Bon pied, bon œil aux parlementaires

Transcription

Bon pied, bon œil aux parlementaires
Une volonté de communiquer, un journal pour le faire…
Le ginkgo
Dossier pages 9 à 12
Bon pied, bon œil
aux parlementaires
pour la future loi sur l'autonomie
AREFO (Association Résidences et Foyers)
ARPAD (Association des Résidences pour Personnes Agées Dépendantes)
103, Bd Haussmann • 75 008 Paris • Tél. 01 42 68 40 40
N°21
juin 2013
Le mot du Présidentp.2
Éditop.3
Eval'Zheimer,
de quoi s'agit-il ?
p.4-5
Le Projet Personnalisé
Individualisé (PPI)
p.6
Les Conseils
de Vie Sociale (CVS)
p.7
Convention entre
l'Adapt et l'Arefo
p.8
Dossier : Le Ginkgo Le mot
du Président
p.9-12
Projet d'EHPAD à Villejuif,
ça avance !
p.13
Accueil séquentiel p.14
Les résidents s'expriment p.15
AREFO (Association Résidences et Foyers)
ARPAD (Association des Résidences pour
Personnes Agées Dépendantes)
103, bd Haussmann 75 008 Paris
Tél. : 01 42 68 40 40
Fax : 01 42 68 07 24
e-mail : [email protected]
Internet : www.arefo-arpad.com
Responsable de la publication
Jean-Louis Stevens
Directeur de la publication
Alain Lecerf
Responsable de la communication
Charlotte Cabo
Ont collaboré (textes et iconographie)
Anne-Bérénice Simzac, Isabelle Barros,
Maryline Nouvier, Mireille Devin,
Sandra Deray, Elsa Fabreguettes.
Crédits photos
Arefo Arpad
Maquette, compogravure, impression :
Ecoprint 01 64 66 30 00
Dépôt légal : 2e trimestre 2013
L’ensemble associatif AREFO - ARPAD
est le 3ème acteur du secteur de l’accueil des
personnes âgées en France.
Cela nous impose des exigences,
notamment une exigence de réflexion sur
leur avenir et leur développement.
Si la croissance de nos activités est
conforme à nos prévisions, force est
de constater qu’elle est plus « faible »
que par le passé. Cette constatation est
commune à un grand nombre « d’acteurs
et d’opérateurs » compte tenu notamment
de la réduction de l’offre résultant, c’est
un paradoxe, de la nouvelle « procédure
d’appels à projet ».
Les évolutions institutionnelles,
les nouvelles attentes des autorités
(ARS, Conseils Généraux, etc.)
conduisent notre secteur d’activité,
comme d’autres, à aborder une phase de
recomposition qui entraîne, d’ores et déjà,
le regroupement d’associations dont la
taille n’est plus suffisante face aux défis
économiques et à l’évolution des coûts
de gestion. Ces évolutions requièrent
une surveillance accrue et un contrôle
régulier des procédures donc une maîtrise
indispensable du coût et de la qualité des
services.
L’adaptation de l’offre est nécessaire
face aux évolutions sociétales et
comportementales des nouvelles
générations de retraités dont l’espérance
de vie continue de croître ; par ailleurs, les
attentes sont plus exigeantes au regard des
services que nous leur proposons.
Le développement accru du secteur privé
commercial nécessite d’être concurrentiel
et donc de disposer des compétences afin
que le secteur associatif reste un acteur
incontournable de l’accompagnement de
nos aînés.
Notre secteur d’activité (établissements
privés à but non lucratifs) est marqué
par les évolutions réglementaires, les
bouleversements d’ordre économique,
qui nous contraignent à réfléchir à notre
devenir. C’est l’occasion de faire valoir
notre plus-value associative, nos spécificités
et notre faculté d’adaptation
et d’anticipation.
Nous devons :
- faire face aux contraintes de gestion
de plus en plus « pesantes »,
Jean-Louis Stevens,
Président de l’Arefo et de l’Arpad.
- r echercher des expertises
complémentaires aux nôtres,
-m
utualiser des ressources de nature
à dégager des économies d’échelles,
- enrichir nos activités afin de renforcer et
élargir notre présence au sein de la filière
gérontologique,
- développer des actions innovantes, etc..
Le maillage géographique devrait être,
à cette occasion, renforcé là où nous gérons
peu d’établissements.
Cela, je le rappelle, ne peut se faire qu’au
seul bénéfice des personnes accueillies dans nos
établissements, afin de maîtriser les prix
de journée, sans renoncer bien évidemment
au projet qui est le nôtre mais, bien au-delà,
le diffuser.
Je compte sur chacun des collaborateurs de
nos associations pour aborder une nouvelle
phase de notre histoire avec détermination
et enthousiasme. Il nous faut plus que
jamais communiquer sur notre savoir-faire
et notre activité.
Jean-Louis Stevens
EDITO
Vous avez dit autonomie ?
l’anticiper par la mise en place d’une
politique de prévention (dépister les
premiers signes de fragilité, de perte
d’autonomie, des difficultés à se déplacer,
de perte d’audition, de vue…)
- l’adaptation : adaptation de la société
toute entière au vieillissement de sa
population. Adaptation des logements,
des transports, de la ville, de la culture…
- l’accompagnement : accompagner les
aînés et leurs familles quand il faut
organiser le soutien au domicile, entrer
en établissement, faire face à la dépense…
Anticipation, adaptation,
accompagnement… cela laisse rêveur pour
nous à l’AREFO-ARPAD. Mais pour
quelle raison ?
Tout simplement parce que nous avons
bâti depuis de très nombreuses années
notre politique associative, en grande
partie, sur ces trois démarches.
Quelques exemples ou références :
L’action de l’AREFO et celle de l’ARPAD
s’inscrivent dans ce que l’on appelle le
parcours résidentiel, le parcours de vie des
personnes, des citoyens.
Nous n’avons eu de cesse de veiller à ce
que notre action soit le résultat de cette
anticipation. Bien avant la réforme de
la tarification de 1997, les résidences de
l’AREFO (nous ne les appelions plus les
logements-foyers) recevaient la mission :
- de mettre en œuvre un véritable projet de
vie sociale s’inscrivant dans le quartier ou
la commune d’implantation,
- de s’ouvrir sur le quartier et d’être
la plateforme de services, du
développement, d’une coordination
gérontologique avec les différents acteurs
de la filière gérontologique, le faire
ensemble au bénéfice des populations
âgées,
- de réfléchir à l’évolution de l’accueil des
populations, à l’adaptation des lieux
d’accueil, des logements, des réponses aux
besoins exprimés (rénovation permanente
des lieux de vie, création d’un transport
adapté de proximité…)
- d’être au clair sur cette démarche
d’accompagnement et non de prise
en charge, ne pas faire à la place de…,
permettre à chacune et chacun de
vivre sa vie selon ses choix, assurer une
Alain Lecerf, Directeur Général
de l’Arefo et de l’Arpad.
continuité de cet accompagnement par
la mise en place d’une réponse adaptée à
la perte d’autonomie : l’accueil en Arpage
sur le même concept du domicile en
réaffirmant que la vieillesse n’est pas une
maladie.
Alors nous sommes prêts, à nouveau,
à participer à ce combat, pour que ces
orientations ne soient pas vaines, en
participant à la levée des obstacles.
Au cours de ces dernières années, les
déceptions ont été grandes face aux espoirs
que des annonces avaient suscités.
Il est plus que temps de modifier notre
regard sur cette société qui, certes, a un
des taux de natalité le plus important
du monde occidental, mais une société
qui vieillit et qui a un grand besoin de
cohésion, de rapprochement entre les
générations, de compréhension entre les
êtres, de recréer du lien.
C’est un tournant à ne pas manquer car
cette fois, ce ne sera plus de la déception.
Aux actes jeunes et vieux citoyens ; unissezvous pour un monde
de conviction !
Alain Lecerf
3
AREFO ARPAD MAGAZINE N° 21 — JUIN 2013
En quelques mois, le changement qui s’est
opéré a concerné, dans un premier temps,
la sémantique.
En effet, en peu de temps, on est passé de
« la dépendance » à « l’autonomie ». D’un
premier ministère de la dépendance à un
ministère de l’autonomie.
Est-ce un signe ? Est-ce le signal d’un vrai
changement de regard sur l’autre, celui qui
vieillit, qui prend de l’âge, un changement
de perspective ? Le 25 janvier 2013, invité
par l’Uniopss à participer à son congrès de
Lille, le président Hollande a annoncé une
grande réforme pour la fin de l’année 2013.
Le 16 mai dernier, il évoquait « l’an II » de
son quinquennat sous le signe de
« l’offensive ». Alors qu’en sera-t-il pour ce
qui concerne, comme l’appelle son ministre
en charge du secteur, « celui de l’avancée
en âge » ?
Ou alors, une nouvelle fois, les élus de la
nation ne vont-ils pas battre en retraite
devant… la nouvelle réforme des retraites ?
Nous espérons, nous y croyons toujours
à cette réforme annoncée qui élargirait
le spectre en couvrant plus largement
l’adaptation de notre société au
vieillissement. Il ne s’agirait plus seulement
de prévenir les effets du grand âge mais de
palier au mieux les difficultés croissantes
liées à ce vieillissement.
On ne pourrait donc que se réjouir de cette
promesse qui ambitionne de prendre ce
sujet d’une façon transversale sur la plupart
des questions sociales, avoir des approches
considérant la personne dans sa globalité.
Alors de quelle réforme s’agit-il ?
Et quelles sont les options possibles ?
Plusieurs pistes ont été tracées dans
les trois rapports remis il y a quelques
semaines au premier ministre, mais la
question essentielle est une inconnue…
Celle du financement.
« L’âge ne doit plus être subi mais
devenir une force » précise la ministre
Michèle Delaunay : « lancer un processus
d’adaptation de la société au vieillissement
pour que l’âge devienne une force et ne soit
pas subi ».
Cette loi devrait s’articuler autour de trois
axes : les « 3A »
- l’anticipation : le vieillissement est un
phénomène prévisible contrairement à
la maladie ou au handicap. Il faut donc
REPORTAGE
Eval’Zheimer, de quoi s'agit-il ?
Améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, ou de maladies
apparentées, et de leurs aidants.
L’Arpage Saint-Genest à Nevers (58) avant/après.
4
Une démarche
scientifique
Eval’Zheimer est un programme qui a été
initié en 2007 par la Fondation Médéric
Alzheimer*, selon la méthodologie de
« recherche-action » (méthodologie qui suit
les principes de l’évaluation scientifique).
En ce sens, le programme, mené en
partenariat avec l’Agirc-Arrco, a été
scindé en deux phases pour mieux en
mesurer les bienfaits :
• une 1ère phase exploratoire conduite sur
trois sites (EVAL’1)
• une 2ème phase d’évaluation conduite sur
huit sites dotés d’une unité spécifique
Alzheimer (EVAL’2). Ces huit sites ont
été sélectionnés dans le périmètre de
l’Agirc-Arrco ; quatre d’entre eux ont
été choisis au hasard pour expérimenter
le programme et les quatre autres pour
servir de groupe témoin.
L’expérimentation du programme auprès
de ces 11 établissements a permis de
mettre en évidence l’impact positif
que cela avait sur la qualité de vie des
résidents. Cela a également permis de
montrer qu’un tel programme favorisait
une meilleure approche de l’unité
spécifique par le personnel.
Forte de cette expérience bénéfique,
la Fondation Médéric Alzheimer
propose dorénavant aux établissements
« un programme d’intervention sur
l’environnement physique, social et
organisationnel des structures dédiées
à l’accueil de personnes atteintes de
la maladie d’Alzheimer ou maladies
apparentées ».
Les objectifs
du programme
Eval’Zheimer et son
approche
Le programme repose sur quatre
principaux objectifs :
1 Améliorer la convivialité en recréant
des ambiances familières
2D
onner des repères en structurant
l’espace
3 Retrouver des références personnelles
en proposant un environnement
domestique
4C
réer des liens nouveaux en modifiant
les pratiques sociales
Afin d’atteindre ces différents objectifs,
le programme privilégie une approche
complète basée en premier lieu sur
l’observation et la compréhension.
L’enjeu ici est d’identifier les pratiques
professionnelles et l’usage des différents
espaces fait par les résidents, leur
famille, le personnel et les autres aidants
(familiaux et bénévoles).
Vient ensuite le soutien et
l’accompagnement des aidants,
et surtout des professionnels, visant
à mettre en place le changement des
pratiques et du cadre de vie.
L’approche se conclut par la
sensibilisation des équipes à d’autres
pratiques d’accompagnement ;
sensibilisation faite par le biais d’échanges
avec l’encadrement et par le croisement
des pratiques mises en place au sein
des différentes structures.
Comment cela
se concrétise-t-il
en unité plus adaptée ?
Concrètement, le programme
Eval’Zheimer se matérialise par un
réaménagement des espaces et par la mise
en place d’une décoration adaptée.
REPORTAGE
Si cela peut surprendre, il faut savoir que
l’organisation des espaces (des détails
techniques aux éléments décoratifs)
joue un rôle extrêmement important
dans la qualité de vie des résidents, et
plus particulièrement des personnes
atteintes de la maladie d’Alzheimer.
Une bonne conception des lieux peut
favoriser l’autonomie et, inversement, un
environnement non adapté peu accentuer
la dépendance.
Parce que les personnes atteintes
de la maladie d’Alzheimer ont des
comportements et des besoins spécifiques,
il est nécessaire que leur lieu de vie
intègre ces paramètres afin de leur offrir,
autant que faire se peut, une qualité de vie
optimale.
Pour donner quelques exemples, il est
important que l’aménagement de l’unité
de vie favorise l’orientation temporospatiale. La diversification des lieux et des
ambiances (coin repas, coin salon, coin
cuisine…) favorise notamment le repérage
spatial des personnes désorientées.
À ce titre, la couleur participe vivement
à la création de repères et de lisibilité
de l’espace. Elle joue également un rôle
important dans la perception du lieu
(agréable/désagréable ; reposant/excitant).
De manière générale, les couleurs chaudes
encouragent le mouvement et l’activité et
sont donc utilisées dans les espaces de vie
collectifs, tandis que les couleurs froides,
plus apaisantes, sont utilisées dans les
logements. En complément de la couleur,
le choix de l’éclairage importe également
et il convient de privilégier un éclairage
naturel.
La décoration aussi participe au repérage ;
par exemple le repérage dans le temps
peut être favorisé par une pendule à
aiguilles pour se situer dans la journée.
Elle peut également servir de signalétique
dans les espaces de circulation.
L’aménagement doit également offrir un
cadre de vie stimulant et propice à la vie
sociale, aussi bien pour les résidents que
pour les personnes extérieures.
Résidence Arpage La Poésie avant/après.
Si l’unité adaptée est centrée sur un
espace de vie collectif, il est aussi
important d’aménager des espaces plus
petits et plus intimes pour permettre aux
résidents de s’isoler, notamment avec leur
famille. En cela, le mobilier se doit d’être
accueillant et fonctionnel tout en veillant
à la sécurité de chacun (éviter par exemple
le mobilier avec des angles vifs).
Ce sont donc toutes ces composantes,
entre autres, qu’intègre le programme
Eval’Zheimer et sur lesquelles il apporte
conseil et soutien aux différentes
structures d'accueil impliquées.
De même, l’aménagement doit susciter
la participation chez les résidents. Un des
exemples les plus pertinents à ce sujet est
la cuisine. Ce lieu doit être entièrement
conçu pour les résidents (ce qui implique
la prise en compte des problèmes de
sécurité associés) et ouvert sur le lieu
de vie. L’objectif étant de favoriser la
participation (mise du couvert, épluchage
des légumes…), de faire appel à la
mémoire (gestes, recettes…), de stimuler
les sens (odorat, goût…) et de recréer
un environnement domestique familier.
Dès l’année 2009, l’Arpad a répondu
favorablement aux sollicitations de la
Fondation Médéric Alzheimer et de
l’Agirc-Arrco. C’est ainsi que l’Arpage
Saint Genest à Nevers (58) a intégré
la phase EVAL’2.
Autre exemple pertinent : celui des
espaces dédiés aux animations et activités
de groupe. Ces derniers doivent être bien
visibles afin d’encourager les résidents
à y prendre part sans pour autant les y
obliger. Si bon nombre d'aspects dans
l’aménagement et la décoration sont
à privilégier, certains éléments sont a
contrario à proscrire. C’est le cas, par
exemple, des revêtements de sol : il est
impératif d’éviter tout revêtement sombre
et contrastant car ce type de revêtement
est propice aux distorsions perceptuelles,
pouvant donner lieu à des sensations
de vide et de gouffre. De même, les
revêtements comportant des petits motifs
(confettis, paillettes, petits carrés…)
sont à éviter dans la mesure où certaines
personnes chercheront de manière
obsessionnelle et compulsive à le gratter.
Le programme
Eval’Zheimer et l’Arpad
5
Face à la réussite de ce premier projet,
le programme Eval’Zheimer a été mis en
œuvre dans plusieurs Arpage : à l’Arpage
Louis Pasteur à Chilly Mazarin (91), à
l’Arpage Mornay à Levallois-Perret (92), à
l’Arpage Camille Desmoulins à Juvisy-surOrge (91), et au sein des Arpage La Poésie
et Les Astéries à Sète (34).
Un programme bénéfique pour les
résidents et en parfaite cohérence avec
le projet associatif de l’Arpad.
* Fondation Médéric Alzheimer
La Fondation Médéric Alzheimer est la première
Fondation reconnue d’utilité publique entièrement
consacrée à la maladie d’Alzheimer. Elle a été
créée en 1999 par le groupe Médéric, devenu
depuis Malakoff-Médéric. Son principal but est
de promouvoir toute action et recherche sociale ou
médico-sociale destinées à promouvoir et valoriser
la place et le statut des personnes atteintes de la
maladie d’Alzheimer, à améliorer la qualité de vie
des personnes malades, et celle de leurs aidants qu’ils
soient familiaux, bénévoles ou professionnels.
AREFO ARPAD MAGAZINE N° 21 — JUIN 2013
Adapter le lieu
de vie aux spécificités
de la maladie
RÉSIDENTS
Le Projet Personnalisé
Individualisé (PPI)
Pour nombre d’entre nous, le PPI ne veut encore rien dire mais c’est l’avenir !
Porteur de nouvelles perspectives pour
la vie en résidence Arefo comme en
résidence Arpage, il sera mis en place
progressivement. Ce Projet Personnalisé
Individualisé permettra à chacun
d’exprimer encore mieux son individualité,
son identité, si chères aux deux associations
gestionnaires, Arefo et Arpad.
C’est un élément complémentaire du
contrat de séjour mais aussi du Conseil
de Vie Sociale (cf. article précédent).
Qu’est-ce que le PPI ?
6
C’est le fruit d’une co-construction
entre les équipes de l'établissement et les
personnes accueillies. Ce dialogue régulier
doit permettre au résident d’exprimer ses
attentes et de construire le cadre d’un
accueil et d’un accompagnement qui lui
conviennent. Décider d’emménager dans
un établissement, qu'il soit EHPA ou
EHPAD, est une décision importante pour
chaque personne qui la prend mais elle ne
résulte pas pour autant des mêmes besoins
ou d’une logique unique. Afin de proposer
un lieu de vie et des prestations adaptés
à chacun, le projet personnalisé constitue
un outil d’analyse et de compréhension
mutuelle. La situation de chacun est en
constante évolution, que ce soit sur ses
envies, ses nécessités, son état de santé, les
opportunités rencontrées. Elle doit donc
être régulièrement réinterrogée. C’est un
processus complexe auquel participent les
équipes professionnelles comme le résident
et sa famille.
Pourquoi un PPI ?
Le projet personnalisé a été crée dans
une perspective de renforcement des
droits des usagers. Il donne le droit à un
accompagnement adapté aux spécificités
de chacun, à ses aspirations et à ses
besoins, à son évolution (âge, pathologie,
parcours, environnement relationnel…),
respectant son consentement éclairé
Le Dr. Rabouam et l'infirmière M.F. Di Crescenzo, les acteurs du Forfait Soins
Courants aux Îles de Lérins à Cannes (06).
(ou, à défaut, celui de son représentant
légal). Le projet personnalisé est destiné
à permettre à la personne d’avoir le droit
d’exercer un choix dans ces prestations
adaptées et renforce également son droit
de participation directe à la conception
et à la mise en œuvre du projet d’accueil
qui le concerne. Le projet personnalisé
est un droit de la personne et pas une
obligation mais il est obligatoire pour les
professionnels que nous sommes de le
proposer. Le projet personnalisé est une
démarche dynamique qui tente de trouver
un équilibre entre les différents acteurs
interagissant auprès et pour les résidents.
Le processus de mise
en œuvre du PPI
Lors de la mise en place du projet
personnalisé, l’ensemble du personnel de
l’établissement est concerné et est informé
du processus. La démarche d’un projet
personnalisé respectueux des attentes
de la personne nécessite également
plusieurs phases, qui sont susceptibles en
pratique de se chevaucher dans leur mise
en œuvre. Dans un premier temps, un
premier contact est pris afin d’informer
et de recueillir les attentes des résidents.
À partir de ce recueil, une phase d’analyse
partagée sera initiée et pourra déboucher
sur la co-construction d’un projet réaliste.
Suivra alors une phase de décision
pendant laquelle les objectifs et les
moyens sont fixés. Le projet personnalisé
prend place dans un cadre réglementaire
qui autorise et limite le champ des actions
possibles. L’existence et les contraintes
de ce cadre, ce qu’il permet et ce qu’il
limite, voire interdit, seront clairement
expliquées lors des premières prises de
contact. Une fois le projet personnalisé
effectif, une évaluation a lieu au minimum
une fois par an. Le PPI sera mis en place
peu à peu au sein des établissements,
selon des calendriers différents mais tous
dans un souci d’aboutir rapidement à
l’expression de chaque résident.
Le projet personnalisé est un avenant au contrat de séjour qui est signé à l’entrée en
EHPA (logement-foyer accueillant des personnes en GIR 5-6) ou en EHPAD (maison
de retraite accueillant des personnes en GIR 1 à 4). Le projet personnalisé et le contrat
de séjour se chevauchent, mais ne se recouvrent pas : le projet personnalisé est avant tout
une démarche personnelle. Le contrat de séjour mentionne les objectifs et les prestations
adaptées, ce qui signifie que certains éléments du projet personnalisé n’y figurent pas
automatiquement. Le contrat de séjour et le projet personnalisé sont deux modalités
d’engagement différenciées et articulées. Ainsi, au contrat de séjour pourra être ajouté un
avenant précisant les objectifs et prestations adaptées à la personne.
RÉSIDENTS
Les CVS, aux urnes citoyens !
Voilà un acronyme, le CVS, que nombre de résidents de l’Arefo et de l’Arpad connaissent bien
mais ce n’est peut-être pas le cas pour tous. Qu’est ce que le Conseil de la Vie Sociale ? Nous vous
proposons un tour d’horizon de cet exercice de la vie démocratique au sein de l’établissement.
L’Arefo et l'Arpad n’ont pas attendu le
train législatif pour instituer un organe de
consultation des résidents. En effet,
au début des années 80, 16 établissements
Arefo (sur 17) avaient déjà institué un
conseil de maison, qui prendra le nom, en
1982, de Conseil d’établissement.
ROLE DU CONSEIL DE LA VIE
SOCIALE
Le Conseil de la Vie Sociale est une
instance consultative, de concertation
et de dialogue entre les usagers, les
familles et les professionnels et fait des
propositions sur toutes les questions liées
à la vie de l'établissement.
COMPOSITION DU CONSEIL
DE LA VIE SOCIALE
Le conseil de la vie sociale, tel qu’il est
inscrit dans la loi 2002-2, est constitué
de 7 membres répartis de la manière
suivante :
- 2 représentants des Résidents
- 3 représentants des familles
- 1 représentant du personnel
- 1 représentant de l’organisme
gestionnaire.
La répartition entre les différents collèges
est définie par l’Établissement en sachant
que les représentants des Résidents et des
familles doivent représenter plus de la
moitié de l’ensemble des membres.
La loi prévoit un collège « Représentants
légaux » qui sont les tuteurs et un collège
« Représentants des Familles ». Ainsi
le Parent qui est tuteur d’une personne
accueillie peut être candidat soit dans le
collège « Représentants légaux », soit dans
le collège « Représentants des familles ».
L’Arefo et l'Arpad, dans leur souhait de
créer les vraies conditions d’un dialogue,
ont élargi les différents collèges :
Le conseil de la vie sociale se composera
ainsi de :
- 5 représentants des résidents titulaires
et 5 résidents suppléants en Arefo,
3 et 3 en Arpad
- 2 représentants des familles titulaires et
2 représentants des familles suppléants.
- 1 représentant du personnel et
1 suppléant
- 2 représentants de l’Arefo gestionnaire
Le responsable ou directeur sont
présents à titre consultatif.
Dans leur volonté d’entretenir des
relations partenariales fortes, institutions
de retraite réservataires, et représentants
des communes sont également conviés
aux séances du CVS.
FONCTIONNEMENT DU
CONSEIL DE LA VIE SOCIALE
Les membres du conseil de la Vie
Sociale sont élus pour une durée de 3 ans
renouvelable. Le conseil de la Vie Sociale
élit parmi ses membres résidents un
Président et un Président suppléant.
Il se réunit, au moins trois fois par an.
DÉROULEMENT
DES ÉLECTIONS
Le responsable ou directeur de
l’établissement procède, par voie de réunions
préparatoires, de courriers ou d’affichages,
à l’appel des candidatures aux postes de
membres de conseil de la Vie Sociale. Les
élections ont lieu à bulletin secret, par
correspondance ou encore par procuration.
Les 3 CVS sont organisés :
En Arefo :
- en début d’année : budget et tarification :
redevance et prestations annexes,
Les résidents citoyens au moment
de voter
- fin du 2ème trimestre : projet de vie,
- début du 4ème trimestre : aspects
techniques, maintenance et travaux.
En Arpad :
- en janvier, en amont du conseil
d’administration, pour les établissements
non habilités à l’aide sociale (en tout
ou partie, pour la partie non habilitée)
et, dès réception des arrêtés tarifaires
et sous forme informative, dans les
établissements habilités à l’aide sociale :
elle aborde les aspects tarifaires (prix de
journée et prestations annexes),
- en milieu d’année, afin d’aborder le
projet de vie et les aspects liés aux
travaux et à la sécurité,
- en octobre elle est consacrée aux
propositions budgétaires adressées par
l’établissement aux autorités tarifaires
pour l’année à venir.
Ce qui ne relève pas du CVS…
- les questions d’ordre individuel,
- les remarques relatives à une personne,
- le CVS n’est pas un lieu où l’on tente de
résoudre les différends personnels,
- enfin, même si les questions budgétaires
sont à l’ordre du jour, le CVS n’a
qu’un avis consultatif, en aucun cas
décisionnaire !
7
AREFO ARPAD MAGAZINE N° 21 — JUIN 2013
Conformément aux dispositions de la
loi n° 2002-02 du 2 janvier 2002 et au
Décret n°91-1 415 du 31 décembre 1991,
il est institué dans sa forme légale, en
Arefo comme en Arpad, un Conseil de la
Vie Sociale, il est aussi parfois appelé le
« parlement des usagers » !
actualités
Convention
entre l’Adapt et l’Arefo
Jean-Claude Noyer, Maire de Deuil la Barre, Mme Lerot-Horlaville, directrice du foyer Casimir Caron
et Mireille Devin, responsable de la résidence Arefo Victor Collet.
8
Quand les associations
s’unissent
L’Adapt* travaille au quotidien pour
l’insertion sociale et professionnelle
des personnes handicapées.
Quel rapport, demanderez-vous, avec
le champ d’action de l’Arefo qui, chaque
jour, accueille les personnes âgées dans
un cadre de vie de qualité et ouvert sur le
monde.
C’est bien un enjeu social délaissé,
et pourtant d’importance, que celui de la
question du vieillissement des personnes
handicapées, enjeu auquel les deux
associations souhaitent apporter une
réponse.
Complémentaires dans leurs actions
et similaires dans leurs visions.
* ADAPT : association pour l'insertion sociale et
professionnelle des personnes handicapées
« Vieillir ensemble,
égaux et différents » :
ainsi pourrait être
revisité le slogan de
l’Adapt associé à la
démarche de l’Arefo
Un tournoi de pétanque a été organisé
à la résidence Arefo Victor Collet en
juillet 2010. À la fin de la journée, à
l’évidence, la solidarité, le respect, le refus
de l’exclusion étaient bien présents ; l’idée
d’accueillir des personnes handicapées
vieillissantes a ainsi émergé.
Il aura fallu quelques années, plusieurs
réunions et une grande volonté pour
construire et mener à bien ce projet :
un accompagnement professionnel, des
offres de services et un cadre de vie adapté
proposés à tous, sans discrimination,
aux valides comme à ceux qui rencontrent
plus de difficultés (tous en GIR 5-6). Il
a fallu toute l’énergie des responsables
des deux établissements afin d’assurer
la meilleure insertion et le meilleur
accueil possibles. Les rencontres se sont
multipliées et ont pu aboutir à la signature
d’une convention ainsi qu’à l’arrivée d’un
premier résident le 18 février 2013.
Une collaboration au
profit du bien vieillir
Cette première convention, entre les
associations Arefo et Adapt, a été signée
bien à propos dans la salle des mariages
de la mairie de Deuil La Barre dans le
Val d'Oise. Union célébrée par le Maire,
le 13 février 2013 ; l’avenir des personnes
handicapées âgées se voit ainsi ouvert aux
solutions d’hébergement intermédiaire
que constituent les EHPA et tous les
bénéfices pour l’autonomie, qui y sont
offerts. C’est un acte fort concernant
l’égalité de la personne vieillissante dans
toute sa diversité !
Saluons encore une fois combien le
secteur associatif est porteur de solutions
et d’innovations !
DOSSIER
9
Age : doyen des arbres,
260 millions d’années
Le Ginkgo
L’arbre qui a vaincu le temps a été choisi par l’Arefo
et l’Arpad comme symbole. En effet, sa feuille bilobée
exprime à merveille les fondements communs
et la complémentarité des deux associations.
C’est aussi un symbole de vie, de longévité et de
résistance au temps qui passe…
Sexe : espèce dioique,
il existe des arbres mâles et
des arbres femelles
Origine : famille des
Ginkgoacées qui comprend
plusieurs genres, tous fossiles,
à part le Ginkgo biloba
Taille : 2 à 3 mètres à l’âge de
5 ans puis jusqu’à 40 mètres
en lui laissant le temps
(environ 2000 ans)
AREFO ARPAD MAGAZINE N° 21 — JUIN 2013
Ginkgo biloba
DOSSIER
Un ou plusieurs Ginkgo biloba ont été plantés dans le jardin de chaque résidence Arefo et Arpad. C’est à la nouvelle de Jean
Giono « L’homme qui plantait des arbres » que l’on doit l’origine de ce projet, comme le rappelle Alain Lecerf, directeur
général de l’Arefo-Arpad (extraits de l’ouvrage La Force d’une Conviction, p.11, p.425) « Ce conte m’a d’emblée fasciné,
émerveillé… c’est également durant ces mêmes années 70 que je découvris cet arbre singulier, mystérieux, tellement original
dans sa façon d’être, de se porter, de résister, de se distinguer du reste de la nature, le ginkgo biloba. Ce n’est que bien des années
plus tard que me fut donnée l’occasion de réaliser mon rêve : planter des arbres, planter des ginkgos…
10
Résidence Arpage Mornay à Levallois-Perret (92).
Résidence Arpage Louis Pasteur à Chilly-Mazarin (91).
Résidence Arpage à Enghien-les-Bains (95).
Résidence Arpage Saint-Genest à Nevers (58).
Nous en avons fait un symbole de nos activités. L’arbre le plus ancien de la Terre ; l’arbre qui a vaincu le temps et les drames ;
l’arbre de la mémoire, l’arbre de la résistance à tout ce qui pollue ; quel symbole pour notre société !
Quoi de plus beau que d’associer nos aînés à cet arbre pas comme les autres… la feuille et ses deux lobes représentent pour
moi les deux associations portées par une même tige, une même filiation. »
Voici quelques-uns des ginkgos en résidences Arefo et Arpad.
Résidence Arefo Jean Morrachini
à Enghien-les-Bains (95).
Résidence Arefo La Cigogne à Orléans (45).
Résidence Arefo Le Trémont à Sète (34).
11
AREFO ARPAD MAGAZINE N° 21 — JUIN 2013
Résidence Arefo Le Béguinage à Lisses (91).
Résidence Arefo André Leroux à Paris (75).
DOSSIER
Feuilles de Ginkgo.
12
Les feuilles pétiolées ont un limbe en forme
d’éventail lobé ou incisé, mais fréquemment
bilobé, d’où le nom spécifique de biloba.
Cette forme particulière symbolise
parfaitement le partenariat historique et
fondateur des deux associations et l’idée de
« parcours résidentiel » pour lequel elles se
battent. Un parcours d’habitation adapté,
cohérent et dans une continuité qui rassure
et facilite la vie.
De plus, elles partagent les mêmes valeurs
qui les ont fondées et qui structurent,
chaque jour, l’action menée auprès des
résidents accueillis.
Ceux sont ses feuilles qui sont le
plus reconnues pour leurs propriétés
médicinales (les propriétés suivantes
ont été démontrées expérimentalement).
Au Niveau Circulatoire
• Stimule et tonifie la circulation
sanguine, en particulier dans les zones
de microcirculation, grâce à l’action
vitaminique P des flavonoïdes.
• Améliore les propriétés de viscoélasticité
du sang.
• Inhibe le facteur de coagulation des
plaquettes sanguines, une réaction
présente dans une inflammation
allergique (notamment l’asthme)
ou un choc anaphylactique.
Au Niveau Cérébral
• Améliore le métabolisme du glucose
cérébral.
• Inhibe le développement de l’œdème
cérébral toxique ou traumatique.
• Protège le cerveau grâce à ses
ginkgolides A et B et à la bilobalide.
Autres propriétés
• Inactive les radicaux libres grâce
à ses flavonoïdes (antioxydants).
• Réduit l’œdème de la rétine et les
lésions cellulaires de cette dernière.
• À des effets anti-inflammatoires,
combat les allergies.
• Agit comme un antispasmodique.
• Souvent prescrit en homéopathie.
Au japon, on aime dire aux enfants,
en plaisantant, que les feuilles sans
échancrures, en forme de jupe, sont
celles des arbres femelles, tandis que
les feuilles bilobées, ayant la forme
d’une culotte courte, sont celles des
arbres mâles.
DÉVELOPPEMENT
Projet d’EHPAD à Villejuif :
ça avance !
Fruit de la volonté de l'AP-HP (Assistance Publique des Hôpitaux de Paris), de la commune de
Villejuif et du Conseil Général du 94, le projet d'EHPAD se concrétise de jour en jour avec une
ouverture prévue en 2014. C’est une grande marque de confiance à l’égard de l’Arpad et de la
qualité de son travail.
Tout a commencé avec le dépôt du dossier
CROSMS*, par l’Arpad, en juillet 2007,
et dont l’avis favorable a été rendu en
novembre de la même année.
En avril 2008, l’autorisation de
création est délivrée par la Direction
Départementale des Affaires Sanitaires et
Sociales du Val-de-Marne encore, à cette
époque, compétente en la matière.
Le montage immobilier de l’opération
s’est effectué avec le concours de l’AP-HP
avec la mise à disposition d’un terrain sur
le site de l’Hôpital Paul Brousse, sous la
forme d’un bail emphytéotique*, à France
Habitation, ESH (Entreprise Sociale
de l’Habitat) avec qui l’Arpad collabore
depuis ses débuts.
Si le permis de construire a été obtenu
en avril 2010 et que la convention de
location a été signée en avril 2011, il n’en
demeure pas moins qu’il faudra un certain
temps pour voir « sortir de terre » un
établissement de cette envergure.
Une capacité d’accueil
record pour l’Arpad !
L’EHPAD de Villejuif sera le 1er
établissement géré par l’Arpad à disposer
d’une capacité d’accueil aussi importante
- le double de nos établissements actuels - à
savoir 160 places réparties comme suit :
- 152 lits d’hébergement permanent
- 5 lits d’hébergement temporaire
- 3 places d’accueil séquentiel jour/nuit
Ainsi que 10 places d’accueil de jour afin
de proposer en journée des moments de
soulagement aux aidants et une prise en
charge adaptée en petit groupe.
*Comité Régional d’Organisation Sociale et Médico-sociale
La convention de coopération a été signée
le mercredi 13 avril 2011 entre l’AP-HP,
représentée par Hélène Jacques, Directrice
de l’hôpital Paul Brousse et l’Arpad,
représentée par Alain Lecerf, Directeur
général.
Une convention de location a également
été signée entre France Habitation,
propriétaire, représentée par Pascal Van
Laethem (à gauche) et Alain Lecerf
pour l’Arpad, gestionnaire.
Un peu plus de 146 « temps plein »
(valeur CROSMS) sont prévus pour
accompagner les résidents au quotidien,
dans le respect et la qualité du projet
de vie qui est le nôtre. Le programme
architectural comprend deux bâtiments
reliés par une passerelle, et allant jusqu’à 4
niveaux d’habitation. L’établissement sera
organisé autour de
14 unités de vie (de 12 et 8 logements)
dont 2 unités d’accueil spécifique
Alzheimer et troubles apparentés.
Une conception au
service d’une plateforme
gérontologique
Outre sa capacité d’accueil record,
l’EHPAD de Villejuif aura cette
particularité d’être identifié comme une
plateforme gérontologique à part entière.
Tel que défini dans le programme
architectural, l’établissement accueillera
en son sein, en sus d’un accueil de jour,
un service de maintien à domicile dont
la gestion sera définie en partenariat avec
le CLIC (Centre Local d’Information
et de Coordination gérontologique) du
secteur. L’établissement fonctionnera
également en lien avec l’Hôpital Paul
Brousse, situé à proximité. La convention
de collaboration* avec l’AP-HP et l’Arpad,
signée en avril 2011, prévoit notamment
un partenariat pour améliorer le parcours
de soins des résidents accueillis.
13
*Qu’est-ce qu’un bail emphytéotique ?
Appelé également emphytéose, un bail
emphytéotique est un bail immobilier
de très longue durée, comprise entre 18
et 99 ans (en droit français). Celui de
Villejuif est de 52 ans.
*Qu’est-ce qu’une convention de
collaboration ?
C’est une convention qui détermine les
engagements pris entre les différentes
parties (l’AP-HP et l’Arpad dans le
cadre du projet de Villejuif ) : en l’espèce,
elle porte essentiellement sur le public
accueilli et l’organisation du parcours
de soin du résident.
EHPAD Villejuif.
AREFO ARPAD MAGAZINE N° 21 — JUIN 2013
Les dates essentielles
de ce projet de longue
haleine
FOCUS
Accueil séquentiel
L’accueil séquentiel : une évolution de l’offre aux personnes âgées autonomes
ou en perte d’autonomie.
son sein, rencontrer et partager des repas
avec les autres résidents, etc. permet de
prendre le pouls de la vie de la résidence,
de mesurer la qualité des services et
de l’accompagnement. De nombreuses
résidences de l’Arpad offrent cette
possibilité et toutes les résidences Arefo le
proposent via les chambres d’hôtes.
l'arpad, précurseur
Qu’est ce que l’accueil
séquentiel ?
14
C’est un accueil organisé pour les
personnes âgées pour une durée limitée ;
de jour, de nuit mais il s’entend aussi
comme un hébergement temporaire.
Pour un essai, un court séjour, pour les
vacances ou plus régulièrement pour
passer ses journées ou pour y dormir,
c’est une façon plus souple d’envisager
l’EHPA ou l’EHPAD. Les personnes
sont accueillies dans une structure
médico-sociale et donc accompagnées par
du personnel qualifié. En grande partie à
la charge de la personne elle-même, cet
accueil peut éventuellement être soutenu
grâce au financement de l’APA.
Formule de répit pour
les aidants familiaux
Ce mode d’accueil joue un rôle
important dans la prévention de
l’épuisement des aidants familiaux mais
aussi de leur isolement. Des aidants
professionnels prennent "le relais"
afin de laisser un temps de répit aux
familles. Ils les soutiennent également
dans l’accompagnement de leur proche
en leur donnant des conseils, par une
transmission d’information sur la filière
gérontologique ou tout simplement par
une présence et une écoute active. Par
ailleurs, les aidants familiaux partent plus
sereins en vacances lorsque leur proche
séjournent dans une structure adaptée à
leur perte d’autonomie.
Un vecteur de vie sociale
Des personnes âgées vivant à domicile
peuvent connaître la solitude. L’accueil de
jour leur permet de rompre leur isolement
en rencontrant d’autres personnes durant
leur participation aux ateliers proposés.
C’est aussi l’occasion de découvrir de
nouvelles activités !
En été : Sécurité
et bien-être
En période de canicule ou de chaleur,
l’accueil séquentiel offre des lieux de
vie rafraîchis mais aussi la présence
d’un personnel vigilant au bien-être des
personnes accueillies, veillant à leur bonne
hydratation par exemple.
L’Arpage Camille Desmoulins à Juvisy a
été précurseur dans l’accueil temporaire
de personnes.
En avril 2009, l’accueil de jour (8 places)
et l’accueil de nuit ont été ouverts.
Une psychomotricienne à mi-temps
dédiée à l’accueil de jour, anime des
ateliers spécifiques.
Dès la première année, l'établissement
en partenariat avec le CLIC des portes
de l’Essonne et les caisses de retraite
complémentaires, a organisé une journée
annuelle de rencontres aidants-aidés
durant laquelle les aidants, principalement
familiaux, viennent chercher les
informations nécessaires à un bon
accompagnement et une connaissance
de la filière gérontologique (une trentaine
de participants). Cette journée, renouvelée
depuis, permet aux aidants et aux aidés
d’échanger sur leurs propres expériences.
Des ateliers sont également proposés.
C’est un moment de respiration bénéfique
pour tous.
En mai 2011, un service de bus dédié aux
personnes accueillies a été mis en place ;
une convention a été signée avec une
société de transports privée. Ce nouveau
service attractif et facilitateur a permis
à l’accueil de jour de s’ouvrir à de plus
en plus de personnes.
Période d’essai…
Le dernier né des
accueils de jour
L’hébergement temporaire peut faire
office de période d’essai avant une
éventuelle entrée en résidence. Participer
à la vie quotidienne de l’établissement en
L’Arpage Laure Eteneau à Epinay-sur-Seine
a ouvert les portes de son accueil de jour,
d’une capacité de 10 personnes, en janvier
dernier.
FOCUS
L’année 2012 a vu l’ouverture de cet accueil
de jour.
Toutefois, malgré du personnel formé
en 2010-2011, des locaux neufs et
appropriés aux activités de l’accueil de
jour, la question du transport est restée en
suspens. Sans transport et sans convention
signée avec un transporteur, l’ouverture a
été, à plusieurs reprises, remise à plus tard.
Grâce aux crédits octroyés par l’ARS,
un mini-bus a été acheté et aménagé
par l'établissement fin 2012.
Le projet est enfin devenu réalité !
« L’objectif principal de l’année 2013 sera le
développement de l’accueil de jour.
Dans ce sens, nous espérons pouvoir l’inscrire
dans le réseau de la ville d’Epinay-surSeine en communiquant principalement avec
le CCAS et les structures d’aide à domicile ».
Les résidents
s’expriment
« Nous, les vieux,
Nous ne sommes pas des nantis. Nous ne passons pas notre temps
à voyager et à aller au restaurant.
Nous ne sommes pas oisifs : je fais mon courrier, je fais ma lessive,
je fais mes courses, je couds.
Nous nous imposons des règles de vie : être propre, élégant, nous
assumer et rester aimable.
Nous aimons le contact. Nous aimons voir du monde et être
entourés.
Nous nous serrons les coudes.
Nous les vieux, nous ne sommes pas « différents ».
Nous aussi, nous avons été enfants et avons crié sous les fenêtres !
Bien des choses que nous avons connues étaient différentes :
l’éducation que nous avons reçue n’est pas celle des enfants
Références :
- d écret n°2004-231 du 17 mars 2004
relatif à la définition et à l’organisation
de l’accueil temporaire des personnes
handicapées et des personnes âgées dans
certains établissements mentionnés aux
I de l’article L.312-1 et à l’article
L.314-8 du Code de l’Action sociale
et des familles.
- www.accueil-temporaire.com
-B
ilan de l’activité d’accueil de jour et
d’hébergement temporaire en direction
des personnes âgées en 2010, enquête
Mauve AJ/HT 2010, CNSA-DREES
octobre 2011.
Manifeste
d’aujourd’hui ; à l’école, il nous semble que l’on apprenait
davantage ; les familles étaient soudées… Mais cela n’avait pas
que des avantages. Le passé n’était pas parfait !
Nous les vieux, ne vivons pas seulement dans le passé :
nous sommes là.
Nous ne sommes pas indifférents. Le présent nous concerne.
Ne vous apitoyez pas sur notre sort, ne nous regardez pas avec
commisération.
Le temps de la vieillesse, n’est plus le temps de l’action.
Mais par notre simple présence, nous sommes toujours citoyens
à part entière ». y
15
Ce manifeste est l’un des textes écrits par les membres de l’atelier
d’écriture de la résidence Gustave Prost à Villeurbanne (69)
PAROLES
J’ai une profonde reconnaissance envers Arefo, qui m’a permis
de garder ma petite chienne Gigi, adorable petite caniche naine,
compagne de mes vieux jours, partageant nos joies, nos peines, elle
a beaucoup apprécié, tout comme moi, le parc de la résidence où il fait
bon se promener et regarder les belles plantes, les arbres,
les cèdres et autres, et se reposer un peu, en appréciant le calme,
la quiétude du moment, il fait bon dans le parc. Il m’a fallu du temps
pour aménager mon studio, mes meubles familiers me rassuraient,
j’avais fixé mes repères et peu a peu en parallèle je participais à la
vie de la Pradine, connaissant chaque jour, de nouvelles résidentes,
résidents, peu à peu, j’ai fini par connaître tout le monde.
Je voulais créer une animation, j’en ressentais la possibilité étant
une ancienne artiste, mais, quelle discipline vais-je choisir ? Danse ?
Chant ? Poésie ? Il m’a fallut plusieurs jours pour me décider et
facilement ce sont « la poésie et le chant » qui l’ont emporté et là ont
commencé nos après-midi très agréables où chanter nous rendait
joyeux.
Certaines personnes lisaient des textes, poèmes, fables, avec talent,
on chantait beaucoup, puis, au bout d’un moment, on prenait une
petite collation, thé, pain brioché, l’ambiance était bonne. Je passais
une vidéo cassette, un beau film de 1h30 à 2h et l’après-midi se
terminait joyeusement.
La Pradine est un havre de paix et de réconfort. J’apprécie d’y être
depuis 9 ans. J’y suis très bien, nous y sommes très bien… » y
Mme Jeanne DEBRAY
Résidente de l’Arefo La Pradine à Colomiers (31)
AREFO ARPAD MAGAZINE N° 21 — JUIN 2013
Le Temps a passé
« 2004 ! Année décisive, où j’ai obtenu mon studio dans la résidence
La Pradine à Colomiers. Ce n’était pas facile de tout quitter,
mesurant le pour et le contre, se décider en ayant une certaine
inquiétude, ai-je bien fait ? ! Ne suis-je pas allée trop vite ? !….
Finalement en additionnant tous les avantages de vivre dans ce
logement, le confort, la propreté, l’aisance, la surveillance nuit et
jour, le restaurant, les animations diverses, la beauté du salon avec
sa cheminée, la salle de jeux, j’avais l’impression d’être dans un
hôtel 3 étoiles, la magnificence des liens avec la moquette bleue dans
les couloirs, c’était impressionnant… et tentant de venir habiter
dans cette très belle Résidence, surtout à 82 ans… !!
La bibliothèque
La littérature et l’écriture, à travers les différentes animations mises en place, apparaissent être une composante essentielle dans
la vie d’un établissement en termes de lien social, de développement personnel et de développement de facultés intellectuelles
favorisant l’autonomie mais c’est aussi un outil de transmission, d’héritage de l’immatériel. Ce qui fait être plutôt qu’avoir.
Pour plus d’informations : 01 42 68 40 40
AREFO ARPAD MAGAZINE N° 21 — JUIN 2013
Arefo Arpad

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