LES CIN MAS NE SONT PAS DE - Association des propriétaires de

Transcription

LES CIN MAS NE SONT PAS DE - Association des propriétaires de
Vol. 7, no 1, janvier 2008
100 millions
Le cot du transfert au numrique pour les cinmas du Qubec
par Marcel Venne
Marcel Venne est propriétaire des Cinémas R.G.F.M. qui regroupent les cinémas Carrefour de Joliette, Capitol et
RGFM de Drummondville, St-Laurent de Sorel-Tracy et les Ciné-Parcs Drummond et Joliette.
Il est aussi président de l’APCCQ.
Chers membres,
Bien que le titre de cet article soit accrocheur, il ne se veut pas
décrocheur !
Ce changement technologique que connaîtra notre industrie nous
amène à travailler activement à l’élaboration de pistes de solution.
C’est pourquoi, dans le cadre de Ciné Québec, nous en profiterons pour vous transmettre personnellement les derniers développements et discuter avec vous de cet enjeu primordial en table
ronde.
 L’absence de programme d’aide financière significatif de
la part des gouvernements au secteur de la diffusion. Par
exemple, la SODEC n’accorde que +/- 100 000$ pour toutes les activités des salles de cinémas annuellement au Québec. Par contre, des salles grassement subventionnées, qui
appartiennent à l’État (auditorium d’écoles, salles de spectacles, etc.) reçoivent un budget plus généreux quand elles
diffusent des films alors que celles-ci ne représentent que
1% de la fréquentation.
En plus du cinéma numérique, nous sommes également interpellés par d’autres préoccupations.
 Les subventions de l’État qui nous font compétition. Le ministère de la Culture et des Communications alloue 500 000$
annuellement à des activités similaires aux nôtres dans des
salles construites et administrées par nos taxes.
 Le projet resto du Ministère du revenu : soit l’obligation de
remettre un reçu pour toutes ventes effectuées au comptoir
de rafraîchissement et l’obligation d’enregistrer toutes ces
ventes à l’aide d’une « boîte noire ».
Ce sont là quelques-uns des dossiers sur lesquels nous travaillons
présentement mais notre priorité absolue demeure le numérique.
Vous êtes donc conviés à cet échange d’information et de réflexion, le jeudi 31 janvier de 8h00 à 10h00 à Ciné Québec.
REVENU QUBEC : LES CINMAS NE SONT PAS DES RESTAURANTS!
par Mario Fortin
Mario Fortin est directeur général du Cinéma Beaubien à Montréal. Il est vice-président de l’APCCQ
et représente les membres de l’Association auprès de la CSST et de la Mutuelle de prévention.
Un projet du Ministère du Revenu du Québec propose d’installer dans tous les restaurants du Québec d’ici janvier 2011 des systèmes d’enregistrement des ventes. Une « facture homologuée produite par le Module d’Enregistrement des Ventes et comportant des signes distinctifs et des éléments de contrôle comme une signature numérique inclut dans un code à barres » devra être émise à chaque client.
Certains fonctionnaires du Ministère considèrent que les comptoirs de friandises des cinémas sont des restaurants… Loin de nous l’idée de considérer quelques friandises comme un repas! La salle de cinéma a bien évolué
au fils du temps mais la présentation de films demeure notre principale mission. Si les sources de revenus ont été
modifiées, la très grande majorité des cinémas du Québec n’ont encore que de très petits espaces où ils offrent
quelques friandises, du pop-corn ou des boissons gazeuses.
Nos clients viennent au cinéma pour voir un film et ils sont impatients de rejoindre leur place; la remise d’un reçu
ralentirait le service à la clientèle. S’ils regagnent leurs sièges sans acheter quelques grignotines, la perte de
revenus mettrait en péril la survie de plusieurs cinémas.
La majorité des cinémas du Québec n’ont pas de systèmes de caisses enregistreuses ou d’ordinateurs aux comptoirs. Le système d’inventaire permanent utilisé a fait ses preuves; pourquoi le remettre en question? Pourquoi
forcer les propriétaires de cinémas à faire l’acquisition d’équipements très dispendieux pour régler un problème
qui n’existe pas?
L’Association des propriétaires de cinémas et cinéparcs du Québec continuera de défendre les intérêts de ses membres dans ce dossier.
projection
par Michel Prince
en collaboration
avec Tom Fermanian
Association des
propriétaires de
cinémas et cinéparcs
du Québec
C.P. 976,
Succursale Desjardins
Montréal, Québec
H5B 1C1
Téléphone :
450.562.7826
1.877.540.1900
Télécopieur :
450.562.1042
Courriel :
[email protected]
www . apccq . com
PRÉSIDENT
Marcel Venne
Cinémas R.G.F.M.
VICE-PRÉSIDENT
Mario Fortin
Cinéma Beaubien
TRÉSORIER
Daniel Séguin
Cineplex Divertissement
SECRÉTAIRE
Didier Farré
Cinéma Gatineau
ADMINISTRATEURS
Jean Colbert
Cinémas St-Hyacinthe,
Boucherville et Beloeil
Nathalie Fecteau
Cinémas Fortune
Graphisme : Le Reflet I.D. Grafik 819-622-1313
p. 2  janvier 2008
Tom Fermanian
Cinémas Pine
Guy Gagnon
Carrefour du Nord 9
Raffaele Papalia
Cinémas Ciné Entreprise
COORDONNATRICE
Nathalie Albert
Michel Prince est propriétaire des Entreprises Michel Prince, dédiées à la projection de films en salle.
Membre ICTA « International Cinema Technology Association© » et formé chez Dolby™
pour leur système SRD™ Dolby Digital™ et chez Christie® pour l’installation et le service sur projecteur 2K DLP® Digital Cinema.
Tom Fermanian est propriétaire des cinémas Pine de Ste-Adèle et de Mont-Tremblant.
Il est membre du conseil d’administration de l’APCCQ qu’il représente à la Fédération Canadienne des
Associations de Propriétaires de Cinéma. Il siège à la Commission Technique
de la National Association of Theatre Owners.
NumÉrique À quel prix ?
La projection numérique de type « D-Cinéma » a un coût qui n’est pas souvent discuté. Voici un tableau
des équipements qui seront nécessaires pour équiper une salle de cinéma :
- Projecteur numérique DLP Cinéma™ version 2K avec lentilles & base
- Lecteur décodeur de contenu sécurisé et disques rigides
« Show Player » & « Show Store »
- Interface pour reproduire le contenu alternatif - Interface pour automatisation de salle (Gradateur, ferme porte, etc)
- Décodeur de contenu audio numérique 5.1
- Poste de travail & logiciels (Portable ou Fixe)
- Installation, calibration, alignement, câblage, formation etc.
Total :
Option 3D :
- Ensemble de filtreur - Lunettes 3D régulières
- Écran 3D « Silver »
- Installation 80,000$
20,000$
6,000$
2,500$
2,500$
3,000$
5,000$
-----------119,000$
18,000$
35$ chaque
8$ pied
±2,500$
Autres frais :
- Contrat de service annuel pour chaque salle
- Préparation du site : ventilation, électricité, climatisation
- Lien Internet haute vitesse et/ou fibre optique (satellite)
3,000$/an
Inconnu
Inconnu
Source : WWW.SCREENTRADEMAGAZINE.CO.UK
La conversion devra être faite pour toutes ou plusieurs salles d’un complexe
cinématographique car un film livré en format numérique ne comprendra
pas de copie 35mm pour accommoder le changement de salle.
Les sommes sont considérables pour la conversion au numérique. Des montants supplémentaires
pour les mises à jour
sont à prévoir tous les
3 à 5 ans. Les propriétaires de cinémas au
Québec auront besoin
d’aide pour financer
« Au cours des prochaines années, les salcet incontournable.
les de cinéma devront être équipées de
projecteurs numériques. Pour nous, cela
est préoccupant notamment à l’égard des
entreprises indépendantes qui, dans toutes
les régions du Québec, auront à effectuer
ce changement. » Mme Christine St-Pierre,
Les prix ci-haut mentionnés sont sujets à changement
Ministre de la Culture, des Communications
et pourraient varier selon les fabricants. Des coûts
et de la Condition féminine lors du déjeusupplémentaires peuvent aussi s’appliquer selon les
ner-causerie de l’Académie canadienne du
conditions.
cinéma et de la télévision tenu le 22 janvier.
Propos
de la ministre
Le piratage et la loi C-59
Daniel Séguin est vice-président à l’exploitation chez Cineplex Divertissement pour
le Québec et l’ouest Canadien. Il est aussi trésorier de l’APCCQ.
par Daniel Séguin
Durant l’année 2007, un peu plus de 100 films ont été enregistrés illégalement dans des cinémas au Canada dont plus de
90% provenaient de la grande région de Montréal. Comme vous
le savez, leur provenance peut être connue par les marques
invisibles sur les films.
Durant les derniers mois, 3 personnes et/ou groupes de criminels ont été identifiés. Ces pirates sévissaient dans les régions
de Montréal, d’Ottawa et de Calgary. Les comparutions débuteront dans les prochaines semaines. Ces procès et les sentences
octroyées par la cour criminelle sont excessivement importants
pour notre industrie. Nous suivrons de près ces dossiers.
Bonne nouvelle!! Grâce aux efforts des propriétaires de cinémas, des quelques arrestations, de la mise en application de la
loi, nous n’avons eu aucun vol de films rapporté durant le mois
de décembre 2007, période généralement alléchante pour les
pirates.
Cas Gérémi Adam
Dans la région de Montréal, la Gendarmerie royale du Canada,
à la suite d’une enquête amorcée en mars 2006, a arrêté, le
8 septembre, Gérémi Adam, un Montréalais de 25 ans, pour
piratage de films. L’homme fait face à des accusations en vertu
de la Loi sur le droit d’auteur, les activités s’étant déroulées de
août à septembre 2006, soit avant l’adoption du projet de loi
C-59 en juin 2007.
L’enquête de la GRC a été entreprise après une plainte de l’Association canadienne des distributeurs de films et L’Association des
propriétaires de cinémas et cinéparcs du Québec. Le prévenu
avait été identifié par le Federal Bureau of Investigation (FBI)
comme l’un des plus importants pirates de films.
Gérémi Adam doit se présenter au Palais de justice de Montréal
le 30 janvier 2008. Il devra répondre à deux chefs d’accusation, soit d’avoir volontairement mis en circulation, dans un but
commercial ou de façon à causer des torts au titulaire du droit
d’auteur.
Il encourt, sur déclaration de culpabilité par procédure sommaire, une amende maximale de 25 000$ et un emprisonnement
maximal de six mois, ou l’une de ces peines, ou, sur déclaration
de culpabilité par voie de mise en accusation, une amende maximale d’un million de dollars et un emprisonnement maximal de
cinq ans ou l’une de ces peines.
La loi sur le droit d’auteur
Au Canada, les policiers ont recours à la Loi sur le droit d’auteur
et le Code criminel canadien pour arrêter les criminels. La Loi
sur le droit d’auteur, la Loi sur les marques de commerce, la Loi
sur les brevets et le Code criminel abordent tous la propriété
intellectuelle, mais les policiers utilisent le plus souvent les dispositions relatives à la criminalité que l’on retrouve dans la Loi
sur le droit d’auteur lorsqu’ils doivent intenter des poursuites
liées au piratage des droits d’auteur et à la contrefaçon des
marques de commerce.
Il était nécessaire d’ajouter une disposition contre l’enregistrement de film au Code criminel, car le Code criminel s’applique à toutes les unités policières alors que seule la GRC
a le mandat d’appliquer la Loi sur le droit d’auteur. L’ajout
au Code criminel d’une disposition contre l’enregistrement de
film permet à la police locale d’agir lorsqu’une plainte est
déposée.
Combattons ensemble
D’ici mars 2008, nous devrions avoir un peu plus d’information
sur le développement technologique qui pourrait éliminer ou
brouiller les ondes d`un caméoscope dans nos salles. Présentement, les moyens techniques demeurent limités afin de contrer
les voleurs. L’Association des propriétaires de cinémas et cinéparcs du Québec continue de travailler en collaboration avec les
propriétaires de cinémas pour les aider à lutter contre ce fléau.
Si vous avez des idées ou bien encore des initiatives personnelles, faites-nous en faire part à notre adresse électronique info@
apccq.com.
Quelques changements dans l’industrie : la CMPDA (L’Association canadienne des distributeurs de films) et la MPAA (Motion
Picture Association of America) vont maintenant unir leurs
efforts afin de combattre les vols de films en Amérique du Nord.
Il y eu une réorganisation de leurs bureaux de Montréal, c’est
maintenant M. Gary Osmond qui prend la relève des opérations
canadiennes à la suite du départ de M. Serge Corriveau. Vous
pouvez le joindre au numéro sans frais 1-800-363-9166. Nous
vous invitons également à visiter le site http://www.cmpda.org
ou encore http://www.fightfilmtheft.org/fr/. Vous pouvez également trouver de l’information pertinente sur le site http://www.
mpaa.org/piracy.asp.
RAPPEL : NORMES TASA
Toutes les salles du Québec sont inspectées régulièrement par des professionnels qui s’assurent que les normes
qui s’appliquent aux salles de cinéma soient respectées. Il est important que tous collaborent pour le mieux-être
des cinéphiles.
janvier 2008  p. 3
Depuis 2005, six associations professionnelles dont l’APCCQ ont conclu une entente afin de faire respecter par chacun de ses membres, les normes TASA (Trailer Audio Standards Association). Ces normes assurent que le niveau
sonore des publicités et des bandes-annonces soit à un niveau moyen jugé acceptable par les spécialistes.
Sant, securit au travail
par Mario Fortin
Mario Fortin est directeur général du Cinéma Beaubien à Montréal. Il est vice-président de l’APCCQ
et représente les membres de l’Association auprès de la CSST et de la Mutuelle de prévention.
À compter du 1er janvier 2009, des changements seront apportés à la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles et la Loi sur les accidents du travail. D’abord, la
CSST modifiera la manière de percevoir ses cotisations. Celles-ci seront calculées à partir des salaires qui seront réellement versés plutôt qu’à partir de ceux que l’employeur prévoit
payer dans l’année qui vient.
On a aussi introduit dans la Loi, la notion de « dirigeant »
en excluant de la définition de travailleur le dirigeant, quel
que soit le travail qu’il exécute. L’employeur n’aura donc pas
à inclure dans sa masse salariale le salaire du dirigeant aux
fins du paiement de sa cotisation. Par contre, ce dernier ne
pourra pas être indemnisé à titre de travailleur et ce, quelles
que soient les fonctions qu’il occupe au sein de la personne
morale au moment de la survenance de sa lésion professionnelle. Par contre, le dirigeant pourra toujours s’inscrire à la
CSST pour bénéficier de la protection accordée par la Loi. EN
CLAIR, ceci veut dire que si vous êtes administrateur de votre
compagnie, assurez-vous de vous inscrire au cas où un accident vous arrivait.
La période de consultation pour la nouvelle répartition des
COÛTS NON IMPUTÉS tire à sa fin et la CSST prendra une
décision sous peu. Selon la proposition actuelle, le taux personnalisé de CNI pour l’unité de classification (57010) qui
inclut les salles de cinéma baisserait de 6,3%. Cette nouvelle
mesure serait également en vigueur à compter de 2009.
Que vous soyez membre de la Mutuelle ou non, tous les
employeurs au Québec sont assujettis aux mêmes règles et
un GUIDE DE PRÉVENTION est obligatoire dans tous les établissements. Au cours des prochains mois, des FICHES de
prévention et de sécurité adaptés aux salles de cinéma seront
disponibles sur le site web de l’APCCQ et l’accès à ces fiches
sera réservé pour ses membres seulement. Une autre
bonne raison d’être membre de l’Association des propriétaires
de cinémas et ciné-parcs du Québec!
Les derniers sont parfois les premiers
par Simon Beaudry
Simon Beaudry est président de Cineac. Cineac compile
depuis 1993 les recettes de tous les films pour l’ensemble
des écrans du Québec et est la source d’information la plus reconnue
sur les recettes des salles de cinéma du Québec,
tant au pays qu’à l’étranger.
Aujourd’hui, la plupart des films prennent l’affiche dans un nombre important de salles, générant la majorité de leurs revenus
dans leurs quatre premières semaines d’exploitation. Toutefois, chaque année, un nombre de films contrent ce modèle et leur
présence en salles se prolongent, grâce à un bouche à oreille exceptionnel. Ces titres nous ramènent à une époque où les longs
métrages poursuivaient leur exploitation sur plusieurs mois, avant l’arrivée de la vidéocasette et du DVD.
Le tableau ci-dessous montre la position des titres ayant généré la meilleure moyenne par copie exploitée.
Dans l’ordre, vous trouverez le rang de chaque dans le BO Total annuel 2007, le rang par BO par copie, le titre, le distributeur,
le BO généré par copie, le nombre de copies exploitées, le nombre de semaines où le titre a tenu l’affiche et, enfin, le ou les
pays producteurs.
Rang
p. 4  janvier 2008
BO Total
Rang Titre
BO / Copie Distributeur
BO /
Copie
# de
copies
# de
Pays
semaines
369
1 THE PAINTED VEIL
Séville
86 526
1
13 Etats-Unis
210
2 LA VIE DES AUTRES
Métropole
83 624
7
24 Allemagne
324
3 ONCE
Fox
73 793
2
17 Irlande
293
4 THE NAMESAKE
Fox
59 430
2
10 Etats-Unis/Inde
271
5 THE DARJEELING LIMITED
Fox
55 998
3
11 Etats-Unis
313
6 I’M NOT THERE
Vivafilm
52 694
2
6 Etats-Unis
11
7 THE SIMPSONS MOVIE
Fox
52 307
110
19 Etats-Unis
168
8 ACROSS THE UNIVERSE
Sony
46 525
11
17 Etats-Unis
270
9 LE CARNET NOIR
Métropole
45 599
3
Christal
45 240
100
14
10
LES 3 P’TITS COCHONS
18 Pays-Bas/All./G-B/Belgique
19 Québec
Fait intéressant à noter, seuls deux titres ayant connu une large diffusion (The Simpsons Movie et Les 3 p’tits cochons) se
retrouvent dans ce tableau. La comparaison de la position de ces titres entre le box-office total généré et le box-office par copie
exploitée nous démontre que parfois les derniers deviennent les premiers.