mve 156 janvier 09 - CCI Moulins Vichy

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mve 156 janvier 09 - CCI Moulins Vichy
mve
JANVIER 2009
N° 156
Bimestriel
2,44 EUROS
CCI certifiée par
MAGAZINE DE LA CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DE MOULINS-VICHY
Partenaire de l’action
www.moulins-vichy.cci.fr
SOMMAIRE
DOSSIER
pp. 4 à 9
Hôtels-restaurants : le temps des mutations
ENTREPRISES
pp. 10 à 13
Les Transports moulinois,
130 ans d’histoire familiale
Jacques Décoret, une étoile en sa maison
COMMERCES
pp. 14 à 16
Fil à fil dans le tissu économique
HÔTELLERIE/RESTAURATION
Aux Bons Amis à Cindré
p. 17
✐ Pour toute information relative
aux activités de la CCI :
contact CCI Moulins : 04.70.35.40.00
Vichy : 04.70.30.41.00
www.moulins-vichy.cci.fr
Dispositif de soutien aux entreprises (voir page 18).
ÉDITORIAL
L’ESPOIR PLUS FORT QUE LA CRISE
l n’est pas facile de formuler des vœux pour
l’année 2009 dans un magazine économique
sans parler de “la crise”. Celle-ci ne doit pas
être prise à la légère, bien sûr, à l’heure où de
nombreuses entreprises traversent des difficultés et sont parfois obligées de recourir au
chômage technique ou à des licenciements. La
CCI s’est rapidement lancée dans un tour d’horizon de ses ressortissants, contactés téléphoniquement par les responsables de nos services Industrie et
Commerce, afin de connaître leurs besoins et les aiguiller, le
cas échéant, vers les dispositifs d’aide mis en place par les
services de l’État. Nous avons mis en place un numéro Vert,
gratuit, le 0.800.03.2009, à destination des entreprises (voir
page 18).
Mais il n’est pas question de céder au catastrophisme
ambiant. Les plus anciens d’entre nous ont connu d’autres
crises, longues, éprouvantes. Le monde économique les a
toutes surmontées, parfois péniblement. Loin de désespérer,
cette crise doit “booster” les entreprises, les stimuler, les
inciter à chercher de nouvelles solutions, de nouveaux
I
marchés, peut-être d’autres façons d’aborder la
relation avec le client. L’hôtellerie-restauration,
sujet du dossier de ce numéro de MVE, est justement confrontée à ce défi, qu’elle prend à bras-lecorps, avec un plan volontariste de prévention et
de développement ou, pour les Logis de France,
un travail sur l’image et la communication.
Dans chaque numéro de ce magazine, nous
consacrons plusieurs pages aux bénéficiaires de
prêts de plates-formes d’initiative locale (PFIL), des créateurs ou repreneurs d’entreprise, de tous âges et de tous
horizons, qui se lancent avec passion dans le grand bain
économique. Vous verrez dans ce numéro que la crise n’a pas
érodé leur enthousiasme, instillé le doute dans leur tête. Leur
énergie et leur motivation doivent être un exemple pour
toutes les entreprises de l’Allier, petites et grandes, solides ou
fragiles. À chacun d’entre vous j’adresse, au nom des élus et
des collaborateurs de la CCI, mes meilleurs vœux de
bonheur et de santé pour cette année 2009.
Henri Legrand, président de la CCI de Moulins-Vichy
MVE.– Directeur de publication : Gilles Forissier – Éditeur : CCI de Moulins-Vichy, BP 1729 Moulins Cedex, tél. 04.70.35.40.00, Mail : [email protected] – Rédaction, composition et mise en page : Bleu autour,
03500 Saint-Pourçain-sur-Sioule, tél. 04.70.45.72.45 – Imprimerie : Quillier, 03150 Varennes-sur-Allier – Périodicité : bimestrielle – Dépôt légal : Janvier 2009 – Tirage : 6.500 exemplaires. Toute reproduction des articles,
informations et clichés photographiques publiés dans cette revue est subordonnée à l'autorisation du directeur de la publication.
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV –Janvier 2009 – N° 156
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DOSSIER
HÔTELS-RESTAURANTS :
le temps des mutations
L’hôtellerie-restauration fait sa révolution
à marche forcée mais à pas lents,
pour suivre les exigences d’une clientèle
de plus en plus “zappeuse”
et les mises aux normes sans cesse perfectionnées.
Un véritable défi pour ce poids lourd
de l’économie dans l’Allier.
ouveau logo, communication internationale, naissance des “cocottes” aux
côtés des “cheminées”. En
2009, pour ses 60 ans, le
réseau des Logis de France change
son image. Un changement qui n’a
rien de cosmétique mais traduit une
volonté de « se moderniser sans
perdre son âme ». Avec 37 établissements dans l’Allier, les Logis sont de
loin la principale chaîne d’hôtelsrestaurants (voir encadré page 6) du
département. Une chaîne aux
maillons volontaires et à l’identité
soigneusement entretenue : « Il y a
3.000 Logis en France, 3.000 bâtis
différents, 3.000 cuisines », assure
N
4
Michel Sabot, président des Logis
de France de l’Allier depuis 1999.
Et même si le réseau se porte bien,
avec l’arrivée de quatre nouveaux
membres dans l’Allier (le Moulin
Marin à Lapalisse, la Maison du Lac
à Thionne, l’hôtel du Rhône à Vichy
et le Centrotel à Montmarault) en
2008, les Logis ne se reposent pas
sur leurs lauriers. Ainsi l’apparition
des “cocottes” distinguant le niveau
de restauration des Logis est une
innovation qui « remonte de la
base » : « L’âme des Logis, c’est un
chef, une patronne, un couple de
propriétaires. La restauration représente en moyenne 60% du chiffre
d’affaires d’un Logis. Beaucoup de
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Janvier 2009 – N°156
chefs estimaient que ça n’était pas
assez mis en avant. »
D’une à trois “cocottes” et des
“tables distinguées” apparaîtront
dans le guide 2009 aux côtés des
classiques “cheminées” vertes qui
symbolisent le niveau de l’hôtellerie. Dans l’Allier, 36 établissements sont concernés : douze ont
une cocotte, quinze en ont deux,
sept en ont trois, tandis que l’hôtel
du Parc (Moulins) et le Grenier à Sel
(Montluçon) bénéficient du titre
rare de “table distinguée”. « C’est
une identification, pas une classification, insiste Michel Sabot. Nous ne
sommes pas un guide Michelin. Une
cocotte correspond à une cuisine
simple et très bonne. »
Comme pour le versant hôtellerie,
les 3.000 Logis ont été visités par des
clients mystères, mais la fédération
(désormais internationale) des Logis
de France « reste souveraine » dans
l’attribution des cocottes. « Nous
sommes la seule chaîne qui différencie ainsi la qualité de l’hébergement et du couvert », ajoute Michel
Sabot. « Tout le plan de communication se déroulera sur 2009. Il sera
présenté dans l’Allier lors de l’assemblée générale, le 16 mars à Vichy.
Les premiers guides (900.000 exem-
DOSSIER
plaires sont diffusés) seront distribués fin janvier. Tous les Logis
auront de nouvelles enseignes, prises
en charge par la fédération, d’ici fin
avril. »
« Tirer les établissements
vers le haut »
Le réseau des Logis traduit, à son
échelle, les préoccupations de l’ensemble de l’hôtellerie-restauration :
« Notre grille de classement est
évolutive. On cherche à tirer les
établissements vers le haut. Nous
n’avons pas la prétention de ne faire
que du haut de gamme, mais nous
devons être en corrélation avec ce
que demande le client. Pour entrer
dans le réseau des Logis, en 2009, il
sera par exemple hors de question
d’avoir des chambres sans sanitaires
complets. Pour les anciens qui ont
une cheminée, ce sera encore
accepté, mais il faudra que 80% des
chambres aient des sanitaires
complets. À terme, il faudra être à
100%, ou la nature fera les choses. »
Se moderniser ou périr, tel est
l’enjeu pour de nombreux propriétaires d’hôtels-restaurants dans
l’Allier, département pionnier avec
la mise en place d’un plan de
prévention et de développement
grâce aux efforts combinés du
Groupement des métiers de l’hôtellerie (GMH), des CCI et du
Conseil général. L’apparition de
nouvelles normes d’hygiène, de
sécurité et d’accueil des personnes
handicapées a inspiré ce plan : « Au
niveau national, deux ans ont été
perdus,
affirme
Jean-Michel
Chavarochette, président du
GMH. Dans l’Allier, il faudrait
qu’on arrive à communiquer avant
les autres sur la qualité de notre
hébergement. Pour cela, ce serait
bien d’avoir au moins 80 établissements aux normes. »
Ampleur du chantier
Co-financés par les hôteliers, les
CCI et le Conseil général, les audits
ont été lancés avant l’été : « Une
trentaine ont déjà été réalisés.
L’audit se penche sur la sécurité,
l’hygiène, l’accès aux handicapés et
les risques professionnels. Il définit
un coût global approximatif et dit
quelles sont les priorités. » Les
premiers résultats donnent une idée
de l’ampleur du chantier : « On va
d’un minimum de 8.000€ de
travaux à certains établissements où
il faut tout refaire. »
Le plan s’adresse en particulier aux
nombreux hôteliers-restaurateurs
arrivant (ou arrivés) à l’âge de la
retraite et de la période cruciale de la
transmission : « Il faut que leur
patrimoine soit “reprenable”. L’audit,
c’est un peu un contrôle technique.
L’autre cible de ce plan, ce sont les
hôteliers-restaurateurs en exercice
qui souhaitent se développer, pour
qu’ils ne fassent pas n’importe quoi.
S’ils doivent casser pour la mise aux
normes, il faut qu’ils en profitent
pour améliorer le confort. »
☞
Nombre d’hôtels en chute
E
ntre 1997 et 2007, l’Allier a vu le nombre de ses hôtels passer de 315 à 186,
soit un effondrement de 41% – le plus important de la région sur cette
même période. Les villes d’eaux (Vichy, Bourbon, Néris) représentent 46% des
chambres. L’Allier est le seul département de la région où les hôtels 3 étoiles
régressent (-33%) et où les chambres non classées représentent encore plus de
20% de l’offre.
Source : service Observation économique et études de la Chambre régionale de commerce et
d’industrie d’Auvergne (CRCIA).
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DOSSIER
☞ Au-delà des travaux, le plan de
prévention et de développement
apporte du conseil en termes de
commercialisation, de marketing.
L’hôtelier doit devenir un « commercialisateur » de services sur-mesure,
un « prescripteur de territoire ». Une
« révolution culturelle » amorcée
depuis plusieurs années, accélérée
par des groupements tels que les
Logis de France et qui doit s’étendre
à tous les professionnels. Une affaire
de survie, là encore : « Il faut aller
chercher la clientèle. Tout le monde se
bagarre. Il faut se prendre en main,
nouer des partenariats avec le
Comité départemental de tourisme
ou les offices de tourisme. Il faut une
offre de prestation qui corresponde
aux attentes des “tour opérateurs”.
L’offre d’hébergement ne doit pas
arriver à un seuil de non-retour. »
✍ Service commerce-hôtellerie-tourisme :
04.70.35.40.36.
Indépendants
majoritaires
a plupart des hôteliers-restaurateurs de l’Allier sont des
indépendants. Derrière les Logis
de France (37 établissements), les
chaînes volontaires sont modestement représentées : Arcantis (1),
Hôtellerie familiale (4), Best
Western (1), Châteaux et Hôtels de
France (3), Citôtel (2), Contact Hôtel
(2) et Inter Hôtel (3).
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30 anné
Un désir
de Petite
Auberge
à Busset
«
I
ci, c’est notre pays…
d’adoption. » Stéphane et
Christine Botreau sont originaires respectivement de la
Mayenne et du Var, mais ils ont travaillé une dizaine d’années dans les
meilleurs établissements de Vichy. Ils habitent dans la Montagne bourbonnaise, à une douzaine de kilomètres de Busset. Dans cette commune, ils
avaient repéré La Petite Auberge, le genre d’établissement où ils aimeraient se
poser après la trentaine et se mettre à leur compte.
« On nous avait fait des propositions pour reprendre des restaurants en ville,
mais on voulait travailler à la campagne. Un jour, sans rien savoir, nous nous
sommes arrêtés à la Petite Auberge pour demander si elle n’était pas à
reprendre. Son propriétaire se préparait justement à prendre sa retraite… » En
trois mois, l’affaire fut conclue, leur banquier s’étant montré coopératif et…
rassuré : « C’est bien que ce soit des gens du métier comme vous qui reprennent. »
Il fallait aussi que la clientèle reprenne le chemin de la Petite Auberge : « On
ne voulait pas bousculer la clientèle, mais on tenait aussi à faire une cuisine à
nous. » Stéphane Botreau a conservé bien sûr le menu du jour et introduit par
petites touches sa cuisine, « du traditionnel raffiné », des plats qui suivent les
saisons, de la pintade aux choux à la friture de truitelles, un foie gras et du
saumon fumé tous “faits maison”, comme la pâtisserie.
« En fait, en quelques mois, la clientèle s’est bien renouvelée, et notre chiffre
d’affaires a augmenté plus vite qu’on avait prévu. Ce sont aussi bien les
ouvriers des chantiers de Saint-Yorre qui montent ici que les personnes en
chambres d’hôtes que le château nous envoie régulièrement. Si on ajoute les
banquets des associations locales et des familles, nous nous sommes bien intégrés ici. »
Stéphane et Christine Botreau peuvent maintenant penser sereinement à de
futurs travaux pour rendre encore plus agréables les deux salles, les deux
terrasses et peut-être rouvrir des chambres pour satisfaire la demande.
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Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Janvier 2009 – N°156
DOSSIER
Le poids
La Maison du Lac
du collectif
la pêche pour l’hôtellerie
L
es financeurs n’y croyaient pas : un hôtel, là-bas, à Thionne… Mais
Lydiane et David Carneiro n’ont guère hésité à quitter Dompierre
où ils travaillaient dans l’hôtellerie-restauration pour créer leur hôtel, en
pleine campagne, aux Clayeux, non loin du château des Fougis.
Ils ne partaient pas de rien puisque les Clayeux accueillaient déjà les
chambres d’hôtes créées par les parents de Lydiane avec l’idée de les
transmettre au jeune couple de professionnels. Lydiane et David
Carneiro devront cependant consacrer encore une dizaine de mois à
transformer les bâtiments en une véritable structure hôtelière, avec une
cuisine professionnelle, une salle, sept chambres, un salon, une réception,
et une bonne touche de charme campagnard.
Si les deux jeunes professionnels ont autant la pêche,
c’est aussi parce qu’ils ont
depuis le début une idée
assez précise de la vocation
de leur Maison du Lac :
« Nos atouts ici sont le cadre,
la campagne et les activités
de randonnées, et bien sûr la
pêche dans l’étang de deux
hectares et demi qui se
trouve juste derrière l’hôtel.
La Maison du Lac porte bien son nom, c’est ici un lieu idéal pour les
pêcheurs qui peuvent y pêcher le sandre, la carpe, le brochet, le gardon ou
encore la perche sans permis et gratuitement ; nous fournissons même le
matériel. Nous sommes aussi proches du PAL, et nos chambres s’adressent
à ses visiteurs. C’est donc plutôt une clientèle familiale que nous recherchons. Nos chambres sont aménagées dans cet esprit, et le restaurant n’accueille pas plus d’une trentaine de couverts. D’ailleurs, nous souhaitons
nous-mêmes travailler à cette échelle, à deux. »
David Carneiro a fait le choix d’une « bonne cuisine traditionnelle », avec
les produits du pays, qui accompagne les activités de loisirs mais aussi les
repas familiaux ou les réunions associatives qui trouvent ici un cadre à la
fois ouvert et privé en pleine campagne. Dans ses premiers pas, La
Maison du Lac a vite trouvé un tremplin avec le réseau des Logis de
France : « Nous nous sommes d’abord fait connaître par le bouche-àoreille. Nous avions prévu de demander plus tard à entrer dans les Logis
de France, mais le président des Logis de France et le technicien de la CCI
nous ont incités à ne pas
attendre, compte tenu des
nouvelles orientations que le
réseau prend. Nous avons pu
rapidement y entrer et nous
figurerons dans le guide 2009
avec deux cheminées, trois
cocottes et les labels pêche,
randonnée et vélo. Les Logis
seront ainsi “la” structure
porteuse de notre activité. »
P
our Christophe Vif, qui dirige
l’Hôtel de Paris à Jaligny-surBesbre, l’appartenance au réseau des
Logis de France est l’opportunité, à
saisir, d’être présent dans les salons
et autres manifestations touristiques. Dans ces derniers, les Logis
de France et le Comité départemental du tourisme (CDT) se partagent un stand sur lequel Christophe
Vif vient régulièrement représenter
sa profession et son établissement :
« Je suis présent sur les stands à
Roanne et à Clermont-Ferrand où je
peux trouver une clientèle de proximité qui est bonne pour notre activité de restauration. Il faut vraiment se faire connaître de cette
clientèle qui est attirée par le Pal,
mais qui ignore souvent tout de
l’existence de Jaligny… D’autres
collègues des Logis sont présents sur
le stand dans des salons plus excentrés, voire à l’étranger parce que cela
correspond plus à leur clientèle. Mais
nous sommes cependant peu
nombreux à prendre le temps de
faire les salons. Je pense que c’est un
tort car c’est une réelle opportunité
de se faire connaître et aussi, nousmêmes, de mieux connaître notre
secteur en découvrant les autres
stands. Notre présence contribue
également à l’animation des stands
car ceux-ci doivent être attractifs
pour être efficaces ; nous y proposons
des dégustations, nous faisons découvrir des spécialités de l’Allier, nous
offrons des repas. »
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Janvier 2009 – N°156
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DOSSIER
Le havre de Tronget
H
ôtel du Commerce. Le nom fleure bon la halte pour
commis-voyageurs, le havre du VRP. Planté à
Tronget sur l’ancienne nationale 145 Moulins-Limoges,
détrônée par la RCEA qui file à quelques kilomètres, l’établissement de Robert et Monique Auberger compte encore
« une très grosse clientèle de VRP », fidélisés par l’accueil et
l’entrecôte charolaise « qui déborde de l’assiette » et matelasse les soirées étapes. Sous ses airs pimpants, la maison est
une survivante : « Il n’y a plus rien en hôtellerie dans la
région. Pourtant, il y a une attractivité touristique, avec
Souvigny, Noyant, Bourbon. » Créé par le père et l’oncle de
Robert Auberger en 1948, l’hôtel s’est modernisé pour ne
pas disparaître : « Après avoir travaillé avec mes parents, je
leur ai racheté le fonds en 1985. On est entrés dans le réseau
des Logis de France au début des années 80, dans le guide
Hôtels et Auberges de France, pour être répertoriés sur un
guide national. Nous avions une dizaine de chambres, classées une étoile tourisme, dont la qualité n’était plus acceptable en 1990. On a été encouragés par les Logis et la CCI
à construire un ensemble deux étoiles et deux cheminées,
pour toucher une clientèle de passage nationale et internationale. On a créé un bâtiment de onze chambres, au
moment de la guerre du Golfe. Obtenir un crédit n’était pas
facile. Mais grâce à ces travaux (2 MF), on a eu un surcroît
de clientèle. Dès la création de l’hôtel, on a prévu une
chambre pour les handicapés. Sans les chambres, notre
établissement n’était plus viable. »
À 60 ans, Robert Auberger pense sérieusement à la retraite :
« On cherche depuis mars 2008 et on se donne encore un ou
deux ans. Ça sera long. Comme on veut vendre le fonds et
les murs, c’est un gros investissement. » Le couple partira
avec la fierté d’avoir entretenu un patrimoine familial :
« On investit sans arrêt pour maintenir en état, pour suivre
les normes d’hygiène, de sécurité. On ne fait pas les riches.
Nos clients ne veulent pas qu’on parte. On est là toute
l’année, on est devenus des amis. »
8
Le Pavillon d’Enghien
à cheval
sur sa singularité
G
érant de discothèque et salariée du Novotel, JeanPaul et Catherine Belabed ne se destinaient pas à
devenir hôteliers à Vichy. « On cherchait un appartement à
acheter et rénover, se souvient Jean-Paul Belabed. Mon
beau-père nous a suggéré d’acheter un hôtel. Les agences
nous ont pris pour des rigolos, sauf une, rue de Paris, qui
nous a fait visiter un seul hôtel, rue Callou. » Une ancienne
pension de famille de 32 chambres que le couple achète et
rénove à son goût, en 1981 : « On est passés de 32 à 18
chambres, personnalisées, originales. C’était ça ou ne rien
faire du tout. On voulait un hôtel sympa, pas trop traditionnel, où on se sente bien. »
Le rythme de la saison thermale les lasse rapidement : « En
hiver, on vivotait, on grignotait ce qu’on avait gagné
pendant la saison. Alors on a acheté la maison à côté de
l’hôtel, pour créer un restaurant et avoir un apport en hiver.
Avant, le restaurant de l’hôtel n’était que pour les curistes. »
Grâce à ce nouveau bâtiment, le Pavillon d’Enghien s’étoffe
d’une piscine et passe à 22 chambres ; et la cuisine de
Catherine Belabed, synthèse inspirée de terroir et d’Orient,
joue un rôle important dans la vie de l’hôtel-restaurant :
« C’est du 50-50 dans le chiffre d’affaires. »
Le Pavillon d’Enghien, classé trois étoiles, fait partie des
Logis de France depuis son ouverture : « On a beaucoup de
Nordiques, qui sont très guide des Logis de France. Les
Français s’y mettent de plus en plus, les commerciaux se
baladent avec le guide, ils aiment l’accueil familial. On
appelle le client par son nom de famille. » Le couple investit
tous les deux ans : « On a modernisé cinq chambres, changé
la moitié du parc de télévision pour mettre des écrans plats.
On a des chambres au goût du jour, avec des couleurs gaies,
un vrai cocon très féminin – en hôtellerie, il vaut mieux
plaire aux femmes qu’aux hommes. La clientèle veut un
confort maximum, des chambres spacieuses. On va en
supprimer quatre pour agrandir les autres. Les gens sont
prêts à payer le prix, ils en ont marre qu’on se moque
d’eux. »
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Janvier 2009 – N°156
DOSSIER
Grand hôtel thermal
en cure permanente
T
rois étoiles et trois cheminées, trois bâtiments des XVIe,
XVIIe et XVIIIe siècles : le Grand Hôtel MontespanTalleyrand est un des fleurons de l’hôtellerie de l’Allier, avec
ses suites aux somptueux plafonds à la française, son vaste
escalier, l’éclat d’une pierre auréolée de la gloire des cures
royales à Bourbon-l’Archambault. À voir ce bijou d’élégance
et de sérénité, rien n’indique qu’il a frôlé la catastrophe.
« Quand on l’a repris, en 1976, c’était l’hôtel le plus vétuste de
la ville », se souvient Marcel Livertout. « Il appartenait à ma
famille lointaine, qui voulait s’en séparer. J’étais alors directeur
dans la restauration à Megève. Je l’ai visité,
et j’ai eu le coup de cœur pour la pierre. J’étais
jeune, dynamique, j’avais envie de m’investir, et au même moment l’établissement
thermal était repris par une société jeune et
dynamique. » Après un temps de réflexion,
place aux travaux. Il faut alors repartir de
zéro : « Il n’y avait aucun confort, pas de
WC dans les chambres. On est passés de 67
à 45 chambres, en créant des suites, des
chambres familiales. » Depuis, l’hôtel met à profit la morte
saison thermale (de novembre à mars) pour une cure de rajeunissement : « Chaque année, on refait dix chambres – papier,
moquette, salle de bains. On réinvestit 10% du chiffre d’affaires. Là, je viens de déposer un dossier pour améliorer la sécurité. » L’hôtel qui tournait avec 100% de curistes s’est diversifié : « Les curistes représentent désormais 40% de la clientèle.
J’ai toujours cherché à diversifier les activités. Au bout de dix
ans, vers 1986, je suis entré dans le réseau des Logis, grâce à un
conseiller de la CCI. Ça nous a apporté notre première vraie
ouverture. À l’époque, le tourisme commençait tout juste à se
développer dans l’Allier. » Avec la CCI, le Comité départemental de tourisme, les offices de tourisme, Marcel Livertout
rencontre les tour opérateurs, élabore des produits touristiques, des séjours de remise en forme – le nouveau créneau de
l’établissement thermal. Président pendant neuf ans des Logis
de France de l’Allier, il a ferraillé avec la fédération nationale
pour la création d’une grille d’évaluation fiable, indépendante :
« Avant, c’étaient les animateurs Logis de France des CCI, des
CDT ou des offices de tourisme qui visitaient les établissements, les contrôlaient et donnaient le nombre de cheminées.
J’étais prêt à quitter les Logis parce que ce label ne correspondait plus selon moi aux attentes de la clientèle. Maintenant, il y
a les clients mystère, plus de copinage, et c’est très bien comme
ça. La grille de contrôle évolue et nous oblige à évoluer. » La
présence du Grand Hôtel dans le guide
Hôtels de Charme a drainé une clientèle
« européenne » sensible à « l’accueil, la
qualité de la prestation, qui recherche des
demeures
anciennes
restaurées ».
L’établissement figure dans de nombreux
guides : « La diversification des activités nous
a sauvés de l’asphyxie. En variant les
commercialisations, le chiffre d’affaires a
toujours évolué. »
Serveuses et garçons de café dans la course à Vichy
A
lors que l’hôtellerie-restauration est une des principales activités à Vichy, il n’existe pas actuellement
d’événement grand public pour communiquer sur ce point
fort. C’est à partir de ce constat que Marie-Line Seidler,
responsable de Sefitel, prestataire de services autour de la
communication installée à Bessay, a eu l’idée de relancer à
Vichy une grande course – au pas et avec un plateau garni –
de serveuses et garçons de café.
Avec les conseils de Metin Urer, le patron du Santa Fe,
Marie-Line Seidler a voulu rafraîchir et tonifier la formule :
la course se déroulera de la place de la Gare aux QuatreChemins, avec retour par un itinéraire différent, dimanche
14 juin. Il y aura aussi des épreuves de maniabilité, des
animations, des tombolas, et si les professionnels, en
tenue, sont en vedette, la course sera ouverte à tous les
publics.
« Ce sera un événement de divertissement, sportif, ludique,
conçu pour dynamiser la population vichyssoise et soutenir
l’activité économique locale, précise Marie-Line Seidler. Les
professionnels de l’industrie de l’hôtellerie pourront profiter
de cette occasion pour communiquer auprès de leur clientèle
en devenant sponsors, partenaires ou acteurs de cette
journée. Les autres entreprises pourront concourir sous leur
nom et ainsi donner une image dynamique de leur boutique,
bureau ou société. »
Soutenue notamment par la Ville, l’office de tourisme ou
encore l’association des commerçants de Vichy, et avec un
tel programme, la grande course prend un bon départ.
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Janvier 2009 – N°156
9
SAGA D’ENTREPRISE
LES TRANSPORTS
MOULINOIS
130 ANS D’HISTOIRE FAMILIALE
En 1879, Alfred Topenot s’installait en face de la gare de Moulins pour décharger les wagons du PLM.
La petite affaire a traversé crises et guerres mondiales, devenant en 1938 les Transports moulinois.
Dopée par la messagerie express, la deuxième entreprise de transports
rassemble aujourd’hui 160 salariés sans perdre de vue son caractère familial.
a
faisait aussi du déménagement. Il avait de grandes caisses en
près l’effet papillon, l’effet ver à soie ? Sans le
bois, les précurseurs des containers. » les premiers temps sont
charme et les mûriers des jardins moulinois,
plus durs qu’héroïques : « Ils ont connu beaucoup de diffiAlfred Topenot aurait peut-être posé ses
cultés. Alfred Topenot est mort jeune, et c’est sa femme qui a
valises à Clermont-Ferrand, et cette saga ne
e
continué le travail ; les femmes ont beaucoup compté dans
traiterait probablement pas du 130 anniversaire des
l’entreprise. Pendant la Première Guerre mondiale, mon
Transports moulinois. « Il était originaire de Chagny,
grand-père a été mobilisé, et c’est sa mère qui l’a remplacé. »
explique Henri Legrand, descendant d’Alfred Topenot et
En 1929, le père d’Henri Legrand, Jean, épouse la fille unique
patron des Transports moulinois de 1969 à 1996. Le PLM lui
du couple Topenot, Marie-Jeanne. Diplômé de
avait demandé de venir pour installer une
l’École centrale de Lyon, l’ingénieur entre dans
antenne à Moulins et Clermont-Ferrand. Il est
Camionnage
l’entreprise de transports pour aider son beauarrivé par le train à Moulins, il a vu les jardins en
et
face de la gare, la rotonde. Il trouvait que l’en- déménagement père. En 1938, les transports Topenot s’unissent
aux transports Chalmin et Buffet pour former les
droit était bien, un air de campagne. En plus, il
Transports moulinois : « Mon grand-père était le gérant de la
élevait des vers à soie, et il y avait des mûriers à Moulins, et
SARL. Mais quand la guerre a éclaté, tous les camions ont été
donc des feuilles pour ses vers. Alors il n’est pas allé à
réquisitionnés, mon père et mon grand-père mobilisés ainsi
Clermont-Ferrand, il a trouvé un emplacement rue
qu’une partie du personnel. Mon grand-père est resté prisonMarcellin-Desboutin. »
nier 18 mois, mon père cinq ans. »
L’entreprise y est restée jusqu’en 1987, avant son déménageEn 1945, il faut relancer une entreprise passée de 70 à 50
ment rue Jacques-Cœur, dans la zone industrielle d’Yzeure.
employés : « Les camions avaient été réquisitionnés par les
À l’origine entre rails et jardins, Alfred Topenot se lance dans
Français, puis par les Allemands. Il a fallu en racheter. Avec le
le « camionnage » : « Il déchargeait les wagons du PLM, et
10
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Janvier 2009 – N°156
SAGA D’ENTREPRISE
d’affaires avec sa flotte de camions bleus sillonnant l’Allier.
L’entreprise s’est complètement informatisée, et a décroché
la certification ISO 9002 pour la messagerie express. Quant
aux camions jaunes (une peinture qui « couvrait » bien au
temps des premiers véhicules) estampillés Transports moulinois, ils font eux aussi partie du paysage local, desservant
d’autres entreprises doyennes de l’agglomération (Chapier et
Jean-Christophe Legrand.
Desamais, entre autres), ainsi que les grandes et moyennes
surfaces, et les particuliers de tout le département.
rationnement, les “bons matière”, c’était difficile de se
Accompagnant la renaissance de Desamais, l’expansion des
relancer. ». Six ans plus tard, au décès de son beau-père, Jean
Transports moulinois a conduit, en 2006, à une extension des
Legrand devient le patron de la société : « J’y suis entré en
bâtiments, rue Jacques-Cœur, pour 1,6 M€ : « On a désor1952, se souvient Henri Legrand. Je voulais faire carrière dans
mais un bâtiment de 3.000 m2 pour la logistique, avec 53
l’armée, mais mon père m’en a dissuadé. Il trouvait que la
portes à quai, et 600 m2 de bureaux. » Jusqu’à présent interne,
famille avait déjà bien donné. »
la croissance est devenue externe avec, à l’automne 2008, le
Longtemps axée sur le déménagement, l’entreprise trouve un
rachat des transports Rosetti, à Creuzier-le-Vieux, dont elle
« second souffle » au début des années 70, avec la messagerie
a repris 23 chauffeurs.
France Express : « Ç’a donné un esprit nouveau à
Au fil du temps, Jean-Christophe Legrand a vu le
notre entreprise. Pouvoir livrer toutes les communes
métier de transporteur se durcir : « Il est plus
Croissance concurrentiel, les clients sont de plus en plus
de l’Allier deux fois par jour, c’était innovant. On
changeait les camions tous les deux ans, pour qu’ils ne raisonnable exigeants. On livre par exemple pour le compte de
tombent pas en panne. Ils roulaient jour et nuit, et
Géodis-Calberson, on a intérêt à être efficaces. »
refroidissaient pendant le week-end. »
L’année 2008 a été rude, avec une facture de carburant qui a
En 1996, Henri Legrand se retire et transmet l’entreprise à
explosé. En décembre, la crise économique n’avait pas encore
ses fils Jean-Christophe et Jean-Philippe, respectivement
fait sentir ses premiers effets, mais Jean-Christophe Legrand
président et directeur général de la SA devenue SAS. « Nous
ne se leurrait pas : « Il y a quelques entreprises de l’Allier qui
ne sommes pas seuls, précise d’emblée Jean-Christophe
ferment ou licencient, le pouvoir d’achat baisse, donc il y aura
Legrand. Nous sommes entourés d’une équipe de direction
moins de consommation, et donc moins de livraisons. Mais on
avec Alain Deguelle, directeur administratif et financier,
va traverser cette crise, en améliorant notre productivité, nos
Marc Baugé, responsable informatique et qualité, Benoît
tournées. Avec le comité d’entreprise, on a eu l’idée de donner
David, responsable commercial, et Yves Tillier, responsable
la parole aux salariés pour réorganiser au mieux. Ces ateliers
d’exploitation. »
nous ont permis d’engranger beaucoup d’informations. Cette
Dans un secteur d’activité marqué par le turn-over, la fidélité
bonne initiative serait par ailleurs à renouveler. »
des salariés est une des fiertés de la famille Legrand : « Il y a
Y aura-t-il une nouvelle génération Legrand à la tête des
toujours eu un esprit de proximité avec le personnel, souligne
Transports moulinois ? À 51 ans, Jean-Christophe Legrand
Henri Legrand. Pendant la Première Guerre mondiale, les
n’y songe pas encore.
■
employés mobilisés écrivaient à ma grand-mère “Madame et
chère patronne”. 1968 a marqué un tournant dans les rapports
sociaux, mais on a toujours été proches des chauffeurs. »
Cet esprit familial, Jean-Christophe Legrand s’attache à le
conserver malgré la croissance de l’entreprise : « On était à
moins de cent salariés quand on a repris la direction, on en est
à 160 aujourd’hui. » Avec son frère, il est entré dans l’entreprise comme simple chauffeur – une évidence : « On a tous les
deux été bercés par les Transports moulinois. On habitait au
milieu des bâtiments du 5, rue Marcellin-Desboutin.
D’ailleurs, j’y habite toujours. Enfants, ça nous fascinait, tous
ces camions, le personnel. On connaissait tous les chauffeurs. »
Les héritiers de la “dynastie Topenot-Legrand” ne se sont
pas contentés de gérer le capital familial, notamment la
messagerie France Express pour laquelle leur père « a fait le
bon choix » et qui représente aujourd’hui 50% du chiffre
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Janvier 2009 – N°156
11
ENTREPRISES
APSG :
LA BONNE SANTÉ DE LA SÉCURITÉ
L
e climat de crise favorise les réflexes “sécuritaires”, la protection des
biens et des entreprises. Un phénomène qu’a pu observer – et apprécier – la société APSG, créée en 1999 sur l’agglomération vichyssoise
par Frédéric Martin. « Notre chiffre d’affaires a augmenté de 45% en
2008 – environ 2 M€ – et 2009 se présente plutôt bien », explique-t-il
dans ses bureaux loués par Vichy Val d’Allier (VVA) avenue de la CroixSaint-Martin, à Vichy. « Les chefs d’entreprise sont très anxieux et craignent les conséquences que pourraient provoquer des mises en chômage
technique. Et les gens font sécuriser de plus en plus leurs biens, avec des
alarmes 24/24. » Avec ses 40 salariés en CDI (30 à Vichy et dix sur
l’agence de Clermont-Ferrand), APSG veille ainsi sur 4.000 clients sur
l’Allier et le Puy-de-Dôme, de l’aéroport de Clermont-Ferrand au Palais
des Congrès-Opéra en passant par le tribunal de grande instance de
Cusset, le CREPS de Vichy ou les locaux de VVA et du Conseil général.
Depuis peu, la société dispose d’un “point de départ” sur Moulins :
« Nous avons une grosse demande des entreprises et des collectivités
locales là-bas. » Au point que la création d’une agence n’est pas exclue.
Tous qualifiés (le certificat de qualification professionnelle sécurité est
obligatoire depuis le 1er janvier 2008), les salariés d’APSG sont souvent
issus de la gendarmerie et de la police – comme l’assistante de direction
Marlène Coquelard, qui a passé cinq ans dans la police nationale :
« Nous travaillons beaucoup avec la cellule de reclassement de la
gendarmerie nationale. Nous avons également beaucoup de policiers et
de gendarmes adjoints. Mais cela devient très difficile de recruter. La
sécurité est un travail exigeant, avec de grosses contraintes horaires, le
travail de nuit, les week-ends. » Toutes les embauches sont validées par
le préfet, et doivent répondre, au-delà des aptitudes professionnelles, à
des critères de moralité. Les missions d’APSG s’étendent aussi aux
alarmes médicalisées : « Tous nos salariés ont une formation de secouristes. Nous travaillons pour une association de maintien à domicile. C’est
un secteur qui se développe, et qui représente actuellement une centaine
de clients. »
6e CONCOURS RÉGIONAL
DES BONNES PRATIQUES QSE-DD
L
’association Auvergne Qualité Performance (AQP) lance son 6e
concours régional des bonnes pratiques Qualité, Sécurité,
Environnement et Développement durable (QSE-DD). Il est ouvert aux
entreprises de tous secteurs et de toutes tailles, adhérentes ou non à AQP.
L’association organisatrice s’engage à valoriser les lauréats et les entreprises qui présentent de bonnes pratiques. Lors du concours 2008, 24
entreprises ont présenté 37 dossiers – soit deux fois plus qu’en 2007.
Cinq trophées avaient été remis.
Inscriptions : jusqu’au 31 janvier 2009
Évaluations : du 23 février au 24 avril.
Réunion du jury : le 14 mai.
Remise des trophées : le 4 juin (aéroport d’Aulnat).
Le dossier d’inscription peut être téléchargé sur le site www.aqpauvergne.fr, demandé au 04.70.30.41.40 ou par courriel à l’adresse
suivante : [email protected]
12
PRODUCTIC GRANDIT
C
réée en 2002 par Robert Boursat, Productic s’est vite développée dans sa spécialité de l’usinage des métaux, mettant la
société à l’étroit dans les locaux de la pépinière de la CCI à l’aérodrome de Moulins-Montbeugny. D’où le projet de Robert Boursat de
se réinstaller, toujours sur le site de l’aérodrome, dans un bâtiment de
800m2 financé par ses propres moyens (avec une aide de 30.000€
accordée par le Conseil général).
Les travaux ont commencé dès septembre dernier et le bâtiment est
maintenant hors d’eau, pour une livraison vers la fin de l’hiver. Le
passage de 300 à 800 m2 permettra le développement de l’outil de
production, objet lui aussi d’importants investissements et de projet
de nouvelles embauches.
VIAMÉCA
TROIS ANS APRÈS
E
n décembre 2005, le contrat de pôle de compétitivité créant
Viaméca était signé à la CCI de Clermont-Ferrand. Pôle de
compétence centré sur l’ingénierie des systèmes mécaniques,
Viaméca est aujourd’hui le plus vaste de France puisque, à partir de
Clermont et de Saint-Étienne, il s’étend sur 22 départements – dont
l’Allier – et concerne 4.000 entreprises de plus de dix salariés.
À partir de ses grands objectifs – mettre en réseau des compétences,
faire émerger des projets “collaboratifs” et des partenariats technologiques, promouvoir les bonnes pratiques, accélérer le processus
d’innovation –, Viaméca a mis sur les rails plus de 120 projets labellisés. Ces derniers représentent déjà un budget de 83 millions
d’euros, dont 31 millions à titre d’aides apportées par l’Europe,
l’État, Oseo et des collectivités locales.
Au cours de ces trois premières années de rodage, le pôle de
compétence a aussi affiné ses objectifs, notamment en ajoutant la
dimension “développement durable” à son travail sur l’ingénierie
des systèmes mécaniques.
Viaméca a également affirmé ses ambitions à l’international en se
rapprochant de pôles et autres “clusters” étrangers (Espagne, Italie,
Allemagne et Russie) ou encore en formant avec cinq autres pôles
français la plate-forme Mécafuture. Celle-ci a une vocation européenne : elle constitue notamment un portail d’accès vers le
programme européen Manufuture dédié au développement industriel manufacturier.
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Janvier 2009 – N°156
PARCOURS
D’ENTREPRISE
ENTREPRISES
c
JACQUES DÉCORET
UNE ÉTOILE EN SA MAISON
Du restaurant Jacques Décoret à la toute nouvelle Maison Décoret,
pas de tapis rouge, mais une belle détermination, une première étoile et toujours Vichy.
ela pourrait ressembler à un parcours rêvé : le
jeune passionné de cuisine qui quitte SaintPierre-Laval pour apprendre le métier au lycée
professionnel de Cusset – où il rencontre
Martine, sa future épouse –, devient rapidement meilleur
apprenti de l’Allier, se forme dans les meilleures maisons,
de Troisgros à Régis Marcon, en résumé, s’installe à Vichy
en 1998 avec le titre de Meilleur ouvrier de France (MOF)
et obtient une étoile au guide Michelin dès 1999.
Et dix ans plus tard, le restaurant Jacques Décoret se
sublime en Maison Décoret en s’installant rue du Parc
dans un “chalet” qui traduit
le goût franc et raffiné du
chef. Un chalet qui aura fait
parler de lui avant même son
ouverture à cause de sa
véranda qui, quelle que soit
sa teinte, porte un balcon
inattendu, pour dîner avec
vue sur le parc des Sources, le
cœur de Vichy, une toile de
fond dont personne ne
contestera le charme.
De ces dix ans, on pourrait
aussi ne parler que de la
cuisine de Jacques Décoret
qualifiée de créatrice, recréatrice, avec parfois une touche
récréative, rapidement remarquée par les médias : « C’est
vrai, toutes les semaines des journalistes viennent nous
voir, mais quand j’ai débuté à Vichy, je n’en connaissais
pas et je n’ai jamais eu d’attaché de presse. Je ne pensais
pas que mon petit restaurant de l’avenue de Gramont
pourrait intéresser au-delà de notre région. Mais c’est
d’avoir trouvé mon identité qui a dû retenir l’attention. »
Parcours du combattant
Jacques Décoret aurait d’ailleurs bien aimé affirmer cette
identité plus rapidement : « Quand nous nous sommes
installés avenue de Gramont, de notre seule initiative, on
s’est donné un an et demi pour s’installer plus au large, car
là-bas la cuisine ne faisait que 30 m2. Nous avons beaucoup
cherché dans la ville, jusqu’à ce qu’on découvre le chalet de
la Compagnie fermière. Nous avons alors contacté la Ville
et la sous-préfecture pour qu’ils fassent l’intermédiaire. »
C’est une autre cuisine que de faire avancer le dossier pour
que la Compagnie fermière se dessaisisse du chalet dont
elle est concessionnaire, que l’État en redevienne le
propriétaire à part entière et le revende à la Ville. Le
parcours du dossier va durer des années et lorsque Jacques
Décoret croit pouvoir annoncer l’ouverture de sa Maison
à l’automne 2005, il faudra encore attendre trois ans.
« Cela a duré six ans, c’est trop long. Pendant ce temps, on
dépense beaucoup d’énergie pour pas grand-chose et on
perd sa “niaque” dans ces conditions. Certains pensent
qu’on a déroulé un tapis
rouge à Jacques Décoret… Je
précise aussi que l’investissement fait par la Ville dans la
transformation du chalet sera
remboursé sur une quinzaine
d’années par nos loyers. »
Depuis septembre dernier,
Jacques et Martine Décoret
peuvent enfin recevoir leurs
clients dans un lieu qu’ils ont
pensé dans le détail avec l’architecte Jean-Michel Brouillat,
qui a remodelé la Clos des
Cîmes de Régis Marcon. La
Maison Décoret – pas seulement une table, mais des
chambres – respire une élégance sobre qui évoque l’art de
vivre du Japon, un pays dont la découverte en 1991 n’a
cessé d’inspirer Jacques Décoret. « Tout est neuf ici, mais
la cuisine suit toujours la même pensée. » Une cuisine qui
reste à découvrir avec ses préparations et ses cuissons dont
Jacques Décoret a le secret.
Sa carte vaut quelques citations, presque au hasard,
“L’Escargot de bourgogne pris dans une coque de pain,
jeunes pousses de cresson, graines de tournesol, trait de
ricotta”, “Un pigeon Meiral cuit aux deux cuissons, servi
avec le manioc en grain et en feuilles pour accompagner
un consommé de dattes fraîches Meidjool”, “En 2000, une
idée, la carotte de Vichy en sucre, en mousse, confite, une
glace de persil plat”.
Le restaurant ne désemplit pas depuis septembre et les
gastronomes viennent de plus en plus loin pour goûter La
Maison Décoret et découvrir Vichy.
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Janvier 2009 – N°156
13
COMMERCE
FIL À FIL
DANS LE TISSU ÉCONOMIQUE
Créateurs ou repreneurs d’entreprise, ils se sont lancés
en 2008 en s’appuyant souvent sur les conseils de la CCI
Moulins-Vichy et sur les prêts des plates-formes d’initiative
locale (PFIL), Moulins Initiative et Vichy Initiative.
Petits pas et pieds de nez à la crise.
Alexis Hervier
et Jennifer Forestier,
Foot & Balls (Yzeure)
ootballeur professionnel originaire de Vichy et actuellement à
Yzeure, Alexis Hervier approche de
la trentaine et de la période charnière
de la reconversion. Avec sa
compagne Jennifer Forestier, il a
ouvert en septembre dernier un
complexe de sport en salle (football,
squash, badminton) à Yzeure, rue
Jacques-Cœur, dans l’ancien dépôt
de France Boissons. « Quand Alexis
jouait en Arles, il a vu beaucoup de
projets comme celui-ci, explique
Jennifer Forestier. Moi, j’avais envie
F
14
de monter quelque chose pour les
enfants, donc nous avons regroupé
nos projets. Normalement, ce genre
de complexe est très masculin. En
proposant un espace enfants et une
structure gonflable, on l’ouvre aussi
aux familles. Depuis l’ouverture, ça
marche très bien, Alexis a même du
mal à aller aux entraînements de son
club. Un concurrent a ouvert un
mois et demi après nous, mais il y a
de la place pour deux. Le squash a
pris tout de suite, parce que ça n’existait pas sur l’agglomération, le foot a
décollé plus tard. Les anniversaires
pour les enfants ont beaucoup de
succès, on a aussi beaucoup de
comités d’entreprise, de groupes
d’amis qui viennent jouer. »
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Janvier 2009 – N°156
Dominique et Catherine
Fayolle, Crêperie du
Théâtre (Cusset)
ongtemps salarié de sociétés de
restauration, Dominique Fayolle
a « franchi la barrière » et monté
une crêperie-salon de thé à Cusset,
la Crêperie du Théâtre. « J’y pensais
depuis plus de vingt ans, mais je n’en
avais jamais eu l’opportunité. » La
société qui l’a licencié, avec son
épouse Catherine, a exaucé le vieux
rêve : « On avait une revanche à
prendre sur ce licenciement. Et
comme on se sentait bien à Cusset,
on a eu envie de s’y implanter. »
Sous-dimensionnée par rapport à la
taille de la ville, la restauration
cussétoise a vu, fin novembre,
arriver en renfort cet établissement à
la décoration soignée, ouvert en
continu de midi à 22 heures, « ce qui
n’existait pas ici et répondait donc à
une attente de la clientèle »,
souligne Dominique Fayolle.
L
COMMERCE
Installée dans l’ancien bureau information-jeunesse, à côté de la
Taverne Louis XI (le seul restaurant
gastronomique de Cusset), la
Crêperie du Théâtre a démarré en
fanfare : « On est souvent complets
midi et soir. On a embauché deux
personnes à mi-temps, en cuisine et
en salle. On travaille des produits
frais, du bon jambon, de la farine
bio, de la pâtisserie maison, pour se
faire plaisir et faire plaisir. »
Séverine Grenier,
vêtements Rond’ Et Jolie
(Vichy)
ébut novembre, Séverine
Grenier a ouvert Rond’ Et
Jolie dans le passage Clemenceau.
Un magasin de vêtements taille 42 à
54-56, pour adolescentes et femmes
fortes. Et un sacré changement de
cap : « J’ai été surveillante dans un
collège de Gannat pendant 13 ans.
Étant forte, j’en avais marre de ne
trouver que des vêtements qui ne
taillaient pas comme il faut. Alors
j’ai eu l’idée de monter une
boutique. Au collège, je voyais des
adolescentes fortes, qui avaient le
même problème que moi, qui ne
s’habillaient qu’en survêtement. »
Il lui a fallu un an pour monter son
projet, avec l’aide d’un ami
D
conseiller en entreprise. La tournée
des salons du prêt-à-porter lui a
permis de trouver des fournisseurs
spécialisés, « qui créent des vêtements qui mincissent, pas des sacs,
des vêtements qui cachent les
rondeurs et suivent la mode. » La
chance est de son côté et la fait
tomber sur un local disponible et
en très bon état : « Les anciens
commerçants m’ont même donné
l’agencement. » Les premières
semaines de commerce la ravissent
déjà : « Je me sens mieux ici que
dans un collège, j’ai l’impression de
servir à quelque chose. Le fait que
je sois forte brise la glace, les clientes
n’ont pas de complexes. J’en vois
beaucoup qui sont très malheureuses, qui ne s’aiment pas. Deux
ont pleuré dans le magasin. Il y a
tout un travail d’écoute. »
Michel Mornac,
ADEPRO (Yzeure)
a création d’entreprise est
“tombée” sur Michel Mornac
sur le tard, presque par défaut :
« Les plus de 40 ans, on n’en veut
plus. Alors comme c’était frustrant
de ne pas avoir de reconnaissance,
je me suis lancé. » Licencié de son
entreprise après en avoir été le
directeur pendant cinq ans, il a
ouvert en octobre ADEPRO
(pour Arts de la table, Décoration,
Emballage, Professionnels) sur la
route de Lyon, en face du Crédit
agricole : « Ce n’est pas une
revanche, je ne voulais pas rester
au chômage, et je devais créer mon
entreprise. Ça s’est fait assez facilement, je suis connu dans la
région et les fournisseurs m’ont
suivi. » Son entreprise s’adresse
aux professionnels (traiteurs,
boulangers, restaurateurs, cantines)
dans un rayon de 50 km, mais
touche aussi les particuliers, qui
viennent au magasin s’équiper en
matériel de laboratoire pour cuisiniers pointus ou chercher des décorations pour les fêtes : « Je prépare
un espace mariages. » Ses locaux
vastes lui ouvrent la perspective
d’un petit atelier de production
pour des emballages personnalisés :
« J’ai plein d’idées et de projets. »
Et déjà quatre salariés.
L
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Janvier 2009 – N°156
15
COMMERCE
Marie-Line Robert,
vêtements Cassiope
(Moulins)
près dix ans de bar-tabacpresse avec son mari, place
Garibaldi à Moulins, Marie-Line
Robert a pu revenir à un commerce
plus « féminin », réellement adapté
à ses goûts. « J’étais responsable de
parfumerie à Rouen pendant dixsept ans. Comme mon mari prenait
sa retraite et qu’il me restait
quelques années à travailler, j’ai eu
envie de prendre un commerce
pour femmes. » En septembre 2007,
elle crée Cassiope, magasin de vêtements « moyen et haut de gamme
pour les 30-50 ans modernes et
chics », rue de la Flèche à Moulins.
Un choix réfléchi : « J’ai contacté
les franchises, mais les loyers étaient
élevés, et entre les mass markets et
les boutiques pour femmes plus
âgées, très classiques, il y avait ce
créneau. Je me suis engouffrée dans
la brèche. » Sans avoir peur du
vide : « Le démarrage a été délicat.
C’était très difficile de trouver des
fournisseurs, et les collections
étaient déjà passées. Là, j’ai pris un
virage, et je serai vraiment au point
au printemps 2009. »
■
A
Fabrice Lacogne,
Nature et Déco
(Villeneuve-sur-Allier)
spaces verts le jour, peu d’espace rêve, la nuit. « Je fais du
gardiennage de 19 h 30 à 7
heures, je dors le matin, et
l’après-midi, je travaille dans
mon entreprise. Et quand j’ai de
gros chantiers, je ne dors pas. Je
tiens le coup, pour l’instant. »
Prudent, Fabrice Lacogne jongle
avec son double emploi en attendant que sa société d’entretien et
de création d’espaces verts,
Nature et Déco, soit vraiment
lancée : « Je préfère prévenir que
guérir. Je me suis donné un an
pour que l’entreprise soit bien
développée. J’ai ouvert le 2
juillet, à Villeneuve-sur-Allier.
L’activité a été un peu calme en
août, et c’est bien reparti en
septembre. »
Boulanger de formation, le trentenaire a rapidement renoncé à sa
vocation, « à cause du prix des
fonds », et s’est reconverti au
gardiennage. Mais depuis deux
E
16
ans, l’appel de la nature le taraudait : « J’adore travailler à l’extérieur. »
Le prêt de Moulins Initiative lui
a permis d’acquérir l’alpha et
l’oméga du jardinier pro, la
tondeuse autoportée et la
débroussailleuse : « Le bouche à
oreille fonctionne bien. J’ai une
clientèle de particuliers dans un
rayon de 30 à 40 km autour de
Villeneuve. » De quoi espérer
prendre un peu de repos, enfin.
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Janvier 2009 – N°156
HÔTELLERIE
Coup de cœur, coup de fourchette
Aux Bons Amis À CINDRÉ
UNE FORMATION ÉPICÉE
AU CFH
V
oici la prochaine formation proposée
par le Centre de formation hôtelière de
Vichy :
2, 3 et 4 février 2009 : Les épices, les
herbes et les aromates dans une cuisine inventive (animé par Laurent Schreiber) pour les
chefs d’entreprises et le public des stages PPS
(Promotion professionnelle et sociale) organisés et financés par le Fafih : salariés, saisonniers, extras et demandeurs d’emploi professionnel de l’hôtellerie-restauration.
Pour plus de précisions, contacter le CFH au
04.70.30.41.44.
O
uvert “en fanfare” le
14 juillet sous la
nouvelle enseigne Aux
Bons Amis, le restaurant de
Cindré a fait sa révolution grâce
à ses nouveaux gérants, Pascal
Bordes et Séverine Fernandez.
En quelques mois, l’établissement créé à l’origine par la
commune s’est transformé en
une bonne adresse où le tour de
main du cuisinier, l’amabilité de
madame en salle et l’agrément
du lieu suscitent le coup de
cœur.
La recette ? Prenez un jeune
professionnel originaire de la
Forterre (de Tréteau exactement) bien formé à son métier – bac “service
en salle” et BEP “cuisine”. Après un parcours d’une quinzaine d’années
couronné par un poste de responsable de salle à la Ferme Saint-Sébastien
à Charroux, il rêvait de revenir s’installer au pays avec femme et enfant. Il
aurait pu boucler la boucle à Tréteau, où les deux restaurants ont fermé,
mais il habitait déjà à Cindré quand l’établissement du bourg fut proposé
à la reprise. Ce fut vite réfléchi : « Comme la commune avait créé récemment le restaurant, il n’y avait pas d’investissement à prévoir. Nous n’aurions pas à nous endetter et ça compte quand on se lance, car une bonne
gestion est déterminante dans la réussite d’une installation. »
Le couple a pris la chance au vol et Séverine n’hésite pas à interrompre sa
formation d’aide soignante pour se charger du service en salle : « J’ai été
l’élève de Pascal, il m’a vite fait comprendre que c’était important de
savoir qui est en face de vous, comment mettre à l’aise les gens par de petits
détails, proposer les vins qui accompagneront bien les plats et aussi
comment réagir à certaines remarques… »
Pascal et Séverine tenaient à travailler en couple : « À deux, c’est la bonne
échelle, au-delà les charges seraient trop lourdes ; en dehors des banquets,
on se limite à 30 couverts en semaine et à 20 couverts le week-end, pour
bien considérer nos clients et ne pas simplement jeter des assiettes sur une
table. Notre enseigne n’est pas par hasard “Aux Bons Amis” ».
Chacun a vite trouvé sa place ici et du coup le cuisinier a pu donner le
meilleur de lui-même : « J’ai une double formation, salle et cuisine, mais
depuis l’enfance, la cuisine me passionne, pas trop celle des livres, non, une
cuisine au ressenti. Je pars de plats de base et je les améliore d’après une
idée qui m’est venue. Par exemple, je fais mon foie gras, mariné au montbazillac. Je travaille surtout avec les produits de saison pour toujours
proposer des prix raisonnables. »
De la salade de saint-jacques et gambas poêlées au pastis à la daube de joue
de bœuf à l’ancienne, on ne mangera pas une cuisine de cantine aux “Bons
Amis”, mais Pascal Bordes sait aussi faire, puisque son bail avec la
commune comprend la prise en charge de la cantine de l’école maternelle.
Six mois après leur installation, Pascal et Séverine ont trouvé leur place au
bourg, le bon rythme et leur clientèle : « Une clientèle familiale et de
proximité, qui nous est venue surtout par le bouche-à-oreille. Mais on ne
va pas déjà s’asseoir sur nos lauriers et on se remettra encore en question. »
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Janvier 2009 – N°156
17
ACTUALITÉ
TAXE D’APPRENTISSAGE 2009 :
CE QUI CHANGE
D
epuis la première quinzaine de janvier 2009, les bordereaux
d’appel de versement de la taxe d’apprentissage 2009,
basée sur les salaires 2008, arrivent dans les entreprises assujetties
qui devront verser leurs taxes avant le 28 février. Par rapport aux
années précédentes, quelques modifications sont à retenir, notamment une nouvelle simplification administrative pour les entreprises
qui ont opté pour la déclaration en ligne via Webtax : elles pourront désormais y entrer directement leur fichier DADS-U
(Déclaration automatisée de données sociales unifiées).
D'autre part, la majoration du taux de 0,10% de la taxe d’apprentissage est toujours d'actualité cette année pour les entreprises d'au
moins 250 salariés ne justifiant pas d'un quota de contrats d’apprentissage ou de professionnalisation. En revanche, l'effectif
moyen de cette population passe de 2% à 3% de l'effectif moyen
total annuel.
À noter enfin la modification concernant le concours financier que
les entreprises assujetties doivent verser aux CFA où sont inscrits
leurs apprentis : son montant doit correspondre aux coûts réels de
formation des apprentis fixés par les conventions de création des
centres de formation des apprentis ou des sections d'apprentissage. Sauf nouvelle disposition législative, le montant minimal
forfaitaire n'existe plus.
Et rappelons que la CCI de Moulins-Vichy, habilitée à collecter et
répartir la taxe d’apprentissage, effectue pour les entreprises qui le
lui demandent, et selon leurs instructions, toutes les formalités
nécessaires.
MOULINS FOIREXPO :
STAND ET JEU-CONCOURS DE LA CCI
D
u 6 au 15 février, le parc des Isles accueillera la 61e édition de
Moulins Foirexpo, première grande foire exposition de l’année.
La CCI Moulins-Vichy sera comme d’habitude présente, avec un
stand intitulé “La CCI vous déroule le tapis rouge”. Au programme :
une présentation de l’unité Entreprendre en France (conseil à la création et à la reprise d’entreprises), des équipements créés par la
Chambre (les pépinières d’entreprises de l’aéroport de MoulinsMontbeugny et Creuzier-le-Neuf, et le tout nouvel hôtel d’entreprises
de Moulins jouxtant les locaux de la CCI) et des formations qu’elle
dispense, en particulier à l’Institut européen de la qualité totale
(IEQT) et au Centre d’études des langues (CEL).
Afin de faire connaître au grand public le CEL, les services de la
Chambre ont imaginé un jeu-concours, très accessible, à base de
questions linguistiques et culturelles. Il sera mis en œuvre sur le site
Internet de la CCI ; des flyers seront disposés sur le stand, et des
messages audio seront diffusés durant la foire. Les gagnants auront
droit à des paniers garnis de belle valeur remplis de produits alimentaires issus de différents pays européens.
18
Les stagiaires et leurs formateurs.
UN COPIEUX STAGE
DE CRÉATION-REPRISE
V
ingt-quatre personnes (onze en hôtellerie-restauration et treize en
commerce et services) ont suivi le stage de créateur-repreneur en
hôtellerie-restauration que le CFH de Vichy a organisé du 29
septembre au 18 décembre 2008. Ces porteurs de projets, avancés
ou à venir, ont été validés par les acteurs du réseau local de la création-reprise d’entreprise.
Bénéficiant souvent du financement de l’Assedic Auvergne pour ce
stage, ils ont suivi 400 heures de formation, réparties entre l’acquisition
de modules spécialisés mais formant un tout nécessaire à la bonne
gestion d’une entreprise, et une quinzaine de jours de stage dans un
établissement.
Les stagiaires disposent maintenant d’atouts sérieux pour convaincre
les financeurs, concrétiser leur projet et pérenniser leur création-reprise.
Ils peuvent aussi compter sur un suivi des services de la CCI. Ce type
de stage s’inscrit bien dans le Schéma départemental d’aide à la transmission-reprise : les établissements hôteliers à reprendre sont déjà
nombreux et la croissance de l’activité touristique est favorable aux
projets dans ce secteur. Toute l’Auvergne est d’ailleurs concernée par
cette situation et nombres de stagiaires venaient de toute la région
pour suivre cette formation spécifique au CFH.
CRISE :
LA CCI AUX CÔTÉS
DES ENTREPRISES
L
a crise financière qui agite le monde et n'épargne pas
la France est une mauvaise passe que les entreprises
de notre territoire vont traverser. La CCI de Moulins-Vichy
a commencé à contacter ses ressortissants pour faire le
point avec eux sur leur situation et, le cas échéant, les
orienter vers les dispositifs d'aide mis en place par les
pouvoirs publics.
Quel que soit votre besoin, n'hésitez pas à contacter la CCI
sur le numéro vert (gratuit) 0 800 03 2009 mis spécialement en place.
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Janvier 2009 – N°156
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