Depuis 1925, notre congrégation, les Sœurs de la charité de Ste
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Depuis 1925, notre congrégation, les Sœurs de la charité de Ste
L’espoir est plus fort que la peur. Depuis 1925, notre congrégation, les Sœurs de la charité de Ste Jeanne Antide (de Besançon, comme on nous appelle en Orient, à cause de nos origines) gère l’école Patriarcale dans la vieille ville de Damas. En 2006, les nouveaux plans de restructuration de la ville, obligent le Patriarche Grec Catholique à transférer l’école, qui sera reconstruite avec l’aide des bienfaiteurs, dans la banlieue de Damas. Là, trouvant assez d’espace, elle voit doubler ses effectifs. En quelques années, l’école passe de 1000 à 2300 élèves, 200 profs… Tous les matins, 52 Pullmans + 25 petits bus + 50 voitures privées, assurent le transport des élèves en empruntant la route de l’aéroport. Quand la guerre a éclaté le 26novembre 2012 à Damas, la route de l’aéroport a été la première atteinte : barrages, déviation de la circulation à travers des quartiers très peuplés, contrôles de l’armée… La situation s’aggrave, des obus s’approchent de l’école. La peur et l’insécurité des parents les obligent à retirer leurs enfants pour les placer dans une autre école, plus proche de leur domicile. Les plus aisés décident de quitter le pays… si bien que 2 mois après la rentrée scolaire nous nous retrouvons avec 800 élèves et la quasi-totalité de nos profs ! Finalement c’est la fermeture complète du quartier devenu un lieu stratégique de combat, avec obligation de trouver une autre solution… Guerre, enlèvement, stress, angoisse, haine, désespoir, peur du présent et de l’avenir, découragement… mais tout au fond de nos cœurs, une confiance, une espérance demeurent et une voix qui nous murmure : Dieu est là, pourquoi craindre » C’est encore Lui qui nous donne le courage de continuer et de chercher quoi faire et comment faire avec les élèves restants ? Nous 4 Sœurs de la Charité de Sainte Jeanne-Antide. Nous logeons dans un appartement à Jaramana, une ville de la banlieue à Damas. Tous les jours, nous puisons notre courage en Dieu qui nous envoie vers nos frères et nous dit « N’ayez pas peur, je suis avec vous » Nous nous dirigeons a l’école qui fut transférée au centre ville de Damas pour être plus en sécurité dans des locaux prêtés ou loués, des salles plus ou moins adaptées pour des classes. Le cycle de la Maternelle occupe les chambres à coucher d’un asile de vieillards. Depuis 1an et demi, le primaire est logé dans des classes préfabriquées. Malheureusement, les balles des francs-tireurs ont troué le plafond de quelques classes… les élèves ainsi que les professeurs ont pris peur et nous sommes toujours en recherche de locaux plus sûrs. Ce peuple qui vivait en sécurité, dans l’aisance et la paix, se trouve soudainement plongé dans une guerre sans issue : il commence à lutter pour vivre et finalement survivre, sous une menace qui le poursuit partout et à tous les niveaux. Les parents qui ont la chance de pouvoir continuer à travailler, risquent à chaque instant leur vie pour assurer la survie de leur famille. Tous les Syriens sont profondément blessés. La Syrie souffre et le chemin de croix continue. Des mamans viennent taper à nos portes en disant : « Mes Sœurs, je voudrais seulement donner à manger à mes enfants » ! Que des parents souffrent de voir leurs enfants malades ,à cause du manque de nourriture, de médicaments, de soins, d’électricité, de chauffage… ! Quoi de plus horrible ! Ceux qui se sont réfugiés dans les Pays voisins, ceux qui sont déplacés dans leur propre pays, tous, aujourd’hui, ont besoin de se sentir soutenus et secourus par leurs frères. C’est là tout une part de notre humanité qui crie : justice, réconciliation, fraternité, pardon, paix, amour !... Apres deux ans, l’armée nous a permis d’aller voir les locaux de notre belle école à Mleiha. Quel désastre ! Je ne saurais vous traduire mes sentiments quand j’ai vu l’état des lieux ; plus rien sinon des tas d’ordure sur le sol. Les quelques photos vous disent que tout a été pris : armoires, tables, chaises, le matériel des laboratoires et des salles de computers, les lavabos, les fils électriques tirés des murs, les rideaux n’en parlons pas, même les fenêtres ont été enlevées, les murs défoncés etc.… Le cœur serré, nous avons ramassé des documents importants trouvés par hasard sur le tas de paperasse… Accompagnant Jésus dans cette longue montée au Calvaire, une parole de St Pierre me revient à l’esprit : « Il nous a montré le chemin, pour que nous allions sur ses traces » aussitôt suivie d’une question lancinante : « Quand le Pays arrivera- t- il à la résurrection avec le Christ ? Y aura-t-il résurrection ? » Il n’y a que notre foi pour nous en convaincre ! A nous de choisir notre camp ! Serons-nous de ceux qui prient avec Jésus en disant « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » Face a tout ca nous essayons d’offrir un petit soutien au niveau psychologique : visite et écoute des besoins des gens, des séances de soutien psychologique au parent. Et au niveau matériel avec les aides que nous recevons nous asseyons d’assurer aux familles des alimentations, des scolarités, des chauffages…etc Merci de prier pour nous, merci pour les petits gestes qui nous font sentir que nous sommes frères malgré les distances géographiques. Cordialement nous vous embrassons Communaute des sœurs de la charité Damas