PROGRAMME 3 Commentaire composé : le théâtre 1
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PROGRAMME 3 Commentaire composé : le théâtre 1
D. Guillaume OPTION LETTTRES MODERNES (écrit) PROGRAMME 3 Commentaire composé : le théâtre 1. Molière, Don Juan 2. Beaumarchais, Le Mariage de Figaro 3. Musset, Les Caprices de Marianne 4. Hugo, Ruy Blas 5. Rotrou, Le véritable Saint Genest BIBLIOGRAPHIE — Histoire du théâtre . Dominique BERTRAND (et alii) : Le Théâtre, « Grand Amphi »Bréal, 1996 — Poétique théâtrale . Anne ÜBERSFELD : Lire le théâtre I, II, « Lettres sup » Belin. . Michel CORVIN, Dictionnaire encyclopédique du théâtre, Larousse, 1998 (1995) MOLIÈRE Don Juan ou le festin de Pierre (1665) — Un classicisme pbmatique. + Molière ou l’invention d’une synthèse : . Originalité et singularité dans mise en convergence et tension des traditions de son époque : registre élevé (valeur critique, réforme morale) / bas (farcesque, force du rire lié aux pulsions) — comédie classique : qui rencontre relativement peu de fortune depuis sa tentative de Renaissance par Jodelle (Eugène, 1553) > Larivey (Les Esprits 1579 > L’Avare). Turnèbe (Les Contents, 1581) = imitation de la comédie antique, grecque (Aristophane / Ménandre) et latine (Plaute / Térence) > comédie à l’italienne, reprenant schéma de base = comédie d’intrigue : jne couple / barbon et valet. — Commedia dell’arte : même :schème mais avec libres variations sur canevas et surtout importance de la gestuelle et des lazzis ; théâtre pop. et registre de la farce (obscénité, cocuage… = joué en plein air dans les villes ; vu par Mol. ds sa jeunesse à Paris). — Comédie à l’espagnole (proche de la tragi-comédie) : intrigue romanesque complexe (importance de l’honneur, jeu / déguisements : baroque) avec contre-point comique lié au rôle du valet (gracioso) : * Registre galant (+ pastorale) : cf. comédies de Corneille (Place Royale, 1634) * Adaptation française, par Rotrou : La bague de l’oubli, 1633 * Invention de Scarron = comédie satirique, mettant au centre nott. pers. du gracioso (Joldelet ou le maître valet ; 1643) ; cf. Claveret, L’Esprit fort . Invention moliéresque = dosage divers de ces éléments + invention d’un dispositif réflexif central, qui se révèle subversif. — Précieuses ridicules (1659) = farce + satire ; — Sanarelle ou le cocu imaginaire (1660) = invention du personnage central aveuglé par sa manie > « grande comédie » avec approfondissement de 2 celui-ci (Arnolphe) + apparition du raisonneur (Chrysale) [> à la fois déformation comique et esprit critique : Plaute et Térence] : École des femmes et sa querelle (1663-4) = se heurte pour la première fois au parti traditionnaliste. — 1664 : première version de Tartuffe en 3 actes, dont roi n’autorise pas représentation publique (< trop grande ressemblance entre vraie et fausse dévotion) > seconde en 4 acte 1667 : interdite par le parti dévot (Cie du Saint Sacrement) > autorisation 1669. + 1665 : DJ. = ds intervalle entre deux premières versions de Ttffe : problématique proche. . Plutôt que de la comedia de Tirso de Molina (Le Trompeur de Séville ou le convive de Pierre, 1620-1630), ms. comédies ital. (même jouée par commedia dell’arte à Paris) et tragi-comédie française (1658-60). . Genre du théâtre à machine : succès considérable ms pièce pas reprise après relâche de Pâques : étouffée… — genre explique particularités de la pièce (plutôt, selon Forestier, que < hâte due à l’interdiction de Ttffe) : pièces à machine (< antiquité, ms aussi mystère MA) remportant grand succès (cf. Andromède et Toison d’or de Corneille, Psyché voire Amphytrion de Mol. * = réponse classicisme français / opéra : > garde présence des dieux, ms en liant intervention de ceux-ci à l’intrigue et à son nœud (monde humain) * Ici : Commandeur intervient dès fin III (DJ. tombe sur le tombeau du commandeur qu’il a tué > le raille et l’invite à dîner) > fin IV (visite du Commandeur qui invite DJ à dîner, acceptt°) . > Mise en scène de l’impiété et de l’hypocrisie mobilise théâtralité de façon particulièrement brûlante : représenter la dissimulation, et l’invisible… — Convergence, ds intrigue, de l’hypocrisie dévote et du libertinage * Face aux poursuites qui l’accable (père, Don Carlos, frère de Dona Elvire), adopte hypocrisie : glissement de forme = manipulation par mensonge, .pieux et non plus galant [autre forme de dissimulation libertine]. — Représentation de Dieu sur scène (logique de l’art jésuite et du Concile de Trente) = parler aux sens ou montrer néant de la représentation ? + Pbmatique : en quoi ce dénouement pousse-t-il le jeu théâtral à ses limites ? 3 MOLIÈRE Don Juan ou le festin de Pierre (1665) — Problématique : En quoi ce dénouement pousse-t-il le jeu théâtral à ses limites ? — I. Une fin de la parole + 1) Vanité d’un grand seigneur . a> Les mots d’un esprit fort . b> La parole du pouvoir + 2) Impuissance de l’expression . a> Perspectives humaines . b> Surgissement de l’immédiat — II. Le visible et l’invisible + 1) Énigmes des apparences . a> Apparitions indirectes et complexes . b> Les silences de l’au-delà + 2) Force des gestes . a> Gestes arrêtés . b> Signes de l’au-delà — III. Le spectacle des genres + 1) Un tropisme tragique ? . a> Élévation . b> Fatalité + 2) Une leçon de comédie . a> La parole de Sganarelle . b> Vertige matérialiste ? — Conclusion : Un dénouement des limites en ce qu’il propose à la perception et à la réflexion, en une mise en scène très concrète et très dense, plusieurs dimensions secrètes de l’humaine condition : émotion, morale sociale et personnelle, appréhension du sacré. 4 BEAUMARCHAIS Le Mariage de Figaro (1785) — Évolution profonde de la comédie au 18e : émotion (Farquhar, Métastase), réalisme (Goldoni, Lessing) et illusionnisme. + Montée de l’émotion (influence anglaise, nott.) dans une logique de moralisation des comédies : . Comédie de caractère et de mœurs ds tradition de Molière, au théâtre français = monte ss intention moralisatrice > cynisme qui en vient à choquer ; cf. Regnard Le Distrait 1697 (type soc), Le Joueur 1696 (type abstrait) > Lesage = Turcaret 1709 : financier corrompu dont triomphe son valet fourbe. . Réaction moralisatrice : montrer vertu comme estimable, Destouches Le Glorieux (1732) > comédie larmoyante de Nivelle de La Chaussée, Voltaire > théorisation du drame par Diderot Discours du la poésie dramatique 1758 =édifier par ex. de la vertu (réflexion Beaumarchais ds cette filiation = 1767 Essai sur le genre dramatique sérieux). + Renouvellements majeurs < contact / traditions populaires . Marivaux < retour des comédiens italiens à Paris : trad. commedia dell’arte en plus de textes français = jeu corporel, àp des types (Arlequin, Colombine), intrigue amoureuse (à l’italienne) avec travestissements et jeu maître-valet, + (< roman aussi) grande place faite à l’analyse ou du moins dévoilement du sentiment amoureux (cf. valet confident et adjuvant) / résistance de l’amour propre ou des préjugés sociaux = aspect romanesque et philosophique de son théâtre. . Beaumarchais (Pierre Augustin Caron de) : commence (ds vie mouvementée : horlogerie, intrigues financière, fondation de la société des auteurs) par écrire ds lignée d’un genre populaire pratiqué au théâtre foire et boulevard (= en dehors trois permanents de Paris au 18e ; Comédie Française, Italienne, et Opéra ; nott. Favart à l’Opéra comique) = parade > volonté de « ramener au théâtre l’ancienne et franche gaîté en l’alliant avec le ton léger de notre plaisanterie actuelle » (Préface du Barbier 1775) : * àp retour à la tradition (intrigue Barbier) > ds Mariage de Figaro ou La folle journée : exacerbe tous procédés théâtraux trad. de comédie : multiplie 5 rebondissements (> cf. plus tard vaudeville ; trois dénouements ds MF), pers. ridicule, gestuelle de farce * même temps : présence de l’émotion (exemples de vertu : « peinture touchante du malheur domestique ») + critique politique croissante (MF. Achevé en 1778 ms interdit par roi > jouée seulement 1774 : immense succès, européen). + Pbmatique : fonctions du monologue . classique = technique (indications / intrigue), lyrique (expression : cf. Racine), délibératif (souvent chez Corneille : prépare prise de décision > action) . Ici : entre être pbmatique du pers., critique sociale et mise en scène de la litt. ellemême. — I. Une parole démultipliée + 1> Un monologue pluriel . a) Temps . b) Points de vue + 2> Un monologue en abyme . a) Figaro narrateur . b) Figaro dramaturge — II. Enjeux sociaux + 1> Etre et paraître 6 . a) La femme . b) Une absence de nature + 2> Avoir et faire . a) Séduction de l’avoir . b) Le monopole de l’agir — III. La tentation littéraire + 1> Langage et action . a) Agression et soumission . b) Limites + 2> Un langage autonome ? . a) Sentances . b) Style 7 8 MUSSET Les Caprices de Marianne (1833) — Romantisme et fantaisie : le théâtre dans un fauteuil d’Alfred de Musset + La révolution hugolienne . Hugo et ses proches reprennent les grandes idées du romantisme élaborées en Allemagne (W. Schlegel > Madame de Staël — De la littérature 1880, De l’Allemagne 1810 —, Benjamin Constant — traduit le Cours de littérature dramatique de Schl. 1813 — : groupe de Coppée, en Suisse). — Remise en cause de la doctrine de l’imitation, pour une pensée de l’expression et de la création : il ne s’agit pas d’imiter une réalité éternelle (Aristote), mais d’exprimer une réalité créative, en devenir, afin de mieux la découvrir et la comprendre. Cette réalité = l’histoire et la nature (≠ les essences et Dieu). — Exemple : Shakespeare (cf. Nerval Racine et Sh. 1822-1825 ; Schiller (Les Brigands 1780), Gœthe Faust, traduit par Nerval en 1827) . Pour les romantiques, l’œuvre peut représenter toute la réalité de son époque, qu’elle exprime > (cf. « Préface » de Cromwell, 1827 ; mais première pièce jouée de VH = Hernani 1830 ; A. Dumas : Henri III et sa cour, 1829) — le drame doit s’adresser au public de son temps : au 19e, après la Révolution, ≠ la cour et quelques érudits ; œuvre populaire… — les trois unités sont artificielles : seule importe l’unité d’action, qui peut se transporter en différents temps et lieux (puisque de toute façon, lieu et temps représentés ≠ théâtre et durée de la pièce…). — en particulier, importance des costumes et des décors (cf. mélodrame, ms avec souci historique) : « couleur locale »… — le drame, pas plus que la réalité, ne sépare le beau du laid, le tragique du comique : mélange des genres, importance du « grotesque » pour VH.. . Les pièces, même historiques, traitent des problèmes du temps mais peinent à se réaliser sur scène et à rencontrer un public populaire. 9 — En particulier : après la Restauration (1815-1830) et pendant la Monarchie de Juillet (1830-1848) = interrogent la légitimité du pouvoir (Cromwell [révolution anglaise 1644-58 : comment fonder un nouveau pouvoir après avoir aboli l’ancien], Lorenzaccio 1834). — La volonté de représenter tout le réel se heurte à des problèmes de mise en scène concrète (longueur, nombre de personnages), d’autant plus que le goût du public allait de plus en plus vers un décor réaliste (> lourdeur et complexité) > échec et fin du drame romantique : VH, Les Burgraves, 1843. . Poussant à bout l’inversion de la poétique d’Aristote (représentation du général > expression du particulier), drame romantique montre impossibilité d’une illusion de vie au théâtre > prépare dramaturgies à venir (symbolistes, distanciées…). + Musset aux marges du romantisme . Publie en 1829 son premier recueil, les Contes d’Espagne et d’Italie : collage de thèmes et pratiques romantiques (exotisme, passion, Don Juan < Byron ; virtuosité dans maniement d’un vers libéré…) ; se singularise par sa tonalité détachée, forme de scepticisme > remarqué (articles) mais avis réservés, prudents même au Cénacle. . Position assez distante et critique de Musset / école romantique en pleine affirmation : s’en moque en 1830 dans « Les Secrètes pensées de Rafaël » et « Les Vœux stériles » — se démarque de Lamartine, Hugo, Vigny < refuse engagement du poète dans combat politique, et chante même une nouvelle aristocratie du goût, s’inspirant de la Grèce antique ou de l’Italie renaissante (≠ Allemagne et Angleterre). . Rolla, 1833 = jne et riche débauché se suicide au bras d’une prostituée ; sentimentalisme désespérée ; Nuit de mai et de décembre 1835 > mépris àp du Parnasse, cf. Rimb. (quoique vogue sous le second Empire — surtt. de son théâtre). . Vision très désabusée de son propre moment historique : cf. Confession d’un enfant du siècle, 1836. + Le théâtre : . Décembre1830, La Nuit vénitienne : échec cuisant, sifflets du public > pièce retirée après deux représentation. 10 — un acte d’un romantisme mesuré, très proche du marivaudage : échec < pas d’appartenance marquée à la nouvelle école, et méfiance des classiques. — Musset ne veut plus « composer pour un public aussi sot ». . décembre 1832 = publie Un spectacle dans un fauteuil, regroupant deux pièces de théâtre non destinées à la scène (La Coupe et les lèvres « Poème dramatique » en vers et À quoi rêvent les jeunes filles) = forme permet grande liberté dans présentation nuancée des pers. et subtilité poétique de langage > indifférence de la critique, sauf de Sainte-Beuve. — 1833 = Andréa del Sarto (3 actes en prose, artiste de la Renaissance), Les Caprices de Marianne (comédie : prénom de l’héroïne < Marivaux, mais surtout marquée par comédies shakespearienne) > réécriture pour la scène (décor unique) après succès d’Un caprice (1847) : 1851 > repris ds Comédies et proverbes 1853 et 1856. — Contexte : jne Marianne mariée au vieux juge Claudio = déclare à sa servante repousser avances de Cœlio > mari veut tendre un piège aux éventuels prétendants de la jne femme > C. vient d’apprendre ces deux déclarations. + Pbmartique : cerner théâtralité particulière de cette exposition non destinée à la scène : fonction / comédie en tension / tropisme poétique, traitement de l’illusion > pbmatique existencielle distinguant les deux personnages. 11 MUSSET Les Caprices de Marianne (1833) — Problématique : Cerner théâtralité particulière de cette exposition non destinée à la scène. — I. Un prélude de comédie + 1) Le jeu du langage . a> Le principe du plaisir . b> Un dialogue perverti + 2) Exposition et poésie . a> Information . b> Diversité des discours — II. Le masque et l’abîme + 1) Une illusion sans fond . a> Réalité des masques . b> Carnaval du réel + 2) Une dramaturgie de la solitude . a> Rôles et personnages . b> Mise en scène du dénuement — III. Dualité dramaturgique et existentielle + 1) Deux paroles . a> Soi et les autres . b> L’acte et l’humeur + 2) Deux éthiques . a> Face au risque de la mort . b> Du mouvement et de l’immobilité de l’être — Conclusion : L’extrait montre une théâtralité fonctionnelle (celle d’une scène d’exposition : tonalité, présentation des personnages, éléments d’un drame) mais aussi et surtout, intériorisée : l’apparence est un enjeu pour l’être même de personnages dont la confrontation propose une dualité existentielle. 12 HUGO Ruy Blas (1838) — Hugo et le génie du drame + La révolution hugolienne . Hugo et ses proches reprennent les grandes idées du romantisme élaborées en Allemagne (W. Schlegel > Madame de Staël — De la littérature 1880, De l’Allemagne 1810 —, Benjamin Constant — traduit le Cours de littérature dramatique de Schl. 1813 — : groupe de Coppée, en Suisse). — Remise en cause de la doctrine de l’imitation, pour une pensée de l’expression et de la création : il ne s’agit pas d’imiter une réalité éternelle (Aristote), mais d’exprimer une réalité créative, en devenir, afin de mieux la découvrir et la comprendre. Cette réalité = l’histoire et la nature (≠ les essences et Dieu). — Exemple : Shakespeare (cf. Nerval Racine et Sh. 1822-1825 ; Schiller (Les Brigands 1780), Gœthe Faust, traduit par Nerval en 1827) . Pour les romantiques, l’œuvre peut représenter toute la réalité de son époque, qu’elle exprime > (cf. « Préface » de Cromwell, 1827 ; mais première pièce jouée de VH = Hernani 1830 ; A. Dumas : Henri III et sa cour, 1829) — le drame doit s’adresser au public de son temps : au 19e, après la Révolution, ≠ la cour et quelques érudits ; œuvre populaire… — les trois unités sont artificielles : seule importe l’unité d’action, qui peut se transporter en différents temps et lieux (puisque de toute façon, lieu et temps représentés ≠ théâtre et durée de la pièce…). — en particulier, importance des costumes et des décors (cf. mélodrame, ms avec souci historique) : « couleur locale »… — le drame, pas plus que la réalité, ne sépare le beau du laid, le tragique du comique : mélange des genres, importance du « grotesque » pour VH. (= présence de la culture populaire). . Les pièces, même historiques, traitent des problèmes du temps mais peinent à se réaliser sur scène et à rencontrer un public populaire. 13 — En particulier : après la Restauration (1815-1830) et pendant la Monarchie de Juillet (1830-1848) = interrogent la légitimité du pouvoir (Cromwell [révolution anglaise 1644-58 : comment fonder un nouveau pouvoir après avoir aboli l’ancien], Lorenzaccio 1834). — La volonté de représenter tout le réel se heurte à des problèmes de mise en scène concrète (longueur, nombre de personnages), d’autant plus que le goût du public allait de plus en plus vers un décor réaliste (> lourdeur et complexité : cf. + tard pb. de Zola au théâtre) > échec et fin du drame romantique : VH, Les Burgraves, 1843. . Poussant à bout l’inversion de la poétique d’Aristote (représentation du général > expression du particulier), drame romantique montre impossibilité d’une illusion de vie au théâtre > prépare dramaturgies à venir (symbolistes, distanciées…). — cf. Théâtre en liberté de VH (àp. 1856, et pas destiné à la scène) : certains proches / symbolisme, d’autres + réalistes et jouant / mélodrame. + Contexte : . Don Salluste tient reine pour responsable de sa disgrâce > se venge en la faisant courtiser par son valet Ruy Blas, amoureux d’elle et qui se fait passer pour un autre noble déchu, cousin de Salluste, don César > séduction, RB 1er ministre, amour réciproque et avoué > Salluste exécute sa vengeance : RDV à la reine ds une maison lui appartenant. . Sc. = irruption d’un h. masqué qui se révèle être Salluste > veut faire renoncer la reine au trône (ne sera plus reine) > RB dévoile sa propre identité — double péripétie, avant même le dénouement (RB tue Salluste puis se tue) : cf. tragi-comédie, commedia espagnole (déguisement, honneur) ? — inversion des rapports de pouvoirs : courtisans / reine puis valet / roi, oscillation privé / public > drame ? . > pbmatique = pour la pièce comme pour les pers. = celle de l’identité — Quelle théâtralité ? > Représentation de quels pers. ? > lien d’une interro. / théâtralité (être / paraître) et / subj. 14 — I. Agitation dramatique + 1> Un spectacle en actes . a) Toucher les sens . b) Jouer l’extrême + 2> Péripéties concaténées (≠ comédie ; composantes tragiques) . a) Double terreur : le trône et le bonheur . b) Rebondissement : l’honneur d’un laquais — II. Dramatisation des caractères + 1> La rhétorique du traître . a) Détours . b) Force . c) Duplicité + 2> Les tragédies de la vertu . a) Victimes lyriques 15 . b) Questions et silences . c) Évidence d’une distance — III. Théâtralisation de l’identité + 1> Le tourbillon des noms . a) L’homme aux cent visages . b) La reine égarée . c) Éclipses du héros + 2> L’apparition du monstrueux . a) Métaphores . b) Vers 16 ROTROU Le Véritable Saint Genest (1647) — L’inflexion baroque + Le classicisme et ses marges : une victoire plurielle . Force de la tragi-comédie : — Genre prédominant db. 17e = pastorale + tragi-comédie : < comedia espagnole illustrée par Lope de Vega, en France = tgdie humaniste (Garnier) > Hardy puis Mairet ; intrigue amoureuse compliquée, romanesque échevelée, réalisme cru (ni unités, ni bienséances). . Progression des règles : alliance de la tradition humaniste et, de plus en plus, d’une politique d’État éprise de grandeur et de rigueur (s’impose avec l Fronde 1648-53) + évolution des goûts du public (glissement de l’héroïsme à l’honnêteté). — Existe jusqu’à la fin des années 20 un parti moderniste, des « Irréguliers » (< Lope de Vega Art nouveau de faire des comédies en ce temps 1609 : pas distinction entre genres, seult unité d’action [possible deux intrigues], polymétrie… ; adaptation / Arist. : variété ds la nature). — 1630, Chapelain = Lettre sur la règle des 24h [> principe de la vraisemblance] ; 1657 abbé d’Aubignac La pratique du théâtre. * Surtout : 1631 Silvanire de Mairet, tragi-comédie pastorale = justifie les règles par principe de vraisemblance comme façon de plaire (≠ autorité) . Force des marges : Corneille — Victoire des réguliers = notamment < scandale du Cid (1637) [> préfaces de Corneille à ses Œuvres de 1660] : critique résumées par Chapelain = invraisemblable < trop d’évts en 24h, et Chimène fille dénaturés (épouse le meurtrier de son père) ; vraisemblance liée à la moralité et à la cohérence psychologique : Corn. préfèrera tj. le vrai (> source historiques ou légndaires / pers. d’exception : Médée, Attila). * > concentration de ses œuvres des années 40-42 : Horace, Cinna, Polyeucte. 17 — Singularité cornélienne (< tragi-comédie) : préfère les extrêmes, tragédie à fin heureuse, tragédie « implexe » (< romanesque et politique : Rodogune 1645). [≠ condensation de la tragédie galante racinienne : Andromaque 1667] + Rotrou (1609-1650) et l’inflexion tragique : . Auteur prolixe, dont seule une partie de l’œuvre ns est parvenue : 35 pièces (comédies, tragi-comédies, tragédies…) . L’auteur de l’Hôtel de Bourgogne — Un des principaux pourvoyeur de pièces de ce théâtre (= perd dts sur ses pièces au profit du directeur de troupe) après Hardy : > 1634 ; intro. notamment comédie à l’espagnole (La Bague de l’oubli, 1629) [> marque Molière] ; dominante = est et restera trgi-comédie . L’homme de Richelieu — 1635 : ds groupe des Cinq auteurs que Richelieu réunit pour écrire pièces dont il écrit parfois canevas de sa main ; reste à l’écart / querelle du Cid, malgré admiration pour Corneille. . Un certain retrait — àp 1639 = se retire ds sa ville natale, Dreux > fin de vie paisible (magistrat) où écrit une pièce par an. + Une tragédie chrétienne . La comedia espagnole et sa concentration — Rotrou adapte en fait La feinte véritable de Lope de Vega (1608 > -21) : en resserre considérablement l’intrigue, en la resserrant autour de la représentation de la conversion. . Une apologétique — Moment de la tragédie chrétienne : cf. Polyeucte 1642 > Saint Genest de Desfontaines, à l’Illustre Théâtre de Molière (1645-6) — Reprend aussi trad. de l’apologie du théâtre [< statut très défavorisé des comédiens, amélioré par Richelieu 1641 (propriété, sacrements, sépulture)] : cf. tirade d’Alcandre à la fin de L’Illusion comique de Corneille (1635) > Comédie des comédiens de Scudéry (1635). — VSG remarquable < fait converger deux apologies. . Contexte et problématique de VSG 18 — Intrigue : empereur donne sa fille Valérie en mariage à Maximin, vainqueur d’Orient > pour le mariage = comédien Genest et sa troupe parodieront l’enthousiasme des martyrs chrétiens (I) ; pendant répétitions, Genest emporté par son rôle commence à éprouver la foi, ms résiste ; > joue Adrian, ancien officier de Maximin, converti et qui se prépare au martyr (II) ; Maximin au cachot pour torture, ms encouragé par sa f. Natalie ; (IV) Adrian demande baptême à Anthyme, qui l’encourage au martyr > Genest révèle sa conversion effective : autres acteurs croient à la perte de mémoire + impro ; (V) Valérie demande grâce pour Genest ms trop tard (mort ds torture). — Pbmatique : spécifier dramaturgie particulière de cette tragédie baroque en montrant interaction entre théâtralité et sacralité * I. Construction de l’espace-temps théâtral ménage une véritable sacralité dramatique * II. Péripétie religieuse passe par une activation du langage dramatique — I. Le monde du théâtre + 1) L’espace dramatique (v. distinction et tension tragiques) . a) Le théâtre dans le théâtre . b) Le théâtre au-delà du théâtre (sacralité) . c) Le théâtre en deçà du théâtre (abyme des spect.) 19 + 2) Une péripétie (spectaculaire de tragi-com) . a) L’opposition des temps . b) Étirements du temps (échos et amorce) . c) Le suspens de l’actuel — II. L’irruption du sacré + 1) Les degrés de l’artifice . a) Lever le masque (champ lex. + machine) . b) L’eau et le sang . c) Silence et vide (+ hésitation des femmes) + 2) L’art et l’action . a) La force du discours (rhétorique et prosodie) . b) Actes de langage (interpellations [N] et impératifs) 20 . c) Du combat au Verbe (soldat > acteur) 21 ROTROU Le Véritable Saint Genest (1647) — I. Le monde du théâtre + 1) L’espace dramatique . a) Le théâtre dans le théâtre . b) Le théâtre au-delà du théâtre . c) Le théâtre en deçà du théâtre + 2) Une péripétie . a) L’opposition des temps . b) Étirements du temps . c) Le suspens de l’actuel — II. L’irruption du sacré + 1) Les degrés de l’artifice . a) Lever le masque . b) L’eau et le sang . c) Silence et vide + 2) L’art et l’action . a) La force du discours . b) Actes de langage . c) Du combat au Verbe 22