Immigration et diversité ethnoculturelle au Québec
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Immigration et diversité ethnoculturelle au Québec
Immigration et diversité ethnoculturelle au Québec L’Enquête nationale auprès des ménages (ENM) Analyse régionale Janvier 2014 Le portrait sur l’Immigration et la diversité ethnique au Canada était la première diffusion de données de l’Enquête nationale auprès des ménages (ENM). Environ 4,5 millions de ménages à travers le pays ont été sélectionnés pour l’ENM, ce qui représente environ le tiers de tous les ménages. Le présent document analytique présente les résultats de l’ENM sur l’immigration, le lieu de naissance, l’origine ethnique, les minorités visibles, la langue et la religion pour la population du Québec et ses six régions métropolitaines de recensement (Montréal, Québec, Saguenay, Sherbrooke, Trois-Rivières and Gatineau). Certaines de ces données sont également disponibles sur demande, pour votre région. Vous pouvez communiquer avec nous pour en obtenir un exemplaire gratuitement. Encadré 1 : Le guide de l’utilisateur de l’Enquête nationale auprès des ménages Des renseignements supplémentaires sur l’Enquête nationale auprès des ménages sont présentés dans le Guide de l’utilisateur de l’Enquête nationale auprès des ménages, no. 99-001-X au catalogue. Des renseignements sur la qualité des données de l’ENM sur l’immigration et les données ethnoculturelles sont présentés dans la série de guides de référence portant sur ces thèmes. Immigration Au Québec, une personne sur 8 était née à l’étranger Selon les données de l’ENM, le Québec comptait un total d’environ 974 900 personnes nées à l’étranger1 qui sont arrivées comme immigrants. Ces personnes représentaient 12,6 % de la population totale du Québec. En revanche, 86,5 % (6 690 535) de la population du Québec était née au Canada (nonimmigrants), tandis que 0,9 % (67 095) de la population était constituée de résidents non permanents. En comparaison, les immigrants représentaient 20,6 % de la population totale du Canada. Bon nombre (40 %) des personnes nées à l’étranger qui sont arrivées comme immigrants au Québec étaient de nouveaux arrivants : environ 380 825 personnes ont immigré entre 2001 et 2011. Parmi ces nouveaux arrivants, 22, 9 % (223 400) sont arrivés au cours des 5 dernières années de cette période. 1 Dans la présente analyse, la population née à l'étranger est également désignée comme population immigrante. Un immigrant est une personne qui est ou a déjà été un immigrant reçu/résident permanent. Cette personne a reçu des autorités de l'immigration le droit de résider au Canada en permanence. Certains immigrants habitent au Canada depuis un certain nombre d'années, alors que d'autres sont arrivés récemment. Certains immigrants sont des citoyens canadiens, tandis que d'autres ne le sont pas. La plupart des immigrants sont nés à l'extérieur du Canada, mais un petit nombre d'entre eux sont nés au Canada. Dans l'Enquête nationale auprès des ménages (ENM) de 2011, les « immigrants » comprennent les immigrants qui ont été reçus au Canada avant le 10 mai 2011. 1 Encadré 2 : Résidents non permanents Les groupes suivants constituent ce qu'on définit comme résidents non permanents : (1) les personnes ayant un lieu habituel de résidence au Canada, qui demandent le statut de réfugié et les membres de leur famille vivant avec elles; (2) les personnes ayant un lieu habituel de résidence au Canada, qui sont titulaires d'un permis d'études et les membres de leur famille vivant avec elles; (3) les personnes ayant un lieu habituel de résidence au Canada, qui sont titulaires d'un permis de travail et les membres de leur famille vivant avec elles. L’Afrique était la principale source d’immigrants Au Canada, la population immigrante a déclaré près de 200 pays comme lieu de naissance lors de l’ENM de 2011. Au Québec, la principale source d’immigrants entre 2006 et 2011 provenait de l’Afrique, suivi par les personnes nées dans les Amériques, en Asie (y compris le Moyen-Orient) et en Europe. Parmi les immigrants récents entre 2006 et 2011, 31,8 %, ou 71 040 personnes provenaient de l’Afrique, tandis que 25,4 % provenaient des Amériques (Caraïbes, l’Amérique Centrale, l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud), 24,3 % provenaient de l’Asie (y compris le Moyen-Orient) et 18,5 % provenaient de l’Europe. L’augmentation récente du nombre d’immigrants en provenance d’Afrique indique une nouvelle tendance de l’immigration au Québec. Par exemple, entre 1971 et 2005, la majorité des immigrants arrivant au Québec avaient comme lieu de naissance l’Asie (y compris le Moyen-Orient) (30,8 %), les Amériques (24,7 %), l’Europe (22,7 %) et l’Afrique (21,8 %) (Graphique1). Graphique 1 Population immigrante selon le lieu de naissance et la période d'immigration, Québec, 2011 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Avant 1971 Asie Afrique 1971 à 1980 Europe 1981 à 1990 1991 à 2000 Caraïbes, Amérique centrale et du Sud 2001 à 2011 Amérique du Nord Source: Statistique Canada, Enquête nationale auprès des ménages, 2011. 2 L’Algérie et le Maroc étaient les principales sources de l’immigration récente au Québec Les résultats de l’ENM démontrent que l’Algérie et le Maroc sont les principaux lieux de naissance des immigrants arrivés au Québec entre 2006 et 2001. Ensemble, ces deux pays composent plus de 54,0 % de l’immigration africaine. Au Québec entre 2006 et 2011, environ 20 200 ou 9,0 % de tous les immigrants avaient comme lieu de naissance l’Algérie et 8,1 % ou 18 200 le Maroc. Ces deux pays sont suivis par la France, avec 16 930 personnes ou 7,6 % des immigrants et Haïti avec 14 710 ou 6,6 %. La Chine, la Colombie, le Mexique, les Philippines, le Liban et la Roumanie complètent la liste des 10 pays d’origine les plus fréquents. La vaste majorité des immigrants s’installaient dans les régions métropolitaines de recensement (RMR) Les immigrants, particulièrement ceux qui sont arrivés récemment, étaient beaucoup plus susceptibles de vivre dans les plus grands centres urbains que les personnes nées au Canada. Parmi les 1 162 900 personnes qui ont immigré au Canada entre 2006 et 2011, la vaste majorité vivait dans l’une des 33 RMR du Canada. On retrouve la même tendance au Québec, où 92,5 % des immigrants récents se sont installés dans un des grands centres urbains de la province. De ce nombre, 91,9 % ont choisi de vivre dans la RMR de Montréal. Ces nouveaux venus comptent pour 5,1 % de la population totale de Montréal. Population des minorités visibles Encadré 2 : Minorités visibles Les personnes qui se définissent comme des membres d’une minorité visible forment l’un des quatre groupes désignés en vertu de la Loi sur l’équité en matière d’emploi. Selon la Loi sur l’équité en matière d’emploi, on entend par minorités visibles « les personnes autres que les Autochtones, qui ne sont pas de race blanche ou qui n’ont pas la peau blanche ». Il s’agit principalement des groupes suivants : Sud-Asiatique, Chinois, Noir, Philippin, Latino-Américain, Arabe, Asiatique du Sud-Est, Asiatique occidental, Coréen et Japonais. Les trois autres groupes désignés en vertu de la Loi sur l’équité en matière d’emploi sont les femmes, les Autochtones et les personnes ayant une incapacité. Au Québec, un peu plus d’une personne sur dix appartenaient à une minorité visible Selon l’enquête nationale auprès des ménages de 2011, 850 240 personnes faisaient partie de la population des minorités visibles au Québec. Elles représentaient environ une personne sur 10 (11,0 %) de la population totale du Québec. De ce nombre, 30,6 % sont nées au Canada, 64,7 % sont nées à l’extérieur du pays et sont venues vivre ici comme immigrants. Une faible proportion (4,7 %) de la population des minorités visibles était formée de résidents non permanents. 3 L’augmentation de la population des minorités visibles est attribuable en grande partie au nombre d’immigrants qui sont arrivés au Québec de pays non européens au cours des dernières décennies. La part des minorités visibles a augmenté parmi les immigrants qui sont arrivés au cours des décennies plus récentes. Les données de l’ENM de 2011 indiquent que les minorités visibles représentaient 69,8 % des immigrants arrivés entre 2006 et 2011 et 65,3 % des immigrants arrivés au cours de la précédente période de cinq ans. En revanche, les minorités visibles ne constituaient que 10,5 % des immigrants arrivés avant 1971. Par la suite, cette proportion a plus que quadruplé pour les immigrants qui sont arrivés pendant les années 1970, pour passer à 49,6 % et elle a continué à augmenter pour les immigrants des années 1980 (66,2 %). Les Noirs formaient le plus grand groupe de minorités visibles En 2011, les trois plus importants groupes de minorités visibles au Québec, en l’occurrence les Noirs (28,7 %), les Arabes (19,6 %) et les Latino-Américains (13,7 %) représentaient 61,9 % de la population des minorités visibles. La plupart des minorités visibles vivaient dans des centres urbains La plupart des minorités visibles (97,2 %) vivaient dans l’une des régions métropolitaines de recensement (RMR) du Québec, comparativement à 68,6 % de la population totale. Comme c’était le cas pour la population immigrante, la très grande majorité (92 %) des minorités visibles qui habitaient dans les grandes villes vivaient dans la RMR de Montréal, soit au total, 762 330 personnes ou 20 % de la population totale de la RMR (Tableau 1). Tableau 1 Population des minorités visibles et les trois principaux groupes de minorités visibles (Noirs, Arabes, Latino-Américains), régions métropolitaines de recensement du Québec, 2011 Province de Québec Montréal Ottawa - Gatineau (part. Qué.) Québec Sherbrooke Saguenay Trois-Rivières Population des minorités Noirs, Arabes, LatinoPopulation totale visibles Americains nombre nombre pourcentage nombre pourcentage 7 732 525 850 235 11,0 526 265 61,9 3 752 475 762 330 20,3 464 830 61,0 310 825 27 640 8,9 20 765 75,1 746 690 23 365 3,1 16 230 69,5 196 680 8 690 4,4 6 250 71,9 154 235 1 290 0,8 835 64,7 146 930 3 525 2,4 2 830 80,3 Source: Statistique Canada, Enquête nationale auprès des ménages, 2011. 4 Langues Connaissance des langues officielles En termes de connaissance des deux langues officielles du pays, les données de l’ENM démontrent que 52,3 % de la population immigrante du Québec pouvait converser en anglais et en français, tandis que 25,9 % connaissait seulement le français et 17,4 % seulement l’anglais. De façon générale, le taux de bilinguisme de la population immigrante a diminué au fil du temps. Parmi les immigrants récents (ceux qui sont arrivés au Québec entre 2006 et 2011), 46,4 % connaissaient les deux langues, tandis qu’une plus forte proportion (32,6 %) connaissaient seulement le français, 16,5 % connaissaient seulement l’anglais et 4,5 % ne connaissaient ni le français ni l’anglais. La proportion d’immigrants qui ne connaissaient ni l’anglais ni le français est demeurée relativement stable au Québec, avec 4,4 % pour l’ensemble des immigrants et 4,5 % pour les immigrants récents. Cependant, parmi les RMR du Québec, une augmentation des immigrants dans la RMR de Sherbrooke (9,7 % contre 4,2 % pour tous les immigrants au fil du temps) ont déclaré ne connaître ni le français ni l’anglais. De plus, les immigrants récents installés dans les RMR du Québec étaient plus susceptibles de déclarer la connaissance des deux langues officielles ou du français seulement, plutôt que l’anglais seulement. À Trois-Rivières par exemple, davantage d’immigrants ont déclaré connaître le français seulement (60,9 %) que les deux langues officielles (33 %) ou l’anglais seulement (3 %) (Graphique 2). Graphique 2 Connaissance des langues officielles des immigrants récents (20062011), par régions métropolitaines de recensement du Québec, 2011 70% 60% 50% 40% 30% 20% Anglais seulement 10% Français seulement Anglais et Français 0% Province de Québec Montréal Ottawa Gatineau (part. Qué.) Québec Sherbrooke Saguenay TroisRivières Ni l'anglais ni le français Source: Statististique Canada, l'Enquête nationale auprès des ménages, 2011 5 Les religions au Québec Encadré 3 : Religion L'ENM de 2011 recueille des renseignements sur l'appartenance religieuse uniquement, sans tenir compte du fait que les répondants pratiquent ou non leur religion, notamment la participation à des activités religieuses. Plus des deux tiers de la population étaient affiliés à la foi chrétienne Selon l’ENM de 2011, la religion la plus importante au Québec était le christianisme. Des quelques 7 732 520 personnes au Québec représentées dans l’ENM, environ 6 356 880, soit plus des trois quarts (82,2%), ont déclaré appartenir à une religion chrétienne. En comparaison, la moyenne nationale était de 67,3 %. Parmi les RMR du Québec, le Saguenay avait la plus grande part de personnes qui ont déclaré appartenir à la religion chrétienne (93,7%), suivi par Trois-Rivières (90.3%) et le Québec (86,7%). Tel qu’observé dans les changements de la composition de l’immigration, une plus grande proportion de la population a déclaré des religions autres que chrétienne. Sont comprises ici les religions bouddhistes, hindoue, juive, musulmane, sikhe, la spiritualité autochtone traditionnelle et autres religions au Québec. Environ 438 100 personnes, soit 5,7 % de la province du Québec, ont déclaré appartenir à l’une de ces religions. Parmi celles-ci, une proportion importante se trouvait dans la RMR de Montréal. Environ 400 900 personnes, soit plus qu’un dixième (10,7 %) des personnes habitant dans la RMR de Montréal, ont déclaré appartenir à l’une de ces religions. Augmentation de la population n’ayant pas d’appartenance religieuse Dans l’ensemble, environ 937 545 personnes au Québec, soit 12,1 % de la population, n’avaient pas d’appartenance religieuse. Selon l’ENM de 2011, la plus grande part de personnes n’ayant pas d’appartenance religieuse se trouvait dans la RMR de Montréal (14, 9 %) (Tableau 2). 6 Tableau 2 Population des minorités visibles et les trois principaux groupes de minorités visibles (Noirs, Arabes, Latino-Américains), régions métropolitaines de recensement du Québec, 2011 Population totale Non-immigrants Immigrants 2006 à 2011 nombre % nombre % nombre % nombre % Total - Religion 7 732 520 100 6 690 535 100 974 895 100 223 395 100 Bouddhiste 52 385 0,68 16 770 0,3 34 655 3,6 3 490 1,6 Chrétien 6 356 880 82,21 5 749 565 85,9 574 050 58,9 110 025 49,3 Hindous 33 540 0,43 10 750 0,2 21 380 2,2 4 660 2,1 Juif 85 105 1,1 58 200 0,9 25 615 2,6 2 465 1,1 Musulman 243 430 3,15 65 975 1,0 166 590 17,1 63 670 28,5 Sikh 9 275 0,12 2 435 0,0 6 050 0,6 1 625 0,7 Spiritualité autochtone traditionnelle 2 025 0,3 1 870 0,0 90 0,0 35 0,0 Autres religions 12 340 0,16 8 895 0,1 3 260 0,3 775 0,4 Pas d'appartenance religieuse 937 545 12,12 776 080 11,6 143 205 14,7 36 655 16,4 Source : Statistique Canada, Enquête nationale auprès des ménages, 2011 7 Renseignements supplémentaires Des renseignements supplémentaires sur l’immigration et la diversité ethnoculturelle se trouvent dans les Tableaux de données de l’ENM, nos 99-010-X2011026 à 99-010-X2011034 au catalogue, le Profil de l’ENM, no 99-010-X au catalogue, ainsi que dans la Série « Perspective géographique » de l’ENM, no 99010-X2011005. Pour obtenir des détails au sujet des concepts, des définitions, des univers, des variables et des termes géographiques utilisés dans l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011, veuillez consulter le Dictionnaire de l’Enquête nationale auprès des ménages, no 99-000-X au catalogue. Pour des explications détaillées sur les concepts et des renseignements sur la qualité des données, sur les taux de réponse finaux, sur les régions géographiques non diffusées, et sur les coefficients de variation (CV), veuillez vous reporter aux guides de référence sur le site Web de l’Enquête nationale auprès des ménages (ENM) de 2011. Note aux lecteurs Les utilisateurs doivent faire preuve de prudence lorsqu'ils comparent les estimations du questionnaire complet du Recensement de 2006 avec les estimations de l'Enquête nationale auprès des ménages (ENM) de 2011, car ces deux sources de données représentent des populations différentes. La population cible du questionnaire complet du Recensement de 2006 comprend les résidents habituels dans les logements collectifs et les personnes vivant à l'étranger, alors que la population cible de l'ENM les exclut. De plus, les estimations de l'ENM sont dérivées d'une enquête à participation volontaire, et elles peuvent par conséquent, comporter davantage d'erreurs dues à la nonréponse que les estimations dérivées du questionnaire complet du Recensement de 2006. Veuillez comparer ces données avec prudence. 8