Communiqué de pres
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Communiqué de pres
EXPOSITION 17 MARS > 9 MAI 2012 a sculpture des peintres offre souvent une inventivité et une liberté que ne possède pas toujours celle des sculpteurs ; on peut expliquer cela par le fait que pour le peintre chacune des deux disciplines constitue un champ d’expérimentation pour l’autre, leur dialogue créant une dynamique mouvante qui leur permet de se développer en spirale et atteindre une dimension qui n’aurait pas été rendue possible sans le secours de l’autre. Le XXe siècle a été particulièrement représentatif de ces fécondes interactions qu’illustrent magistralement Matisse, Picasso, Miró, ou encore Alberto Giacometti, pour ne citer que quatre figures parmi les plus emblématiques de cette magnifique période. La récente exposition au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris des sculptures de Georg Baselitz vient, s’il en était besoin, confirmer le fait. Au cours de sa jeune histoire, l’Hôtel des Arts a donné à voir un tel dialogue à plusieurs occasions ; Alberto Giacometti d’abord, dont le bronze Eli Lotar III faisait face au portrait à l’huile Tête de Diego1, puis Per Kirkeby, Antoni Tapiès, Jan Voss et Georg Baselitz, dans les expositions qui leur ont été respectivement consacrées. On pourrait également évoquer Bernar Venet, deux fois exposé à Toulon, dont la sculpture est l’émanation directe de son travail de peintre. Ainsi, la présence des peintures et des sculptures d’Alain Clément à l’Hôtel des Arts s’inscrit-elle dans un continuum. C’est toutefois la première fois que les deux techniques occupent chacune une place aussi importante dans une exposition. Cette double présence s’impose d’évidence tellement est forte la consanguinité entre les deux médiums et par la place croissante qu’a prise la sculpture dans l’œuvre de Clément. L Né le 21 juillet 1941 à Neuilly-sur-Seine, Alain Clément réside à Paris jusqu’à l’âge adulte ; il reçoit son premier choc visuel à l’Orangerie des Tuileries en présence des Nymphéas de Monet : « Les Nymphéas de l’Orangerie m’ont donné très jeune le choc initiatique. Une sorte d’ivresse matérielle, de sentiment que la peinture avait un corps et un espace propres dans lesquels je pouvais me mélanger ». Mais pourtant Clément arrive à la peinture par le biais de l’édition et de la poésie. En effet après avoir créé avec des camarades de lycée une revue de poésie, il quitte Paris et en 1961 s’installe à Celleneuve près de Montpellier où il édite avec deux amis la revue Dire, puis en 1966 participe à Montpellier à la création des éditions Fata Morgana. C’est donc dans le sud de la France que se noue le destin artistique d’Alain Clément. En 1969 il fonde avec Azémar, Alkéma et Bioulès ABC Productions. Alain Clément participe à de nombreuses manifestations et expositions tant à Paris qu’en Province. De 1970 à 1977 il enseigne aux Beaux-Arts de Montpellier, puis à Nîmes où il s’installe en 1979. En 1985 il prend la direction de l’école qu’il abandonne en 1990 ainsi que l’enseignement. Sur le plan artistique en dépit de sa proximité avec les fondateurs du mouvement Support-Surface, Alain Clément résiste aux attraits de la théorie qui submerge une grande partie de l’art français dans les années post 68. (1) Exposition André du Bouchet, Espace du poème - Espace de la peinture. 9 nov 2002/12 janvier 2003 Communiqué de presse ALAIN CLÉMENT 1 Dans l’entretien réalisé pour le catalogue de l’exposition il n’hésite pas à confier : « (…) il faut lire les textes de la revue Peinture, cahiers théoriques, c’est la langue de bois que personne ne peut maintenant digérer. (…) Moi je trouvais cet excès d’intellectualisme comme une supercherie qui accouchait d’œuvres trop décoratives et consensuelles. (…) Quand j’ai réalisé que je risquais de faire des illustrations pour séminaires de sémiologie de Roland Barthes ou de l’agitation plastique, j’ai violemment tout plaqué ». De fait la peinture d’Alain Clément n’a jamais été inféodée à la dictature du temps, tout en dialoguant avec l’époque à laquelle nul ne peut échapper ; elle a, au fond, gardé l’émotion de l’enfance et le goût pour la sensualité que lui avaient procurés les Nymphéas de Monet, ainsi que le sens de l’arabesque et des courbes sensibles hérités de Matisse : des qualités d’élégance et de clarté caractéristiques d’une peinture française à laquelle Clément reste profondément attaché et à laquelle il se confronte et s’est construit. Souvent colorée et toujours vivante, sa peinture procède par cycles. Après des périodes très matiéristes et expressionnistes caractérisées dans les années 80 par un écheveau de barres colorées qui s’entrecroisaient dans un désordre apparent un peu à la façon d’un jeu de Mikado, un nouveau cycle s’est ouvert au début des années 90 avec des compositions plus construites, constituées de bandes qui se coupent orthogonalement, peintes dans un geste plus apaisé. Mais depuis plusieurs années l’angle droit a fait place à la courbe et à l’arabesque qui se déploient sans contrainte dans l’espace de la toile. Une peinture musicale qui évoque la danse. À ce propos Clément nous dit: « (…) La peinture c’est un spectacle immobile où seul le regard danse. Bien sûr la terrible comédie humaine, mais il faut que ce soit gai, léger, insouciant, même si c’est terriblement difficile. Il ne faut jamais donner à voir ni le labeur ni l’effort. Il faut que cela danse ». Décidé à échapper à la planéité du tableau comme avant lui Matisse et Picasso, Alain Clément a depuis une quinzaine d’années abordé la sculpture, non dans l’état d’esprit de Matisse qui prétendait – mais faut-il y accorder foi – que pour lui la sculpture n’était qu’un « complément d’études pour sa peinture » mais comme un deuxième moyen d’expression qui mobilise une grande partie de son temps et de son énergie. Comme Matisse qui disait « J’ai fait de la sculpture comme un peintre, je n’ai pas fait de la sculpture comme un sculpteur », Clément a voulu faire sortir le tableau du mur pour obtenir la profondeur et le volume que la bi-dimensionnalité de la peinture lui interdisait. Pour preuve, et cela le rapproche de Picasso et de Baselitz, il peint à la main un grand nombre de ses sculptures. L’unité est donc très forte entre les deux moyens d’expression. Toutefois Clément, souhaitant que sa sculpture conquière son autonomie, en a évacué la polychromie au profit de la couleur unique. Cela évite toute redondance et rend la confrontation avec la peinture beaucoup plus puissante. Cette exposition sera l’occasion idéale de le vérifier. En France Alain Clément est aujourd’hui exposé à la galerie Baudoin Lebon à Paris et, en province, aux galeries Oniris à Rennes, Christine Kandler à Toulouse ainsi que chez Hélène Trintignan à Montpellier. En Allemagne où il est exposé depuis de nombreuses années, il est représenté par les galeries Orangerie-Reintz à Cologne, Vömel à Dusseldorf et Katrin Rabus à Brême. Il est régulièrement montré dans différentes manifestations internationales et ses œuvres figurent dans de nombreuses collections publiques et privées. Gilles Altieri, commissaire de l’exposition 2 Photos disponibles Sans titre - huile sur toile - 200 x 200 cm Sans titre - acier peint - 100 x 100 x 5 cm © Adagp, Paris 2012 10JU11P, 2010, huile sur toile, 81 x 100 cm 10J8S, 2010, acier laqué, 43 x 40 x 12 cm env. © Adagp, Paris 2012 09A12P, 2009, huile sur toile, 100 x 80 cm, coll. part. 10J6S, 2010, acier laqué, 43 x 40 x 12 cm env. © Adagp, Paris 2012 Sans titre - acier laqué - 260 x 50 x 50 cm © Adagp, Paris 2012 09A12P, 2009, huile sur toile, 100 x 80 cm, coll. part. © Adagp, Paris 2012 3 Fiche technique L'exposition aura lieu à Toulon du 17 mars au 9 mai 2012 Le vernissage est prévu le vendredi 16 mars à 18 h 30. Gilles Altieri, commissaire de l’exposition HÔTEL DES ARTS Entrée du public : 236 boulevard Maréchal Leclerc - Toulon Adresse postale : Conseil général du Var - Hôtel des Arts - rue Saunier BP 5112 - 83093 Toulon cedex Tél. 04 94 91 69 18 - Fax 04 94 93 54 76 www.hdatoulon.fr Horaires : exposition ouverte tous les jours de 10 h à 18 h, sauf lundi, 1er mai, 25 décembre et 1er janvier. Tarif : entrée gratuite CONTACTS Céline Ricci, directeur administratif Conseil général du Var - Hôtel des Arts Tél. 04 94 91 69 18 - Fax 04 94 93 54 76 [email protected] SERVICE DE PRESSE Agence Observatoire - Véronique Janneau Contact : Aurélie Cadot Tél. 01 43 54 87 71- Fax 09 59 38 87 71 [email protected] www.observatoire.fr 4