Tu vas prendre des ailes ma fille

Transcription

Tu vas prendre des ailes ma fille
LA VIE EN FACE
Tu vas prendre des ailes
ma fille
Un documentaire de Paule Zajdermann
Une coproduction ARTE France, TACT Production
(2002, 55 mn)
SÉLECTIONNÉ AU
FESTIVAL INTERNATIONAL DES PROGRAMMES AUDIOVISUELS
DE
BIARRITZ
22.20
vendredi 27 juin 2003
Contact presse : Céline Chevalier / Nadia Refsi / Rima Matta - 01 55 00 70 41 / 23 / 40
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Tu vas prendre des ailes ma fille
Sur le mode d’une chronique, le film suit une bande de quatre filles du 20e
arrondissement de Paris entre l’école, le boulot, le quartier. De cultures
différentes, ces quatre filles forment un groupe soudé, elles sont très
complices, vivent dans le même quartier depuis l’école primaire, section
secrétariat. Filles trop sages à la maison et en apparence conformes aux
injonctions familiales, elles deviennent à l’extérieur des pétroleuses rebelles,
au verbe haut et à l’attitude provocante, collectionnant au lycée les punitions,
blâmes et avis d’exclusion. Tout à la fois naïves et timides, roublardes et
séductrices, elles se révèlent pourtant terriblement sincères et attachantes.
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Note d’intention
Chronique d’une bande de filles du XXe arrondissement de Paris,
entre l’école, le quartier, les stages et le bistrot, ce film a été tourné
sur quelques mois entre le début du printemps et la fin de l’année
scolaire 2002. Il a été longuement préparé au cours de séances de
travail qui ont eu lieu deux fois par mois au lycée à partir du mois
de septembre. Cette sorte d’atelier d’écriture, lieu d’apprivoisement
réciproque entre les filles et moi, lieu de parole également, n’apparaît pas dans le film terminé, mais a permis à ces jeunes filles d’exister à leurs propres yeux comme les héroïnes d’un film documentaire dont elles sont en quelque sorte devenues les actrices.
En effet, écrire son histoire et en devenir l’actrice c’est d’une
certaine façon admettre que sa propre vie présente un certain
intérêt et mérite de laisser une trace. C’est cette prise de conscience qui m’intéresse ici.
Ces quatre filles forment un groupe soudé, elles sont très complices, se connaissent depuis
l’école primaire, vivent dans le même quartier et sont dans la même classe de première,
section secrétariat. Elles ont toutes des désirs, des ambitions, et il est très probable que ni
la famille ni le système scolaire ne sauront les valoriser. En effet, à la maison comme à l’école
elle ont l’impression de ne pas exister et disent jouer un rôle. Elles ont le sentiment qu’on ne
les connaît pas.
Filles trop sages à la maison et en apparence conformes aux injonctions familiales, elles deviennent à l’extérieur des pétroleuses rebelles, au verbe haut et à l’attitude provocante, jouant
aux affranchies et collectionnant au lycée punitions, blâmes et avis d’exclusion.
Elles sont tout à la fois naïves et timides, roublardes et séductrices, et pourtant terriblement
sincères et attachantes. Elles fument beaucoup, se maquillent trop, portent des chaussures
trop hautes et des vêtements trop ajustés.
Aïchouch est ronde, très ronde ; elle est particulièrement têtue,
nerveuse et impatiente. Elle aime lire et s’exprime bien, parle d’elle
et de sa famille avec un débit rapide et un langage très imagé, mêlé
de mots d’arabe. Elle subit de plein fouet l’autorité de son père et
de son frère.
Khalissa est blonde et sexy. Elle est à la fois très impérieuse et
complètement révoltée contre l’autorité, les flics, les profs, l’injustice dont elle se dit victime. Elle aime chanter, danser, compose de
la musique et a fondé un groupe de filles, «les Diable’ss », dont son
frère est manager.
Nathalie est menue et mutine. Son rire éclatant dissimule beaucoup d’angoisse. Elle est très
préoccupée par les difficultés familiales, les problèmes de ses parents, la dépression de sa
mère. Elle s’occupe de ses petits frères, des courses, du ménage et a une histoire d’amour
avec un jeune homme d’origine africaine ; c’est la seule française du groupe et elle ne se sent
bien qu’au milieu d’immigrés.
Saïda est grande, baraquée, sportive et c’est aussi la plus timide la plus maquillée et la
moins sûre d’elle. Du haut de son mètre quatre-vingt elle est taraudée par une angoisse, être
mariée de force par son père et rester coincée en Algérie. Petite, elle jouait beaucoup au
basket et a longtemps espéré réussir une carrière sportive qui aurait pu convaincre ses
parents de la laisser un peu vivre en paix.
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Un proverbe musulman dit : « le monde des hommes et celui des femmes sont comme le
soleil et la lune, ils se voient peut-être tous les jours, mais ils ne se rencontrent pas. »
Je propose ici un film pour traiter de l’affrontement entre tradition et intégration, entre difficulté
de grandir et désir farouche de s’affirmer. Mais, pas question de psychologie, de sociologie
des quartiers populaires, ni de discours compassionnel sur des jeunes filles opprimées. Non,
juste une approche, une tentative de rendre compte d’une rencontre émouvante avec
quelques adolescentes, pour certaines tiraillées entre deux cultures, et de simplement mettre
en avant des demoiselles à qui l’on demande généralement de la fermer.
Tranches de vie, simples moments de l’existence de quatre jeunes filles, alternance de vie de
groupe et de moments de solitude, balades, cours au lycée, stages en entreprises, sorties
scolaires, tous les événements de la vie de ces filles sont devenus matière du film qui, à la
fois portrait de groupe en plan large et plan rapproché de chacune d’elle, permet d’appréhender les filles ensemble mais également de façon plus individuelle.
Les lieux ont beaucoup d’importance. En effet, en dehors de la maison et du lycée, ces
jeunes filles n’ont nulle part où aller. Elles s’approprient donc la salle enfumée du bar du coin,
la cour du lycée, l’appartement de l’un de leur professeur qui leur permet de se retrouver et,
pourquoi pas, la plage de Dieppe où elles ont passé quelques jours à l’occasion d’un voyage
scolaire. Une caméra mobile pour un film en mouvement ponctué de moments d’intimité plus
calmes. Une alternance rapide de séquences brèves montées sur un rythme vif, presque
musical, sur un tempo, une pulsation qui n’est pas sans rappeler celle du rap ou du raï
qu’elles écoutent et qu’elles chantent.
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Paule Zajdermann
DOCUMENTAIRES
1985
1986
1987
1988
1990
1991
1992
1993
1995
1996
1997
2002
Octave au Pays des Immatériaux / Centre Pompidou
Romain Goupil, le moraliste / La Sept
Ombre et Soleil
Voyage en tauromachie avec Paco Ojeda / Canal+
L’Incroyable Monsieur Bébé / France2
Tant qu’il y aura des bébés / France2
Tant qu’il y aura la rentrée / France2
Parole de chaîne / France2
La Hague, le nucléaire au quotidien / Canal+
Bonne à tout faire / France2
Un siècle d’écrivains: Patrick Modiano / France3
Le Sabre brisé, l’Affaire Dreyfus aujourd’hui / Arte
Un siècle d’écrivains: Doris Lessing / France3
L’amour en guerre, suédoises impitoyables / France2
Une si jolie petite plage / France2
Vie et mort des langues / France5
Quand j’étais petit, j’savais pas lire / France3
Voyages voyages, Dakar / Arte
Médecin de famille, les maux pour le dire / France5
Tu vas prendre des ailes, ma fille / Arte
FILMS DE FICTION
1989
1994
Atlantic Rendez-vous / la Sept
La Belle de Fontenay / France2
Le Boiteux / France3
Le Baptême du boiteux / France3
Le Zoo du boiteux / France3
MAGAZINES
1984 / 85
1987 / 88
1993
Etoiles et Toiles / Magazine cinéma de Frédéric Mitterrand
M6 aime le cinéma / Magazine cinéma de Martine Jouando
Extérieurs nuit / Magazine cinéma de Serge Toubiana
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Fiche technique
Réalisation ............................................. Paule ZAJDERMANN
Image...................................................... Jean-Luc COHEN
Son.......................................................... Dominique KERBOEUF
Montage.................................................. Maureen MAZUREK
Musique.................................................. Louis COUMIAN
Une coproduction................................... ARTE France
Unité de programme / Thierry Garrel
Chargé de programmes / Pier rette Ominetti
TACT Production Télévision Audiovisuel Cinéma pour Tous
Nezha Drissi Cohen
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