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Candidate Identifier …………… Seat Nº …………… UNIVERSITY COLLEGE LONDON Under no circumstances are the attached papers to be removed from the examination room by the candidate. UCL Language Centre 2002 LANG0F0B: FRENCH FOR BUSINESS AND CURRENT AFFAIRS Reading and Writing Examination This examination counts for 35% of your final mark. It assesses the following two skills: READING SKILLS (20%) WRITING SKILLS (15%) 2½ hours Duration: 1st Marker Integrated Reading/Writing Tasks Reading (out of 20) Linguistic Competence (out 2nd Marker Agreed Result Out of 35 % of 6) Pure Writing Task Linguistic Competence (out Content (out of 3) TOTAL Grade of 6) 1st Marker’s signature (out of 35) 2nd Marker’s signature To be completed by the Visiting Examiner if the above agreed result is amended after review Reason for amending agreed result /35 % Grade Visiting Examiner’s signature FRENCH FOR BUSINESS AND CURRENT AFFAIRS – LANG0F0B and LANG1FDB Page 1 In this examination you can obtain a maximum of 35 points which are awarded as follows: Reading Skills: Reading Competence: Writing Skills: Linguistic Competence: Content: 20 points 20 points 15 points 12 points 3 points Answer ALL questions in FRENCH in the space provided after each question. In order for your script to remain anonymous do NOT use your name when completing the tasks. DOCUMENT A Interview de Patrick Chamoiseau Extrait d’une interview de l’écrivain antillais Patrick Chamoiseau à propos des commémorations organisées à l’occasion du 150ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage. Propos recueillis par Micheline Servin. A L’idée de cette commémoration ne me gêne pas du tout. Au contraire. Elle ne vient pas de nous, mais des autorités officielles. Je pense que c’est l’occasion, pour les Antillais, d’essayer de regarder de manière individuelle, familiale, avec les frères, les soeurs, les enfants ce qu’a été cette période, et de la regarder sans honte. Aux Antilles, nous avons essayé de nous libérer de l’esclavage en oubliant l’esclavage. C’est-à-dire que nous avons essayé d’oublier quelque chose qui constitue la matrice des sociétés dont nous faisons partie aujourd’hui et qui structure, de manière assez dramatique et douloureuse encore, notre imaginaire. A partir de là, il faudrait que nous puissions collectivement prendre la parole, indépendamment de ce qui va se faire. J’essaierai de rencontrer le plus possible de gens pour parler de l’esclavage avec eux. CONTINUED FRENCH FOR BUSINESS AND CURRENT AFFAIRS – LANG0F0B and LANG1FDB Page 2 B D’abord, il faut dire que l’esclavage est un crime contre l’humanité, qui n’a pas été reconnu comme tel. Il faut dire que ce crime concerne des millions de personnes, qu’il porte non seulement atteinte à l’Afrique et à l’homme noir, mais aussi, simplement, à l’idée que nous nous faisons de l’humanité. Qu’il soit institué comme objet international de commémoration, et que nous puissions tous ensemble - pas seulement nous, Antillais, pas seulement nous, Africains - que tous les peuples du monde puissent se retrouver autour de cette commémoration. Reconnaître l’esclavage comme crime contre l’humanité serait permettre à l’humanité d’accomplir un pas en avant. Nous avons de plus en plus l’impression d’appartenir à une “communauté Monde”, c’est-à-dire que quels que soient la couleur de la peau, la race, les langues, les peuples, nous devenons de plus en plus interdépendants. Cette espèce de globalisation nous permet de prendre conscience d’une “réalité Monde” à partir de laquelle nous devons désormais penser notre existence. Elle doit se fonder sur des bases saines. L’une de ces bases serait de reconnaître l’esclavage comme crime contre l’humanité. C On peut regarder d’une manière tout à fait sereine cette période de l’esclavage, parce qu’il n’y a pas un seul instant durant lequel ces hommes et ces femmes mis en esclavage n’ont pas résisté, sous toutes les formes possibles, avec une force, une constance, un courage, un héroïsme absolument extraordinaires. Ils ont affronté le maître, empoisonné ses bêtes, et le maître lui-même. Ils ont saboté ses outils, détruit ses récoltes. Ils ont accompli tout un héroïque détour qui leur a permis de survivre et qui a donné naissance à ce que nous sommes aujourd’hui. Oui, on peut défendre la fierté en constatant que tout au fond de cette horreur, malgré les tortures atroces déployées contre eux, ces hommes n’ont jamais accepté leur déshumanisation qui était la fin recherchée par les maîtres. D Je dis que l’esclavage est un état de mort extraordinaire. Mort pour les esclaves mais aussi mort pour les maîtres. Ceux qui pratiquaient l’esclavage étaient dénaturés, décomposés et entraient dans un processus de mort symbolique absolument irrémédiable. Or, malgré ce processus de décomposition, qui relève de la stérilité parce qu’il est un espace de la déshumanisation, il y a eu des jaillissements et des dynamiques de vie qui ont donné les cultures créoles, avec cette vitalité musicale et littéraire, les peintures, les systèmes de pensée, comme ceux d’Edouard Glissant, particulièrement féconds pour la compréhension du monde aujourd’hui. Tout cela vient d’une certaine matrice épouvantable qui a été sublimée d’une certaine manière par la force créatrice du vivant. Et cela, c’est digne de fierté. E Avec ces trois équilibres pour regarder et pour nommer le crime, je crois que nous pourrons nous réinvestir dans cette période de l’esclavage, rentrer en nous pour nous en débarrasser. www.francophone.net, 1998 TURN OVER FRENCH FOR BUSINESS AND CURRENT AFFAIRS – LANG0F0B and LANG1FDB Page 3 DOCUMENT B L’allocution de Mme Christiane Taubira-Delannon Extrait de l’allocution de Mme Christiane Taubira-Delannon présentée le 10 février 1999 devant l’Assemblée nationale. Il existe très peu de définitions de l’esclavage, comme si la nature et le contenu de l’acte d’asservir étaient entendus, nous étaient familiers, appartenaient à une sorte de savoir diffus, de connaissance intuitive. Le décret de l’abolition du 27 avril 1848 “considère que l’esclavage est un attentat contre la dignité humaine”. Il n’est plus défini nulle part ailleurs en droit interne. Sur le plan international, les seules définitions de l’esclavage et de la traite sont contenues dans la convention internationale du 25 septembre 1926, selon laquelle “l’esclavage est l’état ou la condition d’un individu sur lequel s’exercent les attributs du droit de propriété ou certains d’entre eux” et “la traite, tout acte de capture, d’acquisition d’un esclave en vue de le vendre ou de l’échanger”. L’esclavage ne fait l’objet d’une qualification que dans le nouveau code pénal français qui le classe parmi les autres crimes contre l’humanité, après l’article consacré au génocide. Mais alors, il s’agit d’une qualification générale et non précise, d’un générique, l’esclavage, non daté, non localisé. La traite et l’esclavage lancés par les premières razzia sur le Rio de Ouro en 1441, rapidement autorisés par le pape Nicolas V qui légalise cette pratique en faveur du royaume portugais d’Alphonse V, ne font pas l’objet, à ce jour d’une qualification comme crime contre l’humanité. Le temps est mûr pour tout savoir La vie, l’histoire, le parcours des sociétés, l’évolution des rapports humains ne se conforment pas toujours absolument aux schémas judiciaires prévus pour les situations courantes. En l’occurrence, qualifier la traite négrière transatlantique et l’esclavage de crime contre l’humanité relève de l’acte politique, de l’acte de justice universelle, de l’affirmation des valeurs qui dictent le respect de la personne humaine au point d’énoncer des droits de l’homme qui transcendent les législations nationales. Il s’agit de donner nom et statut à ces méfaits historiques, de les sortir de l’énoncé imprécis du code pénal. Reconnaître le crime, prendre la mesure du traumatisme infligé au continent africain, du morcellement du territoire amérindien et de l’enracinement des inégalités qui perdurent outre-mer, conduit à en attaquer les séquelles et leurs causes. La persistance des préjugés de race, dont l’endroit et l’envers sont le racisme et l’aliénation, la prédominance de structures familiales instables, la fragilité de la cohésion sociale, les entorses à une responsabilité ingrate, le rejet d’une citoyenneté mystérieuse, les crispations identitaires défensives, sont les signes hurlants d’une incrustation encore vive de la propagande construite aux fins de justifier le système esclavagiste. De même, le sens aigu de la tolérance, la vigueur de la créativité culturelle, le sens de l’hospitalité, le tonus de l’imagination, le génie du syncrétisme, la force des solidarités sont les marques des morales inventées sur place dans des fraternités imprévues. La reconnaissance du crime, l’incitation à la recherche, la diffusion des connaissances, l’accès égal aux savoirs, la réhabilitation des lieux de mémoire, l’encouragement aux rencontres et à la coopération, le respect et la valorisation des langues et cultures, la correction des inégalités dans la répartition des terres, l’accès équitable aux moyens, la rationalisation des économies, sont quelques unes des réparations principales. www.assemblee-nationale.fr, 1999 CONTINUED FRENCH FOR BUSINESS AND CURRENT AFFAIRS – LANG0F0B and LANG1FDB Page 4 Task 1 Après avoir lu le document A, donnez un titre aux paragraphes B, C et D en reprenant le mot ou l’expression dans le texte qui en résume le mieux le sens. (3 points) [Reading Competence: 3 points] [Linguistic Competence: 0 points] Exemple Paragraphe A : Contre l’oubli a. Paragraphe B : ……………………………………………………… b. Paragraphe C : ……………………………………………………… c. Paragraphe D : ……………………………………………………… RC LC TURN OVER FRENCH FOR BUSINESS AND CURRENT AFFAIRS – LANG0F0B and LANG1FDB Page 5 Task 2 Dans le dernier paragraphe du document A, Patrick Chamoiseau dit que nous devons “nous réinvestir dans cette période de l’esclavage, rentrer en nous pour nous en débarrasser”. Un camarade de classe ne comprend pas ce que P Chamoiseau veut dire. Cela semble contredire ce qu’il dit auparavant sur l’oubli. Expliquez le sens de cette phrase en la paraphrasant et en l’illustrant à l’aide d’autres propos contenus dans le texte. Ne copiez pas le texte. N’écrivez pas plus de 150 mots. (10 points) [Reading Competence: 7 points] [Linguistic Competence: 3 points] RC LC CONTINUED FRENCH FOR BUSINESS AND CURRENT AFFAIRS – LANG0F0B and LANG1FDB Page 6 Task 3 Dans son discours devant l’Assemblée nationale (document B), Christiane Taubira-Delannon demande un certain type de reconnaissance internationale de l’esclavage. Elle cite trois critères de la reconnaissance. Trouvez les trois adjectifs qui, dans le texte, correspondent à ces trois critères. (3 points) [Reading Competence: 3 points] [Linguistic Competence: 0 points] RC LC TURN OVER FRENCH FOR BUSINESS AND CURRENT AFFAIRS – LANG0F0B and LANG1FDB Page 7 Task 4 Vous venez de lire le discours de Christiane Taubira-Delannon. Vous décidez d’écrire une lettre à Patrick Chamoiseau pour lui présenter les arguments de Mme Taubira-Delannon concernant la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité. Insistez sur les aspects du discours de Mme Taubira-Delannon qui diffèrent ou complètent le discours de Patrick Chamoiseau. Écrivez environ 180 mots. (10 points) [Reading Competence: 7 points] [Linguistic Competence: 3 points] RC LC CONTINUED FRENCH FOR BUSINESS AND CURRENT AFFAIRS – LANG0F0B and LANG1FDB Page 8 Task 5 Écrivez environ 350 mots sur l’un des sujets suivants. (9 points) [Linguistic Competence: 6 points] [Content: 3 points] a. Dans son discours, Christiane Taubira-Delannon cite un peu plus loin le médecin Lambaréné : “Que signifie à lui seul, ce fait que, là où des Européens, parés du nom de Jésus sont parvenus, un si grand nombre de peuples ont déjà disparu ? Une dette pèse sur nous. Le bien que nous leur faisons est un acte non de charité mais de réparation. Et quand nous aurons fait tout ce qui est en notre pouvoir, nous n’aurons réparé qu’une partie des fautes commises.” Que pensez-vous de la conception de la dette des Européens (ou des Occidentaux), de la notion de devoir d’ingérence et de réparation ? Quel est le sens de cette notion aujourd’hui ? OU b. La mondialisation est présentée par ses défenseurs comme un moyen de favoriser la démocratie à plus ou moins long terme. Discutez et illustrez à l’aide d’exemples. LC CON END OF PAPER FRENCH FOR BUSINESS AND CURRENT AFFAIRS – LANG0F0B and LANG1FDB Page 9 LC CON FRENCH FOR BUSINESS AND CURRENT AFFAIRS – LANG0F0B and LANG1FDB Page 10 LC CON FRENCH FOR BUSINESS AND CURRENT AFFAIRS – LANG0F0B and LANG1FDB Page 11