Un peu de poésie, ou...« A la manière de... » Francis PONGE ou

Un peu de poésie, ou...« A la manière de... » Francis PONGE ou Guillaume APOLLINAIRE
Extrait du Lycée Blaise Pascal Rouen
http://pascal-lyc.spip.ac-rouen.fr/spip.php?article731
Un peu de poésie, ou...« A la
manière de... » Francis PONGE
ou Guillaume APOLLINAIRE
- Disciplines - Français -
Date de mise en ligne : lundi 13 juillet 2009
Lycée Blaise Pascal Rouen
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Un peu de poésie, ou...« A la manière de... » Francis PONGE ou Guillaume APOLLINAIRE
« A la manière de.. »
A l'occasion d'une séance sur les formes poétiques, les élèves de la classe de Seconde GT 1 ont été invités à imiter
un extrait du poème de Guillaume APOLLINAIRE, « Zone », ou le poème en prose de Francis PONGE, « Le Pain »,
tiré du recueil Le Parti pris des choses.
Ils ont ainsi écrit quelques poèmes en vers ou en prose, en imitant donc le style de ces poètes. Et si parfois ils s'en
écartent, leurs productions n'en demeurent pas moins des pastiches littéraires intéressants.
Voici quelques-unes de leurs productions, précédées des textes « originaux » dont ils se sont inspirés, ces textes
d'APOLLINAIRE ou PONGE qui ont nourri leur imagination.
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D'abord, l'extrait du poème « Zone » , de Guillaume APOLLINAIRE :
"J'ai vu ce matin une jolie rue dont j'ai oublié le nom
Neuve et propre du soleil elle était le clairon
Les directeurs les ouvriers et les belles sténo-dactylographes
Du lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passent
Le matin par trois fois la sirène y gémit
Une cloche rageuse y aboie vers midi
Les inscriptions des enseignes et des murailles
Les plaques les avis à la façon des perroquets criaillent
J'aime la grâce de cette rue industrielle Située à Paris entre la rue Aumont-Thiéville et l'avenue des Ternes. (...)"
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Et puis « Le Pain » , de Francis PONGE :
"La surface du pain est merveilleuse d'abord à cause de cette impression quasi panoramique qu'elle donne : comme
si l'on avait à sa disposition sous la main les Alpes, le Taurus ou la Cordillière des Andes.
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Ainsi donc une masse amorphe en train d'éructer fut glissée pour nous dans le four stellaire, où durcissant elle s'est
façonnée en vallées, crêtes, ondulations, crevasses... Et tous ces plans dès lors si nettement articulés, ces dalles
minces où la lumière avec application couche ses feux,— sans un regard pour la mollesse ignoble
sous-jacente.
Ce lâche et froid sous-sol que l'on nomme la mie a son tissu pareil à celui des éponges : feuilles ou fleurs y sont
comme des soeurs siamoises soudées par tous les coudes à la fois. Lorsque le pain rassit ces fleurs fanent et se
rétrécissent : elles se détachent alors les unes des autres, et la masse devient friable...
Mais brisons-la : car le pain doit être dans notre bouche moins objet de respect que de consommation."
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Maintenant, quelques textes « à la manière de... » Guillaume APOLLINAIRE :
Une jolie rue de Rouen
J'ai vu ce matin une jolie rue dont j'ai oublié le nom
Elle avait l'allure d'une grande dame
Les pavés des murs reflétaient son âme
Les troncs des arbres, gardiens des souvenirs anciens,
Y étaient dépositaires d'un amour gravé à jamais.
Au bout de cette rue, un hôpital...
A l'heure du midi dans la brasserie va manger le corps médical.
Les klaxons rivalisent avec la cloche de l'église
Les numéros des maisons
Les affiches et marques de renom
Illuminent cet ensemble d'une multitude de couleurs
Le rire des enfants résonne merveilleusement
J'aime la fraîcheur de cette jolie rue de Rouen
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Située entre l'avenue Camus et celle de Caen.
Laetitia YVONNET
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Rue vue du ciel
J'ai vu ce matin une jolie rue dont j'ai oublié le nom
Embellie par la frénésie du son
Des cloches de l'église tournées vers le ciel
A midi la messe réunit tous les fidèles
J'aime l'or du soleil se reflétant sur les maisons
Et sur les petites filles en manches ballon sur les balcons
Les noms sculptés sur tous les murs
Ne sont que mirages bien sûr
Du matin au soir circulent les voitures impériales
Sur les voies royales
Lorsque la pluie tombe toute la nuit
La rue ses routes son goudron tout cela luit
Dans les flaques d'eau on peut voir
Comme dans un miroir
Cette rue devant mes yeux se dessine
A chaque instant cela me fascine
J'aime la grâce de cette rue
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Située à Rouen entre la rue d'Amiens et la place Saint-Marc
Harmonie FERET
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La ruelle
J'ai vu ce matin une jolie rue dont j'ai oublié le nom
C'était une petite ruelle ne comptant qu'une dizaine de maisons.
A l'aube seulement deux personnes passaient
Un jeune garçon et un livreur de lait
Qui se croisaient devant une maison voisine
Où chaque jour par la fenêtre on voyait une vieille dame faire la cuisine
Pour un mari las lisant son journal
Et feuilletant les pages comme s'il enlevait à une fleur ses pétales.
La ruelle ne comptait aucune boutique
Seulement une vieille église conservant des reliques
D'un saint méconnu
Tout comme cette rue
Pour moi inconnue auparavant.
Cette ruelle située dans Rouen
Près d'un ancien lavoir
Est désormais gravée dans ma mémoire.
Théo DUBOIS
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Et puis, entre PONGE et APOLLINAIRE, voici « Le compas », de Célia SIAD :
Le Compas
Plus courageux q'une règle
Plus fidèle q'un rapporteur
Compas omniprésent
Deux yeux deux jambes
De possibles rondeurs
Sûr de lui
Ne change pas
Avec sa royale épée
Ce prince parfois cruel
Fait jaillir notre sang
Laisse sur notre doigt
Un point à peine visible
Témoin de son passage
Accompagné de ses fidèles chevaliers
Bout de gomme et pointe taillée
Accouplement révélateur de leur amitié
Et la vis qu'il ne faut pas oublier
Un pour tous et tous pour un
Comme on dit jamais deux sans trois.
Célia SIAD
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Pour finir, voici la production d''Océane FIANT qui a pris le parti de décrire un objet usuel, « Le crayon » : , «
à la manière de... » Francis PONGE :
Le crayon
La surface d'un crayon, parfois recouverte d'une peinture qui s'écaille avec le temps, est le plus souvent dénuée de
la moindre courbe. Sa silhouette presque architecturale se termine parfois par un bout de gomme.
C'est ainsi pour nous qu'une banale baguette de bois fut travaillée, épurée, pour obtenir cette perfection qui, à nos
yeux, est devenue banale après tant d'années d'utilisation monotone et abusive. C'est pourquoi, sans regrets, nous
nous adonnons au supplice du taille-crayon, qui, rétrécissant peu à peu le majestueux objet, amènera un jour sa
perte.
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Cet acte barbare qui peut sembler anodin a pour but de tailler la mine du crayon, pointue et sèche, sans laquelle
l'objet perdrait son but.
C'est ainsi qu'au coeur du crayon, se trouve une mine frêle, prête à se briser au moindre choc, fragilisant cet artiste
éphémère.
C'est grâce à elle également que l'objet voyage sur nos feuilles, court, décrit courbes ou lignes droites, esquisse des
lettres ou des notes durant sa courte vie.
Finalement, cet objet commun cèdera sa place à d'autres lorsque nos lettres l'auront trop usé, lorsqu'en bout de
course, il finira dans la poubelle.
Océane FIANT
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