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FRC magazine www.frc.ch NO 19 – juin 2009 – 6 francs – 4 euros FÉDÉRATION ROMANDE DES CONSOMMATEURS INDÉPENDANT ET SANS PUBLICITÉ santé sur Internet La Suisse est-elle prête? ROULEZ AU GAZ Notre carte romande des stations-service TEST Le faux riz basmati REPORTAGE Usines Nike: où est l’éthique? ÉDITORIAL FRC magazine JUIN 2009 NO 19 L’avenir numérique de la santé A vant, on allait voir «monsieur le docteur», qui assénait son diagnostic comme on rend un verdict. Avec une autorité que nul n’aurait osé contester. Aujourd’hui, le patient qui arrive à la consultation a souvent compulsé au préalable une foule d’informations médicales sur des sites de santé. Résultat, il se sent davantage sur pied d’égalité avec son médecin. Il discute son diagnostic ou lui propose même un nouveau traitement qu’il a vu sur la Toile (cf. p. 8). Si le patient est mieux informé qu’avant, le problème de l’interprétation des informations qu’il trouve sur le Net reste entier. Car avec le printemps de cette nouvelle médecine ont éclos quelques jolis néologismes. La cyberchondrie, vous connaissez? On est malade, on se renseigne sur Internet selon les symptômes et on s’imagine alors souffrir du pire mal; l’ordinateur n’est pourtant pas un médecin! Reste que le Net a aussi généré une nouvelle «solidarité numérique». Les patients souffrant d’une même maladie sortent de leur isolement et se retrouvent désormais sur des forums où ils partagent leurs expériences. On assiste à de nouvelles formes de sociabilité et d’entraide des patients. Le pouvoir de «monsieur le docteur» aurait-il pris du plomb dans l’aile? Quant à notre système de soins, avec l’explosion des coûts, il n’a plus d’autre choix que de prendre le train en marche. La carte électronique d’assuré que nous recevrons en janvier prochain constitue la première étape de la stratégie fédérale en matière de cybersanté. A terme, nos informations médicales contenues dans un dossier électronique seront accessibles à tous les prestataires de soins auxquels nous aurons autorisé l’accès. Et nous? Nous pourrons consulter notre dossier au moyen d’un code d’accès via un portail de santé hébergé sur Internet. Aujourd’hui, aux Etats-Unis, il semble démontré que la cybersanté aide les médecins à soigner mieux et moins cher. Cela dit, l’essor du système de santé numérique ne doit pas se faire au détriment de la protection de nos données, ni en laissant pour compte celles et ceux qui ne savent pas encore dire «monsieur le docteur» en langage Web... Carole Pirker Les Suisses préfèrent consommer local 4-5 Coups de chapeau et Bonnets d’âne 6 La FRC vous défend 7 Nanotechnologies Faut-il en avoir peur? DOSSIER SANt é 8 Cybersanté La révolution du système des soins Enquê te 23Rouler au gaz? Plus écolo et moins cher. HUMEUR 2 RE po rta g e Soren Zeuth 16 Dans les usines de Nike au Vietnam 18 Le billet de Lucie Rihs F R C P O L ITIQUE T es t 13 Baskets Qui produit vraiment éthique? 19Ils ont testé pour nous 20 Les dessous du riz basmati éditeur Fédération romande des consommateurs Présidente Monika Dusong rédactrice en chef Carole Pirker Rédaction Aline Clerc agriculture, environnement Luc-Olivier Erard journaliste RP Nadine Frossard juriste Permanence Huma Khamis sciences, tests Florence Bettschart, droit Valérie Muster conseil Permanence Anne Onidi journaliste stagiaire Nadia Thiongane économie ont collaboré à ce numéro Mathieu Fleury François Maret Carsten Terp Soren Zeuth Photo ARC/Jean-Bernard Sieber Conception ET RéALISATION graphique Martin Nieva et Jonas Pahud [email protected] COTISAtion-abonnement 60 fr. par an (10 numéros), 2 ans 110 fr. (20 numéros) étranger 80 fr. (10 numéros) Abo de soutien à la FRC 90 fr. (2 ans 160 fr.) CCP: FRC Lausanne 10-21314-6 Adresse rédaction www.frc.ch, [email protected] cp 6151, rue de Genève 7, 1002 Lausanne Tél. 021 331 00 90 Fax 021 331 00 91 SOMMAIRE 3 impressum 26 Cassis de Dijon La FRC propose un observatoire des prix C E L A V O US EST ARRIV é 28 Comment adapter son budget Copyright Tous droits réservés. Aucun article de ce journal ne peut être reproduit ni diffusé sans autorisation expresse de la FRC ou de la rédactrice en chef. L’utilisation des tests à des fins publicitaires est interdite. Accès web Obtenez votre mot de passe sur www.frc.ch grâce à votre numéro de membre Impression Swissprinters IRL, Renens, sur papier certifié FSC (respectant l’environnement, blanchi sans chlore), 44 500 exemplaires Alimentation FRC magazine JUIN 2009 NO 19 Fraises Payer plus pour manger mieux Une majorité de consommateurs préfèrent les produits suisses lorsqu’ils sont disponibles. A l’heure où les fraises suisses arrivent sur les marchés, les Suisses sontils prêts à les acheter? Oui, à 55%, et malgré un prix nettement plus élevé que les fraises italiennes, répond une étude qui a scruté les préférences d’achat des consommateurs suisses. Motivations diverses Entre janvier 2007 et mai 2008, des étudiants de l’Ecole polytechnique de Zurich (EPFZ) ont arpenté les rayons de neuf centres Migros. Ils ont interrogé des personnes ayant acheté du poulet, des fraises ou des pommes de provenance suisse ou importés de l’Union européenne pour connaître leurs motivations d’achat. Quatre groupes de consommateurs ont été identifiés. Les chasseurs de prix (25%) achètent des produits européens bon marché. Les gourmets (13% en Suisse romande) recherchent la qualité gustative, sans préoccupation de prix ou de provenance. Les «fidèles suisses» (environ 50%) choisissent des produits indigènes et sont prêts à les payer plus cher, alors que les consommateurs «orientés suisses» ne peuvent pas toujours financer la différence de prix. Pour les fraises, les motivations sont principalement liées à leur qualité gustative, alors que pour les pommes, les aspects écologiques ou de soutien à l’économie suisse sont plus importants. Pour la FRC, ces résultats doivent être pris en compte dans les négociations actuelles de l’accord de libreéchange agricole afin que les besoins de tous les consommateurs, et pas seulement ceux des «chasseurs de prix», soient pris en compte. A. C. Acheteurs sensibles à l’économie locale Sophie Réviron, auteure de cette étude, est chercheuse à l’EPFZ. Elle vient de prendre la tête du centre d’étude sur les marchés agricoles et alimentaires Agridea, à Lausanne. Notre étude ne permet pas de répondre à cette question. Mais les actions massives – barquettes de 500 g de fraises espagnoles à moins de 2 francs – ont certainement déclenché de nombreux actes d’achat. Qu’est-ce qui vous a le plus étonnée dans vos résultats? Les acheteurs étant prêts à payer plus cher pour des produits suisses, cela ne conduit-il pas les producteurs à exagérer les prix? Les raisons invoquées par les consommateurs préférant les produits suisses: des réponses très réfléchies et clairement formulées. Le consentement à payer un prix plus élevé augARC/Jean-Bernard Sieber mente si on estime que les produits suisses sont qualitativement différents. A cet égard, les consommateurs sont prêts à payer des tranches de poulet 50% plus cher pour des conditions de production garanties. Mais j’ai aussi été étonnée par l’importance des raisons citoyennes, comme le soutien à l’économie et l’agriculture, ou encore les transports courts. Quel est le comportement des consommateurs face aux fraises importées dès février, avant la saison de production suisse? En jouant avec les actions et les gammes (proposer des produits moins chers comme les poulets entiers ou les cuisses), ils attirent les consommateurs «orientés suisses» pour qui le prix de référence reste trop élevé. Les distributeurs ont actuellement une stratégie cohérente par rapport aux prix que les consommateurs sont prêts à payer. Propos recueillis par Aline Clerc Cette étude a été financée par l’association des producteurs de dindes, Micarna (volaille) et l’Office fédéral de l’agriculture (pommes, fraises). 3 COUPS DE CHAPEAU FRC magazine JUIN 2009 NO 19 Pionnier Rivella bleu a 50 ans DR A Swatch, qui a envoyé une montre neuve à une cliente, parce qu’elle avait renvoyé la sienne dont le remontoir était défectueux. Et cela malgré l’absence de garantie. A Vögele, à Romont. Une cliente avait renvoyé des souliers de marche dont la semelle s’était décollée une année après l’achat. L’entreprise lui a octroyé des bons pour un montant équivalant au prix des chaussures neuves. Au service après-vente efficace de Micro Mobility Systems. L’entreprise, qui fabrique notamment des trottinettes, a été contactée un mardi à propos d’une pièce cassée, a répondu le mercredi, et a fait livrer le jeudi la pièce de rechange, gratuitement. A Waschbär, société de vente par correspondance, qui a remboursé un aspirateur six mois après son achat, parce qu’il ne donnait pas satisfaction à son utilisatrice. 4 D ans le port d’Amsterdam, il y a des marins qui boivent et qui reboivent. Grâce à Brel, on sait à la santé de qui ils boivent, mais que boivent-ils? Du Rivella bien sûr! La boisson typiquement suisse doit en effet une bonne partie de son succès aux Bataves. Bon, d’accord, peut-être pas aux marins bataves («pleins de bière et de drames» dès le troisième couplet), mais aux diabétiques des PaysBas, dont l’association a demandé à Rivella une version sans sucre, mise au point en 1959. Egalement préparée à base de petitlait, elle a beaucoup plu aux Hollandais, à tel point que l’argument «made in Switzerland», qui fait son succès dans le monde entier, n’est pas mis en avant chez eux, pour laisser libre cours à la rumeur qui en fait un produit local. Elle est bleue, elle a 50 ans, et c’est la toute première boisson allégée: bon anniversaire, Rivella bleu! L.-O. E. Douche écolo Pour ceux qui ne s’en lavent pas les mains Biodégradable, hypoallergénique, principalement réalisée avec des matières d’origine végétale: une nouvelle gamme pour l’hygiène corporelle est disponible en droguerie et en pharmacie depuis quelques semaines. L’Arbre vert, connu essentiellement pour ses produits ménagers respectant l’environnement, vient de commercialiser en Suisse romande plusieurs nouveaux produits. Ils sont flanqués de l’écolabel européen qui assure aux consommateurs d’avoir acheté des produits dont l’impact sur l’environnement est réduit. Pour l’heure, les produits d’hygiène corporelle qui portent ce label ne sont pas nombreux en Suisse, puisqu’on en trouve à peine une dizaine, de trois marques différentes. L.-O. E. DR 1,9 mio La diminution, en tonnes, des émissions de gaz à effet de serre, grâce à la baisse de pollution due aux combustibles (-9%). 23 fr. 01 Le prix moyen d’un DVD, à son plus bas niveau depuis son lancement. BONNETS D’ÂNE FRC magazine JUIN 2009 NO 19 Concurrence La Comco avertit Coop On en attendait un peu plus du gendarme de la concurrence. Lors du rachat de Denner par Migros et de Carrefour par Coop, la Comco avait pourtant admis que Lidl et Aldi pourraient réagir contre cette concentration avalisée du commerce de détail. En décembre 2008, Lidl avait déposé une plainte, prétendant ne pas parvenir à s’approvisionner chez les fournisseurs en raison des pressions exercées sur ces derniers par Coop, leur principal client. Pression sur les fournisseurs Face à ces accusations, la Comco se contente d’un avertissement à Coop, sous la forme d’un courrier aux avocats du grand 15% La proportion de téléphones mobiles recyclés en Suisse. La moyenne mondiale est de 3%. distributeur. Après analyse, la Comco a pourtant conclu à une position dominante dans la distribution des articles de marque et a récolté des indices attestant de pressions exercées sur les fournisseurs. Pas d’enquête ouverte Mais il faudra que le distributeur allemand ou un fournisseur revienne à la charge pour qu’une enquête soit ouverte. Encore quelques mois paisibles de gagnés pour le numéro deux helvétique, d’autant qu’il ne semble pas trop prendre ces menaces au sérieux, affirmant avoir toujours traité correctement ses fournisseurs. N. T. -0,4% Le recul des salaires réels en 2008, les augmentations (2%) n’ayant pas compensé le renchérissement (2,4%). Roaming Vous pouvez contrôler votre facture L ’utilisation du téléphone mobile à l’étranger peut coûter très cher. L’Europe a agi directement sur les prix en plafonnant les tarifs des communications, des SMS et du transfert de données depuis l’étranger. Mais la Suisse se contente une fois de plus de regarder passer le train, faute de base légale pour intervenir. Les opérateurs fonctionnent par options, que l’on doit soi-même activer pour obtenir de meilleurs tarifs. Plus de clarté de la part des opérateurs Le Conseil fédéral a décidé d’intervenir par le biais de la révision des ordonnances relatives à la loi sur les télécommunications, actuellement en consultation. Le projet propose de contraindre les opérateurs à informer plus clairement et spontanément. En attendant, Swisscom, suivi de Sunrise et Orange, offre quelques outils de contrôle: vérification du montant de la facture en cours par SMS ou alertes aux «surfeurs mobile» ayant atteint un certain seuil de coûts ou de données. N. T. Bonus Web: comment contrôler vos coûts? Tous les détails des outils proposés par les opérateurs sur notre site: www.frc.ch Vos frais du cours pour mois en et commun abonnements CHF 82.00. ications pouvez en Vous co phoner po re téléur jusqu’à vo CHF 18.00 tr de crédit. e limite Fa impayée(s) cture/s : CHF 75.00 octobre, à 31.12.2008 payer le . non garant Information ie 25.12.2008 s. Etat: 15.31 DR A Migros et aux bonbons Larix, dont l’emballage, le poids, le prix ainsi que la quantité ont changé. Le distributeur a évidemment saisi cette occasion pour faire passer la friandise de 5 fr. 06 à 7 fr. 17 les 100 grammes. A Boehringer Ingelheim, qui a pensé à rendre la vie plus facile au consommateur en distribuant désormais le Buscopan en boîte de 20 dragées. Dommage qu’ils n’aient pas vraiment pensé à baisser le prix de la boîte, qui coûte 12 fr. 50 contre 14 fr. 05 auparavant, alors qu’elle ne contient plus que 40% de son poids originel. A MediaMarkt, qui retire 50 fr. sur le remboursement d’une télévision presque neuve mais défectueuse, car le client n’a pas rapporté le carton encombrant. Au Toscana, sur les quais de la rade de Genève, qui vend 4 fr. 50 un jus en berlingot disponible en grande surface pour 70 ct. et refuse de le servir dans un verre. 5 la frc vous défend Peu scrupuleux, un démarcheur propose du vin par téléphone et livre deux caisses malgré un refus. «Illicite», explique Nadine Frossard. FRC magazine JUIN 2009 NO 19 Claude et Victor Lambelet ne paieront pas le vin déposé chez eux sans qu’ils l’aient demandé. dr Vin Arnaqués par Saint-Pierre! «Le Cellier de Saint-Pierre, à Lausanne, a contacté mon mari, Victor, par téléphone, pour lui proposer d’acheter du vin. Malgré son refus catégorique, un livreur a déposé le vin à l’atelier. La seconde fois, il n’y a pas eu d’appel, mais uniquement une livreuse, qui a laissé le vin non commandé sur Un litige? Un problème? Si vous êtes membre de la FRC, Nadine Frossard, juriste à la Permanence FRC, vient à votre secours. 0848 575 105 (tarif normal) Inadmissible et illicite, le procédé est aussi choquant. En effet, cette société s’adresse en priorité à des personnes âgées ou malades, en leur proposant du vin pour 50 francs la bouteille! Or le fait de recevoir une marchandise non commandée n’oblige juridiquement à aucun paiement, étant donné l’absence de contrat. Service «après-vente» musclé Le Cellier de Saint-Pierre n’a décidément de saint que le nom. Sans scrupule, le démarcheur fait tout pour forcer la main à un éventuel acheteur. Celui-ci risque bien de céder devant autant d’insistance et de 6 une poubelle. Nous n’avons évidemment pas payé les factures, mais nous faisons à présent l’objet de menaces d’une maison de recouvrement pour des factures d’un vin que nous ne voulons pas. Que faire devant autant de mauvaise foi?» Claude Lambelet pression. A domicile, le livreur dépose alors les caisses de vin avant de disparaître. Ensuite, il s’assure les services «après-vente» d’Intrum Justitia, adepte notoire de la menace et du chantage envers les soi-disant mauvais payeurs. La FRC n’est pas la seule à tenter de sortir les victimes des griffes de ces arnaqueurs. Pierre Engel, professeur de droit à l’Université de Genève, a même saisi la Cour européenne des droits de l’homme. En effet, les autorités pénales cantonales et fédérale ont refusé de donner suite à la plainte de sa cliente! De son côté, la FRC a sommé ce marchand indélicat de cesser tout harcèlement vis-à-vis des époux Lambelet, y compris par l’entremise d’Intrum Justitia. Les bouteilles, elles, sont à disposition de l’entreprise, chez M. et Mme Lambelet. Evidemment, ils ne paieront pas un sou, puisqu’ils n’ont conclu aucun contrat. Au téléphone, Victor Lambelet a même explicitement rejeté toutes les propositions qui lui ont été faites par le vendeur sans scrupule. Il n’est donc pas engagé du tout. Surtout ne signez rien! La livraison de marchandises en l’absence de commande n’oblige en rien celui qui les reçoit, sauf s’il signe un bon de livraison. Dans ce cas, cette signature peut valoir ratification du contrat et engendrer l’obligation de payer la marchandise. Mieux vaut donc être prudent et ne pas signer pour la livraison d’un objet qu’on n’a pas commandé. Si, vous aussi, vous avez affaire au Cellier de Saint-Pierre, sachez que vous n’avez pas à céder à la pression, pas plus à celle des démarcheurs téléphoniques qu’à celle des livreurs. S’ils insistent pour vous laisser la marchandise, refusez de signer quoi que ce soit. Ecrivez ensuite immédiatement au Cellier de Saint-Pierre pour demander qu’il vienne reprendre son vin et informez-le que vous ne paierez pas. N. F. FRC magazine JUIN 2009 NO 19 L’invité Nanotechnologies Les grandes questions de l’infiniment petit Manipuler la matière à l’atome près permettra des progrès considérables. dr L’économie investit aujourd’hui massivement dans les nanotechnologies, qui révolutionnent les domaines d’application grâce aux nouvelles propriétés des matériaux à l’échelle de l’atome ou des molécules. Voyage dans l’infiniment petit avec le Pr Harald Krug, toxicologue, responsable du département des interactions matériauxbiologie à l’Empa. Qu’est-ce que la nanotechnologie? Le terme recouvre plusieurs domaines, raison pour laquelle on parle plutôt de nanotechnologies au pluriel. Ces dernières concernent l’énergie, l’industrie automobile, les peintures, les cosmétiques ou encore les textiles. Les nanomatériaux et les nanoparticules issus des nanotechnologies possèdent de nouvelles caractéristiques qui révolutionnent les domaines d’application: crèmes solaires invisibles, textiles ou surfaces résistant aux salissures, cellules solaires plus performantes et accumulateurs d’énergie: les exemples sont nombreux. Quels bénéfices attend-on de ces nouvelles techniques? Elles permettent, par exemple, de créer de meilleurs capteurs solaires et des accumulateurs d’énergie plus efficaces. Or le domaine énergétique va prendre une grande ampleur à l’avenir. D’autres applications permettent aussi d’utiliser moins de matières premières, ce qui va générer des économies importantes dans les modes de production. Dans ce domaine, des milliards de dollars sont investis chaque année dans le monde. Sont-elles dangereuses pour notre santé? A ce jour, aucune nanoparticule présente sur le marché n’est dangereuse pour la santé, pour autant qu’on utilise les produits de manière adéquate. Il n’y a donc pas de raison de s’inquiéter. Néanmoins, une réflexion est nécessaire pour les développements futurs: de nouvelles substances vont être utilisées, et vont par conséquent se retrouver dans notre environnement. Faut-il attendre de connaître leur impact avant d’agir? Surtout pas! Il y a déjà beaucoup de groupes au niveau international qui travaillent sur des méthodes de stan- Les nanotechnologies permettent des économies d’énergie et de ressources naturelles. Mais pour le toxicologue Harald Krug, il faut les surveiller de près. dardisation et d’études scientifiques qui analysent les données toxicologiques et les effets biologiques de ces nanoparticules. Comment mesure-t-on les risques sanitaires liés aux nanoparticules? D’une part, on mesure l’exposition à ces particules en les quantifiant dans l’air, dans l’environnement ou sur les lieux de production. D’autre part, on étudie leur effet biologique sur les cellules, les organes et les animaux. Cela donne des indications quant à la toxicité de la substance en tant que telle. Il est essentiel de combiner ces deux types de données lorsqu’on aborde la question du risque. Pourquoi est-ce important de communiquer au sujet des nanotechnologies? Il est essentiel de communiquer sur ces nouvelles technologies afin que le consommateur ait le choix d’accepter ou de refuser ces nouveautés, même si elles ne présentent aucun danger. Le débat doit porter sur les progrès qu’elles représentent et aussi sur les risques encourus concernant la sécurité de ces produits. Huma Khamis 7 SANTé FRC magazine JUIN 2009 NO 19 Patients et médecins à l’ère Les nouvelles technologies vont révolutionner les soins. Mieux Dossier réalisé par Carole Pirker et Luc-Olivier Erard La santé change de siècle. Les technologies de l’information et de la communication ont investi le champ médical. Regroupées sous l’appellation de «cybersanté», elles exercent une influence grandissante tant sur l’accès au système de santé, la gestion des données, la relation thérapeutique sur l’information médicale, désormais accessible sur une kyrielle de sites Internet. L’enjeu est de taille. Faut-il en avoir peur? Quel rôle joueront le patient, le médecin ou le pharmacien? Va-t-on vers une médecine désincarnée? Quelle est la fiabilité des informations des sites de santé? Révolutionner la santé? «En Suisse, en 2004, l’explosion des coûts de la santé a constitué une prise de conscience. Il fallait révolutionner le système de santé ou aller dans le mur.» Ce résumé est celui d’Antoine Geissbühler. Médecin-chef du service d’informatique médicale des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), il a vécu cinq ans aux Etats-Unis, où il a suivi de près la percée des technologies de l’information dans le système de santé. Il y a développé des outils d’aide à la décision et à la prescription médicale qu’il compte intégrer dans le premier projet pilote de cybersanté suisse romand (cf. encadré). Dossier électronique Un des trois axes prioritaires du gouvernement dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et de la communication concerne la santé. Sa stratégie cybersanté (eHealth) vise, entre autres, la création d’un portail national de santé, qui reste à concrétiser, et l’introduction d’un dossier électronique pour identifier les patients. Disponible en principe dès 2015, ce dossier regroupera toutes les données personnelles de santé. «Pour l’instant, au plan national, on en est aux balbutiements, explique Catherine Marik, collaboratrice scientifique de l’organe de coordination cybersanté Confédérationcantons, à Berne, créé en mars 2008 pour mettre en œuvre la stratégie cybersanté. Nous devons encore résoudre le problème DR de la standardisation des données au plan national. Le défi est de taille.» Aujourd’hui, les informations médicales des patients sont dispersées dans des lieux et sous des formes différentes (papier, électronique). L’échange de données médicales prend une importance croissante. Or beaucoup de ces échanges se font encore par fax ou par lettre. La coexistence de ces différents formats complique l’accès à l’information. La stratégie cybersanté consiste à «faire en sorte que les informations médicales soient au bon endroit, au bon moment, en cas d’urgence notamment», résume Adrian Schmid, responsable de l’organe de coordination cybersanté. Dès 2010, une carte d’assuré Première étape vers le dossier électronique, la carte d’assuré. Elle sera diffusée dès janvier 2010 et sera nécessaire pour bénéficier des prestations à charge de l’assurance. Au format carte de crédit, le futur sésame de la santé sera doté d’une puce contenant toutes les données Santé numérique: la Suisse est-elle prête? L’introduction du dossier électronique du patient ne devrait apparemment pas rencontrer d’obstacle majeur. Selon les conclusions de l’étude menée par le centre d’évaluation des choix technologiques TA-SWISS, seule une petite minorité de citoyens s’y opposeraient. De l’avis de la majorité des non-spécialistes, si les données confiées au médecin nécessitent une protection 8 spécifique, la confidentialité n’est pas perçue comme contradictoire avec un échange de données efficace. En revanche, il est essentiel que le patient puisse établir son dossier électronique sur une base volontaire et qu’il détermine lui-même quelles données sont enregistrées et à qui il donne accès à quelles informations. www.ta-swiss.ch/f/them_info_pfeh.html C. P. SANTé FRC magazine JUIN 2009 NO 19 du numérique informé, le malade questionne son médecin. La santé est devenue l’un des premiers motifs d’utilisation d’Internet, selon les enquêtes disponibles. administratives du patient. Le nouveau numéro AVS à 13 chiffres servira d’identificateur de chaque patient. Les démarches administratives entre prestataires de soins et assureurs doivent s’en trouver simplifiées. Et les autres données, plus sensibles, comme le groupe sanguin, les allergies, les médications ou les E-toile Genève s’apprête à lancer en septembre un projet pilote de cybersanté nommé «e-toile». Il permettra d’établir un dossier médical virtuel, partagé par les prestataires de soins et accessible au patient. Chaque patient et acteur transplantations? «Elles sont facultatives, et leur accès est strictement réglementé. Les patients seront libres de demander que l’on ajoute ou efface des données. La carte est un outil pour la sécurité du patient, qui pourra, seul, décider d’en autoriser l’accès. Elle renforcera aussi ses droits», estime Adrian Schmid. de la santé participera librement au réseau et disposera d’une clé d’accès, sous la forme d’une carte à puce, qu’il introduira dans un boîtier pour composer son code. Les prestataires de soins n’accéderont aux données du patient qu’avec son accord. E-toile est basé sur une loi cantonale qui garantit la Fotolia Avec cette puce, la carte devient une carte de stockage des données médicales. Le problème est qu’elle n’aura cette fonction que de 2010 à 2015, jusqu’à l’introduction du dossier électronique, où elle ne servira alors plus que comme clé d’accès aux données stockées chez les prestataires de soins. uuu protection des données. «La carte d’assuré sera utilisée exclusivement comme clé d’accès au dossier électronique. Il n’y a pas de centralisation des données, et chaque prestataire de soins est maître de son dossier», précise Adrien Bron, secrétaire général du Département genevois de la santé. C. P. 9 SANTé FRC magazine JUIN 2009 NO 19 C’est pour cette raison que les médecins contestent ce support de stockage, limité et peu fiable, et que la protection des données, à Berne, déconseille pour le moment d’y inscrire des données sensibles. En attendant, elle aura coûté aux assureurs qui la fournissent plus de 23 millions de francs. «Pourquoi, dès lors, ne pas utiliser la carte Covercard, utilisée en pharmacie par plus de cinq millions d’assurés?» demande Anne-Marie Bollier, de l’Organisation suisse des patients. Les pharmaciens n’y semblent pas opposés. «Les pharmacies suisses ont dix ans d’expérience avec cette carte à piste magnétique, confirme Marcel Mesnil, secrétaire général de pharmaSuisse, la Société suisse des pharmaciens. Ils ont tout le savoir-faire nécessaire pour anticiper et assurer la mise en œuvre des évolutions de la société.» On l’aura compris, la sérénité n’est pas de mise, d’autant que la cy- Télémédecine «Le diagnostic est fiable» des assurances en Suisse romande. Quelle est la fiabilité du diagnostic à distance? Basé à Bâle, Medgate est le plus grand centre suisse de télémédecine. Il prend en charge jusqu’à 2000 appels par jour. Son fondateur et président, Andy Fischer, qui s’apprête à ouvrir une antenne romande d’ici à la fin de 2009 à Lausanne, préside également le comité de la société suisse de Télémédecine et eHealth (santé en ligne). Interview. Vous allez ouvrir une antenne à Lausanne, pourquoi? Nous avons 14% de médecins romands à la maison mère, à Bâle. Nous voulons nous adapter à la culture médicale propre à chaque région linguistique. Nous sommes par ailleurs aussi en contact avec 10 Elle est la même que dans une relation face-à-face, mais nos questions pour aboutir à un diagnostic doivent être plus précises. C’est notre principale difficulté. La différence avec la télémédecine est de savoir où s’arrêter. Nous transférons 45% des cas à un médecin ou à un hôpital. Le patient est plus attentif à la question du risque et nous sommes très prudents. Et en cas d’erreur? Nous avons les mêmes devoirs et obligations que chaque médecin. Nous sommes assurés contre les mauvais diagnostics. Nous enregistrons chaque appel et, en cas d’erreur de notre part, cet appel enregistré peut être utilisé par le patient comme preuve. C. P. BONUS WEB: Tout l’entretien sur www.frc.ch bersanté devrait aussi faire tomber les tours d’ivoire des médecins. «C’est inévitable et très souhaitable! s’exclame Antoine Geissbühler. Aujourd’hui, on assiste à une prise de pouvoir du patient sur sa santé, et c’est très bien. Il est beaucoup plus informé qu’avant. L’heure est au vrai dialogue, à l’engagement et à l’autonomisation du patient. Cela dit, la relation thérapeutique ne pourra jamais être remplacée par un site Internet, aussi bon soit-il.» Carole Pirker Bénéfices documentés Les nouvelles technologies aident-elles les médecins à soigner les patients plus efficacement et de manière plus économique? Oui, répond une étude américaine publiée en janvier dernier. «C’est la première étude, précise Antoine Geissbühler, aux HUG, qui a été réalisée à si large échelle, dans 41 hôpitaux du Texas. Il s’agissait de mettre en relation le niveau d’utilisation du dossier médical électronique, de recours à la prescription informatisée et aux outils d’aide à la décision avec le taux de mortalité, de complications, de coûts et de durée du séjour hospitalier de 167 233 patients. On a dénombré, sur 1000 admissions, cinq décès de moins pour les hôpitaux qui recourent le plus à ces outils informatisés. Concernant les complications, on a aussi constaté une différence de 21% entre les hôpitaux les plus et les moins informatisés. Quant aux coûts, la différence est de 538 dollars (608 fr. 40) par admission.» Selon le médecin genevois, les bénéfices cliniques et économiques de la cybersanté sont aujourd’hui bien documentés. Ils concernent quatre secteurs: «Une baisse des risques concernant les interactions entre médicaments et les mauvais dosages, l’optimisation du parcours du patient dans le système de soins, une meilleure utilisation du temps des soignants et un système d’aide à la prescription des examens de laboratoire et de radiologie combiné à des alertes automatisées quand les résultats sont anormaux.» C. P. sANTé FRC magazine JUIN 2009 NO 19 Internet Bon pour la santé? Oui, on peut trouver des informations sur sa santé grâce à Internet. Les pièges sont nombreux, mais une fondation vous aide à les éviter. «Ausculter, palper, dialoguer, ça reste le B.A.-BA de la démarche médicale.» JeanPierre Pavillon, président de la Société vaudoise de médecine, est clair: «Faire de la médecine par Internet, je n’y crois pas.» Télémédecine ou autres consultations par forums interposés ne trouvent pas grâce aux yeux de ce médecin. En cas de problème de santé, rien ne remplace une consultation. Pour autant, comme nombre de ses collègues, Jean-Pierre Pavillon ne voit pas d’un mauvais œil que ses patients se renseignent grâce à Internet. «La relation entre patient et médecin a changé. Le pra- ticien n’est plus celui qu’on écoute sans poser de question.» Jean-Pierre Pavillon relève aussi qu’on peut toujours discuter avec son médecin de ce qu’on a trouvé sur le Web. «Une information mal interprétée peut être génératrice d’angoisse», prévient-il. Luc-Olivier Erard Fotolia «Les patients sont mieux informés» Le médecin Jean-Gabriel Jeannot, installé à Neuchâtel, a ouvert www. medicalinfo.ch, site où figurent de nombreuses informations à l’intention des professionnels de la santé, mais aussi du grand public. Pour lui, c’est clair, les patients sont mieux informés qu’avant, et c’est tant mieux. Comment les patients utilisent-ils Internet? Nous manquons de recherches sérieuses récentes sur le sujet. Mais il est certain que la santé est un des sujets majeurs à propos desquels les gens cherchent de l’information sur Internet. Ils utilisent beaucoup Google et se renseignent sur leur situation personnelle. C’est une différence importante avec les possibilités offertes par les encyclopédies médicales grand public, qui existent depuis très longtemps. Vous voyez donc d’un bon œil que vos patients surfent... Oui. Il est manifeste que les patients sont mieux informés qu’avant. Il semble qu’ils soient conscients de la qualité variable de ce qu’ils trouvent, et certains savent très bien surfer pour compléter ce que leur dit leur médecin. Le médecin peut en attendre une meilleure compréhension, et même une amélioration du traitement. Dans le cas des maladies «silencieuses», comme par exemple l’hypertension, le fait que le patient soit bien renseigné sur les conséquences d’un abandon de son traitement est très important. Quels conseils pouvez-vous donner aux personnes recherchant des informations médicales sur Internet? Je conseille de toujours rester critique, de diversifier les sources d’information et de veiller à ce que les textes soient signés et récemment mis à jour. Il faut prendre avec des pincettes les sites bardés de publicité et leur préférer les sites de grandes institutions (Etats, services de santé, hôpitaux...). Lors de recherches sur Google, par exemple, choisir des termes médicaux précis. Enfin, on peut utiliser le site hon.ch (voir p. 12) pour savoir si le site sur lequel on trouve des inforL.-O. E mations est certifié. 11 SANTé FRC magazine JUIN 2009 NO 19 Fotolia Ce qu’on trouve sur le Net... Cinquante pour cent des médicaments achetés sur Internet ne contiennent pas la dose correcte de principe Médicaments en ligne, Non merci! Vous êtes tenté de répondre à une des nombreuses offres de médicaments à prix cassés sur Internet? Alléchant, mais pas malin: d’après Ruth Mosiman, spécialiste des médicaments illégaux à Swissmedic, 50% des médicaments achetés sur le Net ne contiennent pas la dose correcte de principe actif. Sachez aussi que vous n’avez le droit d’importer en Suisse qu’une quantité minime (un mois de traitement pour une personne). Si la marchandise dépasse cette quantité (ce qui est le cas de 5000 paquets par an, selon les estimations de Swissmedic), vous risquez une procédure administrative, voire pénale. L.-O. E. Des milliers de sites Internet sont consacrés à la santé. Les sites indiqués ici sont tous porteurs du «label» de la fondation Health on the Net. Ce qui signifie qu’ils répondent à un éventail de critères de qualité et de sûreté. Ils doivent en particulier se présenter comme un complément, et non un remplacement de la relation avec le médecin. Pour connaître l’ensemble des critères du label HON, rendez-vous sur www.hon.ch Santeromande.ch Parmi les sites émanant du secteur public existants en Suisse romande, celui de Santé romande est le plus abouti. Créé sous l’égide du canton de Genève, il a pour but de mettre à disposition des Romands les ressources «locales». Vous pouvez, dès la page d’accueil, vous orienter en fonction de ce que vous cherchez: de l’information concernant une maladie, un fournisseur de soins ou des informations triées en fonction des étapes de la vie. Ciao.ch Le site d’information pour les ados possède une section consacrée à la santé, est certifié et met un soin particulier à rendre ses explications accessibles aux plus jeunes. www.prevention.ch Regroupe de nombreuses initiatives de prévention en matière de santé. www.alz.ch Un exemple de ce qu’on peut trouver comme site lié à une maladie. Certifié, il donne des indications sur la maladie d’alzheimer, mais propose aussi de nombreux conseils et des activités pour améliorer la vie des personnes atteintes et de leurs proches. L.-O. E Plus d’info sur www.frc.ch Health on the Net Surfez en toute quiétude Le problème auquel se heurte l’internaute en quête d’informations sur la santé est la pléthore de sites. Des témoignages les plus farfelus aux conseils les plus avisés, des professionnels bienveillants aux marchands les moins scrupuleux, comment faire le tri? Une fondation basée à Genève fait référence pour guider les internautes: HON (Health on the Net) est une organisation non gouvernementale qui 12 a pour but d’améliorer l’information médicale à disposition des internautes et de les protéger contre les informations qui n’ont pas de valeur scientifique. La fondation a mis en place un système de certification largement reconnu: HonCode. Aujourd’hui, plus de 6000 sites répondent à ces critères. Vous pouvez chercher des informations sur HON, et il ira les rechercher dans des sites réputés «sûrs». Mais il y a mieux dans l’escarcelle de cette organisation: un petit logiciel très simple à installer sur votre navigateur Internet, comme Explorer ou Firefox. Une barre d’outils apparaîtra après l’installation sur le navigateur. Elle permet de faire des recherches en limitant les résultats aux sites sûrs qui répondent aux critères de HonCode. Un voyant lumineux s’allume en outre à chaque fois que vous vous trouvez sur la page d’un site certifié. Enfin, le logiciel intervient dans vos recherches Google en signalant les résultats qui proviennent d’un site sûr. L.-O. E. test icrt FRC magazine JUIN 2009 NO 19 Chaussures de course Toujours asiatiques, rarement éthiques L’ICRT et l’ONG Engaged ont enquêté sur les conditions de travail des ouvriers qui fabriquent nos chaussures de sport. Le bilan est contrasté. Décomposition du prix d’une paire de baskets à 151 fr.* *Prix en euros convertis en francs suisses (au cours du jour: 1 euro = 1 fr. 51) 7 fr. 55 12 fr. 09 26 fr. 21 . 84 2 fr 1 0 fr. 60 49 fr. 25 Matières premières Salaire des travailleurs Autres coûts de production Marge bénéficiaire de l’usine Transports et taxes Conception de modèles Publicité et sponsoring Marge bénéiciaire de la marque Distribution TVA 2 fr. 42 8% 0,4% 1,6% 2% 5% 11% 8,5% 13,5% 32,6% 17,4% 16 fr. 62 20 fr. 40 3 fr. 02 Ce schéma de la campagne Clean Clothes (vêtements propres) démontre qu’une hausse de salaire des ouvriers asiatiques n’aurait aucun impact sur le prix de la chaussure. Reste qu’aujourd’hui un employé vietnamien de Source de l’image: CCC 2004 Nike gagne le minimum légal, soit à peine plus de 100 francs par mois. Six cent cinquante paires par jour. C’est le quota que doit honorer l’ouvrière vietnamienne de Nike estampillant les chaussures de jogging avec le célèbre logo souriant. Si elle n’atteint pas l’objectif de production, elle risque, au mieux, des remontrances, au pire, des déductions importantes sur son salaire. Cette ouvrière, notre confrère Carsten Terp, de l’association danoise Taenk, l’a rencontrée au cours d’un périple de deux semaines dans trois usi- nes Nike au Vietnam. Son reportage (p. 16), qui complète le présent test, en dit long sur le gouffre qui sépare parfois les réglementations, impeccables sur le papier, des réalités que vivent les travailleurs. Un test pas comme les autres Le but de ce test ICRT est d’évaluer dans quelle mesure les marques assument leurs responsabilités sociales et environnementales vis-à-vis des multiples entreprises dans lesquelles elles sous-traitent la production. Ce concept de responsabilité de l’entreprise, directement lié à la notion de développement durable, porte le nom de RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises). Les entreprises qui l’adoptent, touj qours de manière volontaire, doivent définir une éthique qu’elles formulent dans une charte. Or les marques de chaussures de sport pourraient être tentées de choisir cette option pour redorer leur image, suite aux dénonciations 13 test icrt FRC magazine JUIN 2009 NO 19 d’abus faites par plusieurs organisations non gouvernementales. Pour cette raison, l’ICRT ne s’est pas contentée d’envoyer un questionnaire aux entreprises et d’étudier leurs chartes, elle s’est également alliée à une organisation d’audit externe, Engaged, qui est allée vérifier sur le terrain les allégations des fabricants. Nike déclare forfait Pour que les membres d’Engaged puissent visiter les usines de production, la condition était évidemment... que les entreprises acceptent de participer à l’étude. Sur les neuf marques testées, quatre ont décliné l’offre, dont le géant américain Nike. Avec lui, Asics, Brooks et Saucony ont refusé de répondre aux questions de l’ICRT. Pour ces quatre, l’étude s’est limitée à l’examen des documents publics. Comme aucune vérification n’a pu être effectuée sur le terrain par Engaged, ces entreprises ont été pénalisées par des coefficients de va- très bon bon satisfaisant peu satisfaisant lidation très faibles. En toute logique, elles terminent en queue de peloton. Dommage pour Nike et Asics, dont on sait pourtant qu’elles mettent des programmes CSR en œuvre et qu’elles adhèrent au système de vérification indépendante de l’ONG Fair Labor Association (FLA, en français: Association pour un travail équitable). A noter que Mitzi Zaruk, la présidente d’Engaged, a apprécié l’esprit d’ouverture des firmes ayant participé à l’étude. Les bons peuvent mieux faire Au coude-à-coude, l’américaine Reebok et l’allemande Adidas occupent respectivement la première et la deuxième place du test. Ce résultat serré s’explique par le fait que les deux enseignes appartiennent à la même compagnie. Suivant loin derrière, mais obtenant également la mention «bien», Puma et New Balance se placent en troisième et quatrième position. Au niveau de leur politique sociale, ces quatre marques se valent. Elles récoltent grosso modo les mêmes points en matière d’audits internes et externes, et de plans d’actions correctifs réguliers. Mais elles présentent également les mêmes lacunes: faible représentation des employés dans les conventions collectives, systèmes de plaintes pas toujours efficaces, absence de conditions de travail adaptées pour les 16-18 ans. Les ouvriers continuent également d’être atteints dans leur santé (substances nocives, heures supplémentaires en surnombre, pressions psychologiques). Les salaires ne dépassent que très peu le minimum autorisé et les déductions punitives de salaires sont encore légion. Adidas la plus verte L’industrie de la chaussure comporte quantité de substances nocives, principalement dans les colles et les colorants. Source extrêmement importante de déchets non biodégra- non oui n.d. non disponible insuffisant REEBOK ADIDAS PUMA Chine (Fujian) Chine (Guangdong) Chine (Guangdong) Possibilité d’interview des travailleurs APPRéCIATION GLOBALE (%) 68 66 60 PAYS DE PRODUCTION (ASSEMBLAGE) PARTICIPATION à L’ENQUÊTE CONDITIONS SOCIALES SUR LE LIEU DE PRODUCTION (35%) CONDITIONS ENVIRONNEMENTALES SUR LE LIEU DE PRODUCTION (20%) DIRECTIVES SOCIALES ET ENVIRONNEMENTALES DE L’ENTREPRISE (10%) POLITIQUE à L’éGARD DES EMPLOYéS (5%) INFORMATIONS AUX CONSOMMATEURS (15%) TRANSPARENCE (15%) Réponse aux questionnaires Dialogue avec le siège central Identification et visite d‘une usine d‘assemblage Identification et visite d’une usine de semelles 14 test icrt FRC magazine JUIN 2009 NO 19 dables, la semelle est par ailleurs un problème crucial que les fabricants doivent impérativement résoudre. Brooks a relevé le défi en créant une semelle biodégradable: un exemple que les grandes enseignes devraient suivre à l’avenir. Toutefois, en matière de management environnemental, Adidas et Reebok mènent une fois encore la partie, avec un net avantage pour Adidas. Toutes deux font de réels efforts en réduisant l’utilisation de composés organiques volatils et de solvants, et en utilisant des énergies renouvelables. S’il y a, en revanche, un point sur lequel toutes les firmes pèchent, c’est bien la qualité d’information à la Protocole de test Ce test a été réalisé conjointement par l’ICRT et Engaged*, une organisation belge d’audit externe. L’enquête, qui a eu lieu entre novembre 2008 et mars 2009, s’est déroulée en trois temps. Tout d’abord, l’ICRT a sélectionné des chaussures et les a fait analyser par un laboratoire (résultats dans notre prochain numéro). Ensuite elle a envoyé aux entreprises un questionnaire de 27 pages portant sur la fabrication des modèles choisis (lieux, conditions), ainsi que sur la politique sociale et environnementale. Sur les neuf marques interpellées, cinq ont accepté de participer au projet. Pour les quatre autres, clientèle. Nous avons questionné les représentants suisses, par courriel et par téléphone, sur l’éthique de leurs entreprises. Résultat: beaucoup nous ont renvoyés à leurs sites Internet... en anglais, voire en allemand. Depuis quand faut-il être polyglotte pour consommer responsable? Anne Onidi l’ICRT a récolté et examiné les documents publics. Pour les cinq entreprises participantes, l’organisation Engaged a effectué des visites annoncées dans les usines d’assemblage de chaussures et de production de semelles. Son but: valider les principes réellement appliqués sur le terrain et pénaliser ceux qui ne l’étaient pas. En parallèle, un intervieweur a posé des questions à une quinzaine d’ouvriers représentatifs (très jeunes, vieux, femmes enceintes). Enfin, pour juger la manière dont les firmes répondent aux questions du grand public, nous leur avons réservé quatre scénarios orientés sur l’éthique. * www.engaged-pfc.org NEW BALANCE MIZUNO NIKE ASICS BROOKS SAUCONY Chine (Guangdong) Chine (Fujian) n.d. n.d. n.d. n.d. Refusé de participer Refusé de participer Refusé de participer Refusé de participer 50 44 26 14 10 2 15 15 test icrt FR C magazine JUIN 2009 NO 19 Nike met ses ouvriers dans «Si la direction de Nike appliquait vraiment ses principes, elle dirait au régime vietnamien: «Nous voulons laisser nos employés choisir euxmêmes leurs représentants. Nous ne voulons pas de préposés du Parti communiste imposés comme représentants de prétendus syndicats.» Pour Trung Doan, secrétaire général de l’Organisation de protection des travailleurs vietnamiens, Nike feint purement et simplement de respecter certains aspects du RSE. Car, dans le code de conduite de Nike, le premier point ne serait-il pas justement «le droit de former des associations libres et des conventions collectives»? Le Vietnam n’est pas la Chine Comme d’autres, Nike a préféré le Vietnam à la Chine pour ses salaires plus bas et ses réglementations moins strictes en matière d’environnement. Peu importe si, dans ce pays, le Parti communiste au pouvoir impose l’un des régimes les plus autoritaires du globe. Depuis 2006, le gouvernement a intensifié la répression contre les défenseurs des droits du travail, faisant régresser la condition des travailleurs en plein âge des ténèbres. Licenciements abusifs En Chine, où les syndicats libres sont aussi prohibés, Nike a fait une déclaration publique pour soutenir la liberté d’association. Comme rien de tel n’a été fait au Vietnam, les ouvriers souffrent d’un cruel manque de soutien au sein de leurs usines respectives. Ce qui s’est passé au Vietnam il y a un an dans l’usine de Ching Luh illustre bien le problème. En mars 2008, l’inflation était telle que les ouvriers avaient perdu 15% de leur pouvoir d’achat. Vingt mille travailleurs se sont donc mis en grève pour réclamer 14 francs de plus par mois. La direction n’a concédé qu’une aug- mentation de 7 francs. Au lieu de défendre les employés, les représentants du syndicat ont appuyé la direction en menaçant les grévistes de licenciement. M. T., 27 ans, l’un des leaders du mouvement protestataire: «J’ai défendu cette cause car je savais qu’elle était juste. Mais, comme au moins cent autres personnes, j’ai été contraint de quitter l’entreprise du jour au lendemain.» Du reste, plus de 4000 ouvriers insatisfaits des conditions proposées ont démissionné. Dans un courrier adressé au Comité de protection des travailleurs, Nike nie tout licenciement abusif et justifie la présence croissante de policiers durant la grève par un souci de sa part «de protéger le bien-être des grévistes, de la direction et des propriétaires de l’usine». Des maux parlants Se plaindre de mauvais traitements paraît élémentaire, particulièrement dans un secteur où les exigences de production sont très élevées. Madame B., 32 ans, travaille dans le département de collage de l’usine Dona Victor à Hô Chi MinhVille. «Chaque jour, je dois coller les semelles de 1450 paires de chaussures. J’ai l’habitude de me faire crier dessus par mes supérieurs. Vous savez, après douze ans de métier, leurs remarques ne m’atteignent plus.» Sa sœur cadette est, elle, plus sensible aux remontrances. «Le problème, «J’ai défendu cette cause car je savais qu’elle était juste. Mais, comme au moins cent autres personnes, j’ai été contraint de quitter l’entreprise du jour au lendemain» M. T., meneur de la grève. 16 14 Soren Zeuth Accompagné d’un photographe et d’une recherchiste, notre confrère danois Carsten Terp (photo) a visité trois usines Nike au Vietnam du 3 au 15 avril 2009. Ce reportage complète et illustre le test CSR sur les chaussures de jogging. Les témoignages et les éléments d’information qu’il contient sont indépendants de l’enquête menée par l’ICRT et Engaged. Nike ayant refusé de participer à l’étude, l’ICRT a jugé pertinent d’enquêter sur les conditions de travail des ouvriers. Soren Zeuth Les 200 000 employés de Nike au Vietnam ne peuvent pas élire test icrt FRC magazine JUIN 2009 NO 19 leurs petits souliers Soren Zeuth leurs représentants syndicaux. Stoïques, ils ne se plaignent pas. Mmes B., G. et T., ouvrières à la fabrique de Ching Luh. c’est que si vous vous plaignez au syndicat, vous vous entendez répondre que c’est de votre faute, que vous n’aviez qu’à atteindre les objectifs.» Santé des employés atteinte Hélas pour les employés, l’atmosphère du département de collage est doublement mauvaise. Les colles qu’ils utilisent contiennent en effet des substances extrêmement nocives. Bien qu’elle porte un masque, Mme B. souffre de maux de tête, de gorge et d’estomac. En compensation, Nike lui verse une «prime mensuelle de danger» de 6 francs. Selon un médecin interrogé, des maux typiques sévissent dans l’industrie de la chaussure: baisse de la fertilité, augmentation des fausses couches et pertes de mémoire. Pour lui, ces problèmes sont étroitement liés à l’utilisation de substances nocives. Minimum légal, mais pas vital Mme L., 40 ans, travaille depuis quatre ans dans le département de semelles de Nike à Hô Chi MinhVille. Cette femme divorcée et issue d’un milieu rural désire offrir un avenir meilleur à ses deux enfants, restés chez leurs grands-parents, dans l’ouest du pays. Au Vietnam, qui dit avenir, dit études. Mais celles-ci coûtent très cher. Le sacrifice de Mme L. suffira-t-il à garantir de bonnes conditions de vie à ses enfants? Rien n’est moins sûr, car Nike – et les autres – continuent de pratiquer le salaire minimal légal. Mme L. gagne donc 112 francs par mois, et si elle n’atteint pas les objectifs de production, 17 francs lui sont déduits de son salaire. Le loyer de son 15 m2 lui coûte 42 francs, et elle dépense 21 francs par mois en nourriture. Chaque mois, 35 francs vont à ses enfants. L’écolage semestriel du lycée coûte entre 55 et 85 francs, et celui de l’université environ 375 francs. Pour pouvoir mettre le maximum de côté, elle économise sur les visites à sa famille (14 francs le ticket aller et retour). Ainsi ne voit-elle ses enfants que tous les deux ou trois mois. Pour l’heure, Adidas est la seule entreprise qui déclare envisager la question d’un salaire tenant compte du coût de la vie. Carsten Terp Adaptation française: Anne Onidi 17 15 HUMEUR de Lucie Rihs Fotolia Le billet FRC magazine JUIN 2009 NO 19 Tout commence avec les tests de grossesse. pabilisateur de se ruiner ou pas pour offrir le meilleur à notre bébé... U Bon, ça y est, on est enceinte. n matin, un doute nous saisit et nous fonçons à la pharmacie ou dans notre salle de bains – tout dépend de notre degré d’anticipation de la chose. Fébrile, nous déballons le précieux engin et tentons de l’utiliser correctement. Une barre. «Ouf, il fonctionne!» Pas de deuxième... Il faut une deuxième barre sur le test pour être enceinte. «Et si ce test-là était défectueux?» Cette fois, pas d’alternative, il faudra affronter les recommandations détaillées de la pharmacienne pour obtenir un deuxième sésame. Là, ça se complique. «V ous voulez celui qui est hypersensible et qui vous dit bien avant le délai si vous êtes enceinte? Vous voulez celui qui est très joli et qui vous indique même vos semaines de grossesse? Ou vous préférez le moche, là-bas, qui est moins cher et qui marche aussi bien que les autres?» «Euh...» C ’est ici précisément que commence l’engrenage infernal du commerce de la maternité. Même pas certaine de notre aptitude à la fertilité, nous sommes déjà face au choix si cul- 18 O n pleure, on rit, on s’angoisse, on doute de nous, on saute de joie et on va vite dévaliser le rayon adéquat de la librairie la plus proche. Une fois le bourrichon bien plein de conseils plus ou moins utiles, la phase «préparatoire» commence. Dans l’ordre, il ne faut manger que des choses très bonnes pour que notre bébé grandisse bien. Il faut rester très désirable pour que le futur papa s’intéresse toujours à la partie au-dessus de notre nombril. Il faut aussi préparer la plus mignonne des chambres d’enfant pour notre merveille et remplir son armoire des habits les plus doux. Et prévoir des jouets intelligents, un siège auto supersonique, une pharmacie d’urgence avec des sparadraps bariolés, etc., etc. Etre enceinte, c’est un véritable budget. T andis que l’on s’enthousiasme pour les mille et un préparatifs à gérer avant la naissance de notre bébé, notre compte bancaire se vide et notre compagnon se désespère. Mais ce n’est pas de notre faute, c’est celle du système. Comment voulez-vous que lorsqu’on apprend l’existence d’un matelas «super-deluxe-antiallergènetop-du-top», on se résolve à choisir sa version bêtement «standard» pour y déposer chaque nuit le petit corps chaud de la prunelle de nos yeux? Comment pourrait-on accepter l’offre de notre belle-sœur de nous prêter sa poussette deux fois usée lorsqu’on est persuadée des avantages en termes de sécurité et de confort d’un modèle neuf, même hors de prix? «En plus, chéri, elle a eu deux garçons, ta sœur. Tu ne vas quand même pas me faire croire que ta fille pourrait se balader dans un couffin bleu?» Mais il est vrai que l’instinct maternel naissant a des raisons malgré tout parfois étranges. Et particulièrement éloignées de toute logique économe. Entre pulsions dépensières décomplexées, «parce que ce n’est pas vraiment pour moi», et pressions commerciales, difficile de ne pas assécher légèrement son CCP! Heureusement, et comme par magie, le rapport à tout ça évolue de manière relativement spectaculaire avec l’arrivée d’un deuxième enfant. L. R. A. Rebetez De l’art de se ruiner pour son bébé ILS ONT TESTÉ POUR NOUS PAGE RÉALISÉE PAR ANNE ONIDI Casques de moto Le coup du Latin «U n flop intégral», titre Altroconsumo pour résumer le résultat de son test sur les casques de moto intégraux. Le flop? Sur les 18 modèles testés, quatre se sont révélés insuffisants. Triste, d’autant que le casque intégral est, contrairement au casque modulaire, DR censé assurer une protection optimale. Motardes et motards, passez le message, les casques suivants sont à bannir du circuit: Bieffe Syntek, MDS Edge, Suomy Trek et Vemar VSREV. En revanche, relèvent nos confrères italiens, pas besoin de «casquer» pour être bien protégé! Le modèle le plus sûr est aussi l’un des moins chers du test. LES MEILLEURS DU TEST: Nolan N62, 229 fr. Xlite X-701, 649 fr. Marushin 777 NX, 299 fr. Epilation La douceur dans la douleur P our porter des jupettes, les femmes n’ont pas le choix, elles doivent faire jambes nettes. C’est le choix de la méthode d’épilation qui s’avère en revanche cornélien: cire chaude? cire froide en bandes? DR épilateur électrique? Les testeuses de Que choisir n’ont pas réussi à résoudre cet «épileux» problème. L’utilisation régulière des bandes de cire froide coûte cher, les cires chaudes sont parfois difficiles à étaler, les épilateurs électriques pro- voquent des poils incarnés. Finalement, les pantalons, c’est bien aussi. LES MEILLEURS DU TEST: Cires chaudes: Cire chaude Veet orientale huiles essentielles, 15 fr. 90 Epilateurs: Philips Satinelle Ice premium HP6513, 149 fr. Braun Silk-épil Xpressive 7781, 196 fr. Tondeuses à gazon E Cires froides: Bandes de cire Veet peaux normales, 11 fr. 90 DR Casques audio Ils perdent le fil L a devise du porteur de casque audio pourrait bien être «s’isoler du monde sans déranger son monde». Pour le dérangement, pas de problème, conclut Que Choisir, qui a testé 30 casques de moyenne gamme. En revanche, côté isolation, il faudra repasser! En matière de qualité du son, le meilleur des sansfil n’obtient qu’un résultat moyen, mais heureusement que les casques avec fil s’en sortent nettement mieux. Alors reste-t-il encore une seule raison d’opter pour un sansfil? Allez, oui: sa portée est excellente, pouvant atteindre jusqu’à 200 mètres. LES MEILLEURS DU TEST: Casques avec fil: Bose Circum, 235 fr. Creative Aurvana live, 116 fr. Casques sans fil: Sony MDR-RF860RK, 126 fr. 80 Sennheiser RS 110, 108 fr. 80 Vrombissements de saison n été, pendant que le cerf paufine son brame dans les bois, le mâle du genre humain, lui, que fait-il dans son jardin? Eh bien, il tond. Plus que l’intensité du bruit émis par l’engin, c’est l’efficacité de la tonte qui a intéressé Test-Achats. Tous les modèles testés ont convaincu, sauf sur gazon mouillé. Nos confrères du Plat-Pays recommandent principalement la tondeuse électrique à pousser soimême. En revanche, pour les jardins de plus de 600 m2 à forte déclivité et parsemés d’arbres, la tondeuse autotractée est préférable. En piste, messieurs! LES MEILLEURES DU TEST: Tondeuses électriques à pousser: Sabo 43EL Compact, 1050 fr. Wolf Garten Compact plus 40 E-1, 483 fr. Tondeuses électriques autotractées: Sabo 47 A Economy, 1890 fr. Solo 550 R, 1590 fr. DR 19 Test frc FRC magazine JUIN 2009 NO 19 Basmati Quand la star des Près d’un tiers du riz basmati vendu en Suisse contient des variétés Son nom signifie «la reine du parfum», en sanscrit... et pour cause! Le basmati fait partie des riz les plus parfumés d’Asie. Mais l’arôme n’est pas le seul atout qui a permis à cette variété de gagner ses lettres de noblesse. Ses grains longs et fins, ainsi que sa texture moelleuse et non collante après la cuisson, en font un riz très prisé, dont le cours mondial peut atteindre dix fois celui du riz blanc ordinaire. Hélas, les riz basmati vendus en Suisse ne sont de loin pas tous aussi nobles qu’ils le prétendent... Sur les huit échantillons que nous avons fait analyser par notre laboratoire, deux riz, Primefood et Casino Euro Sourire, usurpent leur titre de basmati. Ils contiennent certes du riz basmati, mais aussi des variétés à long grain moins prisées en quantité non négligeable. En ce qui concerne le basmati d’Inde de Globus, le plus cher du test, un premier échantillon a montré plus de 60% de riz non basmati. En revanche, lors de l’analyse d’un deuxième lot, le profil génétique démontre que le riz reste bien fidèle à son titre. Pour ces raisons, Primefood et Casino ont été pénalisés dans le classement final, tandis que Globus obtient de justesse la mention «satisfaisant». 20 confrères anglais et américains. Quoi qu’il en soit, cette loterie inacceptable renfloue les caisses du faux basmati (cf. encadré). Noblesse oblige, un bon basmati ne doit pas faillir à sa réputation aromatisée. L’odeur typique des riz parfumés provient, entre autres, d’une molécule (le 2-acétyl-1-pyrroline, ou 2AP) qui rappelle les effluves de pain blanc, d’épices, ou encore de popcorn, pour les moins romantiques! Nos laboratoires ont quantifié ces molécules dans nos échantillons. Les produits suisses sont, d’une manière générale, plus parfumés que les français. Mais surprise! la teneur en parfum des riz vendus dans notre pays varie du tout au tout. Alors que le riz Barkat ne contient que 26 microgrammes de 2AP par kilo, le riz Basmati Migros Max Havelaar bat tous les records, parmi les échantillons suisses et français, avec 210 microgrammes. Par ailleurs, ce basmati d’Inde est aussi l’un de ceux qui présentent le moins de défauts, et semble exempt de contaminants chimiques. Même riz chez Migros et Coop Certes, ce produit Max Havelaar coûte un peu plus cher que ses homologues qui ne sont pas issus du commerce équitable. La surprise, selon les représentants du label, c’est que les riz basmati de Migros et de Coop sont les mêmes, avec une qualité très probablement identique pour les deux produits! A vous de jouer: la qualité et l’éthique ne sont-elles pas deux excellentes raisons d’acheter ce riz de bon cœur? Huma Khamis très bon bon satisfaisant peu satisfaisant insuffisant Migros Max Havelaar, Riz basmati Coop Qualité et prix Basmati rice Prix indicatif au paquet 4 fr. 20 3 fr. 75 L’arôme du riz Max Havelaar Prix indicatif au kg 4 fr. 20 3 fr. 75 Nos confrères de Que choisir, avec qui nous avons réalisé ce test, ont trouvé la même proportion de riz de moindre qualité, et ce pour des produits complètement différents. Ici comme chez nos voisins, le consommateur a près d’un risque sur trois de tomber sur un riz à long grain bas de gamme. Ces résultats sont à peine moins bons que ceux relevés par nos Brisures (15%) 76 70 Humidité (2,5%) Défauts mineurs (2,5%) pesticides et contaminants (10%) Authenticité (40%) Intensité de l’arôme (30%) Appréciation globale en % avec critère limitant Test FRC FRC magazine JUIN 2009 NO 19 riz passe à la casserole moins nobles. De quoi faire bouillir les gastronomes! Fotolia Les variétés reconnues comme le basmati sont celles qui poussent exclusivement en Inde et au Pakistan. Migros Riz basmati Barkat Basmati rice Uncle Ben’s Basmati (en sachet cuisson) Globus Riz basmati d’Inde Prime food Basmati (Manor) Euro Sourire Riz basmati long grain (Casino) 3 fr. 75 18 fr. 50 4 fr. 30 7 fr. 40 3 fr. 85 2 fr. 90 3 fr. 75 3 fr. 70 8 fr. 60 7 fr. 40 3 fr. 85 2 fr. 90 65 58 57 57 27 20 21 Test frc FRC magazine JUIN 2009 NO 19 Une origine, mais une appellation non contrôlée... Les variétés reconnues comme basmati sont celles qui poussent exclusivement dans des régions spécifiques des plaines du Gange, dans les Etats du Pendjab (des deux côtés de la frontière entre l’Inde et le Pakistan), le Jammu, le Haryana, l’Uttaranchal et l’ouest de l’Uttar Pradesh, en Inde. Un code de bonnes pratiques anglais, rédigé par diverses associations, définit le riz basmati et ses caractéristiques. H. K. BONUS WEB: Ce sujet vous intéresse? Retrouvez sur www.frc.ch un glossaire et de nombreux liens. Fotolia Même s’il ne bénéficie pas d’une appellation d’origine contrôlée, on admet en général que le riz basmati provient d’Inde et du Pakistan. Néanmoins, certaines variétés sont protégées par l’Union européenne. Neuf variétés sont reconnues en tant que basmati et bénéficient d’exonérations à l’importation. De leur côté, les autorités indiennes et pakistanaises reconnaissent 15 variétés de riz comme étant du basmati. Même si elles ne figurent pas dans la réglementation, ces variétés sont aussi approuvées par la FSA, l’agence anglaise de répression des fraudes. CONSO malin n Lavez le riz basmati dans l’eau fraîche avant la cuisson. Il n’en sera que meilleur. n Ne surestimez pas la quantité d’eau nécessaire pour cuire le basmati, qui ne se cuit pas comme les pâtes! L’eau doit être absorbée durant la cuisson. n Placez un couvercle sur la casserole, coupez le feu en fin de cuisson et laissez reposer le riz une petite demi-heure. Vous économiserez de l’énergie et vous laisserez le temps au riz de devenir moelleux et de libérer ses arômes. H. K. 22 Le marché du faux basmati En 2003, suite à une étude de la FSA (Food Standard Agency), nos confrères britanniques de Which? dénonçaient le fait que près de 46% des échantillons de riz basmati n’en étaient pas vraiment. En 2006, seulement 16% des échantillons contenaient encore une part importante d’adultérant, soit du riz de moins bonne qualité. Une nette amélioration, certes, mais qui représente, uniquement au niveau de la GrandeBretagne, l’équivalent de près de 13,5 millions de nos francs payés pour du faux basmati. En 2007, aux Etats-Unis, 30% des riz basmati étaient mélangés avec des grains de qualité inférieure, et les consommateurs américains ont donc dépensé cette année-là la bagatelle de 16,5 millions de francs suisses pour du riz H. K. de moins bonne qualité! Protocole de test L’authenticité du riz a été établie sur la base de profils génétiques. Une présence de 7% de riz non basmati est tolérée. Les analyses sont répétées sur d’autres numéros de lots, lorsque du faux basmati est identifié. Au-delà de 13% (marge d’erreur comprise), le riz n’est pas authentique. L’arôme typique des riz parfumés est quantifié par chromatographie en phase gazeuse ou HPLC couplée à un double spectromètre de masse. Cette technique, utilisée pour identifier ou doser les composés chimiques d’un mélange et apprécier leur concentration, a aussi permis de rechercher près de 258 pesticides et substances chimiques dans les échantillons. L’humidité a été mesurée dans les riz. En effet, au-dessus d’une certaine limite, le risque de développement microbien est trop important et le riz devient impropre à la consommation! La présence de brisures dans le riz ne constitue pas de risque sanitaire, mais dénote un riz de moindre qualité, qui ne cuira pas de manière uniforme. C’est pourquoi nos laboratoires ont compté le nombre de grains cassés. Ils ont aussi recherché les défauts mineurs, dus essentiellement à un mauvais triage des grains et à des problèmes de stockage du riz. H. K. ENquête ARC/Jean-Bernard Sieber FRC magazine JUIN 2009 NO 19 Carburants Le prix du gaz fait des vagues Plus écologique, rouler au gaz naturel est aussi plus économique, mais, selon les stations, l’économie de carburant varie de 18 à 35% par rapport à l’essence. Au mois de mai 2008, une lectrice de la région de Sierre nous faisait remarquer que le prix du gaz naturel carburant variait, d’une station à l’autre, de plus de 41 ct. par litre équivalent essence. A cette époque, l’Association suisse de l’industrie gazière nous répondait que ces différences s’expliquaient par le passage d’une politique de prix d’appel à un prix plus proche du marché, certains distributeurs ayant anticipé la défiscalisation de ce carburant. Elle prévoyait, avec l’entrée en vigueur de la défiscalisation du gaz et du biogaz au 1er juillet 2008, un resserrement des différences, tout en indiquant que la loi sur les cartels lui interdisait d’émettre des recommandations de prix. Jusqu’à 24% de différence de prix Dix mois après la défiscalisation, la FRC a relevé, fin avril, les prix pratiqués par les 30 stations distribuant du gaz naturel carburant en Suisse romande. Résultat: malgré un resserrement de la fourchette, des différences de prix importantes persistent. Près de 24 ct. par litre équivalent essence entre la station la plus chère (Rolle) et celle la moins chère (Fribourg), soit une différence de 24%. Pour le même échantillon de stations, la différence n’est que de 11 ct. pour le litre d’essence sans plomb, soit 8% d’écart. Vingt pour cent de biogaz La moyenne des prix pratiqués par les stations est de 1 fr. 04 par litre équivalent essence. Même si le gaz est distribué dans une station aux couleurs d’une compagnie pétrolière, ce n’est pas cette dernière qui fixe le prix, mais le distributeur local de gaz. Les neuf stations approvisionnées par Holdigaz dans le canton de Vaud et dans le Chablais affichent ainsi toutes le même prix de 0 fr. 98, bien qu’elles soient situées dans les stations de Migrol, de Tamoil ou d’Avia, dont les prix de l’essence varient. Selon Thierry Leutenegger, de Gaznat, entreprise assurant l’approvisionnement en gaz de la Suisse romande, les différences de prix actuelles s’expliquent par les politiques de prix des distributeurs, qui prennent notamment en compte le coût des stations, qui peut varier du simple au double en fonction des équipements. Le gaz reste meilleur marché que les autres carburants fossiles, en moyenne de 30%. De plus, les distributeurs 23 ENquête FRC magazine JUIN 2009 NO 19 offrent des réductions de 1000 à 1500 fr. à l’achat d’un véhicule à gaz. Certains cantons et assurances accordent également des rabais aux véhicules à gaz sur les taxes et les primes (cf. FRC Magazine No 16). Outre ces avantages financiers, l’environnement s’en porte aussi mieux, puisque le gaz naturel comporte actuellement près de 20% de biogaz suisse. «L’Association suisse de l’industrie gazière s’est engagée auprès de la Confédération à injecter au minimum 10% de biogaz dans le réseau», indique Thierry Leutenegger. Clients captifs Les conducteurs de véhicules à gaz sont néanmoins captifs des tarifs pratiqués par le distributeur de leur LES STATIONS de GAZ naturel EN SUISSE ROMANDE 1 Aigle 2 Bienne 3 Collombey 4 Cossonay 5 Crissier 6 Delémont 7 Echallens 8 Fribourg-Nord 9 Genève centre (Châtelaine) 10 Genève-Nord (Chambésy) 11 Genève-Sud (les Acacias) 12 La Chaux-de-Fonds 2 12 20 13 Lausanne-Nord (Blécherette) 14 Lausanne-Nord (La Borde) 15 Lausanne-Ouest (Renens) 16 Lausanne-Sud (Rhodanie) Stations de remplissage de gaz naturel et biogaz 8 30 22 17 7 4 28 5 13 29 19 15 14 16 23 24 27 21 17 Lucens 18 Martigny 19 Morges 20 Neuchâtel 21 Nyon 22 Orbe 25 Sierre-Est (Chalais) 28 Villars-Sainte-Croix 23 Puidoux 26 Sion-Ouest 29 Yens 24 Rolle 27 Vevey 30 Yverdon-les-Bains 114 1 3 10 9 11 26 25 18 Le gaz est facturé au kilo, mais l’affichage des prix indique souvent le prix par litre d’équivalent essence (soit la quantité de gaz pour rouler autant qu’avec 1 l d’essence), 1 kg de gaz équivalent à 1,47 l d’essence. Bonus web: Liste des prix pour les 30 stations romandes et des avantages accordés à l’achat d’un véhicule neuf. 24 SUISSE: 109 stations de remplissage de gaz naturel, 7000 véhicules à gaz naturel 6 Prix du gaz naturel carburant Moyenne des 30 stations romandes En kg En litre équivalent essence 1 fr. 53 1 fr. 04 Les stations les moins chères Fribourg-Nord (Tamoil), Frigaz 1 fr. 41 0 fr. 95 Martigny (Migrol), Sinergy 1 fr. 43 0 fr. 97 9 stations, groupe Holdigaz 1 fr. 44 0 fr. 98 Les stations les plus chères Rolle (Migrol), ville de Rolle 1 fr. 74 1 fr. 19 2 stations Sion et Sierre, Sogaval 1 fr. 68 1 fr. 14 2 stations Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds, Viteos 1 fr. 66 1 fr. 13 FRC magazine JUIN 2009 NO 19 check-list... région de domicile, car, rappelons-le, le tourisme à la pompe n’est pas intéressant au-delà de quelques kilomètres. Même si le gaz carburant est de toute façon plus avantageux, il faudra compter jusqu’à deux fois plus de temps pour compenser le surcoût du véhicule, durée qui peut parfois dépasser la durée de vie de ce dernier. Aline Clerc Le gaz met le turbo Le nombre de stations de remplissage augmente régulièrement (112 au total en Suisse). Début 2009, 30 colonnes étaient en service en Suisse romande contre seulement une dizaine en 2005. Entre 1998 et 2008, la quantité de gaz naturel carburant est passée de 174 à 1058 tonnes, une progression particulièrement marquée ces deux dernières années. Selon les chiffres diffusés par Gazmobile, société chargée de la promotion du gaz comme carburant, quelque 7200 véhicules roulent au gaz naturel et au biogaz en Suisse. Les véhicules sont équipés d’un double réservoir permettant de pallier la plus faible densité des stations, l’autonomie en mode gaz (260 à 560 km) est ainsi réduite par rapport à une voiture standard. Autres inconvénients, le faible nombre de modèles disponibles (principalement Ford, Fiat, Peugeot, Volvo) ainsi qu’un surcoût à l’achat d’environ 3000 francs pour un petit modèle à environ 6000 francs pour des véhicules de la classe moyenne. A. C. Plus écologique, mais pas forcément durable En termes de qualité de l’air, les véhicules à gaz rejettent moins de polluants par kilomètre parcouru qu’un véhicule à essence: - 25% de CO2, - 95% d’oxyde d’azote et -90% d’ozone. Ils n’émettent que de très faibles quantités de particules fines et autres substances cancérigènes. C’est au titre de la réduction des émissions de CO2 et du plus faible impact environnemental que le gaz naturel a été partiellement défiscalisé, l’impôt étant réduit de 40 ct. par litre équivalent essence. Le biogaz, produit à partir de déchets (méthanisation de déchets verts, de boues d’épuration ou d’autres matières organiques) présente un bilan CO2 neutre, raison pour laquelle il est entièrement défiscalisé. Si le biogaz est une énergie renouvelable, ce n’est pas le cas du gaz, qui, comme le pétrole, affiche des réserves limitées, mais supérieures à ce dernier. A. C. DR La tique à l’attaque! Où et quand la tique pique-t-elle? La tique, petit acarien qui se nourrit de sang, se trouve dans les sous-bois à moins de 1500 m d’altitude. Elle est principalement active du printemps à l’automne. Quelles maladies transmet-elle? La borréliose, ou maladie de Lyme. C’est la plus répandue (5 à 50% des tiques sont porteuses de la bactérie). Moins fréquente et plus difficile à détecter, l’encéphalite à tiques. Elle peut, très rarement, avoir des conséquences neurologiques graves. Seuls 1 à 2% des tiques sont porteuses du virus. En Suisse romande, les principales zones infectées par ce virus sont la plaine de l’Orbe, la région des Trois-Lacs et le Jura bernois. Comment l’éviter? Porter des pantalons longs de couleur claire et des chaussures fermées. Cela vous protège des attaques et vous permet de détecter les tiques. Vous pouvez aussi appliquer des produits antitiques. Evitez de traverser sous-bois et broussailles car les tiques s’y tapissent. Restez sur des chemins dégagés. Après une balade, inspectez tout le corps, en particulier le creux du genou, la région pubienne, le nombril, les aisselles, les épaules et, chez les enfants, la tête. N’oubliez pas d’examiner Médor et Mistigri. Ils peuvent ramener l’intruse à la maison. Comment retirer l’insecte? Le plus rapidement possible, en utilisant une pincette pour la saisir au ras de la peau, la retirer à la verticale ou avec un mouvement rotatif. Ensuite, désinfecter l’endroit de la piqûre. Que faire après une piqûre? Surveiller l’endroit de la piqûre et consulter un médecin en cas d’apparition de rougeur augmentant de diamètre, de maux de tête ou de douleurs dans les membres. Faut-il se faire vacciner? Les personnes de plus de 6 ans qui vont régulièrement en forêt dans des zones d’endémie peuvent se faire vacciner contre l’encéphalite, pour laquelle il n’existe pas de traitement. Il n’existe aucun vaccin contre la borréliose, mais cette A. C. maladie peut être soignée avec des antibiotiques. Pour en savoir plus: www.zeckentest.ch/fr/index.jsp 25 SOUS LA COUPOLE PAGE RÉALISÉE PAR FLORENCE BETTSCHART Vignette autoroutière Prix maintenu à 40 francs L a Chambre du peuple a refusé la proposition des Verts d’augmenter le montant de la vignette autoroutière à 120 francs. Elle restera donc à 40 francs. La majorité n’a pas non plus voulu introduire une vignette de courte durée, d’un coût de 40 francs pour deux mois. De même, l’idée de pré- voir des exceptions pour les régions frontalières a été rejetée. En revanche, les resquilleurs seront punis plus sévèrement, puisqu’ils devront débourser 200 francs, soit le double du montant actuel. Le dossier passe maintenant au Conseil des Etats. F. B. Cassis de Dijon La FRC demande un observatoire des prix A près le Conseil des Etats, c’est le Conseil national qui a accepté d’introduire le Cassis de Dijon dans notre législation. Ce principe permet aux marchandises autorisées dans l’Union européenne d’être importées librement en Suisse. Ainsi, les produits importés de l’UE ne seront plus tenus de correspondre à nos prescriptions particulières. Cette mesure devrait permettre, selon les services de Doris Leuthard, des gains de l’ordre de 2 milliards de francs, soit environ 10% de la valeur des importations. Ce sont notamment les prix des denrées alimentaires, des produits cosmétiques, des textiles ou encore des appareils électroménagers qui seront touchés par cette mesure. La FRC est ravie de cette décision, qui va dans le bon sens de la lutte contre la vie chère. Reste maintenant à savoir si les prix baisseront effectivement en Suisse l’année prochaine. En effet, aucun instrument de contrôle n’a été prévu avec l’introduction de la loi. Le Seco (Secrétariat d’Etat à l’Economie) a d’ores et déjà annoncé que ce sont les organisations de consommateurs qui joueront un rôle pour dénoncer les abus. La FRC propose de mettre en place un observatoire des prix avec plusieurs partenaires encore à définir. Une photographie des prix 2009 de certains produits devrait être faite pour pouvoir les comparer à ceux en vigueur en 2010 et au-delà. Seule cette comparaison pourra nous dire si l’introduction du Cassis de Dijon a eu une réelle influence sur les prix, et donc sur le portefeuille du consommateur, ou si la baisse est confisquée par les marges des distributeurs. La FRC veillera au grain! F. B. Poste Libéralisation introduite en juillet 2009 L e Conseil fédéral a annoncé que l’abaissement du monopole de La Poste sur les lettres de 100 à 50 grammes entrera en vigueur le 1er juillet prochain, et cela contrairement à l’avis du Conseil des Etats. Dès cette date, les opérateurs privés pourront donc également acheminer des lettres de plus de 50 grammes, ce qui correspond à environ 25% du volume global des lettres. Les compétences de PostReg, l’autorité de régulation postale, seront en contrepartie renforcées: les consommateurs pourront se plaindre auprès d’elle de la qualité du réseau postal et du temps de distribution des courriers A et B, mais aussi de 26 toutes les prestations découlant du service universel. Dans un même temps, La Poste a informé qu’elle allait analyser la situation d’ici à fin 2011 de 420 de ses offices, dont 150 en Suisse romande. Cette analyse lui permettra ainsi de définir quels offices seront maintenus sous la forme actuelle et lesquels seront remplacés par une agence postale (par ex. dans une épicerie) ou un service à domicile. La FRC rappelle qu’elle n’est pas opposée à des réformes de structures, notamment si elles sont menées dans un esprit de partenariat avec les communes, mais qu’elle tient à un service universel de qualité. F. B. FRC POLITIQUE BOOMeRANG ? LA SUITE LE MOT DE LA PRÉSIDENTE All in One De nouveau épinglée Vous vous rappelez sans doute que la FRC s’est insurgée contre l’utilisation malveillante de la dénomination «Office des Prix Suisse» et du drapeau suisse par All in One (cf. FRC Magazine Nos 16 et 17). Suite à la plainte de la FRC, la Commission suisse pour la loyauté a constaté que cette société a enfreint la loi fédérale sur les armoiries publiques et l’a sommée de ne plus employer ces sigles. Bien que cette société ait cessé d’utiliser la communication commerciale incriminée, la La précipitation est mauvaise conseillère commission a jugé qu’une entrée en matière se justifiait notamment parce que «la dénomination «Office des Prix Suisse» suscite une impression trompeuse d’officialité». Cette décision réjouit bien sûr la FRC. Cela dit, soyez vigilant car, après être revenue sous le nom de Live-Distribution Organisation TF1, ALL IN ONE agit maintenant sous le nom de Télé Marketing & Service Clientèle. F. B. L Web: retrouvez l’entier du dossier sur www.frc.ch Valérie Legrand-Germanier est la nouvelle spécialiste santé de la FRC: «J’ai envie de tirer en avant, de convaincre et de motiver les gens.» Ce qu’elle déteste le plus? «La mauvaise foi, particulièrement présente dans le débat sur le système de santé.» Cette Valaisanne, mère d’une petite fille de 5 mois, sait de quoi elle parle. Après une formation en sciences politiques à l’Université de Genève, elle s’oriente vers le management public, avec un doctorat en sciences économiques et sociales axé sur les politiques sanitaires. Secrétaire scientifique à la Conférence latine des affaires sanitaires et sociales, puis cheffe de projet à l’Institut universitaire de médecine sociale et préventive à Lausanne, cette spécialiste est aujourd’hui familière des enjeux, des contraintes et des opportunités des politiques socio-sanitaires romandes. Elle assistera Mathieu Fleury en tant qu’adjointe et participera aux processus de décision de ce secteur stratégique. De toute évidence, la complexité et l’ampleur de la tâche ne lui font pas peur. Vous avez dit fonceuse? ARC/Jean-Bernard Sieber Une nouvelle tête à la FRC es primes de l’assurance maladie pour 2010 exploseront. En moyenne de15%. Devant ce constat alarmant, le conseiller fédéral Pascal Couchepin, lors d’un exercice de pompier, veut appliquer des remèdes bricolés dans la précipitation dont il reconnaît lui-même que l’efficacité n’est pas garantie. Aucune mesure structurelle ne vise à juguler les hausses. L’analyse laisse perplexe. Un manque d’encaissement des primes pour les années 2008 et 2009 qu’il s’agirait de rattraper? Pourtant, les pertes des assurances maladie étaient voulues et avaient pour but de réduire les réserves surfaites des caisses! La crise financière est passée par là, et il faut maintenant les reconstituer. Devoir faire face, en pleine crise économique, à des hausses aussi carabinées soulève d’énormes problèmes pour les ménages, dont le pouvoir d’achat sera confisqué au détriment d’autres secteurs de l’économie. Au moment où la consommation reste un pilier important pour enrayer la crise, c’est particulièrement contre-productif. La FRC exige un soutien aux ménages digne de ce nom. Parmi les mesures proposées, celle du ticket modérateur provoque à juste titre une vague de rejets. Il s’agit en fait d’un transfert sur le patient. Une telle taxe entrave l’accès aux soins, notamment pour les personnes de condition modeste. Elle mine aussi le modèle du médecin de famille, qui hésitera à envoyer son patient chez le spécialiste, par exemple. Beaucoup de maladies requièrent un suivi médical régulier et de qualité. Arrêtons de culpabiliser les patients! Nous attendons du conseiller fédéral qu’il prenne les mesures structurelles que nous avons proposées avec santésuisse et qui concernent le prix des médicaments. Les mesures peu abouties n’amènent aucune amélioration sur le front des coûts. La précipitation est mauvaise conseillère... Monika Dusong Prise de position complète sur www.frc.ch 27 CELA VOUS EST ARRIVÉ Une question? Un doute? Valérie Muster, responsable de la Permanence FRC Conseil, et son équipe de spécialistes se tiennent à votre disposition. Vous êtes membre FRC: 0848 575 105 (tarif normal) Vous n’êtes pas adhérent: 0900 575 105 (2 fr. 85/min) Du riz? Quelle horreur, cette odeur! FRC magazine JUIN 2009 NO 19 Famille Des outils pour adapter «Je viens de me remarier et attends mon troisième enfant. Mon aîné commence un apprentissage qui nécessite le recours à une chambre meublée. Cette nouvelle donne m’oblige à repenser mon budget. Pouvez-vous m’y aider?» Sachant que chaque budget doit être pensé en fonction de sa situation familiale, les fiches budget proposées désormais gratuitement par Budget-conseil Suisse vous seront d’un grand secours. Pas moins de trente et une fiches nouvellement actualisées vous attendent pour vous faciliter la tâche. L’éventail est large: les fiches budget vous offrent des exemples de situations diverses (sur la base de différents revenus et de votre composition familiale), des fiches directives (argent de poche, salaire de l’apprenti, argent du ménage, etc.) et des fiches-conseils (comme pour les couples vivant en union libre). Votre budget ne sera en effet pas le même si vous êtes un couple gagnant 5500 fr. net par mois avec deux enfants, ou avec 7000 fr. et un seul enfant. Les coulisses de l’affaire Lehman Vous avez fait la grimace en cuisinant le riz Carolina Parboiled vendu par Migros? Vous n’êtes pas le seul! Migros a reconnu avoir reçu de nombreuses réclamations à ce propos. En raison de l’odeur nauséabonde qui se dégage du produit, l’un de nos membres, Pierre Philippin, nous signale que cuisiner ce riz diminue considérablement l’envie de le manger. Mais de quoi peut bien provenir cette odeur? Le grand distributeur avoue avoir changé de fournisseur et ne s’approvisionne désormais plus aux Etats-Unis en raison de l’utilisation d’OGM, mais en Thaïlande. Les caractéristiques des sols y sont différentes, tout comme les procédés de préparation, l’eau utilisée différant tant par sa qualité que par son goût. Résultat, tout a changé, sauf l’emballage! V. M. 28 «Par ces quelques lignes, je veux sincèrement remercier la FRC, Me Pedrazzini ainsi que toutes les personnes qui ont participé avec succès aux négociations. Dans mon cas, la banque me rembourse 50% de mon argent. Mais j’en suis très content, et vous n’imaginez pas le soulagement que vous m’avez donné.» – «Merci pour ces très bonnes nouvelles et pour tout votre travail!» – «Merci beaucoup. Cela est un grand résultat.» – «Je vous remercie pour le magnifique résultat de votre négociation avec le CS et je vous en félicite vivement. Je n’y croyais plus!» Vous avez été très nombreux à nous exprimer vos vifs remerciements et vos encouragements, suite à l’accord trouvé dans l’affaire de la faillite de Lehman Brothers. La FRC est satisfaite que la majorité d’entre vous ait obtenu satisfaction et vous remercie tous de votre confiance. Il y a toutefois lieu de répercuter ces messages positifs à l’équipe de bénévoles entraînée dans cette action. En effet, depuis la mi-septembre, elle vous a écoutés, a partagé vos colères et vous a soutenus dans ces moments difficiles où certains d’entre vous pensaient avoir perdu les économies de plusieurs années. Votre joie et votre soulagement d’en retrouver une partie sont venus récompenser le travail acharné fourni et a, en partie, fait oublier tous les moments de stress et de découragement parfois présents. Mesdames, un grand merci! V. M. CELA VOUS EST ARRIVÉ FRC magazine JUIN 2009 NO 19 son budget Attention toutefois, les exemples donnés par les fiches budget représentent des valeurs moyennes nationales. Ces chiffres doivent donc être adaptés à la situation personnelle, en particulier pour les postes «impôts» et «caisse maladie». Vous n’y arrivez toujours pas? La FRC peut vous proposer sa brochure budget ou vous faire bénéficier de conseils personnalisés avec des conseillères en budget spécialement formées. Relevons que les Vaudois sont particulièrement gâtés. Depuis avril 2009, ils disposent également d’une Brothers ligne Info-budget, où ils peuvent appeler le 0840 432 100 pour toutes les questions liées au budget et aux dettes (cf. p. 32). V. M. Vous trouverez toutes les fiches sur www.frc.ch ou sur le site www.budgetberatung.ch (en allemand) La publicité n’équivaut pas à une offre «Dans son prospectus publicitaire de la mi-avril qui m’est parvenu par la poste, Coop indique une promotion «1+1 offert» pour des rouleaux d’essuie-tout Bounty à 11 fr. au lieu de 22 fr. La même offre est présente sur le site Internet de Coop. Quelle n’est pas ma surprise en voyant qu’au magasin, le papier essuie-tout est en promotion à 22 fr. au lieu de 44 fr.! A l’information, on m’indique qu’une erreur s’est glissée dans leur pub et que le prix est bel et bien de 22 fr. Quelle est donc la valeur d’une publicité, si les magasins ne sont pas tenus de s’y conformer?» Maxime Rod Pour qu’un contrat soit conclu, il faut une offre et une acceptation de cette dernière. Or la publicité et l’envoi de prospectus ou de prix courants ne sont «pas» considérés comme des offres. Constituent une offre l’exposition du prix d’une marchandise dans une vitrine, le devis d’un artisan ou l’entreposage de journaux dans une caissette avec indication du prix. Dès lors que l’acheteur accepte l’offre, par oral, tacitement ou par écrit, le contrat doit être respecté et le prix indiqué payé, sauf si des réserves expresses ont été faites. Dans le cas présent, l’acheteur potentiel ne peut donc faire valoir aucun droit à l’achat de la marchandise en question. Le vendeur n’a toutefois pas le droit de faire n’importe quoi pour appâter le client, faute de quoi il violerait la loi sur la concurrence déloyale et s’exposerait à des sanctions de la part de la police du commerce. Qu’en est-il du commerce électronique? Les deux approches se côtoient, suivant la présentation ou la formulation adoptée. Pour certains sites, l’offre vient du consommateur et elle peut ensuite être acceptée ou refusée par le vendeur. Dans la majorité des cas, c’est toutefois le cyberconsommateur qui conclut le contrat, en confirmant la commande par un clic. V. M. 29 C’EST VOUS QUI LE DITES Lehman Brothers Bravo à la FRC pour sa ténacité! Je tiens à vous féliciter pour la victoire obtenue sur le Credit Suisse dans sa débâcle suite à l’effondrement de Lehman Brothers. Cette victoire est le résultat de votre ténacité, et j’admire l’intelligence avec laquelle vous menez les combats en faveur des consommateurs. Si tout a été dit sur l’arrogance des banquiers et la folie du système qu’ils imposent aux habitants de la planète, rien n’est fait pour aider les personnes à récupérer leurs économies. Les milliards injectés par les différents gouvernements servent à maintenir le système, et non à le modifier. Face à la domination de la logique libérale, la lutte menée par la FRC en toute discrétion est un acquis important, puisque vous êtes parvenus concrètement à empêcher les spéculateurs de se défiler une fois le résultat de leurs jeux faits au détriment de leurs clients. Bravo! M. Droz Librairies Monthey contente de sa librairie Loin de moi l’idée de mettre en doute le travail des enquêteurs de la FRC, mais ont-ils testé les compétences de notre libraire lorsqu’il s’agit de dénicher «le» livre-cadeau par exemple? Ont-ils été sensibles à son enthousiasme lorsqu’il parle d’un auteur ou d’une édition? Monthey, ville de moyenne importance, est heureuse de posséder une librairie de cette qualité tenue par un jeune homme aussi compétent. Alors, amis lecteurs, même si elle ne correspond pas à tous les critères de la FRC, je ne peux que vous dire: «Venez et testez vous-mêmes.» L.-M. Théoduloz La Poste Courrier A comme Attendu Je souhaite vous faire part d’une mauvais expérience que j’ai vécue avec le service postal, si tant est que l’on puisse encore considérer cette entreprise comme un service! Vendredi 24 avril dernier, j’ai voulu envoyer une enveloppe A5 qui contenait un porte-monnaie. Le postier a re30 FRC magazine JUIN 2009 NO 19 fusé de l’accepter comme lettre. Comme il était urgent qu’il parvienne à son destinataire, j’ai payé 8 francs (tarif «colis» en courrier A). A ce jour, mardi 28 avril, il n’est toujours pas arrivé... Pour la petite histoire, notre bureau de poste de Lavigny sera fermé le 1er mai. En plus, j’habite un lotissement en dehors du village qui regroupe environ 35 logements. Nous avions une boîte postale qui a été simplement ôtée, sans avertissement préalable. Cela ne nous incite pas à favoriser cette entreprise pour nos échanges, même si je lis aujourd’hui dans votre journal que, dans un bel élan philanthropique, La Poste a décidé de ne pas augmenter ses tarifs, comme si ce n’était pas déjà assez cher! M. Schwab Hors-saison Les distributeurs doivent informer Je souhaiterais que l’on facilite la tâche des ménagères, toujours plus éloignées de la production des fruits et légumes, en insistant auprès des grands distributeurs pour qu’ils mettent en évidence dans leurs magasins les produits de saison. Que ceux-ci, produits en Suisse, soient vraiment présentés à part, de façon privilégiée. Par exemple, que les asperges péruviennes soient présentées plutôt à côté des ananas que des asperges valaisannes. Tout cela sans manger de fraises à Noël, non par protectionnisme mais par souci logique d’écologie, par rapport aux coûts de transport et de santé publique. R. Morisod Promotion Cablecom dépasse les bornes Je vous écris pour vous faire part de mon mécontentement à l’encontre de la société Cablecom. Je fait appel à ses services pour ma connexion Internet depuis plusieurs années, et j’ai bien sûr bénéficié de l’accroissement de sa bande passante. (...) Cependant, je regarde toujours, l’œil en coin, leurs promotions, comme «deux mois gratuits ou plus si vous vous inscrivez maintenant». Moi qui suis client depuis longtemps, je n’ai jamais été remercié d’avoir toujours payé mes factures. (...) L’évolution technologique permet un doublement de la bande passante. (...) Pour être franc, la connexion que j’ai actuellement me suffit largement. Pourquoi donc ne pas en baisser le prix? Le prix n’est de toute évidence pas calculé d’après le débit de l’abonnement, mais motivé par l’appât du gain. Y.-C. Paillard Orange Ça se passe comme ça Mon fils (16 ans) a cru participer à un concours de McDonald’s sur son téléphone mobile. Depuis, il reçoit des messages en allemand chaque semaine. Chaque message coûte 4 fr. 60 et, d’après Orange, il a, sans le savoir, contracté un abonnement. C’est de l’arnaque en toute impunité! (...) J’ai demandé à l’opérateur de bloquer ces numéros à valeur ajoutée, mais combien d’ados crédules et de parents devront-ils encore se faire avoir? M. Cornaz-Volet Rectificatif Les frais de gestion du compte BCGE dont il est question en page 11 de notre dernier numéro sont de 86 fr. par an, et non par mois. Courrier des lecteurs Un article vous a plu ou irrité? Une pratique commerciale vous a déplu et vous voulez en avertir les lecteurs? Vous avez connaissance d’un fait pouvant intéresser la rédaction? N’hésitez pas à nous écrire! Faites-nous parvenir un courrier à FRC - case postale 6151 1002 Lausanne ou un e-mail à [email protected] près de chez vous FRC magazine JUIN 2009 NO 19 MANIFESTATIONS DU MOIS (Tous les détails sur www.frc.ch) NEUCHÂTEL Assemblée générale de section, 28 mai, 19 h, à la FRC. Après la partie statutaire, conférence de M. Serge Molla sur le thème «Dieu dans la pub». La section est à la recherche d’un(e) secrétaire pour rédiger les procès-verbaux des comités dix fois par année, et apporter une aide à la présidente pour l’organisation de l’assemblée générale. Cette personne, comme les autres membres du comité, aura la possibilité de s’informer sur les problèmes de consommation, d’en débattre ensemble et de mettre sur pied des manifestations destinées à défendre les valeurs de la FRC. Le comité, formé d’une quinzaine de personnes, se réjouit d’accueillir un nouveau membre. VALAIS Venez nous voir au marché de Martigny le jeudi 4 juin et à Sion le vendredi 19 juin, et participez au concours du jubilé! Fermeture pendant l’été: du lundi 4 juillet au lundi 24 août. JURA En raison du succès rencontré, nous rééditons notre cours «Bien manger à petit prix» le mardi 16 juin, 19 h 30, Centre Rencontres, Courfaivre. Pour s’inscrire: 032 422 35 67 (répondeur) ou [email protected] Pour marquer le cinquantenaire de la FRC, la section jurassienne tiendra un stand dans le cadre du marché de Porrentruy, le samedi 13 juin, ainsi qu’à l’Espace alimentation du 1er SlowUp jurassien, le dimanche 28 juin. La section désire étoffer son équipe de bénévoles: Vous avez de l’intérêt pour conseiller et défendre les consommateurs, le conseil en budget, les dossiers agriculture et alimentation, donner des cours organisés par la FRC? Contactez Josiane Daepp, présidente de la section: tél. 032 422 35 67. GENÈVE Au début de juin, tout Genève va vibrer au rythme du développement durable. Venez nous rencontrer le mercredi 3 juin, de 11 h à 17 h, à la place du Rhône; le dimanche 7 juin, de 11 h à 14 h, au grand brunch du parc des Bastions; le dimanche 7 juin, de 11 h à 17 h, au parc Trembley. Nous invitons les enfants à une activité dessin/coloriage. Vive les goûters vitaminés! FRIBOURG Venez nous rencontrer au marché de Fribourg les 10 et 24 juin. Nous y serons présentes de 9 h à 11 h à l’occasion des 50 ans de la FRC. Fermeture du bureau le vendredi 12 juin. ADRESSES DES SECTIONS CANTONALES Fribourg Neuchâtel Genève Rue de l’Hôpital 2, CP 553, 1701 Fribourg Ouvert: ma et ve de 9 h à 11 h Tél. 026 322 28 07 [email protected] Consultation budget sur rendez-vous Tél. 026 322 28 40 Présidente: Dana Raemy Rue Louis-Favre 1, 2000 Neuchâtel Ouvert: ma de 14 h à 17 h Tél. 032 724 40 55 Fax 032 724 28 80 [email protected] Présidente: Nicole Humbert-Droz [email protected] Pl. de la Synagogue 2, CP 5451, 1211 Genève 11 Ouvert: ma et je de 9 h à 12 h Tél./fax 022 781 25 79 Présidente: Renée Roulet Valais Jura bernois R. des Châteaux 2, CP 2195, 1950 Sion 2 Ouvert: ma de 9 h à 11 h et je de 14 h à 17 h Tél./fax 027 323 21 25, [email protected] Présidente: Françoise Hochreutiner [email protected] Ouvert le jeudi de 16 h à 18 h 30. Quai du Haut 12, CP 386, 2502 Bienne. Tél./fax 032 322 28 23 [email protected]. Présidente: Violaine Kohler [email protected] Vaud Cf. Permanence ci-dessous. Président: Theo Bondolfi, [email protected] Jura R. des Granges 12, 2800 Delémont Ouvert: ma de 14 h à 17 h Tél./fax 032 422 20 20 [email protected] Présidente: Josiane Daepp [email protected] Permanence Conseil Les membres voudront bien indiquer leur numéro d’adhérent au début de chaque appel. Les témoignages doivent nous parvenir par courrier postal. Rue de Genève 7, 1002 Lausanne Tél. 0900 575 105 (2 fr. 85/min) pour les non-membres. Tél. 0848 575 105 (tarif normal) pour les membres. Fax 021 331 00 93 Ouvert les matins de 9 h à 13 h, sauf je de 13 h à 17 h. 31 Ne tombez pas dans le piège du surendettement! Demandez de l’aide pour vos problèmes d’argent: l’Etat de Vaud a mis sur pied Info budget, en partenariat avec la FRC, Caritas, le CSP et le Service social de la Ville de Lausanne. Cette permanence téléphonique est à disposition des personnes domiciliées dans le canton de Vaud et répond, de manière confidentielle, à toutes les questions en matière d’argent, de budget et de dettes. Des renseignements peuvent être obtenus sur les différentes aides possibles, et, selon les cas, vous serez orienté vers un service spécialisé. Dans ce cadre, la FRC rappelle qu’elle dispose de conseillères en budget qui vous aident à établir un budget spécialisé. Pour les Vaudois, cela coûte 10 fr. seulement grâce au programme de prévention cantonal. Donc, avant de vous retrouver dans une situation difficile, n’hésitez pas à faire appel à Info budget! F. B. JAB 1002 Lausanne EN AVANCE DEPUIS CINQUANTE ANS Info budget Nouvelle permanence pour les Vaudois Info Budget 0840 43 21 00 Appel gratuit depuis le réseau fixe du lundi au jeudi de 8 h 30 à 13 h. Next Communication SA Couverture: Dessin Maret Jubilé Balade guidée à vélo Dans le cadre des balades thématiques organisées par l’association Lausanne Roule, la FRC vous emmène sur les lieux qui ont marqué son histoire et celle de la consommation, de la grève du beurre aux clients lésés par la faillite de Lehman Brothers, des produits les plus testés aux facettes encore inexplorées de la consommation. Rendez-vous le 30 juin 2009, à 19 h, place de l’Europe 1b (arches du Grand-Pont), Lausanne (environ une heure et demie). La balade peut être effectuée avec son propre vélo ou un vélo emprunté à l’association Lausanne Roule. La FRC prévoit de proposer des versions pédestres de cette balade dans d’autres villes romandes (rens. dans nos prochains numéros).