En 1945, l`Allemagne n`existe plus en tant qu`Etat. Le territoire

Transcription

En 1945, l`Allemagne n`existe plus en tant qu`Etat. Le territoire
Parcours pédagogique (enseignant) de l’exposition sur le mur de Berlin
Attention, les questions de ce questionnaire ne suivent pas exactement
l’ordre des salles de l’exposition. Lisez bien l’intégralité des questions
avant de commencer à le remplir.
Quelle était la situation de l’Allemagne et de la ville de Berlin en 1945 ?
En 1945, l’Allemagne n’existe plus en tant qu’Etat. Le territoire allemand est divisé en
quatre zones d’occupation, de même que la ville de Berlin. Ces zones sont confiées
aux quatre grands vainqueurs de la guerre : les Etats-Unis, la France, la GrandeBretagne et l’URSS. La ville est alors un champ de ruines.
Qu’est-ce que les débuts de la guerre froide et la création des deux Allemagnes (RDA
et RFA) ont changé pour Berlin ?
Le début de la guerre froide en 1947 fait que les zones américaine, britannique et
française se retrouvent dans le bloc occidental alors que la zone soviétique fait partie
du bloc communiste. Suite au blocus de la zone occidentale de Berlin-Ouest par
l’URSS du 24 juin 1948 au 4 mai 1949, qui avait pour but de faire pression sur les
Occidentaux pour les empêcher de restaurer un Etat allemand à l’Ouest, deux
Allemagnes sont créées en 1949 : la RFA (République fédérale d’Allemagne), qui est
une démocratie libérale et la RDA (République démocratique allemande), qui est une
dictature communiste. Berlin-Est devient la capitale de la RDA alors que la capitale
de la RFA est Bonn.
Pourquoi la RDA, à la demande de Moscou, a-t-elle construit un mur autour de
Berlin-Ouest en 1961 ?
Entre 1949 et 1961, Berlin devient un point de passage pour les Allemands de l’Est
souhaitant fuir la dictature pour venir de réfugier à l’Ouest. La construction du mur
en 1961 a pour objectif de mettre fin à cette hémorragie, qui touche surtout les
jeunes diplômés.
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Comment le mur est-il conçu une fois terminé ?
Le Mur, long de 155 kilomètres (dont 43,1 km sur sa longueur intraberlinoise) et
haut de 3.60 mètres venait en complément des 1 393 kilomètres de la longue
frontière RFA-RDA, le tout donnant un visage palpable au fameux rideau de fer.
Il coupait 193 rues principales et adjacentes. Comme le reste de la frontière des
deux Allemagne, le mur de Berlin était pourvu d'un système très complet de fils de
fer barbelés, de fossés, de pièges à tank, de chemins de ronde et de miradors. La
largeur totale de ces installations dépendait de la densité des maisons près de la
frontière et allait environ de 30 à 500 mètres sur la Potsdamer Platz. Les maisons du
secteur Est proches du Mur furent progressivement vidées de leurs habitants puis
murées.
En vous aidant de ce célèbre discours du président Kennedy, expliquez ce que
symbolisait ce mur pour les Occidentaux ?
« Il ne manque pas de personnes au monde qui ne veulent pas comprendre ou qui prétendent
ne pas vouloir comprendre quel est le litige entre le communisme et le monde libre. Qu’elles
viennent donc à Berlin. D’autres prétendent que le communisme est l’arme de l’avenir. Qu’ils
viennent eux aussi à Berlin. Certains, enfin en Europe et ailleurs, prétendent qu’on peut
travailler avec les communistes. Qu’ils viennent donc ceux-là aussi à Berlin.
Notre liberté éprouve certes beaucoup de difficultés et notre démocratie n’est pas parfaite.
Cependant nous n’avons jamais eu besoin, nous, d’ériger un mur pour empêcher notre peuple
de s’enfuir. Je ne connais aucune ville qui ait connu dix-huit ans de régime d’occupation et
qui soit restée aussi vitale et forte et qui vive avec l’espoir et la détermination qui est celle de
Berlin-Ouest. (…)
La paix en Europe ne peut pas être assurée tant qu’un Allemand sur quatre sera privé du
droit élémentaire des hommes libres à l’auto-détermination. Après dix-huit ans de paix et de
confiance, la présente génération allemande a mérité le droit d’être libre, ainsi que le droit à
la réunification de ses familles et de sa nation pacifiquement et durablement.
(…) Quand tous les hommes seront libres, nous pourrons attendre en toute conscience le jour
où cette ville de Berlin sera réunifiée et où le grand continent européen rayonnera
pacifiquement.
La population de Berlin-Ouest peut être certaine qu’elle a tenu bon pour la bonne cause sur
le front de la liberté pendant une vingtaine d’années. Tous les hommes libres, où qu’ils vivent,
sont citoyens de cette ville de Berlin-Ouest et pour cette raison, en ma qualité d’homme libre,
je dis : Ich bin ein Berliner. »
John Fitzgerald Kennedy (1917–1963), le 26 juin 1963, balcon de l'hôtel de ville de
Schöneberg, Berlin-Ouest
Contrairement à ce que le tracé du mur autour de Berlin Ouest pourrait faire croire,
le mur n’emprisonne pas les Berlinois de l’Ouest mais empêche les Allemands de RDA
d’y entrer. Le mur symbolise donc le pouvoir dictatorial de la RDA, qui empêche la
libre-circulation de sa population. A l’inverse, la population de Berlin-Ouest, entourée
par le mur, devient aux yeux des Occidentaux le symbole de la résistance de la
démocratie face à l’oppression.
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Quel célèbre monument, situé au niveau du mur, présent sur de nombreuses images
dans l’exposition, devient le symbole de Berlin coupé en deux ?
La Porte de Brandebourg, devenue absurde puisqu’au lieu d’être une porte grandiose
elle devient une barrière entre les deux parties de Berlin.
Le mur était-il impossible à franchir ? Une caricature évoque ce changement dans la
dernière salle de l’exposition, saurez-vous l’identifier ?
Dans le cadre de l’Ostpolitik (politique d’ouverture vers l’Est), le chancelier Willy
Brandt, qui avait été maire de Berlin-Ouest à l’époque de la création du mur, obtient
des autorisations de visite à leurs familles de RDA pour les Allemands de RFA. Une
caricature de Plantu montre le chancelier Brandt avec une jambe de chaque côté du
mur, ce qui évoque cette avancée dans les relations Est-Ouest.
Ce changement est-il vrai dans les deux sens (RFA/RDA et RDA/RFA) ?
Aller en RFA pour un Allemand de l’Est restait par contre toujours impossible.
L’estimation du nombre des victimes ayant été abattues en essayant de passer le
mur d’Est vers l’Ouest fait encore l’objet de débats : elle fluctue entre 125 et 1135
morts… 4900 personnes auraient réussi à le franchir malgré tout.
Progressivement, du côté Ouest, le mur devient un lieu d’expression artistique et
politique pour les artistes berlinois et ceux venus du monde entier. Vous pouvez voir
de nombreux exemples de ces fresques dans l’exposition. Choisissez en une qui vous
touche particulièrement, essayez de l’analyser et expliquez pourquoi vous l’avez
choisie.
A votre tour, imaginez un dessin et/ou un slogan que vous auriez aimé peindre sur
ce mur.
En quoi l’arrivée au pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev a-t-elle changé la situation
politique des pays du bloc communiste ?
Après son arrivée à la tête de l’URSS en 1985, Mikhaïl Gorbatchev, dans le cadre de
sa politique de perestroïka, a décidé que l’URSS ne ferait plus d’actes d’ingérence
dans les affaires des républiques populaires du bloc soviétique.
Comment la population de RDA a-t-elle réagi à ce changement ?
La population de RDA espère alors ne plus faire l’objet de répression de la part de
l’Union soviétique en cas de révolte libérale, comme cela avait pu être le cas en
Hongrie en 1956 ou en Tchécoslovaquie en 1968. Les premiers mouvements de
révolte commencent dès 1987 mais c’est à l’automne 1989, après que la Hongrie ait
ouvert ses frontières avec l’Autriche, ce qui avait permis la fuite à l’Ouest de milliers
d’Allemands de RDA, que la contestation devient massive.
Comment le mur est-il « tombé » ?
Dans ce contexte de « fin de règne », le dictateur Erich Honecker démissionne, le
pouvoir communiste de RDA se désorganise et le soir du 9 novembre, la nouvelle de
l’ouverture de la frontière entre Berlin-Est et Berlin-Ouest est diffusé à la télévision
alors que la décision n’était pas encore officielle. Des milliers de Berlinois de l’Est se
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pressent aux postes frontières et pour éviter émeutes et accidents, les gardesfrontières, qui n’avaient alors reçu aucun ordre officiel, décident d’ouvrir les
barrières : c’est la « chute du mur de Berlin ».
Quels furent les premiers gestes des Berlinois la nuit de la « chute » du mur ?
Comment interprétez-vous ces attitudes ?
Les images de la nuit du 9 novembre montrent pour la plupart des jeunes gens
debout sur le mur, ce qui était interdit jusqu’à la veille et provoquait les tirs des
gardes-frontières, et des Berlinois attaquant le mur à grand coup de pic, afin
d’exprimer la force de leur désir de le détruire au plus vite.
Le lendemain du 9 novembre, le dessinateur Plantu publie cette caricature.
Expliquez-la en vous souvenant du discours de Kennedy.
Cette caricature montre un Berlinois de l’Est, suivi d’une foule de manifestants, qui
détruit le mur avec un tractopelle sous les yeux médusés des gardes frontières
soviétiques (étoile sur leur chapka). Il s’exclame « Ich bin ein Berliner ! », la célèbre
phrase prononcée par le président Kennedy en 1963, car les rêves de liberté
exprimés par celui-ci à cette occasion se concrétisent enfin.
Dans la dernière salle, une photo montre un jeune Allemand distribuant des fleurs
jaunes aux gardes frontières. Comparez-la avec cette célèbre image prise par Marc
Riboud en 1967 lors d’une manifestation contre la guerre du Vietnam.
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La photographie de Marc Riboud fonctionne sur un jeu d’oppositions beaucoup plus
complexe (femme/hommes, seul/groupe, désarmée/armé, pacifiste/bellicistes,
claire/sombres, fleur/fusils…) mais le clin d’œil est évident : la force de la liberté et
du respect des droits humains veut s’imposer face à la contrainte par les armes.
A quel bouleversement politique les disparitions du mur et du rideau de fer
aboutissent-elles ? Que signifie la caricature de la dernière salle où deux soldats
américain et soviétique disent : « Je crois qu’on dérange… »
Les deux Allemagnes sont rapidement réunifiées : dès le 3 octobre 1990. Dès lors, la
présence de forces d’occupation occidentales ou soviétiques à Berlin et en Allemagne
devient absurde. Ces forces sont rapidement évacuées. Elles avaient déjà été
considérablement réduites avant la chute du mur.
Dans le panneau de texte n°10, Pascal Chipot déplore le comportement de certains
Allemands de l’ex-RDA après la chute du mur. Pourquoi ?
L’auteur du texte est déçu que certains Allemands de l’Est soient plus fascinés par la
société de consommation qu’ils découvrent à l’Ouest que par la liberté à laquelle ils
ont désormais accès. Ce jugement est un peu sévère : il a fallu longtemps aux
sociétés occidentales pour remettre en cause leur modèle de surconsommation et
cette fascination pour les biens matériels et loin d’avoir disparue en Occident…
Une caricature de Plantu rappelle qu’il existe encore d’autres murs dans le monde.
Où cela et pour quelles raisons ?
La caricature évoque le mur qui sépare Israël et la Cisjordanie, pour protéger l’Etat
hébreu d’éventuelles attaques terroristes palestiniennes.
D’autres murs existent aussi :
- entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, car la Corée du Nord est une
dictature communiste qui multiplie les provocations militaires contre son
voisin.
- Entre l’Inde et le Bangladesh, pour empêcher l’afflux de réfugiés climatiques
vers l’Inde en cas de montée des eaux de l’océan indien
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Autour des enclaves espagnoles de Melilla et Ceuta en Afrique du Nord, pour
lutter contre l’immigration clandestine en provenance de l’Afrique
subsaharienne vers l’UE
A Chypre, entre la République indépendante de Chypre et la zone d’occupation
turque
Entre les quartiers catholiques et protestants de Belfast, en Irlande du Nord
Entre les Etats-Unis et le Mexique, contre l’immigration clandestine
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