Bon pied, bon œil aux parlementaires
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Bon pied, bon œil aux parlementaires
Une volonté de communiquer, un journal pour le faire… Le ginkgo Dossier pages 9 à 12 Bon pied, bon œil aux parlementaires pour la future loi sur l'autonomie AREFO (Association Résidences et Foyers) ARPAD (Association des Résidences pour Personnes Agées Dépendantes) 103, Bd Haussmann • 75 008 Paris • Tél. 01 42 68 40 40 N°21 juin 2013 Le mot du Présidentp.2 Éditop.3 Eval'Zheimer, de quoi s'agit-il ? p.4-5 Le Projet Personnalisé Individualisé (PPI) p.6 Les Conseils de Vie Sociale (CVS) p.7 Convention entre l'Adapt et l'Arefo p.8 Dossier : Le Ginkgo Le mot du Président p.9-12 Projet d'EHPAD à Villejuif, ça avance ! p.13 Accueil séquentiel p.14 Les résidents s'expriment p.15 AREFO (Association Résidences et Foyers) ARPAD (Association des Résidences pour Personnes Agées Dépendantes) 103, bd Haussmann 75 008 Paris Tél. : 01 42 68 40 40 Fax : 01 42 68 07 24 e-mail : [email protected] Internet : www.arefo-arpad.com Responsable de la publication Jean-Louis Stevens Directeur de la publication Alain Lecerf Responsable de la communication Charlotte Cabo Ont collaboré (textes et iconographie) Anne-Bérénice Simzac, Isabelle Barros, Maryline Nouvier, Mireille Devin, Sandra Deray, Elsa Fabreguettes. Crédits photos Arefo Arpad Maquette, compogravure, impression : Ecoprint 01 64 66 30 00 Dépôt légal : 2e trimestre 2013 L’ensemble associatif AREFO - ARPAD est le 3ème acteur du secteur de l’accueil des personnes âgées en France. Cela nous impose des exigences, notamment une exigence de réflexion sur leur avenir et leur développement. Si la croissance de nos activités est conforme à nos prévisions, force est de constater qu’elle est plus « faible » que par le passé. Cette constatation est commune à un grand nombre « d’acteurs et d’opérateurs » compte tenu notamment de la réduction de l’offre résultant, c’est un paradoxe, de la nouvelle « procédure d’appels à projet ». Les évolutions institutionnelles, les nouvelles attentes des autorités (ARS, Conseils Généraux, etc.) conduisent notre secteur d’activité, comme d’autres, à aborder une phase de recomposition qui entraîne, d’ores et déjà, le regroupement d’associations dont la taille n’est plus suffisante face aux défis économiques et à l’évolution des coûts de gestion. Ces évolutions requièrent une surveillance accrue et un contrôle régulier des procédures donc une maîtrise indispensable du coût et de la qualité des services. L’adaptation de l’offre est nécessaire face aux évolutions sociétales et comportementales des nouvelles générations de retraités dont l’espérance de vie continue de croître ; par ailleurs, les attentes sont plus exigeantes au regard des services que nous leur proposons. Le développement accru du secteur privé commercial nécessite d’être concurrentiel et donc de disposer des compétences afin que le secteur associatif reste un acteur incontournable de l’accompagnement de nos aînés. Notre secteur d’activité (établissements privés à but non lucratifs) est marqué par les évolutions réglementaires, les bouleversements d’ordre économique, qui nous contraignent à réfléchir à notre devenir. C’est l’occasion de faire valoir notre plus-value associative, nos spécificités et notre faculté d’adaptation et d’anticipation. Nous devons : - faire face aux contraintes de gestion de plus en plus « pesantes », Jean-Louis Stevens, Président de l’Arefo et de l’Arpad. - r echercher des expertises complémentaires aux nôtres, -m utualiser des ressources de nature à dégager des économies d’échelles, - enrichir nos activités afin de renforcer et élargir notre présence au sein de la filière gérontologique, - développer des actions innovantes, etc.. Le maillage géographique devrait être, à cette occasion, renforcé là où nous gérons peu d’établissements. Cela, je le rappelle, ne peut se faire qu’au seul bénéfice des personnes accueillies dans nos établissements, afin de maîtriser les prix de journée, sans renoncer bien évidemment au projet qui est le nôtre mais, bien au-delà, le diffuser. Je compte sur chacun des collaborateurs de nos associations pour aborder une nouvelle phase de notre histoire avec détermination et enthousiasme. Il nous faut plus que jamais communiquer sur notre savoir-faire et notre activité. Jean-Louis Stevens EDITO Vous avez dit autonomie ? l’anticiper par la mise en place d’une politique de prévention (dépister les premiers signes de fragilité, de perte d’autonomie, des difficultés à se déplacer, de perte d’audition, de vue…) - l’adaptation : adaptation de la société toute entière au vieillissement de sa population. Adaptation des logements, des transports, de la ville, de la culture… - l’accompagnement : accompagner les aînés et leurs familles quand il faut organiser le soutien au domicile, entrer en établissement, faire face à la dépense… Anticipation, adaptation, accompagnement… cela laisse rêveur pour nous à l’AREFO-ARPAD. Mais pour quelle raison ? Tout simplement parce que nous avons bâti depuis de très nombreuses années notre politique associative, en grande partie, sur ces trois démarches. Quelques exemples ou références : L’action de l’AREFO et celle de l’ARPAD s’inscrivent dans ce que l’on appelle le parcours résidentiel, le parcours de vie des personnes, des citoyens. Nous n’avons eu de cesse de veiller à ce que notre action soit le résultat de cette anticipation. Bien avant la réforme de la tarification de 1997, les résidences de l’AREFO (nous ne les appelions plus les logements-foyers) recevaient la mission : - de mettre en œuvre un véritable projet de vie sociale s’inscrivant dans le quartier ou la commune d’implantation, - de s’ouvrir sur le quartier et d’être la plateforme de services, du développement, d’une coordination gérontologique avec les différents acteurs de la filière gérontologique, le faire ensemble au bénéfice des populations âgées, - de réfléchir à l’évolution de l’accueil des populations, à l’adaptation des lieux d’accueil, des logements, des réponses aux besoins exprimés (rénovation permanente des lieux de vie, création d’un transport adapté de proximité…) - d’être au clair sur cette démarche d’accompagnement et non de prise en charge, ne pas faire à la place de…, permettre à chacune et chacun de vivre sa vie selon ses choix, assurer une Alain Lecerf, Directeur Général de l’Arefo et de l’Arpad. continuité de cet accompagnement par la mise en place d’une réponse adaptée à la perte d’autonomie : l’accueil en Arpage sur le même concept du domicile en réaffirmant que la vieillesse n’est pas une maladie. Alors nous sommes prêts, à nouveau, à participer à ce combat, pour que ces orientations ne soient pas vaines, en participant à la levée des obstacles. Au cours de ces dernières années, les déceptions ont été grandes face aux espoirs que des annonces avaient suscités. Il est plus que temps de modifier notre regard sur cette société qui, certes, a un des taux de natalité le plus important du monde occidental, mais une société qui vieillit et qui a un grand besoin de cohésion, de rapprochement entre les générations, de compréhension entre les êtres, de recréer du lien. C’est un tournant à ne pas manquer car cette fois, ce ne sera plus de la déception. Aux actes jeunes et vieux citoyens ; unissezvous pour un monde de conviction ! Alain Lecerf 3 AREFO ARPAD MAGAZINE N° 21 — JUIN 2013 En quelques mois, le changement qui s’est opéré a concerné, dans un premier temps, la sémantique. En effet, en peu de temps, on est passé de « la dépendance » à « l’autonomie ». D’un premier ministère de la dépendance à un ministère de l’autonomie. Est-ce un signe ? Est-ce le signal d’un vrai changement de regard sur l’autre, celui qui vieillit, qui prend de l’âge, un changement de perspective ? Le 25 janvier 2013, invité par l’Uniopss à participer à son congrès de Lille, le président Hollande a annoncé une grande réforme pour la fin de l’année 2013. Le 16 mai dernier, il évoquait « l’an II » de son quinquennat sous le signe de « l’offensive ». Alors qu’en sera-t-il pour ce qui concerne, comme l’appelle son ministre en charge du secteur, « celui de l’avancée en âge » ? Ou alors, une nouvelle fois, les élus de la nation ne vont-ils pas battre en retraite devant… la nouvelle réforme des retraites ? Nous espérons, nous y croyons toujours à cette réforme annoncée qui élargirait le spectre en couvrant plus largement l’adaptation de notre société au vieillissement. Il ne s’agirait plus seulement de prévenir les effets du grand âge mais de palier au mieux les difficultés croissantes liées à ce vieillissement. On ne pourrait donc que se réjouir de cette promesse qui ambitionne de prendre ce sujet d’une façon transversale sur la plupart des questions sociales, avoir des approches considérant la personne dans sa globalité. Alors de quelle réforme s’agit-il ? Et quelles sont les options possibles ? Plusieurs pistes ont été tracées dans les trois rapports remis il y a quelques semaines au premier ministre, mais la question essentielle est une inconnue… Celle du financement. « L’âge ne doit plus être subi mais devenir une force » précise la ministre Michèle Delaunay : « lancer un processus d’adaptation de la société au vieillissement pour que l’âge devienne une force et ne soit pas subi ». Cette loi devrait s’articuler autour de trois axes : les « 3A » - l’anticipation : le vieillissement est un phénomène prévisible contrairement à la maladie ou au handicap. Il faut donc REPORTAGE Eval’Zheimer, de quoi s'agit-il ? Améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, ou de maladies apparentées, et de leurs aidants. L’Arpage Saint-Genest à Nevers (58) avant/après. 4 Une démarche scientifique Eval’Zheimer est un programme qui a été initié en 2007 par la Fondation Médéric Alzheimer*, selon la méthodologie de « recherche-action » (méthodologie qui suit les principes de l’évaluation scientifique). En ce sens, le programme, mené en partenariat avec l’Agirc-Arrco, a été scindé en deux phases pour mieux en mesurer les bienfaits : • une 1ère phase exploratoire conduite sur trois sites (EVAL’1) • une 2ème phase d’évaluation conduite sur huit sites dotés d’une unité spécifique Alzheimer (EVAL’2). Ces huit sites ont été sélectionnés dans le périmètre de l’Agirc-Arrco ; quatre d’entre eux ont été choisis au hasard pour expérimenter le programme et les quatre autres pour servir de groupe témoin. L’expérimentation du programme auprès de ces 11 établissements a permis de mettre en évidence l’impact positif que cela avait sur la qualité de vie des résidents. Cela a également permis de montrer qu’un tel programme favorisait une meilleure approche de l’unité spécifique par le personnel. Forte de cette expérience bénéfique, la Fondation Médéric Alzheimer propose dorénavant aux établissements « un programme d’intervention sur l’environnement physique, social et organisationnel des structures dédiées à l’accueil de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou maladies apparentées ». Les objectifs du programme Eval’Zheimer et son approche Le programme repose sur quatre principaux objectifs : 1 Améliorer la convivialité en recréant des ambiances familières 2D onner des repères en structurant l’espace 3 Retrouver des références personnelles en proposant un environnement domestique 4C réer des liens nouveaux en modifiant les pratiques sociales Afin d’atteindre ces différents objectifs, le programme privilégie une approche complète basée en premier lieu sur l’observation et la compréhension. L’enjeu ici est d’identifier les pratiques professionnelles et l’usage des différents espaces fait par les résidents, leur famille, le personnel et les autres aidants (familiaux et bénévoles). Vient ensuite le soutien et l’accompagnement des aidants, et surtout des professionnels, visant à mettre en place le changement des pratiques et du cadre de vie. L’approche se conclut par la sensibilisation des équipes à d’autres pratiques d’accompagnement ; sensibilisation faite par le biais d’échanges avec l’encadrement et par le croisement des pratiques mises en place au sein des différentes structures. Comment cela se concrétise-t-il en unité plus adaptée ? Concrètement, le programme Eval’Zheimer se matérialise par un réaménagement des espaces et par la mise en place d’une décoration adaptée. REPORTAGE Si cela peut surprendre, il faut savoir que l’organisation des espaces (des détails techniques aux éléments décoratifs) joue un rôle extrêmement important dans la qualité de vie des résidents, et plus particulièrement des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Une bonne conception des lieux peut favoriser l’autonomie et, inversement, un environnement non adapté peu accentuer la dépendance. Parce que les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ont des comportements et des besoins spécifiques, il est nécessaire que leur lieu de vie intègre ces paramètres afin de leur offrir, autant que faire se peut, une qualité de vie optimale. Pour donner quelques exemples, il est important que l’aménagement de l’unité de vie favorise l’orientation temporospatiale. La diversification des lieux et des ambiances (coin repas, coin salon, coin cuisine…) favorise notamment le repérage spatial des personnes désorientées. À ce titre, la couleur participe vivement à la création de repères et de lisibilité de l’espace. Elle joue également un rôle important dans la perception du lieu (agréable/désagréable ; reposant/excitant). De manière générale, les couleurs chaudes encouragent le mouvement et l’activité et sont donc utilisées dans les espaces de vie collectifs, tandis que les couleurs froides, plus apaisantes, sont utilisées dans les logements. En complément de la couleur, le choix de l’éclairage importe également et il convient de privilégier un éclairage naturel. La décoration aussi participe au repérage ; par exemple le repérage dans le temps peut être favorisé par une pendule à aiguilles pour se situer dans la journée. Elle peut également servir de signalétique dans les espaces de circulation. L’aménagement doit également offrir un cadre de vie stimulant et propice à la vie sociale, aussi bien pour les résidents que pour les personnes extérieures. Résidence Arpage La Poésie avant/après. Si l’unité adaptée est centrée sur un espace de vie collectif, il est aussi important d’aménager des espaces plus petits et plus intimes pour permettre aux résidents de s’isoler, notamment avec leur famille. En cela, le mobilier se doit d’être accueillant et fonctionnel tout en veillant à la sécurité de chacun (éviter par exemple le mobilier avec des angles vifs). Ce sont donc toutes ces composantes, entre autres, qu’intègre le programme Eval’Zheimer et sur lesquelles il apporte conseil et soutien aux différentes structures d'accueil impliquées. De même, l’aménagement doit susciter la participation chez les résidents. Un des exemples les plus pertinents à ce sujet est la cuisine. Ce lieu doit être entièrement conçu pour les résidents (ce qui implique la prise en compte des problèmes de sécurité associés) et ouvert sur le lieu de vie. L’objectif étant de favoriser la participation (mise du couvert, épluchage des légumes…), de faire appel à la mémoire (gestes, recettes…), de stimuler les sens (odorat, goût…) et de recréer un environnement domestique familier. Dès l’année 2009, l’Arpad a répondu favorablement aux sollicitations de la Fondation Médéric Alzheimer et de l’Agirc-Arrco. C’est ainsi que l’Arpage Saint Genest à Nevers (58) a intégré la phase EVAL’2. Autre exemple pertinent : celui des espaces dédiés aux animations et activités de groupe. Ces derniers doivent être bien visibles afin d’encourager les résidents à y prendre part sans pour autant les y obliger. Si bon nombre d'aspects dans l’aménagement et la décoration sont à privilégier, certains éléments sont a contrario à proscrire. C’est le cas, par exemple, des revêtements de sol : il est impératif d’éviter tout revêtement sombre et contrastant car ce type de revêtement est propice aux distorsions perceptuelles, pouvant donner lieu à des sensations de vide et de gouffre. De même, les revêtements comportant des petits motifs (confettis, paillettes, petits carrés…) sont à éviter dans la mesure où certaines personnes chercheront de manière obsessionnelle et compulsive à le gratter. Le programme Eval’Zheimer et l’Arpad 5 Face à la réussite de ce premier projet, le programme Eval’Zheimer a été mis en œuvre dans plusieurs Arpage : à l’Arpage Louis Pasteur à Chilly Mazarin (91), à l’Arpage Mornay à Levallois-Perret (92), à l’Arpage Camille Desmoulins à Juvisy-surOrge (91), et au sein des Arpage La Poésie et Les Astéries à Sète (34). Un programme bénéfique pour les résidents et en parfaite cohérence avec le projet associatif de l’Arpad. * Fondation Médéric Alzheimer La Fondation Médéric Alzheimer est la première Fondation reconnue d’utilité publique entièrement consacrée à la maladie d’Alzheimer. Elle a été créée en 1999 par le groupe Médéric, devenu depuis Malakoff-Médéric. Son principal but est de promouvoir toute action et recherche sociale ou médico-sociale destinées à promouvoir et valoriser la place et le statut des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, à améliorer la qualité de vie des personnes malades, et celle de leurs aidants qu’ils soient familiaux, bénévoles ou professionnels. AREFO ARPAD MAGAZINE N° 21 — JUIN 2013 Adapter le lieu de vie aux spécificités de la maladie RÉSIDENTS Le Projet Personnalisé Individualisé (PPI) Pour nombre d’entre nous, le PPI ne veut encore rien dire mais c’est l’avenir ! Porteur de nouvelles perspectives pour la vie en résidence Arefo comme en résidence Arpage, il sera mis en place progressivement. Ce Projet Personnalisé Individualisé permettra à chacun d’exprimer encore mieux son individualité, son identité, si chères aux deux associations gestionnaires, Arefo et Arpad. C’est un élément complémentaire du contrat de séjour mais aussi du Conseil de Vie Sociale (cf. article précédent). Qu’est-ce que le PPI ? 6 C’est le fruit d’une co-construction entre les équipes de l'établissement et les personnes accueillies. Ce dialogue régulier doit permettre au résident d’exprimer ses attentes et de construire le cadre d’un accueil et d’un accompagnement qui lui conviennent. Décider d’emménager dans un établissement, qu'il soit EHPA ou EHPAD, est une décision importante pour chaque personne qui la prend mais elle ne résulte pas pour autant des mêmes besoins ou d’une logique unique. Afin de proposer un lieu de vie et des prestations adaptés à chacun, le projet personnalisé constitue un outil d’analyse et de compréhension mutuelle. La situation de chacun est en constante évolution, que ce soit sur ses envies, ses nécessités, son état de santé, les opportunités rencontrées. Elle doit donc être régulièrement réinterrogée. C’est un processus complexe auquel participent les équipes professionnelles comme le résident et sa famille. Pourquoi un PPI ? Le projet personnalisé a été crée dans une perspective de renforcement des droits des usagers. Il donne le droit à un accompagnement adapté aux spécificités de chacun, à ses aspirations et à ses besoins, à son évolution (âge, pathologie, parcours, environnement relationnel…), respectant son consentement éclairé Le Dr. Rabouam et l'infirmière M.F. Di Crescenzo, les acteurs du Forfait Soins Courants aux Îles de Lérins à Cannes (06). (ou, à défaut, celui de son représentant légal). Le projet personnalisé est destiné à permettre à la personne d’avoir le droit d’exercer un choix dans ces prestations adaptées et renforce également son droit de participation directe à la conception et à la mise en œuvre du projet d’accueil qui le concerne. Le projet personnalisé est un droit de la personne et pas une obligation mais il est obligatoire pour les professionnels que nous sommes de le proposer. Le projet personnalisé est une démarche dynamique qui tente de trouver un équilibre entre les différents acteurs interagissant auprès et pour les résidents. Le processus de mise en œuvre du PPI Lors de la mise en place du projet personnalisé, l’ensemble du personnel de l’établissement est concerné et est informé du processus. La démarche d’un projet personnalisé respectueux des attentes de la personne nécessite également plusieurs phases, qui sont susceptibles en pratique de se chevaucher dans leur mise en œuvre. Dans un premier temps, un premier contact est pris afin d’informer et de recueillir les attentes des résidents. À partir de ce recueil, une phase d’analyse partagée sera initiée et pourra déboucher sur la co-construction d’un projet réaliste. Suivra alors une phase de décision pendant laquelle les objectifs et les moyens sont fixés. Le projet personnalisé prend place dans un cadre réglementaire qui autorise et limite le champ des actions possibles. L’existence et les contraintes de ce cadre, ce qu’il permet et ce qu’il limite, voire interdit, seront clairement expliquées lors des premières prises de contact. Une fois le projet personnalisé effectif, une évaluation a lieu au minimum une fois par an. Le PPI sera mis en place peu à peu au sein des établissements, selon des calendriers différents mais tous dans un souci d’aboutir rapidement à l’expression de chaque résident. Le projet personnalisé est un avenant au contrat de séjour qui est signé à l’entrée en EHPA (logement-foyer accueillant des personnes en GIR 5-6) ou en EHPAD (maison de retraite accueillant des personnes en GIR 1 à 4). Le projet personnalisé et le contrat de séjour se chevauchent, mais ne se recouvrent pas : le projet personnalisé est avant tout une démarche personnelle. Le contrat de séjour mentionne les objectifs et les prestations adaptées, ce qui signifie que certains éléments du projet personnalisé n’y figurent pas automatiquement. Le contrat de séjour et le projet personnalisé sont deux modalités d’engagement différenciées et articulées. Ainsi, au contrat de séjour pourra être ajouté un avenant précisant les objectifs et prestations adaptées à la personne. RÉSIDENTS Les CVS, aux urnes citoyens ! Voilà un acronyme, le CVS, que nombre de résidents de l’Arefo et de l’Arpad connaissent bien mais ce n’est peut-être pas le cas pour tous. Qu’est ce que le Conseil de la Vie Sociale ? Nous vous proposons un tour d’horizon de cet exercice de la vie démocratique au sein de l’établissement. L’Arefo et l'Arpad n’ont pas attendu le train législatif pour instituer un organe de consultation des résidents. En effet, au début des années 80, 16 établissements Arefo (sur 17) avaient déjà institué un conseil de maison, qui prendra le nom, en 1982, de Conseil d’établissement. ROLE DU CONSEIL DE LA VIE SOCIALE Le Conseil de la Vie Sociale est une instance consultative, de concertation et de dialogue entre les usagers, les familles et les professionnels et fait des propositions sur toutes les questions liées à la vie de l'établissement. COMPOSITION DU CONSEIL DE LA VIE SOCIALE Le conseil de la vie sociale, tel qu’il est inscrit dans la loi 2002-2, est constitué de 7 membres répartis de la manière suivante : - 2 représentants des Résidents - 3 représentants des familles - 1 représentant du personnel - 1 représentant de l’organisme gestionnaire. La répartition entre les différents collèges est définie par l’Établissement en sachant que les représentants des Résidents et des familles doivent représenter plus de la moitié de l’ensemble des membres. La loi prévoit un collège « Représentants légaux » qui sont les tuteurs et un collège « Représentants des Familles ». Ainsi le Parent qui est tuteur d’une personne accueillie peut être candidat soit dans le collège « Représentants légaux », soit dans le collège « Représentants des familles ». L’Arefo et l'Arpad, dans leur souhait de créer les vraies conditions d’un dialogue, ont élargi les différents collèges : Le conseil de la vie sociale se composera ainsi de : - 5 représentants des résidents titulaires et 5 résidents suppléants en Arefo, 3 et 3 en Arpad - 2 représentants des familles titulaires et 2 représentants des familles suppléants. - 1 représentant du personnel et 1 suppléant - 2 représentants de l’Arefo gestionnaire Le responsable ou directeur sont présents à titre consultatif. Dans leur volonté d’entretenir des relations partenariales fortes, institutions de retraite réservataires, et représentants des communes sont également conviés aux séances du CVS. FONCTIONNEMENT DU CONSEIL DE LA VIE SOCIALE Les membres du conseil de la Vie Sociale sont élus pour une durée de 3 ans renouvelable. Le conseil de la Vie Sociale élit parmi ses membres résidents un Président et un Président suppléant. Il se réunit, au moins trois fois par an. DÉROULEMENT DES ÉLECTIONS Le responsable ou directeur de l’établissement procède, par voie de réunions préparatoires, de courriers ou d’affichages, à l’appel des candidatures aux postes de membres de conseil de la Vie Sociale. Les élections ont lieu à bulletin secret, par correspondance ou encore par procuration. Les 3 CVS sont organisés : En Arefo : - en début d’année : budget et tarification : redevance et prestations annexes, Les résidents citoyens au moment de voter - fin du 2ème trimestre : projet de vie, - début du 4ème trimestre : aspects techniques, maintenance et travaux. En Arpad : - en janvier, en amont du conseil d’administration, pour les établissements non habilités à l’aide sociale (en tout ou partie, pour la partie non habilitée) et, dès réception des arrêtés tarifaires et sous forme informative, dans les établissements habilités à l’aide sociale : elle aborde les aspects tarifaires (prix de journée et prestations annexes), - en milieu d’année, afin d’aborder le projet de vie et les aspects liés aux travaux et à la sécurité, - en octobre elle est consacrée aux propositions budgétaires adressées par l’établissement aux autorités tarifaires pour l’année à venir. Ce qui ne relève pas du CVS… - les questions d’ordre individuel, - les remarques relatives à une personne, - le CVS n’est pas un lieu où l’on tente de résoudre les différends personnels, - enfin, même si les questions budgétaires sont à l’ordre du jour, le CVS n’a qu’un avis consultatif, en aucun cas décisionnaire ! 7 AREFO ARPAD MAGAZINE N° 21 — JUIN 2013 Conformément aux dispositions de la loi n° 2002-02 du 2 janvier 2002 et au Décret n°91-1 415 du 31 décembre 1991, il est institué dans sa forme légale, en Arefo comme en Arpad, un Conseil de la Vie Sociale, il est aussi parfois appelé le « parlement des usagers » ! actualités Convention entre l’Adapt et l’Arefo Jean-Claude Noyer, Maire de Deuil la Barre, Mme Lerot-Horlaville, directrice du foyer Casimir Caron et Mireille Devin, responsable de la résidence Arefo Victor Collet. 8 Quand les associations s’unissent L’Adapt* travaille au quotidien pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées. Quel rapport, demanderez-vous, avec le champ d’action de l’Arefo qui, chaque jour, accueille les personnes âgées dans un cadre de vie de qualité et ouvert sur le monde. C’est bien un enjeu social délaissé, et pourtant d’importance, que celui de la question du vieillissement des personnes handicapées, enjeu auquel les deux associations souhaitent apporter une réponse. Complémentaires dans leurs actions et similaires dans leurs visions. * ADAPT : association pour l'insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées « Vieillir ensemble, égaux et différents » : ainsi pourrait être revisité le slogan de l’Adapt associé à la démarche de l’Arefo Un tournoi de pétanque a été organisé à la résidence Arefo Victor Collet en juillet 2010. À la fin de la journée, à l’évidence, la solidarité, le respect, le refus de l’exclusion étaient bien présents ; l’idée d’accueillir des personnes handicapées vieillissantes a ainsi émergé. Il aura fallu quelques années, plusieurs réunions et une grande volonté pour construire et mener à bien ce projet : un accompagnement professionnel, des offres de services et un cadre de vie adapté proposés à tous, sans discrimination, aux valides comme à ceux qui rencontrent plus de difficultés (tous en GIR 5-6). Il a fallu toute l’énergie des responsables des deux établissements afin d’assurer la meilleure insertion et le meilleur accueil possibles. Les rencontres se sont multipliées et ont pu aboutir à la signature d’une convention ainsi qu’à l’arrivée d’un premier résident le 18 février 2013. Une collaboration au profit du bien vieillir Cette première convention, entre les associations Arefo et Adapt, a été signée bien à propos dans la salle des mariages de la mairie de Deuil La Barre dans le Val d'Oise. Union célébrée par le Maire, le 13 février 2013 ; l’avenir des personnes handicapées âgées se voit ainsi ouvert aux solutions d’hébergement intermédiaire que constituent les EHPA et tous les bénéfices pour l’autonomie, qui y sont offerts. C’est un acte fort concernant l’égalité de la personne vieillissante dans toute sa diversité ! Saluons encore une fois combien le secteur associatif est porteur de solutions et d’innovations ! DOSSIER 9 Age : doyen des arbres, 260 millions d’années Le Ginkgo L’arbre qui a vaincu le temps a été choisi par l’Arefo et l’Arpad comme symbole. En effet, sa feuille bilobée exprime à merveille les fondements communs et la complémentarité des deux associations. C’est aussi un symbole de vie, de longévité et de résistance au temps qui passe… Sexe : espèce dioique, il existe des arbres mâles et des arbres femelles Origine : famille des Ginkgoacées qui comprend plusieurs genres, tous fossiles, à part le Ginkgo biloba Taille : 2 à 3 mètres à l’âge de 5 ans puis jusqu’à 40 mètres en lui laissant le temps (environ 2000 ans) AREFO ARPAD MAGAZINE N° 21 — JUIN 2013 Ginkgo biloba DOSSIER Un ou plusieurs Ginkgo biloba ont été plantés dans le jardin de chaque résidence Arefo et Arpad. C’est à la nouvelle de Jean Giono « L’homme qui plantait des arbres » que l’on doit l’origine de ce projet, comme le rappelle Alain Lecerf, directeur général de l’Arefo-Arpad (extraits de l’ouvrage La Force d’une Conviction, p.11, p.425) « Ce conte m’a d’emblée fasciné, émerveillé… c’est également durant ces mêmes années 70 que je découvris cet arbre singulier, mystérieux, tellement original dans sa façon d’être, de se porter, de résister, de se distinguer du reste de la nature, le ginkgo biloba. Ce n’est que bien des années plus tard que me fut donnée l’occasion de réaliser mon rêve : planter des arbres, planter des ginkgos… 10 Résidence Arpage Mornay à Levallois-Perret (92). Résidence Arpage Louis Pasteur à Chilly-Mazarin (91). Résidence Arpage à Enghien-les-Bains (95). Résidence Arpage Saint-Genest à Nevers (58). Nous en avons fait un symbole de nos activités. L’arbre le plus ancien de la Terre ; l’arbre qui a vaincu le temps et les drames ; l’arbre de la mémoire, l’arbre de la résistance à tout ce qui pollue ; quel symbole pour notre société ! Quoi de plus beau que d’associer nos aînés à cet arbre pas comme les autres… la feuille et ses deux lobes représentent pour moi les deux associations portées par une même tige, une même filiation. » Voici quelques-uns des ginkgos en résidences Arefo et Arpad. Résidence Arefo Jean Morrachini à Enghien-les-Bains (95). Résidence Arefo La Cigogne à Orléans (45). Résidence Arefo Le Trémont à Sète (34). 11 AREFO ARPAD MAGAZINE N° 21 — JUIN 2013 Résidence Arefo Le Béguinage à Lisses (91). Résidence Arefo André Leroux à Paris (75). DOSSIER Feuilles de Ginkgo. 12 Les feuilles pétiolées ont un limbe en forme d’éventail lobé ou incisé, mais fréquemment bilobé, d’où le nom spécifique de biloba. Cette forme particulière symbolise parfaitement le partenariat historique et fondateur des deux associations et l’idée de « parcours résidentiel » pour lequel elles se battent. Un parcours d’habitation adapté, cohérent et dans une continuité qui rassure et facilite la vie. De plus, elles partagent les mêmes valeurs qui les ont fondées et qui structurent, chaque jour, l’action menée auprès des résidents accueillis. Ceux sont ses feuilles qui sont le plus reconnues pour leurs propriétés médicinales (les propriétés suivantes ont été démontrées expérimentalement). Au Niveau Circulatoire • Stimule et tonifie la circulation sanguine, en particulier dans les zones de microcirculation, grâce à l’action vitaminique P des flavonoïdes. • Améliore les propriétés de viscoélasticité du sang. • Inhibe le facteur de coagulation des plaquettes sanguines, une réaction présente dans une inflammation allergique (notamment l’asthme) ou un choc anaphylactique. Au Niveau Cérébral • Améliore le métabolisme du glucose cérébral. • Inhibe le développement de l’œdème cérébral toxique ou traumatique. • Protège le cerveau grâce à ses ginkgolides A et B et à la bilobalide. Autres propriétés • Inactive les radicaux libres grâce à ses flavonoïdes (antioxydants). • Réduit l’œdème de la rétine et les lésions cellulaires de cette dernière. • À des effets anti-inflammatoires, combat les allergies. • Agit comme un antispasmodique. • Souvent prescrit en homéopathie. Au japon, on aime dire aux enfants, en plaisantant, que les feuilles sans échancrures, en forme de jupe, sont celles des arbres femelles, tandis que les feuilles bilobées, ayant la forme d’une culotte courte, sont celles des arbres mâles. DÉVELOPPEMENT Projet d’EHPAD à Villejuif : ça avance ! Fruit de la volonté de l'AP-HP (Assistance Publique des Hôpitaux de Paris), de la commune de Villejuif et du Conseil Général du 94, le projet d'EHPAD se concrétise de jour en jour avec une ouverture prévue en 2014. C’est une grande marque de confiance à l’égard de l’Arpad et de la qualité de son travail. Tout a commencé avec le dépôt du dossier CROSMS*, par l’Arpad, en juillet 2007, et dont l’avis favorable a été rendu en novembre de la même année. En avril 2008, l’autorisation de création est délivrée par la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales du Val-de-Marne encore, à cette époque, compétente en la matière. Le montage immobilier de l’opération s’est effectué avec le concours de l’AP-HP avec la mise à disposition d’un terrain sur le site de l’Hôpital Paul Brousse, sous la forme d’un bail emphytéotique*, à France Habitation, ESH (Entreprise Sociale de l’Habitat) avec qui l’Arpad collabore depuis ses débuts. Si le permis de construire a été obtenu en avril 2010 et que la convention de location a été signée en avril 2011, il n’en demeure pas moins qu’il faudra un certain temps pour voir « sortir de terre » un établissement de cette envergure. Une capacité d’accueil record pour l’Arpad ! L’EHPAD de Villejuif sera le 1er établissement géré par l’Arpad à disposer d’une capacité d’accueil aussi importante - le double de nos établissements actuels - à savoir 160 places réparties comme suit : - 152 lits d’hébergement permanent - 5 lits d’hébergement temporaire - 3 places d’accueil séquentiel jour/nuit Ainsi que 10 places d’accueil de jour afin de proposer en journée des moments de soulagement aux aidants et une prise en charge adaptée en petit groupe. *Comité Régional d’Organisation Sociale et Médico-sociale La convention de coopération a été signée le mercredi 13 avril 2011 entre l’AP-HP, représentée par Hélène Jacques, Directrice de l’hôpital Paul Brousse et l’Arpad, représentée par Alain Lecerf, Directeur général. Une convention de location a également été signée entre France Habitation, propriétaire, représentée par Pascal Van Laethem (à gauche) et Alain Lecerf pour l’Arpad, gestionnaire. Un peu plus de 146 « temps plein » (valeur CROSMS) sont prévus pour accompagner les résidents au quotidien, dans le respect et la qualité du projet de vie qui est le nôtre. Le programme architectural comprend deux bâtiments reliés par une passerelle, et allant jusqu’à 4 niveaux d’habitation. L’établissement sera organisé autour de 14 unités de vie (de 12 et 8 logements) dont 2 unités d’accueil spécifique Alzheimer et troubles apparentés. Une conception au service d’une plateforme gérontologique Outre sa capacité d’accueil record, l’EHPAD de Villejuif aura cette particularité d’être identifié comme une plateforme gérontologique à part entière. Tel que défini dans le programme architectural, l’établissement accueillera en son sein, en sus d’un accueil de jour, un service de maintien à domicile dont la gestion sera définie en partenariat avec le CLIC (Centre Local d’Information et de Coordination gérontologique) du secteur. L’établissement fonctionnera également en lien avec l’Hôpital Paul Brousse, situé à proximité. La convention de collaboration* avec l’AP-HP et l’Arpad, signée en avril 2011, prévoit notamment un partenariat pour améliorer le parcours de soins des résidents accueillis. 13 *Qu’est-ce qu’un bail emphytéotique ? Appelé également emphytéose, un bail emphytéotique est un bail immobilier de très longue durée, comprise entre 18 et 99 ans (en droit français). Celui de Villejuif est de 52 ans. *Qu’est-ce qu’une convention de collaboration ? C’est une convention qui détermine les engagements pris entre les différentes parties (l’AP-HP et l’Arpad dans le cadre du projet de Villejuif ) : en l’espèce, elle porte essentiellement sur le public accueilli et l’organisation du parcours de soin du résident. EHPAD Villejuif. AREFO ARPAD MAGAZINE N° 21 — JUIN 2013 Les dates essentielles de ce projet de longue haleine FOCUS Accueil séquentiel L’accueil séquentiel : une évolution de l’offre aux personnes âgées autonomes ou en perte d’autonomie. son sein, rencontrer et partager des repas avec les autres résidents, etc. permet de prendre le pouls de la vie de la résidence, de mesurer la qualité des services et de l’accompagnement. De nombreuses résidences de l’Arpad offrent cette possibilité et toutes les résidences Arefo le proposent via les chambres d’hôtes. l'arpad, précurseur Qu’est ce que l’accueil séquentiel ? 14 C’est un accueil organisé pour les personnes âgées pour une durée limitée ; de jour, de nuit mais il s’entend aussi comme un hébergement temporaire. Pour un essai, un court séjour, pour les vacances ou plus régulièrement pour passer ses journées ou pour y dormir, c’est une façon plus souple d’envisager l’EHPA ou l’EHPAD. Les personnes sont accueillies dans une structure médico-sociale et donc accompagnées par du personnel qualifié. En grande partie à la charge de la personne elle-même, cet accueil peut éventuellement être soutenu grâce au financement de l’APA. Formule de répit pour les aidants familiaux Ce mode d’accueil joue un rôle important dans la prévention de l’épuisement des aidants familiaux mais aussi de leur isolement. Des aidants professionnels prennent "le relais" afin de laisser un temps de répit aux familles. Ils les soutiennent également dans l’accompagnement de leur proche en leur donnant des conseils, par une transmission d’information sur la filière gérontologique ou tout simplement par une présence et une écoute active. Par ailleurs, les aidants familiaux partent plus sereins en vacances lorsque leur proche séjournent dans une structure adaptée à leur perte d’autonomie. Un vecteur de vie sociale Des personnes âgées vivant à domicile peuvent connaître la solitude. L’accueil de jour leur permet de rompre leur isolement en rencontrant d’autres personnes durant leur participation aux ateliers proposés. C’est aussi l’occasion de découvrir de nouvelles activités ! En été : Sécurité et bien-être En période de canicule ou de chaleur, l’accueil séquentiel offre des lieux de vie rafraîchis mais aussi la présence d’un personnel vigilant au bien-être des personnes accueillies, veillant à leur bonne hydratation par exemple. L’Arpage Camille Desmoulins à Juvisy a été précurseur dans l’accueil temporaire de personnes. En avril 2009, l’accueil de jour (8 places) et l’accueil de nuit ont été ouverts. Une psychomotricienne à mi-temps dédiée à l’accueil de jour, anime des ateliers spécifiques. Dès la première année, l'établissement en partenariat avec le CLIC des portes de l’Essonne et les caisses de retraite complémentaires, a organisé une journée annuelle de rencontres aidants-aidés durant laquelle les aidants, principalement familiaux, viennent chercher les informations nécessaires à un bon accompagnement et une connaissance de la filière gérontologique (une trentaine de participants). Cette journée, renouvelée depuis, permet aux aidants et aux aidés d’échanger sur leurs propres expériences. Des ateliers sont également proposés. C’est un moment de respiration bénéfique pour tous. En mai 2011, un service de bus dédié aux personnes accueillies a été mis en place ; une convention a été signée avec une société de transports privée. Ce nouveau service attractif et facilitateur a permis à l’accueil de jour de s’ouvrir à de plus en plus de personnes. Période d’essai… Le dernier né des accueils de jour L’hébergement temporaire peut faire office de période d’essai avant une éventuelle entrée en résidence. Participer à la vie quotidienne de l’établissement en L’Arpage Laure Eteneau à Epinay-sur-Seine a ouvert les portes de son accueil de jour, d’une capacité de 10 personnes, en janvier dernier. FOCUS L’année 2012 a vu l’ouverture de cet accueil de jour. Toutefois, malgré du personnel formé en 2010-2011, des locaux neufs et appropriés aux activités de l’accueil de jour, la question du transport est restée en suspens. Sans transport et sans convention signée avec un transporteur, l’ouverture a été, à plusieurs reprises, remise à plus tard. Grâce aux crédits octroyés par l’ARS, un mini-bus a été acheté et aménagé par l'établissement fin 2012. Le projet est enfin devenu réalité ! « L’objectif principal de l’année 2013 sera le développement de l’accueil de jour. Dans ce sens, nous espérons pouvoir l’inscrire dans le réseau de la ville d’Epinay-surSeine en communiquant principalement avec le CCAS et les structures d’aide à domicile ». Les résidents s’expriment « Nous, les vieux, Nous ne sommes pas des nantis. Nous ne passons pas notre temps à voyager et à aller au restaurant. Nous ne sommes pas oisifs : je fais mon courrier, je fais ma lessive, je fais mes courses, je couds. Nous nous imposons des règles de vie : être propre, élégant, nous assumer et rester aimable. Nous aimons le contact. Nous aimons voir du monde et être entourés. Nous nous serrons les coudes. Nous les vieux, nous ne sommes pas « différents ». Nous aussi, nous avons été enfants et avons crié sous les fenêtres ! Bien des choses que nous avons connues étaient différentes : l’éducation que nous avons reçue n’est pas celle des enfants Références : - d écret n°2004-231 du 17 mars 2004 relatif à la définition et à l’organisation de l’accueil temporaire des personnes handicapées et des personnes âgées dans certains établissements mentionnés aux I de l’article L.312-1 et à l’article L.314-8 du Code de l’Action sociale et des familles. - www.accueil-temporaire.com -B ilan de l’activité d’accueil de jour et d’hébergement temporaire en direction des personnes âgées en 2010, enquête Mauve AJ/HT 2010, CNSA-DREES octobre 2011. Manifeste d’aujourd’hui ; à l’école, il nous semble que l’on apprenait davantage ; les familles étaient soudées… Mais cela n’avait pas que des avantages. Le passé n’était pas parfait ! Nous les vieux, ne vivons pas seulement dans le passé : nous sommes là. Nous ne sommes pas indifférents. Le présent nous concerne. Ne vous apitoyez pas sur notre sort, ne nous regardez pas avec commisération. Le temps de la vieillesse, n’est plus le temps de l’action. Mais par notre simple présence, nous sommes toujours citoyens à part entière ». y 15 Ce manifeste est l’un des textes écrits par les membres de l’atelier d’écriture de la résidence Gustave Prost à Villeurbanne (69) PAROLES J’ai une profonde reconnaissance envers Arefo, qui m’a permis de garder ma petite chienne Gigi, adorable petite caniche naine, compagne de mes vieux jours, partageant nos joies, nos peines, elle a beaucoup apprécié, tout comme moi, le parc de la résidence où il fait bon se promener et regarder les belles plantes, les arbres, les cèdres et autres, et se reposer un peu, en appréciant le calme, la quiétude du moment, il fait bon dans le parc. Il m’a fallu du temps pour aménager mon studio, mes meubles familiers me rassuraient, j’avais fixé mes repères et peu a peu en parallèle je participais à la vie de la Pradine, connaissant chaque jour, de nouvelles résidentes, résidents, peu à peu, j’ai fini par connaître tout le monde. Je voulais créer une animation, j’en ressentais la possibilité étant une ancienne artiste, mais, quelle discipline vais-je choisir ? Danse ? Chant ? Poésie ? Il m’a fallut plusieurs jours pour me décider et facilement ce sont « la poésie et le chant » qui l’ont emporté et là ont commencé nos après-midi très agréables où chanter nous rendait joyeux. Certaines personnes lisaient des textes, poèmes, fables, avec talent, on chantait beaucoup, puis, au bout d’un moment, on prenait une petite collation, thé, pain brioché, l’ambiance était bonne. Je passais une vidéo cassette, un beau film de 1h30 à 2h et l’après-midi se terminait joyeusement. La Pradine est un havre de paix et de réconfort. J’apprécie d’y être depuis 9 ans. J’y suis très bien, nous y sommes très bien… » y Mme Jeanne DEBRAY Résidente de l’Arefo La Pradine à Colomiers (31) AREFO ARPAD MAGAZINE N° 21 — JUIN 2013 Le Temps a passé « 2004 ! Année décisive, où j’ai obtenu mon studio dans la résidence La Pradine à Colomiers. Ce n’était pas facile de tout quitter, mesurant le pour et le contre, se décider en ayant une certaine inquiétude, ai-je bien fait ? ! Ne suis-je pas allée trop vite ? !…. Finalement en additionnant tous les avantages de vivre dans ce logement, le confort, la propreté, l’aisance, la surveillance nuit et jour, le restaurant, les animations diverses, la beauté du salon avec sa cheminée, la salle de jeux, j’avais l’impression d’être dans un hôtel 3 étoiles, la magnificence des liens avec la moquette bleue dans les couloirs, c’était impressionnant… et tentant de venir habiter dans cette très belle Résidence, surtout à 82 ans… !! La bibliothèque La littérature et l’écriture, à travers les différentes animations mises en place, apparaissent être une composante essentielle dans la vie d’un établissement en termes de lien social, de développement personnel et de développement de facultés intellectuelles favorisant l’autonomie mais c’est aussi un outil de transmission, d’héritage de l’immatériel. Ce qui fait être plutôt qu’avoir. Pour plus d’informations : 01 42 68 40 40 AREFO ARPAD MAGAZINE N° 21 — JUIN 2013 Arefo Arpad