Etat des lieux_inondations
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Etat des lieux_inondations
Chapitre 6 Inondations 1. Contexte réglementaire : 1.1. Le Plan Prévention Risques Inondation : Les Plans de Prévention des Risques Naturels (PPRN) ont été institués par la loi du 2 février 1995 relative au renforcement de la protection de l'environnement (dite "loi Barnier"). Ces outils ont pour objectifs de maîtriser l'urbanisme en zone inondable, de préserver les champs d'expansion des crues, et de prendre en compte les risques dans les différents modes d'utilisation du sol dans une perspective de développement durable. En effet, les ouvrages de protection de ne sont pas les solutions de prévention les plus pertinentes, et s'avèrent en général vite limités dans leur efficacité. Les PPRN sont réalisés par bassins de risque, dans chaque commune concernée, à partir d'une approche globale des phénomènes. Ils couvrent les domaines de l'utilisation du sol, de la construction, de l'exploitation des sols et de la sécurité publique, et proposent des mesures appropriées à l'importance des risques et proportionnées à l'objectif de prévention recherché. La loi du 22 juillet 1987 relative à l’organisation de la sécurité civile, à la protection de la forêt contre l’incendie et à la prévention des risques majeurs a institué la mise en application des Plans de Prévention des Risques Naturels Prévisibles (PPRNP ou PPR). L’objet des PPR, tel que défini par l’article 40-1 de la loi est : - de délimiter les zones exposées aux risques en tenant compte de la nature et de l’intensité du risque encouru, d’y interdire tout type de construction, ou dans les cas où des constructions pourraient y être autorisées, prescrire les conditions dans lesquelles elles doivent être réalisées, utilisées et exploitées. - De délimiter les zones qui ne sont pas directement exposées aux risques mais où des constructions pourraient aggraver des risques ou en provoquer de nouveaux et y prévoir des mesures d’interdiction ou des prescriptions. - De définir des mesures de prévention, de protection et de sauvegarde qui doivent être prises par les collectivités publiques dans le cadre de leurs compétences - De définir dans les zones soumises aux risques, les mesures relatives à l’aménagement, l’utilisation ou l’exploitation des constructions existantes à la date de l’approbation du PPR. Le PPR sur la vallée du Scorff, approuvé par arrêté préfectoral en août 2003, est lié au débordement du cours d’eau Le Scorff de son lit mineur dans son lit majeur. Les débordements sont créés par les crues de la rivière. Les phénomènes de remontée de nappe, d’insuffisance des réseaux d’assainissement pluvial et les inondations générées par les orages ne sont pas visés dans ce PPR. Le périmètre prescrit s’étend à l’amont, du lieu-dit de St-Etienne (Cléguer) jusqu’à l’aval avec la confluence avec le Scave (Pont-Scorff). 1.2. Les préconisations du SDAGE : La plupart des vallées du bassin Loire-Bretagne sont exposées au risque inondation à des degrés divers, pouvant avoir des conséquences importantes sur les personnes et les biens. Dans la ligne directrice du SDAGE de 1996 qui préconisait de « mieux vivre avec les crues », le SDAGE de 2009 précise qu’il faut poursuivre et amplifier les actions engagées grâce notamment aux moyens prévus par la loi du 30 juillet 2003. Disposition 12 A : Améliorer la conscience et la culture du risque et la gestion de période de crise. Mesure 12A - 1 : les SAGE présentant un enjeu inondation, concernant soit l’habitat soit les activités, comportent un volet sur la culture du risque permettant aux personnes exposées d’avoir accès à l’information existante (atlas des zones inondables, PPR, documents d’information…) Mesure 12A - 2 : dans les communes dotées d’un PPRI approuvé, l’information des populations à l’initiative du maire (prévue tous les 2 ans par l’article L 125-2 du code de l’environnement) porte à minima sur les informations suivantes (définition des aléas, description des enjeux, la façon dont les dispositions du PPRI ont été prises en compte, les mesures de protection prises, les dispositifs d’alerte, la gestion de crise et l’organisation des secours, les mesures possibles de réduction de la vulnérabilités, les garanties prévues par le code des assurances, l’inventaire et l’entretien des repères de crues. Disposition 12 B : Stopper l’extension de l’urbanisation des zones inondables Disposition 12 C : Améliorer la protection des zones déjà urbanisées Disposition 12 D : Réduire la vulnérabilité dans les zones inondables 2. Présentation de l’aléa inondation : L’aléa doit être hiérarchisé et cartographié à plusieurs niveaux, en croisant l’intensité des phénomènes avec leur probabilité d’occurrence. Pour l’aléa inondations, il convient d’étudier et de cartographier les hauteurs de submersion, les vitesses d’écoulement et les durées de submersion pour une période de retour minimum de cent ans. 2.1. Périmètre concerné Il s’agit de l’ensemble du périmètre prescrit. Toutefois l’analyse des causes et modalités de propagation des crues est étendue à l’échelle du bassin versant du Scorff. Le périmètre prescrit est ici limité aux deux communes de Pont-Scorff et Cléguer. 2.2. Nature du phénomène : Processus générateur : Les crues en vallée du Scorff sont principalement générées par les longs évènements pluvieux hivernaux qui saturent les sols du bassin versant. Caractéristiques générales des inondations : Il s’agit de crues lentes de plaine. Elles résultent de pluies prolongées sur des sols assez perméables où le ruissellement est progressif jusqu’à saturation des sols. L’onde de crue se propage également lentement dans des vallées larges à pentes faibles. La vitesse de montée des eaux est donc relativement faible (en comparaison aux crues torrentielles). Dans ces conditions, l’annonce de crue est généralement possible permettant alors l’alerte et le déplacement des populations et biens menacés. 2.3. Crues historiques Les précipitations importantes d’octobre à mars représentent le processus générateur des crues. Les crues importantes sont généralement hivernales, lorsque le débit de base du Scorff est grossi par les niveaux hauts des nappes et que les sols, encore saturés, accentuent le ruissellement lors d’épisodes pluvieux. Les crues les plus importantes ont eu lieu en 2000-2001, 1999, 1995 et 1974. La crue de 1999 a été moins importante que les autres mais les dégâts générés ont laissé des marques dans la mémoire collective. Crue de janvier 1995 : Figure 1 : Inondations au Moulin de St-Yves, 1995 Les deux dernières années semaines de janvier, particulièrement pluvieuses, se sont illustrées par des pluies exceptionnelles sur la durée. 317.6 mm d’eau sont tombées sur Plouay en janvier 1995. Figure 2 : Pluie journalières de janvier et février 1995 Source : Plan de lutte contre les inondations, étude des communes de Cléguer et Pont-Scorff, CG 56, 2009 La crue de janvier 1995, se caractérise par une succession de trois pointes de débits, les 23, 25/26 et 28 janvier 1995, correspondant respectivement aux épisodes pluvieux des 21, 24/25 et 27 janvier 1995. Le pic de crue est atteint le 28 janvier 1995 avec un débit instantané de 91.8 m3/s. Il suit les deux pointes de débits des 23 et 26 janvier où les débits atteignent respectivement 88.7 m3/s et 84.6 m3/s. Figure 3 : Hydrogramme de la crue de janvier 1995 Source : Plan de lutte contre les inondations, étude des communes de Cléguer et Pont-Scorff, CG 56, 2009 Crue de décembre 1999 : Figure 4 : Crues de décembre 1999, Cléguer et Pont-Scorff Le maximum pluviométrique est atteint sur la station de Plouay le 24 décembre 1999 avec 44.8 mm. Sur la même station, il est tombé entre le 21 et le 28 décembre, 133.1 mm ce qui correspond à une période de retour d’environ 4 ans. Ce sont des précipitations qui ont généré les pics de crues survenus les 25, 27 et 28 décembre 1999. Figure 5 : Pluies journalières de décembre 1999 et janvier 2000. Source : Plan de lutte contre les inondations, étude des communes de Cléguer et Pont-Scorff ; CG 56, 2009 Cette crue se caractérise par deux pointes de débits successifs, intervenues entre le 25 et le 28 décembre 1999. Le pic de crue est atteint le 25 décembre avec un débit maximum de 51.4 m3/s, ce qui représente une période de retour de 3-4 ans. Ce pic a été suivi d’une autre pointe de débit, le 28/12/1999, avec un débit de 43.4 m3/s. Figure 6 : Hydrogramme de la crue de 1999. Source : Plan de lutte contre les inondations, étude des communes de Cléguer et Pont-Scorff, CG 56, 2009 2.4. Analyse hydrologique des crues : L’analyse hydrologique a pour objectif d’attribuer une période de retour aux épisodes historiques et de déterminer les hydrogrammes de crues qui permettront de simuler la propagation des crues de référence, notamment la crue centennale. Elle repose sur une analyse statistique des données pluviométriques et hydrométriques sur les sites de PontScorff et Cléguer. Les débits retenus sont : - pour les débits décennaux : 73 m3/s - pour les débits centennaux : 134 m3/s 2.5. Critères définissant l’aléa inondation : Les vitesses d’écoulement homogènes et les durées de submersion ne sont pas des caractères discriminants pour définir l’aléa. L’aléa inondation dépendrait essentiellement des hauteurs de submersion : - aléa faible : H < 50 cm - aléa moyen : 50 cm < H < 1m - aléa fort : H > 1 m 2.6. Champs d’expansion des crues Les volumes ruisselant sur les versants jusqu’à aboutir dans la rivière doivent être conservés le plus longtemps possible dans les champs d’inondation existants. En effet, réduire le stockage dans les champs revient à accélérer en aval l’onde de crue et donc à augmenter son débit de pointe avec les dégâts qui peuvent s’ensuivre. Toute partie du lit majeur permet le stockage des volumes de crues mais certains secteurs peuvent être identifiés comme étant des champs d’expansion des crues à préserver ou sauvegarder. 3. Vulnérabilité en enjeux : 3.1. Les zones vulnérables en vallée du Scorff : Pour chaque zone, l’importance des enjeux permet de définir un niveau de vulnérabilité : - zone faiblement vulnérable : ce sont les terres peu cultivées sans habitation. Elles sont par ailleurs exemptes de toutes infrastructures ou équipements collectifs - zone moyennement vulnérable : dans cette catégorie, sont classés les secteurs habités peu denses, parfois localisés à la périphérie des centres urbaines. Sur le secteur concerné, seul le moulin de St-Yves y est inscrit. - Zone fortement vulnérable : ce sont généralement les secteurs urbains ou péri-urbains ou l’habitat est dense avec la présence d’infrastructures et d’équipements (station pompage, relais EDF…) et d’établissements industriels, commerciaux ou artisanaux. Le Bas Pont-Scorff est classé dans cette catégorie. 3.2. Les enjeux recensés. Les enjeux recensés concernent essentiellement le moulin de St-Yves et le secteur du Bas Pont-Scorff. Les dégâts recensés lors de crues historiques concernent : - des habitations - des secteurs d’activité (artisans, station de comptage de l’INRA, les gîtes au moulin de St-Yves, l’usine BTB, la maison du Scorff) - des voies communication (voie de communication coupée entre Cléguer et Pont-Scorff par le Vieux Pont). Le risque humain lié aux inondations est limité sur la vallée. La dynamique de crue considérée comme lente avec des temps de montée de l’ordre de 1 à 2 jours. Par conséquent, les risques de crues sont prévisibles. Il est donc envisageable d’organiser des actions de prévention : information des populations, évacuation des zones sensibles, la mise hors d’eau des mobiliers, matériaux, cheptels… 4. De nouveaux risques ? Les services de Cap L’Orient Agglomération mènent régulièrement des études sur les risques liés à la montée des océans en raison du réchauffement climatique. Du fait de l’importante urbanisation en zone littorale, de l’imperméabilisation croissante des sols et de la montée éventuelle du niveau de l’océan, des crues pourraient s’avérer catastrophiques. Les dernières études ne montrent pas de grands risques même si l’aléa inondation reste présent. La carte ci-dessous montre en jaune, les risques d’inondation liés au réchauffement climatique. Ceux-ci s’avèrent pour le moment limités et restent cantonnés aux zones non urbanisées. Figure 7 : Erosion du trait de côte et montée du niveau de la mer (SIGEC eau) Source Cap L’Orient agglomération