Résidences secondaires : les prix se rapprochent de leur plus haut
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Résidences secondaires : les prix se rapprochent de leur plus haut
Tous droits réservés - Les Echos 201117/6/2011P.39Les Échos Résidences secondaires : les prix se rapprochent de leur plus haut historique patrimoine DOSSIER Depuis la crise de fin 2008, le marché de la résidence secondaire s’est ressaisi et s’accompagne d’un retour à la hausse dans un certain nombre de stations. Certaines ont dépassé leur plus haut historique, d’autres amorcent une reprise plus douce. L e marché de la résidence secondaire a connu un trou d’air aux premières heures de la crise », lance Laurent Vimont, le PDG de Century 21 France. Et cela, justement parce que c’est un achat secondaire. A l’époque, acquéreurs et vendeurs s’étaient très vite retirés du marché. En attendant des jours meilleurs. Dans certaines régions, l’effondrement des transactions a été spectaculaire. « En Bretagne, par exemple, le volume avait dégringolé de 40 % », poursuit Laurent Vimont. Même chose en Dordogne ou dans la Creuse où les Britanniques qui s’étaient entichés de ces secteurs ont fini par jeter l’éponge, le taux de change euro/ livre sterling étant trop élevé pour eux. Le même phénomène s’est produit en montagne et sur la Côte d’Azur. Ce décrochage ne pouvait donc que rejaillir sur les prix. Un trou d’air passager Si, selon les notaires, les valeurs ont finalement baissé de façon assez modérée sur l’ensemble du territoire (de l’ordre de 5 à 10 %), force est de constater que le segment de la résidence secondaire a davantage souffert. Sur le littoral normand, des stations comme Dieppe ou Deauville ont vu leurs valeurs se déprécier de 10 à 15 %. En Bretagne, certaines stations se sont effondrées (Saint-Quay-Portrieux et Binic par exemple ont perdu respectivement 41,8 % et 25,6 %, rien qu’en 2009). La côte atlantique, le pourtour méditerranéen ont également subi de sérieux revers. Mais ce trou d’air n’a finalement pas duré longtemps. Depuis la fin 2009, les vendeurs ont retrouvé le sourire car la demande s’est ressaisie. « Notre taux d’achat en résidence secon- LES PRIX DANS 26 STATIONS BALNÉAIRES DE RENOM APPARTEMENTS/PRIX AU M2 VILLES (DÉPARTEMENTS) MAISONS/PRIX MOYEN (1) JUIN 2008 MARS 2011 VARIATION JUIN 2008 MARS 2011 VARIATION DEAUVILLE (14) 4.700 € 4.620 € -1,70% NS (2) NS (2) NS LE TOUQUET-PARIS-PLAGE (62) 4.670 € 4.480 € -4,07% 366.200 € 358.300 € -2,16% NS (2) 1.970 € NS NS(2) 148.200 € NS BÉNODET (29) 2.880 € 2.390 € -17,01% 265.200 € 268.900 € 1,40% PERROS-GUIREC (22) 2.530 € 3.060 € 20,95% 271.500 € 214.000 € -21,18% SAINT-MALO (35) 2.960 € 2.780 € -6,08% 300.100 € 294.300 € -1,93% SARZEAU (56) 3 700 € 3.260 € -11,89% 279.500 € 266.200 € -4,76% ARCACHON (33) 4.450 € 4.340 € -2,47% 451.600 € 421.200 € -6,73% BIARRITZ (64) 4.100 € 4.100 € 0,00% 529.300 € 507.700 € -4,08% LA ROCHELLE (17) 3.170 € 3.080 € -2,84% 269.300 € 261.200 € -3,01% LES SABLES-D'OLONNE (85) 3.610 € 3.360 € -6,93% 230.500 € 243.200 € 5,51% PORNIC (44) 3.590 € 3.200 € -10,86% 281.800 € 241.800 € -14,19% ROYAN (17) 2.920 € 2.860 € -2,05% 237.000 € 267.400 € 12,83% SAINT-JEAN-DE-LUZ (64) 4.340 € 4.010 € -7,60% 553.800 € 577.500 € 4,28% SOORTS-HOSSEGOR (40) 4.190 € 3.550 € -15,27% 485.700 € 503.300 € 3,62% CANET-EN-ROUSSILLON (66) 2.970 € 2.780 € -6,40% 246.400 € CANNES (06) 5.350 € 5.250 € -1,87% GRUISSAN (11) 2.620 € 2.760 € 5,34% LA GRANDE-MOTTE (34) 3.740 € 3.940 € 5,35% LA LONDE-LES-MAURES (83) 4.330 € 4.660 € MENTON (06) 4.730 € NICE (06) 3.650 € ROQUEBRUNE-CAP-MARTIN (06) NORMANDIE/NORD SAINT-VALERY-EN-CAUX (76) BRETAGNE CÔTE ATLANTIQUE MÉDITERRANÉE 232.000 € -5,84% 1.065.200 € 1.175.400 € 10,35% 148.700 € 150.100 € 0,94% 340.600 € 344.000 € 1,00% 7,62% 347.000 € 337.500 € -2,74% 4.710 € -0,42% 704.900 € 520.100 € -26,22% 3.630 € -0,55% 671.300 € 601.300 € -10,43% 5.760 € 5.800 € 0,69% 1.420.300 € NS (2) NS SAINT-JEAN-CAP-FERRAT (06) 9.620 € NS (2) NS NS (2) NS (2) NS SAINT-TROPEZ (83) 7.420 € 8.860 € 19,41% 2.734.600 € NS (2) NS TOULON (83) 2.520 € 2.360 € -6,35% 350.100 € 345 500 € -1,31% NS = non significatif. (1) Tout type de maison sauf grande propriété, hôtel particulier, bien exceptionnel (moulin, tour, …), avec nombre de pièces allant jusqu'à 12 et surface habitable comprise entre 20 et 300 m2, selon la base PERVAL. (2) Le nombre de transactions sur ce type de biens n'a pas été suffisant sur la période pour afficher un prix significatif. IDÉ / SOURCE : NOTAIRES DE FRANCE - PERVAL daire ne s’est pas dégradé et se situe toujours autour de 7,8 % de nos transactions, affirme Laurent Vimont. De fait, les premiers mois de panique passés, le marché a repris des couleurs. Les prix aussi. Dans l’ensemble, ce sont les appartements qui voient leurs prix progresser le plus. A Saint-Tropez ou à Perros-Guirec, les prix (lire tableau) sont actuellement supérieurs de près de 20 % au pic atteint avant la crise (été 2008)… Ce n’est pas le cas partout et il reste encore de bonnes affaires à faire, notamment à Bénodet (–17 % par rapport au plus haut de juin 2008) ou à Hossegor (–15 %). Pas d’évolution à court terme Côté maisons, les contrastes sont aussi très saisissants. A Royan, Cannes ou aux Sables-d’Olonne, les valeurs s’envolent respectivement de 10,35 %, 12,83 % et de 5,51 %, depuis le plus haut (lire tableau). En revanche, certaines stations accusent toujours un mouvement baissier comme Menton (–26,22 %), Perros-Guirrec (–21,18 %), ou encore Pornic (–14,19 %). Bref, « dans les stations les plus renommées, le mouvement de baisse semble terminé et la hausse actuelle permet de retrouver les valeurs d’avant la crise, note Pierre Bazaille, le président de l’Institut notarial de l’immobilier (INI). En revanche, dans les stations plus classiques, on assiste encore à des corrections de prix ». Les résidences secondaires à la campagne peinent également à relever la tête. Le Périgord, le Lot, le Gers… souffrent d’une offre pléthorique, souvent liée aux reventes des Britanniques. C’est dans ces secteurs que les meilleures opportunités d’achat existent, à des prix qui ont parfois chuté de 20 à 25 %. Sur fond de remontée des taux, de conjoncture économique délicate, difficile de faire des pronostics quant à l’évolution du marché. « Il ne devrait pas y avoir d’évolution à court terme, lance Pierre Bazaille, pour l’heure, les taux restent à des niveaux très corrects et ne désolvabilisent pas cette clientèle de la même façon qu’en résidence principale, mais, ajoute-t-il, il y a tant de phénomènes que l’on ne maîtrise pas… » COLETTE SABARLY