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SES 1 re SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES Coordination Mireille Nivière Rédaction Laurent Akar, Dominique Beddock, Catherine Beddock-Diet, Laurence Benaim, Patrick Céard, Jean-Pierre Dal Follo, Florence Devaux, Thierry Fernandez, Aissa Grabsi, Jean-Pierre Guidoni, Nicolas Rouanet Professeurs de Sciences Économiques et Sociales Dans le livre du professeur : e Les réponses aux questions sur les documents et aux activités des TD Vers le Bac ; e Le corrigé des pages Testez vos connaissances, des sujets du bac et des exercices des fiches méthodes. 1 Sommaire Introduction 3 Chapitre 1 : Une représentation du fonctionnement économique 7 Chapitre 2 : Le financement de l’économie 21 Chapitre 3 : Socialisation et culture 31 Chapitre 4 : La structure sociale 43 Chapitre 5 : Organisation politique et participation citoyenne 57 Chapitre 6 : Les mécanismes du marché 66 Chapitre 7 : Marché et société 76 Chapitre 8 : Les fondements et les moyens de l’action des pouvoirs publics 85 Chapitre 9 : L’action des pouvoirs publics en question 95 Chapitre 10 : Normes et cohésion sociale 102 Chapitre 11 : Conflits sociaux et régulation sociale 110 Fiches Outils 117 Fiches Méthodes 122 Sujets Bac 126 Suppléments pour site 133 Transparents 134 Tableau des abréviations 135 2 © Magnard – 2005 Introduction : Lien marchand, lien social, lien politique Chapitre : l’exemple 7 : Marché de laetchanson société Introduction: Lien marchand, lien social, lien politique: l’exemple de la chanson Utilisation des documents de sensibilisation (pp. 8-9) • Le groupe L5 est le premier groupe formé par l’émission Pop Star (sur M6) dont le principe est de faire participer les téléspectateurs à la sélection des meilleurs candidats, sur plusieurs périodes. La formation du groupe est donc, en partie, le résultat des choix des téléspectateurs suivant leurs gôuts musicaux, artistiques, esthétiques… Bref, en les impliquant et en répondant aux attentes de ces derniers, la chaîne est sûre de capter leur attention, s’assure de leur fidélité et donc de son audimat. Ceci lui permet au final d’augmenter ses recettes publicitaires en vendant plus cher les plages horaires, car les annonceurs sont alors assurés de toucher plus de téléspectateurs, de consommateurs et associent en plus leur image à celle de la jeunesse, du dynamisme et du mérite. La chanson est au cœur d’une triangulaire : les téléspectateurs envoient des SMS pour voter, la chaine récupère les recettes publicitaires et les annonceurs ciblent directement les consommateurs « disponibles » car impliqués. La chaîne de Patrick Lelay, TF1, propose une émission similaire avec la Star Academy. • Le Gospel est un chant qui a servi de support identaire à la communauté noire aux États-Unis et continue de symboliser celle-ci en prenant appui sur la religion. Il associe la foi et la paix à un peuple et se chante dans les églises. Le chant est ici abordé sous l’angle du lien social, comme créateur de sentiment d’appartenance, porteur de certaines valeurs et normes sociales. • L’affiche de « Avis de KO social » montre l’association de groupes musicaux et de représentants de la société civile pour dénoncer la politique libérale menée par le gouvernement. C’est une contestation politique, une participation protestataire (et non conventionnelle) au débat public sur les droits sociaux. La chanson devient un instrument pour médiatiser les enjeux et interpeller les citoyens. Réponses aux questions (pp. 10-17) Document 1 1 La somme de 9 euros correspond à la marge du commerçant, c’est-à-dire la différence entre le prix d’achat et le prix de vente. 2 Les différents intervenants sont : le producteur qui finance le projet de l’artiste et la maquette de l’œuvre ; la maison de disque qui s’occupe de la fabrication en série et de la campagne promotionnelle (bien que la publicité soit souvent déléguée à une entreprise de communication) ; le distributeur qui se charge de vendre les disques au consommateur final. L’artiste occupe finalement une position marginale dans la filière de production. 3 Un artiste (auteur-compositeur) perçoit 0,56 ¤ de droit d’auteur par CD vendu à 20 ¤, soit 2,8 % (il faut préciser que l’artiste touche également une redevance mais le document ne distingue pas sa part de celle des éditeurs et des producteurs). 4 L’artiste : 0,56 ¤ ; l’État : 3 ¤ ; le producteur et la maison de disque : 7,44 ¤ ; le commerçant : 9 ¤. 5 Ici, nous ne tenons pas compte de la TVA supportée par l’acheteur. Mais seulement du prix HT, soit 17 ¤ : l’artiste perçoit alors 3,2 % du prix du CD alors que la maison de disque perçoit 43,7 %. Document 2 6 Entre 1998 et 2004, le marché du disque français a connu une baisse à la fois en valeur (le chiffre d’affaires a diminué de 18,8 %) et en volume (le nombre d’unités vendues a régressé de 16,5 %). 7 Sur l’ensemble du chiffre d’affaires du marché du disque en France, la musique classique représentait 8 4,7 % en 2002 et 4,9 % en 2004, soit une augmentation de 0,2 points de %, c’est-à-dire 4,2 %. La variété nationale a quant à elle augmenté de 6,4 %, alors que la variété internationale a baissé de 11 %. En 2004, la variété nationale occupe la plus grande place dans les ventes avec 62,9 %, soit un peu moins de deux disques vendus sur trois ; presque deux fois plus que la variété internationale et treize fois plus que la musique classique. Document 3 9 Les disques sont traditionnellement distribués dans des grands magasins spécialisés (Fnac, Virgin…) ou chez les disquaires (de moins en moins nombreux), mais aussi dans les grandes surfaces qui se sont ouvertes aux biens culturels, dont la musique. 10 Les ventes en ligne sur les sites des groupes de musique, mais aussi les possibilités de téléchargement gratuit ont bouleversé le circuit traditionnel de la distribution et échappent au contrôle des maisons de disques. 11 Cette nouvelle pratique pose divers problèmes, notamment celui de la propriété intellectuelle concernant à la fois l’artiste (qui ne touche plus de droits d’auteur) et sa maison de disque (qui voit ses recettes diminuées). Par conséquent, ceci soulève également un problème de rentabilité des investissements des nouveautés lancées par les maisons de disques. C’est donc la dynamique de la création musicale qui est menacée. Pour contrer cette pratique, les maisons de disques, comme Sony et Apple, développent des plates-formes de vente de musique en ligne sans sup- © Magnard – 2005 3 port, c'est-à-dire des morceaux choisis dans les albums sans avoir l’obligation d’acheter l’intégralité du disque. 12 Les artistes peuvent créer leur propre site sur lequel ils mettent en vente leur album ou certains morceaux. Internet devient alors un moyen de contourner les géants de la production et de la distribution musicale. Document 4 13 Points de vente physiques : grande surface ou commerce spécialisé tel Fnac et vente sur lieux de concerts (commerce légal et illégal) ; points de vente virtuels : sites Internet. 14 C’est la dimension économique qui apparaît ici : l’achat d’un cd peut amener au concert, ou inversement, et pousser l’individu à compléter sa connaissance de l’artiste (dvd, tee-shirt, affiches, reportages…) en consultant son site. De même, les différents lieux ne s’adressant pas forcément aux mêmes types d’individus (néophytes, passionnés, curieux…), ils permettent d’élargir les débouchés des ventes de disques. 15 On trouve en premier lieu un lien marchand entre le vendeur ou conseiller Fnac et l’acheteur. De même, ces lieux permettent la rencontre de personnes de groupes sociaux différents dans les rayons ou en concert. Enfin, les sites et les forums, ou lieux de discussions autour de l’artiste organisés par des passionnés, les groupes eux-mêmes ou la maison de disque de l’artiste, assurent un lien social permanent. Document 5 16 Les deux chansons mettent l’accent sur les contraintes imposées par les maisons de disques aux artistes pour façonner les goûts du public (chanson populaire, opéra…), c'est-à-dire répondre aux exigences de l’image, du style ou genre mais aussi pour façonner l’artiste lui-même : travail sur son image, sa façon de parler, de se donner à voir (aliénation ?). 17 Les recettes du succès : avoir une image rebelle, libertine, en décalage ou marginale par rapport à la société, mais aussi plaire au plus grand nombre, répondre aux attentes du public (la variété…) et aux canons de la mode. 18 Ces attentes sont façonnées, construites, orientées notamment par la publicité, présentation et représentation (impresario…) de l’artiste dans sa vie publique (son dernier album, sa tournée, ses projets de films…) et vie privée (vacances, maîtresses, amants, divorces… par l’intermédiaire de la presse spécialisée dite « presse people »). 19 Pour Kinito, le succès dépend de l’attitude de l’artiste vis-à-vis des normes sociales, de ce qui est « politiquement correct », bref de l’opinion publique. La référence à Jenifer, au château de la Star Academy, dénonce une vision formatée du chanteur, comme si le fait de prendre des cours de chant, de danse légitimait le talent. Enfin, il faut plaire aux mères de famille, c'està-dire à la plus grande masse possible et non à des mélomanes ou passionnés de musique. 20 Le groupe L5 (Pop Star sur M6) illustre l’aspect marketing de la musique, puisque c’est un groupe for- 4 maté. Les individus ne se connaissaient pas avant de participer à l’émission et ont été choisis sur des critères précis (être une fille, savoir danser, compatibilité des voix, harmonie des physiques…). Document 6 21 Les données en valeur représentent les recettes, les ventes de CD, donc les quantités multipliées par les prix de vente (le chiffre d’affaires) alors que les données en volume représentent uniquement les quantités de CD vendus. 22 En 2004, 9,2 % des ventes de CD (soit 10,9 millions de CD) en volume ont été réalisées dans des lieux spécialisés comme les disquaires ou sites Internet. 23 En 2004, les grandes surfaces alimentaires ont réalisé la moitié du chiffre d’affaires global des ventes de CD en France, les grandes surfaces spécialisées 40 % et les autres spécialistes 10 %. 24 On remarque que les disquaires et les sites de ventes en ligne ne réalisent que 10 % des ventes et ne permettent d’écouler que 9,2 % des quantités de CD. Ceci montre que les lieux spécialisés sont les moins fréquentés par les consommateurs et restent réservés aux connaisseurs et passionnés. La majorité des acheteurs passent par les grandes surfaces. Ces lieux de ventes tout public proposent des produits variés en grande quantité. Les grandes surfaces alimentaires vendent davantage que les grandes surfaces spécialisées qui supposent déjà une démarche d’achat particulier (l’achat de musique), alors que les premières brassent un volume de clients plus large. Document 7 25 L’approche de la rave met en avant l’individu dans le groupe. Chaque individu peut s’y rendre seul grâce aux informations qui circulent sur Internet. De plus, ces rassemblements sont souvent clandestins. Woodstock symbolise le lien communautaire entre les individus qui se déplacent en groupe ou en bande, partagent les mêmes valeurs et codes. Contrairement aux raves clandestines, ce rassemblement a été organisé ouvertement. 26 Le Festival des vieilles charrues est un festival local à vocation internationale qui permet de dynamiser la région et de faire connaître de nouveaux groupes. Les deux autres types de rassemblement n’ont pas cette vocation de découverte du site et des groupes. Le festival de Woodstock a fait venir des artistes déjà connus et engagés contre la guerre au Viêt-nam. Quant à la rave, elle n’a pas de thème particulier et ne s’identifie ni à des valeurs, ni à des lieux précis. 27 Le Gospel est un type de chanson à vocation religieuse (gospel veut dire évangile), issu de la communauté noire d’Amérique du sud. Il se chante dans des lieux de cultes, des églises, donc des lieux fermés regroupant des Chrétiens autour de prières chantées. 28 Chacune de ces manifestations est en rapport avec des individus socialement différents du point de vue des goûts musicaux, des origines sociales et des valeurs véhiculées (Woodstock et mouvement hippie, rave et mouvement techno, festival local et retour de la musique festive). © Magnard – 2005 Introduction : Lien marchand, lien social, lien politique Chapitre : l’exemple 7 : Marché de laetchanson société Document 8 29 La tenue comme le maquillage sont unisexes : • pour le courant punk : la crête de cheveux colorée (rose, bleue…) en arête centrale sur un crâne rasé et/ou tatoué. Bracelets à clous, jeans délavé court faisant apparaître les chaussures « docks Martins » montantes, épingles à nourrices sur les lobes d’oreilles et narines percées notamment. Tee-shirts troués ou déchirés en prenant exemple sur le groupe « Sex pistols », « The Clash », Nina Hagen… • pour le courant gothique : chemise à jabot blanche, long manteau, pantalon et bottes noirs, visage blanc (utilisation de poudre), rouge à lèvre et vernis à ongles noirs, yeux maquillés, cheveux ébouriffés en prenant exemple sur le groupe « The Cure » ou le chanteur baroque Klaus Nomi… 30 Ces signes permettent de se reconnaître ou d’être reconnus par les semblables et les autres en jouant sur des codes et symboles visuels (le crucifix pour les gothiques, les badges avec le A d’Anarchie pour les punks et le symbole de Peace and Love pour les hippies). Le vêtement est un signe. Il est porteur d’un message, d’une information sur l’appartenance à un univers (rap différent du gothique), à une catégorie musicale (rock différent du hard-rock), à une tranche d’âge, etc. 31 Les hippies illustrent le courant pop-rock ; les rastas, le reggae ; les blousons noirs, le rock’n roll ; les raveurs, la techno. Document 9 32 Les musiques rap et électroniques renvoient à des réseaux particuliers d’amis, de bandes qui recherchent l’indépendance aussi bien au niveau de la production que de la diffusion. En effet, souvent autoproduites ou sur des petits labels indépendants spécifiques, elles s’appuient sur des structures alternatives. De même, leurs musiques se diffusent en milieux relativement fermés (radios spécialisées, lieux de vente particuliers) ou lors de grands rassemblements. Enfin, elles revendiquent la référence à la ville, c'est-à-dire à un contexte sociogéographique particulier. 33 La musique urbaine, qu’il s’agisse de rap ou d’électronique, ne repose pas sur un individu mais sur un ensemble de personnes participant à la création musicale. C’est parce qu’ils parlent de choses vécues et sont portés par des groupes d’amis que ces artistes sont crédibles. Les messages véhiculés reposent sur des références communes toujours liées au mode de vie urbain. Derrière les artistes, c’est tout un milieu qui s’exprime. 34 Les artistes utilisent le cadre de la ville comme source d’inspiration et « la cité » utilise la musique comme moyen d’expression des problèmes sociaux. Les textes des musiques rap dénoncent les problèmes urbains et font référence aux codes urbains, comme si les artistes étaient à la fois inspirés par ces problèmes et porteurs de revendications qui ne leur appartiennent pas. Ils permettent donc de médiatiser autrement les problèmes urbains en les mettant en spectacles. 35 La première motivation est de dénoncer, sensibiliser, mobiliser les individus de façon alternative aux différents problèmes urbains (violence, pauvreté, exclusion, bruits…), donc d’être le reflet d’une réalité sociale. La seconde motivation est d’être reconnu par les pairs (les autres artistes) mais aussi les instances culturelles, c'est-à-dire de défendre ce type de création musicale en tant que nouveauté culturelle et représentant alternatif de certains groupes sociaux (les jeunes, les exclus…). 36 Elles sont représentatives d’un lien social car elles sont issues de groupes d’individus, de projets communs utilisant des réseaux particuliers créateurs de solidarité sociale. De plus, elles véhiculent des messages dénonçant des problèmes réels rencontrés par des groupes sociaux caractérisés par un mode de vie semblable, l’urbain. Enfin, elles aspirent à médiatiser, rendre public, donc interpeller le champ politique sur des sujets qui touchent tout le monde (insécurité, emploi, chômage, école, justice…). Document 10 37 Le problème de l’accès aux boîtes de nuit, celui de pouvoir trouver un appartement, celui d’obtenir un crédit pour acheter son logement : ces différentes situations rendent compte des obstacles à son intégration sociale et professionnelle. 38 L’origine des problèmes est dans le groupe culturel et social dont est issu le personnage. 39 Cette situation est qualifiée de discrimination raciale. On parle également de délit de faciès (cf. doc. 11, p 189). 40 Le personnage est donc victime de 3 formes de discrimination : physique, sociale, économique. Document 11 41 La Marseillaise a été écrite par Rouget de Lisle en 1792. Initialement elle ne portait pas ce nom, puisqu’il s’agissait d’un Chant de marche pour l’armée du Rhin. Lors de la prise des Tuileries, ce chant est repris par les « fédérés », partisans du mouvement populaire provenant des provinces (dont les Marseillais), qui en changent le nom. 42 Elle fut systématiquement censurée sous les régimes monarchiques. 43 Depuis la IIIe République, la Marseillaise est reconnue de tous comme un symbole républicain au même titre que le drapeau national. 44 Elle représente un symbole politique car elle est née pendant la Révolution française, période de conquête des droits pour les citoyens, symbole du combat pour la liberté, l’égalité et la fraternité, qui sont les valeurs républicaines. Document 12 45 « La mauvaise réputation » : thème qu’on appelle en sociologie la déviance, qui renvoie à une analyse de la non-conformité aux règles sociales respectées par le plus grand nombre (ici « les braves gens ») entraînant des sanctions dans le cas contraire (exclusion, mise à l’écart ou mise à mort par pendaison dans la chanson). « Le déserteur » : thème de la violence légitime dans une société (la guerre) qui est refusée et appel à la désobéissance civile. © Magnard – 2005 5 46 « Les braves gens » représentent la majorité, groupe dominant qui produit les normes et lois que refuse ou conteste le personnage de la chanson. Alors que « les pauvres gens » désignent des semblables dans un autre pays devenu « l’ennemi » contre lequel nous sommes en guerre. 47 La contestation est ici de nature politique. On montrera dans les chapitres 3 et 10 que la famille, l’école, le pouvoir politique au travers de l’État sont des institutions qui ont pour objectif de produire des normes, des règles, des lois qui définissent (déterminent ?) les statuts et rôles des individus et groupes sociaux. 48 L’affiche de « Avis de KO social » traduit le regroupement et la mobilisation d’artistes et de diverses associations contre la politique libérale de la France. Document 13 49 Les élèves auront cherché les chansons notamment sur Internet (de nombreux sites proposent en ligne gratuitement les paroles des chansons, par exemple : Paroles. net). Les textes des deux premières sont dans le document 12. « Hexagone » illustre la contestation du pouvoir politique, « Motivés » dénonce la perte de la participation politique en utilisant une chanson révolutionnaire (celle des résistants « le chant des partisans »), « Clandestino » la stigmatisation et le traitement par le pouvoir des clandestins, sans-papiers. 50 Le groupe Zebda s’est engagé politiquement lors des élections municipales en présentant une liste « motivés ». Ils ont donc dépassé le stade de la contestation, du contre-pouvoir en cherchant à rentrer dans le champ politique. 51 Dans le temps, ici sur un demi-siècle, la chanson continue de jouer un rôle privilégié de contestation du pouvoir politique ; elle est aussi un moyen d’intervenir dans le débat public ou d’imposer un débat sur la place publique. Document 14 52 Ce concert était un support de la contestation antiBush aux États-Unis pendant la campagne présidentielle en 2004. Divers groupes de musique se sont ainsi réunis pour donner des représentations dans tout le pays afin de dénoncer la politique du président sortant. 6 53 La mention « vol 1 » fait référence aux compilations de plusieurs artistes sur un même album (ici réunis contre Bush) qui sortent lors d’occasions particulières (ici, l’élection présidentielle) ; le nombre 1 marque le début de la mobilisation. Il ne s’agit pas d’un phénomène inédit, mais du commencement d’une série d’actions. 54 Erratum : Il ne s’agit pas d’un document de la page 10 mais de la page 9 puisqu’il s’agit à nouveau de l’affiche de « Avis de KO social ». L’engagement politique, au-delà de la contestation, est souligné par l’association des artistes à des associations militantes comme La Confédération paysanne, Association France Palestine Solidarité, ATTAC… Document 15 55 Le but de ce mouvement, lancé par le groupe Les Têtes Raides, était de mobiliser les médias et l’opinion publique sur l’orientation de la politique du gouvernement, qui tend au démantèlement du système de protection sociale au nom du libéralisme et au détriment de la solidarité et des droits sociaux. 56 Ce mouvement a réuni autour d’une même cause, « Avis de KO social », en peu de temps et en un même lieu, une vingtaine d’artistes et une cinquantaine d’associations défendant toutes des intérêts particuliers, parfois même concurrentes. Il a donc rendu possible et surtout visible un nouveau type de mobilisation collective en permettant de créer du lien entre les différents représentants de la contestation sociale sans donner d’étiquette politique à ce mouvement. 57 La dimension non marchande se retrouve dans l’engagement gratuit des intervenants pour ôter tout soupçon d’intérêt pécuniaire à la mobilisation. Le mouvement est lancé par Les Têtes Raides, groupe qui dénonçait déjà le malaise social à travers ses textes. En tant qu’artistes, ils ont utilisé le Zénith, à Paris, pour rassembler, créer du lien entre différents acteurs et groupes sociaux autour d’une plate-forme commune : « Avis de KO social ». L’engagement et la mobilisation de ces divers représentants de la société civile ont permis d’unifier un vaste réseaux de contre-pouvoir capable de s’allier autour d’une même cause et d’une recherche de projet alternatif. © Magnard – 2005