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1947 : Naissance de Michel, Alain Jonasz, fils d'Oscar et de Charlotte, d’origine hongroise.
Une sœur, Evelyne, de trois ans son aînée.
Accroché aux jupes de sa mère, le petit Michel grandit à Drancy - ville qui l'a vu naître - une
dizaine d'étés et d'automnes. Puis c'est le départ pour Paris et la Porte Brancion. La famille
s'installe au dixième étage d'une H.L.M., non loin de la voie ferrée et des abattoirs de la rue de
Vaugirard. Michel est alors éloigné de ses grands-parents paternels auxquels il est très
attaché. Mais toute la famille se retrouve à Drancy chaque semaine pour le traditionnel repas
du dimanche. Ensemble après manger, on sort le tourne-disques et on écoute de la musique
tzigane hongroise, musique qui aura une influence déterminante dans la carrière de Michel.
Son parcours scolaire, lui, est en demi-teinte jusqu’à la fin des années-collège. Le lycée
devient plus problématique. Michel sait bien que son avenir ne se trouve pas sur ses bancs et
annonce à sa mère, au milieu de son année de seconde, qu'il n'y retournera plus. Il cherche son
chemin, tâtonne, s’essaie à la peinture, prend des cours de dessin et puis, entraîné par sa sœur
Evelyne, entre au cours d’art dramatique de Guy Kayat, à la MJC de la Porte de Vanves. Il y
fait la connaissance d'Albert Drey - son pote Bébert dont il parlera en 1978 dans la chanson
« la Porte de Vanves ». Il monte pour la première fois sur les planches pour tenir le rôle
modeste d’un soldat « qui meurt à la fin » dans une pièce de Romain Rolland : « Le temps
viendra ». La mise en scène est de Guy Kayat et les vedettes en sont Gérard Desarthe et
Nadine Alari. Parallèlement, il commence à pianoter tout seul chez lui sur le piano familial…
Nous sommes au début des années 60. C'est l'âge d'or du rock'n'roll : Les Chaussettes Noires
d'Eddy Mitchell, les Chats Sauvages de Dick Rivers, etc. Des groupes se montent chaque
semaine et se produisent au Golf-Drouot d'Henri Leproux. Sur la demande de Michel, sa mère
Charlotte accepte de lui acheter avec les allocations familiales un piano électrique, au grand
dam de son père et Michel se fait engager comme pianiste dans le groupe Kenty et les
Skylarks. Il rejoint ensuite Vigon et les Lemons, avec son ami Alain Goldstein à la guitare.
Vigon, un chanteur d'origine marocaine, lui laisse même tenter sa chance et il chante Hoochie
Coochie Man de Muddy Waters.
Quelque temps plus tard, Michel crée avec son copain d’enfance Alain Goldstein le groupe Le
King Set. Michel, pour la première fois chanteur « officiel » d'un groupe commence par
chanter en anglais du rock’n’roll et du rhythm’ and blues (James Brown, Otis Redding,
Wilson Pickett, Sam & Dave…). Un soir, emporté par son interprétation paroxystique de « I
feel good », il tombe dans les pommes.
En 1967, le père d’Alain leur fait rencontrer Lucien Morisse, grand manitou de la musique
chez Europe n°1 et directeur de la maison de disques AZ, qui accepte de leur faire faire un
super 45-tours . Ils écrivent des chansons en français et le titre « Apesanteur » (sur un texte de
Claire-Lise Charbonnier) est un vrai succès radio. Puis le groupe se dissout et Michel
poursuivra un temps l'aventure seul sous le nom de Michel King Set (1968), sans grand écho
auprès du public. Entre 1969 et 1973 paraissent enfin sous son vrai nom plusieurs 45-Tours,
dont le titre « La Rencontre », sous le label AZ. Des versions italiennes sont même
enregistrées…
Michel fait 3 mois de tournée en France sur le podium d'Europe n°1 avec Hugues Auffray. Le
12 décembre 1973, premier Olympia : Michel passe en lever de rideau de Stone et Charden,
avec lesquels il fait une tournée entière en première partie.
Les années passent. Michel et Alain Goldstein écrivent ensemble plusieurs chansons. Parmi
elles, « Rien n'est plus beau » pour Gérard Lenorman. Il ne se décourage pas et finit par
obtenir un premier contrat d'importance avec une grande maison de disques - WEA - avec qui
il restera pendant plus de vingt ans. Un 33-Tours sort en 1974, marqué par la présence de
deux chansons qui vont devenir des tubes : « Dites-moi » co-écrite par Frank Thomas et
Michel et « Super nana » de Jean-Claude Vannier. Sa carrière solo peut enfin prendre son
essor. Cet album est essentiellement écrit et composé par Frank Thomas et Alain Goldstein.
Une seule musique est signée Jonasz : celle de « Dites-moi », un seul texte porte sa griffe :
« Fanfan ». Suit « Changez tout », un an plus tard où, comme dans le précédent, Michel fait
appel à des paroliers mais compose la majeure partie des musiques. On y entend notamment
« Les Vacances au bord de la mer » qui évoque ses souvenirs d’enfance. Il assure alors la
première partie d’Eddy Mitchell et, l’année suivante (1976), celles de Mireille Matthieu et
Véronique Sanson. La chanson « Je voulais te dire que je t'attends » sort en 45-tours.
Michel attend le 3ème album (1977) pour oser se lancer intégralement dans l'écriture de ses
textes, après l'autobiographique « Fanfan » du premier disque. L'album « Du blues, du blues,
du blues » avec l'inoubliable « J'veux pas qu'tu t'en ailles » atteste de la réussite de ce pari fait
sur lui-même : s'en croire capable et trouver son chemin au travers de ses propres mots. Le
Théâtre de La Ville le consacre tête d’affiche.
C'est pendant cette décennie 70 que Michel rencontre Gabriel Yared, avec lequel il va
travailler assidûment, non seulement sur leurs albums respectifs (Michel écrit les textes de
l’album de Gabriel) mais aussi pour d'autres qu'eux. Françoise Hardy récolte les fruits de cette
collaboration avec, entre autres, le fameux « J'écoute de la musique saoule ». C’est une
période très féconde puisque les disques de Michel s'enchaînent à un rythme soutenu.
« Guigui » et « En public au Théâtre de la Ville » sortent tous deux en 1978. Le chanteur
apprend à être père avec la naissance de son fils Florian.
1979, l'envie de « faire l'acteur » se réveille chez Michel. Jouer la comédie est devenu un désir
grandissant, après une brève apparition dans le film « Rien ne va plus » de Jean-Michel Ribes
et un rôle dans la pièce de Didier Kaminka « Toutes les mêmes sauf Maman ».
Mais 1979 est aussi l’année de son premier Olympia en vedette, pour une soirée, le 21 mai.
En 1980, Michel obtient la reconnaissance du métier au travers du Grand Prix de l'Académie
Charles Cros avec « Les années 80 commencent ». Il compose la B.O. du film « Clara et les
chics types » de Jacques Monnier, dans lequel on trouve une Clara, fan de Michel Jonasz,
interprétée par Isabelle Adjani.
En 1981 « La nouvelle vie » lui vaut une notoriété grandissante. « Joueurs de Blues » et « Les
Fourmis rouges » lui offrent son premier disque d'or et son troisième Olympia, cette fois-ci
pour quinze jours.
En 1982, un 45-tours passe en boucle sur toutes les radios : Lord Have Mercy. Aux côtés de
Francis Huster, Nicole Garcia et Charles Aznavour, Michel tourne « Qu'est-ce qui fait courir
David ? » d'Elie Chouraqui. Son interprétation lui vaut d'être nommé aux Césars 1983 comme
meilleur second rôle masculin. Cette même année, Michel peut enfin devenir son propre
producteur musical et sort l'album « Tristesse ». Il retrouve l'Olympia, sa salle de prédilection,
pour deux semaines.
1984 : Michel compose le générique cinéma de la toute nouvelle chaîne de télévision, Canal +
et joue aux côtés de Jean Carmet dans « Tir à vue » de Marc Angelo.
En 1985, c'est la consécration avec le disque « Unis vers l'uni » et le succès de « La boîte de
Jazz ». Le Palais des Sports où il se produit pendant trois semaines joue à guichets fermés. Un
double disque « En concert au Palais des Sports » et une tournée suivent. Une vidéo
immortalise ces moments. Muriel Huster lui consacre un album de photos aux Editions du
Pont-Neuf et Brigitte Kernel une monographie dans la collection « Poètes d'aujourd'hui » chez
Seghers. Lors des premières Victoires de la Musique, Michel remporte les trophées de
meilleur artiste masculin de l'année, meilleure chanson et meilleure réalisation d’album, et
devient « disque de platine » avec plus 500 000 exemplaires vendus. Jacques Chancel le reçoit
pour son « Grand Echiquier ».
L’année d’après, Michel tourne « Le testament du poète juif assassiné » de Frank Cassenti,
d'après l'œuvre d'Elie Wiesel. On y aperçoit sa fille Hannah, née deux ans auparavant, dans le
rôle du fils de Paltiel Kossover, son personnage.
Entre 1987 et 1989, Michel s’attelle à un projet original avec la création de « La fabuleuse
histoire de Mister Swing », comédie musicale à un personnage. Entouré de musiciens
américains, il prend le risque de présenter au public des chansons inédites après avoir laissé
planer un mystère savamment entretenu. Le spectacle reste à l'affiche à Paris pendant plus de
3 mois (La Cigale et le Casino de Paris) et part en province et à l'étranger jusqu'en décembre.
Deux albums live sortent, enregistrés au début et à la fin de cette tournée et une victoire de la
Musique le récompense « meilleur spectacle de l'année ». Cette aventure est retracée dans le
film « Mister Swing » de Philippe Ros, produit par Michel lui-même. Cet immense succès
emmène toute l’équipe jusqu’en Afrique : la réputation de Michel a traversé les mers et il sera
le seul artiste français au concert donné à Bercy au profit d'Amnesty International
aux côtés de Peter Gabriel, Sting, Tracy Chapman et Bruce Springsteen.
Une nouvelle aventure avec Elie Chouraqui, en 1990, le voit signer la musique du film « Miss
Missouri ». Michel fait une pause et part voyager. Il revient de ses pérégrinations avec l'album
« Où est la source » enregistré en 1992 à Los Angeles avec, de nouveau, des musiciens
américains (Steve Gadd, Abraham Laboriel, Luis Conte) sous la direction du frenchie JeanYves d'Angelo au piano. Ensemble ils font salle comble au Zénith de Paris pendant trois
semaines et lors d’une tournée triomphale qui durera un an.
En 1993, Michel s’engage et soutient l'association Sol En Si qui s’occupe des enfants et de
leurs familles victimes du Sida. Il entraîne dans son sillage ses copains Souchon, Cabrel, Le
Forestier, Maurane et Catherine Lara pour un concert puis un album au profit de l'association.
1995 : Michel tourne pour la télévision « Gaffe Loulou » de Philippe Nyang.
Une page se tourne en 1996 avec la sortie de l'album « Soul Music Airlines » : Michel quitte
Warner, la maison de disques de ses débuts, pour Emi. Une série de concerts a lieu au Casino
de Paris et toute la troupe part en tournée. En 1997, Michel gagne le Sept d'or de la meilleure
musique de télévision pour le générique de l'émission « Zone Interdite ». Nouveau spectacle
pour Sol En Si où Zazie rejoint la belle équipe.
En 1999 Michel a un rôle dans un premier long-métrage intitulé « Babel ». C’est un film de
Gérard Pullicino, à qui l’on doit, entre autres, la captation vidéo du spectacle « Où est la
source » au Zénith et les émissions musicales Taratata où Michel est régulièrement invité. Il
tourne également dans Lisa, un film de Pierre Grimblat, adapté d’un roman de Patrick Cauvin.
Mi-machines, mi-instruments « à l’ancienne », « Soul Music Airlines » préfigurait l'album
« Pôle Ouest », sorti en 2000, réalisé en « home studio » et mâtiné de boucles rythmiques et
d'électronique. Sur cet album se trouvent « Le scat » et la chanson « Le boléro » en hommage
au film de Wim Wenders « Buena Vista Social Club ». Une grande tournée conduit Michel
jusqu’aux Antilles et sur l’île de La Réunion.
En 2002, « La vie dehors » de Jean-Pierre Vergne, offre à Michel un premier rôle de
télévision aux côtés d’Estelle Vincent. A la fin de l’année sort « Où vont les rêves », un album
enregistré pendant l’été en 7 jours avec trois musiciens : le pianiste Lionel Fortin, le bassiste
Etienne Mbappé avec lequel il a déjà fait trois albums, mais surtout, dix ans plus tard, Michel
retrouve ici le batteur Steve Gadd. Une tournée d'un an et demi conduit le chanteur jusqu'à
Tahiti, Nouméa, La Réunion, l'île Maurice, en France et dans toute l'Europe.
Cette même année voit la création des Éditions Michel Jonasz. Rajoutant une corde à son arc,
Michel devient éditeur de livres consacrés au développement personnel et à la spiritualité, des
thèmes qu’il a souvent évoqués, tant dans ses chansons qu’en interview.
Des tournages en avalanche marquent 2004 : pour le cinéma "La maison de Nina" de Richard
Dembo, pour la télévision "Un amour à taire" de Christian Faure primé au Festival de Luchon,
"Dalida" de Joyce Buñuel, "Le triporteur de Belleville" de Stéphane Kurc, et "Un coin d'azur"
d'Heiki Arekallio.
En 2005, MJM, la société de production de Michel, devient label — véritable déclaration
d’indépendance — et sort son 14e album studio, distribué par Warner, la maison de disques
de ses débuts. On peut y entendre notamment « La femme du parfumeur » ou « Celui qui
t’aimait c’était moi », une chanson dans la lignée de « J’veux pas qu’tu t’en ailles » Plus de
100 concerts en France et à l'étranger ponctuent ce passage symbolique, dont quinze dates au
Casino de Paris et un soir à l’Olympia.
Partagé maintenant régulièrement entre toutes ses activités, Michel reprend sa casquette
d’acteur en 2006 dans le téléfilm « Le sang noir » de Peter Kassovitz et le film « Les hauts
murs » où il retrouve le réalisateur Christian Faure.
En février 2007 sort l'album "Chanson Française". Michel interprète Léo Ferré, Jacques Brel,
Georges Brassens, Yves Montand, Édith Piaf... et rend hommage à ses premières amours. Ce
disque est le volet initial d’un triptyque qui mettra bientôt également à l’honneur ses autres
sources d’inspiration que sont la musique tzigane et le blues. Michel reprend la route avec ses
musiciens pendant plus d’un an de tournée.
En 2008, il tourne entre deux concerts « La première étoile » de Lucien Jean-Baptiste et
prépare pour la rentrée la tournée « Michel Jonasz Trio » avec deux musiciens où il reprendra
son répertoire réarrangé.