Note de Synthese - 2006

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Note de Synthese - 2006
MANAGEMENT
Année 2006
Concours d’entrée en 1ère année
Epreuve de Note de Synthèse
Durée :
4 heures
Coefficient : 12
En vous appuyant sur le dossier suivant, rédigez une note de synthèse de
4 à 5 pages sur le thème suivant :
«Electronique Grand Public :
tendances, enjeux et perspectives »
N.B.: Ce document comporte 39 pages.
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CONTENU DU DOSSIER :
1. « Electronique grand public »
Telecom.gouv.fr
2. « Les français achètent plus nombreux et toujours plus sur Internet »
Le Monde – 13 janvier 2006
3. « Le wi-fi envahit le monde de l’électronique grand public »
Emmanuel PAQUETTE - Les Echos n° 19561 du 14 décembre 2005
4. « L’électronique de loisirs se décline dans le monde du travail »
Franck NIEDERCORN et Alain RUELO - Les Echos n° 19586 du 18 janvier 2006
5. « Une croissance du marché français de 6% attendue en 2006 »
Les Echos n° 19597 du 2 février 2006
6. « High-tech : les lancements de produits annoncés pour 2006 »
Régis MARTI - Les Echos n° 19574 du 2 janvier 2006
7. « L’électronique grand public vouée à l’innovation permanente »
Régis MARTI - Les Echos n° 19490 du 2 septembre 2005
8. « Les écrans plats et les produits plébiscités en 2005 »
Régis MARTI - Les Echos n° 19598 du 3 février 2006
9. « Les nouvelles technologies du CES cachent mal la complexité du choix pour
l’utilisateur »
Michel KTITAREFF - Les Echos n° 19579 du 9 janvier 2006
10. « La « techno-dépendance » de l’électronique »
Alain PEREZ - Les Echos n° 19372 du 16 mars 2005
11. « Steve Prentice : l’informatique est d’abord tournée vers le grand public »
Alain RUELLO - Les Echos n° 19586 du 18 janvier 2006
12. « Le monde est entré l’année dernière dans la nouvelle économie numérique »
Philippe ESCANDE - Les Echos n° 19397 du 21 avril 2005
13. « La France a rattrapé son retard numérique »
Régis MARTI - Les Echos n° 19419 du 24 mai 2005
14. « Croissance soutenue de l’électronique grand public en France »
Les Echos n° 19488 du 31 août 2005
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15. « Ecrans plats et nomadisme tirent l’électronique en France »
Claude Chendjou – Reuters
16. « Opérateurs haut débit : l’alternative est-elle possible ? »
Olivier DUMONS - Le Monde du 02 février 2006
17. « L’accès haut débit sur fil de cuivre se démocratise »
Michel Alberganti, Le Monde du 30 mars 2005
18. « Le téléchargement illégal explose en 2005 »
Le Monde du 18 janvier 2006
19. « L’électronique grand public se mobilise sur la haute définition »
Les Echos n° 19597 du 2 février 2006
20. « Les téléphones portables se lancent à la poursuite de l’iPod »
Le Monde du 1er mai 2005
21. « La concurrence féroce pousse les groupes à la diversité et à la réduction des coûts »
Gaëlle Macke, Le Monde du 23 septembre 2005
22. « La télévision numérique terrestre gratuite a réussi son décollage plus vite que prévu »
Le Monde du 3 janvier 2006
23. « Les ventes de PC en France au beau fixe »
La Tribune du 3 février 2006
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Électronique grand public
In : www.telecom.gouv.fr/multimaudio/egp_accueil.htm
1. Définition du secteur
Ce secteur couvre les produits de réception, d'enregistrement, de traitement et de reproduction de contenus
audio, vidéo et multimédias: téléviseurs, décodeurs de télévision numérique, magnétoscopes, camescopes,
lecteurs de DVD, matériels audio sous toutes leurs formes (radio, cassettes, minidisc, CD...fixes ou
mobiles). A ces produits classiques viennent s'ajouter les nouveaux produits liés au jeu et (ou) à Internet:
consoles de jeux, terminaux d'accès à Internet via la TV, Web Phones, terminaux pour téléchargement de
musique sur Internet (avec mémoires flash).
2. Caractéristiques du secteur
On assiste à un retour de la croissance depuis 1998 après des années de déclin (effets conjugués de la
croissance économique, des nouveaux produits et des nouveaux contenus attractifs). Cependant le
ralentissement économique mondial a ralenti la progression du marché européen en 2001.
La numérisation des produits et des réseaux a des conséquences contradictoires pour les grands acteurs de
l'Electronique Grand Public:
- nécessité d'affecter des budgets croissants de Recherche & Développement
- dynamisation de la demande (contenus plus nombreux, plus attractifs et plus interactifs)
- arrivée de nouveaux concurrents venant du monde informatique et des télécoms
- modification des modèles de conception et de distribution des produits (rôle important des
opérateurs et des distributeurs)
- aggravation du problème de la conciliation entre le droit à la copie privée et la protection des
droits d'auteurs.
Le secteur se trouve immergé au sein d'un renouvellement important des technologies et des modèles
économiques qui nécessitent de repenser la stratégie des entreprises:
- rythme élevé de renouvellement de technologies (visualisation, mémoire, compression numérique)
et nouveau mode de normalisation (forums "privé")
- mise en réseau des terminaux
- liens étroits avec les services
- irruption de modes d'accès à hauts débits à Internet (câble, modem x DSL) donnant accès à de
nouvelles sources de programmes (audio, puis vidéo) dont les terminaux ne seront pas forcément
contrôlés par les industriels du monde de l'Electronique Grand Public.`
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Les Français achètent plus nombreux et toujours plus sur Internet
LEMONDE.FR : Article publié le 13.01.06
Le commerce électronique en France a continué son envolée en 2005 : avec trois nouveaux millions
d'acheteurs, c'est désormais un internaute français sur deux – sur un total de 26,2 millions – qui n'hésite
plus à payer en ligne, d'après les estimations diffusées par l'Association pour le commerce et les services
en ligne (Acsel), jeudi 12 janvier. Leur nombre promet encore d'augmenter, puisque le nombre d'acheteurs
en ligne progresse désormais deux fois plus vite que celui de nouveaux internautes.
Le volume des achats a lui aussi fortement augmenté, même s'il est trois fois moins important qu'en
Grande-Bretagne, selon le quotidien Libération : les dépenses en services et produits ont atteint 10
milliards d'euros, en progression de 60 % par rapport à 2004, une hausse qui atteint 75 % quand on en
exclut les produits financiers.
LES FEMMES ACHETENT DE PLUS EN PLUS
Ces achats se sont banalisées et concernent désormais toutes les catégories sociales. Henri de Maublanc,
président de l'Acsel, déclare révolu le temps où les achats en ligne étaient surtout le fait d'hommes de
catégorie socio-professionnelle supérieure, urbains et technophiles, et consistaient principalement en
produits technologiques et voyages. "Il n'y a plus d'écart entre l'internaute acheteur et le Français moyen,
affirme-t-il. Les femmes achètent de plus en plus par l'Internet et les catégories sociales modestes sont
désormais proportionnellement plus acheteurs que la moyenne".
Tous s'achète désormais par l'Internet même si les loisirs, tels les voyages et l'électronique grand public
restent en tête, selon le cabinet de conseil TradeDoubler. Un constat qui s'est confirmé à Noël, avec 6,9
millions d'acheteurs en ligne en décembre (+ 21 %), tandis que le téléchargement de musique a été dopé
par l'engouement pour les baladeurs numériques.
D'après le baromètre du Journal du Net, les paiements en ligne par carte bancaire ont atteint 5,35 milliards
d'euros en 2005, pour 60,9 millions de transactions sur les quatre principaux services (Atos Origin,
International France, Caisse d'Epargne, PayBox Services et Experian) soit un panier moyen de 87,72 euros
par transaction. Le nombre de transactions à quant à lui progressé de près de 62 % au quatrième trimestre
2005 par rapport à la même période de 2004. La confiance dans la sécurité des transactions en ligne et
l'équipement en accès à haut débit restent deux facteurs-clés déterminant la progression du e-commerce.
"TRÈS, TRÈS FORTE CROISSANCE" ATTENDUE EN 2006
Sur la base non plus des paiements par carte bancaire mais des déclarations des cybermarchands,
Benchmark Group (éditeur du Journal du Net) évalue le chiffre d'affaires du e-commerce à 6,7 milliards
d'euros en 2005, en progression de 36 %. Le total de 10 millions d'euros annoncé par l'Acsel est lui basé
sur une extrapolation des données de son panel.
Pour 2006, le président de l'Acsel estime que la croissance du e-commerce devrait rester "très, très forte
dans tous les domaines", avec l'arrivée sur la Toile des grands groupes de la distribution, avec "des projets
gigantesques" – Carrefour prévoyant notamment d'investir "des centaines de millions d'euros", "pour
concevoir une "offre globale".
Carrefour, leader de la grande distribution en France, et Ikea, numéro deux du meuble, ont d'ailleurs fait
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leur entrée l'an dernier dans le "top 30" des sites marchands. Les cinq sites qui ont gagné le plus de
visiteurs l'an dernier sont eBay, Priceminister, Amazon et La Redoute, et Vente-privée. Les deux premiers
du classement témoignent par ailleurs de la montée d'une forme bien particulière d'e-commerce, les
échanges de produits d'occasion entre particuliers.
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ENQUÊTE
APRÈS L'ORDINATEUR, LE JEU, LA MUSIQUE ET LA PHOTO BASCULENT DANS L'INTERNET SANS FIL.
Le Wi-Fi envahit le monde de l'électronique grand public
Les Echos N°19561 du 14 Decembre 2005
Le Wi-Fi, qui équipe désormais 90 % des ordinateurs portables du marché, s'attaque à présent à
l'électronique grand public. Consoles de jeux, chaînes hi-fi, appareils photo et téléphones mobiles
devraient bientôt être capables de se connecter sans câble à Internet sans fil. Certains fabricants se servent
déjà du Wi-Fi comme d'un argument pour se différencier de la concurrence. D'autres y voient un moyen
de proposer de nouveaux services payants.
Jérôme Bonnet est un joueur comblé. Ce journaliste de trente-sept ans s'adonne à une nouvelle occupation.
Spécialiste du secteur, il possède une console portable Nintendo DS, sur laquelle il joue sur Internet
depuis peu. « C'était déjà possible sur les PC et sur les consoles de salon. Maintenant, c'est au tour des
consoles portables de s'y mettre. Lorsqu'on y a goûté, c'est très difficile de s'en passer », estime-t-il.
Pour Nintendo, il s'agit d'une petite révolution. Le groupe japonais a toujours refusé de proposer le jeu en
ligne. Trop complexe, trop technique. Ces cinq dernières années, il n'a jamais voulu s'engager dans cette
voie. La raison de son revirement brutal porte un nom : le Wi-Fi. Le développement de l'accès à Internet
sans fil a bouleversé la politique du groupe. Bars, hôtels, gares ou aéroports, de plus en plus de lieux
publics s'équipent de points d'accès (« hot spot ») pour offrir, gratuitement ou non, ce service à leurs
clients. Et tous les fournisseurs d'accès à Internet proposent le Wi-Fi en option dans leurs offres haut débit.
« La simplicité du Wi-Fi et sa connaissance accrue dans le grand public nous ont poussés à nous tourner
vers le jeu en ligne. C'est une tendance lourde du marché et une demande des joueurs », remarque Laurent
Fischer, directeur marketing de Nintendo France. Plus de 200.000 joueurs se sont déjà connectés à Mario
Kart DS grâce au Wi-Fi. Aux Etats-Unis, Nintendo a même signé un partenariat avec 6.000 restaurants
McDonald's équipés de hot spots. Sony, dont la PlayStation portable (PSP) intègre elle aussi une puce WiFi, compte répliquer. Il négocie actuellement un accord avec Orange en France.
Du PC aux loisirs
Créé pour et par l'industrie informatique, l'accès sans fil à Internet s'est largement répandu dans le monde
du PC. « Aujourd'hui, plus de 90 % des ordinateurs portables du marché sont déjà équipés », souligne
dans une note Frank Hanzlik, directeur général de la Wi-Fi Alliance. Selon les derniers chiffres dévoilés
fin novembre par la société In-Stat et la Wi-Fi Alliance, plus de 100 millions de puces à cette norme
auraient été mises sur le marché cette année. Un chiffre qui croît de 64 % par an. « Nous nous attendons à
une croissance encore plus rapide lorsque cette technologie sera intégrée dans des produits
d'électronique grand public », indique Frank Hanzlik. Utilisé à ses débuts pour surfer sur la Toile avec un
PC ou créer un réseau local sans fil, le Wi-Fi s'est ouvert à d'autres univers dont le jeu vidéo, la musique
ou la téléphonie mobile. Un moyen pour les fabricants de se différencier de la concurrence et de répondre
aux nouveaux besoins des utilisateurs.
La musique a été l'un des premiers exemples. Les internautes téléchargent des chansons ou encodent leur
CD en fichiers MP3. Mais ils veulent écouter leur musique sur leur chaîne, et pas seulement sur un PC ou
un baladeur. Pour répondre à cette demande, Apple a lancé son système Airport Express, qui permet
d'écouter sur sa chaîne hi-fi tous les fichiers musicaux stockés dans le disque dur de son ordinateur. La
société californienne Slim Devices commercialise, elle, la Squeezebox. Ce boîtier repose sur le même
principe mais, grâce à une télécommande et un écran à cristaux liquides, permet à l'utilisateur de choisir
les morceaux puisés dans le PC sans quitter son canapé.
Géant de l'électronique grand public, Philips n'a pas voulu laisser ce marché aux spécialistes de
l'informatique. Depuis deux ans, il commercialise des chaînes hi-fi à disque dur munies de puces Wi-Fi. «
L'année prochaine, cette tendance va toucher tous les domaines, explique Hubert Bouan du Chef Dubos,
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directeur du marketing de Philips. Cette technologie est devenue plus abordable, et elle simplifie la vie de
nos clients. »
La dernière chaîne stéréo du groupe néerlandais peut stocker des fichiers musicaux et les diffuser en Wi-Fi
vers des appareils plus petits. Ces derniers, installés dans les différentes pièces de la maison, permettent de
choisir et d'écouter en « streaming » les morceaux stockés dans la chaîne. La société vend quelques
dizaines de milliers de chaînes de ce type par an. Un volume encore faible. « Pour l'instant, seules les
chaînes hi-fi haut de gamme intègrent ce procédé. Mais, dans les années qui viennent, toutes en seront
équipées », prédit Hubert Bouan du Chef Dubos. Pour l'heure, ces appareils, vendus plus de 350 euros, ne
sont pas à la portée de toutes les bourses.
Vendre des services
Si certains fabricants tentent de se différencier grâce au Wi-Fi, d'autres sociétés veulent se servir de cette
technologie pour vendre des services autour de leurs produits. C'est le cas de Kodak ou de France
Télécom. Les fournisseurs d'accès à Internet ont ouvert la voie. « Ils ont largement contribué à
démocratiser cette technologie en l'intégrant à leur offre haut débit, explique Benoît Raimbault, directeur
général de la division photo de Kodak. C'est pour cela que nous avons voulu commercialiser des appareils
photo Wi-Fi. » Toutes les autres grandes marques de la photo y songent également. Canon et Nikon ont
ainsi annoncé la sortie d'appareils Wi-Fi pour les prochains mois. L'objectif est ambitieux et stratégique.
Après avoir vendu l'appareil, ces fabricants veulent proposer des services. Ainsi, le Kodak EasyShare One
permet de prendre des
clichés puis de les envoyer par e-mail à ses amis ou à sa famille, chez soi ou depuis un hot spot. Mais le
destinataire ne reçoit pas directement la photo : il doit cliquer sur un lien pour se connecter au site Kodak
EasyShare Gallery. Une fois identifié, il pourra voir les images... et éventuellement commander des tirages
à Kodak.
L'envoi des images à partir d'un hot spot, « gratuit pour l'instant, deviendra payant à la fin du mois de
janvier, ajoute Benoît Raimbault. AuxEtats-Unis, nous nous sommes alliés au réseau Wi-Fi de T-Mobile
pour le proposer contre 5 dollars par mois. »
Bientôt dans le téléphone
Le monde des télécommunications n'est pas en reste. France Télécom espère même générer 5 % à 10 % de
son chiffre d'affaires grâce au sans-fil d'ici à 2010. Tous ces services, regroupés sous le nom « Live », sont
reliés au boîtier d'accès à Internet par ADSL LiveBox (plus de 1 million d'abonnés en France en possède
un). L'opérateur propose notamment le service Livezoom : « Une petite caméra de surveillance envoie les
images de votre domicile par Wi-Fi, explique Jean-Yves Léonnec, responsable des plates-formes avancées
pour France Télécom. Vous pouvez voir ce qui se passe chez vous depuis votre téléphone mobile ou en
vous connectant sur un site Web grâce à un mot de passe. » Gratuit la première année, le service sera
ensuite facturé 3 euros par mois.
Mais la véritable percée du Wi-Fi dans le grand public pourrait venir du téléphone mobile. Les
fournisseurs d'accès réfléchissent à des offres qui regroupent l'accès à Internet, le téléphone illimité, la
télévision et la téléphonie mobile sur Wi-Fi _ on parle de « quadruple play ». Neuf Cegetel vient de lancer
un test d'une durée de six mois auprès de 200 personnes. Grâce à un téléphone Wi-Fi et GSM, les appels
téléphoniques peuvent transiter sur Internet lorsque la connexion au réseau le permet. Dans le cas
contraire, les appels passent par le réseau GSM traditionnel. Sur Internet, les appels sont facturés au même
prix qu'une communication sur
téléphone fixe. Un moyen d'attirer de nouveaux clients et d'augmenter le revenu moyen par abonné. « Cela
va prendre du temps avant que ces téléphones ne s'imposent dans le grand public, estime Sven Totté,
directeur marketing de SonyEricsson France. Il faut d'abord régler les problèmes d'ergonomie et de
facilité d'usage de ces appareils. » Environ 810 millions de téléphones mobiles devraient être vendus dans
le monde cette année, selon Gartner. Un marché potentiel considérable pour le Wi-Fi.
EMMANUEL PAQUETTE
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ENQUÊTE
INTERNET ET JEUX VIDÉO ONT CHANGÉ L'INFORMATIQUE PROFESSIONNELLE.
L'électronique de loisirs se décline dans le monde du travail
Les Echos N°19586 du 18 Janvier 2006
Une bonne partie des progrès dans l'informatique et l'électronique proviennent d'abord des marchés grand
public avant de faire irruption dans les entreprises, voire chez les militaires. Dans la plupart des cas, les
développements grand public provoquent une baisse des prix, qui permet une diffusion encore plus large
dans les domaines professionnels. Le jeu vidéo en constitue l'illustration la plus éclatante.
Les militaires français piaffent d'impatience. Dans quelques semaines, ils vont tester le système Félin. Un
acronyme qui signifie « Fantassin à équipement et liaison intégrées », et désigne l'équipement du
combattant du futur. Surprise, une partie des technologies est directement empruntée au grand public.
Ainsi, pour communiquer entre eux, les membres d'un même groupe de combat utiliseront la norme
DECT. La même qui permet de téléphoner assis dans son canapé avec un combiné sans fil. Quant au
réseau électronique, grâce auquel notre fantassin pourra connecter et alimenter en énergie tous ses
équipements électroniques, il repose sur un bus numérique de données USB 2.0.
Les militaires ne sont pas les seuls à emprunter au grand public. A tel point que les consultants du Gartner
parlent même d'une « consumérisation » de l'informatique (lire page suivante). Jadis, la technologie
arrivait dans les entreprises avant de débouler dans les foyers. Aujourd'hui, une multitude d'exemples
montrent l'inverse. La généralisation de la microinformatique domestique et de l'électronique grand public
ont initié le mouvement, encore renforcé par le triomphe d'Internet. Très rapidement, les entreprises ont
voulu adapter les outils du Web à leurs réseaux internes, et l'on a vu fleurir le concept d'intranet. Des sites
sur lesquels il a fallu donner des outils permettant de rechercher de l'information. A la suite des
internautes, les entreprises ont alors adopté les moteurs de recherche. Aujourd'hui, la navigation sur le
Web, grâce aux liens hypertextes, a changé notre façon de voir l'informatique. De même, elle a fait
évoluer la conception des logiciels d'entreprise, et notamment leur ergonomie.
Le jeu donne le « la »
La messagerie instantanée, outil fétiche des adolescents, inspire désormais les entreprises, qui veulent
intégrer ce genre de solutions dans leurs applications professionnelles. Et que dire du travail collaboratif ?
Les éditeurs de logiciels ont eu du mal à imposer des solutions comme Lotus Notes d'IBM, véritables «
usines à gaz » comparées aux applications basées sur des wiki, ces sites Web dynamiques permettant à
tout un chacun de participer à un forum ou un débat. « Les communautés virtuelles et les réseaux
collaboratifs nous inspirent beaucoup », admet Laurent Denizot, chef de projet chez EADS Defense and
Security. Même chose pour la voix sur IP, popularisée par le logiciel Skype, ou encore les réseaux sans fil
avec le Wi-Fi.
L'essor du jeu vidéo offre probablement l'exemple le plus frappant. Certes, depuis des lustres, à l'image
d'EDF, des compagnies aériennes ou des militaires, les grands donneurs d'ordres n'ont pas attendu Sony et
Nintendo pour s'intéresser à la simulation et aux images de synthèse. Mais du haut de ses 20 milliards
d'euros, le marché du jeu vidéo a pris une telle ampleur que c'est désormais lui qui imprime le rythme de
la course à la puissance. Un PC domestique destiné au jeu est bien plus puissant qu'un ordinateur de
bureau, car les jeux vidéo sont infiniment plus gourmands en puissance de traitement et d'affichage que
n'importe quelle application bureautique. Le jeu, qui pèse désormais aussi lourd que le cinéma, dope le
monde de l'électronique. Les fabricants de puces et de cartes graphiques se frottent les mains. « Ce marché
est dopé à l'innovation technologique. Avec chaque nouvelle console, l'augmentation de puissance est telle
que le potentiel d'innovation est énorme », insiste Anne Darnige, chargée d'affaires et spécialiste du
multimédia chez Oséo Anvar.
De nouvelles interfaces
En aval, les entreprises en profitent. « Le jeu vidéo, qui doit atteindre un public large grâce à un souci de
réalisme, inspire le reste de l'industrie avec une logique d'interface totalement nouvelle », insiste
Stéphane Dupasquier, directeur des services chez Virtools, une société française pionnière dans le
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domaine de la simulation. Mais surtout, les prix baissent. « Jadis, la simulation était réservée aux
militaires ou à certaines applications critiques. En s'en emparant, le grand public oblige les fournisseurs
à développer des technologies encore plus poussées », précise Claude Emmanuel Boisson, directeur de
l'innovation et des technologies d'Altran.
La simulation se répand
Du coup, de nouveaux secteurs, comme la formation, s'intéressent à des technologies autrefois coûteuses,
mais aujourd'hui abordables. Les pilotes de ligne ou les techniciens de centrales nucléaires ne sont plus les
seuls utilisateurs (« Les Echos » du 12/10/2005). Ils ont été rejoints par les chirurgiens, et même par les
conducteurs d'automobiles, pour lesquels la Macif s'est équipée d'un simulateur. L'Institut de recherche en
informatique de Toulouse (Irit) a quant à lui mis au point une application destinée à la formation des
pompiers. Une grande nouveauté. Jusqu'à présent, les systèmes de simulation se cantonnaient à
l'interaction avec un environnement physique : pilotage, conduite de centrale... Ce nouveau système veut
reproduire les interactions sociales. Ainsi, le jeune commandant de pompiers doit prendre des décisions,
non seulement en
fonction des données techniques ou des paroles qui lui sont adressées, mais aussi en fonction des gestes ou
du stress que trahissent les visages de ses hommes... « C'est une rupture technique. Nous parions que ces
outils vont désormais être utilisés par d'autres métiers », affirme Bernard Pavard, directeur de recherche à
l'Irit, à l'origine de ce projet.
L'alliance des technologies grand public et professionnelles a permis à Sagem de gagner le contrat de 800
millions d'euros de Félin face à Thales, allié à Giat Industries. Avoir un pied dans le grand public et l'autre
dans le monde professionnel lui a permis de trouver les bonnes solutions, estime Jean-Charles Pignot,
directeur de la communication de la branche défense du groupe, désormais baptisé Safran : « Il fallait
résoudre le problème du poids et de l'énergie. Le fantassin ne devait pas porter plus de 25 kilos, eau,
armes et vêtements compris. Une bonne connaissance du GSM nous a sans doute aidés. » Mais il y a des
inconvénients. Les technologies civiles doivent être « durcies » pour respecter les contraintes spécifiques
de la Défense. Et, dans le cas de Félin, les télécommunications sont cryptées. Surtout, « les logiques sont
différentes, insiste Claude Emmanuel Boisson, les technologies civiles sont bon marché, puissantes, mais
jetables. Pour les grandes applications critiques, c'est l'inverse. On exige la pérennité. On veut une
visibilité sur au moins vingt ans. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si, depuis cinq ans, il existe dans les
programmes militaires une clause garantissant le potentiel d'évolution de toutes les echnologies
utilisées».
Un défi pour l'entreprise
Dans l'entreprise, ce mouvement a une autre conséquence : « Il y avait auparavant une relation directe
entre business et technologie. Un troisième acteur est apparu : le consommateur. Dorénavant, les
entreprises vont devoir se bagarrer pour imposer à leurs employés la façon dont il faut utiliser ces
technologies. Car les produits sont d'abord pensés pour le consommateur et pas pour l'utilisateur
professionnel. » La tâche est ardue avec les jeunes salariés, observe Didier Lambert, directeur des
systèmes d'information d'Essilor : «Jadis, les nouveaux salariés se trouvaient valorisés par l'utilisation de
l'informatique. Aujourd'hui, les jeunes,habitués à un usage plus ludique, sont déçus. Ils éprouvent parfois
un sentiment de dévalorisation, voire de régression. »
Résultat, certains cadres exigent désormais d'utiliser leur propre PC avec leurs propres logiciels et leurs
données. En somme, un environnement de travail informatique personnalisé. Un cauchemar de plus pour
les directeurs informatiques. Les gourous du Gartner prédisent même à terme que certains salariés auront
un seul et même ordinateur pour la maison et le travail. « Pas du tout d'accord, estime Didier Lambert,
directeur des systèmes d'information d'Essilor. Chez nous, chaque PC peut déjà héberger 95 applications
différentes qui passent par des tests de qualification. Je bloque donc tous les ajouts personnels. »
FRANK NIEDERCORN ET ALAIN RUELLO
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ÉLECTRONIQUE
Une croissance du marché français de 6 % attendue en 2006
Les Echos N°19597 du 02 fevrier 2006
Plusieurs moteurs. Selon le Simavelec et l'institut GfK, le marché français de l'électronique grand public
devrait représenter 6,2 milliards d'euros cette année, soit une croissance de 6 % en valeur par rapport à
2005. L'an dernier, les ventes de téléviseurs, lecteurs de DVD, baladeurs MP3 et autres produits
audiovisuels avaient généré un chiffre d'affaires de 5,8 milliards d'euros, lui-même en progrès de 5,8 %
par rapport à 2004. En 2006, les industriels et les analystes tablent en effet sur plusieurs moteurs de
croissance, parmi lesquels la poursuite du développement de la télévision numérique terrestre (TNT) et de
l'explosion des ventes d'écrans plats, qui doivent, en unités, dépasser celles des TV à tube dans le courant
de l'année. Ils misent également sur les débuts de la télévision à haute définition, à l'occasion, notamment,
de la diffusion de grands
événements sportifs tels que la Coupe du monde de football, ainsi que sur la poursuite programmée de la
montée en puissance de l'ADSL.
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ÉLECTRONIQUE
ECRANS PLATS ADAPTÉS À LA TÉLÉVISION HAUTE DÉFINITION, NOUVEAU SYSTÈME
D'EXPLOITATION DE MICROSOFT... LES INDUSTRIES DE L'ÉLECTRONIQUE ET DE
L'INFORMATIQUE VONT ENCORE FAIRE ASSAUT D'INNOVATIONS CETTE ANNÉE.
High-tech : les lancements de produits annoncés pour 2006
Les Echos N°19574 du 02 Janvier 2006
Une fois de plus, l'année qui commence se montrera faste en termes d'innovation dans les secteurs de
l'électronique grand public et de l'informatique qui, au nom de la fameuse «convergence », n'en finissent
pas de s'interpénétrer. Ayant définitivement basculé dans l'ère du tout-numérique, l'électronique de loisir
n'en a cependant pas fini de se transformer au fur et à mesure de l'entrée en lice des nouvelles
technologies, notamment dans le domaine de l'image. Après le DVD et la télévision numérique terrestre
(TNT), qui ont déjà permis à un large public de goûter aux avantages du numérique, la télévision haute
définition (TVHD) permettra de franchir une nouvelle étape vers une image de grande qualité, sans
commune mesure avec l'analogique.
Les diffuseurs français sont déjà sur la ligne de départ, avec toutefois un certain retard par rapport à leurs
homologues britanniques (BBC, BSkyB...) et allemands (Premiere, ProSiebenSat.1). Canal+ et TPS _
bientôt fusionnés _ ont en effet dans leur ligne de mire les grands événements sportifs que seront,
notamment, les jeux Olympique d'hiver à Turin en février et la Coupe du monde de football en Allemagne
en juin.
Les industriels comptent bien tirer profit de l'engouement pour les grands événements sportifs pour donner
le coup d'envoi commercial de la TVHD dans les foyers français. Les Philips, Sony, Samsung, Sharp et
autres LG qui bénéficient déjà de l'envolée des ventes d'écrans plats (« Les Echos » des 26 et 30
décembre) disposent désormais d'une offre conséquente de téléviseurs « HD Ready ».
Nouveau Windows
Il reste cependant à convaincre les acheteurs (y compris ceux qui viennent d'investir dans un écran plat
«analogique »), déjà largement sollicités par la palette des produits de loisir, d'investir dans un nouvel
écran haute définition, alors que les programmes diffusés en HD ne seront disponibles, dans un premier
temps, que sur le câble et le satellite, puis sur l'ADSL.
Si les taux d'équipement des foyers français en micro-ordinateurs tend à se rapprocher de celui de la
télévision, le téléviseur demeure encore sans conteste l'écran principal de la maison. Mais les fabricants de
PC n'ont pas dit leur dernier mot. Désormais doté de lecteurs de DVD, d'adaptateurs TNT et à même de
recevoir les programmes de télévision sur ADSL, le micro-ordinateur frappe avec insistance à la porte du
salon. Microsoft, Intel, HP et Dell en tête poussent le concept de « maison numérique » (utilisant le plus
souvent la version « Media Center » de Windows). Le PC devient alors le chef d'orchestre multimédia, la
télécommande remplaçant le clavier et la souris pour jouer, lire des DVD, visualiser des films ou des
photos, regarder la télévision ou écouter de la musique. Esthétique, silencieux et multifonction, le « PC de
salon » doit encore se faire une place parmi les équipements de divertissement numérique du foyer.
L'industrie informatique table également sur le nouveau système d'exploitation de Microsoft, «Vista »
(l'ex-«Longhorn »), qui sera finalement introduit en 2006, avec deux ans de retard sur le calendrier initial.
Doté d'une nouvelle interface graphique 3 D et de technologies de sécurité nettement améliorées par
rapport à Windows XP, le dernier-né de Microsoft devrait également contribuer à accélérer le
renouvellement du parc de PC, tant dans les entreprises que sur le marché grand public.
RÉGIS MARTI
12
ÉLECTRONIQUE
ALORS QUE L'IFA, LE GRAND SALON DE L'ÉLECTRONIQUE GRAND PUBLIC, S'OUVRE
AUJOURD'HUI À BERLIN, LES INDUSTRIELS DU SECTEUR SONT CONDAMNÉS À INNOVER
EN PERMANENCE AFIN DE MAINTENIR LEURS MARGES.
L'électronique grand public vouée à l'innovation permanente
Les Echos N°19490 du 02 Septembre 2005
Alors que s'ouvre aujourd'hui à Berlin l'Internationale Funkaustelung (IFA), l'un des rendez-vous
incontournables de l'électronique grand public, les industriels concernés témoignent d'une forme et d'un
dynamisme que leur envieraient bien d'autres secteurs. Les visiteurs qui arpenteront les quelque 160.000
mètres carrés du parc des expositions de la capitale fédérale pourront en effet constater un foisonnement
de nouveautés. A l'occasion de la première manifestation mondiale de la profession, le nombre des
exposants (près de 1.200) a augmenté de 15 % par rapport à la dernière édition. Et, comme il y a deux ans,
la vidéo se taille la part du lion sur les stands de l'IFA.
L'explosion des ventes d'écrans plats (LCD et plasma), de lecteurs et enregistreurs de DVD, de systèmes
de home cinéma révèle l'appétit retrouvé des consommateurs européens pour les produits technologiques.
De l'ordinateur de maison au baladeur MP3, en passant par l'appareil photo numérique ou le téléphone
mobile, le budget des Européens pour ce type d'équipement ne cesse de progresser. Mais c'est surtout
l'innovation technologique qui tire un marché pour lequel quatre décennies auront été nécessaires pour
passer d'une révolution à une autre : le passage de la télévision noir et blanc à la couleur et la transition de
l'analogique vers le tout-numérique.
Qualité d'image
« Nous sommes entrés dans la troisième révolution, celle du passage de l'artificiel au naturel », estime
pour sa part Gee Sung-choi, PDG de Samsung Digital Media Business. Pour le patron des activités audio
et vidéo du géant coréen, les nouvelles techniques de diffusion en haute définition et les performances des
téléviseurs tout-numérique vont en effet marquer une nouvelle étape majeure pour l'industrie. Le label «
HD Ready » (prêt pour la télévision à haute définition) est en effet un passage obligé pour les fabricants
soucieux de tirer parti de l'arrivée progressive de programmes HDTV. Philips estime que 95 % de ses
téléviseurs porteront ce label à
la fin de cette année, et Samsung propose d'ores et déjà 38 modèles sur le marché européen. Même si
l'Europe continue d'accuser un net retard par rapport à l'Asie, les consommateurs devraient être
rapidement convaincus par la qualité d'image des nouvelles générations de téléviseurs, ainsi que des DVD
(Blu-ray ou HD-DVD, respectivement soutenus par Sony et Toshiba). Pour autant, et en dépit du bon
moral des acheteurs, les industriels demeurent confrontés à l'érosion continue des prix de vente, y compris
pour les matériels les plus sophistiqués. Selon l'institut marketing GFK, les équipements moteurs de
l'industrie électronique grand public ont en effet subi en un an une baisse de 15 % à 45 % de leur prix de
vente selon les familles de produits. « Le défi consiste à résister à l'érosion des prix en évitant la
détérioration des marges »,
reconnaît Rudy Provoost, directeur général de Philips Consumer Electronics, pour qui la recherche et
l'innovation constituent l'un des facteurs de succès dans un tel contexte.
RÉGIS MARTI
13
ÉLECTRONIQUE
EN 2005, LES FRANÇAIS ONT CONSACRÉ 18 MILLIARDS À L'ACHAT DE PRODUITS TECHNIQUES, ET
LA FRÉNÉSIE DE CONSOMMATION DEVRAIT SE CONFIRMER EN 2006.
Les écrans plats et les produits nomades plébiscités en 2005
Les Echos N°19598 du 03 fevrier 2006
La croissance explosive des ventes de télévisons à écran plat et de produits nomades tels que les baladeurs
numériques a largement contribué à tirer le marché français de l'électronique grand public l'an dernier et,
plus généralement, celui des biens techniques grand public. Au-delà de la seule croissance des ventes, ce
secteur continue également à subir une mutation en profondeur, initiée depuis plusieurs années par les
technologies numériques et confirmée par l'essor de la mobilité et du nomadisme. « La mobilité sera l'un
des principaux axes de développement du marché en 2006 », souligne Claude Floch, directeur du
département électronique grand public de GfK, en précisant que ce sont quelque 27 millions d'appareils
nomades (du baladeur au téléphone mobile, en passant par la console de jeu) qui devraient être
commercialisés cette année.
Bien que sa croissance soit en retrait (avec 6 % en valeur l'an dernier) par rapport à celle enregistrée en
Grande-Bretagne (+ 13 %) ou en Allemagne (+ 11 %), le marché français de l'électronique grand public
s'est parfaitement comporté l'an dernier. Et ce en dépit de l'impact sur la consommation _ mesurable sur
certains acheteurs potentiels _ du référendum sur la Constitution européenne (en mai et juin) puis de la
crise des banlieues en novembre. De 6,2 milliards d'euros en 2005, ce marché devrait atteindre 6,6
milliards cette année, soit près de 7 % de hausse, selon GfK. Plus globalement la croissance a été encore
plus forte pour l'ensemble des biens techniques grand public (incluant aussi l'informatique, les
télécommunications, les consoles de jeu et la photographie) qui ont généré un chiffre d'affaires de quelque
18 milliards l'an dernier, en hausse de 9 % par rapport à 2004. Ce marché devrait encore progresser
d'environ 6 % cette année, selon l'institut, témoignant ainsi du poids croissant des dépenses consacrées aux
produits techniques dans le budget des ménages français.
Outre l'évolution globale du secteur en valeur, ce marché est également caractérisé par une transformation
de la répartition des ventes. Ainsi, grâce aux écrans plats _ qui vont dépasser cette année les écrans
cathodiques en nombre d'unités vendues _, la télévision représente désormais la moitié du chiffre
d'affaires global du secteur de l'électronique grand public (44 % en 2004). Avec près de 20 % de
croissance en valeur l'an dernier, les produits audio portables pèsent désormais quant à eux plus que la hifi (12 % et 11 % du total respectivement).
Les changements du « mix produits » intervenus dans l'électronique grand public ont également des effets
notables au niveau de la distribution. Ainsi ce sont les « multispécialistes » (FNAC, Darty, But,
Conforama, Planète Saturn...) qui ont le mieux tiré leur épingle du jeu l'an dernier, avec une croissance de
13 % en valeur de leurs ventes. De leur coté, les groupements indépendants (Gitem, Expert, Digital,
Pulsat...) ainsi que les hypermarchés, avec seulement 3,5 % de croissance selon GfK, progressaient moins
vite que le marché. Une évolution qui s'explique par l'offre plus large des spécialistes et par un déficit de
conseil dans les grandes surfaces, en dépit de prix particulièrement attractifs.
RÉGIS MARTI
14
ÉLECTRONIQUE
MICROSOFT, INTEL, SONY, GOOGLE, YAHOO!, DELL ET LES AUTRES GRANDS ACTEURS
DE L'INFORMATIQUE ET DE L'ÉLECTRONIQUE DE LOISIR ONT RÉUSSI LEUR SHOW À LAS
VEGAS. TOUS ONT MONTRÉ DES TECHNOLOGIES ET DES SERVICES MULTIMÉDIAS À
COUPER LE SOUFFLE. MAIS LES CONSOMMATEURS VONT-ILS SE RUER SANS PLUS
ATTENDRE ?
Les nouvelles technologies du CES cachent mal la complexité du choix pour
l'utilisateur
Les Echos N°19579 du 09 Janvier 2006
Hollywood est venu à la rescousse de la Silicon Valley. La semaine dernière, Tom Hanks, Dany DeVito,
Morgan Freeman, Tom Cruise, Robin Williams et d'autres sont montés sur la scène du Consumer
Electronics Show de Las Vegas pour soutenir les présentations technologiques des grands acteurs du
moment.
Derrière les pitreries de ces grands acteurs le message était simple : l'heure a sonné de la vidéo disponible
«partout, à tout moment et sur n'importe quel terminal ».
Le consommateur se précipitera-t-il pour autant dans les magasins ? Pas sûr. D'abord parce que beaucoup
de ces technologies, présentées sur écrans géants haute définition, ne sont pas encore disponibles. Comme
par exemple ce séduisant lecteur de livres électroniques imaginé par Sony et dont l'auteur du « Da Vinci
Code », Dan Brown, est venu célébrer les mérites. Ou encore ces lecteurs de DVD haute définition ultraplats présentés par Toshiba ou Samsung.
D'autres obstacles, encore plus sérieux, contribuent à éloigner le client de ce nouvel eldorado. Le premier
réside dans la confusion des offres elles-mêmes. Par exemple, comment faire le tri entre les futurs
terminaux multifonctions estampillés au nouveau logo VIIV d'Intel, synonyme de performances
améliorées mais pas forcément complémentaires ?
Autre interrogation : comment s'intégreront les programmes de la nouvelle offre VIIV d'Intel avec le
logiciel de Microsoft, Windows Media Center, qui remplit la plupart des mêmes fonctions. Les deux
partenaires historiques présentent leurs offres comme « complémentaires »...
Par ailleurs, sur son PC, faudrat-il s'abonner aussi bien aux services d'AOL qu'à ceux de Yahoo! et de
Google, et des autres, pour être sûr d'accéder via Internet à tous ses contenus préférés ? « Pour l'instant,
chaque acteur du marché joue sa propre carte, en espérant que ce sera elle qui sera choisie par le
consommateur », résume Tim Bajarin, président de Creative Strategies.
Google plus cher qu'IBM
Si le consommateur est encore bien en peine de choisir son nouvel environnement multimédia, il a déjà
compris qu'il lui coûtera cher.
Enfin, les industriels eux-mêmes ne sont pas prêts : quel standard de DVD haute définition entre Blu-ray,
soutenu par Sony, et le DVD HD, promu par Toshiba, aura finalement le dernier mot ?
En marge de ces choix techniques à trancher, d'autres batailles se livrent en coulisses. Notamment entre
opérateurs de réseau de télécommunications et fournisseurs de contenu. Les premiers, persuadés que les
nouveaux services de vidéo en ligne vont considérablement augmenter le volume de données transmises
sur des réseaux qu'ils sont les seuls à financer aujourd'hui, voudraient une part du nouveau gâteau qui se
profile. Ils exigent donc des seconds qu'ils leur versent un pourcentage du prix que les internautes paieront
pour télécharger leurs films à très haut débit. Refus de Google et des autres, au motif que les internautes
paient déjà le prix d'un abonnement haut débit, même si celui-ci n'est pas du niveau exigé pour de la
diffusion vidéo en continu.
Lorsque l'on accumule toutes ces incertitudes, la complexité devient telle qu'Intel, Microsoft, Sony,
Yahoo! Et les autres ont tous dû prévoir des campagnes marketing de centaines de millions de dollars pour
tenter de convaincre leurs clients des bienfaits de ces nouvelles technologies multimédias. Malgré ces
difficultés, les analystes et la Bourse semblent pourtant confiants qu'avec le temps l'industrie électronique
15
de loisir _ y compris les géants du Net, qui s'invitent à la fête _ parviendra à ses fins. Au moment où Larry
Page, le cofondateur de Google, annonçait son nouveau service de vidéo à la demande à la tribune du
CES, une nouvelle poussée de l'action valorisait sa société juste au-dessus de celle d'IBM...
MICHEL KTITAREFF
16
SCIENCES
LE SECTEUR DE L'ÉLECTRONIQUE GRAND PUBLIC EST ENGAGÉ DANS UNE COURSE AUX
TECHNOLOGIES COMBINANT PERFORMANCE ET FAIBLE CONSOMMATION D'ÉNERGIE.
La « techno-dépendance » de l'électronique
Les Echos N°19372 du 16 Mars 2005
On n'imagine pas la somme d'innovations invisibles concentrées dans un lecteur de MP3, un PC portable
ou un téléphone cellulaire : microprocesseurs, écrans plats, mémoires statiques, disques durs.
Contrairement à la crainte des constructeurs, le marché est loin de la saturation et reste tiré par la
technologie. Un temps décontenancés par l'obsolescence rapide des produits et des standards, les
consommateurs ont repris goût à cette course à la performance. Aux Etats-Unis, selon les chiffres de la
Consumer Electronics Association, le marché des produits électroniques de loisir, qui avait dépassé le cap
des 100 milliards de dollars en 2003, devrait frôler les 150 milliards de dollars en 2007.
Dans cette ambiance euphorique, les constructeurs continuent d'innover à jet continu, en misant sur la
«convergence des technologies ». Un concept déjà ancien supposé abolir les frontières entre informatique
et électronique qui donne la part belle aux appareils mobiles et communicants. Le lancement prochain d'un
PC intégrant un téléphone (au standard VoIP) confirme cette tendance qui s'inscrit dans le cadre du
concept d'« Extended Mobile Access ». Il s'agit en fait de mettre au point des appareils de plus en plus
universels, minces, légers et consommant peu d'énergie.
Le « thin and light » est donc au menu de tous les constructeurs qui s'inspirent désormais du concept « low
carb » très en vogue chez les nutritionnistes. Cette année devrait donc marquer l'arrivée des « vrais
ordinateurs portables », nettement sous la barre des trois kilogrammes.
Les composants électroniques jouent un rôle crucial dans ces performances. Dans le domaine des puces, la
montée en puissance des technologies multicoeurs est un premier pas pour résoudre un des défis clés de
l'informatique personnelle (fixe ou portable) : la dissipation d'énergie des circuits intégrés. Les
microprocesseurs de la dernière génération tournent à des fréquences de 4 GHz et comprennent plus de
125 millions de transistors sur une surface de quelques centimètres carrés. Selon Intel, cette concentration
thermique est du même ordre de grandeur que celle mesurée dans un réacteur nucléaire.
Le refroidissement devient donc un paramètre vital pour maintenir l'intégrité physique des composants sur
la carte mère. Les architectures multicoeurs (disponibles chez Intel, AMD, Sun Microsystems ou
Motorola) permettent d'augmenter la puissance de calcul d'environ 50 % sans grever le bilan thermique. Il
s'agit en fait d'intégrer plusieurs processeurs (jusqu'à 16 pour les serveurs) au sein du même circuit. Début
2006, cette technologie sera même intégrée dans une console de jeux (Sony PlayStation 3). Le plus
souvent, elle est couplée à une autre percée, elle aussi, en cours de généralisation : les processeurs 64 bits.
Là encore, tous les grands du secteur sont sur le coup (IBM, Intel, Apple, Microsoft...).
Révolution dans le stockage
Les technologies de stockage de l'information connaissent une évolution tout aussi spectaculaire. Là
encore, les extraordinaires percées fondamentales réalisées dans le domaine du magnétisme ont ouvert la
voie à des produits dont la réalisation semblait impensable il y a quelques années. Les microdisques durs
d'un pouce de diamètre (2,54 cm) sont capables de stocker près de 6 Gbits de données pour les plus
performants d'entre eux. En 2008, le segment haut de gamme des téléphones portables (8 à 10 % du
marché) devrait intégrer ce composant pour stocker des informations ou des images. Une nouvelle étape
dans le gain de place vient d'être franchie avec la génération 0,85 pouce (2,15 cm de diamètre). Ces
composants véritablement lilliputiens peuvent stocker 4 Gbits d'informations sur une surface de l'ordre
d'un timbre-poste. Ces systèmes électromécaniques (comprenant un disque tournant et une tête de lecture)
continuent de progresser d'environ 30 % par an.
Le marché de l'affichage reste enfin le plus dynamique et probablement le plus étonnant de tous. Le
triomphe des écrans plats étant désormais consommé, il s'agit maintenant de compter les points entre les
17
différents concurrents. Aux Etats-Unis, les TV à écran plat seront bientôt majoritaire (40 % du marché en
2004), et cinq technologies visent l'énorme marché de remplacement des encombrants écrans cathodiques,
qui se profile à l'horizon.
L'arrivée du super DVD
Derrière les deux technologies installées (cristaux liquides et plasma) désormais condamnées à une
inévitable guerre des prix se faufilent quelques outsiders dont l'avenir est incertain. La technologie DLP
(Digital Light Processing) industrialisée par Texas Instruments est l'exemple même de l'usine à gaz dont
on pensait qu'elle était condamnée à rester un exploit de laboratoire. Ce composant est formé de plus de 1
million de micromiroirs pivotants individuellement et déviant un signal lumineux. Chacun de ces
composants mobiles forme un pixel de base de l'image après passage du rayon lumineux à travers un filtre
tournant. Ce système réservé à la
rétroprojection commence à trouver sa place sur le marché des grands écrans et dans la projection
cinématographique (quelques dizaines de salles équipées aux Etats-Unis).
Dernier point chaud, l'arrivée du super DVD. Le Blue-Ray (diode bleue) est soutenu par une dizaine de
constructeurs : Sony, Dell, Hitachi, HP, Pionneer, Phililps, Samsung et depuis peu Apple. Cette technique
permet de stocker 27 Go sur un disque de 12 cm (contre 4,7 Go actuellement). Avec un taux de transfert 3
fois plus rapide (36 Mbits/sec). Les premiers appareils seront disponibles en début 2006 (des lecteurs sont
en vente au Japon).
Une version multicouches est déjà en développement.
ALAIN PEREZ
Face aux perspectives de croissance euphoriques du marché jusqu'en 2007, les constructeurs innovent à jet continu,
en misant sur des appareils de plus en plus universels, minces, légers et consommant peu d'énergie.
ENQUÊTE
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UNE INTERVIEW DU VICE-PRÉSIDENT ET RESPONSABLE DE RECHERCHES DE GARTNER.
Steve Prentice : L'informatique est d'abord tournée vers le grand public
Les Echos N°19586 du 18 Janvier 2006
Pour Steve Prentice, l'un des responsables du cabinet de conseil Gartner, pas de doute, en s'accaparant
Internet, monsieur Tout-le-Monde change la donne et impose ses conditions. Désormais, les nouveaux
produits et les nouveaux usages seront d'abord conçus pour le grand public, et les informaticiens devront
se demander comment les utiliser au sein des entreprises. Première victime : le PC professionnel standard
va s'effacer en partie devant le PC personnel, bien plus évolué !
Vous défendez le concept de « consumerization of IT » selon lequel l'innovation technologique passe
désormais par le grand public avant d'infiltrer les entreprises. Est-ce vraiment nouveau ?
La tendance se dessine depuis longtemps, mais nous sommes parvenus à un point d'inflexion aujourd'hui.
Avec la baisse des prix des matériels, la pénétration des accès à haut débit et le développement de
nouveaux services sur Internet, tout cela se combine aujourd'hui pour rendre l'informatique plus accessible
aux gens ordinaires. Du coup, l'informatique est plus tournée vers le grand public que vers les entreprises.
Et la tendance va s'accélérer.
Quels sont, d'après vous, les meilleurs exemples de technologies qui se sont imposées dans le grand public
avant de passer dans le monde professionnel ?
Les réseaux sans fil ont démarré à la maison. Les lecteurs MP3, de même, ont conquis le grand public
avant, par exemple, de devenir un format de fichier acceptable pour faire de la formation en ligne. Les
exemples foisonnent même si, à chaque fois, les informaticiens d'entreprise ont fait de la résistance.
Regardez les assistants personnels communicants [« smartphones » en anglais, terminaux combinant
assistant numérique et téléphone mobile, NDLR]. Pourquoi y intégrer un appareil photo ou une caméra ?
On finira pourtant par leur trouver un usage professionnel.
Qui symbolise le mieux cette tendance ?
Skype, évidemment, qui a favorisé le développement de la téléphonie sur Internet. Mais on peut citer aussi
Google, dont les logiciels gratuits ont changé la perception des gens sur ce que le Web permet. De son
côté, Microsoft est bien positionné, avec un pied dans les entreprises, l'autre dans le grand public.
N'oublions pas que les jeunes générations qui intègrent les entreprises vivent avec ces technologies
numériques. Si je prend l'exemple de mes enfants de 14 et 15 ans, pour eux, Apple et Sony sont les plus
importants fabricants de PC ! Pour la jeune génération, IBM et Dell ne sont pas des marques « cools »...
A l'inverse d'Apple ?
Exactement, Apple a beaucoup fait pour cela. Mais l'exemple de cette société montre qu'avoir un produit
ne suffit pas, mais qu'il faut lui intégrer des services. C'est l'association de l'iPod et d'iTunes qui s'est
imposée.
Pas encore dans les entreprises...
C'est vrai. Mais les gens savent ce que l'on peut faire avec, et connaissent la facilité d'usage de l'iPod. Dès
lors, c'est peut-être injuste, mais ils se demandent pourquoi l'informatique de leur entreprise est si « pauvre
» en matière d'interface.
Vous mentionnez IBM ou Dell. Pensez-vous que les grandes sociétés d'informatique professionnelle ont
pris conscience que l'innovation passait par le grand public ?
IBM et Dell sont si concentrés sur le monde des entreprises qu'il leur est difficile de suivre. Mais ceux qui
sont les plus touchés sont les éditeurs de logiciels. Pour eux, le consommateur est une sorte d'« alien ». Il y
a un changement de la façon d'utiliser le logiciel, qui se consomme de plus en plus comme un service,
facturé à l'usage. Regardez Microsoft [et ses services « Live » en réponse à Google, « Les Echos » du 7
novembre 2005, NDLR]. Les clients sont de plus en plus rebelles à l'idée de payer un prix fixe.
Du fait de ce rapprochement entre informatique professionnelle et grand public, le micro-ordinateur
d'entreprise standardisé, contrôlé par la direction informatique, est-il appelé à disparaître au profit de celui
du salarié ?
19
A disparaître, pas totalement. Mais pour une certaine catégorie de salariés _ je pense aux cadres mobiles
ou aux jeunes _, c'est inévitable, quitte à conclure un accord particulier avec leur employeur. Du coup,
beaucoup d'entreprises vont imaginer à nouveau de donner accès à distance à leurs applications, plutôt que
de les installer sur les machines. En termes de sécurité, il s'agit de passer d'un contrôle des accès à un
contrôle des contenus. Au final, les entreprises pourront alléger leurs bilans en retirant des PC de leurs
immobilisations, même si les bénéfices principaux se mesureront en termes de satisfaction et de
productivité.
Gartner est le prototype de l'entreprise de savoir dont les consultants pourraient préférer travailler avec
leurs propres PC. Comment votre direction réagit-elle ?
Disons qu'une certaine demande s'est fait jour en interne ! PROPOS RECUEILLIS PAR ALAIN
RUELLO
20
MULTIMÉDIA
L'
«ECOSYSTÈME
NUMÉRIQUE»,
QUI
RASSEMBLE
LES
ACTEURS
DES
TÉLÉCOMMUNICATIONS, DE L'INFORMATIQUE, DE L'ÉLECTRONIQUE ET DES MÉDIAS A
EFFACÉ EN 2004 L'EFFONDREMENT DE LA BULLE BOURSIÈRE DE 2000, ET RÉAFFIRME SON
IMPORTANCE DANS L'ÉCONOMIE DES GRANDS PAYS INDUSTRIALISÉS. MAIS CE
SECTEUR, QUI PÈSE, HORS SERVICES, 15 % DU COMMERCE MONDIAL, EST EN COMPLET
BOULEVERSEMENT.
Le monde est entré l'année dernière dans la nouvelle économie numérique
Les Echos N°19397 du 21 Avril 2005
Effacée la bulle. Le désastre cataclysmique de son effondrement, qui a préludé au basculement dans le
XXIe siècle, n'est plus qu'un mauvais souvenir pour le monde des technologies de l'information. Mais si
ce secteur essentiel de l'économie des grands pays industrialisés, qui pèse (hors services) désormais 15 %
du commerce mondial, contre 10 % en 1990, s'est relevé, c'est sous un jour totalement nouveau. C'est le
constat que dresse la radioscopie annuelle du secteur, « Digiworld 2005 », réalisée par l'institut Idate et
qui sort aujourd'hui en librairie (1).
Le « Digiworld » est ce vaste ensemble qui réunit les mondes des télécommunications, de l'électronique
grand public, de l'informatique et des médias. Il a représenté l'an dernier un marché global de près de
2.530 milliards d'euros, dont les télécommunications en représentent, à elles seules, la moitié. Un poids
dans l'économie qui s'accroît sans cesse dans les pays industrialisés. Ce que d'autres appellent les
technologies de l'information et de la communication (TIC) a ainsi représenté en 2003 près de 8,7 % du
PIB américain, contre de 5 % à 6 % de celui des grands pays européens. Un écart qui se creuse puisque sur
dix ans il a crû de 2,3 points de PIB aux Etats-Unis, contre seulement 0,6 point en Allemagne et 0,3 point
en France. En 2004, la croissance du marché a été près de 1 point supérieure à celle de l'Europe de l'Ouest.
Résultat, les Etats-Unis représentent encore un tiers du marché, contre un quart pour les Européens.
L'explosion de l'ADSL
Pourquoi ? Parce que les industriels américains investissent beaucoup plus massivement que leurs
collègues européens dans les technologies de l'information contribuant au dynamisme des fournisseurs de
biens et services. Ainsi, en 2003, les entreprises américaines ont investi près de 464 milliards de dollars
(357 milliards d'euros) dans les technologies de l'information, soit plus de 42 % du total de leurs
investissements. Et à la mi-2004, elles avaient déjà retrouvé le niveau d'investissement record de
l'automne 2000. C'est presque deux fois plus que ce qu'investissent les entreprises européennes : moins de
2,5 % du PIB, contre 4,2 % pour les Américains.
Un écart qui devrait encore se creuser puisque les Etats-Unis dépensent également plus de deux fois plus
en recherche (trois fois plus par habitant), fortement aidés en cela par des crédits publics abondants,
notamment dans le domaine militaire.
Mais la menace ne vient pas que du Nouveau Monde pour les Européens. La Chine explique ainsi, à elle
seule, plus de 80 % de l'accroissement net des accès téléphoniques fixes dans le monde au cours des trois
dernières années. Et la zone Asie-Pacifique représente plus de 40 % des abonnés mobiles dans le monde.
Face à ce tableau inquiétant pour l'Europe, celle-ci ne dispose que d'un seul atout dans sa manche : le
développement du haut débit fixe et mobile. C'est pour elle la seule solution pour valoriser la puissance de
ses grands opérateurs historiques. Avec une santé financière retrouvée, les Deutsche Telekom, France
Télécom, Telefonica, Telecom Italia et BT sont tous confrontés à un problème majeur de croissance. Le
moteur du mobile est au bord de la saturation et le fixe est en régression. Retrouver une progression des
revenus implique donc de partir vers des zones de forte croissance (Europe de l'Est, pays émergents, d'où
la reprise des fusions-acquisitions depuis le début de l'année) et d'accélérer dans le déploiement du haut
débit. Dans ce domaine, la bonne nouvelle vient de l'explosion de l'ADSL avec une croissance moyenne
des parcs en Europe de 50 %, rattrapant ainsi le retard sur les bons élèves coréens, japonais et américains.
21
La France se distingue même avec le taux de pénétration le plus élevé de la région (10 % des habitants) et
une croissance l'an dernier de 67 %. Reste à transformer l'essai en faisant de même pour le mobile.
Cette réussite comporte son revers. Elle accélère l'obsolescence du modèle économique classique reposant
sur la facturation de la voix et impose donc une fuite en avant vers un métier de fournisseur de services de
plus en plus sophistiqué. Ce faisant, les opérateurs entrent dans le jeu de l'économie de l'Internet, en plein
bouleversement. Quand tout le « Digiworld », informaticiens, opérateurs, électroniciens et groupe de
médias se retrouvent sur le Net, chacun tente de capter le plus de valeur possible au détriment des autres.
Les frontières se redessinent et, à ce titre, 2004 aura été un peu l'année fondatrice de cette nouvelle
économie du numérique dans laquelle nous venons d'entrer.
PHILIPPE ESCANDE
(1) « Digiworld 2005 », Idate, Editions Dunod.
22
TENDANCES
La France a rattrapé son retard numérique
Les Echos N°19419 du 24 Mai 2005
L'explosion des ventes de téléviseurs à écrans plats, de baladeurs numériques et le succès rencontré par
l'arrivée de la télévision numérique terrestre témoignent de l'appétence constante des Français pour les
produits technologiques. « En règle générale, les innovations technologiques sont rapidement adoptées en
France », estime ainsi Claude Floch, directeur marketing de GfK France, en soulignant que le pays a
désormais rattrapé son « retard numérique » comme le prouvent, entre autres, l'envolée des accès Internet
à haut débit (ADSL), des ventes de lecteurs MP3 ou le taux d'équipement en micro-ordinateurs. Ainsi,
selon les résultats de la nouvelle étude menée en commun par GfK et Médiamétrie, plus de 1,3 million de
foyers français (soit 5,3 %) sont déjà équipés d'un téléviseur à écran plat, et ce pourcentage devrait
dépasser les 9 % d'ici à la fin de l'année.
Des foyers multi-équipés au profil jeune
Au-delà des indicateurs chiffrés, l'étude analyse également les profils socio-démographiques qui
alimentent la croissance du marché des produits technologiques. Ainsi, on retrouve, parmi les cibles de
clientèles auprès desquelles les équipements multimédias rencontrent le plus de succès, principalement les
foyers composés de 4 personnes et plus et dont le chef de famille est « CSP+ » (catégorie socioprofessionnelle supérieure) et âgé de 25 à 34 ans. C'est également dans cette cible que l'on retrouve le plus
grand nombre de foyers multiéquipés en biens multimédias.
Près de 1 million (soit 4 % des foyers français) possèdent à la fois un lecteur DVD, un accès internet à
haut débit, un téléphone mobile, un appareil photo numérique et un baladeur MP3. Ces foyers multiéquipés se rencontrent principalement dans la catégorie définie plus haut et c'est également en leur sein
que le taux en matière d'autres produits multimédias est également nettement supérieur à la moyenne
nationale. Ainsi, 19,9 % d'entre eux sont équipés d'un téléviseur à écran plat, près de 60 % possèdent un
micro-ordinateur, 35 % un caméscope numérique et plus de 17 % sont dotés d'un réseau Wi-Fi
domestique. Ces foyers au profil jeune
sont également surreprésentés en matière d'équipement en consoles de jeu (45 % en détiennent au moins
une) et d'offre de télévision élargie (câble ou satellite) avec un taux d'équipement de plus de 42 %, soit
près de deux fois supérieur à celui de l'ensemble des foyers français.
RÉGIS MARTI
Dans 4 % des foyers français, on trouve à la fois un lecteur DVD, un accès Internet à haut débit, un téléphone
mobile,un appareil photo numérique et un baladeur MP3.
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ÉLECTRONIQUE
ECRANS PLATS, DVD ENREGISTREURS, APPAREILS MOBILES : AUTANT DE
TECHNOLOGIES QUI DOPENT LA CROISSANCE DU MARCHÉ EN FRANCE, MALGRÉ LES
FORTES BAISSES DE PRIX CONSTATÉES.
Croissance soutenue de l'électronique grand public en France
Les Echos N°19488 du 31 Aout 2005
A quelques jours de l'ouverture de l'Internationale Funkausstellung vendredi à Berlin, les professionnels
du secteur de l'électronique grand public (EGP) affichent un optimisme raisonnable en France : en dépit
du ralentissement observé au printemps, 2005 devrait être à nouveau un bon millésime. Selon les chiffres
publiés hier par l'institut d'études marketing GfK, les ventes devraient se situer entre 7,25 et 7,4 milliards
d'euros, soit près de 6,5 % de plus que les 6,86 milliards enregistrés en 2004.
Sur le seul premier semestre, la progression du marché devrait être de 5,5 %, en raison de la baisse
sensible des ventes entre mai et juin. « La bonne nouvelle est que le marché a repris en juillet, avec une
croissance de 8,8 % par rapport au même mois de 2004 », précise Claude Floch, directeur EGP de GfK
France. Ce dernier souligne l'engouement des consommateurs français pour la technologie, en particulier
pour les équipements vidéo (écrans plats, DVD...) et les appareils nomades (baladeurs MP3, lecteurs DVD
portables).
Selon les projections de l'institut, il devrait se vendre cette année 4,9 millions de téléviseurs en France,
dont 31 % d'écrans plats, LCD ou plasma. En 2004, les écrans plats ne représentaient que 14 % sur un
total de 4,6 millions. En 2006, leur part devrait devenir majoritaire (51 %) sur un chiffre de vente record
de 5,7 millions de téléviseurs. Les prévisions évolueront néanmoins dans un sens ou dans l'autre selon...
les performances de l'équipe de France de football ! Autre produit vedette, les baladeurs numériques MP3,
dont les ventes devraient dépasser les 4 millions d'unités cette année.
Erosion des prix
Si le marché demeure largement tiré par les nouveautés technologiques, les fabricants s'inquiètent
cependant de la baisse continue des prix, qui affecte leurs marges ainsi que celles de la distribution. « Le
mouvement rapide de baisse des prix risque de poser à terme un problème de qualité des produits »,
estime ainsi Philippe Poels, président du Syndicat des industries de matériels audiovisuels électroniques.
Selon GfK, l'érosion des prix touche tous les moteurs de la croissance du marché, avec des baisses allant
de 15 % à 45 % en un an. Le phénomène est particulièrement sensible sur le segment des écrans plats,
dont les ventes en valeur sont
désormais majoritaires sur le marché de la télévision.
« La pression sur les marges dans l'électronique grand public peut faire craindre que l'on connaisse dans
ce secteur ce que subit actuellement le marché du PC », s'alarme également Gérard Bocquenet, président
de TTE Europe. Pour autant, les motifs d'optimisme existent pour les fabricants, avec, notamment l'effet
d'entraînement de la télévision numérique terrestre, la TNT, qui jouera un rôle essentiel dans la
numérisation du parc des téléviseurs. La deuxième phase de déploiement de la TNT à la rentrée devrait
doper les ventes de téléviseurs numériques (avec adaptateur intégré), dont 200.000 exemplaires devraient
être commercialisés cette année. Un chiffre qui devrait atteindre 700.000 ou 800.000 l'an prochain, et plus
de 2 millions en 2007.
R. M.
Grâce aux écrans plats...
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Ecrans plats et nomadisme tirent l'électronique en France
par Claude CHENDJOU
PARIS (Reuters) – Le marché français de l'électronique grand public (EGP) a enregistré en 2005 une
croissance de 6% contre 5%, porté par les ventes de produits nomades et d'écrans plats, selon les chiffres
publiés par l'institut GfK.
Avec un chiffre d'affaires de 6.197 millions d'euros en 2005, sa croissance a été toutefois inférieure à
celles des marchés britannique (+13%) et allemand (+11%), a expliqué Claude Floch, le directeur
marketing de GfK, au cours d'une conférence de presse.
L'institut attribue cette différence au "non" au référendum du 29 mai sur la Constitution européenne et aux
violences urbaines de novembre qui ont créé un climat d'attentisme chez les consommateurs, dont les
effets ont eu un impact négatif sur les ventes d'EGP au cours de ces périodes.
L'année 2005 a surtout été caractérisée par un changement structurel du marché, avec l'envolée des
produits nomades, qui ont suscité de nouveaux usages.
Le GPS (système de navigation par satellite), qui était jusqu'ici confidentiel, représente désormais un tiers
du chiffre d'affaires total de l'électronique embarquée, avec 600.000 exemplaires vendus.
"Les solutions de navigation portable ont réussi le pari de séduire un large public", a souligné Claude
Floch, qui prévoit qu'en 2007 le GPS pourrait potentiellement toucher une cible de 59,2 millions de
piétons.
"Avec 27 millions d'appareils nomades vendus cette année, la mobilité est plus que jamais au coeur de
l'innovation", a-t-il ajouté.
Selon lui, la mobilité a su répondre au défi de la miniaturisation et des produits multifonctions comme la
PSP de Sony, qui peut à la fois faire office de console de jeux et de baladeur audio-vidéo.
Le nomadisme s'est aussi caractérisé par l'arrivée massive des stations d'accueil pour baladeurs MP3, qui
ont fini par remplacer les chaînes hi-fi des salons.
Dans ce contexte, le segment de l'audio statique a enregistré la moins bonne performance du marché de
l'électronique grand public avec un recul de 19% en valeur et de 9% en volume.
LE BALADEUR NUMERIQUE EN VEDETTE
Sur le segment des produits nomades, les baladeurs audio-vidéo numériques se sont taillé la part du lion,
avec plus 4,7 millions d'unités écoulées en 2005, trois fois plus qu'en 2004.
L'institut attribue cette percée à la baisse des prix des lecteurs et à l'explosion du téléchargement sur
internet, stimulé par les offres internet à haut débit.
GfK révélait début janvier que plus d'un milliard de fichiers musicaux avaient été téléchargés en France en
2005, dont 2% seulement légalement.
Selon le cabinet allemand, le succès des baladeurs MP3 laisse entrevoir un important potentiel pour de
nouvelles applications et produits liés au nomadisme.
"GPS, magnétoscope numérique personnel ou télévision numérique portable constituent de futurs relais de
croissance de l'EGP", prédit-il.
"Avec plus d'un demi-milliard de DVD dans les foyers français, les consommateurs veulent profiter
partout de leur vidéothèque, ce qui impose des équipements multiples", a expliqué Claude Floch.
Les ventes de lecteurs portables sont ainsi passées de 75.000 unités en 2004 à 350.000 en 2005 et
devraient presque doubler en 2006, pour atteindre les 700.000 unités.
EFFET COUPE DU MONDE
Selon l'étude, l'autre tendance notable du secteur se situe au niveau des contenus comme la TNT
(télévision numérique terrestre), la vidéo à la demande, la vidéo haute-définition ou la perspective de la
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coupe du monde de football en Allemagne, qui ont tiré les ventes d'écrans plats.
"Pour la première fois, celles-ci ont compté pour la moitié des dépenses liées aux produits de
l'électronique grand public", indique GfK, qui évalue à 1,9 milliard d'euros en valeur et à 4,895 millions
d'unités le nombre d'écrans plats (LCD, plasma, rétroprojecteurs) vendus en 2005, soit une progression de
7% par rapport à 2004.
Selon le cabinet, en 2006, les ventes de téléviseurs plats dépasseront la barre des 5 millions, avec des
adaptateurs TNT de plus en plus intégrés dans les appareils.
"Avec 7% de foyers français déjà équipés alors que la couverture géographique ne dépasse pas 50% de la
population, le bilan de la TNT en France est le meilleur observé en Europe", a souligné Claude Floch, qui
prévoit que d'ici fin 2006, un foyer français sur cinq bénéficiera de la TNT et un foyer sur deux en 2010,
avec l'arrêt prévu de la télévision analogique.
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Opérateurs haut débit : l'alternative est-elle possible ? (2/5)
LEMONDE.FR | 02.02.06 | 15h33 • Mis à jour le 03.02.06 | 22h46
France Télécom et Free caracolent en tête des fournisseurs "triple play", ces acteurs du marché proposant
leur "box", véritable boîte à outils permettant tout aussi bien de se connecter en haut débit que de
téléphoner en illimité via IP (Internet donc), ou d'accéder à un bouquet de chaînes numériques par sa ligne
téléphonique. Mais la concurrence est féroce. L'image et le tarif d'appel sont déterminants. Souvent au
détriment de la qualité.
Alice, dans ses pubs, a décidé de jouer la transparence. Effectivement, l'offre présentée par la charmante
hôtesse représentant la marque Telecom Italia en France est alléchante. L'"Alice Box" ADSL est au tarif
classique de 29,95 euros par mois, mais si l'on veut bénéficier d'une offre TV digne de ce nom, il faut
obligatoirement souscrire à l'un des quatre abonnements au bouquet TPS (de 11 à 35,50 euros par mois) en
plus des frais d'accès à TPS de 40 euros. Dans le cas contraire, vous n'aurez accès qu'à un bouquet d'une
trentaine de chaînes, bouquet TNT compris, en comparaison de la centaine de canaux de base que
proposent d'autres fournisseurs concurrents. Si l'on oublie après trois mois d'essais gratuits de résilier ou
de confirmer son abonnement, c'est l'offre TPS la plus chère qui sera automatiquement facturée.
DES DIFFICULTÉS AU DÉMARRAGE
Alice a tout de même innové, il y a quelques mois, en devançant le projet de mesures présenté par le
ministre délégué à l'industrie, François Loos, en septembre 2005. En effet, l'opérateur voulait frapper fort,
et avant les autres, en appliquant et surtout en communiquant sur la gratuité totale du service clients via sa
hotline, le 1033. Las, mesure populaire, mais résultat désastreux : dépassé par l'affluence des demandes
d'aide en tout genre, "le standard a sauté", la bouée d'Alice a sombré, et son image avec. C'est le système
de répartition d'appels, répondant au doux sobriquet d'"AIR", qui a lâché. Pour rattraper cette énorme
bourde, le fournisseur transalpin a annoncé récemment la gratuité des appels vers les numéros de
téléphonie sur ADSL de type 087 à compter du 25 janvier 2006, à contre-courant de Free, qui instaure
dans le même temps une taxe sur les appels identiques. L'offre de téléphonie illimitée IP d'Alice permet
donc d'appeler gratuitement tous les postes fixes locaux et nationaux (les 01, 02, 03, 04 et 05 et numéros
d'urgence : 15, 17, 18, 112, 113, 114, 115, 119), mais également les numéros des abonnés Live Box
(Wanadoo) et Freebox (Free), commençant par 087.
Sur le terrain de la gratuité des appels vers les numéros nationaux fixes et numéros IP concurrents – hors
numéros spéciaux –, AOL, fournisseur "historique", s'est rangé le 31 janvier du côté d'Alice en proposant
son offre "Enjoy" illimitée, au tarif de 24,90 euros. Par contre, il n'y a pour l'instant pas de possibilité de
dégroupage total, ce qui implique pour les numéros spéciaux et autres numéros internationaux de
continuer à utiliser son opérateur classique. Cela fait maintenant de nombreux mois qu'AOL, qui utilise les
structures réseaux de Cegetel, fait des efforts pour revenir dans la course, avec des résultats très
encourageants dans les enquêtes de satisfaction et les tests de fiabilité, comme en témoignent les différents
baromètres mensuels. Pour achever de convaincre ses futurs clients, le FAI a opté récemment pour une
"box" très élégante aux couleurs chatoyantes et interchangeables, avec possibilité de téléphone DECT
intégré. Sans être révolutionnaire, cette offre va peut-être permettre de faire pencher la balance en sa
faveur, même si, à débit égal, les tarifs du fournisseur d'accès américain restent souvent plus élevés que la
concurrence. Mais un gros point négatif risque de pénaliser fortement le FAI : l'offre télévision n'est
toujours pas disponible à ce jour.
CLUBINTERNET.BOX DÉBUT FÉVRIER
Club Internet, la filiale Internet de T-Online, ne pouvait pas rester sans réagir face à la concurrence. Après
avoir subi un revers de l'intérieur fin novembre – où un appel à la grève dans les centres d'appel a nui à
l'image du FAI –, ce dernier propose depuis le 1er février 2006 sa "clubinternet.box", assortie d'un service
de hotline gratuite en numéro vert, et toujours le dégroupage total, la téléphonie IP illimitée gratuite pour
les numéraux nationaux et les fameux 087, le tout pour 29,90 euros par mois. En prime, et en attendant
l'offre TV sur ADSL en partenariat avec Microsoft, Club Internet propose un ersatz d'offre TV en flux
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continu (streaming) sur ordinateur (et non pas sur écran de télévision) composée de cinq chaînes gratuites
et deux bouquets au choix (7 et 10 euros par mois), pour un total avoisinant la vingtaine de canaux.
La fusion de Neuf Telecom avec Cegetel en mai 2005 en a automatiquement fait l'outsider des
fournisseurs d'accès alternatifs, au coude-à-coude avec Free puisque en matière de dégroupage, Neuf
Cegetel revendique près de 60 % du marché, ce qui le placerait donc au premier rang des opérateurs
alternatifs. Et même si le groupe propose encore des offres distinctes d'accès à Internet via ses deux
entités, le rapprochement vers les offres Neuf Telecom ne devrait plus tarder à être effectif. Pour ce
dernier, on constate beaucoup de similitudes avec Free, son concurrent direct. L'accès haut débit avec
téléphonie illimitée coûte 29,90 euros par mois, incluant le pack TV avec une cinquantaine de chaînes de
base, y compris le bouquet TNT et près de 150 en option. Parmi les points négatifs, qui reviennent
systématiquement en tête, un fonctionnement quasi kafkaïen des services client Neuf ou Cegetel (toujours
payants) qui, lorsque la demande "n'entre pas dans les cases", vous perdent dans les méandres de
l'incompréhension au point de devoir saisir les instances administratives pour débloquer les situations.
VIDÉO À LA DEMANDE ET "QUADRUPLE PLAY"
Comme on peut le constater, les offres et services ne sont pas encore réellement stabilisés ni aussi
transparents que l'on pourrait l'espérer. Le marché des fournisseurs d'accès est en pleine croissance et
structuration, avec rachats, fusions et rapprochements au menu. Face à la jungle des offres, il serait donc
urgent d'attendre. Mais un accès haut débit incluant TV et téléphone, même si la technique n'est pas
encore parfaite, paraît séduisant.
La solution ne serait-elle donc pas dans un abonnement de base à l'ADSL, couplé à une solution de
téléphonie IP comme Skype ou Wengo (prochainement accessible directement depuis le navigateur
Firefox), qui combine l'avantage de s'affranchir de l'opérateur quel qu'il soit et de permettre de contrôler
au mieux facture et options, tout en conservant une qualité de téléphonie au moins identique à celle
proposée par les FAI ? Pour les bouquets de télévision proposés, la norme évolue vers une offre de base
gratuite comprenant entre 50 et 100 chaînes, et un accès payant aux bouquets déjà existants.
Mais la différence dans les prochains mois se jouera sur la vidéo à la demande (VOD). France Télécom a
mis en place ce service il y a près de deux ans, et Free propose maintenant le catalogue de Canalplay dans
son offre. Des expérimentations et des partenariats sont en cours chez les autres fournisseurs, mais rien de
concret n'est encore annoncé. Enfin, le "quadruple play", l'offre classique assortie de la téléphonie mobile,
est maintenant dans les starting-blocks, mais personne ne peut encore dire quand sera proposé ce nouveau
service et dans quelles conditions, pour des clients de moins en moins satisfaits des prestations actuelles.
Olivier Dumons
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L'accès haut débit sur fil de cuivre se démocratise
Article paru dans l'édition du 30.03.05
Michel Alberganti
Grâce aux technologies VDSL, qui complètent l'ADSL, le réseau téléphonique sera bientôt en mesure
d'acheminer à la fois les communications vocales, Internet et les programmes des chaînes de télévision
haute définition. Fin 2006, 99 % des foyers français devraient avoir accès à ces services
La vulgaire paire de fils de cuivre n'en finit pas de surprendre tant ses ressources semblent illimitées.
Après avoir réussi l'exploit de transmettre simultanément le téléphone, Internet à haut débit et la télévision
numérique, la voilà qui se prépare à acheminer des programmes en haute définition. Et cela pour presque
tout le monde...
L'époque où les modems affichaient fièrement 28 kilobits par seconde (kbps) n'est pas si lointaine,
puisqu'elle remonte à tout juste dix ans. Aujourd'hui, leurs héritiers, les modems ADSL, offrent 15
mégabits par seconde (Mbps), bientôt 50 Mbps, et sans doute 100 Mbps dans quelques années... Alain
Vellard, directeur des réseaux d'accès à la division R & D de France Télécom, estime même que l'on
pourra un jour, au moins en laboratoire, friser le gigabit par seconde (Gbps).
Comment un tel miracle est-il possible ? Pour Dominique Hajerman, directeur des réseaux Internet chez
France Télécom, ce sont les performances de l'électronique qui expliquent la vertigineuse croissance des
débits sur le réseau téléphonique. L'exploitation d'un spectre de fréquences de plus en plus large
n'explique pourtant pas tout. «Nous pouvons extraire un signal dans une mer de bruits», indique-t-il. Un
exploit réalisé en temps réel et pour un coût qui a suivi la baisse des prix des composants électroniques.
Reste les fils de cuivre eux-mêmes, qui n'ont pas changé depuis qu'ils ne servaient qu'à acheminer la voix
et qu'on envisageait de les remplacer par des fibres optiques. Ces dernières se contentent des
interconnexions entre les centraux téléphoniques. Le cuivre prend le relais pour atteindre chaque abonné.
Aujourd'hui, 5,5 millions de foyers sont «éligibles», c'est-à-dire qu'ils sont techniquement en mesure de
recevoir le haut débit. D'ici à la fin de l'année, ils seront 10 millions. Au-delà, l'équipement des centraux
ne permettra plus de progresser tant la distance qui les sépare des abonnés joue un rôle déterminant. La
réception d'Internet et de la télévision à haut débit offerte par Free ou France Télécom (MaLigne TV) ne
concerne que les foyers situés à moins de 2 ou 3 km (en fonction du diamètre des fils de cuivre installés)
d'un central équipé en ADSL.
Depuis le 9 mars, France Télécom teste à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) une nouvelle technologie
baptisée Very High Bit Rate DSL (VDSL) qui promet d'offrir des débits jusqu'à 50 Mbps pour la voie
descendante (réception par l'abonné) et 25 Mbps en voie montante (émission). La grande originalité du
VDSL est d'être installée, non plus dans les centraux téléphoniques, mais dans les sous-répartiteurs (SR).
Il existe environ 120 000 SR en France, contre 12 000 centraux. «Il s'agit des armoires grises qui sont
souvent visibles sur la voie publique et qui ont l'avantage de se trouver plus près de l'abonné», explique
Alain Vellard, directeur des réseaux d'accès pour la division R & D de France Télécom.
Le VDSL offre le haut débit dans un rayon d'environ 1 km. Si la distance efficace est plus faible que celle
de l'ADSL, c'est en raison de l'exploitation de hautes fréquences plus sensibles que les basses fréquences à
l'atténuation. Le VDSL utilise le spectre compris entre 1,1 MHz et 12 MHz. Or, son débit, de près de 40
Mbps lorsque le SR se trouve à une distance de 250 mètres de l'abonné est divisé par deux à 1 km et il
devient pratiquement nul à 2 km. C'est dire s'il s'agit bien d'une technologie de proximité.
Dominique Hajerman indique que la mise en oeuvre du VDSL sur le terrain est relativement simple.
L'expérimentation d'Issy-les-Moulineaux n'a demandé qu'un mois d'installation. L'introduction des cartes
VDSL dans les SR exigera souvent la pose d'un boîtier supplémentaire. L'adaptation du réseau passe
néanmoins par l'acheminement de la fibre optique jusqu'aux sous-répartiteurs, ce qui représente la pause
de quelques centaines de milliers de kilomètres de fibres. Globalement, l'investissement correspondant
devrait se chiffrer en centaines d'euros par ligne. Avec, sans doute, des prix de revient très variables
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suivant les configurations. Les SR peuvent en effet contenir de quelques dizaines de lignes à plus de 2 000
en fonction de la densité locale de populationAprès trois ans de travail, en particulier sur la normalisation,
France Télécom semble décidé à généraliser rapidement le VDSL. Le recours à la technologie de haut
débit par radio (Wimax) doit compléter la couverture nationale, afin d'offrir «un service permanent haut
débit dans toute la France fin 2006», selon Dominique Hajerman. Malgré cet engagement sur la mise à
niveau du réseau, France Télécom ne semble pas avoir encore de certitude sur l'étendue des applications
du haut débitAlors même que l'on attend sa généralisation, le VDSL semble toucher aux limites des
besoins. «Faudra-t-il offrir du très haut débit à tous nos clients?», s'interroge ainsi Dominique Hajerman.
De fait, la télévision constitue l'usage le plus gourmand, avec 4,6 Mbps aujourd'hui. Demain, avec la haute
définition (TVHD), ce débit montera à 10 ou 15 Mbps suivant que l'on choisit la compression Mpeg 4 HD
ou Mpeg 2 HD. Pour exploiter au mieux les possibilités du VDSL, il faudra, en sus du téléphone et
d'Internet, souscrire au moins deux abonnements à la TVHD. Cela peut séduire ceux qui veulent
enregistrer un programme en en visionnant un autre. Mais combien sont-ils ? La question souligne le
chemin parcouru depuis le temps où l'on pestait contre la lenteur des modems, il y a seulement dix ans.
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Le téléchargement illégal explose en 2005
LEMONDE.FR | 18.01.06 |
1,2 milliard de morceaux de musique, 842 millions de fichiers audio : en 2005, le téléchargement sur
Internet a le vent en poupe. La tendance devrait se poursuivre selon une enquête publiée, mercredi 18
janvier, par l'institut marketing GFK et le mensuel informatique SVM.
Selon cette enquête, réalisée en décembre auprès de 1 069 foyers, un foyer sur quatre télécharge. La
musique vient en tête (26 %), devant les logiciels comme les antivirus, les applications de traitement de
l'image (23 %), les films (12 %) et les jeux vidéo (8 %).
Le téléchargement de musique a plus que doublé en un an : interrogés sur le nombre de fichiers
téléchargés au cours des trente derniers jours, les internautes ont indiqué que, dans le domaine de la
musique, ils avaient téléchargé 34 fichiers, contre quinze en moyenne l'an dernier. Pour les films, la
moyenne est de sept films téléchargés dans le mois écoulé contre quatre l'an dernier. Les applications ont,
quant à elles, été téléchargées six fois contre quatre fois et demie l'an dernier et pour les jeux vidéo, le
téléchargement passe de deux en 2004 à trois en 2005.
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ÉLECTRONIQUE
LES FABRICANTS DE PRODUITS AUDIOVISUELS VEULENT POUSSER LES
EXPÉRIMENTATIONS AFIN D'ACCÉLÉRER LE DÉVELOPPEMENT DE LA TÉLÉVISION
À HAUTE DÉFINITION EN FRANCE, L'OBSTACLE MAJEUR RESTANT LA RARETÉ
DES FRÉQUENCES DISPONIBLES PAR VOIE HERTZIENNE.
L'électronique grand public se mobilise sur la haute définition
Les Echos N°19597 du 02 fevrier 2006
En principe, 2006 doit être « une grande année » pour l'industrie de l'électronique grand public avec,
notamment, la confirmation du succès de la télévision numérique terrestre (TNT) et la déferlante des
écrans plats. Pour autant, cette perspective ne fait pas renoncer les fabricants de téléviseurs et autres
matériels de loisirs électroniques à continuer de militer activement en faveur du développement rapide de
la télévision numérique à haute définition et de l'abandon accéléré des techniques de diffusion analogique.
Avec plus de 5 millions de téléviseurs qui devraient être commercialisés cette année, dont 1,5 million à
même de recevoir les programmes en haute définition, les industriels souhaitent en effet éviter de voir se
reproduire la valse-hésitation qui a régné autour du format 16/9.
Sans attendre les diffuseurs, ils ont en effet décidé de proposer d'emblée la disponibilité de la réception
des futurs programmes en haute définition avec le label HD Ready, dont près de 300.000 unités ont été
commercialisées l'an dernier. « La haute définition sera un moteur du marché pour toutes ces prochaines
années », soulignait, hier, Philippe Poels, le président du Simavelec. Le syndicat professionnel _ qui vient
d'accueillir parmi ses membres Samsung et LG Electronics _ estime en effet que, d'ici à la fin de la
décennie, les trois quarts du parc français de téléviseurs auront muté vers les nouvelles technologies et
qu'environ 45 millions de postes seront installés sur la période.
Pour favoriser le développement de la TVHD, le syndicat professionnel estime que le principal obstacle à
lever est lié à la rareté des fréquences disponibles par voie hertzienne.
« Feuille de route »
En effet, si les autres modes de transport des programmes (satellite, câble et ADSL) ne présentent «
aucune difficulté à ce que la haute définition transite par ces voies », il n'en est pas de même dans le
hertzien. Dans ce cadre, les industriels suggèrent la mise en place d'une « feuille de route » traçant
l'ensemble des actions à entreprendre en vue d'assurer le succès de la TVHD, à l'instar de ce qui avait été
fait pour la TNT avec le rapport Boyon.
Si le Simavelec se félicite par ailleurs de la décision des autorités nationales d'avoir programmé l'abandon
de la diffusion analogique à l'horizon de 2010, il plaide en revanche pour une « extinction cadencée par
régions » permettant de déclencher et d'accélérer la mutation du parc. Pour ce faire, les industriels
demandent que les expérimentations de diffusion en haute définition soient lancées sur le réseau multiplex
R5 dès que seront achevées les expérimentations actuelles de transmission au standard DVB-H (version
mobile de la TNT) de programmes sur téléphones mobiles. Ils se disent prêts à mettre sur le marché des
produits en technologie MPEG-4, permettant également de recevoir le standard MPEG-2 actuel.
RÉGIS MARTI
Seuls les DVD sont sur une pente descendante.
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Les téléphones portables se lancent à la poursuite de l'iPod
Article paru dans l'édition du 01.05.05
Le succès du baladeur développé par Apple suscite la convoitise. Les multinationales de l'électronique
Sony et Samsung, et les fabricants de mobiles, comme Nokia et Sony-Ericsson, se placent sur le marché
en pleine croissance de la musique numérique.
Les performances du groupe américain Apple sont fortement liées au succès du BALADEUR
NUMÉRIQUE iPod qui représente un tiers de son chiffre d'affaires et est devenu un phénomène de
mode. Le marché de la musique numérique (37 millions d'appareils vendus en 2004), en plein
développement, attire les groupes spécialisés dans L'ÉLECTRONIQUE GRAND PUBLIC et dans la
téléphonie mobile. Les groupes d'électronique proposent désormais de vastes gammes de baladeurs
pour tenter de concurrencer l'iPod. LES FABRICANTS DE PORTABLES, eux, s'apprêtent à
commercialiser, d'ici à la fin 2005, des téléphones permettant de stocker et d'écouter des MILLIERS
DE TITRES. Le projet, pour les prochaines années, est d'offrir la possibilité de télécharger sans fil de
la musique à l'aide d'un téléphone.
COUP D'ARRÊT à la flambée de l'action Apple à Wall Street : le titre, qui avait quadruplé depuis le 1er
janvier 2004, pour atteindre son pic historique, à plus de 45 dollars (35 euros), le 16 février 2005, a chuté
de 21 % depuis. Pourtant, les résultats de la firme restent excellents. Entre janvier et mars 2005, le chiffre
d'affaires a bondi de 70 % et le profit net de 530 % par rapport à la même période de 2004. Une croissance
due à l'explosion des ventes d'iPod (qui représentent un tiers du chiffre d'affaires), le baladeur numérique
auquel l'entreprise de Steve Jobs doit son spectaculaire retour en grâce.
Mais les investisseurs craignent les initiatives des poids lourds de l'informatique, de l'électronique grand
public et, surtout, des télécommunications, décidés à venir attaquer le marché des baladeurs de musique
numérique, en plein boom : 37 millions d'appareils musicaux ont été vendus en 2004 et 132 millions sont
prévus en 2009 selon le cabinet iSuppli.
Jusqu'ici, pourtant, personne n'a réussi à égratigner la suprématie d'Apple dans ce secteur : l'iPod est un
véritable phénomène de mode d'autant qu'Apple a eu l'idée de l'associer à l'iTunes Store, premier site de
téléchargement payant de chansons regroupant les catalogues de toutes les maisons de disques (1 million
de titres que l'utilisateur paie 0,99 euro le morceau). En trouvant un moyen simple d'acheter des morceaux
sur le Net et de transporter sa musique avec soi, le groupe a créé une révolution dans la consommation
musicale... et un modèle économique rentable. Aujourd'hui, Apple détiendrait près de 75 % du marché des
baladeurs numériques haut de gamme (à disque dur).
Mais ces derniers ne représentent qu'un tiers du total des ventes mondiales de lecteurs de musique
portables. Ce sont, avant tout, les petits baladeurs à faible capacité (mémoire flash) et bas prix qui
s'arrachent. Pour asseoir sa domination, Apple n'a pas hésité à proposer un produit meilleur marché en
lançant l'iPod shuffle. Apple a ainsi écrasé les petits spécialistes des baladeurs numériques, pourtant
pionniers, come le français Archos, les singapouriens Creative et iRiver et l'américain Rio. Quant aux
mastodontes de l'électronique de loisirs, ils sont à la traîne, surclassés sur leur territoire par un
constructeur informatique. L'humiliation est cuisante pour le japonais Sony, inventeur de l'audio portable
avec le walkman. Le coréen Samsung, champion des nouveaux gadgets technologiques, s'est également
fait prendre de vitesse.
Mais ces grands concurrents n'ont pas dit leur dernier mot. Sony a copié la stratégie d'Apple en lançant, il
y a un an, un site de vente de musique, Connect, puis une gamme complète de baladeurs à disque dur et
mémoire flash. De son côté, Samsung, qui a pour objectif de devenir leader sur le segment de masse des
baladeurs à mémoire flash, prévoit d'en lancer 9 modèles ce semestre face au seul shuffle d'Apple.
Pour autant, la lutte est rude devant le succès planétaire de l'iPod. Paradoxalement, la faille viendra peutêtre de la stratégie même d'Apple. En effet, Apple, à la fois fabricant de matériel et de logiciels, reste
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fidèle à sa logique propriétaire, qui l'a pourtant évincée du marché informatique il y a vingt ans. Ainsi, le
groupe a développé son propre système de lecture audio, qu'il ne partage pas : l'iPod ne lit donc, hors le
format universel MP3 (utilisé sur les sites d'échange de musique gratuits, comme Kazaa et eMule), que les
morceaux téléchargés sur le site iTunes. Réciproquement, les titres de iTunes ne peuvent être écoutés sur
un autre baladeur que l'iPod.
CONTRE LE RESTE DU MONDE
Au contraire, Microsoft, pour s'imposer comme un standard, a vendu des licences de son format de lecture
à tous les fabricants de baladeurs et opérateurs de sites de téléchargement musical payant.
C'est donc Apple contre le reste du monde, alors que des rivaux plus dangereux encore fourbissent leurs
armes : les fabricants de téléphones mobiles. Toujours à la recherche de nouvelles fonctions et usages pour
relancer leurs ventes, ils ont repéré l'énorme potentiel du marché de la musique et travaillent tous à
transformer leurs combinés en juke-box ambulants.
Ainsi, mercredi 27 avril, Nokia a annoncé la sortie, pour la fin 2005, du N91, l'un des tout premiers
portables équipé d'un disque dur capable d'emmagasiner 3 000 chansons, et doté d'écouteurs et d'une
télécommande audio. Sony Ericsson sortira dès juillet, sous la marque Walkman, le W800, doté d'une
mémoire flash mais avec l'ergonomie d'un baladeur. Alcatel proposera, lui, un téléphone doté de minienceintes intégrées. Samsung et LG planchent aussi sur des « musiphones ».
La menace est réelle pour Apple. Si le marché des assistants électroniques, type Palm, stagne depuis trois
ans, c'est à cause des fabricants de téléphones qui intègrent des fonctions d'agenda, de carnet d'adresse et
de courriel dans ce qu'ils appellent des « smartphones ». De même, la croissance des ventes d'appareils
photo numériques ralentit depuis un an, face à l'invasion des « photophones ». Face aux 15,5 millions
d'iPod en circulation, un quart de la population mondiale possède un mobile soit 1,5 milliard.
L'ambition est grande. Grâce à leurs nouveaux réseaux à haut débit de troisième génération (3G) les
opérateurs mobiles veulent proposer à leurs abonnés des services de téléchargement de musique sans fil.
Le britannique Vodafone, le coréen SK Telecom et les américains Verizon et Cingular cherchent à
conclure des accords en ce sens avec les maisons de disques. Là, l'avantage par rapport au iPod serait
décisif. Plus besoin d'un baladeur associé à un ordinateur avec une connexion Internet. On pourrait acheter
une chanson n'importe où, n'importe quand, à partir d'un seul téléphone. Apple a bien compris l'enjeu :
pour une des premières fois de son histoire, il a accepté de s'associer, avec Motorola, pour mettre au point
un « iPod phone ».
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La concurrence féroce pousse les groupes à la diversification et à la réduction
des coûts
Article paru dans l'édition du 23.09.05
Gaëlle Macke
L'arrivée de nouveaux acteurs, sur un marché qui a grossi de 30 % en cinq ans, a provoqué une
surenchère technologique et une guerre des prix.
PENDANT que Gerard Kleisterlee, le PDG de Philips, affichait, mercredi 21 septembre, sa volonté de
grossir dans les secteurs du matériel médical et l'éclairage, le PDG de Sony, Howard Stringer, détaillait,
jeudi, la drastique restructuration qu'il va imposer à son entreprise.
Le point commun entre ces deux annonces ? Elles sont emblématiques de deux stratégies poursuivies,
souvent parallèlement, par les géants de l'électronique grand public : tailler dans les coûts et se diversifier.
Car cette industrie offre un spectaculaire paradoxe : sa conversion à l'ère numérique lui a, d'un côté,
permis d'afficher une solide croissance et, de l'autre, l'a rendue toujours plus concurrentielle.
Après de dures années de récession, depuis 2002 le secteur profite à plein du formidable engouement pour
les nouveaux gadgets high-tech : la télévision se mue en écran plat puis s'affiche en haute définition, le
magnétoscope est remplacé par le lecteur puis l'enregistreur de DVD, le décodeur pour le câble, le satellite
ou la télévision numérique terrestre (TNT) s'installe dans les foyers, les caméscopes numériques se
multiplient, la chaîne hi-fi est remisée au profit d'un système de home cinema, les baladeurs numériques
s'arrachent.
Résultat, en cinq ans, le marché du matériel d'électronique grand public (les produits dits « bruns »,
incluant les consoles de jeux vidéo, mais ni la photo, ni l'informatique, ni les consommables) a grossi de
près de 30 % pour s'établir, mondialement, à 155 milliards de dollars (127 milliards d'euros) en 2004,
selon l'institut Datamonitor.
Mais la médaille a son revers : toujours très disputé, le marché de l'électronique grand public est devenu
un champ de bataille encore plus sanglant sous l'ère numérique, avec l'arrivée en force des groupes
informatiques, d'où vient cette technologie. Microsoft est notamment arrivé avec sa console de jeu Xbox
et son « PC de salon » (Mediacenter) permettant de stocker musique, photos, vidéos et films.
Mais le cas le plus emblématique est celui d'Apple, petit constructeur informatique venu défier le numéro
un de l'électronique de loisir, Sony. Avec ses baladeurs numériques iPod, il a raflé environ 60 % du
marché, très loin devant celui qui avait pourtant inventé le Walkman. Les fabricants de téléphones mobiles
sont aussi entrés dans l'arène, avec leurs appareils hybrides, incluant des fonctions d'organiseur, d'appareil
photo, de lecteur audio, de console de jeux, voire d'écran télé.
Cette concurrence dans l'innovation se double d'une concurrence bien plus féroce par les prix. Les
équipements se banalisent toujours plus rapidement et la déflation est continue, et parfois vertigineuse, à
mesure qu'une nuée de fabricants chinois (comme TCL...), taïwanais (BenQ...) et coréens (LG,
Samsung...) inondent les marchés.
Selon Datamonitor, les ventes d'écrans plats LCD et plasma, comme celles de baladeurs MP3, ont plus
que triplé, en 2004, aux Etats-Unis et en Europe, mais les prix ont, dans le même temps, chuté de 20 % à
50 %.
Du coup, pour les géants du secteur, les marges de manoeuvre sont très étroites, entre optimisation des
coûts pour préserver leur rentabilité, et innovation permanente pour assurer les relais de croissance.
GUERRE DES NORMES
Enfin, ce marché high-tech est la proie d'une guerre des normes qui rend les paris sur le futur encore plus
risqués. Ainsi, Sony a perdu contre Matsushita (JVC) dans la cassette vidéo où le VHS a supplanté le
Betamax. En revanche, il a réussi à imposer, avec Philips, le CD comme un standard. L'échec d'une
tentative d'entente entre Sony et Toshiba pour unifier le format du DVD du futur oblige encore une fois les
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acteurs à se positionner dans un camp sans savoir qui va gagner.
Au final, entre ruptures technologiques déstabilisantes et guerre des prix épuisante, la logique de
l'électronique grand public pousse ses acteurs à des restructurations aussi massives que régulières et, aussi,
à chercher leurs profits dans d'autres activités. Ainsi Sony, qui aligne les pertes depuis deux ans dans son
coeur de métier, a plutôt cherché à s'étendre dans les contenus. Après avoir racheté CBS en 1988 dans la
musique et Columbia en 1989 dans le cinéma, le groupe japonais s'est renforcé dans ces deux secteurs via
une fusion, en 2003, avec la maison de disques BMG et le rachat, en 2004, du studio MGM. Les autres
japonais tels Matsushita, Hitachi et Toshiba ou les coréens Samsung et LG sont tous des vastes
conglomérats avec d'autres activités comme l'électroménager, la téléphonie mobile, les composants ou le
matériel électronique professionnel.
Le néerlandais Philips est construit sur le même modèle. Au prix de sévères restructurations, ce dernier a
affiché une maigre marge d'exploitation de 4 % en 2004 dans son métier historique, qu'il espère maintenir
en 2005. Seul Européen du secteur depuis que Thomson, un temps cinquième, l'a définitivement déserté
au profit du marché, moins encombré, des équipements numériques professionnels, Philips, qui avait un
temps songé à se désengager, est désormais décidé à s'accrocher. Cependant, il cherche des alliances,
notamment avec des Asiatiques, alors que dans ses autres activités, plus stables et plus rentables, il est
plutôt en quête d'acquisitions.
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La télévision numérique terrestre gratuite a réussi son décollage plus vite que
prévu
Article paru dans l'édition du Monde du 03.01.06
Plus de 1,3 million de foyers sont déjà équipés pour recevoir les 18 chaînes de la TNT gratuite. Le
lancement des chaînes payantes, en mars, nécessitera un autre décodeur.
Neuf mois après son arrivée dans le paysage audiovisuel français, la télévision numérique terrestre (TNT)
semble avoir trouvé ses marques. Fin décembre, la France comptait en effet plus de 1,3 million de foyers
raccordés au numérique terrestre. Plus de 1,1 million d'adaptateurs ont ainsi été vendus. Un chiffre auquel
il faut ajouter les cartes et les adaptateurs intégrés dans les ordinateurs et les téléviseurs prééquipés.
« C'est un démarrage plus rapide qu'en Grande-Bretagne ou en Italie », souligne Michaël Mathieu,
analyste pour le cabinet d'étude GFK, qui comptabilise les ventes d'équipements électroniques et
électroménagers dans la grande distribution et les magasins spécialisés. Les foyers britanniques sont de
loin les plus équipés d'Europe en matière d'adaptateurs TNT : ils représentent à eux seuls 58 % du parc
total. En France, « aujourd'hui, le rythme des ventes oscille entre 40 000 et 50 000 adaptateurs par
semaine », précise M. Mathieu, soulignant que la période des fêtes a été propice à l'achat de ce matériel.
L'arrivée, à l'automne, de quatre nouvelles chaînes dont i-Télé, la chaîne d'information du groupe Canal+,
et Gulli, une chaîne destinée aux enfants proposée par France Télévisions et le groupe Lagardère, a dopé
la demande, constate GFK, qui table pour 2006 sur 1,5 million d'adaptateurs supplémentaires. Avec près
de 3 millions de foyers raccordés à la TNT fin 2006, le marché français dépassera probablement l'Italie,
mais sera encore loin de l'Allemagne, deuxième marché en Europe (près de 4 millions d'adaptateurs y ont
été vendus cette année).
Plusieurs facteurs expliquent cette croissance régulière du nombre de foyers français connectés à la TNT,
supérieure aux premières prévisions, qui tablaient sur moins de 1 million d'adaptateurs vendus fin 2005.
Le premier facteur tient au fait que 60 % des gens ne reçoivent actuellement que les six chaînes
hertziennes classiques (TF1, France 2, France 3, M6, etc.). L'arrivée des dix-huit chaînes gratuites de la
TNT a donc séduit les téléspectateurs en mal de diversité.
POUR QUELQUES CENTIMES D'EURO
Mais le plus important est sans doute l'extension de la couverture du numérique terrestre sur le territoire
français. Depuis octobre, 50 % de la population peut recevoir la TNT contre à peine 35 % au lancement, le
31 mars. L'extension du réseau ne s'arrêtera pas là. Selon le calendrier du Conseil supérieur de
l'audiovisuel (CSA), 19 nouveaux émetteurs seront ouverts au printemps 2006 et 24 supplémentaires à
l'automne. Ce redéploiement permettra à deux tiers des Français d'avoir accès aux chaînes gratuites de la
TNT à la fin de l'année. « Les programmes diffusés gratuitement sur le réseau hertzien doivent être
accessibles à tous comme un service universel », a rappelé Dominique Baudis, président du CSA, lors
d'une conférence de presse mi-décembre.
C'est dans ce but que le CSA et la direction du développement des médias (DDM), organisme qui dépend
du premier ministre, ont formé un groupe de travail pour l'accélération du déploiement de la TNT. Dans
un rapport remis en décembre à Matignon, le groupe de travail propose comme première étape l'extension
du réseau numérique hertzien dans la perspective de l'extinction de la diffusion analogique.
Une décision déjà prise dans les autres pays d'Europe. La Grande Bretagne a d'ores et déjà annoncé l'arrêt
de la diffusion des chaînes analogiques en 2010 au profit de la TNT et l'Italie ainsi que les Länders
allemands devraient prendre le même chemin. Par ailleurs, les auteurs du rapport mettent en avant la
possibilité de réception alternative de la TNT via le câble, le satellite ou l'ADSL en haut débit, et l'intérêt
d'une couverture satellite numérique gratuite, qui permettrait une desserte de l'ensemble du territoire.
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Mais le CSA a besoin d'argent pour respecter ce calendrier. « Il nous faudrait moins de 2 millions d'euros
pour faire ce travail de planification des fréquences, souligne M. Baudis. Cela représente quelques
dizaines de centimes d'euro par foyer de téléspectateurs, donc une dépense extrêmement modeste en
regard de l'enjeu social, culturel et économique considérable ».
En mars, le numérique terrestre devrait encore élargir son offre avec de nouvelles chaînes payantes sans
parabole mais avec abonnement. Ces dix chaînes (TPS Star, Paris Première, Canal+ Sport, Canal+
Cinéma, AB1, Planète, TF6, Canal J, LCI et Eurosport France) sont déjà accessibles sur les bouquets
CanalSatellite + et TPS, désormais en voie de fusion sous la houlette du groupe Canal+. Leur entrée sur la
TNT commencera en mars 2006.
Pour les capter, il faudra cependant acquérir un décodeur compatible avec la norme MPEG4, retenue par
le gouvernement pour la diffusion de ces chaînes payantes, et qui permet la réception des programmes en
haute définition. Un équipement plus cher que les adaptateurs pour la TNT gratuite (lancée sous la norme
MPEG2, non compatible avec la TVHD), mais qui, lui, permettra de tout recevoir. Comme dans l'univers
de la télévision par satellite, la plupart de ces nouveaux décodeurs MPEG4 seront proposés à la location,
pour faciliter l'équipement des ménages.
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Les ventes de PC en France au beau fixe
La Tribune du 3 février 2006
Elles ont progressé de 20,2% en 2005, bien plus rapidement que dans le reste de l'Europe. La
tendance devrait se poursuivre en ce début d'année.
En France, l'engouement est toujours fort pour les PC. Les ventes d'ordinateurs personnels ont progressé
de 20,2% en 2005, bien plus rapidement que dans l'ensemble de la région Europe où la progression est
ressortie à 16,9%, selon l'institut Gartner. Le marché des ordinateurs portables a tiré le secteur, avec une
augmentation de 30,8% contre 14,9% pour les ordinateurs de bureau.
Les cinq premiers constructeurs se sont partagé 66,1% des livraisons de PC en France, contre 62,1% en
2004: Hewlett Packard est revenu à 20,2% de parts de marché (+3,6 points en un an), NEC-CI est crédité
de 13,9% de parts de marché, Dell de 13,4%, Acer de 12% et Fujitsu/Fujitsu Siemens de 6,6%. Lenovo est
sorti de ce palmarès l'an passé, en raison d'une baisse de 9,4% de ses ventes. Le constructeur a été
fortement concurrencé par Dell et HP sur le secteur des grandes entreprises et des PME/PMI.
Le marché professionnel est resté très dynamique tout au long de l'année avec une croissance de 21,6% sur
le quatrième trimestre 2005 surpassant celle du marché grand public (+9,5%). "C'est une tendance plutôt
inhabituelle si l'on considère que le quatrième trimestre reste le trimestre favorable aux achats des
particuliers", a souligné Isabelle Durand, analyste chez Gartner France. En tout, le marché grand public a
progressé de 20,6% en 2005, pour peser à lui seul, 46,5% des ventes totales de PC sur l'année.
"La croissance globale sur le marché français au cours du premier trimestre 2006 devrait se poursuivre.
Les prévisions sur l'année 2006 sont optimistes grâce à l'intégration de la technologie double coeur (déjà
lancée fin 2005) qui va se généraliser sur les ordinateurs de bureau mais aussi sur les portables", explique
l'analyste de Gartner.
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Concours d’entrée INT Management 2006
Compte-rendu de correction de la note de synthèse
Malgré un thème particulièrement classique, l’électronique grand public, qui n’offrait pas de
difficultés, on constate pour la seconde année consécutive une baisse significative de la qualité
rédactionnelle des copies. Impossible de trouver une explication satisfaisante tant les insuffisances
sont nombreuses : lecture très superficielle de la note, difficultés à trouver un plan construit permettant
de reprendre et d’organiser les éléments importants de la note, imprécisions orthographiques et
grammaticales, absence de relecture, etc.
On rappellera la nécessité de soigner l’orthographe et le style. Les phrases trop longues, les fautes
d’orthographe trop fréquentes et la lourdeur du style rendent la note « indigeste ».
Le plan a souvent été imprécis, mal construit alors qu’il devait absolument reprendre et organiser
toutes les idées fortes de la note.
Il ne subsiste que peu de notes démesurément longues, révélatrices d’une synthèse insuffisante de la
part des candidats. Il semble donc que l’on intègre mieux des contraintes liées au sujet proposé et
notamment le nombre de pages maximum requis.
Encore quelques copies sont rendues inachevées, mais ce phénomène est rare.
Comme l’année passée, le temps a été finalement assez bien maîtrisé. Cette maîtrise aurait dû
permettre à chacun d’exploiter l’ensemble du dossier en proposant une note de synthèse complète. Ce
ne fut pas le cas. Nombreux furent les points importants qui furent oubliés par les candidats. Difficile
de comprendre pourquoi si ce n’est un manque de concentration et de vigilance. La simplicité du sujet
a peut-être été un piège.
Il faut encore insister sur l’importance de la relecture. Se réserver quelques minutes afin de relire sans
précipitation son travail est une nécessité.
Quelques conseils :
1. Bien s’imprégner du sujet. Le lire et l’étudier avant toute autre chose même si le travail
demandé semble évident au candidat. Il est parfois source d’indications importantes.
2. Prendre ensuite connaissance des textes de manière à préparer un plan-guide.
3. Noter les idées clés du dossier.
4. Relever les idées importantes et celles qui se répètent. C’est souvent autour de ces points que
se structure la note.
5. Ajuster son plan parallèlement à la lecture.
6. Ne pas exploiter les textes les uns après les autres. Les textes proposés le sont souvent dans le
désordre. Il est risqué de construire son plan en respectant strictement l’ordre proposé.
7. Avoir le souci de lier les thèmes retenus. Le correcteur doit déceler dès la première lecture une
réelle articulation et progression.
8. Toujours enchaîner les idées de façon cohérente.
9. Introduire et conclure chacune des parties de la note.
10. Soigner la rédaction. Il faut notamment éviter d’utiliser des mots dont on ne saisit pas le sens
ou la définition.
11. Etre précis et concis dans sa rédaction.
12. Ne jamais oublier de rédiger avec soin l’introduction et la conclusion. Se souvenir que le
travail du candidat ne s’achève qu’après la rédaction de l’introduction et de la conclusion.
13. Bien fixer la problématique du dossier en introduction et le plan suivi..

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