Culte du dimanche de Pentecôte 27 mai 2012

Transcription

Culte du dimanche de Pentecôte 27 mai 2012
Eglise française réformée Berne
Prédication du dimanche de Pentecôte 27 mai 2012
Confirmation des catéchumènes
Lectures bibliques:
Genèse 2, 2 - 9
Luc 8, 4 - 8
Chers catéchumènes,
Dans la lettre de fin de catéchisme que vous avez dû écrire, je vous demandais de
répondre entre autres à la question suivante : comment est-ce que tu pensais à Dieu
quand tu étais petite, qu’est-ce qui a changé depuis et qui est-il pour toi aujourd’hui'
C’est une question très difficile. Pas la première partie, parce que quand vous étiez
petites, soit vous n’y pensiez pas du tout (ça arrive) soit vous vous souvenez parfaitement
que Dieu ressemblait à une sorte de père noël avec une grande barbe, une grosse voix et
des pouvoirs très forts' C’est la dernière partie de la question qui est difficile : qui est
Dieu, pour toi.
Et - je ne sais pas si cela vous rassure mais - pour les adultes, vos parents, vos grands
parents, et même pour les paroissiens ou pour moi, ce n’est pas facile de dire qui est
Dieu !
Si je dis qu’il est amour, je risque de le confondre avec l’amour tellement imparfait/étriqué
dont je suis capable, si je dis qu’il est tout-puissant, je risque de lui prêter le goût du
pouvoir, si je dis qu’il voit tout, je risque de le confondre avec un surveillant'
C’est peut-être pour cela que pour la majorité des gens, Dieu est quelque chose de vague
et imprécis, alors on dit : il doit bien y avoir quelque chose au-dessus de nous. Mais c’est
vague, très vague'
D’ailleurs, pardonnez-moi si je complique encore les choses, mais je vais vous dire : Tout,
absolument tout ce que nous pouvons dire sur Dieu est '. à côté de la plaque. Tout. Et
même le contraire. Parce que Dieu, s’il est Dieu, dépasse et dépassera toujours tout ce
qu’on pourra dire de lui et sur lui.
Ce n’est pas pour rien que de tout temps il y a eu des croyants pour qui seul, le silence,
rendait justice à Dieu' Il y a même des hommes et des femmes jeunes et pleins de vie
qui aujourd’hui se retirent complètement du monde pour l’adorer dans le silence, nous en
avons rencontré à Mazille et à Taizé, et l’année dernière à Grandchamp.
Pour autant je ne vais pas me taire maintenant. Ni parler d’autre chose !
Mais souvenez-vous, tout en m’écoutant : si Dieu est Dieu, il dépasse absolument, il
échappe absolument à tout ce qui peut être dit sur lui'
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J’ai choisi les textes bibliques que Yannick et Rebecca ont lu tout à l’heure parce qu’ils
nous disent quel est le métier, la profession de Dieu' Oui, il est jardinier !
Au commencement du monde il a planté un jardin qu’il a confié à l’humain sculpté luimême dans' de la terre.
Et depuis lors il sème, mais il arrose aussi, il taille, il bêche la terre pour que le jardin
prospère, de temps en temps il ajoute de l’engrais, en cas de tempête il s’inquiète pour le
petit arbre un peu chétif et lui donne un tuteur, et en cas de beau temps il s’assied pour
contempler son beau jardin'
Dieu est jardinier.
Pas un jardinier comme celui du château de Cormatin que nous avons visité en
Bourgogne, qui déploie son art en taillant des buissons en forme de poule, de souris et de
cochon. Non, car le jardinier qu’est Dieu veut que chaque plante, chaque buisson, chaque
arbre et chaque fleur puisse se développer sans ressembler à aucune autre, dans ce
qu’elle a d’unique et de précieux.
Un bon jardinier sait à quel moment il doit agir et à quel moment il doit faire preuve de
patience. Un bon jardinier ne tire pas sur les plantes pour qu’elles poussent plus vite, et il
sait que trop d’engrais, trop d’eau ou trop de soleil peuvent nuire à certaines plantes.
Dieu est un jardinier qui sait se retirer lorsque c’est nécessaire. Dans les champs que
nous sommes, il laisse parfois pousser les mauvaises herbes au milieu du bon grain, il
n’arrache pas les épines, peut-être parce qu’il sait que les épines servent aussi à protéger
une partie du champ contre les intrus. Il laisse les cailloux dans la bonne terre, parce que
les cailloux gardent longtemps la chaleur.
Dieu est le jardinier des champs que nous sommes, et même si nous ressemblons à des
forêts laissées à l’état sauvage ou à un terrain en friche, il voit tous les trésors qui peuvent
s’y cacher. Et même si une partie de notre champ est bétonné, il sait que certaines fleurs
sont capables de pousser même à travers de l’asphalte !
Et parfois, il nous envoie comme si nous étions nous-mêmes jardiniers : pour apporter de
l’eau à une terre desséchée, pour ôter un caillou qui gêne ou pour semer une espèce
nouvelle dans un champ abandonné.
Ah tiens, c’est peut-être pour cela qu’il est dit dans la Bible que Dieu a créé l’humain à son
image : parce que nous sommes appelés à être jardiniers à son image'
Chers catéchumènes, chères familles, chers paroissiens, Dieu le jardinier se préoccupe
de chacune et chacun de vous, quel que soit l’état de votre champ, sa fertilité et ses
potentialités, quelles que soient les bonnes graines ou les mauvaises graines que vos
champs contiennent, qu’elles aient été semées délibérément ou que le vent les ait
déposées là par hasard.
Et Dieu le Créateur a planté le jardin du monde pour que nous en prenions soin comme il
prend soin de tous nos jardins'
Pour que le monde ne soit pas un désert ou une jungle, il y a du travail.
Dieu fait sa part, le reste est entre nos mains.
Amen
Mireille Junod
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