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FRC magazine
www.frc.ch
NO 19 – juin 2009 – 6 francs – 4 euros
FÉDÉRATION ROMANDE DES CONSOMMATEURS
INDÉPENDANT ET SANS PUBLICITÉ
santé
sur Internet
La Suisse
est-elle
prête?
ROULEZ AU GAZ
Notre carte romande
des stations-service
TEST
Le faux riz
basmati
REPORTAGE
Usines Nike:
où est l’éthique?
ÉDITORIAL ­­­­­­FR­­C magazine JUIN 2009 NO 19
L’avenir numérique de la santé
A
vant, on allait voir «monsieur le docteur», qui
assénait son diagnostic
comme on rend un verdict. Avec
une autorité que nul n’aurait osé
contester. Aujourd’hui, le patient
qui arrive à la consultation a souvent compulsé au préalable une
foule d’informations médicales sur des sites de santé. Résultat, il se sent davantage
sur pied d’égalité avec son médecin. Il discute son diagnostic ou lui propose même
un nouveau traitement qu’il a vu sur la
Toile (cf. p. 8).
Si le patient est mieux informé
qu’avant, le problème de l’interprétation des
informations qu’il trouve sur le Net reste entier. Car avec le printemps de cette nouvelle
médecine ont éclos quelques jolis néologismes. La cyberchondrie, vous connaissez?
On est malade, on se renseigne sur Internet
selon les symptômes et on s’imagine alors
souffrir du pire mal; l’ordinateur n’est pourtant pas un médecin!
Reste que le Net a aussi généré une
nouvelle «solidarité numérique». Les patients souffrant d’une même maladie sortent de leur isolement et se retrouvent
désormais sur des forums où ils partagent
leurs expériences. On assiste à de
nouvelles formes de sociabilité et
d’entraide des patients. Le pouvoir
de «monsieur le docteur» aurait-il
pris du plomb dans l’aile?
Quant à notre système de
soins, avec l’explosion des coûts, il
n’a plus d’autre choix que de prendre le train en marche. La carte électronique d’assuré que nous recevrons en janvier
prochain constitue la première étape de la
stratégie fédérale en matière de cybersanté.
A terme, nos informations médicales contenues dans un dossier électronique seront
accessibles à tous les prestataires de soins
auxquels nous aurons autorisé l’accès. Et
nous? Nous pourrons consulter notre dossier au moyen d’un code d’accès via un portail de santé hébergé sur Internet.
Aujourd’hui, aux Etats-Unis, il semble
démontré que la cybersanté aide les médecins à soigner mieux et moins cher. Cela
dit, l’essor du système de santé numérique
ne doit pas se faire au détriment de la protection de nos données, ni en laissant pour
compte celles et ceux qui ne savent pas encore dire «monsieur le docteur» en langage
Web...
Carole Pirker
Les Suisses préfèrent consommer local
4-5 Coups de chapeau et Bonnets d’âne
6
La FRC vous défend
7
Nanotechnologies Faut-il en avoir peur?
DOSSIER SANt é
8
Cybersanté La révolution du système des soins
Enquê te
23Rouler au gaz? Plus écolo et moins cher.
HUMEUR
2
RE po rta g e
Soren Zeuth
16 Dans les usines de Nike au Vietnam
18 Le billet de Lucie Rihs
F R C P O L ITIQUE
T es t
13 Baskets Qui produit vraiment éthique?
19Ils ont testé pour nous
20 Les dessous du riz basmati
éditeur
Fédération romande
des consommateurs
Présidente
Monika Dusong
rédactrice en chef
Carole Pirker
Rédaction
Aline Clerc
agriculture, environnement
Luc-Olivier Erard
journaliste RP
Nadine Frossard
juriste Permanence
Huma Khamis
sciences, tests
Florence Bettschart,
droit
Valérie Muster
conseil Permanence
Anne Onidi
journaliste stagiaire
Nadia Thion­gane
économie
ont collaboré
à ce numéro
Mathieu Fleury
François Maret
Carsten Terp
Soren Zeuth
Photo
ARC/Jean-Bernard Sieber
Conception ET
RéALISATION graphique
Martin Nieva et Jonas Pahud
[email protected]
COTISAtion-abonnement
60 fr. par an (10 numéros),
2 ans 110 fr. (20 numéros)
étranger 80 fr.
(10 numéros)
Abo de soutien à la FRC
90 fr. (2 ans 160 fr.)
CCP:
FRC Lausanne 10-21314-6
Adresse rédaction
www.frc.ch, [email protected]
cp 6151, rue de Genève 7,
1002 Lausanne
Tél. 021 331 00 90
Fax 021 331 00 91
SOMMAIRE
3
impressum
26 Cassis de Dijon
La FRC propose un observatoire des prix
C E L A V O US EST ARRIV é
28 Comment adapter son budget
Copyright
Tous droits réservés.
Aucun article de ce ­journal
ne peut être reproduit
ni diffusé sans autorisation
expresse de la FRC ou de la
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Alimentation
­­­­­­FR­­C magazine JUIN 2009 NO 19
Fraises
Payer plus pour manger mieux
Une majorité de consommateurs préfèrent les produits suisses lorsqu’ils sont disponibles.
A l’heure où les fraises suisses arrivent sur les marchés, les Suisses sontils prêts à les acheter? Oui, à 55%, et
malgré un prix nettement plus élevé
que les fraises italiennes, répond une
étude qui a scruté les préférences
d’achat des consommateurs suisses.
Motivations diverses
Entre janvier 2007 et mai 2008,
des étudiants de l’Ecole polytechnique de Zurich (EPFZ) ont arpenté les
rayons de neuf centres Migros. Ils ont
interrogé des personnes ayant acheté
du poulet, des fraises ou des pommes
de provenance suisse ou importés de
l’Union européenne pour connaître
leurs motivations d’achat. Quatre
groupes de consommateurs ont été
identifiés.
Les chasseurs de prix (25%)
achètent des produits européens
bon marché. Les gourmets (13% en
Suisse romande) recherchent la qualité gustative, sans préoccupation de
prix ou de provenance. Les «fidèles
suisses» (environ 50%) choisissent
des produits indigènes et sont prêts
à les payer plus cher, alors que les
consommateurs «orientés suisses»
ne peuvent pas toujours financer la
différence de prix. Pour les fraises,
les motivations sont principalement
liées à leur qualité gustative, alors
que pour les pommes, les aspects
écologiques ou de soutien à l’économie suisse sont plus importants.
Pour la FRC, ces résultats doivent
être pris en compte dans les négociations actuelles de l’accord de libreéchange agricole afin que les besoins
de tous les consommateurs, et pas
seulement ceux des «chasseurs de
prix», soient pris en compte. A. C.
Acheteurs sensibles à l’économie locale
Sophie Réviron, auteure de cette étude,
est chercheuse à l’EPFZ. Elle vient de
prendre la tête du centre d’étude sur
les marchés agricoles et alimentaires
Agridea, à Lausanne.
Notre étude ne permet pas de
répondre à cette question. Mais
les actions massives – barquettes de 500 g de fraises espagnoles
à moins de 2 francs – ont certainement déclenché de nombreux
actes d’achat.
Qu’est-ce qui vous a le plus étonnée
dans vos résultats?
Les acheteurs étant prêts à
payer plus cher pour des produits suisses, cela ne conduit-il
pas les producteurs à exagérer
les prix?
Les raisons invoquées par les consommateurs préférant les produits
suisses: des réponses très réfléchies
et clairement formulées. Le consentement à payer un prix plus élevé augARC/Jean-Bernard Sieber
mente si on estime que les produits
suisses sont qualitativement différents. A cet égard, les
consommateurs sont prêts à payer des tranches de poulet 50% plus cher pour des conditions de production garanties. Mais j’ai aussi été étonnée par l’importance des
raisons citoyennes, comme le soutien à l’économie et
l’agriculture, ou encore les transports courts.
Quel est le comportement des consommateurs face aux
fraises importées dès février, avant la saison de production suisse?
En jouant avec les actions et les
gammes (proposer des produits moins chers comme
les poulets entiers ou les cuisses), ils attirent les consommateurs «orientés suisses» pour qui le prix de référence reste trop élevé. Les distributeurs ont actuellement une stratégie cohérente par rapport aux prix que
les consommateurs sont prêts à payer.
Propos recueillis par Aline Clerc
Cette étude a été financée par l’association des producteurs
de dindes, Micarna (volaille) et l’Office fédéral de l’agriculture
(pommes, fraises).
3
COUPS DE CHAPEAU ­­­­­­FR­­C magazine JUIN 2009 NO 19
Pionnier Rivella bleu a 50 ans
DR
A Swatch, qui a
envoyé une montre
neuve à une cliente,
parce qu’elle avait
renvoyé la sienne
dont le remontoir
était défectueux.
Et cela malgré l’absence de garantie.
A Vögele, à Romont.
Une cliente avait
renvoyé des souliers
de marche dont
la semelle s’était
décollée une année après l’achat.
L’entreprise lui a
octroyé des bons
pour un montant
équivalant au prix
des chaussures neuves.
Au service
après-vente efficace de Micro
Mobility Systems.
L’entreprise, qui fabrique notamment
des trottinettes, a
été contactée un
mardi à propos
d’une pièce cassée, a répondu le
mercredi, et a fait
livrer le jeudi la
pièce de rechange,
gratuitement.
A Waschbär, société de vente par
correspondance,
qui a remboursé un
aspirateur six mois
après son achat,
parce qu’il ne donnait pas satisfaction
à son utilisatrice.
4
D
ans le port d’Amsterdam, il y a des marins
qui boivent et qui reboivent.
Grâce à Brel, on sait à la
santé de qui ils boivent,
mais que boivent-ils? Du
Rivella bien sûr! La boisson
typiquement suisse doit
en effet une bonne partie
de son succès aux Bataves.
Bon, d’accord, peut-être pas
aux marins bataves («pleins
de bière et de drames» dès
le troisième couplet), mais
aux diabétiques des PaysBas, dont l’association a
demandé à Rivella une
version sans sucre, mise au
point en 1959. Egalement
préparée à base de petitlait, elle a beaucoup plu
aux Hollandais, à tel point
que l’argument «made in
Switzerland», qui fait son
succès dans le monde entier, n’est pas mis en avant
chez eux, pour laisser libre
cours à la rumeur qui en
fait un produit local. Elle est
bleue, elle a 50 ans, et c’est
la toute première boisson
allégée: bon anniversaire,
Rivella bleu! L.-O. E.
Douche écolo
Pour ceux qui ne s’en lavent pas les mains
Biodégradable, hypoallergénique,
principalement réalisée avec des matières d’origine végétale: une nouvelle
gamme pour l’hygiène corporelle est
disponible en droguerie et en pharmacie depuis quelques semaines.
L’Arbre vert, connu essentiellement
pour ses produits ménagers respectant l’environnement, vient de
commercialiser en Suisse romande
plusieurs nouveaux produits. Ils sont
flanqués de l’écolabel européen
qui assure aux consommateurs
d’avoir acheté des produits
dont l’impact sur l’environnement est réduit. Pour l’heure,
les produits d’hygiène corporelle
qui portent ce label ne sont pas
nombreux en Suisse, puisqu’on
en trouve à peine une dizaine,
de trois marques différentes.
L.-O. E.
DR
1,9 mio
La diminution, en tonnes, des émissions
de gaz à effet de serre, grâce à la baisse de
pollution due aux combustibles (-9%).
23 fr. 01
Le prix moyen d’un DVD,
à son plus bas niveau depuis son lancement.
BONNETS D’ÂNE
­­­­­­FR­­C magazine JUIN 2009 NO 19
Concurrence La Comco avertit Coop
On en attendait un peu plus du gendarme de
la concurrence. Lors du rachat de Denner par
Migros et de Carrefour par Coop, la Comco
avait pourtant admis que Lidl et Aldi pourraient réagir contre cette concentration avalisée du commerce de détail. En décembre
2008, Lidl avait déposé une plainte, prétendant
ne pas parvenir à s’approvisionner chez les
fournisseurs en raison des pressions exercées
sur ces derniers par Coop, leur principal client.
Pression sur les fournisseurs
Face à ces accusations, la Comco se
contente d’un avertissement à Coop, sous
la forme d’un courrier aux avocats du grand
15%
La proportion de téléphones
mobiles recyclés en Suisse.
La moyenne mondiale est de 3%.
distributeur. Après analyse, la Comco a
pourtant conclu à une position dominante
dans la distribution des articles de marque
et a récolté des indices attestant de pressions exercées sur les fournisseurs.
Pas d’enquête ouverte
Mais il faudra que le distributeur allemand ou un fournisseur revienne à la
charge pour qu’une enquête soit ouverte.
Encore quelques mois paisibles de gagnés
pour le numéro deux helvétique, d’autant
qu’il ne semble pas trop prendre ces menaces au sérieux, affirmant avoir toujours
traité correctement ses fournisseurs. N. T.
-0,4%
Le recul des salaires réels en 2008,
les augmentations (2%) n’ayant pas
compensé le renchérissement (2,4%).
Roaming Vous pouvez contrôler votre facture
L
’utilisation du téléphone mobile à l’étranger peut coûter très
cher. L’Europe a agi directement sur les prix en plafonnant
les tarifs des communications, des SMS et du transfert de données depuis l’étranger. Mais la Suisse se contente une fois de
plus de regarder passer le train, faute de base légale pour intervenir. Les opérateurs fonctionnent par options, que l’on doit
soi-même activer pour obtenir de meilleurs tarifs.
Plus de clarté de la part des opérateurs
Le Conseil fédéral a décidé d’intervenir par le biais de
la révision des ordonnances relatives à la loi sur les télécommunications, actuellement en consultation. Le projet
propose de contraindre les opérateurs à informer plus clairement et spontanément. En attendant, Swisscom, suivi
de Sunrise et Orange, offre quelques outils de contrôle:
vérification du montant de la facture en cours par SMS ou
alertes aux «surfeurs mobile» ayant atteint un certain seuil
de coûts ou de données. N. T.
Bonus Web: comment contrôler vos coûts?
Tous les détails des outils proposés
par les opérateurs sur notre site: www.frc.ch
Vos frais
du
cours pour mois en
et commun abonnements
CHF 82.00. ications
pouvez en Vous
co
phoner po re téléur
jusqu’à vo CHF 18.00
tr
de crédit. e limite
Fa
impayée(s) cture/s
:
CHF 75.00 octobre,
à
31.12.2008 payer le
.
non garant Information
ie
25.12.2008 s. Etat:
15.31
DR
A Migros et aux
bonbons Larix, dont
l’emballage, le poids,
le prix ainsi que la
quantité ont changé.
Le distributeur a évidemment saisi cette
occasion pour faire
passer la friandise
de 5 fr. 06 à 7 fr. 17
les 100 grammes.
A Boehringer
Ingelheim, qui a
pensé à rendre la
vie plus facile au
consommateur en
distribuant désormais le Buscopan en
boîte de 20 dragées.
Dommage qu’ils
n’aient pas vraiment
pensé à baisser le
prix de la boîte, qui
coûte 12 fr. 50 contre
14 fr. 05 auparavant,
alors qu’elle ne contient plus que 40%
de son poids originel.
A MediaMarkt, qui
retire 50 fr. sur le
remboursement
d’une télévision
presque neuve
mais défectueuse,
car le client n’a pas
rapporté le carton
encombrant.
Au Toscana, sur les
quais de la rade de
Genève, qui vend
4 fr. 50 un jus en
berlingot disponible en grande
surface pour 70 ct.
et refuse de le servir dans un verre.
5
la frc vous défend
Peu scrupuleux,
un démarcheur
propose du vin
par téléphone et
livre deux caisses
malgré un refus.
«Illicite», explique
Nadine Frossard.
­FR­­C magazine JUIN 2009 NO 19
Claude et Victor
Lambelet ne
paieront pas le
vin déposé chez
eux sans qu’ils
l’aient demandé.
dr
Vin Arnaqués par Saint-Pierre!
«Le Cellier de Saint-Pierre, à Lausanne, a contacté mon
mari, Victor, par téléphone, pour lui proposer d’acheter du
vin. Malgré son refus catégorique, un livreur a déposé le vin
à l’atelier. La seconde fois, il n’y a pas eu d’appel, mais uniquement une livreuse, qui a laissé le vin non commandé sur
Un litige?
Un problème?
Si vous êtes membre de
la FRC, Nadine Frossard,
juriste à la Permanence
FRC, vient à votre secours.
0848 575 105 (tarif normal)
Inadmissible et illicite, le procédé est
aussi choquant. En effet, cette société
s’adresse en priorité à des personnes
âgées ou malades, en leur proposant
du vin pour 50 francs la bouteille! Or
le fait de recevoir une marchandise
non commandée n’oblige juridiquement à aucun paiement, étant donné
l’absence de contrat.
Service «après-vente» musclé
Le Cellier de Saint-Pierre n’a décidément de saint que le nom. Sans
scrupule, le démarcheur fait tout
pour forcer la main à un éventuel
acheteur. Celui-ci risque bien de céder devant autant d’insistance et de
6
une poubelle. Nous n’avons évidemment pas payé les factures,
mais nous faisons à présent l’objet de menaces d’une maison
de recouvrement pour des factures d’un vin que nous ne voulons pas. Que faire devant autant de mauvaise foi?»
Claude Lambelet
pression. A domicile, le livreur dépose alors les caisses de vin avant
de disparaître. Ensuite, il s’assure
les services «après-vente» d’Intrum
Justitia, adepte notoire de la menace
et du chantage envers les soi-disant
mauvais payeurs. La FRC n’est pas la
seule à tenter de sortir les victimes
des griffes de ces arnaqueurs. Pierre
Engel, professeur de droit à l’Université de Genève, a même saisi la Cour
européenne des droits de l’homme.
En effet, les autorités pénales cantonales et fédérale ont refusé de donner suite à la plainte de sa cliente!
De son côté, la FRC a sommé ce
marchand indélicat de cesser tout
harcèlement vis-à-vis des époux
Lambelet, y compris par l’entremise
d’Intrum Justitia. Les bouteilles, elles, sont à disposition de l’entreprise,
chez M. et Mme Lambelet.
Evidemment, ils ne paieront pas
un sou, puisqu’ils n’ont conclu aucun
contrat. Au téléphone, Victor Lambelet
a même explicitement rejeté toutes
les propositions qui lui ont été faites
par le vendeur sans scrupule. Il n’est
donc pas engagé du tout.
Surtout ne signez rien!
La livraison de marchandises en
l’absence de commande n’oblige en
rien celui qui les reçoit, sauf s’il signe un bon de livraison. Dans ce cas,
cette signature peut valoir ratification
du contrat et engendrer l’obligation
de payer la marchandise. Mieux vaut
donc être prudent et ne pas signer
pour la livraison d’un objet qu’on n’a
pas commandé.
Si, vous aussi, vous avez affaire
au Cellier de Saint-Pierre, sachez que
vous n’avez pas à céder à la pression,
pas plus à celle des démarcheurs téléphoniques qu’à celle des livreurs. S’ils
insistent pour vous laisser la marchandise, refusez de signer quoi que ce soit.
Ecrivez ensuite immédiatement au
Cellier de Saint-Pierre pour demander
qu’il vienne reprendre son vin et informez-le que vous ne paierez pas. N. F.
­FR­­C magazine JUIN 2009 NO 19
L’invité
Nanotechnologies Les grandes
questions de l’infiniment petit
Manipuler la matière à l’atome près permettra des progrès considérables.
dr
L’économie investit aujourd’hui massivement dans les
nanotechnologies, qui révolutionnent les domaines d’application grâce aux nouvelles propriétés des matériaux à
l’échelle de l’atome ou des molécules. Voyage dans l’infiniment petit avec le Pr Harald Krug, toxicologue, responsable du département des interactions matériauxbiologie à l’Empa.
Qu’est-ce que la nanotechnologie?
Le terme recouvre plusieurs domaines, raison pour laquelle on parle plutôt de nanotechnologies au pluriel.
Ces dernières concernent l’énergie, l’industrie automobile, les peintures, les cosmétiques ou encore les
textiles. Les nanomatériaux et les nanoparticules issus
des nanotechnologies possèdent de nouvelles caractéristiques qui révolutionnent les domaines d’application: crèmes solaires invisibles, textiles ou surfaces
résistant aux salissures, cellules solaires plus performantes et accumulateurs d’énergie: les exemples sont
nombreux.
Quels bénéfices attend-on de ces nouvelles techniques?
Elles permettent, par exemple, de créer de meilleurs
capteurs solaires et des accumulateurs d’énergie
plus efficaces. Or le domaine énergétique va prendre
une grande ampleur à l’avenir. D’autres applications
permettent aussi d’utiliser moins de matières premières, ce qui va générer des économies importantes
dans les modes de production. Dans ce domaine, des
milliards de dollars sont investis chaque année dans
le monde.
Sont-elles dangereuses pour notre santé?
A ce jour, aucune nanoparticule présente sur le marché
n’est dangereuse pour la santé, pour autant qu’on utilise
les produits de manière adéquate. Il n’y a donc pas de
raison de s’inquiéter. Néanmoins, une réflexion est nécessaire pour les développements futurs: de nouvelles
substances vont être utilisées, et vont par conséquent se
retrouver dans notre environnement.
Faut-il attendre de connaître leur impact avant d’agir?
Surtout pas! Il y a déjà beaucoup de groupes au niveau
international qui travaillent sur des méthodes de stan-
Les nanotechnologies permettent des économies d’énergie
et de ressources naturelles. Mais pour le toxicologue Harald
Krug, il faut les surveiller de près.
dardisation et d’études scientifiques qui analysent les
données toxicologiques et les effets biologiques de ces
nanoparticules.
Comment mesure-t-on les risques sanitaires liés aux
nanoparticules?
D’une part, on mesure l’exposition à ces particules en
les quantifiant dans l’air, dans l’environnement ou sur
les lieux de production. D’autre part, on étudie leur
effet biologique sur les cellules, les organes et les animaux. Cela donne des indications quant à la toxicité de
la substance en tant que telle. Il est essentiel de combiner ces deux types de données lorsqu’on aborde la
question du risque.
Pourquoi est-ce important de communiquer au sujet
des nanotechnologies?
Il est essentiel de communiquer sur ces nouvelles
technologies afin que le consommateur ait le choix
d’accepter ou de refuser ces nouveautés, même si elles ne présentent aucun danger. Le débat doit porter
sur les progrès qu’elles représentent et aussi sur les
risques encourus concernant la sécurité de ces produits. Huma Khamis
7
SANTé
­­­­­­FR­­C magazine JUIN 2009 NO 19
Patients et médecins à l’ère
Les nouvelles technologies vont révolutionner les soins. Mieux
Dossier réalisé par
Carole Pirker
et Luc-Olivier Erard
La santé change de siècle. Les technologies de l’information et de la
communication ont investi le champ
médical. Regroupées sous l’appellation de «cybersanté», elles exercent
une influence grandissante tant sur
l’accès au système de santé, la gestion des données, la relation thérapeutique sur l’information médicale,
désormais accessible sur une kyrielle
de sites Internet.
L’enjeu est de taille. Faut-il en
avoir peur? Quel rôle joueront le patient, le médecin ou le pharmacien?
Va-t-on vers une médecine désincarnée? Quelle est la fiabilité des informations des sites de santé?
Révolutionner la santé?
«En Suisse, en 2004, l’explosion
des coûts de la santé a constitué une
prise de conscience. Il fallait révolutionner le système de santé ou aller
dans le mur.» Ce résumé est celui
d’Antoine Geissbühler. Médecin-chef
du service d’informatique médicale des Hôpitaux universitaires de
Genève (HUG), il a vécu cinq ans
aux Etats-Unis, où il a suivi de près
la percée des technologies de l’information dans le système de santé. Il y
a développé des outils d’aide à la décision et à la prescription médicale
qu’il compte intégrer dans le premier
projet pilote de cybersanté suisse romand (cf. encadré).
Dossier électronique
Un des trois axes prioritaires du
gouvernement dans le domaine des
nouvelles technologies de l’information et de la communication concerne la santé. Sa stratégie cybersanté
(eHealth) vise, entre autres, la création d’un portail national de santé,
qui reste à concrétiser, et l’introduction d’un dossier électronique pour
identifier les patients. Disponible en
principe dès 2015, ce dossier regroupera toutes les données personnelles
de santé. «Pour l’instant, au plan national, on en est aux balbutiements,
explique Catherine Marik, collaboratrice scientifique de l’organe de
coordination cybersanté Confédérationcantons, à Berne, créé
en mars 2008 pour
mettre en œuvre la
stratégie cybersanté.
Nous devons encore
résoudre le problème
DR
de la standardisation des données au
plan national. Le défi est de taille.»
Aujourd’hui, les informations médicales des patients sont dispersées
dans des lieux et sous des formes
différentes (papier, électronique).
L’échange de données médicales
prend une importance croissante. Or
beaucoup de ces échanges se font encore par fax ou par lettre. La coexistence de ces différents formats complique l’accès à l’information.
La stratégie cybersanté consiste à
«faire en sorte que les informations
médicales soient au bon endroit, au
bon moment, en cas d’urgence notamment», résume Adrian Schmid,
responsable de l’organe de coordination cybersanté.
Dès 2010, une carte d’assuré
Première étape vers le dossier
électronique, la carte d’assuré. Elle
sera diffusée dès janvier 2010 et sera
nécessaire pour bénéficier des prestations à charge
de l’assurance. Au
format carte de
crédit, le futur sésame de la santé
sera doté d’une
puce
contenant
toutes les données
Santé numérique: la Suisse est-elle prête?
L’introduction du dossier électronique du patient ne
devrait apparemment pas rencontrer d’obstacle majeur.
Selon les conclusions de l’étude menée par le centre
d’évaluation des choix technologiques TA-SWISS, seule
une petite minorité de citoyens s’y opposeraient. De
l’avis de la majorité des non-spécialistes, si les données confiées au médecin nécessitent une protection
8
spécifique, la confidentialité n’est pas perçue comme
contradictoire avec un échange de données efficace.
En revanche, il est essentiel que le patient puisse établir son dossier électronique sur une base volontaire et
qu’il détermine lui-même quelles données sont enregistrées et à qui il donne accès à quelles informations.
www.ta-swiss.ch/f/them_info_pfeh.html
C. P.
SANTé
­­­­­­FR­­C magazine JUIN 2009 NO 19
du numérique
informé, le malade questionne son médecin.
La santé est devenue l’un des premiers motifs d’utilisation d’Internet, selon les enquêtes disponibles.
administratives du patient. Le nouveau numéro AVS à 13 chiffres servira
d’identificateur de chaque patient.
Les démarches administratives entre
prestataires de soins et assureurs doivent s’en trouver simplifiées.
Et les autres données, plus sensibles, comme le groupe sanguin,
les allergies, les médications ou les
E-toile
Genève s’apprête à lancer en
septembre un projet pilote de
cybersanté nommé «e-toile». Il
permettra d’établir un dossier médical virtuel, partagé par les prestataires de soins et accessible au
patient. Chaque patient et acteur
transplantations? «Elles sont facultatives, et leur accès est strictement
réglementé. Les patients seront libres de demander que l’on ajoute
ou efface des données. La carte est
un outil pour la sécurité du patient,
qui pourra, seul, décider d’en autoriser l’accès. Elle renforcera aussi ses
droits», estime Adrian Schmid.
de la santé participera librement
au réseau et disposera d’une clé
d’accès, sous la forme d’une carte
à puce, qu’il introduira dans un
boîtier pour composer son code.
Les prestataires de soins n’accéderont aux données du patient
qu’avec son accord. E-toile est basé
sur une loi cantonale qui garantit la
Fotolia
Avec cette puce, la carte devient
une carte de stockage des données
médicales. Le problème est qu’elle
n’aura cette fonction que de 2010 à
2015, jusqu’à l’introduction du dossier électronique, où elle ne servira
alors plus que comme clé d’accès aux
données stockées chez les prestataires de soins.
uuu
protection des données. «La carte
d’assuré sera utilisée exclusivement comme clé d’accès au dossier
électronique. Il n’y a pas de centralisation des données, et chaque
prestataire de soins est maître de
son dossier», précise Adrien Bron,
secrétaire général du Département
genevois de la santé. C. P.
9
SANTé
­­­­­­FR­­C magazine JUIN 2009 NO 19
C’est pour cette raison que les
médecins contestent ce support de
stockage, limité et peu fiable, et que
la protection des données, à Berne,
déconseille pour le moment d’y inscrire des données sensibles. En attendant, elle aura coûté aux assureurs
qui la fournissent plus de 23 millions
de francs.
«Pourquoi, dès lors, ne pas utiliser la carte Covercard, utilisée en
pharmacie par plus de cinq millions
d’assurés?» demande Anne-Marie
Bollier, de l’Organisation suisse
des patients. Les pharmaciens
n’y semblent pas opposés. «Les
pharmacies suisses ont dix ans d’expérience avec cette carte à piste magnétique, confirme Marcel Mesnil,
secrétaire général de pharmaSuisse,
la Société suisse des pharmaciens.
Ils ont tout le savoir-faire nécessaire
pour anticiper et assurer la mise en
œuvre des évolutions de la société.»
On l’aura compris, la sérénité
n’est pas de mise, d’autant que la cy-
Télémédecine «Le
diagnostic est fiable»
des assurances en Suisse romande.
Quelle est la fiabilité du diagnostic à distance?
Basé à Bâle, Medgate est le plus
grand centre suisse de télémédecine. Il prend en charge jusqu’à
2000 appels par jour. Son fondateur et président, Andy Fischer,
qui s’apprête à ouvrir une antenne
romande d’ici à la fin de 2009 à
Lausanne, préside également le
comité de la société suisse de
Télémédecine et eHealth (santé
en ligne). Interview.
Vous allez ouvrir une antenne à
Lausanne, pourquoi?
Nous avons 14% de médecins
romands à la maison mère,
à Bâle. Nous voulons nous
adapter à la culture médicale
propre à chaque région linguistique. Nous sommes par
ailleurs aussi en contact avec
10
Elle est la même que dans
une relation face-à-face,
mais nos questions pour
aboutir à un diagnostic doivent être plus précises. C’est
notre principale difficulté. La
différence avec la télémédecine est de savoir où s’arrêter.
Nous transférons 45% des cas
à un médecin ou à un hôpital.
Le patient est plus attentif à
la question du risque et nous
sommes très prudents.
Et en cas d’erreur?
Nous avons les mêmes devoirs
et obligations que chaque médecin. Nous sommes assurés
contre les mauvais diagnostics. Nous enregistrons chaque
appel et, en cas d’erreur de notre part, cet appel enregistré
peut être utilisé par le patient
comme preuve.
C. P.
BONUS WEB:
Tout l’entretien sur www.frc.ch
bersanté devrait aussi faire tomber les
tours d’ivoire des médecins. «C’est inévitable et très souhaitable! s’exclame
Antoine Geissbühler. Aujourd’hui, on
assiste à une prise de pouvoir du patient sur sa santé, et c’est très bien. Il
est beaucoup plus informé qu’avant.
L’heure est au vrai dialogue, à l’engagement et à l’autonomisation du patient. Cela dit, la relation thérapeutique ne pourra jamais être remplacée
par un site Internet, aussi bon soit-il.»
Carole Pirker
Bénéfices documentés
Les nouvelles technologies aident-elles les médecins à soigner les patients plus efficacement
et de manière plus économique? Oui, répond
une étude américaine publiée en janvier dernier. «C’est la première étude, précise Antoine
Geissbühler, aux HUG, qui a été réalisée à si
large échelle, dans 41 hôpitaux du Texas. Il
s’agissait de mettre en relation le niveau d’utilisation du dossier médical électronique, de
recours à la prescription informatisée et aux
outils d’aide à la décision avec le taux de mortalité, de complications, de coûts et de durée
du séjour hospitalier de 167 233 patients.
On a dénombré, sur 1000 admissions, cinq décès de moins pour les hôpitaux qui recourent
le plus à ces outils informatisés. Concernant
les complications, on a aussi constaté une
différence de 21% entre les hôpitaux les plus
et les moins informatisés. Quant aux coûts,
la différence est de 538 dollars (608 fr. 40) par
admission.»
Selon le médecin genevois, les bénéfices cliniques et économiques de la cybersanté sont
aujourd’hui bien documentés. Ils concernent
quatre secteurs: «Une baisse des risques concernant les interactions entre médicaments
et les mauvais dosages, l’optimisation du parcours du patient dans le système de soins, une
meilleure utilisation du temps des soignants
et un système d’aide à la prescription des examens de laboratoire et de radiologie combiné
à des alertes automatisées quand les résultats
sont anormaux.» C. P.
sANTé
­­­­­­FR­­C magazine JUIN 2009 NO 19
Internet Bon pour la santé?
Oui, on peut trouver des informations sur sa santé grâce à Internet.
Les pièges sont nombreux, mais une
fondation vous aide à les éviter.
«Ausculter, palper, dialoguer, ça
reste le B.A.-BA de la démarche médicale.» JeanPierre Pavillon, président
de la Société vaudoise de
médecine, est clair: «Faire de
la médecine par Internet, je
n’y crois pas.» Télémédecine
ou autres consultations par forums interposés ne trouvent pas
grâce aux yeux de ce médecin. En
cas de problème de santé, rien ne
remplace une consultation.
Pour autant, comme nombre de ses collègues, Jean-Pierre
Pavillon ne voit pas d’un mauvais
œil que ses patients se renseignent
grâce à Internet. «La relation entre
patient et médecin a changé. Le pra-
ticien n’est plus celui qu’on écoute
sans poser de question.» Jean-Pierre
Pavillon relève aussi qu’on peut toujours discuter avec son médecin de
ce qu’on a trouvé sur le Web. «Une
information mal interprétée peut
être génératrice d’angoisse», prévient-il.
Luc-Olivier Erard
Fotolia
«Les patients sont mieux informés»
Le médecin Jean-Gabriel Jeannot,
installé à Neuchâtel, a ouvert www.
medicalinfo.ch, site où figurent de
nombreuses informations à l’intention des professionnels de la santé,
mais aussi du grand public. Pour lui,
c’est clair, les patients sont mieux informés qu’avant, et c’est tant mieux.
Comment les patients utilisent-ils
Internet?
Nous manquons de recherches
sérieuses récentes sur le sujet.
Mais il est certain que la santé
est un des sujets majeurs à propos desquels les gens cherchent
de l’information sur Internet. Ils
utilisent beaucoup Google et se
renseignent sur leur situation
personnelle. C’est une différence
importante avec les possibilités
offertes par les encyclopédies médicales grand public, qui existent
depuis très longtemps.
Vous voyez donc d’un bon œil que
vos patients surfent...
Oui. Il est manifeste que les
patients sont mieux informés
qu’avant. Il semble qu’ils soient
conscients de la qualité variable
de ce qu’ils trouvent, et certains
savent très bien surfer pour compléter ce que leur dit leur médecin. Le médecin peut en attendre
une meilleure compréhension, et
même une amélioration du traitement. Dans le cas des maladies
«silencieuses», comme par exemple l’hypertension, le fait que le
patient soit bien renseigné sur
les conséquences d’un abandon
de son traitement est très important.
Quels conseils pouvez-vous donner
aux personnes recherchant des informations médicales sur Internet?
Je conseille de toujours rester critique, de diversifier les sources d’information et de veiller à ce que les
textes soient signés et récemment
mis à jour. Il faut prendre avec des
pincettes les sites bardés de publicité et leur préférer les sites de
grandes institutions (Etats, services de santé, hôpitaux...). Lors de
recherches sur Google, par exemple, choisir des termes médicaux
précis. Enfin, on peut utiliser le site
hon.ch (voir p. 12) pour savoir si le
site sur lequel on trouve des inforL.-O. E
mations est certifié.
11
SANTé
­FR­­C magazine JUIN 2009 NO 19
Fotolia
Ce qu’on trouve sur le Net...
Cinquante pour cent des médicaments achetés sur
Internet ne contiennent pas la dose correcte de principe
Médicaments en ligne,
Non merci!
Vous êtes tenté de répondre à une des nombreuses
offres de médicaments à
prix cassés sur Internet?
Alléchant, mais pas malin:
d’après Ruth Mosiman, spécialiste des médicaments
illégaux à Swissmedic, 50%
des médicaments achetés
sur le Net ne contiennent
pas la dose correcte de
principe actif. Sachez aussi
que vous n’avez le droit
d’importer en Suisse qu’une
quantité minime (un mois
de traitement pour une
personne). Si la marchandise dépasse cette quantité
(ce qui est le cas de 5000
paquets par an, selon les
estimations de Swissmedic),
vous risquez une procédure
administrative, voire pénale. L.-O. E.
Des milliers de sites Internet sont consacrés à la santé. Les
sites indiqués ici sont tous porteurs du «label» de la fondation Health on the Net. Ce qui signifie qu’ils répondent
à un éventail de critères de qualité et de sûreté. Ils doivent en particulier se présenter comme un complément,
et non un remplacement de la relation avec le médecin.
Pour connaître l’ensemble des critères du label HON, rendez-vous sur www.hon.ch
Santeromande.ch Parmi les sites
émanant du secteur public existants
en Suisse romande, celui de Santé romande est le plus
abouti. Créé sous l’égide du canton de Genève, il a pour
but de mettre à disposition des Romands les ressources
«locales». Vous pouvez, dès la page d’accueil, vous orienter en fonction de ce que vous cherchez: de l’information
concernant une maladie, un fournisseur de soins ou des
informations triées en fonction des étapes de la vie.
Ciao.ch Le site d’information pour les ados possède une section consacrée à la santé, est certifié
et met un soin particulier à rendre ses explications accessibles aux plus jeunes.
www.prevention.ch
Regroupe de nombreuses initiatives de prévention en
matière de santé.
www.alz.ch Un exemple de ce qu’on
peut trouver comme site lié à une maladie. Certifié, il
donne des indications sur la maladie d’alzheimer, mais
propose aussi de nombreux conseils et des activités pour
améliorer la vie des personnes atteintes et de leurs proches. L.-O. E
Plus d’info sur www.frc.ch
Health on the Net Surfez en toute quiétude
Le problème auquel
se heurte l’internaute en quête
d’informations sur
la santé est la pléthore de sites. Des
témoignages les plus farfelus aux conseils les plus avisés, des professionnels
bienveillants aux marchands les moins
scrupuleux, comment faire le tri?
Une fondation basée à Genève fait
référence pour guider les internautes:
HON (Health on the Net) est une organisation non gouvernementale qui
12
a pour but d’améliorer l’information
médicale à disposition des internautes
et de les protéger contre les informations qui n’ont pas de valeur scientifique. La fondation a mis en place un
système de certification largement
reconnu: HonCode. Aujourd’hui, plus
de 6000 sites répondent à ces critères.
Vous pouvez chercher des informations sur HON, et il ira les rechercher
dans des sites réputés «sûrs». Mais il
y a mieux dans l’escarcelle de cette
organisation: un petit logiciel très
simple à installer sur votre navigateur
Internet, comme Explorer ou Firefox.
Une barre d’outils apparaîtra après
l’installation sur le navigateur. Elle
permet de faire des recherches en
limitant les résultats aux sites sûrs qui
répondent aux critères de HonCode.
Un voyant lumineux s’allume en outre
à chaque fois que vous vous trouvez
sur la page d’un site certifié. Enfin, le
logiciel intervient dans vos recherches
Google en signalant les résultats qui
proviennent d’un site sûr.
L.-O. E.
test icrt
­FR­­C magazine JUIN 2009 NO 19
Chaussures de course Toujours
asiatiques, rarement éthiques
L’ICRT et l’ONG Engaged ont enquêté sur les conditions de travail
des ouvriers qui fabriquent nos chaussures de sport. Le bilan est contrasté.
Décomposition du prix d’une paire de baskets à 151 fr.*
*Prix en euros convertis en francs suisses
(au cours du jour: 1 euro = 1 fr. 51)
7 fr.
55
12 fr. 09
26 fr. 21
. 84
2 fr
1
0 fr. 60
49 fr. 25
Matières premières
Salaire des travailleurs
Autres coûts de production
Marge bénéficiaire de l’usine
Transports et taxes
Conception de modèles
Publicité et sponsoring
Marge bénéiciaire de la marque
Distribution
TVA
2 fr. 42
8%
0,4%
1,6%
2%
5%
11%
8,5%
13,5%
32,6%
17,4%
16 fr. 62
20 fr. 40
3 fr. 02
Ce schéma de la campagne Clean Clothes (vêtements propres) démontre qu’une hausse de salaire des ouvriers
asiatiques n’aurait aucun impact sur le prix de la chaussure. Reste qu’aujourd’hui un employé vietnamien de
Source de l’image: CCC 2004
Nike gagne le minimum légal, soit à peine plus de 100 francs par mois. Six cent cinquante paires par jour.
C’est le quota que doit honorer
l’ouvrière vietnamienne de Nike estampillant les chaussures de jogging
avec le célèbre logo souriant. Si elle
n’atteint pas l’objectif de production, elle risque, au mieux, des remontrances, au pire, des déductions
importantes sur son salaire. Cette
ouvrière, notre confrère Carsten
Terp, de l’association danoise Taenk,
l’a rencontrée au cours d’un périple
de deux semaines dans trois usi-
nes Nike au Vietnam. Son reportage
(p. 16), qui complète le présent test,
en dit long sur le gouffre qui sépare
parfois les réglementations, impeccables sur le papier, des réalités que
vivent les travailleurs.
Un test pas comme les autres
Le but de ce test ICRT est d’évaluer dans quelle mesure les marques
assument leurs responsabilités sociales et environnementales vis-à-vis des
multiples entreprises dans lesquelles
elles sous-traitent la production. Ce
concept de responsabilité de l’entreprise, directement lié à la notion
de développement durable, porte le
nom de RSE (Responsabilité Sociale
des Entreprises). Les entreprises qui
l’adoptent, touj qours de manière volontaire, doivent définir une éthique
qu’elles formulent dans une charte.
Or les marques de chaussures
de sport pourraient être tentées de
choisir cette option pour redorer
leur image, suite aux dénonciations
13
test icrt
­­­­­­FR­­C magazine JUIN 2009 NO 19
d’abus faites par plusieurs organisations non gouvernementales. Pour
cette raison, l’ICRT ne s’est pas contentée d’envoyer un questionnaire
aux entreprises et d’étudier leurs
chartes, elle s’est également alliée
à une organisation d’audit externe,
Engaged, qui est allée vérifier sur le
terrain les allégations des fabricants.
Nike déclare forfait
Pour que les membres d’Engaged
puissent visiter les usines de production, la condition était évidemment... que les entreprises acceptent
de participer à l’étude. Sur les neuf
marques testées, quatre ont décliné
l’offre, dont le géant américain Nike.
Avec lui, Asics, Brooks et Saucony ont
refusé de répondre aux questions de
l’ICRT. Pour ces quatre, l’étude s’est
limitée à l’examen des documents
publics. Comme aucune vérification
n’a pu être effectuée sur le terrain
par Engaged, ces entreprises ont été
pénalisées par des coefficients de va-
très bon
bon
satisfaisant
peu satisfaisant
lidation très faibles. En toute logique,
elles terminent en queue de peloton.
Dommage pour Nike et Asics, dont
on sait pourtant qu’elles mettent des
programmes CSR en œuvre et qu’elles adhèrent au système de vérification indépendante de l’ONG Fair
Labor Association (FLA, en français:
Association pour un travail équitable). A noter que Mitzi Zaruk, la présidente d’Engaged, a apprécié l’esprit
d’ouverture des firmes ayant participé à l’étude.
Les bons peuvent mieux faire
Au coude-à-coude, l’américaine
Reebok et l’allemande Adidas occupent respectivement la première et
la deuxième place du test. Ce résultat
serré s’explique par le fait que les deux
enseignes appartiennent à la même
compagnie. Suivant loin derrière,
mais obtenant également la mention «bien», Puma et New Balance
se placent en troisième et quatrième
position. Au niveau de leur politique
sociale, ces quatre marques se valent.
Elles récoltent grosso modo les mêmes points en matière d’audits internes et externes, et de plans d’actions
correctifs réguliers. Mais elles présentent également les mêmes lacunes:
faible représentation des employés
dans les conventions collectives, systèmes de plaintes pas toujours efficaces, absence de conditions de travail adaptées pour les 16-18 ans. Les
ouvriers continuent également d’être
atteints dans leur santé (substances
nocives, heures supplémentaires en
surnombre, pressions psychologiques). Les salaires ne dépassent que
très peu le minimum autorisé et les
déductions punitives de salaires sont
encore légion.
Adidas la plus verte
L’industrie de la chaussure comporte quantité de substances nocives, principalement dans les colles
et les colorants. Source extrêmement
importante de déchets non biodégra-
 non
oui

n.d. non disponible
­­­insuffisant
REEBOK
ADIDAS
PUMA
Chine (Fujian)
Chine (Guangdong)
Chine (Guangdong)



Possibilité d’interview des travailleurs















APPRéCIATION GLOBALE (%)
68
66
60
PAYS DE PRODUCTION (ASSEMBLAGE)
PARTICIPATION à L’ENQUÊTE
CONDITIONS SOCIALES SUR LE LIEU DE PRODUCTION (35%)
CONDITIONS ENVIRONNEMENTALES SUR LE LIEU DE PRODUCTION (20%)
DIRECTIVES SOCIALES ET ENVIRONNEMENTALES DE L’ENTREPRISE (10%)
POLITIQUE à L’éGARD DES EMPLOYéS (5%)
INFORMATIONS AUX CONSOMMATEURS (15%)
TRANSPARENCE (15%)
Réponse aux questionnaires
Dialogue avec le siège central
Identification et visite d‘une usine d‘assemblage
Identification et visite d’une usine de semelles
14
test icrt
­­­­­­FR­­C magazine JUIN 2009 NO 19
dables, la semelle est par ailleurs un
problème crucial que les fabricants
doivent impérativement résoudre.
Brooks a relevé le défi en créant une
semelle biodégradable: un exemple
que les grandes enseignes devraient
suivre à l’avenir. Toutefois, en matière de management environnemental, Adidas et Reebok mènent
une fois encore la partie, avec un net
avantage pour Adidas. Toutes deux
font de réels efforts en réduisant
l’utilisation de composés organiques
volatils et de solvants, et en utilisant
des énergies renouvelables.
S’il y a, en revanche, un point sur
lequel toutes les firmes pèchent, c’est
bien la qualité d’information à la
Protocole de test
Ce test a été réalisé conjointement par l’ICRT et
Engaged*, une organisation belge d’audit
externe. L’enquête, qui a eu lieu entre novembre
2008 et mars 2009, s’est déroulée en trois temps.
Tout d’abord, l’ICRT a sélectionné des chaussures et
les a fait analyser par un laboratoire (résultats dans
notre prochain numéro). Ensuite elle a envoyé aux
entreprises un questionnaire de 27 pages portant sur
la fabrication des modèles choisis (lieux, conditions),
ainsi que sur la politique sociale et environnementale. Sur les neuf marques interpellées, cinq ont accepté de participer au projet. Pour les quatre autres,
clientèle. Nous avons questionné les
représentants suisses, par courriel et
par téléphone, sur l’éthique de leurs
entreprises. Résultat: beaucoup nous
ont renvoyés à leurs sites Internet...
en anglais, voire en allemand. Depuis
quand faut-il être polyglotte pour
consommer responsable?
Anne Onidi
l’ICRT a récolté et examiné les documents publics.
Pour les cinq entreprises participantes, l’organisation Engaged a effectué des visites annoncées dans
les usines d’assemblage de chaussures et de production de semelles. Son but: valider les principes
réellement appliqués sur le terrain et pénaliser ceux
qui ne l’étaient pas. En parallèle, un intervieweur a
posé des questions à une quinzaine d’ouvriers représentatifs (très jeunes, vieux, femmes enceintes).
Enfin, pour juger la manière dont les firmes répondent aux questions du grand public, nous leur avons
réservé quatre scénarios orientés sur l’éthique.
* www.engaged-pfc.org
NEW BALANCE
MIZUNO
NIKE
ASICS
BROOKS
SAUCONY
Chine (Guangdong)
Chine (Fujian)
n.d.
n.d.
n.d.
n.d.


Refusé de participer
Refusé de participer
Refusé de participer
Refusé de participer






























50
44
26
14
10
2
15
15
test icrt
­­­­­FR­­
­ C magazine JUIN 2009 NO 19
Nike met ses ouvriers dans
«Si la direction de Nike appliquait
vraiment ses principes, elle dirait au
régime vietnamien: «Nous voulons
laisser nos employés choisir euxmêmes leurs représentants. Nous
ne voulons pas de préposés du Parti
communiste imposés comme représentants de prétendus syndicats.»
Pour Trung Doan, secrétaire général
de l’Organisation de protection des
travailleurs vietnamiens, Nike feint
purement et simplement de respecter
certains aspects du RSE. Car, dans le
code de conduite de Nike, le premier
point ne serait-il pas justement «le
droit de former des associations libres et des conventions collectives»?
Le Vietnam n’est pas la Chine
Comme d’autres, Nike a préféré le
Vietnam à la Chine pour ses salaires
plus bas et ses réglementations moins
strictes en matière d’environnement.
Peu importe si, dans ce pays, le Parti
communiste au pouvoir impose l’un
des régimes les plus autoritaires du
globe. Depuis 2006, le gouvernement
a intensifié la répression contre les
défenseurs des droits du travail, faisant régresser la condition des travailleurs en plein âge des ténèbres.
Licenciements abusifs
En Chine, où les syndicats libres
sont aussi prohibés, Nike a fait une
déclaration publique pour soutenir
la liberté d’association. Comme rien
de tel n’a été fait au Vietnam, les
ouvriers souffrent d’un cruel manque
de soutien au sein de leurs usines respectives.
Ce qui s’est passé au Vietnam il y a
un an dans l’usine de Ching Luh illustre bien le problème. En mars 2008,
l’inflation était telle que les ouvriers
avaient perdu 15% de leur pouvoir
d’achat. Vingt mille travailleurs se
sont donc mis en grève pour réclamer 14 francs de plus par mois. La
direction n’a concédé qu’une aug-
mentation de 7 francs. Au lieu de
défendre les employés, les représentants du syndicat ont appuyé la direction en menaçant les grévistes de
licenciement. M. T., 27 ans, l’un des
leaders du mouvement protestataire:
«J’ai défendu cette cause car je savais
qu’elle était juste. Mais, comme au
moins cent autres personnes, j’ai été
contraint de quitter l’entreprise du
jour au lendemain.» Du reste, plus
de 4000 ouvriers insatisfaits des conditions proposées ont démissionné.
Dans un courrier adressé au Comité
de protection des travailleurs, Nike
nie tout licenciement abusif et justifie la présence croissante de policiers durant la grève par un souci de
sa part «de protéger le bien-être des
grévistes, de la direction et des propriétaires de l’usine».
Des maux parlants
Se plaindre de mauvais traitements paraît élémentaire, particulièrement dans un secteur où les
exigences de production sont très
élevées. Madame B., 32 ans, travaille
dans le département de collage de
l’usine Dona Victor à Hô Chi MinhVille. «Chaque jour, je dois coller les
semelles de 1450 paires de chaussures. J’ai l’habitude de me faire crier
dessus par mes supérieurs. Vous savez, après douze ans de métier, leurs
remarques ne m’atteignent plus.» Sa
sœur cadette est, elle, plus sensible
aux remontrances. «Le problème,
«J’ai défendu cette cause car je savais qu’elle était juste.
Mais, comme au moins cent autres personnes, j’ai été contraint
de quitter l’entreprise du jour au lendemain»
M. T., meneur de la grève.
16
14
Soren Zeuth
Accompagné d’un photographe et
d’une recherchiste, notre confrère
danois Carsten Terp (photo) a visité
trois usines Nike au Vietnam du 3 au
15 avril 2009. Ce reportage complète
et illustre le test CSR sur les chaussures de jogging. Les témoignages et les
éléments d’information qu’il contient
sont indépendants de l’enquête menée
par l’ICRT et Engaged. Nike ayant refusé de participer à l’étude, l’ICRT
a jugé pertinent d’enquêter sur les conditions de travail des ouvriers.
Soren Zeuth
Les 200 000 employés de Nike au Vietnam ne peuvent pas élire
test icrt
­­­­­­FR­­C magazine JUIN 2009 NO 19
leurs petits souliers
Soren Zeuth
leurs représentants syndicaux. Stoïques, ils ne se plaignent pas.
Mmes B., G. et T., ouvrières à la fabrique de Ching Luh.
c’est que si vous vous plaignez au
syndicat, vous vous entendez répondre que c’est de votre faute, que vous
n’aviez qu’à atteindre les objectifs.»
Santé des employés atteinte
Hélas pour les employés, l’atmosphère du département de collage est
doublement mauvaise. Les colles
qu’ils utilisent contiennent en effet
des substances extrêmement nocives. Bien qu’elle porte un masque,
Mme B. souffre de maux de tête, de
gorge et d’estomac. En compensation, Nike lui verse une «prime mensuelle de danger» de 6 francs. Selon
un médecin interrogé, des maux typiques sévissent dans l’industrie de
la chaussure: baisse de la fertilité,
augmentation des fausses couches et
pertes de mémoire. Pour lui, ces problèmes sont étroitement liés à l’utilisation de substances nocives.
Minimum légal, mais pas vital
Mme L., 40 ans, travaille depuis
quatre ans dans le département de
semelles de Nike à Hô Chi MinhVille. Cette femme divorcée et issue
d’un milieu rural désire offrir un avenir meilleur à ses deux enfants, restés chez leurs grands-parents, dans
l’ouest du pays. Au Vietnam, qui dit
avenir, dit études. Mais celles-ci coûtent très cher. Le sacrifice de Mme L.
suffira-t-il à garantir de bonnes conditions de vie à ses enfants? Rien n’est
moins sûr, car Nike – et les autres
– continuent de pratiquer le salaire
minimal légal.
Mme L. gagne donc 112 francs par
mois, et si elle n’atteint pas les objectifs de production, 17 francs lui sont
déduits de son salaire. Le loyer de
son 15 m2 lui coûte 42 francs, et elle
dépense 21 francs par mois en nourriture. Chaque mois, 35 francs vont à
ses enfants. L’écolage semestriel du
lycée coûte entre 55 et 85 francs, et celui de l’université environ 375 francs.
Pour pouvoir mettre le maximum de
côté, elle économise sur les visites à
sa famille (14 francs le ticket aller et
retour). Ainsi ne voit-elle ses enfants
que tous les deux ou trois mois. Pour
l’heure, Adidas est la seule entreprise
qui déclare envisager la question d’un
salaire tenant compte du coût de la
vie.
Carsten Terp
Adaptation française: Anne Onidi
17
15
HUMEUR
de Lucie Rihs
Fotolia
Le billet
­­­­­­FR­­C magazine JUIN 2009 NO 19
Tout commence
avec les tests de grossesse.
pabilisateur de se ruiner ou pas pour
offrir le meilleur à notre bébé...
U
Bon, ça y est, on est enceinte.
n matin, un doute nous saisit
et nous fonçons à la pharmacie ou dans notre salle de bains – tout
dépend de notre degré d’anticipation
de la chose. Fébrile, nous déballons le
précieux engin et tentons de l’utiliser
correctement. Une barre. «Ouf, il fonctionne!» Pas de deuxième... Il faut une
deuxième barre sur le test pour être
enceinte. «Et si ce test-là était défectueux?» Cette fois, pas d’alternative, il
faudra affronter les recommandations
détaillées de la pharmacienne pour
obtenir un deuxième sésame.
Là, ça se complique.
«V
ous voulez celui qui est hypersensible et qui vous dit bien
avant le délai si vous êtes enceinte?
Vous voulez celui qui est très joli et
qui vous indique même vos semaines
de grossesse? Ou vous préférez le moche, là-bas, qui est moins cher et qui
marche aussi bien que les autres?»
«Euh...»
C
’est ici précisément que commence l’engrenage infernal du
commerce de la maternité. Même pas
certaine de notre aptitude à la fertilité,
nous sommes déjà face au choix si cul-
18
O
n pleure, on rit, on s’angoisse, on
doute de nous, on saute de joie et
on va vite dévaliser le rayon adéquat
de la librairie la plus proche. Une fois
le bourrichon bien plein de conseils
plus ou moins utiles, la phase «préparatoire» commence. Dans l’ordre,
il ne faut manger que des choses très
bonnes pour que notre bébé grandisse
bien. Il faut rester très désirable pour
que le futur papa s’intéresse toujours
à la partie au-dessus de notre nombril. Il faut aussi préparer la plus mignonne des chambres d’enfant pour
notre merveille et remplir son armoire
des habits les plus doux. Et prévoir des
jouets intelligents, un siège auto supersonique, une pharmacie d’urgence
avec des sparadraps bariolés, etc., etc.
Etre enceinte,
c’est un véritable budget.
T
andis que l’on s’enthousiasme
pour les mille et un préparatifs à
gérer avant la naissance de notre bébé,
notre compte bancaire se vide et notre compagnon se désespère. Mais ce
n’est pas de notre faute, c’est celle du
système. Comment voulez-vous que
lorsqu’on apprend l’existence d’un
matelas «super-deluxe-antiallergènetop-du-top», on se
résolve à choisir sa
version
bêtement
«standard» pour y
déposer chaque nuit
le petit corps chaud
de la prunelle de nos yeux? Comment
pourrait-on accepter l’offre de notre
belle-sœur de nous prêter sa poussette
deux fois usée lorsqu’on est persuadée
des avantages en termes de sécurité et
de confort d’un modèle neuf, même
hors de prix?
«En plus, chéri, elle a eu deux garçons,
ta sœur. Tu ne vas quand même pas
me faire croire que ta fille pourrait se
balader dans un couffin bleu?»
Mais il est vrai que l’instinct maternel naissant a des raisons malgré
tout parfois étranges. Et particulièrement éloignées de toute logique
économe. Entre pulsions dépensières
décomplexées, «parce que ce n’est
pas vraiment pour moi», et pressions commerciales, difficile de ne
pas assécher légèrement son CCP!
Heureusement, et comme par magie, le rapport à tout ça évolue de
manière relativement spectaculaire
avec l’arrivée d’un deuxième enfant.
L. R.
A. Rebetez
De l’art de se ruiner pour son bébé
ILS ONT TESTÉ POUR NOUS
PAGE RÉALISÉE PAR ANNE ONIDI
Casques de moto Le
coup du Latin
«U
n flop intégral», titre
Altroconsumo pour résumer le résultat de son test
sur les casques de moto intégraux. Le flop? Sur les
18 modèles testés, quatre
se sont révélés insuffisants.
Triste, d’autant que le casque intégral est, contrairement au casque modulaire,
DR
censé assurer une protection
optimale. Motardes et motards, passez
le message, les casques suivants sont à
bannir du circuit: Bieffe Syntek, MDS
Edge, Suomy Trek et Vemar
VSREV. En revanche, relèvent nos confrères
italiens, pas besoin de
«casquer» pour être
bien protégé! Le modèle
le plus sûr est aussi l’un
des moins chers du test.
LES MEILLEURS DU TEST:
Nolan N62, 229 fr.
Xlite X-701, 649 fr.
Marushin 777 NX, 299 fr.
Epilation La douceur dans la douleur
P
our porter des jupettes, les femmes
n’ont pas le choix,
elles doivent faire
jambes nettes. C’est le
choix de la méthode
d’épilation qui s’avère
en revanche cornélien: cire chaude? cire
froide en bandes?
DR
épilateur électrique?
Les testeuses de Que choisir n’ont
pas réussi à résoudre cet «épileux»
problème. L’utilisation régulière des
bandes de cire froide coûte cher, les
cires chaudes sont parfois difficiles à
étaler, les épilateurs électriques pro-
voquent des poils incarnés.
Finalement, les pantalons,
c’est bien aussi.
LES MEILLEURS DU TEST:
Cires chaudes:
Cire chaude Veet orientale
huiles essentielles, 15 fr. 90
Epilateurs:
Philips Satinelle Ice premium
HP6513, 149 fr.
Braun Silk-épil Xpressive 7781, 196 fr.
Tondeuses à gazon
E
Cires froides:
Bandes de cire Veet peaux normales, 11 fr. 90
DR
Casques audio
Ils perdent le fil
L
a devise du porteur de
casque audio pourrait bien
être «s’isoler du monde sans
déranger son monde». Pour
le dérangement, pas de problème, conclut Que Choisir,
qui a testé 30 casques de
moyenne gamme. En revanche, côté isolation, il faudra
repasser! En matière de qualité
du son, le meilleur des sansfil n’obtient qu’un résultat
moyen, mais heureusement
que les casques avec fil s’en
sortent nettement mieux. Alors
reste-t-il encore une seule
raison d’opter pour un sansfil? Allez, oui: sa portée est
excellente, pouvant atteindre
jusqu’à 200 mètres.
LES MEILLEURS DU TEST:
Casques avec fil:
Bose Circum, 235 fr.
Creative Aurvana live, 116 fr.
Casques sans fil:
Sony MDR-RF860RK, 126 fr. 80
Sennheiser RS 110, 108 fr. 80
Vrombissements de saison
n été, pendant que le cerf paufine son
brame dans les bois, le mâle du genre
humain, lui, que fait-il dans son jardin? Eh
bien, il tond. Plus que l’intensité du bruit
émis par l’engin, c’est l’efficacité de la
tonte qui a intéressé Test-Achats. Tous
les modèles testés ont convaincu,
sauf sur gazon mouillé. Nos confrères du Plat-Pays recommandent
principalement la tondeuse
électrique à pousser soimême. En revanche, pour
les jardins de plus de 600 m2 à forte déclivité et
parsemés d’arbres, la tondeuse autotractée est
préférable. En piste, messieurs!
LES MEILLEURES DU TEST:
Tondeuses électriques à pousser:
Sabo 43EL Compact, 1050 fr.
Wolf Garten Compact plus 40 E-1, 483 fr.
Tondeuses électriques autotractées:
Sabo 47 A Economy, 1890 fr.
Solo 550 R, 1590 fr.
DR
19
Test frc
FR­­C magazine JUIN 2009 NO 19
Basmati Quand la star des
Près d’un tiers du riz basmati vendu en Suisse contient des variétés
Son nom signifie «la reine du parfum», en sanscrit... et pour cause!
Le basmati fait partie des riz les plus
parfumés d’Asie. Mais l’arôme n’est
pas le seul atout qui a permis à cette
variété de gagner ses lettres de noblesse. Ses grains longs et fins, ainsi
que sa texture moelleuse et non collante après la cuisson, en font un riz
très prisé, dont le cours mondial peut
atteindre dix fois celui du riz blanc
ordinaire.
Hélas, les riz basmati vendus en
Suisse ne sont de loin pas tous aussi
nobles qu’ils le prétendent... Sur les
huit échantillons que nous avons
fait analyser par notre laboratoire,
deux riz, Primefood et Casino Euro
Sourire, usurpent leur titre de basmati. Ils contiennent certes du riz
basmati, mais aussi des variétés à
long grain moins prisées en quantité
non négligeable. En ce qui concerne
le basmati d’Inde de Globus, le plus
cher du test, un premier échantillon
a montré plus de 60% de riz non basmati. En revanche, lors de l’analyse
d’un deuxième lot, le profil génétique démontre que le riz reste bien
fidèle à son titre. Pour ces raisons,
Primefood et Casino ont été pénalisés dans le classement final, tandis
que Globus obtient de justesse la
mention «satisfaisant».
20
confrères anglais et américains. Quoi
qu’il en soit, cette loterie inacceptable renfloue les caisses du faux basmati (cf. encadré).
Noblesse oblige, un bon basmati
ne doit pas faillir à sa réputation aromatisée. L’odeur typique des riz parfumés provient, entre autres, d’une
molécule (le 2-acétyl-1-pyrroline, ou
2AP) qui rappelle les effluves de pain
blanc, d’épices, ou encore de popcorn, pour les moins romantiques!
Nos laboratoires ont quantifié
ces molécules dans nos échantillons.
Les produits suisses sont, d’une manière générale, plus parfumés que
les français. Mais surprise! la teneur
en parfum des riz vendus dans notre pays varie du tout au tout. Alors
que le riz Barkat ne contient que
26 microgrammes de 2AP par kilo,
le riz Basmati Migros Max Havelaar
bat tous les records, parmi les échantillons suisses et français, avec 210
microgrammes. Par ailleurs, ce basmati d’Inde est aussi l’un de ceux
qui présentent le moins de défauts,
et semble exempt de contaminants
chimiques.
Même riz chez Migros et Coop
Certes, ce produit Max Havelaar
coûte un peu plus cher que ses homologues qui ne sont pas issus du commerce équitable. La surprise, selon
les représentants du label, c’est que
les riz basmati de Migros et de Coop
sont les mêmes, avec une qualité
très probablement identique pour
les deux produits! A vous de jouer: la
qualité et l’éthique ne sont-elles pas
deux excellentes raisons d’acheter ce
riz de bon cœur?
Huma Khamis
très bon
bon
satisfaisant
peu satisfaisant
­­­insuffisant
Migros
Max Havelaar,
Riz basmati
Coop Qualité et prix
Basmati rice
Prix indicatif au paquet
4 fr. 20
3 fr. 75
L’arôme du riz Max Havelaar
Prix indicatif au kg
4 fr. 20
3 fr. 75
Nos confrères de Que choisir, avec
qui nous avons réalisé ce test, ont
trouvé la même proportion de riz de
moindre qualité, et ce pour des produits complètement différents. Ici
comme chez nos voisins, le consommateur a près d’un risque sur trois
de tomber sur un riz à long grain bas
de gamme. Ces résultats sont à peine
moins bons que ceux relevés par nos
Brisures (15%)
76
70
Humidité (2,5%)
Défauts mineurs (2,5%)
pesticides et contaminants (10%)
Authenticité (40%)
Intensité de l’arôme (30%)
Appréciation globale en %
avec critère limitant
Test FRC
FR­­C magazine JUIN 2009 NO 19
riz passe à la casserole
moins nobles. De quoi faire bouillir les gastronomes!
Fotolia
Les variétés reconnues
comme le basmati sont celles
qui poussent exclusivement
en Inde et au Pakistan.
Migros
Riz basmati
Barkat
Basmati rice
Uncle Ben’s
Basmati
(en sachet cuisson)
Globus
Riz basmati d’Inde
Prime food
Basmati (Manor)
Euro Sourire Riz
basmati long grain
(Casino)
3 fr. 75
18 fr. 50
4 fr. 30
7 fr. 40
3 fr. 85
2 fr. 90
3 fr. 75
3 fr. 70
8 fr. 60
7 fr. 40
3 fr. 85
2 fr. 90
65
58
57
57
27
20
21
Test frc
FR­­C magazine JUIN 2009 NO 19
Une origine,
mais une appellation non contrôlée...
Les variétés reconnues comme
basmati sont celles qui poussent exclusivement dans des régions spécifiques des plaines du Gange, dans les
Etats du Pendjab (des deux côtés de
la frontière entre l’Inde et le Pakistan),
le Jammu, le Haryana, l’Uttaranchal et
l’ouest de l’Uttar Pradesh, en Inde. Un
code de bonnes pratiques anglais, rédigé par diverses associations, définit
le riz basmati et ses caractéristiques.
H. K.
BONUS WEB:
Ce sujet vous intéresse?
Retrouvez sur www.frc.ch
un glossaire et de nombreux liens.
Fotolia
Même s’il ne bénéficie pas d’une appellation d’origine contrôlée, on admet
en général que le riz basmati provient
d’Inde et du Pakistan. Néanmoins,
certaines variétés sont protégées par
l’Union européenne. Neuf variétés
sont reconnues en tant que basmati
et bénéficient d’exonérations à l’importation. De leur côté, les autorités
indiennes et pakistanaises reconnaissent 15 variétés de riz comme étant
du basmati. Même si elles ne figurent
pas dans la réglementation, ces variétés sont aussi approuvées par la FSA,
l’agence anglaise de répression des
fraudes.
CONSO
malin
n Lavez le riz basmati dans l’eau
fraîche avant la cuisson. Il n’en
sera que meilleur.
n Ne surestimez pas la quantité
d’eau nécessaire pour cuire
le basmati, qui ne se cuit pas
comme les pâtes! L’eau doit
être absorbée durant la cuisson.
n Placez un couvercle sur la casserole, coupez le feu en fin de
cuisson et laissez reposer le riz
une petite demi-heure. Vous
économiserez de l’énergie et
vous laisserez le temps au riz
de devenir moelleux et de libérer ses arômes.
H. K.
22
Le marché du
faux basmati
En 2003, suite à une étude de la
FSA (Food Standard Agency), nos
confrères britanniques de Which?
dénonçaient le fait que près de 46%
des échantillons de riz basmati n’en
étaient pas vraiment. En 2006, seulement 16% des échantillons contenaient encore une part importante
d’adultérant, soit du riz de moins
bonne qualité. Une nette amélioration, certes, mais qui représente,
uniquement au niveau de la GrandeBretagne, l’équivalent de près de
13,5 millions de nos francs payés
pour du faux basmati. En 2007, aux
Etats-Unis, 30% des riz basmati
étaient mélangés avec des grains de
qualité inférieure, et les consommateurs américains ont donc dépensé
cette année-là la bagatelle de 16,5
millions de francs suisses pour du riz
H. K.
de moins bonne qualité! Protocole de test
L’authenticité du riz a été établie sur
la base de profils génétiques. Une
présence de 7% de riz non basmati
est tolérée. Les analyses sont répétées sur d’autres numéros de lots,
lorsque du faux basmati est identifié.
Au-delà de 13% (marge d’erreur
comprise), le riz n’est pas authentique.
L’arôme typique des riz parfumés est
quantifié par chromatographie en
phase gazeuse ou HPLC couplée à un
double spectromètre de masse. Cette
technique, utilisée pour identifier ou
doser les composés chimiques d’un
mélange et apprécier leur concentration, a aussi permis de rechercher
près de 258 pesticides et substances
chimiques dans les échantillons.
L’humidité a été mesurée dans les riz.
En effet, au-dessus d’une certaine
limite, le risque de développement
microbien est trop important et le riz
devient impropre à la consommation!
La présence de brisures dans le riz
ne constitue pas de risque sanitaire,
mais dénote un riz de moindre qualité, qui ne cuira pas de manière uniforme. C’est pourquoi nos laboratoires ont compté le nombre de grains
cassés. Ils ont aussi recherché les défauts mineurs, dus essentiellement à
un mauvais triage des grains et à des
problèmes de stockage du riz. H. K.
ENquête
ARC/Jean-Bernard Sieber
FR­­C magazine JUIN 2009 NO 19
Carburants
Le prix du gaz fait des vagues
Plus écologique, rouler au gaz naturel est aussi plus économique, mais, selon
les stations, l’économie de carburant varie de 18 à 35% par rapport à l’essence.
Au mois de mai 2008, une lectrice de la région de Sierre
nous faisait remarquer que le prix du gaz naturel carburant
variait, d’une station à l’autre, de plus de 41 ct. par litre
équivalent essence. A cette époque, l’Association suisse de
l’industrie gazière nous répondait que ces différences s’expliquaient par le passage d’une politique de prix d’appel à
un prix plus proche du marché, certains distributeurs ayant
anticipé la défiscalisation de ce carburant. Elle prévoyait,
avec l’entrée en vigueur de la défiscalisation du gaz et du
biogaz au 1er juillet 2008, un resserrement des différences,
tout en indiquant que la loi sur les cartels lui interdisait
d’émettre des recommandations de prix.
Jusqu’à 24% de différence de prix
Dix mois après la défiscalisation, la FRC a relevé, fin
avril, les prix pratiqués par les 30 stations distribuant du
gaz naturel carburant en Suisse romande. Résultat: malgré un resserrement de la fourchette, des différences de
prix importantes persistent. Près de 24 ct. par litre équivalent essence entre la station la plus chère (Rolle) et celle la
moins chère (Fribourg), soit une différence de 24%. Pour
le même échantillon de stations, la différence n’est que de
11 ct. pour le litre d’essence sans plomb, soit 8% d’écart.
Vingt pour cent de biogaz
La moyenne des prix pratiqués par les stations est de
1 fr. 04 par litre équivalent essence. Même si le gaz est
distribué dans une station aux couleurs d’une compagnie pétrolière, ce n’est pas cette dernière qui fixe le prix,
mais le distributeur local de gaz. Les neuf stations approvisionnées par Holdigaz dans le canton de Vaud et dans
le Chablais affichent ainsi toutes le même prix de 0 fr. 98,
bien qu’elles soient situées dans les stations de Migrol,
de Tamoil ou d’Avia, dont les prix de l’essence varient.
Selon Thierry Leutenegger, de Gaznat, entreprise assurant l’approvisionnement en gaz de la Suisse romande,
les différences de prix actuelles s’expliquent par les politiques de prix des distributeurs, qui prennent notamment
en compte le coût des stations, qui peut varier du simple
au double en fonction des équipements.
Le gaz reste meilleur marché que les autres carburants
fossiles, en moyenne de 30%. De plus, les distributeurs
23
ENquête
FR­­C magazine JUIN 2009 NO 19
offrent des réductions de 1000 à 1500 fr. à l’achat d’un
véhicule à gaz. Certains cantons et assurances accordent
également des rabais aux véhicules à gaz sur les taxes et
les primes (cf. FRC Magazine No 16). Outre ces avantages
financiers, l’environnement s’en porte aussi mieux, puisque le gaz naturel comporte actuellement près de 20% de
biogaz suisse. «L’Association suisse de l’industrie gazière
s’est engagée auprès de la Confédération à injecter au minimum 10% de biogaz dans le réseau», indique Thierry
Leutenegger.
Clients captifs
Les conducteurs de véhicules à gaz sont néanmoins
captifs des tarifs pratiqués par le distributeur de leur
LES STATIONS de GAZ naturel EN SUISSE ROMANDE
1
Aigle
2
Bienne
3
Collombey
4
Cossonay
5
Crissier
6
Delémont
7
Echallens
8
Fribourg-Nord
9
Genève centre (Châtelaine)
10
Genève-Nord (Chambésy)
11
Genève-Sud (les Acacias)
12
La Chaux-de-Fonds
2
12
20
13
Lausanne-Nord (Blécherette)
14
Lausanne-Nord (La Borde)
15
Lausanne-Ouest (Renens)
16
Lausanne-Sud (Rhodanie)
Stations de remplissage
de gaz naturel et biogaz
8
30
22
17
7
4 28
5 13
29 19
15 14
16
23
24
27
21
17
Lucens
18
Martigny
19
Morges
20
Neuchâtel
21
Nyon
22
Orbe
25
Sierre-Est (Chalais)
28
Villars-Sainte-Croix
23
Puidoux
26
Sion-Ouest
29
Yens
24
Rolle
27
Vevey
30
Yverdon-les-Bains
114
1
3
10
9
11
26
25
18
Le gaz est facturé au kilo,
mais l’affichage des prix indique souvent le prix par litre
d’équivalent essence (soit la
quantité de gaz pour rouler
autant qu’avec 1 l d’essence),
1 kg de gaz équivalent à
1,47 l d’essence.
Bonus web:
Liste des prix pour les
30 stations romandes et des
avantages accordés à l’achat
d’un véhicule neuf.
24
SUISSE:
109 stations
de remplissage
de gaz naturel,
7000 véhicules
à gaz naturel
6
Prix du gaz naturel carburant
Moyenne des 30 stations romandes
En kg
En litre
équivalent essence
1 fr. 53
1 fr. 04
Les stations les moins chères
Fribourg-Nord (Tamoil), Frigaz
1 fr. 41
0 fr. 95
Martigny (Migrol), Sinergy
1 fr. 43
0 fr. 97
9 stations, groupe Holdigaz
1 fr. 44
0 fr. 98
Les stations les plus chères
Rolle (Migrol), ville de Rolle
1 fr. 74
1 fr. 19
2 stations Sion et Sierre, Sogaval
1 fr. 68
1 fr. 14
2 stations Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds, Viteos
1 fr. 66
1 fr. 13
FR­­C magazine JUIN 2009 NO 19
check-list...
région de domicile, car, rappelons-le, le tourisme à la
pompe n’est pas intéressant au-delà de quelques kilomètres. Même si le gaz carburant est de toute façon plus
avantageux, il faudra compter jusqu’à deux fois plus de
temps pour compenser le surcoût du véhicule, durée qui
peut parfois dépasser la durée de vie de ce dernier. Aline Clerc
Le gaz met le turbo
Le nombre de stations de
remplissage augmente
régulièrement (112 au
total en Suisse). Début
2009, 30 colonnes étaient
en service en Suisse romande contre seulement
une dizaine en 2005. Entre
1998 et 2008, la quantité
de gaz naturel carburant
est passée de 174 à 1058
tonnes, une progression
particulièrement marquée
ces deux dernières années.
Selon les chiffres diffusés par Gazmobile,
société chargée de la
promotion du gaz comme
carburant, quelque
7200 véhicules roulent au
gaz naturel et au biogaz
en Suisse. Les véhicules
sont équipés d’un double réservoir permettant
de pallier la plus faible
densité des stations,
l’autonomie en mode
gaz (260 à 560 km) est
ainsi réduite par rapport
à une voiture standard.
Autres inconvénients, le
faible nombre de modèles
disponibles (principalement Ford, Fiat, Peugeot,
Volvo) ainsi qu’un surcoût
à l’achat d’environ 3000
francs pour un petit modèle à environ 6000 francs
pour des véhicules de la
classe moyenne. A. C.
Plus écologique, mais
pas forcément durable
En termes de qualité de l’air, les véhicules à gaz rejettent moins de polluants par kilomètre parcouru
qu’un véhicule à essence: - 25% de CO2, - 95% d’oxyde
d’azote et -90% d’ozone. Ils n’émettent que de très faibles quantités de particules fines et autres substances
cancérigènes. C’est au titre de la réduction des émissions de CO2 et du plus faible impact environnemental
que le gaz naturel a été partiellement défiscalisé, l’impôt étant réduit de 40 ct. par litre équivalent essence.
Le biogaz, produit à partir de déchets (méthanisation
de déchets verts, de boues d’épuration ou d’autres
matières organiques) présente un bilan CO2 neutre,
raison pour laquelle il est entièrement défiscalisé. Si
le biogaz est une énergie renouvelable, ce n’est pas le
cas du gaz, qui, comme le pétrole, affiche des réserves
limitées, mais supérieures à ce dernier. A. C.
DR
La tique à l’attaque!
Où et quand la tique pique-t-elle?
La tique, petit acarien qui se nourrit de sang, se trouve dans
les sous-bois à moins de 1500 m d’altitude. Elle est principalement active du printemps à l’automne.
Quelles maladies transmet-elle?
La borréliose, ou maladie de Lyme. C’est la plus répandue
(5 à 50% des tiques sont porteuses de la bactérie). Moins fréquente et plus difficile à détecter, l’encéphalite à tiques. Elle
peut, très rarement, avoir des conséquences neurologiques
graves. Seuls 1 à 2% des tiques sont porteuses du virus. En
Suisse romande, les principales zones infectées par ce virus sont
la plaine de l’Orbe, la région des Trois-Lacs et le Jura bernois.
Comment l’éviter?
Porter des pantalons longs de couleur claire et des chaussures
fermées. Cela vous protège des attaques et vous permet de
détecter les tiques. Vous pouvez aussi appliquer des produits
antitiques. Evitez de traverser sous-bois et broussailles car les
tiques s’y tapissent. Restez sur des chemins dégagés. Après
une balade, inspectez tout le corps, en particulier le creux
du genou, la région pubienne, le nombril, les aisselles, les
épaules et, chez les enfants, la tête. N’oubliez pas d’examiner
Médor et Mistigri. Ils peuvent ramener l’intruse à la maison.
Comment retirer l’insecte?
Le plus rapidement possible, en utilisant une pincette pour la
saisir au ras de la peau, la retirer à la verticale ou avec un mouvement rotatif. Ensuite, désinfecter l’endroit de la piqûre.
Que faire après une piqûre?
Surveiller l’endroit de la piqûre et consulter un médecin en
cas d’apparition de rougeur augmentant de diamètre, de
maux de tête ou de douleurs dans les membres.
Faut-il se faire vacciner?
Les personnes de plus de 6 ans qui vont régulièrement en
forêt dans des zones d’endémie peuvent se faire vacciner
contre l’encéphalite, pour laquelle il n’existe pas de traitement. Il n’existe aucun vaccin contre la borréliose, mais cette
A. C.
maladie peut être soignée avec des antibiotiques. Pour en savoir plus: www.zeckentest.ch/fr/index.jsp
25
SOUS LA COUPOLE
­­­­­­PAGE RÉALISÉE PAR FLORENCE BETTSCHART
Vignette autoroutière Prix maintenu à 40 francs
L
a Chambre du peuple a refusé la proposition
des Verts d’augmenter le montant de la vignette
autoroutière à 120 francs. Elle restera donc à 40
francs. La majorité n’a pas non plus voulu introduire une vignette de courte durée, d’un coût de
40 francs pour deux mois. De même, l’idée de pré-
voir des exceptions pour les régions frontalières a
été rejetée. En revanche, les resquilleurs seront punis plus sévèrement, puisqu’ils devront débourser
200 francs, soit le double du montant actuel. Le dossier passe maintenant au Conseil des Etats.
F. B.
Cassis de Dijon La FRC demande un observatoire des prix
A
près le Conseil des Etats, c’est le
Conseil national qui a accepté
d’introduire le Cassis de Dijon dans
notre législation. Ce principe permet
aux marchandises autorisées dans
l’Union européenne d’être importées librement en Suisse. Ainsi, les
produits importés de l’UE ne seront
plus tenus de correspondre à nos
prescriptions particulières.
Cette mesure devrait permettre, selon les services de
Doris Leuthard, des gains
de l’ordre de 2 milliards de
francs, soit environ 10% de
la valeur des importations.
Ce sont notamment les prix
des denrées alimentaires,
des produits cosmétiques,
des textiles ou encore des
appareils électroménagers
qui seront touchés par cette
mesure.
La FRC est ravie de cette
décision, qui va dans le bon
sens de la lutte contre la vie
chère. Reste maintenant à
savoir si les prix baisseront effectivement en Suisse l’année prochaine. En
effet, aucun instrument de contrôle
n’a été prévu avec l’introduction de la
loi. Le Seco (Secrétariat d’Etat à l’Economie) a d’ores et déjà annoncé que
ce sont les organisations de consommateurs qui joueront un rôle pour dénoncer les abus. La FRC propose de
mettre en place un observatoire des
prix avec plusieurs partenaires encore
à définir. Une photographie des prix
2009 de certains produits devrait être
faite pour pouvoir les comparer à ceux
en vigueur en 2010 et au-delà. Seule
cette comparaison pourra nous dire
si l’introduction du Cassis de Dijon
a eu une réelle influence sur les prix,
et donc sur le portefeuille du
consommateur, ou si
la baisse est confisquée par les marges
des distributeurs. La
FRC veillera au grain!
F. B.
Poste Libéralisation introduite en juillet 2009
L
e Conseil fédéral a annoncé que l’abaissement du monopole de La Poste sur les lettres de 100 à 50 grammes
entrera en vigueur le 1er juillet prochain, et cela contrairement à l’avis du Conseil des Etats. Dès cette date, les
opérateurs privés pourront donc également acheminer
des lettres de plus de 50 grammes, ce qui correspond à
environ 25% du volume global des lettres. Les compétences de PostReg, l’autorité de régulation postale, seront en
contrepartie renforcées: les consommateurs pourront se
plaindre auprès d’elle de la qualité du réseau postal et du
temps de distribution des courriers A et B, mais aussi de
26
toutes les prestations découlant du service universel. Dans
un même temps, La Poste a informé qu’elle allait analyser
la situation d’ici à fin 2011 de 420 de ses offices, dont 150
en Suisse romande. Cette analyse lui permettra ainsi de
définir quels offices seront maintenus sous la forme actuelle et lesquels seront remplacés par une agence postale
(par ex. dans une épicerie) ou un service à domicile. La
FRC rappelle qu’elle n’est pas opposée à des réformes de
structures, notamment si elles sont menées dans un esprit de partenariat avec les communes, mais qu’elle tient
à un service universel de qualité. F. B.
FRC POLITIQUE
BOOMeRANG ? LA SUITE
LE MOT DE
LA PRÉSIDENTE
All in One
De nouveau épinglée
Vous vous rappelez sans
doute que la FRC s’est insurgée contre l’utilisation malveillante de la dénomination
«Office des Prix Suisse» et du
drapeau suisse par All in One
(cf. FRC Magazine Nos 16 et
17). Suite à la plainte de la
FRC, la Commission suisse
pour la loyauté a constaté que
cette société a enfreint la loi
fédérale sur les armoiries publiques et l’a sommée de ne
plus employer ces sigles. Bien
que cette société ait cessé
d’utiliser la communication
commerciale incriminée, la
La précipitation est
mauvaise conseillère
commission a jugé qu’une
entrée en matière se justifiait
notamment parce que «la dénomination «Office des Prix
Suisse» suscite une impression trompeuse d’officialité».
Cette décision réjouit bien sûr
la FRC. Cela dit, soyez vigilant
car, après être revenue sous
le nom de Live-Distribution
Organisation TF1, ALL IN
ONE agit maintenant sous
le nom de Télé Marketing
& Service Clientèle. F. B.
L
Web: retrouvez l’entier du
dossier sur www.frc.ch
Valérie
Legrand-Germanier
est la nouvelle spécialiste santé
de la FRC: «J’ai envie de tirer
en avant, de convaincre et de
motiver les gens.» Ce qu’elle
déteste le plus? «La mauvaise
foi, particulièrement présente
dans le débat sur le système de
santé.» Cette Valaisanne, mère
d’une petite fille de 5 mois, sait
de quoi elle parle. Après une
formation en sciences politiques à l’Université de Genève,
elle s’oriente vers le management public, avec un doctorat en
sciences économiques et sociales axé sur les politiques sanitaires. Secrétaire scientifique à la Conférence latine des affaires
sanitaires et sociales, puis cheffe de projet à l’Institut universitaire de médecine sociale et préventive à Lausanne, cette spécialiste est aujourd’hui familière des enjeux, des contraintes
et des opportunités des politiques socio-sanitaires romandes.
Elle assistera Mathieu Fleury en tant qu’adjointe et participera
aux processus de décision de ce secteur stratégique. De toute
évidence, la complexité et l’ampleur de la tâche ne lui font pas
peur. Vous avez dit fonceuse?
ARC/Jean-Bernard Sieber
Une nouvelle tête
à la FRC
es primes de l’assurance maladie pour
2010 exploseront. En moyenne de15%.
Devant ce constat alarmant, le conseiller
fédéral Pascal Couchepin, lors d’un exercice de
pompier, veut appliquer des remèdes bricolés
dans la précipitation dont il reconnaît lui-même
que l’efficacité n’est pas garantie. Aucune mesure structurelle ne vise à juguler les hausses.
L’analyse laisse perplexe. Un manque
d’encaissement des primes pour les années 2008
et 2009 qu’il s’agirait de rattraper? Pourtant, les
pertes des assurances maladie étaient voulues et
avaient pour but de réduire les réserves surfaites
des caisses! La crise financière est passée par là, et
il faut maintenant les reconstituer.
Devoir faire face, en pleine crise économique, à des hausses aussi carabinées soulève
d’énormes problèmes pour les ménages, dont
le pouvoir d’achat sera confisqué au détriment
d’autres secteurs de l’économie. Au moment où
la consommation reste un pilier important pour
enrayer la crise, c’est particulièrement contre-productif. La FRC exige un soutien aux ménages digne de ce nom.
Parmi les mesures proposées, celle du ticket modérateur provoque à juste titre une vague de rejets. Il s’agit en fait d’un transfert sur le
patient. Une telle taxe entrave l’accès aux soins,
notamment pour les personnes de condition modeste. Elle mine aussi le modèle du médecin de
famille, qui hésitera à envoyer son patient chez
le spécialiste, par exemple. Beaucoup de maladies
requièrent un suivi médical régulier et de qualité.
Arrêtons de culpabiliser les patients!
Nous attendons du conseiller fédéral qu’il
prenne les mesures structurelles que nous avons
proposées avec santésuisse et qui concernent le
prix des médicaments.
Les mesures peu abouties n’amènent
aucune amélioration sur le front des coûts. La
précipitation est mauvaise conseillère...
Monika Dusong
Prise de position complète sur www.frc.ch
27
CELA VOUS EST ARRIVÉ
Une question?
Un doute?
Valérie Muster, responsable de la Permanence FRC
Conseil, et son équipe de
spécialistes se tiennent à
votre disposition.
Vous êtes membre FRC: 0848 575 105
(tarif normal) Vous n’êtes pas adhérent:
0900 575 105 (2 fr. 85/min)
Du riz?
Quelle horreur,
cette odeur!
FR­­C magazine JUIN 2009 NO 19
Famille Des outils pour adapter
«Je viens de me remarier et attends
mon troisième enfant. Mon aîné commence un apprentissage qui nécessite
le recours à une chambre meublée.
Cette nouvelle donne m’oblige à repenser mon budget. Pouvez-vous m’y
aider?»
Sachant que chaque budget
doit être pensé en fonction
de sa situation familiale, les
fiches budget proposées désormais
gratuitement par Budget-conseil
Suisse vous seront d’un grand secours. Pas moins de trente et une
fiches nouvellement actualisées
vous attendent pour vous faciliter la
tâche. L’éventail est large: les fiches
budget vous offrent des exemples
de situations diverses (sur la base de
différents revenus et de votre composition familiale), des fiches directives (argent de poche, salaire de
l’apprenti, argent du ménage, etc.) et
des fiches-conseils (comme pour les
couples vivant en union libre).
Votre budget ne sera en effet pas le
même si vous êtes un couple gagnant
5500 fr. net par mois avec deux enfants,
ou avec 7000 fr. et un seul enfant.
Les coulisses de l’affaire Lehman
Vous avez fait la grimace en cuisinant le riz Carolina Parboiled vendu
par Migros? Vous n’êtes pas le seul!
Migros a reconnu avoir reçu de nombreuses réclamations à ce propos.
En raison de l’odeur nauséabonde
qui se dégage du produit, l’un de
nos membres, Pierre Philippin, nous
signale que cuisiner ce riz diminue
considérablement l’envie de le manger. Mais de quoi peut bien provenir
cette odeur? Le grand distributeur
avoue avoir changé de fournisseur et
ne s’approvisionne désormais plus
aux Etats-Unis en raison de l’utilisation d’OGM, mais en Thaïlande. Les
caractéristiques des sols y sont différentes, tout comme les procédés de
préparation, l’eau utilisée différant
tant par sa qualité que par son goût.
Résultat, tout a changé, sauf l’emballage! V. M.
28
«Par ces quelques lignes, je veux sincèrement remercier la
FRC, Me Pedrazzini ainsi que toutes les personnes qui ont participé avec succès aux négociations. Dans mon cas, la banque me rembourse 50% de mon argent. Mais j’en suis
très content, et vous n’imaginez pas le
soulagement que vous m’avez donné.»
– «Merci pour ces très bonnes nouvelles
et pour tout votre travail!» – «Merci beaucoup. Cela est un grand résultat.» – «Je vous remercie
pour le magnifique résultat de votre négociation avec le CS
et je vous en félicite vivement. Je n’y croyais plus!»
Vous avez été très nombreux à nous exprimer vos vifs remerciements et vos encouragements, suite à l’accord trouvé
dans l’affaire de la faillite de Lehman Brothers. La FRC est satisfaite que la majorité d’entre vous ait obtenu satisfaction et vous
remercie tous de votre confiance. Il y a toutefois lieu de répercuter
ces messages positifs à l’équipe de bénévoles entraînée dans cette
action. En effet, depuis la mi-septembre, elle vous a écoutés, a partagé vos colères et vous a soutenus dans ces moments difficiles où
certains d’entre vous pensaient avoir perdu les
économies de plusieurs années. Votre joie
et votre soulagement d’en retrouver une partie sont venus récompenser le travail acharné
fourni et a, en partie, fait oublier tous les moments de stress et de découragement parfois
présents. Mesdames, un grand
merci!
V. M.
CELA VOUS EST ARRIVÉ
FR­­C magazine JUIN 2009 NO 19
son budget
Attention toutefois, les exemples
donnés par les fiches budget représentent des valeurs moyennes nationales. Ces chiffres doivent donc être
adaptés à la situation personnelle, en
particulier pour les postes «impôts»
et «caisse maladie».
Vous n’y arrivez toujours pas? La
FRC peut vous proposer sa brochure
budget ou vous faire bénéficier de
conseils personnalisés avec des conseillères en budget spécialement formées. Relevons que les Vaudois sont
particulièrement gâtés. Depuis avril
2009, ils disposent également d’une
Brothers
ligne Info-budget, où ils peuvent appeler le 0840 432 100 pour toutes les
questions liées au budget et aux dettes (cf. p. 32). V. M.
Vous trouverez toutes les fiches
sur www.frc.ch ou sur le site
www.budgetberatung.ch
(en allemand)
La publicité n’équivaut pas à une offre
«Dans son prospectus publicitaire de
la mi-avril qui m’est parvenu par la
poste, Coop indique une promotion
«1+1 offert» pour des rouleaux d’essuie-tout Bounty à 11 fr. au lieu de
22 fr. La même offre est présente sur le
site Internet de Coop. Quelle n’est pas
ma surprise en voyant qu’au magasin,
le papier essuie-tout est en promotion
à 22 fr. au lieu de 44 fr.! A l’information, on m’indique qu’une erreur s’est
glissée dans leur pub et que le prix est
bel et bien de 22 fr. Quelle est donc la
valeur d’une publicité, si les magasins
ne sont pas tenus de s’y conformer?»
Maxime Rod
Pour qu’un contrat soit conclu, il faut une offre et une
acceptation de cette dernière. Or la publicité et l’envoi de
prospectus ou de prix courants ne
sont «pas» considérés comme des
offres. Constituent une offre
l’exposition du prix d’une
marchandise dans une vitrine, le devis d’un artisan
ou l’entreposage de journaux
dans une caissette avec indication du prix. Dès lors que
l’acheteur accepte l’offre,
par oral, tacitement ou par
écrit, le contrat doit être respecté et le
prix indiqué payé, sauf si des réserves
expresses ont été faites. Dans le cas
présent, l’acheteur potentiel ne peut
donc faire valoir aucun droit à l’achat
de la marchandise en question. Le
vendeur n’a toutefois pas le droit de
faire n’importe quoi pour appâter le
client, faute de quoi il violerait la loi
sur la concurrence déloyale et s’exposerait à des sanctions de la part de
la police du commerce.
Qu’en est-il du commerce électronique? Les deux approches se côtoient, suivant la présentation ou la
formulation adoptée. Pour certains
sites, l’offre vient du consommateur et elle peut ensuite être acceptée ou refusée par le vendeur. Dans
la majorité des cas, c’est toutefois le
cyberconsommateur qui conclut le
contrat, en confirmant la commande
par un clic. V. M.
29
C’EST VOUS QUI LE DITES
Lehman Brothers Bravo
à la FRC pour sa ténacité!
Je tiens à vous féliciter pour la victoire
obtenue sur le Credit Suisse dans sa débâcle suite à l’effondrement de Lehman
Brothers. Cette victoire est le résultat de
votre ténacité, et j’admire l’intelligence
avec laquelle vous menez les combats
en faveur des consommateurs. Si tout a
été dit sur l’arrogance des banquiers et
la folie du système qu’ils imposent aux
habitants de la planète, rien n’est fait
pour aider les personnes à récupérer
leurs économies. Les milliards injectés
par les différents gouvernements servent à maintenir le système, et non à
le modifier. Face à la domination de la
logique libérale, la lutte menée par la
FRC en toute discrétion est un acquis
important, puisque vous êtes parvenus
concrètement à empêcher les spéculateurs de se défiler une fois le résultat de
leurs jeux faits au détriment de leurs
clients. Bravo! M. Droz
Librairies Monthey contente
de sa librairie
Loin de moi l’idée de mettre en doute le
travail des enquêteurs de la FRC, mais
ont-ils testé les compétences de notre
libraire lorsqu’il s’agit de dénicher «le»
livre-cadeau par exemple? Ont-ils été
sensibles à son enthousiasme lorsqu’il
parle d’un auteur ou d’une édition?
Monthey, ville de moyenne importance,
est heureuse de posséder une librairie
de cette qualité tenue par un jeune
homme aussi compétent. Alors, amis
lecteurs, même si elle ne correspond pas
à tous les critères de la FRC, je ne peux
que vous dire: «Venez et testez vous-mêmes.» L.-M. Théoduloz
La Poste
Courrier A comme Attendu
Je souhaite vous faire part d’une mauvais expérience que j’ai vécue avec
le service postal, si tant est que l’on
puisse encore considérer cette entreprise comme un service!
Vendredi 24 avril dernier, j’ai voulu
envoyer une enveloppe A5 qui contenait un porte-monnaie. Le postier a re30
FR­­C magazine JUIN 2009 NO 19
fusé de l’accepter comme lettre. Comme
il était urgent qu’il parvienne à son destinataire, j’ai payé 8 francs (tarif «colis»
en courrier A). A ce jour, mardi 28 avril,
il n’est toujours pas arrivé...
Pour la petite histoire, notre bureau de
poste de Lavigny sera fermé le 1er mai.
En plus, j’habite un lotissement en dehors du village qui regroupe environ
35 logements. Nous avions une boîte
postale qui a été simplement ôtée, sans
avertissement préalable.
Cela ne nous incite pas à favoriser cette entreprise pour nos échanges,
même si je lis aujourd’hui dans votre
journal que, dans un bel élan philanthropique, La Poste a décidé de ne
pas augmenter ses tarifs, comme si ce
n’était pas déjà assez cher! M. Schwab
Hors-saison Les distributeurs
doivent informer
Je souhaiterais que l’on facilite la tâche
des ménagères, toujours plus éloignées
de la production des fruits et légumes,
en insistant auprès des grands distributeurs pour qu’ils mettent en évidence
dans leurs magasins les produits de
saison. Que ceux-ci, produits en Suisse,
soient vraiment présentés à part, de
façon privilégiée. Par exemple, que les
asperges péruviennes soient présentées
plutôt à côté des ananas que des asperges valaisannes. Tout cela sans manger
de fraises à Noël, non par protectionnisme mais par souci logique d’écologie, par rapport aux coûts de transport
et de santé publique. R. Morisod
Promotion
Cablecom dépasse les bornes
Je vous écris pour vous faire part de
mon mécontentement à l’encontre de
la société Cablecom. Je fait appel à ses
services pour ma connexion Internet
depuis plusieurs années, et j’ai bien sûr
bénéficié de l’accroissement de sa bande
passante. (...) Cependant, je regarde toujours, l’œil en coin, leurs promotions,
comme «deux mois gratuits ou plus si
vous vous inscrivez maintenant». Moi
qui suis client depuis longtemps, je n’ai
jamais été remercié d’avoir toujours
payé mes factures. (...) L’évolution technologique permet un doublement de la
bande passante. (...) Pour être franc, la
connexion que j’ai actuellement me
suffit largement. Pourquoi donc ne pas
en baisser le prix? Le prix n’est de toute
évidence pas calculé d’après le débit de
l’abonnement, mais motivé par l’appât
du gain. Y.-C. Paillard
Orange Ça se passe comme ça
Mon fils (16 ans) a cru participer à
un concours de McDonald’s sur son
téléphone mobile. Depuis, il reçoit
des messages en allemand chaque semaine. Chaque message coûte 4 fr. 60
et, d’après Orange, il a, sans le savoir,
contracté un abonnement. C’est de
l’arnaque en toute impunité! (...) J’ai
demandé à l’opérateur de bloquer ces
numéros à valeur ajoutée, mais combien d’ados crédules et de parents devront-ils encore se faire avoir?
M. Cornaz-Volet
Rectificatif
Les frais de gestion du compte
BCGE dont il est question en page
11 de notre dernier numéro sont
de 86 fr. par an, et non par mois.
Courrier
des lecteurs
Un article vous a plu ou irrité?
Une pratique commerciale vous
a déplu et vous voulez en avertir les lecteurs? Vous avez connaissance d’un fait pouvant intéresser la rédaction? N’hésitez
pas à nous écrire! Faites-nous
parvenir un courrier à
FRC - case postale 6151
1002 Lausanne
ou un e-mail à [email protected]
près de chez vous
FR­­C magazine JUIN 2009 NO 19
MANIFESTATIONS DU MOIS (Tous les détails sur www.frc.ch)
NEUCHÂTEL Assemblée générale de section,
28 mai, 19 h, à la FRC. Après la partie statutaire,
conférence de M. Serge Molla sur le thème «Dieu dans
la pub». La section est à la recherche d’un(e) secrétaire pour rédiger les procès-verbaux des comités dix
fois par année, et apporter une aide à la présidente
pour l’organisation de l’assemblée générale. Cette personne, comme les autres membres du comité, aura la
possibilité de s’informer sur les problèmes de consommation, d’en débattre ensemble et de mettre sur pied
des manifestations destinées à défendre les valeurs
de la FRC. Le comité, formé d’une quinzaine de personnes, se réjouit d’accueillir un nouveau membre.
VALAIS Venez nous voir au marché de Martigny
le jeudi 4 juin et à Sion le vendredi 19 juin, et
participez au concours du jubilé! Fermeture pendant l’été: du lundi 4 juillet au lundi 24 août.
JURA En raison du succès rencontré, nous rééditons notre cours «Bien manger à petit prix» le
mardi 16 juin, 19 h 30, Centre Rencontres, Courfaivre.
Pour s’inscrire: 032 422 35 67 (répondeur) ou
[email protected] Pour marquer le cinquantenaire de
la FRC, la section jurassienne tiendra un stand dans
le cadre du marché de Porrentruy, le samedi 13 juin,
ainsi qu’à l’Espace alimentation du 1er SlowUp jurassien, le dimanche 28 juin.
La section désire étoffer son équipe de bénévoles: Vous avez de l’intérêt pour conseiller et défendre les consommateurs, le conseil en budget,
les dossiers agriculture et alimentation, donner
des cours organisés par la FRC? Contactez Josiane
Daepp, présidente de la section: tél. 032 422 35 67.
GENÈVE Au début de juin, tout Genève va vibrer
au rythme du développement durable. Venez
nous rencontrer le mercredi 3 juin, de 11 h
à 17 h, à la place du Rhône; le dimanche
7 juin, de 11 h à 14 h, au grand brunch du parc
des Bastions; le dimanche 7 juin, de 11 h à 17 h,
au parc Trembley. Nous invitons les enfants à une
activité dessin/coloriage. Vive les goûters vitaminés!
FRIBOURG Venez nous rencontrer au marché
de Fribourg les 10 et 24 juin. Nous y serons
présentes de 9 h à 11 h à l’occasion des 50 ans de la
FRC. Fermeture du bureau le vendredi 12 juin.
ADRESSES DES SECTIONS CANTONALES
Fribourg
Neuchâtel
G­­­­enève
Rue de l’Hôpital 2,
CP 553, 1701 Fribourg
Ouvert: ma et ve de 9 h à 11 h
Tél. 026 322 28 07
[email protected]
Consultation budget sur rendez-vous
Tél. 026 322 28 40
Présidente: Dana Raemy
Rue Louis-Favre 1,
2000 Neuchâtel
Ouvert: ma de 14 h à 17 h
Tél. 032 724 40 55
Fax 032 724 28 80
[email protected]
Présidente: Nicole Humbert-Droz
[email protected]
Pl. de la Synagogue 2,
CP 5451, 1211 Genève 11
Ouvert: ma et je de 9 h à 12 h
Tél./fax 022 781 25 79
Présidente: Renée Roulet
Valais
Jura bernois
R. des Châteaux 2,
CP 2195, 1950 Sion 2
Ouvert: ma de 9 h à 11 h
et je de 14 h à 17 h
Tél./fax 027 323 21 25, [email protected]
Présidente: Françoise Hochreutiner
[email protected]
Ouvert le jeudi de
16 h à 18 h 30. Quai du Haut 12,
CP 386, 2502 Bienne.
Tél./fax 032 322 28 23
[email protected].
Présidente: Violaine Kohler
[email protected]
Vaud
Cf. Permanence ci-dessous.
Président: Theo Bondolfi, [email protected]
Jura
R. des Granges 12, 2800 Delémont
Ouvert: ma de 14 h à 17 h
Tél./fax 032 422 20 20
[email protected]
Présidente: Josiane Daepp
[email protected]
Permanence Conseil
Les membres voudront bien indiquer leur numéro
d’adhérent au début de chaque appel. Les témoignages
doivent nous parvenir par courrier postal.
Rue de Genève 7, 1002 Lausanne
Tél. 0900 575 105 (2 fr. 85/min) pour les non-membres.
Tél. 0848 575 105 (tarif normal) pour les membres.
Fax 021 331 00 93
Ouvert les matins de 9 h à 13 h, sauf je de 13 h à 17 h.
31
Ne tombez pas dans le piège du surendettement!
Demandez de l’aide pour vos problèmes d’argent:
l’Etat de Vaud a mis sur pied Info budget, en partenariat avec la FRC, Caritas, le CSP et le Service social
de la Ville de Lausanne. Cette permanence téléphonique est à disposition des personnes domiciliées dans
le canton de Vaud et répond, de manière confidentielle,
à toutes les questions en matière d’argent, de budget et
de dettes. Des renseignements peuvent être obtenus sur
les différentes aides possibles, et, selon les cas, vous serez
orienté vers un service spécialisé. Dans ce cadre, la FRC
rappelle qu’elle dispose de conseillères en budget qui vous
aident à établir un budget spécialisé. Pour les Vaudois, cela
coûte 10 fr. seulement grâce au programme de prévention
cantonal. Donc, avant de vous retrouver dans une situation
difficile, n’hésitez pas à faire appel à Info budget! F. B.
JAB 1002 Lausanne
EN AVANCE DEPUIS CINQUANTE ANS
Info budget
Nouvelle permanence
pour les Vaudois
Info Budget
0840 43 21 00
Appel gratuit depuis
le réseau fixe
du lundi au jeudi
de 8 h 30 à 13 h.
Next Communication SA
Couverture: Dessin Maret
Jubilé Balade guidée à vélo
Dans le cadre des balades thématiques organisées par l’association Lausanne Roule,
la FRC vous emmène sur les lieux qui ont
marqué son histoire et celle de la consommation, de la grève du beurre aux clients
lésés par la faillite de Lehman Brothers,
des produits les plus testés aux facettes
encore inexplorées de la consommation.
Rendez-vous le 30 juin 2009, à 19 h, place
de l’Europe 1b (arches du Grand-Pont),
Lausanne (environ une heure et demie).
La balade peut être effectuée avec son
propre vélo ou un vélo emprunté à l’association Lausanne Roule. La FRC prévoit de
proposer des versions pédestres de cette
balade dans d’autres villes
romandes (rens. dans nos
prochains numéros).

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