Laposte.net - Editions Dangles

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Date : 19/08/11
6 (mauvaises) idées pour faire grandir les petits filles trop vite
Des fillettes grimées en femme, qui font la une du magazine Vogue ou posent en lingerie dans
la dernière campagne de la marque Jour après Lunes… Nos petites filles sont-elles vouées à
grandir trop vite ? La société les façonne-t-elles trop vite en femme ? Yvonne Poncet-Bonnisol,
psychologue et auteure de « La relation mère-fille », aux éditions Dangles , revient sur six
faits de société où l’enfance semble bel et bien oubliée.
Mauvaise idée n° 6 : lui offrir une poupée à allaiter.
Les faits : Au printemps dernier, un fabricant espagnol annonçait la mise sur le marché d’une
poupée destinée à apprendre aux petites filles à allaiter.
Ce qu’en dit la psy :« Deux choses me gênent avec cette poupée : d’abord le fait de faire croire
aux petites filles qu’elles sont en mesure d’allaiter, en mettant à contribution une partie du corps
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qu’elles ne possèdent même pas. Ensuite le fait de suggérer, de façon très insidieuse, que
l’allaitement est la seule solution pour être une mère attentive et aimante… »
Mauvaise idée n° 5 : l’emmener dans un salon de beauté pour petites filles
Les faits : Aux Etats-Unis, le concept n’est pas nouveau. Mais l’arrivée en France début juin du
Mini Kid Spa, réservée aux fillettes de 6 à 15 ans, a fait parler de lui… Les petites parisiennes
peuvent désormais se faire offrir par leurs mamans branchées un modelage du cuir chevelu et
une pose de vernis sur les mains et les pieds tout en sirotant de la grenadine et en grignotant
quelques bonbons (39 euros), ou encore s’offrir un soin visage ou un modelage du corps en duo
avec leur maman chérie… www.paradisdunefemme.com
Ce qu’en dit la psy :« Les petites filles sont dans une dynamique d’imitation : pas de problème
donc si elles s’amusent à se mettre du rouge à lèvres comme maman. Mais le fait de leur offrir
un lieu dédié à tout cela me gêne. Non seulement l’imitation n’est plus un jeu, mais en plus on
développe ainsi un narcissisme de surface, axé sur le regard de l’autre, alors que l’enfance est
la période de la vie où c’est le « moi » qui doit être favorisé. A mon sens, ce type de démarche
peut favoriser les complexes pour celles qui ne rentrent pas dans les carcans de la beauté. Or,
ce n’est pas censé être une problématique d’enfant… »
Mauvaise idée n°4 : lui acheter un bikini et un soutien-gorge rembourré
Les faits : la marque Abercombie, griffe chouchoute des ados (et des très jeunes ados), a
eu la « bonne » idée de commercialiser une collection de maillots « push up ». Jusque-là,
rien de bien grave, sauf que ladite collection était destinée aux filles de 8 à 14 ans… Une
sociologue s’est insurgée contre ce qu’elle considérait comme une sexualisation précoce des
enfants, puis deux, puis dix… Tant et si bien que la marque a décidé en mars dernier d’arrêter
la commercialisation de ce produit. Mais en réalité, pas besoin d’aller bien loin pour s’apercevoir
que les soutien-gorge pour petites filles sont monnaie courante. Dans toutes les grandes
surfaces, de nombreuses marques proposent des modèles ampliformes à partir du 70A, soit à
partir de… 8 ans.
Ce qu’en dit la psy :« Encore une fois, il est normal que les petites filles piquent le soutien-gorge
de leur maman et s’amusent à le porter. Mais en commercialisent des objets de ce type, on
risque de sortir de la dimension ludique qui est la seule qui se justifie. En achetant un soutiengorge à sa fille de 8 ans, on pousse à l’excès le processus d’imitation, on le « force » alors qu’il
ne doit être que de l’initiative de l’enfant et de son imagination. »
Mauvaise idée n° 3 : l’inscrire à un cours de pole dance
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Les faits : Au Royaume-Uni, une école de danse a fait couler beaucoup d’encre fin juillet : làbas, on enseigne le pole dance… à des fillettes de 7 ans, et on poste sur Facebook des photos
prises pendant les cours. L’école se défend de toute connotation sexuelle de la discipline,
et assure qu’il s’agit ni plus ni moins de gymnastique autour d’une barre. Pourquoi pas, sauf
que le cours est dirigé par une certaine Jess Leanne Norris, qui n’est autre que… Miss Pole
Dance 2011. A Plymouth, des groupes de pression ont réussi à obtenir la cessation de cours
similaires. A Bolton, les fillettes continuent donc l’apprentissage de cette danse sensuelle, avec
l’approbation de leurs mamans…
Ce qu’en dit la psy :« Une petite fille n’a pas de désir au sens sensuel ou sexuel du terme. Or,
en la faisant danser de cette façon, on la place dans un registre qui n’est pas celui de l’enfance.
Elle singe alors celles qui cherchent à susciter le désir, sans être consciente de ce qu’elle
dégage. Comme si elle était prisonnière des projections des adultes. »
Mauvaise idée n° 2 : la faire poser pour Vogue
Les faits : Elle n’a que 10 ans, elle est fille de star mais n’a jamais vraiment fait parler d’elle,
et elle fait scandale... C’est le magazine Vogue qui a provoqué le malaise, en publiant dans
ses pages les clichés de la magnifique Thylane Lena-Rose, fille de Véronika Loubry et de
l’ancien footballer Patrick Blondeau. Mine boudeuse, maquillage chargé, poses lascives, bijoux
clinquants, vêtements décolletés et imprimés léopard : elle a tout d’une grande, et c’est bien le
problème puisqu’elle n’a que 10 ans.
Ce qu’en dit la psy :« Cette actualité me choque, car les photos font de cette fillette un objet de
représentation. Elle passe du statut de sujet à celui d’objet du regard des autres, y compris de
ceux sur qui elle pourrait susciter des désirs inavoués… »
Mauvaise idée n° 1 : lui offrir de la chirurgie
Les faits :En avril dernier, fait extrêmement rare, un chirurgien accepte de pratiquer une
opération esthétique sur une petite fille de 7 ans. Mais certains parents n'hésitent pas à prendre
en charge les actes de médecine esthétique prodigués sur leurs fillettes. Le dernier exemple en
date nous vient d’une édition récente du journal The Sun : on y découvrait le fabuleux destin de
Britney Campbell, 8 ans, qui recevait régulièrement des injections de Botox.
Quant à Sarah Burge, une maman aussi surnommée la « Barbie humaine », elle a offert à sa
fille Poppy, en juin pour son 6ème anniversaire, un bon pour une opération des seins… Qu’elle
ne pourra utiliser qu’à partir de ses 16 ans. Le malaise reste entier !
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Ce qu’en dit la psy :« Ces faits montrent bien la place de la mère dans le phénomène « Lolita »,
car il arrive qu’elle cautionne et même encourage ces abus. Une petite fille qui veut jouer à la
grande cache toujours une enfant fragile, qui mise tout sur son apparence pour dissimuler ses
failles. En incitant leurs fillettes à agir de la sorte, les mères se trompent de combat, et laissent
intactes les fragilités intérieures de leurs filles. Il s’agit aussi dans ces cas-là de mamans
frustrées de ne pas avoir été sur le devant de la scène, et qui font de leur enfant leur propre
prolongement narcissique. La petite fille est alors là pour réparer les blessures de sa mère, et
rejouer la scène que cette dernière regrette de ne pas avoir joué… »
Merci à Yvonne Poncet-Bonnisol, psychologue et auteure de « La relation mère-fille », aux é
ditions Dangles .
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