Il a aussi formé des prêtres et des évêques pour guider les communautés coptes
de la diaspora, en Europe, aux États-Unis, au Canada et en Australie.
Quelle a été sa réaction à la révolution ? Il a refusé de prendre des positions
trop tranchées ou trop radicales. Il craignait que les jeunes subissent la violence
de la répression. Ensuite il a choisi de se retirer et il s’est refusé de s’exprimer
publiquement sur le sujet.
Quelle est Votre appréciation personnelle sur sa figure ? C’était une
personnalité très charismatique, de grande prestance. Comme je disais, il a
beaucoup œuvré pour améliorer le niveau de la communauté copte, notamment
dans le domaine de l’instruction, à travers les écoles du dimanche. Il insistait
beaucoup à ce que l’Église offre également de services d’aide et d’assistance. Il a
construit beaucoup de couvents, pas seulement en Égypte, mais également en
Amérique et en Allemagne. Tous, qu’ils lui aient été favorables ou opposés,
reconnaissent son grand travail. De par sa forte personnalité, il était respecté de
tous, chrétiens et musulmans et il était fréquemment invité à des transmissions
tv, surtout quand éclataient des conflits communautaires, où il jouait souvent le
rôle d’intermédiaire et de pacificateur.
Comment se fera le choix du successeur ? Deux jours après les funérailles
officielles, le processus de succession sera officiellement ouvert. C’est assez
compliqué. Les coptes égyptiens, comme toutes les églises orientales, y inclus
celles catholiques, ont un synode d’évêques qui est chargé d’élire le Patriarche.
Les évêques qui ont une éparchie (=diocèse) peuvent voter mais ne peuvent pas
être élus. Par contre, les évêques qui n’ont pas d’éparchie (étant en charge d’un
monastère) peuvent être élus, aussi bien que de simples prêtres ou moines. Par
exemple, le prédécesseur de Shenouda III, le Pape Cyrille VI, était un simple
moine. Au début il y aura une réunion commune entre le Synode et un Comité de
laïcs, les ministres chrétiens et l’intelligentsia copte. Ils commenceront à mettre
les idées ensemble, en proposant des candidats. Puis l’on procédera à des
élections. Enfin, les trois candidats ayant obtenu le plus grand nombre de votes
se réuniront pour célébrer une messe commune, durant laquelle un enfant
choisira, entre trois billets reportant les noms des candidats, celui qui sera
proclamé Patriarche d’Alexandrie. Le choix de l’enfant exprimera ainsi finalement
le « souhait de Dieu ».
Est-ce une procédure longue ? Cela dépend. La fois dernière l’élection a pris
huit mois. Mais aujourd’hui on estime que le processus sera plus rapide.
Quelles sont les fonctions et l’autorité réelle du futur Pape? Il a toutes les
fonctions possibles et imaginables, dans le bon sens du terme. Non seulement
c’est un guide religieux et spirituel, mais aussi une autorité morale et légale. Son
autorité n’est pas seulement honorifique, mais très réelle et très concrète.
Y a -t-il des favoris ? Il y a trois ou quatre personnes qui travaillaient dans
l’entourage du Pape Shenouda III et qui pourraient être favoris, mais rien n’est
joué. Il faut compter aussi avec l’œuvre du Saint Esprit.
La perte du Pape Shenouda atteint encore plus l’Église Copte, déjà
éprouvée ? L’Église Copte est en train de passer un tournant historique. C’est
un moment de grand trouble et d’incertitude, à cause de la situation générale de
l’Égypte et la situation particulière de la communauté chrétienne. La perte d’une
figure aussi charismatique la rend encore plus dramatique. Le prochain Pape
aura une grande responsabilité. Shenouda III était un Synode à lui tout seul, vu
sa grande personnalité et sa présence indéniable, mais le futur Pape sera appelé
à travailler de façon collégiale, avec tous les représentants, religieux et laïcs, de
la communauté.
Quel est le rôle des autorités civiles égyptiennes dans l’élection du Pape
? Une fois le nouveau Pape élu, le Président de la République émet un décret qui
confirme la nomination du Pape copte. C’est pour cette raison que l’on souhaite
que l’élection du successeur de Shenouda III advienne avant l’élection
présidentielle, pour avoir plus de liberté dans le choix.
Pouvez-vous nous donner une vision générale de la situation actuelle
des coptes ? De tout temps, la plus grande aspiration de la communauté copte,
qui regroupe une dizaine de millions d’égyptiens, est de jouir de la pleine
citoyenneté sans que ses membres soient considérés comme des citoyens de
seconde classe. Beaucoup de lois discriminatoires existent encore et n’ont jamais
été abolies malgré les promesses. Par exemple, les coptes attendent, depuis 32
ans, la loi qui leur permettrait de construire des églises. Avec la perte de
Shenouda III, ils ont l’impression de n’avoir plus de représentants auprès du
pouvoir, car c’était lui qui dialoguait avec les autorités militaires et civiles. De
plus, avec la montée de l’Islam politique, le besoin d’avoir un Pape fort se fera
sentir encore plus. Mais en même temps il faut que le nouveau Pape adopte des
positions soft et non pas fondamentalistes.
22 mars : A Paris, Ecole militaire, à 17 h 45, Conférence – Débat « Le peuple
égyptien entre deux dictatures ? » , 1, Place de l’Ecole Militaire (Amphithéâtre
des Vallières) - Métro Ecole Militaire
Organisée par : les Auditeurs de la 28eème Session de l’Institut des Hautes
Etudes de Défense Nationale et l’Association pour la Fondation France Egypte
Jean-Noël CHEVREAU - AA- Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale et
Maire de Bourg-La-Reine
Ouverture et Accueil
Albert TANIOS - Président de l’Association pour la Fondation France-Egypte
Révolte bafouée ou Conquête intégriste ?
Partie I Révolution égyptienne et garanties constitutionnelles
Robert SOLE : Journaliste, auteur du « Le Pharaon Renversé, 18 Jours qui ont
changé l’Egypte »
Une révolution confisquée, Une
Révolution
en
conséquence
de
60
ans
de
dictature
(http://www.youtube.com/watch?v=ul1eZY_Fe8&feature=youtube_gdata_player)
Masri FEKI : Ecrivain et Chercheur en Géopolitique à l’Université Paris 8
Panaroma
de
la
Révolution
et
les
Dérives
(http://www.youtube.com/watch?v=pDNsRlbhH8c&feature=youtube_gdata_play
er)
Wagdi SABETE: Maître de Conférences en Droit Constitutionnel à l’Université de
la Rochelle
Les Garanties Constitutionnelles contre l'Excès du
Pouvoir
Législatif
(http://www.youtube.com/watch?v=ZG3vDT8C2CY&feature=youtube_gdata_pla
yer)
Partie II Diaspora et Droits de l’Homme en Egypte
-
Jean MAHER : Président de l’Organisation Franco-Egyptienne des Droits de
l’Homme, Engagement de la Doiaspora pour les libertés et la démocratie
-
Sénateur Yves Pozzo di Borgo, Les relations franco-égyptiennes
-
Sénateur Adrien Gouteyron qui a préparé un rapport sur les chrétiens
d’Orient pour le Premier Ministre Juppé
26 mars : 19h15, 167 avenue Charles de Gaulle 92200 Neuilly-sur-Seine,
conférence sur les minorités chrétiennes du Moyen-Orient
Accès Métro Pont de Neuilly, Les minorités chrétiennes du Moyen-Orient sont non
seulement menacées dans leur identité et leur liberté religieuse, mais également
dans leur existence même dans ces régions où elles vivent depuis deux
millénaires.
Elles représentaient au début du 20e siècle environ 15% de la population au
Moyen-Orient et moins de 5% aujourd’hui. Le Printemps arabe, en réécrivant les
constitutions des pays concernés, peut, soit offrir la chance d’instaurer une
véritable égalité entre les citoyens de différentes confessions religieuses, soit
augmenter les souffrances des minorités et accélérer leur exil et leur oubli. Nous
voulons donc contribuer à sensibiliser l’opinion publique et les médias à leur
situation. Nous voulons également encourager ceux qui luttent localement pour
un humanisme musulman plutôt que pour un islam extrémiste, afin que le
respect des Droits de l’Homme soit inscrit dans les constitutions des nouvelles
sociétés qui se forment et préserve l’avenir des Chrétiens dans leurs pays.
Programme : Modérateur : Robert Solé Journaliste, écrivain
19h30 : Accueil par Jean-Christophe Fromantin, Maire de Neuilly et Conseiller
Général des Hauts-de-Seine
Introduction de la soirée par Robert Solé, « Cadre historique des minorités
religieuses dans les pays à majorité musulmane et situation actuelle des
Chrétiens d’Orient »
Alexandre del Valle, universitaire et journaliste, « Historique de la minorité juive
dans les pays à majorité musulmane » & témoignage Jean-Pierre Allali, écrivain,
Vice-président de la JJAC
« Réfugiés chrétiens d’Orient » Monseigneur Claude Bressolette, responsable
pastoral des
Communautés catholiques orientales en France
« Islam et tolérance religieuse » par Cheikh Hassen Chalghoumi, imam de la
mosquée de Drancy
« Défense des droits de la minorité chrétienne d’Egypte » & témoignage par
Maître Naguib Gobrail, Président de l’Union Egyptienne des Droits de l’Homme,
en collaboration avec Jean Maher, représentant en France de l’Association des
Coptes d’Europe
21h : Questions / réponses & Conclusion
sénateur
Adrein
Gouteyron
(http://www.youtube.com/watch?v=tjxkvkjq8l4&feature=youtube_gdata_player)
27 mars : A Chypre, Réunion des Primats des Églises orthodoxe du Moyen
Orient à Chypre (Source : Romfea.gr et www.orthodoxie.com)
L’effusion de sang en Syrie et la nécessité de défendre les chrétiens dans ce
pays, mais aussi au Liban, étaient au centre des discussions de la réunion des
Primats des Églises orthodoxes au Moyen-Orient. « C’est la deuxième fois que
nous rencontrons S.B. le Patriarche de Jérusalem Théophile, S.B. le Patriarche
d’Antioche Ignace et S.B. l’archevêque de Chypre Chrysostome » a déclaré S.S.
le Pape et Patriarche d’Alexandrie Théodore II, qui présidait la consultation. Au
cours de celle-ci, M. Dollis, vice-ministre grec des Affaires étrangères, en charge
de l’hellénisme à l’étranger, est intervenu. De la part des Primats, le Patriarche
d’Alexandrie a exprimé le désir ainsi que la forte volonté de soutenir l’Église
d’Antioche, S.B. le Patriarche Ignace et tous les fidèles de ce pays très éprouvés,
qui continue à compter ses morts. « Nous sommes aux côtés de S.B. le
Patriarche Ignace, avec amour et respect », a encore souligné le Patriarche
Théodore. De son côté, dans un discours qui a ému les personnes présentes, le
Patriarche d’Antioche Ignace a évoqué les sérieux problèmes auxquels fait face la
communauté chrétienne au Liban et en Syrie, insistant sur la nécessité d’un
soutien de la communauté internationale. Prenant la parole, M. Dollis a relevé
que la Grèce était le seul pays européen qui avait officiellement entrepris une
tentative pour soutenir l’antique Patriarcat d’Antioche et aussi les communautés
chrétiennes de la région. La présente réunion, a-t-il poursuivi, contribue à mettre
en évidence le problème tant sur le forum européen, qu’international. Enfin, S.B.
l’archevêque de Chypre Chrysostome a proposé de mettre en place une
délégation des Églises orthodoxes du Moyen Orient afin que celle-ci soit envoyée
à Bruxelles et aux États-Unis pour sensibiliser et informer le monde politique au
niveau international au sujet du problème important de la protection du
Patriarcat d’Antioche et des chrétiens en Syrie. Une conférence de presse a eu
lieu ensuite avec les représentants des médias.
27 mars : Le premier ministre turc annonce la prochaine réouverture de la
Faculté théologique de Halki (Source Romfea.gr et www.rthodoxie.com)
À l’occasion de la réunion sur la sécurité nucléaire qui se déroule à Séoul, le
président Barack Obama a rencontré le premier ministre turc, qui lui a annoncé
la réouverture de la Faculté théologique de Halki. Le président Obama a félicité
M. Erdogan « pour les efforts que celui-ci faisait en Turquie afin de défendre les
minorités religieuses », ajoutant sa satisfaction d’apprendre la décision de la
réouverture de la Faculté de Halki.
30 mars : A Paris, à 18h30, à l’occasion de la parution de l’étude
“Le monde arabo-musulman dans les manuels scolaires français”
menée par les professeurs Bénédicte Hugedé et Mélanie Serrat
pour la Commission nationale française pour l'Unesco et l’École normale
supérieure de Lyon, Conférence-signature avec Jacqueline Costa-Lascoux
(directrice de recherche honoraire au CNRS), en présence de William Fabvre,
Secrétaire général de la Commission française pour l'UNESCO
1er avril : De Syrie, Une lettre de Mère Agnés-Mariam de la Croix (France
catholique)
« Les agences catholiques commencent à voir plus clair dans la situation en
Syrie. Je crois que les dernières déclarations de Human Rights Watch et de
l’ambassadeur US à Damas y sont pour beaucoup. La France a pour sa part
refusé l’entrée de son territoire au Cheikh Qaradawi qui incitait sans cesse sur Al
Jazirah pour une guerre confessionnelle. L’affaire Merah à Toulouse a aussi
contribué à desciller les yeux sur les dangers de la chaîne Al Jazzirah dont les
locaux dans la tour Montparnasse ont été perquisitionnés par la police française.
Espérons qu’une saine information aide les efforts du peuple syrien vers plus de
démocratie dans un climat de dialogue et de réconciliation générale. Loin des
exacerbations confessionnelles. J’ai trouvé quand même élevé le chiffre de
10000 chrétiens sinistrés á Kusayr. J’ai parlé avec un prêtre originaire de cette
ville, réfugié à Damas. Il m’a affirmé :"Kusayr (à entendre : la Kusayr
chrétienne) n’existe plus...entièrement détruite par les islamistes". J’ai su par
ailleurs que beaucoup de chrétiens restaient chez les leurs dans d’autres endroits
de la ville. Pour une cause ou pour une autre, le pire est en train d’arriver.
Jusqu’à présent c’était des liquidations et des exactions ponctuelles. Maintenant
c’est l’exode collectif comme à Damour au Liban il y a 40 ans. Priez pour nous.
—Dernières nouvelles de Homs et de Kusayr Par Mère Agnès-Mariam de la Croix
A la veille de la Semaine Sainte où nous contemplons l’Agneau de Dieu
affreusement traité par le péché du monde qu’Il porte pour nous sauver, je viens
vous donner des nouvelles fraîches de notre diocèse. Il est de notre devoir de
vous informer sur les vrais développements du conflit en Syrie. Nous le faisons
afin que l’opinion publique fasse pression pour épargner la population civile
syrienne.
Nouvelles de Qâra
Plus de 300 familles sunnites de Baba Amro sont réfugiées chez l’habitant et
servies par les membres de l’opposition locale. Nous faisons ce que nous
pouvons pour les aider. Je suis intervenue personnellement pour la mise en
libération de 70 militants incarcérés depuis le passage de l’armée syrienne par
notre village. J’ai clamé haut et fort ma désapprobation pour les méthodes
employées avec certains prisonniers. On les a tabassés pour leur faire avouer de
supposés méfaits liés au terrorisme des bandes armées. Notre tailleur de pierre a
ainsi perdu ses fausses dents. Nous avons déclaré notre monastère ouvert pour
recevoir les réfugiés et les sinistrés. On nous parle d’une centaine d’enfants entre
1 et 10 ans qui ont été retirés des décombres de Baba Amro et dont on n’a pas
encore trouvé les parents. Nous essayons de les aider et, peut-être, une fois les
papiers établis, nous en recevrons quelques-uns chez nous. Cela dépendra du
ministère des affaires sociales. Là aussi vos dons sont les bienvenus.
Nouvelles de Homs
A Homs, ville d’un million d’habitants, les deux tiers de la population ont fui les
lieux. Plus de 90% des chrétiens ont été forcés de partir, souvent sans avoir le
temps de rien emporter. Des centaines de familles chrétiennes ont abandonné
Homs et sa province pour se réfugier dans la Vallée des chrétiens, à Damas ou
dans sa Province.
Certaines familles sont retournées pour surveiller leurs biens. L’une d’entre elles
raconte cet épisode ubuesque : « Nous ouvrons la porte et, voilà, le salon est
rempli de monde. Ils portent nos pyjamas et mangent dans nos assiettes.
Interloqués nous les fixons du regard. Gêné, leur leader nous dit « Quand vous
voulez on vous rendra votre maison ». Mais la réalité s’impose. Il faut les laisser
faire et se rendre à l’évidence. Notre maison n’est plus à nous ».
Pourquoi affirmons-nous que ces gens ont été « forcés » de partir ? Parce que
progressivement mais efficacement la branche armée de l’opposition syrienne a
opéré ce qu’on peut appeler une « redistribution démographique ». Grâce à des
francs-tireurs et à des actes d’agression criminelle ils ont harcelé la population
civile non agréée : les minorités alaouites, chrétiennes, chiites et beaucoup de
musulmans « modérés » qui n’ont pas désiré participer aux activités dissidentes.
Ce n’est pas un génocide massif mais une liquidation à petits feux.
Depuis août 2011 et plus particulièrement depuis novembre où nous avons vu la
situation de nos yeux en visitant Homs et Kusayr, nous avons des informations
sûres et prouvées d’actes de barbarisme envers la population civile pour l’obliger
à se désister de la vie civique ordinaire et paralyser ainsi les institutions de l’Etat.
Dès le début de l’année scolaire des sévices répétés ont été enregistrés contre
les établissements scolaires : kidnapping du corps enseignant, instituteurs et
institutrices, harcèlement des écoliers, incendie des écoles ou leur
bombardement. Cela a amené progressivement à la fermeture des écoles puis
des universités.
Les minorités présentes dans des quartiers sous la coupe des bandes armées
affiliées à l’opposition syrienne ont été la cible permanente d’exactions : leurs
biens ont été pillés, leurs voitures réquisitionnées, beaucoup d’entre eux ont été
pris en otage, pour la simple raison d’appartenir à une minorité religieuse et
n’ont été relâchés que contre une rançon (ce qui a provoqué le phénomène du
contre-kidnapping, avec des négociations de part et d’autres pour la libération
des otages en vis-à-vis).
De même, tous les acteurs de la vie civile ont été une cible préférentielle du
terrorisme camouflé en résistance armée : les chauffeurs de taxi, les marchands
ambulants, les facteurs et surtout les fonctionnaires de l’administration civile ont
été les victimes innocentes des actes qui ont dépassé le simple assassinat pour
revêtir les aspects les plus barbares du crime gratuit : personnes égorgées,
mutilées, éventrées, dépecées, jetées dans les coins des rues ou dans les
poubelles. On n’a pas hésité à tirer sur des enfants à bout portant pour créer la
détresse et le désespoir, comme ce fut le cas du petit Sari, neveu de notre
tailleur de pierre. Ces actes atroces étaient ensuite exploités médiatiquement
pour en imputer la responsabilité aux forces gouvernementales.
Nous avons surpris ce stratagème par nous-mêmes lors d’une visite à Homs. Ce
jour-là nous avons recensé une centaine de cadavre arrivant dans les hôpitaux,
victimes de l’acharnement gratuit des bandes armées affiliées à l’opposition. En
passant par l’avenue de Wadi Sayeh nous avons surpris une voiture calcinée. Un
homme venait d’être la cible d’un attentat de la part des bandes armées parce
qu’il avait refusé de fermer son magasin. Sa voiture avait été dynamitée et lui a
été littéralement « haché en morceaux » et jeté sous la devanture de son
magasin. Au moment où nous passions, des passants s’étaient assemblés. Nous
avons surpris plusieurs actionnant leurs téléphones portables. Ils filmaient et
nous avons entendu l’un d’entre eux enregistrer ces paroles sans doute à
l’adresse d’une des chaînes satellitaires : « Voici ce qu’endurent les citoyens
syriens de la part des escadrons de la mort de Bashar El Assad ». Nous avons
photographié cet évènement et nous avons suivi la dépouille du pauvre homme
tué jusqu’à l’hôpital.
Avec la chute de Baba Amro, les combattants et leurs familles se sont faufilées
de Nazihin et Ashiri et ont investit les quartiers chrétiens de Warcheh et Salibi.
Les maisons des chrétiens ont été réquisitionnées. Dans Hamidiyeh et ses
environs, jusqu’à Wadi Sayeh et, plus haut, Bustan Diwan, le même scénario se
produit : les bandes armées font partir les chrétiens, parfois de force, et pillent
leurs maisons puis les utilisent pour installer des familles déplacées sunnites ou
pour les utiliser à des fins militaires. On nous raconte que les bandes armées ont
troué les cloisons qui séparent les habitations pour pouvoir circuler à travers le
quartier sans sortir dans la rue. Des quartiers entiers sont ainsi transformés en
blockhaus.
Dernières nouvelles du 30/3/2012
Les quartiers de Bab Sbah, Warcheh et une partie de Hamidiyeh sont vidés de
leurs habitants pour les raisons citées plus haut. Des bandes de terroristes
islamistes envahissent les lieux et s’introduisent dans les maisons, les pillent puis
les brûlent, alléguant que les forces gouvernementales les ont pilonné. Les
terroristes, avant de s’introduire dans les quartiers habités par les minorités
confessionnelles les avaient eux-mêmes pilonné avec des mortiers, des roquettes
ou des fusées LAU de fabrication israélienne. Ils s’en prennent à des populations
civiles non armées et dans des endroits où n’existe aucune présence des forces
régulières.
Il est faux de dire que la population civile est uniquement prise entre deux feux.
La vérité c’est que dans plusieurs endroits les quartiers chrétiens ont été la cible
d’un bombardement systématique des bandes armées pour se « venger » du fait
que les chrétiens n’étaient pas au rendez-vous de l’opposition. Mais l’eussent-ils
été, auraient-ils échappé au limogeage confessionnel ? Nous en doutons.
D’après l’agence catholique Fides, la manœuvre des bandes armées est d’investir
les quartiers à majorité chrétienne du vieux Homs pour s’y retrancher. Un grand
drame se prépare : les bandes armées ont ceinturé le quartier avec des explosifs
menaçant de tout faire sauter si l’armée régulière avance.
Disons que la confusion règne quant aux véritables tenants et aboutissants de la
branche armées de l’opposition. Comme il y a plusieurs factions, indépendantes
les unes des autres, leurs exactions ont différentes motivations. Il ne faut pas se
hâter de discréditer les témoignages de chrétiens qui ont expérimenté une vraie
« persécution » à leur encontre. Ce n’est plus un mystère pour personne que des
salafistes sont actifs dans beaucoup d’endroits à Homs en particulier et en Syrie
en général. Il est cependant vrai aussi qu’en général les chrétiens ne sont pas
sous la coupe d’une persécution systématique et générale car les groupuscules
salafistes ne sont pas partout.
Je suis en train de traduire un article qui donne un éclairage intéressant sur la
présence des salafistes en Syrie et au Liban.
Situation à Kusayr
Kusayr est un gros bourg des environs de Homs, limitrophe avec le Liban. La
situation y est dramatique. Les minorités ont été la cible de terribles exactions.
Plusieurs personnes innocentes ont péri, abattues de sang froid. André Arbache,
jeune marié de 30 ans a été kidnappé et à ce jour on ne sait rien de lui. Des
terroristes arrêtés par les forces de sécurité ont confessé qu’il avait été égorgé
d’après le rituel du « Nahhr » : méthode appliquée par Al Qaeda sur les
« renégats ».
La famille chrétienne Kasouha, majoritaire à Kusayr, a perdu plusieurs de ses
membres, abattus de sang froid. On parle de contentieux anciens. N’empêche
que des chrétiens ont été massacrés après avoir subit pendant des mois les
exactions des bandes armées qui, pourtant, ont été présentées au monde
comme étant des factions de résistants valeureux cherchant à instaurer la
démocratie. En réalité, ces bandes armées ont appliqué la loi de la jungle : soit
elles
ont
cherché
à
ressusciter
les
vieux
démons
des
frictions
intercommunautaires, soit elles ont, elles aussi comme à Homs, essayé de faire
advenir la guerre confessionnelle.
Plusieurs chrétiens de Kusayr ont été assassinés, parfois dépecés, pour inciter la
population à fuir. Comme tout cela ne suffisait pas pour débarrasser Kusayr de
ses habitants chrétiens, les terroristes ont pris le parti d’attaquer ouvertement
les quartiers des chrétiens. Ils les ont pillonné avec les mortiers et les roquettes
puis les ont investis, jetant dehors leurs habitants et tuant les récalcitrants. Les
immeubles des chrétiens ont été systématiques détruits ou brûlés après avoir été
pillés.
Dans les quartiers plus éloignés qui n’ont pas été encore investis par les
terroristes et où beaucoup de chrétiens se sont réfugiés chez les leurs, les
maisons des chrétiens sont la cible continuelle de mortiers. C’est ainsi que le
domicile de notre curé, Père Georges Louis, a été frappé de plein fouet par
quatre obus ce qui l’a totalement détruit.
Il faut rappeler que ces bombardements n’entrent pas dans le cadre d’un
échange de tir avec l’armée syrienne mais constituent une agression gratuite sur
une population civile non armée.
Les chrétiens de Kusayr ont entendu les islamistes à maintes reprises affirmer
que les comités de coordination locale ont déjà distribué les biens meubles et
immeubles des chrétiens aux familles sunnites.
Quelques exemples percutants d’actes sauvages perpétrés par les bandes
armées affiliées à l’opposition :
Lorsque l’armée régulière a forcé Baba Amro, les terroristes ont rassemblé tous
leurs otages (alaouites et chrétiens) dans un immeuble de Khalidiyeh qu’ils ont
dynamité perpétrant un terrible massacre et l’attribuant aux forces régulières.
Même si cet acte a été imputé aux forces régulières, y inclus par la Ligue Arabe,
les preuves et les témoignages sont irréfutables : il s’agit d’une manœuvre des
bandes armées affiliés à l’opposition.
La famille Al Amoura, du village de Al Durdâk, dans les alentours de Homs, a été
exterminée par les terroristes wahabites. Quarante et une personnes de cette
famille ont été égorgées le même jour. Un autre massacre a été perpétré par
l’Armée Libre de Syrie en retrait de Baba Amro : elle s’est arrêtée près de
Rableh, à la frontière libanaise et a massacré quatorze membres d’une même
famille alaouite à Hasibiyeh.
RETROSPECTIVE
Voilà une année que je me suis penchée sur la situation en Syrie pour essayer de
la comprendre. Par après je me suis rendue par trois fois sur les lieux chauds de
notre diocèse et je puis dire que je suis devenue témoin oculaire. En regardant
en arrière je vois que je ne me suis pas trompée dans mes pronostics. Avec des
journalistes belges nous avons été les premiers au monde à faire état de
« bandes armées non identifiées ». Aujourd’hui ces bandes ont été identifiées.
Nous pouvons leur donner un nom. Elles sont regroupées sous le titre de l’Armée
Libre de la Syrie bien qu’elles soient d’origine salafiste ou wahabite, c’est-à-dire
des formations para militaires d’islamistes ultra radicaux.
Nous remercions toutes les instances qui, durant l’année écoulée, ont sommé le
régime syrien, même si souvent c’était à tort et à travers à partir de fausses
informations, d’arrêter ses violences envers la population civile. Mais quid des
sévices de l’opposition syrienne ? Ou plutôt des factions armées qui se réclament
d’elle ? Aujourd’hui le mal est fait. Ce que nous craignions est en train d’arriver :
l’exode des chrétiens de Syrie commence. Ils le partagent avec leurs frères et
sœurs des autres confessions. Il nous rappelle celui des chrétiens d’Irak.
Espérons que la tendance soit enrayée par l’arrêt des hostilités et l’instauration
d’un dialogue entre toutes les composantes du peuple syrien.
Nous sommes tous pour la liberté et la démocratie. Malheureusement les nobles
objectifs brandis par l’opposition syrienne ont été phagocyté par l’islamisme. En
portant l’opposition aux nues -au début c’était à juste titre- on a cru sans
vérification tout ce que disaient le fallacieux Observatoire syrien des droits de
l’homme puis les « comités de coordination locale ». Or, au gré des nécessités,
ces organismes faisaient plus du trucage que de l’information. Non seulement
l’information apportée était unilatérale et partisane mais souvent elle a été
tronquée et falsifiée. La réalité n’était plus conforme à leurs déclarations
fastidieuses.
Par ailleurs les évènements m’ont donné raison et, ce qui me console, c’est que
la communauté internationale elle-même est en train d’appuyer la thèse d’une
perversion de l’opposition syrienne qui est devenue, à l’insu de beaucoup de ses
supporters, un paravent pour le sunnisme radical. La presse mainstream
commence petit à petit à comprendre la réalité du conflit en Syrie en révélant
certains de ses côtés trop longtemps occultés : la présence de factions armées
dont l’objectif était de créer de toutes pièces un scénario de guerre
confessionnelle semblable à celui du Liban. Ceci explique l’acharnement subit
pendant des mois par les alaouites de la part des bandes armées. Les chrétiens
en ont aussi été victimes, mais dans une moindre mesure. L’objectif de ces
groupes armés était de pousser les minorités à s’armer pour qu’éclate la guerre
confessionnelle. Mais cette réaction n’est jamais venue. A part des cas isolés, les
minorités ne se sont pas armées. Elles ont attendu patiemment que les forces de
l’ordre viennent les protéger. Elles ont payé ainsi un très lourd tribut de sang en
attendant leur délivrance. L’histoire rendra hommage à la maturité du peuple
syrien qui, par sa sagesse millénaire, a évité de verser dans le pire alors que tout
était à sa disposition pour se venger de « l’autre ». Il faut aussi dire que la
majorité des musulmans en Syrie décrient les salafistes et prennent leur distance
du wahabisme. Ils disent que tout extrémisme est une déformation et que le
salafisme, inspiré du wahabisme, est devenue une hérésie surtout lorsqu’il a
recours à l’élimination des « kuffar » ou « renégats », en fait toute personne qui
n’accepte pas ses fondamentaux.
En définitive le monde occidental, tributaire d’une information tendancieuse, se
trompe grandement en appliquant à ces groupements hétéroclites islamistes le
titre d’Armée Libre de la Syrie. Il faut distinguer les choses pour ne pas favoriser
le pire.
Et quoi dire de plus ? Human Rights Watch a écrit une lettre ouverte au « Conseil
National Syrien » pour l’inviter à dénoncer des actes de barbarie à l’encontre de
la population civile syrienne et les forces de l’ordre, actes contraires à la Charte
des Droits de l’homme et à la Convention de Genève commis par les bandes
armées affiliées à l’opposition. L’ambassadeur des Etats-Unis à Damas se
lamente sur les violences inacceptables des bandes armées agissant au nom de
l’opposition. Les grandes puissances et les médias internationaux parlent
ouvertement d’une dérive confessionnelle de certaines branches armées affiliées
à l’opposition syrienne dans lesquelles on découvre des factions de Al Qaeda, des
Salafistes et des Wahabites. Pax Christi Canada adresse une lettre aux dirigeants
de ce monde pour leur demander de ne plus intervenir au Moyen-Orient par les
moyens militaires. La France a pour sa part refusé l’entrée de son territoire au
Cheikh Qaradawi qui incitait sans cesse sur Al Jazirah arabe pour une guerre
confessionnelle. L’affaire Merah à Toulouse contribuera à dessiller les yeux sur
les dangers de la chaîne Al Jazzirah dont les locaux dans la tour Montparnasse
ont été perquisitionnés par la police française.
Alors que la communauté internationale cherche à favoriser le dialogue et
l’apaisement il est désormais inacceptable que des responsables et des
journalistes continuent à croire à l’aveuglette les déclarations les réseaux
d’information tendancieux qui couvrent le crime de ces bandes armées s’affiliant
à l’opposition syrienne pour son plus grand dam. En ignorant les exactions et les
crimes de ces bandes armées et en saluant leur « combat » on encourage leurs
crimes et on ne porte pas assistance à personnes en danger. Seule une
information objective et sans parti pris, fidèle à la réalité des faits, pourra aider à
arrêter la violence et à amener toutes les factions à dialoguer en vue d’un vrai
processus démocratique. Il faut dénoncer le mal où qu’il se trouve sans état
d’âmes. Un minimum de vérification est de mise dans la confusion qui prévaut.
CONCLUSION
Nos prières s’élèvent pour que la Syrie sorte purifiée et pacifiée de cette terrible
épreuve et que la voix de la majorité écrasante du peuple syrien, toutes
confessions confondues, soit entendue : entreprendre les réformes nécessaires
sans briser le pacte national ni verser dans la guerre confessionnelle.
En ce glorieux temps pascal que le Seigneur vainqueur de la mort nous visite
comme Il le fit à Sa Mère et à Ses Apôtres et qu’Il nous évangélise avec Sa Paix,
basée sur la destruction du mur de la haine dans Son Corps livré pour nous. Lui
seul nous apprend à aimer le prochain jusqu’à nous livrer pour lui. Tel est le
message que nous aimerions faire entendre de Syrie à ceux qui sont près et à
ceux qui sont loin.
Qâra, 31 mars, Dimanche des Rameaux 2012
Avril : séminaires de Bernard Heyberger, 15h – 17h, Salle 114,
EPHE, Bâtiment Le France : 190, avenue de France - 75013 Paris - 1er étage
4 avril : Chantal Verdeil (INALCO), Les transformations dans l'enseignement
dans le bilad al-cham au début du XIXe siècle
3 avril : à 20.30 à la Maison des Etudiants Arméniens, séance des Conférences
du Salon consacrée à W.Saroyan et aux auteurs arméno-américains. Elle aura
lieu et sera animée par Dickran Kouymjian. Elle se conclura par la projection de
the Good Job, un court-métrage de Saroyan.
4 avril : Un salafiste menace les religieuses de l’Église orthodoxe russe de Tunis
(http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Un-salafiste-menace-les-religieusesde-l-Eglise-Orthodoxe-russe-de-Tunis_a2337.html)
Les religieuses de l’Église orthodoxe russe de Tunis ont reçu à maintes reprises
des menaces d’un salafiste les sommant de fermer l’église. Des menaces
proférées à l’heure où le tourisme tunisien essaye d’explorer le marché russe,
aux potentiels importants capables de repêcher le secteur avec des centaines de
touristes russes attendus. Les menaces n’ont pas cessé ces derniers temps, car
le même salafiste a repris ses menaces envers les religieuses qui sont allées
déposer une nouvelle plainte auprès du district de la police de Bab-Bhar,
l’archiprêtre avait contacté Rached Ghannouchi et avait exprimé son intention de
contacter le Président Marzouki.. De leur part, les autorités sécuritaires ont pu
identifier le salafiste à partir de sa description, de celle de sa voiture et de sa
plaque minéralogique, Trimech avait reconnu avoir menacé les religieuses et qu’il
a agit de son propre chef. Le Procureur de la République a ordonné de le placer
en garde à vue.
3 avril : Beyrouth : un appel du Mouvement de la jeunesse orthodoxe pour la
Syrie :
En raison des dramatiques évènements qui depuis des mois se déroulent en
Syrie, le secrétariat général du Mouvement de la jeunesse orthodoxe (MJO) a
décidé, il y a peu, de mettre sur pied un « comité d’urgence sociale » et de
lancer une collecte de fonds afin de secourir tous ceux qui vivent désormais dans
le dénuement le plus total. (www.orthodoxie.com)
Précisions sur la situation sociale en Syrie :La situation économique s’aggrave
dans tout le pays ; elle se traduit par une baisse de la valeur de la lire syrienne
et une hausse énorme des prix de toutes les denrées de base.
Depuis quelques mois, de nombreuses familles, surtout de Homs et de Hama, se
sont réfugiées, avec quelques économies, dans des régions plus sûres,
essentiellement sur la côte, avec l’espoir de rentrer chez elles quelques semaines
plus tard. Toutefois, la situation générale n’a pas permis à la plupart de ces
familles de rentrer et leurs maigres ressources sont épuisées.
D’autres familles, surtout à Homs, qui n’ont pas eu le moyen de s’en aller, ont vu
leurs maisons endommagées ou pillées ; certaines d’entre elles ont été forcées
de se déplacer dans d’autres quartiers de la ville où elles s’entassent dans
quelques chambres ; elles sont privées elles aussi de toute ressource et ne
peuvent se procurer ni des denrées alimentaires de base comme le pain, ni du
lait pour les enfants.
Les évêchés et les paroisses et quelques organisations philanthropiques tentent
bien d’aider ces familles mais cette une aide reste modeste, d’une part en raison
du peu de moyens et de l’énormité des besoins et, d’autre part, en raison de
l’accès difficile à certaines régions. Ils ont un besoin urgent d’être soutenus pour
qu’ils puissent continuer à secourir ces nombreuses familles.
Les dons peuvent être transmis au secrétariat général du MJO qui se chargera de
les répartir :Titulaire : Mouvement de la jeunesse orthodoxe (General
Secretary) Compte No: 20.10.934960.53
USD Banque:
Fransabank S.A.L
Gemmayzet Branch,Tripoli (Liban) Swift Code: FSABLBBX IBAN # LB84 0001
0005 7231 5500 0030 5002 (Sources : MJO 1 et 2)¨
5 avril : TV France24, voici les liens de l'émission "Le Débat", Egypte: le double
jeu des Frères musulmans (Présenté par Vanessa Burggraf).
http://www.france24.com/fr/20120405-debat-partie1
http://www.france24.com/fr/20120405-debat-partie2
Le premier tour de l'élection présidentielle en Egypte se déroulera les 23 et 24
mai. Les Frères Musulmans, déjà majoritaires au Parlement, se lancent dans la
course. Kaikhat Al-Chater est leur candidat. S'il est élu, il appliquera la charia. Et
pourtant les Frères musulmans s'étaient engagés à ne pas se présenter à ce
scrutin. Comment expliquer cette volte-face, ce double discours? Les Frères
Musulmans vont-ils s'emparer de tous les leviers du pouvoir en Egypte?
Emission préparée par Pauline Heilmann, Sophie Hulot et Maud Roubeaud avec
Robert SOLE, écrivain égyptien, auteur de "Une soirée au Caire" Ed. Points,
septembre 2011 ; Jean MAHER, représentant d’un certain nombre d’associations
coptes en Europe ; Claude GUIBAL, journaliste, auteur de "l'Egypte de Tahrir,
anatomie d'une révolution" Éd. du Seuil, mai 2011 ; Masri FEKI, chercheur en
géopolitique Université Paris VIII, auteur de "Les révoltes arabes : géopolitique
et enjeux", Ed. Studyrama
5 avril : Des menaces contre l'église orthodoxe de Tunis (www.orthodoxie.com)
Des menaces contre l'église orthodoxe de Tunis ont eu lieu à plusieurs reprises
(lettres, sacs poubelles sur les croix). Par trois fois, une plainte a été déposée.
5 avril : fondation oasis (www.fondazioneoasis.org)
Au sein des contradictions de l’Arabie Saoudite
Elle soutient la révolution en Syrie en se posant en défenseur des droits de
l’homme et des rebelles massacrés par le régime de Assad, et en même temps
elle frappe de manière violente ceux qui au Bahreïn voisin tentent d’entamer un
processus de démocratisation : voilà l’Arabie Saoudite. Ces derniers mois, elle a
maintenu à l’égard des “printemps” arabes des positions différentes,
contradictoires entre elles, mais cohérentes avec un seul dessein : renforcer le
contrôle sur les pays à majorité sunnite et bloquer l’Iran.
Madawi Al Rasheed, Professeur d’anthropologie sociale au King’s College de
Londres, décrit la politique adoptée l’année dernière à l’égard de la Tunisie, de
l’Égypte, de la Syrie et du Bahreïn, en plus de sa politique intérieure, thème
d’ailleurs presque inconnu des médias occidentaux
Vers des démocraties version arabe
L’Occident est directement provoqué par ce qui se produit au Moyen-Orient, mais
de manière inédite, et il ne peut négliger la question qui effleure dans les
événements de cette dernière année. Une exigence de démocratie qui ne sera
pas pensée selon des catégories européennes, mais construite en termes
“arabes”. Voir les propos d’Eugene Rogan, directeur du Centre pour les Études
sur le Moyen-Orient de l’Université d’Oxford, qu’Oasis a rencontré à Venise.
Signalation Le numéro 14 de la revue «Oasis» est disponible en librairie ou il
peut aussi être acheté online, Sociétés arabes, sociétés plurielles ? Le MoyenOrient des révolutions. La section principale du nouveau numéro approfondit les
événements qui ont envahi l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient depuis le début
2011, une saison que Oasis définit comme “Printemps fugace”, un binôme qui dit
en même temps l’espérance de changement et la fragilité inhérentes aux révoltes
arabes. Pénétrer dans cette fugacité implique d’enquêter sur les véritables
protagonistes des mouvements des places, parfois restés dans l’ombre ; sur ceux
qui comptent maintenant recueillir les fruits de l’action audacieuse des
manifestants et assumer le gouvernement d’États qui doivent faire face en leur
sein à une demande de liberté explosive et la manière dont ils comptent le faire ;
sur la manière dont résonnent les mots-clés des débats politiques et électoraux :
démocratie, participation, droits et, surtout, laïcité, une catégorie aussi
déterminante qu’elle est interprétée de différentes manières et mal comprise
dans des sociétés qui ont affaire au pluralisme venu au jour avec les révolutions
et le gouverner. Sans oublier que ce qui se produit le long de la rive méridionale
de la Mer Méditerranée influence aussi les pays euro-atlantiques.
5 avril : Alain Juppé s’exprime sur les chrétiens d’Orient « C’est leur terre !»
source France catholique
"Les chrétiens d’Orient sont chez eux depuis les origines du christianisme. C’est
donc leur terre. Ils doivent pouvoir y rester, y vivre, s’y épanouir dans la sécurité
et dans la paix. La France s’est toujours sentie responsable de la sécurité des
chrétiens d’Orient."
5 avril : Le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères de la
Belgique, Didier Reynders, a été reçu par le patriarche Bartholomée
(www.orthodoxie.com)
Le patriarche oecuménique Bartholomée a reçu, le 5 avril, le vice-premier
ministre et ministre des Affaires étrangères de la Belgique, Didier Reynders. Au
cours de l'entretien, le ministre belge a exprimé le souhait d'être informé plus en
détails des problèmes qui se posent au Patriarcat oecuménique. Les questions de
la réouverure de l'Ecole théologique de Halki et du dialogue interreligieux ont été
évoquées, mais aussi les activités environnementales du patriarcat et la situation
des chrétiens au Proche-Orient.
6 avril : Certains Touaregs, plus ou moins alliés à Al-Qaida au Magreb,
annoncent l’indépendance du nord Mali
6 avril : A Paris, au Centre culturel égyptien, à 18h30"L'héroïsme
révolutionnaire égyptie à travers l'histoire", Conférence avec le journaliste
Mohamed El-Shafey, Historien et journaliste de la presse écrite et télévisée en
collaboration avec le journal Nadbh El-Watan (Pulsations de Patrie), Conférence
en arabe avec résumé en français
7 avril : Tunisie: vive inquiétude des orthodoxes russes de Tunis
(www.orthodoxie.com)
Après l'église, c'est l'école russe, derrière l'église, et le cimetière chrétien de
Montplaisir à Tunis qui ont été pris pour cibles. Par ailleurs, le recteur de l'église
orthodoxe russe de Tunis, le père Dimitri Netsvetaev, sur place depuis 15 ans, a
été menacé par un individu, qui est entré dans l'église, juste après la liturgie
dominicale, et lui a donné trois jours pour qu'il enlève la croix de l'église, se
convertisse à l'islam ou paie la jizya, l'impôt pour les non-musulmans. L'individu
a ensuite frappé la croix de l'église avec un cric avant de partir. Après plusieurs
appels à la police, l'individu a été arrêté. Cependant, la famille du père Dimitri ne
se sent plus en sécurité car "des salafistes extrémistes sont en train de rôder
souvent autour de l’église".
8 avril : Foi et Tradition des chrétiens orientaux, Syrie, le paradoxe chrétien
(http://www.franceculture.fr/emission-foi-et-tradition-syrie-le-paradoxechretien-2012-04-08)
Représentant près de 7% de la population, les chrétiens de Syrie sont l'une des
plus anciennes communautés du Proche-Orient. Leur situation dans une Syrie
frappée par une crise sans précédents, reste floue et méconnue. Des rumeurs
circulent, ils seraient fidèles en masse au régime, alors que des chrétiens sont
aussi présents dans les rangs de l'opposition. La situation semble plus complexe,
plus délicate. Il convient d'apporter un regard dépassionné, proprement informé.
Le développement de la crise syrienne dessine pour les chrétiens un avenir
incertain. Deux connaisseurs de la Syrie, l'historien Frédéric Pichon et la
journaliste Guyonne de Montjou, tirent la sonnette d'alarme, tout en nous livrant
leurs témoignages.
Le père Paolo Dall'Oglio est menacé d'expulsion par le régime. Les
communications du monastère sont coupées. Les routes sont dangereuses. Le 22
février 2012, une trentaine d'hommes en armes a fait irruption pendant l'office.
Aucun blessé. Difficile, selon les témoins, de savoir de qui il s'agit...
(www.deirmarmusa.org/fr)
Message de Pâques 2012
"La fête de Pâques revient après une année de souffrances indescriptibles,
imprévisibles et inimaginables pour la majorité d’entre nous. Malheureusement,
ce que nous avions écrit à la même occasion il y a un an s’applique encore à la
situation actuelle de notre malheureux pays. Nous avions alors exprimé notre
solidarité avec les victimes du conflit et notre participation à l’attente de ceux qui
espéraient une profonde réforme de la Syrie sans tomber dans la logique de la
violence, et nous craignons l’explosion d’une guerre civile et la perte de l’unité
nationale. Le malheur nous a atteint et nous craignons le pire (...)"
La Communauté al-Khalil.
BIBLIOGRAPHIE
Guyonne de MONTJOU, Mar Moussa : Un monastère, un homme, un désert, Albin
Michel, Paris, 2006.
Frédéric PICHON, Maaloula (XIXe-XXIe siècles). Du vieux avec du neuf, Presses
de l'Ifpo, Beyrouth, 2010.
8 avril : TV France 2, 0 9h30: voeux de Soeur Marie Agnès (Chaldéenne)
http://programmes.france2.fr/les-chemins-de-lafoi/index.php?page=article&numsite=42&id_rubrique=44&id_article=32552
choix chrétiens orientaux
ou http://www.pluzz.fr/chretiens-orientaux-2012-04-08-09h30.html
14 avril : From: [email protected]
Petition of Vatican Apology for Complicities in the Ethiopian Genocide 1935-1941
http://theorthodoxchurch.info/blog/news/2012/04/petition-of-vatican-apologyfor-complicities-in-the-ethiopian-genocide-1935-1941/
14 avril : TV Suisse romande, « Les coptes dans la tourmente »
Les premières élections libres ont vu triompher les partis islamistes. Les Frères
musulmans et les salafistes, qui revendiquent un islam fondamentaliste,
dominent l'assemblée qui doit rédiger une nouvelle constitution. Cette
prédominance inquiète les minorités religieuses, notamment les chrétiens coptes.
(http://www.rts.ch/emissions/religion/faut-pas-croire/3835029-les-coptes-dansla-tourmente.html)
17 avril : Egypte: quelles perspectives d'avenir pour les coptes? Interview de
Christine
Chaillot
par
Jean-François
Mayer
–
pour
Religioscope
http://religion.info/french/articles/article_566.shtml
Depuis une trentaine d'années, la Suissesse Christine Chaillot a développé
d'étroites relations avec les milieux coptes en Egypte. Elle dit aujourd'hui son
inquiétude face aux discriminations et attaques dont ils sont la cible, dans un
livre qui se veut à la fois dossier documentaire et cri d'alarme. Après le récent
décès du Patriarche Chénouda III (1923-2012), au mois de mars, et tandis que
se prépare sa succession, c'est l'occasion de faire le point sur la situation et
l'avenir des coptes. Christine Chaillot répond ensuite aux questions de
Religioscope.
Durant les récentes décennies, la situation de populations chrétiennes dans
plusieurs pays musulmans est devenue plus incertaine ou a connu une sérieuse
dégradation. Cette évolution est liée à plusieurs facteurs: l'impact d'idéologies
islamistes, l'affirmation d'identités nationales plus étroitement associées à une
dimension islamique, la crise de crédibilité de régimes qui ont tenté de se créer
une légitimité «islamique», les conséquences de la perception d'un «Occident»
auquel les minorités chrétiennes se retrouvent souvent associées dans
l'imaginaire de la population, les difficultés économiques... Dans les pays arabes,
les bouleversements entraînés par les «printemps arabes» ont donné naissance à
des espoirs, mais également à de nouvelles inquiétudes en raison des forces
contradictoires qu'ils ont libérées. Certains se demandent si le «printemps arabe»
ne risque pas de devenir un «hiver chrétien» (APIC, 14 décembre 2011). En
Europe et en Amérique du Nord, de plus en plus nombreuses sont les voix qui
s'inquiètent de l'avenir des chrétiens au Proche-Orient.
Ce thème était déjà traité par certains auteurs occidentaux il y une vingtaine
d'années, mais avec un moindre impact dans l'opinion publique: il est vrai que
l'islam suscite en Occident plus de préoccupations et de critiques aujourd'hui, en
raison de différents événements bien connus et de la présence plus visible de
minorités musulmanes dans des pays d'héritage culturel chrétien. Le sort des
chrétiens dans des pays majoritairement musulmans commence à être plus
souvent évoqué dans les médias et dans les sphères politiques.
Il y a une quinzaine d'années, quand nous avions interrogé un intellectuel
musulman sur les difficultés rencontrées en Egypte par des coptes, notre
interlocuteur nous avait répondu qu'il était préférable de ne pas en parler: la
situation était compliquée, nous expliqua-t-il, et une agitation autour de ce
thème aurait risqué d'attiser les passions. Christine Chaillot recevait de ses
interlocuteurs coptes des réponses semblables: mieux valait éviter un effet
boomerang en faisant état de leurs difficultés.
Depuis quelque temps, cependant, le discours est en train de changer: de plus
en plus, les coptes souhaitent que soient connues les difficultés qu'ils
rencontrent. C'est ce qui a décidé Christine Chaillot à écrire ce livre, Les Coptes
d'Egypte: discriminations et persécutions (1970-2011) (L'Œuvre Editions), paru à
l'automne 2011. Si de nouveaux faits contribuent en permanence à faire évoluer
ce dossier, la documentation qu'il propose représente cependant une base
d'information pour nourrir la réflexion et éclairer les développements pour les
années qui viennent.
Représentant peut-être 10% de la population (entre 4 et 8 millions d'âmes selon
les différentes évaluations), les coptes se trouvent dans une situation paradoxale
à plus d'un égard. Ils sont les héritiers directs d'une Egypte millénaire, et ils en
sont fiers; ils ont préservé leur identité après l'arrivée de l'islam. Leur Eglise est
très vivante, tant en Egypte que dans la diaspora; en outre, cette Eglise a connu
un renouveau spirituel remarqué depuis le milieu du XXème siècle, ce dont
témoigne notamment le nombre important de moines ayant atteint un niveau de
formation élevé (outre les coptes orthodoxes, il existe des groupes plus petits de
coptes catholiques et de coptes protestants). Si les coptes sont répartis dans
toutes les classes sociales, jusqu'aux pauvres chiffonniers du Caire, ils sont bien
présents aussi dans les élites du pays: rappelons que Boutros Boutros-Ghali (né
en 1922), secrétaire général de l'ONU de 1992 à 1996, est un copte. Cependant,
la présence des coptes dans les emplois officiels ou publics est bien inférieure à
leur représentation dans la population.
Lors des événements du «printemps arabe», on a vu des coptes et des
musulmans manifester ensemble. De même, après l'attentat meurtrier du 1er
janvier 2011 contre une église d'Alexandrie, des musulmans sont venus protéger
des églises coptes.
Pourtant, depuis les années 1970, les attaques et persécutions contre les coptes
se sont multipliées, liées à cette époque à l'essor de mouvements islamistes
militants, même si des cas avaient déjà été recensés au cours des décennies
précédentes. Le chapitre III du livre de Christine Chaillot offre une liste de
nombreux cas de violences anti-coptes, relevant en outre que ceux-ci sont en
augmentation depuis 2009. Face aux gestes de sympathie et d'unité nationale
envers les chrétiens, des discours hostiles se répandent, pas seulement en
Egypte, laissant entendre qu'il n'y a pas de place pour les chrétiens dans les pays
arabo-musulmans; l'on recense des cas de violences survenant après un prêche
anti-copte d'un imam dans une mosquée du lieu. Il ne s'agit pas simplement
d'initiatives isolées de têtes brûlées: ainsi, le 30 septembre 2011, dans un village
de Haute-Egypte, les imams de plusieurs mosquées de la région appelèrent leurs
fidèles à détruite une église ainsi qu'à démolir et piller les demeures de coptes
(Compass Direct, 30 septembre 2011).
Au cours des dernières décennies, des communautés coptes ont en effet subi
nombre d'actes de violence, touchant tant des lieux de culte que des personnes
(par exemple des attaques à la sortie d'un service religieux). Parfois, il est
possible que les raisons de ces actes aient été de nature personnelle (disputes,
vengeances...) et non religieuse. Mais les autorités égyptiennes tendent
systématiquement à voir dans ces actes des crimes individuels, en ignorant la
plupart du temps leur dimension religieuse. C'est un moyen de refuser
d'admettre l'existence de tensions entre communautés, mais aussi d'éviter de
s'en prendre à un type de discours extrémiste répandu dans certains milieux
musulmans. Les interventions souvent tardives des forces de sécurité laissent
parfois soupçonner une certaine tolérance sociale pour les sentiments antichrétiens.
Certes, dans la plus grande partie de l'Egypte, les coptes exercent librement leur
culte jusqu'à maintenant. Cependant, depuis longtemps, la construction d'églises
coptes se heurte à de nombreux obstacles, voire à des réactions violentes. Les
procédures d'autorisation sont longues, une distance doit être respectée par
rapport aux mosquées - alors que la construction de mosquées ne rencontre
aucune difficulté. La visibilité du christianisme dans l'espace public dérange
certains milieux.
Les tensions des dernières décennies, conjuguées avec la multiplication de signes
d'islamité dans la société égyptienne, contribue à modifier les rapports entre
communautés, chaque groupe tendant à se replier sur la sienne. Le «moindre
malentendu entre coptes et musulmans» peut désormais rapidement générer en
actes de violence, observe Christine Chaillot (p. 247).
Rien d'étonnant si le mouvement d'émigration s'intensifie parmi les coptes, et
pas seulement pour des raisons économiques, même si celles-ci ont sans doute
leur part: en octobre 2011, une ONG copte affirmait que 100.000 chrétiens
auraient quitté le pays depuis le mois de mars de la même année (Le Temps, 14
octobre 2011) - chiffre invérifiable, mais qui correspond bien à une réalité. Face
aux incertitudes qui pèsent sur l'avenir, de plus en plus de coptes envisagent
l'émigration. La diaspora copte est aujourd'hui importante: le chapitre V du livre
de Christine Chaillot la mentionne, s'intéressant en particulier aux mouvements
activistes pour les droits des coptes se développant dans cette diaspora, souvent
sur un ton beaucoup plus virulent que celui de l'Eglise - même si celle-ci
encourage de plus en plus ses fidèles à faire entendre leur voix. Il est vrai que
toute critique venant de l'étranger est perçue négativement dans bien des
cercles en Egypte, voire interprétée en termes de complot.
Personne ne peut dire avec certitude quelle orientation prédominera en Egypte à
la faveur de la nouvelle donne politique: ce n'est pas, en effet, la référence de
groupes politiques à l'islam qui nous permet à elle seule de déterminer quelle
sera leur attitude envers ces chrétiens, certes minoritaires, mais qui n'ont rien
d'un corps étranger dans ce pays, puisque continuateurs d'une tradition
ininterrompue antérieure à l'arrivée de l'islam.
Depuis 1971, la Constitution égyptienne fait de l'islam la religion d'Etat, et des
«principes de la loi islamique» «une source» de la législation et, depuis 1981, à
l'initiative du président Sadate, «la source principale» de la législation. Avant le
vote sur la réforme de la Constitution, en mars 2011, le patriarche Chenouda
avait proposé sans succès la modification de cet article, suscitant un net refus du
cheikh de l'Université Al-Azhar, qui considérait une telle modification comme
portant atteinte à l'identité égyptienne. Il va sans dire que la présence d'un tel
article dans la Constitution, assurément soutenu par la majorité de la population
égyptienne, soulève un grave problème quant au statut et à l'identité des coptes.
«Les coptes se sentent de plus en plus des citoyens de seconde zone dans leur
propre pays», souligne Christine Chaillot (p. 148).
Il reste à voir si le système politique issu des bouleversements de l'année 2011
pourrait être l'occasion de nouvelles orientations en matière d'identité nationale
et de citoyenneté — mais de puissants courants de fond traversent la société en
sens opposé.
Entretien avec Christine Chaillot
Religioscope - La rédaction de votre livre a été bouclé au début de l'été 2011:
neuf mois après, ce que vous y écriviez se confirme-t-il, ou avez-vous observé
des développements ouvrant de nouvelles perspectives?
Christine Chaillot répondant aux questions de la chaîne de télévision France 24
en octobre 2011.
Christine Chaillot - Dans mon livre, j'ai souligné l'importance que les Frères
musulmans allaient prendre au niveau politique. C'est ce qui s'est passé. En
effet, les Frères musulmans ont largement gagné les élections parlementaires en
obtenant 36% de sièges au Parlement. La surprise pour tous fut l'apparition
politique et la victoire (inattendue) des salafistes (25%), dont le programme est
purement islamiste, et dont le but est d'appliquer la loi islamique (charia). Leurs
membres continuent de menacer les chrétiens (même au quotidien). Par
exemple, récemment, des islamistes ont chassé des chrétiens de leur propre
village dans le Delta. Un salafiste a dit à un prêtre copte catholique qui vient
d'ouvrir à Alexandrie un centre pour handicapés chrétiens et musulmans (comme
cela est la coutume en Egypte) que son centre serait rasé et qu'on construirait
une mosquée sur son terrain non encore bâti. Les salafistes n'étaient pas
présents aux funérailles quasi nationales du patriarche Chenouda. Tout cela n'est
pas très encourageant.
Religioscope - Parmi vos interlocuteurs coptes, à côté des inquiétudes
qu'évoque votre livre, recueillez-vous aussi des commentaires optimistes par
rapport aux changements qu'ont entraînés dans la société égyptienne les
événements du début de l'année 2011?
Christine Chaillot - Il est vrai que le gouvernement de transition a fait des
efforts, par exemple en reconstruisant quelques églises détruites par des
islamistes, aux frais du gouvernement. Le 8 mai 2011, le ministre de la Justice fit
savoir que les lois criminalisant les attaques contre les lieux et la liberté de culte
,( et prévoyant jusqu'à la peine de mort,) seraient appliquées immédiatement.
Toujours le 8 mai, afin d'apaiser les manifestations des coptes contre les
récentes attaques violentes à leur encontre, le Premier ministre Essam Charaf
annonça quant à lui qu'on allait créer une loi unifiée pour la construction de lieux
de culte dans les trente jours. Les ministres décidèrent alors également de
rouvrir toutes les églises qui avaient été fermées en raison de problèmes de
permis de construire. Le Premier ministre discuta également avec les autres
ministres des résultats d'une enquête qui avait été lancée dans la récente vague
de violence contre les chrétiens. Mais tout cela sans résultats concrets à ce jour.
Et les attaques contre les coptes ont augmenté après la révolution.
Quant au grand imam d'Al-Azhar, il proposa le lancement d'un projet
interreligieux positif: la formation d'un conseil appelé « The Home of the
Egyptian Family » pour inclure tous les groupes chrétiens et musulmans, un
projet bien accueilli par le patriarche Chénouda. Les premières sessions se
tinrent en mars 2011 pour la rédaction du texte basé sur deux points principaux
: la promotion des valeurs communes à l'islam et au christianisme telles que la
vérité et la justice. Mais, le 20 juin 2011, le grand imam confirma son
attachement à l'article 2 de la Constitution actuelle, qui fait de la charia la source
principale de la législation depuis 1970.
Religioscope - Sur le plan politique, la voix des coptes réussit-elle mieux à se
faire entendre dans l'Égypte post-révolutionnaire?
Christine Chaillot -La voix des coptes s'est fait entendre surtout par le biais de
leurs manifestations. Mais ces manifestants n'ont pas d'impact réel sur la vie
politique actuelle à proprement parler. Selon ce que m'a dit Jean Maher,
secrétaire général de l'Union des organisations coptes européennes pour les
droits de l'homme, les coptes ne sont (toujours) pas bien représentés ni au
Parlement, ni au Sénat, ni dans la Commission pour la révision de la
Constitution. Et l'exode vers l'étranger s'est accentué. Selon lui, la situation des
coptes après la révolution a empiré. La voix des coptes au niveau politique reste
faible. Il est difficile pour les coptes de s'impliquer politiquement après avoir été
écartés et avoir été si peu acteurs depuis soixante ans. Alors que les Frères
musulmans se préparaient à agir depuis 1928: après avoir surmonté de
nombreuses difficultés, ils ont enfin le pouvoir préparé progressivement mais
sûrement.
Les coptes se font encore davantage de souci après le décès du pape Chénouda,
dont la voix les représentait auprès des plus hautes autorités égyptiennes.
Actuellement, de nombreux coptes craignent que la nouvelle Constitution
marginalise les minorités, y compris les chrétiens. En effet, le comité qui revoit
et prépare cette Constitution est dominé par des islamistes qui incluent des
membres du parti des Frères musulmans (Liberté et Justice) et celui des
salafistes (Al Nour/La Lumière) qui lui, comme on l'a dit, réclame directement
que l'Etat égyptien soit dirigé par la loi islamique (charia). En fait, l'Eglise copte
et d'autres groupes se sont retirés pour protester contre cette domination
islamique, et une cour de justice a fait stopper le travail de la Commission.
Comment, dans ces conditions, espérer qu'à l'avenir les coptes soient reconnus
comme des citoyens égyptien ayant des droits égaux? C'est d'ailleurs sur ce
concept de citoyenneté égale que tout pourrait se résoudre, comme s'efforce de
le dire depuis des années le copte Samir Morcos; après les élections de
novembre 2011, ce dernier a été nommé député du gouverneur du Caire, ce qui
donne un certain espoir. Quant au copte Mounir abd el Nour, il fut nommé
ministre du tourisme par le gouvernement de transition : une fois de plus
(comme cela s'est fait pendant des décennies), on a donné à un chrétien un
poste sans véritable action politique possible.
Religioscope - Si votre livre relève à juste titre des incidents graves qui ont
affecté la population copte, ne croyez-vous pas avoir tracé un portrait qui
présente une réalité plus dramatique que celle que vivent la majorité des coptes
au quotidien, dans l'Egypte de cette année 2012?
Christine Chaillot - Les attaques violentes avec morts et blessés ne sont
heureusement pas quotidiennes. Quant aux discriminations, elles sont
quotidiennes. La grande majorité des coptes se plaint de souffrir de nombreux
harcèlements et vexations routiniers, de marginalisations flagrantes ainsi que de
discriminations systématiques: pour trouver un logement et aussi un travail, sur
leurs lieux de travail, pour leurs promotions professionnelles (y compris
exclusions des postes clés), pour éduquer leurs enfants de manière chrétienne,
etc. On observe des cas de kidnappings, de mariages et conversions forcées de
jeunes filles.
Il faut aussi tenir en compte les sentiments de frustration, d'injustice et de
blasphème que subissent les coptes. Par exemple, dans la rue ou ailleurs il est
très pénible pour les chrétiens coptes très croyants d'entendre leur foi bafouée
en se faisant traiter de mécréants; il arrive qu'on leur crache dessus. D'autre
part, il semble clair que certains musulmans très radicaux souhaitent la
disparition des coptes, qu'ils se convertissent, ou qu'ils quittent le pays. En fait,
aujourd'hui, c'est la peur qui domine dans les familles coptes qui ne voient pas
quel avenir leurs enfants peuvent avoir en Egypte.
Ce qui suscite la peur, c'est qu'on ne sait jamais où et quand des problèmes et
des violences peuvent surgir. Il suffit qu'une seule personne mette le feu aux
poudres. Et les médias, télévision, chaînes satellitaires Internet chauffent les
esprits en continuant d'émettre des discours contre les chrétiens. Les coptes sont
mis en danger à cause des pressions d'une islamisation grandissante en Égypte
où on leur laisse de moins en moins d'espace.
Religioscope - Il y a quelques années, Religioscope avait publié une analyse sur
les problèmes de représentation du christianisme et des coptes dans les manuels
scolaires égyptiens. Dans ce domaine ou dans d'autres, note-t-on aussi des
évolutions positives, ou rien n'a-t-il changé?
Christine Chaillot - Vous faites allusion à l'enquête de Wolfram Reiss sur la
représentation du christianisme dans les manuels scolaires égyptiens, manuels
dans lesquels on passe presque sous silence l'histoire et la culture de la
communauté copte. On y décrit un peu l'Église copte orthodoxe, mais seulement
jusqu'à la conquête arabe en 640. Reiss disait alors, il y a dix ans: « Nous
devons tout faire pour prévenir le choc des civilisations prédit par Samuel
Huntington.» Ainsi, selon M. Sayed, «les programmes scolaires aussi sont une
illustration de la discrimination». En 2010, le ministre de la Famille et de la
Population, M. Mouchira Khattab, admit l'existence du problème, et proposa «des
modifications des programmes scolaires d'histoire et de langue arabe, afin de
renforcer le concept de citoyenneté».
Plus grave est l'islamisation qui a lieu dans les écoles à cause du curriculum
obligatoire, comme l'explique Adel Guindy, un écrivain activiste copte résidant à
Paris, dans son article intitulé «Talibanisation de l'éducation en Égype»; selon
Guindy, ce curriculum islamisé, orienté et endoctrineur et approuvé par le
gouvernement, peut générer intolérance et même extrémisme vis-à-vis des nonmusulmans. L'islam y est présenté comme la seule et unique religion digne de ce
nom et la seule source de morale.
Le 25 avril 2010, l'ex-ministre de l'éducation, Ahmed Zaki Badr, annonça que
certains enseignements religieux islamiques, qui dans certaines écoles avaient
inspiré l'extrémisme, seraient modifiés au cours de l'année scolaire 2010-2011 ;
le nouveau curriculum allait mettre l'accent sur la « morale ». Selon Adel Guiny,
rien n'a changé à ce jour.
Religioscope - Des milieux favorables à un système politique séculier en Egypte
expriment des attentes semblables à celles des coptes. Mais ces attentes
rencontrent-elles aussi un écho dans certains secteurs de l'islam égyptien, selon
vos interlocuteurs coptes?
Christine Chaillot - Ceux qui souhaitent un système politique séculier en
Egypte l'ont fait savoir en particulier lors de la création de nouveaux partis
politiques avant les élections législatives de 2011, partis favorables à un Etat
égyptien civil basé sur une citoyenneté égale pour tous. Ces partis regroupent
des musulmans libéraux, démocrates et d'autres Egyptiens non musulmans dont
les coptes, tel le Parti égyptien démocrate (Egyptian Democratic Party) ou le
Parti Égyptiens libres (Al-Masryen al-Ahrar) cofondé par l'homme d'affaire copte
Naguib Sawirès; ces partis ont remporté un certain succès aux dernières
élections. Par contre, le parti Wafd qui promouvait l'unité nationale, l'égalité et la
laïcité depuis les années 1920 et joua un rôle important en particulier jusque
dans les années 1940, a perdu de son pouvoir lors des dernières élections.
Des initiatives pour un système politique séculier sont prises. Par exemple, selon
ce que m'a dit Sobhy Gress (secrétaire général de l'association Solidarité copte
Europe ayant pour président Adel Guindy), en mars 2012, l'association Solidarité
copte, qui est représentée aussi aux Etats-Unis, en Australie et en Egypte, a
constitué un groupe « Égyptiens pour l'Etat civil », dont la majorité est formée de
musulmans et de femmes, Cette association a lancé une pétition, qui remporte
un certain succès dans le milieu des musulmans modérés, avec 150 signatures
de personnalités. Un site Internet est en formation pour qu'on recueille encore
davantage de signatures.
Solidarité copte au niveau international travaille de manière générale avec un
certain nombre d'Égyptiens musulmans libéraux et pratiquants, pour un système
politique «séculier», civil et démocratique basé sur le droit civil et pas religieux,
sur la pleine citoyenneté ainsi que sur l'égalité pour et entre tous les citoyens en
Egypte.
Mais, comme l'a dit Youssef Sidhom (le rédacteur en chef de l'hebdomadaire
copte Watani publié au Caire), de nos jours, tout est religieux: les livres à l'école,
les médias et aussi la politique. Et après les élections parlementaires de 2011,
c'est vraiment ce courant religieux islamiste qui domine.
Reste à poser cette question fondamentale et à y répondre : peut-on vraiment
désamorcer les tensions religieuses actuelles et comment? D'autre part, c'est le
rôle et la responsabilité de l'État, et donc du gouvernement actuel, de faire
cesser toute violence et d'appliquer les droits fondamentaux égaux pour tous ses
citoyens, via des lois à faire respecter. Avant tout, il faudrait pouvoir changer ces
mentalités de haine qui provoquent violences et discriminations en tous genres.
Et, ce qui peut paraître paradoxal, depuis la Révolution de 2011, on constate que
les violences faites aux coptes n'ont pas diminué, au contraire.
Pour le moment, les coptes sentent que tous leurs droits ne sont pas respectés.
C'est au prix de la sécurité qu'on peut convaincre les chrétiens de ne pas quitter
le pays de leurs ancêtres. En général, et en priorité, il faut donc promouvoir une
culture de tolérance et d'égalité. Il faut analyser en profondeur les diverses
raisons qui provoquent les luttes religieuses et trouver des solutions concrètes.
Dans tous les cas, il faut dénoncer la culture de la haine. Mais changer certaines
mentalités, cela paraît très compliqué.
Christine Chaillot, Les Coptes d'Egypte : Discriminations et persécutions (19702011), préfacé par Antoine Sfeir (directeur des Cahiers de l'Orient), Paris,
L'Œuvre Editions, 2011, 318 p.
En mars 2011, Christine Chaillot avait publié un livre parlant, entre autres, de la
spiritualité des coptes: Vie et spiritualité des Eglises orthodoxes orientales des
traditions syriaque, arménienne, copte et éthiopienne, Paris, Cerf, 2011.
17 avril : Tunisie: Des actes "isolés" d’intégristes, Le président Moncef Marzouki
dénonce le harcèlement contre l’Eglise orthodoxe (source APIC)
Le président de la République Tunisie, Moncef Marzouki, a dénoncé les récentes
agressions contre l’Eglise orthodoxe russe dans son pays. Il a rassuré ses fidèles
que "l’accomplissement de leurs rites religieux est garanti en Tunisie". L’église
orthodoxe russe de la Résurrection, à l’avenue Mohamed V à Tunis, a prise pour
cible à plusieurs reprises par des intégristes islamistes.
18 avril : En Turquie, le timide retour des syriens-orthodoxes
Encouragées à demi-mot par le gouvernement, une quarantaine de familles de
culture syriaque se sont réinstallées définitivement dans la région du Tour Abdin,
au sud-est de la Turquie (La Croix)
DELPHINE NERBOLLIER
Cours de syriaque dans un village.
Mais les conditions de vie restent difficiles pour ce peuple qui fut contraint à un
exode massif après la seconde guerre mondiale C’est avec fierté que Yakop
Gabriel ouvre les portes de sa fabrique de vin. Situé à la sortie de la ville de
Midyat, le bâtiment de pierres de taille se repère de loin. « Nous produisons 150
000 bouteilles par an », explique le quinquagénaire souriant qui souhaite
relancer la tradition viticole dans cette région du Tour Abdin, la « Montagne des
serviteurs de Dieu », centre spirituel du monde chrétien syrien-orthodoxe.
Originaire d’un village proche de la Syrie, Yakop Gabriel est un pionnier. Après
vingt-trois années d’exil en Suisse, il est rentré au pays en 2002, en famille. «
Nous étions les premiers chrétiens à revenir pour de bon. Nous étions suivis et
surveillés. Les difficultés ont été nombreuses mais nous ne regrettons rien. »
Après avoir créé une association culturelle, il a été élu au conseil municipal de
Midyat et s’apprête à ouvrir un hôtel. « Mon objectif est d’aider les syriensorthodoxes installés en Europe à revenir. Car nous sommes les habitants de
cette terre. » La présence syriaque sur ces terres rocailleuses et sauvages est
bien antérieure à celle des Kurdes, Turcs et Arabes aujourd’hui majoritaires. Par
ses églises et monastères, en ruine ou en état, chaque village rappelle
l’importance de cette communauté utilisant la langue du Christ, l’araméen, pour
la liturgie et qui, d’après le P. Gabriel Akyüz, de Mardin, comptait près de 60 000
membres dans les années 1970 contre à peine 3 000 âmes aujourd’hui.« Nous
étions coincés entre l’armée et le PKK »
Le départ de ces chrétiens orientaux, rattachés au patriarche d’Antioche installé
en Syrie, a débuté en 1895. Il s’est amplifié lors des massacres de la première
guerre mondiale. Après la mise en place en 1942 d’un impôt visant les chrétiens,
les problèmes économiques dans les années 1960, et le conflit provoqué par la
guérilla du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), l’exode s’intensifie dans les
années 1980-1990. « Nous étions coincés entre l’armée et le PKK », confirme
Saliba Artas, rentré l’an dernier après trente ans passés en Suisse. « Avec l’état
d’urgence décrété dans la région, les meurtres non élucidés, ceux qui étaient
partis, comme moi, n’ont pas pu rentrer. » Aujourd’hui, les retours ne sont
certes pas encore massifs – une quarantaine de familles se sont installées
définitivement – mais presque chaque village du Tour Abdin constate le retour de
quelques chrétiens, retraités ou couples avec enfants. Sans compter les
centaines de vacanciers qui, chaque été, rénovent leurs maisons ou en
construisent de nouvelles.
« En Suisse, tout était facile »
Aziz Demir a joué un rôle moteur dans ce processus. Après vingt et un ans en
Suisse, il est rentré en 2006, non seulement avec sa femme et son fils, mais
avec neuf autres familles. « Ce fut une décision collective. Rentrer ensemble était
plus facile », avoue cet homme, devenu maire du village de Kafro où d’immenses
villas de pierres de taille, clôturées, ont surgi du sol. « En Suisse, tout était facile
», reconnaît-il, face à une cheminée où trône un crucifix. « Mais cela ne suffit pas
lorsqu’on ne se sent pas chez soi. Notre amour de la patrie nous a fait revenir. »
Pour ces familles habituées aux standards européens, le changement de vie a été
brutal dans cette région rurale, sous-développée, sans système de santé
efficace. Dans le village voisin, des cours de syriaque sont dispensés par l’Église,
mais le dernier lycée communautaire a fermé ses portes en 1926. Le P. Gabriel
Akyüz demande sa réouverture et s’appuie sur le traité de Lausanne de 1923 qui
accorde des avantages à des minorités non musulmanes du pays.
Pour ce prêtre, le retour d’exilés européens est un phénomène « important ». «
Avant, les syriens-orthodoxes se considéraient comme chrétiens dans un pays
musulman. Lorsqu’ils sont arrivés en Europe, ils ont développé un sentiment
national et ont décidé de rentrer chez eux. Leur identité chrétienne est passée au
second plan. »
« Faire des procès revient plus cher que la valeur des terrains »
Il faut ajouter à cela un retour relatif au calme dans la région. Dès 2001, le
premier ministre de l’époque, Bülent Ecevit, appelle les syriaques à rentrer.
Ankara redouble alors d’efforts pour entamer les négociations d’adhésion avec
Bruxelles. L’état d’urgence est levé et une réforme permet aux habitants de la
région d’obtenir des actes de propriété. De nombreux chrétiens font le voyage
pour obtenir ces fameux sésames mais la déception s’impose face aux
confiscations de terres jugées non exploitées. « Ma famille possédait 60 hectares
, nous n’en avons plus que dix » explique Lahdo, 75 ans, revenu d’Allemagne en
2004. « Faire des procès revient plus cher que la valeur des terrains et gagner
contre le ministère des forêts relève du rêve. » Ce vieil homme plante toutefois
des pastèques sur l’une de ses parcelles « confisquées », au pied de sa nouvelle
villa.
« Notre avenir est lié à celui du pays »
Malgré ces différends, Ankara a timidement soutenu ce phénomène de retour par
une aide immobilière. Les fondations non musulmanes ont aussi obtenu le droit
de récupérer certains biens confisqués et, autre première, un syriaque a été élu
député en juin 2011. Longtemps absents de la scène politique, les syriensorthodoxes ont fait entendre leur voix dans l’actuel travail constitutionnel.
Toutefois, face aux fantasmes qu’éveille dans cette région très conservatrice
l’idée d’un afflux de chrétiens, la communauté refuse de trop rendre publics ces
retours.« Notre avenir est lié à celui du pays et à la résolution ou non du conflit
kurde » note le maire de Kafro, Aziz Demir. « Nous voulons être traités comme
n’importe quel citoyen de Turquie. Si demain nous obtenons nos droits, les gens
rentreront. » Attendre des réformes d’Ankara ? Kenan Karatas, le maire de
Yemisli qui a vécu trente-sept ans à Istanbul, est pressé. Après la rénovation de
l’une des deux églises du village, il cherche un prêtre, veut ouvrir un café et
compte convaincre dix familles de s’installer définitivement. Leurs maisons,
toutes neuves, les y attendent.
17-18 avril : En Egypte, à Mansourah, colloque universitaire sur l'avenir du
système constitutionnel égyptien
Information de Wagdi Sabète, professeur de droit à la Rochelle, d’un colloque en
Égypte- Faculté de droit, Université El Mansourah, sur l'avenir du système
constitutionnel égyptien. Les recommandations de ce colloque, selon ses
organisateurs, seront soumis au Constituant lors de la préparation du projet de la
Constitution. Il assurera la coordination avec l' université organisatrice.
18 avril : PÉNINSULE ARABIQUE : détruire les lieux de culte chrétiens? Cf Aide à
l’Eglise en détresse (http://www.aed-france.org/actualite/peninsule-arabiquedetruire-les-lieux-de-culte-chretiens/)
Le grand mufti, Sheikh Abdul Aziz bin Abdullah al-Shaikh, figure religieuse la plus
importante du royaume d’Arabie Saoudite et responsable musulman le plus
influent de la péninsule arabique, a décrété, le 12 mars dernier, qu’il « était
nécessaire de détruire toutes les églises de la région. » Cette « fatwa » était
édictée en réponse à la question d’une délégation koweïtienne venue interroger
le grand mufti sur ce que prévoyait la charia pour empêcher la construction
d’églises et d’édifices religieux non-musulmans, une question actuellement
débattue au Parlement du Koweit.
Sheikh Abdul Aziz bin Abdullah, dont le décret a été largement diffusé dans le
monde arabe et sur la chaîne « al-Jazeera », a fondé sa décision sur un
« hadith » rapportant que sur son lit de mort, Mahomet avait déclaré qu’il ne
« devait pas y avoir deux religions dans la Péninsule ». En tant que président du
Conseil Suprême des oulémas, ainsi que du comité permanent pour la recherche
scientifique, le grand mufti a adressé son décret à l’ensemble des pays du Golfe.
De son côté, le capucin suisse Paul Hinder, vicaire apostolique d’Arabie du Sud,
basé à Abu Dhabi, ne souhaite pas jeter de l’huile sur le feu en réagissant trop
fort face à la fatwa du haut responsable religieux saoudien. Il compte toutefois
sur le gouvernement pour discrètement rehausser le niveau de protection des
chrétiens.
Plusieurs millions de travailleurs chrétiens vivent dans cette région et contribuent
à sa prospérité. La plupart d’entre eux viennent d’Inde, des Philippines, d’Egypte,
de Corée, mais on compte également nombre d’expatriés des pays occidentaux
appartenant à de nombreuses dénominations chrétiennes.
18-21 avril : En Roumanie, à Iasi, Conférence sur RELIGION AND POWER
RELATIONS IN CENTRAL AND EASTERN EUROPE, organisée par ISORECEA avec
Petre Andrei
19 avril : Visite en France de Mgr Casmoussa, archevêque syro-catholique de
Mossoul en Irak cf France catholique (http://www.france-catholique.fr/Visite-enFrance-de-Mgr-Casmoussa.html)
A l’occasion de la parution de son livre « Jusqu’au bout » (Ed. Nouvelle Cité),
Mgr Casmoussa, archevêque syro-catholique de Mossoul en Irak, sera en France
pour une série de conférences entre le 20 mai et le 5 juin 2012 (Paris, Nantes,
Strasbourg, Grenoble, Marseille…), en partenariat avec L’Œuvre d’Orient.
Rencontre avec une figure peu commune : archevêque, auxiliaire patriarcal,
penseur, écrivain, journaliste, directeur d’un journal, parfait polyglotte, il a
traversé des coups d’Etat et des guerres, vécu une occupation et frôlé la mort
lors de son enlèvement en janvier 2005 en Irak.
Q : Qu’en est-il de la vie des chrétiens d’Orient en Irak aujourd’hui ?
Mgr C. : Depuis 2005, date des premiers grands attentats contre notre
communauté, il ne se passe pas une semaine sans qu’un chrétien ne soit
menacé, enlevé ou assassiné ; sans qu’une église soit attaquée, saccagée,
incendiée. Nous avons dû quitter Mossoul. L’arrivée des Américains a généré un
courant islamiste qui s’est intensifié depuis. Cependant, si ce courant se
réclamait, ou se réclame encore de l’Islam, je suis convaincu que l’Islam n’est
souvent qu’un alibi pour ces groupes avant tout opportunistes et maffieux.
Q : Vous regrettez Saddam Hussein ?
Mgr C. : Je ne regretterai jamais Saddam Hussein. J’ai seulement la nostalgie de
la sécurité relative qui régnait dans les années où il était au pouvoir. L’Occident
nous a débarrassés d’un dictateur pour le remplacer par des dizaines d’autres qui
agissent comme lui, sinon de façon pire, qui ne défendent que leurs intérêts
personnels ou tribaux. L’invasion occidentalo-américaine a mis notre pays en
coupe réglée. Il y avait pourtant bien d’autres moyens pour faire tomber la
dictature que de nous envoyer des chars et des avions de combat. Les
conservateurs et les affairistes américains ainsi que les extrémistes israéliens ont
en fait le projet de morceler le Proche et le Moyen-Orient, de démembrer les
pays en de multiples petits royaumes, faibles et manipulables, afin de mieux
dominer.
Q : Vous voyez une responsabilité de l’Occident ?
Mgr C. : J’aime l’Occident ! Et même si en tant qu’Oriental, je me sens plus
proche de mon frère arabe ou kurde musulman, que de mon frère chrétien
occidental, j’aime l’Occident et son sens poussé de la démocratie. Je ne nie
même pas que ma culture est semi-occidentale, la structure de ma pensée
discursive est plutôt occidentale. De l’Occident, j’apprécie son libre arbitre et son
respect de l’individu. Mais ces valeurs que l’Occident professe, il ne les exporte
pas vraiment chez nous. J’ai même déjà entendu, lors de voyages en Europe ou
sur le continent américain, que la démocratie n’était pas applicable au monde
arabe.
Q- Et ce n’est pas vrai ?
Mgr. C. : La démocratie est une valeur universelle. Elle n’est ni occidentale, ni
orientale. La démocratie ce n’est pas seulement une majorité électorale, mais la
possibilité pour chacun de faire entendre sa voix dans les décisions qui engagent
son pays Egaux en droits et en devoirs, chaque citoyen, même issu d’une
communauté minoritaire mais possesseur de la nationalité du pays où il vit,
devrait avoir le droit de voter et de s’exprimer librement, de pouvoir aussi choisir
sa religion ou d’en changer, selon son désir, sans subir de persécution.
Q- Croyez-vous à l’émergence d’un Islam modéré acceptant de partager des
responsabilités d’Etat avec des non musulmans, des chrétiens par exemple ?
Mgr C. : J’y crois ! Au fil de l’histoire, je constate que les dictatures n’ont jamais
le dernier mot ! Sur les réseaux sociaux, on voit grossir un courant d’intellectuels
musulmans, des citoyens lettrés qui défendent une citoyenneté commune, un
vivre ensemble, un partage des pouvoirs, une égalité de chances entre les
communautés et les sexes. Il faut encourager et mettre en avant ces
visionnaires. L’Occident devrait s’attacher à défendre ces réformateurs
musulmans, les aider à diffuser leurs idées. Lors du synode des évêques
catholiques d’Orient à Rome en octobre 2010, j’avais insisté pour que l’on appuie
ce courant ouvert sur la citoyenneté civile, à l’écoute des autres religions et
prônant le développement d’un véritable partenariat islamo-chrétien.
Q- Pourtant lorsqu’on écoute les chrétiens d’Orient, très peu croient pourtant à
ce partenariat avec les musulmans.
Mgr C. : Sans doute ! Mais non sans raison. Les chrétiens ont tellement été
échaudés. Ils ont subi tant de massacres. C’est un pari risqué que de croire à ce
partenariat. Mais un pari qui vaut la peine d’être tenté. Ou alors il faut tirer un
trait définitif sur notre présence en Orient. Minoritaires, nous n’avons pas les
moyens de résister autrement que par nos idées et idéaux.
Q- Les chrétiens ont donc encore un rôle à jouer en Orient ?
Mgr C. : Absolument ! Notre présence est capitale pour le développement des
pays arabes. Nos écoles, nos institutions universitaires, nos penseurs, nos
jeunes, éduqués et formé, continuent de rayonner en Orient. La bourgeoisie
musulmane envoie toujours du reste leurs enfants dans nos établissements.
Nous avons les moyens d’apporter notre contribution à développer une
pédagogie du dialogue, d’engendrer des espaces de rencontres, afin de
construire de véritables démocraties.
Q - Vous ne désespérez jamais ?
Mgr C. : J’ai traversé des périodes noires. Connu des moments où je me suis
coupé des autres, où j’ai dû m’isoler pour ne pas transmettre mon désespoir. J’ai
vécu des moments où je demandais au Christ de me faire : « sentir que j’étais
encore aimé ! » Et puis je surmontais, je dépassais, trouvant les ressources et la
force de sortir de l’impasse. La Croix fait partie de l’existence humaine. Il faut la
supporter, et continuer coûte que coûte à croire à la supériorité de la vie. Croire
que malgré tout ce qui se passe de dramatique, chrétiens et musulmans vivront
encore ensemble, demain, sur cette terre d’Irak. Nous sommes là depuis 2000
ans. Si au nom de notre antériorité, les musulmans doivent nous accepter, de
notre côté, nous devons tenir compte de leur 1 400 ans de présence en Irak pour
persister à croire que le partenariat est possible.
19 avril : Mgr Gollnisch, qui a visité la Terre-Sainte, a partagé au micro de RCF
ses impressions : En ces temps de Pâques la Paix au Proche Orient. A la lumière
de Pâques nous devons nous dire que la Paix est urgente. (à la lumière de
Pâques nous devons nous dire que la Paix est urgente)
"De Jérusalem, comment ne pas entendre de manières très forte, les paroles que
tous les chrétiens du monde ont entendu ce derniers dimanches, dans la bouche
même du Christ "Que la Paix soit avec Vous".
Depuis Jérusalem, on ressent peut être de manière plus forte et plus tragique
cette absence de paix, dans la région même où le Christ a mené son existence
humaine. Il me semble qu'il devient plus qu'urgent qu'une initiative importante
soit prise, peut être une conférence internationale, pour véritablement établir les
conditions de la Paix. Il me semble que la guerre n'est jamais quelque chose
d'irréversible et les conflits ne sont jamais non plus irréversibles. Nous devons
donner l'Espérance de la Paix aux peuples du Proche-Orient. Et à la lumière de
Pâques et au moment aussi où notre pays prend des décisions politiques
importantes, nous devons nous dire que la Paix est urgente, qu'elle est possible
et qu'elle est une question de volonté. Je souhaite qu'il y ait des prophètes qui se
lèvent, au nord ou au sud de la Méditerranée pour prendre des initiatives au
service de la Paix. Les populations n'en peuvent plus de ces conflits permanents,
il est temps que tout cela cesse."
20 avril :A Genève, de 19h30 à 21h00, Université de Genève, Bastions, salle B
112, l'Unité d’arménien de l’Université de Genève et l'Union Arménienne de
Suisse ont l’honneur de vous convier à une présentation exceptionnelle de
“Houshmadyan », Un projet dédié à la mémoire et à la vie des villes et des
villages arméniens de l'Empire ottoman (www.houshamadyan.com) avec la
présence de Monsieur Vahé Tachjian, Docteur en histoire contemporaine de
l'EHESS, auteur de La France en Cilicie et en Haute-Mésopotamie. 1919-1933
(Paris 2004) et directeur de Houshamadyan
21 avril : à 16h, à l'Eglise copte de Chatenay Malabry, le père Guirguis
et d'autres prêtres, ont célèbré des prières en mémoire du Pape Chenouda III.
Un représentant du Ministre de l'Intéreiur ainsi que des délégations de
l'Ambassade d'Egypte et d'autres diplomates étaient présents.
23 au 27 avril : A Paris, au Centre culturel égyptien, Liste des films
programmés (www.culture-egypte.com)
23 avril :"18 jours"- (2h 05 min), réalisé par: Chérif Aarafa, Kamela Abou Zekra,
Marwan Hamed, Mohamed Ali, Sherif El-Bendary, Khaled Marii, Mariam, Abou
Aouf, Yosra Nasrallah, Ahmed Alaa
24 avril : "Tahrir 2011"- (1h 30 min), réalisé par: Tamer Ezzat, Ayten Amin, Amr
Salama
25 avril :"Vers le centre ville", réalisé par: Sherif El-Bendary ; "Un billet vers la
mort", réalisé par: Abdalla Elghoul
26 avril : "Stozad, premier amour", réalisé par: Heba Yosri ; et "A l'intérieur et à
l'extérieur de la chambre", réalisé par: Dina Hamza
27 avril : "41 jours", réalisé par: Ahmed Abdel Aziz ; "Un habitant de la ville".
réalisé par: Adham Elsherif
24 avril : En Syrie, à Homs, les syriaques orthodoxes ne peuvent toujours pas
prier dans l'église de leur évêché, où personne ne reste en permanence. La
plupart des habitants du quartier d'al-Hamidiyyé, où se trouve l'église Notre
Dame de la ceinture de cet évêché, église non touchée, ont fui à Tartous. Le 21
avril, un obus est tombé sur l'église syriaque catholique. Le quartier dit des
Arméniens à Homs est plus calme: les gens y sont restés et y prient dans l'église
syriaque. L'évêque syriaque orthodoxe de Homs, avec celui de Jaziré,
commencent à faire des collectes pour les ouailles de Homs: muni d'une bulle du
patriarche invitant les syriaques de par le monde à venir en aide aux syriaques
de Homs. Le patriarche Zakka est allé en Suisse, à Arth, pour la consécration du
monastère syriaque orthodoxe le 23 avril, après les travaux de rénovation.. /cf
Père Roger, [email protected])
24 avril : liturgie à la cathédrale arménienne de Paris à 15h ; puis manifestation
en souvenir du génocide arménien
25 avril : Conférence-débat organisée par Le Kiosque Citoyen
à 18h30, à l'Institut de Gestion de Rennes, 11, rue Jean Macé, 35700 RENNES,
Amphi 1, (Bus : Ligne1,9 : Guéhenno)
Jean-Paul GOUREVITCH. Expert international en ressources humaines, spécialiste
des migrations et de l’Afrique où il conduit des missions depuis 1987 pour divers
organismes: Ministère des Affaires Etrangères et Européennes, Union
Européenne, UNESCO, Banque Mondiale, divers cabinets et ONG parle de « La
croisade islamiste. L'islamisme, le pire ennemi de l'islam ? »
L'islamisme, qu'il ne faut absolument pas confondre avec l'islam, est depuis une
dizaine d'années un phénomène qui se développe en France et dans le monde. Il
y a aujourd'hui sur la planète 1, 6 milliard de musulmans dont 280 millions
vivent aujourd'hui dans des pays gouvernés ou gangrenés par l'islamisme. Bien
que très minoritaires et divisés en factions rivales, les islamistes constituent une
menace grandissante pour le monde musulman et au-delà pour l'ensemble des
pays d'Asie, d'Afrique, d'Amérique et d'Europe. Ce qui se passe aujourd'hui en
Libye, en Egypte, en Tunisie, en Somalie, au Nigéria ou au Mali ne peut qu'en
augmenter le nombre et en vivifier l'action. En France même, sur les quelques
7,5 millions de musulmans que compte la france, entre 70.000 et 160.000 se
rattachent plus ou moins explicitement à la mouvance radicale. Ceci ne signifie
pas que la France abrite des dizaines de milliers d'apprentis terroristes car la
plupart de ces islamistes privilégient l'exemple, la persuasion pacifique voire
l'intimidation plutôt que la violence manifeste. Mais il suffit de quelques groupes
décidés autour desquels s'agglomère une nébuleuse de jeunes révoltés contre
les injustices de l'ordre du monde et qui estiment n'avoir plus rien à perdre
pour mettre un pays à feu et à sang comme l'ont montré des évènements
récents. Qui sont ces islamistes? Que veulent-ils? De quels moyens logistiques
et financiers disposent-ils? Quelle est la capacité des sociétés républicaines à les
combattre? Comment la communauté musulmane dont ces islamistes donnent
une image très négative qui nourrit l'islamophobie et les amalgames peut-elle
résister à cette pression? C'est à cette question qu’il est important de répondre.
25 avril : La fête patronale de la cathédrale patriarcale Saint-Georges du Phanar
(www.orthodoxie.com 25 avril)
« Nous vous remercions pour avoir fait ce pèlerinage à notre mère Église.
Considérez-la toujours avec révérence, avec amour, priez pour sa stabilité, et
soyez-lui reconnaissants pour ce qu’elle a offert au peuple grec et à l’Église
orthodoxe à travers les siècles, et ce dans des conditions qui n’ont pas été
toujours les meilleures. Recevez la bénédiction de Dieu, venez et revenez dans
les lieux saints et sacrés de notre peuple ». C’est par ces paroles que le
patriarche oecuménique Bartholomée a salué la foule des pèlerins qui étaient
venus le 23 avril à l’église patriarcale Saint-Georges au Phanar à l’occasion de sa
fête patronale. La liturgie était concélébrée par les métropolite Germain de
Tranoupolis, Théolèpte d’Iconium et Elpidophore de Prousse.
26 avril : Des dizaines de milliers de Turcs musulmans sont venus vénérer
l’icône miraculeuse de saint Georges sur l’île des Princes (www.orthodoxie.com)
Cette année encore, des dizaines de milliers de Turcs musulmans se sont rendus
au monastère de Saint-Georges, sur l’île des Princes (à une quinzaine de
kilomètres d’Istanbul) pour commémorer la fête du saint, le 23 avril. Des queues
interminables se sont formées devant le monastère pour vénérer l’icône
miraculeuse du saint. Le nombre des visiteurs a atteint cette année les 150.000,
la fête du saint coïncidant avec le jour de l’indépendance de la Turquie, qui est
chômé. Il est caractéristique que, jusqu’à ce qu’ils soient parvenus devant
l’icône, les musulmans observent le silence, tandis qu’ils écrivent leur vœux
(santé, travail, maladie, etc.) sur des petits papiers qu’ils jettent dans une boîte
destinée à cet effet.
26 avril : A propos d’une nouvelle violation des droits de la population
orthodoxe des territoires occupés de Chypre (www.orthodoxie.com)
Le département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou
a publié, le 23 avril, la déclaration suivante suite à l'interdiction de célébrer la
liturgie pascale dans la presqu’île de Karpassia (partie occupée de Chypre)
adressée à l’évêque Christophe de Karpassia:
" Le département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de
Moscou a été informé de ce que le 15 avril 2012, fête de la sainte Pâque,
l’évêque Christophe de Karpassia, hiérarque de l’Église orthodoxe de Chypre, n’a
pas été admis à célébrer l’office pascal pour ses fidèles résidant dans l’enclave de
la presqu’île de Karpassia sur le territoire occupé de Chypre. Le 12 mars 2012,
son nom avait été inscrit par les autorités occupantes dans la « stop-liste »,
signifiant l’interdiction de passer la ligne de démarcation séparant la partie nord
de Chypre de l’autre partie de l’île. Depuis 2008, l’évêque Christophe a
régulièrement été empêché de célébrer la liturgie et de visiter ses fidèles. La
discrimination permanente des chrétiens vivant dans l’enclave de Karpassia a
entraîné une diminution de cette population de 20 000 habitants en 1974 à 447
aujourd’hui. L’atteinte à la liberté religieuse dans cette région a été fixée dans les
documents d’organisations européennes et internationales. Cette énième
violation des droits des habitants orthodoxes de Chypre suscite une profonde
inquiétude dans l’Église orthodoxe russe. De toute évidence, ces agissements
s’inscrivent non seulement contre les normes du droit international, mais créent
également des difficultés supplémentaires dans le processus du règlement de la
question chypriote. "
28 avril – 6 mai: Voici le programme du festival international du film oriental de
Genève (FIFOG), Versoix, Lausanne:
http://www.fifog.com/IMG/pdf/AL-PROGRAMME_FIFOG_20012.pdf
29 avril : à 8h, à la radio France Culture dans Foi et Tradition, Jean-François
Colosimo : chrétiens d'Orient, une altérité indispensable.
http://www.franceculture.fr/emission-foi-et-tradition-jean-francois-colosimochretiens-d-orient-une-alterite-indispensable-2012Avril : Bulletin de la Crypte (Rue Daru) n° 402, avril 2012, p. 20.
Eloge au défunt patriarche Chenouda III, par Christine Chaillot
Le 17 mars 2012, un communiqué des évêques orthodoxes de France
(www.aeof.fr) annonça la naissance au Ciel du 117ème primat de l’Eglise copte
orthodoxe, Chenouda III, élu à la tête de cette Eglise en 1971 : "Le monde
chrétien fait ainsi ses adieux à un grand pasteur de renommée internationale et
une des plus grandes figures chrétiennes du XXe siècle." Malade depuis plusieurs
années, il subissait, entre autres, des dialyses régulières. Le patriarche
Chenouda était avant tout un père spirituel charismatique. Ses discours étaient
toujours profonds et compréhensifs pour tous. Il a laissé de nombreux écrits
spirituels dont certains traduits en anglais et en français.
Pasteur proche de son peuple, prédicateur averti, et grand connaisseur des
Evangiles et de la Bible, il donnait chaque mercredi soir en la cathédrale du Caire
un commentaire spirituel, après avoir répondu aux questions que les milliers de
fidèles lui envoyaient écrites sur de petits papiers. Deux semaines avant son
décès, il y parla encore une dernière fois. J’ai eu le privilège de faire sa
connaissance au printemps 1981 et de pouvoir parler avec lui par la suite à
différentes reprises. En 1981, j’étais en pleine recherche spirituelle et pas encore
orthodoxe. Je me souviens lui avoir posé des questions théologiques de base, par
exemple : qui sont le Père, le Fils et le Saint Esprit ? Il me donna alors un
Evangile en anglais et m’indiqua simplement les passages à lire devant lui à
haute voix. Il ne fit aucun commentaire, mais il me donna alors la Parole de Dieu
vivante, en direct. Il était un père du désert moderne et vécut à deux reprises
dans une grotte, en ermite. Il me dit une fois que ce fut alors le temps le plus
heureux de sa vie. Il quitte aujourd'hui son Eglise, à un moment crucial alors que
l'Egypte passe des moments difficiles qui suscitent inquiétudes et interrogations
quant au devenir de cette nation et particulièrement de la communauté copte,
qui constitue environ 10% des 8o millions d’Egyptiens, la plus nombreuse Eglise
du Moyen-Orient. Il fut pendant quatre décennies au service de son Eglise. Il
avait réagi plusieurs fois sous Sadate, en particulier en 1980, lorsqu’on annonça
que la charia devenait LA source principale de la Constitution égyptienne. En
septembre 1981, Sadate l’envoya en résidence surveillée dans son monastère de
Saint Bichoï au Wadi Natroun, à mi-chemin entre le Caire et Alexandrie, où il fut
n’eut plus de contact avec son ses fidèles pendant près de quatre ans, jusqu’au
1er janvier 1985. Les contacts entre Moubarak et l’Eglise copte connurent aussi
des temps difficiles, de même qu’avec le gouvernement militaire actuel de
transition. Mais il s’agissait chaque fois de parler de l’unité de l’Egypte, et de
trouver un modus vivendi aussi pacifique que possible, ce qui est le sort des
minorités chrétiennes dans des pays à majorité musulmane. Les violences et
attaques qu’ont connues les coptes depuis les années 1970 se sont poursuivies
après la révolution de janvier-février 2011, la plupart du temps alors de la part
des salafistes, des islamistes qui se sont montrés violents face aux coptes et qui
ont gagné 25% des sièges au Parlement égyptien en novembre 2011 et forment
à présent une majorité de plus de 60 % avec les Frères musulmans. C’est dire
que l’avenir des chrétiens en Egypte ne sera sans doute pas facile. Le défunt
patriarche laisse derrière lui une communauté religieuse inquiète. Les coptes
d’Egypte demandent en particulier qu’on reconnaisse leurs pleins droits de
citoyens égyptiens. Prions Dieu pour la paix éternelle du patriarche Chenouda et
pour l’élection du futur patriarche.
Pour
un
album
photos
du
pape
Chenouda,
http://www.youtube.com/watch?v=5FDdr3gVw00&feature=related
voir :
Mai : Sources d’Arménie :
Leur dernier livre est à présent paru : Saint Servatius d’Arménie, Premier évêque
de Maastricht. Sur les traces d’un évêque évangélisateur des peuples
germaniques et du nord de l’Empire romain
Sur Radio Ayp, les émissions seront consacrées aux Sources d’Arménie et leur
action, selon le calendrier suivant :
Le samedi 12 mai à 9 h 45 avec rediffusion le dimanche 13 mai à 12 heures ;
Le samedi 19 mai à 9 h 45 : Présentation du livre Pélerins d’Arménie, saints
d’Occident ( rediffusion le dimanche 20 mai à 12 heures) ;
Le samedi 26 mai à 9 h 45 : Présentation des livres sur Grégoire de Tallard et
Servatius de Maastricht (rediffusion le dimanche 27 mai à 12 heures) ;
Leur troisième module de formation sur la civilisation arménienne, est prévu le
12 mai 2012, au domaine de Lyon Saint-Joseph.
Les prochains cours de la chaire d’aarménologie de l’Université catholique de
Lyon auront lieu le jeudi 31 mai de 17h à 19h, salle Tixeront (escalier A).
Les mercredis de mai et juin : séminaire de Bernard HEYBERGER 15h – 17h,
Salle 114,
EPHE, BÂTIMENT LE FRANCE : 190, AVENUE DE FRANCE - 75013
PARIS - 1ER ÉTAGE, HISTOIRE DES CHRÉTIENS D’ORIENT (16È –
20È)
2 mai : Stefan Winter (Université du Québec à Montréal), Les chrétiens/dhimmis
dans la région de Lattaquié-Antioche au 18e siècle.
9 mai : Benoit Ellerbach (Paris IV/ ENS) Rafik Schami, écrivain syrien
d'expression germanophone, un médiateur entre Orient et Occident
16 mai : Giancarlo Casale (University of Minnesota), Conquest, Conversion and
Cartography: The Great 16th-Century Debate over Ottoman Imperial Identity.
23 mai : Zakaria Hilal (INALCO)Aux origines de la controverse islamo-chrétienne
13 juin : Stefan Knost (Deutsches Orient-Institut, Beyrouth), Les émeutes de
1850 et leur répercussions sur la perception (et la création) de l'espace
confessionnel à Alep
20 juin: Mathieu Grenet (Washington Universtiy, Saint-Louis), Enseignement,
philologie et polémique : Salomon Negri, un Damascène dans la République des
Lettres, fin XVIIe-milieu XVIIIe siècle.
2 mai : Aethiopica: International Journal of Ethiopian and Eritrean Studies went
online at:
http://journals.sub.uni-hamburg.de/aethiopica
Alsterterrasse 1 20354 Hamburg Deutschland, Tel.: +49-40-428387729/7730 http://www1.uni-hamburg.de/ethiostudies¨¨
3 mai : Une série de rencontres exceptionnelles en France avec Mgr
Basilios Georges Casmoussa, ancien archevêque syro-catholique de Mossoul
(Irak), à l’ occasion de la parution de son livre sur les Chrétiens d’Irak.
Conférence-débat : "Un vivre ensemble islamo-chrétien est-il possible ?" (cf.
France catholique)
Archevêque, auxiliaire patriarcal, penseur, écrivain, journaliste, directeur d’un
journal, parfaitement polyglotte, Mgr Casmoussa a traversé des coups d’Etats,
des guerres, vécu une occupation et frôlé la mort lors de son enlèvement en
janvier 2005 en Irak.
4 mai : A 21h, à Paris, au Centre culturel de l’Ambassade d’Egypte, Conférence
de Mr Amr El Chobaky, Politologue, Député au parlement égyptien, Membre du
Conseil National des Droits le l’homme et journaliste, conférence sur le thème :
« L’Egypte au seuil des élections présidentielles
Une lecture autour de la situation politique actuelle ».
6 mai : à 9h30, à la télévision TV France 2, émission sur le pape Chenouda avec
les pères Guirguis Louca, Mouss al amba Bichoy et Christine Chaillot
http://programmes.france2.fr/les-chemins-de-lafoi/index.php?page=article&numsite=42&id_rubrique=44&id_article=32973
choix : « Chrétiens Orientaux » ou
http://www.pluzz.fr/chretiens-orientaux-2012-05-06-09h30.html
« Hommage au Pape Chenouda III, patriarche de l’Eglise Copte Orthodoxe »
Le Pape Chenouda III est décédé le 17 mars dernier. Des dizaines de milliers de
fidèles coptes orthodoxes ont participé à ses obsèques au Caire. En France la
communauté lui a aussi rendu un hommage le 21 avril dernier.
Chenouda III a gouverné l’Eglise pendant 40 ans. Ce chef religieux a marqué
l’Egypte. Il a développé l’Eglise Copte Orthodoxe en diaspora, notamment en
France. Le P. Guirguis Lucas, le P. Moussa Anba Bishoy et Christine Chaillot
(spécialiste de l’Eglise Copte) reviendront sur la personnalité du Pape, et à
l’heure où se préparent les élections de son successeur, sur les besoins de
l’Eglise aujourd’hui.
9 mai : A Genève, à 20h, au Centre Boniface, rue du Mail, réunion des amis du
monastère de Mar Moussa en Syrie, au nord de Damas, et informations sur la
situation à Mar Moussa, à Homs et à Qariatayn.
9 mai : de 16H30 à 19H00, conférence au Parlement Européen à Bruxelles
intitulée "Les Chrétiens dans la Monde Arabe - Un an après le Printemps
Arabe".
Brussels 16:30-19:00
Seminar on "Christians in the Arab World: One year after the Arab Spring",
Seminar in cooperation with the Members of the European Parliament from the Group of
the European People's Party (EPP, Christian Democrats), European Conservatives and
Reformists Group (ECR) and COMECE
16.30 : Welcome Speeches by Jan Olbrycht MEP (EPP Group), Konrad
Szymanski MEP (ECR Group), Father Joe Veila Gauci (COMECE)
16:40: Session I: Presentation of reports on Christians in the Arab World
Chair: Jan Olbrycht MEP (EPP Group), with Berthold Pelster, Church in need,
Esther Kattenberg, Open Doors International, Brian J Grim, Pew Forum on
Religion and Public Life
Debate with MEPs: Mario Mauro (EPP Group)
Invited guests: Patrizia Toia (S&D Group), Pat Gallagher (ALDE Group)
17:40: Session II: Testimonies by witnesses concerning the practice of
Religious Freedom in the Arab World
Chair: Konrad Szymanski (ECR Group), with Dimyanos Kattar, former minister of
financial affairs in Lebanon, Dr Cornelius Hulsman, Egypt, Mgr. Samir Nassar,
Archeveque Maronite de Damas, Syria, Fr Pierbattista Pizzaballa, Custody of the
Holy Land Jerusalem
Debate with MEPs
Struart Stevenson (ECR Group)
Invited guests: Gianni Pittella (S&D Group) and Hanu Takula (ALDE Group)
18:30: Session III: Presentation of the Lebanon Conference Report by
Mgr Piotr Mazurkiewicz, General Secretary of COMECE
10 mai : Débat historique en Egypte entre les deux candidats principaux (Amr
MOUSSA_Mohamed ABOU EL FOUTOUH ) à la Présidentielle a lieu sur ON TV, à
20h, une "première" en Egypte et le monde arabe.
Jean maher
Élection présidentielle égyptienne de 2012 cf Wikipédia
Le Conseil suprême des forces armées, qui assure l'intérim, a annoncé que
l'élection présidentielle aura lieu à l'issue de la période de transition de six mois,
au mois de septembre 2011. Le premier tour aura lieu les 23 et 24 mai et le
second tour est prévu pour les 16 et 17 juin1.
Le 10 mai 2012, pour la première fois de l'histoire du pays, a lieu un débat
télévisé entre les deux principaux candidats à l'élection présidentielle : Amr
Moussa et Abdel Moneim Abou El-Fotouh.
23 candidats se sont officiellement présentés.
Amr Moussa, ex-secrétaire général de la Ligue arabe, s'est déclaré candidat le 27
février 2011.
Abdel Moneim Aboul Fotouh est un ancien membre des Frères musulmans. Il a
été exclu de son organisation le 19 juin, en raison de l’annonce de sa
candidature5.
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Élection_présidentielle_égyptienne_de_2012)
10 mai : Syrie : "Construire l’avenir en éduquant ensemble les enfants
de toutes les confessions" (Fribourg/Homs, 9 mai 2012 (Apic) et
http://www.oeuvre-orient.fr/page-syrie-construire-l-avenir-en-eduquantensemble-les-enfants-de-toutes-les-confessions-941.html)
Père jésuite Ziad Hilal, Homs, Syrie (Photo: JacqueB"Nous voulons construire
l’avenir du pays en éduquant ensemble les enfants de toutes les confessions",
confie le Père Ziad Hilal, jésuite de passage en Suisse. Pour le religieux jésuite,
les responsables politiques, tant au niveau du régime en place que de
l’opposition, sont irréconciliables. "Ils sont jusqu’au-boutistes et ne cherchent
que le pouvoir. Autant alors mettre l’accent sur la nouvelle génération!"
Avec l’arrivée des observateurs de l’ONU et le cessez-le-feu en vigueur depuis le
12 avril dernier, les combats sont théoriquement suspendus, mais les
accrochages font encore tous les jours des victimes. "La décision de cesser la
lutte ne pourra venir que d’une décision politique bien fondée afin de sauver le
pays", affirme le religieux qui vit au cœur de Homs, une métropole industrielle de
plus d’un million d’habitants dans le centre-ouest de la Syrie. Le Père Ziad – qui
vivait avec le Père Frans van der Lugt, à la Résidence des Père jésuites de Homs,
dans l’ancien quartier chrétien de Bustan al-Diwan, aujourd’hui vidé de sa
population chrétienne (sauf quelques familles), s’est déplacé dans le quartier
d’al-Adawya/al-Nouzha.
La violence vient de tous les côtés
Le jeune jésuite - il a été ordonné prêtre le 30 juillet 2010 à Damas – s’abstient
de toute prise de position partisane, car, relève-t-il, la violence, pour le moment,
ravage la ville de Homs. "Moi, je suis pour la paix, je ne m’occupe plus de
politique. Ma priorité, outre l’aide humanitaire aux populations qui souffrent de la
situation, se porte sur l’éducation des enfants: nous devons former une nouvelle
génération et l’éduquer afin de faire baisser la tension interconfessionnelle. Il
faut la sensibiliser à l’esprit d’ouverture aux autres…"
En effet, remarque le religieux, les préjugés entre les communautés sont
tenaces. "Dans cette société patriarcale, les gens sont peu ouverts, on ne se
fréquente pas hors du groupe… Je veux favoriser le dialogue horizontal entre les
gens, afin qu’ils se connaissent et se comprennent. C’est seulement ainsi que l’on
peut bâtir l’avenir de ce pays".
Les combats dans la partie Est-Centre et Nord de la ville de Homs ayant
provoqué le déplacement des habitants, les écoles sont fermées depuis plusieurs
mois dans ces "quartiers chauds". Les enfants ne vont plus en classe et
demeurent cloîtrés à la maison, en regardant la télévision ou écoutant les
bavardages des adultes.
"Qu’ils soient chrétiens, sunnites ou alaouites, on ne fait aucune différence" Le
Père Ziad a donc décidé d’engager de jeunes diplômés universitaires sans travail
pour donner classe à ces enfants. Il salarie actuellement plus de 30 éducateurs
pour son école, qu’il a baptisée "Centre éducatif Saint-Sauveur". Elle est située à
côté de l’église du même nom (qui a reçu une bombe, il y a un mois, causant un
trou dans le toit). "C’est un rayon de lumière dans cet enfer, une grande
espérance… Nous scolarisons déjà 150 enfants et dans quelques jours, nous
rêvons d’arriver à 200 élèves. Qu’ils soient chrétiens, sunnites ou alaouites, on
ne fait aucune différence".
Les enfants sont également nourris: le Père leur fournit du lait, des sandwichs,
des fruits. Actuellement, il distribue, avec un groupe de religieux et de jeunes,
grâce aux dons venus de Caritas, de l’Oeuvre d’Orient et de bienfaiteurs, des
paniers d’aliments pour un millier de familles à Homs et dans les villages de la
campagne aux alentours de la ville. Depuis juillet 2011, les combats font rage
dans certains quartiers, transformés en champs de bataille, où les bâtiments ne
sont plus que ruines.
Les rues remplies d’ordures et de débris, coupées par des barrages de la dite
"Armée syrienne libre" (ASL) ou par des barrages de l’armée officielle, sont un
véritable no man’s land que personne n’ose pénétrer. Cela rend la vie et la
circulation assez difficiles: "Pour aller de notre maison d’al-Nouzha à la résidence
des jésuites de Bustan al-Diwan, en temps normal, le trajet se fait à vélo en
quelques minutes. Maintenant, je dois faire un immense détour en voiture, pour
éviter d’entrer dans le champ de bataille. Plus personne ne passe directement,
car la rue est prise pour cible. Avec le Père Frans, nous avons décidé de rester,
quoi qu’il arrive, car ce sont les gens, surtout les enfants qui comptent.
Personnellement, je me fiche de mon avenir, je vis le moment présent. C’est vrai
que j’ai frôlé la mort à plusieurs reprises, mais j’ai l’habitude. De toute façon,
c’est Dieu qui me sauve!", lance-t-il dans un excellent français.
Les médias sont des facteurs de division et de haine
Le Père Ziad ne craint pas de passer des quartiers contrôlés par l’armée syrienne
à ceux qui sont tombés aux mains des rebelles. S’il a confiance dans l’avenir, il
ne cache cependant pas une certaine crainte de voir les extrémistes prendre le
dessus. Les médias ne sont pas en reste pour semer la division et la haine entre
les communautés: "Les chaînes TV et les journaux sont devenus des agents
instigateurs d’un parti contre un autre. Il n’y plus d’objectivité et la vérité a
déserté l’image, l’écriture et la voix".
Le visage démographique de la ville a changé: les chrétiens sont partis. Depuis le
début du conflit, Homs a pris un autre visage, marqué par les changements
démographiques qui risquent d’être inéluctables: les quartiers de Bustan alDiwan, al-Hamidiyyé et al-Arzoun, qui formaient autrefois des zones chrétiennes,
se sont vidés de leurs habitants. "Il y avait à Homs peut-être 150’000 chrétiens.
Plus de 80% sont partis à cause des combats, vers les montagnes, dans la
’Vallée des chrétiens’, à Damas, à Alep…" Le voisinage de ces quartiers a
maintenant changé, les maisons abandonnées par les chrétiens sont désormais
vides et ouvertes à tout vent. Cela va créer une situation difficile, car il n’y a plus
aucune autorité pour régler les conflits qui vont immanquablement surgir.
11 mai : Damas, Syrie, le 10 mai (United Press International) Des hommes
armés ont entrepris le jeudi 10 mai d’expulser toutes les familles chrétiennes du
village de Al Qastal Al Borj dans la province syrienne de Hama.
(http://www.france-catholique.fr/DES-HOMMES-ARMES-CHASSENT-TOUSLES.html)
Une source locale parmi les habitants a dit à United Press International que « des
hommes armés takfiristes de la région ont pénétré dans le village et ils nous ont
sommé en nous menaçant de dégager nos maisons et d’abandonner le village en
ne prenant que ce nos bras pouvaient emporter. » La source a ajouté qui a
préféré ne pas révéler son nom que les hommes armés « ont maîtrisé toutes les
maisons du village comme ils ont investi l’église et l’ont transformée en quartier
général pour eux ». Le village de Al Qastal Al Borj est situé dans la province de
Hama et est rattaché à la circonscription de Al Ziyara dans la partie Nord de la
plaine de Al Ghab (42 kms de Saqalbiyeh) qui relève du département de
Saqalbiyeh (48 km au Nord Ouest de Hama), elle rassemble près de 10 familles
chrétiennes.
11 mai : En Syrie, des agitateurs islamistes libyens et turcs à Alep cf AED
(http://www.aed-france.org/actualite/syrie-des-agitateurs-islamistes-libyens-etturcs-a-alep/)
Alors que l’attentat du 10 mai dans la capitale syrienne a fait 55 morts et plus de
300 blessés, le vicaire apostolique latin d’Alep, Mgr Giuseppe Nazzaro, dénonce
la présence d’agitateurs libyens et turcs qui ont provoqué l’assaut de l’armée
syrienne contre l’Université d’Alep, causant la mort de quatre étudiants, le 2 mai
dernier. Il explique que les militants islamistes étrangers tentent depuis des mois
de soulever les universitaires d’Alep, dans le but de susciter la violence dans
cette ville qui est la seule encore épargnée par les affrontements entre le régime
et les rebelles.
« Alep est la seule ville qui ne s’est pas soulevée contre Assad »
Le religieux franciscain ne vit qu’à 150 mètres de l’Université, et a vu de ses
propres yeux l’assaut des forces syriennes contre les quelque 1500 manifestants
défilant contre le régime de Bachar al-Assad. Selon les témoins, les soldats ont
pourchassé les étudiants dans les résidences de l’Université et arrêté plus de 200
d’entre eux. Pour éviter d’autres incidents, les autorités ont fermé le campus
jusqu’à la fin de l’année académique.
« Alep est la seule ville qui ne s’est pas soulevée contre Assad », rappelle
l’évêque, mais s’il y a bien eu quelques manifestations ces derniers mois, « les
gens ne veulent pas de violence ». Il relève que des militants islamistes ont tenté
de pousser les jeunes à adopter un comportement inconsidéré et dangereux
« dans le but de créer un climat de violence et de chaos dans la ville. Cela
menace tout le monde« . Mgr Nazzaro explique que la ville d’Alep est sous haute
tension depuis les incidents sanglants du mercredi 2 mai dernier.
Des médias occidentaux accusés de désinformation
Les couvents et les paroisses ont ouvert leurs portes pour accueillir des centaines
d’étudiants, musulmans et chrétiens confondus. Le vicaire apostolique estime
que la situation est de plus en plus hors de contrôle. La Turquie, la Libye et
d’autres pays musulmans envoient des hommes et des armes pour mener la
guerre contre le régime du président Assad. « Cela a créé une situation rendant
impossible un cessez-le-feu et une réconciliation« . Mgr Nazzaro affirme
également que nombre de nouvelles dans les médias occidentaux sont fausses
ou « fabriquées », ou ne s’appuient que sur des médias impliqués dans la guerre
de l’information, comme la télévision « al Jazeera » et d’autres médias financés
par le Qatar et l’Arabie Saoudite, des puissances sunnites qui soutiennent les
rebelles
12 mai : A Paris, au Centre culturel de l'Ambassade Egyptienne - 111 Bd St
Michel,
de 18 à 20h, Wagdi Sabete, professeur spécialisé en Droit
Constitutionnel à l'Université de la Rochelle, donnera une conférence-débat
intitulée : »Regards sur la situation constitutionnelle en Égypte entre deux
élections ».
14 mai : Les chrétiens de Jordanie, à l’écart des tempêtes. Dans une
région où les tensions religieuses sont exacerbées, la Jordanie est un
pays où les chrétiens sont bien intégrés et où la liberté de culte est
assurée.
cf
La
Croix
Agnès
ROTIVEL
et
Oeuvre
d’orient
(http://www.oeuvre-orient.fr/page-les-chretiens-de-jordanie-a-l-ecartdes-tempetes-945.html)
« En Jordanie, les chrétiens sont des citoyens, ils ne sont pas considérés comme
des dhimmis (1) », affirme haut et fort le P. Hanna Kildani. Ce prêtre,
responsable du couvent latin situé à Marj Alhamam, dans la banlieue d’Amman,
est un Jordanien chrétien « de souche », né à Karak en 1955 (2).
Auteur d’une histoire de la « Modernité chrétienne en Terre sainte », cet érudit
est doublé d’un bâtisseur. Grâce à lui et aux dons de la communauté
jordanienne, une église de taille majestueuse est en construction, à quelques
mètres de là. Mais le chantier, déjà bien avancé, est interrompu, faute d’argent.
« Il nous manque un million de dollars » , explique Hanna Kildani, qui ne
désespère pas de les trouver auprès de ses bienfaiteurs.
Le royaume hachémite fait rarement la « une » des journaux occidentaux.
Certes, des manifestations se déroulent régulièrement à Amman depuis janvier
2011, mais elles sont d’une ampleur nettement moindre que dans les pays
voisins touchés par le « printemps arabe ». Les opposants réclament des
réformes politiques et économiques ainsi que la fin de la corruption. La personne
du roi n’est pas attaquée directement, mais ses proches, oui.
Tenue d’élections législatives
Afin de montrer que le message a été entendu, le roi Abdallah II a nommer, au
début du mois de mai, le gouvernement de Fayez Tarawneh, qui avait déjà été
premier ministre à la fin des années 1990, et lui a donné pour mission d’adopter
les réformes nécessaires à la tenue d’élections législatives d’ici à la fin de
l’année. « La Jordanie est dans une phase sensible et critique, mais il n’est pas
impossible de la surmonter, a indiqué le nouveau chef de gouvernement. Le
“printemps jordanien” sera toujours vert, et non rouge. »
« Il est paradoxal qu’un gouvernement conservateur ait été désigné pour mener
et promouvoir des réformes, a toutefois commenté Oreib Rintawi, dirigeant du
Centre d’études politiques Al-Qods, basé à Amman. La population va avoir du
mal à croire qu’il s’agit d’un processus authentique de réforme. Je pense que la
Jordanie va connaître dans les mois qui viennent un âpre débat entre le
gouvernement et l’opposition, et notamment les islamistes. »
Dans ce petit pays, les chrétiens vivent dans une atmosphère sereine, à l’inverse
de leurs voisins irakiens (dont un grand nombre, venus de Mossoul et de Bagdad
sont réfugiés en Jordanie) et syriens, qui sont soumis à des pressions très fortes.
Les chrétiens seraient entre 3,5 à 4 % de la population du royaume. Ils
disposent de neuf sièges réservés, sur 80, au Parlement. Deux chrétiens sont
appointés par le roi pour siéger au Sénat. Nombre d’entre eux occupent des
postes de ministres, depuis 1947.
Liberté religieuse garantie
Le Royaume garantit la liberté religieuse pour les minorités, chrétienne, druze ou
chiite. Cet état découle de la Constitution du 1 er janvier 1952, voulue par le roi
Abdallah Ier et promulguée par son fils Talal. Celle-ci proclame que « l’islam est
la religion d’État » (art. 2) et que « les Jordaniens sont égaux devant la loi, sans
discrimination de race, de langue, ni de religion en ce qui concerne leurs droits et
leurs devoirs » (art. 6).
Le texte précise que « l’État garantit la liberté (…) de culte (…), dans la limite de
sa compatibilité avec l’ordre public ou la moralité » (art. 14). Même si la Loi
fondamentale a longtemps été suspendue au profit de l’état d’urgence (19671991), ces principes de tolérance ont toujours été observés par les pouvoirs
publics jordaniens.
Économiquement, les chrétiens contrôleraient un quart de l’économie du pays. «
Une minorité aisée, respectée », explique le docteur Kamel Abu Jaber, directeur
de l’Institut royal jordanien d’études interreligieuses, à Amman. Lui-même
chrétien, il a été précédemment ministre de l’économie et ministre des affaires
étrangères, à l’époque des pourparlers de paix israélo-palestiniens de la
conférence de Madrid de 1991. « Nous sommes des chrétiens jordaniens de
souche », autrement dit des Bédouins, insiste-t-il, alors que cette communauté
est souvent assimilée aux Palestiniens, arrivés en masse en 1948, puis en 1967.
« Et nous sommes des Arabes acharnés », ajoute-t-il.
Ecoles chrétiennes
Kamel Abu Jaber prend soin de préciser que les Églises d’origine étaient
orthodoxes, catholiques et orientales (syriennes, chaldéennes, assyriennes,
arméniennes). Une mise au point nécessaire, alors que les Églises évangéliques,
venues des États-Unis, commencent à s’installer et « ne sont pas très bien vues
» . Les chrétiens n’ont pas de raison de quitter la Jordanie, si ce n’est dans
l’espoir d’accéder à de meilleures opportunités professionnelles. Élevés dans des
écoles chrétiennes fréquentées aussi bien par les chrétiens que les musulmans,
ils vont souvent poursuivre des études supérieures à l’étranger, afin d’augmenter
leurs chances de trouver un emploi, dans les pays anglophones ou dans les pays
du Golfe. Les Jordaniens chrétiens regardent toutefois avec inquiétude les
événements de Syrie. « La situation est très grave, lâche Kamel Abu Jaber.
Après la fuite des chrétiens d’Irak, le départ des chrétiens de Palestine, que va-til advenir de ceux du Liban, et surtout de ceux de Syrie, si d’aventure le régime
de Bachar Al Assad devait tomber ? » Dans le bouleversement créé par les
révoltes arabes, il souligne l’importance du rôle de l’Institut royal jordanien
d’études interreligieuses, qui entend « promouvoir le dialogue entre les trois
religions du Livre ». Pourquoi ne pas prendre la Jordanie comme un exemple de
« pluralité sociale et religieuse, une mosaïque du Proche-Orient ? » , suggère-t-il.
Des foyers chrétiens bien enracinés
- Les chrétiens de Jordanie représentent entre 3,5 % et 4 % de la
population. Les orthodoxes orientaux sont les plus nombreux, mais il y a
également des catholiques orientaux et latins, des anglicans et des
protestants. Ils sont essentiellement établis à Amman, Salt (nord),
Madaba (sud) où une université catholique a ouvert ses portes en 2011.
Une communauté ancienne subsiste également à Karak. Shatana (nord)
est un village intégralement catholique. - Le royaume se veut à la pointe
du dialogue islamo-chrétien. Trois ans après une première rencontre à
Rome, c’est là, à Al-Maghtas, au sud d’Amman, que s’est déroulée en
novembre 2011 la seconde édition du Forum islamo-catholique, sur le
thème : « Raison, foi et personne humaine, perspectives chrétiennes et
musulmanes ». Cette rencontre a réuni des clercs, des savants et des
penseurs de 18 pays à l’invitation du prince Ghazi Bin Muhammad Bin
Talal. La délégation catholique était conduite par le cardinal Jean-Louis
Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. (1)
Dans la tradition musulmane, le statut de « dhimmi » prévoit à la fois la
protection et l’infériorité juridique des chrétiens et des juifs. (2)
Archevêché sous l’empire byzantin, Karak fut un centre urbain important
au moment des croisades et de la dynastie des Ayyoubides. Elle abrite le
célèbre château des croisés, le « krak des Moabites ».
16 mai : Nouvelles à la suite du décès du pape Shenouda (Posted in Décès du
Pape Shenouda III, News on mai 17, 2012 http://blogcopte.fr/)
Lors de son intervention du 16 mai 2012, Amba Bakomious, représentant le
Saint Synode, annonce que de grands travaux vont être entrepris au sein du
monastère de l’Amba Bichoy, où sa Sainteté le Pape Shénouda III est inhumée.
Ces démarches ont été entreprises suite aux incidents qui ont eu lieu parmi les
foules innombrables qui viennent rendre hommage au défunt. Des architectes
ont été sollicités afin de construire un nouveau lieu de recueillement, l’objectif
étant d’ordonner et discipliner les visites. On évoque également la construction
d’une librairie où seront disponibles des écrits et paroles du Pape Shénouda
III. En ce qui concerne les nominations des personnalités susceptibles de
succéder au Pape Shénouda III, les règles sont appliquées rigoureusement. Les
lois autorisent un allongement des concertations selon la volonté des membres
du concile si ce dernier n’est toujours pas en mesure de proposer une liste de
candidat valide. Ainsi, les noms définitifs des nominés seront communiqué le 26
mai (et non le 16 comme il était prévu), ce qui, de plus, laisse le temps au
Synode de venir à bout des contraintes administratives. Par ailleurs, les noms
de certaines personnalités spirituelles et politiques sont énoncés comme
membres actifs aux élections du nouveau Pape, parmi eux, le Pape de l’Eglise
Ethiopienne orthodoxe qui a été vivement sollicité pour prendre part aux
discussions. Malgré ce retard dans le processus d’élection, Amba Bakomious
nous invite à rester positif comme nous l’a appris le Pape Shénouda III, ravive
notre confiance dans les choix du Seigneur et nous demande de ne pas croire les
pronostics et opinions extérieures aux annonces officielles du concile.
16 mai : En Égypte le père Shidom travaille à la transition démocratique. Son
projet : repenser la société, l'avenir de l’Égypte et créer des structures capables
de s'opposer aux extrémismes religieux. Une vidéo KTO
Père ShidL'association el Nadha, fondée par les jésuites et accompagnée par le
Père William Sidhom, accueille l'élite intellectuelle et artistique du Caire. Son
projet : repenser la société, l'avenir de l'Egypte et créer des structures capables
de s'opposer aux extrémismes religieux. Mais elle ne se contente pas de réfléchir
; c'est avec l'art (peinture et théâtre de rue) qu'elle fait tomber les interdits et
encourage le dialogue, en cette période de transition démocratique.
(http://www.oeuvre-orient.fr/page-en-gypte-le-pere-shidom-travaille-a-latransition-democratique-948.html)
17 mai : à Genève, Chambésy, Journée de la fraternité ortodoxe avec
participation de tous les orthodoxes de Suisse des différentes juridictions
18 mai : Les chrétiens d’un village syrien y reviennent après en avoir été
chassés de la part de “takfiristes” de l’organisation Al Qaeda. Cf Damas, Syrie 18
mai,
UPI
(
http://www.france-catholique.fr/Les-chretiens-d-un-villagesyrien.html)
Une partie des familles chrétiennes chassées par des hommes armés
« takfiristes » du village Qastal Al Borg de la province de Hama au centre de la
Syrie y sont revenues ce vendredi après que des forces de sécurité du régime se
soient déployées aux alentours et après une réunion qui rassembla les habitants
de ce village avec ceux des villages alentour, de confession musulmane, qui ont
réprouvé l’incident. Le curé du village Père Georges Hosh a dit à United Press
International dans une communication téléphonique « nous avons prié
aujourd’hui avec les habitants du village après que ceux qui en avaient été
chassés la semaine passée de la part d’étrangers y soient retournés ». Il ajouta
que les villages des alentours (musulmans sunnites et alaouites) ont exprimé
leur réprobation et leur forte condamnation à un tel incident. Une source parmi
les habitants du village avait dit à UPI le 10 mai courant que des « des hommes
armées takfiristes de la région s’étaient présentés au village et nous ont réclamé,
menaces à l’appui, d’évacuer nos maisons et de quitter le village avec ce qui
était entre nos mains ». La source avait ajouté, préférant alors ne pas révéler
son nom, que les « hommes armés s’étaient emparés des maisons de tout le
village, et que de même ils avaient réquisitionné l’église pour en faire leur
quartier général ».
Le prêtre Hosh a dit que les hommes armés qui avaient occupé le village « sont
venus de Turquie à travers le passage de Darkoush et qu’ils sont des étrangers
appartenant à l’organisation Al Qaeda de Tunisie, de Libye et du Pakistan et qu’ils
avaient des Syriens étrangers à la région. Il ajouté qu’ils « ont enlevé le fils du
maire du village Nazem Khashifeh et qu’ils ne l’ont libéré qu’après qu’il aie payé
une rançon d’une valeur de 200 000 Livres syriennes (soit 3000 $). Les familles
de Qastal Al Borg sont Khashifeh et Rahmeh et Shatouhi, qui sont des grecsorthodoxes et sont rattachés ecclésiastiquement au diocèse de Lattaquieh mais
administrativement ils relèvent du gouvernorat de Hama.
Le village de Qastal Al Borg est situé dans la province de Hama mais des villages
de Hallouze et Al Ghassaniyeh sont rattachées à la région administrative de
Ziyarah dans la partie nord de la plaine de Ghab à 42 km de Sqaylbiyyeh, au
Nord-Ouest de Hama, qui compte 10 familles chrétiennes résidentes et presque
le double dispersées à Mhardeh, Sqaylbiyyeh et Lattaquieh.
UPI tous droits réservés (http://arabic.upi.com/News/2012/05/...).
Que se passe-t-il au village de Dmeyneh ?
Dmeyneh est un petit village entièrement chrétien sur la route Homs-Qusayr. Un
poste des forces de l’ordre loyalistes est situé sur la route principale à l’entrée du
village.
Pour la première fois depuis le début des évènements, ce village a été jeudi la
cible de bombardements venant de la part des groupes armés dissidents
sévissant à Qusayr. Un obus de mortier s’est abattu sur une maison tuant sur le
coup Hanna Skandafi, 60 ans, son neveu, le jeune Georges Skandafi, 14 ans
ainsi qu’ une voisine Jessica Layyous, âgée de 13 ans. Parmi les sites de
l’opposition syrienne nous venons de découvrir celui du "réseau syrien pour les
droits de l’homme" (www.panet.co.il/online/artic... qui est un site immatriculé en
Israël -sic !- . Il se joint à la pléïade des cacophonies médiatiques tendancieuses.
Il assure que le village de Dmeyneh a été la cible des forces gouvernementales.
Une source du village que nous avons contactée par téléphone nous a assurés
que les tirs visaient plutôt les forces gouvernementales positionnées à l’entrée du
village.
Par ailleurs vingt familles chrétiennes de Qusayr sont réfugiées à Dmeyneh. Elles
ont été ébranlées par l’incident meurtrier d’avant-hier. Où aller ? Vox Clamantis.
19 mai - 2 juillet : Exposition des photographies de Cécile Massie
à l’iReMMO, 5, rue Basse des Carmes, Paris 5e (métro Maubert Mutualité) Tèl : 01 43 29 05 65 – www.iremmo
Une vocation à l'hospitalité et au dialogue interreligieux
La Syrie est au cœur de l’actualité internationale ; le dialogue islamo-chrétien
une nécessité là-bas comme ici. Le monastère est situé à 90 km au Nord-Est de
Damas, dans les hauteurs de la chaîne montagneuse du Qalamoun. Sa
Communauté monastique, de rite syriaque catholique, baptisée al-Khalil (qui
signifie l’Ami de Dieu, titre biblique et coranique d’Abraham), a été fondée en
1991 par le père Paolo Dall’Oglio. Les moines et moniales y vivent au quotidien
une vocation au dialogue islamo-chrétien qui s’est construite concrètement
autour de trois piliers : prière et spiritualité / travail manuel / hospitalité sans
condition. Tout au long de l’exposition, cette hospitalité, ce mélange des cultures
et des religions apparaissent en filigrane. Les deux premiers axes décrivent le
monastère et son quotidien. Dans le troisième axe, l’accent est particulièrement
mis sur la visite amicale et curieuse de groupes de musulmans syriens.
Photographe amateur, Cécile Massie, bordelaise de 28 ans, a partagé la vie de la
communauté al-Khalil, de décembre 2009 à mai 2011 en tant que volontaire de
solidarité internationale envoyée par la Délégation Catholique pour la
Coopération.
20 mai : Le printemps syrien, Témoignage d'un religieux français par Mgr
Philippe Tournyol du Clos, archimandrite grec-catholique Melkite, Damas,
(http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=31072)
La paix en Syrie pourrait être sauvée si chacun disait la vérité. De retour à
Damas en ce mois de mai 2012, il me faut bien constater qu’après une année de
conflit, la réalité du terrain ne cesse de s’éloigner du tableau catastrophiste qu’en
imposent les mensonges et la désinformation occidentale.
Le mois de février a marqué un coup d’arrêt aux provocations des islamistes
radicaux. Les troubles, en majorité circonscrits à Hamma et à Homs, auraient
d’ailleurs été plus vite résorbés si la pression internationale n’avait freiné
l’intervention de l’Armée. Les zones frontalières de la Turquie , de la Jordanie et
du Liban – par lesquelles s’infiltrent les mercenaires – restent encore sensibles.
Dans la capitale, ce que l’on appréhende le plus sont les voitures piégées et les
attentats à la bombe, la plupart du temps, le fait de kamikazes alléchés par
l’appât du gain, le désir du paradis d’Allah, ou bercés du rêve sunnite de la fin
des alaouites au terme de 40 ans de règne et l’avènement de Jésus au haut du
minaret, accompagné du dernier prophète Al Mahadi pour le Jugement dernier.
Il faut dire et redire que l’idéologie fanatique est d’importation étrangère et que
la Syrie n’a jamais été confrontée à un cycle de manifestations/répression, mais
à une déstabilisation sanguinaire et systématique par des aventuriers qui ne sont
pas syriens. Cette information, qui va à l’encontre des journaux et des
reportages télévisés, l’ex-ambassadeur de France, Éric Chevallier, n’avait eu de
cesse de la faire entendre à Monsieur Juppé ; mais le ministre français refusa
toujours de tenir compte de ses rapports et falsifiait sans vergogne ses analyses
pour alimenter la guerre contre la Syrie.
Nos lecteurs ont encore en mémoire l’invitation du Patriarche maronite à Paris,
Sa Béatitude Bechara Raï, par Nicolas Sarkozy qui, s’étant renseigné sur le
nombre des chrétiens au Liban et en Syrie, lui proposa de les installer en Europe.
La réponse indignée et courageuse du haut prélat qui prit la défense de Bachar
Al-Assad – et qui devait, selon le protocole, être décoré de la légion d’honneur –
lui valut d’en recevoir l’écrin de la main sèchement tendue de l’ex-président
français.
Arrivée à Damas
L’on respire à Damas un autre air qu’on voudrait nous le faire croire partout
ailleurs.
Certes, depuis quatre mois, dans la banlieue, les voitures piégées ont fait de
sanglants dégâts ; plusieurs fanatiques suicidaires se sont fait exploser dans la
foule d’innocentes victimes. L’on entend parfois, la nuit, des échanges de coups
de feu, c’est l’armée qui veille à la protection des habitants et parvient souvent à
empêcher les attentats meurtriers. Ces jours-ci, deux minibus bourrés de TNT
ont explosé simultanément selon un schéma terroriste désormais classique.
Toujours disposée à proximité d’une cible d’intérêt stratégique, la première
charge est destinée à semer la panique et à attirer le plus grand nombre
d’intervenants pour déclencher la seconde explosion. Cette fois-ci, c’était le
Quartier Général du contre espionnage syrien, où avaient été détenus les
étrangers pris les armes à la main et que les salafistes projetaient de faire
évader. Leur tentative échoua mais se solda par un bilan terrible : 130 morts
(dont 34 chrétiens), 400 blessés et autant de logements endommagés.
La consternation est générale, le chagrin indescriptible et les nombreuses
funérailles déchirantes. Pourtant, en ce mois de Marie les églises abondamment
fleuries se remplissent chaque soir et j’ai vu les mosquées bondées le vendredi à
midi ; la concentration de la prière aux Omeyyades évoquait pour moi celle des
coptes en Égypte ; tandis que les espaces verts sont régulièrement envahis par
des familles heureuses de se retrouver pour des piqueniques qui se prolongent
tard dans la nuit. Le peuple syrien est un peuple simple et enjoué. Malgré
l’insécurité et les dramatiques difficultés économiques engendrées par les
sanctions internationales (l’inflation de la livre syrienne, l’anéantissement total
du tourisme, la croissance du chômage et la cherté grandissante des denrées de
base), la vie continue normalement.
Les chrétiens vivent en paix
Bien que partageant avec leurs congénères, l’inquiétude générale, les chrétiens
avouent volontiers qu’ils ne se sont jamais sentis aussi libres par le passé. Ils
attribuent ce sentiment à la pleine reconnaissance de leurs droits lors de
l’accession à la présidence de la famille Assad. Certains s’estiment même mieux
traités aujourd’hui qu’à l’époque où ils étaient pris entre les deux feux des
partisans opposés de De Gaulle et de Vichy. Un ami damasquin évoque pour moi
le souvenir de son grand-père qui, suivant une coutume alors répandue, avait
échangé le sang d’une légère blessure faite à la main avec celui d’un cheikh
musulman pour devenir frères de sang ; il me confie : « Les ennemis de la Syrie
ont enrôlés les Frères Musulmans dans le but de détruire les relations fraternelles
qui existaient depuis toujours entre les musulmans et les chrétiens. Pourtant, à
ce jour, ils n’y sont pas parvenus : ils ont même provoqué une réaction contraire
et rapproché comme jamais auparavant tant les communautés que les individus.
»
Petit rappel historique. La conquête de la Syrie par les Arabes (636) n’a jamais
été sanglante. À Damas, tandis que les chrétiens byzantins tentaient de leur
résister, les chrétiens syriaques leur ouvraient les portes de la ville et leur
offraient spontanément leurs services pour construire des habitations. Sait-on
que pendant 70 ans, chrétiens et musulmans prièrent ensemble dans l’Église
Saint Jean-Baptiste ? Quand celle-ci fut devenue trop petite, sur la demande des
musulmans, elle devint la Mosquée des Omeyyades (705) que l’on admire encore
aujourd’hui ; et pour dédommager les chrétiens, les musulmans leur
construisirent les quatre premières églises damascènes.
La première impression qui me frappe est donc de retrouver Damas pareille à
elle-même, son charme désuet, ses souks hauts en couleurs aux effluves
d’épices, l’animation égayée des ruelles de la vieille ville et sa circulation qui n’a
rien à envier à celle du Caire ; dans les quartiers verdoyants des bords du
Barada, les restaurants sont pleins. La seconde, c’est la dignité et la modestie du
petit peuple de la rue : guère de mendicité, d’apitoiement ou de plainte de la
part des pauvres qui fourmillent pourtant et cachent bien leur misère derrière
leurs murs lézardés. On n’imaginerait jamais ici personne dormant dans la rue,
comme à Paris.
Sur le terrain
L’Armée n’est intervenue que plusieurs mois après le commencement des
événements. L’insurrection s’est caractérisée par une cruauté d’une sauvagerie
oubliée en Syrie depuis les massacres de 1860 où 11’000 chrétiens furent
assassinés par des fanatiques mahométans encouragés par les ottomans.
Les Turcs d’alors étaient pires que les salafistes d’aujourd’hui. Petite évocation
historique. Qui se rappelle qu’en 1859, la maladie du ver à soie avait provoqué la
disparition de sa culture tant en Chine qu’en France ? Seule la Syrie avait
échappé au fléau. (Le brocart, inventé par la famille Boulad avait déjà conquis le
monde). Or tous les soyeux syriens étaient chrétiens. Il n’en fallut pas plus pour
que le gouvernement français du Second Empire « suggère » à l’occupant
ottoman de provoquer – par musulmans exaltés interposés – les troubles
sanglants que l’on sait et la persécution contre les chrétiens qui se solda par
l’expatriation de tous les soyeux vers la France et le rachat à bas prix de leur
production.
Un militaire, actuellement sous les armes au sud du pays, me fait part de sa
stupéfaction quand il s’est trouvé affronté à des combattants qui n’étaient pas
syriens mais étrangers, et me rapporte quelques faits surprenants dont il a été
témoin : « Quand nous avons commencé à nous battre, nous avons trouvé en
face de nous des Libyens, des Libanais (mercenaires sunnites de Saad Hariri),
des Qatari, des Saoudiens et, bien sûr, des Al Qaeda. Quand nous avons fait des
prisonniers, nous avons constaté que beaucoup d’entre eux ne parlaient pas
l’arabe, c’étaient des Afghans, des Français, des Turcs ». Chacun s’attend, ici, à
des révélations de nature à mettre en porte-à-faux bien des pays.
Parmi ces étrangers, me dit-il, « bon nombre d’entre eux ne savent pas où ils
sont : on fait passer les Libyens par le Golan à proximité de la frontière
israélienne pour leur montrer le drapeau israélien et les convaincre qu’ils sont
bien sur la route de Gaza où ils vont combattre avec leurs frères musulmans… À
Homs, a été arrêté un Libyen persuadé de se trouver en Irak pour combattre les
Américains. »
Près de la frontière israélienne, de nuit, des voitures télécommandées bourrées
d’explosifs ont pu être interceptées, exemple parmi d’autres des interventions
sporadiques de commandos qui traversent chaque jour les frontières
jordanienne, israélienne, libanaise et turque.
Homs, ville martyre
À Homs, il est faux de dire que les alaouites centralisent dans leurs mains tous
les pouvoirs ; au nombre de 24, les notable comptent 18 sunnites, 4 chrétiens et
2 alaouites.
Homs a toujours été la ville du pays la plus peuplée de chrétiens. Ceux-ci
occupaient à 98% deux quartiers, Bustan El Diwan et Hamidieh (le Vieux Souk),
où se trouvent toutes les églises et les évêchés. Le lacis de ses ruelles et les
nombreux passages souterrains rouverts pour la circonstance ne permirent pas
aux mercenaires d’y pénétrer avant la reprise de Baba Amro. Le spectacle qui
s’offre maintenant à nos yeux est celui de la plus absolue désolation : l’église de
Mar Élian est à demi détruite et Notre-Dame de la Paix saccagée (près de
laquelle on a trouvé plusieurs personnes égorgées) est encore occupée par les
rebelles. Les maisons, très endommagées par les combats de rue sont
entièrement vidées de leurs habitants qui ont fui sans rien emporter ; le quartier
d’Hamidieh constitue encore aujourd’hui le refuge inexpugnable de bandes
armées indépendantes les unes des autres, fournies en armes lourdes et en
subsides par le Qatar et l’Arabie Saoudite.
Tous les chrétiens (138’000) ont pris la fuite jusqu’à Damas ou au Liban ; ceux
qui n’y avaient pas de parents se sont réfugiés dans les campagnes avoisinantes,
chez des amis, dans des couvents, jusqu’au Krak des Chevaliers. Un prêtre y a
été tué ; un autre, blessé de trois balles dans l’abdomen, y vit encore ainsi qu’un
ou deux autres, mais ses cinq évêques se sont prudemment réfugiés à Damas ou
au Liban. On dit que les chrétiens amorcent un timide mouvement de retour.
Aujourd’hui, mis à part quelques coups de feu nocturnes, la ville a retrouvé le
calme. C’est le cas d’Arman, quartier où les alaouite sont aussi
proportionnellement plus nombreux que dans les autres villes, où l’on peut
circuler en voiture. Quant au quartier sunnite, on peut y pénétrer (même un
étranger, s’il est accompagné d’un sunnite), mais c’est à ses risques et périls car
les tireurs isolés ne sont pas rares. Les magasins sont fermés et les destructions
impressionnantes. Je trouve étrange de n’apercevoir dans toute la ville aucune
présence militaire, aucun soldat en armes. Ceux-ci se contentent d’en contrôler
les accès et d’occuper des casernes, à l’extérieur.
Les villages chrétiens de la campagne d’Homs
Puisqu’on n’est pas éloigné de la frontière du Liban, les points de contrôle et les
barrages sont nombreux, ainsi que le mouvement des véhicules de l’armée
loyaliste. Du haut de ses sept ans, Jacques s’époumone auprès de moi : « Dieu
protège l’armée ! » ; je le verrai ce soir prier pour elle comme il le fait chaque
jour avec ses frères et sœurs. Dans le village chrétien où je passe les nuits, les
grand-mères se font un devoir de porter de la nourriture aux soldats. Un habitant
me confie : « Si l’armée quitte notre village, nous risquons d’être égorgés. Si la
répression sauvage dont l’accusent vos médias était réelle, pourquoi les
militaires seraient-ils les bienvenus dans nos villages ? ». Ils sont, j’ai pu le
constater de mes yeux, sous la protection attentive des troupes fidèles au
Président Bachar. Pourtant, le jour de l’Ascension, une roquette est arrivée dans
le jardin, heureusement sans faire de dégâts, mais l’explosion a terrifié les
enfants. Le village, pour la première fois, a été la cible de trois RPG dont l’un a
provoqué la mort d’un grand-père et de ses deux petits enfants (14 et 13 ans).
La campagne jouit donc d’un calme très relatif. On entend des échanges de tirs,
la nuit : c’est que nous ne sommes qu’à une quinzaine de kilomètres de la
frontière libanaise. Douze personnes qui se rendaient à Kafr Nam en minibus ont
été kidnappées contre rançon. Un autobus a été mitraillé sur la route. Au village,
un cousin a été enlevé quelques heures, le temps de lui voler son taxi (habilité à
passer la frontière libanaise). Tout cela relève d’actions isolées des bandes
armées.
Rappel des faits récents…
On se souvient que pendant huit longs mois, les Homsiotes avaient réclamé
l’intervention de l’Armée, qui se refusait à prendre le risque d’atteindre la
population civile.
Après avoir essayé sans succès de s’établir à Daraa, (près de la frontière
jordanienne), puis à Idleb (près de la frontière turque) dont ils furent également
délogés, les opposants au régime avaient choisi Homs pour sa proximité avec le
Liban, comme Quartier Général. Dès lors, on ne compta plus les exactions et les
crimes d’une férocité tout-à-fait étrangère au comportement syrien. Pour
exemple, l’enlèvement de 200 alaouites, en août de l’an dernier, afin de les
égorger pour la fête de l’Aid al-Adha. En provenance du Liban, un armement
sophistiqué considérable, suffisant pour approvisionner toute la rébellion, avait
été stocké dans le quartier de Baba Amro autoproclamé Émirat Islamique
Indépendant. De nombreux combattants y avaient d’ailleurs été enrôlés de force,
sous menace d’éliminer leur famille. Parmi des atrocités sans nom, on a retrouvé
les corps de 48 jeunes hommes égorgés parce qu’ils voulaient rendre les armes ;
c’est ce que m’a personnellement raconté un survivant qui avait perdu dans cette
circonstance son père et ses deux frères. Il faut savoir que, pour le fanatique
sunnite extrémiste, égorger son ennemi manifeste sa fierté d’être en Guerre
Sainte ; et c’est un acte de vertu qu’il offre aux yeux d’Allah.
Lorsque des terroristes veulent vérifier l’identité religieuse d’un suspect, s’il se dit
chrétien, ils lui font réciter le Je crois en Dieu et le laissent partir (les chouans
l’exigeaient en latin). S’il se dit ismaélite, il lui est demandé de donner les
généalogies qui remontent à Moïse. S’il se dit sunnite, ils exigent qu’il récite une
prière dont les alaouites, eux, ont retiré un passage. Les alaouites n’ont aucune
chance de s’en tirer vivant. Nombre d’entre eux ont été kidnappés sur simple
présentation de leur carte d’identité ; quand des chrétiens l’ont été, c’était par
erreur. Depuis les temps immémoriaux, en effet, les chrétiens vivent en paix
dans les quartiers sunnites et alaouites, heureux de leur présence.
Toujours au contact avec la population, Bachar Al-Assad (dont on sait que la
mère a été l’élève d’un collège de Latakieh tenu par des religieuses) s’est rendu
personnellement sur place après les événements et a promis de reconstruire les
quartiers martyrs.
Le dessous des événements
Que l’on nous permette de revenir quelque peu sur les événements d’Homs
présentés par la presse française et internationale à la honte du « barbare »
Bachar El-Assad.
9 février 2012. Après épuisement de toutes les tentatives de médiation, l’Armée
loyaliste syrienne donne l’assaut à « l’Armée syrienne libre » qui s’était emparé
du quartier de Baba Amro et avait pris ses habitants en otage. Lorsqu’au terme
de batailles qualifiées de « répression sanguinaire » par la presse internationale,
les Forces gouvernementales vinrent à bout des rebelles, une partie d’entre eux
trouva refuge dans le labyrinthe du quartier chrétien, tandis que les derniers
éléments armés de l’Émirat prenaient la fuite, en massacrant les chrétiens des
deux villages qu’ils traversèrent avant de trouver refuge au Liban. Mais
qu’advint-il des journalistes-combattants de l’émirat islamique autoproclamé ?
Deux y trouvèrent la mort, Marie Colvin et Rémi Ochlik qui furent identifiés sur
des vidéos par les ambassadeurs de France et de Pologne, en tenue de combat.
Le « photographe » Paul Conroi appartenait à une agence de renseignement
britannique ; Édith Bouvier était entrée clandestinement en Syrie aux côtés des
rebelles. Elle, qui aurait dû tomber sous le délit d’immigration illégale, osa à
l’époque manipuler la compassion des téléspectateurs français en réclamant la
création d’un « couloir humanitaire », se faisant la porte-parole d’Alain Juppé qui
cherchait par là à exfiltrer les mercenaires de l’Armée Syrienne Libre et leurs
instructeurs occidentaux. D’autres éléments laissent à imaginer que l’envoyée du
Figaro Magazine travaillait pour la DGSE.
La veille de l’assaut final, s’échappant nuitamment les dits journalistes gagnèrent
le Liban où ils furent récupérés à un point de passage illégal par l’ambassadeur
de France à Beyrouth, Denis Pietton, le même qui avait insolemment pris position
contre Sa Béatitude Bchara Raï, trop bacharisé à son goût. Sous le faux prétexte
de visiter les alentours de Baalbek, à l’est du Liban, le diplomate avait rejoint le
nord de la Bekaa , (région frontalière limitrophe de la province de Homs) avec
une équipe sécuritaire française. Là, il récupérait les exfiltrés français ; comme,
en vertu de la Convention de Vienne, les voitures diplomatiques ne peuvent être
perquisitionnées, le convoi ramena les agents français à l’ambassade, au nez et à
la barbe de la police.
La frontière évanescente du Liban
L’Armée Nationale syrienne renforce son dispositif pour empêcher les
infiltrations. Mais des combattants étrangers se regroupent toujours aux
frontières turque et jordanienne ; après avoir transité par Amman, des centaines
de Libyens d’Al-Qaïda takfiristes (ex-groupe islamique agressif en Libye)
continuent d’affluer, tandis que plusieurs milliers d’autres sont rassemblés à
Hattay (en Turquie) et encadrés par l’Armée turque ; ces jours-ci, sont arrivés en
renfort plus de 5’000 Libyens.
Les incidents se multipliant, on dit que l’Armée libanaise aurait démantelé un
camp de regroupement et une base de communication sur son territoire.
Pourtant les preuves prolifèrent sur la responsabilité de certains milieux libanais
dans la transformation du Liban en base arrière pour frapper la Syrie et y
commettre des actes de violences. En collaboration avec des ambassades
occidentales, un vaste trafic d’armes a été mis en place via Tripoli (où arrivent
par cargos des milliers de tonnes d’armement lourd) grâce à l’installation de
bases logistiques et médiatiques notamment animées par le Courant du futur de
Saad Hariri et les Forces libanaises de Samir Geagea. La tâche de ces cellules est
de former et d’entraîner les groupes terroristes syriens. Tout se passe comme si,
sur décision américaine, le Liban était devenu une plateforme pour agresser la
Syrie.
Damas, une écharde dans la chair
Alors que la Syrie semblait trouver sa place dans le concert des nations, voici
qu’un nombre inattendu de protagonistes s’intéresse à elle, pas toujours de façon
cordiale ou désintéressée. L’homme de la rue se demande si une nouvelle guerre
mondiale n’a pas commencé dans son pays. Et les conjectures vont bon train.
La Russie n’a-t-elle pas besoin de la région comme débouché indispensable vers
les mers libres ? Comment l’Amérique pourrait-elle supporter l’idée de son
émergence au rang des puissances mondiales ? La Chine elle-même ne nourritelle pas le projet d’une ligne de chemin de fer en direction du Golfe et de
l’Afrique ? L’acheminement du pétrole et du gaz iraniens à destination de Banyias
se fait à travers l’Irak, mais les hydrocarbures du Qatar à destination d’Haïfa ne
seraient-ils pas programmés pour transiter par la Syrie ? Poursuivant le plan
sioniste ourdi de longue date de découpage confessionnel du Moyen-Orient,
Israël considère que sa sécurité exige à n’importe quel prix la chute de Bachar,
dont la force est devenue une menace. Nul n’ignore que lorsqu’il devint premier
ministre, le sunnite Saad Hariri (dont la fortune doit beaucoup aux fonds
américain, saoudiens et qataris) n’était libanais que depuis huit ans. Son alliance
avec l’Arabie Saoudite s’explique aisément par le fait qu’il est le fils de l’épouse
que son père, Rafic, a offert en présent au roi Abdallâh. Saoudiens et Qataris
sont alliés des USA qui les soutiennent à cause du pétrole mais leur tiennent la
bride courte, en menaçant – par des troubles populaires qui ont déjà commencé
– la stabilité de leurs trônes. On peut noter qu’il y a aussi du pétrole dans la
région de Deir Ezzor, à l’est de la Syrie (où vient d’exploser un véhicule
contenant 1000 kg de TNT), et beaucoup de gaz dans la région de Qara et au
large des côtes de Latakieh. En fait, tout ce beau monde ne s’est-il fédéré contre
la Syrie que lorsqu’elle a commencé d’émerger au niveau des grandes puissances
et Washington ne provoquerait-il les changements de régime du monde arabe
que pour réaliser ses objectifs géopolitiques concernant la maîtrise de l’énergie ?
Quand – à l’appui de la Russie et de la Chine, au soutien de l’Iran et celui du
Hezbollah libanais (qui menace directement Israël) – la Syrie ajoute sa puissance
de feu et l’efficacité de la protection de son territoire (par des moyens
électroniques capables d’intercepter toutes communications ou de mettre en
panne tout appareillage électronique), Bachar devient une écharde insupportable
dans la réalisation du plan sioniste de dépècement du Moyen-Orient destiné à
assurer la survie d’Israël.
Les chrétiens ne sont pas persécutés comme en Égypte
Mon hôte me dit : « Avant le commencement des événements, nul n’aurait
jamais eu l’idée de revendiquer son appartenance religieuse. On vivait tous
ensemble, sans toujours savoir quelle religion l’autre pratiquait. On était syrien,
et cela nous définissait. C’est en 2011 que tout a commencé de changer et que
nous y avons prêté attention. »
On pourrait presque dire que les malheurs des chrétiens relèvent des dommages
collatéraux. En effet, les incidents dont ils ont été victimes ne se sont produits
que dans la région d’Homs, (précédés des affrontements entre sunnites et
alaouites), mais l’on n’en déplore à ce jour aucun dans les autres provinces.
Ils sont inquiets, bien sûr, mais leur peur n’a vu le jour qu’avec le Printemps
arabe et la crainte de la prise du pouvoir par les Frères musulmans. Avec
l’immense majorité des Syriens, ils aiment leur Président dont on sait aujourd’hui
qu’il ne tient plus au pouvoir mais, ne voulant pas céder à la pression actuelle,
attend les élections de 2014 sans intention de se porter candidat. Ils jugent enfin
les bandes armées fanatisées pour ce qu’elles sont, la plupart du temps,
composées de jeunes délinquants entre 18 et 26 ans à peine sortis de prison.
Avec tous les Syriens et comme le Président lui-même, ils désirent des réformes.
Mais pas sa chute qui entraînerait immédiatement l’irakisation de la Syrie (qui a
accueilli, faut-il le rappeler, plus de trois millions de réfugiés irakiens).
Il a fallu attendre cette guerre pour que les chrétiens soient personnellement
menacés par des combattants salafistes encouragés et excités chaque soir à la
télévision par le « cheikh » Al Araour. Ancien officier de l’Armée syrienne, ce
personnage peu recommandable a été jugé et condamné aux geôles syriennes
pour ses mœurs dépravées ; mais il a pris la fuite et s’est réfugié au Qatar d’où il
ne cesse d’inciter ses troupes à massacrer alaouites et chrétiens.
Il y a, pour l’observateur, une évolution évidente des « révolutions ». Les
troubles avaient commencé en Tunisie, puis ce fut le tour du Yémen, de l’Égypte
et de la Libye, avec le « succès » que l’on sait. Il restait la Syrie. Pourtant il faut
reconnaître ceci : si les chrétiens ne sont pas directement persécutés dans leur
pays, c’est leur existence même qui est menacée de l’extérieur par les alliés du
Golfe et les prises de position iniques de nations comme la France, à la remorque
des États-Unis, eux-mêmes assujettis à Israël.
Bilan des victimes, la torsion des chiffres
Au début du mois, la presse officielle faisait état d’un Rapport de la Syrie à l’ONU
daté du 21 mars qui recensait les victimes du conflit depuis le début des
affrontements.
Le nombre des victimes des rebelles s’élevait à 6’000 et se décomposait ainsi :
3’000 soldats de l’Armée régulière et 3’000 civils, (500 policiers abattus, 1’500
enlèvements et 1’000 disparus). Dans le même temps, l’Observatoire Syrien des
Droits de l’Homme évaluait le nombre de Syriens tués à 11’000. Les rebelles –
rebaptisés « déserteurs » par l’OSDH – ne comptabilisaient que 600 pertes et ne
mentionnaient évidemment pas les nombreux combattants étrangers tombés en
martyrs du djihad.
Même compte tenu de la difficulté de l’exactitude en la matière, la marge entre
les deux chiffres était démesurée. Mais la manipulation ne s’arrêtait pas là
puisque la responsabilité des 11’000 morts devait incomber à la répression
gouvernementale, les médias de masse occidentaux se faisant immédiatement
l’écho indigné des chiffres de l’OSDH.
Printemps syrien
Il plane dans le petit peuple chrétien le sentiment qu’une renaissance doive
suivre les événements actuels, leurs ennemis conjugués n’ayant obtenu d’autres
résultats que des destructions partielles et celui de souder les Syriens autour de
leur président ; les attentats des derniers kamikazes sont même perçus comme
des combats d’arrière-garde.
C’est sous les murs de Damas que saint Paul, futur Apôtre des Nations, a été
saisi par le Christ Jésus, Lumière du Monde. Ni à Jérusalem, ni autre part.
Et le terme singulier d’orientalité (proche d’authenticité) n’exprimerait-il pas la
qualité de convivialité historique qui a toujours existé entre chrétiens et
musulmans ? On sait que la Mosquée des Omeyyades abrite le crane de saint
Jean-Baptiste, que vénèrent côte-à-côte chrétiens et musulmans. Mais sait-on
que beaucoup de musulmans cultivés prient le Christ ? Pèse-t-on à leur juste
mesure les visites régulières du président Bachar au monastère de Notre-Dame
de Sayidnaya, comme à l’humble Sanctuaire de Saint Ananie où il a lui-même
demandé de l’huile bénite ? ; et sait-on que l’image miraculeuse de la Vierge de
Soufanieh – devant laquelle viennent se recueillir des cheikhs musulmans – fut
rapportée du Kazanska, où musulmans et chrétiens honorent depuis toujours
l’icône prodigieuse de Notre-Dame de Kazan ?
Enfin, ne faudrait-il détruire la Syrie que parce qu’elle apparaît comme le cœur
d’un Islam modéré ? Pour justifier sa politique de domination, l’Occident ne veut
avoir affaire qu’à l’Islam pur et dur qu’il suscite, alimente et bouffit. En opposant
au monde occidental (soi-disant chrétien) un monde de barbus fanatiques, il peut
justifier sa guerre pour le pétrole.
Les politiciens font des plans. L’ultime raison d’espérer des chrétiens de Syrie –
comme de tout le Proche-Orient – repose sur leur foi dans le plan du Seigneur.
La terre d’Orient est gorgée d’Espérance. N’a-t-elle pas engendré au cours des
siècles passés des victoires aussi fulgurantes que mystérieuses : David face à
Goliath, Cirrus face à Nabuchodonosor, Gédéon face aux Madianites ? N’oublions
pas que le sort du monde se joue autour du mont Moriah, à portée de canon de
Damas.
21 mai : ZOOM SUR UN LIVRE – « Prendre soin de l'autre - Une vision
chrétienne de la communication », du Père Christophe Levalois, mai 2012,
Orthodoxie, Cerf
21 mai : Les coptes d’Egypte veulent faire barrage aux islamistes (Posted in
News www-blogcopte.fr, le 21 mai 2012
Les coptes qui se plaignaient déjà de discriminations à l’époque d’Hosni
Moubarak craignent de subir bien pire si un islamiste remporte l’élection
présidentielle en Egypte. Ils entendent mettre tout le poids de leur communauté
dans la balance pour l’éviter. Les Frères musulmans et les salafistes, tenants
d’un islam beaucoup plus radical, ont déjà remporté trois quarts des sièges au
parlement. Les deux candidats islamistes à la présidentielle, Mohamed Morsi et
Abdel Moneim Aboul Fotouh, ont promis de respecter les droits de la minorité
chrétienne, qui représenterait environ 10% des 82 millions d’Egyptiens, mais les
coptes ne cachent pas leurs doutes. La principale revendication des chrétiens, et
la source de la plupart des violences interreligieuses, est la levée des obstacles
administratifs imposés à la construction et à la restauration des églises, qui a
souvent poussé les coptes à ignorer la loi, alors qu’il est extrêmement simple de
construire une mosquée. C’est pour cette raison que Medhat Malak va voter
pour l’ancien général Ahmed Chafik, dernier Premier ministre d’Hosni Moubarak,
qu’il considère comme le meilleur rempart contre la multiplication des attaques
contre les églises depuis la chute du raïs, attribuées à la mouvance salafiste, et
qui ont fait des dizaines de morts. « Les intentions des islamistes à l’égard des
chrétiens ne sont pas claires. Il est possible qu’ils limitent nos libertés pour
asseoir leur popularité auprès des musulmans les plus conservateurs »,
s’inquiète cet électeur de 33 ans. Pas de candidat copte Selon la hiérarchie
de l’Eglise orthodoxe, les coptes représentent environ six des cinquante millions
d’Egyptiens appelés à choisir pour la première fois librement leur président
mercredi et jeudi. Si les chrétiens votent en bloc, ce qui n’a rien d’une évidence,
ils pourraient peser sur un scrutin dont l’issue paraît très incertaine. La plupart
d’entre eux devraient cependant opter pour Ahmed Chafik ou l’ancien secrétaire
général de la Ligue arabe Amr Moussa. Tous deux sont musulmans – il n’y a pas
de candidat copte et pratiquement aucun député – mais ils sont jugés plus
rassurants au moment où certains salafistes appellent à l’interdiction de l’alcool,
des plages mixtes ou des vêtements trop légers. Si les Frères musulmans,
principal parti au parlement, et les deux candidats islamistes à la présidentielle
ont promis de ne pas toucher au tourisme, première source de revenus du pays,
les coptes craignent de subir davantage de pressions, eux qui s’estimaient déjà
traités en « citoyens de seconde zone » à l’époque d’Hosni Moubarak. Abdel
Moneim Aboul Fotouh, qui bénéficie du soutien des salafistes davantage par
calcul politique que par adhésion, en est conscient et a terminé tous ses
meetings par un appel à « tous les Egyptiens, musulmans et chrétiens ». Lors
d’un débat télévisé avec Amr Moussa, il n’a pas formellement condamné la
conversion d’un musulman à une autre religion – une « apostasie » passible de
mort pour les musulmans les plus radicaux -, se contentant de dire que
beaucoup d’efforts seraient déployés pour le ramener dans le droit
chemin. « Conversions forcées » Le sujet est sensible en Egypte, où les
coptes dénoncent régulièrement des « conversions forcées » de chrétiennes à
l’islam, qui résultent en réalité souvent de la volonté de ces femmes de se marier
avec un musulman ou de divorcer de leur mari chrétien, l’Eglise copte orthodoxe
interdisant le divorce. Mais nombre d’entre elles, comme les enfants nés de
couples mixtes, ne peuvent ensuite faire le chemin inverse. Les coptes
s’inquiètent aussi des références de plus en plus fréquentes à la charia (loi
islamique), déjà présentée comme la principale source de la loi dans l’ancienne
constitution, mais dont une application plus large pourrait menacer l’autonomie
de l’Eglise en matière de statut personnel (mariage, filiation). « Aucun des
candidats n’affiche clairement ses intentions à l’égard des minorités et des
chrétiens en particulier », soupire l’avocat Peter el Naggar, qui a défendu
plusieurs musulmans convertis à la chrétienté demandant à l’Etat de reconnaître
leur changement de religion – mentionnée sur les papiers d’identité. « Nous ne
savons pas ce qu’ils vont faire et nous ne leur faisons pas confiance s’ils arrivent
au pouvoir », ajoute-t-il. Beaucoup de coptes ne disent pas autre chose. « Je
veux me sentir à l’aise dans mon pays », souligne Ayman, un chauffeur de taxi
de 36 ans qui a, comme de nombreux coptes, une croix bleutée tatouée au creux
du poignet. « Je veux un président libéral et honnête pour contrebalancer
l’influence croissante des islamistes. Seul Dieu sait ce qu’ils vont infliger aux
chrétiens et aux musulmans modérés s’ils arrivent au pouvoir. » (via Yahoo)
22 mai : Quel Président choisiront les égyptiens ? Entrevue avec P. Rafic
Greiche, directeur du service de presse de l’Église catholique égyptienne, par
Maria Laura Conte et Meriem Senous (cf www.Oasis)
Comment est l’atmosphère en Égypte en cette période de campagne
électorale en Égypte?
L’atmosphères est incertaine, mais on remercie le Seigneur. L’atmosphère est
lourde pour plusieurs raisons. Premièrement parce qu’il y a trop de candidats : il
sont treize, dont cinq appartenant aux partis islamistes. Leurs tendances varient
du fondamentaliste au plus fondamentaliste. C’est-à-dire que dans le courant
islamiste il n’y a pas un seul candidat qui soit « modéré ». Et c’est de cela que
les chrétiens ont la frousse. Et puis il y a les représentants socialistes, les
libéraux, au sens « capitaliste ».
Vous ne considérez pas positivement ce nombre élevé de candidats ?
Je crois qu’il y a trop de dispersion, trop de divisions. 13 candidats c’est vraiment
trop. Un bon nombre de candidats est certainement le signe de la démocratie.
Mais un numéro aussi exagéré génère divisions et dispersion. Cela signifie que
quelque chose n’a pas bien fonctionné.
Parmi ces 13 candidats, quels sont les favoris ?
Les favoris sont par ordre : Amr Moussa, ex-ministre des affaires étrangères du
gouvernement de Moubarak, et ex-secrétaire de la Ligue Arabe. Ensuite il y a le
général Ahmed Shafiq. Et là se pose le problème du choix entre le politicien et le
militaire. La majorité du peuple ne veut plus un militaire comme président, parce
qu’on ne veut plus de dictature. Dans ce cas aussi les voix sont divisées.
Comment se pose la communauté chrétienne dans cette situation ?
La communauté chrétienne aussi est divisée entre Amr Moussa et Ahmed Shafiq.
Certains préfèrent un militaire, car ils le considèrent le seul capable de sécuriser
effectivement la sécurité du Pays. Mais d’autres ont peur : si les militaires
rétablissent un régime dictatorial, ils peuvent donner aux islamistes l’occasion et
le prétexte de perpétrer des actions violentes. Malheureusement l’Église Copte
Orthodoxe vote pour le candidat militaire parce qu’ils pensent que les militaires
sont les seuls qui puissent les protéger. Cela fait 1400 ans que les coptes
orthodoxes pensent de la même manière. C’est pour cela qu’ils préfèrent un
militaire. Tandis que les coptes catholiques, à mon avis, voteraient pour Amr
Moussa.
Pourquoi Moussa?
Oui, il est considéré comme laïc, comme un bon diplomate, connaissant bien les
affaires étrangères. Il connait bien l’Europe où il a de grandes amitiés, il connait
bien le Vatican avec lequel il entretient de bonnes relations. Il a beaucoup d’amis
catholiques. Il est bien connu dans la communauté chrétienne. Et Amr Moussa a
toujours été un opposant à Moubarak, même du temps où il était son ministre.
En effet Moubarak l’a nommé à la Ligue Arabe pour se débarrasser de lui.
Y a-t-il de la part de la communauté chrétienne des consignes de vote ?
Officiellement non.
Les deux candidats en tête de lice, Moussa et Shafiq, abordent-ils le
thème de la religion ? Ont-ils utilisé la question religieuse pendant la
campagne électorale?
Les deux candidats sont ouverts sur la question religieuse, mais ce n’est pas la
priorité maintenant pour la majorité du peuple en ce moment. Parce que la
question est de choisir entre un diplomate et un militaire.
Quels sont les mots les plus récurrents dans ces derniers jours de
campagne électorale, utilisées pour conquérir le vote des électeurs?
Le mot le plus utilisé est « stabilité », couplé avec « On ne veut pas de militaire
». Certains menacent du risque de violence si un militaire ou un ancien du
régime de Moubarak arrive au pouvoir. Ensuite il y a la question copte et la
question de la condition féminine. Ils parlent tous beaucoup de la liberté de la
femme et de ses droits. Vice-versa les fondamentalistes veulent comme toujours
que les femmes soient voilées et qu’elles restent confinées à la maison, ils
veulent en faire comme d’habitude des citoyennes de deuxième degré.
Et la question économique ? la faiblesse de l’économie du pays, le
chômage des jeunes ?
Ce problème vient en troisième position et il est abordé surtout par les candidats
socialistes. Ce sont les seuls qui parlent de pauvreté, d’hygiène, de la crise, du
chômage et de la condition des gens les plus démunis. Ce sont des socialistes,
nasséristes.
Pour la majorité du peuple qui manifestait à Place Tahrir pour la liberté,
la dignité, la démocratie, quel est à votre avis le candidat idéal ?
Même les révolutionnaires de la Place Tahrir sont divisés. Parmi eux il y a des
révolutionnaires laïcs et des révolutionnaires fondamentalistes, Frères
musulmans ou salafistes. Les révolutionnaires de la Place Tahrir n’appartiennent
pas à une seule catégorie. Ils ne parlent pas d’une seule voix. Mais ceux qui sont
de vrais révolutionnaires, ceux qui ont encore « la pureté » des vrais et des
premiers révolutionnaires, voteront pour les candidats socialistes. Parce qu’ils
pensent que les socialistes – comme Sabahi et Khaled Ali – sont les plus proches
aux idées révolutionnaires qui les animent. Ils les voient comme de vrais
socialistes comme au temps de Nasser.
À votre avis, y a-t-il quelque chose de nouveau dans cette élection ?
Avez-vous le sentiment qu’il s’agit d’une nouvelle saison pour l’Égypte ?
Le premier aspect positif de cette élection est la liberté de s’exprimer. Il y a
beaucoup de candidats, comme j’ai dit, même trop. L’Égypte est sur une voix
démocratique, mais il y a toujours le danger que ce processus finisse entre de
mauvaises mains.
Quelles sont les mauvaises mains ?
Les fondamentalistes… À un certain moment ils étaient cachés. Ils se
dissimulaient. Mais maintenant on voit bien qu’ils disent beaucoup de
mensonges. Ils promettent beaucoup de choses et ne font rien.
L’Armée a promis de se retirer après les élections. Aujourd’hui pensezvous qu’ils vont maintenir leurs promesses ?
L’Armée a promis de se retirer, mais étant une armée, une armée ne se retire
jamais. Une armée fait quelques pas en arrière, et reste dans le backstage, les
coulisses. Mais elle sera toujours là. L’Armée est très importante en Égypte.
Quel est le candidat de l’Armée ?
Officiellement il n’ y a pas de candidat. Mais pour moi celui qui représente
l’Armées est Ahmed Shafiq. C’était un général et il peut compter sur le soutien
non seulement des militaires, mais aussi de la police, des Services de Sécurité,
les ex-policiers de Hosni Moubarak.
22 mai : 21h15, Christine Chaillot parle des coptes à la TV
France 24 (voir
www.blogcopte.fr)
22 mai : Les facteurs géopolitiques de la guerre impérialiste contre la
Syrie Première partie : La défaite d’Israël à la deuxième Guerre du Liban (2006)
par Fida Dakroub (mondialisation.ca)
Docteur en Études françaises (UWO, 2010), Fida Dakroub est écrivaine et
chercheure, membre du « Groupe de recherche et d'études sur les littératures et
cultures de l'espace francophone » (GRELCEF) à l’Université Western Ontario.
Elle est l’auteur de « L’Orient d’Amin Maalouf, Écriture et construction identitaire
dans les romans historiques d’Amin Maalouf » (2011).
Beaucoup de malheur a surgi de ce monde par la confusion et les choses tues[1].
On publie ouvrage sur ouvrage, article sur article, la plupart même cinq ou six
fois pour qu’ils ne se perdent pas au cours du long chemin de la prétendue «
révolution » syrienne, dont les héros auraient assiégé, depuis un an et quelque,
le « tyran de Damas » dans son Grand sérail de despotisme et de tyrannie.
Analyses préalables, analyses incidentes, analyses, intérieures, analyses
subsidiaires et autres essentielles sont, à chaque instant, soulevées en très
grande prolifération.
À propos de chacune de ces grandes et petites analyses, les animateurs de
télévision engagent régulièrement, sur les grands écrans, d’entretiens avec des
professeurs en sciences politiques, des experts spécialistes des affaires
syriennes, des présidents de centres de recherche sur le Proche-Orient, des
charlatans orientalistes devenus experts en géostratégie proche-orientale après
avoir lu « Tintin et les cigares du Pharaon ». Tout ce bruit, ce brouhaha, ce
qu’en-dira-t-on, ce bâillement, ce ronflement, à la radio, à la télé, sur internet,
dans les salles à manger, tous ceux-ci constituent des « grands débats » sur le «
Printemps arabe » et la prétendue « révolution » syrienne, précisément. Ce sont
surtout ces « docteurs » en shamanisme proche-oriental que les médias de
l’ordre ont coutume de consulter chaque fois que l’on veut reproduire l’imagerie
typique du « despotisme » arabe face à la « démocratie démocratique » de
l’Occident. Cependant cette fois-ci, nous voyons ces mêmes « docteurs », qu’on
a tant consultés, se précipitent devant les caméras des médias de l’ordre,
diffuseurs de la propagande impérialiste, non pour accuser les Arabes d’un «
penchant inné au despotisme », mais au contraire, pour les glorifier et les
féliciter de leur « printemps », considéré par les fanfarons de l’impérialisme
comme l’« incarnation suprême » de l’achèvement total de la démocratie
bourgeoise occidentale. Plaudite, acta est fabula ![2]
Des deux axes belligérants au Moyen-Orient
Cependant, derrière cette idylle foudroyante entre médias de l’ordre et «
révolutions arabes », se cachent, avec toute l’hypocrisie du discours «
philanthrope » et « libérateur », les intérêts stratégiques de l’impérialisme
mondial au Moyen-Orient.
Suite à la défaite d’Israël à la deuxième Guerre du Liban[3], l’Empire s’est
réveillé à la réalité amère que les Iraniens sont déjà aux portes d’Israël et que
l’arche chiite s’est bien établi de l’Iran à l’Est jusqu’au Liban à l’Ouest, en passant
par l’Irak et la Syrie. Cet axe opposant à l’Empire au Moyen-Orient comprend,
en effet, trois pays, l’Iran, la Syrie et le Liban (ajoutons-y l’Irak du
gouvernement Maliki après le départ des troupes étatsuniennes). Le secrétaire
général de l’organisation du Hezbollah, Hassan Nasrallah, l’a bien décrit lorsqu’il
a dit que cet axe comprend trois «organes » : l’épaule (l’Iran), le bras (la Syrie)
et le coup de poing (le Liban)[4].
Face à cet axe, se trouve l’axe pro-Empire composé d’Israël, fer de lance de
l’impérialisme mondial au Moyen-Orient, les émirats et sultanats de la péninsule
Arabique, l’Égypte au Sud (avant le détrônement de son pharaon, Mubarak), et
la Turquie au Nord. En effet, l’axe de l’Empire s’est formé en 1978 avec
l’établissement de l’ordre de Camp David[5] qui avait remplacé l’ordre de l’après
deuxième Guerre mondiale.
En ce sens, nous nous sentons vraiment « embarrassée » de croire au discours «
philanthrope » des fanfarons de la tragédie du « printemps arabe », et
d’interpréter, par conséquent, les évènements qui bouleversent le monde arabe,
dès lors, en tant que faits isolés des plans expansionnistes de l’Empire dans la
région.
Nos observations du paysage syrien aboutirent à ce résultat que l’insurrection
armée en Syrie ainsi que l’émergence subite des groupes islamistes salafistes sur
la scène des événements ne peuvent être comprises ni en suivant le discours des
médias de l’ordre occidentaux et arabes subordonnés, ni en retenant par cœur le
discours poétique et misérable du Conseil national syrien [6], mais bien plutôt en
déterminant 1) les composants ethnico-religieux du paysage interne de la Syrie ;
2) les conditions historiques de l’émergence de nouveaux États au Moyen-Orient,
au lendemain du démembrement de l’Empire ottoman en 1918 [7] ; 3) l’échec
de l’Empire étatsunien suite à la guerre en Afghanistan et en Irak ; 4) la défaite
d’Israël à la deuxième Guerre du Liban[8].
Ceci dit, toute analyse portant sur les violences en Syrie – une appellation que
nous trouvons plus réaliste que celle fantastique de « révolution » syrienne – doit
prendre, comme base d’analyse, ces points mentionnés ci-dessus.
En plus, ce que nous cherchons à établir, c’est précisément la connaissance d’un
événement historique significatif dans l’histoire du Proche-Orient, et son effet sur
les événements actuels en Syrie ; car même si on possède la connaissance la
plus complète possible de la totalité des événements du « printemps arabe »,
nous resterions désemparés devant les questions suivantes :
premièrement, comment expliquer le fait qu'à un moment donné de la guerre
contre le terrorisme déclarée en 2011, l’antagonisme Occident / Islam réussit à
former un « front uni » et prétend « défendre » la démocratie et les droits de
l’homme dans le monde arabe ; un « front » qui rassemble, derrière la même
barricade et sous le même étendard de « liberté, démocratie, justice »,
l’impérialisme étatsunien, le néo-colonialisme européen, l'islamisme califal turc et
le despotisme obscurantiste arabique ?
deuxièmement, comment expliquer le fait que les émirats et sultanats arabes du
Golfe se considèrent menacés par l’Iran, un pays musulman, et non par l’État
hébreu implanté au cœur du monde arabe par l’impérialisme britannique au
lendemain de la Grande guerre ?
troisièmement, comment expliquer qu’Israël, le pays qui se considère et que l’on
considère comme la « seule démocratie » au Moyen-Orient, devient à un
moment donné la garantie stratégique de la continuité des monarchies
despotiques obscurantistes de la péninsule Arabique ?
quatrièmement, comment expliquer le fait que malgré la propagande impérialiste
et la désinformation médiatique contre la Syrie, nous constatons que la majorité
des Syriens soutiennent toujours le président Bachar al-Assad ; et que la
majorité des Libanais et des Irakiens, pour ne pas mentionner les Iraniens, le
soutiennent aussi ?
cinquièmement, comment expliquer le fait que les minorités chrétiennes de
l’Orient, qui s’identifient normalement avec « l’Occident chrétien » se sentent
menacées par la « démocratie démocratique » de ce même Occident, et
préfèrent la « tyrannie» du président syrien Assad sur la « liberté » promise par
l’impérialisme mondiale ?
Il est vrai que le nombre et la nature des causes déterminant un événement
singulier quelconque sont toujours infinis, et qu’il n’y a dans les choses même
aucune espèce de critères qui permettrait de sélectionner une fraction d’entre
elles comme devant seule entrer en ligne de compte ; cependant, nous ne
pouvons pas nous laisser pris « par la confusion et les choses tues » de la
propagande impérialiste, pour la simple raison que les causes sont infinies ; au
contraire, notre travail analytique nécessite la répartition des causes infinies en
groupes de causes finis que nous limitons en deux points précis : 1) les
composants ethnico-religieux du paysage interne de la Syrie naturelle, ou
l’hétérogénéité culturelle syrienne ; et 2) la concrétisation politique de cette
hétérogénéité dans l’émergence de nouveaux États, au lendemain du
démembrement de l’Empire ottoman en 1918, selon des conditions historiques
précises.
De l’ancien ordre du Moyen-Orient
Il est clair d’emblée que le monde arabe passe par une période de reconstruction
majeure de sa carte géopolitique, de ses frontières extérieures et intérieures, des
noms de ses pays et de leur nature. Il s’agit, en effet, d’une deuxième
reconstruction majeure au cours d’un siècle ; étant donné que la première
reconstruction a eu lieu au lendemain de la Grande guerre et du démembrement
de l’Empire ottoman en 1918 par l’impérialisme franco-britannique. Entre la
première reconstruction (1918) et la deuxième (2011), deux révisions ont été
faites :
premièrement, la révision de l’après deuxième Guerre mondiale qui a été
appliquée dans les années cinquante et soixante. Cette révision a entrainé à
deux grands événements : 1) la chute des monarchies instaurées par
l’impérialisme français et britannique au lendemain de la Grande guerre, comme
la monarchie d’Idris I de Libye (1951 – 1969), le royaume d’Égypte[9] (1922 –
1953), le royaume d’Irak[10] (1921 – 1958), la monarchie du Yémen[11] (1918
– 1962) ; et 2) l’indépendance des colonies françaises et britanniques en Afrique
du Nord et au Proche-Orient.
deuxièmement, la révision de l’ordre du Camp David qui a été établie en 1978
suite à la guerre « carnavalesque » d’octobre 1974. Cette deuxième révision a
mené à l’émergence des dictatures et des monarchies sanglantes, imposées et
soutenues par l’impérialisme mondial[12]. Pendant trois décennies, des monstres
comme Moubarak, Saddam, les émirs et sultans de la péninsule Arabique, se
réjouissaient de la bénédiction de l’Empire étatsunien et de ses alliés européens.
D’un côté, ce statu quo a imposé Israël au centre des relations régionales ; de
l’autre côté, il a permis aux despotes et aux monstres arabes dociles à l’Empire
étatsunien à tyranniser leurs peuples et à les terroriser par la torture,
l’oppression et l’extermination. Citons, ici, l’exemple de Saddam Hussein qui s’est
précipité dans une guerre sauvage contre le peuple iranien (1979 – 1988)
causant 1. 5 millions de pertes humaines entre tués et handicapés[13] ;
l’exemple de Moubarak, le pharaon d’Égypte et fils de Ramsès II, qui s’était élevé
sur l’Égypte et a affamé son peuple pendant trente ans comme aucun autre
pharaon ne l’a jamais fait.
De l’accord Sykes-Picot (1916)
Ainsi qu’en témoigne la carte géopolitique du Proche-Orient, les frontières des
États actuels, furent dessinées en pleine Grande guerre (1914 – 1918),
précisément selon un partage colonial, issu de plusieurs accords et traités
imposés par la France et le Royaume-Uni, les deux grandes puissances
colonialistes de l’époque; citons-en l’Accord Sykes-Picot (1916), la Déclaration
Balfour (1917), la Conférence de la Paix (1919), le Traité de Sèvres (1920) et le
Traité de Lausanne (1923). Il en résulta que les Français et les Britanniques
redessinèrent les frontières intérieures et extérieures des provinces arabes de
l’Empire ottoman, selon leurs propres intérêts coloniaux, et non pas,
évidemment, selon les intérêts des peuples conquis.
Le premier accord entre puissances colonialistes, portant sur l’avenir des
provinces arabes de l’Empire ottoman, fut celui de Sykes-Picot, en 1916. Les
Grandes puissances étaient en pleine guerre. Le coût de cette guerre attint déjà
des millions de cadavres et de mutilés, laissés dans les tranchées d’une guerre
faite pour déterminer à quel groupe de brigands financiers reviendrait la plus
grande part du butin des colonies. Cependant, loin du bombardement lourd de
l’artillerie, à Downing Street à Londres, les deux puissances coloniales, la France
et le Royaume-Uni se préparaient pour charcuter et dépecer la prise de «
l’Homme malade de l’Europe ». Pour ces deux grandes puissances, la chute de
l’Empire ottoman était une question de temps.
Faisant suite à un travail préparatoire épistolaire de plusieurs mois entre Paul
Cambon, ambassadeur de France à Londres, et Sir Edward Grey, secrétaire
d’État au Foreign Office, l’accord Sykes-Picot fut conclu entre la France et le
Royaume-Uni, entre Sir Mark Sykes et François Georges-Picot, le 16 mai 1916.
Cet accord prévoyait à terme un dépeçage du Levant et de la Mésopotamie ; plus
précisément, l’espace compris entre la mer Noire, la mer Méditerranée, la mer
Rouge, l’océan Indien et la mer Caspienne, alors partie intégrante de l’Empire
ottoman.
En plus, la Russie tsariste et l’Italie participèrent aux délibérations et donnèrent
leur accord aux termes de l’accord, qui demeurait secret jusqu’en janvier 1918,
lorsque le nouveau gouvernement bolchévique en Russie le porta à la
connaissance du gouvernement de la Sublime Porte, toujours possesseur des
territoires concernés.
Selon l’accord Sykes-Picot, le Levant et la Mésopotamie, c'est-à-dire la Syrie
naturelle[14], seront découpés en cinq zones :
1.
Zone française, d’administration directe formée du Liban actuel et de la
Cilicie ;
2.
Zone arabe A, d’influence française comportant le nord de la Syrie actuelle
et la province de Mossoul ;
3.
Zone britannique, d’administration directe formée du Kuweit actuel et de la
Mésopotamie ;
4.
Zone arabe B, d’influence britannique, comprenant le sud de la Syrie
actuelle, la Jordanie actuelle et la future Palestine mandataire ;
5.
Zone d’administration internationale comprenant Saint-Jean-D’acre, Haïfa
et Jérusalem. Le Royaume-Uni obtiendra le contrôle des ports de Haïfa et
d’Acre[15].
De l'opposition étatsunienne à l’accord Sykes-Picot
Sur un autre plan, les États-Unis, qui se présentaient encore au début du XXe
siècle comme force « libératrice », ne participèrent pas aux délégations de
Sykes-Picot ; et le président Woodrow Wilson se tentait de mettre en avant
l’argument de l’auto-détermination des peuples. Par conséquent, il exposa, le 8
janvier 1918 devant le Congrès américain, les quatorze points qui, selon lui,
devraient aider au règlement de l’après guerre. Dans la logique de ces quatorze
points, l’idée d’envoyer une commission d’enquête dans la province syrienne fut
avancée.
Le douzième point donne la position de Wilson sur le partage de l’Empire
ottoman :
Aux régions turques de l’Empire ottoman actuel, devraient être assurées la
souveraineté et la sécurité ; mais aux autres nations qui sont maintenant sous la
domination turque on devrait garantir une sécurité absolue de vie et la pleine
possibilité de se développer d'une façon autonome ; quant aux Dardanelles, elles
devraient rester ouvertes en permanence, afin de permettre le libre passage aux
vaisseaux et au commerce de toutes les nations, sous garantie
internationale[16].
En effet, les principes de Wilson ne rejetèrent pas totalement, l’occupation
française et britannique des provinces arabes de l’Empire ottoman ; au contraire,
ils la légitimèrent. Les principes de Wilson reconnurent seulement la souveraineté
des régions turques de l’Empire ; quant aux régions arabes, ces principes
garantirent seulement, sans assurer, « une sécurité absolue de vie et la pleine
possibilité de se développer d'une façon autonome ». Cela veut dire, sous
entendu, que les points de Wilson considéraient les Syriens incapables de décider
de leur propre sort ni de leur propre futur ; et par conséquent, ils devaient rester
sous une sorte de protectorat colonial avant qu’ils pussent avoir leur
indépendance.
Du point de vue de son contenu et non de celui de sa forme, le discours «
libératrice » de Wilson ne diffère pas beaucoup de celui déclaré par les
puissances coloniales à la Conférence de Berlin en 1884 justifiant le dépeçage de
l’Afrique[17]. Si la Conférence de Berlin (1884) adopta un discours « civilisateur
» pour justifier le pillage de l’Afrique[18], la Conférence de la Paix (1919) préféra
un discours « libérateur » pour régler le saccage du Proche-Orient. Nous
rappelons aussi, en passant, du discours « démocratiste » de l’Empire étatsunien
à la veille de l’invasion de l’Irak en 2003.
Au contraire de ce que la Conférence de la Paix propageait, les Syriens[19]
étaient bien déterminés d’obtenir leur indépendance et de se gouverner
indépendamment des puissances coloniales. Cela se justifie par la présence,
depuis le XIXe siècle, de grands partis politiques, de mouvements,
d’organisations, de clubs, de journaux, d’imprimeries, de publications, dont
l’objectif principal visait à réaliser l’indépendance des provinces arabes de
l’Empire ottoman. En effet, il n’est pas vrai que les Turcs, vaincus à la Grande
guerre, laissèrent des broussailles et de terrains boisés, occupés par des
populaces primitives, comme il plait au discours colonialiste d’en propager ; au
contraire, les villes arabes de l’Empire ottoman eurent achevé, à cette époque,
un niveau bien avancé dans le domaine de l’organisation urbaine.
Certainement, le positionnement des États-Unis face aux projets de découpage
du Levant, à la veille de la Conférence de la Paix (1919), ne s’explique pas par la
nature alors « libératrice » des États-Unis, ni par la « bonne volonté » et le «
libre arbitre » du président américain Woodrow Wilson, « paix à ses cendres »,
mais plutôt par l’analyse objective de l’« abstinence » étatsunienne, vue dans le
contexte du rapport de force alors établi entre deux puissances coloniales
chevronnées, ayant été sur le point de perdre la guerre en Europe, la France et
le Royaume-Uni, d’un côté, et une puissance impérialiste ascendante, précipitée
à leur secours en 1917, les États-Unis, de l’autre côté. Autrement dit, les ÉtatsUnis voulaient, à cette époque, ralentir les ambitions coloniales de la France et
du Royaume-Uni, qui se préparaient pour une colonisation complète du ProcheOrient, selon le modèle alors appliqué en Afrique. En plus, les intérêts
étatsuniens exigeaient que les provinces arabes de l’Empire ottoman ne fussent
pas sous occupation directe menant à une colonisation complète, telle qu’elle
était exercée en Afrique, mais plutôt sous occupation indirecte, contrôlée par la
Société des Nations.
Selon cette volonté de refuser l’impérialisme britannique et français, et ses
manifestations, un nouveau système juridique fut progressivement mis en place.
La Société des Nations organisa dans le cadre d’une commission une consultation
des peuples concernés. La commission d’enquête King-Crane fut ainsi envoyée
en 1919 en Palestine, au Liban, en Syrie et en Cilicie, afin d’enquêter les souhaits
des populations quant à leur avenir. En Irak également, les Britanniques
lancèrent une consultation populaire entre décembre 1918 et janvier 1919.
Sentant la situation leur échapper, les Français et les Britanniques, qui eurent
participé à la prise de Damas en 1918, quittèrent la commission et imposèrent
précipitamment sur les territoires concernés de nouvelles frontières telles
qu’elles furent précisées par l’accord Sykes-Picot. L’année suivante, les forces
britanniques se retirèrent de la zone d’influence revenant à la France, cédant son
contrôle aux troupes françaises.
Incapable de faire face à la volonté des puissances coloniales, la Société des
Nations leur confia, en 1920, un mandat sur les provinces arabes de l’Empire
ottoman, lesquels devaient rapidement aboutir, au moins théoriquement, à
l’indépendance des deux territoires. Toutefois, les nationalistes syriens, organisés
depuis la fin du XIXe siècle, ayant espéré la création d’une Syrie indépendante,
incluant la Palestine et le Liban, rejetèrent le mandat.
En mars 1920, le Congrès national syrien, élu en 1919, refusa le mandat français
et proclama unilatéralement l’indépendance du pays. Néanmoins, en avril 1920,
la conférence de San Remo confirma les accords Sykes-Picot, et légitima
l'intervention militaire française. Par conséquent, les troupes du général Gouraud
entrèrent à Damas en juillet, et écrasèrent brutalement l’indépendance de la
Syrie. Des milliers de nationalistes syriens furent exécutés par les autorités
d’occupation françaises. Ce fut alors l'effondrement du «grand projet arabe» de
rassembler, autour de Damas, les provinces arabes autrefois parties de l’empire
ottoman. Alors qu'elle avait été hostile envers les Turcs, la population syrienne
développa rapidement un sentiment antifrançais.
Ainsi, en découpant la Syrie naturelle, émergèrent de nouveaux États, qui n’ont
jamais existés avant l’occupation franco-britannique : l’Irak, la Jordanie, le
Kuwait, le Liban, la Palestine, la Syrie, ainsi que deux autres États qui ne
durèrent pas longtemps, grâce au rejet complet de la part du peuple syrien – ce
rejet mena à la révolution syrienne (1925 – 1927) – nous parlons ici de l’État
druze et de l’État alaouite.
Fida Dakroub, Ph.D
Pour communiquer avec l’auteure : http://bofdakroub.blogspot.com/
Notes
[1] Citation de Fédor Dostoïevski.
[2] Sur son lit de mort, l'Empereur romain August, se sentant de plus en plus
faiblir, demanda un miroir, se fit peigner les cheveux et raser la barbe. Après
quoi, il dit : N'ai-je pas bien joué mon rôle ? » ; Oui, lui répondit-on ; Battez
donc des mains, dit-il, la pièce est finie ! Plaudite, acta est fabula !
[3] Dakroub, Fida. (2012, 14 mai). La défaite d’Israël à la deuxième Guerre du
Liban (2006). Centre de recherche sur la mondialisation. Récupéré le 21 mai
2012 de : http://mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=30846
[4] http://video.moqawama.org/sound.php?catid=1
[5] Les accords de Camp David furent signés le 17 septembre 1978, par le
Président égyptien Anouar el-Sadate et le Premier Ministre israélien Menahem
Begin, sous la médiation du Président des États-Unis, Jimmy Carter. Ils
consistent en deux accords-cadres qui furent signés à la Maison Blanche après 13
jours de négociations secrètes à Camp David. Ils furent suivis de la signature du
premier traité de paix entre Israël et un pays arabe : le traité de paix israéloégyptien de 1979.
[6] Voir l’article de l’auteur, « Le 11-Vendémiaire de la Sainte-Révolution
syrienne ou L’Échec du Conseil national syrien » :
http://www.legrandsoir.info/le-11-vendemiaire-de-la-sainte-revolution-syrienneou-l-echec-du-conseil-national-syrien.html
[7] Nous désignons par conditions historiques l’ensemble des accords et des
traités entre puissances coloniales et impériales sur le découpage et le partage
du Levant en plusieurs États antagonistes au lendemain de la Grande guerre
(1914 – 1918).
[8] Dakroub, Fida. La défaite d’Israël à la deuxième Guerre du Liban (2006). loc.
cit.
[9] Le royaume a été créé en 1922 lorsque le gouvernement britannique a
reconnu l'Égypte indépendante. Le sultan Fouad I devint ainsi le premier roi du
nouvel État. Farouk I succéda à son père comme roi en 1936. Avant la France,
l'Égypte avait été occupée et contrôlée par le Royaume-Uni à partir de 1882.
[10] Le royaume est d'abord proclamé le 23 août 1921, durant la période du
Mandat britannique de Mésopotamie. Le Mandat de la Société des Nations exercé
par le Royaume-Uni est juridiquement annulé en 1922, mais la tutelle
britannique reste partiellement en place dans les faits jusqu'en 1932, date à
laquelle l'Irak voit sa pleine indépendance reconnue de droit par son adhésion à
la SDN.
[11] Le Royaume du Yémen est un État ayant existé de 1918 à 1962, dans la
partie nord de l'actuel Yémen.
[12] Özhan, Taha. (2011, 10 octobre). The Arab “Spring”. Hürriyet. Récupéré le
21
mai
2012
de
http://www.hurriyetdailynews.com/default.aspx?pageid=438&n=the-arab8216spring8217-2011-10-27
[13] Karsh, Efraim. (2002). The Iran-Iraq War 1980-1988, Osprey: London.
[14] Il s'agit ici de la Syrie naturelle qui correspond grosso modo à la Syrie
gréco-biblique, située entre l'Anatolie, la Mésopotamie, la Méditerranée et le
Sinaï (actuellement : Syrie, Liban, Palestine, Jordanie, Irak, Kuwait et l’État
hébreu).
[15] Laurens, Henry. Comment l’Empire ottoman fut dépecé, dans Le Monde
Diplomatique, avril 2003.
[16] Les quatorze points du Président Wilson, message au Congrès exposant le
programme de paix des Etats-Unis, le 8 janvier 1918.
[17] La Conférence de Berlin marqua l’organisation et la collaboration
européenne pour le partage et la division de l’Afrique. Cette conférence
commença le 15 novembre 1884 à Berlin et finit le 26 février 1885. À l’initiative
du Portugal et organisée par Bismarck, l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie, la
Belgique, le Danemark, l’Espagne, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, les Pays-
Bas, le Portugal, la Russie, le Suède-Norvège et la Turquie ainsi que les ÉtatsUnis y participèrent. La conférence de Berlin n'a pas partagé l'Afrique entre les
puissances coloniales, elle ne fait qu'établir les règles de ce partage.
[18] En 1876, la conférence de géographie de Bruxelles (12 – 19 septembre
1876) avait été convoquée par le roi des Belges Léopold II afin d’envoyer des
expéditions au Congo pour les motifs présumées d’y abolir la traite des Noirs
maintenue par les Arabes et, selon ses propre termes, de « civiliser » le
continent africain.
[19] Par Syriens, nous désignons les habitants de la Syrie naturelle précédant
l’Accord Sykes-Picot.
23 mai : A Homs, une église et une école arméniennes attaquées par la rebellion
(Armenews, 23 mai 2012)
Samedi dernier (19 mai), une église et une école arménienne ont été attaquées à
Homs par des membres de l’opposition syrienne.
Le représentant de la communauté arménienne locale, Nazareth Elmadjian,
explique que l’école Issahakian, attaquée par l’opposition, travaille sous les
auspices de la prélature de l’Eglise syrienne apostolique arménienne.
L’école est située dans le district d’Hamidia à Homs, qui est essentiellement
peuplé par des chrétiens arabes. Les forces de l’opposition ont saisi l’école et
l’église, qui seront utilisés comme hôpital et un centre de convalescence.
L’armée syrienne n’est pas intervenue dans le quartier en raison du nombre
important de civils vivants dans la zone, a rapporté la communauté.
23 mai : [News] Les coptes voteront pour Amr Moussa, Ahmad Chafiq et
Hamdein Sabahi
www-blogcopte.fr, via Bonjour Egypte, Posted in News le 23 mai
Une source informée de l’église a déclaré que les coptes avaient voté en faveur
de trois présidentiables, voire Amr Moussa, Ahmad Chafiq et Hamdein Sabahi
(socialiste). La même source a démenti la tenue par les églises de réunions, la
veille des élections, pour faire orienter le choix des coptes, affirmant
l’engagement par les archevêques de la neutralité envers les candidats. D’autre
part, le chargé d’affaires du patriarche, Anba Bakhomios, a confirmé que le vote
était un devoir patriotique et spirituel de tout citoyen, appelant à l’élection du
meilleur candidat pour la patrie. Après avoir voté aux élections, Anba Bakhomios
a indiqué que l’église s’engageait à la neutralité envers tous les présidentiables.
23 mai : Fondation oasis http://www.oasiscenter.eu/fr/node/8107
Sur les eaux du Nil, on navigue à vue, par Nathalie Bernard-Maugiron
Égypte/ La chute de Moubarak a ouvert une phase complexe et confuse dans les
relations institutionnelles : les anciennes et les nouvelles formations politiques
animent l’espace public et cherchent des stratégies pour reconstruire le pays à
leur propre avantage, tandis que l’armée peine à céder sa place.
Le 10 avril 2012, le Conseil d’État égyptien jugea inconstitutionnelle la
composition de l’Assemblée constituante à majorité islamiste chargée d’élaborer
une nouvelle Constitution pour l’Égypte post-Moubarak. Cinq jours plus tard, le
président du Conseil suprême des forces armées (CSFA), au pouvoir depuis la
chute de Moubarak en février 2011, demanda une nouvelle fois que la nouvelle
Constitution soit adoptée avant la tenue des élections présidentielles, prévues
pour les 23/24 mai 2012, jetant un trouble au sein de la classe politique :
comment élaborer et soumettre à référendum une Constitution avant le 23 mai,
alors qu’à la mi-avril les différentes forces politiques en présence n’avaient pas
encore réussi à s’accorder sur les critères de désignation des membres de la
Constituante ? Les élections présidentielles pourraient-elles vraiment se tenir aux
dates prévues ? L’armée quitterait-elle le pouvoir avant le 30 juin 2012, comme
elle s’y était engagée, en l’absence de président élu et de nouveau texte
constitutionnel ? Les incertitudes sur l’avenir du processus de transition
institutionnelle se renforcèrent lorsque le 17 avril 2012, la commission des
élections présidentielles invalida définitivement la candidature de trois des
candidats les mieux placés, dont l’un des 2 candidats des Frères Musulmans et
celui des salafistes.
Depuis la chute du président Moubarak et le transfert de ses pouvoirs au CSFA,
la phase de transition institutionnelle s’est cristallisée autour des questions
constitutionnelles et a vu s’affronter courants libéraux et de gauche, d’un côté et
forces islamistes, de l’autre. L’armée, accusée tour à tour de faire le jeu des
islamistes en organisant les législatives avant la rédaction de la Constitution, puis
de leurs adversaires en proposant d’adopter des principes supra-constitutionnels
pour lier la future Constituante, semble peu disposée à quitter le pouvoir avant
de s’être assurée d’une immunité juridictionnelle, de la garantie du respect de
ses intérêts économiques et d’une forme de droit d’ingérence politique. Cette
lutte autour des enjeux constitutionnels a rythmé les développements du
processus de réforme institutionnelle, depuis l’adoption d’un texte provisoire
pour régir la période de transition, jusqu’aux débats autour du contenu de la
future Constitution permanente et de l’adoption ou non de principes supraconstitutionnels, en passant par la détermination de la feuille de route et la
composition de l’instance chargée d’élaborer la nouvelle charte.
Une gestion chaotique de la période de transition
La période de transition se caractérise par un manque de cohérence et de
consistance, qui a mis en évidence l’inexpérience de la junte militaire en matière
de gestion du pouvoir. Tout d’abord, la prise du pouvoir par l’armée s’est faite
dans la plus parfaite illégalité : lorsque le président Hosni Moubarak a quitté ses
fonctions le 11 février 2011 en confiant ses pouvoirs au CSFA, c’est le président
de la Chambre basse du Parlement, ou le président de la Cour constitutionnelle
en cas de dissolution du Parlement, qui d’après la Constitution aurait du assurer
son intérim. Juridiquement, l’armée est donc arrivée au pouvoir par un coup
d’État militaire et sa légitimité ne repose que sur le rôle jugé positif qu’elle a joué
lors de la révolution.
État, religion et armée
Les principaux enjeux du futur texte constitutionnel s’articulent autour des liens
entre État et religion, de la place de l’armée dans le nouveau système politique
et de la répartition des pouvoirs. Le CSFA tenta là encore d’intervenir dans le
processus institutionnel, en présentant à deux reprises une liste de principes
supra-constitutionnels sur lesquels devrait reposer la future Constitution et qui
s’imposeraient donc à la Constituante. Les islamistes rejetèrent cette proposition,
qu’ils considérèrent comme une nouvelle tentative de restriction des prérogatives
de la future Constituante et une entrave à l’expression de la volonté du peuple
par un organe non élu et descendirent dans la rue le 29 juillet 2011 puis le 18
novembre 2011 en signe de protestation. La plupart des libéraux et des partis de
gauche, par contre, exprimèrent leur soutien à ces initiatives, dans l’espoir d’y
voir consacré le caractère civil – et non confessionnel – de l’État égyptien.
La majorité des courants libéraux et des forces de gauche se résignèrent, par
réalisme ou opportunisme, à conserver dans la nouvelle Constitution la
disposition faisant des principes de la sharî’a la source principale de la législation.
Il est vrai qu’à l’heure actuelle, une telle référence semble faire consensus et
qu’un parti appelant au retrait de cette disposition n’aurait aucune chance de
rallier un nombre important d’électeurs. D’autant plus que cette disposition, qui
figurait déjà dans la Constitution égyptienne précédente, n’avait pas entrainé une
réislamisation du droit et des institutions et que la Haute Cour constitutionnelle
en avait donné une interprétation très restrictive. Les libéraux tentèrent de
garantir le caractère non islamiste du futur État, en promouvant le concept d’État
« civil », terme confus et vague, alternative à la notion d’État « laïc » ou «
séculier » dont la résonnance péjorative évoque le concept d’apostat. Le terme
fut repris par le projet de principes supra-constitutionnels de novembre 2011.
Les Frères Musulmans se déclarèrent disposés à l’endosser, à condition d’y
ajouter l’expression « à référence islamique ». Les salafistes, part contre, le
rejetèrent.
Si le terme de « réislamisation » du droit et des institutions est parfois avancé,
notamment par les courants salafistes, on constate toutefois que tous les acteurs
acceptent de se placer sur le terrain de la légitimité démocratique et
constitutionnelle en se référant dans leurs discours et programmes aux concepts
modernes d’État, de volonté nationale ou de souveraineté du peuple et non à un
modèle de constitutionalisme islamique sans État, ni élections, ni Constitution ni
séparation des pouvoirs. Les salafistes eux-mêmes, qui participent pour la
première fois au politique, semblent accepter eux-aussi les règles du jeu
démocratique, même si les déclarations de certains de leurs membres font
craindre une réelle volonté de réislamisation du droit, des institutions et de la
société, sans que l’on sache très bien, toutefois, en quoi elle consistera. L’avenir
dira s’il s’agissait d’une adhésion purement tactique de leur part aux principes de
l’État moderne et, en particulier, s’ils se plieront à la règle de l’alternance du
pouvoir en cas d’échec aux prochaines législatives.
Un autre enjeu constitutionnel fondamental est celui de la place de l’armée dans
les futures institutions. Même si le CSFA a toujours proclamé son attachement à
la réalisation des objectifs de la Révolution du 25 janvier et sa détermination à
rendre aussi vite que possible le pouvoir aux civils, il ne semble toutefois pas
disposé à se désengager complètement de la vie politique. Le projet de principes
supra-constitutionnels de novembre 2011 avait ainsi fait de l’armée la garante de
la légitimité constitutionnelle et l’avait placée au-dessus de tout contrôle politique
et financier en prévoyant que le budget des forces armées ne serait pas discuté
devant le Parlement. Il attribuait également des pouvoirs d’intervention très
importants au CSFA dans le processus d’élaboration de la Constitution, en
l’autorisant en tant que président provisoire à s’opposer à certaines dispositions
qu’il estimerait contraires aux fondements de l’État et de la société égyptienne
ou aux droits et libertés garantis par les constitutions égyptiennes successives.
L’Assemblée aurait alors eu 15 jours pour modifier ces dispositions, faute de quoi
l’affaire aurait été tranchée par la Haute Cour constitutionnelle. De plus, si
l’Assemblée constituante n’avait pas réussi à élaborer une Constitution dans un
délai de 6 mois, le CSFA aurait eu le pouvoir de nommer une autre Assemblée
constituante. Ces dispositions furent rejetées par les islamistes et les libéraux, de
crainte que les militaires n’en profitent pour pérenniser leur rôle politique à la
tête de l’État en mettant hors d’atteinte certaines dispositions fondamentales les
concernant. Les libéraux et les partis de gauche soupçonnèrent l’armée de
négocier directement et secrètement avec les partis islamistes un statut
d’immunité judiciaire pour les fautes commises pendant la période de transition.
Les déclarations de certains leaders des Frères Musulmans s’engageant à ne pas
demander de comptes à l’armée en cas d’accession au pouvoir semblèrent aller
en ce sens, même si elles ont été démenties par la direction du parti.
Le regret des libéraux
La dernière question d’ordre constitutionnel qui divise la scène politique
égyptienne est celle du régime politique à mettre en place et de la répartition des
pouvoirs en son sein. Les positions des uns et des autres ont semblé longtemps
fluctuantes. Alors que les courants libéraux se sont battus pour abolir le système
présidentiel autoritaire institué par la Constitution de 1971, ils en sont venus,
devant la puissance des mouvements islamistes, à militer en faveur d’un régime
présidentiel, qui permettrait notamment d’éviter que ne soit nommé comme
Premier ministre le chef de la majorité parlementaire. Quant aux Frères
Musulmans, ils semblent finalement privilégier un système mixte, semiprésidentiel, où le pouvoir serait partagé entre le président et le Parlement. La
procédure de révision de la Constitution et l’existence éventuelle de dispositions
immunes de tout recours en révision sera également un point fondamental à
trancher par la Constituante.
À un mois des élections présidentielles, l’Égypte n’avait toujours pas de
Constitution. Les candidats aux élections présidentielles ne savaient quels
seraient les pouvoirs du président une fois élu. Les élections présidentielles étant
prévues pour les 23/24 mai 2012, il semblait de plus en plus improbable qu’une
nouvelle Constitution puisse être élaborée et adoptée par référendum avant cette
date. D’autant plus que le contenu même de ce nouveau texte faisait l’objet de
vifs débats entre les différentes forces politiques.
23-24
mai :
Egypte
:
un
futur
président
sans
constitution
(http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/Les-dossiers-de-laredaction/egypte-election-2011/p-21705-Egypte-un-futur-president-sansconstitution.htm)
23-24 mai : Les Egyptiens sont appelés à voter mercredi et jeudi pour élire leur
nouveau président, une première depuis la chute de l’ancien régime. Le Conseil
supérieur des forces armées, actuellement aux rênes de l’exécutif, affirme
partager avec la population égyptienne la volonté de mettre en place un
gouvernement pérenne, mais sans constitution, l’incertitude reste entière.
http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/Les-dossiers-de-laredaction/egypte-election-2011/p-21705-Egypte-un-futur-president-sansconstitution.htm
Assia Boutaleb est maître de conférence à l'université Paris VIII
22.05.2012
Par Anna Ravix
« C’est une situation extraordinaire » analyse Assia Boutaleb, maître de
conférence en sciences politiques spécialisée sur le processus de légitimation
dans le monde arabe. « Un président va être élu sans que l’on sache quels
pouvoirs il va obtenir ». Ce décalage entre le temps électoral et le temps
institutionnel est porteur d’« incertitudes énormes » sur l’avenir politique
égyptien.
Pour l’instant, c’est le conseil supérieur des forces armées, le CSFA, qui est aux
commandes de l’exécutif. L’un de ses membres, le général Mohammed al-Assar,
promettait début mai d’« assurer des élections 100 % honnêtes », et de se
retirer dès le premier tour si un candidat l’emportait à la majorité absolue. Mais
Assia Boutaleb reste septique, « le rôle futur de l’armée est une grande
inconnue. Depuis 1952, elle ne s’est jamais retirée de la gestion du pays et à
l’avenir, elle restera une force déterminante, ne serait-ce que dans la
préservation de ses rôles économique et diplomatique ».
Albert Tanios était l'invité de David Delos sur TV5 monde
Mais le rôle de l’armée n’est pas forcément négatif. Pour Albert Tanios, président
de l’association copte « pour la fondation France-Egypte » c’est elle qui maintient
une certaine stabilité dans le pays. « L’armée doit rester, si elle s’en va, qui va
tenir ? » s’interroge-t-il. Pour Albert Tanios, le Parlement issu des législatives de
décembre dernier qui avaient donné les Frères musulmans grands vainqueurs n’a
aucune légitimité. « Les Frères musulmans ont été élus parce qu’ils ont distribué
de l’huile et du sucre à l’entrée des bureaux de vote ». Pour lui, « le Parlement
égyptien a été bafoué, il y a eu énormément de tricheries et il ne représente pas
tout le monde, ce qui doit être normalement le rôle du Parlement. »
Retrouver une "routinisation du travail politique"
Depuis la chute d’Hosni Moubarak, en février 2011, l’armée assure donc l’intérim
du pouvoir a grand renforts de décrets, y compris pour l’établissement d’un code
électoral. « Tout se fait au coup par coup, sans vision d’ensemble » décrit Assia
Boutaleb, « les règles ne sont pas écrites, et tout le monde fait l’apprentissage
du code électoral, au rythme de décrets ad-hoc ». A l’image des élections
législatives, qui s’étaient déroulées en trois étapes sur deux mois, le premier tour
de l’élection présidentielle va durer deux jours, tout comme le premier tour, les
16 et 17 juin. « Les grandes règles démocratiques ont été adaptées à la sauce
égyptienne, explique la spécialiste, c’est à dire que le vote doit être supervisé par
des juges. Ceux-là ne sont pas assez nombreux, c’est pour ça que les élections
sont aussi longues ».
C’est justement pour sortir de cette période de flou, marquée par des bricolages
législatifs, que les Egyptiens sont mobilisés. « Il y a un réel élan démocratique
car le peuple égyptien souhaite le retour d’une "routinisation" du travail politique,
les élections ont été très, très demandées. » affirme Assia Boutaleb.
Le débat a opposé Abdel Moneim Aboul Fotouh (à gauche) à Amr Moussa (à
droite).
Sur les treize candidats validés par la commission électorale égyptienne, tous ont
à cœur le redressement du pays. Quatre personnalités se détachent du lot. Il y a
d’abord les deux candidats qui se sont affrontés jeudi 10 mai dans un débat
télévisé à l’américaine. L’islamiste indépendant Abdel Moneim Aboul Foutouh
faisait face à l’ancien chef de la Ligue arabe Amr Moussa. Abdel Moneim Aboul
Foutouh a commencé très tôt sa campagne, il faisait partie des Frères
musulmans qui à l’époque ne souhaitaient pas présenter de candidat en leur
nom, c’est donc leur candidat « dissident » contrairement à Mohammed Morsi,
leur candidat officiel, sous la bannière du parti « justice et liberté ».
Amr Moussa, lui, est un ancien ministre d’Hosni Moubarak, mais la distance qu’il
a prise très tôt avec le régime ainsi que son expérience à la tête de la ligue arabe
ont estompé son appartenance au régime. D’autant plus qu’un autre candidat,
Ahmad Chafik, le dernier Premier ministre d’Hosni Moubarak, « est véritablement
identifié à l’ancien régime, il focalise cette appartenance et Amr Moussa
n’apparaît pas comme le candidat de l’ancien régime » explique Assia Boutaleb.
D’autres candidats ont mené une campagne active mais avec beaucoup moins de
moyens. Ils espèrent créer la surprise, en particulier le nationaliste arabe
Hamdeen Sabbahi, ou encore l’islamiste Salim al-Awa ou le militant des droits
sociaux Khaled Ali.
La Révolution,"on nous l'a volée"
Mais Albert Tanios reste sceptique sur cette offre démocratique. En tant que
ressortissant étranger, il a déjà voté à l’ambassade à Paris, « j’ai voté d’abord
parce que c’est un devoir, et ensuite, parce qu’il y a une lueur d’espoir. Mais je
ne peux pas m’emballer en disant que c’est la vrai démocratie ». Albert Tanios
pose un constat dramatique sur la situation égyptienne : « La Révolution a été
avortée, massacrée. On nous l’a volée. »
24 mai : Marc Fromager, Directeur de l’Aide à l’Eglise en Détresse (AED) et
Monseigneur Bernard Podvin, Porte-parole des évêques de France ont tenu une
conférence de presse à la Maison de la Conférence des évêques de France à
partir de 10h15 58, avenue de Breteuil, Paris 7e.
De grands témoins de la liberté religieuse étaient présents à cette conférence de
presse :
Paul Bhatti, responsable des minorités religieuses au Pakistan. le Cardinal Joseph
Zen, évêque émérite de Hong-Kong. Mgr Kyrillos William, évêque d’Assiout en
Egypte et vicaire patriarcal des coptes-catholiques. Mgr Louis Sako, archevêque
de Kirkouk en Irak.
24 mai : Christine Chaillot parle de la situation des coptes à la veille des
électionsprésidentielle en Egypte à la TV KTO, émission « A la Source »
(actualité religieuse ) de 17 à 18h, avec le directeur de La Vie, interrogés par
David
Milliat
(voir
http://www.ktotv.com/videoschretiennes/emissions/nouveautes/a-la-source-a-la-source/00066819
et
www.blogcopte.fr)
Quel est l'enjeu de l'élection présidentielle en Egypte pour la minorité copte ?
Nos deux invités : Christine Chaillot, spécialiste des chrétiens d'Orient et JeanPierre Denis, directeur de la rédaction de La Vie... Au sommaire également : de
jeunes chrétiens européens réunis en Belgique, la veillée de la vie, la nuit des
témoins à Lille, le jury oecuménique du Festival de Cannes et la chronique du
père Jean-Robert Armogathe.
23-24 mai : élections présidentielles en Egypte (premier tour). Deux candidats
dominent : Chafik (23% ancien premier ministre dans la transition/ancien
général, symbole de l’ armée/ retour à l’ordre musclé et sécurité/candidat de
l’armée 23%/qui dit rétablir l’ordre en 6 jours) et le candidat des frère musulman
Mohamed Morsi (24%) : L’Autre islamiste, Aboul Moutah, plus libéral que Morsi a
17%, et Amr Mousa, ex secrétaire de la Ligue arabe, obtient 11% seulement.
Sabahi, nassérien de gauche /socialiste qui s’intéresse aux problèmes sociaux,
obtient 20%.
25 mai : Email de Wagdi Sabète, copte et professeur de droit à l’université de La
Rochelle : Le danger totalitaire - par des moyens constitutionnels - n'est pas loin
en Égypte
Chères amies, Chers amis,
Si je prends l'initiative de vous écrire ce soir c'est parce que je tiens à attirer
votre attention sur la gravité de la situation constitutionnelle en Egypte. Tout se
décide en ce moment et je regrette que nous n'ayons pas pris la mesure de ce
qui se passe:
1. Bien que le troisième acte constitutionnel transitoire ait déjà une difficulté à la
naissance, il comporte un danger sans précédent pour leprochain système
constitutionnel d'Assemblée qui se prepare: ce système est le pire de tous les
systèmes constitutionnels connus. Tous les États, sauf la Convention de
Robespierre, l'ont abandonné. C'est une pure perversion du système
parlementaire classique. Et c'est le système qui exista sous la troisième
République en France. Il a conduit au transfert du pouvoir a Pétain.
2. En quelques mots, c' est une dictature de l'assemblée: celle- ci nomme le
gouvernement sans aucun contre pouvoir réel susceptible de l'empêcher , le
parlement nomme le gouvernement de son choix et ce pouvoir 'est indiqué dans
le projet de l'acte constitutionnel négocié entre le conseil militaire et les
islamistes. En échange, le conseil de la honte garde sa compétence pour
déterminer son budget sans l'ingérence du parlement. Même si cet acte est dans
l'impasse pour le moment, l'idée risque d'être reprise dans la nouvelle
constitution. La dictature séduit plus qu'un dans mon pays.
3. Il n'y aura pas le moindre contrôle de la la cour constitutionnelle puisqu'elle
aurait désormais une compétence consultative sans l'autorité de la chose jugée
accordée aux décisions de la justice. C'est le scandale de la proposition de loi du
parlement rejetée il y a qq jours aussi par les juges.
Cette régression constitutionnelle est aussi une régression sociale et humaine
dans la mesure où il n'y aurait aucun contrôle de constitutionnalité des lois
portant atteinte aux libertés et droits de l'homme (ce projet de loi portant
réforme de la cour constitutionnelle ne sera pas abandonné pour autant).
4. Le juriste que je suis manifeste une extrême inquiétude face à cette situation.
J' ai mobilisé des collègues juristes et universitaires en Égypte révoltés par cette
volonté systématique de posséder tout le pouvoir sans partage ni contre pouvoir.
Le texte que j'ai écrit dont vous avez eu une copie est déjà parti à ses
destinataires cibles. Des égyptiens musulmans et
chrétiens en Europe, des libéraux qui agissent en silence ont soutenu cette
initiative argumentée qui sera suivie par bien d'autres le cas échéant.
5. Mon objectif n'est ni plus ni moins d’empêcher les islamistes de dormir, les
faire sentir à tout instant qu'ils sont sur une chaise éjectable, j'avoue que l'idée
me paraît jouissive : or, qq propositions ont déjà eu un écho en Égypte et
reprises par d'autres: le droit de dissolution de l'assemblée, proposition
angoissante pour les frères musulmans, il en est de même pour le contrôle de
constitutionnalité à priori, et le contrôle de conventionnalité . C'est cela qu'il faut
établir dans notre système pour encadrer le pouvoir absolu du parlement. C'est
une besogne ingrate qui ne rapporte pas de grands profits ni grands honneurs
mais elle me remplit d'amertumes.
6. Ces analyses constitutionnelles sont suivies par d'autres juristes en Égypte.
Ceux qui ont la patience d'entrer dans la difficulté technique, ceux qui savent que
ce n'est pas le chemin qui est difficile mais c'est la difficulté qui est notre chemin,
ceux qui ne suivent pas les chimères de fausses solutions (tape à l'oeil).
Dites vous bien que même le vent contraire nous pousse ! Dans une action
individuelle ou collective qui vous semble appropriée, je vous invite à empêcher
ce que vous pouvez encore empêcher de votre coté par des moyens juridiques,
politiques, et constitutionnels possibles.
25 mai : Les autorités turques souhaitent transformer en mosquée la célèbre
église de Sainte-Sophie à Nicée (www.orthodoxie.com)
25, 26, 27 et 28 mai : A Strasbourg, le XIVe Congrès orthodoxe en Europe
occidentale aura pour thème "La Vérité vous rendra libres"
Avec la bénédiction de l'Assemblée des évêques orthodoxes de France, le XIVe
Congrès orthodoxe en Europe occidentale aura lieu les. Son thème sera: "La
Vérité vous rendra libres". D'ores et déjà, les participations de Georges Nahas
(Liban), Despoina Prassas (Etats-Unis), Noël Ruffieux (Suisse) et Christos
Yannaras (Grèce) sont annoncées. Le congrès est organisé par la Fraternité
orthodoxe en Europe occidentale (XIIIe Congrès orthodoxe en Europe
occidentale).
Avec ateliers dont l’un sur « Les chrétiens d’Orient face au printemps
arabe »avec Christine Chaillot, Georges Nahas (Liban) et père Philippe Ryabykh
(patriarcat de Moscou et Conseil de l’Europe) ; retransmission le 17 juin sur TV
FR 2, à 9h30, extraits du congrès de la Fraternité orthodoxe en Europe
occidentale
25 mai : Interview avec Mgr Casmoussa : « Jusqu'au bout ! »
Rencontre avec une figure peu commune : archevêque, auxiliaire patriarcal,
penseur, écrivain, journaliste, directeur d’un journal, parfait polyglotte, il a
traversé des coups d’Etat et des guerres, vécu une occupation et frôlé la mort
lors de son enlèvement en janvier 2005 en Irak.
A l’occasion de la parution de son livre « Jusqu’au bout » (Ed. Nouvelle Cité), Mgr
Casmoussa, archevêque syro-catholique de Mossoul en Irak, sera en France pour
une série de conférences entre le 20 mai et le 5 juin 2012 (Paris, Nantes,
Strasbourg, Grenoble, Marseille…), en partenariat avec l'Œuvre d’Orient.
Qu’en est-il de la vie des chrétiens d’Orient en Irak aujourd’hui ?
Mgr Casmoussa : Depuis 2005, date des premiers grands attentats contre
notre communauté, il ne se passe pas une semaine sans qu’un chrétien ne soit
menacé, enlevé ou assassiné ; sans qu’une église soit attaquée, saccagée,
incendiée. Nous avons dû quitter Mossoul. L’arrivée des Américains a généré un
courant islamiste qui s’est intensifié depuis. Cependant, si ce courant se
réclamait, ou se réclame encore de l’Islam, je suis convaincu que l’Islam n’est
souvent qu’un alibi pour ces groupes avant tout opportunistes et maffieux.
Vous regrettez Saddam Hussein ?
Mgr C. : Je ne regretterai jamais Saddam Hussein. J’ai seulement la nostalgie de
la sécurité relative qui régnait dans les années où il était au pouvoir. L’Occident
nous a débarrassés d’un dictateur pour le remplacer par des dizaines d’autres qui
agissent comme lui, sinon de façon pire, qui ne défendent que leurs intérêts
personnels ou tribaux. L’invasion occidentalo-américaine a mis notre pays en
coupe réglée. Il y avait pourtant bien d’autres moyens pour faire tomber la
dictature que de nous envoyer des chars et des avions de combat. Les
conservateurs et les affairistes américains ainsi que les extrémistes israéliens ont
en fait le projet de morceler le Proche et le Moyen-Orient, de démembrer les
pays en de multiples petits royaumes, faibles et manipulables, afin de mieux
dominer.
Vous voyez une responsabilité de l’Occident ?
Mgr C. : J’aime l’Occident ! Et même si en tant qu’Oriental, je me sens plus
proche de mon frère arabe ou kurde musulman, que de mon frère chrétien
occidental, j’aime l’Occident et son sens poussé de la démocratie. Je ne nie
même pas que ma culture est semi-occidentale, la structure de ma pensée
discursive est plutôt occidentale. De l’Occident, j’apprécie son libre arbitre et son
respect de l’individu. Mais ces valeurs que l’Occident professe, il ne les exporte
pas vraiment chez nous. J’ai même déjà entendu, lors de voyages en Europe ou
sur le continent américain, que la démocratie n’était pas applicable au monde
arabe.
Et ce n’est pas vrai ?
Mgr. C. : La démocratie est une valeur universelle. Elle n’est ni occidentale, ni
orientale. La démocratie ce n’est pas seulement une majorité électorale, 50+1,
mais la possibilité pour chacun de faire entendre sa voix dans les décisions qui
engagent son pays Egaux en droits et en devoirs, chaque citoyen, même issu
d’une communauté minoritaire mais possesseur de la nationalité du pays où il
vit, devrait avoir le droit de voter et de s’exprimer librement, de pouvoir aussi
choisir sa religion ou d’en changer, selon son désir, sans subir de persécution.
Croyez-vous à l’émergence d’un Islam modéré acceptant de partager des
responsabilités d’Etat avec des non musulmans, des chrétiens par
exemple ?
Mgr C. : J’y crois ! Au fil de l’histoire, je constate que les dictatures n’ont jamais
le dernier mot ! Sur les réseaux sociaux, on voit grossir un courant d’intellectuels
musulmans, des citoyens lettrés qui défendent une citoyenneté commune, un
vivre ensemble, un partage des pouvoirs, une égalité de chances entre les
communautés et les sexes. Il faut encourager et mettre en avant ces
visionnaires. L’Occident devrait s’attacher à défendre ces réformateurs
musulmans, les aider à diffuser leurs idées. Lors du synode des évêques
catholiques d’Orient à Rome en octobre 2010, j’avais insisté pour que l’on appuie
ce courant ouvert sur la citoyenneté civile, à l’écoute des autres religions et
prônant le développement d’un véritable partenariat islamo-chrétien.
Pourtant lorsqu’on écoute les chrétiens d’Orient, très peu croient
pourtant à ce partenariat avec les musulmans.
Mgr C. : Sans doute ! Mais non sans raison. Les chrétiens ont tellement été
échaudés. Ils ont subi tant de massacres. C’est un pari risqué que de croire à ce
partenariat. Mais un pari qui vaut la peine d’être tenté. Ou alors il faut tirer un
trait définitif sur notre présence en Orient. Minoritaires, nous n’avons pas les
moyens de résister autrement que par nos idées et idéaux.
Les chrétiens ont donc encore un rôle à jouer en Orient ?
Mgr C. : Absolument ! Notre présence est capitale pour le développement des
pays arabes. Nos écoles, nos institutions universitaires, nos penseurs, nos
jeunes, éduqués et formé, continuent de rayonner en Orient. La bourgeoisie
musulmane envoie toujours du reste leurs enfants dans nos établissements.
Nous avons les moyens d’apporter notre contribution à développer une
pédagogie du dialogue, d’engendrer des espaces de rencontres, afin de
construire de véritables démocraties.
Vous ne désespérez jamais ?
Mgr C. : J’ai traversé des périodes noires. Connu des moments où je me suis
coupé des autres, où j’ai dû m’isoler pour ne pas transmettre mon désespoir. J’ai
vécu des moments où je demandais au Christ de me faire : « sentir que j’étais
encore aimé ! » Et puis je surmontais, je dépassais, trouvant les ressources et la
force de sortir de l’impasse. La Croix fait partie de l’existence humaine. Il faut la
supporter, et continuer coûte que coûte à croire à la supériorité de la vie. Croire
que malgré tout ce qui se passe de dramatique, chrétiens et musulmans vivront
encore ensemble, demain, sur cette terre d’Irak. Nous sommes là depuis 2000
ans. Si au nom de notre antériorité, les musulmans doivent nous accepter, de
notre côté, nous devons tenir compte de leur 1 400 ans de présence en Irak pour
persister à croire que le partenariat est possible.
26 mai : Présentation de « La Palme de la liberté », au Parvis de Notre Dame de
Paris, Une journée pour la liberté religieuse dans le monde
En 2012, cette liberté fondamentale, inscrite à l’article 18 de la Déclaration
universelle des droits de l’homme, est menacée. Des minorités religieuses
souffrent en Egypte, Érythrée, Soudan, Nigeria, Irak, Iran, Inde, Pakistan,
Vietnam, Chine, Corée du Nord. Ainsi qu’une représentatnte du Barhein
Contact presse : Vianney Mallein, 01 42 68 26 27, [email protected]
Contact CEF : Vincent Fauvel, tél. 06 42 42 26 98, [email protected] Contact
presse : Vianney Mallein, 01 42 68 26 27, [email protected] Contact CEF :
Vincent Fauvel, tél. 06 42 42 26 98, [email protected]
26 mai : De 14 à 19h, Conférence Internationale pour la Justice et la Paix «
Chrétiens et Musulmans ; quel avenir ? », Place de Torcy, Paris 18 e (métro Marx
Dormoy). Dans le but de promouvoir la culture de tolérance, de justice et de paix
entre les communautés et les peuples de diverses religions, une conférence
débat est organisée à Paris par l’Organisation Franco-Egyptienne pour les Droits
de l’Homme (OFEDH). (http://www.youtube.com/watch?v=22r0XLmhVmc)
Les Médias TV et Journalistes arabes et européens sont invités Une traduction
simultanée en trois langues (Français, Anglais, Arabe) est assurée Conférence
suivie par un Buffet - dînatoire
Nous aurons le plaisir d’avoir la participation de M. Mahmoud Ashour,
Représentant du Grand Imam de la Mosquée d’Al Azhar et membre de
l’Académie des Recherches Islamiques, ainsi que de M. Naguib Gobraïl Président
de l’Union Egyptienne des Droits de l’Homme, qui se déplaceront du Caire
spécifiquement à cet effet. La date du 26 mai se situera après les Elections
Présidentielles Egyptiennes du 23-24 mai et les résultats, ou du moins les
premiers indices sur le futur Président de l’Egypte, seront commentés.
Outre MM Ashour et Gobraïl d’Egypte, plusieurs personnalités religieuses et
politiques de différents pays seront parmi les intervenants:
Rachid Benzine - Islamologue, Professeur à la faculté d’Aix en Provence et
Auteur du livre “nous avons tellement de choses à nous dire »
Hassen Chalgoumi – Imam de la Mosquée de Drancy - Harun
Ibrahim
-
Pasteur de Palestine Rezza Safa - Pasteur d’Iran - Pasteur Ali - Algérie
Elie Chacko - Président de la communauté irakienne chrétienne de France Yves Pozzo di Borgo – Sénateur de Paris, Vice-Président des Affaires
Etrangères et de la Défense - Adrien Gouteyron – Ancien Vice-Président du
Sénat, Chargé de mission par le Premier Ministre pour
un rapport sur les Chrétiens d’Orient
Nous sommes convaincus que cette conférence et ces interventions pourront
contribuer à améliorer les relations entre les différentes communautés en France,
en Egypte et ailleurs.
Email à [email protected] ou par Tel/SMS à 06 1803 8698
Cf emails avec vidéos d’Adel Damian du 27 mai 2012
27 mai : Christine Chaillot parle de la situation des coptes avec Geneviève
Delrue dans l’émission « Religions du monde » Service mondial en français de 10
33 h sur RFI 89 FM. Vous pouvez l'écouter en poscast www.rfi.fr , page magazine
, émission Religions du monde .
27 mai: Manifestation pacifique de protestation au Trocadéro avec Naguib
Gabriel pour Egalité,fraternité et citoyenneté pour les coptes en Egypte
(http://www.youtube.com/watch?v=LrJMM6ahEwk)
30 mai : [News] Noms des 17 candidats pour la Papauté Copte orthodoxe en
Egypte
www.blogcopte.fr, Posted in News on mai 30, 2012
Voici la liste des 17 noms. Chaque papable sera passé à la loupe et le publication
après les élections en Égypte sera réduite à 7 candidats et finalement à 3 avant
de tirer au sort le nouvel élu.
Voici les noms des candidats pour la succession du Pape Shenouda III. Ces noms
ont été donnés par le Saint Synode le mardi 30 mai 2012 : 7 évêques : - Anba
Youanes, êveque génerale et secrétaire du Pape Shenouda III - Anba Raphaël,
êveque général et des églises du centre ville du Caire - Anba Bishoy, évêque de
Kafr El-Cheikh, Damiette, et secrétaire du Saint-Synode - Anba Pafnotios,
évêque de Samalut - Anba Taodharos, évêque générale - Anba Kyrillos, évêque
de Milan - Anba Botros, secrétaire du Pape Shenouda III et 11 moines : Abouna Bishoy Avaboula (Monastère St. Paul) - Abouna Sawirous Avaboula
(Monastère St. Paul) - Abouna Anstasy Alsamuialy, responsables de l’orphelinat
du monastère St. Samuel - Abouna Pakhomios (Monastère El Sourian) - Abouna
Daniel El Soriany (Monastère El Sourian) - Abouna Sarofim El Soriany (Monastère
El Sourian) - Abouna Bishoy Ava Bishoy (Monastère St. Bishoy) - Abouna
Raphayl, Ava Mina (Monastère St. Mina) - Abouna Maximos El Antoni (Monastère
de Saint-Antoine) - Abouna Bigol Ava Bishoy (Monastère St. Bishoy)
30 mai : Il y a deux ans déjà le Père Mazin Eschoo, prêtre syriaque-catholique
et curé de la paroisse de l’Immaculée de Mossoul (nord de l’Irak), avait été
enlevé puis relâché peu de temps après. Le 23 mai 2012, des inconnus, arrivés
sur des motos, ont pénétré dans la maison qu’occupe le P. Eschoo, et ont
assassiné son père et deux de ses frères. (Source : Assyrian International News
Agency et France catholique)
mai : A Zaz (Turquie du sud est), à environ 15 km de Midyat, le moine qui
habite dans l'ancienne église de Zaz a construit un nouveau bâtiment à côté de
l'église ancienne remontont au 6e ou 7e siècle. L'Etat a considéré que le nouveau
bâtiment cache l'ancienne église et il veut le démolir. Le tribunal s'est prononcé
pour la démolition. La décision est prise. Mais le monastère de Mor Gabriel a
protesté et ils ont une réunion avec des gens de l'Etat pour examiner l'affaire. En
fait, si on accepte cette décision, beaucoup d'autres bâtiments construits
récemment seront menacés de démolition, à Azekh, Mor Yacoub de Saleh etc.
mai : Sources d’Arménie dirigé par Raffi KASSIGUIAN (Secr.) et Maxime
YEVADIAN (Pdt) . Nous allons vivre en 2012 le 500ème anniversaire de l’invention
de l’imprimerie en caractère arménien. Les Sources d’Arménie vont être le
catalyseur d’une série d’articles sur le thème des dix éditions qui ont changé la
société arménienne (1512-2012). Notre idée serait de créer un véritable
événement à l’échelle de la diaspora et de l’Arménie en publiant chaque mois un
article en Europe (France et en français), en Arménie (en arménien) et dans le
monde anglo-saxon (en anglais) ; nous réfléchissons même au Proche-Orient
(Turquie). Puis comme nous avons fait pour les Serviteurs fidèles une édition
augmentée (notes, bibliographie, contre-point) sera faite dans chacune des trois
langues et diffusée dans chacune des trois régions. Il nous semble que
l’importance du symbole vaut la peine et le travail que représente ce projet, car
ce serait probablement le premier projet de ce type à l’échelle de toute la nation
arménienne. Dans le numéro de juin des Nouvelles d’Arménie Magasine, le
premier article de Raymond Kévorkian est publié.
Notre dernier livre est à présent paru, Saint Servatius d’Arménie. Premier évêque
de Maastricht. Sur les traces d’un évêque évangélisateur des peuples
germaniques et du nord de l’Empire romain
Notre quatrième et dernier module de formation sur la civilisation arménienne,
est prévu le 9 juin 2012, au domaine de Lyon Saint-Joseph. Cette formation est
le deuxième module, d’une série de quatre destinés, à donner aux participants
une masse critique de connaissances sur l’Arménie et sa civilisation. Cette
formation intégrera l’acquis des cinq années de publication des Sources
d’Arménie, mais aussi celui des manuscrits en cours et la somme considérable
des recherches effectuées depuis une décennie sur l’Arménie et sa civilisation.
(Cours 14 : les Arméniens, Rome et le monde occidental ; Cours 15 : les
Arméniens et Byzance, et le monde orthodoxe ;Cours 16 : les Arméniens,
Jérusalem, la Terre sainte et les Églises sœurs ; Cours 17 : les Arméniens et le
Caucase ; Cours 18 : les Arméniens et le monde musulman ; Cours 19 : les
Arméniens, l’Asie centrale, l’Inde et la Chine ; Cours 20: les Arméniens et les
Amériques
juin : programme des séances de Bernard Heyberger de 15h à 17h, à l’IISMM,
96 boulevard Raspail, 1er étage, salle 114. (métro Saint-Placide)
5 juin : Laura Binz (Université européenne, Florence), Les catholiques latins à
Constantinople (1650-1750): Catholicisme universel ou christianisme local?
13 juin : Stefan Knost (Deutsches Orient-Institut, Beyrouth), Les émeutes de
1850 et leur répercussions sur la perception (et
la création) de l'espace confessionnel à Alep
20 juin : Mathieu Grenet (Washington Universtiy, Saint-Louis)
Enseignement, philologie et polémique : Salomon Negri, un Damascène dans la
République des Lettres, fin XVIIe-milieu XVIIIe siècle
livres
Mgr Georges Casmoussa, archevêque émérite de Mossoul, Jusqu'au bout,
entretiens avec Joseph Alichoran et Luc Balbont, Bruyères-le-Châtel, Nouvelle
Cité, 2012. Le chapitre 10 relate l'enlèvement de cet évêque en 2005, et
comment il a vu la mort de près - il a finalement été libéré sans qu'une rançon
soit versée : cas unique qui illustre cependant l'étroitesse d'esprit et les terribles
manipulations qu'engendrent l'appartenance à l'Oumma. Quand on lui a alors
demandé de dire ses dernières volontés il a répondu : avir la paix en Irak. Le
livre se termine sur ces mots : J'espère contre toute espérance !
Essayan Zabel, Dans les ruines. Les massacres d'Adana avril 1909, traduction
française de Léon Keatcheyan, éditions Phebus, 2012. L'auteur est considérée
comme la principale femme de lettres arménienne de sa génération. En 1911,
elle publie le récit du génocide de 1909, lorsque la population turque fanatisée,
religieux, notables et hommes du peuple, massacrèrent en quelques jours plus
de trente mille Arméniens en Cilicie. Quatre ans après, c'était le grand génocide,
dans toute la Turquie. À noter, le discours de Jean Jaurès de 1896 et 1897 à la
Chambre, dénonçant les premiers massacres perpétrés par les Turcs (il y a une
2e page)
The Encylopedic Dictionary of the Syriac Heritage.
Sebastian Brock, Aaron M. Butts, George A. Kiraz, Lucas van Rompay,
Gorgias Encyclopedic Dictionary of the Syriac Heritage (Piscataway, NJ:
Gorgias
Press,
2011)
Link:
http://www.gorgiaspress.com/bookshop/showproduct.aspx?isbn=978-159333-714-8
Elizabeth Iskandar "Sectarian Conflict in Egypt: Coptic Media, Identity and
Representation".
Routledge
http://www.routledge.com/books/details/9780415695787/
juin : Parution de POUNT 5 (2011) « Villes d’Éthiopie et d’Arabie »
consacré principalement à Addis-Abéba, à quelques autres villes d’Éthiopie, à
Djedda et à Taez (Villes d’Éthiopie et d’Arabie), vient de paraître. Les
Éthiopisants Associés, BP 30 . F-91570 BIEVRES, [email protected]
Films
Les femmes du bus 678 (Egypte) Trois femmes de milieux différents décident
de lutter. A leur façon, contre le machisme agressif à la maison, dans la rue, le
bus et qui reste impuni.
En 2010, l’agression sexuelle fut reconnue en Egypte comme un délit.
Une seconde femme, 2011, d’Umt Dag (d’origine kurde de Turquie)
Critique sociale
Le serment de Tobrouk,de B.H. Lévy (2011) La guerre de Libye vue de l’intérieur
1er juin : Interview de Mgr Casmoussa sur France Inter par Christian Chesnot.
Émission Partout ailleurs, à 19h15
1er juin et 15 juillet : TV France 2. émission Orthodoxiem Congrès de la
Fraternité othodoxe à Strasbourg
2 juin : procès de Moubarak qui est condamné à la prison à vie, pour la
répression du printemps égyptien en 2011, (reconnu responsable de la mort de
850 personnes) ce qui ne satisfait pas les révolutionnaires ; les frères
musulmans appellent à réagir ;
même sort pour son ministre Adly.
3 juin : 9h30 à 10h00 – TV France 2, « L’éclatement de l’Orient chrétien,
d’Ephèse à Chalcédoine » http://www.pluzz.fr/chretiens-orientaux-2012-06-0309h30.html
ou
http://programmes.france2.fr/les-chemins-de-lafoi/index.php?page=article&numsite=42&id_rubrique=44&id_article=33489
La première grande division de la « grande Eglise » s’est déroulée au Ve siècle à
la suite des conciles d’Ephèse et de Chalcédoine. Cette rupture se réalise autour
de différences d’appréciation des natures divines et humaines du Christ. En
naissant, Jésus est-il devenu entièrement humain (totalement homme) ? ou a-t-il
conservé tous ses attributs divins ?
Chrétiens Orientaux revient sur l’histoire de ces conciles qui marquent encore
aujourd’hui la vie œcuménique de l’Eglise avec Anne Boud’hors, Muriel Debié, le
P. Michel Mallèvre et Jean-Pierre Mahé.
5 juin : A Paris, à 20h30, conférence de Mgr Casmoussa à Notre-Dame
d’Auteuil, 4 rue Corot, Paris 16 e
6 juin : Conférence-débat organisée par Le Kiosque Citoyen
18h30, à l'Institut de Gestion de Rennes, 11, rue Jean Macé, 35700 RENNES,
Amphi 1, (Bus : Ligne1,9 : Brizeux)
avec Zacharia TAHA
Spécialiste du parti Baath et de la laïcité en Syrie « Le parti Baath et la dynastie
al-Asad en Syrie : la laïcité dans un contexte communautaire »
La laïcité constitue l’un des aspects importants de l’idéologie du parti Baath. Si sa
conception ne préconise pas le principe de la séparation de l’Etat et de la
religion, elle s’attache à exclure toute implication de la religion dans le politique.
C’est au nom d’un nationalisme arabe laïque que le Baath prétend rassembler
toutes les communautés syriennes abstraction faite de toute considération
religieuse. Le règne des Asad commence avec la prise du pouvoir par Hafez alAsad (père de l’actuel président) par un coup d’Etat le 16 novembre 1970. Il
devient le premier président issu d’une minorité musulmane alaouite, mettant
ainsi fin à la tradition syrienne des présidents de la bourgeoisie citadine sunnite.
Il règne sur la Syrie pendant trente années jusqu’à sa mort en 2000 où il est
succédé par son fils Bachar al-Asad. Le caractère autoritaire et communautaire
du régime des Asad débouche sur une séparation entre l’exercice du pouvoir
politique et l’idéologie du parti Baath censée l’inspirer. Dans ce contexte, la
laïcité revêt une dimension symbolique et devient un moyen et non un objectif à
atteindre. Le recours aux pratiques communautaires et la recherche de
légitimité sont autant d’obstacles qui ont affecté considérablement l’orientation
laïque du Baath et abouti à la mise en place de mesures qui relèvent d’une laïcité
contestée et polémique.
L’objet de cette conférence consiste à mettre l’accent, dans le contexte syrien,
sur la question de l’ambigüité de la politique du Baath à travers l’analyse du
fonctionnement et du comportement du régime politique de la dynastie al-Asad
face à la question de la laïcité. Comment ces régimes réussissent-ils à se donner
l’image d’un pouvoir laïque tout en manipulant les communautés et en
instrumentalisant la laïcité afin de légitimer et pérenniser leur pouvoir, sous
prétexte d’être en butte aux divisions communautaires et d’œuvrer pour l’unité
nationale ?
8 juin : [orthodoxes d'antioche] [Le Lien d'Info] [Chroniques Antiochiennes] Un
des grands hommes d'Antioche vient de mettre pied sur terre ... sans tomber, il
repose Ghassan TUENI s'en est allé comme les grands en silence et en paix, lui
qui remplissait le monde de pensée et de rayonnements. Lors de mes premières
rencontres avec lui à Paris, un jour où on était dans le sanctuaire de la
cathédrale grec Saint Stéphane où s'élevait notre prière antiochienne, je lui dis:
"Tu es Ghassan comme une montagne pleine de larmes, comme le répétait
souvent l'impératrice byzantine Théodora, qui avait enduré beaucoup de
souffrances, "je suis pleine de larmes, ne me secouez pas !". Il eut alors les
larmes aux yeux, il m'embrassa sur le front, à la manière d'un père, et me dit:
"Tu as visé dans le mille mon cher Carol, tu as visé dans le mille d'un coeur plein
de larmes !". Qui a enduré et lutté en parole et en acte comme Ghassan Tueni
? Nous reviendrons dans la prochaine édition des Chroniques Antiochiennes, sur
l'itinéraire de ce grand des grands d'Antioche qui fut ministre, journaliste, patron
de presse, ambassadeur, écrivain, président de l'université de Balamand, etc.
9 juin : Syrie : La détresse des enfants et des familles chrétiennes. Voici la
synthèse
des
réponses
reçues
que
le
Veilleur
de
Ninive
vous
livre (http://www.leveilleurdeninive.com/2012/06/syrie-la-detresse-des-enfantset-des.html)
Les enfants ne parlent plus entre eux que de voitures piégées et de bombes. Ils
ne comprennent pas pourquoi il y a des enlèvements ; pourquoi tue-t-on et
maltraite-t-on les personnes autour. Un cas précis : mes petits neveux et mes
nièces tremblent à chaque fois qu’une porte claque. La nuit, ils souffrent de
cauchemars ; ils se lèvent subitement pensant qu'ils ont perdu leurs parents.
Dans les écoles, les camarades en arrivent à se disputer entre partisans et
adversaires du régime. Les enseignants n’osent plus intervenir dans les querelles
de peur d’être assassinés le lendemain par l’un des pères. Les enfants se font de
plus en plus agressifs dans leur comportement. Dans les « régions chaudes », la
plupart des écoles sont détruites ; d'autres se sont vidées de leurs élèves car les
enfants et les enseignants ont reçu des menaces des criminels et des fanatiques.
A Alep, les écoles privées chrétiennes ont été contraintes de fermer le vendredi.
La situation des écoles chrétiennes les plus importantes (Institutions Amal, AlMashreq, Wardieh et Al-Farah), qui se trouvent hors de la ville, est devenue très
difficile. Ces écoles reçoivent régulièrement des menaces ; en outre on relève
une vingtaine d’enlèvements d’enfants. Serait-il utile d’ajouter que les examens
officiels ont été, cette année, entachés de tricheries et que leur niveau n’est
guère représentatif en raison des perturbations. Hors des heures d’école, les
enfants ne jouent plus à l’extérieur. A Alep, après 18 heures les rues se vident.
La crise économique et la pauvreté s’étendent ; les familles sont menacées.
9 juin : L’Institut Saint-Serge organise sa journée portes ouvertes annuelle à
partir de 13 h 00 (entrée libre). Vous pourrez visiter l’église Saint-Serge avec le
père Nicolas Ozoline, déguster les spécialités culinaires de différents pays
orthodoxes, écouter plusieurs chorales, assister à une conférence de Michel
Stavrou, professeur à l’Institut, découvrir l’atelier d’icônes d’Elisabeth
Ozoline, découvrir de nouveaux ouvrages lors d’une séance de dédicace par leurs
auteurs (Christine Chaillot, Tatiana Victoroff, P. Christophe Levalois, Alain Durel),
etc.
10 juin : De 18 à 19h, Christine Chaillot interviewéw par Didier Rochard, sur la
situation des coptes lors du premier tour des élections en Egypte, sur Radio
Courtoisie, 95,6 (www.radiocourtoisie.fr)
10 juin : la séance des Conférences du Salon aura lieu à la Maison des Etudiants
arméniens, à partir de 16h, et sera consacrée à la projection d'Ararat d'A.Egoyan
et à son analyse par Sylvie Rollet, auteure de l'Ethique du regard.
10 juin : Tunisie : Près de Tunis, à La Marsa, les salafistes ont attaqué une
gallerie d’art à cause de tableaux jugés offensants envers l’islam. D’où des
manifestations qui, lundi soir, après la prière, ont dégénéré en violents
affrontements avec les forces de l’ordre et conduit les autorités à décréter hier
soir un couvre-feu sur le Grand Tunis. On constate que les salafistes font des
pressions sur d’autres Tunisiens, laïcs et muslmans qui ont peur. Les salafistes
veulent appliquer la loi religieuse musulmane (charia) et s’érigent en juges de
Dieu (agresssions) et certains disent vouloir faire la guere sainte (jihad).
12 juin : La solidarité envers les chrétiens syriens vue de Syrie /source :
http://www.leveilleurdeninive.com/2012/06/la-solidarite-envers-les-chretiensvue.html)
Nous avons rassemblé pour nos lecteurs des éléments, provenant de Syrie
même, qui leur donnent une idée de l'état de l'aide et de la solidarité interchrétienne en Syrie, aujourd'hui. Sur place, les âmes généreuses s'activent pour
faire face à la misère, mais les besoins sont très importants. Chaque chrétien
que nous sommes, est invité à poser un petit geste, aussi modeste soit-il, pour
aide. La violence du terrain ne doit être qu'un mauvais épisode de l'histoire
syrienne et non pas un enfer qui désespère. Rappelons-nous que si la politique
divise, l'aide réunit. Allons-donc pour l'aide....
On peut dire qu’au sein de la communauté chrétienne de Syrie, la solidarité
inter-chrétienne se manifeste actuellement à deux niveaux puisqu'on constate
que :
a – la solidarité familiale est vive puisque les frères et les cousins s’entraident
pour faire face à la perte d’emploi de l’un ou l’autre des membres de la famille et
à l'élévation du coût de la vie qui n’épargne personne.
b – la solidarité ecclésiale se met progressivement en place, puisque les Eglises
viennent de former des « cellules d’urgence » afin de palier aux dépenses
essentielles des familles : (Mazout/Fuel, Gaz, nourriture pour les plus démunis).
Par ailleurs, les sociétés de bienfaisance interviennent de plus en plus dans les
situations d’urgence et de détresse.
La solidarité islamo-chrétienne, de moindre importance, existe également. Des
syriens riches, de confession musulmane fournissent des aides ponctuelles aux
chrétiens, pour la simple conviction que l’aide à un non-musulman équivaut à un
double don à l’égard de Dieu. Des témoignages nous sont parvenus de dons de
blé et de légumes fait par des bédouins à l'un des organismes caritatifs actifs sur
place, dans le but que les denrées soient remises à des familles chrétiennes
pauvres. Les Mufti d’Alep et de Syrie ont également proposé de l’aide.
En ce qui concerne l’aide urgente, il y a un manque criant de médicaments, de
lait en poudre, mais aussi d’argent pour le règlement des loyers. Cela n'étonnera
personne que les plus pauvres ressemblent aux pauvres des autres pays : ils
partagent à plusieurs, de petites maisons construites illégalement qui sont de
surcroît constamment menacées de destruction.
Le phénomène nouveau dans la Syrie d’aujourd’hui est le suicide. Dans la région
d’Alep, huit tentatives ont été empêchées dans les deux derniers mois.
A Alep toujours, où se trouvent regroupés le plus grand nombre de chrétiens, les
organismes de bienfaisance et de secours les plus actifs sont :
a – CARITAS, à l’origine établi sur place pour secourir la population chrétienne
irakienne nouvellement arrivée. L’Organisme est présidé par Monseigneur Audo
(l’Evêque Chaldéen).
b – La Croix-Rouge qui fait parvenir au Croissant-Rouge des aides en faveur des
enfants principalement.
c – Le Services du Vatican.
13 juin : dans les médias français, on parle officiellement de « guerre civile » en
Syrie
14 juin : En Egypte, la Cour constitutionelle dissout le Parlement élu en
novembre 2011
14 juin : Neuf chorales orthodoxes seront présentes à partir de 20h45, aux
"Heures musicales de Saint-Roch", dans l'église Saint-Roch, 296 rue Saint
Honoré (métro: Pyramides et Tuileries). Entrée libre.
14 juin : Le Festival de la jeunesse orthodoxe rassemble des jeunes orthodoxes
entre 18 et 35 ans de toutes origines (Français, Russes, Roumain, Grecs, Serbes,
Bulgares, Antiochiens, etc.). Sa vocation est de faire se connaître les différentes
traditions orthodoxes tout en permettant aux jeunes de s’interroger sur des
questions de foi liées à leur enracinement en France ou plus généralement dans
une société occidentale. Il organise notamment une rencontre annuelle,
généralement en septembre, qui associe temps de prière liturgique, de réflexion
et de détente. Le prochain festival se tiendra du 21 au 23 septembre en région
parisienne sur le thème de la mission : « Mission : impossible ? ». Cette année,
une soirée intitulée le Festival-off est organisée le jeudi 14 juin à 21 heures à
l’espace C3B, 54, rue Emeriau dans le 15ème arrondissement (métro Charles
Michel) à Paris. L’objectif de cette soirée est de faire connaître le Festival de la
jeunesse orthodoxe tout en levant des fonds qui assureront un prix d’entrée
accessible lors du prochain festival aux jeunes et notamment aux étudiants. Au
programme : danses, chants et buffets de différentes traditions, une tombola
etc. Cette soirée s’adresse à tout public pour un prix d’entrée de 5€.
15 juin : Egypte : La dissolution du Parlement marque la rupture entre les
militaires et les forces islamistes
Le Caire (Agence Fides) – A la veille du ballottage présidentiel du 16 juin, la
sentence de la Cour Constitutionnelle égyptienne qui a déclaré inconstitutionnel
l’ensemble des articles de la loi électorale sur la base de laquelle avait été élue
l’Assemblée du Peuple (la Chambre basse du Parlement égyptien) dans le cadre
d’une série de scrutins ayant eu lieu du 28 novembre 2011 au 11 janvier 2012 a
créé l’étonnement. Le Vice-président de la Cour, Maher Sami, a expliqué que le
verdict comporte la dissolution de l’Assemblée même si les lois approuvées
jusqu’à présent demeureront en vigueur.
http://www.fides.org/aree/news/news...
16 et 17 juin : 2 e tour des élections présidentielles en Egypte
17 juin : ISTANBUL: DES MILLIERS DE MUSULMANS ONT DEMANDÉ QUE LA
BASILIQUE SAINTE-SOPHIE REDEVIENNE UNE MOSQUÉE (Sources: Reuters,
Christiantoday)
Le vendredi 25 mai, des milliers de musulmans ont prié devant la basilique
Sainte-Sophie à Istanbul pour demander qu'elle redevienne une mosquée.
Construite au VIe siècle sous le règne de l'empereur Justinien, siège du
patriarche de Constantinople, la basilique a été transformée en mosquée au XVe
siècle, puis en musée en 1934. Récemment, un mouvement international a
demandé qu'elle soit restitué au culte orthodoxe. Dernièrement, également en
Turquie, l'église Sainte-Sophie de Nicée, une copie de la basilique Sainte-Sophie
de Constantinople de la même époque, a été transformée en mosquée.
17 juin : Sur la radio RSR interview en Suisse sur la journée orthodoxe à
Chambésy : Etre orthodoxe en Suisse
http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/hautes-frequences/?date=17-06-2012
18 juin : Le président de l'Assemblée des Évêques Orthodoxes de France, le
métropolite Emmanuel, a été reçu par le ministre de l'intérieur, chargé des
cultes, M. Manuel VALLS.
Et ce, dans le cadre de ses prises de contact avec les responsables de culte en
France. Plusieurs sujets qui concernent le vécu des cultes en France ont été
évoqués lors de cet entretien. Cet échange de vue a porté également sur les
questions de laïcité, le rôle des religions dans l'espace public en France ainsi que
la nécessaire coopération interchrétienne et interreligieuse dans ce pays. Mgr
Emmanuel a insisté sur la nécessité de préserver et de développer en bonne
intelligence, les acquis de l'évolution d'une laïcité apaisée en France, soulignant
toute l'importance dans ce contexte, de la concertation, du dialogue et de la
coopération entre les cultes et avec les autorités publiques d'une manière
mutuellement bénéfique. La rencontre a été l'occasion aussi pour le métropolite
Emmanuel de présenter au nouveau ministre l'organisation de l'Eglise orthodoxe
en France, qui est « une » dans la foi et « plurielle » dans l'expression. Mgr
Emmanuel a expliqué dans ce cadre, le rôle central et le mode de
fonctionnement de l'AEOF qui regroupe tous les évêques orthodoxes canoniques
en France et qui œuvre, en bonne intelligence entre les évêques membres, à la
préservation et au développement de l'unité de l'Eglise orthodoxe dans ce pays,
dans le respect des différentes familles qui la composent. Plus généralement,
l’entretien avec le ministre de l’intérieur a été l’occasion de souligner la nécessité
d'être très attentif et vigilant quant à l'évolution de la situation difficile au Moyen
Orient et particulièrement en Syrie, où il existe une forte présence chrétienne et
particulièrement, de l'Eglise orthodoxe d'Antioche dont le siège de son primat est
à Damas. COMMUNIQUE AEOF EN PDF.
Contact Presse AEOF, Carol SABA, Porte Parole
Communication, + 33 (0)620184677, www.aeof.fr
et
Responsable
de
la
18 juin : Monseigneur Raffin a accueilli Monseigneur Antoine Audo, évêque
chaldéen d’Alep, à l’évêché de Metz le 13 juin 2012. Mgr Audo, évêque d’Alep en
Syrie a dit : "Nous avons besoin de démocratie. Mais la modernité et la
démocratie ne viennent pas du jour au lendemain. Il faut une éducation, une
formation politique, une pensée personnelle, une liberté pour choisir." (
http://www.oeuvre-orient.fr/page-mgr-audo-eveque-d-alep-nous-sommes-tousd-accord-pour-dire-que-nous-avons-besoin-de-democratie-987.html)
Interview du diocèse de Metz au sujet de la situation de la Syrie.
Quelle est la situation actuelle de la Syrie ?
Comme vous le savez par les médias, la Syrie est actuellement au centre d’une
crise politique et culturelle, régionale et internationale. En parler est très
complexe car il s’agit de regarder en détail ce qui se vit en Syrie et aussi tenir
compte de la situation internationale. Actuellement, les chrétiens sont une petite
minorité ancrée dans le pays et très affectée. Nous sommes plutôt dans une
situation d’inquiétude par rapport à l’avenir, car nous ne savons pas ce qui peut
arriver d’ici un mois, un an… Nous continuons à vivre malgré la crise économique
et malgré les poches de violence qui se répandent un peu partout en Syrie. Nous
restons dans une grande inquiétude. Nous essayons, en tant que chrétiens, de
prier pour la paix et de susciter des dialogues et de la conciliation, mais ce n’est
pas avec beaucoup de facilité.
Quelle est la situation des chrétiens en Syrie ? Sont-ils persécutés ?
Il ne faut pas exagérer. On ne peut pas dire qu’il y a des persécutions contre les
chrétiens : jusqu’à maintenant, il n’y a rien qui soit dirigé directement contre des
chrétiens. Mais dans un contexte de violence et de déstabilisation du pays
comme c'est le cas actuellement, ce sont toujours les minorités qui paient parce
qu’elles sont fragilisées et ne sont pas organisées, surtout que les chrétiens ne
sont pas armés alors que les autres groupes s’arment les uns contre les autres.
Dans une situation de guerre civile, ce sont toujours les minorités qui paient.
Quelle est la place des minorités en Syrie ?
Il y a un paradoxe qu’il faut comprendre. D’un côté, il y a le parti Baas, qui veut
être depuis l’origine un parti laïc, ce qui fait du bien aux minorités et en même
temps ce parti laïc n’a pas pu surmonter toutes les tendances confessionnelles.
D’un autre côté le président de Syrie, Bachar-al Assad appartient à la minorité
alaouite avec son épouse sunnite. Ces difficultés confessionnelles font problèmes
et peuvent causer des violences et des vengeances.
Est-ce que le concept de « laïcité positive » a une existence en Syrie ?
Le pape Benoît XVI a utilisé le concept de « laïcité positive » tout comme Nicolas
Sarkozy pour souligner cet aspect positif pour notre société. A l’intérieur même
du Synode des évêques pour le Moyen-Orient en 2010, il y a eu une réaction
contre ce concept : on a voulu l’éviter pour ne pas froisser les sentiments des
musulmans en général. On a préféré le concept de « citoyenneté » qui passe
beaucoup mieux.
Le concept de « laïcité positive » insiste davantage sur la séparation du religieux
et du politique. Celui de « citoyenneté » implique plutôt une différence entre la
dimension politique et religieuse et cela peut être davantage accepté par les
musulmans traditionnels.
Le printemps arabe a-t-il été un élément déclencheur de ce qui se passe en Syrie
?
On a développé beaucoup de choses sur le printemps arabe. A vrai dire, nous
sommes tous d’accord pour dire que nous avons besoin de démocratie, de la
dignité de l’homme, du respect, de toutes les valeurs de la liberté. Tous les
régimes mis en place il y a une cinquantaine d’années ont besoin de cette
démocratie. Le simple peuple comme les intellectuels sont assoiffés de valeurs de
la modernité. Mais la modernité et la démocratie ne viennent pas du jour au
lendemain. Il faut une éducation, une formation politique, une pensée
personnelle, une liberté pour choisir. Actuellement, nous n’avons pas une culture
qui soit capable de porter tout cela. Le risque est de remplacer une dictature
militaire par une autre dictature théocratique. C’est ce que l’on craint. En étant
réaliste, voyez ce que l’Irak a donné : la moitié des chrétiens a quitté le pays et
moi je les ai vu arriver, nombreux, en Syrie. Regardons aussi ce qui se passe en
Tunisie. Le mot laïcité est rentré dans le vocabulaire pour dire séculier. En
Egypte, il y a aussi des points d’interrogation, on se demande ce que cela va
donner.
Nous cherchons un avenir pour nos églises. L’idéal qui nous conduit est de
travailler au service de l’homme pour qu'il y ait plus de justice, pour qu’il y ait un
dialogue interreligieux sincère et franc suivant toutes les valeurs que le Concile
Vatican II nous a encouragé à développer : la liberté religieuse, le dialogue
interreligieux, l’œcuménisme pour que toute cette approche du religieux soit
capable de nourrir une théologie musulmane qui ne soit pas dans le sens de
l’enfermement.
Les chrétiens sont-ils écoutés dans ce domaine ?
Je ne sais pas s’ils sont écoutés, ni même s’ils ont les moyens de s’exprimer à
grande échelle. Mais ils sont respectés. Les sunnites comme les alaouites
recherchent l’appui des chrétiens dans un sens positif. Mais ce n’est pas assez. Il
faut avoir le courage de parler plus franchement. Le problème confessionnel est
tabou jusque maintenant et nous avons peur d’en parler. Souvent une minorité a
le pouvoir, ce qu’on appelle dans la tradition arabe le fanatisme tribal. Par le jeu
de solidarités, une minorité est arrivée au pouvoir pour gérer l’ensemble. Cela ne
peut pas durer et peut engendrer des violences, ainsi que cela nous arrive. Il faut
nommer les difficultés et trouver des moyens de dépasser cette violence. Ce
devrait être le rôle des chrétiens, mais ce n’est pas facile et nous sommes
beaucoup trop minoritaires.
Si le régime de Bachar-al Assad en venait à la stabilité, est-ce qu’il pourrait
maintenir la région ?
Tout dépend. La solution n’est plus dans les mains du régime syrien. Cela le
dépasse. Il faut une entente internationale entre la Russie et les Etats-Unis et
qu’il y ait des pressions sur l’Arabie Saoudite, l’Iran et la Turquie pour qu’il y ait
une nouvelle distribution du pouvoir.
Y a-t-il un risque d’ingérence occidental au travers des médias ?
Oui, je le crois. Au commencement, spontanément, en regardant les télévisions,
je me suis dit qu’il y avait une orchestration médiatique. Les médias sont une
force extraordinaire. Ils peuvent exagérer. C’est très complexe.
Qu’est-ce que les chrétiens [de France] peuvent faire ?
Ils peuvent nous aider par une intelligence saine de la situation, ne pas se laisser
aller hâtivement au jugement, qu’ils nous soutiennent par la prière et par des
dons au Secours Catholique ou à l’Œuvre d’Orient. Nous sommes dans une
situation de crise économique et moi-même en tant que président de la Caritas
de Syrie, il faut que j’organise l’aide au niveau de la santé, de la scolarité et des
loyers.
A travers des associations comme la Caritas, est-ce que l’Eglise peut influer sur
la société ?
Je le crois. J’en ai eu l’expérience avec les Irakiens, quand ils sont venus
nombreux chrétiens et musulmans. Il nous était alors permis, en tant que
Caritas, d’apporter des aides aux réfugiés. Même si on apportait de l’aide à des
musulmans, cela n’était pas vu comme du prosélytisme, mais comme un acte de
charité et de liberté. Cela a été très apprécié et a été un témoignage touchant
montrant comment chrétiens et musulmans deviennent solidaires dans l’épreuve.
Cette aide a été appréciée, y compris par le gouvernement et par les
musulmans.
Est-ce que les chrétiens vivent une espérance forte ?
Notre spiritualité est celle du petit peuple, du petit reste. Nous avons traversé
tant d’épreuves. Pour celle là aussi, le Seigneur nous aidera.
18 juin : Les chrétiens ont un rôle à jouer au Proche-Orient : Mgr Pascal
Gollnisch revient dans ce billet sur l'espérance générée par les révolutions
arabes, mais aussi l'inquiétude vécue par les minorités religieuses, et notamment
les chrétiens. (Oeuvre d’Orient))
Mgr Gollnisch Directeur Général de l'OEuvre d'Orient
Une immense espérance, une immense inquiétude.
Tel est l'état d'esprit contradictoire ressenti par tout observateur attentif à la
situation au Proche-Orient. Les causes des mouvements révolutionnaires
commencent à être connues :
des difficultés économiques qui détachent la classe moyenne des milieux
dirigeants et la renvoie vers les milieux plus pauvres; une jeunesse mieux
formée que ses parents, capable d'utiliser internet, mais qui ne trouve pas
de travail, des courants islamistes minoritaires mais radicaux.
Ces mouvements s'inscrivent dans une histoire :
il y a un siècle, contre la France et la Grande Bretagne mandataires il y a
cinquante ans, contre des dictatures militaires, policières et corrompues
aujourd'hui ! Et chaque fois le sentiment frustrant que l'on vole au peuple sa
révolution.
Dans ce contexte, les chrétiens sont en situation difficile.
La disparition d'un pouvoir central, même dictatorial les fragilise selon trois
registres qu'il convient de distinguer soigneusement : un courant très minoritaire
qui veut la disparition des communautés chrétiennes ;une délinquance qui se
déploie en profitant de l'effondrement des structures sécuritaires ; une société
musulmane qui peine encore dans certains pays à reconnaître les chrétiens, et
les autres minorités, comme des citoyens à part entière.
Pourtant les chrétiens ont un rôle à jouer.
Ils représentent une minorité ouverte, bien formée, dynamique ; une minorité
pacifique qui s'est refusée à utiliser la violence ; une minorité qui a su se faire
respecter dans son service de l'ensemble de la population, à travers des écoles et
des hôpitaux. Une minorité dont on sait aussi qu'elle n'ambitionne pas de
prendre le pouvoir. Les chrétiens sont victimes ici ou là d'actes de violence. Ils
ne sont pas la cible de persécutions systématiques et organisées.
En Syrie, on le sait, le conflit est d'abord entre alaouites et sunnites.
En Irak, entre chiites, arabes sunnites, et kurdes sunnites.
En Égypte, entre islamistes et militaires.
L'avenir pour les chrétiens est inquiétant, il n'est pas perdu, loin de là. Des pistes
d'espérance s'ouvrent. De nombreux lieux permettent un vrai dialogue entre
chrétiens et musulmans de bonne volonté en particulier dans le monde
universitaire. Les jeunes chrétiens commencent à se former à la politique
"intelligente", au service du bien commun.
Enfin, et surtout, il n'est pas prouvé que les populations musulmanes souhaitent
vraiment la mise en place de dictatures religieuses.
Certains ont cru devoir dire que le printemps arabe était un hiver pour les
chrétiens.
Les esprits les plus éclairés savent que ce printemps sera pour tous, ou un hiver
pour tous.
19 juin : A 17h, Institut du monde arabe, 1, rue des Fossés Saint-Bernard,
Conférence du Père Henri Moulad
27 juin : A 18 h, Conférence du Père Henri Boulad, Les dimensions du silence,
au Centre Bernanos, 4 rue du Havre
21 juin : le groupe Ethioman, à 22h, participe à la fête de la musique à
Vincennes, Esplanade de l’hôtel de Ville de Vincennes
20 juin : Nigéria : après les attentats du dimanche 17 juin, les musulmans
poursuivent leurs exactions à Kaduna (Source : Le Monde)
Le quotidien Le Monde qualifiait hier de « nouvelles émeutes interreligieuses »
les événements qui se sont déroulées mardi dernier dans la ville de Kaduna au
Nigéria. Les agences de presse AFP et Reuters ont signalé de nouvelles violences
musulmanes dans les rues de la ville de Kaduna : « Des musulmans nigérians
sont descendus armes à la main mardi 19 juin dans les rues de Kaduna, où ils
ont détruit une église, rapporte un habitant. “Ils sont dans la rue, ils brûlent des
pneus et tirent des coups de feu. Ils ont incendié une église”, a déclaré ce
témoin, se prénommant Suleiman. Un journaliste de Reuters confirme avoir
entendu de nombreux coups de feu à travers la ville ». On ne sait pas si de
nouvelles victimes sont à déplorer, mais une église a été brûlée et cet incendie
ne saurait être imputé au Boko Haram.
21 juin : Le patriarche d’Ethiopie, Abuna Paulos, est venu à Paris pour célébrer
la liturgie dans la nouvelle chapelle utilisée par les Ethiopiens à ChâtenayMalabry, (chapelle du Sacré Cœur, 12 rue des quatre Fusillés, RER Robinson et
bus 195, arrêt Moulin Fidel)
21 juin : L’après Moubarak (Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 21 juin
2012, http://www.france-catholique.fr/L-apres-Moubarak.html)
Que va devenir l’Égypte ? Les accents triomphants qui accompagnaient les
premières heures du printemps arabe ne sont plus de mise. Aucune des
promesses attendues ne s’est encore réalisée. Et ce qui est vrai de la première
puissance arabe l’est également en ce qui concerne les autres pays dont
l’évolution est aussi problématique. Que l’on songe à la Tunisie, qui semblait
pourtant la mieux partie vers un renouveau de ses institutions. Que l’on songe
surtout à la Syrie plongée dans la guerre civile, où le régime sanglant d’Assad n’a
pas encore plié devant la révolte et où la relève politique éventuelle s’avère
incroyablement compliquée. J’avais confié dès le départ mon scepticisme devant
ces mouvements incontestablement populaires, non pour leur dénier toute
légitimité et tout espoir, mais par réalisme élémentaire, craignant l’illusion
lyrique qui transformerait une situation complexe par la vertu d’un dénouement
magique. Pourtant, il y avait et il y a toujours l’évidence d’une jeunesse
massivement rassemblée contre des régimes qui ne correspondent en rien à son
attente et se trouvent définitivement discrédités par la corruption, l’injustice, les
méthodes totalitaires.
À l’heure où on apprenait que l’ancien président Moubarak était entré dans un
coma profond, dont on ne pouvait préciser s’il était déjà mortel, je lisais le
témoignage d’un universitaire d’origine égyptienne, qui me révélait la nature
profonde d’une société. Avouons que souvent nous connaissons mal ces peuples
méditerranéens qui nous sont pourtant si proches. Moi-même, je me suis aperçu
que j’avais fait confiance à des hommes comme Sadate et comme Moubarak, à
cause du rôle positif qu’ils avaient joué dans la paix établie entre Égypte et
Israël. Cela masquait l’état réel de leur peuple et le fonctionnement de leur
régime. Mais le témoignage dont je parle va plus loin encore dans l’analyse, en
mettant en lumière les défauts profonds d’une société, auxquelles jusqu’ici seuls
les fondamentalistes ont prétendu porter remède. Ceux qui nous semblent les
plus proches de nos mentalités et de nos mœurs ont sans doute joué un rôle
moteur dans la révolte, mais ils sont une minorité. On le voit bien avec les
rapports de force que révèlent les élections égyptiennes. Élections d’ailleurs
remises en cause par l’armée. L’après Moubarak n’est pas encore écrit, mais il ne
ressemblera pas à la couleur de nos rêves.
21 juin : LES “CHRONIQUES ANTIOCHIENNES” N°45 (www.orthodoxie.com)
Dans cette édition n°45 de ses Chroniques antiochiennes, Carol Saba évoque
dans un éditorial intitulé « l’Eglise « institution » empêche t’elle l’Eglise
« mission » ? », trois volets de l’actualité de l’Eglise d’Occident (« Vatileaks, une
crise dans le saint des saints du Vatican ! »), des chrétiens d’Orient (« Chrétienté
orientale, situation difficile ! ») et de l’Eglise orthodoxe d’Antioche (« l’Eglise
orthodoxe d’Antioche entre impasses et espérances ! »). Il évoque par la suite le
dernier numéro de la revue Istina, consacré à l’Eglise orthodoxe d’Antioche, avec
des contributions intéressantes de Mgr Georges Khodr du Mont Liban, de Souad
Slim, Raymond Rizk, Assad Kattan et du père Georges Massouh. Il revient dans
une rubrique « Lumières athonites à Antioche » sur les conférences données par
le père Macaire de Simonos Petras, sur « le prêtre », « la sainteté» et « le
combat spirituel », lors de sa visite en mai dernier au diocèse orthodoxe de
Tripoli, invité par le métropolite Ephrem (Kyriakos). Dans la rubrique, « sites du
mois ! », il invite à redécouvrir deux sites utiles du Patriarcat orthodoxe
d’Antioche qui ont été renouvelés et alimentés par de nouvelles rubriques, le site
de l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Jean Damascène de Balamand,
désormais accessible en anglais et en arabe, et le site Architecture religieuse du
Patriarcat orthodoxe d’Antioche (ARPOA). In fine, il revient dans un « in
memoriam ! » sur le décès de Ghassan Tueni (+ 1926-2012) avec quelques
photos expressives sur l’itinéraire de cette grande figure du Patriarcat grecorthodoxe d’Antioche décédé début juin dernier.
…En Orient, et particulièrement l’Orient arabe, la situation de l’Eglise est pesante
et difficile. L’Eglise vit une des épreuves les plus dures et doit faire face, dans un
contexte tendu et confus, à des défis majeures et à des inquiétudes de tout
genre. Des interrogations multiples quant à l’avenir, la traversent. L’Eglise
semble dans ce contexte, être désorientée, comme si elle avait perdu sa capacité
d’anticipation et de lecture prospective de l’avenir, avec courage et
discernement. Dans ce contexte de recomposition politique dynamique et
largement dominée par la violence, les chrétiens d’Orient semblent s’installer
dans une posture « expectative », une forme d’attente sinon de démission de
leur rôle. Une telle posture n’est que la résultante de la logique « minoritaire »
dans laquelle ces chrétiens, dirigeants spirituels et élites, se sont installés depuis
un certain temps, tout au long du XXe siècle. La psychologie « minoritaire »
pousse, quelle que soit l’importance numérique ou l’influence que peut avoir une
minorité à un moment donné, toujours vers le repli identitaire, qui atteint son
paroxysme en temps de crise aigue ! La dangerosité de la situation gagne en
intensité de jour en jour. Face à une telle dégradation inquiétante, les chrétiens
d’Orient ne peuvent rester dans cette posture d’attente et d’expectative pour voir
comment les choses devraient évoluer. Ils doivent renouer avec leur capacité
d’initiative, leur courage et la volonté d’être, ce qu’ils ont toujours été depuis
l’aube du christianisme dans cette région, une des composantes essentielles,
historiques, pilotes et influentes (pas forcément en nombre mais en qualité) des
sociétés orientales. Les chrétiens d’Orient l’oublient souvent et s’en souviennent
de moins en moins, ils ont apporté des contributions majeures et significatives
pour ces sociétés arabes et orientales, pour l’édification de leurs civilisations,
cultures, institutions, économies et Etats et ce, indistinctement à toutes les
époques historiques. Au début du XXe siècle, ils ont été les pionniers de la Nahda
arabe, cette renaissance arabe dans les lettres, le savoir, l’économie etc. qui
présageait et appelait de ses vœux un Orient arabe démocratique et souverain
qui préserve, respecte et développe la dignité de l’homme et ses libertés
religieuses, sociales et politiques. Tout au long du XXe siècle, et malgré la
montée de tous les dangers et les extrémismes, ces chrétiens sont restés ancrés
dans leurs terres ancestrales, un soutien indéfectible à cette région, un point
d’équilibre et d’ouverture. Il est essentiel, voir vital aujourd’hui, pour les
chrétiens d’Orient de ne pas se laisser abattre sans réagir. De ne pas accepter
qu’ils soient des « dommages collatéraux » de qui que ce soit. De reprendre
l’initiative. De revenir quand tout bouge autour d’eux, aux constantes
fondamentales de ce qu’ils ont été, de ce qu’ils sont et de ce qu’ils sont appelés à
être dans cette région du monde, des témoins audacieux et intelligents du Christ,
concernés directement par l’édification de sociétés démocratiques et de
citoyennetés respectueuses de la dignité de la personne humaine, de ses libertés
et de ses droits fondamentaux. En revenant aux fondamentaux, la vision se
dégagera. La parole discernée émergera. Un chemin de fer audacieux pour les
chrétiens d’Orient sera alors dessiné. La parole qui en résultera sera alors
entendue par qui de droit en Orient et auprès des puissances occidentales.
Lorsqu’on n’a plus rien à perdre, arrive toujours le temps du dépassement digne
et intelligent.
Chroniques Antiochiennes
Edition n°45 – 21 Juin 2012
L’EGLISE ORTHODOXE D’ANTIOCHE ENTRE IMPASSES ET ESPERANCES !
---
L’Eglise orthodoxe d’Antioche n’est pas soustraite non plus à cette situation
régionale difficile. Cette Eglise dispose de charismes et de richesses humaines et
spirituelles multiples. Le dernier numéro spécial d’Istina, qui lui est largement
consacrée (cf. l’info ci-après) en témoigne et éclaire plusieurs aspects des
apports et richesses de cette orthodoxie antiochienne. En dépit de tout cela,
celle-ci semble aussi s’installer dans une forme de léthargie et d’expectative, à
un moment où des mutations dynamiques et des transformations multiples non
sans danger se succèdent autour d’elle. Cette posture «attentiste» est certes
regrettable. Elle révèle aujourd’hui, peut-être, l’existence d’un malaise, celui
d’une vision prospective non encore dégagée. Devant tant de grands défis,
l’Eglise d’Antioche semble être davantage dans l’accompagnement des
évènements, sans interagir avec elle, comme si elle était incapable aujourd’hui
d’apporter une quelconque anticipation ou influence sur le cours des évènements
et leur évolution. Certes, la situation est extrêmement difficile. Les défis internes
et externes sont très grands. Les menaces aussi. Mais l’Eglise qui par essence est
mouvement, ne peut rester figée et en attente ! Notre foi nous dit qu’elle ne
faillira pas, même si les portes de l’enfer s’ouvrent sur elle. Elle doit avoir,
particulièrement dans cette période charnière et carrefour, une parole droite
audacieuse qui dépasse, dans une intelligence forte des situations, les
contingences du moment. En Syrie, qui vit des moments très douloureux, la
situation est extrêmement difficile voire tragique. Elle fait profondément mal à
toute conscience humaine. Notre cœur saigne par rapport à cette situation, prie
et formule des vœux. Quant au Liban, la situation aussi est précaire. Sur le plan
ecclésial orthodoxe, il existe depuis un peu plus de deux ans sur la scène
libanaise une dynamique critique qui ne faiblit pas et qui cherche à comprendre
les raisons d’un certain recul (et certains disent, d’un recul certain) du rôle des
orthodoxes libanais. Des rencontres se fondent. Des réunions se tiennent. Des
articles s’écrivent. Des pétitions se lancent. Des entretiens sont donnés. Des
consultations des forces vives sont effectuées. Et puis aussi, la constitution d’un
comité consultatif (cf. édition 44 des Chroniques antiochiennes) regroupant
certaines personnalités, dirigé par le patriarche Ignace IV avec pour objectif de
s’occuper de l’orthodoxie au Liban et de son rayonnement etc. Chacun qualifie la
situation et la caractérise selon son propre point de vue. L’analyse s’effectue à
travers un prisme, forcément, partiel. Seule une assemblée clérico-laïque, une
sorte d’assises antiochiennes, peut tenter une vision d’ensemble ! Beaucoup de
sujets font débat. De la question dialectique « sommes-nous une communauté
ou une Eglise ? » et comment ces deux expressions de la présence orthodoxe
interagissent positivement entre elles dans l’intérêt des orthodoxes, en passant
par le thème parfois polémique de la gouvernance de l’Eglise et la conduite de
ses affaires et la gestion de son patrimoine et de ses actifs, en passant aussi par
le rôle public des orthodoxe et les moyens d’extériorisation de ce rôle dans la
société, mais aussi la nécessité de revoir les textes fondamentaux et règlements
qui s’appliquent à l’Eglise, à ses conseils diocésains et paroissiaux, pour qu’ils
soient davantage en adéquation avec la tradition et les exigences de la pastorale
du monde d’aujourd’hui et avec les exigences d’une relation d’association et de
partenariat entre les clercs et les laïcs, le sacerdoce royal et le sacerdoce de
service, etc. Il est question aussi du rôle éclairé et éclairant que doivent avoir les
orthodoxes avec courage et intelligence sur la scène publique libanaise sans pour
autant rentrer dans la logique confessionnelle étroite que les grands hommes
orthodoxes d’Antioche ont toujours tenu à distance. Grands hommes orthodoxes
d’Antioche, dont on vient de perdre un des plus illustres ces derniers jours au
Liban, Ghassan Tueni. Chaque jour nous perdons, en effet, un de nos sages qui
ont rempli l’espace antiochien et bien au-delà de rayonnement. Nous tenons des
discours. Nous versons des larmes, comme si nous déplorions la situation qui est
la nôtre aujourd’hui au regard de périodes précédentes, plus fastes, en dépit des
charismes et des richesses intellectuelles et spirituelles dont nous disposons. Le
problème, dans l’Eglise mère et en diaspora, n’est pas un problème de moyens
matériels, de ressources et de charismes qui existent et sont disponibles, ni un
problème d’évêques et de pères spirituels qui ont tous des capacités spirituelles
et une disposition au service, mais c’est davantage un problème d’application
véritable de l’ecclésiologie de communion, à travers une institutionnalisation
véritable du travail de et dans l’Eglise, une façon de regrouper tous les
charismes, sans exclusivisme ni sélection, avec méthode et transparence, sous
forme de « cercles de communion » autour de l’Eglise et pour son service. C’est
une telle démarche qui pousse les charismes à interagir ensemble et à s’ériger en
« Eglise », avec à l’arrivée un discernement plus conscient que nous sommes
ensemble, l’Eglise « une, sainte, catholique et apostolique ». Une telle prise de
conscience nous permet alors de lire d’une manière prospective l’avenir et les
défis qui sont devant nous, liturgiques, pastoraux, existentiels, culturels, sociaux,
politiques, caritatif et de solidarité. Une telle démarché nous permet de cultiver
la culture du travail collectif qui aide à consolider l’esprit d’unité dans l’Eglise. Où
se situe par exemple aujourd’hui l’Eglise orthodoxe antiochienne en diaspora des
douleurs et peines de l’Eglise Mère et où se situe sa solidarité vis-à-vis d’elle ?
Sommes-nous réellement un seul corps ? Où bien contentons-nous de bien
chanter ce que nous ne traduisons pas en acte ? Si un membre a mal, le corps
entier ne souffre-t-il pas la douleur aussi ?
Question légitime. Toute progression dans la logique de l’Eglise « institution » au
détriment de la logique de l’Eglise « mission », amène l’Eglise vers une
accumulation de situations préjudiciables qui la poussent vers des impasses.
Beaucoup de choses ont été écrites et seront écrites encore, pour analyser la
situation actuelle de l’Eglise orthodoxe d’Antioche, pour dire que le problème est
celui des règlements ecclésiaux antiochiens, plaidant pour leur révision. Le
problème n’est pas un problème de canons, même si les règlements sont
nécessaires afin que le travail ecclésial soit bien ordonné. Le problème réside
davantage dans la différence de processus, de lecture, d’approche, de discours,
de vision
et
d’ordonnancement entre
l’approche
de
l’Eglise
« institution », gouvernante, et celle de l’Eglise « mission »,
témoin. Entre l’Eglise qui cherche une organisation à paramètres terrestres, et
celle qui cherche à être à l’écoute du plan de Dieu. Entre l’Eglise de la théologie «
académique » et l’Eglise de la théologie « priante ». Entre l’Eglise « île » et
l’Eglise « pont ». L’Eglise qui cherche à conserver ce qu’elle a et l’Eglise qui
cherche à se dévêtir et se séparer de ses richesses pour vêtir les plus pauvres,
les plus démunis et tous ceux qui n’ont pas été encore atteints par la joie du
Seigneur. Dans un monde idéal, les deux visages de l’Eglise, institution et
mission, doivent coopérer et se compléter pour réaliser la vérité de l’Eglise dans
ce monde. Mais on sait tous que souvent, malheureusement, ce n’est pas le cas.
Aujourd’hui plus que jamais, en dépit et peut être à cause de la situation difficile
que nous connaissons en Orient, des crises au Liban et en Syrie, mais aussi en
diaspora, une initiative courageuse s’impose de la part de notre patriarche
Ignace IV (qui a œuvré toute sa vie pour préserver et consolider l’unité de
l’Eglise orthodoxe d’Antioche et développer son rayonnement) et de la part du
Saint-Synode, pour convoquer le plus rapidement possible, une réunion cléricolaïque la plus large possible, composée de représentants des diocèses de l’Eglise
mère et de la diaspora, pour préparer la tenue d’assises clérico-laïques
antiochiennes de notre patriarcat. De telles assises auront pour mission de
dégager la perspective d’une orthodoxie antiochienne ouverte, influente,
agissante, de jeter les bases d’une lecture « prospective » du rôle pilote que doit
avoir les antiochiens orthodoxes, des défis et opportunités qui sont les leurs dans
cette région du monde, pour mobiliser les moyens et les charismes à rassembler
et à déployer pour faire face avec intelligence et audace à ces défis, dans ce
monde oriental arabe qui a tellement besoin d’eux, aujourd’hui plus que jamais,
en dépit des apparences ! Demandons au Seigneur !
« Ce numéro, consacré à l’Église d’Antioche, tente de dessiner le visage
particulier de cette « Église des arabes », en faisant une large place à l’histoire »
nous pouvons lire dans l’éditorial de cette édition (LVI. 2011. N°4, octobredécembre) qui revient, sous le titre « quels printemps pour les arabes chrétiens ?
», sur les enjeux qui entourent le vécu actuel et le témoignage des chrétiens
arabes dans une région qui connaît des secousses et des turbulences multiples.
Le dossier central du numéro est consacré donc à l’Eglise orthodoxe d’Antioche et
ouvre ses colonnes à des voix d’Antioche pour éclairer les caractéristiques de
cette « Eglise des Arabes ». Le métropolite Georges (Khodr) du Mont Liban
revient sur les spécificités de la « vocation antiochienne ». « S’il y a une tonalité
propre à la piété de tel ou tel peuple chrétien, écrit le métropolite Georges dans
l’introduction de son article, on pourrait particulièrement parler d’une vocation
antiochienne depuis la haute antiquité chrétienne dans la mesure d’une certaine
continuité dans le génie historique d’une société chrétienne. Dans cette
perspective, ajoute Mgr Khodr, il me semble indéniable que l’espace antiochien
révèle des charismes qui le distinguent dans les profondeurs de l’Esprit ». Mme
Souad Slim, professeur en histoire à l’Université Balamand (Tripoli, Liban Nord)
aborde quant à elle « le rôle des écoles dans la modernité de l’Eglise d’Antioche
». « Les écoles ont été considérées dans le contexte de notre Eglise orthodoxe
antiochienne, indique Mme Slim, comme un tremplin de l’accès à la modernité et
le moyen sûr de communiquer et perpétuer la foi orthodoxe » avant d’ajouter
que « durant les trois derniers siècles, l’éducation s’est trouvée fortement liée à
la préservation de la foi orthodoxe et le développement culturel et matériel des
croyants ». Le dossier Istina revient à travers la plume de M. Raymond Rizk,
ancien secrétaire général du Mouvement de la jeunesse orthodoxe du Patriarcat
d’Antioche (MJO), sur le « dynamisme des laïcs », illustré par le MJO. M. Rizk
revient sur les différentes étapes de la fondation du MJO, sur ses objectifs et sur
les fondements, les contours et les évolutions de la pensée du Mouvement de la
Jeunesse orthodoxe sur les différents aspects qui concernent le vécu et
l’expression de l’orthodoxie antiochienne et son rôle au sein de la famille
ecclésiale antiochienne orthodoxe. M Assad Katan, professeur de théologie
orthodoxe, au Centre d’études religieuses à l’Université de Münster (Allemagne),
qui a coordonné la préparation de l’ensemble du dossier, dresse quant à lui un
précieux panorama qui donne « les lignes directrices de la pensée théologique
antiochienne contemporaine » et qui a le mérite de montrer comment la réflexion
théologique « se situe entre ressourcement biblique et
affrontement au défi de la modernité ». La dernière contribution « Antioche et
l’islam arabe », apportée par le père Georges Massouh, directeur du Centre
d’études islamo-chrétiennes de l’Université Balamand (Tripoli, Nord Liban), est
centrée sur la place particulière qui est accordée par l’Eglise d’Antioche au
dialogue avec l’islam. Un dossier à lire certainement ! Une très bonne
introduction aux richesses de l’apport orthodoxe antiochien à l’Eglise.
Une série de conférences de l’ARCHIMANDRITE Macaire l’ATHONITE
(MONASTERE Simonos Petras) à Tripoli (Liban nord)
(http://www.archorthotripoli.org/patristic-center-peremakarios-priestreunion.php)
(http://www.archorthotripoli.org/patristic-center-peremakarios-kfarhazir.php)
(http://www.archorthotripoli.org/patristic-center-peremakarios-bkeftine.php)
----------------------------Lumières athonites a Antioche
« Le prêtre un instrument de la gloire de DIEU » -- « LA SAINTETE A NOTRE
PORTEE » ---« le combat spirituel pour la paix de l’âme »
« Mgr Éphrem m’avait demandé de vous parler de la vie spirituelle dans la
paroisse. Mais je
me trouvais bien déconcerté, car je n’ai ni l’expérience de la vie en paroisse, ni la
connaissance des conditions de la vie ecclésiale au Liban », C’est avec de telles
paroles, pleine
d’humilité et de bonté que l’archimandrite Macaire du Mont Athos (monastère
Simonos Petras), a commencé sa causerie spirituelle le 26 mai 2012 sur le rôle
du prêtre s’adressant à la Synaxe des prêtres du diocèse de Tripoli au Liban
Nord, en présence de Son Eminence le métropolite Ephrem (Kyriakos).
L’Institut de théologie SAINT JEAN DAMASCENE
de BALAMAND !
La visite vaut le détour. Vous y découvrez une nouvelle architecture, dynamique
et bien pensé du site de l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Jean Damascène
de Balamand, Nord Liban. Une nouvelle parure, plein de nouvelles rubriques
concernant la vie de l’Institut, du corps professoral, des étudiants, le cursus
académique, les conférences et colloques, des nouvelles actuelles des activités
du doyen et des professeurs, mais aussi des nouvelles locales et d’autres
nouvelles orthodoxes et antiochiennes. Le site est accessible en anglais et en
arabe, avec divers liens sur d’autres sites antiochiens et orthodoxes.
LIEN
(file:///C:/Documents%20and%20Settings/carol%20saba/Mes%20documents/M
es%20im ages/Institute%20of%20Theology%20-%20Balamand.htm )
Là aussi un site qui se renouvèle et complète son offre. Un site d’une extrême
utilité, une mine d’informations sur l’ensemble du patrimoine architectural
religieux du patriarcat grec-orthodoxe d’Antioche qui est
ARPOA Research Team, May Davie (Head of Project), University of Balamand,
[email protected]
LIEN
http://www.balamand.edu.lb/ARPOA.asp?id=11306&fid=2025
22 juin : Email envoyé par Christian Cannuyer (Faculté de Théologie catholique
de Lille
Président de la Société Belge d'Études Orientales
(http://www.orientalists.be)
Directeur du Bulletin Solidarité-Orient Werk-voor-het-Oosten
(http://www.orient-oosten.org/)
Directeur de la Collection "Fils d'Abraham" (Brepols)
Secrétaire Général du Cercle Royal d'Histoire et d'Archéologie d'Ath)
Chers amis qui êtes attentifs à la situation des chrétiens d'Orient.
Je reviens de Rome, où j'ai assisté à la réunion annuelle des Associations
d'aide catholiques aux chrétiens du Proche-Orient ROACO). Nous avons eu hier
une rencontre avec le Pape, qui a lancé un appel en faveur de la paix en
Syrie. Vous en trouverez un bon compte rendu dans cet article de La Croix :
http://www.la-croix.com/Religion/Urbi-Orbi/Rome/Benoit-XVI-s-inquiete-d-unegeneralisation-du-conflit-syrien-_NP_-2012-06-21-821515
La veille, nous avions rencontré toute la matinée Mgr Mario Zenari, nonce
apostolique à Damas, évoqué aussi dans cet article, avec lequel nous avons
eu un échange passionnant et très éclairant. Mgr Zenari est un de ces grands
formats de la diplomatie vaticane, à l'information extrêment dense et aux
jugements nuancés. Il fut en poste précédemment en Côte d'Ivoire et au Sr
Lanka, c'est dire s'il peut apprécier les dynamiques perverses à l'oeuvre
dans des pays qui sont en proie à un processus de guerre civile.
S'agissant de la Syrie, il nous en a dit beaucoup plus que ce qu'a retenu
l'article de La Croix à partir d'une brève interview sur Radio-Vatican.
Je soulignerai quelques points sur lesquels j'attire votre attention et dont
vous pouvez relayer la substance :
1°) L'insurrection est une vraie insurrection populaire, contre un régime
dictatorial sanglant ayant favorisé depuis longtemps un réseau de corruption
éhonté et ayant continûment brimé les libertés individuelles. Elle n'était
cependant pas attendue, car la situation économique était plutôt
satisfaisante, comparée à celle de pays voisins, et certains progrès avaient
été enregistrés dans le sens d'une moins grande férocité du régime.
2°) Qu'il y ait des éléments salafistes et étrangers infiltrés dans
l'insurrection, cela ne fait pas l'ombre d'un doute. Mais dans leur
majorité, les cadres de l'insurrection ne sont pas radicaux et certainement
pas anti-chrétiens. Mgr Zenari a continué et continue à avoir avec eux
d'excellentes relations.
3°) Il n'y a pas de chasse systématique aux chrétiens de la part des
insurgés. Même à Homs ou à Qusayr, où la situation extrêmement critique est
due aussi à des problèmes de rivalités inter-tribales voire maffieuses qui
ne datent pas d'hier. Des chrétiens ont été victimes de bombardements ou
d'escarmouches, comme beaucoup de sunnites ou d'alaouites, mais ils
n'étaient pas ciblés comme chrétiens. Aucun sanctuaire chrétien n'a été
attaqué en tant que tel. Mgr Zenari confirme que la rhétorique alarmiste que
certains hiérarques (comme Mgr Jeanbart d'Alep, et même , hélas, le
patriarche grec-melkite-catholique Gregorios III) ou religieu(se)s (comme
Mère Agnès-Mariam de la Croix) prétendant que les chrétiens sont traqués par
les forces révolutionnaires qui veulent leur éradication procède de la
désinformation. Certaines personnalités ecclésiales sont manifestement
stipendiées ou manipulées par le régime pour attiser les rumeurs le
présentant comme le seul défenseur de la minorité chrétienne et soulever le
spectre d'un scénario à l'irakienne. Leur attitude confine à la
collaboration, qu'ils pourraient payer très cher.
4°) Mgr Zenari nous a donné maints exemples d'extraordinaires actes de
solidarité entre chrétiens et musulmans au plus fort de la tourmente. Il
précise que loin d'être "persécutés", les chrétiens, du moins jusqu'à
présent, sont plutôt respectés et ménagés, tant par l'armée que par les
forces insurrectionnelles. Il suffit d'être reconnu comme chrétien à un
barrage ou à un check point pour éviter toute difficulté majeure.
5°) Les membres de la ROACO et la hiérarchie catholique attirent l'attention
sur l'activisme du prétendu Mgr Philippe Tournyol Clos, "évêque de l'Eglise
grecque-melkite-catholique", dont énormément de médias ont relayé "une
mission en Syrie" au terme de laquelle il dénonce le caractère islamiste de
l'insurrection, les massacres systématiques des chrétiens , la
désinformation à l'oeuvre dans les médias internationaux (voir par exemple :
http://www.diatala.org/article-syrie-mgr-tournyol-clos-les-dits-liberateursmercenaires-detruisent-les-eglises-et-egorgent-les-106443119.html) Mgr
Tournyol Clos en appelle pour sa part au "parler vrai " et à la dénonciation
du génocide dont seraient victimes les chrétiens de Syrie. LE SAINT-SIEGE
PRECISE QUE CE PERSONNAGE N'EST ABSOLUMENT PAS MEMBRE DE LA
HIERARCHIE
CATHOLIQUE, IL N'A DROIT A AUCUN DES TITRES DONT IL SE REVENDIQUE.
Ses
allégations sont fausses et manipulées. Il est tout sauf un représentant du
"parler vrai". Le nonce l'a rencontré à Damas, revêtu d'habits
ecclésiastiques usurpés... Le personnage lui a avoué ne s'être jamais rendu
à Homs alors qu'il prétend avoir été témoin oculaire de la chasse aux
chrétiens. Pendant la réunuion de la Roaco, Mgr Philippe Gollnisch,
directeur de l'Oeuvre d'Orient, a reçu un appel d'urgence des jésuites de
Homs lui demandant d'intervenir auprès du St-Siège et de l'Agence Fides, qui
a reproduit les propos du pseudo Mgr Tournyol, car ceux-ci mettaient en
danger les jésuites qui ont toujours tenu à maintenir le dialogue entre
toutes les communautés. En fait, ledit Tournyol est un transfuge des milieux
catholiques intégristes et d'extrême-droite, inconnu au bataillon de tous
ceux qui ont une bonne connaissance et une longue fréquentation des
chrétiens d'Orient.
Il est important de relayer dès que vous le pouvez cette information et de
démasquer l'imposture représentée par Tournyol Clos. Un petit détour sur le
site officiel http://www.catholic-hierarchy.org/bishop/ donnant la liste des
évêques de l'Eglise catholique vous convaincra que ce personnage en est
absent. Voilà encore un exemple frappant de manipulation venant de cercles
douteux à propos de la situation en Syrie. L'Oeuvre d'Orient ne devrait
d'ailleurs pas tarder à diffuser un communiqué de presse.
5°) Concernant notre ami le Père Paolo Dall'Oglio, obligé de quitter le pays
par ordre de son évêque, il faut savoir que cette mesure ne représente pas
un désaveu de son action par le St-Siège. Seulement, comme le P. Paolo n'est
pas syrien, il paraît plus sage qu'il se tienne à distance du débat. D'autre
part, sa vie était en danger car ses positions en faveur du dialogue dans le
respect des justes revendications de l'opposition, son refus de s'associer à
la logorrhée qui, pour défendre le régime, agite l'épouvantail d'un génocide
anti-chrétien, lui valaient l'inimitié dangereuse des sbires du clan Assad.
Sur
la
péniche
Anako
(voir
leur
site
avec
programmes
sur
http://peniche.anako.com), sur le Bassin de la Villette, face au 61 Quai de la
Seine, 75019, Paris (Métros, Riquet, Stalingrad ou Jaurès)
22 juin : à 22 h30, Concert chants polyphoniques géorgiens Mze Shina
1er juillet : à 17h, Chants des balkans au Caucase
22 juin : LE PATRIARCAT ŒCUMÉNIQUE CHANGE SA TACTIQUE EN CE QUI
CONCERNE LE SÉMINAIRE DE HALKI Source : Amen.gr
Le Patriarcat de Constantinople change de tactique dans la redéfinition de sa
stratégie pour la réouverture du Séminaire de théologie de Halki. C’est ce qui
ressort de la rencontre du patriarche Bartholomée avec les journalistes turcs.
Selon les informations parues dans la presse turque, le Patriarcat oecuménique
va renouveler par écrit sa demande concernant le redémarrage immédiat du
Séminaire, adressée au ministère turc de l’Instruction publique. S’il n’y a aucune
évolution, des mesures seront entreprises par la voie juridique. Par cette voie, il
sera demandé au gouvernement turc d’ouvrir le Séminaire de théologie dans le
cadre des réformes qui sont inclues dans le cheminement européen de la
Turquie. Ainsi, la question sera mentionnée dans le cadre des relations entre
l’Union européenne et la Turquie. Le patriarche Bartholomée s’est montré
particulièrement déçu par le fait que, malgré les promesses répétées du
gouvernement turc, il n’y a aucune évolution. « Notre patience est épuisée », a
déclaré le patriarche, ajoutant que 40 ans se sont écoulés depuis la fermeture du
Séminaire. Bientôt, il n’y aura plus de prêtres orthodoxes grecs qui auront été
diplômés de cette faculté, pour couvrir les besoins du patriarcat. Le patriarche a
encore mentionné que de nouveaux obstacles sont sans cesse dressés pour
empêcher la réouverture du Séminaire. « Actuellement, le premier ministre
Erdogan mentionne la question de l’ouverture d’une mosquée à Athènes. Je n’ai
aucune objection quant à sa construction, mais je n’ai aucune juridiction
relativement à cette question » a souligné le patriarche.
23 juin : à Paris 15 e, dès 12 heures, Journée russe, avec livres, icônes,
spécialités culinaires. A 15 heures : Chœur Volga avec chants populaires russes,
organisé par l’ACER, 91 rue Olivier de Serres
23 juin : Election en novembre du
(Bonjour/Egypte/www.blogcopte 23 juin)
nouveau
pape
copte
orthodoxe
Le chargé d’affaires du patriarcat copte orthodoxe, Anba Bakhomios, a déclaré
que le 118ème pape de l’Eglise copte orthodoxe serait élu en novembre prochain.
Anba Bakhomios a ajouté que le comité des 18 personnes supervisant les
élections avait décidé de proroger à la mi-juillet la date de l’inscription des
électeurs. « Cette mesure vise à parachever l’inscription des électeurs qui ont le
droit de vote, notamment les coptes émigrés », a-t-il dit lors de la réunion à
huis-clos à l’Eglise orthodoxe entre Anba Bakhomios, des cadres médiatiques et
journalistes coptes. La réunion a porté sur les mesures de l’élection du nouveau
pape et la vision des cadres médiatiques envers le rôle de l’Eglise lors de la
phase transitoire.
24 juin : Mohamed Morsi, un Frère musulman, est nommé comme nouveau
président en Egypte + de 13 millions de voix, 51,7%) contre Chafik (+ de 12
millions de voix, 48,3%). Morsi a promis d’avoir des coptes et des femmes et un
premier ministre indépendant (pas islamiste) dans son équipe. On verra s’il tient
ses promesses. L’armée garde la Défense.
24 juin : France culture, 8h : Les Arméniens cachés de Turquie
http://www.franceculture.fr/emission-foi-et-tradition-les-armeniens-caches-deturquie-2012-06-24
Le sujet des Arméniens islamisés - ou non - de Turquie est un double tabou, tant
pour la Turquie que pour les Arméniens, identités, langues et religions se
mélangent...
avec Ariane Bonzon et Jean-Jacques Avédissian (éditeur).
24 juin : Dans son compte-rendu du livre de Métropolite Hilarion (Alfeyev) de
Volokolamsk, « L’Orthodoxie », tome 2, « La doctrine de l’Église orthodoxe »,
Paris, Éditions du Cerf, 2012, 464 p., collection « Initiations »., Jean-Claude
Larchet écrit : « Dans l’ensemble de son exposé, le métropolite Hilarion prend
soin de présenter ce qui distingue les positions orthodoxes des positions
catholiques romaines et des positions protestantes là où elles divergent. On peut
regretter que, dans le cadre de l’exposé christologique (p. 215-223), il passe
sous silence (diplomatie ecclésiastique oblige ?) le caractère hérétique du
monophysisme des Églises non chalcédoniennes, pourtant pointé par plusieurs
conciles œcuméniques, par des Pères majeurs comme saint Maxime le
Confesseur ou saint Jean Damascène et par le Sydodikon de l’orthodoxie. »
(www.orthodoxie.com)
25 juin : Égypte : l’inquiétude des chrétiens (Le Point.fr/blogcopte 25 juin )
Si la communauté copte égyptienne se résigne à une possible cohabitation avec
le pouvoir islamiste, elle reste sur ses gardes. La communauté chrétienne copte
d’Égypte était inquiète au lendemain de la victoire du Frère musulman Mohamed
Morsi à la présidentielle, mais certains se résignaient à une possible cohabitation
avec le pouvoir islamiste. Les Coptes, qui se disaient déjà victimes de
discrimination sous le régime laïque de Hosni Moubarak, ont voté massivement
pour le rival de Mohamed Morsi, Ahmad Chafiq, voyant dans cet ancien Premier
ministre du raïs déchu un rempart face à « l’islamisme rampant » dans le
pays. De nombreux membres de cette communauté, qui représente de 6 à 10 %
des plus de 80 millions d’Égyptiens, interrogés lundi, estimaient toutefois que
l’ouverture politique et sociale depuis la chute de Hosni Moubarak leur permettait
de mieux se défendre contre les discriminations. Leur Église a promptement
réagi, dimanche soir, en félicitant le président élu. « Je me suis
effondré » « Nous appartenons à ce pays et sommes déterminés à y rester »,
assure Salwa, 47 ans, femme au foyer qui réside au nord du Caire. Pour elle, les
Coptes « ont pleinement participé à la révolution et élevé la voix contre l’ancien
régime ». « Si quelque chose se produit avec les islamistes, nous ne nous tairons
pas et nous nous défendrons jusqu’au bout », dit-elle. Ce sentiment n’est pas
partagé par Wassim William, 32 ans, qui dirige un petit atelier de photocopie à
Chobra, un grand quartier populaire où habitent de nombreux Coptes. « Je ne
m’attendais pas du tout à la victoire de Morsi. Je me suis effondré à l’annonce
des résultats », dit-il. Rappelant les griefs de sa communauté contre l’ancien
régime, où celle-ci était peu présente dans les cercles du pouvoir, Wassim dit
craindre davantage de discriminations avec le régime islamiste. Cela pourrait se
traduire, selon lui, par le renforcement des restrictions sur la construction de
lieux de culte chrétiens et l’accès aux hautes fonctions publiques. « Notre espoir
était qu’après la révolution l’Égypte deviendrait réellement un État civil, pas
religieux », regrette-t-il. Issu de la puissante confrérie des Frères musulmans,
longtemps interdite, Mohamed Morsi, qui a obtenu 51,73 % des voix, est le
premier islamiste à accéder à la magistrature suprême en Égypte et sera le
premier chef d’État à ne pas sortir des rangs de l’armée. Le militant copte des
droits de l’homme, Naguib Jibrail, a conditionné toute coopération avec le
nouveau pouvoir à sa volonté de consolider l’État civil, l’égalité des droits en ce
qui concerne la construction des églises et des mosquées et l’adoption d’une loi
criminalisant les discriminations religieuses. Rassurer Dans un communiqué
publié peu après l’annonce, dimanche, de la victoire de Mohamed Morsi, il a aussi
réclamé la désignation d’un vice-président copte et une représentation équitable
de cette communauté dans les ministères. « Ma femme était un peu choquée, j’ai
essayé de la rassurer », affirme l’écrivain copte Samir Morqos. Mais « que peut-il
nous arriver de plus que ce qui se passait déjà auparavant ? » se résigne-t-il.
« Le paysage politique a changé depuis la révolution, le pouvoir sécuritaire a
disparu, il n’y a plus de parti unique et les portes sont ouvertes pour que les
Coptes agissent et participent concrètement au processus politique », estime-til. Lors de sa campagne électorale, Mohamed Morsi a cherché à rassurer les
Coptes, « des partenaires nationaux qui ont des droits complets », selon lui.
Dans son premier discours à la nation, il s’est posé dimanche comme le président
de « tous les Égyptiens » en appelant à l’unité nationale. Les Coptes ont perdu
en mars leur patriarche, Chenouda III, ardent défenseur de sa communauté,
décédé à l’âge de 88 ans et toujours pas remplacé.
25 juin : TV France 24, entretien avec le
père Henri Boulad
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=GBaLuokKl0Q
25 juin : Depuis le début du conflit en Syrie, la situation des chrétiens est l’objet
d’informations contradictoires. Elles sont emblématiques de l’étau dans lequel ils
sont pris.
http://www.france-catholique.fr/Des-informations-contradictoires.html
Lire aussi :
Syrie : La désinformation à l’œuvre chez les chrétiens
À l’occasion de la réunion annuelle des Associations d’aide catholiques aux
chrétiens du Proche-Orient (ROACO), Christian Cannuyer, de la Faculté de
théologie de Lille, nous fait part d’un certain nombre d’éléments et
d’observations à propos de la position des chrétiens en Syrie. Nous avons jugé
utile de les relayer le site du Secours Catholique.
http://www.secours-catholique.org/a...
http://www.lavie.fr/sso/blogs/post....
Sur le réseau Voltaire
http://www.voltairenet.org/La-paix-...
ASIE/SYRIE - « Paix en Syrie » : montée en puissance du mouvement populaire
de réconciliation Musssalaha
Damas (Agence Fides) - De nouvelles rencontres et de nouvelles initiatives
ont été organisées par le mouvement populaire interreligieux Mussalaha
(Réconciliation) qui propose une « réconciliation par le bas », à partir des
familles, des clans, des différentes communautés de la société civile syrienne,
lasse du conflit. Alors que le pays est déchiré par le conflit, des initiatives et des
rencontres de pays se multiplient, naissant de manière totalement spontanée et
indépendante. Au cours de ces derniers jours, une nouvelle rencontre, qui a vu la
participation de responsables civils, religieux modérés, chrétiens et musulmans,
de responsables tribaux et de citoyens sunnites et alaouites, a eu lieu à Deir
Ezzor, en province de Djazirah, dans l’est de la Syrie, non loin de l’Euphrate. Le
mouvement, notent des sources de Fides, entend dire « non » à la guerre civile
et remarque que « l’on ne peut continuer avec un bilan qui fait état de 40 à 100
morts par jour. La nation est saignée, elle perd ses jeunes et ses forces les
meilleures ». C’est pourquoi, une nouvelle initiative provenant du « génie
populaire », de personnes « qui désirent une vie digne, refusent la violence
sectaire et le conflit confessionnel tout comme les oppositions idéologiques et
politiques préconstituées » est urgente. Dans de nombreuses villes syriennes, où
se trouvent affrontements et victimes d’un côté - indiquent des sources de Fides
- de l’autre, « des gestes d’amitié et de réconciliation sont posés par des
responsables civils modérés à l’encontre de représentants de communautés
considérées comme hostiles (cela arrive entre alaouites et sunnites) dans le but
de garantir la sécurité et la paix grâce à la société civile ». Le mouvement espère
trouver une référence institutionnelle dans le Ministre de la Réconciliation, le
socialiste Ali Haider, nommé au sein du nouvel exécutif syrien et provenant du
parti d’opposition People’s Will Party. Entre temps, le mouvement enregistre
également un soutien venant de l’étranger, à savoir celui de l’Irlandais Mairead
Maguire, Prix Nobel de la Paix 1976 avec Betty Williams et responsable du
mouvement The Peace People. Dans un communiqué envoyé à Fides, il dit « Non
à la guerre en Syrie » et affirme : « Nous devons nous mettre à la place du
peuple syrien et trouver des chemins pacifiques pour arrêter cette folle course
vers une guerre que les mères, les pères et les enfants de Syrie ne veulent ni ne
méritent ». Le texte ajoute : « Il est urgent de soutenir ceux qui travaillent pour
la paix en Syrie et qui cherchent un moyen pour aider les 22 millions de Syriens
à résoudre leur conflit sans promouvoir le chaos ou la violence ». Le Prix Nobel
invite les Nations unies à « être un forum où ces voix syriennes sont écoutées »,
voix qui appartiennent à « des personnes qui ont travaillé dur pour la Syrie, pour
l’idée de la Syrie comme pays laïc, pacifique et moderne ». (PA) (Agence Fides
27/06/2012)
25 juin : Des informations contradictoires sur le sort des chrétiens syriens
Depuis le début du conflit en Syrie, la situation des chrétiens est l’objet
d’informations contradictoires. Elles sont emblématiques de l’étau dans lequel ils
sont pris.
http://www.oeuvre-orient.fr/page-des-informations-contradictoires-sur-le-sortdes-chretiens-syriens-1007.html
25 juin : Entretien du Père Boulad en juin 2012, TV France 24 « L’Entretien » :
Les Frères Musulmans au pouvoir : Quel futur pour l''Egypte ?
http://youtu.be/GBaLuokKl0Q
26 juin http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/Monde/Des-informationscontradictoires-sur-le-sort-des-chretiens-syriens-_EP_-2012-06-24-822777
« La paix en Syrie pourrait être sauvée si chacun disait la vérité. » Ainsi
commençait le témoignage adressé début juin par un certain Mgr Philippe
Tournyol du Clos à l’agence vaticane Fides, et repris ensuite par de nombreux
sites d’actualité.
De retour de Syrie où il se serait rendu à Damas, Alep et Homs, l’abbé Tournyol,
présenté par Fides comme « un évêque français » et « archimandrite greccatholique melkite », affirmait que « la réalité sur le terrain est loin du cadre
qu’impose la désinformation des moyens de communication de masse
occidentaux ».
Il décrivait ainsi à Homs des quartiers chrétiens saccagés par les rebelles, une
église à demi détruite, des personnes égorgées, un prêtre tué… Or, l’abbé
Tournyol n’est pas un évêque mais un prêtre de la Fraternité Saint-Pierre au
Liban. De plus, interrogée à son tour, l’Œuvre d’Orient s’inscrit en faux contre
son témoignage. « Nos contacts sur place, à Homs, des jésuites qui travaillent au
contact de toutes les populations, réfutent totalement ces informations », affirme
Catherine Baumont, directrice de communication de l’Œuvre d’Orient.
Témoignages contradictoires
Depuis le début du conflit en Syrie, la situation des chrétiens est l’objet
d’informations contradictoires, souvent partisanes, toujours à prendre avec des
pincettes, d’autant qu’il est bien difficile d’avoir aujourd’hui accès à des sources
directes. « Nous sommes assaillis de témoignages contradictoires, beaucoup
circulent sur Internet, et il nous faut à chaque fois vérifier et recouper à partir
des faits précis que nous décrivent nos informateurs sur place, en évitant toute
interprétation », relève Catherine Baumont. Pris lui-même dans le conflit, Mgr
Antoine Audo, l’archevêque chaldéen d’Alep en visite à Rome, reprochait
vendredi 22 juin aux médias occidentaux leur manque de « nuance », « alors
que la situation est complexe », leur enjoignant d’être « plus prudents, plus
justes ».
Ainsi, une dépêche publiée le 19 juin par Fides signalait que 400 civils chrétiens
de Homs étaient utilisés comme « boucliers humains » par les rebelles. Mais les
chrétiens de la ville interrogés par l’Œuvre d’Orient ont démenti et se sont
inquiétés de voir leur vie « mise en danger » par ces informations.
Autre exemple significatif, La Croix recevait récemment un communiqué d’un «
comité de soutien aux chrétiens de Qusayr », contestant le témoignage du
jésuite italien Paolo Dall’Oglio, publié le 15 juin dans nos colonnes. Ce dernier
avait affirmé que « c’est parce que des familles chrétiennes avaient participé,
conjointement avec les milices loyalistes, à la répression contre les habitants
sunnites de la ville que les rebelles ont enlevé des chrétiens » à Qusayr.
« Un conflit intermusulman qui n’est pas celui des chrétiens »
Or le comité de soutien estimait que « cette accusation est dénuée de tout
fondement et constitue une menace pour la paix civile ». Pour sa défense, le P.
Dall’Oglio a répondu que ce réseau est en lien étroit avec Mère Agnès-Mariam de
la Croix, supérieure du couvent de Saint-Jacques l’Intercis, elle-même en lien
avec le Réseau Voltaire, association controversée qui remet en cause la véracité
des attentats du 11 septembre 2001.
Qui croire ? La situation est d’autant plus complexe que les informations sur les
chrétiens de Syrie sont régulièrement récupérées et manipulées par des
mouvements d’extrême droite, qui agitent le chiffon rouge…
Une chose est sûre : cette complexité est emblématique de la situation épineuse
des chrétiens syriens. Eux-mêmes subissent de fortes pressions et sont pris en
tenailles entre les deux camps: ils ont bénéficié de la protection du régime de
Bachar Al Assad qui aujourd’hui les utilise « pour dire qu’il n’y a pas de révolution
en Syrie mais seulement une guerre de l’État contre le terrorisme », déplore le P.
Dall’Oglio : « Certains nient les tortures, les arrestations, la répression. Lors du
bombardement de Homs, les évêques sont restés silencieux, on ne veut pas voir,
on ne veut pas savoir. » Mais d’un autre côté, tout soutien au régime leur vaut
les représailles des rebelles et la menace de futurs règlements de compte. « Plus
il y a de violences confessionnelles, plus les chrétiens seront proches du régime,
et plus ils auront des problèmes avec les révolutionnaires » , s’inquiète une
religieuse syrienne.
« Les chrétiens qui prennent position sont inéluctablement pris en otage par un
camp ou l’autre, confirme Catherine Baumont. Ils se retrouvent au milieu d’un
conflit intermusulman qui n’est pas le leur. » Pour autant, plusieurs observateurs
de la région constatent que si, au début du conflit, les chrétiens se sont engagés
en soutien au régime, leurs prises de position sont aujourd’hui globalement plus
mesurées.
CÉLINE HOYEAU avec AGNÈS ROTIVEL, article à retrouver dans La Croix
26 juin : His Holiness Moran Mor Ignatius Zakka Iwas I, supreme head of the
Syrian Orthodox Church of Antioch and All East was on a visit to Germany for
medical treatment. His Holiness had an operation and is well.
26 juin : Anba Bassanti : Nous n’avons pas de candidat au poste de viceprésident (Bonjour Egypte /www.blog copte 26 juin )
L’archevêque de Helwan et d’el-Maassara, et membre du Saint Synode à l’église
orthodoxe, Anba Bassanti, a démenti que l’église entende poser la candidature
d’une personnalité copte au poste de vice-président de la république, ajoutant
que l’église n’interviendrait pas dans cette affaire, et que la décision était aux
mains du président. Dans des déclarations au journal londonien « al-Sharq alAwssat, l’évêque a souhaité le succès du président élu Mohamed Morsi pour le
bien-être de l’Égypte, ajoutant que le message de vœux envoyé au président par
Anba Bakhomios dénotait la position de l’église orthodoxe. Il a démenti la
présence de contacts entre l’église orthodoxe et la Confrérie des Frères
Musulmans lors de la période des élections. « Il n’y a aucun contact avec la
Confrérie, Mais, sur le plan personnel, j’ai des amis proches de la Confrérie et je
leur ai confirmé l’importance de penser avant tout au bien-être de l’Égypte », at-il dit. Pour ce qui est des demandes des Chrétiens lors de la prochaine période,
l’abbé a souligné : « l’église ne tente pas d’intervenir dans les demandes des
personnes. Quant à l’église, elle suit les voies officielles avec les institutions
officielles de l’état ». Il a refusé les propos circulés par d’aucuns, selon
lesquelles la Confrérie se vengerait de l’église pour avoir donné des directives sur
le vote en faveur d’Ahmad Chafiq, l’abbé a affirmé que l’église n’avait pas
demandé à ses adeptes de voter en faveur d’un candidat, mais a exhorté les
chrétiens à voter et choisir la meilleure personne de leur point de vue. «
Certains chrétiens ont voté pour Chafiq, d’autres pour Morsi, alors qu’un
troisième camp a boycotté les élections », a-t-il dit.
26 juin : L’inquiétude des coptes égyptiens (Europe 1 /www.blogcopte 27 juin)
L’arrivée au pouvoir de Mohammed Morsi réveille les craintes de chrétiens
d’Egypte. A quelques jours de l’accession au pouvoir du nouveau président
égyptien, l’islamiste Mohamed Morsi, les membres de la communauté chrétienne
copte d’Egypte sont inquiets. Eux, qui représentent moins de 10% de la
population égyptienne, ont voté massivement pour son rival, Ahmad Chafiq. Ils
voyaient dans cet ancien Premier ministre du raïs déchu un rempart face à
« l’islamisme rampant » dans le pays. « Les chrétiens ont peur de
s’exprimer » Les coptes d’Egypte ont d’autant plus les nerfs à vif que depuis que
la télévision d’Etat les présente comme le principal soutien du candidat Ahmad
Chafiq. « Les chrétiens ont peur de s’exprimer », explique l’un d’entre eux au
micro d’Europe 1. « Nous avons eu tant de problèmes avec les musulmans »,
ajoute-t-il. « Bien sûr que j’ai peur », renchérit une vieille femme interrogée par
Europe 1 sur le marché du Caire. « Ils vont nous considérer comme des citoyens
de seconde zone. Ils n’arrêtent pas de dire que nous sommes des Infidèles »,
précise-t-elle. « Continuer à vivre ensemble » D’autres coptes se résignent
pourtant à la cohabitation avec le nouveau pouvoir et croient en l’équilibre
communautaire égyptien. Dans une boutique de quincaillerie du Caire, Samir le
chrétien et Mounir le musulman ne semblent ainsi pas effrayés par la situation.
« Regardez, je suis chrétien, il est musulman et on rit ensemble », remarque
Samir. « Cela dure depuis des années », poursuit-il, »pourquoi on ne pourrait
pas continuer à vivre ensemble ? ».
26 juin : L’arrivée au pouvoir d’un Frère musulman ne fait pas l’unanimité dans
le pays… (20 Minutes / www.blog copte 27 juin)
«Aujourd’hui, je suis le président de tous les Egyptiens, (…), qu’ils soient
chrétiens ou musulmans, hommes ou femmes, jeunes ou vieux.» Le premier
discours de Mohammed Morsi, dimanche soir, visait clairement à rassurer tous
ceux qui n’ont pas voté pour lui. Et même si le nouveau président a peu de
pouvoir, puisque l’armée l’a privé d’une partie de ses prérogatives il y a une
semaine, beaucoup voient l’élection de Morsi d’un très mauvais œil. Le double
discours des Frères musulmans Parmi eux, les coptes (chrétiens d’Egypte)
sont peut-être les plus inquiets. «J’ai peur que les islamistes nous créent des
problèmes», témoigne Amira, une jeune mère de famille qui habite le quartier
d’Abdeen, dans le centre du Caire. Comme une grande majorité de chrétiens, elle
a voté pour le candidat de l’ancien régime. Mina Thabet, membre de l’Union des
jeunes de Maspero, une organisation de jeunes coptes pro-révolution, craint une
montée des tensions. «Les Frères musulmans vont peut-être vouloir se venger
des coptes, parce qu’ils ont voté pour Chafiq. Je m’attends à des violences
interreligieuses en Haute-Egypte ou dans le Delta dans les mois qui viennent,
affirme-t-il. Il est possible aussi qu’ils tentent d’instaurer la jeziya, l’impôt que
les chrétiens doivent payer, selon la charia.» Dans les deux cas, aucune
déclaration des islamistes ne permet de confirmer ses propos. Il faut dire que les
Frères musulmans sont des champions du double discours. Tout en affirmant que
tous les Egyptiens sont égaux devant la loi, Mohammed Morsi a répété dans ses
meetings son attachement à la charia… Les chrétiens ne sont pas les seuls à
s’inquiéter. La plupart des jeunes activistes qui ont été le fer de lance du
soulèvement de janvier 2011 se réjouissent de la mise à l’écart d’Ahmed Chafiq,
symbole du retour à l’ancien régime. Mais ils se sentent aussi dépossédés de
«leur» révolution: un président Frère musulman, ce n’est pas vraiment ce dont
ils rêvaient à la chute de Moubarak. «Morsi va être obligé de tenir compte des
mouvements révolutionnaires, parce qu’ils lui ont permis d’être élu», souligne
pourtant Mohamed Salah, du mouvement Justice et Liberté.
27 juin : sur www.blog.copte : Morsi reçoit une délégation de l’église copte
orthodoxe.
Le président élu Mohamed Morsi a reçu, au siège de la présidence à Héliopolis, le
chargé d’affaires du pape, Anba Bakhomios, ainsi que Anba Bishoy, et la
délégation l’accompagnant. Lors de cet entretien, Dr. Morsi a confirmé que tous
les Égyptiens étaient sur le même pied d’égalité. De son côté, Anba Bakhomios
a souhaité que l’accès au pouvoir du Dr. Morsi soit un message d’amour et de
paix à tous les Égyptiens. Dr. Morsi a également reçu le président de
l’Assemblée du peuple déchue Dr. Saad el-Katatni et le président du Conseil
Consultatif Dr. Ahmad Fahmi.
27 juin : Valérie Gillioz, dans le journal Moustique, à Bruxelles, , mentionne le
livre de Christine Chaillot et quelques mots d’une interview faite avec elle.
27 juin : Le patriarche et pape d’Alexandrie Théodore II reçu par le nouveau
président
égyptien
Mohamed
Morsi
(Romfea.gr
et
http://www.orthodoxie.com/actualites/reception-du-patriarche-et-papedalexandrie-theodore-ii-par-le-nouveau-president-egyptien-mohamed-morsi/)
Le patriarche et pape d’Alexandrie Théodore II a été reçu le 27 juin par le
président égyptien nouvellement élu Mohamed Morsi. Étaient également conviés
les représentants des Églises anglicane, protestante et maronite. Remerciant le
nouveau président pour cette invitation immédiate, le patriarche Théodore II lui
a souhaité la bénédiction de Dieu pour l’accomplissement de la haute fonction
qu’il a reçue à l’égard du peuple égyptien. Parallèlement, il a invité le président à
visiter le patriarcat à Alexandrie, ce que celui-ci a accepté immédiatement,
ajoutant que la première étape de sa visite dans cette ville serait le patriarcat,
auquel il a exprimé son entière sympathie, sachant que depuis 2000 ans les
chrétiens orthodoxes vivent paisiblement et de façon permanente dans le pays
du Nil. De son côté, le patriarche a offert au président un plateau d’argent avec
l’emblème de l’Église d’Alexandrie. Le président Mohamed Morsi a remercié tous
les participants pour leur réaction immédiate à son invitation, soulignant que
tous les Égyptiens, chrétiens et musulmans sont des citoyens égaux de l’État, qui
doit être régi par la démocratie, la constitutionalité et la liberté. Il s’est
également prononcé pour la coexistence harmonieuse entre chrétiens et
musulmans, soulignant à nouveau les principes d’équité et d’égalité devant la loi
indépendamment de la foi religieuse. La veille, le président avait rencontré les
représentants des religions musulmane et copte, afin d’avoir un premier contact
direct avec toutes les communautés religieuses existant en Égypte et ce
immédiatement après son élection.
27 juin : Discours du Président Moncef Marzouki à la rencontre annuelle d’Oasis
à Tunis (http://www.oasiscenter.eu/fr/node/8258)
Mesdames et Messieurs, Chers amis,
Au nom de tous les Tunisiens et en mon nom propre Je vous souhaite la
bienvenue, et remercie d’avoir choisi Tunis pour cette rencontre de la fondation
Oasis.
Son objectif est d’analyser non seulement les conditions des libertés dans la
Tunisie d’après la révolution, mais de montrer en quoi les événements tunisiens
ont bouleversé un certain nombre de paradigmes occidentaux sur la question du
rapport entre religion et politique.
On ne peut qu’encourager les discussions de ce type, qui refusent d’adopter les
paradigmes réducteurs de l’opposition entre Islam et sécularisme. La révolution
tunisienne s’est distinguée en ce qu’elle n’était ni une révolution religieuse, ni
une révolution laïque, mais une révolution pour le dépassement de ces
oppositions stériles, pour la dignité, pour les libertés.
Hier, Son Éminence le Cardinal Scola, évoquant les défis de la compréhension
mutuelle entre Orient et Occident, insistait sur la nécessité d’élargir les référents
des uns et des autres, et non pas simplement de les juxtaposer.
C’est bien là l’enjeu central de la période de transition que nous traversons. Les
défis que nous devons désormais relever ne concernent plus simplement la
problématique du dialogue des religions ou des civilisations, de la protection
paternaliste des minorités religieuses par un État autoritaire.
La problématique de la liberté religieuse ne doit pas être pensée séparément de
la question de la citoyenneté et donc de la démocratie et de l’ensemble de ses
valeurs et mécanismes, dont la liberté d’expression.
Les défis sont nombreux, les sources d’inquiétude réelles, mais il faut aussi
nuancer la description pessimiste que les commentateurs occidentaux inquiets
donnent du monde arabe.
Les débats sur l’équilibre entre liberté d’expression et liberté religieuse, sur la
place des symboles religieux dans l’espace public, sur le sens du sacré, ne sont
en rien spécifiques à la Tunisie ou à l’Islam.
La cour suprême américaine débat de l’interprétation du premier amendement de
la Constitution depuis le 19è siècle, et s’interroge toujours sur l’équilibre entre la
clause d’établissement et la clause de libre exercice.
La cour européenne des droits de l’homme a débattu récemment de la question
de savoir si les crucifix peuvent être accrochés dans les salles de classe italienne,
et s’ils sont un symbole religieux ou culturel.
Les catholiques ont manifesté cette année en France contre une pièce de théâtre
jugée blasphématoire. Les américains ont protesté contre le caractère offensant
de la construction d’un centre islamique près du site de Ground Zero…
Nulle part, la revendication du droit à la liberté d’expression totale n’existe sans
être remise en cause par la référence à d’autres types de normes, morales,
religieuses.
Cette problématique n’est en rien propre à la Tunisie. Il n’y a pas non plus de
spécificité islamique.
Toutes les religions sont traversées aujourd’hui, comme hier, par des débats
importants. Les questions de l’avortement, du droit des homosexuels sont
centrales aux discussions actuelles du Christianisme.
Mon propos n’est pas ici de confondre tous ces contextes, mais de rappeler que
l’interrogation sur l’équilibre entre les diverses libertés, la liberté religieuse et la
liberté d’expression, est propre à toutes les sociétés, occidentale et non
occidentale. Toutes les religions doivent gérer des débats internes profonds.
Enfin, l’argument de la liberté religieuse n’est pas toujours utilisé à des fins
progressistes, mais parfois aussi pour maintenir le contrôle d’institutions
religieuses sur les membres de leurs communautés.
Ces interrogations, ces débats, ne peuvent bien entendu s’éterniser et doivent
aboutir à la mise en place de solutions juridiques et institutionnelles. Mais les
controverses sont nécessaires, car les droits n’ont de sens que si le peuple se les
approprie. C’est par les controverses que cette appropriation se fait. C’est du
conflit politique – raisonné – que naît un consensus réel.
Tout le monde est invité à prendre part aux débats en cours, toutes les
personnes, quelle que soit leur appartenance religieuse ou leur non appartenance
religieuse. C’est seulement de cette façon que l’on pourra créer un nouveau
monde commun. Cet engagement est non seulement un droit, mais une
nécessité, car, comme le disait Mgr Scola hier, la tentation du repli n’a pas de
sens : « il n’existe aucune île sur laquelle se retirer, ni aucune enceinte où se
réfugier ».
Qu’est ce qui doit émerger de tout cela pour moi qui suis un citoyen de ce pays
en mutation, et un responsable politique participant à la gestion de cette
mutation ?
Pour moi face aux difficultés crées par les peurs, les incompréhensions et
l’extrême tension nerveuse qui caractérise les périodes charnières, il faut
maintenir un cap. S’il faut défendre la liberté de conscience, c’est parce qu’elle
est le fondement d’un type d’appartenance moderne qu’est la citoyenneté.
Aujourd’hui l’appartenance religieuse fonde l’appartenance à une communauté de
foi, et non à l’appartenance à la communauté nationale.
On peut être citoyen tunisien, tout en étant musulman, chrétien, juif, athée. Le
plus important est qu’on le soit sans difficulté, de façon non conflictuelle,
naturelle, confortable oserais-je dire, en connivence et en synergie avec l’autre
reconnu et accepté comme si différent et si semblable. Tel est notre objectif, tel
est notre destin si nous voulons nous humaniser chaque jour un peu plus.
Je vous remercie.
27 juin : Conférence-débat organisée par Le Kiosque Citoyen
18h30, à l'Institut de Gestion de Rennes, 11, rue Jean Macé, 35700 RENNES,
Amphi 1, (Bus : Ligne1,9 : Brizeux)
avec François d’ALENCON, « Les chrétiens d’Irak entre l’exil et l’espoir »
Grand reporter à La Croix, ancien chef du service Etranger, François d’Alançon a
couvert les Balkans, le Moyen-Orient, l’Asie, l’Afrique et les Etats-Unis.
Spécialiste des questions de sécurité internationale (Otan, UE). Auditeur de
l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale (I.H.E.D.N.), ancien rédacteur
en chef adjoint de la revue Défense, il est diplômé de l’Institut d’Etudes
Politiques de Paris (Sciences Po), titulaire d’un Master of Public Administration de
la J.F.K. School of Government de Harvard University et d’une Maîtrise de Droit
public.
A la fin des années 80, l’Irak comptait environ 2 millions de chrétiens. Après
l’invasion américaine de l’Irak en 2003, leur exode s’est accéléré et le pays en
compterait aujourd’hui moins de 500 000. Cet exode silencieux vers la Turquie et
la Jordanie, puis l’Europe, les Etats-Unis, le Canada ou l’Australie, constitue le
dernier chapitre d’un déclin en apparence inexorable.
Même le Kurdistan irakien, longtemps considéré comme un refuge, perd son
attractivité pour les minorités confrontées à l’insécurité et au manque de travail.
Fuyant la guerre civile de 2006 et les attentats à Bagdad et à Bassorah, des
milliers de chrétiens déplacés y ont grossi la population de Karakosh et de
quelques autres bourgades chrétiennes.
Comme les autres minorités, les chrétiens irakiens se heurtent à la culture
hégémonique dominante des partis religieux, au sommet de l’Etat, dans les
institutions
publiques
et
l’administration
ainsi
qu’à
la
polarisation
communautaire au sein de la société. La Constitution leur accorde beaucoup de
droits, mais la loi et les tribunaux ne les protègent pas contre la discrimination
dans leur vie quotidienne. Seule réponse à la question des minorités et de
l’identité nationale, la notion de citoyenneté et d’égalité devant la loi passe par la
construction d’un Etat de droit « civil », avec des institutions indépendantes des
partis et des institutions religieuses, sous la pression d’une société civile
irakienne qui puise son inspiration dans la révolution égyptienne de 2011.
Rester, mais pour quoi faire ? La question hante une poignée de responsables
chrétiens, religieux ou laïcs, décidés à jouer un rôle dans la construction du
nouvel Irak aux côtés des musulmans, et pas seulement calfeutrés à l’abri de
leurs églises bunkers. Sous l’impulsion des Dominicains de Bagdad et de
plusieurs personnalités musulmanes, des échanges se nouent entre intellectuels
et religieux chrétiens et chiites. La contribution des chrétiens reste très
appréciée dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de la culture. A Nadjaf,
la ville sainte chiite, Jawad Al Khoei, petit-fils du grand ayatollah Qasim Al Khoei,
veut créer un institut ouvert à l’enseignement des autres religions.
Autre défi, l’influence, pour une minorité en mal de représentation politique et
sans vision claire de l’avenir. Les responsables religieux disent qu’ils ne veulent
pas se mêler de politique tandis que les chefs de partis politiques chrétiens et les
députés chrétiens sont divisés, soupçonnés de poursuivre des intérêts personnels
ou de servir de supplétifs à la représentation kurde.
27 juin : Quatre jours en enfer, par Sami El Soudi
Je suis revenu lundi d’Egypte, où j’ai passé quatre jours. J’étais au Caire lors de
l’annonce du résultat des élections, assistant à l’explosion de joie et aux feux
d’artifice des partisans de l’islamisation du monde arabe. Les mêmes islamisants
qui laissaient éclater leur bonheur partout dans le monde, y compris à Gaza et en
certains endroits de l’Autorité palestinienne.
Les messages de félicitations pour le nouveau président, Mohamed Morsi, ont plu
de tous les coins de la planète, de Washington à Jérusalem, en passant par Paris,
sans oublier Téhéran, bien entendu.
Morsi a été coopté par 51.7 pourcent de ses compatriotes, une proportion
presque identique – 51.8% - à celle des détenteurs du droit de vote s’étant
rendus aux urnes. Le nouveau pharaon a donc été choisi par un quart des
électeurs égyptiens.
L’Egypte est aussi le pays au monde dans lequel on met le plus de temps à
dépouiller les bulletins : presque une semaine. Là ne s’arrêtent pas les
spécificités du scrutin dans l’empire brinquebalant du delta du Nil ; j’ai été ainsi
fort surpris de constater que des militaires ne se tenaient pas uniquement aux
abords des bureaux de vote, mais également à l’intérieur. J’en ai vu conseiller les
électeurs, et d’autres, se pencher pour voir quel bulletin l’un ou l’autre avait
choisi.
En revanche, il n’y avait pas de représentants des partis ou des candidats dans
les locaux de vote, mais uniquement dans les centres de comptage les plus
importants.
Les irrégularités se sont dénombrées par centaines, si ce n’est par milliers. La
plus flagrante d’entre elles, à mon avis, fut la manière dont furent traités les
électeurs chrétiens en Haute Egypte, où résident des millions de Coptes. Des
activistes islamistes y contrôlaient souvent le chemin des urnes, les empêchant
d’y accomplir leur devoir citoyen.
Des membres de la minorité chrétienne m’ont rapporté que leurs coreligionnaires
y furent fréquemment insultés et menacés de ce qui "allait leur arriver après la
victoire de l’islam", s’ils n’étaient pas physiquement molestés.
D’ailleurs, Morsi et ses partisans n’ont pas considéré le scrutin comme une
consultation démocratique, mais comme une "seconde guerre de reconquête de
l’Egypte par l’islam". Ils ont menacé de mort tous ceux qui se mettraient en
travers de ce djihad. Pour ce courant, l’élection n’était qu’un prétexte, une
opportunité pour prendre le pouvoir. La légitimité, ils l’ont reçue du ciel, et
n’avaient, dans ces conditions, pas besoin de l’assentiment des hommes…
Et dans cet environnement que j’ai constaté, dans lequel je me suis souvent
senti revenu au temps de la pierre taillée, où ce qui fait le plus défaut, après le
respect minimal entre êtres humains, est l’intelligence, personne n’est capable de
différencier la rumeur de la vérité…
Quant aux Frères Musulmans, ils surfent sur leur succès. Ils ont effectivement
l’intention de disputer à la junte militaire les attributs du pouvoir, et ce, sans
faire de quartiers. Témoins de cette bataille qui se prépare entre Gog et Magog,
la fuite, quelques heures après la désignation de Morsi, d’Ahmad Shafiq. Il a
poussé ses trois filles et leur progéniture dans le premier avion en partance pour
les Emirats Arabes Unis, sans acheter de billet de retour.
On saisit mieux la signification de cet exil, lorsque l’on se rappelle que Shafik
n’était pas uniquement le perdant de la consultation "démocratique", mais qu’il
avait été pilote de chasse, commandant de l’Armée de l’air avec le titre de
maréchal et plusieurs fois ministre.
Le Conseil Suprême des Forces Armées d’Egypte, la junte dirigée par un autre
maréchal, Mohamed Tantawi, ne va pas être dissout pour autant à l’issue des
dernières élections. Il se prépare au contraire au combat contre les Frères
Musulmans. Le Conseil aurait pu, sans autre forme de procès, annuler la
promulgation d’un vainqueur, il avait suffisamment de bonnes raisons pour ce
faire, mais il craignait une gigantesque effusion de sang. Surtout, il ne fait pas
confiance aux officiers subalternes et à la troupe ; en cas de bataille rangée,
Tantawi craint qu’ils ne pointent leurs fusils contre lui, transférant ainsi un
pouvoir sans recours aux islamistes pour une période indéterminée. Avec ses
collègues, il préfère être sûr de son fait, attendre le moment opportun. Lundi
matin, alors que je m’apprêtais à quitter le Nil, les rumeurs de coup d’Etat
allaient déjà bon train. Dans l’entre-temps, la junte a limité à une peau de
chagrin les privilèges du nouveau raïs. Elle l’a privé de constitution et a dissout le
parlement issu du Printemps, dans lequel les islamistes disposaient d’une
majorité écrasante…
Les Frères ont d’ailleurs jugé nulle et non avenue la décision de dissolution. Mais
Morsi connaît également ses limites ; pour lui aussi, il va s’agir de grignoter une
à une ses prérogatives, en se basant sur la légitimité des urnes et non sur le
nombre de ses partisans. Avant même d’être déclaré gagnant, il s’est assis avec
les officiers et ils ont convenu des règles du jeu du pouvoir. Des règles qui
conservent la haute main à l’Armée, mais pour combien de temps ?
Morsi va tenter d’écraser l’Armée avec le temps, exactement comme l’a fait
Erdogan en Turquie, affaiblir la junte, jusqu’à pouvoir la laminer et la jeter aux
oubliettes.
Mais le Frère fait face à un problème supplémentaire : il est "à la tête d’un pays
en ruine et sans ressources". S’il tente d’imposer la charia originelle, comme le
prévoit son programme électoral, il le privera de l’un des derniers expédients,
l’aide américaine. Interdiction lui est également faite de toucher aux accords de
paix avec l’Etat hébreu, dont l’ambassadeur a d’ailleurs regagné, sous une très
lourde escorte, son domicile dans la banlieue du Caire après l’annonce des
résultats. Morsi a été contraint d’affirmer que sous sa présidence, l’Egypte
respecterait les accords de Camp David. Ce sera sa mise à l’épreuve permanente
: s’il se ravise, ne serait-ce qu’en paroles, l’Amérique et l’Union Européenne se
désintéresseront de l’Egypte et la traiteront avec hostilité.
Parce qu’une volte-face avec Jérusalem ne remettrait pas seulement en question
la paix dans la région, elle permettrait en plus de faire sortir la "République"
Islamique d’Iran de son isolement, et génèrerait une nouvelle répartition des
forces insupportable pour les Occidentaux.
Et si, d’aventure, Mohamed Morsi changeait de politique à l’égard de Gaza, en
livrant des armes au Hamas et en lui procurant une profondeur stratégique, une
guerre avec les "Juifs" deviendrait inévitable. N’oublions pas, dans cette optique,
que le Hamas, le Mouvement de la Résistance Islamique palestinien, n’est autre
qu’une dissémination des Frères musulmans égyptiens.
L’avenir de la région et de la Palestine dépend ainsi du bras de fer entre Tantawi
et Morsi. A Ramallah, à la Moukata [le siège du gouvernement de l’Autorité
Palestinienne], on a salué pudiquement la victoire du candidat des Frères, que
l’on tient pour des ennemis à tous points de vue. On craint, évidemment, que le
succès de Morsi ne donne des idées et des ailes aux islamistes palestiniens.
Objectivement, même si cela ne va pas se voir tout de suite, cette réussite
pousse le Fatah encore un peu plus dans les bras de Netanyahu. Et Netanyahu,
qui en est conscient, comme de la solitude extrême entourant Abbas, va profiter
de la situation pour renforcer les implantations.
Et l’homme de la rue égyptien, que pense-t-il, me demanderez-vous. Pas grandchose, parce que, en tant que tel, il n’existe pas. Témoin les 25 millions
d’électeurs qui ne se sont pas déplacés pour voter, en dépit de l’obligation légale
qui leur était faite.
Quand vous leur parlez, une partie affirme ne se préoccuper que de sa
subsistance et de sa sécurité. Une autre admet ne rien entendre aux affaires
publiques, ce qui démontre l’extraordinaire niveau de sous-développement
intellectuel de ce peuple, et en fait un véritable jouet entre les mains des
groupes d’intérêt.
Pendant ce temps, la violence fait rage. Avec des caravanes d’exciseurs, aux
véhicules arborant les couleurs des Frères Musulmans, qui battent la campagne.
Ils appellent cela la "circoncision féminine", et vantent ses vertus "hygiéniques"
et "morales". Après les avoir vus à l’action, personne ne peut décemment croire
que le clergé sunnite d’Egypte adopte une position neutre sur la question. 90%
des Egyptiennes auraient subi la lame du rasoir, et cette proportion est encore
en augmentation dramatique selon des intellectuelles que j’ai rencontrées dans la
capitale.
Les islamistes ont annoncé que la déclitorisation allait être re-légalisée, et la
"propagande" contre l’excision interdite. Elle serait l’œuvre de courants
antimusulmans, et – je l’ai lu sur une affiche - "elle participerait d’un complot
visant à porter atteinte à la santé physique et mentale de la Femme égyptienne".
D’autre part, privés du droit de se fréquenter dans des lieux publics, et par le
voile, de se regarder, les hommes et les femmes du pays du Delta sont entrés en
guerre. Une guerre d’une férocité elle aussi extrême, au point qu’aucune femme
ne peut plus se promener sereinement dans les rues des villes. Des bandes de
mâles en rut les agressent, les dénudent à même la chaussée, et les violent
collectivement… Et pas question, par les temps qui courent, pour une
représentante du sexe dit faible d’aller se plaindre de son sort, elle risquerait d’y
passer à nouveau, du fait des policiers. Les couloirs des commissariats ont, pour
toute chose, terriblement mauvaise réputation.
Le phénomène des viols collectifs prend des proportions hallucinantes d’après
mes interlocutrices; des centaines de milliers de femmes seraient ainsi abusées
quotidiennement, au point que ces pratiques animales sont devenues normales
après le Printemps.
Viol collectif dans la nouvelle Egypte : la normalité quotidienne Je demande à la
vingtaine de femmes universitaires avec lesquelles je parle combien d’entre elles
n’ont jamais connu de violence sexuelle grave. Aucune ne lève la main. Toutes
baissent les yeux..
Au Caire s’y joue certes un duel d’une énorme importance pour le monde, la
région et la Palestine. Mais cela ne se déroule pas au niveau de la rue. Le peuple
égyptien, inculte, naïf, violent, misérable, sale, raciste et xénophobe, n’est que
l’une des armes du duel entre les islamistes et les officiers, au même titre que la
soldatesque, le Canal de Suez et le pétrole.
Tout journaliste, tout intellectuel qui qualifierait encore ce que je viens de voir de
"révolution" est soit islamiste soit complètement crétin…
27 juin : Voici une conférence d’ Alain Chouet sur la situation en Syrie,
intéressante pour ceux qui connaissent mal l'histoire des Alaouites bien que
l'auteur exagère, semble-t-il, le soutien des Alaouites pour le président Bachar
al-Assad qui est appuyé par une grande partie de la population, toutes
confessions confondues, y compris les sunnites. Invité de l’Association Régionale
Nice Côte d’Azur de l’IHEDN (AR29), le 27 juin 2012, Alain Chouet, ancien chef
du service de renseignement de sécurité de la DGSE, reconnu bien au-delà de
l’Hexagone pour son expertise du monde arabo-musulman, a livré aux auditeurs
son sentiment au cours d’une conférence.
Tout savoir sur la vraie situation en Syrie
NOS MINISTRES, JUPPE HIER, FABIUS AUJOURD’HUI SONT-ILS MAL
RENSEIGNES, MAL CONSEILLES, OU NAÏFS ?
Les réseaux sociaux n’ont rien à voir avec la prise du pouvoir par les Islamistes
en Afrique du Nord et au proche-Orient
L’expression « printemps arabe » est censée faire référence au « Printemps des
peuples » de 1848. Depuis la révolte de Sidi Bouzid, le 17 décembre 2010, la
contagion s’est étendue de la Tunisie successivement à l’Égypte, à la Libye, à
Bahrein, au Yémen et enfin en Syrie.
Contrairement à ce qui a pu être dit, ces contestations populaires, d’une ampleur
et d’une intensité très variables, n’ont pas été le fait des « réseaux sociaux »,
dans des pays où l’accès à Internet est réduit à une minorité de personnes «
branchées » et où les moyens de blocage du Net sont très développés. Même si
les aspirations de ces divers peuples visaient à chasser des dirigeants corrompus
pour favoriser l’instauration d’une démocratie, les manifestants en reprenant le
slogan « Dégage ! » (« Erhal » en arabe) entendaient réclamer un meilleur
partage des richesses pour améliorer leurs conditions de vie, obtenir des emplois
et retrouver une certaine dignité (« karama » en arabe). En fait, ces révoltes,
révolutions ou encore « réveil arabe » ont en commun d’avoir été financées par
le Qatar et d’autres monarchies du Golfe et d’avoir été encadrées par les Frères
musulmans. Le résultat ne s’est pas fait attendre : on en voit déjà les effets en
Tunisie, en Libye et bientôt en Égypte. La question que l’on est en droit de se
poser est : par quel miracle, les Européens ont-ils pu soutenir à ce point des
mouvements qui vont à la fois à l’encontre des intérêts mêmes de ces
populations et aussi des nôtres. Si la démocratisation de ces pays ne nous laisse
pas indifférent, les voir retomber dans une nouvelle forme de soumission plus
insidieuse n’augure rien de bon pour l’avenir.
Depuis plus d’un an, ce printemps arabe n’en finit pas. La Syrie est le dernier
pays à avoir été pris dans une tourmente qui a mis le pays à feu et à sang.
Les pires conjectures formulées au premier semestre 2011 concernant les
mouvements de révolte arabes deviennent aujourd’hui réalité. Je les avais
largement exposées dans divers ouvrages et revues [1] à contre courant d’une
opinion occidentale généralement enthousiaste et surtout naïve. Car il fallait tout
de même être naïf pour croire que, dans des pays soumis depuis un demi-siècle
à des dictatures qui avaient éliminé toute forme d’opposition libérale et
pluraliste, la démocratie et la liberté allaient jaillir comme le génie de la lampe
par la seule vertu d’un Internet auquel n’a accès qu’une infime minorité de
privilégiés de ces sociétés.
Une fois passé le bouillonnement libertaire et l’agitation des adeptes de
Facebook, il a bien fallu se rendre à l’évidence. Le pouvoir est tombé dans les
mains des seules forces politiques structurées qui avaient survécu aux dictatures
nationalistes parce que soutenues financièrement par les pétromonarchies
théocratiques dont elles partagent les valeurs et politiquement par les
Occidentaux parce qu’elles constituaient un bouclier contre l’influence du bloc de
l’Est : les forces religieuses fondamentalistes. Et le « printemps arabe » n’a mis
que six mois à se transformer en « hiver islamiste ».
En Tunisie et en Égypte, les partis islamistes, Frères musulmans et extrémistes
salafistes se partagent de confortables majorités dans les Parlements issus des
révoltes populaires. Ils cogèrent la situation avec les commandementsmilitaires
dont ils sont bien contraints de respecter le rôle d’acteurs économiques
dominants mais s’éloignent insidieusement des revendications populaires qui les
ont amenés au pouvoir. Constants dans leur pratique du double langage, ils font
exactement le contraire de ce qu’ils proclament. En, Égypte, après avoir affirmé
sur la Place Tahrir au printemps 2011 qu’ils n’aspiraient nullement au pouvoir, ils
revendiquent aujourd’hui la présidence de la République, la majorité
parlementaire et l’intégralité du pouvoir politique.
En Tunisie, et après avoir officiellement renoncé à inclure la charia dans la
constitution, ils organisent dans les provinces et les villes de moyenne
importance, loin de l’attention des médias occidentaux, des comités de vigilance
religieux pour faire appliquer des règlements inspirés de la charia. Ce
mouvement gagne progressivement les villes de plus grande importance et
même les capitales où se multiplient les mesures d’interdiction en tous genres, la
censure des spectacles et de la presse, la mise sous le boisseau des libertés
fondamentales et, bien sûr, des droits des femmes et des minorités non
sunnites.
L’OTAN installe des dictatures intégristes financées par le Qatar et l’Arabie
Saoudite
Et ces forces politiques réactionnaires n’ont rien à craindre des prochaines
échéances électorales. Largement financées par l’Arabie et le Qatar pour lesquels
elles constituent un gage de soumission dans le monde arabe, elles ont tous les
moyens d’acheter les consciences et de se constituer la clientèle qui perpétuera
leur domination face à un paysage politique démocratique morcelé, sans
moyens, dont il sera facile de dénoncer l’inspiration étrangère et donc impie.
La Libye et le Yémen ont sombré dans la confusion. Après que les forces de
l’OTAN, outrepassant largement le mandat qui leur avait été confié par l’ONU,
ont détruit le régime du peu recommandable Colonel Kadhafi, le pays se retrouve
livré aux appétits de bandes et tribus rivales bien décidées à défendre par les
armes leur pré carré local et leur accès à la rente. L’éphémère « Conseil National
de transition » porté aux nues par l’ineffable Bernard Henri Lévy est en train de
se dissoudre sous les coups de boutoir de chefs de gangs islamistes, dont
plusieurs anciens adeptes d’Al-Qaïda, soutenus et financés par le Qatar qui
entend bien avoir son mot à dire dans tout règlement de la question et prendre
sa part dans l’exploitation des ressources du pays en hydrocarbures.
Au Yémen, le départ sans gloire du Président Ali Abdallah Saleh rouvre la porte
aux forces centrifuges qui n’ont pas cessé d’agiter ce pays dont l’unité proclamée
en 1990 entre le nord et le sud n’a jamais été bien digérée, surtout par l’Arabie
Séoudite qui s’inquiétait des foucades de ce turbulent voisin et n’a eu de cesse
d’y alimenter la subversion fondamentaliste.
Aujourd’hui, les chefs de tribus sunnites du sud et de l’est du pays, dont certains
se réclament d’Al-Qaïda et tous du salafisme, entretiennent un désordre sans fin
aux portes de la capitale, Sanaa, fief d’une classe politique traditionnelle zaydite
– branche dissidente du chiisme – insupportable pour la légitimité de la famille
séoudienne.
Seul le régime syrien résiste à ce mouvement généralisé d’islamisation au prix
d’une incompréhension généralisée et de l’opprobre internationale.
Avant de développer ce sujet, je crois devoir faire une mise au point puisque
d’aucuns croient déceler dans mes propos et prises de positions des relents
d’extrême droite et de complaisance pour les dictatures.
Je me rends régulièrement en Syrie depuis 45 ans et y ai résidé pendant
plusieurs années. Je ne prétends pas connaître intimement ce pays mais je
pense quand même mieux le connaître que certains de ces journalistes qui en
reviennent pleins de certitudes après un voyage de trois ou quatre jours.
Les Alaouites: une minorité qui se défendra jusqu’à la mort
Mes activités m’ont amené à devoir fréquenter à divers titres les responsables
des services de sécurité civils et militaires syriens depuis la fin des années 70.
J’ai pu constater qu’ils ne font ni dans la dentelle ni dans la poésie et se
comportent avec une absolue sauvagerie. Ce n’est pas qu’ils ont une conception
différente des droits de l’homme de la nôtre.
C’est qu’ils n’ont aucune conception des droits de l’homme… Leur histoire
explique en grande partie cette absence. D’abord, ils puisent leur manière d’être
dans quatre siècles d’occupation par les Turcs ottomans, grands experts du pal,
de l’écorchage vif et du découpage raffiné. Ensuite, ils ont été créés sous la
houlette des troupes coloniales françaises pendant le mandat de 1920 à 1943,
et, dès l’indépendance du pays, conseillés techniquement par d’anciens nazis
réfugiés, de 1945 jusqu’au milieu des années 50, et ensuite par des experts du
KGB jusqu’en 1990. Tout ceci n’a guère contribué à développer chez eux le sens
de la douceur, de la tolérance et du respect humain.
Quant au régime syrien lui-même, il ne fait aucun doute dans mon esprit que
c’est un régime autoritaire, brutal et fermé. Mais le régime syrien n’est pas la
dictature d’un homme seul, ni même d’une famille, comme l’étaient les régimes
tunisien, égyptien, libyen ou irakien.
Tout comme son père, Bashar el-Assad n’est que la partie visible d’un iceberg
communautaire complexe et son éventuel départ ne changerait strictement rien
à la réalité des rapports de pouvoir et de force dans le pays. Il y a derrière lui 2
millions d’Alaouites encore plus résolus que lui à se battre pour leur survie et
plusieurs millions de minoritaires qui ont tout à perdre d’une mainmise islamiste
sur le pouvoir, seule évolution politique que l’Occident semble encourager et
promouvoir dans la région. Quand je suis allé pour la première fois en Syrie en
1966, le pays était encore politiquement dominé par sa majorité musulmane
sunnite qui en détenait tous les leviers économiques et sociaux. Et les bourgeois
sunnites achetaient encore – parfois par contrat notarié – des jeunes gens et de
jeunes filles de la communauté alaouite dont ils faisaient de véritables esclaves à
vie, manouvriers agricoles ou du bâtiment pour les garçons, bonnes à tout faire
pour les filles.
Les Alaouites sont une communauté sociale et religieuse persécutée depuis plus
de mille ans. Je vous en donne ici une description rapide et schématique qui
ferait sans doute hurler les experts mais le temps nous manque pour en faire un
exposé exhaustif Issus au Xè siècle aux frontières de l’empire arabe et de
l’empire byzantin d’une lointaine scission du chiisme, ils pratiquent une sorte de
syncrétismemystique compliqué entre des éléments du chiisme, des éléments de
panthéisme hellénistique, de mazdéisme persan et de christianisme byzantin. Ils
se désignent eux mêmes sous le nom d’Alaouites c’est à dire des partisans d’Ali,
le gendre du prophète – quand ils veulent qu’on les prenne pour des Musulmans
et sous le nom de Nosaïris – du nom de Ibn Nosaïr, le mystique chiite qui a fondé
leur courant – quand ils veulent se distinguer des Musulmans. Et – de fait – ils
sont aussi éloignés de l’Islam que peuvent l’être les chamanistes de Sibérie.
La fatwa d’Ibn Taymiyya
Et cela ne leur a pas porté bonheur…. Pour toutes les religions monothéistes
révélées, il n’y a pas pire crime que l’apostasie. Les Alaouites sont considérés par
l’Islam sunnite comme les pires des apostats. Cela leur a valu au XIVè siècle une
fatwa du jurisconsulte salafiste Ibn Taymiyya, l’ancêtre du wahhabisme actuel,
prescrivant leur persécution systématique et leur génocide. Bien que Ibn
Taymiyyah soit considéré comme un exégète non autorisé, sa fatwa n’a jamais
été remise en cause et est toujours d’actualité, notamment chez les salafistes,
les wahhabites et les Frères musulmans. Pourchassés et persécutés, les Alaouites
ont dû se réfugier dans les montagnes côtières arides entre le Liban et l’actuelle
Turquie tout en donnant à leurs croyances un côté hermétique et ésotérique,
s’autorisant la dissimulation et le mensonge pour échapper à leurs tortionnaires.
Il leur a fallu attendre le milieu du XXè siècle pour prendre leur revanche.
Soumis aux occupations militaires étrangères depuis des siècles, les bourgeois
musulmans sunnites de Syrie ont commis l’erreur classique des parvenus lors de
l’indépendance de leur pays en 1943. Considérant que le métier des armes était
peu rémunérateur et que l’institution militaire n’était qu’un médiocre instrument
de promotion sociale, ils n’ont pas voulu y envoyer leurs fils. Résultat : ils ont
laissé l’encadrement de l’armée de leur tout jeune pays aux pauvres, c’est à dire
les minorités : Chrétiens, Ismaéliens, Druzes, Chiites et surtout Alaouites. Et
quand vous donnez le contrôle des armes aux pauvres et aux persécutés, vous
prenez le risque à peu près certain qu’ils s’en servent pour voler les riches et se
venger d’eux. C’est bien ce qui s’est produit en Syrie à partir des années 60.
Dans les années 70, Hafez el-Assad, issu d’une des plus modestes familles de la
communauté alaouite, devenu chef de l’armée de l’air puis ministre de la
défense, s’est emparé du pouvoir par la force pour assurer la revanche et la
protection de la minorité à laquelle sa famille appartient et des minorités alliées –
Chrétiens et Druzes – qui l’ont assisté dans sa marche au pouvoir. Ils s’est
ensuite employé méthodiquement à assurer à ces minorités – et en particulier à
la sienne – le contrôle de tous les leviers politiques, économiques et sociaux du
pays selon des moyens et méthodes autoritaires dont vous pourrez trouver la
description détaillée dans un article paru il y maintenant près de vingt ans.[2]
Face à la montée du fondamentalisme qui progresse à la faveur de tous les
bouleversements actuels du monde arabe, son successeur se retrouve comme les
Juifs en Israël, le dos à la mer avec le seul choix de vaincre ou mourir. Les
Alaouites ont été rejoints dans leur résistance par les autres minorités religieuses
de Syrie, Druzes, Chiites, Ismaéliens et surtout par les Chrétiens de toutes
obédiences instruits du sort de leurs frères d’Irak et des Coptes d’Égypte.
Car, contrairement à la litanie que colportent les bien-pensants qui affirment que
« si l’on n’intervient pas en Syrie, le pays sombrera dans la guerre civile »…. eh
bien non, le pays ne sombrera pas dans la guerre civile. La guerre civile, le pays
est dedans depuis 1980 quand un commando de Frères musulmans s’est
introduit dans l’école des cadets de l’armée de terre d’Alep, a soigneusement fait
le tri des élèves officiers sunnites et des alaouites et a massacré 80 cadets
alaouites au couteau et au fusil d’assaut en application de la fatwa d’Ibn
Taymiyya.
Les Frères l’ont payé cher en 1982 à Hama – fief de la confrérie – que l’oncle de
l’actuel président a méthodiquement rasée en y faisant entre 10 et 20.000
morts. Mais les violences intercommunautaires n’ont jamais cessé depuis, même
si le régime a tout fait pour les dissimuler.
Alors, proposer aux Alaouites et aux autres minorités non arabes ou non sunnites
de Syrie d’accepter des réformes qui amèneraient les islamistes salafistes au
pouvoir revient très exactement à proposer aux Afro-américains de revenir au
statu quo antérieur à la guerre de sécession. Ils se battront, et avec sauvagerie,
contre une telle perspective.
L’opposition en Syrie: des fanatiques salafistes qui n’aspirent qu’à exterminer les
autres communautés religieuses, dont les Chrétiens
Peu habitué à la communication, le régime syrien en a laissé le monopole à
l’opposition.
Mais pas à n’importe quelle opposition. Car il existe en Syrie d’authentiques
démocrates libéraux ouverts sur le monde, qui s’accommodent mal de
l’autoritarisme du régime et qui espéraient de Bashar el-Assad une ouverture
politique. Ils n’ont obtenu de lui que des espaces de liberté économique en
échange d’un renoncement à des revendications de réformes libérales
parfaitement justifiées. Mais ceux-là, sont trop dispersés, sans moyens et sans
soutiens. Ils n’ont pas la parole et sont considérés comme inaudibles par les
médias occidentaux car, en majorité, ils ne sont pas de ceux qui réclament le
lynchage médiatisé du « dictateur » comme cela a été fait en Libye.
Si vous vous vous informez sur la Syrie par les médias écrits et audiovisuels, en
particulier en France, vous n’aurez pas manqué de constater que toutes les
informations concernant la situation sont sourcées « Observatoire syrien des
droits de l’homme » (OSDH) ou plus laconiquement « ONG », ce qui revient au
même, l’ONG en question étant toujours l »Observatoire syrien des droits de
l’homme.
L’ »Observatoire syrien des droits de l’homme: encore une imposture.
L’observatoire syrien des droits de l’homme, c’est une dénomination qui sonne
bien aux oreilles occidentales dont il est devenu la source d’information
privilégiée voire unique. Il n’a pourtant rien à voir avec la respectable Ligue
internationale des droits de l’homme. C’est en fait une émanation de l’Association
des Frères musulmans et il est dirigé par des militants islamistes dont certains
ont été autrefois condamnés pour activisme violent, en particulier son fondateur
et premier Président, Monsieur Ryadh el-Maleh. L’Osdh s’est installé à la findes
années 80 à Londres sous la houlette bienveillante des services anglo-saxons et
fonctionne en quasi-totalité sur fonds séoudiens et maintenant qataris.
Je ne prétends nullement que les informations émanant de l’OSDH soient
fausses, mais, compte tenu de la genèse et de l’orientation partisane de cet
organisme, je suis tout de même surpris que les médias occidentaux et en
particulier français l’utilisent comme source uniquesans jamais chercher à
recouper ce qui en émane.
Second favori des médias et des politiques occidentaux, le Conseil National
Syrien, créé en 2011 à Istanbul sur le modèle du CNT libyen et à l’initiative non
de l’État turc mais du parti islamiste AKP. Censé fédérer toutes les forces
d’opposition au régime, le CNS a rapidement annoncé la couleur. Au sens propre
du terme…. Le drapeau national syrien est composé de trois bandes horizontales.
L’une de couleur noire qui était la couleur de la dynastie des Abbassides qui a
régné sur le monde arabe du 9e au 13e siècle. L’autre de couleur blanche pour
rappeler la dynastie des Omeyyades qui a régné au 7e et 8è siècle. Enfin, la
troisième, de couleur rouge, censée représenter les aspirations socialisantes du
régime. Dès sa création, le CNS a remplacé la bande rouge par la bande verte de
l’islamisme comme vous pouvez le constater lors des manifestations anti-régime
où l’on entend plutôt hurler « Allahou akbar ! » que des slogans démocratiques.
Cela dit, la place prédominante faite aux Frères musulmans au sein du CNS par
l’AKP turc et le Département d’État américain a fini par exaspérer à peu près tout
le monde. La Syrie n’est pas la Libye et les minorités qui représentent un bon
quart de la population entendent avoir leur mot à dire, même au sein de
l’opposition. Lors d’une visite d’une délégation d’opposants kurdes syriens à
Washington en avril dernier, les choses se sont très mal passées. Les Kurdes
sont musulmans sunnites mais pas Arabes. Et en tant que non-arabes, ilssont
voués à un statut d’infériorité par les Frères. Venus se plaindre auprès du
Département d’État de leur marginalisation au sein du CNS, ils se sont entendus
répondre qu’ils devaient se soumettre à l’autorité des Frères ou se débrouiller
tout seuls. Rentrés à Istanbul très fâchés, ils se sont joints à d’autres opposants
minoritaires pour démettre le président du CNS,Bourhan Ghalioun, totalement
inféodé aux Frères, et le remplacer par un Kurde, Abdelbassett Saïda qui fera ce
qu’il pourra – c’est à dire pas grand chose – pour ne perdre ni l’hospitalité des
islamistes turcs, ni l’appui politique des néo-conservateurs Américains,
ni,surtout, l’appui financier des Séoudiens et des Qataris.
Tout cela fait désordre, bien sûr, mais est surtout révélateur de l’orientation que
les États islamistes appuyés par les néo-conservateurs américains entendent
donner aux mouvements de contestation dans le monde arabe.
Ce ne sont évidemment pas ces constatations qui vont rassurer les minorités de
Syrie et les inciter à la conciliation ou à la retenue. Les minorités de Syrie – en
particulier, les Alaouites qui sont en possession des appareils de contrainte de
l’État – sont des minorités inquiètes pour leur survie qu’elles défendront par la
violence. Faire sortir le président syrien du jeu peut à la rigueur avoir une portée
symbolique mais ne changera rien au problème. Ce n’est pas lui qui est visé, ce
n’est pas lui qui est en cause, c’est l’ensemble de sa communauté qui se
montrera encore plus violente et agressive si elle perd ses repères et ses chefs.
Plus le temps passe, plus la communauté internationale entendra exercer des
pressions sur les minorités menacées, plus les choses empireront sur le modèle
de la guerre civile libanaise qui a ensanglanté ce pays de 1975 à 1990.
Il aurait peut être été possible à la communauté internationale de changer la
donne il y a un an en exigeant du pouvoir syrien des réformes libérales en
échange d’une protection internationale assurée aux minorités menacées. Et
puisque l’Arabie et la Qatar – deux monarchies théocratiques se réclamant du
wahhabisme – sont théoriquement nos amies et nos alliées, nous aurions pu leur
demander de déclarer la fatwa d’Ibn Taymiyyah obsolète, nulle et non avenue
afin de calmer le jeu. Il n’en a rien été. À ces minorités syriennes menacées,
l’Occident, France en tête, n’a opposé que la condamnation sans appel et
l’anathème parfois hystérique tout en provoquant partout – politiquement et
parfois militairement – l’accession des intégristes islamistes au pouvoir et la
suprématie des États théocratiques soutenant le salafisme politique.
Débarrassés des ténors sans doute peu vertueux du nationalisme arabe, de
Saddam Hussein, de Ben Ali, de Moubarak, de Kadhafi, à l’abri des critiques de
l’Irak, de l’Algérie et de la Syrie englués dans leurs conflits internes, les
théocraties pétrolières n’ont eu aucun mal à prendre avec leurs pétrodollars le
contrôle de la Ligue Arabe et d’en faire un instrument de pression sur la
communauté internationale et l’ONU en faveur des mouvements politiques
fondamentalistes qui confortent leur légitimité et les mettent à l’abri de toute
forme decontestation démocratique.
Que les monarchies réactionnaires défendent leurs intérêts et que les forces
politiques fondamentalistes cherchent à s’emparer d’un pouvoir qu’elles guignent
depuis près d’un siècle n’a rien de particulièrement surprenant.
Plus étrange apparaît en revanche l’empressement des Occidentaux à favoriser
partout les entreprises intégristes encore moins démocratiques que les dictatures
auxquelles elles se substituent et à vouer aux gémonies ceux qui leur résistent.
La France, complice des bandes armées de criminels qui exterminent les
populations du Sahel Prompt à condamner l’islamisme chez lui, l’Occident se
retrouve à en encourager les maneuvres dans le monde arabe et musulman.
La France, qui n’a pas hésité à engager toute sa force militaire pour éliminer
Kadhafi au profit des djihadistes et à appeler la communauté internationale à en
faire autant avec Bashar el-Assad, assiste, l’arme au pied, au dépeçage du Mali
par des hordes criminelles qui se disent islamistes parce que leurs rivaux
politiques ne le sont pas.
De même les médias et les politiques occidentaux ont assisté sans broncher à la
répression sanglante par les chars séoudiens et émiratis des contestataires du
Bahraïn, pays à majorité chiite gouverné par un autocrate réactionnaire sunnite.
De même les massacres répétés de Chrétiens nigérians par les milices du Boko
Haram ne suscitent guère l’intérêt des médias et encore moins la condamnation
par nos politiques. Quant à l’enlèvement et la séquestration durable de quatre
membres de la Cour Pénale Internationale par des « révolutionnaires » libyens,
elle est traitée en mode mineur et passe à peu près inaperçue dans nos médias
dont on imagine l’indignation explosive si cet enlèvement avait été le fait des
autorités syriennes, a lgériennes ou de tel autre pays non encore « rentré dans le
rang » des « démocratures », ces dictatures islamistes sorties des urnes.
À défaut de logique, la morale et la raison nous invitent tout de même à nous
interroger sur cette curieuse schizophrénie de nos politiques et nos médias.
L’avenir dira si notre fascination infantile pour le néo-populisme véhiculé par
Internet et si les investissements massifs du Qatar et de l’Arabie dans nos
économies en crise valaient notre complaisance face à la montée d’une barbarie
dont nous aurions tort de croire que nous sommes à l’abri.
27 juin : Le veilleur de Ninive (http://www.leveilleurdeninive.com/)
Quel regard chrétien porter sur les évènements de Syrie ?
Même de Syrie, le discernement pour les chrétiens est très difficile. Dans
un but d'honnêteté et d'objectivité, nous publions ici deux textes : le
premier reçu d'une personne éminemment respectable qui nous donne
un regard rapporté du Vatican [cf le texte de Christian Cannuyer]. Le
second est une réponse au premier, par un Syrien, tout aussi respectable
qui écrit de Syrie.
A chacun des lecteurs de se faire son idée à condition de ne tenir compte
que du présent et de l'avenir des chrétiens de Syrie et d'Orient, loin de
tout esprit de revanche, de haine, de pouvoir ou de mépris.
Nous avons cependant voulu taire les noms des auteurs pour ne leur
causer aucun préjudice. Merci lecteur de votre confiance.
Chers amis qui êtes attentifs à la situation des chrétiens d'Orient.
Je reviens de Rome, où j'ai assisté à la réunion annuelle des Associations d'aide
catholiques aux chrétiens du Proche-Orient (ROACO). Nous avons eu hier une
rencontre avec le Pape, qui a lancé un appel en faveur de la paix en Syrie. Vous
en trouverez un bon compte rendu dans cet article de La Croix.
La veille, nous avions rencontré toute la matinée Mgr Mario Zenari,
nonce apostolique à Damas, évoqué aussi dans cet article, avec lequel nous
avons eu un échange passionnant et très éclairant. Mgr Zenari est un de ces
grands formats de la diplomatie vaticane, à l'information extrêment dense et
aux jugements nuancés. Il fut en poste précédemment en Côte d'Ivoire et au SriLanka, c'est dire s'il peut apprécier les dynamiques perverses à l'oeuvre dans des
pays qui sont en proie à un processus de guerre civile.
S'agissant de la Syrie, il nous en a dit beaucoup plus que ce qu'a retenu l'article
de La Croix à partir d'une brève interview sur Radio-Vatican.
Je soulignerais quelques points sur lesquels j'attire votre attention et dont vous
pouvez relayer la substance :
1°) L'insurrection est une vraie insurrection populaire, contre un régime éhonté
et ayant continûment brimé les libertés individuelles. Elle n'était cependant pas
attendue, car la situation économique était plutôt satisfaisante, comparée à celle
de pays voisins, et certains progrès avaient été enregistrés dans le sens d'une
moins grande férocité du régime.
2°) Qu'il y ait des éléments salafistes et étrangers infiltrés dans l'insurrection,
cela ne fait pas l'ombre d'un doute. Mais dans leur majorité, les cadres de
l'insurrection ne sont pas radicaux et certainement pas anti-chrétiens. Mgr Zenari
a continué et continue à avoir avec eux d'excellentes relations.
3°) Il n'y a pas de chasse systématique aux chrétiens de la part des insurgés.
Même à Homs ou à Qusayr, où la situation extrêmement critique est due aussi à
des problèmes de rivalités inter-tribales voire maffieuses qui ne datent pas
d'hier. Des chrétiens ont été victimes de bombardements ou d'escarmouches,
comme beaucoup de sunnites ou d'alaouites, mais ils n'étaient pas ciblés comme
chrétiens. Aucun sanctuaire chrétien n'a été attaqué en tant que tel. Mgr Zenari
confirme que la rhétorique alarmiste que certains hiérarques (comme Mgr
Jeanbart d'Alep, et même , hélas, le patriarche grec-melkite-catholique Gregorios
III) ou religieu(se)s (comme Mère Agnès-Mariam de la Croix) prétendant que les
chrétiens sont traqués par les forces révolutionnaires qui veulent leur éradication
procède de la désinformation. Certaines personnalités ecclésiales sont
manifestement stipendiées ou manipulées par le régime pour attiser les rumeurs
le présentant comme le seul défenseur de la minorité chrétienne et soulever
le spectre d'un scénario à l'irakienne. Leur attitude confine à la collaboration,
qu'ils pourraient payer très cher.
4°) Mgr Zenari nous a donné maints exemples d'extraordinaires actes
de solidarité entre chrétiens et musulmans au plus fort de la tourmente.
Il précise que loin d'être "persécutés", les chrétiens, du moins jusqu'à présent,
sont plutôt respectés et ménagés, tant par l'armée que par les forces
insurrectionnelles. Il suffit d'être reconnu comme chrétien à un barrage ou à un
check point pour éviter toute difficulté majeure.
5°) Les membres de la ROCordonnierACO et la hiérarchie catholique attirent
l'attention sur l'activisme du prétendu Mgr Philippe Tournyol Clos, "évêque de
l'Eglise grecque-melkite-catholique", dont énormément de médias ont relayé
"une mission en Syrie" au terme de laquelle il dénonce le caractère islamiste
de l'insurrection, les massacres systématiques des chrétiens , la désinformation à
l'oeuvre dans les médias internationaux (voir par exemple l'aticle de Mgr
Tournyol Clos qui en appelle pour sa part au "parler vrai " et à la dénonciationdu
génocide dont seraient victimes les chrétiens de Syrie. LE SAINT-SIEGE PRECISE
QUE CE PERSONNAGE N'EST ABSOLUMENT PAS MEMBRE DE LA HIERARCHIE
CATHOLIQUE, IL N'A DROIT A AUCUN DES TITRES DONT IL SE REVENDIQUE.
Ses allégations sont fausses et manipulées. Il est tout sauf un représentant
du "parler vrai". Le nonce l'a rencontré à Damas, revêtu d'habits ecclésiastiques
usurpés... Le personnage lui a avoué ne s'être jamais rendu à Homs alors qu'il
prétend avoir été témoin oculaire de la chasse aux chrétiens. Pendant la
réunuion de la Roaco, Mgr Philippe Gollnisch, directeur de l'Oeuvre d'Orient, a
reçu un appel d'urgence des jésuites de Homs lui demandant d'intervenir auprès
du St-Siège et de l'Agence Fides, qui a reproduit les propos du pseudo Mgr
Tournyol, car ceux-ci mettaient en danger les jésuites qui ont toujours tenu à
maintenir le dialogue entre toutes les communautés. En fait, ledit Tournyol est
un transfuge des milieux catholiques intégristes et d'extrême-droite, inconnu au
bataillon de tous ceux qui ont une bonne connaissance et une longue
fréquentation des chrétiens d'Orient.
Il est important de relayer dès que vous le pouvez cette information et
de démasquer l'imposture représentée par Tournyol Clos. Un petit détour sur
le site officiel donnant la liste des évêques de l'Eglise catholique vous convaincra
que ce personnage en est absent. Voilà encore un exemple frappant de
manipulation venant de cercles douteux à propos de la situation en Syrie.
L'Oeuvre d'Orient ne devrait d'ailleurs pas tarder à diffuser un communiqué de
presse.
6°) Concernant notre ami le Père Paolo Dall'Oglio, obligé de quitter le pays par
ordre de son évêque, il faut savoir que cette mesure ne représente pas un
désaveu de son action par le St-Siège. Seulement, comme le P. Paolo n'est pas
syrien, il paraît plus sage qu'il se tienne à distance du débat. D'autre part, sa vie
était en danger car ses positions en faveur du dialogue dans le respect des justes
revendications de l'opposition, son refus de s'associer à la logorrhée qui, pour
défendre le régime, agite l'épouvantail d'un génocide anti-chrétien, lui valaient
l'inimitié dangereuse des sbires du clan Assad. CC
Réponse
J'ai lu avec attention le document de C.C. que vous publiez ci-dessus et ce qui
m'a le plus surpris, ce sont les positions et déclarations de Monseigneur Zenari,
Nonce Apostolique en Syrie.
Avant de communiquer ma réponse ici bas, j'assure n'être en rien un soutien du
parti Baath et de son Président au pouvoir en Syrie. Je fais partie de la majorité
silencieuse syrienne qui aspire à la paix, à la sécurité et à la cohabitation sincère
et harmonieuse entre musulmans et chrétiens.
Je dirais ensuite que nous chrétiens de Syrie, nous sommes prêts à nous « priver
de liberté et de démocratie » si toutes deux doivent être « accordées aux
Salafistes » au prix de la disparition des chrétiens de Syrie.
Tout d'abord, Monseigneur Zenari semble ne pas s'attarder sur le cas de l'Egypte
d'où j'ai reçu plusieurs messages de prêtres qui témoignaient d'une grande
inquiétude face aux islamistes et aux frères musulmans. Nos prises de position
en Syrie sont très influencées par le sort qui fut réservé aux chrétiens d'Irak qui
continuent à chercher l'exil.
Dans mon argumentation, je me réfère aux positions de Monseigneur J. Nazaro,
l'Evêque Latin de Syrie, qui s'est vu, à plusieurs reprises, refuser la publication
de messages adressés à la presse italienne. Il était alors le premier à vouloir
évoquer la présence de salafistes en Syrie qui se disaient désireux de « purifier la
terre de l'islam » de la présence des infidèles.
Je me réfère également aux fatwa des Imams saoudiens appelant à la « guerre
sainte contre les infidèles » et proclamant qu'il ne pouvait y avoir en Orient
qu'une seule religion et que les chrétiens devaient se convertir a l'Islam qui
reconnait les religions du « livre ».
Il est certain qu'il y a de bons musulmans, sincèrement « tolérants » ; nous en
connaissons tous mais le courant salafiste sème la haine, cultive la rancune,
recherche les disputes et considère les chrétiens comme des traîtres à la solde de
l'Occident"; on les considère les complices des anciens « Croisés » qui voulaient
envahir la terre d'islam.
Il serait bon, pour le nonce apostolique en Syrie, d'effectuer un tour dans la
campagne syrienne et de se mettre à l'écoute de certaines mosquées d'Alep
notamment les mosquées du quartier de Salah-Eddine et de bien entendre les
prédications des Imams appelant lors de la prêche du Vendredi à la « guerre
sainte ».
Rappelons seulement au nonce les slogans des islamistes au début de la rébellion
: « El alawi fi taboutt wal al-massihi fi Bairut » (L'alaouite dans le cercueil et le
chrétien à Beyrouth).
A Alep, nous commençons même à entendre des appels lancés en direction des
propriétaires musulmans d'entreprises pour qu'ils chassent les chrétiens; ces
appels soutenant que c'est un devoir de Foi de le faire. A Idlib, les Salafistes ont
menacé les institutrices d'écoles tout en leur donnant le choix entre se convertir
à l'Islam ou quitter la ville. En plus de cette appel, ils ont imposé le voile aux
chrétiennes.
Ces arguments tout à fait justifiés ne nous dispensent pas de rappeler la
corruption considérable qui affecte la société syrienne ou encore les problèmes
économiques que l'on peut attribuer à diverses causes dont la polygamie, les
familles très nombreuses avec plus de 10 enfants, l'état de guerre sans fin
(depuis 1967), la corruption des dirigeants du parti, qui sont toutes des raisons
valables auxquelles viennent s'ajouter les sanctions récentes contre le régime et
qui ne touchent que le peuple.
Même les non-défenseurs du régime, parmi lesquels je me place, doivent
reconnaître que des reformes sont en cours qui peuvent changer et améliorer la
situation.
Aujourd'hui l'Occident s'en prend à la Syrie; pourquoi ne fait-il pas de même
avec le régime saoudien ou qatari dont on connait l'intégrisme et le fanatisme et
leur financement de la rébellion syrienne.
Ici personne ne croit que l'Occident, par ses prises de position, cherche le bien
du peuple syrien. Nous avons vu les Occidentaux agir en Libye et en Irak.
L'Occident ne veut que détruire la Syrie.
Pourquoi refuse t-on, dans les média occidentaux, des communications écrites ou
orales qui soient tant soit peu neutres ou d'un avis différent de la politique des
Etats ? Un journaliste français de notre connaissance fut accusé d'avoir « attrapé
le virus de Bashar » après avoir essuyé un refus de publication.
Certes Monseigneur Zenari peut ne pas partager les positions du Patriarche
Grégoire III et celles de Monseigneur Jeambart, respectivement Patriarche et
Evêque d'Alep pour les Grecs Melkites Catholiques mais il ne dit pas ce qu'il
pense des déclarations du patriarche Maronite Monseigneur Raï qui, à la suite de
sa nomination, avait déclaré que si le régime syrien n'était pas démocratique, il
était le plus tolérant des régimes envers les chrétiens de Syrie.
Auparavant en Syrie, c'était comme en Egypte; on ne pouvait construire des
églises. A présent, nous chrétiens, avons les droits de tous les citoyens. Avec les
salafistes, ce ne sont pas seulement les chrétiens qui seraient menacés
mais, également , les grandes figures de l'Islam éclairé comme le Grand Mufti de
Syrie.
Mgr Zenari n'est pas sans ignorer l'histoire des chrétiens syriens qui nous fait
remonter à des évènements violents passés : le génocide arménien et syriaque
par les ottomans, les massacres de Damas et d'Alep en 1860; les persécutions
des chrétiens par les Mamelouks et les Seldjoukides sans omettre les tragiques
conséquences des croisades sur les chrétiens de nos pays...
Concernant le Père Paolo Dal-Oglio; il a tout mon respect pour ce qu'il a réalisé
mais a-t-il le droit de s'en prendre à ceux qui lui ont offert l'hospitalité ? Il a
tendance à vivre dans un monde abstrait et à se nourrir d'un
amour « platonique » entre chrétiens et musulmans. A cause de cela, il s'est
heurté aux chrétiens syriaques, il a été la cause du départ de Monseigneur
Batikha, ancien évêque de Homs. Certes, il a innové par l'institution d'un ordre
monastique mixte en Syrie mais est-ce réaliste d'avoir des moines et des
moniales vivants sur un même lieu ? Par ses gestes, le Père Paolo a eu
prétention à connaître la Syrie mieux que les syriens. Ses projets ont été très
identifiés à sa personne mais que restera-t-il de ses projets après son départ ?
Je crains que la position de Monseigneur Zenari soit de nature plus diplomatique
qu'humaine. Il ménage l'opposition et l'avenir....sans garanties toutefois. Nous
qui vivons le quotidien de la guerre rebelle-répressive de Syrie, nous lançons un
appel aux Occidentaux pour qu'ils ouvrent les yeux. Qu'ils ne prennent pas le
risque d'être les témoins silencieux de l'extinction du christianisme en Orient. En
Orient, il y a des situations où nous ne pouvons nous payer le luxe de ménager
les uns et les autres...nous avons urgemment besoin de garanties.
On nous a dit que l'Occident moderniste a une grande faculté à renier le passé.
Par quelques lois, les Occidentaux parviennent à effacer l'essentiel de leur passé
religieux, culturel, voire économique alors que leurs pays furent, dans le passé,
si grands et si généreux. Désormais, voilà les pays occidentaux oublieux de leurs
racines chrétiennes et des engagements de leurs ancêtres à l'égard des chrétiens
de Syrie et de Terre-Sainte; les voilà totalement abandonnés à un objectif
abstrait qu'il est convenu d'appeler la « mondialisation ». Est-ce vrai ?
28 juin : : au Collège des Bernardins, à 20 h : Islam et christianisme, Quel
dialogue aujourd’hui ? Table ronde organisée par le département « Société,
Liberté, Paix » du pôle de recherche.
A quoi doivent servir les dialogues interreligieux ? Et plus spécialement, quel est
le sens du dialogue islamo-chrétien ? A mieux vivre ensemble, aujourd'hui, dans
des sociétés européennes où la présence accrue de la religion musulmane
entraîne des réactions et pose des questions, notamment sur la laïcité et
l'intégration. Mais il faut aller au delà du mieux vivre ensemble. Il faut, entre
christianisme et islam, dialoguer sur la théologie, l'herméneutique, la théologie
politique, la relation du religieux du politique et du social, mais également sur le
pluralisme religieux, la liberté religieuse.
Avec : Jacques Huntzinger, ancien ambassadeur de France, Collège des
Bernardins, (modérateur) ; Père Vincent Guibert, théologien, enseignant à la
Faculté Notre-Dame ; Mgr Philippe Brizard, ancien directeur de l’œuvre d’Orient
; Mohamed-Sghir Janjar, directeur adjoint de la Fondation Abdul Aziz de
Casablanca ; Mahmoud Azab, conseiller du grand Imam d’Al-Azhar (Caire) et
ancien professeur à l’Institut national des langues et civilisations orientales.
28
juin :
http://www.ayyam.org/french/?p=1189
«les Chrétiens n’ont pas appris la démocratie à l’Eglise»
« Syrie! tu vas vraiment vers le bien, la paix et la réconciliation»
Interview du Père Paolo Dall’Oglio
(traduit de l’arabe)
du 21.06.20122 par
Giselle
Khouri
http://www.alarabiya.net/programs/2012/06/21/221962.html
G. Bienvenue.. vous avez quitté la Syrie le samedi 16 juin, vous êtes bien
connu du peuple syrien, il y a même eu des manifestations appelées «
Dimanche de Paolo »… Qui êtes-vous ?
Père Paolo. Tout d’abord, bonjour (Al-salamou-alaikom) à vous et au peuple
arabe. Je n’ai pas quitté la Syrie, j’ai été contraint d’en sortir, j’ai été expulsé. Et
j’ai la ferme intention d’ y retourner, avec l’aide de tous les amoureux de la
liberté.
G. Quand-est-ce que vous comptez y retourner ?
Père Paolo. Nous ne pouvons qu’agir dans le but de rentrer. C’est aussi notre
responsabilité à tous de le faire, mais Dieu seul sait quand nous atteindrons ce
but.
G. Pourquoi vous avez été expulsé ? De quoi avez-vous été accusé ?
Père Paolo. Mes problèmes avaient déjà commencé bien avant le Printemps
arabe… Par exemple avec la publication de mon livre « La problématique de la
reconnaissance de l’autre ». Nous avions commencé à travailler avec la société
civile pour le dialogue culturel entre les religions depuis dix ans, sur des sujets
relatifs à l’environnement, le développement, la culture et le dialogue entre les
religions. Je précise que ce dernier point n’est pas un dialogue poli sous
couverture de l’Etat, c’est un dialogue issu de la volonté populaire à la recherche
d’un avenir spirituel commun…
Nous avons aussi travaillé sur la question de la corruption et c’est alors que de
sombres nuages se sont formés au dessus de nos têtes. En mars 2011, je me
suis rendu compte que mon permis de séjour avait été suspendu et en novembre
2011, l’Eglise a reçu une lettre du Ministère des Affaires Etrangères pour
m’informer que je devais quitter la Syrie. Mais en Syrie les Ministères ne sont
que des façades derrière lesquelles se cache un autre Etat, celui de « La Sécurité
».
G. Un Père comme vous qui parle du développement et de l’amélioration
de la société, etc … Je ne comprends pas la raison de votre expulsion,
pourquoi ?
Mais permettez-nous d’abord d’écouter un passage d’un message que
vous avez adressé à Noël, et qui a permis aux gens d’apprendre à vous
connaître…
Message de Noël : J’ai quitté le pays (l’Italie) où je suis né d’un père et d’une
mère, le pays dans lequel j’ai grandi et que j’aime, ensuite j’ai suivi mes passions
et mes engagements pour jouer un rôle positif dans cette vie. Je suis venu en
Syrie et je m’y suis ancré, j’ai appris la langue et la culture… on appelle le pays
d’origine la Terre Mère, moi je dis de la Syrie qu’elle est ma Terre Epousée…
Chez les Chrétiens « l’Homme ne peut séparer ce que Dieu a réuni », en ce qui
me concerne je préfère garder le silence en Syrie plutôt que de parler de la Syrie
en exil.
G. J’aurais deux questions par rapport à ce message. Vous y affirmez : «
je préfère garder le silence en Syrie plutôt que de parler de la Syrie en
exil». Vous êtes actuellement en exil et vous pouvez parler, mais vous
ne vous êtes pas tu en Syrie…
Père Paolo. Je ne me suis pas tu en Syrie tout d’abord parce que je ne suis pas
une personne qui est capable de se taire… la parole sort chez moi avec force
sans que je puisse m’en empêcher. De plus, la Syrie a ratifié un accord
international lors de l’acceptation du plan Annan soutenu par la Ligue Arabe et
qui implique qu’elle doit assurer la liberté d’expression et d’opinion des citoyens
syriens. Alors je ne vois pas pourquoi je devrais me taire si la liberté
d’expression a été reconnue par la Syrie. J’ai parlé parce que le pays glisse vers
le fonds, il se noie … il n’y a plus moyen de se taire ! Ca suffit !!!
G. J’aimerais que vous me donniez un témoignage par rapport aux
vidéos que l’on a vues sur internet. On vous a vu à Al-Qusseir. Y êtesvous allé parce que les personnes enlevées étaient chrétiennes ?
Père Paolo. J’y suis allé parce que les familles de certaines personnes enlevées,
qui ont disparu il y a quelques mois, m’ont prié de les aider à retrouver les leurs.
Alors j’y suis allé pour répondre à leur souffrance. Je me suis dit que j’ai toujours
prôné l’ouverture et le dialogue entre le Christianisme et l’Islam et que
maintenant il faut mettre mes convictions en application. Est-ce que ce dialogue
est de la pure théorie ou au contraire, est-ce la vie ? Alors j’ai pensé que c’était
le moment de mettre ce dialogue en pratique. Je suis allé à al-Qusseir et j’ai
rencontré le comité de la révolution là-bas. Ils m’ont accueilli chaleureusement,
ils savaient qui j’étais, ils m’appréciaient, et étaient heureux de ma visite…
G. Vous êtes allé à la rencontre des révolutionnaires ?
Père Paolo. Oui je me suis retrouvé en famille parmi les miens, parmi mes
compagnons… On a discuté de la situation à al-Qusseir ensemble. Les cultures
agricoles seront bientôt desséchées, parce que les barrages de contrôle du
régime empêchent tout le monde, les Chrétiens et les Musulmans, d’aller
travailler dans les champs. L’hôpital est détruit, l’hôpital de fortune se fait
bombarder, l’aide alimentaire distribuée par les organisations humanitaires
n’arrive pas, il n’y a plus de salaire, etc…Alors je leur ai promis d’aller voir
l’équipe de Kofi Annan, je me suis rendu à Damas et j’ai effectivement rencontré
cette équipe.
G. Je sais que vous étiez initialement pour le plan Annan, mais ensuite
vous avez déclaré qu’il fallait 30’000 observateurs accompagnés de
50’000 personnes de la société civile…
Père Paolo. 3’000 observateurs et 30’000 accompagnateurs de la société civile.
G. Pendant vos discussions avec l’équipe Annan, avez-vous senti qu’ils
sont dans une situation bloquée sans issue ou bien que cette initiative
va amener la communauté internationale à apporter une solution à la
crise?
Père Paolo. Cette initiative a permis de mettre la lumière sur ce qui se passe
réellement en Syrie. Car sans ces preuves, la communauté internationale ne peut
pas assumer ses responsabilités surtout avec la pression internationale que l’on
connaît. J’ai rencontré plusieurs observateurs de plusieurs nationalités, y compris
des Russes, qui souhaiteraient accomplir le travail demandé d’une façon
professionnelle : ils aimeraient pouvoir récolter les preuves, aller dans les zones
assiégées, mais ils en sont empêchés.
G. Qui les en empêche ? Pourquoi Kofi Annan ne déclare-t-il pas que le
régime syrien les en empêche si c’est le régime effectivement ? Pourquoi
continue-t-il à parler de deux parties, le régime et les forces
révolutionnaires qui les en empêcheraient ?
Père Paolo. En fait les diplomates ne vont pas parler comme moi, ils ont leur
manière. Mais en réalité, constatant que ce plan n’apporte pas la solution
attendue, les deux parties continuent la lutte armée.
G. Etes-vous en faveur d’une intervention externe en Syrie aujourd’hui ?
Père Paolo. Je suis en faveur d’une intervention externe intensive et je
demande à la communauté internationale d’assumer ses responsabilités sans se
cacher derrière le principe de la non-intervention armée. La non-intervention
armée nécessiterait plus de personnes sur le terrain, un engagement
économique ferme et un travail complet sur le terrain. Je suis un homme d’Eglise
et donc je suis en faveur de la non-violence et je demande à la communauté
internationale de trouver une solution non violente efficace en Syrie.
Actuellement les choses sont allées trop loin… L’attentisme a produit une
situation plus compliquée et bien plus difficile à gérer.
G. Etes vous en train de parler d’intervention militaire sur la Syrie ?
Père Paolo. Non, je demande à la communauté internationale d’envoyer 50’000
hommes prêts à vivre avec les gens dans les régions exposées, et qui
manifestent avec nous… Qu’ils envoient une société civile internationale qui
participe à la vie de la société civile en Syrie, ceci pour ancrer la liberté et
acheminer le pays vers la démocratie. La liberté et la démocratie sont nos droits,
nous ne sommes pas en train de les mendier à la communauté internationale. Il
est de son devoir par contre de nous aider à les obtenir par nous-mêmes.
Actuellement la communauté internationale sert de couverture à la dictature et
elle a ses raisons : Israël a intérêt à une guerre civile en Syrie, Israël et d’autres
pays ont intérêt à voir naître une guerre entre sunnites et chiites. Et le Droit
Humain est oublié et noyé. Ceci doit cesser tout de suite.
G. La résistance armée, certains pensent que c’est la seule solution,
d’autres pensent qu’au contraire la révolution doit rester pacifique.
Qu’en pensez-vous ?
Père Paolo. Je vais vous raconter l’histoire d’un jeune homme. Il était dans
l’Armée Arabe Syrienne qui a pour rôle officiel de défendre le pays et de libérer la
Palestine. Il s’est retrouvé face aux ordres de tuer les siens, son frère, sa
cousine, ses voisins et son peuple tout entier. Sa conscience l’a empêché de
continuer… Alors il a déserté et il a cherché qui pourrait arrêter ce scandale ! Je
l’ai rencontré lors d’un trajet en voiture pour ramener le corps d’un ouvrier qui
s’est fait tuer en rentrant du travail, avec 12 autres collègues, vers leur village ;
ce village qui a le malheur de se trouver à l’ouest de l’Oronte (Homs). Il me dit «
Mon Père… », je précise que ce jeune homme est musulman et qu’il m’appelle «
Mon Père… » … C’est comme ça chez nous en Syrie, le Chrétien appelle aussi un
Imam « Notre Cheikh… ». Il me dit donc : « Mon Père, je suis un paysan et
j’aimerais juste retourner à ma terre et y travailler en homme libre dans une
Syrie libre… ». Je salue cet honnête homme syrien !
G. Hier il y a eu la désertion d’un aviateur qui a atterri en Jordanie.
Pensez-vous que c’est le début ou bien pensez-vous que c’est un cas
isolé et que l’Armée syrienne reste solidaire derrière le régime?
Père Paolo. Je ne suis pas un spécialiste des questions stratégiques. Mais à
l’intérieur de l’armée il y a un déchirement relatif aux valeurs, entre le devoir
d’obéir dans une armée, censée être au service de la Patrie, et le fait de se
retrouver confronté au peuple dont on fait partie. Il faut effacer ce mythe selon
lequel tous les Alaouites seraient avec le régime. Ce mythe est moche… je
connais des Alaouites qui sont venus au monastère pleurer leurs amis tués par le
régime. J’en connais aussi qui ont passé des années dans les prisons du régime
syrien. Nous travaillons pour la paix civile. C’est ça la vraie Syrie et on ne la
lâchera pas.
G. Mais avec la résistance armée, il semble qu’il y a des groupes
extrémistes et il y a al-Qaïda.
Père Paolo. Tout d’abord al-Qaïda a été implantée en Syrie depuis des années,
par le régime ; en fait elle a été utilisée pour faire des actions terroristes en Iraq,
elle a aussi été utilisée pour de mauvaises actions au Liban. D’ailleurs, j’ai écrit
une lettre ouverte à Kofi Annan pour dire : « Vous faites semblant à l’ONU de ne
rien savoir… ne savez-vous pas qui est derrière les explosions à Damas ? Ne
savez-vous pas qu’en Syrie il y a un étang sale où l’on cultive tous les poissons
sales des moukhabarats, des organisations mafieuses et de l’extrémisme
religieux ? Vous savez tout ça et vous savez que ce que nous souhaitons, c’est
une société civile qui permet de sortir de cet étang sale et d’assumer nos
responsabilités pour moderniser le pays ».
G. C’est pour cette raison que la résistance armée est dangereuse car les
armes peuvent aboutir entre les mains de ces groupes…
Père Paolo. Il est clair que les armes risquent d’être utilisées par ces groupes. Il
est indéniable que des groupes extrémistes religieux existent dans le MoyenOrient et ils ont beaucoup de moyens financiers. J’ai aussi écrit cela à Kofi Annan
pour dire que les gens qui font partie de tels groupes ne tombent pas d’une autre
planète, ce sont nos enfants et nous avons une responsabilité morale pour les
réhabiliter. Même l’insécurité actuelle en Syrie est en grande partie planifiée… je
peux vous raconter que 30 personnes masquées ont attaqué le monastère le 22
février, ces hommes ont été reçus par les Frères et Sœurs du monastère avec du
thé, ils ont senti qu’ils se trouvaient dans un autre monde et leur humanité a
refait surface. Même ces gens sont nos enfants et on va les ramener à nous/
vers notre pays.
G. Vous avez quitté la Syrie il y a 5 jours (16.6.2012), pensez-vous que
la guerre civile a commencé en Syrie ?
Père Paolo. En Syrie il y a une révolution et il y a une guerre civile. J’ai écrit des
lettres aux diplomates en juin 2011 et leur ai dit que la guerre civile en Syrie a
commencé et que c’est de leur faute à eux et à leurs pays, y compris celle de la
diplomatie religieuse. La révolution est toujours en cours et c’est une réalité et
elle rassemble des gens de toutes les communautés et la guerre civile est aussi
présente spécialement le long de l’Oronte, et sur la côte, et ceci est une
catastrophe nationale. C’est pour cette raison qu’il nous faut dire à toutes les
communautés: choisissez le mot qui nous rallie… le sujet n’est pas Bachar Assad,
le sujet est la Patrie et les humains… nous n’accepterons jamais qu’un individu
soit plus important que la Patrie. Nous savons qu’une bonne partie des armes
que les syriens ont payées pour défendre leur Patrie est actuellement concentrée
dans la région des Alaouites. Nous leur dirons : gardez ces armes jusqu’à ce
qu’elles rouillent, vous avez acheté des armes à Poutin et à l’Iran… soit. Nous,
nous déploierons des forces gardiennes de votre sécurité dans vos villages et vos
montagnes.
G. Mais c’est la division du pays !
Père Paolo. Non, c’est tout le contraire. Les Syriens sont conscients qu’ils
veulent un pays uni. Actuellement des gens sont envoyés par certains pour tuer
d’autres syriens d’autres communautés à une seule fin: PROTEGER LE REGIME.
Nous leur disons STOP… prenez un temps de réflexion avant de continuer sur ce
chemin… je suis certain que la Syrie, qui est actuellement l’arène d’une bataille
saoudienne-iranienne, d’un conflit sunnite-chiite, d’un affrontement russeaméricain, etc., sera demain le pays de la cohabitation paisible. Pour en arriver
là nous devons dire stop aux actions armées, protéger les populations avec des
forces internationales et ensuite nous pourrons envisager de discuter ensemble…
Je vous assure que les armes n’auront aucune utilité, du sud du Liban jusqu’à
Téhéran.
G. Vous parlez là de l’axe chiite
Père Paolo. C’est là le problème.
G. J’aimerais qu’on parle des Chrétiens. Hier Michel Kilo a écrit un article
et a dit que l’Eglise ne va pas bien. Il a donné beaucoup d’exemples et
spécialement l’incident effrayant que le Patriarche de Damas aurait livré
de jeunes révolutionnaires aux moukhabarats. Où vont les Chrétiens en
Syrie ?
Père Paolo. Tout d’abord il faut être conscient que seuls les hommes des
moukhabarats livrent des jeunes aux moukhabarats. Ce n’est pas nouveau et
tous les Syriens savent cela. L’Eglise a été instrumentalisée pour renforcer la
dictature en Syrie. La liberté d’exercer sa religion dans cette région du monde
n’est pas un cadeau du régime mais fait partie de la culture locale depuis très
longtemps, des siècles. Aujourd’hui, les Patriarches et les Prêtres collaborent
avec le régime, les Imams font la même chose. Il n’y a pas un mot qu’ils
puissent prêcher sans en demander l’autorisation.
G. Mais même le Vatican n’a pas pris une position ferme
Père Paolo. Le Vatican a tout de même participé aux deux réunions des amis de
la Syrie.
G. Les Chrétiens en Syrie sont avec qui ?
Père Paolo. Il est vrai qu’ils ont peur. Le régime a réussi à leur inoculer la peur,
tout comme aux Alaouites. Ceux parmi eux qui sont conscients de la situation se
trouvent actuellement dans les prisons avec leurs compatriotes alaouites et
sunnites. Les autres, en majorité, n’ont pas pris position, et une minorité est
bien malheureusement complice du régime.
G. Que pense l’Eglise du Père Paolo ?
Père Paolo. Je suis aimé au sein de l’Eglise. Mais je crois que les Chrétiens n’ont
pas appris la démocratie à l’Eglise. Alors l’Homme Libre que je suis et qui
s’exprime en toute liberté est gênant.
G. Merci beaucoup pour cet entretien et veillez sur vous.
Père Paolo. Si vous me permettez un dernier mot… le mot de la fin : J’aimerais
mettre sur moi un tablier qui synthétise notre projet tout entier… ce tablier sur
lequel est dessiné, dans les couleurs de notre drapeau, une branche d’olivier
dont les feuilles sont nos martyrs il est écrit « RECONCILIA TION ». Nous voulons
servir la RECONCILIATION nationale qui est notre avenir et nous nous engageons
à l’accomplir. Il n’y a pas de réconciliation sans liberté d’expression, sans
démocratie mûre et sans une humanité véritable. Syrie! Tu vas vraiment vers le
Bien, la Paix et la Réconciliation. « Al-salamou-alaikom* ». (*Que la paix soit sur
vous)
1
Père Paolo est un Père Jésuite italien qui vivait en Syrie depuis 30 ans.Il se sent
parfaitement syrien et vient de se faire expulser de Syrie par le régime Assad.
2 NB :Sur le même sujet voir aussi
traduit par:Femmes Syriennes pour la Démocratie
28-29
juin :
Aux
Etats-Unis,
l’organisation,
"SOLIDARITÉ COPTE
INTERNATIONALE" tient sa conférence annuelle à Washington sous le patronage
du Congres Américain, sur le problème copte, Capitol Visitors Center, CVC
200,Congressional, Auditorium.
Ce travail, durable , réfléchi, documenté est bien étudié qu'analysé par des
spécialistes, ce qui donne à notre organisation une certaine crédibilité auprès des
véritables décideurs au niveau Américain et dans une certaine manière, au
niveau international.
ce travail se fait dans la sérénité, le calme et la discrétion, car le but principal et
final sont les droits des Coptes et dans tous les domaines dans leur pays
l'Egypte.
Juin : Aide à la survie de 500 familles chrétiennes réfugiées à Marmarita. Les
Syriens sont sous le choc. Ils ont peur. Ils craignent un « deuxième Irak ».
http://www.aed-france.org/projets/syrierefugies/
D’après les estimations des Nations Unies, les révoltes arabes de mars 2011 à
aujourd’hui, qualifiées par euphémisme de printemps arabe, ont coûté plus de
8000 vies. A Homs, les brigades Farouk, qui font partie de la soi-disant « armée
libre syrienne », ont massacré 350 à 400 personnes désarmées, d’après
certaines indications. Des sources orthodoxes ont rapporté que ces brigades
chassaient spécifiquement les chrétiens de leurs maisons, pour ensuite occuper
ces dernières.
A ce jour, on dénombre 230 000 Syriens qui ont fui les combats de Homs.
D’après Mgr Nicolas Sawwaf, évêque gréco-catholique, 500 familles de réfugiés
chrétiens ont cherché refuge à Marmarita, non loin de la frontière libanaise.
L’évêque fait son possible pour mettre des produits alimentaires et des
logements provisoires à leur disposition.
Les chrétiens de Syrie voient l’avenir avec angoisse. Bien qu’ils rejettent la
brutalité d’Assad, ils craignent que le pouvoir ne passe aux mains des
extrémistes musulmans.
« Les évêques catholiques mettent en garde contre une prise du pouvoir par les
islamistes. Ils craignent une vague encore plus grande d’agressions et
d’intimidations contre les chrétiens, comme ce qui est arrivé en Irak après la
chute de Saddam Hussein », peut on lire dans une lettre de la mission pontificale
à Beyrouth.
« Les chrétiens se trouvent dans une situation désespérée » déclare Sa Béatitude
Ignatius Joseph III, Patriarche de l’Église syro-catholique. Ils se sont sentis
moralement obligés de soutenir des insurgés par lesquels ils pourraient être
combattus après leur prise du pouvoir.
Près de 2 millions de chrétiens vivent en Syrie, soit environ 10 % de
population. La communauté catholique représente 430 000 fidèles, nombre
augmentation au cours de ces dernières années du fait de vagues de réfugiés
provenance d’Irak, notamment de catholiques chaldéens que l’Église essaie
soutenir.
la
en
en
de
Désormais, Mgr Sawwaf est confronté non seulement à ces réfugiés, mais aussi à
500 familles syriennes qui ont besoin d’un logement provisoire, de nourriture et
d’assistance médicale. Tandis que les réfugiés musulmans sont soutenus par des
États arabes tels que l’Arabie Saoudite et le Qatar, l’Église représente le seul
espoir des réfugiés chrétiens. Au total, environ 1000 familles attendent une aide
extérieure.
29 juin : Syrie : guerre civile et guerre des mots
http://www.oeuvre-orient.fr/page-syrie-guerre-civile-et-guerre-des-mots1019.html
Ne pouvant travailler librement, la presse étrangère dépend de sources
partisanes. Les informations ne manquent pas, mais il faut les interpréter et
s’assurer de leur fiabilité. Les chercheurs indépendants et les ONG des droits de
l’homme s’efforcent de fournir des données fiables.
Quatre lettres, OSDH, pour « Observatoire syrien des droits de l’homme ». Cet
organisme a été créé par Rami Abdel Rahmane, 40 ans, un entrepreneur sunnite
syrien exilé en Grande-Bretagne depuis 2000. À ses côtés, une assistante,
traductrice. Sur son site Internet en arabe et sur sa page Facebook en anglais, il
diffuse des informations sur la situation en Syrie, recueillies par des militants de
l’opposition éparpillés sur le territoire syrien. Traduites, ces informations sont
reprises dans les médias occidentaux, faute de mieux.
Informer sur la situation en Syrie est un casse-tête. L’accès au pays est difficile
pour les journalistes. Le gouvernement n’accorde pas de visa, ou au comptegouttes. Et dans ce cas, il faut accepter d’être pris en charge par les services de
renseignement du régime. Autre solution, passer clandestinement en Syrie, avec
souvent l’aide de mouvements de l’opposition. « Une opération non sans risque
et frustrante, selon un journaliste français qui s’est rendu à Homs durant le siège
de la ville. Comme on ne peut pas circuler librement, on n’a pas une vision claire
de la situation. »
Face à ce désert médiatique, l’OSDH s’est taillé une place démesurée que
dénonce Fabrice Balanche, directeur du Groupe de recherches et d’études sur la
Méditerranée et le Moyen-Orient (Gremmo), spécialiste de la Syrie. « Cet
organisme est devenu la source quasi unique de l’information sur le terrain,
reprise in extenso par l’Agence France-Presse (AFP) et les médias français. »
Or, selon lui, l’OSDH est financé par les médias panarabes. « C’est un instrument
de propagande favorable aux Frères musulmans. » Géographe, spécialiste de la
Syrie où il a vécu dix ans, il dénonce l’incohérence des chiffres livrés par l’OSDH.
« Les pertes de l’armée syrienne sont gonflées pour faire croire à la débandade,
alors qu’il n’en est rien. Lors du siège par l’armée de Haffé, l’observatoire a écrit
que l’ALS s’en était retirée pour protéger les civils. Or, il n’y avait déjà plus de
civils. Les chrétiens avaient quitté les lieux depuis 2011, les sunnites et les
alaouites avaient suivi. »
Entre guerre de l’information et géopolitique
Le problème, c’est que « personne ne questionne les sources de l’OSDH, sa façon
de rapporter les faits ». Selon lui, il s’agit d’un « parti pris » d’une majorité de la
presse en France et aux États-Unis, où on a pris fait et cause pour les
révolutionnaires. « Pendant des jours, l’observatoire, relayé par les médias
occidentaux, a tenu l’opinion publique en haleine sur le siège de Baba Amr, à
Homs, mais il n’a jamais mentionné les exactions et les assassinats d’alaouites
par l’opposition dans cette région. »
Dans ce conflit, aucune source d’information n’est neutre. L’Arabie saoudite et le
Qatar, via leurs chaînes de télévision par satellite, Al-Arabiya et Al-Jazira,
diffusent une information largement partisane. Car ces deux pays ont un intérêt
en Syrie : briser l’axe pro-iranien Liban-Syrie-Irak-Iran. « Les informateurs
syriens de ces chaînes sont des activistes révolutionnaires », reconnaît le jésuite
Paolo Dall’Oglio, récemment expulsé de Syrie. « Dans ce sens, leur télévision est
partisane, mais elle est aussi plus proche de la réalité du terrain. La télé d’État
syrienne, elle, livre un mensonge structuré », poursuit-il.
Même travers au Liban voisin. L’ancien premier ministre Saad Hariri, ennemi juré
du régime syrien qu’il accuse d’avoir assassiné son père, Rafic, en 2005, finance
le site Internet Now Lebanon, dirigé par des chrétiens maronites, anciens des
Forces libanaises de Samir Geagea. Alors qu’Al-Manar, la télévision du Hezbollah,
parti chiite libanais proche du régime syrien, défend, elle aussi, une vision
partisane de la situation.
« La guerre de l’information n’épargne pas les Syriens de Syrie, soumis aux
rumeurs et à la propagande », constate l’anthropologue Thierry Boissière,
chercheur au Gremmo qui a vécu huit ans dans le pays, jusqu’en septembre
2010. Le régime syrien dispose de l’agence de presse officielle Sana, de la
télévision Addounia TV. Mais leur audience reste limitée à la Syrie.
Information et désinformation
Opposition et partisans du gouvernement syrien usent et abusent d’Internet pour
diffuser des vidéos, comme sur le site de partage YouTube. Leur reprise est à
haut risque. La très sérieuse chaîne de télévision britannique BBC en a fait les
frais lorsqu’elle a cru diffuser des images du massacre de Houla, alors qu’il
s’agissait d’une tuerie en Irak.
Comment, dans ces conditions, continuer à informer, à comprendre la réalité
d’une situation complexe et floue ? En se basant, entre autres, sur l’analyse des
chercheurs. Fabrice Balanche a vécu dix ans en Syrie. Pour suivre les
événements, il est en contact avec ses sources sur le terrain ou avec des Syriens
de passage au Liban ou en Europe. « Si vous me demandez qui a commis tel ou
tel massacre, je ne suis pas en mesure de vous le dire, mais, connaissant la
géographie du pays, la composition ethnique des villages, je peux aider à
comprendre ce qui se passe. »
Thierry Boissière épluche aussi les sites d’information en arabe et en anglais, «
des sources qu’il faut recouper. Dans ce conflit, on en est tous au même point,
reconnaît-il. Loin du terrain, on est obligé de passer par des sources plus ou
moins fiables. »
Vérification a posteriori pour les ONG
Même souci de vérification et de croisement de l’information du côté des ONG
des droits de l’homme. « La base de notre travail, ce sont les interviews très
détaillées de témoins par Skype (téléphone via Internet), par téléphone satellite,
ou recueillies en Syrie ou dans les pays voisins, Jordanie, Liban, Irak, ou Turquie
» , explique Ole Solvang, chercheur pour l’ ONG Human Rights Watch.
Il s’est rendu à plusieurs reprises sur le terrain, soit en touriste, soit
clandestinement. « Des entretiens que l’on croise avec d’autres dans un souci
d’exactitude. » Donnent-ils une vision claire de la situation ? « Oui et non, dit-il.
Recueillir les témoignages oraux prend beaucoup de temps entre le moment où
les Syriens fuient, se rendent dans un pays d’accueil, et celui où nous les
trouvons. »
Depuis le siège du quartier de Bab Amr à Homs, en février et mars, Ole Solvang
recherche des témoignages pour comprendre comment et par qui 49 personnes
ont été tuées. Certains, recueillis par téléphone en Syrie, ont été corroborés par
d’autres, recueillis auprès de réfugiés en Jordanie. « Des témoins visuels qui ont
apporté des éléments très précis sur les corps, les lieux où les personnes avaient
été tuées et comment. » Avant d’être diffusés, les témoignages sont validés par
différents départements de l’ONG : « L’important est d’être sûrs à 100 % de ce
que nous publions. »
« Les agences de renseignements occidentales recueillent aussi leurs
informations, via leurs agents sur le terrain, les images satellites, l’interception
des réseaux radios des forces armées syriennes et des insurgés, ou les
témoignages de Syriens qui voyagent en dehors de leur pays » , explique Gilles
Chenève (1), ancien militaire et membre des services de renseignements
français. En Syrie, la frontière entre information et désinformation est ténue.
(1) Auteur de Le Réveil du Monde arabe – douze scénarios d’avenir, Éditions du
Cygne, 164 p. 16 €.
d'AGNÈS ROTIVEL pour wwww.la-croix.com
30 juin : au Mali, à Tombouctou, destructions de mausolées soufis par un
groupe salafiste
30 juin : Le Patriarcat œcuménique grec orthodoxe de Constantinople fera appel
à la Cour européenne des droits de l’homme si le Séminaire de Halki n’est pas
réouvert à la fin de l’année
http://www.orthodoxie.com/actualites/monde/le-patriarcat-oecumenique-feraappel-a-la-cour-europeenne-des-droits-de-lhomme-si-le-seminaire-de-halkinest-pas-reouvert-a-la-fin-de-lannee/
L'agence Romfea, citant le journal turc Hurriyet, a confirmé l'intention du
Patriarcat œcuménique de faire appel à la Cour européenne des droits de
l'homme si le Séminaire de Halki (fermé par les autorités turques depuis 1971)
n'est pas réouvert à la fin de cette année 2012. Il n'y a pas d'obstacle juridique à
cette réouverture. Il s'agit simplement d'une décision politique. Actuellement, le
patriache Bartholomée prépare une demande au ministère de l'Education. Si il
n'y a pas de réponse positive, une action en justice sera entamée. Source:
Romfea
30 juin : Le Courrier international, reprenant un article du quotidien turc
Hürriyet Daily News, rapporte qu'un groupe salafiste a demandé aux musulmans
de ne pas manger de tomate, car il s'agit d'un "aliment chrétien" en raison de
son coeur qui a la forme d'une croix
http://www.orthodoxie.com/sur-le-web/revue-du-web/insolite-la-tomate-unaliment-chretien/
30 juin : Le patriarche et pape grec orthodoxe d’Alexandrie Théodore II reçu par
le nouveau président égyptien Mohamed Morsi
http://www.orthodoxie.com/actualites/reception-du-patriarche-et-papedalexandrie-theodore-ii-par-le-nouveau-president-egyptien-mohamed-morsi/
Le patriarche et pape d’Alexandrie Théodore II a été reçu le 27 juin par le
président égyptien nouvellement élu Mohamed Morsi. Étaient également conviés
les représentants des Églises anglicane, protestante et maronite. Remerciant le
nouveau président pour cette invitation immédiate, le patriarche Théodore II lui
a souhaité la bénédiction de Dieu pour l’accomplissement de la haute fonction
qu’il a reçue à l’égard du peuple égyptien. Parallèlement, il a invité le président à
visiter le patriarcat à Alexandrie, ce que celui-ci a accepté immédiatement,
ajoutant que la première étape de sa visite dans cette ville serait le patriarcat,
auquel il a exprimé son entière sympathie, sachant que depuis 2000 ans les
chrétiens orthodoxes vivent paisiblement et de façon permanente dans le pays
du Nil. De son côté, le patriarche a offert au président un plateau d’argent avec
l’emblème de l’Église d’Alexandrie. Le président Mohamed Morsi a remercié tous
les participants pour leur réaction immédiate à son invitation, soulignant que
tous les Égyptiens, chrétiens et musulmans, sont des citoyens égaux de l’État,
qui doit être régi par la démocratie, la constitutionalité et la liberté. Il s’est
également prononcé pour la coexistence harmonieuse entre chrétiens et
musulmans, soulignant à nouveau les principes d’équité et d’égalité devant la loi
indépendamment de la foi religieuse. La veille, le président avait rencontré les
représentants des religions musulmane et copte, afin d’avoir un premier contact
direct avec toutes les communautés religieuses existant en Égypte et ce
immédiatement après son élection. Source: Romfea.gr
juin : Parole et prière : Un mensuel de poche pour prier, adorer et célébrer
A propos de la Péninsule arabique, Marc Fromager (Directeur de l'AED) fait
remarquer que : Autrefois couverte d'évêchés, la péninsule arabique a été
presqu'entièrement islamisée. Mais aujourd'hui, on compte à nouveau trois
millions de chrétiens, des travailleurs étrangers, pour une superficie de trois
millions de km2, soit un chrétien par km2 ! Hormis l'Arabie Saoudite, où toute
manifestation liturgique chrétienne est interdite, il existe une vingtaine d'églises
dans les différents pays de la péninsule, ce qui est notoirement insuffisant pour
la population chrétienne, disséminée sur toute la région. Mais l'inquiétude des
chrétiens est récemment montée d'un cran avec la déclaration du grand mufti
d'Arabie Saoudite, Sheikh Abdul Aziz bin Abdullah al-Shaikh, la plus importante
figure religieuse du royaume, qui a décrété le 12 mars dernier qu'il « était
nécessaire de détruire toutes les églises de la région ». Confions nos frères à
l'intercession de Notre Dame d'Arabie, patronne de l'Église pour la péninsule.
juin : Georges CORM : «L’instrumentalisation du religieux, poison récurrent du
Moyen-Orient», Entretien réalisé par Pierre Barbancey
Les peuples acteurs du printemps arabe se trouvent maintenant
confrontés à une contre-révolution dans laquelle s’investissent le
triptyque Arabie saoudite-Qatar, États-Unis- Union européenne et les
mouvances islamistes. C’est ce qu’explique Georges Corm, spécialiste de
la région. L’économiste et historien libanais revient aussi sur la
complexe situation syrienne.
Quel bilan tirez-vous de ce que l’on appelle les printemps arabes ?
Georges Corm. Il s’est effectivement passé de grands événements depuis un an
et demi. Ce que j’ai appelé révolte arabe, plutôt que révolution, s’est déroulé en
plusieurs phases. D’abord lorsque toutes les sociétés arabes, au cours de janvier,
février et début mars 2011, se retrouvent dans la rue, toutes tranches d’âges et
toutes classes sociales confondues, pour contester les pouvoirs en place. Elles
dénoncent tout à la fois l’autoritarisme politique et le manque de liberté mais,
surtout, les conditions socio-économiques et, notamment, le très fort taux de
chômage qui caractérise les économies arabes. Celui-ci atteint les 30 % chez les
15-24 ans. Il y avait donc à la fois une demande de dignité sociale et une
demande de libéralisation politique. Ces mouvements, qui se sont pratiquement
déroulés d’Oman jusqu’à la Mauritanie, ont inspiré aussi différents mouvements
européens contestant le néolibéralisme, les politiques d’austérité, la montée du
chômage, la précarité de l’emploi des jeunes... On a eu là un très beau moment
où les deux rives de la Méditerranée se sont mises à l’unisson pour contester des
pouvoirs en place.
Dans une deuxième étape, malheureusement, va se réaliser ce qu’on peut
appeler la contre-réaction. L’acte le plus extraordinaire, même si les médias
occidentaux en ont très peu parlé, a été l’entrée des troupes saoudiennes à
Bahreïn, pour mettre au pas les manifestants qui campaient sur la principale
place de la capitale, Manama. Il y a un second dérapage qui a lieu au Yémen (où
il faut saluer le rôle capital des femmes dans les manifestations), avec un
président, Ali Abdallah Saleh, manifestement soutenu par l’Arabie saoudite. Par
la suite, la situation va dégénérer à la fois en Libye et en Syrie. En Libye, il y a
l’intervention de l’Otan, avec des bombardements massifs dont on peut se
demander s’ils étaient vraiment nécessaires pour chasser le dictateur libyen.
Que se passe-t-il exactement en Syrie ?
Georges Corm. En Syrie, la bataille se déroule sur trois niveaux. Il y a des
questions purement locales avec, là aussi, une détérioration des conditions socioéconomiques, notamment dans les campagnes. Mais le pouvoir s’est mis dans
une posture de déni de ce qui se passe chez lui. La question va ensuite devenir
régionale avec des interventions extrêmement brutales de la part du Qatar, de la
Turquie et de l’Arabie saoudite. Des pays qui entendent donner des leçons de
démocratie au régime syrien ! Enfin, le niveau international où brusquement la
Chine et la Russie se révoltent contre l’instrumentalisation du Conseil de sécurité
de l’ONU par les États-Unis et leurs alliés. À ce moment-là, la bataille pour la
Syrie devientemblématique d’une volonté de briser l’unilatéralisme américain,
européen et des pays de l’Otan dans la gestion de la planète. Donc, la situation
syrienne devient extrêmement compliquée.
Où se trouve la solution ?
Georges Corm. Aujourd’hui, il n’y a pas de solution au problème syrien ! Vous
avez une guerre médiatique, une guerre des images qui est presque sans
précédent dans l’histoire des médias où l’on n’a que la thèse du Qatar, de
l’Arabie saoudite, des États-Unis, de la France et des autres pays européens. Ce
que peut dire le régime politique n’est pas entendu du tout. Bien sûr, même si
l’on n’a pas de sympathie pour le régime syrien, ce que je comprends
parfaitement, il faut quand même, dans une situation qui est déjà une guerre
civile ouverte, écouter ce que disent toutes les parties et pas une seule, si on
veut aller vers l’apaisement. J’ai dit déjà qu’il fallait distinguer les plans local,
régional et international concernant le problème syrien. Au niveau local, vous
avez deux types d’oppositions qui sont très différentes l’une de l’autre et qui
s’écartent de plus en plus. Vous avez l’opposition dite de l’intérieur, qui est
constituée de très nombreux militants de la première heure opposés au régime,
qui ont pu faire parfois plus de dix ans, quinze ans ou vingt ans de prison, tel
l’ancien dirigeant communiste Riad Al Turk qui a passé dix-huit ans en isolement.
Cette opposition intérieure ne se laisse pas prendre dans les filets des
diplomaties occidentales, comme le fait l’opposition de l’extérieur. Le régime a
fait des ouvertures, timides, insuffisantes, mais il en a fait. Il a même organisé
une séance de dialogue national qui, malheureusement, est restée sans
lendemain. Puis, à l’automne dernier, il a permis à l’opposition de se réunir dans
les faubourgs de Damas sans que personne ne soit emprisonné.
L’opposition externe est composée de réfugiés politiques ou tout simplement de
Syriens établis à l’étranger qui ne se sont pas – pour certains – directement
frottés à la rugosité du régime puisqu’ils étaient dehors, et qui se sont tout de
suite laissé prendre dans les filets, notamment de la diplomatie turque puis de la
diplomatie française, puisque deux figures majeures de cette opposition de
l’extérieure sont Burhan Ghalioun, universitaire bien connu en France, et Basma
Kodmani, qui a été chercheur à l’Ifri pendant de longues années. Et vous avez
des Frères musulmans et des personnalités très hétéroclites, dont souvent on
entend parler pour la première fois, qui n’ont pas vraiment de passé politique.
Vous avez un Observatoire des droits de l’homme qui s’est mis en place à
Londres et qui n’est pas directement sur le terrain. Vous avez cette impression
de désordre extraordinaire. On a bien vu aussi de quelle manière ils étaient
instrumentalisés avec la constitution d’un groupe dit des « amis de la Syrie », qui
s’est réuni en Tunisie d’abord puis en Turquie, maintenant aux États-Unis et
bientôt en France. Le Conseil national syrien (CNS), qu’a créé cette opposition à
l’étranger, est paralysé aussi par les querelles internes. Par ailleurs, il semble
n’avoir aucune influence sur ce qu’on appelle l’Armée syrienne libre (ASL) qui
reçoit massivement des armes et une bonne partie d’entre elles à partir du Liban.
Le deuxième volet est évidemment le volet régional. Il n’est un secret pour
personne que la diplomatie de l’Otan a un objectif majeur et massif, dissuader
l’Iran d’enrichir de l’uranium, couper les liens de la Syrie avec l’Iran et du
Hezbollah avec l’Iran. Et, évidemment, assurer la sécurité d’Israël puisque le
Hezbollah, par deux fois, a réalisé des exploits militaires contre l’armée
israélienne, l’obligeant à se retirer du sud du Liban après vingt-deux ans
d’occupation, en 2000, et l’empêchant de revenir réoccuper cette même zone en
2006. Le Hezbollah est d’une certaine façon une puissance militaire considérée
comme extrêmement dangereuse pour l’État d’Israël. Donc, l’objectif de la
bataille pour la Syrie au niveau régional est évidemment, en cas de changement
de régime, de couper l’approvisionnement en armes du Hezbollah à partir de
l’Iran, de séparer la Syrie de l’Iran, et donc d’affaiblir considérablement l’Iran en
attendant qu’on puisse opérer un changement de régime à Téhéran.
L’aspect international maintenant. La Russie et la Chine estiment que le MoyenOrient est un carrefour géographique et stratégique trop important – il
représente le plus grand réservoir d’énergie du monde – pour qu’ils le laissent à
une gestion exclusive des États-Unis et des membres de l’Otan. Ils ont donc
décidé de miser le tout pour le tout pour saper l’unilatéralisme américain et
européen au Moyen-Orient. En tout cas, ils ne veulent pas les laisser mettre la
main sur l’ensemble de la région parce qu’on sait très bien, ici, que les
mouvances de type Frères musulmans et fondamentalistes ont donné plus d’un
signal aux gouvernements occidentaux sur le fait qu’ils n’étaient pas hostiles à
l’Occident. Ils ne parlent pratiquement pas de la question palestinienne, de la
souffrance des Palestiniens. Ils sont très souvent néolibéraux en matière de
doctrine économique. Vous avez donc cette alliance qui est en train de se
cimenter très fortement : Arabie saoudite- Qatar, États-Unis-Europe et forces
islamiques diverses sur le terrain dans les pays qui ont connu des révolutions.
Voilà où nous en sommes.
La crise syrienne va-t-elle affecter durablement le Liban ?
Georges Corm. Il était clair qu’il serait affecté, notamment à partir du moment
où la Turquie ayant largement fait marche arrière par rapport aux positions
d’avant-garde qu’elle avait prises sur la question syrienne, on s’est tourné vers le
Liban. Pays où les mouvements dits djihadistes ou takfiristes sont en train de
prospérer, toujours avec des aides en provenance d’Arabie saoudite et du Qatar,
et qui a une frontière commune avec la Syrie, notamment au nord du Liban, qui
est à moins de 30 kilomètres de la ville de Homs. On savait, depuis des mois
déjà, que des combattants en armes partaient vers les éléments armés syriens
anti-régime. Ce qui explique que la bataille de Homs ait été aussi longue. Il est
clair que le nord du Liban sert de couloir pour ravitailler en armes les insurgés
syriens.
Quel est le rôle du Qatar et de l’Arabie saoudite ?
Georges Corm. Dans le cadre de la contre-réaction, on a une constellation qui
est très claire : les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), à la tête
desquels se trouvent la très puissante Arabie saoudite et le très dynamique Qatar
qui, brusquement, est partout. Cette coalition est composée de ces États qui
financent très généreusement, depuis des décennies, toutes les mouvances de
type fondamentaliste (salafistes, Frères musulmans...), qui vont les pousser à
l’occasion des élections, en Tunisie puis en Égypte. Finalement, on assiste au
rapt de ces deux révolutions. C’est d’ailleurs au moment de cette opération de
contre-révolution que le Conseil de coopération du Golfe invite les deux autres
monarchies arabes, la jordanienne et la marocaine, à devenir membres du CCG.
C’est ainsi que, finalement, s’organise toute cette contre-réaction qui rassemble
Arabie saoudite, Qatar, Frères musulmans, États-Unis et Europe, là pour
confisquer les révolutions. On a d’ailleurs vu, au mois de mai 2011, le sommet
du G8, qui s’est tenu à Deauville, consacrer une grande partie de ses
délibérations à soi-disant appuyer les révoltes arabes. Ce sommet est passé
assez inaperçu alors que tout le monde aurait dû lire attentivement le document
du Fonds monétaire international (FMI) qui y a été soumis et approuvé. Il prévoit
30 milliards de dollars d’aide aux deux révolutions, égyptienne et tunisienne,
lesquelles aides sont conditionnées, comme d’habitude, par encore plus de
réformes de type néolibéral, c’est- à-dire les réformes mêmes qui ont fini par
mettre les Égyptiens et les Tunisiens dans la rue !
Peut-on dire que la stratégie des États-Unis est une stratégie
pragmatique, prête à composer avec qui prendra le pouvoir pour autant
que leurs affaires continuent ?
Georges Corm. La stratégie américaine est toujours dans le sillage de la
politique néoconservatrice de George W. Bush. C’est un remodelage du MoyenOrient qui convient et tranquillise les États-Unis et sécurise définitivement l’État
d’Israël sans que ce dernier n’ait à faire des concessions douloureuses.
Quiconque aurait écouté attentivement le discours de Barack Obama au Caire, en
juin 2009, aurait compris que, en dépit de la citation de quelques versets du
Coran et de quelques paroles aimables sur la souffrance des Palestiniens et sur la
protection des minorités, il continuait sur la même ligne que son prédécesseur, à
part sur l’Irak où il a accéléré le retrait pour mieux se concentrer sur
l’Afghanistan. Le rêve d’un Moyen-Orient totalement soumis aux intérêts
géostratégiques et économiques de l’Occident politique, qui est incarné par
l’Otan, est toujours là. La politique des États-Unis est une politique visant à créer
le maximum de dissensions entre sunnites et chiites à l’échelle régionale. Nous
en souffrons au Liban, en Syrie, à Bahreïn, partout où vous avez des groupes
musulmans qui ne sont pas sunnites mais qui peuvent être alaouites, chiites de
différentes obédiences. Au Moyen-Orient, malheureusement, l’instrumentalisation
du religieux est installée depuis bien longtemps.
Une voix originale
La voix de Georges Corm, économiste et historien libanais, est d’autant plus
intéressante qu’elle tranche souvent avec le politiquement correct de nombreux
analystes, qu’ils soient américains, européens ou même arabes. Auteur de
nombreux ouvrages de référence sur la question moyen-orientale – citons
l’indispensable Proche-Orient éclaté (Gallimard) et Orient-Occident, la fracture
imaginaire (La Découverte). De Beyrouth, où il enseigne à l’université SaintJoseph, dans un pays multiconfessionnel, il ne pouvait que s’intéresser
également à la Question religieuse au XXIe siècle (La Découverte). On lui doit
aussi le Nouveau
Gouvernement du monde. Idéologies, structures, contre-pouvoirs, toujours aux
éditions La Découverte. Il vient d’actualiser un ouvrage là encore indispensable à
qui veut comprendre le pays du Cèdre, le Liban contemporain : histoire et société
(La Découverte, 2012), où il analyse finement les évolutions récentes de ce pays,
les tensions auxquelles il est soumis et surtout, au regard de l’histoire, ébauche
les chemins possibles, hors des impasses actuelles où mène le confessionnalisme
omniprésent.
1er juillet : TV France 2, 9h30, Le mariage dans la tradition arménienne.(
http://programmes.france2.fr/les-chemins-de-lafoi/index.php?page=article&numsite=42&id_rubrique=44&id_article=33805)
Jean-Pierre et Selina se sont mariés à la cathédrale arménienne apostolique de
Marseille il y a quelques semaines. Issus tous les deux de familles arméniennes
(originaires de Turquie et du Liban), ils s’inscrivent dans les traditions de l’Eglise
arménienne pour s’ancrer dans leurs racines. Un témoignage de foi et de
découverte des coutumes arméniennes. Le Dr. Albert Khazinedjian, historien de
l’Eglise arménienne explique l’histoire et les signes de la célébration du mariage.
2 juillet – 31 août 2012 : Expo Photo, IReMMO 5-7, rue Basse des Carmes
75005 Paris (Maubert Mutualité) - 01 43 29 05 65, Exposition des photographies
d'Aurélie Lecarpentier, "Damas avant la révolution" www.iremmo.org
Sur fond d’actualité, ce travail photographique d’Aurélie Lecarpentier , nous
invite à découvrir les rues, l’activité et la vie quotidienne de Damas. Arrivée en
Syrie le 19 janvier 2011, Ben Ali a fui son pays et quitté le pouvoir depuis à
peine cinq jours. Deux mois après elle ne pourra plus sortir son appareil photo
dans les rues. C’est à la mi-mars que s’arrêtent les images de cette exposition,
Damas avant la révolution. Quand elle a commencé à parcourir la ville et à
découvrir ce pays aussi complexe qu’accueillant, elle fut frappée par l’absence
générale de gêne, à la vue de son objectif. Les gens n’y faisaient pas attention,
voire ils lui demandaient de les photographier. Elle a pu s’approcher, ils se sont
approchés. Ne plus pouvoir sortir avec son appareil photo fut comme un
couperet. Ne pas pouvoir aller photographier, aussi, la colère, les affrontements,
la répression et la résistance, fut une réalité à laquelle elle a été confrontée.
2 juillet : Première liturgie depuis 1922 à Kütahya, dans la région égéenne de la
Turquie (http://www.orthodoxie.com/actualites/monde/premiere-liturgie-depuis1922-a-kutahya-dans-la-region-egeenne-de-la-turquie/)
« Les cloches vont sonner le 1er juillet pour la liturgie » titre le quotidien turc
Sabah sur sa première page. En effet, pour la première fois depuis l’exode des
Grecs d’Asie Mineure, la liturgie est célébrée par le métropolite de Proussa
Elpidophore dans l’église de Kütahya bâtie il y a 120 ans. Avant 1922, cette ville
comptait 5000 Grecs sur 32000 habitants.
2 juillet : émission à France culture. Les manuscrits araméens du Sinaï avec
Alain Desreumaux (CNRS)
Lien vers l'émission : http://www.franceculture.fr/emission-foi-et-tradition-foi-ettradition-2012-07-22: Lien vers le Podcast de Foi et Tradition :
http://www.franceculture.fr/podcast/4299607
3 juillet : Christine Chaillot était au micro de Yannick Urrien: quel avenir pour
les coptes d’Egypte et les chrétiens d’Orient ? (Ke r ne w s 91 ,5 F M, 8, av e n ue
d u B o i s d 'A m o u r, 4 450 0 , L a B a ul e . T él é p ho ne : 02 40 60 9 1 50
et http://www.kernews.com/index.php?option=com_content&view=article&id=78
:quel-avenir-pour-les-coptes-d-egypte-et-les-chretiens-dorient&catid=79&Itemid=468)
4 juillet : LES MYTHES DE TOMBOUCTOU
http://www.france-catholique.fr/LES-MYTHES-DE-TOMBOUCTOU.html
Une intervention militaire extérieure se précise au Nord-Mali. Mais de qui et
contre qui ? Le flou domine.
On peut en effet distinguer au moins quatre guerres : la guerre libyenne, la
guerre malienne, la guerre ouest-africaine, la guerre algérienne. Au risque d’y
ajouter une cinquième : la guerre occidentale.
La guerre libyenne, c’est en gros celle de l’Azawad, le territoire traditionnel
touareg libéré par les milices qui s’étaient exilées en Libye et servaient le colonel
Kaddafi. Bamako a tout de suite critiqué la France de Sarkozy pour avoir mené la
guerre contre ce dernier sans se préoccuper des retombées collatérales. Mais
qu’est ce que le pouvoir à Bamako avait fait pour intégrer les Touaregs ? Le
président Amadou Toumani Touré, prudent politique, fut renversé le 22 mars par
ses propres militaires qui s’étaient évanouis devant la menace nordiste. D’où une
guerre intra-malienne à Bamako, arbitrée tant bien que mal par l’organisation
régionale ouest-africaine, la CEDEAO, avec les bons offices du président
burkinabé Blaise Compaoré. A l’issue de cette médiation, pourtant incomplète (le
président de l’Assemblée, président par intérim, est encore réfugié à Paris à la
suite d’une tentative d’élimination), les efforts se sont reportés sur la reconquête
du Nord. Un sommet à Lomé le 6 juin, a décidé de saisir le Conseil de Sécurité
afin d’y déployer une force africaine estimée alors à 3.300 hommes. La
présidence de la CEDEAO est assurée désormais par le président ivoirien, le
musulman Alassane Ouattara.
Comme
l’a
remarqué
fort
justement
l’ancienne
ministre
malienne,
l’altermondialiste Aminata Traoré, ce sont les opposants africains à la guerre en
Libye (les meilleurs amis de feu le colonel Kaddafi) qui sont désormais à la pointe
de l’intervention au Nord-Mali ! Ils sont restés sur le schéma traditionnel de
l’intégrité territoriale des Etats africains. Or ce schéma est remis en cause par la
prise de pouvoir islamiste à Tombouctou, Gao et Kindal. Mais qui sont ces
« islamistes » ? Le groupe mis en avant, Ansar Dine, est à l’origine une
dissidence du mouvement touareg de l’Azawad. Vus d’Afrique du Nord, ce sont
toujours des Touaregs maliens. Alger avait donc résolu de demeurer discret dans
un conflit d’abord ouest-africain, au grand dam de ceux qui voulaient faire de
l’Algérie une sorte de gendarme régional, et l’inciter à une grande politique
africaine, après que Egypte et Libye, qui en étaient les champions, aient fait
défaut (le Maroc, depuis l’affaire du Sahara occidental, n’est pas membre de
l’Union Africaine, position qui pourrait changer si Alger s’en mêle).
C’est alors que l’on assiste, quasiment en direct, dans une opération
mondialement médiatisée, à la destruction à la main de sept mausolées de saints
marabouts à Tombouctou par des militants salafistes. Quelques jours seulement
après la réception d’une délégation d’Ansar Dine à Alger venue négocier la
libération du Consul algérien de Gao et de six collaborateurs enlevés le 5 avril
par un groupe « terroriste », le MUJAO, Mouvement pour l’unicité et le jihad en
Afrique de l’Ouest (1) [1]., dissident de l’AQMI (Al Qaeda pour le Maghreb
islamiste) ! En l’occurrence, il s’agit non plus du tout de Maliens mais d’islamistes
algériens poursuivant leur guerre avec le régime algérien, et ayant multiplié ces
derniers temps des incursions au Sud-Algérien (Tamanrasset, Ouargla).
Une intervention ouest-africaine au Nord ne se conçoit pas sans l’Algérie. Mais
une intervention algérienne sera la guerre de l’Algérie et non celle des Africains.
On risque alors de retomber dans l’ambiguïté originelle de l’intervention en
Afghanistan : une opération anti-terroriste dirigée contre Al Qaeda, et une guerre
contre les Talibans. Alger veut en découdre avec le MUJAO mais ne tient pas à
mener une guerre contre Ansar Dine ou les Touaregs. Il devrait sur ce point avoir
le soutien de Paris et de Washington qui ont appris leur leçon afghane. Mais cela
ne satisfera pas les Africains. Une résolution trop imprécise du Conseil de
Sécurité de l’ONU qui ignorerait ces subtilités serait la porte ouverte vers une
nouvelle aventure. Alger n’en a pas besoin.
Notes
[1] L’Unicité est le mot clé : la destruction de mausolées de « saints »
musulmans en est la conséquence directe. Au-delà même du « salafisme »,
terme trop général, c’est typique du mouvement wahhabite (d’AbdelWahab en
Arabie au XVIIIe siècle) qui ne reconnaît aucun intermédiaire entre Dieu et le
fidèle en Islam, donc aucun saint. Le Wahhabisme a ainsi commencé par détruire
la propre tombe du prophète Mohamed. L’Arabie saoudite ne commémore pas la
naissance du prophète (Mouloud, fête célébrée partout ailleurs dans le monde
musulman). Les destructions de Tombouctou sont donc à attribuer au MUJAO et
non d’une manière indistincte à « Ansar Dine », sous-entendu aux Touaregs,
même s’il s’agit désormais d’une nébuleuse.
On ne saurait donc comparer cet acte de destruction avec celle des Bouddhas de
Bamiyan par des Taliban afghans, qui étaient les témoignages d’une autre
religion. Il s’agit ici d’une concurrence intra-islamique : malékites contre
wahhabites. Tombouctou n’est pas non plus devenu, comme le titrait une opinion
du « Monde » (29 juin), « l’épicentre d’un obscurantisme islamiste africain ». Les
destructions à Tombouctou sont au contraire une négation de cet « Islam noir »
si bien décrit par Vincent Monteil.
Ce n’est pas non plus une réaction « iconoclaste ». Car en l’occurrence, il n’y a
pas de différence sur ce point entre Musulmans, africains ou non. La
représentation de Dieu par l’image est partout proscrite
4 juillet : Mille et une Foi : deux jeunes sur la route des Chrétiens d’Orient
http://www.france-catholique.fr/Mille-et-une-Foi-deux-jeunes-sur.html
https://www.facebook.com/MilleEtUneFoi
La venue du Pape Benoit XVI au Liban en septembre prochain engendre aussi
des initiatives chez les jeunes pour le moins audacieuse. C’est le cas du projet
intitulé Mille et une Foi monté par Vincent Gelot et Maxime Delpierre, deux
jeunes étudiants au parcours atypiques, qui ont décidé de se lancer sur la route
des Chrétiens d’Orient à bord d’une Renault-4L dans le but de découvrir et de
partager la réalité de ces communautés parfois isolées et persécutées.
En deux mots, pouvez-vous vous présenter ?
Pour commencer, notre projet en Orient n’est pas le fruit du hasard. Vincent, 24
ans, travaille actuellement au Liban dans une ONG focalisée sur la guerre civile
libanaise après avoir effectué un Master 2 de géopolitique a Science Po-Aix et
étudié en Espagne et aux Etats-Unis et réalisé plusieurs reportages photos au
Vietnam et dans les Balkans. Maxime, 23 ans, a étudié la philosophie à l’Ecole
Normale Supérieure, travaille à l’Institut Français du Proche-Orient de Beyrouth
et se passionne pour la théologie orientale. C’est donc au Pays du Cèdre que
nous avons forge une amitié dont Mille et une Foi est l’aboutissement en quelque
sorte.
Quelle est la nature du projet Mille et une Foi ?
Tout d’abord, c’est une aventure spirituelle et humaine forte. Le but est de
donner un témoignage original et une meilleure compréhension de ce qui forme
la diversité, la beauté et le dynamisme du Christianisme d’Orient tout en
parcourant des lieux-clés de civilisation de ce berceau du monde. Pendant ces six
mois d’itinérance en Renault-4L, sur 22000 km à travers 21 pays, nous
souhaitons donner un témoignage d’espérance et une visibilité aux communautés
chrétiennes que nous rencontrerons qui sont minoritaires et parfois persécutées
ou isolées.
Quelle est la place du Pape et de son message dans votre périple ?
Comme le but de ce projet n’est pas que de recevoir mais aussi de donner, nous
comptons relayer concrètement le message de "Paix et d’Unité" lancé par le
Saint-Père aux Chrétiens d’Orient lors de sa venue au Liban en septembre
prochain - point de départ de l’aventure - à travers un Livre d’Or-ient qui sera
rempli d’intentions de prières par les Chrétiens rencontrés tout au long de
l’itinéraire puis remis à l’arrivée en Terre Sainte au représentant du Vatican, le
Patriarche Latin de Jérusalem.
Vous espérez le rencontrer ?
Oui. Depuis le Liban, nous avons mené un véritable marathon pour rencontrer les
Patriarches des Eglises chrétiennes d’Orient et les responsables du comité de
coordination de la visite du Pape afin qu’ils approuvent le projet et qu’ils
intercèdent auprès du Vatican pour que notre initiative fasse partie intégrante
de l’événement. Nous sommes convaincus qu’une bénédiction du Livre d’Or-ient
donnerait tout son sens à cette belle aventure chrétienne qui doit relayer son
message à travers l’Orient. Imaginez la joie de Chrétiens d’Irak, du Kazakhstan
ou d’Egypte recevant entre les mains un livre bénie par le Pape et remplis
jusqu’à eux par les communautés rencontrées des pays d’Orient traversés. par
des Nous avons conscience qu’une telle demande est surement compliquée à
gérer dans l’organisation de la venue du Pape au Liban, mais nous sommes
convaincu que cette photographie avec Benoît XVI, une fois ajoutée au Livre
d’Or-ient, constituerait un témoignage et un message visuel beau et fort pour les
Chrétiens éloignés ou isolés d’Orient qui rempliront ce livre ayant reçu la
bénédiction du Saint-Père.
Vous allez traverses des pays à risques et des pays en plein « Printemps
Arabes » : comment comptez-vous vous y prendre ?
Nous avons conscience que le nom de certains pays traversés peut faire
« peur », comme la Syrie ou le Yemen. Pour ce qui concerne ces pays, nous
avons réalisé en amont un gros travail pour obtenir des lettres d’invitations et de
lettres de recommandations de responsables religieux qui peuvent nous
accueillir, faciliter notre accès aux communautés chrétiennes et nous orienter sur
les zones a éviter. Nous avons également prévu un itinéraire B en cas
d’impossibilité de traverser un pays et il est clair que nous ferons notre possible
pour nous tenir informé de la situation géopolitique des zones traversées. Pour le
reste, le voyage doit être réaliste et audacieux tout en laissant une place à
l’inconnu : c’est une aventure.
Vous avez décidez de partir avec une Renault-4L que vous avez appelez
Habibimobile : Pourquoi ?
Pour commencer, Habibimobile est un nom qui fait référence à un terme
d’affection et d’amitié particulièrement utilisé dans le monde arabe (Habibi) et à
la Papamobile. Ensuite, la Habibimobile n’est pas une voiture comme les autres,
c’est une Renault-4L. Une Renault-4L, c’est un moyen pratique et de voyager, de
parcourir des longues distances sur tout type de route et dons de rester plus
longtemps parmi les communautés rencontrées. C’est surtout un art de voyager,
un véhicule rustique qui déclenche le sourire de l’enfant, la curiosité et la
sympathie du passant.
Cette voiture sera aussi customisée par Augustin Frison-Roche, un jeune
artiste-peintre dont nous avons déjà parlé dans France Catholique…
Tout à fait. Augustin est un ami de longue date et son travail sur la matière brute
fourmillant de références mythologique ou littéraires correspondait bien à
l’apparence que nous voulions donner à la 4L. L’un des cotes de la 4L illustrera la
carte de l’Orient et l’itinéraire suivi afin de faire comprendre en quelques mots
notre démarche de voyageur à l’autre bout de l’Orient. L’autre côté de la voiture
sera décorée par une fresque d’animaux représentant des symboles christiques
et des civilisations orientales (babyloniennes notamment). A l’arrière du véhicule,
le passant pourra lire en arabe Habibimobile, une manière sympathique et
amusante d’être perçu par les populations.
Cette aventure est-elle une quête purement personnelle ?
Pas du tout, nous souhaitons également faire partager cette aventure avec ceux
qui veulent nous suivre. Ainsi, certains partenaires nous font confiance tels que
l’Institut Français du Proche Orient, la fondation Raoul Follereau-Liban mais aussi
des experts sur les Chrétiens d’Orient comme Bernard Heyberger. L’Université
Saint-Joseph de Beyrouth nous soutient également en abritant un blog de
l’aventure et en mettant ses presses à notre disposition. En outre, nous avons
également le soutien de l’Œuvre d’Orient qui nous fournit des contacts sur place.
Nous avons également crée une page Facebook qui a atteint en quelques jours
plusieurs centaines de visiteurs provenant tous les horizons (France, Liban, mais
aussi Amérique Latine...). Plusieurs médias de France et d’Orient nous relaient
déjà, comme Radio Notre-Dame, La Custodie de Terre Sainte ou encore Noursat
(Télévision Télélumière), une des grandes chaines retransmise dans la plupart
des pays d’Orient.
Avez-vous reçu le soutien de membres de l’Eglise qui vous suivent
spirituellement dans cette aventure ?
Nous avons rencontrés plusieurs responsables religieux des Eglises chrétiennes
au Liban qui ont pris connaissance et approuvés ce projet, comme Monseigneur
Cyrille Salim Bustros du Patriarcat grec-melkite catholique de Beyrouth et Jbeil,
Monseigneur Paul Matar de l’Archevêché Maronite de Beyrouth entre autres.
Nous avons également reçu des lettres d’encouragements de plusieurs
responsables catholiques d’Orient comme le Patriarche Latin de Jérusalem,
Mosneigneur Fouad Twal, ou encore Monseigneur Melki du Patriarcat syrien
catholique d’Antioche.
Votre démarche est donc loin de s’adresser qu’aux Français…
Tout à fait. Nous n’avons pas voulu donner a ce projet une dimension purement
franco-française. Il nous a aussi paru important que notre démarche puisse créer
des ponts entre les chrétiens d’Orient et d’Occident et que ce témoignage soit
pleinement partagé avec les communautés rencontrées, qui sont surtout
arabisantes. Le dossier et l’affiche du projet ont ainsi été traduits en Français, en
Anglais, en Espagnol et en Arabe et nous-même avons de bons rudiments dans
ces langues. Dans cette même dynamique, si la Renault-4L sera décorée par un
artiste français, le Livre d’Orient sera quant à lui réalisé par un jeune artiste
libanais de Beyrouth, Marwan Moujaes.
5 juillet : Terre-Sainte : Prions pour la Paix en Israel et Palestine
http://www.oeuvre-orient.fr/page-terre-sainte-prions-pour-la-paix-en-israel-etpalestine-1025.html
Réjouissons-nous de ce que, pour la première fois les membres du clergé de
Cisjordanie et leurs épouses vont pouvoir se joindre à leurs confrères et leurs
épouses citoyens d’Israël pour une excursion près de Haifa le 9 juillet. Le groupe
aura un temps de réflexion en commun puis visitera ensuite le village palestinien
d’Eins Hod dont la population a été expulsée et participera à des échanges
œcuméniques. Prions pour un temps merveilleux d’échange et de renouvellement
spirituel. Chaque semaine, chaque jeudi à midi, Sabeel organise à Jérusalem une
célébration de communion œcuménique. Dans leurs fuseaux horaires respectifs,
partout dans le monde, des hommes et des femmes prient pour une paix juste
entre Israël et la Palestine.
9
juillet :
Médecin
en
Syrie
(http://www.leveilleurdeninive.com/)
:
une
situation
peu
enviable.
La situation des médecins syriens n’est pas des plus enviables. Leur vie et
l’exercice de la profession sont devenus très difficiles. Ils sont coincés entre les
conditions de l’Etat, celles de l’Ordre des médecins et surtout les menaces
d’enlèvements par les rebelles. Il faut savoir qu’en Syrie, les médecins
hospitaliers ou fonctionnaires de l’Etat ne sont pas autorisés à démissionner ou à
quitter le pays. Les moyens de contrôle et de pression qui sont exercés sur leurs
personnes ne manquent pas. La menace de perdre leurs droits à la retraite
tombe sur eux s'il advient qu'ils démissionnent. Des autorisations d’absence à
court-terme leur sont autrement octroyées. En revanche, les médecins en
profession libérale doivent obtenir la permission de l’Ordre des Médecins pour
quitter la Syrie mais cette obligation ne semble pas dissuasive puisque les
médecins libéraux peuvent apparemment quitter le pays sans difficultés. Depuis
quelques mois, le personnel médical est pris à partie par les rebelles qui
considèrent que les médecins sont complices du régime. En leur portant atteinte,
les hommes armés de la rébellion cherchent à pousser le peuple à la révolte
contre le régime. Toujours avec le même objectif, la rébellion s’attaque aux
infrastructures scolaire, postale et électrique, aux usines, aux conduites de gaz
et aux pipelines, enfin aux experts en charge de ces infrastructures.
Dans la réalité, les rebelles ne "liquident" pas systématiquement les hommes de
science et les experts. Ils les menacent par nécessité, en enlevant des
spécialistes pour exiger d’eux des interventions qui sont, concernant les
chirurgiens, d'opérer les blessés de leur camp; ensuite, ils les libèrent contre une
rançon négociée. La technique rappelle celle pratiquée du temps du prophète
Mohamed qui avait toléré et maintenu en vie les « gens du livre », chrétiens et
juifs pour leur faire travailler la terre, cette activité que les nomades méprisaient.
En échange de la « tolérance et du maintien en vie » Mohamed avait requis de
ces catégories de seconde zone le versement d’un impôt la « jizya ». Nous
trouvons dans l’attitude des rebelles vis-à-vis des médecins un peu de
cette « tolérance » intéressée qui n'a aucun fondement théologique.
On peut s’étonner de cette violence tournée vers une profession qui devrait au
contraire être protégée. Le corps médical est même devenu une proie recherchée
par les groupes armés. Comment se l'expliquer ? Il y a déjà le fait que les
médecins peuvent soigner les combattants blessés mais aussi qu'ils forment un
groupe social idéal pour être pris en otage, puisque socialement les médecins ont
généralement des situations financières confortables et puis leur enlèvement ne
passe pas inaperçu. Ensuite, il y a le fait que la destruction du tissu médical
accélérerait la fragilisation et l’anéantissement des structures sociales et
familiales qui forment avec l'armée et le parti au pouvoir, l'armature du pays.
Une technique qui nous rappelle le fondamentalisme des talibans Afghans à
l’œuvre.
Toutes les spécialités médicales sont suffisamment représentées en Syrie mais
cela donne t-il au citoyen modeste la possibilité d’être bien soigné ? Pas
exactement, car les médecins syriens seraient, nous répète-t-on, atteints de
corruption ; il leur arrive d'obliger les malades, pour des raisons mercantiles, à
des examens supplémentaires telles que radiographies et autre analyses.
Certains médecins iraient même jusqu’à exiger des opérations chirurgicales
inutiles…Il est vrai qu’une telle attitude existe sur la planète entière. Des
personnes malhonnêtes, aucun territoire n'en est épargné, mais en Syrie avec la
guerre qui s’y déroule et l’effondrement de l’activité économique, le phénomène
est insupportable.
La médecine syrienne a eu tendance à devenir une « médecine commerciale »
d’autant plus criante que la formation des médecins laisserait à désirer. Il est
fréquent d’obtenir des avis très divergents sur un cas précis après consultation
de plusieurs spécialistes.
Les médecins généralistes qui exercent en campagne pratiquent une médecine
très étendue allant des gestes simples à des opérations chirurgicales et même
des avortements… Pour cette raison, les décès dans les mains de médecins
généralistes en campagne sont réguliers, mais habituellement la cause attribuée
à ces situations est le fatal « destin » plus que la responsabilité du médecin.
Y a-t-il une inégalité de compétences entre médecins chrétiens et
musulmans ? Les premiers, qui sont plus portés sur la littérature médicale
européenne et internationale, s’avèrent plus compétents. Pour être exact, ils
inspireraient plus confiance aux patients. Leur crédibilité est renforcée par la
réputation de grand dévouement des religieuses infirmières qui sont très
demandées dans les hôpitaux publics syriens. Sans se méprendre, nous pouvons
dire que les sœurs hospitalières sont très respectées de la population ; leur
générosité, leur gentillesse et le don de soi qui les caractérisent suscitent une
admiration unanime. Elles donnent autour d'elles un vrai témoignage chrétien.
Aux hôpitaux publics, s'ajoutent les dispensaires dont disposent les Eglises et les
Sociétés de bienfaisance. Heureusement que les Institutions ecclésiales et
charitables mettent à la disposition des personnes modestes ces maisons de
soins car les malades s’y font traiter bénévolement, parfois par des médecins de
qualité dont les honoraires sont symboliques mais aussi par des médecinsstagiaires qui n'ont pas toujours l'expérience et la compétence espérée. De tels
dispensaires, à la qualité du service parfois précaire, ont le mérite d'exister et
d'être toujours actifs au service du citoyen modeste.
Toutefois en Syrie le meilleur service médical est assuré par les hôpitaux privés ;
l’hôpital français à Damas et l’hôpital Saint-Louis à Alep ; mais se faire suivre et
soigner dans l’un de ces hôpitaux n’est guère à la portée des bourses même
moyennes. On raconte que « pour financer une opération, il est nécessaire de
vendre un terrain ». C’est la triste réalité…Pourquoi la France qui s’est souvent
targuée d’avoir une bonne médecine ne finance-t-elle pas un nouvel hôpital en
Syrie plutôt que des moyens de communications au service de l’Armée Syrienne
Libre ? Un nouvel hôpital servirait plus la justice sociale et la démocratie syrienne
que le financement des rebelles en mal de destruction et animé d’un esprit
extrême.
Qu’en est-il des pharmacies ? Parviennent-elles à s’approvisionner ? L’essentiel
des médicaments vendus en Syrie est fabriqué sur place à l’exception des
traitements pour maladies graves telles que les cancers, etc…. Les Syriens ont
donc une sécurité d’approvisionnement mais qui dit sécurité ne dit pas forcément
qualité, car un manque de confiance des clients dans les produits locaux
poussent la clientèle à rechercher d’autres solutions dont la contrebande. En
effet, de mauvaises expériences passées ont obéré les médicaments syriens
après que l’on eut découvert une non-conformité des produits vendus aux
formules chimiques. Il en résulte que les médicaments rapportés de Jordanie, du
Liban ou de Turquie en contrebande sont préférés aux produits locaux. Les
pharmacies offrent les deux types d'approvisionnement : des produits locaux à
des prix raisonnables et des médicaments illicites provenant de pays voisins,
vendus à des prix prohibitifs et qui se trouvent dans l’arrière boutique.
La médecine syrienne en état de guerre ce sont aussi les Croissant-Rouge et à la
Croix-Rouge qui ont été plus d’une fois la cible des éléments armés. A Alep
plusieurs ambulances furent volées et des éléments armés ont tiré, sans
scrupules, sur des infirmiers bénévoles qu’ils ont réussi à dissuader d'un
dévouement au service des blessés. Aujourd’hui la Syrie manquerait de façon
dramatique d’infirmiers urgentistes.
Tristement, nous voyons combien la « neutralité de la médecine » en temps de
guerre est bafouée en Syrie. La protection du personnel médical est bien prévue
par les conventions de Genève et même par le droit humanitaire qui précise :
« Nul ne sera puni pour avoir exercé une activité de caractère médical conforme
à la déontologie, quels qu’aient été les circonstances ou les bénéficiaires de cette
activité ». Les violations de ce droit sur le terrain est un signe clair que le
mouvement de rébellion, dont on veut nous faire croire qu’il est démocratique,
porte en lui les germes de la dictature. S'il advenait que ce mouvement rebelle
prenne le pouvoir par la force, les pays occidentaux qui lui auront donné
appui finiront par déchanter .
5 juillet : email de Christian Cannuyer
Chers amis,
Le 23 juin, je vous ai envoyé un message consécutif à ma participation à la
réunion de la ROACO à Rome et des informations que nous y avions reçues
concernant la Syrie. Ce message a connu une diffusion sur des blogs ou des sites
d'information à visibilité internationale à laquelle je ne m'attendais pas. J'en
avais certes encouragé la diffusion mais je pensais qu'elle ne sortirait pas d'un
cercle plus confidentiel. J'avoue avoir été dépassé par l'ampleur avec laquelle il
s'est propagé, avec malheureusement des distorsions qui radicalisaient certaines
formulations.. Dans la mesure où certaines de celles-ci ont souffert de raccourcis
ou d'amalgames malencontreux, pouvant porter atteinte à la dignité voire à la
sécurité de certaines personnes, je vous demande de tenir compte du
communiqué rectificatif qui suit, et de le faire suivre auprès de vos
correspondants ou sites auxquels vous avez transmis mon message du 23
juin. Je tiens beaucoup à ce que ce rectificatif connaisse la même diffusion que le
message initial et vous saurai gré d'y aider. Je ne récuse pas mon analyse de la
situation en Syrie, qui relève de la libre opinion et s'accorde, par exemple, à
l'interview que vient de donner notre ami le Père Paolo Dall'Oglio à la télévision
libanaise (http://www.ayyam.org/french/?p=1189) mais je vous demande de
veiller avec moi, dans le douloureux contexte qui est celui de ce pays
aujourd'hui, à ce que les rumeurs ou les (dés)informations contradictoires ne
puissent porter atteinte aux personnes, à leur dignité, à leur sécurité. Nous
devons aussi préserver la sécurité et le libre exercice de la mission diplomatique
du nonce apostolique, qui se poursuit (le St-Siège ayant sagement opté pour le
maintien de sa représentation à Damas). Merci donc de répondre à ma demande
et d'assurer au communiqué qui suit la même diffusion que celle que vous avez
donnée à mon message du 23 juin.
7 juillet : Turquie: le premier dignitaire musulman appelle à rouvrir le Séminaire
de
théologie
de
Halki
(L'Orient-Le
jour
et
http://www.orthodoxie.com/actualites/europe/turquie-le-premier-dignitairemusulman-appelle-a-rouvrir-le-seminaire-de-theologie-de-halki/)
" Le premier dignitaire musulman de Turquie a appelé hier (5 juillet, ndlr) après
une rare visite au Patriarcat œcuménique orthodoxe d’Istanbul à la réouverture
d’une importante école de théologie.« Le fait que dans ce pays un quelconque
groupe religieux en soit réduit pour former ses propres prêtres (à les envoyer) à
l’étranger ne fait pas honneur à la grandeur de ce pays », a déclaré Mehmet
Görmez, le chef de la direction des affaires religieuses, responsable des
mosquées et des imams en Turquie. M. Görmez répondait à une question d’un
journaliste sur la situation du Séminaire orthodoxe de Halki, à Istanbul, après
s’être entretenu avec le patriarche Bartholomée Ier au cours de la première visite
au patriarcat d’un chef des affaires religieuses depuis 2001 (…)".
8 juillet : France culture, 8h, émission de Sébastien de Courtois sur le monde
syriaque, avec Alain Desreumaux et Françoise Briquel-Chatonnet (Epigraphie et
les manuscrit araméen du Sinaï) http://www.franceculture.fr/emission-foi-ettradition-les-armeniens-caches-de-turquie-2012-06-24
9 juillet : Les facettes d’une religiosité bigote et séparée de la vie
par Jean-Jacques Pérennès (http://www.oasiscenter.eu/fr/node/8391)
Les résultats des élections législatives égyptiennes ont fait l'effet d'un coup de
tonnerre en janvier 2012 : 76% d'islamistes au parlement ! Un bon score des
Frères musulmans était attendu de tous, mais nul n'imaginait qu'un quart de
l'électorat égyptien donnerait sa voix aux salafistes. Les chancelleries et les «
spécialistes » étaient pris en défaut : la transition à la turque que beaucoup
annonçaient ne semble plus être à l'ordre du jour. Moubarak et son régime
renversé, l'Égypte va-t-elle connaître, à son tour, un « État islamique » ? La
victoire du candidat des Frères musulmans à l'élection présidentielle de juin 2012
vient raviver cette crainte. Pour y voir plus clair et ne pas penser sous l'effet des
peurs, une clarification des relations entre religion et politique, en contexte
égyptien, s'impose.
Il faut commencer par rappeler une donnée de base de la réalité égyptienne :
l'omniprésence du religieux. Cela ne date pas de l'arrivée de l'islam. Le peuple
égyptien a la religion dans la peau, au moins depuis le temps des pharaons.
Aujourd'hui encore, au XXIe siècle, les Égyptiens sont très religieux, qu'ils soient
chrétiens ou musulmans. La religion est présente dans les noms des personnes
(selon que l'on se prénomme Mohamed ou Guirguis, Ahmed ou Boutros on sait à
qui on a affaire), la manière de se saluer (plus ou moins religieuse, surtout chez
les musulmans), de s'habiller, d'accueillir les évènements de la vie : le religieux
imprègne le quotidien et l'identité de chacun.
Depuis février 2012, les Égyptiens sont embarqués, pour la première fois de leur
histoire peut-être, dans une aventure démocratique : le peuple est appelé à se
prononcer sur son destin. Un référendum a eu lieu en mars 2012 pour modifier
une Constitution faite sur mesure pour Moubarak ; ils ont ensuite voté en
novembre pour des députés et sont en train d'élire un président de la République
au suffrage universel. Le Conseil supérieur des forces armées (CSFA) qui détient
le pouvoir suprême pendant la période de la transition, a formellement interdit
les partis religieux, mais il est clair que la religion a été un marqueur, un
référentiel dans le choix des électeurs. C'est en tout cas l'hypothèse que l'on
peut avancer pour expliquer le vote massivement islamiste de l'automne 2011 :
il reflète l'identité religieuse de 90% des Égyptiens. La même hypothèse vaut
pour les chrétiens : il est peu probable que beaucoup de coptes aient voté pour
des candidats musulmans. Les Égyptiens ont voté selon leur appartenance
religieuse.
Une certaine évolution semble s'être produite au cours de la campagne des
présidentielles, où l'on a vu nombre d'Égyptiens prendre leurs distances vis à vis
des candidats clairement marqués islamistes. Ainsi, le candidat des Frères
musulmans, Mohamed Morsi, a fait seulement 25% des voix au premier tour,
alors qu'un candidat se réclamant d'un parti nassérien, Hamdeen Sabbahi, a fait
20% à la surprise de tous. Les thèmes que défend Sabbahi sont la justice
sociale, la promotion des couches populaires (paysans, ouvriers) et ont séduit
nombre de musulmans qui avaient voté islamiste au premier tour. Au deuxième
tour, Morsi l'a emporté par 51,7% des voix, mais sur la base d'un taux de
participation de 51%. Cette victoire ne doit donc pas cacher une certaine prise de
distance par rapport aux leaders islamistes ; elle montre qu'il y a un début de
débat politique dans le pays, peu de temps après un vote qui avait été
massivement religieux. Il faut dire que les Frères musulmans restent dans le flou
concernant la signification de l'application de la charia qu'ils préconisent. A les
entendre, il s'agirait plus de mesures symboliques destinés à moraliser la vie
sociale : restrictions sur l'alcool, tenue décente exigée des touristes, etc... Les
députés élus ont d'ailleurs beaucoup débattu de ces questions et cela les a
largement discrédité aux yeux de beaucoup d'Égyptiens qui attendent de leurs
députés des solutions à leurs problèmes réels : le chômage, le logement,
l'amélioration du système éducatif, des transports urbains, des hôpitaux. Il reste
que les salafistes sont en embuscade pour obtenir des ministères d'influence
comme celui de l'éducation.
L'attitude d'al-Azhar constitue un autre élément important de l'évolution en
cours. Institution religieuse et académique égyptienne vieille de plus de mille ans
(988), al-Azhar jouit d'un grand prestige dans l'ensemble du monde sunnite .
Dirigée par un grand Imam, Cheikh al-Azhar, son influence passe par ses très
nombreux élèves et étudiants (plus de 400 000) répartis dans toute l'Égypte et
les pays voisins (Gaza, Soudan). Nasser avait entrepris de limiter son influence
en se réservant le droit de nommer le Grand Imam et en intégrant ses
ressources financières (waqfs) dans un Ministère des Affaires religieuses contrôlé
par l'État. Al-Azhar a alors perdu de son prestige, l'Imam passant pour être aux
ordres du régime, même si, dans le même temps, l'Université se modernisait et
ouvrait de nombreuses facultés civiles à côté des facultés religieuses
traditionnelles (langue arabe, charia, fondements de la religion). L'actuel grand
Imam, Dr Ahmed al-Tayyeb, est à la fois un vrai universitaire, titulaire d'un
doctorat en Sorbonne, et un vrai religieux, issu d'une confrérie soufie de Haute-
Égypte.
Devant les incertitudes menaçant le pays, le grand Imam a entrepris d'intervenir
dans le débat public par plusieurs initiatives : création d'un lieu de débat sur les
questions de société (Maison de la famille égyptienne) ; publication en juin 2011
d'un texte en onze points où al-Azhar se prononce pour « la création d'un État
national constitutionnel démocratique et moderne, basé sur une constitution
approuvée par la Nation, qui assure la séparation des pouvoirs et des différentes
institutions dirigeantes » (article 1). Ce texte est capital car il prend ses
distances par rapport à la possibilité d'un État théocratique, tout en affirmant
que la Constitution doit être « en accord avec les justes concepts de l'Islam ».
Enfin, en janvier 2012, al-Azhar s'est prononcé sur les libertés fondamentales qui
devront être garanties à tout égyptien. L'institution a, par ailleurs, joué un rôle
de modération, en particulier lorsque certains salafistes s'en sont pris à des
mausolées soufis, ce que l'Imam a dénoncé. À terme, al-Azhar espère récupérer
son indépendance par rapport au pouvoir politique, mais si celui-ci tombe entre
les mains des islamistes, il est probable qu'ils tenteront de s'en assurer le
contrôle, vu l'importance idéologique des prises de position d'al-Azhar.
À l'opposé des musulmans qui, assez nombreux, semblent avoir bougé dans leur
appréciation des leaders politiques, les chrétiens en sont restés à un principe de
précaution : tout faire pour limiter le pouvoir des islamistes dans le pays. Cette
préoccupation aurait joué un rôle significatif dans la performance du général
Ahmed Shafiq, arrivé au second tour de la présidentielle, alors que l'on attendait
Amr Moussa. Il faut dire que la communauté copte orthodoxe est en peu en état
d'apesanteur depuis la mort du pape Shenouda en avril 2012. Tous les regards
sont braqués vers le synode qui discute de possibles candidats à la succession.
Le choix ne devrait pas intervenir avant octobre ou novembre et donc l'Église
copte orthodoxe n'a plus pour la guider un chef indiscutable dont la parole avait
force de loi. Peut-être là aussi y aura-t-il une évolution : certains coptes ne
cachent pas leur désir qu'il y ait plus d'espace pour le débat et la discussion au
sein de leur Église, mais le modèle de soumission vis à vis des prêtres et des
évêques reste très prégnant.
Au total, on a le sentiment que l'appréhension du fait religieux par les politiques
reste extrêmement rudimentaire et alors qu'en apparence on en parle tout le
temps. L'islam qui s'affiche de plus en plus dans l'espace public est un islam
bigot, qui se préoccupe de ce qui se voit, de ce qui se dit (le débat tourne autour
du halal ou du haram) , alors que les vrais enjeux du pays sont des questions de
société : que propose t-on à la jeunesse, que disent les religions sur la justice
sociale, la répartition de la richesse, etc.
On eut voir en cela un certain triomphe des courants conservateurs venus du
Golfe. Les fatwas pleuvent, sans cohérence, mais on ne voit émerger aucun
projet de société, où les religieux auraient quelque chose de constructif et de
cohérent à dire. Ils font tout au plus de la surenchère dans les interdits. Làdessus, les chrétiens ne sont pas plus créatifs que les musulmans. Y compris
l'Église catholique qui pourrait pourtant tirer parti de son insignifiance numérique
pour oser une parole libre, créative, exigeante. Combien de temps durera cette
suprématie des religieux ? Il est permis de penser que le goût de la parole et du
débat nés de la Révolution et qui semblent être des acquis populaires seront à
terme un défi pour les leaders politiques mais aussi les chefs religieux.
9 juillet : Quel est l’enseignement des nouvelles Constitutions arabes à
l’Occident ? par Andrea Pin (http://www.oasiscenter.eu/fr/node/8392)
Les phases constituantes et para-constituantes que les pays arabes traversent
actuellement semblent proposer différents éléments de réflexion à la théorie du
constitutionnalisme elle-même. Afin de traiter ces sujets de manière
raisonnablement synthétique et utile, il me paraît avant tout indispensable de
libérer ce domaine d’un double équivoque qu’il est possible d’encourir. Dans ce
sens, il sera utile d’évoquer l’expérience d’Oasis et le profil méthodologique
auquel Oasis introduit. Les alternatives théoriques avec lesquelles on juge les
phénomènes de réforme et les révolutions se situent entre deux extrémités :
d’un côté, on les compare avec un standard relativement précis de protection des
droits fondamentaux et de mécanismes institutionnels, qu’on souhaite être en
globale expansion. De l’autre, on effectue un simple catalogage des réformes et
des mutations, pour identifier seulement les caractéristiques de continuité et de
discontinuité, selon des préoccupations d’ordre formel et systématique. Le
premier modèle implique des jugements de valeur, le second en est dépourvu. Le
premier admet – avec des raisons argumentées plus ou moins explicitement –
des modèles et des tendances étant au moins comparativement meilleurs que
d’autres ; l’autre se limite à mettre en évidence les différences et les analogies.
Le premier peut justifier le colonialisme culturel et juridique ; le second, le
relativisme et le positivisme (juridique et, en perspective, à la fois politique et
morale).
La réflexion mûrie par Oasis semble suggérer une autre approche qui n’entend
pas se limiter au positivisme, ni effectuer une opération marquée par une
conception monopoliste et, en dernière analyse, occidentaliste du droit. On peut
se rattacher à la célèbre réflexion sur le rôle de l’inévitable interprétation
culturelle. En effet, ce qui s’est dit en faisant référence au domaine religieux peut
raisonnablement s’appliquer aussi au phénomène juridique. En d’autres mots,
s’attendre à ce que les peuples arabes reprennent la voie de l’Occident à propos
des objectifs et des instruments, semble simplement dévaluer la dimension
historique, populaire, traditionnelle, religieuse et en dernière analyse culturelle
du droit, aussi bien occidental qu’arabe.
L’idée de l’interprétation culturelle semble expliquer de manière plus adéquate la
manière dont les modèles juridiques et constitutionnels, bien qu’ils jouissent
d’une adhésion répandue, interagissent nécessairement plutôt que de s’appliquer
uniformément aux différents contextes. Si on lit les différences en ces termes,
elles ne représentent pas nécessairement des déviations arabes des bonnes
pratiques occidentales, mais aussi des formes différentes de compréhension de
ces mêmes modèles et principes. Vice-versa, une solution identique n’est pas
simplement une réplique de ce qui est habituel ailleurs ; mais on peut dire qu’elle
exprime une convergence de facteurs inédite. En somme, la manière dont un
modèle est perçu ou refusé est le symptôme des modalités selon lesquelles la
culture et le droit interagissent.
Cette prémisse propose déjà deux éléments non sans importance. En premier
lieu, la convergence entre les nouvelles constitutions arabes et les modèles
consolidés ne certifie pas que la culture juridique arabe se soit accordée à des
styles et arguments occidentaux ; elle montre plutôt que le champ de forces à
l’œuvre dans ces pays a produit des résultats comparables aux occidentaux. Un
constitutionnalisme occidentalisant est, en somme, éventuellement le produit
mais pas l’origine des phénomènes que nous voyons. Un observateur occidental,
qu’il soit favorable ou critique à cette évolution du constitutionnalisme arabe,
devrait peut-être en tenir compte, lorsqu’il réfléchit à ces événements.
En second lieu, l’actuelle phase constituante de nombreux pays peut fournir des
éléments à l’Occident pour comprendre quelle part du constitutionnalisme
contemporain reflète la sensibilité occidentale, et quelle part s’en détache, ou
peut s’adapter à différents contextes sans perdre le signalement qui le rend
reconnaissable. Pour arriver plus précisément à la compréhension des
phénomènes qui se répètent de manière plus large dans le contexte arabe,
certaines évidences nécessitent une comparaison. Parmi de nombreux éléments,
le retour au principe de légalité, la réduction des cas où on peut suspendre les
garanties constitutionnelles, le retour de figures éminentes dans la sphère
politique et institutionnelle, émergent certainement comme les dénominateurs
communs des différents moments constituants.
Cependant, il convient de se concentrer sur un élément qui a certainement capté
l’attention, à savoir le phénomène religieux. La question par rapport à laquelle
semblent se concentrer les plus grands doutes sur la réussite des révolutions
démocratiques arabes concerne la libération de la religion – à savoir l’autonomie
de la politique du droit religieux – et la liberté de la religion – l’émancipation du
phénomène religieux de la tutelle intéressée de l’État. On peut proposer une
lecture du problème qui aille à la racine de ces deux problématiques, en utilisant
précisément l’approche de l’interprétation culturelle.
Il est utile de reprendre un élément de réflexion apparu dans la réflexion de
Benoît XVI au Bundestag, lorsqu’il a mis en évidence combien dans l’histoire
chrétienne le droit révélé n’a jamais été promu comme la source du droit
étatique. Cette prise en considération mérite une réflexion particulière. Dans ce
but, j’accentuerai un aperçu spécifique de l’affirmation papale. Je ne me réfère
pas au rappel à la raison et à la nature comme instruments d’accès à la vérité,
que les commentateurs ont justement mis en évidence, mais à un aspect qui est
peut-être passé plus inaperçu dans la discussion : à savoir, exclure que le droit
révélé ait un rôle dans le droit positif ne signifie pas simplement laisser la place
au droit naturel, mais aussi au dialogue et à la dialectique sociale et politique.
Normalement, au moment constituant la liberté religieuse se fond avec la limite
entre le domaine religieux et politique. L’affirmation du Pape nous permet
d’ajouter à cet aspect une donnée ultérieure. Benoît XVI semble en effet
suggérer que la politique et le droit sont sujets à une réflexion inépuisée de la
part de la société – que la survie d’une société s’en remet à la discussion
incessante sur son présent et son futur que les forces politiques et sociales
entretiennent quotidiennement. En d’autres termes, les textes constitutionnels
vivent dans l’interprétation culturelle que la société propose, avant tout à travers
ses pratiques et la réflexion sur les pratiques elles-mêmes. Donc, le véritable
sujet du constitutionnalisme arabe sont les populations auxquelles sont confiés
les textes.
L’observation de Benoît XVI nous permet d’aborder le moment constituant dans
une perspective plus large de celle, bien que fondamentale, avec laquelle de
nombreux commentateurs tendent à la saisir. S’attendre à ce que la constitution
garantisse le pluralisme una tantum, simplement en le mettant par écrit, semble
excessif. Il apparaît plus raisonnable de s’attendre à ce qu’une constitution donne
la place à la pratique sociale afin d’échanger des arguments, même avec les
préoccupations normatives sur des bases rationnelles : qu’elle crée des lieux de
débat et en assure les conditions. Cette option, que le christianisme – dit Benoît
XVI – a embrassé, semble la véritable clé de voûte pour faire fonctionner les
constitutions.
En effet, l’histoire politique et constitutionnelle des pays occidentaux ne s’est pas
terminée avec l’écriture des Constitutions ; elle a plutôt commencé avec elles. La
subversion, le terrorisme, les tentatives de renverser les ordonnances
constitutionnelles, la lutte des classes – pour ne citer que quelques exemples –
ont été vaincus par les pratiques sociales et politiques des différents pays, et non
pas par leurs Constitutions. De nombreux pays de l’Est européen ont des
constitutions décentes et dans certains cas même bonnes – mais leurs
prestations en matière de démocratie restent, dans plusieurs cas, insuffisantes
dans la pratique.
Pour conclure, il me semble que les événement occidentaux confirment que : a)
le progrès social du pays découle de ses pratiques, bien avant de découler de ses
textes ; b) cela situe au centre de la vie sociale non pas le texte mais le
témoignage, personnel et collectif, que les individus et les groupes se proposent
réciproquement; c) vice-versa, il n’y a aucune décision politique qui mette à
l’abri une population de la responsabilité de donner une interprétation culturelle
de la même décision. Ce ne sont là que quelques-unes des évidences que le
nouveau constitutionnalisme arabe semble proposer à l’Occident.
Oasis
(http://bl169w.blu169.mail.live.com/default.aspx#!/mail/InboxLight.aspx?n=857
172216!n=1495250933&fid=1&fav=1&mid=0bfad963-c9db-11e1-abd500215ad965d0 )
“Aux fondements des États. Droit, Constitutions, Sharî‘a ” : voilà le thème auquel
est consacré le premier plan du dernier numéro de la revue internationale
plurilingue Oasis (www.fondazioneoasis.org): au centre : le parcours laborieux
en cours dans les pays arabes engagés dans la rédaction de nouvelles
constitutions, un travail qui provoque aussi l’Occident sur le rapport entre la
volonté de la majorité et les anthropologies fondamentales irréductibles : la
question de la “loi islamique”, parmi ceux qui prétendent qu’elle soit le code
normatif et ceux qui l’invoquent comme une référence aux valeurs ; les récents
événements tunisiens, marocains, égyptiens, turcs qui font apparaître les
contradictions de peuples enracinés dans la tradition islamique, qui aspirent à la
démocratie. Le “reportage” est consacré à la Tunisie, tendue entre espérances de
démocratie et menaces de dérives vers un nouveau régime et encore l’entretien
que nous a accordé Rashid Gannoushi, chef du parti islamiste ayant obtenu la
majorité relative en Tunisie, parmi les personnages considérés par le Time
comme les plus influents du monde.
Les facettes d’une religiosité bigote et séparée de la vie par Jean-Jacques
Pérennès (http://www.oasiscenter.eu/fr/node/8391)
Les résultats des élections législatives égyptiennes ont fait l'effet d'un coup de
tonnerre en janvier 2012 : 76% d'islamistes au parlement ! Un bon score des
Frères musulmans était attendu de tous, mais nul n'imaginait qu'un quart de
l'électorat égyptien donnerait sa voix aux salafistes. Les chancelleries et les «
spécialistes » étaient pris en défaut : la transition à la turque que beaucoup
annonçaient ne semble plus être à l'ordre du jour. Moubarak et son régime
renversé, l'Égypte va-t-elle connaître, à son tour, un « État islamique » ? La
victoire du candidat des Frères musulmans à l'élection présidentielle de juin 2012
vient raviver cette crainte. Pour y voir plus clair et ne pas penser sous l'effet des
peurs, une clarification des relations entre religion et politique, en contexte
égyptien, s'impose.
Il faut commencer par rappeler une donnée de base de la réalité égyptienne :
l'omniprésence du religieux. Cela ne date pas de l'arrivée de l'islam. Le peuple
égyptien a la religion dans la peau, au moins depuis le temps des pharaons.
Aujourd'hui encore, au XXIe siècle, les Égyptiens sont très religieux, qu'ils soient
chrétiens ou musulmans. La religion est présente dans les noms des personnes
(selon que l'on se prénomme Mohamed ou Guirguis, Ahmed ou Boutros on sait à
qui on a affaire), la manière de se saluer (plus ou moins religieuse, surtout chez
les musulmans), de s'habiller, d'accueillir les évènements de la vie : le religieux
imprègne le quotidien et l'identité de chacun.
Depuis février 2012, les Égyptiens sont embarqués, pour la première fois de leur
histoire peut-être, dans une aventure démocratique : le peuple est appelé à se
prononcer sur son destin. Un référendum a eu lieu en mars 2012 pour modifier
une Constitution faite sur mesure pour Moubarak ; ils ont ensuite voté en
novembre pour des députés et sont en train d'élire un président de la République
au suffrage universel. Le Conseil supérieur des forces armées (CSFA) qui détient
le pouvoir suprême pendant la période de la transition, a formellement interdit
les partis religieux, mais il est clair que la religion a été un marqueur, un
référentiel dans le choix des électeurs. C'est en tout cas l'hypothèse que l'on
peut avancer pour expliquer le vote massivement islamiste de l'automne 2011 :
il reflète l'identité religieuse de 90% des Égyptiens. La même hypothèse vaut
pour les chrétiens : il est peu probable que beaucoup de coptes aient voté pour
des candidats musulmans. Les Égyptiens ont voté selon leur appartenance
religieuse.
Une certaine évolution semble s'être produite au cours de la campagne des
présidentielles, où l'on a vu nombre d'Égyptiens prendre leurs distances vis à vis
des candidats clairement marqués islamistes. Ainsi, le candidat des Frères
musulmans, Mohamed Morsi, a fait seulement 25% des voix au premier tour,
alors qu'un candidat se réclamant d'un parti nassérien, Hamdeen Sabbahi, a fait
20% à la surprise de tous. Les thèmes que défend Sabbahi sont la justice
sociale, la promotion des couches populaires (paysans, ouvriers) et ont séduit
nombre de musulmans qui avaient voté islamiste au premier tour. Au deuxième
tour, Morsi l'a emporté par 51,7% des voix, mais sur la base d'un taux de
participation de 51%. Cette victoire ne doit donc pas cacher une certaine prise de
distance par rapport aux leaders islamistes ; elle montre qu'il y a un début de
débat politique dans le pays, peu de temps après un vote qui avait été
massivement religieux. Il faut dire que les Frères musulmans restent dans le flou
concernant la signification de l'application de la charia qu'ils préconisent. A les
entendre, il s'agirait plus de mesures symboliques destinés à moraliser la vie
sociale : restrictions sur l'alcool, tenue décente exigée des touristes, etc... Les
députés élus ont d'ailleurs beaucoup débattu de ces questions et cela les a
largement discrédité aux yeux de beaucoup d'Égyptiens qui attendent de leurs
députés des solutions à leurs problèmes réels : le chômage, le logement,
l'amélioration du système éducatif, des transports urbains, des hôpitaux. Il reste
que les salafistes sont en embuscade pour obtenir des ministères d'influence
comme celui de l'éducation.
L'attitude d'al-Azhar constitue un autre élément important de l'évolution en
cours. Institution religieuse et académique égyptienne vieille de plus de mille ans
(988), al-Azhar jouit d'un grand prestige dans l'ensemble du monde sunnite .
Dirigée par un grand Imam, Cheikh al-Azhar, son influence passe par ses très
nombreux élèves et étudiants (plus de 400 000) répartis dans toute l'Égypte et
les pays voisins (Gaza, Soudan). Nasser avait entrepris de limiter son influence
en se réservant le droit de nommer le Grand Imam et en intégrant ses
ressources financières (waqfs) dans un Ministère des Affaires religieuses contrôlé
par l'État. Al-Azhar a alors perdu de son prestige, l'Imam passant pour être aux
ordres du régime, même si, dans le même temps, l'Université se modernisait et
ouvrait de nombreuses facultés civiles à côté des facultés religieuses
traditionnelles (langue arabe, charia, fondements de la religion). L'actuel grand
Imam, Dr Ahmed al-Tayyeb, est à la fois un vrai universitaire, titulaire d'un
doctorat en Sorbonne, et un vrai religieux, issu d'une confrérie soufie de HauteÉgypte.
Devant les incertitudes menaçant le pays, le grand Imam a entrepris d'intervenir
dans le débat public par plusieurs initiatives : création d'un lieu de débat sur les
questions de société (Maison de la famille égyptienne) ; publication en juin 2011
d'un texte en onze points où al-Azhar se prononce pour « la création d'un État
national constitutionnel démocratique et moderne, basé sur une constitution
approuvée par la Nation, qui assure la séparation des pouvoirs et des différentes
institutions dirigeantes » (article 1). Ce texte est capital car il prend ses
distances par rapport à la possibilité d'un État théocratique, tout en affirmant
que la Constitution doit être « en accord avec les justes concepts de l'Islam ».
Enfin, en janvier 2012, al-Azhar s'est prononcé sur les libertés fondamentales qui
devront être garanties à tout égyptien. L'institution a, par ailleurs, joué un rôle
de modération, en particulier lorsque certains salafistes s'en sont pris à des
mausolées soufis, ce que l'Imam a dénoncé. À terme, al-Azhar espère récupérer
son indépendance par rapport au pouvoir politique, mais si celui-ci tombe entre
les mains des islamistes, il est probable qu'ils tenteront de s'en assurer le
contrôle, vu l'importance idéologique des prises de position d'al-Azhar.
À l'opposé des musulmans qui, assez nombreux, semblent avoir bougé dans leur
appréciation des leaders politiques, les chrétiens en sont restés à un principe de
précaution : tout faire pour limiter le pouvoir des islamistes dans le pays. Cette
préoccupation aurait joué un rôle significatif dans la performance du général
Ahmed Shafiq, arrivé au second tour de la présidentielle, alors que l'on attendait
Amr Moussa. Il faut dire que la communauté copte orthodoxe est en peu en état
d'apesanteur depuis la mort du pape Shenouda en avril 2012. Tous les regards
sont braqués vers le synode qui discute de possibles candidats à la succession.
Le choix ne devrait pas intervenir avant octobre ou novembre et donc l'Église
copte orthodoxe n'a plus pour la guider un chef indiscutable dont la parole avait
force de loi. Peut-être là aussi y aura-t-il une évolution : certains coptes ne
cachent pas leur désir qu'il y ait plus d'espace pour le débat et la discussion au
sein de leur Église, mais le modèle de soumission vis à vis des prêtres et des
évêques reste très prégnant.
Au total, on a le sentiment que l'appréhension du fait religieux par les politiques
reste extrêmement rudimentaire et alors qu'en apparence on en parle tout le
temps. L'islam qui s'affiche de plus en plus dans l'espace public est un islam
bigot, qui se préoccupe de ce qui se voit, de ce qui se dit (le débat tourne autour
du halal ou du haram) , alors que les vrais enjeux du pays sont des questions de
société : que propose t-on à la jeunesse, que disent les religions sur la justice
sociale, la répartition de la richesse, etc.
On eut voir en cela un certain triomphe des courants conservateurs venus du
Golfe. Les fatwas pleuvent, sans cohérence, mais on ne voit émerger aucun
projet de société, où les religieux auraient quelque chose de constructif et de
cohérent à dire. Ils font tout au plus de la surenchère dans les interdits. Làdessus, les chrétiens ne sont pas plus créatifs que les musulmans. Y compris
l'Église catholique qui pourrait pourtant tirer parti de son insignifiance numérique
pour oser une parole libre, créative, exigeante. Combien de temps durera cette
suprématie des religieux ? Il est permis de penser que le goût de la parole et du
débat nés de la Révolution et qui semblent être des acquis populaires seront à
terme un défi pour les leaders politiques mais aussi les chefs religieux.
10 juillet : Organisation Franco-Egyptienne pour les Droits de l'Homme /
Franco-Egyptian Organization for Human Rights
Site Web : www.ofedh.org
Adresse Email : [email protected]
Français - Message OFEDH
Position de l'EPP du Parlement Européen et de la Politique de la Méditerranée
Suite à la présentation de la situation actuelle en Egypte au Parlement Européen
à Bruxelles mardi 10 juillet par une délégation de l'Organisation FrancoEgyptienne des Droits de l'Homme (OFEDH), l'EPP, le Groupe le plus important
du Parlement Européen, vient de préciser sa position par un Communiqué de
Presse signé par son Président Joseph Daul. Vis-à-vis du processus démocratique
et de la nouvelle Constitution, il urge l’Egypte à respecter les règles
fondamentales du respect des libertés d'expression, d'opinion et de conscience;
de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948; des droits des
Femmes; et des droits de minorités Ethniques et Religieuses. Dans une autre
déclaration, son Vice- Président Vito Bonsignore, Responsable de la Politique de
la Méditerranée confirme ces mêmes principes en rappelant que L’Europe, par sa
position géographique et par ses liens historiques avec l’Egypte, est concernée
au plus haut lieu par les évolutions et l’avenir de ce pays. L’Egypte devra garantir
la coexistence pacifique pour ouvrir la voie à un échange fructueux, équilibré et
constructif avec les pays démocratiques, notamment avec l’Europe.
Jean MAHER – Président de l’OFEDH
:Egypte: la nouvelle Constitution est une avancée cruciale pour le pays. Joseph
Daul MdPE, Président du Groupe PPE, et Vito Bonsignore, MdPE
Le Groupe PPE au Parlement européen suit attentivement les changements
apportés par les printemps arabes, tout particulièrement ceux intervenus en
Egypte où une nouvelle Constitution est en cours de rédaction. Joseph Daul
MdPE, Président du Groupe PPE au Parlement européen, et Vito Bonsignore
MdPE, Vice-président du Groupe PPE responsable de la politique Euromed, ont
déclaré : « Le Groupe PPE estime que la rédaction de la nouvelle Constitution
représente une opportunité unique dans l'histoire du peuple et de l'Etat
égyptiens. Nous espérons que la nouvelle Constitution sera fondée
essentiellement sur deux règles : la séparation des pouvoirs, associée à un
contrôle démocratique des institutions étatiques, et le respect des libertés
fondamentales - liberté d'expression, d'opinion et de conscience - qui doivent
être reconnues à chaque citoyen.
Un pays qui veut appartenir aux démocraties modernes doit se doter d'un
ensemble de règles claires régissant les pouvoirs alloués à chaque institution
politique, garantissant non seulement le fonctionnement démocratique de ces
institutions, mais également leur indépendance l'une vis-à-vis de l'autre. Nous
espérons que les libertés fondamentales, telles que reconnues par la Déclaration
Universelle des Droits de l'Homme de 1948, inspireront la nouvelle Constitution
afin que les droits naturels de chaque citoyen puissent être garantis et promus. Il
est également essentiel que les droits des femmes soient pleinement respectés,
de même que la reconnaissance et les droits des minorités ethniques et
religieuses. Le Groupe PPE souhaite à l'Egypte et à son peuple, dont le passé est
fier et l'identité forte, que le processus démocratique s'enracine et que la
Constitution devienne un pilier fondamental dans le pays, y assurant l'équilibre
social, juridique et économique».
Pour toute information: Joseph DAUL MdPE, Président du Groupe PPE, Tél.: +322-2847525 Delia Vlase, Porte-Parole du Président, Tél.: +32-476-331038
Francesco Frapiccini, Service de presse et communications du Groupe PPE, Tél.:
+32-473-941652
Notes aux Editeurs: Avec 271 Membres et 3 Membres observateurs de Croatie, le
Groupe PPE est de loin le Groupe politique le plus important du Parlement
européen.
10 juillet : Syrie : une espérance à redonner. De passage à Paris dans nos
locaux, le Père Ziad, prêtre jésuite, nous livre son témoignage
A Homs, en Syrie, la vie se durcit de plus en plus.
Les différentes parties n'arrivent pas à trouver la voie de la réconciliation et le
conflit s'enlise.
Les combats se poursuivent, jour et nuit, malgré les interventions de l'ONU, de la
Croix Rouge et du Croissant Rouge. Le quartier historique reste sous les feux.
"L'image du centre-ville est terrible", nous dit-il . "Les églises, les mosquées, les
maisons, les magasins,... tout est endomagé".
Pourtant de nombreuses interventions pacifiques ont lieu pour tenter de sortir les
derniers habitants restés sur place. Les aides humanitaires apportent
heureusement une respiration à la ville : en fournissant la nourriture,
l'hébergement et les médicaments, elles permettent aux habitants de garder
espoir. "Leur coeur rêve jour et nuit d'une journée de Paix" conclut le Père Ziad.
Les Jésuites (en collaboration avec JRS*) ont aidé à l'ouverture de quatre centres
d'éducation pour rescolariser les enfants, en collaboration avec les Églises
Catholiques et Orthodoxes locales.
11 juillet : A Lyon, le professeur Abraham Terian fait un exposé sur le
développement de la christologie arménienne le mercredi 11 juillet de 18h à 20h,
dans la salle Garbis Manoukian, de l’Ecole Markarian-Papazian, Lyon, 42, rue
d'Arménie.
Les Sources d’Arménie accueillent le professeur Abraham Terian. Il est un des
universitaires arméniens les plus titrés des USA. Il a été pendant dix ans le
doyen du séminaire arménien de Saint-Nerses (le seul séminaire arménien en
dehors du Proche-Orient). Il est un des deux seuls laïques (et le seul de la
diaspora) à siéger dans les instances suprêmes de l’Église Apostolique
Arménienne et un des meilleurs théologiens actuels de cette Église.
11 juillet : Le patriarche œcuménique Bartholomée exprime sa détermination à
poursuivre le dialogue œcuménique « quoi que l’on nous dise et autant que l’on
nous critique » (Amen.gr et http://www.orthodoxie.com/actualites/le-patriarcheoecumenique-bartholomee-exprime-sa-determination-a-poursuivre-le-dialogueoecumenique-quoi-que-lon-nous-dise-et-autant-que-lon-nous-critique/)
… Nous avons besoin d’ouvertures œcuméniques, humaines, sociales, de
dialogue avec tous les hommes de bonne volonté. Le patriarche Athénagoras fut
alors critiqué pour ces ouvertures qu’il avait pratiquées. Comme alors, notre
Patriarcat œcuménique est continuellement critiqué aujourd’hui pour les
dialogues œcuméniques qu’il poursuit, comme si nous désirions vendre
l’orthodoxie. Ce n’est que par le dialogue que peut se produire l’accord, le
rapprochement et la réconciliation. Pour cette raison, nous continuerons, quoi
que l’on nous dise, autant que l’on nous critique, de dialoguer avec Rome,
l’Église anglicane, le COE, la Fédération luthérienne mondiale et avec les Églises
dites anciennes orientales, les Arméniens, les Coptes, les Ethiopiens, jusqu’à ce
que vienne le jour grand et insigne de l’union de tous, pour lequel l’Église prie
dans chacun des ses offices, continuellement, immanquablement et sans cesse,
lorsqu’elle dit « Pour la paix du monde entier, la stabilité des saintes Églises de
Dieu et l’union de tous… Cela est l’une de nos priorités, l’un de nos buts sacrés,
l’un des idéaux et des objectifs de notre ministère »
12 juillet : Pour la 1ère fois, l’Œuvre d’Orient propose un cours sur "Les
chrétiens d’Orient : histoire, présent, avenir" à la rentrée 2012, en collaboration
avec
l’iReMMO. http://www.france-catholique.fr/Un-cours-sur-Les-chretiensd.html
Les chrétiens d’Orient, qui sont-ils, où vivent-ils, que deviennent-ils ? Quelle est
leur histoire, leur passé, leur place actuelle dans la société et leurs perspectives
d’avenir ? Quelles sont leurs Églises, leurs divisions, leurs gloires, leurs
souffrances ? Sont-ils Arabes, Syriaques, Assyriens, Chaldéens ou Arméniens ?
Ont-ils un poids politique, vont-ils disparaître, relèvent-ils les défis tellement
nombreux de leur présence au Moyen-Orient, jouent-ils le rôle de pont entre les
communautés religieuses ?
Ces questions sont essentielles. Comme le rappelait Mgr Gollnisch : « la première
demande que nous font les catholiques orientaux est la suivante : faites parler
de nous, dites qui nous sommes, ce que nous faisons, parlez de la vie de nos
Églises ». Se former pour mieux les connaitre, telle est la proposition de l’Œuvre
d’Orient Lors du 1er semestre Antoine Fleyfel, Maître de conférences à
l’Université catholique de Lille en théologie et philosophie, et responsable des
relations académiques à l’Œuvre d’Orient abordera les volets historiques,
théologiques et ecclésiologiques. Il permettra de présenter les Églises du MoyenOrient, dans la perspective de comprendre la manière dont elles se sont formées,
divisées ou unies, et dans le but de clarifier leurs dogmes, leurs structures et les
conditions politiques au sein desquelles elles ont existé. Les Églises seront
étudiées par familles, c’est-à-dire orthodoxes, anciennes orthodoxes, des deux
Conciles, catholiques orientales et issues de la Réforme. Le second semestre
abordera le volet géopolitique. Il traitera sous cet angle des enjeux de la
présence chrétienne dans les pays du Machreq arabe, c’est-à-dire le Liban, la
Syrie, l’Irak, la Jordanie, l’Égypte, la Territoires palestiniens et Israël.Début des
cours : 8 octobre 2012. Modalités et inscription sur le site de l’Œuvre d’Orient.
13 juillet : Nouvelle incursion de malfaiteurs dans le bâtiment diocésain
orthodoxe
de
Tripoli
en
Lybie
(Amen.gr
et
http://www.orthodoxie.com/actualites/nouvelle-incursion-de-malfaiteurs-dansle-batiment-diocesain-orthodoxe-de-tripoli-en-lybie/)
Une nouvelle incursion de malfaiteurs à eu lieu le 11 juillet 2012 dans le
bâtiment de la métropole orthodoxe de Tripoli en Libye. Des inconnus, à quatre
heures de l’après-midi, ont pénétré avec une échelle dans la cour arrière de
l’église Saint-Georges. Après avoir forcé la porte en acier du bâtiment qui jouxte
l’édifice rénové de la métropole, ils se sont efforcés de briser la porte centrale et
d’envahir le bâtiment (pour la troisième fois en deux ans), mais ils ont été
entendus par le père Joachim qui, à ce moment, nettoyait le bâtiment.
Immédiatement, le père Joachim poussa des cris et ils s’enfuirent. Cependant,
cinq minutes ne s’étaient pas écoulées, que les malfaiteurs tentèrent à nouveau
de briser la porte, profitant de l’affolement du prêtre et de l’absence de policiers
dans le quartier. Entendant les appels au secours du prêtre, les cambrioleurs
s’enfuirent. L’ambassadeur de Chypre et le consul de Grèce sont immédiatement
venus sur place avec la police, qui mène une enquête. L’église Saint-Georges,
située dans le quartier ancien de Tripoli, a été érigée en 1647 et est la cible de
malfaiteurs depuis la dernière guerre en Libye.
15 juillet : L'émission de télévision Orthodoxie (France 2), du dimanche 15
juillet, deuxième partie du reportage sur le XIVe congrès de la Fraternité
orthodoxe en Europe occidentale, qui s'est déroulé à Strasbourg du 25 au 28 mai
avec ateliers dont celui sur les chrétiens d’Orient (photographies),
16 juillet : Patriarcat Grec Melkite Catholique d’Antioche et de tout l’Orient
d’Alexandrie et de Jérusalem. Réflexions et observations sur la situation présente
en Syrie
Sa Béatitude le Patriarche Grégorios III Laham, de l’Eglise grecques melkite
catholique en Syrie, a confié ces réflexions et observations comme un
vademecum qui éclaircit les positions de l’Eglise locale face aux évènements
dramatiques de la Syrie et à certaines entorses à la déontologie par rapport à ces
évènements.
Chers amis,
1.
Le plus grand danger en Syrie actuellement est l’anarchie, le manque de
sécurité ainsi que l’irruption massive des armes de tous côtés. La violence est,
hélas, le langage qui prévaut aujourd’hui. Et la violence génère la violence. En
Syrie, ce danger guette et atteint tout les citoyens, sans différences de race,
religions ou colorations politiques.
2.
Les chrétiens, eux aussi, sont exposés à ce même danger. Mais ils sont le
maillon faible. Sans défense, ils sont la partie la plus exposée à l’exploitation, à
l’extorsion, aux enlèvements, aux sévices et même à l’élimination. Mais ils sont
aussi la partie pacificatrice, non armée, celle qui appelle au dialogue, à la
réconciliation, à la paix et à l’unité entre tous les fils et filles de la même patrie.
Voici un langage des plus rares que beaucoup ne veulent pas entendre. Nous,
chrétiens, à qui fut confié l’Evangile de la Paix, nous nous sentons appelés à le
promouvoir.
3.
Malgré cela, il n’y a pas de conflit islamo-chrétien. Les chrétiens ne sont pas
ciblés en tant que tels mais ils comptent parmi les victimes du chaos et du
manque de sécurité.
4.
Le plus grand danger est l’ingérence d’éléments étrangers arabes ou
occidentaux. Cette ingérence se traduit par les armes, l’argent et les moyens de
communications à sens unique, programmés et subversifs.
5.
Cette ingérence est nuisible même à l’opposition. Elle nuit aux justes
revendications qui s’expriment un peu partout. L’ingérence nuit à l’unité
nationale intérieure et mélange les cartes.
6.
Cette ingérence affaiblit aussi la voix de la modération qui est
spécifiquement celle des chrétiens et, plus particulièrement, la voix des
Patriarches et des Evêques ainsi que la voix de l’Assemblée des Hiérarques
Catholiques en Syrie. L’Eglise locale a fait entendre sa voix à plusieurs reprises et
les déclarations des chefs des Eglises chrétiennes se sont caractérisées par cette
modération et par l’appel à la réforme, à la liberté et à la démocratie ainsi qu’à la
lutte contre la corruption, l’appui au développement, à la liberté de la parole et
elle la promotion du dialogue.
7.
Nulle part dans ces déclarations on ne fait allusion à la persécution des
chrétiens qui, nous l’avons vu, ne sont pas ciblés en tant que tels. Aucune
allusion non plus aux notions de « musulmans », « salafistes », «
fondamentalistes », « opposants », « peur », « régime » ou « Parti ». Les
déclarations appelaient à plus de dialogue et à plus de réformes, à la
participation aux partis et aux élections parlementaires.
8.
Le langage des déclarations était toujours positif, pacifique, appelant à
l’amour et au dialogue et au refus de recourir aux armes. Il invite à sauvegarder
les citoyens sans défense et à ne pas pousser les civils dans les conflits. Bref, les
déclarations sont très éloignées de tout extrémisme de n’importe quel genre.
Tout en étant citoyennes, elles ne sont point dirigées contre telle ou telle partie,
à l’intérieur ou à l’extérieur.
9.
Je ne sais pas quelle est la raison de la campagne contre les pasteurs des
Eglises en Syrie et contre leurs prises de positions. Je me demande d’où viennent
les qualificatifs qu’on leur colle de compromission, d’exploitation et de collusion
avec le régime, de temporisation, d’esclavage ou d’indolence ?
110. Il faut savoir que l’Etat et ses responsables n’ont jamais adressé aux
pasteurs une indication ou une invitation à faire telle déclaration ou à adopter
telle position. La liberté des pasteurs a été garantie partout et elle l’est à ce jour,
que ce soit dans leur comportement ou leurs déclarations privées ou publiques.
Personnellement j’ai effectué un périple au mois de mars 2012 dans les capitales
européennes. Je n’ai demandé aucune permission ni aucune orientation à
personne et personne ne m’a réclamé d’adopter une quelconque position. J’ai
exprimé cela dans un document qui résume la plupart de mes convictions face à
la situation qui prévaut en Syrie.
11. Il est possible à tous de consulter les documents que j’ai publiés avec les
appels successifs au jeûne, à la prière, au dialogue, à la réconciliation, au rejet
de la violence et à éviter le recours aux armes...Il y a aussi les déclarations de
l’Assemblée des Hiérarques Catholiques en Syrie et les déclarations des trois
Patriarches dont le siège patriarcal est en Syrie : ce sont le Patriarche grecorthodoxe, le Patriarche syriaque-orthodoxe et le Patriarche grec-catholique (cf
http://www.pgc-lb.org/fre/news_and_events/Nouvelles-de- Syrie).
12. Ces pasteurs et les communiqués qu’ils ont publiés sont la voix officielle de
l’Eglise en Syrie. Aussi, en ma qualité de Patriarche et de Président de
l’Assemblée des Hiérarques catholiques en Syrie j’appelle tout le monde à
considérer cette voix comme la position autorisée de l’Eglise en Syrie. Nous ne
permettons à personne de parler en notre nom ou au nom des chrétiens de
Syrie, de défigurer nos déclarations ou de nous coller des accusations de quelque
genre que ce soit.
13. De même, il est subversif de douter de la crédibilité des pasteurs de l’Eglise
ou de leur transparence, de leur fidélité ou de leur objectivité, de la véracité de
leurs sources d’information ou des nouvelles qu’ils diffusent. Les pasteurs ne
s’appuient pas sur les moyens de communication. Mais ils sont en contact
permanent avec leurs prêtres, leurs moines et leurs moniales ainsi qu’avec les
fidèles et tous les autres citoyens. Ils sont des pasteurs qui veillent aux affaires
des fidèles chrétiens et ils sont aussi en contact avec les citoyens de toutes les
confessions et avec les personnalités proéminentes de la patrie. Dans toutes ces
situations ils sont libres dans leurs comportements, leurs mouvements et leurs
déclarations. Ils appellent toujours à l’édification mutuelle, au dialogue et à la
solidarité entre tous.
14. En revanche, nous considérons que ce sont les positions de certaines
personnalités, d’une presse déterminée et d’institutions particulières qui nuisent
aux chrétiens en Syrie et les exposent au danger, à l’enlèvement, à l’exploitation
et même à la mort. Ces positions accablent les chrétiens de fausses accusations,
semant le doute dans leurs cœurs et diffusant la peur et l’isolement. Par suite,
elles aident à leur exode à l’intérieur du pays ou à l’extérieur...
15. Ce sont ces positions elles-mêmes qui prétendent intempestivement
s’intéresser aux chrétiens qui peuvent augmenter le radicalisme de certaines
factions armées contre les chrétiens. Elles exacerbent les relations entre les
citoyens, particulièrement entre les chrétiens et les musulmans comme ce fut le
cas à Homs, à Qusayr, à Yabrud et Dmeineh Sharquieh etc...
16. C’est pourquoi nous invitons ces institutions et ces personnalités à
s’intéresser en Syrie plutôt à la paix civile. Qu’elles favorisent l’appel au dialogue
et à la réconciliation, au rejet de la violence. Qu’elles œuvrent pour la
sauvegarde de la sécurité des civils sans défense dans le conflit actuel de sorte à
ne pas les exposer au danger, de peur qu’ils ne deviennent la cible d’attaques
d’une faction ou de l’autre...et ne succombent ainsi, victimes de l’anarchie, de
l’insécurité, du terrorisme, de l’exploitation et des enlèvements ainsi que des
liquidations, comme nous le référons plus haut.
17. Ces réflexions et ces observations émanent de notre Foi chrétienne et de nos
convictions patriotiques ainsi que de notre connaissance de notre histoire
chrétienne et de notre héritage syrien, spécialement en ce qui concerne la
convivialité, l’ouverture et le respect mutuel malgré les temps difficiles par
lesquels passe la patrie où les relations entre les civils ont été malmenées qu’ils
soient musulmans, chrétiens ou autres.
18. Nos positions et nos réflexions émanent de notre conviction que, malgré le
sang qui a coulé en abondance et les haines qui se sont manifestées avec les
sentiments d’inimitié et de rancœur, les syriens, à cause de leur longue histoire,
restent experts en convivialité et qu’ils peuvent résoudre cette crise dangereuse,
unique dans leur histoire, s’entraidant les uns les autres, s’aimant et se
pardonnant et œuvrant ensemble pour l’avenir commun.
19. Aussi nous mettons beaucoup d’espérance dans les initiatives de la société
civile pour renforcer la charité et les liens entre les syriens que le conflit menace
de détruire. Nous prions pour le succès du mouvement Mussalaha (réconcilition)
dans lequel sont actifs à côté de leurs frères des autres confessions des délégués
de toutes les Eglises. C’est cela qui constitue la base pour les solutions efficaces
aux évènements tragiques.
2
20. De même, nous croyons, nous espérons et nous attendons que le ministère
de la réconciliation, créé spécialement pour la Mussalaha, réussisse dans sa
mission de ramener l’unité et l’amour dans les cœurs de tous. C’est ce qui
prépare la voie à la résolution du conflit. Nous avons beaucoup d’espoir dans la
création de ce nouvel organe qu’est le ministère de la réconciliation.
21. Bien sûr nous appelons encore et toujours à rejeter la violence et à arrêter
son cycle de tueries et de destruction, spécialement contre les civils démunis qui,
en réalité sont les victimes sans défense, qu’ils soient chrétiens ou musulmans.
22. Nous aimons affirmer avec véracité et franchise que notre position en tant
que chrétiens émane du fait que nous sommes des citoyens d’une société laïque
ainsi que de notre identité chrétienne. Ce qu’on appelle les prérogatives dont on
croit que les chrétiens jouissent en Syrie ne sont que les droits universels de tous
les citoyens syriens à quelque confession qu’ils appartiennent. Cela est basé sur
l’histoire et le système confessionnel des « millet » du temps des Ottomans. Le
Patriarche était alors la tête de son Eglise c'est-à-dire sa référence religieuse et
séculière. La matière de la
jurisprudence
ecclésiastique
privée
s’est
développée pendant le protectorat français puis les gouvernements syriens
successifs jusqu’au gouvernement actuel. Donc l’affirmation que, le statut des
chrétiens est fruit de leur adhérence au régime et tombera avec lui est
absolument fausse !
23. Le monde islamique a besoin de la présence chrétienne auprès de lui, avec
lui et pour lui en liaison et en interaction comme c’était le cas historiquement.
Cette présence perdurera et elle doit perdurer. J’affirme que l’Islam a besoin du
Christianisme et que les musulmans ont besoin des chrétiens et nous resterons
avec eux et pour eux comme nous l’avons toujours été par le passé et tout au
long de 1435 ans d’histoire commune.
AP P EL
24. Pour terminer : Notre grand appel en tant que chrétiens, s’adresse au monde
arabe pour l’inviter à l’Unité : la division du monde arabe a toujours été la cible
majeure interne et externe. Cette division est la raison des dangers qui guettent
la région et elle est la cause de l’absence d’une solution juste et globale au conflit
israélo-palestinien. Ce conflit est le fondement et la cause primordiale de la plus
grande partie des malheurs, des crises et des guerres du monde arabe. Ce
conflit, du témoignage du Saint-Père le Pape, de beaucoup d’ecclésiastiques, de
Nonces apostoliques et, même, du témoignage de politiciens israéliens et juifs,
est la cause primordiale de l’exode des chrétiens. Oui, la division du monde
arabe, du témoignage des personnes précitées s’oppose à une solution de ce
conflit depuis 64 ans !!! (cfr l’avis de Tzivi Levni dans Financial Times 1
3/7/2012).
La Paix est dans l’unité du monde arabe et le salut des chrétiens n’est assuré que
dans l’unité du monde arabe, d’où découlent les circonstances propices à la
convivialité et au dialogue islamo-chrétien et islamo-islamique. Le plus grand
danger dans ce domaine atteint l’Islam lui-même quand il se divise suivant les
lignes de fracture du monde arabe. La preuve étant le conflit sunnite-shiite. Ce
phénomène est plus dangereux que le danger qu’encourent les chrétiens ou les
autres confessions en Syrie et dans la région. Ce sont les crises et les guerres qui
sont la cause de l’exode des chrétiens et la cause de la dégradation des relations
islamo- chrétiennes.
Oh nos frères en Europe : intéressez-vous à l’unité du monde arabe. Vous
aiderez ainsi les chrétiens. Oh nos frères en Europe, résolvez le conflit israélopalestinien. Vous aiderez ainsi les chrétiens. Oh nos frères en Europe, œuvrez
pour la paix au Moyen-Orient. Vous aiderez ainsi les chrétiens.
Notre destin à tous, chrétiens et musulmans arabe...est le même. Ne nous
coupez pas de notre environnement communautaire arabe ni de notre
environnement communautaire musulman. Aidez-nous à jouer notre rôle et notre
mission dans le monde arabe pour que nous soyons présents dans le monde
arabe, avec lui et pour lui...et d’être en lui comme la lumière, le sel et le levain.
Intéressez-vous à nous dans notre environnement communautaire et à cause de
lui. Et ne faites pas de nous, dans vos analyses, des intrus de notre monde arabe
islamo-chrétiens ni des agents auprès de lui, des dhimmis ou des protégés par
vous ou par d’autres que vous. Aidez-nous à être les chrétiens de l’Eglise des
Arabes et de l’Eglise de l’Islam.
Nos frères en Europe : ne cachez pas vos intérêts derrière votre zèle envers les
chrétiens !
3
Nous invitons nos frères et sœurs dans l’Orient arabe et en Europe et partout
ailleurs, Etats, institutions religieuses ou humanitaires à nous aider en cette
entreprise d’Unité et nous proclamons : « une voix arabe unie et une voix
occidentale unie...peuvent redonner la sécurité et la sauvegarde à la Syrie et à
tout le Moyen-Orient pour marcher ensemble vers un avenir meilleur ». D’avance
nous sommes reconnaissants à tous ceux qui répondront à cet appel.
Et nous avons besoin du rôle unique du Pape et du Vatican et nous espérons que
la visite du Pape au Liban en septembre prochain sera un appui pour ces
réflexions que je rédige sur la situation dans le monde arabe et plus précisément
en Syrie. Puisse le Seigneur de l’Histoire nous donner Son Esprit-Saint pour nous
guider sur les chemins du Bien. Amen !
16 juillet : Moyen-Orient : "Les révolutions trouvent leurs racines dans les idées
des lumières arabes au XIXe siècle". Il faudrait retrouver ce fil là et le cultiver."
Politologue franco-libanais et consultant permanent au ministère français des
Affaires étrangères et européennes, M. Joseph Bahout livre une Analyse
géopolitique de l’avenir des chrétiens dans le contexte régional.(
http://www.oeuvre-orient.fr/page-moyen-orient-les-revolutions-trouvent-leursracines-dans-les-idees-des-lumieres-arabes-au-xixe-siecle-1026.html)
Il faudrait retrouver ce fil là et le cultiver." Politologue franco-libanais et
consultant permanent au ministère français des Affaires étrangères et
européennes, M. Joseph Bahout livre une Analyse géopolitique de l’avenir des
chrétiens dans le contexte régional.
Joseph Bahout est intervenu lors de la conférence de presse donnée par l'Œuvre
d’Orient
Parler des chrétiens d’Orient correspond à parler de réalités très diverses liées
aux pays où ils existent, et dépendant de rapports différents qu’ils ont avec les
pouvoirs en place.
Actuellement, on peut percevoir une dynamique historique qui leur est
défavorable, et la diversité géopolitique de leurs communautés nous place
devant des cas bien différents.
Par exemple, le Liban est un pays créé par et pour les chrétiens où ils eurent une
place prépondérante dans la vie politique. Cependant, dans la période de l’après
guerre, il y a eu une évolution du pouvoir chrétien vers les communautés chiite
et sunnite ; et après 2005, avec le retrait de la Syrie, une situation de
polarisation a pris place au sein dans la communauté chrétienne.
Quant au cas de l’Iraq, il y existe une Église très ancienne et enracinée mais dont
la présence s’érode. Le tournant crucial fut l’intervention américaine, après
laquelle la situation, du moins démographique, des chrétiens d’Iraq, connut une
dégradation nette. C’est un pays où les chrétiens sont attaqués en tant que
chrétiens.
Entre ces deux cas opposés se situe l’Égypte par exemple. On y trouve une
Église très ancienne et à la base de l’élaboration du nationalisme égyptien.
Cependant, ce pays est un cas emblématique de ce qui se passe avec les autres
communautés chrétiennes de la région où il faut faire un choix très difficile entre
un pouvoir autoritaire et liberticide, et une contestation du pouvoir à caractère
islamique. Dilemme extrêmement difficile que les révolutions actuelles mettent
cruellement en lumière.
Quant à la problématique de la Syrie, elle est semblable quelque part à celle de
l’Iraq de Saddam où existait l’illusion d’une sécurité protectrice et laïcisante. Il
faut l’admettre, des bénéfices économiques assez conséquents résultèrent du fait
de l’alliance entre la bourgeoisie chrétienne et la classe des nouveaux riches
issus de ce pouvoir. Il y a un pacte autoritaire entre une grande bourgeoisie qui
accepte de déserter le champ politique au profit de la prospérité et d’une
protection que lui confère un pouvoir dont les valeurs sont assez éloignées des
valeurs que porte cette bourgeoisie. C’est ce pacte qui s’effondre en Iraq et en
Syrie avec les révolutions arabes. Cela met en exergue des questions qui n’ont
jamais été résolues dans la région, comme celles des droits des individus, de la
définition de l’identité nationale, de la place du religieux dans la cité, du lien
entre le citoyen et l’État, etc.
Il faut retenir trois points de ce survol :
1. Il existe un rapport ambigu avec l’Occident perçu par certains chrétiens
d’Orient comme responsable de ce que subissent les communautés
chrétiennes, en raison de l’expérience coloniale.
2. Plusieurs genres de postures politiques sont en place : régime
confessionnel, panarabisme ou projets du repli communautaire.
3. On néglige la dimension économique et sociale en oubliant la
dégradation des classes moyenne, la déruralisation et les phénomènes de
monopolisation économique.
Bahout poursuit son analyse en soulignant qu’il ne sert pas à grand-chose de nier
l’existence d’une image de chrétiens d’Orient liés aux régimes totalitaires. Le tout
est de savoir pourquoi cette image existe et quelle est la raison de ce réflexe
auto-défensif.
Indéniablement, les quarante dernières années ont été relativement stables,
sous l’égide des régimes autoritaires, stabilité accompagnée d’une prospérité, et
déployée sous la forme d’un État plus ou moins sécularisé, où les chrétiens
avaient leur place.
Avec les révoltes arabes, la situation a complètement changé :
Il y a une crainte que le cycle ouvert entre violence et stabilisation dure
longtemps. Il est normal que dans le cadre de ce cycle là, des
communautés qui sont déjà fragilisées se sentent en insécurité.
Le vecteur de ces révoltes arabe est porté par la composante islamique.
La perception qu’ont ces communautés de l’Occident a changé. Celui-ci a
été tellement cynique et s’est accommodé des régimes autoritaires, des
violations diverses, notamment aux droits de l’homme, au nom des
intérêts qui firent certaines fois très peu de cas de la présence chrétienne
en Orient. Les chrétiens d’Orient considèrent l’Occident comme un grand
frère et se trouvent lâchés en Irak.
Enfin, le conférencier finit sur une note d’espoir en rappelant que ces révolutions
trouvent quelque part leurs racines dans les idées des lumières arabes du XIXe
siècle, et qu’il faudrait retrouver ce fil là et le cultiver. C’est peut-être ce que font
certains chrétiens au Liban, en Syrie et en Égypte.
L’autre signe d’espoir est le fait que ces régimes auxquels les chrétiens ont prêté
des vertus protectrices, sont en train de trahir toutes les valeurs chrétiennes ou
humaines, et c’est peut-être le moyen de solder le lien noué pendant des
décennies entre ces régimes et les communautés chrétiennes.
16-21 juillet : A Malte, Syriac and Christian Arabic International Conference
17 juillet : SYRIE – Appel de S. B. Grégoire III Laham : « les dangers sont
l’anarchie, les armes, les interférences – les urgences sont le dialogue et la…
(Agence Fides)
Alors que la crise syrienne s’aggrave, face à ce qu’il est désormais convenu de
définir comme une « guerre civile » et alors même que « prévaut le langage de
la violence et que la voix de la modération s’affaiblit », « il faut faire un effort de
dialogue et de réconciliation » : c’est ce qu’affirme S. B. Grégoire III Laham,
Patriarche grec-melkite catholique D’Antioche et de tout l’Orient, de Jérusalem et
d’Alexandrie, dans une note envoyée en exclusivité à l’Agence Fides. Le
Patriarche, confiant dans l’esprit du peuple syrien, affirme : « Les syriens, grâce
à leur longue histoire, peuvent se relever de cette crise dangereuse en s’aidant
les uns les autres, au travers de l’amour et du pardon. Nous lançons un appel
urgent en faveur du dialogue, de la réconciliation, de la paix : c’est l’une des
langues les plus rares que beaucoup ne veulent écouter. Nous chrétiens, à qui
est confié l’Evangile de la paix, nous sentons appelés à la promouvoir ». En
analysant la crise syrienne, le Patriarche remarque : « Les dangers les plus
importants en Syrie aujourd’hui sont l’anarchie, le manque de sécurité et l’afflux
massif d’armes de provenances diverses. La violence génère la violence qui
atteint tous les citoyens, sans distinction de race, de religion ou d’opinion
politique ». Dans un tel contexte, « les chrétiens vivent les mêmes dangers mais
ils représentent le maillon le plus faible. Sans défense, ils sont les plus
vulnérables face à l’exploitation, aux extorsions, aux enlèvements de personnes
et aux abus. Malgré cela, il n’existe aucun conflit entre chrétiens et musulmans.
Il n’existe pas de persécutions et les chrétiens ne sont pas pris pour cibles en
tant que tels mais ils font partie des victimes du chaos et du manque de
sécurité ». Parmi les éléments négatifs, aux dires du Patriarche, se trouve
« l’interférence d’éléments étrangers, arabes et occidentaux, qui amènent des
armes, de l’argent et des informations à sens unique. Cette interférence est
nuisible également à ce qu’il est convenu d’appeler l’opposition et blesse l’unité
nationale en ce qu’elle affaiblit également la voix de la modération ». A propos
de l’attitude des Eglises, le Patriarche Grégoire III Laham affirme : « Les Eglises
catholiques en Syrie ont élevé leur voix, demandant des réformes, la liberté, la
démocratie, la lutte contre la corruption, le soutien au développement et la
liberté d’expression. Aujourd’hui, nous demandons d’arrêter le cycle de tueries et
de destruction, surtout à l’encontre des civils en difficulté de toutes les religions
qui en sont, en réalité, les véritables victimes. L’Eglise a toujours refusé le
sectarisme, évitant de prendre partie mais pointant sur les valeurs éthiques et
évangéliques ». C’est pourquoi, remarque-t-il, il faut refuser une certaine
« campagne conduite contre les Pasteurs des Eglises en Syrie », accusés de
collusion avec le régime, en réaffirmant « la crédibilité, la transparence, la
fidélité et l’objectivité des Pasteurs qui sont en contact constant avec les prêtres,
les moines, les religieuses et les laïcs ». Ils « promeuvent l’invitation au dialogue
et à la réconciliation ainsi que le refus de la violence. Ils travaillent afin de
sauvegarder la sécurité des civils sans défense au milieu même du conflit, de
manière à ne pas les exposer au danger et de ne pas en faire les cibles
d’attaques de l’une ou l’autre faction ». Le Patriarche exprime enfin « beaucoup
d’espérance à propos des initiatives de la société civile visant à renforcer la
cordialité et les liens entre les syriens que le conflit a détruit. Nous prions pour la
réussite du mouvement Mussalaha, au sein duquel sont présents des délégués de
toutes les églises afin de porter l’unité et l’amour dans les cœurs de tous. C’est
ce qui pose les bases en vue de solutions efficaces à ce conflit tragique ». En
vue de cette œuvre, conclut-il, « nous avons besoin du rôle du Pape et nous
espérons que sa prochaine visite au Liban sera un appui particulier pour la Syrie,
afin que le conflit puisse cesser et le pays refleurir. Nous demandons pour cela
l’aide de tous nos frères chrétiens, au Proche Orient et dans le monde entier ».
17 juillet : L'avenir du Liban dépend de la convivialité islamo-chrétienne
(http://www.oeuvre-orient.fr/page-l-avenir-du-liban-depend-de-la-convivialiteislamo-chretienne-1027.html)
Évêque maronite de Batroun et spécialiste du Synode maronite, Mgr Khairallah
insiste sur l'exemple qu'est le Liban
Mgr Khayrallah
Les chrétiens et les musulmans sont appelés à édifier leur patrie ensemble,
en faisant la promotion des valeurs morales, de la justice sociale, de la paix et de
la liberté, de la défense de la vie et de la famille. Cela l’Exhortation apostolique
de Jean-Paul II le rappelait en 1997.
« Je voudrais vous convaincre que le Liban est une nécessité pour l’avenir des
peuples et qu’il faut à tout prix le préserver.
Aidez-nous à le faire. » nous dit Mgr Khairallah.
Selon lui, les chrétiens du Liban sont engagés sur le chemin du renouveau :
l’Église maronite a répondu à l’appel de Jean-Paul II et s’est renouvelée à
travers un Synode patriarcal (2006) qu’elle a préparé en dix-huit ans,
surtout grâce au P. Youakim Moubarac.
actuellement, la politique ecclésiale du nouveau patriarche, Bechara Raï,
s’inscrit pleinement dans une logique de renouvellement.
Concernant le voyage du Pape, Mgr Khairallah est confiant :
"Nous ne voulons rien craindre, le voyage du Pape sera accompli à son terme."
Puis il ajoute :
"Nous ne sommes pas en désespérance, nous sommes pleins d’Espérance, et au
moment des troubles et au moment des épreuves, nous vivons la vraie
espérance."
"Nous n’avons pas peur et n’ayez pas peur pour nous."
"Le Pape Benoit XVI va nous le dire « Soyez les témoins du Christ là où vous
êtes, là où le Christ vous a voulu. Portez cette Charité, portez cet Amour »
Je ne vois pas pourquoi l’Occident a tellement peur pour nous.
Il y en a qui partent, et il y en a qui vivent des situations assez difficiles et
critiques."
Nous sommes là et nous resterons sur place,
"Nos jeunes sont à côté de nous et veulent rester à tout prix. Plus que des
problèmes sécuritaires, ils rencontrent des problèmes économiques.
Les jeunes partent pour des raisons économiques. Cela ne veut pas dire qu’ils ne
reviendront pas "
18 juillet : A Gaza, l’Eglise orthodoxe dénonce des conversions à l’islam sous
pression
(http://www.orthodoxie.com/actualites/monde/a-gaza-legliseorthodoxe-denonce-des-conversions-a-lislam-sous-pression/)
Le quotidien libanais L'Orient-Le jour rapporte que " L’Église orthodoxe de Gaza a
accusé sans le nommer un groupe islamiste de « méthodes malhonnêtes » pour
persuader cinq chrétiens de Gaza, un jeune homme ainsi qu’une femme de 32
ans et ses trois filles, de se convertir. « Ce mouvement islamiste utilise des
méthodes obscures et malhonnêtes, la peur, les pressions, le chantage », selon
le texte, qui mentionne « l’utilisation de substances chimiques pour contrôler et
terroriser ». L’Église cite « le jeune Ramez al-Amach samedi, en plus d’une
femme et ses trois filles, enlevées chez elles mercredi dernier », en référence à
ses vaines demandes de les ramener dans leur famille (…)". Le gouvernement
palestinien, pour sa part, a rejeté cette accusation: "Dans un communiqué, le
ministre de la Santé du gouvernement du Hamas, Bassem Naïm, a démenti toute
conversion sous la pression, qualifiant les accusations de l’Église de
« fabrications totalement infondées » (…)". Il ne reste plus à Gaza que 3000
chrétiens, en majorité orthodoxes, pour 1,6 million d'habitants.
18 juillet : Nous nous trouvons face « au début de la fin du régime syrien ». Ce
qui va s’ouvrir est « une nouvelle page de l’histoire nationale » et la nouvelle
Syrie sera démocratique, potentiellement laïque, réconciliée et libre de
l’oppression : c’est ce qu’indique dans un entretien accordé à l’Agence Fides le
chrétien George Sabra, porte-parole du Conseil national syrien, l’organisme
représentatif du front de l’opposition syrienne. Le porte-parole rassure les
communautés chrétiennes de Syrie sur le fait que leur avenir sera garanti « selon
des principes de démocratie, de citoyenneté et de liberté ». Milan (Agence Fides)
et http://www.chretiente.info/201207181745/syrie-entretien-avec-george-sabrapo
rte-parole-chretien-de-lopposition-ce-sera-une-nouvelle-syrie-democratique-u
ne-garantie-pour/
Fides l’a interrogé à la veille d’une rencontre organisée aujourd’hui, 18 juillet, à
Milan par la revue des Jésuites, Popoli. George Sabra, comment voyez-vous la
crise syrienne qui s’est aggravée au cours de ces dernières heures ? Nous
sommes dans une phase critique. Je dirais que nous nous trouvons au début de
la fin du régime. D’âpres combats ont lieu à Damas et l’armée syrienne
bombarde les quartiers de la capitale. C’est un régime, une minorité, qui occupe
le pouvoir, qui fait la guerre à son propre peuple. Comment considérez-vous les
efforts de réconciliation partis de la société civile syrienne, afin de recomposer un
tissu social effiloché ? La réconciliation est très importante. Elle représente le
chemin de l’unité nationale. Nous la soutenons fortement, aujourd’hui et dans le
proche avenir. Nous ferons de notre mieux pour prévenir des formes de violence
dans tout le pays. Nous voulons ouvrir une nouvelle page de l’histoire de la
nation et chaque composante de la société pourra partager et apporter une
contribution à la construction de l’avenir de la Syrie. Dans les différences et le
pluralisme, le peuple syrien est uni : nous appartenons tous à un seul peuple.
Quelle est la situation des chrétiens en Syrie aujourd’hui ? Je dois dire qu’au
début malheureusement les Eglises n’ont pas cru à la révolution. Puis, il y a eu
des centaines de chrétiens arrêtés, comme d’autres citoyens, pour activités
révolutionnaires. Moi aussi, j’ai été arrêté l’an dernier avec 14 autres chrétiens
de mon village. Au fil des mois, une partie des chrétiens a commencé à partager
nos idéaux de révolution en Syrie et à l’étranger. Nous voulons dire clairement
qu’à l’avenir, ils ne courront aucun danger. Il semble que des groupes salafistes
et islamistes soient présents parmi les combattants révolutionnaires. Que
répondez-vous à cela ? D’un côté, je peux dire que certains rapports contiennent
des exagérations. Il n’y a aucun groupe allié d’Al Qaeda. Les islamistes sont bien
présents mais nous les connaissons. Ils font partie de notre société et nous
savons traiter avec eux. Ils sont présents au sein du Conseil national syrien, ils
ont souscrit la Déclaration de Damas (dans laquelle le front de l’opposition
réaffirme les principes de démocratie et de liberté NDR). Les Frères Musulmans
ont annoncé eux aussi, le mois dernier, qu’ils accepteront des membres non
musulmans au sein du gouvernement et même à la Présidence du pays si le
peuple devait en décider ainsi. C’est un signe de bonne volonté de leur part.
Comment pouvez-vous rassurer les minorités ? Comment garantir que la
nouvelle Syrie sera un Etat laïc, démocratique et libre qui les protègera ? Je crois
que la démocratie constitue la seule voie qui sauvegarde la majorité et les
minorités. C’est la dictature qui a opprimé tout le pays, majorité et minorités.
Nous avons besoin que la Syrie soit gouvernée par les véritables représentants
du peuple syrien. Nous réaffirmons le concept de citoyenneté : tous les
ressortissants syriens, à quelque communauté ou religion qu’ils appartiennent,
seront égaux et auront les mêmes droits. A propos de la laïcité de l’Etat, je peux
dire que, personnellement, il s’agit d’un principe que je soutiens avec conviction
et que mon parti soutient lui aussi. Mais ce sera le peuple syrien qui choisira ce
qui devra être écrit dans la Constitution. Nous nous battrons, dans l’arène
politique, en faveur du principe de laïcité de l’Etat mais la décision appartiendra
au peuple et devra être respectée. Quel sera le rôle des chrétiens dans la
nouvelle Syrie ? Le rôle et la condition des chrétiens sera la même que celle
qu’ils ont connu au cours du passé démocratique de la Syrie : je me réfère à la
moitié du siècle dernier, lorsque nous avons eu un Premier Ministre chrétien et
un chrétien pour Président du Parlement. La démocratie donnera aux minorités,
et donc à la communauté chrétienne, la possibilité de montrer leurs capacités,
leur spécificité, leur attachement et leur contribution en faveur du pays. Quels
sont les espoirs pour la Syrie ? Nous avons trop souffert au cours de ces 40
dernières années. Pour la Syrie, nous espérons que soit venu le moment d’être
libre.
18 juillet : au Centre culturel égyptien, 111 Boulevard Saint-Michel, 75005 Paris
5e, à 18h30, Conférence-débat, suivie de chansons de la révolution égyptienne,
"La femme égyptienne après la révolution: Percpective de sortie de crise",
organisé par un groupe de militantes dans le but de nous présenter leur
mouvement avec Nour El Hoda Zaky, Redactrice en Chef du journal "El Arabie",
Salwa Mohi Eldin, Journaliste, Azza Balbaa, Chanteuse et Arwa Balbaa, Militante
18 juillet : information envoyée par l’Organisation franco-égyptienne pour les
droits de l’homme (www.ofedh.org)
Position de l'EPP du Parlement Européen et de la Politique de la
Méditerranée
Suite à la présentation de la situation actuelle en Egypte au Parlement Européen
à Bruxelles mardi 10 juillet par une délégation de l'Organisation FrancoEgyptienne des Droits de l'Homme (OFEDH), l'EPP, le Groupe le plus important
du Parlement Européen, vient de préciser sa position par un Communiqué de
Presse signé par son Président Joseph Daul. Vis-à-vis du processus
démocratique et de la nouvelle Constitution, il urge l’Egypte à respecter les
règles fondamentales du respect des libertés d'expression, d'opinion et de
conscience; de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948; des
droits des Femmes; et des droits de minorités Ethniques et Religieuses. Dans
une autre déclaration, son Vice- Président Vito Bonsignore, Responsable de
la Politique de la Méditerranée confirme ces mêmes principes en rappelant
que L’Europe, par sa position géographique et par ses liens historiques avec
l’Egypte, est concernée au plus haut lieu par les évolutions et l’avenir de ce pays.
L’Egypte devra garantir la coexistence pacifique pour ouvrir la voie à un échange
fructueux, équilibré et constructif avec les pays démocratiques, notamment avec
l’Europe.
Jean MAHER – Président de l’OFEDH
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18 juillet 2012
Une étape cruciale pour l'Egypte
Le Groupe de l’EPP au Parlement Européen regarde avec préoccupation et grand
intérêt les nouvelles qui se succèdent en Egypte. Après l'élection de son nouveau
Président, Monsieur Mohamed Mohamed Morsi Isa al-Ayyat, auquel nous
souhaitons succès dans l'accomplissement des ses taches, l'Egypte est appelée à
la rédaction de la nouvelle Charte Constitutionnelle. Le Groupe du PPE considère
que la rédaction de la nouvelle Constitution représente une occasion unique dans
l'histoire du peuple égyptien et de son Pays et pour ce qu'il découlera tant sur le
plan national que sur le plan international. Le Groupe du PPE souhaite vivement
que la nouvelle Constitution puisse être fondée sur deux questions essentielles
que nous considérons fondamentales:
l 'ensemble des règles qui organisent les pouvoirs publics et leurs rapports
entre eux (gouvernement, parlement, président, justice...)
les libertés fondamentales qui doivent être reconnues à tous les citoyens.
Un pays qui désire s'asseoir parmi les démocraties modernes doit
nécessairement se doter d'un ensemble de règles claires régissant les pouvoirs
attribués à chaque Institution politique, de façon à garantir le fonctionnement
démocratique ainsi que l'indépendance de chaque pouvoir. Les libertés
fondamentales, telles que reconnues par la Déclaration Universelle des Droits de
l'Homme de 1948, doivent inspirer toute Constitution, de façon à ce que les
droits naturels de chaque citoyen puissent être garantis et promus.
L’Europe par sa position géographique et par ses liens historiques avec l’Egypte
est concernée au plus haut lieu par ces évolutions et par l’avenir de ce pays. Le
Groupe du PPE fait confiance en la rédaction de cette nouvelle Constitution
démocratique de l’Egypte qui devra garantir la coexistence pacifique et la
normalité de la vie politique, économique et sociale.
Nous considérons que toute constitution démocratique doit respecter les
principes suivants: - l ́état de droit - le respect des Droits de l’Homme et des
libertés fondamentales - la séparation de pouvoirs
- la gestion territoriale et administrative du pays - le principe de transparence la liberté économique et l’économie de marché - les garanties procédurales et
juridiques
- les libertés de presse, d’association et d’expression Ces principes sont
nécessaires pour le développement politique, économique, social et culturel de
n'importe quel pays. Il est en outre essentiel que soient garantis le plein respect
des Droits de la femme, ainsi que la reconnaissance et le respect des Droits des
minorités ethniques et religieuses. Le Groupe du PPE souhaite à l'Egypte et à son
peuple courageux et fier de son identité un processus institutionnel démocratique
où la Constitution devient le pilier essentiel pour garantir un équilibre social,
juridique et économique du Pays, ouvrant ainsi la voie à un échange fructueux,
équilibré et constructif avec les pays démocratiques, notamment l’Europe.
Vito Bonsignore Vice-Président du Groupe PPE Responsable pour la Politique de la
Méditerranée
19 juillet : Syrie : S.B. Grégoire III Laham continue d'appeler au: « dialogue et
à la réconciliation » (http://www.oeuvre-orient.fr/page-syrie-s-b-gregoire-iiilaham-continue-d-appeler-au-dialogue-et-a-la-reconciliation-1056.html)
Alors que la crise syrienne s’aggrave, face à ce qu’il est désormais convenu de
définir comme une « guerre civile » et alors même que « prévaut le langage de
la violence et que la voix de la modération s’affaiblit »
S.BChers amis,
1. Le plus grand danger en Syrie actuellement est l’anarchie, le manque de
sécurité ainsi que l’irruption massive des armes de tous côtés.
La violence est, hélas, le langage qui prévaut aujourd’hui. Et la violence génère
la violence. En Syrie, ce danger guette et atteint tout les citoyens, sans
différences de race, religions ou colorations politiques.
2. Les chrétiens, eux aussi, sont exposés à ce même danger.
Mais ils sont le maillon faible. Sans défense, ils sont la partie la plus exposée à
l’exploitation, à l’extorsion, aux enlèvements, aux sévices et même à
l’élimination. Mais ils sont aussi la partie pacificatrice, non armée, celle qui
appelle au dialogue, à la réconciliation, à la paix et à l’unité entre tous les fils et
filles de la même patrie. Voici un langage des plus rares que beaucoup ne
veulent pas entendre. Nous, chrétiens, à qui fut confié l’Evangile de la Paix, nous
nous sentons appelés à le promouvoir.
3. Malgré cela, il n’y a pas de conflit islamo-chrétien.
Les chrétiens ne sont pas ciblés en tant que tels mais ils comptent parmi les
victimes du chaos et du manque de sécurité.
4. Le plus grand danger est l’ingérence d’éléments étrangers arabes ou
occidentaux.
Cette ingérence se traduit par les armes, l’argent et les moyens de
communications à sens unique, programmés et subversifs.
5. Cette ingérence est nuisible même à l’opposition. Elle nuit aux justes
revendications qui s’expriment un peu partout. L’ingérence nuit à l’unité
nationale intérieure et mélange les cartes.
6. Cette ingérence affaiblit aussi la voix de la modération qui est spécifiquement
celle des chrétiens et, plus particulièrement, la voix des Patriarches et des
Evêques ainsi que la voix de l’Assemblée des Hiérarques Catholiques en Syrie.
L’Eglise locale a fait entendre sa voix à plusieurs reprises et les déclarations des
chefs des Eglises chrétiennes se sont caractérisées par cette modération et par
l’appel à la réforme, à la liberté et à la démocratie ainsi qu’à la lutte contre la
corruption, l’appui au développement, à la liberté de la parole et elle la
promotion du dialogue.
7. Nulle part dans ces déclarations on ne fait allusion à la persécution des
chrétiens qui, nous l’avons vu, ne sont pas ciblés en tant que tels.
Aucune allusion non plus aux notions de « musulmans », « salafistes », «
fondamentalistes », « opposants », « peur », « régime » ou « Parti ». Les
déclarations appelaient à plus de dialogue et à plus de réformes, à la
participation aux partis et aux élections parlementaires.
8. Le langage des déclarations était toujours positif, pacifique, appelant à l’amour
et au dialogue et au refus de recourir aux armes. Il invite à sauvegarder les
citoyens sans défense et à ne pas pousser les civils dans les conflits. Bref, les
déclarations sont très éloignées de tout extrémisme de n’importe quel genre.
Tout en étant citoyennes, elles ne sont point dirigées contre telle ou telle partie,
à l’intérieur ou à l’extérieur.
9. Je ne sais pas quelle est la raison de la campagne contre les pasteurs des
Eglises en Syrie et contre leurs prises de positions. Je me demande d’où viennent
les qualificatifs qu’on leur colle de compromission, d’exploitation et de collusion
avec le régime, de temporisation, d’esclavage ou d’indolence ?
2
10. Il faut savoir que l’Etat et ses responsables n’ont jamais adressé aux
pasteurs une indication ou une invitation à faire telle déclaration ou à adopter
telle position. La liberté des pasteurs a été garantie partout et elle l’est à ce jour,
que ce soit dans leur comportement ou leurs déclarations privées ou publiques.
Personnellement j’ai effectué un périple au mois de mars 2012 dans les capitales
européennes. Je n’ai demandé aucune permission ni aucune orientation à
personne et personne ne m’a réclamé d’adopter une quelconque position. J’ai
exprimé cela dans un document qui résume la plupart de mes convictions face à
la situation qui prévaut en Syrie.
11. Il est possible à tous de consulter les documents que j’ai publiés avec les
appels successifs au jeûne, à la prière, au dialogue, à la réconciliation, au rejet
de la violence et à éviter le recours aux armes…Il y a aussi les déclarations de
l’Assemblée des Hiérarques Catholiques en Syrie et les déclarations des trois
Patriarches dont le siège patriarcal est en Syrie : ce sont le Patriarche grecorthodoxe, le Patriarche syriaque-orthodoxe et le Patriarche grec-catholique (cf
http://www.pgc-lb.org/fre/news_and_events/Nouvelles-de-Syrie).
12. Ces pasteurs et les communiqués qu’ils ont publiés sont la voix officielle de
l’Eglise en Syrie. Aussi, en ma qualité de Patriarche et de Président de
l’Assemblée des Hiérarques catholiques en Syrie j’appelle tout le monde à
considérer cette voix comme la position autorisée de l’Eglise en Syrie. Nous ne
permettons à personne de parler en notre nom ou au nom des chrétiens de
Syrie, de défigurer nos déclarations ou de nous coller des accusations de quelque
genre que ce soit.
13. De même, il est subversif de douter de la crédibilité des pasteurs de l’Eglise
ou de leur transparence, de leur fidélité ou de leur objectivité, de la véracité de
leurs sources d’information ou des nouvelles qu’ils diffusent. Les pasteurs ne
s’appuient pas sur les moyens de communication. Mais ils sont en contact
permanent avec leurs prêtres, leurs moines et leurs moniales ainsi qu’avec les
fidèles et tous les autres citoyens. Ils sont des pasteurs qui veillent aux affaires
des fidèles chrétiens et ils sont aussi en contact avec les citoyens de toutes les
confessions et avec les personnalités proéminentes de la patrie. Dans toutes ces
situations ils sont libres dans leurs comportements, leurs mouvements et leurs
déclarations. Ils appellent toujours à l’édification mutuelle, au dialogue et à la
solidarité entre tous.
14. En revanche, nous considérons que ce sont les positions de certaines
personnalités, d’une presse déterminée et d’institutions particulières qui nuisent
aux chrétiens en Syrie et les exposent au danger, à l’enlèvement, à l’exploitation
et même à la mort. Ces positions accablent les chrétiens de fausses accusations,
semant le doute dans leurs coeurs et diffusant la peur et l’isolement. Par suite,
elles aident à leur exode à l’intérieur du pays ou à l’extérieur…
15. Ce sont ces positions elles-mêmes qui prétendent intempestivement
s’intéresser aux chrétiens qui peuvent augmenter le radicalisme de certaines
factions armées contre les chrétiens. Elles exacerbent les relations entre les
citoyens, particulièrement entre les chrétiens et les musulmans comme ce fut le
cas à Homs, à Qusayr, à Yabrud et Dmeineh Sharquieh etc…
16. C’est pourquoi nous invitons ces institutions et ces personnalités à
s’intéresser en Syrie plutôt à la paix civile.
Qu’elles favorisent l’appel au dialogue et à la réconciliation, au rejet de la
violence. Qu’elles oeuvrent pour la sauvegarde de la sécurité des civils sans
défense dans le conflit actuel de sorte à ne pas les exposer au danger, de peur
qu’ils ne deviennent la cible d’attaques d’une faction ou de l’autre…et ne
succombent ainsi, victimes de l’anarchie, de l’insécurité, du terrorisme, de
l’exploitation et des enlèvements ainsi que des liquidations, comme nous le
référons plus haut.
17. Ces réflexions et ces observations émanent de notre Foi chrétienne et de nos
convictions patriotiques ainsi que de notre connaissance de notre histoire
chrétienne et de notre héritage syrien, spécialement en ce qui concerne la
convivialité, l’ouverture et le respect mutuel malgré les temps difficiles par
lesquels passe la patrie où les relations entre les civils ont été malmenées qu’ils
soient musulmans, chrétiens ou autres.
18. Nos positions et nos réflexions émanent de notre conviction que, malgré le
sang qui a coulé en abondance et les haines qui se sont manifestées avec les
sentiments d’inimitié et de rancoeur, les syriens, à cause de leur longue histoire,
restent experts en convivialité et qu’ils peuvent résoudre cette crise dangereuse,
unique dans leur histoire, s’entraidant les uns les autres, s’aimant et se
pardonnant et oeuvrant ensemble pour l’avenir commun.
19. Aussi nous mettons beaucoup d’espérance dans les initiatives de la société
civile pour renforcer la charité et les liens entre les syriens que le conflit menace
de détruire. Nous prions pour le succès du mouvement Mussalaha (réconcilition)
dans lequel sont actifs à côté de leurs frères des autres confessions des délégués
de toutes les Eglises. C’est cela qui constitue la base pour les solutions efficaces
aux évènements tragiques.
3
20. De même, nous croyons, nous espérons et nous attendons que le ministère
de la réconciliation, créé spécialement pour la Mussalaha, réussisse dans sa
mission de ramener l’unité et l’amour dans les coeurs de tous.
C’est ce qui prépare la voie à la résolution du conflit. Nous avons beaucoup
d’espoir dans la création de ce nouvel organe qu’est le ministère de la
réconciliation.
21. Bien sûr nous appelons encore et toujours à rejeter la violence et à arrêter
son cycle de tueries et de destruction, spécialement contre les civils démunis qui,
en réalité sont les victimes sans défense, qu’ils soient chrétiens ou musulmans.
22. Nous aimons affirmer avec véracité et franchise que notre position en tant
que chrétiens émane du fait que nous sommes des citoyens d’une société laïque
ainsi que de notre identité chrétienne.
Ce qu’on appelle les prérogatives dont on croit que les chrétiens jouissent en
Syrie ne sont que les droits universels de tous les citoyens syriens à quelque
confession qu’ils appartiennent. Cela est basé sur l’histoire et le système
confessionnel des « millet » du temps des Ottomans. Le Patriarche était alors la
tête de son Eglise c'est-à-dire sa référence religieuse et séculière. La matière de
la jurisprudence ecclésiastique privée s’est développée pendant le protectorat
français puis les gouvernements syriens successifs jusqu’au gouvernement
actuel. Donc l’affirmation que, le statut des chrétiens est fruit de leur adhérence
au régime et tombera avec lui est absolument fausse !
23. Le monde islamique a besoin de la présence chrétienne auprès de lui, avec
lui et pour lui en liaison et en interaction comme c’était le cas historiquement.
Cette présence perdurera et elle doit perdurer. J’affirme que l’Islam a besoin du
Christianisme et que les musulmans ont besoin des chrétiens et nous resterons
avec eux et pour eux comme nous l’avons toujours été par le passé et tout au
long de 1435 ans d’histoire commune.
APPEL
24. Pour terminer :
Notre grand appel en tant que chrétiens, s’adresse au monde arabe pour l’inviter
à l’Unité :
la division du monde arabe a toujours été la cible majeure interne et externe.
Cette division est la raison des dangers qui guettent la région et elle est la cause
de l’absence d’une solution juste et globale au conflit israélo-palestinien. Ce
conflit est le fondement et la cause primordiale de la plus grande partie des
malheurs, des crises et des guerres du monde arabe. Ce conflit, du témoignage
du Saint-Père le Pape, de beaucoup d’ecclésiastiques, de Nonces apostoliques et,
même, du témoignage de politiciens israéliens et juifs, est la cause primordiale
de l’exode des chrétiens. Oui, la division du monde arabe, du témoignage des
personnes précitées s’oppose à une solution de ce conflit depuis 64 ans !!! (cfr
l’avis de Tzivi Levni dans Financial Times 1 3/7/2012).
La Paix est dans l’unité du monde arabe et le salut des chrétiens n’est assuré que
dans l’unité du monde arabe, d’où découlent les circonstances propices à la
convivialité et au dialogue islamo-chrétien et islamo-islamique. Le plus grand
danger dans ce domaine atteint l’Islam lui-même quand il se divise suivant les
lignes de fracture du monde arabe. La preuve étant le conflit sunnite-shiite. Ce
phénomène est plus dangereux que le danger qu’encourent les chrétiens ou les
autres confessions en Syrie et dans la région. Ce sont les crises et les guerres qui
sont la cause de l’exode des chrétiens et la cause de la dégradation des relations
islamo-chrétiennes. Oh nos frères en Europe : intéressez-vous à l’unité du
monde arabe. Vous aiderez ainsi les chrétiens. Oh nos frères en Europe, résolvez
le conflit israélo-palestinien. Vous aiderez ainsi les chrétiens. Oh nos frères en
Europe, oeuvrez pour la paix au Moyen-Orient. Vous aiderez ainsi les chrétiens.
Notre destin à tous, chrétiens et musulmans arabe…est le même. Ne nous
coupez pas de notre environnement communautaire arabe ni de notre
environnement communautaire musulman. Aidez-nous à jouer notre rôle et notre
mission dans le monde arabe pour que nous soyons présents dans le monde
arabe, avec lui et pour lui…et d’être en lui comme la lumière, le sel et le levain.
Intéressez-vous à nous dans notre environnement communautaire et à cause de
lui. Et ne faites pas de nous, dans vos analyses, des intrus de notre monde arabe
islamo-chrétiens ni des agents auprès de lui, des dhimmis ou des protégés par
vous ou par d’autres que vous. Aidez-nous à être les chrétiens de l’Eglise des
Arabes et de l’Eglise de l’Islam. Nos frères en Europe : ne cachez pas vos intérêts
derrière votre zèle envers les chrétiens !
4
Nous invitons nos frères et soeurs dans l’Orient arabe et en Europe et partout
ailleurs, Etats, institutions religieuses ou humanitaires à nous aider en cette
entreprise d’Unité et nous proclamons : « une voix arabe unie et une voix
occidentale unie…peuvent redonner la sécurité et la sauvegarde à la Syrie et à
tout le Moyen-Orient pour marcher ensemble vers un avenir meilleur ».
D’avance nous sommes reconnaissants à tous ceux qui répondront à cet appel.
Et nous avons besoin du rôle unique du Pape et du Vatican et nous espérons que
la visite du Pape au Liban en septembre prochain sera un appui pour ces
réflexions que je rédige sur la situation dans le monde arabe et plus précisément
en Syrie.
Puisse le Seigneur de l’Histoire nous donner Son Esprit-Saint pour nous guider
sur les chemins du Bien.
Amen !
+Gregorios III Laham Patriarche grec-melkite catholique D’Antioche et de tout
l’Orient, de d’Alexandrie et de Jérusalem.
19
juillet :
L’église
historique
de
Nicée
redevient
une
mosquée
(http://www.orthodoxie.com/actualites/leglise-historique-de-nicee-redevientune-mosquee/)
90 ans après, l’église historique de Sainte-Sophie à Nicée (Iznik, en Turquie) où
s’est déroulé le second concile œcuménique (787), fonctionne à nouveau comme
mosquée. Sainte-Sophie avait été transformée en mosquée en 1331 après
l’occupation de la région par les Ottomans en 1331, ce qu’elle resta jusqu’à
l’arrivée de l’armée grecque lors de la campagne d’Asie Mineure après la fin de
la Première guerre mondiale. En 1922, elle brûla et jusqu’à ce jour, elle n’avait
servi ni de mosquée, ni d’église, mais avait été transformée en musée. Très
récemment, un nouveau hodja a été nommé et selon les médias turques, cette
église recommence à fonctionner en tant que mosquée. Cela coïncide avec la
période du Ramadan. On voit sur la photo le premier hodja qui a été nommé
après 90 ans.
19 juillet : La tragique situation des chrétiens de la Bande de Gaza, morceau
éclaté des Territoires Palestiniens. Hier, également, Portes Ouvertes publiait un
commentaire sur leur situation sous le titre « Des chrétiens de Gaza manifestent
contre les conversions forcées ». S’il est vrai que la situation faite aux
Palestiniens dans la Bande de Gaza est humainement indigne et que ce morceau
de territoire est comme une « prison à ciel ouvert », celle des chrétiens l’est
doublement. Source : Le Fil Rouge (Portes Ouvertes)
À Gaza, le nombre de chrétiens a beaucoup diminué depuis 5 ans, sous la
pression islamistes. Mais il reste des chrétiens engagés qui continuent à
témoigner de leur foi. qab [pseudonyme] est un chrétien engagé qui vit dans la
bande de Gaza. Nous l’avons rencontré avec deux autres jeunes chrétiens dans
un appartement de la ville de Gaza. « Ici, la vie est difficile pour les chrétiens.
C’est dangereux et il n’y a pas de liberté » nous partage Iqab. « Surtout nous,
les jeunes, nous vivons comme dans une prison à ciel ouvert ». La situation a
empiré depuis que le mouvement islamiste Hamas a pris le pouvoir en 2006,
comme en témoigne Janine [pseudonyme] : « Maintenant, on m’insulte tous les
jours parce que je suis chrétienne, parfois même des enfants me jettent des
pierres. » Les jeunes filles doivent faire très attention à leur tenue vestimentaire
pour aller à l’université : « Quand on ne porte pas le voile, ça attire l’attention, »
explique une autre étudiante chrétienne. Beaucoup de ceux qui en ont les
moyens préfèrent émigrer et ainsi, le nombre estimé de chrétiens a diminué de
3 500 à 1 500 sur les 5 dernières années. Pourtant, certains des chrétiens qui
restent n’ont pas l’intention d’abandonner : l’agence Associated Press rapporte
que lundi dernier, plusieurs dizaines d’entre eux ont participé à une marche de
protestation contre la conversion forcée à l’islam de deux chrétiens, un jeune
homme de 25 ans et une mère de trois enfants.
20 juillet : Appel à la raison et au dialogue en Syrie (http://www.oeuvreorient.fr/page-appel-a-la-raison-et-au-dialogue-en-syrie-1057.html)
Alors que Damas vit des moments sanglants, le Conseil des Conférences
épiscopales européennes appelle la population syrienne et les croyants de toutes
religions à la raison et au dialogue pour rechercher la paix. "Il y a des mois que
l'Église comme la communauté internationale enregistrent avec préoccupation et
tristesse l'escalade de la violence en Syrie, où les armes se sont substituées au
dialogue". C'est par ce constat que s'ouvre la déclaration du Conseil des
Conférences épiscopales européennes. "Nous espérons que les pouvoirs publics,
la population et les croyants de toute religion se tournent vers Dieu pour mettre
fin aux hostilités, déposer les armes et engager le dialogue, en vue de la
réconciliation et de la paix. Ce conflit ne peut produire que deuil et destruction,
provoquant de graves dommages au peuple syrien. La guerre est une voie sans
issue et le bien ne peut être qu'une conquête commune, sans la prévarication
des uns sur les autres. Les jours prochains pouvant être décisifs pour la sortie de
crise, nous exhortons les chrétiens d'Europe à accentuer leur prière pour la paix
de cette région. La foi nous porte à espérer dans une solution juste et
constructive, respectueuse des intérêts de chacun. Il faut absolument retrouver
un espace de dialogue, car il n'est jamais trop tard pour se comprendre, négocier
et bâtir ensemble l'avenir. Avec l'aide de Dieu, le bon sens peut certainement
prévaloir à la recherche de la paix dans la vérité et la justice, dans l'amour et la
liberté, dans le respect de toutes les minorités, et en particulier des chrétiens de
Syrie".
20 juillet : Lettre de Samir NASSAR Archevêque Maronite de Damas
(http://www.france-catholique.fr/Syrie-APOCALYPSE-ET-RESURRECTION.html)
Chers amis (es), Je vous écris tant que je vis et tant que l’accès à l’Internet reste
possible.. Depuis mardi 17 juillet 2012 matin, les combats gagnent la capitale
Damas utilisant les armes lourdes, chars et hélicoptères dans une ville
surpeuplée. Les destructions sont énormes. Quel calvaire ! Les affrontements se
déroulent dans les rues et passent d’un quartier à l’autre .Impossible de dormir
avec la peur et au son des bombes et des tirs de canons.Les températures d’été
de 42’ à 56’ et les coupures de courant sont assommantes. Damas coupée du
reste de la Syrie accuse des pénuries multiples. Les ravitaillements n’arrivent
plus.. Nous sommes à court de pain, de légumes, de vivre, de gaz domestique et
du fuel pour les boulangeries.. Sauve qui peut.. Les familles quittent en grand
nombre les quartiers chauds pour constituer un fil interminable sur la route du
Liban. Les autres routes de Jordanie, d’Irak et du nord vers Homs-Alep sont
fermées. L’exode vers le Liban se fait dans une panique générale. J’espère qu’ils
y trouveront l’accueil convenable.. Car les Syriens ont si bien accueilli les
réfugiés Palestiniens, Libanais et Irakiens.. Le peu de fidèles qui ont osé venir
chercher du courage à la messe ont brûlé beaucoup de cierges devant la tombe
des Bienheureux Martyrs de Damas. Ils ont échangé des adieux et des larmes
avant de rentrer en courant chez eux au son des tirs et des explosions....Damas
fut épargnée depuis 16 mois des violences qui déchiraient les autres villes de
Syrie… A notre tour de souffrir et de mourir. Nous venons d’aménager un coin
sous l’escalier pour s’abriter avec les voisins des obus, les caveaux de la paroisse
viennent d’être nettoyés.. Pourvu que la Résurrection ne soit tardée après tant
de souffrance....
20 juillet : APPEL A LA PAIX ET AU DIALOGUE EN SYRIE (http://www.francecatholique.fr/APPEL-A-LA-PAIX-ET-AU-DIALOGUE-EN.html)
Cité du Vatican, 20 juillet 2012 (VIS). "Il y a des mois que l’Eglise comme la
communauté internationale enregistrent avec préoccupation et tristesse
l’escalade de la violence en Syrie, où les armes se sont substituées au dialogue".
C’est par ce constat que s’ouvre la déclaration du Conseil des Conférences
épiscopales européennes, signée hier par son Président le Cardinal Peter Erdö,
Archevêque d’Esztergom-Budapest (Hongrie), et ses Vice Présidents, le Cardinal
Angelo Bagnasco, Archevêque de Gênes (Italie), et Mgr.Jozef Michalik,
Archevêque de Przemysl (Pologne) : "Nous espérons que les pouvoirs publics, la
population et les croyants de toute religion se tournent vers Dieu pour mettre fin
aux hostilités, déposer les armes et engager le dialogue, en vue de la
réconciliation et de la paix. Ce conflit ne peut produire que deuil et destruction,
provoquant de graves dommages au peuple syrien. La guerre est une voie sans
issue et le bien ne peut être qu’une conquête commun, sans la prévarication des
uns sur les autres. Les jours prochains pouvant être décisifs pour la sortie de
crise, nous exhortons les chrétiens d’Europe à accentuer leur prière pour la paix
de cette région. La foi nous porte à espérer dans une solution juste et
constructive, respectueuse des intérêts de chacun. Il faut absolument retrouver
un espace de dialogue, car il n’est jamais trop tard pour se comprendre, négocier
et bâtir ensemble l’avenir. Avec l’aide de Dieu, le bon sens peut certainement
prévaloir à la recherche de la paix dans la vérité et la justice, dans l’amour et la
liberté, dans le respect de toutes les minorités, et en particulier des chrétiens de
Syrie".
21 juillet : Le premier ministre grec, Antonis Samaras, a reçu le pape et
patriarche d’Alexandrie Théodore II (http://www.orthodoxie.com/actualites/lepremier-ministre-grec-antonis-samaras-a-recu-le-pape-et-patriarchedalexandrie-theodore-ii/)
Dans un climat chaleureux et fraternel, Antonis Samaras, premier ministre de la
Grèce, a reçu le pape et patriarche d’Alexandrie Théodore II le 19 juillet. Le
patriarche a informé M. Samaras au sujet de son œuvre en Égypte et sur tout le
continent africain, ainsi que sur la nouvelle donne politique au pays du Nil, sa
rencontre récente avec le président égyptien nouvellement élu, et aussi sur les
rencontre régulières des primats des Églises du Moyen Orient relativement aux
questions qui concernent cette région. Le premier ministre a écouté avec grand
intérêt le patriarche et l’a assuré que la Grèce serait toujours à ses côtés.
Remerciant le patriarche pour sa visite, M. Samaras lui a demandé ses prières
pour la Grèce. Ajoutons que, le 16 juillet, M. Samaras avait rencontré le primat
de l’Eglise orthodoxe d’Albanie, Mgr Anastase
23
juillet :
Les
chrétiens
dans
le
conflit
syrien
(http://www.orthodoxie.com/actualites/les-chretiens-dans-le-conflit-syrien/)
Selon le Wall Street Journal du 23 juillet 2012, « le conflit syrien qui, de plus en
plus, se caractérise comme une guerre sectaire musulmane, menace maintenant
d’embraser les chrétiens, estimés à deux millions dans ce pays. Comme les
affrontements entre les forces gouvernementales et les rebelles se sont étendus
pendant le week-end depuis la capitale Damas jusqu’à la cité d’Alep – les deux
plus grands centres urbains qui abritent des communautés chrétiennes assez
considérables – les chrétiens et autres minorités sont contraints de prendre parti.
Plusieurs résidents chrétiens et activistes contre le régime de Damas disent que
celui-ci arme maintenant les loyalistes dans les parties de la capitale dominée
par les minorités chrétiennes, druze et chiites. Les chrétiens constituent 10% de
la population. Ils sont restés, généralement, neutres ou ont soutenu le régime
Assad qui se considérait séculier dans une nation aux différentes religions ». On
peut trouver sur le lien l’article complet du Wall Street Journal, qui donne de
nombreux détails sur la situation actuelle des chrétiens de Syrie.
24-26 juillet : appel pour jeûner en faveur des chrétiens d’Erythrée et du
patriarche Antonios
SUPPORT SAVE ERITERIA FASTING AND PRAYER EXERCISE
http://theorthodoxchurch.info/blog/news/2012/06/support-save-eriteria-fastingand-prayer-exercise/
Facebook PAGE. Keep Track of our Fb page for all latest updates:
https://www.facebook.com/events/309141395843456/
24 juillet : La solution finale des Chrétiens de Damas a commencé.
(http://bl169w.blu169.mail.live.com/default.aspx#!/mail/InboxLight.aspx?n=178
5708207!n=250678948&fid=1&fav=1&mid=3a03899b-da66-11e1-ad5f00215ad7b4a6)
"L'offensive des rebelles syriens à Damas a permis à des groupes islamistes
radicaux d' attaquer les réfugiés irakiens, chrétiens, qui seraient solidaires du
gouvernement syrien et d'autres civils.Les chrétiens locaux ont exprimé leur
consternation et leur indignation devant des attaques contre des civils sans
défense, une source locale déclaré à l'agence Fides news. Le groupe rebelle Liwa
al-Islam, un groupe wahhabite dont le nom signifie "La Brigade de l'Islam", a
revendiqué la responsabilité des assassinats de généraux de haut rang dans le
gouvernement du président Bashar Assad. Dans la matinée du 23 Juillet, ses
membres ont également tué une famille chrétienne tout entière dans le quartier
de Bab Tuma à Damas. Les islamistes ont bloqué la voiture de Nabil Zoreb, un
officier chrétien. Ils lui ont ordonné, son épouse Violette, et ses deux fils George
et Jimmy de sortir de la voiture. Les islamistes les ont tous tués. Dans le sud-est
de Damas, les combattants islamistes avec leurs alliés Frères musulmans de
"Jihad Nosra"ont attaqué les maisons des réfugiés irakiens. Ils ont saccagé les
maisons, les ont brûlés et ont forcé les occupants à quitter les lieux. Les réfugiés
ont dit "des bandes de terroristes musulmans nous ont attaqué et chassé." Les
forces rebelles ont frappé la capitale de 1,7 millions d'habitants depuis le 14
Juillet . Les combats ont détruit des maisons, de nombreuses voitures brûlées ou
endommagées, et le réseau électrique de la ville. Le gouvernement a dit qu'il
avait repoussé la plupart des rebelles Juillet 23, selon l'Associated Press. La
situation à Damas se détériore, avec les résidents face à de longues lignes de
l'essence et du pain. Des milliers ont fui vers le voisin du Liban. Il ya environ
200.000 personnes déplacées à l'intérieur de Damas. Ils ont déménagé d'un
quartier à un autre banlieue de la ville ou différents pour échapper aux combats.
Comme ils mènent leur combat avec les forces gouvernementales, les groupes
rebelles ont pris des positions dans les quartiers et des bâtiments civils."
(source) Lire en complément: Dans une longue déclaration, Grégoire III Laham,
le patriarche melkite, dément vigoureusement toute « compromission » des
chrétiens avec le régime, appelant belligérants et observateurs à tout mettre en
œuvre pour parvenir à une résolution pacifique.
24 juillet : La Chaire des Bernardins sera présidée par Andrea Riccardi en 201214
Succédant à l’anthropologue René Girard (2009) et au philosophe Marcel
Gauchet (2010-2011), Andrea Riccardi présidera la Chaire du Collège des
Bernardins en 2012-14. Ministre de la coopération internationale et de
l’intégration au sein du gouvernement de Mario Monti en Italie, Andrea Riccardi
est le fondateur de la communauté Sant’ Egidio, association internationale qui
agit notamment contre la pauvreté et joue un rôle de médiation diplomatique
non gouvernemental dans les crises internationales à dimension religieuse.
Durant les deux années à venir, la Chaire des Bernardins s’interrogera sur le
thème « La globalisation, une question spirituelle ? ». Coordonnée par le père
Antoine Guggenheim, elle s’organisera autour d’un séminaire mensuel et de 4
conférences publiques semestrielles, qui auront lieu en présence d’Andrea
Riccardi et de personnalités internationales.
Le séminaire mensuel (9 séances par an) sera animé par Antoine Arjakovsky et
le père Antoine de Romanet, codirecteurs du département « Société, Liberté,
Paix » du Collège des Bernardins, et par Mario Impagliazzo, président de
Sant’Egidio, et Roberto Morozzo della Rocca, de l’université Rome III.
L’inauguration de la Chaire aura lieu le samedi 13 octobre 2012 après-midi avec
une conférence d’Andrea Riccardi sur « Les questions que nous pose la
globalisation ».
La Chaire se conclura en octobre 2014 par un colloque « Lire les signes des
temps. Vatican II, une boussole pour s’orienter dans la globalisation ».
--Le pôle de recherche du Collège des Bernardins s’appuie sur les travaux de 6
départements de recherche, de l’Observatoire de la modernité et du forum des
Bernardins. La Chaire des Bernardins contribue à la visibilité du travail de
recherche.
Le département « Société, Liberté, Paix » s’attache aux questions de sciences
politiques dont il cherche à éclairer le sens par un dialogue avec la pensée
chrétienne : conditions et enjeux de la démocratie, construction de l’Europe et
d’un ordre international, dialogue interreligieux, paix.
Suivez l’actualité de la Chaire des Bernardins sur
www.collegedesbernardins.fr et sur le blog de la recherche
http://recherche.collegedesbernardins.fr
26 juillet : Après l’église de Nicée, les autorités turques ont l’intention de
transformer l’église Sainte-Sophie à Trébizonde en mosquée Source et
photographie : Pravoslavie.ru et http://www.orthodoxie.com/actualites/apresleglise-de-nicee-les-autorites-turques-ont-lintention-de-transformer-leglise-desainte-sophie-a-trebizonde-en-mosquee/
Il est possible que l’église Sainte-Sophie à Trébizonde (actuellement Trabzon), en
Turquie, partage le sort de l’église Sainte-Sophie que nous avons évoqué
ici, c’est-à-dire qu’elle soit également transformée en mosquée. C’est ce qu’a
annoncé le vice-premier ministre turc Bülent Arınç. Selon lui, l’édifice concerné
est un lieu de prière et ne saurait donc être utilisé comme musée. L’église
Sainte-Sophie de Trébizonde n’est pas seulement un monument d’architecture
byzantine, mais elle est aussi très connue en raison de ses fresques rares datant
de 1260. La déclaration de Bülent Arınç a provoqué des réactions négatives des
autorités locales qui ont souligné le fait que le musée dans l’ancienne église est
connu mondialement, et que sa transformation en mosquée porterait un coup au
tourisme de la région. En outre, lesdites autorités ne voient aucun sens dans une
telle mesure, sachant que « beaucoup de mosquées restent vides ».
26 juillet : Visite du pape et patriarche d’Alexandrie Théodore II en Russie
(http://www.orthodoxie.com/actualites/21177/)
Sur l’invitation du patriarche de Moscou Cyrille, le pape et patriarche d’Alexandrie
Théodore II s’est rendu au centre synodal de l’Église orthodoxe russe dans le sud
de la Russie. Le patriarche Théodore a remercié le patriarche Cyrille pour son
invitation à visiter le sud de la Russie. Il a également exprimé sa profonde
gratitude au patriarche de Moscou pour son amour et son attention envers
l’Église d’Alexandrie qui, en ces moments complexes pour celle-ci, ressent le
soutien fraternel de l’Église russe et de son primat.
26 juillet : Au Caire, dans la ville de Shubra el Khayma, gouvernorat de
Qalyubiya, au nord du Caire.
Après la tombée de la nuit, des salafistes, réunis dans une boutique au rez-dechaussée d’un immeuble, célèbrent bruyamment la fin du jeune du ramadan en
déchargeant leurs armes automatiques. L’habitant d’un appartement de cet
immeuble, le Dr. Maher Ghaly, un copte, se met à sa fenêtre pour demander aux
bruyants fêtards de cesse de décharger leurs armes : il y a des malades à son
domicile et ses enfants sont terrorisés par le vacarme. Les salafistes prennent
très mal cette demande raisonnable et plutôt que de cesser de tirer en l’air ils le
prennent pour cible : une balle l’énuclée de l’œil gauche, une autre lui
endommage la cornée de l’œil droit. Non content de cela, ils tentent d’enfoncer la
porte de l’entrée principale de l’immeuble pour aller “fêter” de ramadan avec les
habitants de l’appartement du Dr. Ghaly. Dieu merci, ils n’y parviennent pas. Le
Dr. Ghaly est d’urgence transporté au Nouvel hôpital Qasr al-Aïni du Caire
(l’hôpital dit “français”, car il a été payé à 80 % par un don français), pour
s’entendre dire qu’il y avait peu de chance qu’on puisse lui sauver sa cornée. En
gros, la victime de ces salafistes demeurera aveugle jusqu’à la fin de ses jour.
26 juillet : Portes Ouvertes fait part de sa grande inquiétude sur le sort des
chrétiens en Syrie (Source : The Christian Post (CP Middle East))
Les chrétiens syriens se retrouvent au cœur du conflit qui oppose l’armée
syrienne loyaliste à l’Armée de libération syrienne (ALS) et des milices rebelles
islamistes qui veulent renverser le régime. Le Dr. Carl Moeller, président de Open
Doors (Portes Ouvertes), a exprimé, dans une déclaration du 23 juillet, sa
grande préoccupation sur le sort des chrétiens dont on évalue le nombre à 1,5
million en Syrie : « Si Assad tombe, les chrétiens redoute de ce qui arrivera avec
un nouveau gouvernement – probablement un régime islamiste – qui prendra le
pouvoir. Sera-ce la fin de leur liberté de culte ? La persécution croîtra-t-elle ?
Devront-ils fuir la Syrie avec leurs familles, comme cela s’est passé pour des
milliers de croyants en Irak ? ». Les chefs de la rébellion n’ont toujours pas
précisé le type de régime qu’ils souhaitaient imposer s’ils l’emportent dans cette
guerre. Mais beaucoup, et pas seulement les chrétiens, redoutent que la sharia
soit imposée…« Des milliers [de chrétiens] ont déjà été la cible [des milices
islamistes] et ont fui la Syrie. D’autres ont été contraints de fuir comme Homs
pour trouver un refuge et obtenir l’aide des églises chrétiennes de la région. Les
chrétiens qui ont soutenu Assad pourraient bien souffrir des représailles des
rebelles. La crainte pour leur avenir est tout simplement énorme » a précisé le
Dr. Moeller. Le conflit a déjà fait entre 10 et 17 000 morts dont de nombreux
chrétiens notamment à Homs
27 juillet : Témoignage de l’archevêque gréco-catholique d’Alep, Mgr JeanClément Jeanbart,. Source : Agence Fides
« L’Occident, s’il veut rendre service à la population syrienne, doit soutenir et
exercer des pression en faveur du dialogue entre les parties » : c’est ce que
déclare à l’Agence Fides S.E. Mgr Jean-Clément Jeanbart, archevêque
métropolitain d’Alep des Gréco catholiques, en conclusion d’un bref sommet avec
les autres Evêques catholiques qui a eu lieu aujourd’hui dans son Archevêché.
L’assemblée a décidé de convoquer une nouvelle rencontre œcuménique, avec
l’ensemble des évêques et responsables chrétiens de toutes les confessions
(catholiques, orthodoxes et protestants) samedi prochain, 28 juillet. « Nous
prierons ensemble pour la paix en Syrie et nous affronterons les questions
urgentes, telles que la sauvegarde des chrétiens et l’aide humanitaire à
l’ensemble de la population qui souffre » explique l’archevêque. « À Alep –
raconte-t-il – la situation est très tendue mais actuellement les chrétiens n’y
rencontrent pas de problèmes. On craint que la situation n’empire et que les
militants puissent pénétrer dans les quartiers chrétiens mais cela n’a pas eu lieu
jusqu’à présent ». L’archevêque exprime un souhait : « L’Occident doit faire tout
ce qui est en son pouvoir afin de promouvoir le dialogue entre les parties. Il doit
pousser les deux parties vers la paix et ne pas soutenir les groupes armés parmi
lesquels se trouvent les fondamentalistes. Ce n’est pas en fournissant des armes
que la démocratie arrivera en Syrie. Nous demandons de soutenir le plan de Kofi
Annan et de faire le possible pour qu’une solution pacifique soit trouvée ». « Si
l’Occident prend la question au sérieux et promeut le dialogue – poursuit Mgr
Jeanbart – il rendra effectivement un bon service au peuple syrien. Il faut
reconnaître que la nation est divisée entre les deux parties au conflit et que
personne ne dispose de la majorité absolue. La solution réside donc dans le
dialogue. Si la bonne volonté et le soutien international vont dans ce sens, la
situation pourra s’améliorer parce que la violence n’amène à rien ». L’archevêque
métropolitain conclut : « Parmi les chrétiens syriens circule la peur de perdre ce
qu’ils ont obtenu au cours des 70 dernières années : une culture non
confessionnelle, un pluralisme qui est un bien très précieux. Nous voulons vivre
dans notre pays avec des droits et des devoirs pleins et entiers. Nous craignons,
si un gouvernement fondamentaliste ou une théocratie islamique devait
s’installer, de perdre la liberté de témoigner notre foi, la liberté religieuse et la
liberté d’expression, indispensable pour être citoyens d’une nation qui garantit
les droits de tous ».
27 juillet : Des Egyptiens musulmans ont incendié des habitations de chrétiens
coptes dans un village proche du Caire, après une dispute entre un musulman et
un blanchisseur chrétien qui avait brûlé sa chemise en la repassant.
(http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/07/27/97001-20120727FILWWW00551egypte-des-maisons-chretiennes-brulees.php)
Ces affrontements, au cours desquels musulmans et Coptes ont lancé des
cocktails Molotov, ont fait au moins un blessé, ont précisé des responsables de la
police. Selon les estimations, les Coptes représentent 6 à 10% des quelque 82
millions d'Egyptiens. Ils s'estiment victimes de discriminations et ont été visés
par plusieurs attaques meurtrières ces dernières années. En janvier 2010, un
attentat à la sortie d'une messe de Noël en Haute-Egypte avait tué six Coptes,
ainsi qu'un garde musulman. Et un an plus tard, la nuit du nouvel An avait été
ensanglantée par un attentat contre une église d'Alexandrie (nord), qui avait fait
une vingtaine de morts. Des musulmans ont aussi incendié à plusieurs reprises
des maisons de Coptes au cours de heurts confessionnels meurtriers. Le nouveau
président élu en juin, l'islamiste Mohamed Morsi, s'est engagé à respecter les
droits des Coptes et promis d'en nommer dans son gouvernement.
28 juillet : La construction d’églises désormais interdites au Koweit ? Source :
Maghreb Christians
La municipalité de Jleeb Al-Shuyoukh de l’émirat du Koweit n’a pas vu
d’objection majeure à la demande d’un permis de construire d’une église sur son
territoire, une demande transmise à cette municipalité par le ministère des Legs
(Awqaf) et des Affaires islamiques qui n’est pas autorisé à émettre de telles
licences. Un prêcheur islamique qu’on suppose célèbre et écouté au Koweit,
sheikh Nazem Al-Misbah, a fermement protesté contre cette autorisation qui,
selon lui, relève du ministère des Fatwas et de la Législation, étant de toute
manière entendu que, selon ce prêcheur musulman, il est interdit de construire
des églises dans toute la péninsule arabique. Il exprime ainsi une parfaite
identité de vue avec un autre luminaire de la pensée coranique, le grand mufti
d’Arabie Saoudite… Deux autres grandes autorités coraniques de l’émirat
partagent la savante exégèse de leur confrère : sheikh Mohammad Humoud AlNajdi et le sheikh Sayed A-Rifae Al-Husseini. Ce dernier a fermement contesté la
timide défense avancée par le ministère des Awqaf et des Affaires islamiques,
tâchant de faire comprendre que la construction d’une église relève des droits de
l’homme et des principes reconnus internationalement. Pour ce sheikh, de tels
principes ne sont pas acceptables car ce qui est principal, c’est l’islam, les gens
doivent d’abord respecter la religion avant d’envisager de respecter l’humanité
ou toute autre chose de ce genre…
29 juillet : Syrie : que faire ? par Frédéric Aimard (http://www.francecatholique.fr/Syrie%E2%80%89-que-faire%E2%80%89.html)
À propos de la Syrie, quelqu’un a interrogé Nicolas Sarkozy en vacances au
Maroc. Il aurait répondu (propos « Off ») : « Moi, j’ai fait quelque
chose », faisant allusion à ses succès en Libye et en Côte d’Ivoire. Il est vrai
que l’appel de François Hollande, le 28 juillet, à la Chine et à la Russie pour
qu’elles cessent leur politique de blocage à l’ONU ne paraissait pas de l’ordre de
l’action. Cependant, l’ancien président français s’est gardé de dire ce qu’il aurait
fait lui-même.
Le régime alaouite semble gagner la première manche de la reconquête militaire
des villes (Damas, Alep...) mais personne ne peut lui donner un avenir. Il n’est
en rien ami de la France (à laquelle il a infligé de cruelles pertes lors des
dernières guerres du Liban). Alors faut-il continuer à soutenir le Qatar, actuel
financier, avec l’Arabie saoudite, de l’Armée de libération syrienne ? Le Qatar
était un ami particulièrement visible de
notre
précédente équipe
gouvernementale. On sait que les États sunnites de la région poursuivent une
stratégie d’encerclement de l’Iran chiite pour qui la chute de Bachar el Assad
serait un cuisant échec. Et pourtant, il faut reconnaître que la dictature des
Assad, qui s’en est particulièrement prise aux chrétiens du Liban quand elle
voulait annexer ce pays, a, sur son propre territoire, maintenu un droit à
l’existence à toutes sortes de minorités, notamment chrétiennes. Elle s’est aussi
montrée particulièrement généreuse dans l’accueil des réfugiés, parmi lesquels
de nombreux chrétiens, chassés d’Irak après la chute du dictateur voisin… La
chute d’Assad, si elle est le fait d’une victoire armée d’une opposition financée
par des États sunnites avec le recours à des milices internationales islamistes,
risque de signer le début de la fin pour la minorité alaouite en premier lieu, mais
aussi pour tous ceux, sunnites y compris, qui ne partagent pas les options les
plus extrémistes de l’islam.
Il y a à Paris quelques dignitaires du régime Assad qui ont tourné casaque. Sontils assez crédibles pour former une troisième voie ? Y a-t-il un moyen de
proposer à Bachar el Assad une sortie honorable ? Comment donner aux
Russes et aux Chinois autre chose que la possibilité de nuire ? On espère que
les équipes de Laurent Fabius travaillent sur ces éléments et n’attendent rien des
incantations…
29 juillet : Mais que souhaiter pour la Syrie ? par Jean Étèvenaux
(http://www.france-catholique.fr/Mais-que-souhaiter-pour-la-Syrie.html)
L’avenir de la Syrie demeure toujours plus qu’en pointillé. D’un côté, nul ne peut
être assuré de la chute du régime de Bachar el-Assad, d’aucuns envisageant
même qu’il puisse se replier sur sa base confessionnelle, recréant en quelque
sorte l’État des Alaouites qui avait existé sous une partie du mandat français
dans l’entre-deux-guerres. De l’autre, si les insurgés font preuve d’une assez
grande capacité offensive sur le plan militaire, on ne peut que s’interroger sur le
régime qu’ils instaureraient, notamment à l’égard de la minorité chrétienne —
plus d’un dixième de la population, soit à peu près deux millions et demi de
personnes.
Malgré la continuité d’appréciation entre les présidences de Nicolas Sarkozy et de
François Hollande, il faut se garder de la vision assez unilatérale donnée par la
majorité des médias français. Ceux-ci présentent en effet généralement les
rebelles comme des combattants de la liberté en lutte contre un odieux et
sanguinaire tyran. Ce qui s’est déroulé dans les trois pays arabo-musulmans dont
les dirigeants plus ou moins dictatoriaux ont été chassés en 2011 devrait inciter
à une certaine prudence dans la présentation et l’analyse des faits. Cela
n’empêche pas, bien sûr, de s’inquiéter de la férocité de la répression et de
l’éventuelle utilisation d’armes chimiques, même si le régime a affirmé que ces
dernières « ne seront utilisées que dans le cas où la Syrie devrait faire face à une
agression extérieure ». Mais Amnesty International n’a pas hésité à demander
aux uns et aux autres de cesser les « exécutions sommaires », précisant que
« les deux parties achèvent de façon délibérée et illégale » leurs prisonniers.
Dans ces conditions, on peut craindre que le cap des 20 000 morts qui, selon
l’Observatoire syrien des droits de l’homme, vient d’être atteint soit vite dépassé.
Il existe pourtant un véritable sentiment national en Syrie, qui remonte
maintenant à près d’un siècle et que le régime baasiste a très bien su utiliser. Ce
sont d’ailleurs peut-être, d’une façon qui n’apparaît paradoxale qu’au premier
abord, les minorités qui en sont le plus imprégnées — ainsi que les plus ou moins
lointains héritiers des diverses formes du « socialisme arabe ». En outre, il n’est
pas certain que les menées de puissances régionales comme la Turquie, l’Iran,
l’Arabie saoudite et le Qatar soient très appréciées des Syriens — tout comme
l’attitude de Moscou et de Pékin, indéfectibles soutiens de Bachar el-Assad à
l’Onu.
C’est la raison pour laquelle les supputations formulées depuis l’étranger doivent
être considérées avec beaucoup de prudence. On parle ainsi beaucoup, en ce
moment, du général Manaf Tlass : ce haut gradé de la Garde républicaine, lié à
beaucoup de généraux soutenant encore le régime, a quitté Damas pour la
France le 6 juillet et certains affirment qu’il aurait été choisi par les Occidentaux
pour remplacer l’actuel chef de l’État. Dans cette perspective, il pourrait assurer
l’ordre dans le pays tandis que se mettraient en place les nouvelles institutions
préparées par un groupe d’une cinquantaine d’opposants réunis à Berlin.
29 juillet : 9h30 à 10h00, Les Grecs de Cargèse sur France 2. Émission
Chrétiens d’Orient réalisée réalisée par Michel Carrier - présentation Thomas
Wallut.
30
juillet :
Chroniques
antiochiennes
no
46,
par
Carol
Saba
(http://www.orthodoxie.com/wp-content/uploads/2012/08/CA46.pdf?75c1d8)
L’ORIENT ENTRE LE FEU TERRESTRE ET LA LUMIERE DE LA
SAINTETE !
Notre Orient souffre. Notre Syrie bien aimée plus particulièrement aussi. Cette
terre de
richesse humaine et naturelle, cette terre ancestrale de sainteté, de convivialité,
de fraternité
et de générosité endure les souffrances de la guerre. Une terre qui mérite de
vivre en paix,
qui a droit à la vie comme le rappelle notre patriarche Ignace IV dans son appel.
« Arabes en Syrie, dit-il, indépendamment de notre religion, nous avons le droit
de vivre en paix dans
notre pays. ».
En ce moment, des proches, des amis, des êtres chers, dans cette belle région
du monde, et au-delà, des anonymes, des familles, des hommes, des femmes,
jeunes et moins
jeunes, et des enfants, de toutes les religions, vivent des moments terribles,
déstabilisés par
la violence qui fait brutalement irruption dans leur vie. Ils souffrent et
s’exposent, dans leur
propre chaire et dans leurs biens, à tous les dangers de cette folie absurde qu’est
la guerre.
Nous sommes tous concernés par cette épreuve. Le patriarche œcuménique de
Constantinople a eu raison de le rappeler, dans sa lettre de solidarité adressée à
notre
patriarche, Ignace IV, avec les paroles toujours d’actualité de saint Paul, qui
nous
interpellent
Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui (...) Vous êtes le
corps du Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part» (I Cor. XII, 2426).
En Syrie, aujourd’hui, d ombardements aveugles, combats de rues, sifflement
terrifiant et ininterrompu des armes à feu, grondements des bombes qui
s’abattent et détruisent des vies, des rêves, des projets, et emportent le fruit de
tant de labeur. On érige des abris de fortune pour protéger les siens, ceux qu’on
aime, pour échapper à la fatalité de la mort. Et la mort, cette frontière qu’on
cherche en temps de paix à repousser le plus loin possible, en améliorant le bienêtre des hommes et leur condition de vie, elle frappe aveuglement. La violence
s’invite et fait irruption à tout moment. Fatalité quotidienne, elle s’abat sur vous
et vos proches avec une facilité troublante. Elle s’invite quelle que soit l’heure,
sans invitation. Elle sème la désolation, en blessant et parfois, en emportant des
êtres chers, des proches, des parents, des voisins, des gens simples et bons ...
Coupure d’eau, coupure d’électricité, condition de vie dégradée, ruptures
alimentaires, disparition des produits de première nécessité, la queue pour du
sucre, du pain, du gaz, du riz pour nourrir les enfants, les plus vieux et les plus
faibles... Je l’imagine. Tout devient si fragile, si tendu, si éphémère. Mais, ce qui
chagrine aussi le plus, c’est ce sentiment que le monde vous a abandonné, qu’il
vaque à ses occupations, parfois futiles, et regardent vos souffrances comme un
« fait divers » de l’autre bout de la planète. Au moment où des êtres humains
luttent pour leur survie, la vie continue par ailleurs, avec une normalité parfois
édifiante mais qui dit long sur les égoïsmes de notre époque. Indifférence à la
souffrance des autres ? Peut-être pas. Mais le monde est ainsi fait désormais que
la souffrance d’une partie des hommes reste pour la grande majorité un fait
divers duquel, après quelques émotions sincères, on se détourne. Faut-il
s’habituer à cette équation qui nous transforme devant nos postes de télévision
des spectateurs non engagés de la souffrance des autres ? Je n’arrive pas à
m’habituer à cette posture. Ma pensée est constamment chez eux comme si ma
famille y était. Cette épreuve je l’ai connue. Pour l’avoir vécu au quotidien avec
ma famille, mes frères, mes cousins, mes proches, mes amis au moment de la
guerre (des guerres) du Liban, pour avoir grandi sous les bombes, fait les études
primaires, secondaires et universitaires sous les bombes, puis travaillé sous les
bombes, puis l’émigration, le déracinement, la lutte pour s’intégrer, se remettre
à niveau, pour reconquérir un équilibre de vie, une normalité, le monde et
vaincre l’irrationnel et l’absurdité de la guerre et ses méfaits, je peux
comprendre les sentiments antinomiques qu’éprouveraient mes amis syriens
aujourd’hui. Mais je leur dis à tous, chrétiens et musulmans, qu’ils sont un même
peuple bon, une seule nation fière, une seule famille. Que notre pensée est avec
eux, nos prières aussi. Je leur dis aussi que cette épreuve, comme toutes les
épreuves, peut être édifiante et pourrait les construire dans le vrai et dans le
beau. Que l’épreuve est toujours un accélérateur de la maturité. Que les temps
sont certes durs, voir très difficiles mais non sans espérance, surtout pour celles
et ceux qui ont placé leur espérance en Lui, l’Unique nécessaire ! Je leur dis aussi
ma conviction, ma foi, qu’à ce cycle de mort, se succèdera un cycle de
résurrection. Amin
TEXTE DE L’Appel de sa béatitude le patriarche Ignace iv
d’ANTIOCHE à toutes les parties à l’intérieur de Syrie et a
l’extérieur (25 juillet 2012)
Traduction par les soins des Chroniques antiochiennes
« Nous adressons une invitation à toutes les parties, dans la Syrie déchiquetée et
à l’extérieur d’elle, pour arrêter toutes les actions hostiles d’où qu’elles viennent.
Un nombre incalculable d’arabes musulmans et chrétiens, des hommes, des
femmes et des enfants, tombent tous les jours victimes des bombes. Les
hôpitaux sont remplis de blessés et le gémissement humain est devenu un
gémissement permanent et ininterrompu. Arabes en Syrie, indépendamment de
notre religion, nous avons le droit de vivre en paix dans notre pays. Dans les
quinze mois écoulés, nous avons perdu un nombre incalculable de personnes,
nombreux sont ceux qui ont émigrés et ont quitté leur patrie réfugiés dans
d’autres pays. Nos chrétiens ont perdu leurs villages, leurs villes, leurs
propriétés, leurs saintes églises et leurs familles sous les décombres des luttes.
Nous invitons tous les Syriens, au nom du Dieu véritable et unique, pour qu’ils se
mettent d’accord de vivre en commun dans notre Syrie bénie. Nous espérons de
toutes les organisations internationales qu’elles comprennent la spécificité de
notre pays et qu’elles nous garantissent la paix, la stabilité et la réconciliation.
IGNACE IV d’Antioche, Primat de l’Eglise grec-orthodoxe d’Antioche et de tout
l’Orient »
Source (texte en arabe) : http://www.alboushra.org/
TEXTE DE la lettre de soutien du Patriarche œcuménique de Constantinople,
Bartholomée 1er au Patriarche Ignace iv
d’Antioche (juillet 2012)
Traduction et source www.orthodoxie.com
----------------------------«Vivant notre ministère primatial depuis notre cathèdre historique séculaire »
écrit le
patriarche Bartholomée, « comme un ministère d’amour et de préoccupation
pour toutes les
Églises de Dieu, nous avons toujours devant nos yeux la parole du divin apôtre
Paul, qui
séjourna dans votre très sainte Église et y enseigna la parole du Seigneur crucifié
et
ressuscité, et dit aux Corinthiens : « Dieu a disposé le corps de manière à donner
plus
d’honneur à ce qui en manquait, afin qu’il n’y ait pas de division dans le corps,
mais que les
membres aient également soin les uns des autres. Et si un membre souffre, tous
les membres
souffrent avec lui (...) Vous êtes le corps du Christ, et vous êtes ses membres,
chacun pour sa
part » (I Cor. XII, 24-26) » (...). Dans cet esprit apostolique, suivant depuis
notre saint centre
et aussi à titre personnel, la situation dans le pays où est situé votre antique
patriarcat, nous
venons en esprit vers votre vénérable Béatitude, de la hiérarchie auprès d’elle,
du saint clergé
et de son pieux troupeau, et nous vous assurons que nous persistons dans la
prière, élevant
les mains vers le chef de la paix, et Lui adressant des supplications pour la paix
du monde
entier et la stabilité de la très sainte Église à Antioche, particulièrement pour la
préservation
du don donné par Dieu de la vie à chaque homme, priant ardemment que le
Seigneur Dieu
écourte les jours de l’épreuve afin que toute chair soit sauvée, loue et glorifie
Son saint
nom ». « Du fond du cœur », continue le patriarche, « nous prions pour que la
paix qui
surpasse toute intelligence, le Christ, illumine tous les hommes et les dirige vers
l’accomplissement de Ses commandements, leur accordant tout don excellent et
toute grâce
parfaite pour dépasser les difficultés et le triomphe de l’amour envers le
prochain, nous
embrassons votre Béatitude d’un baiser fraternel et lui exprimons notre profond
amour et
respect en Christ ».
31 juillet : Le Saint-Synode du Patriarcat de Jérusalem manifeste sa solidarité
au
Patriarcat
d’Antioche
(Source
:
Romfea.gr
et
http://www.orthodoxie.com/actualites/le-saint-synode-du-patriarcat-dejerusalem-manifeste-sa-solidarite-au-patriarcat-dantioche/)
Le Saint-Synode du Patriarcat de Jérusalem, lors de sa session du jeudi 13/26
juin 2012, a décidé d’exprimer sa solidarité envers le patriarche d’Antioche
Ignace ainsi que son soutien moral aux milliers de personnes restées sans abri et
aux milliers de ceux qui sont partis chercher refuge en Jordanie et dans les
autres pays. Eu égard à ses moyens limités, le Patriarcat de Jérusalem a fait
parvenir 10000 Dollars en Jordanie pour les réfugiés syriens. Par la même
occasion, le patriarche Théophile a envoyé une lettre datée du 14/27 juillet 2012
à l’archevêque de Chypre Chrysostome, dans laquelle, après avoir évoqué les
liens, dès la période apostolique entre l’Église de Jérusalem et de Chypre ainsi
que leur collaboration pour aider leurs fidèles en difficulté, il écrit : « Nous
trouvant à Jérusalem, la ville du Golgotha et de la Résurrection, et incités par
l’apôtre des Nations, le divin apôtre Paul qui dit : « Si un membre souffre, tous
les membres souffrent » (I Cor. XII, 26), nous exhortons Votre Béatitude qui
nous est très chère, de procéder, si cela lui est loisible, à un appel dans toutes
les églises de l’Archevêché et de toute l’Église apostolique sœur de Chypre, en
faveur des victimes de la situation anormale en Syrie, et ce non sous forme
d’argent, mais de denrées alimentaires et de vêtements, qui seront acheminées
par les organisations compétentes humanitaires ».
1er août : Déclaration d’un évêque copte au sujet du projet de constitution
égyptienne
(Source
:
Pravoslavie.ru
et
http://www.orthodoxie.com/actualites/declaration-dun-eveque-copte-au-sujetdu-projet-de-constitution-egyptienne/)
« Si l’on ne modifie pas le texte de la constitution, je dirai aux coptes qu’il n’y a
plus de place pour eux sur la terre d’Égypte » déclare un évêque copte. L’évêque
de Tanta, représentant l’Église copte au sein de l’assemblée constituante
d’Égypte a déclaré que si l’article 2 de la loi fondamentale du pays n’était pas
modifié, il dirait aux coptes qu’il est temps de quitter leur pays. Dans sa
rédaction existante, l’article 2 de la Constitution égyptienne dispose : « L’Islam
est la religion d’État, la langue arabe est la langue officielle de l’État. Les
principes du droit musulman (la charia) est la source fondamentale de la
législation ». Le représentant de l’Église copte considère indispensable d’apporter
un amendement à l’article de 2 de la constitution, dans lequel sera stipulé le
droit de l’Église copte à participer à la résolution des questions qui la concerne».
« Si on ne modifie pas ce texte, je dirai aux coptes qu’il n’y a plus de place pour
eux sur la terre d’Égypte, parce que ce n’est pas au pouvoir judiciaire de diriger
le clergé » a déclaré l’évêque Paul dans une interview au journal Al-Shorouk. Le
processus du départ des coptes d’Égypte a déjà commencé. Selon certaines
estimations, près de 100.000 coptes auraient quitté le pays depuis le
commencement de la révolution.
2 août : A Alep, la rébellion dispose désormais d'armes lourdes
(http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/08/01/les-quartierschretiens-de-damas-cibles-par-l-armee-syrienne_1740877_3218.html)
A Alep, l'escalade de la violence
Les rebelles ont bombardé, jeudi 2 août au matin, l'aéroport militaire de Menagh,
à 30 km au nord-ouest d'Alep, d'où décollent les hélicoptères et les avions qui
mènent des raids sur la ville, ont indiqué des sources concordantes. "L'aéroport
militaire de Menagh a été bombardé jeudi matin par un char capturé par les
rebelles dans des opérations précédentes", a indiqué l'Observatoire syrien des
droits de l'homme (OSDH).
"Nous avons touché l'aéroport [militaire] grâce à un char que nous avons pris à
l'armée d'Assad. Nous avons attaqué l'aéroport à plusieurs reprises mais nous
avons décidé de nous retirer à cette heure", a déclaré à Reuters Abou Ali,
combattant rebelle. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, une ONG
favorable à l'opposition basée à Londres, les forces gouvernementales
positionnées sur la base ont utilisé des canons et des lance-roquettes pour
bombarder la ville de Tel Rifaat, située entre Menakh et Alep.
Un journaliste de l'AFP a entendu le bruit de bombardements et vu des tirs
provenant de cette direction. Des rebelles lui ont affirmé qu'il s'agissait "d'une
attaque pour prendre cet aéroport d'où partent les hélicoptères et les avions qui
tirent sur Alep".
Le porte-parole des Nations unies Martin Nesirky a affirmé mercredi que, selon la
mission de l'ONU en Syrie, les rebelles étaient en possession d'armes lourdes,
dont des chars, à Alep, deuxième ville du pays où des combats sans précédent
ont lieu depuis plusieurs jours entre forces gouvernementales et insurgés. Les
observateurs ont également affirmé que les troupes régulières avaient eu recours
à des avions de chasse pour tirer sur Alep.
"Ces dernières soixante-douze heures ont vu un accroissement important du
niveau de violence dans le sud-est de la ville, autour du quartier de Salaheddine
(bastion des insurgés) et il y a des informations sur des victimes et des
déplacement de population", ajoutait mercredi une porte-parole de la mission de
l'ONU, à Damas.
Lire aussi " Alep, la bataille décisive pour les rebelles en Syrie"
Un combattant rebelle dans le quartier de Salahedine a affirmé que "les soldats
de l'armée régulière ont essayé d'entrer dans notre quartier mais sans succès".
"Nous sommes 2 000 à Salaheddine, dont seulement 500 sont originaires d'Alep.
Le reste vient d'Idib et de la province d'Alep et chaque jour des combattants
viennent nous rejoindre", a déclaré "Abou Mossab".
Après la prise symbolique de trois commissariats à Alep, les rebelles semblent
déterminés à s'emparer des sièges des services de renseignements. Pour le
général rebelle Abdel Nasser Ferzat, un commandant de l'Armée syrienne libre
(ASL), "le plus important, c'est la prise des sièges des moukhabarat
[renseignements]. Si ces sites tombent, la victoire sera possible", a-t-il dit.
Des membres du clan progouvernemental des Berri ont eu de violents
accrochages avec les rebelles dans le quartier Bab Nairab, dans l'est d'Alep, au
lendemain de l'exécution d'un de leurs chefs, Zeino Berri, par l'ASL. Selon une
source de sécurité, cet important clan sunnite a promis de se venger en
envoyant dans la bataille "plusieurs milliers" de combattants pour lutter aux
côtés de l'armée.
D'après l'ONG qui s'appuie sur un large réseau de militants, 110 personnes –
dont 67 civils, 29 soldats et 14 rebelles – ont été tuées dans les violences à
travers le pays dont la moitié à Alep, mercredi.
Une répression généralisée dénoncée par Amnesty International
Dans un rapport publié mercredi, l'ONG dresse un tableau apocalyptique de la
répression en cours à Alep. Orchestrées par les forces de sécurité et les chabihas
(milices du régime), meurtres, tortures et disparitions touchent aussi bien les
militants que de simples passants dont les familles sont obligées d'affirmer qu'ils
ont été tués par des "groupes de terroristes armés".
Les professionnels de santé qui opèrent dans des centre de soins clandestins
sont également visés. "Etre capturés avec du matériel médical est plus grave que
d'être pris avec des armes", explique l'un des médecins cités dans le rapport.
Infirmiers et docteurs s'exposent dangereusement en soignant les blessés, qui
évitent les établissements officiels de crainte d'être interrogés par les forces de
sécurité. "Ils tuent les genspour rien, simplement parce qu'ils réclament la
liberté, témoigne l'un d'eux. Mais ceux qui ne sont pas tués, on est censé les
laisser mourir ? Bien sûr que non, nous devons les soigner. Et si cela nous coûte
la vie, qu'il en soit ainsi."
"Exécutions sommaires" à Damas
Dans un village près de Damas, un raid des forces de sécurité mené mercredi a
causé la mort de 43 personnes, dont certaines ont été exécutées, a affirmé jeudi
l'Observatoire syrien des droits de l'homme. "Les forces du régime ont pénétré
mercredi dans la localité de Jdeidet Artouz [au sud-ouest de Damas], ont arrêté
une centaine de jeunes et les ont enfermés dans une école où ils ont été
torturés", a expliqué l'OSDH. "Jeudi matin, après l'opération, les corps de 43
personnes ont été retrouvés. Certaines ont été victimes d'exécutions
sommaires", a précisé l'OSDH.
Des combats entre armée et opposants ont également éclaté mercredi pour la
première fois aux abords de deux quartiers chrétiens de la capitale, Bab Touma
et Bab Charqi, selon l'OSDH. Selon les comités locaux de coordination, qui
animent la contestation sur le terrain, le grand quartier de Tadamoun, dans le
sud, a également été visé par des tirs au mortier tôt mercredi matin.
Des accrochages limités à Damas avaient repris lundi, notamment à Kafar
Soussé, après une attaque rebelle aux lance-roquettes contre un barrage de
l'armée. Le front de Damas s'était calmé après que l'armée eut pris le dessus au
terme d'une semaine d'affrontements inédits.
Trois millions de Syriens ont besoin de nourriture
Au fur et à mesure de l'intensification des combats dans Alep et d'autres villes
syriennes, la crise humanitaire gagne. Trois millions de Syriens ont besoin de
nourriture et d'aide pour les cultures de céréales et le bétail, a annoncé jeudi
l'Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), qui se fonde sur
une étude réalisée par l'ONU et le régime syrien.
Sur ces trois millions de personnes, 1,5 million ont un besoin d'urgence d'aide
alimentaire pour les trois à six prochains mois, particulièrement dans les zones
touchées par le conflit en cours, selon la FAO. Près d'un million de personnes ont
besoin d'assistance pour les cultures, le fourrage, les combustibles et la
réparation des pompes d'irrigation.
Ce rapport indique que le secteur agricole syrien a perdu cette année au total 1,8
milliard de dollars (1,46 milliard d'euros) du fait de la crise que traverse
actuellement le pays. Ce bilan inclut les pertes et dégâts occasionnés aux
cultures, au bétail et aux systèmes d'irrigation. Des cultures stratégiques comme
le blé et l'orge ont été sévèrement touchées, ainsi que les cerisiers, les oliviers et
la production horticole.
Première intervention de Bachar Al-Assad depuis deux semaines
Le président syrien a félicité mercredi les militaires pour leur lutte contre ce qu'il
a qualifié de "bandes terroristes criminelles", à l'occasion du 67e anniversaire de
l'armée. "Le sort passé, présent et futur de notre peuple et de notre nation
dépend de cette bataille", déclare dans un communiqué le président, qui ne
s'était pas exprimé publiquement depuis deux semaines.
"Nous pensons très franchement qu'il est lâche d'avoir un homme qui se cache et
se tienne à l'abri tout en ordonnant à ses soldats de continuer à massacrer les
civils de son propre pays", a réagi un porte-parole du département d'Etat
américain, Patrick Ventrell.
La rébellion rejette le gouvernement de transition en exil
La rébellion syrienne a estimé mercredi que le futur gouvernement de transition
dirigé par un groupe minoritaire de l'opposition était "mort-né", car non
représentatif. L'opposant syrien Haytham Al-Maleh, 81 ans, a annoncé mardi
avoir été chargé par une coalition de Syriens "indépendants sans affiliation
politique" de former un gouvernement en exil qui sera basé au Caire. Selon un
colonel rebelle et porte-parole de l'ASL, un gouvernement transitoire doit
représenter le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition,
ainsi que l'ensemble des militants sur le terrain.
Réunion jeudi à l'ONU
L'Assemblée générale de l'ONU se réunira jeudi pour évoquer la situation en
Syrie. Elle pourrait, selon certains diplomates, voter en faveur d'une résolution
saoudienne dénonçant les violations des droits de l'homme en Syrie et
condamnant le Conseil de sécurité pour avoir échoué à prendre des mesures
contre Damas.
2 août : Nigeria: la peur ne peut pas
(http://www.oasiscenter.eu/fr/node/8497)
gagner
par
Marialaura
Conte
Entretien avec Mons. Matthew Hassan Kukah, Évêque de Sokoto
Comment pouvez-vous nous aider à comprendre la situation réelle de
votre pays, au-delà des réductions médiatiques simplistes ?
De nombreuses personnes préfèrent les réponses hâtives pour comprendre le
contexte et essayer d’expliquer la situation au Nigeria. Après l’indépendance du
Nigeria, l’armée ne permit pas aux hommes politiques de gouverner et
d’instaurer une vie démocratique dans le pays. L’autre question importante pour
le Nigeria est la présence de riches gisements pétroliers qui provoque de grands
conflits entre ceux qui veulent contrôler ces ressources et gagner de l’argent.
Les informations présentent souvent le conflit nigérian comme un conflit
religieux. Que pensez-vous à ce propos ?
C’est un élément très important à comprendre : les problèmes du Nigeria,
surtout la terrible violence, n’a rien à voir avec la religion. Ici, les problèmes
surgissent à cause de la mauvaise gestion des ressources du pays et de
l’incapacité du Gouvernement à contrôler la situation. Chaque crise au Nigeria est
immédiatement reliée aux religions. Mais nous n’avons jamais eu une crise
religieuse ou une crise dérivée des chrétiens et musulmans luttant pour des
questions religieuses. La véritable raison de la crise en cours est politique et
économique. Ce n’est pas correct de présenter les problèmes d’aujourd’hui
comme des conflits entre les religions.
Quand a commencé cette situation si violente ? Quel a été l’élément
déclencheur ?
C’est une erreur de penser que tout cela est né il a seulement quelques années.
Ce à quoi nous assistons est la manifestation de la corruption de l’État du
Nigeria. Avant Boko Haram, nous avons eu d’autres violences semblables dans la
région du Delta du Niger. Encore avant, d’autres violences de la même nature
dans le Sud-Est. Cette situation a caractérisé les vingt dernières années ou peutêtre plus, mais la nature et le contexte continuent à évoluer. Après tout, nous
avons vécu sous les militaires pendant longtemps. Donc, nous devons considérer
cette violence dans le contexte de l’histoire de la corruption au Nigeria. Je crois
que si les choses ne changent pas et si le gouvernement et les employés de l’État
poursuivent leur mauvaise gestion des ressources de l’État, ils n’auront plus
l’autorité morale suffisante pour punir les criminels. Par conséquent, on pourrait
aussi essayer d’arrêter ce processus aujourd’hui, mais demain il réapparaîtra
dans un endroit différent. La différence serait ainsi uniquement de temps et de
lieu géographique !
Boko Haram semble être un nouveau facteur dangereux dans la vie du
Nigeria. Que pensez-vous de ce phénomène ?
Boko Haram est un phénomène nouveau et étranger. Il n’a rien à voir avec la
religion, avec les chrétiens ou les musulmans. Le fait qu’ils attaquent des églises
avec une violence hors du commun, pousse les médias à penser qu’ils sont
contre les chrétiens. Mais ce n’est pas vrai. Ils tuent des chrétiens mais ils tuent
aussi des femmes et des enfants, qu’ils soient chrétiens ou musulmans. Ce sont
des criminels qui attaquent les églises, les sièges des médias, les bureaux de
police, les marchés... ils ne font aucune différence. Le gouvernement doit
contrôler le phénomène et faire cesser la violence. Nous avons besoin d’une
intervention forte pour arrêter ces terroristes.
Mais dans son programme Boko Haram utilise un langage religieux, qui
s’enracine dans l’Islam, même si c’est dans une interprétation violente.
Je ne nie pas que Boko Haram fasse ces revendications ou s’approprie un
langage religieux. Mais la seule appropriation d’un tel langage ne fait pas de leur
criminalité une criminalité religieuse, sous aucun aspect. À tel point qu’ils ont
attaqué des leaders et des institutions musulmanes, ils ont tué des milliers de
musulmans, davantage certainement que de chrétiens, si nous utilisons cette
expression. Dans presque toutes les circonstances où les chrétiens ont été
attaqués, de nombreux musulmans et des civils sont morts eux aussi. Ce qui est
important c’est d’avoir bien à l’esprit que l’extrémisme religieux, qu’il soit dans le
Christianisme ou dans l’Islam, produit des victimes en son sein avant de le faire
à l’extérieur.
Ces actions violentes sont en train de créer des divisions dans la société,
un désir réciproque de vengeance ?
Ce qui crée des divisions c’est la réaction lente du gouvernement et l’incapacité
des agences de sécurité de conclure les enquêtes et de faire juger les coupables.
Cela favorise la diffusion d’un sentiment d’impuissance et pousse les personnes à
évoquer la possibilité de se défendre de manière autonome. Si le gouvernement
se comportait de manière déterminée, les gens apprendraient la leçon.
Y a-t-il quelqu’un qui profite de cette crise ?
Certainement. Les instigateurs locaux et ceux qui manipulent le processus
reçoivent d’énormes sommes d’argent de l’étranger, de certains pays arabes. Il
est important de remarquer que, dès le début des années soixante, les arabes
musulmans ont financé des actions dont l’objectif était la conversion, dans le
projet de la Da‘wa. Khadafi a été un grand bailleur de fonds et l’illusion est que,
en quelque sorte, le Nigeria se trouve dans la meilleure position stratégique pour
consolider la domination de l’Islam en Afrique. Les agences de sécurité au
Nigeria essayent par tous les moyens de profiter de la situation. Ce fut le cas de
la crise du Delta du Niger, laquelle, encore une fois, fut résolue avec un
important flux d’argent. Dans le budget de cette année de gouvernement fédéral
a mis de côté un trillion de Naira seulement pour la sécurité ! Cela équivaut
environ au budget national d’il y a quelques années. Donc, oui, la crise est
devenue une affaire, ce qui est dangereux pour nous.
Existe-t-il une issue ? Laquelle ?
Parfois la sortie n’est pas la meilleure des options si les hypothèses ne sont pas
adéquatement réfléchies. Sur une courte période, je pense que le gouvernement
fédéral doit abandonner l’idée d’une solution militaire, en commençant par établir
une date pour le retrait de l’armée de nos rues. La classe politique doit être
encouragée à trouver une solution à ce qui est clairement un problème politique
et non religieux. Les leaders des communautés (pas nécessairement les leaders
religieux) doivent être encouragés à prendre en charge la situation et à
s’engager dans des initiatives dont l’objectif est l’unification des communautés.
Si cela se produisait, on contribuerait à édifier la confiance publique, parce qu’il
ne pourra pas y avoir de solution de type militaire, étant donné que la présence
militaire ne fait qu’exalter la violence. L’armée est en train de devenir une armée
“d’occupation” et son efficacité tend à diminuer progressivement. Enfin, le
gouvernement fédéral doit commencer un programme de réhabilitation et de
reconstruction des communautés détruites. Cela créerait de la confiance et
réduirait la frustration et l’amertume des citoyens.
Comment se poursuit la vie quotidienne de votre diocèse et de vos
fidèles dans un contexte aussi violent ?
Sokoto, même si cela peut sembler étrange, est plutôt pacifique. Nous n’avons
pas eu un seul incident ici. J’ai encouragé les personnes à être sur leurs gardes,
mais nous avons décidé de ne pas changer nos habitudes, comme de changer les
horaires des messes et les pratiques religieuses à cause de la peur. J’ai dit à mes
fidèles que « peur » n’existe pas dans le vocabulaire de tout véritable chrétien.
Donc nous continuons à poursuivre nos devoirs et responsabilités habituels.
Avez-vous l’impression que votre vie est en danger ?
Je n’ai jamais eu peur parce que je crois que chaque jour, chaque endroit, est un
jour ou un lieu assez bon pour mourir. Il n’y a pas d’endroit au monde qui soit à
l’abri de menaces contre la vie. Pour nous ici ce sera la violence de Boko Haram,
pour certaines régions des États-Unis ce sera un ouragan, pour d’autres parties
du monde un tsunami et ainsi de suite. Nos vies sont dans les mains de Dieu, et
non pas dans la sécurité humaine.
L’Évêque Kaigama a dénoncé l’absence de l’État dans cette situation,
l’insuffisance de protection militaire pour le peuple et les villages,
systématiquement attaqués par des groupes violents. Êtes-vous d’accord
?
Mons. Kaigama a raison mais, comme je l’ai dit, peut-être que dans certaines
situations il y a une présence excessive de l’État à travers ses instruments de
violence. Cela inquiète les personnes, mais dans l’ensemble, il a raison.
3 août : email du Liban du père syriaque orthodoxe Roger Akras
A Damas, les quartiers chrétiens de Bab Touma et Bab Sharqui ont été infiltrés
par des groupes armés. L'armée syrienne les a poursuivis pendant la nuit (nuit
du mardi-mercredi). Les tirs empêchaient la population de dormir. Le jour, la
situation est presque normale. A Alep, la semaine passée, les combats étaient
intenses et se faisaient entendre bien fort. Depuis lundi, quoique les combats se
poursuivent selon les médias, les témoins sur place me confirment qu'ils
entendent beaucoup moins de bombardements. A Homs, la ville est bien divisée:
les quartiers des rebelles sont bien connus ; il en reste quelques-uns. Dans les
autres parties de la ville, la sécurité est plutôt bonne.
Pour les aides financières envoyées à Homs, l'évêque a consituté des comités
pour chaque paroisse du diocèse; le comité est formé du prêtre et de quelques
laïcs (1 à 5, selon la grandeur de la paroisse) chargés de noter les besoins des
paroissiens et des réfugiés, et de distribuer les aides qui arrivent.
La tendance chez les Syriaques orthodoxes: en Syrie, beaucoup commencent à
chercher le chemin de l'immigration, autant que possible. Ils n'ont pas un avis
spécial pour la Syrie. Ils sont en attente d'une paix et d'un retour à la sécurité
qui ne semblent, malheureusement, pas proches de se concrétiser. Aujourd'hui,
tout le monde attend le résultat de la guerre d'Alep pour savoir qui aura le
dessus et comment les choses évolueront ... On pense que si le régime
reconquiert Alep, comme il l'a fait avec Damas, l'opposition sera alors obligée de
négocier une solution politique. La tendance chez les Syriaques: beaucoup en
Syrie commencent à chercher le chemin de l'immigration, autant que possible.
Aujourd'hui, tout le monde attend le résultat de la guerre d'Alep pour savoir qui
aura le dessus et comment les choses évolueront ... On pense que si le régime
reconquiert Alep, comme il l'a fait avec Damas, l'opposition sera alors obligée de
négocier une solution politique. Les SO n'ont pas un avis spécial pour la Syrie. Ils
sont en attente d'une paix et d'un retour à la sécurité qui ne semblent,
malheureusement, pas proches de se concrétiser. L'initiative de Saint-Egidio qui
a réuni des opposants pacifiques a été reçue avec beaucoup d'espoir. Le
patriarche syriaque orthodoxe est en Allemagne. Il a quitté l'hôpital et continue
des traitements. Dans un mois, dit-on, il rentrera au Liban. Le Saint-Synode se
tiendra en septembre, pour la première fois au Liban.
3 août : En Syrie, vol à Deir Mar Moussa. Le monastère est situé à 90 km au
Nord-Est de Damas, dans les hauteurs de la chaîne montagneuse du Qalamoun.
Sa Communauté monastique, de rite syriaque catholique, baptisée al-Khalil (qui
signifie l’Ami de Dieu, titre biblique et coranique d’Abraham), a été fondée en
1991 par le père Paolo Dall’Oglio.
Vers 23 heures, une vingtaine de voleurs armés sont arrivés à la bergerie (sise à
1,5 km du monastère) où se trouve la maison des bergers avec les chèvres. Ils
ont commencé par casser le téléphone et prendre le portable des bergers pour
empêcher tout moyen de communication, se présentant comme cambrioleurs
ayant volé les moyens de transport avec lesquels ils étaient venus. Puis ils se
sont mis à chercher des armes !!! Sous les menaces, ils ont forcé les deux
bergers à charger 103 chèvres et leurs aliments dans un grand camion. Ensuite,
ils ont pris le tracteur, le compresseur qu’on utilisait pour faire des trous dans la
terre et les rochers, ainsi que les matériaux qui leur sont tombés sous la main :
une perte d’environ 35.000 Euros. Trois heures plus tard, ils sont repartis,
prenant avec eux comme otages les deux bergers, qu’ils ont fini par relâcher
dans la montagne à une distance de deux heures à pied du monastère, non sans
s’être informés si d’autres machines ou biens se trouvaient au monastère, disant
que la prochaine fois ils prendraient le reste. C’est la troisième fois que nous
recevons la visite importune de personnes dont nous ne savons pas si ce sont
toujours les mêmes. La première fois, ils ont semé la peur, prétendant qu’ils
cherchaient des armes et de l’argent ; la deuxième, ils ont volé d’un dépôt dans
la vallée en face du monastère du matériel d’une valeur d’environ 12.000 Euros.
Si nous avons peur? Oui. Cependant, nous essayons d’être prudents, et de rester
solidaires avec tout le peuple syrien en difficulté. Nous nous confions au
Seigneur, tout en poursuivant notre vie de prière et d’intercession pour la paix et
la réconciliation. La Communauté monastique de Deir Mar Moussa
4 août : En Egypte, Attaques en hausse contre les coptes (Source : AFP et
L’Orient-Le
Jour
http://www.lorientlejour.com/category/Moyen+Orient+et+Monde/article/771758
/Attaques_en_hausse_contre_les_coptes.html)
Les attaques contre les coptes (chrétiens d’Égypte) ont augmenté, a déclaré hier
un évêque égyptien, en déplorant la présence d’un seul copte dans le nouveau
gouvernement du président islamiste Mohammad Morsi. « Le climat général se
retourne contre les coptes », dit l’évêque Morcos. « Les attaques contre les
chrétiens ont augmenté. Ce n’est pas seulement le fait que nous n’ayons qu’un
ministère », ajoute-t-il. « Il y a une différence entre les promesses et
l’application. Peut-être qu’il y a eu des obstacles à l’application des
engagements, ou alors la promesse est quelque chose et son application en est
une autre », dit encore l’évêque.
Mercredi, de nouvelles violences liées au décès d’un musulman après une dispute
avec un blanchisseur chrétien ont fait 16 blessés dans le village de Dahchour,
près du Caire. Les musulmans ont attaqué une église et des maisons
appartenant à des chrétiens. Le lendemain, le nouveau gouvernement a prêté
serment devant le président Morsi. Il ne compte qu’une seule chrétienne, la
ministre de la Recherche scientifique..
7 août : Alep : Les éléments de l'ASL sont désormais dans les quartiers
chrétiens.
Les éléments de la dite Armée Syrienne « Libre » encouragée et soutenue par les
Etats-Unis, la France, l'Angleterre, la Turquie, Israël, l'Arabie-Saoudite et
naturellement le Qatar se trouvent depuis cette nuit dans les quartiers chrétiens
d'Alep pour fuir les zones où des combats se sont déroulés toute la nuit entre
l'armée officielle et les éléments de l'ASL.
Les hélicoptères et les avions de type Sukhoï sont intervenus la nuit durant et
poursuivent leurs interventions dans les combats. Les habitants des parties
chrétiennes ont très peur ; ils sont non armés et donc sans défense. Ils
demandent à l'Occident d'aider à leur sécurité plutôt que d'encourager les
bandes sans contrôle de l'ASL; il est impossible de quitter les zones de combats.
7 août : 120 familles chrétiennes fuient un village égyptien après la mort d’un
musulman (AINA.org et http://www.orthodoxie.com/actualites/120-familleschretiennes-fuient-un-village-egyptien-apres-la-mort-dun-musulman-2/)
Les échauffourées entre musulmans et chrétiens qui ont eu lieu la semaine
dernière dans le village de Dahshur ont incité plus de 120 familles à fuir de leurs
foyers après avoir appris qu’un musulman, qui avait été victime d’une brûlure du
troisième degré dans l’incident, était décédé dans un hôpital du Caire. Avant son
décès, le père et le frère de la victime, Moaz Hassab-Allah avaient informé les
médias qu’en cas de mort, “tout le village vengerait sa mort”. Les villageois
coptes étaient terrorisés après qu’un membre d’une confrérie musulmane ait
parcouru le village, jurant que l’église Saint-Georges du village serait brûlée, que
son prêtre et toute la communauté chrétienne serait tués et leurs maisons
incendiées après les obsèques de Moaz. Le teinturier copte Sameh Samy avait
brûlé accidentellement la chemise de son client musulman Ahmad Ramadan. “Ils
ont donné leur accord pour se rencontrer après que les musulmans auraient
interrompu leur jeûne et pour régler le préjudice”, a déclaré le père Takla, de
l’église du village, aux ‘MidEast Christian News”, “mais Ramadan est revenu
avant le rendez-vous”. Il a ajouté qu’après l’interruption de leur ramadan, deux à
trois mille musulmans se sont rassemblés. M. Samy ferma sa laverie et sa
maison. Des combats s’ensuivirent entre les musulmans et la famille Sameh,
pendant lesquels des cocktails Molotov, des armes à feu et des couteaux ont été
utilisés. Le prêtre expliqua que Sameh, devant ce rassemblement massif, “jeta
un cocktail Molotov pour se défendre”. Le projectile a atteint un passant, Moaz.
“Cela rendit les villageois extrêmement furieux et ils incendièrent sa maison et sa
laverie, ainsi que la maison de son frère, après avoir pillé le magasin, soit une
perte pour le commerçant d’environ 400 000 livres égyptiennes. Ils empêchèrent
les pompiers d’éteindre l’incendie” a déclaré le père Takla. Les manifestants
blessèrent Sameh, son père, son cousin et un autre copte. Takla dit aussi que
plus de 500 villageois musulmans modérés freinèrent les salafistes qui faisaient
l’assaut de l’église, jusqu’a l’arrivée de la police qui mit en sécurité l’édifice. Le
procureur a ordonné l’arrestation de cinq musulmans tandis que Sameh Samy,
son frère et son père sont détenus durant l’enquête, étant accusés de tentative
d’assassinat et de possession d’explosifs. Le procureur a prolongé aujourd’hui la
détention pour quinze jours et a maintenant reformulé l’accusation en meurtre
prémédité. En dépit de l’ordre du procureur, aucun musulman n’a été arrêté.
Lors d’un autre incident a Shubra el Khayma, dans la province de Qaliubya, le
26 juillet, le Dr Maher Ghalz demanda a l’aube à un groupe de musulmans
salafistes qui avaient une boutique dans le même bâtiment de ne pas tirer en
l’air avec leurs armes après la rupture du ramadan. Il leur expliqua depuis sa
fenêtre qu’il y avait là des personnes malades et des enfants que cela perturbait.
“Leur réponse fut de tirer sur lui. L’un de ses yeux est crevé, et il n’y a pas
d’espoir de remplacer la cornée de l’autre oeil” a déclaré son frère Fayez. Il a
ajouté que les musulmans voulaient briser la porte d’entrée et venir jusqu’à son
appartement, mais n’y parvinrent pas”. “Bien que la police ait rédigé un rapport,
elle n’a rien fait pour arrêter les coupables”. Le Dr Ghalz est hospitalisé a l’hôpital
français au Caire. Il y a deux jours, un musulman a attaqué une église dans le
quartier de Sheikh Zayed. Le procureur n’a pris aucune mesure, le coupable
étant jugé “mentalement instable”. “Depuis que Mory est devenu président de
l’Égypte, il y a une persécution systématique des coptes” a déclaré le Dr Naguib
Gabriel, président de l’Union égyptienne des droits de l’homme”, ajoutant que
pendant les dix derniers jours du ramadan, douze incidents ont eu lieu contre les
coptes, y compris l’arrestation de six coptes a Dahshur, tandis qu’aucun
musulman n’a été arrêté. "Le déplacement des coptes est devenu courant," a dit
Gabriel. "Maintenant, n'importe quelle échauffourée entre un musulman et un
copte est utilisée par les islamistes, elle se transforme en un incident sectaire,
produisant des arrestations de coptes, l’incendie de leurs maisons ou leur
déplacement forcé, tandis qu’aucune une action n'est entreprise contre les
coupables musulmans."
10 août : Comme le café, l’encens a son commerce solidaire. Dans la région du
Tigray, en Éthiopie, une société coopérative développe l’encens solidaire à
destination des Églises européennes. par HUGUES-OLIVIER DUMEZ. L’objectif de
ce projet est d’assurer l’approvisionnement de l’encens auprès des paroisses et
des diocèses européens d’ici à 2013.
L’encens qui parfume nos églises lors des célébrations pourrait voir un jour ses
réserves épuisées. Cette résine aromatique est issue de l’écorce du
« Boswellia », lequel ne pousse que dans la région de la Corne de l’Afrique et est
actuellement victime d’une surexploitation alarmante. C’est le constat que fait
Julien Charbonnier, fraîchement diplômé de l’Institut d’études politiques (IEP) de
Toulouse. Le Français s’appuie sur les dernières recherches scientifiques
concernant l’état des forêts de Boswellia dans la région du Tigray. Fin
novembre 2011, le jeune homme décide avec plusieurs amis de monter le projet
Boswellia.
Il se donne pour mission de fournir à l’Église catholique un encens à un prix
équitable, c’est-à-dire convenant à la fois aux acheteurs et aux communautés
chrétiennes de producteurs. «L’utilisation d’un encens naturel est cohérente avec
les principes de la liturgie catholique, dans le respect des valeurs du travail
décent et de la justice sociale promues par le conseil pontifical Justice et Paix» ,
revendique Julien.
« Si rien n’est fait, l’encens aura pratiquement disparu d’Éthiopie »
L’équipe du projet est actuellement dans la région du Tigray, au nord de
l’Éthiopie afin de «négocier directement avec les producteurs» et de distribuer
en circuit court l’encens auprès des diocèses et des paroisses de France. Les
produits d’encens consommés dans les églises, entièrement composés de myrrhe
et d’oliban, sont des résines naturelles que l’on retrouve essentiellement en
Éthiopie, en Érythrée, en Somalie et au Yémen. «Actuellement, l’encens est
importé massivement par des entreprises de transformation industrielle qui ne
répondent à aucun critère de préservation de l’environnement, ni de soutien à
l’agriculture ou à la sylviculture durable» , observe Julien. «Si rien n’est fait pour
augmenter les revenus des producteurs et préserver la ressource forestière, dans
les cinquante prochaines années, l’encens aura pratiquement disparu d’Éthiopie»
.
L’encens issu du projet sera disponible en 2013
Une société coopérative et participative a donc été montée afin de distribuer en
France un encens biologique «de haute qualité à un prix équitable et compétitif»
. Objectif : assurer l’approvisionnement de l’encens auprès des paroisses et des
diocèses d’ici à 2013. Généralement, les églises se fournissent en encens de
manière dispersée, des contacts ont donc directement été pris. Les diocèses de
Toulouse, Bordeaux et La Rochelle ont déjà accueilli favorablement ce projet. Le
responsable est plein d’ambition : «La capacité de production s’établit à plusieurs
dizaines de tonnes par an et répond à une demande en hausse dans toute
l’Europe» . L’encens issu du projet Boswellia sera disponible en France en
janvier 2013 pour la célébration de l’Épiphanie, lorsque le Messie reçut des Rois
mages de l’or, de la myrrhe et… de l’encens.
12 août : TV France 24 avec Myra MAHDY DARIDAN, Écrivain et chercheur, Jean
MAHER, Représentant d'associations coptes en France, Robert SOLÉ, Écrivain,
journaliste etTarek EL MORSI, Membre du parti de la Liberté et de la Justice.
En Egypte, six semaines après être entré en fonction, le président Morsi met à la
retraite, en fait il limoge le maréchal Tantawi (qui garde un poste
honorifique de conseiller auprès du président) et d’autres dignitaires
militaires. Il abroge aussi le décret qui donnait à l'armée les pouvoirs
législatifs. Mahmoud Feki, le nouveau vice-président, est proche des
Frères musulmans. Le nouveau ministre de la justice est un islamiste.
Quatre ministres sur trente-cinq sont des Frères musulmans. On se
retrouve dans un Etat avec un parti unique religieux (islamiste). La
troisième voie est celle des artisans de vie politique ni militaire ni
religieuse. Ce qui est préoccupant aujourd’hui en Egypte ce sont
l’économie et la sécurité (état de non droit au Sinaï, par exemple). Le parti
des Frères musulmans veut tous les pouvoirs (pouvoir autoritaire et
idéologique). Les Frères réislamisent la société au niveua politique. Vontils mettre des règles par rapport à la femme, aux chrétiens (taxes à
payer), aux touristes ? Le 24 août il y aura une manifestation des
Egyptiens libéraux.
Voir
http://www.france24.com/fr/20120813-debat-egypte-mohamed-morsipartie1
14 août : Libye: des mesures de protection pour l’église Saint-Georges à Tripoli
(Source (dont photographie): Amen)
Après le pillage de l'église Saint-Georges à Tripoli en Libye et l'agression dont a
été victime son recteur, le père Joachim Vasiliakou, des mesures de protection
ont été prises pour assurer la protection de l'église dont une alarme reliée à la
police, de nouvelles serrures et du personnel autour de l'édifice pour le garder.
L’église Saint-Georges, située dans le quartier ancien de Tripoli, a été érigée en
1647.
14 août : Communiqué du Patriarcat œcuménique du 14 août 2012
« Le Patriarcat œcuménique exprime sa plus vive inquiétude face à la
recrudescence de violence se propageant aujourd’hui à travers le monde. De
l’Amérique à l’Afrique, en passant par l’Europe et l’Asie, tous les continents sont
confrontés à des phénomènes d’intolérance qui non seulement fragilisent la paix
mondiale, mais qui sont autant de négations de la dignité humaine. Meurtres
racistes, génocides, nettoyages ethniques, antisémitisme, destructions de lieux
de culte, etc., constituent des actes barbares qu’il convient de dénoncer haut et
fort, en particulier lorsqu’ils se couvrent du voile de la religion pour s’en
justifier. Le Patriarcat œcuménique est particulièrement préoccupé par les
situations au Moyen-Orient, ou encore au Nigéria et au Soudan. Les
affrontements entre chrétiens et musulmans dans ces parties du monde doivent
être dépassés par le renforcement de l’amour du prochain, en tant que
l’expression du lien pacifique unissant chaque être humain. Le Patriarcat
œcuménique est aussi très soucieux de l’avenir du peuple de Syrie et de l’avenir
des chrétiens dans ce pays, appelant tous les protagonistes du conflit à faire
taire les armes, au vu de l’urgence de la situation humanitaire. La solution à ces
conflits passe avant tout par le dialogue. Car, plus qu’une meilleure
compréhension de nos différences, le dialogue constitue un facteur de
transformation et de réconciliation. Dès lors, les dirigeants religieux du monde
ont l’obligation morale de résister à la guerre et de promouvoir la paix en tant
que nécessité essentielle. Les dirigeants religieux doivent s’atteler, lorsqu’ils
dialoguent, à affirmer la paix de Dieu dans un monde d’agitation. Le religieux ne
peut et ne doit pas servir de fondement à la guerre et au conflit, en se servant
du levier du fondamentalisme et du fanatisme à des fins purement politiques. En
effet, nous répétons inlassablement qu’un crime au nom de la religion et un
crime contre la religion. Le dialogue constitue alors l’unique signe d’espérance
pouvant nous conduire à la découverte de la paix. Aussi, sa toute Sainteté, le
patriarche œcuménique Bartholomée et l’ensemble de son patriarcat expriment
leur solidarité et compassion à toutes les communautés affectées par ces
violences. Ils adressent notamment un ardent appel à toutes les Eglises
autocéphales orthodoxes, à toutes les Eglises et communautés religieuses, ainsi
qu’aux organisations Internationales, qu’aux Etats, sans oublier à toute personne
de bonne volonté afin de contribuer à la victoire de la paix sur la guerre et sur la
haine.
16 août : En Egypte, le Président Morsi a ordonné à son gouvernement de
prendre les mesures nécessaires pour sécuriser le retour des familles coptes à
Daschour, au sud du Caire. Une centaine avait fuit le 1er août en proie à des
vionces entre chrétiens et musulmans. Le présisdent a donné des instructions
pour indemniser les coptes lésés par ces émeute et il a souligné la nécessité
d’appliquer les lois em vigueur contre les agresseurs afin de maintenir la
coexistence pacfique dans le pays. (journal suisse ECHO no. 33 du 16 août 2012
et APIC)
16 août : On apprend le décès du patriarche d’Ethiopie, Abuna Paulos à Addis
Ababa. En juin dernier, il avait fait une escale à Paris et avait célébré la liturgie
avec le père Zedengle et sa communauté dans leur nouvelle église à ChâtenayMalabry. Il avait aussi visité les nouvelles paroisses éthiopiennes à Luxembourg
et à Madrid.
Patriarch
Abune
Paulose
of
Ethiopia
enters
Eternal
Rest(http://theorthodoxchurch.info/blog/news/2012/08/patriarch-abunepaulose-of-ethiopia-enters-eternal-rest/)
20 août : document sur l’Erythrée Tv Arte 18h30. Sur le site d’Arte, on peut
trouver d’autres documentations sur l’Etythrée.
20 août : Le patriarche Bartholomée s’oppose à la transformation de l’église
Sainte-Sophie à Trébizonde en mosquée (Source : Greekreporter)
Le 16 août dernier, le patriarche œcuménique Bartholomée a visité l'église
l’église Sainte-Sophie à Trébizonde (voir les notes précédentes 1 et 2) et à cete
occasion a rencontré le maire de la ville. Devant des journalistes turcs, le
patriarche a déclaré: « Nous respectons toutes les mosquées et les lieux de
culte, mais dans ce cas – transformer l’église Sainte-Sophie en mosquée – je ne
vois aucune nécessité pour le culte. Nous sommes en faveur du maintien de
l'église de Sainte-Sophie comme musée. En outre, comme l'a déclaré le chef de
la communauté islamique locale, il ya déjà de nombreuses mosquées pour
répondre aux besoins en matière de culte des fidèles, qui restent en grande
partie vides ». Le patriarche a ajouté: « Si l’église Sainte-Sophie à Trébizonde
(Trabzon en turc) est convertie en mosquée, elle sera mise à disposition
uniquement à nos frères musulmans. A l'inverse, si elle demeure comme musée,
il peut offrir ses services à la communauté internationale toute entière, avec des
bénéfices importants pour ses habitants ».
21 août : En Ethiopie, le premier ministre, Meles Zenawi, est mort
http://www.rtbf.be/info/article/detail?id=7824876
Le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, au pouvoir depuis 1991, est décédé
aux services des soins intensifs des cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles
dans la nuit de lundi à mardi. Le ministre des Affaires étrangères assure
l’intérim.
21 août : Le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi, au pouvoir depuis deux
décennies, est décédé aux services des soins intensifs des cliniques universitaires
Saint-Luc
à
Bruxelles
(http://www.rtbf.be/info/monde/detail_le-premierministre-ethiopien-meles-zenawi-est-decede?id=7824876)
"Le Premier ministre Meles Zenawi est décédé hier soir aux environs de minuit,"
a, de son côté, indiqué le porte-parole du gouvernement éthiopien, Bereket
Simon.
Meles Zenawi, âgé de 57 ans, n'avait plus été vu en public depuis juin et son état
de santé faisait l'objet de nombreuses rumeurs. En juillet, des sources
diplomatiques à Bruxelles avaient indiqué qu'il était hospitalisé dans la capitale
belge et qu'il se trouvait dans un état critique.
"Il récupérait bien mais tout d'un coup il s'est passé quelque chose et il a dû être
emmené d'urgence en unité de soins intensifs et ils n'ont pu le maintenir en vie",
a ajouté le porte-parole, sans donner de précision sur la maladie dont souffrait le
Premier ministre.
Le porte-parole a ajouté que le Premier ministre éthiopien se trouvait "à
l'étranger" au moment de son décès, sans non plus fournir davantage de détails.
Meles Zenawi dirigeait l'Ethiopie d'une poigne de fer depuis qu'il avait pris le
pouvoir en 1991 à la tête d'une guérilla qui venait de faire tomber le régime du
dictateur Mengistu Hailé Mariam.
Le gouvernement a dans la foulée annoncé que c'était le vice-Premier ministre
éthiopien, Hailemariam Desalegn, qui allait assurer l'intérim du pouvoir.
"Conformément à la Constitution éthiopienne, le vice-Premier ministre devra aller
devant le Parlement et prêter serment", a affirmé devant la presse Bereket
Simon, ajoutant que le gouvernement faisait en sorte que le Parlement soit
convoqué "le plus vite possible".
23 août : photos des
funérailles
du
Patriarche
éthiopien
http://theorthodoxchurch.info/blog/news/2012/08/exclusive-snaps-and-reportfrom-the-funeral-rites-of-patriarch-abuna-paulose-of-ethiopia/
24 août : L’opposition syrienne menacerait ouvertement les Arméniens de Syrie
(Nouvelles d’Arménie, article de Krikor Amirzayan)
Le journal syrien « Sham Times » annonce que le Conseil suprême de la
Révolution syrienne (l’opposition au régime de Bachar al Assad) menace
officiellement la communauté arménienne de Syrie de représailles en cas de
chute du régime. L’opposition syrienne menace les Arméniens de « drames et
destructions »...si elle parvenait au pouvoir rapporte ce journal. La source
précise que ces menaces sont réelles puisque la Turquie, principal ennemi des
Arméniens est l’allié de l’opposition syrienne. La Turquie qui aurait donné à cette
dernière « le feu vert » pour attaquer les Arméniens de Syrie. Le Conseil
suprême de la Révolution syrienne accuse « certains Arméniens » de « travailler
avec les forces d’Assad » et être « impliqués dans un certain nombre
d’opérations au profit du régime syrien (...) à Alep, Lattaquié et Kessab ». Le
Conseil suprême de la Révolution aurait affirmé qu’elle punira « ces éléments ».
Précisons que les Arméniens de Syrie -comme d’ailleurs jadis en Iran, en Irak ou
au Liban- ont toujours observé une neutralité dans les situations de conflit, ce
qui ne les empêche pas de se défendre si elles sont attaquées. Par ailleurs, si la
Turquie qui arme l’opposition syrienne désire détruire la communauté
arménienne de Syrie, de cette agitation, Ankara aura des retombées très
négatives avec probablement un Kurdistan libre au nord de la Syrie. Un véritable
cauchemar pour Ankara qui est déjà très préoccupée par l’existence d’un
Kurdistan au nord de l’Irak. Du chaos syrien, la Turquie recueillera les effets
pervers...
24 août : manifestation copte à Paris : Aujourd'hui est-ce vraiment le début
d'une 2ème Révolution comme le souhaitent les libéraux en Egypte ?
En France, des Egyptiens libéraux, Musulmans et Chrétiens ont manifesté à Paris
pour les soutenir dans leur révolte. Une marche pacifique de protestation à partir
du Trocadéro à 16H00 qui se termine en face de l’ambassade d’Egypte à 19h00.
* Nous exigeons une séparation nette entre le fait religieux, quel qu’il soit, et
l’Etat.
* Nous refusons la décision du Président Morsi de s’octroyer le pouvoir de
remanier la constitution sans consulter le peuple ni les autres pouvoirs politiques.
* Nous exigeons la séparation du pouvoir exécutif, législatif et judiciaire.
* Nous dénonçons la formation d’une constituante sectaire et non représentative.
Notre constitution doit refléter notre diversité ainsi que nos espoirs
démocratiques et libertaires.
* Nous exigeons une paix sociale immédiate et l’arrêt des violences contre les
femmes, les Coptes, les médias et personnalités de la presse.
* Nous exigeons le respect de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme
de 1948 signée par l’Egypte.
* Nous dénonçons les nominations aux postes clé basés sur l’appartenance
politique ou partisane plutôt que sur les compétences réelles.
* Nous dénonçons un gouvernement promouvant la division de la société sur des
bases d’appartenance religieuse ou partisane.
* Nous dénonçons les nouvelles privations de libertés individuelles : liberté
d’expression, liberté religieuse, liberté de la presse et des syndicats.
* Nous dénonçons les libérations arbitraires de condamnés de droit commun
alors même que des arrestations injustifiées d’activistes se poursuivent.
* Nous dénonçons le laxisme des autorités compétentes dans la poursuite des
auteurs d’actes criminels majeures visant à occuper l’opinion et à terroriser le
peuple.
* Nous exigeons la régularisation juridique du statut de la confrérie des “Frères
Musulmans” en précisant son conseil d’Administration, ses activités ainsi que ses
ressources financières.
* Nous dénonçons l’usage répété de la force à l’encontre des manifestants
pacifiques.
La révolution se poursuivra tant que ses objectifs ne seront pas atteints: Pain,
Liberté et Justice Sociale. Vive l’Egypte libre
26 août : Chrétiens Orientaux (TV France 2) Dans cette émission entretiens
également ave le Catholicos Arménien et Mgr Casmoussa (ancien archevêque de
Mossoul).
http://www.pluzz.fr/orthodoxie-2012-08-26-09h30.html
Le Patriarche Ethiopien est venu bénir la nouvelle chapelle à Chatenay-Malabry :
entretien avec Sa Sainteté Paul, chef spirituel d’une Eglise de plus de 75 millions
de fidèles dans le monde. Il est éthiopien décédé il y a quelques jours à l’âge de
76 ans. La première partie de cette émission lui est consacrée avec un entretien
exceptionnel qu’il nous avait accordé lors de sa dernière visite en France fin juin.
Il était venu à Chatenay-Malabry pour bénir une nouvelle chapelle éthiopienne.
Nous partageons avec toute la communauté éthiopienne l’action de grâce pour
son ministère et nous lui assurons de notre proximité dans leur douleur.
Mgr Casmoussa, évêque syriaque catholique, a été enlevé à Mossoul en Irak en
2005, c’est une figure de l’Eglise au Moyen Orient. Son témoignage ancré dans
l’Evangile est un véritable projet pour la vie œcuménique et sur le vivre
ensemble avec les musulmans au Moyen-Orient.
Et puis, en bref : le Catholicos Arménien Apostolique est venu célébrer les 80 ans
de la consécration de la cathédrale arménienne de Marseille.
27 août : L'archevêque grec catholique d'Alep au Liban après le saccage de
l'archevêché
(AFP
et
http://www.lorientlejour.com/category/Derni%C3%A8res+Infos/article/775136/
Larcheveque_grec_catholique_dAlep_au_Liban_apres_le_saccage_de_larchevech
e.html)
L'archevêque grec catholique (melkite) d'Alep, Mgr Jean-Clément Jeanbart, se
trouve au Liban après que le siège de l'archevêché a été saccagé jeudi dernier
par des "groupes non identifiés", ont rapporté lundi Radio Vatican et l'agence
missionnaire Fides.Lors d'affrontements à Alep entre troupes loyales au président
Bachar al-Assad et rebelles, l'archevêché a été partiellement saccagé quelques
heures après que Mgr Jeanbart, son vicaire et quelques prêtres eurent quitté les
lieux pour trouver refuge à la maison des franciscains de la ville. Selon des
sources de la communauté chrétienne locale citées par Fides, les auteurs sont
"des groupes non identifiés, qui entendent alimenter une guerre confessionnelle
et entraîner la population syrienne dans des conflits sectaires". Selon le père
franciscain d'Alep, George Abou Khazen, l'archevêque est parti pour le Liban où il
se trouve encore. Les jours suivants, quand les forces loyalistes ont repris le
contrôle de la zone, le vicaire de Mgr Jeanbart est revenu dans l'archevêché, où il
a constaté que les portes avaient été forcées et que des objets avaient été volés,
des ordinateurs notamment. Des miliciens ont aussi endommagé l'archevêché
maronite et le musée chrétien byzantin Maarrat Nahman, selon les mêmes
sources. La semaine dernière, l'armée syrienne avait repris aux rebelles les
quartiers chrétiens du centre-ville d'Alep. Mgr Jeanbart s'était déclaré préoccupé
par la présence de combattants étrangers et l'existence d'"organisations pour
trouver des jihadistes". "C'est pourquoi il y a des fondamentalistes qui viennent
de la Libye, de la Jordanie, de l'Egypte, de plusieurs autres pays, d'Afghanistan,
même de Turquie", avait-il remarqué à Radio Vatican.Lors d'un entretien avec la
chaîne de télévision France 24 en janvier 2012, le religieux avait affirmé que le
président syrien Bachar el-Assad était un homme "loyal et sincère"."Entendonsnous bien, je ne nie pas les violences qui se déroulent dans le pays. La
répression, les morts, tout cela est insupportable. Mais malgré tout, il faut laisser
une chance au président de mener ses réformes pour sortir le pays de
l’impasse", a-t-il précisé lors de l'entretien.Une grande partie du clergé chrétien,
disant craindre que les islamistes ne s'emparent du pouvoir, affiche depuis le
début de la révolte en mars 2011 son soutien au président Bachar el-Assad.
28 août : A Homs, en Syrie, des écoles : "Puisqu’on n’arrive pas à convaincre les
parents, nous tentons de les réconcilier grâce aux enfants". (http://www.oeuvreorient.fr/page-des-ecoles-a-homs-puisqu-on-n-arrive-pas-a-convaincre-lesparents-nous-tentons-de-les-reconcilier-grace-aux-enfants-1073.html)
Une initiative des pères jésuites : «Je ne quitterai Homs que mort» Rencontre
avec le Père Ziad Hilal qui tente de faire vivre l’espoir dans la ville syrienne
meurtrie L’obus s’est abattu juste à côté de l’autel, formant un cratère sur le sol
dallé. Dans la ville syrienne de Homs, les Jésuites étaient en possession de trois
églises. La première est pratiquement en ruine, la deuxième est trop
endommagée pour être utilisée. Et dans la troisième, le trou formé au plafond
laisse désormais entrer les rais de lumière, comme dans une scène biblique. «
C’est un signe de la providence, afin que la sagesse entre jusqu’à nous », a dit
Ziad Hilal aux fidèles réunis lors de la messe du dimanche. En s’en souvenant, il
sourit: « Les croyants étaient venus tristes, mais ils sont repartis réconfortés.
C’est notre tâche de continuer de semer l’espérance.» De passage à Genève, le
Père jésuite de 38 ans se veut rassurant sur le sort de la minorité chrétienne en
Syrie, malgré les tensions confessionnelles souvent mises en avant: «Je n’ai pas
peur pour l’avenir des chrétiens, insiste-t-il. Au contraire, leur rôle historique de
pont entre les diverses communautés n’est que renforcé par ces événements.»
Son supérieur, le Néerlandais Frans Van der Lugt, n’habite-t-il pas toujours au
cœur de la veille ville, avec des réfugiés de toutes les confessions? A Homs, où
les combats se poursuivent quotidiennement, il resterait encore quelque
400 00 chrétiens.Au même titre que les autres habitants de cette ville
meurtrie, beaucoup ont tout perdu, les maisons sont en ruine, ont été pillées ou
vandalisées. «La moitié des gens sont aujourd’hui des réfugiés dans leur propre
ville», explique le Père. Réconcilier enfants et adultes Alors que les écoles
publiques sont fermées, les jésuites ont décidé, avec l’aide d’autres églises
locales, d’ouvrir quatre centres destinés à tous les enfants, qu’ils soient
chrétiens, sunnites, alaouites ou laïcs. Ils sont presque un millier d’élèves à
recevoir ainsi des cours de mathématiques, d’arabe, de français, mais aussi des
«classes de vie», dans lesquelles les enfants doivent composer des chansons ou
monter des pièces de théâtre en lien avec les valeurs de la tolérance, du respect
de l’autre ou de la paix. Les parents sont invités aux représentations. «Le but est
aussi de réconcilier les adultes. Puisqu’on n’arrive pas à convaincre les parents,
nous tentons de les tirer grâce aux enfants.» Des dizaines de jeunes hommes
sans emploi ont été engagés comme professeurs. Grâce à un réseau
d’associations caritatives, les jésuites (ils sont trois à œuvrer dans la ville) ont
aussi élargi leurs activités en aidant les parents à payer la nourriture, les soins
de santé ou le logement. Pour passer d’un quartier à l’autre, dans cette ville
désormais divisée par des frontières invisibles, enfants, parents, prêtres et
professeurs risquent leur vie à tout moment. Lors d’un bombardement récent, un
enseignant a été blessé au pied, le père d’un enfant a reçu des éclats d’obus
dans le ventre, un proche d’une collaboratrice a été tué. «C’est une triste image
qui se dégage de cette ville», concède Ziad Hilal, qui a pourtant appris à se faire
respecter par les deux camps. Après avoir notamment suivi des études de
philosophie et de théologie en France, Ziad Hilal est rentré en Syrie il y a à peine
trois ans. Aujourd’hui, il est catégorique: «Je ne laisserai pas cette ville tant qu’il
y aura des gens dedans. Je ne quitterai Homs que mort.»
29 août : Sortie du film, La Vierge, les coptes et moi (http://www.francecatholique.fr/La-Vierge-les-coptes-et-moi.html).
Un copte incroyant vivant en France retourne en Egypte pour enquêter sur les
apparitions de la Vierge.
Chaque jour, on peut recevoir une lettre d'information en arabe sur les chrétiens
au Moyen-Orient. Désormais, on traduit ces informations aussi en anglais. Une
inscription est requise:
http://www.mcndirect.com/
http://www.mcndirect.com/page.aspx?id=4
Programme IReMMO : 5/7 rue Basse des Carmes 75005 Paris 01 43 29 05 65 /
[email protected] www.iremmo.org
Les Controverses 18h - 20h
Mercredi 5 septembre : Evolutions sociales et politiques des mondes
européen et arabe : comparaison / clés de compréhension. Intervenants :
Pierre Lafrance, ambassadeur de France et le Docteur Abdelkader Abid,
cardiologue et spécialiste des élites arabes.
Mardi 11 septembre : Egypte : les islamistes à l’épreuve du pouvoir.
Intervenants : Sarah Ben Néfissa, IRD et Alain Gresh, Monde Diplomatique
; Animateur : Jean-Paul Chagnollaud, iReMMO.
Mardi 25 septembre : Syrie : vers une sortie de crise ? Intervenants : Marc
Lavergne CEDEJ, Thierry Boissière GREMMO, Pierre Borelle et François
Zamparini de Médecin Sans Frontière ; Animatrice : Leila Vignal, géographe,
spécialiste de la Syrie.
Mardi 9 octobre : François Hollande et la Méditerranée : politique du vide
? Intervenants : Monique Cerisier Ben Guiga, Sénatrice honoraire, membre de
l’iReMMO, autre intervenant à confirmer Animateur : Sébastien Abis,
administrateur du Ciheam, membre de l’iReMMO.
Mardi 6 novembre : Election présidentielle américaine et le Proche Orient.
Intervenants : Karim Emile Bitar, IRIS et Philip Golub, professeur de relations
internationales à l'Université américiane de Paris. Animatrice : Marie-France
Chatin journaliste à Rfi (à confirmer).
L’Université Populaire 2012 – 2013 (En partenariat avec le blog Nouvelles
d’Orient d’Alain Gresh)
Samedi 06/10/2012 : Bilan des révolutions arabes deux ans après
Samedi 10/11/2012 : Palestine
Samedi 08/12/2012 : Israël
Samedi 12/01/2013 : Les islamistes au gouvernement
Samedi 09/02/2013 : Les femmes dans le monde arabe et méditerranéen
Samedi 02/03/2013 : L’Algérie, le Sahara et la géopolitique du Maghreb
Samedi 06/04/2013 : Culture(s) en Méditerranée et dans le monde arabe
Samedi 18/05/2013 : Jeunesses arabes et musulmanes
Samedi 08/06/2013 : La politique des grandes puissances en Méditerranée
et au Moyen-Orient
Intervenant(e)s : Gilbert Achkar, Zahra Ali, Benjamin Barthe, Akram Belkaid,
Laurent Bonnefoy, François Burgat, Myriam Catusse, Sonia Dayan-Herzbrun ,
Jean Pierre Filiu, Yves Gonzales-Quijano, Alain Gresh, Marc Hecker, Bernard
Hourcade, Karine Lamarche, Mohammad-Mahmoud Ould Mohamedou, Géraud
de la Pradelle, Dominique Vidal ..
Un site dédié aux génocides des chrétiens par les musulmans ottomans
(http://www.genocide1915.info/)
Créé par Armenica.org en coopération avec l’Union des associations
arméniennes en Suède, le tout nouveau site Genocide1915 est désormais
disponible sur la “toile”. C’est la version en langue anglaise du site en suédois
Folkmordet1915
(http://levandetro.wordpress.com/2012/06/12/turkiets-holocaust1915-1916/). . Ce site est consacré aux génocides de 1915 perpétrés par les
musulmans ottomans contre les chrétiens Arméniens, Assyriens (Chaldéens et
Syriaques) et les Grecs d’Anatolie et du Pont-Euxin. Lorsque l’on songe que des
politiciens voudraient faire entrer la Turquie dans l’Union européenne, il n’est pas
inutile de se remémorer la sauvagerie avec laquelle les musulmans Ottomans
s’abattirent sur l’Europe (Byzance, Europe centrale et jusqu’aux portes de
Vienne…) et le sort qu’ils réservèrent partout aux chrétiens, et qu’ils continuent à
leur réserver en Turquie même.
Article by Christine Chaillot, “The Ethiopian Orthodox Church”, in African
Religions, ed. E.K. Bongmba, Wiley and Blackwell, Malden/Oxford, 2012.
Voir version de ce site en anglais
Août :
Toute
la
Coptic
http://ccdl.libraries.claremont.edu/col/cce
Encyclopedia
online
at
A lire :
Le numéro 20 (avril-juin 2010) du Messager de l'Église orthodoxe russe est
consacré à la visite en mars dernier du patriarche Cyrille de Moscou en Arménie
et, plus largement, aux relations entre l'Église orthodoxe et l'Église arménienne.
Le dossier de ce numéro propose la traduction française de la déclaration
commune du patriarche Cyrille et du catholicos de tous les Arméniens Karékine
II, adoptée à Erevan en mars dernier, une présentation de l'histoire et des
spécificités de l'Église apostolique arménienne (par Romaric Thomas), ainsi qu'un
survol des différentes Églises orthodoxes orientales (par Christine Chaillot). Le
Messager propose aussi les différents documents adoptés par la Commission
internationale mixte de dialogue théologique entre les Églises orthodoxes et les
Églises non-chalcédoniennes, un portrait du catholicos Karékine II et un article
du diacre Philippe Sukiasyan sur les relations historiques et actuelles entre
l'Église arménienne et la Russie.
Interfaith Council for Peace in the Middle East is a faith based organization
located in Northeast Ohio. (http://www.middleeastinterfaith.org/)
We utilize education, peaceful activism and dialogue as the means for raising
awareness about the situation in Palestine, Israel and the Middle East. We are an
organization of Christians, Muslims and Jews dedicated to working for a peaceful
resolution to the various conflicts in the Middle East. We aim to put a human face
on the suffering and hardships of its people and to help bring to life their
aspirations for peace, justice, dignity and freedom.
The Persecution of Oriental Christians, what answer from Europe ? published by
The European Centre for Law and Justice is an international, Non-Governmental
Organisation dedicated to the promotion and protection of human rights in
Europe and worldwide. The ECLJ holds special Consultative Status before the
United
Nations/ECOSOC
since
2007.
http://eclj.org/pdf/ECLJ_ReportantiChristianpersecution20110120.pdf
Voir leur site : http://eclj.org/
On Surday August 26, Dr. Pieter Omtzigt, MP for the Christian Democratic Party
CDA in the Netherlands, presented the first copy of a book entitled The slow
disappearance of the Syriacs from Turkey and of the Grounds of the St.
Gabriel Monastery to Archbishop Polycarpus, the apostolic vicar of the Syriac
Orhodox church in the Netherlands.
The Syriac Orthodox Monastery St. Gabriel (founded 397 AD) is one of the oldest
monasteries in the world. The Turkish state is expropriating its land through a
series of court cases. The existence of the monastery is at stake. Politicians from
the German Bundestag, the US congress, European Parliament and the Dutch
Parliament, as well as a number of leading academics contributed to this volume.
The book discusses the slow and nearly complete disappearance of the Syriac
community form Turkey, the history and importance of the St. Gabriel Monastery
and the ways the Turkish state expropriates the monastery's land. The treatment
of the St. Gabriel monastery is a the litmus test of freedom of religion in Turkey
and has already been debated the parliaments from the Netherlands, Germany,
the US and the European parliament. Chapter authors: William Dalrymple, prof.
Martin Tamcke, Alan Hurst, prof. Herman Teule, Jens Nieper, Dr. Aryo Makko,
Dennis Pastoor, Soner Onder, Horst Oberkampf, Markus Tozman, Dr. Renate
Sommer (Member of the European Parliament), Ingrid Fischbach (Member of the
German Bundestag), Dr. Sebastian Brock, prof. Baskin Oran, Yakup Bilge, Gus
Bilirakis (Member of the US Congress), Ute Granold (Member of the German
Bundestag), Dr. Naures Atto, Sébastien de Courtois, Dr. Pieter Omtzigt (Member
ot the Dutch Parliament), Editors: Pieter Omtzigt, Markus Tozman and Andrea
Tyndall
For more information contact Kees den Biesen, president Stichting ondersteuning
St. Gabrielklooster, [email protected], Pieter Omtzigt, Member of
Dutch Parliament , [email protected] +31 6 1830 5974. This item is available
as: html | pdf and http://www.aina.org/mailinglist.html
Deux livres publiés par Peeters en 2012 pour apprendre le copte : Coptic in 20
lessons. Introduction to Sahidic Coptic with Exercices and Vocabularies by B.
Layton ; et Coptic Paradigms. A Summary of Sahidic Coptic Morphology, by G.E.
Sterling (www,peeters.leuven.be)
Chroniques d’Egypte, y compris Egypte chrétienne en Ligne (2800 articles de
1925 à 2006, contacter brepols.metapress.com)
Patrologia orientalis publiée chez brepols (www.brepols.net)
Voir aussi les livres publiés sur les chrétiens d’orient par Ludwig Reichert Verlag
(www.reichert-verlag.de) et par gregorian and Biblical Press (www.gbpress.net)
François
Bigand,
L’Ethiopie
dans
la
tourmente
(1935 – 1941)
Ce roman couvre la période de l’invasion de l’Ethiopie par l’Italie fasciste, puis
de la résistance et de la libération avec l’aide des Alliés. Bâti sur une solide
trame historique, il met en scène de nombreux acteurs ayant réellement vécu
ces évènements, ainsi que quelques personnages imaginaires.
Parmi ces derniers se détache Jean Ritter, un lieutenant français, qui est de tous
les grands rendez-vous de cette épopée dans la Corne de l’Afrique. Il assure la
sécurité du chemin de fer franco-éthiopien pendant la campagne italienne,
défend la légation de France à Addis-Abeba, travaille dans les services de
renseignement à Paris et à Djibouti, où il nomadise dans des confins convoités
par les Italiens, mène une mission secrète au profit des résistants éthiopiens,
participe aux combats d’Erythrée avec les Français Libres de la brigade d’Orient
et contribue aux tentatives de ralliement de la Côte Française des Somalis à de
Gaulle.
Le livre se présente en 23 chapitres : Lourcine - Préparatifs - A bord du Haïphong
- Djibouti - Diré Daoua - Addis Abeba - Yohannès - La guerre - La chute - Port
Royal - Oudinot - Ankober - Peloton méhariste - L’avion du gouverneur - Assa
Gayla - Tadjoura - Les patriotes - Le choix - Cub Cub -Massaoua – Blocus –
Entotto - Djibouti libre.
L’auteur :
-Le général (2°s) François Bigand appartient à la promotion « Général de
Gaulle » de Saint-Cyr (1970-1972). Officier des Troupes de Marine, il a servi
dans plusieurs Etats africains. Retraité depuis 2008, il vit la majeure partie de
son temps en Ethiopie, pays d’origine de sa femme.
L’édition, la commercialisation :
- Cet ouvrage est vendu exclusivement sur internet par « TheBookEdition », une
entreprise lilloise qui livre en quelques jours. Retrouvez le sur ce site
http://www.thebookedition.com/l-ethiopie-dans-la-tourmente-1935-1941francois-bigand-p-83013.html (ctrl+clic gauche pour ouvrir le lien)
Review of official Catholic sources in a new educational booklet entitled, Situation
of
the
Christians
in
the
Holy
Land.
It
is
on
the
web
at:
http://www.middleeastinterfaith.org.
Septembre 2012 : programme IREMMO, Informations : [email protected] / 01
43 29 05 65
UNIVERSITE POPULAIRE (en partenariat avec le blog d’Alain Gresh, Nouvelles
d’Orient) Un cycle par mois d’octobre 2012 à juin 2013
Bilan des REVOLUTIONS ARABES
ISLAMISTES au gouvernement
méditerranéen / L’ALGERIE, le
CULTURE(S) en Méditerranée et
musulmanes / La politique des
Moyen-Orient
deux ans après / La PALESTINE / ISRAËL / Les
/ LES FEMMES dans le monde arabe et
SAHARA et la géopolitique du MAGHREB /
dans le monde arabe / JEUNESSES arabes et
GRANDE-PUISSANCES en Méditerranée et au
8 septembre : Conférence de presse des primats des Églises orthodoxes du
Moyen-Orient
http://www.orthodoxie.com/actualites/conference-de-presse-des-primats-deseglises-orthodoxes-du-moyen-orient/
Dans la matinée du lundi 3 septembre, les primats des Églises orthodoxes du
Moyen-Orient, Théodore II, pape et patriarche d'Alexandrie et de toute l'Afrique,
Théophile, patriarche de Jérusalem et de toute la Palestine et Chrysostome,
archevêque de Nouvelle Justinienne et de tout Chypre, ont organisé une
conférence de presse dans les locaux de l’archidiocèse de Chypre, afin
d'expliquer la vision, les objectifs et les attentes de « l’initiative orthodoxe » dans
le spectre des changements politiques et socio-économiques de la région élargie
du Moyen-Orient d’aujourd'hui. Le patriarche Théodore II a dit entre autres: « La
responsabilité sociale et éthique de l'Église réside surtout aujourd'hui que
l'homme, en tant que personne et en tant que société, connaît des tensions avec
une crise sans précédent. Une crise qui a ébranlé le mythe selon lequel l'homme
peut atteindre la plénitude à travers l’acquisition imprudente de biens matériels
téméraires. Une crise qui a ébranlé le mythe selon lequel l'homme peut atteindre
le bonheur par une consommation illimitée. Et maintenant que la sécurité
artificielle de biens matériels s'est dissipée et les rêves des consommateurs se
sont effondrés, la connaissance que l'homme a été laissé vulnérable est
écrasante. Vulnérable dans un environnement mondial souvent cynique, car il vit
dans un monde avec une économie mondiale mais sans un gouvernement
mondial juste et équitable pour les faibles…Au Moyen-Orient, le lieu où la
semence de la renaissance de l'homme en la personne de Jésus théandrique a
été placée, l'incapacité des politiciens à contrôler les tendances autonomes et
incontrôlées de l’économie n’est pas la seule à nous décevoir. L’incapacité des
hommes, des citoyens et des politiques de construire une culture fondée sur le
respect mutuel des références culturelles et religieuses des hommes et des
collectivités dévaste et intimide encore plus le moral. Il a conclu en disant : « En
tant que pères spirituels et guides, ‘étant à la place et à l’image du Christ’, nous
saisissons cette occasion pour exprimer à nouveau notre profonde préoccupation
face à l'effusion de sang en Syrie, à la tension qui continue de régner dans la
région élargie du Moyen-Orient, et à la montée de la violence et de l'intolérance
religieuse observées dans le monde entier. Nous proclamons notre foi dans la
conscience de l'Église orthodoxe que l'homme, en tant qu'image de Dieu, a des
racines célestes, incomparablement supérieures aux instincts inférieurs qui
déclenchent la violence irrationnelle. Nous élevons notre voix à l'appui de la paix
et de la fraternité qui mènent à la compréhension mutuelle et le respect mutuel
entre les peuples, et nous prions pour que l'amour et du pardon, de la raison et
de la justice, emportent ».
10 septembre : Table Ronde sur le Liban (Mgr Philippe Brizard, Bahjat Rizk
(conseiller culturel à l’UNESCO), Carol Saba) aux Bernardins à Paris. La chaine
de télévision KTO a mis en ligne la vidéo du colloque "Quelle gouvernance pour le
Liban ?" qui s'est déroulé le 10 septembre au Collège des Bernardins à Paris (Les
mardis des Bernardins). Le quotidien libanais L'Orient-Le jour a publié hier un
compte rendu du colloque. Au Moyen-Orient, c’est seulement dans la
Constitutionlibanaise qu’on parle des droits de l’homme. Le nationalisme arabe
est inachevé, avorté ; toutes les constitutions du Moyen-Orient font allusion à
l’islam, sauf la libanaise, a dit Carol Saba. Diffusé le 11/09/2012 sur KTO / Durée
52
mn
http://www.ktotv.com/videos-chretiennes/emissions/les-mardis-desbernardins.html
11 septembre : Conférence, Egypte : Les islamistes à l'épreuve du pouvoir à
L’iReMMO
(Institut de recherche et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient) créé
début 2011 par Jean-Paul Chagnollaud qui le dirige, entend contribuer à l’analyse
critique des grandes questions politiques du Bassin méditerranéen.
Suite aux dernières élections égyptiennes, un premier bilan de la présidence de
Mohammed Morsi s’impose, nos spécialistes tenteront d’en dégager les grandes
lignes. Les intervenants feront une analyse de la situation sociale et politique de
l’Egypte actuelle. Dans cette conjoncture, quel rôle futur de l’armée ? Avec Sarah
Ben Néfissa, Institut de Recherches sur le Développement (IRD) Alain Gresh, Le
Monde diplomatique
14 septembre : Le Liban, une mosaïque confessionnelle fragile (http://www.lacroix.com/Religion/Approfondir/Spiritualite/Le-Liban-une-mosaiqueconfessionnelle-fragile-_NG_-2012-09-14-853356)
Dans les années 1990, la situation confessionnelle reste tendue. Les années
2000 sont marquées par le retrait de l’occupation israélienne et la critique de la
présence syrienne en territoire libanais, jusqu’au retrait des forces de Damas en
2005. Certains considèrent aujourd’hui que la gouvernance du Liban est dans
l’impasse, que les trois grandes majorités qui se sont succédé depuis 1943 ont
toutes abouti à des impasses : au « maronitisme politique » (de 1943 à 1975) a
succédé le « sunnisme politique » (incarné par l’ancien premier ministre Rafic
Hariri, assassiné en 2005) et, plus récemment, le « chiisme politique », avec la
montée en puissance du Hezbollah. Toutes ces expériences ont été autant « de
descentes aux enfers pour la jeune démocratie libanaise », reconnaît Carol
Saba. Ce juriste considère néanmoins que les Libanais sont à la veille d’un
« nouveau compromis historique » . Il est nécessaire, dit-il, de promouvoir une
gouvernance politique fondée sur la citoyenneté et sur une forme de laïcité,
adaptée au monde arabe. Ce renouveau pourrait inspirer les autres pays arabes,
eux-mêmes en pleine recomposition politique.
14 septembre : A Paris, de 18h30 à 20h, à l'occasion de la venue à Paris du
père Paolo Dall'Oglio, réflexion du sens de la prière pour les chrétiens et les
musulmans (EPHE, Bâtiment des Sciences humaines, 190 av. de France.
15 septembre : L'église copte de Villejuif à été retenue pour faire partie du
patrimoine à visiter lors de la journée du patrimoine demain. visite entre 15 h et
18 heures. https://www.facebook.com/photo.php?
15 septembre : Liban: vers la désignation d’un mohafez (« préfet ») orthodoxe
pour
Beyrouth
(http://www.orthodoxie.com/actualites/monde/liban-vers-ladesignation-dun-mohafez-orthodoxe-pour-beyrouth/)
" Le vice-Premier ministre Samir Mokbel a rendu visite hier (jeudi 13 septembre,
ndlr) au métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Élias Audi, avec qui il a
discuté de certaines questions en rapport avec la situation et les droits de la
communauté. À l’issue de l’entretien, M. Mokbel a déclaré que « toute la
communauté grecque-orthodoxe insiste sur la nécessité de nommer un mohafez
orthodoxe pour la ville de Beyrouth ». « Nul n’ignore qu’il n’existe pas de
coordination entre le conseil municipal (de la capitale) et la mohafazat, ce qui
provoque une paralysie au niveau de tous les projets de développement, a
déclaré Samir Mokbel. Je pense que la ville de Beyrouth mérite d’être dotée d’un
mohafez à part entière qui consacrerait tout son temps au développement de la
capitale. » (…) M. Mokbel a par ailleurs indiqué qu’il avait discuté avec Mgr Audi
de la formation du Conseil supérieur de la communauté grecque-orthodoxe. Il a
précisé à ce propos que des efforts sont en cours afin de mettre la dernière
touche au règlement intérieur qui sera soumis pour approbation au patriarche
Hazim et à Mgr Audi. "
16 septembre : Au Caire, Les coptes orthodoxes d’Egypte auront un nouveau
pape le 2 décembre. Le successeur de Chenouda III, décédé en mars dernier,
sera élu par une assemblée électorale formée de près 2’400 délégués, prêtres et
laïcs. Le 24 novembre ces derniers désigneront 3 candidats parmi les 7 qui
auront été sélectionnés, indique la presse égyptienne à partir d’un communiqué
de l’Eglise copte. (Apic)
Chenouda III est décédé le 17 mars 2012 à l’âge de 88 ans. Il était Primat de
l’Église copte orthodoxe depuis le 14 novembre 1971. Parmi les favoris à sa
succession figurent Le métropolite de Damietta et secrétaire général du Saintsynode, l’évêque Thoma El Suriani, 70 ans, et l’ancien secrétaire du pape
Chenouda III, l’évêque Youaness El Anba Boula, 52 ans. Dans la liste des
papables se trouvent également l’évêque auxiliaire du Caire Rafael et l’évêque
Kyrill de Milan. Le métropolite Pachomios de Beheira, qui assure l’intérim à la
tête de l’Eglise copte orthodoxe en tant que "locum tenens“du patriarcat, ne s’est
pas porté candidat. (apic/kna/kap/job/gs/bb)
17-22 septembre : A Rome, Congrès
www.CopticCongress2012.uniroma1.it
international
des
études
coptes
18 septembre : Le Patriarcat de Constantinople a acheté l’une des plus
anciennes églises orthodoxes de Turquie
http://www.orthodoxie.com/actualites/le-patriarcat-de-constantinople-a-achetelune-des-plus-anciennes-eglises-orthodoxes-de-turquie/
La troisième plus ancienne église au monde, dédiée aux saints archanges, a été
acquise le 10 septembre par le Patriarcat de Constantinople. Cette information a
été annoncée par le métropolite Elpidophore de Proussa. Construite en 789 par
l’empereur Constantin Porphyrogénète, dans la région de Trilye (province de
Bursa), l’église a été mise en vente en 2007 par son propriétaire « Teksen
construction » pour 400.000 dollars US. L’église est quasiment en ruines, mais le
métropolite Elpidophore, a déclaré qu’elle serait restauré le plus rapidement
possible.
18 septembre : A Paris, à 18h30, au Centre culturel égyptien,
111 Boulevard Saint-Michel, Conférence du Docteur Hicham Mourad, Rédacteur
en Chef du journal Al Ahram Hebdo, “La période de transition démocratique
en Egypte : quel chemin prendre ?”
20 septembre : Rencontre des primats des Églises orthodoxes du Moyen-Orient
avec le président de la Commission européenne José-Manuel Barroso
(http://www.orthodoxie.com/actualites/rencontre-des-primats-des-eglisesorthodoxes-du-moyen-orient-avec-le-president-de-la-commission-europeennejose-manuel-barroso/)
Une rencontre des primats des Églises orthodoxes du Moyen-Orient avec le
président de la Commission européenne José-Manuel Barroso s’est déroulée
l’après-midi du 18 septembre au siège de la Commission à Bruxelles. Les
patriarches d’Alexandrie Théodore II, de Jérusalem Théophile et l’archevêque de
Chypre Chrysostome, qui représentaient également le patriarche d’Antioche
Ignace, étaient accompagnés de la parlementaire européenne Rodi Kratsa,
ancienne vice-présidente du Parlement européen. La délégation a soulevé la
question brûlante de la situation en Syrie et, plus généralement, au MoyenOrient, demandant aux États membres de l’Union européenne de prendre la
défense des droits des chrétiens et de contribuer de manière décisive à la paix et
à la sécurité de tous les citoyens de la région sans exception.
21 September : In Iraki Kurdistan, Christian properties taken by the
governement
the village of Kori Gavanais an Assyrian Christian village located on the outskirts
of Dohuk, and has been in existence since the beginning of State of Iraq in
1920s. During Saddam's reign, 500 government houses were built in this village
and given to 500 Kurdish families that were relocated from Sulaymania. This was
part of Saddam's bigger scheme to change the demographic and the Christian
characteristic of this village. Due to this, the Christians in this village were
threatened, frightened and felt defend less against the Kurds. They even stopped
planting their rich agricultural lands (their only source of income), because they
were warned by the Kurds and told that if anyone tried to plant, their farm and
houses will be burned to the ground. This was the biggest reason why hundreds
of Christian families left their homes in the village and migrated to neighboring
countries. This morning the information was given that the Department of
Municipalities had notified all the Christian families in the village to meet with
head of Municipality of Dohuk at 10:00 am yesterday, 17 September 2012. In
this meeting, the head of Dohuk Municipality told all the people from the village
who attended the meeting that the Government has decided to take 88% of their
lands and transfer the title to the government. Of course the people of this
village feel much violated because their land is being taken by the government
and feel powerless and helpless against the KRG. The people of this Christian
village are asking assistance from the US Consulate in Erbil, especially those
officials that are in charge of Minorities and Human Right issues to step in and
help them. They have suffered much during the Saddam era and are suffering
now, and have no one to turn to except for the US government for help.
21 septembre : Semestre d’automne 2012, Université de Genève, UniBastions, Aile Jura, salle 320 Les vendredis de 14h15 à 16h Entrée
libre,
« Mahomet et l’origine de l’islam dans les sources arméniennes anciennes et
médiévales: de la reconnaissance de la légitimité de l’Empire arabe à la
diabolisation du prophète et de ses successeurs » par Valentina Calzolari Bouvier
professeure d’études arméniennes
L’Arménie entre Byzantins et Arabes aux VIIe-IXe siècles
La première mention de Mahomet, «un marchand très instruit et très versé dans
l’histoire de Moïse», dans les sources arméniennes du VIIe siècle
Les fondements de la légitimité de la domination arabe en Arménie selon
Ghévond (VIIIe siècle)
L’échec de la prise de Constantinople par les Arabes en 717-718 ou du pouvoir
de la Croix selon l’historien Ghévond
La diabolisation du prophète dans l’historiographie arménienne du Xe siècle
(T’ovma Artsrouni)
L’historien et catholicos Jean V (IXe-Xe siècle), au sujet des «malheurs de
l’Arménie à cause des fils de Hagar»
Les «fables de l’impie Mahomet» selon Mekhitar d’Ani (XIIe-XIIIe siècle)
Ce cours public est complémentaire du cours «d’une historiographie nationale et
providentialiste vers une vision universelle de l’histoire: les arméniens entre
arabes et Byzantins selon les sources arméniennes des VIIe-XIe siècles» par
Valentina Calzolari Bouvier les mardis, de 16h15 à 17h00, aile Jura, salle 317 (à
partir du 25 septembre)
22 septembre : Communiqué du diocèse métropolitain d’Alep au sujet des
événements
dans
cette
ville
(http://www.orthodoxie.com/actualites/monde/communique-du-diocesemetropolitain-dalep-au-sujet-des-evenements-dans-cette-ville/)
L’archipasteur, le clergé et le pieux peuple de la sainte métropole d’Alep, Beroea
et Alexandrette, expriment leurs chaleureux remerciements à leurs éminences
les évêques, aux saints monastères, aux révérends pères, aux professeurs,
officiels et à tous les amis qui nous ont contactés ou essayé de le faire, pour
transmettre un message d’espérance, de consolation et d’union dans les
circonstances difficiles que traverse la ville d’Alep. En raison de l’interruption des
moyens de communication, nous souhaiterions, au moyen de cette page
internet, exprimer notre reconnaissance, mais aussi informer au sujet de la
situation et du déroulement du travail pastoral dans la ville d’Alep.
24 septembre: Parallèlement à l’ouverture des nouveaux espaces du
département des Arts de l’Islam, le Louvre inaugure en septembre autour de la
cour Visconti de nouvelles salles où seront présentées les collections consacrées
à l’Antiquité tardive du bassin oriental de la Méditerranée. Une petite salle
consacrée à la Nubie préchrétienne et chrétienne annonce l’accès aux salles de
l’Égypte copte.
http://www.louvre.fr/ouverture-des-salles-consacrees-l-orient-mediterraneendans-l-empire-romain
25 septembre : de 18h à 20h, Syrie : Quelles perspectives politiques ? iReMMO
5, rue Basse des Carmes 75005 Paris (Maubert Mutualité) - 01 43 29 05 65 –
www.iremmo.org
27
septembre :
Alep
:
Menaces
extrêmes
sur
les
Chrétiens.(
http://www.leveilleurdeninive.com/2012/09/alep-menaces-extremes-sur-leschretiens.html)
Les combats demeurent féroces. L'ASL subit des pertes très lourdes.
Alep - Vendredi 28 Septembre 2012 (23h10) - Ce soir les accrochages sont plus
ponctuels et restent limités à certains secteurs notamment à la vieille ville.
Alep - Vendredi 28 Septembre 2012 (18h35) - Depuis ce matin l'armée a
employé les grands moyens et déployé tous ses efforts pour protéger les
quartiers chrétiens. "Les bombardements des nos quartiers ont causé des dégâts
matériels surtout à "Sulaimanieh" qui a reçu une trentaine d'obus tirés par des
éléments de l'Armée Syrienne "Libre"''. Des combats féroces se poursuivent,
encore, sans interruption. De sources fiables, nous apprenons que le nombre de
tués, membres de l'ASL ou Salafites non-syriens, dépasserait les 400. Il s'agirait
pour beaucoup d'éléments arrivant des banlieues d'Alep par voiture, dans des
"Dochka". Ceux-là qui ont hébergé dans leurs quartiers les groupes de l'ASL ont
vu leur maison détruites et s'en mordent les doigts.
Le Couvent des Franciscains incendié
Alep - Vendredi 28 Septembre 2012 (10h15) - Nous venons d'apprendre que le
Couvent Saint Antoine de Padoue des Franciscains à Alep (Ghassanieh ) vient
d'être attaqué et incendié par les hordes armées de l'Armée Syrienne "Libre". Le
Couvent comprenait un dispensaire médical et une maternité.
Nuit cauchemardesque.
Alep - Vendredi 28 Septembre 2012 (8h30) - Etant donné le retour de l'électricité
et du réseau Internet, nous pouvons à nouveau dire au monde que les gens ici
vivent des heures de cauchemar ; la nuit fut indescriptible. La panique des
enfants était à son paroxysme ; il a fallu leur administrer des calmants afin de
pouvoir dormir.
Ce fut sûrement la nuit la plus meurtrière que nous ayons vécu ; les obus
tombaient toutes les minutes sans relâche. L'armée patriotique syrienne a donné
ordre de ne pas laisser les maisons, de peur que les bandes armées n'occupent
les immeubles. Ces dernières annoncent depuis les minarets des mosquées
qu'Alep doit choisir : Se rendre ou être entièrement détruite.
Alep - Jeudi 27 Septembre 2012 (19h40) - Nous venons d'apprendre par un
témoin direct que des criminels "masqués" membres de l'Armée Syrienne "Libre"
et appuyée des Salafistes ont enlevé 15 chrétiens dans le quartier de
Sulaimanieh ; il les ont abattus de sang froid puis les ont jetés sur la chaussée, à
titre d'exemple pour les chrétiens d'Alep.
Alep - Jeudi 27 Septembre 2012 (19h) - Depuis 16h. des dizaines d'obus
tombent sur tous les quartiers chrétiens d'Alep en particulier sur Sulaimanieh et
Azizieh, Midan...
Des centaines d'hommes armés, sans autre idéal que le meurtre, se rapprochent
des quartiers chrétiens en provenance des localités d'Idlib et de la banlieue
alépine; ils essayent d'aider la dite Armée Syrienne "Libre". L'ASL tente
d'assiéger Alep mais l'armée, avec ses hélicoptères, bombarde les hordes
armées. Les familles chrétiennes se regroupent, forcées de traverser les voies
jonchées de cadavres.
29 septembre : La profanation des églises dans la partie nord de Chypre
Le site Sobor.by poursuit la publication de photographies récentes sur la
profanation et l'abandon des lieux orthodoxes (églises, cimetières) dans la partie
nord
de
Chypre,
occupée
par
l'armée
turque
depuis
1974.
http://www.orthodoxie.com/actualites/europe/la-profanation-des-eglises-dansla-partie-nord-de-chypre/
29 septembre : de 14H-18H30, conférence « Quelle Eglise face à l’Islam ? »
organisée par le Centre St Paul à Paris (12 rue St Joseph - Métro Bourse)
30 septembre : RTBF La Première - "Et dieu dans tout ça ?" - Le magazine des
philosophies et des religions : « Quelle laïcité en Afrique du Nord et au MoyenOrient ? »
1er octobre : A Alep, destruction des souks
Plus de 1000 boutiques ont été incendiées dans les souks lesquels remontent au
XIIe siècle, à l'époque de Hulagu, petit fils de Gengis-Khan; ils faisaient la fortune
d'Alep, la fierté de ses habitants et l'ébahissement des touristes.
du 1er au 5 octobre sur Radio suisse romande, Espace 2, la chrétienté en
Arménie
Du 1er au 5 octobre sur Espace 2, l’émission A vue d’esprit évoque, de 16h30 à
17h, la chrétienté en Arménie, pays du Sud Caucase. L’émission permet la
découverte de l’Eglise apostolique arménienne, ainsi que des réalités sociales et
culturelles d’un pays qui détonne, dans un environnement géopolitique
complexe.
L’Arménie, pays de 30’000 km carrés, attire peu l’attention. Il mérite pourtant le
détour, tant sa situation le distingue de celle de ses voisins. Entre les orthodoxes
de Géorgie, les sunnites de Turquie et d’Azerbaïdjan et les chiites d’Iran, le pays
enclavé entre la mer Noire et la mer Caspienne recèle des trésors d’originalité.
Bien des touristes reviennent émerveillés après avoir été surpris par ses
monastères d’une grande richesse architecturale, ses paysages majestueux, ses
pierres-croix (khatchkars) omniprésentes et son élan de vie permanent, en dépit
des difficultés de la vie quotidienne.
Un pays où la foi renaît
Ce sont ces aspects méconnus que l’émission A vue d’esprit a défriché, du 1er au
5 octobre, de 16h30 à 17h sur Espace 2. Bernard Litzler, directeur du Centre
catholique de radio et télévision (CCRT) a baladé son micro de Erevan, la
capitale, à Etchmiadzine, siège de l’Eglise apostolique arménienne, en passant
par Gumri, une ville du nord-ouest frappée par le tremblement de terre de 1988
(30’000 victimes).
Il a ramené des portraits étonnants et une palette colorée de ce pays habité par
la foi chrétienne. Indépendante depuis 1991, après 70 ans de communisme,
l’Arménie est encore imprégnée des réflexes de l’ère stalinienne. Mais la foi
renaît, tout comme les vocations religieuses.
Des anciens manuscrits d’Erevan aux Arméniens de Suisse
Première étape radiophonique, le 1er octobre, au Matenadaran, la grande
bibliothèque de Erevan: Mme Aïda Tcharkhtchyan, directrice des collections de
manuscrits arméniens, évoque la richesse de l’héritage culturel et parle de
l’alphabet arménien, créé au 5e siècle par le moine Mesrop Mashtots.
Le 2 octobre, place à l’Eglise apostolique arménienne, avec les Pères Shahé
Ananyan et Dajad Davidyan. Cette Eglise orthodoxe orientale a sa hiérarchie
propre, dirigée par le catholicos Karékine II, sa liturgie, ses rites particuliers.
Le 3 octobre, le volet social est abordé à travers un reportage dans une colonie
de vacances dirigée par une religieuse catholique, Sœur Arousiag.
Le Père Antoine Totonjian, directeur de Radio Maria à Gumri, explique, le 4
octobre, son engagement missionnaire et sa foi résistante face à l’islam.
Le 5 octobre: les témoignages d’une jeune maman, récemment baptisée avec
toute sa famille, et d’une Arménienne de Suisse, Monique Bondolfi, engagée
depuis 15 ans dans le soutien à l’Arménie par l’intermédiaire de l’ONG Kasa,
qu’elle préside, à Lausanne.
2 octobre : AEOF - Communiqué - Réunion de rentrée des évêques orthodoxes
de France (www.aeof.fr)
Les évêques orthodoxes de
France ont tenu leur réunion de rentrée le
2 octobre au siège de l’Assemblée sous la présidence du Métropolite Emmanuel.
Plusieurs sujets étaient à l'ordre du
jour
de cette rencontre notamment la
situation
au Moyen Orient
et particulièrement en Syrie,
les violences qui se déroulent sur son territoire.
pays meurtri par
2 octobre : Signature d’un accord entre le Patriarcat d’Alexandrie et la
Bibliothèque d’Alexandrie pour la restauration des manuscrits de la Bibliothèque
patriarcale
Le 2 octobre 2012, le pape et patriarche d’Alexandrie Théodore II s’est rendu à la
Bibliothèque d’Alexandrie et a signé un accord de collaboration pour six ans avec
le Centre des manuscrits qui y est situé. Il est question de la restauration, de la
préservation et de la numérisation des manuscrits de la Bibliothèque patriarcale
historique. Il convient de mentionner que, préalablement à cet accord, le Centre
avait déjà procédé, et ce gratuitement, à la restauration de trois manuscrits du
patriarcat. C’est ainsi qu’ont été jetées les bases de la restauration graduelle de
la rare richesse spirituelle de la Bibliothèque patriarcale, plus que millénaire.
2 octobre : Début de l’année académique à la Faculté patriarcale d’Alexandrie
http://www.orthodoxie.com/actualites/debut-de-lannee-academique-a-lafaculte-patriarcale-dalexandrie/
Du
3
au
28
octobre :
le
mois
des
Arméniens
organisé
par
http://peniche.anako.com (Bassin de la Villette, Face au 61 Quai de la Seine,
75019, Paris (Métros, Riquet, Stalingrad ou Jaurès)
(voir
programme
sur
http://bl169w.blu169.mail.live.com/default.aspx#!/mail/InboxLight.aspx?n=754
550164!n=999386174&fid=1&fav=1&mid=3ff060f0-09ba-11e2-bf8e00237de3360c&fv=1)
avec le 7 octobre, à 11h, Arménouhie Kévonian et la musique populaire de la
région de Mouch
Kégham Kévonian, l'un des fondateurs de l'Organisation Terre et Culture et
chercheur en histoire à l'EHESS, présentera la vie et l'œuvre d'Arménouhie
Kévonian, sa mère. Originaire de la région de Mouch en Turquie actuelle,
Arménouhie survit au génocide de 1915-17. Elle passera sa vie à collecter des
chants arméniens de sa région en parcourant le monde de la France au Liban et
aux États-Unis. Décédée à 100 ans à Paris en 2002, elle a lègué sa passion pour
la terre et son histoire à ses deux enfants, tout deux devenus historiens en
France, ainsi qu'à certains de ses petits-enfants. Pendant ses nombreux voyages,
Arménouhie Kévonian a toujours exécuté ses chants en concert. Ses enfants ont
pu enregistrer sa voix toute particulière, qu'elle avait cultivée pour être plus
proche du chant occidental classique tout en gardant une ornamentation et une
diction arméniennes propres à la région de Mouch. Un disque 33 tours a pu voir
le jour dans les années 1980 avec une valeur archivale importante
26 octobre : à 20h30, conférence, Isphahan, new Julfa and the Art of Sumpat
derkiureghian
3 octobre : De 19 à 21 heures, l’Association « Dialogue entre orthodoxes
et orthodoxes orientaux » a tenu sa réunion annuelle à l’Institut SaintSerge, 93 rue de Crimée, Paris 19e
Cette année les deux orateurs ont été Madame Senaït Menda
Weremienko qui a parlé du grand saint national éthiopien, Tekle
Haymanot ; et Mr Mekertitch Mekertitch qui a parlé du grand saint
arménien saint Grégoire de Narek et qui a interprété un chant avec
poème de Grégoire de Narek.
Au début de la réunion on a lu, en son absence les lignes suivantes du
protopresbytre Boris Bobrisnkoy, président de l’association :
Notre association parle, entres autres, de spiritualité : ce soir on vous
parlera de deux saints l’un éthiopien, Takla Haymnanot, et l’autre
arménien, Narek.
D’autre part, en ce temps plus troublé que jamais pour les chrétiens
vivant au Moyen-Orient, il nous faut rester attentifs à connaître les
problèmes des plus anciens chrétiens de cette région : les orthodoxes et
les orthodoxes orientaux (Coptes, Syriaques, Arméniens et quelques
Ethiopiens en particulier à Jérusalem, mais aussi au Liban et en Egypte
de nos jours) : leurs communautés y sont toujours présentes dans les
lieux
où
leurs
ancêtres
ont
vécu
depuis
deux
millénaires.
Malheureusement nombre d’entre eux décident depuis quelques
décennies d’émigrer ailleurs dans le monde, principalement pour assurer
un avenir sûr pour leurs enfants. En effet, sans sécurité il est difficile
pour ces familles d’y rester. Car ils souhaitent avant tout que leurs droits
de citoyens soient respectés à égalité avec les musulmans.
Le but de notre association est de mieux nous connaître là où nous
sommes, paroissiens des deux familles d’Eglises. Et c’est ce que nous
faisons chaque année avec notre réunion à l’Institut Saint-Serge. Je
vous envoie ma bénédiction pour que tous nos cœurs s’ouvrent à ce
dialogue pratique, grâce à la rencontre. Prions pour eux. Ce soir et tout
au long de l’année. http://www.orthodoxie.com/annonces/la-reunionannuelle-de-lassociation-dialogue-entre-orthodoxes-et-orthodoxesorientaux-2/
Et
http://www.orthodoxie.com/actualites/relationsoecumeniques/mot-dintroduction-du-pere-boris-bobrinskoy-pour-lareunion-annuelle-de-lassociation-dialogue-entre-orthodoxes-etorthodoxes-orientaux/
5 octobre : Communiqué final de la 49e session ordinaire du Saint-Synode du
Patriarcat
orthodoxe
d’Antioche
(http://www.orthodoxie.com/actualites/communique-final-de-la-49e-sessionordinaire-du-saint-synode-du-patriarcat-orthodoxe-dantioche/)
Le Saint-Synode du Patriarcat grec-orthodoxe d'Antioche qui a tenu sa 49e
session ordinaire sous la présidence de sa Béatitude le patriarche Ignace IV
d'Antioche du 2 au 4 octobre au monastère Notre-Dame de Balamand (Liban)
vient de clore ses travaux par la publication d'un important communiqué que
Carol Saba commente ainsi dans une édition spéciale des Chroniques
antiochiennes: "Les hiérarques de l’Eglise orthodoxe d’Antioche reviennent dans
leur communiqué sur des points centraux et fondamentaux concernant la
situation difficile que traverse l’ensemble de la région du Moyen Orient
notamment la question de l’importance de la présence chrétienne orientale,
l’esprit de paix qui doit prévaloir dans la région, le devoir de citoyenneté qui doit
être celui des chrétiens et des orthodoxes qui ne se conçoivent pas comme des
minorités mais comme des « partenaires » des autres composantes de la région,
l’affirmation par le Saint-Synode, de la notion de « citoyenneté saine » et du
principe d’égalité des droits et des obligations entre tous les citoyens d’une
même patrie sans distinction, la revendication d’une véritable représentation de
tous dans les lois électorales, le rôle pilote qui doit être celui de l’Eglise et des
fidèles dans la cité, et finalement le rôle que doit jouer la communication
religieuse pour rapprocher et non pas pour diviser et ajouter des tensions. Les
évêques orthodoxes d’Antioche ont également condamné à la fois les atteintes
aux symboles et référents religieux, mais aussi toutes les réactions violentes à
l’encontre de ces atteintes qui les ont suivies".
5 octobre : Dans le prolongement du colloque "Quelle gouvernance pour le
Liban: actualité et perspectives" qui s'est tenu du 24 au 28 août au sanctuaire de
Notre-Dame de la Salette, dont la réflexion s'est poursuivie lors de la table ronde
du 10 septembre sur le même thème au Collège des Bernardins, organisée en
partenariat avec Orthodoxie.com, KTO et l'Oeuvre d'Orient, cette tribune cosignée par Carol Saba, porte-parole de l'Assemblée des évêques orthodoxes de
France et Jacques Huntzinger, ancien ambassadeur de France, tous les deux
conférenciers au colloque de la Salette, tente de résumer ce qui constitue
l'essence même de la "question" libanaise, les raisons de l'impasse actuelle, mais
aussi celles qui poussent à espérer en la renaissance d'une gouvernance positive
dans ce pays "paradigme" pour l'ensemble de la région du Moyen Orient en
transition et en recomposition politique. http://www.orthodoxie.com/sur-leweb/revue-de-presse/liban-un-pacte-national-a-renouveler-tribune-dans-lacroix/
7 octobre : de 9h30 à 10h00, France 2, « Le message du Pape au MoyenOrient»
Le pape Benoit XVI s’est rendu au Liban du 13 au 16 septembre dernier. Au
cours de son voyage il a rencontrés les chrétiens du Liban mais aussi les
représentants des autres communautés religieuses. Le dimanche lors d’une
grande Messe rassemblant plusieurs milliers de personnes, il a remis la feuille de
route qu’il a rédigée après le « Synode de l’Eglise au Moyen Orient d’octobre
2010. Avec nos trois invités nous dresserons le bilan et les perspectives de la
situation à l’heure où les chrétiens d’Orient sont particulièrement inquiets de leur
avenir dans leur terre historique.
Avec Mgr Claude Bressolette, vicaire général des orientaux catholiques en
France, expert au Synode ; Mgr Michel Chafik, recteur de la communauté copte
catholique en France ; et Jospeh Yacoub, universitaire, spécialiste des chrétiens
d’Orient.
http://www.pluzz.fr/chretiens-orientaux-2012-10-07-09h30.html
8 octobre : Al Kalema, Cairo
Mohammad Mostafa Kamel, a Muslim prosecutor at the Alexandria Criminal
Court, and his two sons, aided by some hired Muslims, broke into the church of
the St. Mary in Rashid at 4 PM today and demolished a great part of its alter.
They came to the church with front loaders. Kamel had no demolition order.
His fight with the church goes back to 2009 when he tried to take ownership of
the church, claiming that he bought the ancient church, which dates back to the
9th century, from the Greek Orthodox Church. But it was the Coptic church who
bought after it was up for sale due to the dwindling number of Greeks in Rashid,
which is located 65 km (40 mi) east of Alexandria, in Beheira governorate.
Father Maximos of St. Mary's Church said that he rushed to the police station
with Father Luke Asaad and their lawyer to try to bring the police to help. In the
police station the prosecutor and his two sons threatened to kill the two priest
and their lawyer. A police report was filed regarding those threats.
"We stayed at the police station for over six hours with the police begging
prosecutor Kamel and his two sons not to demolish the church," said father
Maximos, "In spite of them not having a demolition order."
Father Luke said that the prosecutor had lost all the cases he brought to court
against the church, "So when this route failed, he tried taking the matter into his
own hands."
The police confiscated the loader but refused to take legal action against him
because he is a prosecutor.
8 octobre : Chrétiens de Jordanie : Dans cet État musulman, les chrétiens sont
reconnus comme citoyens à part entière. La Jordanie s’avère-t-elle être un
modèle de pluralité religieuse ? http://www.france-catholique.fr/Emissions-KTOOEuvre-d-Orient.html
8 octobre : L’église Sainte-Marie à Rashid (Égypte), construite au IXe siècle, est
menacée de destruction (http://www.orthodoxie.com/actualites/leglise-saintemarie-a-rashid-egypte-construite-au-ixeme-siecle-est-menacee-de-destruction/
Mohammad Mostafa Kamel, procureur près le tribunal pénal d’Alexandrie à
l’intention de détruire l’église Sainte-Marie, construite au IXème siècle, qui se
trouve dans la ville égyptienne de Rashid. Lundi dernier, il a fait irruption dans
l’édifice avec ses deux fils et encore quelques musulmans. Ils ont commencé par
détruire l’autel. Depuis 2009, Kamel essaye d’abattre l’édifice, revendiquant sa
propriété, alors que celui-ci a été vendu à l’Église copte, qui l’avait racheté aux
orthodoxes grecs ayant quitté la ville. Le père Maxime, de l’église Sainte-Marie a
déclaré qu’il s’était précipité au poste de police avec le père Luc Asaad et leur
avocat afin d’obtenir l’aide de la police. Au commissariat, le procureur et ses
deux fils ont menacé de tuer les deux prêtres ainsi que leur avocat. Un rapport
de police a été établi au sujet de ces menaces. « Nous sommes restés au
commissariat plus de six heures avec la police, en demandant à Kamel et ses
deux fils de ne pas détruire l’église alors qu’ils n’avaient pas de permis de
démolition », a dit le père Maxime. Le père Luc a ajouté que le procureur « avait
perdu toutes les actions qu’il avait engagées en justice pour détruite l’église.
Aussi, quand ces tentatives ont échoué, il a essayé de prendre lui-même l’affaire
en main ». La police a confisqué le camion destiné à transporter les débris de
l’église, mais a refusé d’engager une action en justice contre lui eu égard à sa
profession de procureur.
8 octobre : Le Patriarcat de Roumanie apprécie l’attitude des autorités roumaine
et israélienne au sujet du récent incident à l’église roumaine de Jérusalem
(http://www.orthodoxie.com/actualites/le-patriarcat-de-roumanie-apprecielattitude-des-autorites-roumaine-et-israelienne-au-sujet-du-recent-incident-aleglise-roumaine-de-jerusalem/
Le bureau de presse du Patriarcat de Roumanie a communiqué ce qui suit : "Le
Patriarcat de Roumanie a appris avec tristesse l’acte de vandalisme de l’église
roumaine de Jérusalem le 8 octobre 2012 et espère que cette sorte d’incident
regrettable ne se répétera pas. Le Patriarcat de Roumanie salue les déclarations
de M. Avigdor Lieberman, ministre des Affaires étrangères d’Israël, et de S.E. le
rabbin Vaysbish Nahum, qui ont condamné l’acte de vandalisme perpétré contre
l’église roumaine de Jérusalem. De même, les efforts des autorités compétentes
pour l’identification des auteurs du délit sont évidents.
" Des inconnus ont lancé des pierres, des bouteilles et des détritus contre une
église orthodoxe chrétienne à Jérusalem, un nouvel acte de vandalisme visant
des lieux de culte chrétiens en Israël, a indiqué la police israélienne. L'attaque
contre l'église roumaine orthodoxe Saint-Georges, située tout près du grand
quartier juif ultra-orthodoxe de Méa Sharim, n'a fait aucune victime ".
http://www.orthodoxie.com/actualites/leglise-orthodoxe-roumaine-de-jerusalemvictime-de-degradations/
9 octobre : Rencontre du patriarche et pape d’Alexandrie Théodore II avec le
Premier ministre égyptien (http://www.orthodoxie.com/actualites/rencontre-dupatriarche-et-pape-dalexandrie-theodore-ii-avec-le-premier-ministre-egyptien/)
Le 9 octobre, le pape et patriarche d’Alexandrie Théodore II a rencontré au Caire
le Premier ministre de la République arabe d’Égypte Hicham Qandil. Lors de la
rencontre – qui est la première entre un primat de l’Église d’Alexandrie et un
Premier ministre égyptien depuis 66 ans – le patriarche a souhaité au Premier
ministre un mandat réussi et fructueux dans l’accomplissement des hautes
fonctions qu’il a prises pour le noble peuple égyptien. Il l’a également informé,
dans les grandes lignes, de l’activité du patriarcat en Afrique et l’a invité à lui
rendre visite à Alexandrie. Hicham Qandil a accepté l’invitation et a loué l’apport
du patriarcat aux peuples très éprouvés du continent africain, soulignant
l’importance que revêt l’excavation de puits dans les territoires relevant des
différents diocèses patriarcaux afin de fournir de l’eau potable aux populations.
Le Premier ministre égyptien est particulièrement sensible à ce problème, ayant
été, dans le passé, chargé du problème de l’eau en Égypte. Enfin, il a exprimé sa
sympathie au patriarcat, qui agit depuis sa fondation de façon pacifique,
notamment par la participation active du patriarche, que le Premier ministre a
qualifié de particulièrement importante, dans le Conseil national pour la
promotion de la coexistence pacifique des communautés chrétiennes et
musulmanes du pays.
9 octobre : Après cent jours de pouvoir, le président Morsi amnistie les
révolutionnaires. La nouvelle Constitution devrait être prête en novembre (Arte
19h45)
9 octobre : Les chrétiens français commémorent à Paris l’anniversaire des martyrs
Coptes de Maspero
Un an après le massacre du 9 octobre 2011 au Caire, plusieurs communautés
chrétiennes françaises, catholiques, protestantes et orthodoxes ont décidé de se
réunir le samedi 13 octobre sur la place
St Augustin à Paris pour commémorer le
premier anniversaire des martyrs coptes de Maspero. Des évêques, prêtres et
chrétiens laïcs français ainsi que des personnalités politiques ont participé à cet
évènement. La communauté copte à Paris a prévu d’être massivement représentée,
en signe de reconnaissance pour leur soutien.
L’Organisation Franco-égyptienne pour les Droits de l’Homme qui œuvre pour la
promotion des libertés religieuses, félicite les associations qui organisent cet
évènement. Elle invite le Président Egyptien Morsi et son gouvernement à
retrouver les donneurs d’ordre de ce massacre, à les amener en justice et
assurer un procès public et transparent en démontrant que l’Egypte applique la
même loi à tous ses citoyens sans aucune discrimination.
11 octobre : Indonésie : un groupe musulman refuse la nomination d’un
chrétien
au
poste
de
vice-gouverneur
(http://www.francecatholique.fr/Indonesie-un-groupe-musulman.html)
Sous la pression du groupe musulman FPI, le ministre indonésien de l’Intérieur a
décidé le report du 7 au 15 octobre, de la cérémonie de nomination de Joko
Widodo (Jokowi) et Basuki Tjahaja Purnama (Ahok) aux postes respectifs, de
gouverneur et de vice-gouverneur de Jakarta.
11 octobre : Prions pour la Paix en Israel et Palestine (http://www.francecatholique.fr/Prions-pour-la-Paix-en-Israel-et.html)
Prions pour la Paix en Israel et Palestine alors qu’un acte de vandalisme a visé un
lieu de culte chrétien lundi s’ajoutant aux profanations de monastères
catholiques en septembre et octobre, qui avaient suscité les protestations
générales des représentants religieux et des dirigeants israéliens comme
palestiniens.
11 octobre : Moyen-Orient : faire connaître le Christ aimant et bienveillant
(http://www.france-catholique.fr/Moyen-Orient-faire-connaitre-le.html)
Comment offrir l’Evangile aux populations en difficultés du Moyen-Orient, sinon
en leur apportant « le Christ aimant, le Christ bienveillant », déclare Mgr Paul
Sayah, dans un entretien accordé à Radio Vatican.
11 octobre : Déclaration du patriarche de Jérusalem Théophile III au sujet des
attaques perpétrées par des Israéliens contre les lieux saints
11 octobre : Le patriarche de Jérusalem Théophile III a déclaré que le Patriarcat
orthodoxe grec de Jérusalem répondrait par la construction de nouvelles églises
et la réparation des dommages causés aux anciennes, aux récentes attaques (1)
perpétrées par des Israéliens contre les lieux saints. « Les musulmans et les
chrétiens sont présents dans ce pays non pas comme des hôtes, mais comme
ses citoyens d’origine. Quiconque pense que de tels délits amèneront qui que ce
soit parmi nous à partir, se trompe lourdement » a dit le patriarche.
11 octobre : La France condamne les actes de vandalisme contre les lieux de
culte chrétiens en Israël (http://www.orthodoxie.com/actualites/la-francecondamne-les-actes-de-vandalisme-contre-les-lieux-de-culte-chretiens-enisrael/)
Sur le site du ministère des Affaires étrangères de la République française, cette
déclaration publiée hier: " L’église roumaine orthodoxe Saint-Georges à
Jérusalem a fait l’objet de dégradations, le 8 octobre. C’est la troisième fois en
moins d’un mois qu’un lieu de culte chrétien est vandalisé. La France condamne
fermement ces actes et exprime sa solidarité envers les communautés
chrétiennes
visées.
Nous
sommes
particulièrement
préoccupés
par
l’augmentation constante des actes de vandalisme et d’intolérance contre les
édifices religieux. Nous appelons les autorités israéliennes à faire toute la lumière
sur ces délits et à poursuivre leurs auteurs en justice. "
12 octobre : Jérusalem, (Apic) Le patriarche arménien apostolique de
Jérusalem, Torkom II Manoogian, est décédé le 12 octobre 2012 à l’âge de 93
ans, a indiqué le patriarcat. Né en 1919 en Irak, Torkom II était devenu le 96 e
patriarche de l’Eglise arménienne en 1990.
12 octobre : Au Caire, manifestations à la place Tahrir les plus violentes depuis
l’élection du président Morsi en juin, avec des centaines de blessés, pour
réclamer entre autres la formation d’une nouvelle cmmission constituante,
l’actuelle étant dominée par les Frères musulmans. (Le Monde, 14-15 oct. 2012)
12 octobre : Syrie : à Homs la guerre s’installe, la vie s’organise.
(http://www.oeuvre-orient.fr/2012/10/12/syrie-a-homs-la-guerre-sinstalle-lavie-sorganise/)
Un correspondant chrétien présent dans un de quartiers de Homs témoigne de la
situation précaire et de la réconciliation possible
La situation n’évolue pas à Homs. La guerre s’installe avec des embuscades
quotidiennes sur les lignes de confrontations. Les bruits d’explosions et de balles
se font entendre spécialement le soir.
Dans le centre-ville, les bombardements perdurent. La destruction est
indescriptible. Dans le quartier de Bustan al Diwan, les écoles sont totalement
détruites et les rues ne sont plus que des décombres. Malgré cela, 80 chrétiens
continuent d’y vivre avec des musulmans (dont le nombre est difficile à estimer).
Ils n’ont ni légumes ni viande, mais se maintiennent en vie grâce à un stock
important de céréales et de produits de base.
Dans les faubourgs de la ville le nombre de déplacés, qui varie en fonction des
violences des bombes et des combats, a augmenté en septembre. Nombre de
familles originaires de Homs, parties se réfugier à Alep et Damas, reviennent
repeuplant ainsi les quartiers.
Des initiatives d’espérance et de réconciliation ont lieu. Ainsi une fête de fin
d’été dans un établissement du quartier d’Adawiyya a donné l’occasion de
rassembler les parents d’élèves de différentes tranches d’âge et de toutes les
confessions : chrétiens, sunnites et alaouites. Ces communautés n’avaient pas
été ensemble sous un même toit depuis 18 mois ! Il y régnait une ambiance de
joie, les parents étant heureux de constater ce que leurs enfants avaient produit
et appris en dépit des évènements alentours.
Dans les champs, le travail continue : la récolte des aubergines et du blé est
bonne cette année et les vendanges sont lancées.
12-13 octobre : Symposium de la faculté de théologie de l’Université de
Thessalonique sur les réfugiés d’Asie Mineure dans cette ville
Les 12 et 13 octobre, le département de théologie pastorale et sociale de
l’Université de Thessalonique et l’Union ionienne des anciens de Smyrne et d’Asie
Mineure ont organisé un symposium scientifique pour honorer la première
génération des réfugiés d’Asie Mineure, du Pont-Euxin, de Cappadoce et de
Thrace orientale qui arrivèrent à Thessalonique en septembre 1922 des suites de
la catastrophe d’Asie Mineure (1), et des expatriés de Cappadoce qui arrivèrent
en 1923 en application du traité de Lausanne. C’est ainsi que Thessalonique est
devenue la mère, voire la capitale des réfugiés.
13 octobre : Aux Bernardins, de 14h à 16h, « Les chrétiens et la globalisation
par Andrea Riccardi »
Conférence inaugurale de la Chaire des Bernardins « La globalisation, une
question spirituelle », présidée en 2012/2014 par Andrea Riccardi, fondateur de
la Communauté Sant Egidio, actuel ministre italien de la Coopération
internationale et de l’Intégration, communauté qui agit notamment contre la
pauvreté et joue un rôle de médiation diplomatique non gouvernemental dans les
crises internationales à dimension religieuse. www.collegedesbernardins.fr/ 24
Rue de Poissy, Paris 5 e, 01 53 10 74 44. A voir sur KTO. Sant Egidio travaille
pour des réconciliations politiques, aussi en Syrie à présent.
Durant les deux années à venir, la Chaire des Bernardins s’interrogera donc sur
le thème « La globalisation, une question spirituelle ? ». Coordonnée par le père
Antoine Guggenheim, elle s’organisera autour d’un séminaire mensuel et de 4
conférences publiques semestrielles, qui auront lieu en présence d’Andrea
Riccardi et de personnalités internationales. Le séminaire mensuel (9 séances par
an) sera animé par Antoine Arjakovsky et le père Antoine de Romanet,
codirecteurs du département « Société, Liberté, Paix » du Collège des
Bernardins, par Marco Impagliazzo, président de la Communauté de Sant'Egidio ,
et Roberto Morozzo della Rocca, de l’université Rome III, qui, spécialiste de
l’Europe de l’est, est aussi membre du Dialogue théologique entre catholiques et
orthodoxes. La Chaire se conclura en octobre 2014 par un colloque « Lire les
signes des temps. Vatican II, une boussole pour s’orienter dans la globalisation »
13 octobre : à 19h30, grande veillée de prière et de solidarité avec les chrétiens
persécutés, à Paris 8e, Place Saint Augustin (métro Saint Augustin)
13 octobre : On nomme les noms des 5 candidats à devenir patriarche copte
orthodoxe : Amba Tawadros, Amba Raphaël, Abouna Raphaël Ava Mina, Abouna
Bakhomios El Souriany, Abouna Séraphin El Souriany
Dans le n°152 (octobre 2012) du Messager orthodoxe, un article de Christine
Chaillot est consacré à l'Eglise orthodoxe en Tunisie nous fait découvrir cette
Eglise méconnue, aux origines grecques et russes et incite à visiter les églises
orthodoxes
de
Tunis,
Bizerte,
Djerba
ou
Sfax.
(http://www.orthodoxie.com/lire/revues/parution-du-n152-du-messagerorthodoxe/)
14 octobre : France Culture, Foi et Tradition Égypte : des Pharaons aux
Coptes,
histoire
et
identité (http://www.franceculture.fr/emission-foi-ettradition-egypte-des-pharaons-aux-coptes-histoire-et-identite-2012-10-14)
Avec Christian Cannuyer, égyptologue, spécialiste des Coptes, qui évoque pour
nous l’histoire d’une transition entre l’antiquité et cette chrétienté égyptienne si
particulière, les débuts du monachisme avec saint Antoine, la notion de Marie
« Mère de Dieu », et le présent de l’Égypte dans les tourments du changement.
Christian Cannuyer est un homme de terrain, un érudit qui ne mâche pas ses
mots.
Thierry Desjardins Journaliste et Reporter, né en 1941, Directeur général
adjoint du Figaro. Auteur d'un nombre considérable d'ouvrages
politiques. Lauréat de l'Académie française. Prix Albert Londres 1975.
Prix Louis Pauwels 2000.
Déclaration du Directeur Général Adjoint du Figaro
Il serait grand temps que nous nous apercevions -enfin- qu'une nouvelle
guerre de religion a éclaté et, cette fois, à l'échelle planétaire.
Les Islamistes massacrent les chrétiens en Égypte, en Irak, aux Philippines,
en Indonésie, au Pakistan, au Nigeria, un peu partout. Malraux avait dit : « Le
XXIème siècle sera religieux ou il ne sera pas ».
On a bien l'impression que ce siècle qui commence va voir le déchaînement
sans pitié d'un Islam renaissant, voulant dominer le monde et faire payer à la
civilisation chrétienne les quelques siècles pendant lesquels elle a régné sur
la planète.
Cette haine du chrétien dépasse de beaucoup tous les problèmes de la foi. En
s'attaquant aux églises, aux prêtres, aux religieuses, aux fidèles, les islamistes
veulent abattre la civilisation occidentale, la démocratie, le capitalisme, ce
qu'ils appellent le « néo-colonialisme », la parité hommes-femmes, les Droits
de l'Homme, le progrès tel que nous le concevons.
Le XXème siècle a été marqué par l'affrontement Est-Ouest, le bloc
communiste contre les pays « libres ». Marx, Lénine et Staline se sont
effondrés d'eux-mêmes sous les incohérences, bien souvent monstrueuses,
de leur idéologie. Mais ils ont aussitôt été remplacés par Allah et son
Prophète.
Le Coran a pris la place du Communisme, le drapeau vert de l'Islam celle du
drapeau rouge, les imams prédicateurs des mosquées celle des commissaires
politiques.
Le XXIème siècle sera une guerre sans merci car les foules immenses du
Tiers-monde islamisé (et des banlieues de nos grandes métropoles) sont
autrement plus dangereuses que ne l'ont jamais été les chars du Pacte de
Varsovie
.
Nous pleurons, avec nos larmes de crocodiles habituelles, les coptes
massacrés à Alexandrie et les chrétiens assassinés à Bagdad.
Mais nous restons les bras ballants.
Il faut bien dire qu'on voit mal ce que nous pourrions faire. Ce n'est plus guère
le temps des croisades et nos dernières expériences en Afghanistan ou en Irak
(où nous commençons à regretter la belle époque de Saddam Hussein qui
savait, lui, au moins, faire respecter la laïcité baasiste) n'ont pas été très
concluantes, c'est le moins qu'on puisse dire.Il est bien loin le temps où
Napoléon III pouvait envoyer un corps expéditionnaire protéger les maronites
du Liban que massacraient les Druzes.
Mais au moins restons lucides et surtout arrêtons de ressortir une fois de plus
la fameuse « repentance » qui nous sert désormais pour maquiller toutes nos
lâchetés.
Hier, un imbécile de service nous a longuement expliqué à la télévision que si
les islamistes égyptiens massacraient les coptes c'était parce que ces
chrétiens de la vallée du Nil étaient « les représentants de l'Occident », les
ambassadeurs de la culture européenne », les symboles vivants du
capitalisme, du néocolonialisme, du dollar et du coca-cola. En un mot, les
ultimes survivants de l'époque coloniale. Autant dire, à l' en croire, que les
Islamistes avaient parfaitement raison de vouloir éliminer ces survivances
d'un passé détesté.
*L'imbécile était, en plus, un inculte*. Les coptes sont les descendants du
peuple des pharaons. « Copte » veut dire « égyptien ». Ils étaient sur les bords
du Nil bien avant la conquête arabe et musulmane. S'ils sont plus nombreux
au sud, entre Assiout et Assouan, c'est précisément parce qu’ils ont fui les
cavaliers conquérants venus d'Arabie. Ils avaient leurs églises bien avant que
nous ne construisions nos cathédrales.
On peut d'ailleurs dire exactement la même chose de tous les chrétiens
d'Orient qu'ils soient catholiques (de rite d'Antioche, de rite syriaque comme
les maronites libanais, de rite byzantin, de rite arménien, de rite d'Alexandrie)
ou « non chalcédoniens » comme les coptes, ou orthodoxes (ayant leur
patriarcat soit à Istanbul, soit à Alexandrie, soit à Jérusalem, soit à Damas).
Tous sont « chez eux » dans ces pays-là depuis des
millénaires,
certains parlant encore l'araméen, la langue du Christ. En faire des
ambassadeurs de l'Occident, des représentants du capitalisme colonial est
évidemment une absurdité.
Même si, en effet, ils sont « de culture chrétienne ». Mais ils l'étaient avant
nous. Nous ne pouvons rien faire pour les protéger, mais au moins ne les
trahissons pas en reprenant à notre compte les accusations odieuses de leurs
assassins. Nous pouvons les accueillir, comme nous nous devons d'accueillir
tous ceux qui sont persécutés. Beaucoup ont déjà fui leur pays.
Mais, en tous les cas, ne continuons pas à nous boucher les yeux, à parler de
«l'amitié islamo-chrétienne », d'un « Islam à l'occidentale», de « la cohabitation
harmonieuse des trois monothéismes ».
Soyons intransigeants avec les règles de notre laïcité, mais ne nous laissons
entraîner ni vers la stigmatisation ni vers la discrimination (surtout si elle
devait être « positive », comme le souhaitent certains), car ce serait,
évidemment, faire le jeu des fanatiques
Aujourd'hui, la grande mode est d'évoquer, d'invoquer à tout bout de champ
"les années les plus sombres de notre histoire". C'est souvent absurde et
parfois odieux. Mais s'il y a une leçon qu'il ne faut jamais oublier c'est bien
celle de Munich, Churchill avait dit : « Ils ont préféré le déshonneur à la guerre et
ils auront les deux ».
Il ne faut jamais tenter de pactiser avec ceux qui vous ont déclaré la guerre.
17 octobre : A Lausanne, à la Maison de l’Arzillier, avenue de Rumine 62, à
20h., Conférence de Monseigneur Casmoussa
Monseigneur Casmoussa, ancien archevêque syriaque catholique de Mossoul en
IRAK, vicaire patriarcal à Beyrouth, viendra présenter une conférence. Son
dernier livre “Jusqu’au bout” (Ed. Nouvelle Cité) a reçu le premier Prix littéraire
2012 de l’Œuvre d’Orient, récompensant “le témoignage authentique et
profond d’un homme engagé qui a fait le pari de la communion entre chrétiens
et du dialogue avec les musulmans.”Il apportera son témoignage de chrétien
en terre d’Orient. Il a traversé la guerre en Irak, l’instabilité politique de la
région en cherchant des solutions sur les liens à bâtir avec les communautés
musulmanes en voie de radicalisation. Monseigneur Casmoussa avait été
enlevé en 2005 par un groupe d’islamistes armés. Suite au dialogue de foi et
de paix qu’il a pu engager avec ses ravisseurs, il a été miraculeusement libéré.
17 octobre : Bruxelles: un séminaire organisé par la Commission européenne et
les Eglises orthodoxes (http://www.orthodoxie.com/actualites/bruxelles-unseminaire-organise-par-la-commission-europeenne-et-les-eglises-orthodoxes/)
" Le 17 octobre, dans les locaux de la Commission européenne de Bruxelles s’est
déroulé le premier séminaire commun organisé par le Comité des représentants
des Églises orthodoxes auprès du Conseil de l’Europe (CROCEU) et la
Commission européenne représentée par le Bureau des conseillers européens
(BEPA). Le séminaire avait pour thème « la promotion de la solidarité dans le
contexte de la crise économique actuelle : contribution de l’Église orthodoxe à la
politique sociale de l’Europe ». Y ont pris part des représentants de différentes
Églises orthodoxes locales présentes en Union européenne : Églises de
Constantinople, russe, serbe, roumaine, de Chypre, de Grèce, albanaise,
polonaise, des Terres tchèques et de Slovaquie. Le représentant intérimaire du
Patriarcat de Moscou aux organisations européennes internationales, l’archiprêtre
Antoine Ilyne, et l’higoumène Philippe (Simonov), vice-président du département
missionnaire du Patriarcat de Moscou, docteur en sciences économiques,
professeur, directeur de l’inspection pour le contrôle du système bancaire par la
Banque centrale et les organismes de crédit de la Chambre des comptes de la
Fédération de Russie participaient au séminaire au nom de l’Église orthodoxe
russe. Le programme du séminaire comportait des discussions en panel sur les
problèmes suivants : l’influence de la crise économique sur la structure sociale
de la société européenne; la solidarité entre générations; l’opinion des Églises
orthodoxes sur la perspective de cohésion sociale compte tenu des nouveaux
défis."
17 octobre : L’église orthodoxe de la Mère de Dieu à Alep a été frappée par un
tir de roquettes (http://www.orthodoxie.com/actualites/leglise-orthodoxe-de-lamere-de-dieu-a-alep-a-ete-frappee-par-un-tir-de-roquettes/)
Selon les informations du diocèse métropolitain d’Alep, Bérée et Alexandrette,
diffusées par l’agence Amen.gr, une roquette a atteint, la semaine dernière,
l’église historique de la Mère de Dieu dans la vieille ville, provoquant
d’importants dégâts matériels. Le mercredi 17 octobre, le palais épiscopal du
diocèse, situé de même dans la vieille ville, construit il y a 400 ans, a subi
également des dommages matériels, mais heureusement aucun des prêtres n’a
été blessé.
« Notre Église prie pour la paix et le dialogue. Les chrétiens ne prennent pas
part aux affrontements mais, au contraire, jouent et joueront un rôle significatif
dans la réconciliation et la paix, offrant en même temps une grande aide
humanitaire à ceux qui en ont besoin, sans faire de distinction entre le parti
auquel ils appartiennent » déclare le communiqué du diocèse métropolitain.
18 octobre : 18h30- 20h30, Projection "Oliveraies en mer Egée : la culture de
l'olivier comme trait d'union entre les Grecs et les Turcs, 5, rue Basse des
Carmes 75005 Paris (Maubert Mutualité) - 01 43 29 05 65 – (www.iremmo.org)
Quand Mustafa Kemal Atatürk reconstruit la Turquie nouvelle sur les cendres de
l’Empire Ottoman, le Traité de Lausanne ordonnera en 1923 le déplacement
croisé des musulmans d’origine turque installés en Grèce, et des Grecs chrétiens
implantés en Asie Mineure. Cet échange de population de près de deux millions
de personnes a laissé des traces encore perceptibles de nos jours. Une chose,
heureusement, est venue apaiser les douleurs et les rancoeurs : sur les terres
échangées, de part et d’autre, on pratiquait l’oléiculture depuis fort longtemps, et
les fruits de cet arbre étaient la principale source de richesse, voire le moyen de
survie des populations croisées.
18 octobre : Communiqué du Patriarcat grec-orthodoxe d’Antioche et de tout
l’Orient
relatif
au
décès
tragique
du
père
martyr
Fadi
Haddad
(http://www.orthodoxie.com/actualites/communique-du-patriarcat-grecorthodoxe-dantioche-et-de-tout-lorient-relatif-au-deces-tragique-du-peremartyr-fadi-haddad/)
" En ce 18 octobre, le révérend père Fadi Haddad, prêtre de la paroisse du
prophète Elie de la ville Kotna, est sorti pour accomplir une mission humanitaire
noble pour tenter de récupérer un des fidèles de sa paroisse qui avait été enlevé
avant lui voilà quelques jours. Ce qui lui est arrivé est plus difficile de ce qui
pouvait être prévu, puisque le père Haddad a été enlevé lui même avec
l'intermédiaire qui l'accompagnait, la rançon et sa voiture privée. L’épisode
tragique a commencé alors par la négociation avec ceux qui l'ont enlevé et qui
ont demandé une grande somme d'argent (pour le libérer). Nous espérions que
les consciences allaient être en éveil pour nous épargner le pénible drame qui est
survenu et qui a eu lieu, puisque la dépouille du père Fadi Haddad a été trouvée
la matinée du jeudi 25 octobre 2012 dans la région de Droucha, portant des
traces de torture et de défigurations indescriptibles. C’est le révérend père Elias
Elbaba, prêtre de la localité de Hineh, qui l’a reconnu, l'a transféré à un
dispensaire de la ville et a informé de son martyr le patriarcat á Damas, afin que
son sang pur soit une offrande sur l'autel de la réconciliation et l'entente."
Le site Alboushra.org annonce le décès du père Fadi Jamil Haddad sans préciser
les circonstances. Il était recteur de la paroisse Saint-Elie à Qatana, un faubourg
de Damas. Il a été enlevé par un groupe armé non identifié il y a quatre jours.
L'agence Fides relate notamment sur son enlèvement, dans une dépêché datée
d'hier: " Selon des informations parvenues à Fides, les ravisseurs, qui ont enlevé
avec lui deux autres hommes voici trois jours, ont demandé à la famille du prêtre
et à son Eglise une rançon de 50 millions de sterling syriennes (soit plus de
550.000 €uros). La communauté chrétienne grecque orthodoxe est fortement
préoccupée par le sort du prêtre et des deux autres otages."
Il est aussi rappelé dans cette dépêche que: "Parmi les différentes communautés
chrétiennes présentes en Syrie, la communauté grecque orthodoxe est la plus
importante, comptant en effet environ 500.000 fidèles. Elle est concentrée
principalement
dans
l’ouest
du
pays
et
à
Damas."
(http://www.orthodoxie.com/actualites/syrie-deces-apres-un-enlevement-dupere-fadi-jamil-haddad/)
18 octobre, de 19h à 22h, Où en sont les révolutions arabes ?, avec Alain
Gresh, directeur-adjoint du Monde diplomatique., espace Robespierre - 2, rue
Robespierre, 94200 Ivry-sur-seine
18 octobre : Collaboration du patriarche de Jérusalem et de l’Église de Chypre
pour
les
réfugiés
syriens
en
Jordanie
(http://www.orthodoxie.com/actualites/collaboration-du-patriarche-dejerusalem-et-de-leglise-de-chypre-pour-les-refugies-syriens-en-jordanie/)
Le jeudi 18 octobre, le patriarche de Jérusalem Théophile a assisté à la réception
des colis de nourriture, médicaments, et vêtements, envoyés par l’Église de
Chypre pour les réfugiés syriens en Jordanie qui séjournent au camp de Zaatari.
Le patriarche était intervenu pour ces réfugiés, il y a un certain temps, auprès
des ambassadeurs de Grande-Bretagne, de France, d’Allemagne et de Chypre en
poste à Amman. Le patriarche avait ensuite rendu visite au camp mentionné et
s’est renseigné sur les difficultés des réfugiés. Ceux-ci ont été au centre des
récentes discussions des primats des Patriarcats d’Alexandrie, de Jérusalem et de
l’Église de Chypre avec les représentants de l’Union européenne à Bruxelles. Le
patriarche de Jérusalem Théophile s’est en outre adressé à l’archevêque de
Chypre pour organiser une collecte de fonds pour les réfugiés syriens en
Jordanie. Le peuple orthodoxe de Chypre ainsi que son gouvernement ont
répondu à cet appel : 10 tonnes d’eau minérale, 5 tonnes de nourriture et 185
caisses de vêtements, ainsi que 15 petits réfrigérateurs et 5 ordinateurs sont
arrivés par voie maritime à Akkaba, puis acheminés ensuite à Zaatari, le 18
octobre en présence du patriarche Théophile, de plusieurs ecclésiastiques
orthodoxes de Jordanie, de l’ambassadeur de la République de Chypre, et
d’autres personalités jordaniennes. Le camp de Zaatari abrite actuellement
38.500 réfugiés sur un total de 210.000 en Jordanie. De 300 à 400 réfugiés
arrivent quotidiennement dans ce camp, selon les conditions de sécurité à la
frontière de la Syrie et de la Jordanie. Ceux-ci parviennent au camp, le plus
souvent la nuit, et n’ont pris avec eux que leurs vêtements. Ils sont épuisés et
souvent blessés. La première mesure lors de leur arrivée est de leur fournir
nourriture et vêtements. Un grand effort est produit pour améliorer les conditions
de séjour, alors que l’hiver approche. De nouvelles routes sont aménagées et
recouvertes de gravier afin de protéger le camp de la poussière, laquelle nuit à la
santé de ses habitants. 75% des réfugiés sont des femmes et des enfants. Un
programme a été mis au point pour l’éducation de 15.000 à 18.000 enfants. Les
écoles sont installées dans des tentes. Le patriarche de Jérusalem Théophile a
remercié les représentants du gouvernement jordanien, de l’UNHCR et de
l’UNICEF pour les informations communiquées et surtout pour l’œuvre
humanitaire accomplie, déclarant à cette occasion que le Patriarcat de Jérusalem
et l’Église de Chypre se proposent de continuer à aider activement cette œuvre
par la collaboration des responsables du camp avec le responsable du bureau du
patriarcat à Amman M. Waffa Ksous.
18-20 octobre : Un colloque exceptionnel sur les enjeux du futur concile
panorthodoxe
http://www.orthodoxie.com/annonces/un-colloque-exceptionnelsur-les-enjeux-du-futur-concile-panorthodoxe/
Alors que l'on s'interroge sur la tenue prochaine ou non du grand concile
panorthodoxe attendu et préparé depuis plus de 50 ans, un colloque exceptionnel
sur les thèmes prévus pour ce concile aura lieu à l'Institut Saint-Serge (Paris) du
18 au 20 octobre. Organisé par l'Institut Saint-Serge et le Centre de recherches
œcuméniques de l’Université catholique de Leuven, en partenariat avec la revue
de théologie orthodoxe Contacts et le Collège des Bernardins (Paris), ce colloque
international, a pour but de sensibiliser aux enjeux d'un événement ecclésial
majeur à venir. Le programme abordera, avec des théologiens orthodoxes issus
de nombreux pays (France, Etats-Unis, Géorgie, Grèce, Liban, Roumanie, Russie)
les 5 grands thèmes suivants : 1- Le calendrier liturgique commun, 2Autocéphalie, autonomie et diptyques, 3- L'avenir de la "diaspora" orthodoxe, 4Relations de l'orthodoxie avec les autres Eglises, 5- Les questions éthiques et
sociales et le jeûne aujourd'hui. Tous ces grands thèmes seront aussi analysés
par des observateurs non orthodoxes: catholiques romains et protestants, ce qui
permettra
une
interaction
fructueuse
dans
un
esprit
d’ouverture
œcuménique. Intervenants : Mgr Emmanuel de France; Mgr Gabriel de Comane;
Nicolas Ozoline; Peter De Mey; Pierre Sollogoub; Vladimir Khoulap; Thomas Pott;
John Erickson; Grigorios D. Papathomas; Joseph Famerée; Emmanuel Clapsis;
Antoine Arjakovsky; Ivana Noble; Mgr Jérôme Beau; Carol Saba; Georges
Nahas; Nicolas Cernokrak; Enzo Bianchi; Tamara Grzelidze; Michel Stavrou;
Barbara Hallensleben; Radu Preda; Athanasios Papathanassiou; Anne-Marie
Reijnen; Pantelis Kalaïtzidis.
Avec collaboration de catholiques et protestants. Malheureusement aucun
représentant des Eglises orthodoxes orientales n’a été invité.
20 octobre : Arte, à 21h35, film de Jean-Louis Saporito, « En Ethiopie, sur les
traces des premiers chrétiens »
20 octobre : de 14h à 18h, Agence de développement du val de Marne - 23, rue
Raspail, 94200 Ivry-sur-Seine., Les islamistes, victorieux du "printemps arabe ?,
avec Stéphane Lacroix, professeur à l’École des affaires internationales - Paris
school of international affairs (PSIA) ; et Derrière les révolutions, quels enjeux
économiques et géo-stratégiques ?, avec Akram Belkaïd, journaliste indépendant
et essayiste
20 octobre : A la suite du décès du patriarche arménien de Jérusalem,
l’archevêque Aris Shirvanian a été élu Locum Tenens du siège patriarcal
arménien par les membres de la fraternité monastique des saints Jacques.
Après avoir présidé les funérailles du Patriarche Torkom II qui auront lieu le lundi
22 Octobre, sa mission principale, outre la gestion des affaires courantes, sera la
convocation du chapitre général qui élira le nouveau Patriarche au terme de la
période de deuil de 40 jours, soit à la fin du mois de novembre.
Le même jour, le cercueil du Patriarche Torkom a été accueilli à la Porte de Jaffa
par les moines de la fraternité et les fidèles arméniens pour être porté en
procession jusqu’à la cathédrale Saint Jacques au cœur du Quartier arménien de
la vielle ville où un office des défunts a été célébré. Le lundi 22 Octobre, à l’issue
de la Divine liturgie, le corps du patriarche sera déposé dans le caveau des
patriarches au monastère du saint Sauveur situé près de la porte de Sion.
L’archevêque Aris – Arménag dans le monde – est né le 23 Juin 1934 à Haïfa
(Palestine). Elève de l’école Saint Elie de Haïfa, puis des Quarante Martyrs de
Sébaste à Bourdj-Hamoud à Beyrouth, il entre au Grand séminaire de Jérusalem
en 1952.
Ordonné diacre en 1954 par l’archevêque Yeghishé (Derderian) puis hiéromine
en 1957 par l’archevêque Diran (Nersoyan), il devient membre de la fraternité
monastique de Jérusalem la même année. Le père Aris est alors nommé Vice
Recteur du séminaire où il enseigne durant une année.
En 1958, il est nommé recteur de la paroisse d’Amman en Jordanie.
L’année suivante, le Patriarche Yéghishé II l’autorise à se rendre en Grande
Bretagne afin de poursuivre ses études de Théologie. Il y demeure jusqu’en
1964. Après avoir acquis un « baccalauréat en Théologie », il est invité à se
rendre à saint Etchmiadzine où il est élevé à la dignité d’archimandrite.
De 1964 à 1966, il est étudiant à la faculté Catholique de Paris.
En 1966, l’archevêque Torkom, Primat du diocèse arménien des Etats Unis, (le
défunt Patriarche), l’invite à poursuivre son ministère dans la paroisse saint
Jacques de Los Angeles.
En 1972, il est nommé Vice-Recteur puis Recteur de l’académie de théologie de
saint Etchmiadzine où il enseigne jusqu’en 1974.
La même année, il est sacré évêque par le Catholicos Vazken I.
En 1975, il est envoyé au Canada pour y exercer les fonctions de vicaire général.
Grâce au travail qu’il y accomplit, le vicariat est érigé en diocèse. Il mène en tant
que primat une intense activité en matière éducative et fonde à Toronto l’école
sainte Croix, première institution scolaire arménienne de la ville.
Au terme de sa mission au Canada, il est nommé Légat catholicossal en Inde en
1979 et 1980. Fort de son expérience en matière éducative, il assume dans le
même temps les fonctions de directeur du collège arménien de Calcutta.
En 1998, après dix huit ans passés au service du diocèse de New-York en tant
Légat Catholicossal, Mgr. Shirvanian est rappelé à Jérusalem pour prendre la
direction du séminaire patriarcal.
Mgr Aris devient responsable des relations œcuméniques et des affaires
extérieures, porte parole du Patriarcat pour la presse. Dans le même temps, il
enseigne la Théologie au séminaire.
En 2006, sa sainteté Karékine II, catholicos de tous les Arméniens l’élève à la
dignité d’archevêque.
22 octobre : En Syrie, des passagers chrétiens qui se trouvaient dans un
minibus les ramenant des trois villages de Jdaydeh, Yacoubieh et Qnayeh vers
Alep, ont été enlevés alors que leur minibus se trouvait à 35 km de sa
destination.
Dans le véhicule public se trouvaient des femmes, des enfants et des personnes
âgées; les hommes jeunes et mûrs ne se déplaçant plus, de crainte d'être
enlevés.
L'autobus était attendu à 11h du matin à Alep. Ne le voyant pas arriver, un mère
a pu entrer en contact téléphonique avec son jeune fils pour apprendre qu'il était
pris
en
otage
au
même
titre
que
les
autres
passagers.
(http://www.leveilleurdeninive.com/2012/10/scandale-des-femmes-des-enfantset-des.html)
23 octobre : Les Conférences du Salon organisent à la Maison des Etudiants
arméniens (Cité Universitaire) une rencontre avec Marc Nichanian sur le thème :
Qu'est-ce qu'un Témoignage ? A propos de L’Agonie d’un Peuple de Haïg Toroyan
et Zabel Essayan Hayg Toroyan et Zabel Essayan.
23 octobre : En Syrie, le scandale continue...; aujourd'hui encore un autre
minibus qui conduisait des jeunes filles chrétiennes a été arrêté et les jeunes
filles ont été enlevées. Le véhicule venait de Kfar Bohm pour se rendre à
l'Université d'Alep. (http://www.leveilleurdeninive.com/2012/10/scandale-desfemmes-des-enfants-et-des.html)
23 octobre : Ce jour était fêtée la mémoire de saint Jacques, le frère du
Seigneur et premier évêque de Jérusalem, selon l’ancien calendrier, qui est suivi
par le Patriarcat de Jérusalem. L’église Saint-Jacques est utilisée par la
communauté orthodoxe arabophone de Jérusalem et est située entre la basilique
de la Résurrection et la résidence de la Confrérie du Saint-Sépulcre. L’office de la
fête a commencé la veille par les grandes vêpres et a continué le lendemain par
les matines suivies de la liturgie, célébrée par le patriarche de Jérusalem
Théophile, les archevêques Isichios de Capitoliade et Aristarque de Konstantina,
ainsi que d’autres clercs grecs et arabes. Des fidèles orthodoxes arabes, grecs –
dont le consul général de Grèce à Jérusalem – et russes assistaient à l’office. On
peut
visionner
sur
le
lien
ci-dessous
des
large
(http://www.orthodoxie.com/actualites/39985/)
23 octobre : Mgr Hilarion, métropolite de Volokolamsk: « Faire obstacle à la
discrimination des chrétiens dans le monde : une contribution à une défense plus
efficace des droits de l’homme »( http://www.orthodoxie.com/actualites/mgrhilarion-metropolite-de-volokolamsk-faire-obstacle-a-la-discrimination-deschretiens-dans-le-monde-une-contribution-a-une-defense-plus-efficace-des-
droits-de-lhomme/)
Intervention le 23 octobre de Mgr Hilarion, métropolite de Volokolamsk,
président du département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat
de Moscou, au IIIe comité de l’Assemblée générale de l’ONU réunie en session à
New York.
" Monsieur le président,
Je représente à cette tribune de la prestigieuse
organisation internationale que sont les Nations Unies l’Eglise orthodoxe russe
qui compte de nombreux millions de fidèles dans le monde entier. La défense des
droits de l’homme dans diverses régions du monde est l’une des orientations
essentielles des organisations internationales parmi lesquelles l’ONU occupe une
place primordiale. La liberté de confesser sa foi est l’un des droits fondamentaux
de l’homme. Notre Eglise se prononce immuablement contre la discrimination,
les persécutions et la violence sous des prétextes religieux quelles qu’en soient
les formes. Nous sommes aujourd’hui les témoins de très fréquentes violations
de la liberté de religion et de manifestations de violence à l’égard de
communautés ou de groupes ethniques et religieux dans le monde entier.
Je tiens tout particulièrement à attirer votre attention sur les persécutions et les
discriminations dont sont victimes les chrétiens qui constituent de nos jours le
groupe cible par excellence de ces violences. Un chrétien meurt pour sa foi
toutes les cinq minutes, je m’en réfère à M. Massimo Introvigne, représentant de
l’OSCE. L’organisation humanitaire Open Doors estime que plus de 100 millions
de chrétiens sont aujourd’hui l’objet de persécutions. Voilà des chiffres qui
devraient inciter la communauté internationale à réfléchir et à parler de la
discrimination des chrétiens. Une action résolue s’impose en leur défense.
Révolutions, heurts armés, conflits politiques, rivalités économiques, tel est le
tableau que nous observons au Proche Orient et en Asie. Ces bouleversements
sociétaux dans les régions en question entraînent des déséquilibres dans les
rapports inter-religieux multiséculaires qui s’y étaient établis. Ces rapports
permettaient auparavant la coexistence pacifique de diverses communautés
confessionnelles, de la religion de la majorité et de celles des minorités. Nous
constatons aujourd’hui qu’une partie de la majorité religieuse se radicalise. Cela
se répercute sur le climat social et d’autant plus quand des groupes radicaux se
trouvent à même de prendre le contrôle politique, voire de modifier la législation
en vigueur. La situation des minorités religieuses s’en trouve dramatiquement
détériorée. Je pense en premier aux chrétiens dans des pays qu’ils habitent
depuis des siècles et qu’ils considèrent légitimement être leurs patries.
Depuis toujours notre Eglise entretient des relations étroites et fraternelles avec
les anciennes Eglises chrétiennes du Proche Orient. Ces derniers temps les
évêques et les croyants de ces Eglises nous font parvenir des informations
terribles quant à la discrimination et à la violence que les chrétiens subissent làbas sous diverses formes. En ma qualité de représentant de l’Eglise orthodoxe
russe je me dois d’élever de cette prestigieuse tribune ma voix en défense de
mes frères chrétiens. Notre Eglise a, dans plusieurs déclarations et messages,
exprimé l’inquiétude qu’elle éprouve à constater la dégradation de la situation
des chrétiens dans de nombreuses régions du monde. Nous avons réuni fin 2011
à Moscou une conférence internationale dont le thème était « La liberté de
religion : discriminations des chrétiens dans le monde ». Nous avons l’intention
d’organiser en 2013 un forum international à ce sujet et nous y inviterons des
personnalités religieuses de premier plan. La situation que vivent les chrétiens
un peu partout dans le monde est tout simplement consternante. En voici
quelques exemples. L’année dernière les chrétiens représentaient 10% de la
population de la Syrie. Des dizaines de milliers de chrétiens sont de nos jours
victimes de l’intolérance religieuse dans ce pays déchiré par la guerre. Leurs
temples et leurs sanctuaires sont détruits. Les chrétiens doivent quitter leurs
maisons sans l’espoir d’y revenir alors que ces demeures sont démantelées ou
occupées par des représentants radicaux de la religion majoritaire. 50.000
chrétiens au moins ont du abandonner la ville de Homs sous la menace.
Il y a quelques minutes le distingué représentant de l’Egypte a déclaré que « les
pays arabes respectent la liberté d’opinion. Mais pas celle qui attise la haine à
l’égard de quiconque ni celle qui est dirigée contre telle ou telle confession ou
culture. Cependant nous respectons la liberté d’opinion qui dissuade
l’extrémisme et la haine ». Nous constatons un exode massif des chrétiens
coptes en Egypte avec ses 80 millions d’habitants dont 8 millions au moins de
chrétiens. Cette tragédie a pour cause des persécutions d’ordre religieux qui sont
devenues systématiques. Nous appelons le gouvernement de ce pays à faire tout
son possible pour mettre fin aux persécutions et protéger les chrétiens de la
haine et de la violence. Plus de la moitié des 60 mille chrétiens que comptait la
Libye ont du fuir le pays pendant la guerre civile. Près d’un million et demi de
chrétiens vivaient en Irak jusqu’en 2003. Actuellement ils ne représentent qu’un
dixième de la population, tous les autres ont soit été tués, soit ont du émigrer.
Au Pakistan, au Soudan et en Algérie les chrétiens n’ont plus aucun recours
juridique et sont l’objet de persécutions en conformité avec la législation en
vigueur dans ces pays.
C’est au Pakistan que nous constatons les souffrances les plus terribles et les
plus cruelles que doivent éprouver les chrétiens. L’inaction des autorités fait que
les criminels restent impunis. Une liste des exemples les plus parlants de
violence à l’égard des enfants et des adolescents de familles pakistanaises
chrétiennes a été publiée en août dernier. La Commission de défense des droits
de l’homme du Pakistan fait savoir que les cas de rapt de jeunes filles sont en
recrudescence dans ce pays, les victimes de ces enlèvements sont forcées à se
convertir à l’islam. Près de 1.800 rapts ont été constatés en 2011. Une vague de
manifestations antichrétiennes a déferlé dans le pays ces derniers mois. Des
dizaines de milliers de chrétiens fuient le Mali pour chercher refuge en Algérie et
en Mauritanie car ils sont persécutés par les islamistes radicaux du nord du Mali.
Au Nigeria la secte islamiste radicale « boko haram » continue à exterminer les
chrétiens.
Nous entendons souvent dire qu’il est indispensable de faciliter
l’émigration dans des pays tiers des chrétiens soumis aux persécutions. C’est là
une mesure extrême à laquelle on peut avoir recours lorsque c’est le seul moyen
de sauver des vies. Or, une telle politique ferait le jeu de ceux qui persécutent
les hétérodoxes car leur objectif consiste précisément à évincer la population
chrétienne et à l’inciter à émigrer. Tout doit être entrepris pour que les chrétiens
se sentent en sécurité dans les terres qu’ils habitent depuis des siècles, les terres
de leurs ancêtres. Les organisations internationales peuvent être en cela
extrêmement efficaces.
L’introduction dans le glossaire international du terme « christianophobie » (en
2009, à la conférence de l’ONU sur la lutte contre le racisme) a été plus
qu’opportune. Les représentants de l’Eglise orthodoxe russe avaient alors insisté
sur l’acceptation de ce terme. Nous voyons aujourd’hui, hélas, qu’ils avaient tout
à fait raison. Mais ce n’est que partiellement que ce mot décrit la tragédie
humanitaire qui a lieu aux yeux du monde entier. Il aurait fallu parler non de «
christianophobie » mais de persécutions du christianisme qui ces dernières
années se déploient d’une manière massive. Les mécanismes internationaux de
protection des minorités religieuses permettent de mettre en place des centres
de collecte et d’étude des informations portant sur la discrimination religieuse
dans divers pays et régions du monde. Il s’agit de la persécution des personnes
comme des communautés. Les organisations internationales, les Nations Unies
en premier, se doivent d’accorder leur attention à ces données. Les informations
concrètes portant sur les violations des droits des chrétiens et diverses formes de
violence à leur égard permettront aux représentants autorisés de l’ONU de traiter
de ces problèmes avec les représentants des pays où sont constatées des
manifestations de haine à l’égard des chrétiens.
Chaque cas de violence et de persécution des croyants doit devenir l’objet d’une
procédure judiciaire dans les instances nationales comme internationales. Ainsi,
en janvier 2012 l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a adopté une
résolution sur la défense des chrétiens et la garantie de la liberté de conscience.
Ce texte condamne les meurtres et la discrimination des chrétiens dans divers
pays, en particulier en Egypte, au Nigeria, au Pakistan, en Iran, en Irak et dans
les Philippines. La résolution propose la mise en place de procédures de suivi des
phénomènes de discriminations religieuses. Ce suivi permettrait de faire de sorte
à ce que le soutien politique et l’aide économique ne soient accordés qu’aux pays
qui garantissent la sécurité des minorités religieuses. Le Parlement européen a
également alors adopté une résolution allant dans ce sens. La Commission des
questions politiques de l’APCE réunie le 15 novembre 2011 à Paris a adopté une
déclaration à propos des actes de violence commis à l’égard des chrétiens en
Egypte.
Cependant nous ne voyons pas en 2012, alors que la fréquence et l’ampleur des
persécutions antichrétiennes sont devenues encore plus importantes de réaction
adéquate de la part des organismes internationaux. Tous les Etats doivent
octroyer à leurs ressortissants le droit de pratiquer librement leur religion,
d’éduquer leurs enfants dans leur foi et d’exprimer et de défendre ouvertement
leur identité sans être l’objet de persécutions. Afin de surmonter les tendances
négatives dans le domaine de la liberté de religion il nous faut unir nos efforts et
agir de concert avec les organismes internationaux, les associations publiques et
religieuses, avec tous les hommes de bonne volonté. J’espère que les Nations
Unies, organisation respectée dans le monde entier, accordera l’attention
indispensable au problème de la persécution des chrétiens dans le monde
moderne et élèvera sa voix en la défense des victimes afin que la communauté
mondiale mette en place des procédures efficaces pour combattre les
discriminations en fonction des appartenances religieuses.
23 octobre 2012- 29 janvier 2013 : Tous les mardis de 17h-19 h à du 23
octobre 2012 au 29 janvier 2013
A l’Ecole normale supérieure, 45, rue d’Ulm, 75005 Paris, salle d’histoire, escalier
D, 2ème étage-Wolfgang Kaiser, Professeur d’histoire moderne à l’université
Paris, directeur d'études à l’EHESS,
Gilles Pécout, Professeur d’histoire contemporaine à l’ENS et directeur d’études à
l’EPHE.
Bernard Heyberger, Directeur d'études à l'EHESS et à l'EPHE
Bernard Vincent, Directeur d'études à l'EHESS.
Penser la Méditerranée à l’époque moderne et contemporaine (XVIe-XXe siècles)
Partant du constat que la Méditerranée est un objet historique et
historiographique attractif mais souvent défini par défaut, et constatant le très
petit nombre de lieux d’échange continu entre modernistes et contemporanéistes
en histoire méditerranéenne, les organisateurs de ce séminaire proposent une
approche des transformations de l’espace méditerranéen sur le long terme (du
XVIe au XXe siècle) .
23 octobre 2012
W. Kaiser, B. Heyberger, G. Pécout, B. Vincent: de la Méditerranée à l'EuroMéditerranée, présentation.
30 octobre 2012
Johann Petitjean (Paris 1) : Escales, renseignement et communication de
l'information au temps des guerres méditerranéennes (XVIIe siècle).
6 novembre 2012
Raphaël Muller (Paris 1-MEN): La présence du livre français dans la péninsule
italienne à la fin du XIXe.
13 novembre 2012
Gilles Pécout (ENS): Philhellènes et arménophiles dans les années 1890: de
l'amitié politique méditerranéenne.
20 novembre 2012
Johann Strauss (Université de Strasbourg): Les traductions du français vers le
turc à la fin de l’empire ottoman.
27 novembre 2012
Bernard Heyberger (EHESS) : Un érudit libanais dans la République des Lettres :
Abraham Ecchellensis (1605 - 1664) "
4 décembre 2012
Günes Isiksel (Collège de France – Paris 1) : La Méditerranée des Ottomans,
XVIe-XVIIe siècles.
11 décembre 2012
Youssef Mouawwad (avocat, professeur à la Lebanese American University) :
Youssef Karam (1823 – 1889), « héros du Liban » ou aventurier politique : une
invention
française?
18 décembre 2012
Amina Maslah (Paris 1): Appropriation nationale du détroit de Sicile et relations
entre insulaires au moment de l'Unité italienne.
8 janvier 2013
Fabrice Micallef (Paris 1) : Crises internationales et stratégies méditerranéennes
à l'époque moderne. L'exemple des affaires de Provence (1589-1598).
15 janvier 2013
Marc Aymes (CNRS-Cetobac): La mer des faussaires. Les carrières de la
contrefaçon dans le monde ottoman du long XIXe siècle.
22 janvier 2013
Fabrizio De Donno (Université de Londres-Royal Holloway): Méditerranéisme,
orientalisme et paradigmes de la modernité en Italie (XIXe et XXe s).
29 janvier 2013
Aurélien Girard (Université de Reims): Les chrétiens arabes de Syrie et les
langues « étrangères » (mi XVIIe siècle-fin XVIIIe siècle)
26 octobre-30 novembre : du lundi au vendredi de 10h à 18h00, Exposition Le
livre arménien de la Renaissance aux Lumières : une culture en diaspora, 23 quai
de Conti, Paris 6e Entrée libre (http://www.bibliotheque-mazarine.fr)
26 octobre : « Le livre arménien : une culture en diaspora »
Présentation
A l’occasion du 500e anniversaire du livre imprimé arménien, la Bulac, la
bibliothèque des langues et civilisations orientales, a souhaité organiser à Paris
une journée d’études sur le livre arménien en octobre 2012.
Ce colloque international se propose de présenter l’état de la recherche sur le
livre et l’imprimerie arménienne en diaspora, de Venise à Madras, en passant par
Paris, Tiflis et Constantinople.
Tout en parcourant, autant que possible, les 500 ans de production imprimée en
arménien, les conférenciers invités tenteront d’étudier comment le livre s’est mis
au service d’une culture en diaspora.
Une matinée, axée sur les débuts de l’imprimerie arménienne et le livre ancien,
examinera les spécificités de l’imprimerie arménienne par rapport aux autres
civilisations de l’Orient chrétien. Des communications sur le rôle de l’Eglise et des
marchands, ainsi que sur la place de l’histoire nationale, permettront de
souligner le rôle central que joue le livre, dès les débuts de l’imprimerie, pour les
communautés arméniennes en diaspora qui souhaitent conserver un lien avec la
culture nationale, le plus souvent par le biais de la religion ou de l’histoire. A cet
égard, le livre occupe d’emblée une place d’autant plus importante qu’il est le
vecteur de polémiques religieuses entre missionnaires catholiques et
représentants de l’Eglise nationale.
L’après-midi, axée sur les 19 e-20e siècles, se penchera sur les problématiques
d’une production de masse du livre ou de la presse qui s’adressent désormais à
un public plus large. Le contenu de la production imprimée évolue aussi pour
s’ouvrir aux idées des Lumières et aux auteurs européens et notamment
français. La littérature et l’histoire occupent, à cet égard, une place croissante
dans la production imprimée pour diffuser les nouveaux standards de la langue
moderne. Après 1915, les survivants du génocide accordent une place centrale
au livre et à la presse qui constituent à la fois un lien entre les communautés
dispersées et le dernier vestige d’une patrie imaginaire.
Aujourd’hui, le livre arménien bascule encore dans une nouvelle ère avec
l’apparition de programmes de numérisation qui permettent aux communautés
dispersées d’accéder instantanément à de riches bibliothèques numériques,
conçues à Moscou, à Paris ou aux Etats-Unis. A cet égard, un programme
spécifique de numérisation des collections arméniennes de France sera lancé
dans le cadre du 500e anniversaire du livre arménien.
Directeur scientifique du colloque :
Francis RICHARD , conservateur général, directeur des collections de la Bulac,
bibliothèque des langues et littératures orientales,
Comité d'organisation : Mélanie Le Torrec (Bulac), Adrineh Zinali (Bulac), Mikael
Nichanian (BnF)
Conférenciers pressentis :
-Krikor BELEDIAN, écrivain et maître de conférences à l'Inalco
-Raymond KÉVORKIAN, spécialiste du livre arménien ancien, directeur de
recherche à Paris-VIII et directeur de la bibliothèque Nubar à Paris
-Dikran KOUYMJIAN, professeur honoraire d'histoire et civilisation arménienne à
l'université de Californie à Fresno, ancien professeur à l’Inalco
-Claire MOURADIAN, directeur de recherche à l'EHESS et présidente de la SEA
-Marc NICHANIAN, professeur honoraire de littérature arménienne à l'université de
Columbia à New York
-Méliné PEHLIVANIAN, conservateur à la bibliothèque nationale de Berlin
-Johann STRAUSS, maître de conférences en histoire à l’université de Strasbourg
-Hrachya TAMRAZYAN, directeur du Matenadaran, bibliothèque nationale des
manuscrits et des livres anciens
-Levon ZEKIYAN, professeur de littérature arménienne à l’université de Venise
Les communications seront proposées à la Revue d’histoire et civilisation du livre
pour un dossier thématique sur le livre arménien et une publication en 2014.
Programme (sous réserve)
2 sessions de 2h30. Communications de 25 mn
2 présidents de séance (pour la matinée, Francis Richard, et, pour l’après-midi,
Michel Marian)
le 26 octobre 2012
1) Présentation générale de l'histoire du livre arménien
10h00-13h00 - Les débuts de l’histoire du livre arménien jusqu’au 18e s. : un lien
entre Orient et Occident ?
- Jean-Pierre MAHÉ, directeur d’études à l’EPHE
- Raymond KÉVORKIAN, directeur de recherches à l’université de Paris-VIII et
directeur de la bibliothèque Nubar à Paris
- Hrachya TAMRAZYAN, directeur du Matenadaran, bibliothèque nationale des
manuscrits et des livres anciens
- Dikran KOUYMJIAN, professeur honoraire d'histoire et civilisation arménienne à
l'université de Californie à Fresno
- Levon ZEKIYAN, professeur de littérature arménienne à l’université de Venise
14h00-16h30 - Après-midi : le livre et l’identité arménienne en diaspora aux 19 e20e s. : Le livre arménien, une patrie imaginaire ?
Johann STRAUSS, maître de conférences en histoire à l’université de Strasbourg
- Méliné Pehlivanian, conservateur à la bibliothèque nationale de Berlin
- Krikor BELEDIAN, écrivain et maître de conférences à l'Inalco
- Marc NICHANIAN, professeur honoraire de littérature arménienne à l'université
de Columbia à New York
- Claire MOURADIAN, directeur de recherches à l'EHESS et présidente de la SEA
Après le colloque, l’inauguration d’une exposition sur le livre arménien est prévue
à la bibliothèque Mazarine.
27 octobre : Syrie: explosion d’une bombe lors des obsèques du père Fadi
Haddad
(http://www.orthodoxie.com/actualites/syrie-explosion-dune-bombe-
lors-des-obseques-du-pere-fadi-haddad/)
L'agence Fides relate qu'une bombe a explosé lors des obsèques, hier, du père
Fadi Haddad. Cet attentat a causé, d'après l'agence, la mort de deux civils et de
plusieurs militaires. Le patriarche Ignace IV a célébré les funérailles en l'église
Saint-Elie à Qatana. La dépêche précise également: "Le père Fadi Jamil Haddad
était né à Qatana le 2 février 1969. Il avait étudié la théologie à Damas et au
Liban. Il s’était marié et avait été ordonné prêtre en 1995 par S.B. le patriarche
Ignace IV Hazim. Il était curé (recteur, ndlr) de la paroisse orthodoxe Saint-Elie
à Qatana. Une source du patriarcat remarque que « il était aimé par tous les
groupes religieux et n’avait pris aucune position politique durant le conflit en
cours en Syrie. Mais il était fortement engagé en faveur de la réconciliation ». " Il
a été enlevé et tué alors qu'il menait une mission humanitaire pour tenter de
récupérer un des fidèles de la paroisse Saint-Elie qui avait été enlevé quelques
jours auparavant.
29 octobre : Les musulmans de Colombes veulent chasser les chrétiens Coptes,
le maire leur prête main forte. Les musulmans connaissent bien les Coptes: ils
les expulsent lentement d’Egypte, leur pays, à force de persécutions et
d’attaques terroristes qui durent depuis des siècles et continuent presque chaque
jour.
Maintenant, c’est à Colombes, où une petite communauté est installée, qu’ils ont
décidé de leur faire la peau. Les Coptes de Colombes, en bon chrétiens normaux,
sont pour la plupart bien intégrés, et une grande partie des personnes de la
communauté sont des citoyens exemplaires, investis dans la vie publique et dans
les associations caritatives. Ils se réunirent pour acheter un ancien garage et le
transformer en paroisse, qui grandit à une vitesse incroyable, aidée par la
ferveur des fidèles. Plus de 1200 coptes assistent chaque année à la messe de
minuit à Noël ou à la veillée de Pâques. Premier tracas : Ayant besoin d’un
parking pour dégorger le quartier, Philippe Sarre, maire socialiste de la ville très
concerné par le clientélisme musulman, leur refuse le terrain municipal situé
entre la paroisse et l’école, pourtant vide et en friche depuis des années. Mieux
vaut le garder pour une mosquée, doit penser le maire. Second tracas et
expulsion : un beau jour, le pavillon voisin de la paroisse est à vendre. Mais pas
à n’importe qui. Les propriétaires, reconnaissant la ferveur et l’amour qui se
dégagent de cette communauté si simple, décident de vendre leur pavillon à prix
préférentiel à la paroisse qui souhaite transformer le terrain en parking. Coup de
tonnerre. Le maire décide de bloquer la vente et de préempter -illégalement (1),
puisqu’aucun projet d’aménagement d’intérêt général n’existait au moment de la
préemption. La raison officieuse de ce blocage : les « habitants » ne veulent pas
de la paroisse car elle génère trop de « problèmes » de « stationnement » le
dimanche. Les habitants musulmans ? Autrement dit, la paroisse « pose de
problèmes de stationnement », alors le maire bloque la vente d’un terrain qui
règlerait le « problème de stationnement ». En Egypte aujourd’hui, la loi interdit
aux Coptes de construire une nouvelle église. Colombes semble avoir trouvé là
une source d’inspiration. Albert Bertold
29 octobre-2 novembre : 18th International Conference of Ethiopian Studies ;
in panel 3.05 we speak of "Movements of tranformation and
change within the Ethiopian Orthodox Tewahedo Church" à Dire Dawa, Ethiopie
30 octobre : A Genève, Uni-Bastions, salle B11, conférence de
Marc Nichanian, Professeur émérite d'études arméniennes à Columbia University,
New York sur L'Agonie d'un peuple de Zabel Essayan/Hayg Toroyan : les apories
du témoignage
30 octobre : Sept Arméniens ont été enlevés de force par des forces rebelles en
Syrie (Laetitia ©armenews.com)
Sept Arméniens ont été enlevés près de la ville dévastée par la guerre syrienne
d’Alep, ont affirmé des sources locales arméniennes et le ministère des Affaires
étrangères à Erevan mardi 30 octobre 2012.
Un porte-parole d’un diocèse syrien de l’Eglise apostolique arménienne, Zhirayr
Reisian, a déclaré à RFE / RL que trois autres personnes ont été arrêtées et
forcées de quitter un bus à Alep sur le chemin de la capitale libanaise Beyrouth.
Le ministère des Affaires étrangères de l’Arménie a identifié cinq de ces
Arméniens et a dit qu’il essaie d’identifier les autres. Le ministère a indiqué que
leur lieu de détention reste inconnu.
Le ministère a déclaré que l’enlèvement était probablement l’œuvre de groupes
rebelles syriens qui combattent les forces fidèles au président Bachar al-Assad.
Une église arménienne a également été endommagée par un incendie. De
nombreuses mosquées ont également été endommagées, voire détruites.
L’église Surp Gevorg (St. George) se situe au milieu des combats entre l’armée
syrienne et les rebelles.
31 octobre : Une église arménienne brûlée à Alep (Stéphane ©armenews.com )
L’église Saint-Gevorg d’Alep qui se trouve dans le quartier peuplé d’Arméniens de
Nor Kyugh a été incendié lundi, a rapporté Tert.am, citant un représentant de la
prélature arménienne.
Le porte-parole de la prélature arménienne, Zhirayr Reisian, a confirmé que
l’église était devenu une cible des rebelles et qu’elle avait été presque réduite en
cendres.
Zhirayr Reisian a également déclaré que l’école arménienne Mesrobian qui se
trouve à côté de l’église a été aussi gravement endommagée.
31 octobre : Sarah, une jeune fille copte de 14 ans, converti et marié à un
musulman
http://www.egyptindependent.com/news/ngo-files-report-demanding-returnabducted-christian-girl; Posted in http://blogcopte.fr News on octobre 31, 2012
La Coalition égyptienne relative aux droits de l’enfant a déposé une plainte
auprès du procureur pour demander le retour d’une jeune fille de 14 ans, copte
sous l’emprise de son ravisseur après un communiqué attribué au Front salafiste
qui a annoncé que la jeune fille s’était convertie à l’islam et marié à un
musulman. Dans un communiqué publié mercredi, la coalition a mis en garde
que l’enlèvement pourrait conduire à des conflits sectaires et a appelé à faire
attention à ce que les parents de Sarah pourraient déclarer dans les médias. Il a
ajouté que forcer un mineur à se marier est une forme d’exploitation sexuelle
punissable et que l’annonce du Front salafiste est une violation des lois et
conventions sur les droits des enfants. La fille de Marsa Matrouh aurait été
enlevé le mois dernier. Plus tôt ce mois-ci, le Pape adjoint par intérim a affirmé
que les salafistes étaient derrière l’enlèvement, mais le père de la victime avait
peur de parler contre eux. Il a ajouté que la famille de la jeune fille avait déposé
un rapport de police. Emad Morcos, le médiateur désigné par l’église pour
résoudre le problème, a accusé le fils d’un dirigeant salafiste dans la région de
commettre l’enlèvement. Selon le journal Youm7 privée, deux jeunes filles
chrétiennes ont été portés disparus dans le gouvernorat de Minya, en Haute
Egypte, le 24 octobre.
1er novembre : Chrétiens orientaux : Foi, espérance et traditions - TV France 2
Les khatchkars (croix en pierre) : l'âme et la spiritualité du peuple arménien
(http://www.pluzz.fr/chretiens-orientaux-2012-11-01-10h30.html)
2 novembre : Syrie: le dernier chrétien (un orthodoxe) présent dans le centre
d’Homs a été tué
L'agence d'informatons catholique Agenzia Fides nous apprend que le dernier
chrétien présent dans le centre d’Homs en Syrie après l’évacuation de la
population civile a été tué. Elias Mansour, 84 ans, chrétien orthodoxe n’avait pas
voulu quitter sa maison, rue Wadi Sayeh, parce qu’il devait prendre soin de son
fils handicapé, Adnane, même s’il savait que sa vie était en danger. La zone de
Wadi Sayeh – habitée par des chrétiens et des musulmans sunnites – est encore
au centre de combats opposant l’armée régulière et des rebelles. Les rebelles
sont retranchés dans les quartiers de Khalidiyeh, Bab houd, Bustan diwan,
Hamidiyeh, jusqu’aux rues Wadi Sayeh et Ouret al shayyah. Les forces de
l’armée régulière les encerclent. Ainsi que l’indique à Fides un prêtre grec
orthodoxe, Elias Mansour a été tué hier. Les jours précédents, il avait déclaré
qu’il n’aurait quitté sa maison pour aucun motif et que, s’il avait rencontré les
rebelles, « il leur aurait rappelé les dix commandements et les Ecritures saintes
». Les obsèques seront célébrées aujourd’hui dans une église orthodoxe. Un
prêtre orthodoxe tente actuellement de retrouver son fils handicapé dont on est
sans nouvelles. Entre temps, comme l’indiquent des sources de Fides, ce matin,
le couvent des Jésuites se trouvant dans le quartier d’Hamidiyeh a été touché au
cours des combats qui ont lieu chaque jour. La structure a subi de légers
dommages mais aucune victime n’est à déplorer. Les Jésuites et les évacués qui
s’y trouvaient ont vécu des moments de peur mais vont bien.
4 novembre : Egypte: l'évêque
communauté copte inquiète
Tawadros
devient
le
patriarche
d'une
http://www.lepoint.fr/monde/egypte-l-eveque-tawadros-devient-le-patriarche-dune-communaute-copte-inquiete-04-11-2012-1524552_24.php
Les Coptes représentent de 6 à 10% des 83 millions d'Egyptiens, et leur Eglise,
l'une des plus anciennes de la chrétienté, fait remonter sa fondation à Saint Marc
l'évangéliste à Alexandrie.
L'évêque Tawadros, 60 ans, a été choisi dimanche comme nouveau patriarche
des Coptes orthodoxes d'Egypte, la plus grande communauté chrétienne du
Moyen-Orient, inquiète face à la montée de l'islamisme. Les yeux bandés, le petit
Bichoy Girgis Masaad a tiré le nom de Tawadros au sort dans un calice de verre
au cours d'une cérémonie religieuse à la grande cathédrale Saint-Marc du Caire,
conformément aux règles de cette Eglise. L'évêque Pachomius, qui assure
l'interim depuis la mort de Chenouda III en mars après quatre décennies à la
tête de cette communauté, a pris le papier choisi par le jeune garçon et l'a brandi
en proclamant: "Evêque Tawadros". Les deux autres papiers, portant les noms
des deux autres candidats encore en lice -- l'évêque Raphaël, 54 ans, du Caire,
et le moine Raphaël Ava Mina, 70 ans -- ont ensuite été montrés à la foule et aux
caméras de télévision. Le nouveau patriarche a fait des études de pharmacie à
Alexandrie avant de rejoindre le séminaire. Il a été fait moine en 1988, puis
évêque en 1997. Il est actuellement évêque général de Beheira, dans le delta du
Nil. Il est réputé proche du patriarche intérimaire Pachomius, et serait favorable
à une église centrée sur sa mission pastorale, pas impliquée dans les affaires
politiques. Hasard du calendrier, il a été désigné comme 118ème patriarche
copte orthodoxe le jour de son soixantième anniversaire. La cathédrale SaintMarc était pleine à craquer pour cette