BTS OU DUT : LEQUEL CHOISIR ? PAR
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BTS OU DUT : LEQUEL CHOISIR ? PAR
BTS OU DUT : LEQUEL CHOISIR ? PAR Ils ont le même mode de sélection à bac et jouent dans la même cour, préparant aussi bien au monde du travail qu’à la poursuite d’études. Comment choisir entre ces deux diplômes en deux ans ? Réponses. BTS versus DUT Dès le mois de janvier, vous êtes nombreux à vous poser la question du choix entre un brevet de technicien supérieur (BTS) et un diplôme universitaire de technologie (DUT). Entre ces deux formations courtes qui drainent au total près de 350 000 élèves, c’est un match de poids lourds. Et un match serré puisque les deux cursus ont beaucoup de points communs : formations en deux ans accessibles après un bac général, technologique, voire professionnel, sélection sur dossier, diplômes couvrant un large champ de métiers dans l’industrie comme dans les services, bonne insertion professionnelle, belles opportunités de poursuites d’études. Des clichés à nuancer Et si tout était joué d’avance ? Les DUT en tête, loin devant les BTS ? Les clichés abondent en ce sens : plus sélectifs à l’entrée, plus théoriques dans leurs contenus, plus adaptés à une poursuite d’études et affichant des taux de réussite aux diplômes dépassant en moyenne les 80 %, les IUT (instituts universitaires de technologie) seraient réservés aux meilleurs élèves – le plus souvent des titulaires d’un bac général.À l’inverse, les STS (sections de techniciens supérieurs) seraient plutôt destinées aux titulaires d’un bac technologique ou professionnel, car moins sélectifs, ayant de moindres exigences théoriques, avec des programmes plus pragmatiques, axés sur des métiers précis et enregistrant des taux d’échec aux diplômes non négligeables. Pour les bacheliers soucieux de garder leurs repères, les STS seraient la solution idéale : la formation se déroule dans un lycée, parfois celui de leur terminale, encadrée par une équipe de profs aux petits soins. En revanche, les étudiants en IUT auraient choisi de rompre avec les habitudes lycéennes : même s’ils sont encadrés et soumis au contrôle continu, ils s’orientent vers l’université, c’est-à-dire plus de liberté, d’autonomie mais aussi de responsabilités. En bref, le DUT serait pour les étudiants mûrs et bons élèves, le BTS pour les autres. Trop vite dit, la situation n'est bien entendu pas aussi simple. Comment s'inscrire en STS ou en IUT ? Pour savoir où vous incrire, beaucoup de critères doivent être pris en compte. Côté sélectivité, pour les STS, la réputation des lycées joue un rôle prépondérant. Plus un établissement a de candidats, plus il peut se permettre de sélectionner… et meilleurs sont ses résultats. À ce jeu, les lycées privés sous contrat et les lycées publics sont avantagés par rapport aux lycées privés hors contrat. La sélection varie aussi selon les types de BTS, du fait qu’ils sont plus ou moins demandés. En commerce, en informatique ou en communication, elle n’a rien à envier à celle pratiquée en DUT. La situation est aussi contrastée du côté des diplômes universitaires de technologie. Si les effectifs à l’entrée des IUT sont globalement en hausse (+ 2,6 % en 2007), certains sont très courus (commerce, réseaux, communication, etc.), d’autres, comme les DUT GEII (génie électrique et informatique industrielle) ou DUT GMP (génie mécanique et productique) peinent à attirer. Enfin, en ce qui concerne le devenir des étudiants, là encore, la réalité est plus nuancée. Quel que soit le diplôme, certaines spécialités incitent à entrer directement dans la vie active quand d’autres invitent plus à poursuivre vers un bac + 3 ou un bac + 5. Orientation et sélection : les bacs généraux À chaque spécialité de BTS ou de DUT son vivier d’étudiants. Revue de détail, bac par bac, des possibilités et des chances de réussite. "Dis-moi quel baccalauréat tu vas décrocher, général ou technologique, et je te dirai vers quel diplôme t’orienter" : le DUT pour les uns, le BTS pour les autres. Au-delà de cette tendance lourde, voici quelques éléments de choix selon chaque série de bac. Bac S Les trois quarts des titulaires d’un bac S qui décident de s’inscrire dans un cursus bac + 2 choisissent un DUT, les spécialités choisies allant du génie biologique à l’informationcommunication. Et la réussite est au rendez-vous. Les bacheliers S qui optent pour un BTS, notamment les pour les spécialités productique ou CPI (conception de produits industriels), enregistrent des taux de réussite de 80 % en moyenne. Bac ES Les ES se répartissent à égalité entre les IUT et les STS. Dans les IUT, la plupart se retrouvent en DUT tech de co (techniques de commercialisation) et DUT GEA (gestion des entreprises et des administrations). Ceux, moins nombreux, qui s’orientent vers un DUT carrières sociales ou DUT info-com réussissent très bien. Côté BTS (80 % de réussite), la préférence va aux spécialités MUC (management des unités commerciales), CGO (comptabilité et gestion des organisations) et commerce international. Bac L Les L intègrent bien plus souvent une STS (77 % de réussite) qu’un IUT. Ils sont les plus nombreux en tourisme, commerce international et communication des entreprises. En IUT, les L se retrouvent essentiellement en DUT carrières sociales, DUT info-com, DUT tech de co et DUT carrières juridiques. Orientation et sélection : les bacs technos et les bacs pros Bac STG Plus de quatre bacheliers STG sur dix s’orientent vers un BTS du tertiaire, avec en tête des spécialités choisies BTS MUC, BTS CGO, BTS NRC (négociation et relation client) et BTS assistant de gestion de PME-PMI (où ils obtiennent de 68 à 75 % de réussite). Côté DUT, les meilleurs optent pour les DUT GEA et tech de co, avec un taux de réussite moyen de 66 %. Bac STI Les trois quarts des STI visent un BTS. Ils vont dans les filières industrielles (avec 77 % de réussite), notamment en CPI. Les meilleurs ont toutes leurs chances en DUT GMP (génie mécanique et productique), DUT GEII (génie électrique et informatique industrielle), ou encore DUT génie industriel et maintenance. Bac STL Plus des trois quarts des STL choisissent un BTS (73 % de réussite), parmi le spécialités chimiste, bioanalyses et contrôles, ou biotechnologies. Pour les DUT, les meilleurs optent pour les spécialités chimie ou génie biologique. Bac ST2S Les ST2S s’orientent essentiellement vers les BTS, en économie sociale et familiale (58 % de réussite) le plus souvent, éventuellement en assistant de manager, voire en diététique. Seul le DUT carrières sociales attire quelques ST2S. Les bacs pros Quatre spécialités de BTS tertiaires (53 % de réussite) ont les faveurs des titulaires d’un bac professionnel : BTS MUC, BTS CGO, BTS assistant de manager et BTS assistant de gestion de PME-PMI, tandis que, pour les formations industrielles (61 % de réussite), ils sont plus dispersés, se répartissant de la maintenance industrielle à l’électrotechnique. Les rares bacheliers professionnels en IUT choisissent les spécialités GEA, DUT techniques de commercialisation et DUT gestion logistique et transport. Insertion : les BTS, sur des niches de métiers Si les BTS comme les DUT sont considérés à juste titre comme des diplômes antichômage (on compte, pour les diplômés 2007 de ces bac + 2, 6 % de chômage pour les filières industrielles et 9 % pour le tertiaire), car adaptés aux besoins des entreprises, les perspectives d’insertion sont très diverses selon les diplômes et les spécialités. Si l’on considère l’insertion directe, nul doute que le BTS tient la corde par rapport au DUT. Même si les deux filières sont assez proches dans l’esprit, le brevet est plus directement spécialisé. Avec plus d’une centaine de spécialités, les BTS se positionnent souvent sur des niches de métiers. En témoignent les intitulés de nombreuses filières : métiers de l’audiovisuel, métiers de l’eau, opticien lunetier, professions immobilières, géomètre topographe… L’objectif de professionnalisation est plus particulièrement marqué dans trois domaines : le tourisme et l’hôtellerie, le secteur sanitaire et social et l’agriculture. Mais plus généralement, la formation professionnelle représente les deux tiers du programme en BTS, contre la moitié en DUT. Ce qui explique la bonne adéquation des BTS aux besoins des entreprises, très appréciés pour leur caractère opérationnel. Du côté des DUT, moins d’un quart des diplômés travaillent directement à l’issue de la formation. Quoi qu’il en soit, ceux qui optent pour une plongée dans la vie active ne sont pas déçus. Succès pour toutes les filières industrielles Au-delà du diplôme, l’effet spécialité est décisif pour l’insertion. Ainsi, dans l’univers de l’industrie, les BTS s’insèrent dans des conditions proches des DUT. En mécanique et en productique, les deux formations sont très demandées. Pour certains métiers, les offres des entreprises se révèlent même parfois supérieures à la demande. Même constat du côté du BTS MAI (mécanique et automatismes industriels), où près de 85 % des diplômés ont un emploi. Enfin, en 2007, les diplômés des BTS bâtiments et travaux publics d’une part, du DUT génie civil d’autre part trouvaient sans difficulté du travail. Mais attention au retournement de conjoncture : la diminution de la production, notamment dans l’automobile et le BTP, pourrait bien changer ces constats positifs. Dans le tertiaire, la tendance est plus nuancée. Certes, les trois quarts des BTS CGO (comptabilité et gestion des organisations), BTS MUC (management des unités commerciales) et BTS NRC (négociation et relation client), ainsi que les trois quarts des DUT GEA (gestion des entreprises et des administrations) et DUT techniques de commercialisation ne connaissent pas le chômage. Il en est de même pour les titulaires du BTS transport et ceux du DUT gestion logistique et transport. En revanche, la situation est plus délicate pour les diplômés du secteur de la communication, que ce soit pour le DUT information-communication ou, surtout, pour le BTS communication des entreprises et BTS communication visuelle. Pour anticiper d’éventuelles difficultés d’insertion, les élèves sont d’autant plus incités à poursuivre leurs études. Poursuites d’études : à la fac Une certitude : les DUT prolongent plus souvent leurs études que les BTS. Il n’empêche : tout dépend du bac d’origine (les titulaires d’un bac général sont plus nombreux à la faire que les bacheliers technologiques), du niveau scolaire (ce sont les meilleurs qui font le plus souvent ce choix) et même du milieu social (plus les élèves sont issus d’un milieu défavorisé, moins ils continuent). Dans tous les cas, les opportunités sont nombreuses. Les licences générales. Première étape avant un master professionnel, les licences attirent de plus en plus de titulaires d’un bac + 2. Quatre DUT sur dix s’y engagent, et affichent un taux de réussite de 72 %. Si ces poursuites d’études sont moins fréquentes côté BTS (un sur cinq), ceuxci n’ont pas à rougir de leurs résultats : 64 % de réussite. Les licences professionnelles. Les quelque 1 800 licences pros accueillent surtout des BTS (45 %) et des DUT (32 %). Les deux tiers de ces cursus concernent le secteur des services et plus particulièrement la gestion et le commerce, et un tiers l’industrie (BTP, énergie, production industrielle) et l’agriculture. Les DUT ont un avantage : ces licences se déroulent souvent dans les mêmes sites universitaires que les IUT. Les DU (diplômes d’université), DCG (diplôme de comptabilité et de gestion)… Les DU s’adressent principalement aux titulaires de DUT, même s’ils admettent parfois quelques BTS. Le DCG attire beaucoup de BTS comptabilité et gestion des organisations. Poursuites d’études : en prépa Réservé aux titulaires d’un BTS ou d’un DUT industriels, le concours ATS (Adaptation technicien supérieur) regroupe plus de 40 écoles. Les DUT GEII (génie électrique et informatique industrielle) et DUT GMP (génie mécanique et productique) forment les plus gros bataillons. Cette voie est notamment conseillée aux titulaires d’un BTS électronique. Les diplômés de BTSA (brevet de technicien supérieur agricole), BTS et DUT agricoles ont quant à eux accès à la prépa post-BTSADUT pour le concours C des écoles d’agronomie, de chimie et de biologie… Poursuites d'études : en école Les écoles d’ingénieurs. Les étudiants ayant déjà un BTS ou un DUT en poche représentent aujourd’hui 16 % des effectifs des écoles d’ingénieurs. En 2007, plus de 3 000 d’entre eux ont accédé à une école d’ingénieurs – la grande majorité était titulaire d’un DUT. Les BTS peuvent avoir plus de difficultés aux concours, car les épreuves dans les matières théoriques les pénalisent. Les écoles de commerce et de gestion. En 2007, 5 200 titulaires de BTS et de DUT ont poursuivi en école de commerce, dont plus de la moitié a intégré une école dont le diplôme était visé – ESC (école supérieure de commerce), etc. Un nombre qui augmente régulièrement depuis dix ans. Les écoles spécialisées. Plus de 200 écoles proposent une formation en deux ou trois ans après un bac + 2 en transport, tourisme, communication, arts… Attention : si certaines sont appréciées des recruteurs, d’autres n’apportent guère de plus-value en termes de poste et de salaire par rapport à un bac + 2.