Jean-Claude Terrier, directeur général du Port de Marseille

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Jean-Claude Terrier, directeur général du Port de Marseille
Jean-Claude Terrier,
directeur général du Port de Marseille
"Cap sur une dynamique XXL !"
On dit que le Port de Marseille va de mieux en
mieux. Qu’il avance et se développe à grands pas.
Comment est-ce possible dans le contexte
actuel ? Quelles sont les perspectives d’avenir et
les grands projets ? Jean-Claude Terrier, directeur
général et préside du directoire du Grand Port
Maritime de Marseille, détaille les enjeux de cette
reconquête dans laquelle Provence Promotion a
"un rôle majeur" à jouer.
> Pourquoi parle-t-on de renouveau du Port de Marseille-Fos ? Comment expliquer
cette nouvelle dynamique ?
Jean-Claude Terrier : Le fait marquant est que, pour la première fois, l’année 2011
a vu en France l’application de la réforme des ports votée en 2008. Sa mise en
œuvre est pleinement assurée sur le Port de Marseille Fos. La réforme a permis le
transfert des activités d’exploitation (outillage et personnels) à des opérateurs privés
de manutention ; l’unicité de commandement qui en découle est effective depuis le
mois de mai 2011. Conséquence : les clients du Port nous font part depuis huit mois
d’activité de leur satisfaction quant à la qualité de service qui leur est offert. Nous
sommes donc plus que confiants pour la suite.
Jean-Claude Terrier, directeur général et président
du directoire du Grand Port Maritime de Marseille
> Quelles sont les perspectives de développement sur le Port de Marseille Fos en ce
début d’année 2012 ?
Jean-Claude Terrier : 2012 sera l’année de la transition entre l’ancien et le nouveau Port. La nouvelle
fiabilité technique et sociale du Port va se conjuguer en 2012 avec le quasi-triplement de la capacité
opérationnelle sur les quais via la mise en service de nos terminaux à conteneurs Fos2XL (l’un pour
CMA-CGM/DPW, l’autre pour MSC). Cela nous donne de bonnes raisons d’être optimistes sur le
développement de l’activité conteneurisée du Port malgré un contexte économique très tendu.
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> Au cœur de cette conjoncture difficile, comment allez-vous œuvrer pour atteindre
vos objectifs ? Quelle est votre stratégie et quelles sont vos ambitions ?
Jean-Claude Terrier : Le Port, dans toutes ses composantes, doit d’abord œuvrer à améliorer son
image (auprès des décideurs, comme du grand public) et à valoriser ses atouts et potentiels de
développement (notamment auprès des acteurs de l’industrie maritimo-portuaire et des échanges
internationaux).
Ce travail, nécessaire sur l’image du Port, associé à une politique de développement commercial
agressive et structurée, doit permettre une reconquête de nos parts de marché sur les axes de
développements traditionnels du Port de Marseille Fos :
> vracs de la chimie, de la pétrochimie et de l’industrie ;
> marchandises diverses avec l’Asie et la Méditerranée ;
> ro-ro(1) et passagers sur la Méditerranée avec la poursuite, notamment, du formidable essor de la croisière.
> Le Port se recentrerait également sur son activité régalienne en lien avec le
développement économique et industriel du territoire. Qu’en est-il ?
Jean-Claude Terrier : En effet, aménageur et développeur de ses espaces (10 000 ha), le GPMM œuvre à
l’implantation de nouvelles unités industrielles au sein de la zone industrialo-portuaire et logistiques sur les
zones de Distriport et la Feuillane, en lien avec le pôle conteneurs de Fos. Avec une dizaine de projets
réalisés, représentant un peu plus de 80 millions d’euros d’investissements privés, 400 emplois directs et
1 million de tonnes annuelles supplémentaires pour le GPMM, l’année 2011 a été un bon cru.
25 projets ont d’ores et déjà été identifiés d’ici à 2020 qui pourront générer, à terme, plus de 2 milliards
d’euros d’investissement, 27 millions de tonnes de trafic et plus de 2 000 emplois sur le territoire. Le Port
est donc à nouveau armé pour être un outil au service du développement économique du territoire.
> Pouvez-vous citer quelques exemples de projets aboutis ou sur lesquels mise le
GPMM ?
Jean-Claude Terrier : Nous travaillons sur le projet d’un complexe agro-industriel à Lavera qui
comprend notamment une usine de biocarburant. Sa réalisation pourrait également ouvrir la perspective
du développement d’un pôle agro-chimique ou agro-alimentaire.
On peut également citer le développement de la logistique frigorifique pour laquelle un appel à projet sur
des parcelles de la Feuillane vient d’être lancé. Il serait complémentaire de l’offre de Fos Distriport pour
la logistique de distribution : cette zone, avec l’arrivée de Maison du Monde et de Mattel, confirme son
attrait auprès des leaders de la logistique internationale.
Le lancement d’un terminal de valorisation et exportation de matières premières secondaires(2) comme
les ferrailles pourrait enfin procurer une nouvelle source de diversification à l’activité vrac sec, après les
succès enregistrés avec les céréales ou les matériaux de construction.
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> Que vous apporte la collaboration avec Provence Promotion ?
Jean-Claude Terrier : Pour qu’un projet réussisse et fasse preuve de pertinence industrielle et
économique, de capacité d’intégration et d’acceptation en matière territoriale, l’intervention de Provence
Promotion est essentielle. En effet, la politique d’implantation de nouvelles unités industrielles et
logistiques sur le Port est guidée en premier lieu par la capacité de ces projets à générer de l’activité
maritime via les terminaux du Port. Sans oublier les synergies industrielles possibles et la création de
richesses (emploi, retombées fiscales…) pour le territoire.
Seul un mode de management de projet partagé avec l’ensemble des acteurs impliqués dans
l’instruction et la mise en œuvre de ces projets est garant de la réussite de ce processus. Il en est de
même concernant la pleine intégration et acceptation territoriale des projets. Sur ces volets, comme sur
celui de l’accompagnement du porteur de projet dans ses démarches et dans sa compréhension de
notre environnement socio-économique et institutionnel, Provence Promotion a un rôle majeur à
assurer, notamment comme catalyseur de l’offre globale à l’échelle du territoire.
En savoir plus :
> http://www.marseille-port.fr
(1) On nomme Ro-Ro de l'anglais Roll-On, Roll-Off signifiant littéralement « roule dedans, roule dehors », le roulier, navire utilisé pour
transporter des véhicules, chargés grâce à une ou plusieurs rampes d'accès pour les distinguer des navires de charge habituels
où les produits sont chargés à la verticale par des grues. L'appellation Ro-Ro fait aussi référence à la technique de manutention :
on charge et décharge les colis en les faisant rouler depuis la rampe Ro-Ro portuaire vers la rampe mobile du navire, ce qui
permet de conduire ce qui est roulant dans le garage du navire ou de l'en évacuer dans l'autre sens.
(2) Les matières premières secondaires sont les produits issus du tri et de la valorisation des déchets, comme par exemple les
ferrailles, papiers ou cartons, qui sont utilisés à nouveau comme des matières premières dans l’industrie, donnant une seconde
vie industrielle à ces produits. Ils sont notamment exportés en vrac ou en conteneur vers des pays producteurs de voitures ou
d’électroménagers par exemple.
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