choisir un bois en fonction de son origine et de sa mise en oeuvre

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choisir un bois en fonction de son origine et de sa mise en oeuvre
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GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS
- RECOMMANDATION PRATIQUE MAT08 -
CHOISIR UN BOIS EN FONCTION DE SON
ORIGINE ET DE SA MISE EN OEUVRE
Choisir, selon l’usage auquel on le destine, un bois suffisamment pérenne, en
privilégiant les essences locales.
PRINCIPES
CONTEXTE
Le bois dans la construction connaît des applications de plus en plus larges. Outre l’évolution
des techniques et du nombre de produits disponibles sur le marché, cette effervescence est
essentiellement due aux nombreuses qualités du bois répondant aux préoccupations d’écoconstruction : matériau renouvelable, stockant du CO2, …
Chaque application du bois dans la construction nécessite un choix d’essence et des détails de
mise en œuvre adaptés. Les critères à prendre en compte pour le choix d’une essence sont :
o
o
o
o
Les propriétés environnementales, détaillées dans cette fiche : origine géographique,
coût énergétique du transport, respect des normes et réglementations de gestion
forestière, labellisation, nécessité d’un traitement de conservation…
Les propriétés techniques : durée de vie, résistance et maintien dans le temps,
fréquence et type de maintenance, dimensions commerciales disponibles (par exemple,
le robinier en grande dimensions est difficilement disponible)…
Les propriétés économiques : coût du bois, coût des traitements éventuels du bois, coût
de mise en œuvre, coûts d’entretien si nécessaire…
Les propriétés esthétiques : manière dont la structure de surface du bois va évoluer
dans le temps, couleurs, texture, dimensions…
Notons que de plus en plus de produits dérivés du bois sont mis en œuvre dans les bâtiment :
panneaux recomposés, OSB, contreplaqué, etc. Ces produits permettent une valorisation des
déchets de scierie, mais posent également des questions, notamment en termes de santé des
occupants (influence néfaste de certaines colles d’assemblage ; composés organiques volatiles
COV…). La fiche « Colles et peintures » revient sur ce dernier aspect (voir lien en fin de fiche).
OBJECTIFS
Nous identifions deux niveaux d’action allant dans le sens d’une construction durable :
Minimum
o
o
Pour une classe de durabilité équivalente, privilégier les bois de production nationale,
frontalière ou européenne.
Veiller à la qualité de la mise en œuvre et du dessin des détails techniques, pour limiter
les risques de pourriture et d’attaques du bois par des insectes et champignons.
Essentiellement, il s’agit de protéger le bois de l’humidité en évitant les pièges à eau,
les remontées capillaires, etc.
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GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS
- RECOMMANDATION PRATIQUE MAT08 -
Conseillé
o
Choisir un bois disposant d’un label offrant des garanties concernant la gestion
équilibrée des forêts (aspect écologique et social). Les principaux labels sont FSC
(Forest Stewardship Council) et PEFC (Programmne for the Endorsement of Forest
Certification).
o
Tenir compte, lors du choix du type d’essence, de l’utilisation envisagée du bois
(bardage / menuiserie / structures / ameublement / revêtements de sol…). A chaque
utilisation correspondent des contraintes différentes, en termes de résistance,
d’humidité, d’exposition aux UV, à la pollution, etc. Selon l’essence et la classe de
risque, il faudra ou non un traitement préventif du bois approprié à l’utilisation prévue.
On veillera à identifier prioritairement les essences qui peuvent être mises en œuvre
sans traitement préventif.
Remarque : une fiche spécifique parle des types de traitement du bois et de leur impact sur la
santé et l’environnement.
ELEMENTS DE CHOIX
ASPECTS TECHNIQUES
> Classification des bois selon leurs propriétés de durabilité naturelle
La durabilité naturelle des bois, comprise comme leurs caractéristiques de conservation à
l’égard d’agent biologique, est une notion complexe. Une essence peut en effet être résistante
aux attaque d’un insecte et pas d’un autre ou des champignons. Il faut également distinguer la
résistance du duramen du bois, plus ou moins importante selon l’essence, de celle de l’aubier
(le cœur du bois), qui est très faible.
Il existe une classification des essences de bois en 5 classes en fonction des propriétés de
résistance naturelle de leur duramen à l’égard des champignons lignivores. La définition de ces
classes est données par la norme européenne EN 113, et les classes sont attribuées aux
essences de bois par essai réel, selon la norme EN 252 (piquets plantés en pleine terre), ou par
essais en laboratoire, selon la norme EN 350.
Concernant les attaques d’insectes, qui sont indépendantes des conditions de mise en œuvre,
la situation est plus simple car le bois est soit attaquable soit non attaquable par tel ou tel
insecte.
Le tableau ci-dessous résume les propriétés de durabilité naturelle des bois ligneux courants :
Durabilité naturelle des essences ligneuse, selon la norme
EN350-2, 1994
Champignons
Capricorne
Vrillettes
Lyctus
Résineux
Douglas
3
S
S
-
Epicéa
4
SH
SH
-
Mélèze
3
S
S
-
Pin
3-4
S
S
-
Sapin
4
SH
SH
-
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GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS – MAT08
RECOMMANDATION PRATIQUE
Durabilité naturelle des essences ligneuse, selon la norme
EN350-2, 1994
Champignons
Capricorne
Vrillettes
Lyctus
Feuillus
Aune
5
-
S
D
Bouleau
5
-
S
D
Charme
5
-
S
D
Châtaignier
2
-
S
D
Chêne
2
-
S
S
Erable
5
-
S
(SH)
Frêne
5
-
S
D
Hêtre
5
-
S
D
Merisier
5
-
S
(SH)
Noyer
3
-
Ss
(SH)
Orme
4
-
S
(SH)
Peuplier
5
-
S
D
Robinier
1
-
S
D
Champignons : 1=très durable, 2=durable, 3= moyennement durable, 4= faiblement durable et 5= non
durable
Insectes : S= aubier sensible, SH= duramen sensible, (SH)= duramen parfois sensible, D= durable, - =
non applicable
Source : A.Leclercq et B.Jourez, « La durabilité naturelle du bois », Centre de Recherches de la Nature,
des Forêt et du Bois, Gembloux
> Classes de risques liées à la mise en œuvre des bois
Parallèlement aux classes de durabilité naturelle, il existe un classement des expositions aux
risques, lui aussi divisé en 5 classes, à ne pas confondre avec les précédentes. Chaque classe
de risque correspond à des conditions ambiantes et une définition de risque biologiques. De
façon simplifiée, on peut lier une classe de risque et un tyupe de mise en œuvre. Par exemple,
un bois de charpente est considéré soumis à une classe de risque 2 (pour autant que le bois
soit mis en œuvre dans les règles de l’art, sans infiltrations, ou autre sources d’humidité
incontrôlée). Cette classification est issue du Code d’Homologation de l’A.B.P.B (Association
Belge pour la Protection du Bois), sur base de la norme européenne EN 335. Elle est résumée
ci-dessous :
Classe
de risque
1
2
Conditions ambiantes
Bois sous abri,
entièrement protégé
des intempéries et non
exposé à
l’humidification (bois à
moins de 20%
d’humidité*)
Bois sous abri,
entièrement protégé
des intempéries mais
où une humidité
ambiante élevée
Risque biologique
Exemples
Insectes à larves
xylophages
Aménagements
intérieurs, meubles,
lambris, parquets,
menuiseries intérieures
Insectes à larves
xylophages,
champignons :
moisissures,
discolorations et plus
Bois de charpente,
ossatures, planchers
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GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS – MAT08
RECOMMANDATION PRATIQUE
Classe
de risque
Conditions ambiantes
temporaire peut
conduire à une
humidification
occasionnelle
supérieure à 20%*
Bois non abrité, hors
contact du sol, qui peut
être continuellement
exposé aux intempéries
ou bien à l’abri, mais
soumis à une
humidification
fréquente supérieure à
20%*
Bois en contact avec le
sol ou avec l’eau
douce, exposé en
permanence à une
humidification
supérieure à 20%*
3
4
Bois en permanence
exposé à l’eau salée
5
Risque biologique
Exemples
rarement champignons
lignivores
Insectes à larves
xylophages,
champignons de
discoloration mais
aussi lignivores,
pourriture cubique et
fibreuse
Menuiseries
extérieures, charpentes
en lamellé-collé
soumises aux
intempéries, bois sous
vapeur constante
Tous ceux de la classe
3 et en plus les
champignons de
pourriture molle
Tout bois en contact
avec le sol, poteaux,
pieux, et assemblages
faisant des pièges à
eau
Tous ceux de la casse
4 mais en plus et
surtout les Ténébrants
marins
Tout bois mis en œuvre
dans l’eau salée.
*Attention. Ces valeurs d’humidités relatives sont celles du bois et non de l’ambiance.
> Correspondance entre classes de risque et propriétés de durabilité naturelle
Pour être utilisables, les informations ci-dessus doivent être croisées, ce que permet le tableau
suivant. Grâce à lui, on peut déterminer si un bois peut être mis en œuvre dans une classe de
risque déterminée sans subir de traitement préventif vis-à-vis des attaques de champignons.
Classe de
risque (EN
335)
Classe de durabilité vis-à-vis des champignons lignivore (EN 350- 2)
1
2
3
4
5
1
0
0
0
0
0
2
0
0
0
(0)
(0)
3
0
0
(0)
(0) – (X)
(0) – (X)
4
0
(0)
(X)
X
X
5
0
(X)
(X)
X
X
Légende
0 : Durabilité naturelle suffisante
(0) : Durabilité naturelle normalement suffisante, mais pour certains emplois un traitement de
conservation peut être recommandé
(0) – (X) : La durabilité naturelle peut être suffisante, mais en fonction de l’essence de bois, de sa
perméabilité et de son emploi final, un traitement de conservation peut s’avérer nécessaire
(X) : Le traitement de préservation est normalement recommandé, mais pour certains emplois la
durabilité naturelle peut être suffisante
X : Traitement de préservation nécessaire
Source : D.Dirol et X. Deglisse, « Durabilité des bois et problèmes associés », Hermès Science
Publications, Paris, 2001
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GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS – MAT08
RECOMMANDATION PRATIQUE
Sur base de ces informations, on peut estimer la longévité des bois en fonction de leur
durabilité intrinsèque et de la classe de risque. Il ne s’agit cependant que de valeurs
indicatives :
Espèce
ligneuse
Classe de risque (EN 335)
1
2
Durée
Durée
illimitée
illimitée
3
Durée > 20
ans
5
Durée > 10
ans
Douglas
Oui
Oui
Oui
Non
Epicéa
Non
Non
Non
Non
Mélèze
Oui
Oui
Oui
Non
Pin
Oui
Oui
Oui
Non
Sapin
Non
Non
Non
Non
Aune
Non
Non
Non
Non
Bouleau
Non
Non
Non
Non
Charme
Non
Non
Non
Non
Châtaignier
Oui
Oui
Oui
(Oui)
Chêne
Oui
Oui
Oui
(Oui)
Erable
Non
Non
Non
Non
Frêne
Non
Non
Non
Non
Hêtre
Non
Non
Non
Non
Merisier
Non
Non
Non
Non
Noyer
Oui
Non
Non
Non
Orme
Oui
Oui
Non
Non
Peuplier
Non
Non
Non
Non
Robinier
Oui
Oui
Oui
Oui
Légende
Oui : l’espèce, purgée de son aubier, est utilisable sans
traitement de préservation
Non : l’espèce, même purgée de son aubier, n’est pas
utilisable sans traitement de préservation
(Oui) : variable selon les provenances
Résineux
Feuillus
Source : A.Leclercq et B.Jourez, « La durabilité naturelle du bois », Centre de Recherches de la Nature,
des Forêt et du Bois, Gembloux
Notons que les informations ci-dessus sont assez théoriques. Par exemple, elles présupposent
que le bois mis en œuvre est constitué uniquement de duramen, qu’il est sec, que la mise en
œuvre met le bois à l’abri de sources d’humidité telles que des infiltrations, des remontées
capillaires, des pièges à eau, qu’en cas de rénovation le bâtiment est sain (absence de
champignons dans les autres boiseries déjà en place), etc.
Néanmoins, sur base de ces tableaux, on peut sélectionner une essence de bois ne nécessitant
pas de traitement préventif fongicide. Avant d’arrêter définitivement le choix d’une essence, il
est cependant nécessaire d’également vérifier la sensibilité du bois choisi aux attaques
d’insectes. Souvent, il suffira d’éviter la présence d’aubier dans le bois pour être à l’abri
d’attaques.
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GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS – MAT08
RECOMMANDATION PRATIQUE
> Le traitement du bois
Il existe différentes techniques de traitement du bois. Certains produits peuvent donner lieu à
des dégagements nocifs (surtout en usage intérieur) pour les occupants, altérer le potentiel de
recyclage du bois (qualité du recyclage et destination du produit) ou encore nécessiter une
réfection régulière de la couche de protection (manque de rationalisation des produits).
Afin de faire un choix rationnel, on veillera à agir selon les recommandations suivantes :
o
o
o
Soigner les détails de conception et de mise en œuvre pour améliorer la protection du
bois et limiter son exposition (débordements de toiture, socles, détails d’assemblages,
etc.)
Choisir un bois dont la classe de durabilité est en adéquation avec la classe de risque
définie plus haut en fonction de l’usage prévu, de façon à ne pas exigé de traitement.
Si un traitement est nécessaire vu le choix d’une essence de classe de durabilité
insuffisamment, ou pour des raisons esthétiques (empêcher le vieillissement naturel du
bois) : choisir un traitement à base de produits offrant un impact limité pour
l’environnement et la santé, par exemple et si possible un traitement thermique. Les
différents traitements du bois et leur impact sont décrits dans une fiche spécifique (lien
en fin de fiche).
> Quelles sont les autres précautions à prendre lors du choix d’une essence ?
Il existe des précautions dont il faut tenir compte lors du choix d’une essence de bois en
fonction de son usage. Elles sont énoncées sous forme de fiches thématiques par l’association
du secteur belge du bois « Belgian Woodforum » (www.bois.be). Pour chaque bois sont
énoncés l’usage adéquat, le type de traitement éventuel et les caractéristiques intrinsèques des
essences.
Les sujets abordés sont :
o
o
o
o
o
o
Le taux d’humidité du bois mis en œuvre (limité pour certaines applications…)
La période de coupe du bois sélectionné (Sève descendante…)
Les défauts du bois (nœuds…)
La classe de durabilité du bois
Le risque de variation mécanique du bois (porosité, résistance à la compression /
traction / flambement)
Le risques d’altération du bois par les systèmes de fixation (décolorations locales /
fissures…)
La plupart de ces recommandations relèvent de la bonne mise en œuvre du matériau bois. Il
s’agit d’un élément capital dans l’utilisation de ce matériau. Nous ne nous y arrêtons cependant
pas d’avantage dans cette fiche, centrée sur le choix de l’essence.
ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX
> Impact de la localisation géographique
Le choix d’un bois « local » offre la possibilité de contrôler d’avantage l’origine du bois et la
qualité de gestion de l’exploitation forestière. En outre, ce choix permet de limiter et de
rationaliser les flux de transport de matière. On préfèrera toujours un bois local, scié et traité
localement avant sa mise en chantier, pour économiser sur le coût énergétique de son
transport. Enfin, privilégier un ois local permet d’encourager la création d’une filière créatrice
d’emploi en Europe.
> Définition des labels
Deux labels existent pour certifier la bonne gestion des forêts : Programmne for the
Endorsement of Forest Certification – PEFC et Forest Stewardship Council – FSC.
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GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS – MAT08
RECOMMANDATION PRATIQUE
PEFC est un label d’origine européenne, chapeautant les réglementations des membres de
l’Union, mais qui inclut maintenant également des pays comme l’Australie, le Canada, les EtatsUnis, le Brésil et le Chili. Il implique aussi bien une gestion durable des forêts que la
transparence de cette gestion et une mise à jour régulière des critères de qualité
(www.pefc.be). Près de 50 % des forêts wallonnes répondent aux prescriptions du label PEFC.
Parmi ces critères, nous retrouvons :
o
o
o
o
o
o
La conservation et l’amélioration appropriée des ressources forestières et de leur
contribution aux cycles mondiaux du carbone
Le maintien de la santé et de la vitalité des écosystèmes forestiers
Le maintien et l’encouragement des fonctions de production des forêts
Le maintien, la conservation et l’amélioration appropriée de la diversité biologique dans
les écosystèmes forestiers
Le maintien et l’amélioration des fonctions de protection de la gestion des forêts
(notamment eau / sols)
Le maintien d’autres bénéfices et conditions socio-économiques
Le FSC est une ONG représentée en Belgique par l’asbl - « FairTimber » (www.fair-timber.be)
et délivrant un label homonyme. Les trois axes prioritaires de la labellisation FSC sont :
o
o
o
La gestion environnementale appropriée : maintien de la biodiversité et de son
équilibre, ainsi que de la productivité et du processus écologique.
La gestion sociale favorable : la gestion des forêts permet de sensibiliser les
populations locales à l’importance du maintien et de l’équilibre des forêts, d’aider les
communautés à subsister et d’organiser une viabilité de coexistence entre la population
et l’environnement sur le long terme.
La gestion économique durable : la gestion des forêts est organisée dans un juste
équilibre, de manière à ne pas générer de revenus financiers servant le désintérêt de
l’environnement ou des populations. Le conflit d’intérêt entre la nécessité de rentabilité
et l’équilibre éco-social est géré par la vente des produits offrant une qualité supérieure.
La rentabilité s’effectue par la qualité liée à une gestion équilibrée plus que sur une
quantité liée à une production abusive visant la rentabilité sans concession. Ce label
insiste plus sur l’aspect social de la gestion forestière que le label PEFC.
Classées par type d’usage, on retrouve parmi les bois FSC les essences suivantes (une liste
plus détaillée est disponible sur le site http:/fsc.wwf.be) :
o
o
o
Bardage: Western red Cedar, Louro Gamela, Louro preto
Bois de construction : Chêne blanc d’Amérique, Chêne d’Europe, Douglas-Oregon,
Epicéa, Mélèze, pin d’Europe, Sapin
Fenêtres et portes : Cédrona, Chêne blanc d’Amérique, Chêne d’Europe, Eucalyptus,
Jatoba, Sapupira
Notons que l’exigence dans un cahier des charges de bois labellisés n’impliquera pas que les
pièces de bois fournies seront individuellement issues d’une parcelle gérée durablement, car il
n’existe pas de système de traçabilité de chaque pièce de bois. Les certifications FSC ou PEFC
concernent les exploitations forestières et non les bois eux-mêmes. Concrètement, cette
exigence dans un cahier des charges implique que la scierie ou menuiserie auprès de laquelle
le bois est commandé produit une quantité équivalent de bois conformément aux exigences des
labels ou achète une quantité équivalente de bois auprès d’exploitations labellisées.
La vérification de la prise en compte de cette exigence par l’entrepreneur ou ses sous-traitant
se fera en vérifiant que l’entreprise ayant fournit le bois est reprise dans les listes de
fournisseurs proposées par les organismes de certification.
ASPECTS ECONOMIQUES
> Coût du bois
Il est difficile de chiffrer le coût des bois, qui varie selon l’essence et l’origine. On peut
cependant identifier les tendances suivantes :
PAGE 7 SUR 11 – CHOISIR UN BOIS EN FONCTION DE SON ORIGINE ET DE SA MISE EN OEUVRE – FEVRIER 2007
GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS – MAT08
RECOMMANDATION PRATIQUE
o
Un bois d’origine locale permet de limiter les distances de transport et donc les coûts
inhérents. En opposition, les bois non européens ont un coût de transport beaucoup
plus élevé, plus ou moins compensé par des économies de main d’œuvre et d’autres
standards de qualité et d’exploitation.
o
Parmi les bois locaux, et contre toutes idées reçues, les bois répondant à une
labellisation ne coûtent pas plus cher que ceux non labellisés.
La différence de prix éventuelle entre les bois est due au choix de l’essence et à ses qualités
intrinsèques plus qu’à la labellisation, dont les critères environnementaux ne bouleversent pas
fondamentalement l’organisation de la filière. Ce n’est pas vrai pour les bois exotiques. Les bois
FSC produits en dehors de l’Europe et disposant d’une bonne qualité se révèlent plus coûteux
que les bois de même essence et même origine non labellisés.
Le coût des essences de bois doit être analysé au cas par cas selon le besoin. Pour plus
d’informations, une liste des revendeurs de bois labellisés FSC et PEFC peut être consultée sur
les sites web repris ci-après.
> Disponibilités ?
o
Une liste de fournisseur de bois FSC en Belgique est disponible sur le site
http://fsc.wwf.be
o
Un guide du bois, des fournisseurs et des produits PEFC est disponible sur
www.pefc.be
o
La fédération nationale des négociants en bois propose plusieurs adresses de
fournisseurs de bois (labellisés au non) en Région Bruxelles Capitale : www.fnn.be
o
L’association Natureplus, qui couvre l’Europe germanophone et commence à
s’implanter en Belgique, propose sur son site internet un répertoire de produits dérivés
du bois répondant à des critères environnementaux (www.natureplus.org).
ASPECTS SOCIAUX ET CULTURELS
Les enjeux sociaux s’identifient sur le long terme au travers des labellisations qui assurent une
gestion adaptée de l’exploitation des forêts et de l’économie des populations vivant de la
PAGE 8 SUR 11 – CHOISIR UN BOIS EN FONCTION DE SON ORIGINE ET DE SA MISE EN OEUVRE – FEVRIER 2007
GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS – MAT08
RECOMMANDATION PRATIQUE
production de bois. La labellisation des bois vise à établir un équilibre entre les besoins du
marché, le respect de l’environnement et l’organisation de la société.
ARBITRAGE
> Un bois local sans label, ou un bois indigène labellisé ?
L’idéal étant de disposer d’un bois local labellisé et non traité, comment départager les
essences lorsque cet idéal n’est pas disponible ?
La position prise dans cette fiche est de privilégier les essences locales aux essences
exotiques labellisées. En effet, même non labellisée, la production de bois européens est
soumise à des règles minimales de bonne gestion forestière. D’autre part, ce choix permet,
comme indiqué plus haut, de limiter les coûts de transport, et de développer une filière
économique locale.
Cependant, les essences locales étant souvent moins pérennes que les bois exotiques, on
privilégiera l’utilisation de bois exotiques importés lorsque leur usage permet d’éviter un
traitement particulièrement nocif. La labellisation FSC ou PEFC est alors un minimum devant
être exigé. L’amélioration des techniques de traitement des bois et la diminution de leur impact
environnemental et sanitaire limitent fortement les circonstances où cette situation pourrait
survenir (voir fiche sur le traitement du bois).
DANS LA PRATIQUE
Des mesures doivent être prises aux différentes phases de développement et de réalisation de
projet :
PROJET D’EXECUTION, DOSSIER POUR LE PERMIS D’URBANISME
o
o
o
o
o
Privilégier les bois d’origine indigène
Exiger, dans le cahier des charges, des bois portant le label FSC / PEFC
Exiger, dans le cahier des charges, une humidité du bois inférieure à 20% pour éviter
les attaques de champignons. Une humidité relative plus faible peut être exigées pour
certaines applications (les parquets notamment : 8 à 12%), pour éviter les troubles liés
au variations de volume du bois selon son humidité.
Veiller à ce que les détails de mise en œuvre du bois le mettent à l’abri de l’humidité ou
lui permettent de sécher dans de bonnes conditions
Veiller à l’adéquation entre l’essence, la classe de risque et le traitement éventuel.
Privilégier les essences ne demandant pas de traitement préventif pour l’usage prévu.
SUIVI ET SURVEILLANCE DES TRAVAUX
o
o
o
Exiger, lors de la réception du bois, la preuve de son origine et de son label
Vérifier que le degré d’humidité du bois correspond à celui spécifié au cahier des
charges
Veiller à la bonne mise en œuvre des détails techniques
ENTRETIEN ET MAINTENANCE
o
Dans le cas du choix d’un bois nécessitant, un entretien spécifique destinés à maintenir
sa durée de vie et ses performances, on veillera à planifier les interventions de manière
régulières. Le type d’intervention et leurs fréquences seront préalablement identifiées
avec les fournisseurs du bois et les revendeurs des produits de traitement.
Une fiche spécifique relative aux produits de traitement du bois est disponible. (voir
point informations complémentaires)
INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES
AUTRES ELEMENTS A GARDER A L’ESPRIT
Voici une liste de fiches dont les thématiques croisent celles du choix des essences de bois :
o
CSS09 - Colles et peintures : tenir compte de leur impact sur la santé et
l'environnement
PAGE 9 SUR 11 – CHOISIR UN BOIS EN FONCTION DE SON ORIGINE ET DE SA MISE EN OEUVRE – FEVRIER 2007
GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS – MAT08
RECOMMANDATION PRATIQUE
o
o
o
CSS10 - Traitements du bois: tenir compte de leur impact sur la santé et
l’environnement
MAT04 - Choisir le matériau idéal pour les menuiseries extérieures
MAT06 - Revêtements de murs intérieurs et plafonds: choisir des matériaux sains, avec
un écobilan favorable
BIBLIOGRAPHIE
Industrie du bois : les acteurs
o
Houtinfobois : outil d’information sur le bois transformé en Belgique et ses applications,
créé par les scieries et industries connexes (www.houtinfobois.be)
o
Bois et habitat : asbl oeuvrant pour la promotion de la construction en bois (www.boishabitat.com)
o
Belgian Woodforum : Créé à l’initiative du secteur belge du bois, ils éditent notamment
la revue « les courriers du bois » (www.bois.be)
o
o
La fédération nationale des négociants en bois : www.fnn.be
Le portail des menuisiers : www.menuisiers.com
Informations sur la mise en œuvre du bois :
o
Le VIBE a édité une série de fiches sur la mise en œuvre et le choix des essences
selon le type de travaux (www.vibe.be)
PAGE 10 SUR 11 – CHOISIR UN BOIS EN FONCTION DE SON ORIGINE ET DE SA MISE EN OEUVRE – FEVRIER 2007
GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS – MAT08
RECOMMANDATION PRATIQUE
o
F.Simon et JM. Hauglustaine, L’isolation thermique des façades à structure bois –
Guide pratique pour architectes, Région Wallonne, à commander gratuitement sur le
site www.energie.wallonie.be
Labels :
o
o
Forest Steward Council : www.fsc.org
Pan European Forest Certification: www.pefc.org
o
Natureplus: www.natureplus.org
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GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS – MAT08
RECOMMANDATION PRATIQUE

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