rapports écriture prononciation 2012

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rapports écriture prononciation 2012
RAPPORTS ENTRE ÉCRITURE ET PRONONCIATION
BREF ESSAI D’EXPOSÉ PÉDAGOGIQUE
Didier François Conejo
collaboratore esperto linguistico
Université de Pavie (Italie)
Comme
dans
Conjugaison
usuelle
et
dans
Nombre
et
genre
(voir
http://enseignement.educa.ch/fr/search/worksheet), notre garant scientifique est Joëlle
Gardes-Tamine, La grammaire, t. 1 (Paris, A. Colin, 4e éd., 2010), nos transcriptions sont
aménagées, et nous omettons de signaler les menues libertés prises avec l’histoire de la
langue.
1. PRONONCIATION
Si le français se parlait sans s’écrire, ses deux caractéristiques seraient : l’élision (1.1.) et un
certain système de sons (1.2.).
Rem. – À notre niveau de réflexion, nous laissons de côté le fait que, prononcés l’un à la suite de l’autre, les
mots (oxytons si on les considère un par un) forment de brèves séquences de syllabes (chacune de ces
séquences constituant elle-même un « mot » oxyton), à l’intérieur desquelles les sons tendent à se réorganiser,
chaque fois que c’est possible, selon le schéma ConsonneVoyelle.ConsonneVoyelle (syllabation ouverte) –
l’unité minimale de la prononciation en français étant la syllabe.
1.1. Élision
1.1.1. Consonnes finales de mot
Comparons [e/ɛ.kut.le/ɛ.zɔm], [e/ɛ.kut.le/ɛ.fam], [e/ɛ.kut.le] : certains mots en consonne
finale devant voyelle initiale du mot suivant perdent cette consonne devant consonne initiale
du mot suivant ou sous l’accent tonique (alternance entre forme complète [le/ɛ.z] et forme
élidée [le/ɛ.] ou [le.]). Les consonnes concernées sont, par ordre de fréquence décroissante :
[z], [t], [n], [r].
Limites ou anomalies : on a parfois une forme élidée devant voyelle, comme dans
[le/ɛ.ɔ̃z.prə.mje] (de plus, [le/ɛ.o] n’est pas [le/ɛ.zo], [le/ɛ.e/ɛ.ro] n’est pas [le/ɛ.ze/ɛ.ro]).
En outre, l’élision de la consonne finale distingue souvent le masculin (forme élidée) du
féminin (forme complète) dans le nom, l’adjectif et le participe passé ; les trois personnes du
singulier (forme élidée) de la 3e du pluriel (forme complète) dans l’indicatif présent : voir
http://enseignement.educa.ch/fr/search/worksheet > Nombre et genre (type 1-1) ;
Conjugaison usuelle (classe 2.2.).
1.1.2. Voyelles finales de syllabe
Schwa ([ə
([ə]).
])
Comparons [yn.pə.tit.plas], [lap.tit.plas] et [lap.tit] : le schwa est élidé sauf si cette élision
rend la séquence imprononçable (*[yn.ptit.plas]).
Même observation pour les huit monosyllabes devant consonne initiale du mot suivant : on a
[s(ə)], [d(ə)], [ʒ(ə)], [k(ə)], [l(ə)], [m(ə)], [n(ə)], [t(ə)] – alors qu’on a uniquement [s], [d], [ʒ], [k],
[l], [m], [n], [t] devant voyelle.
Limites ou anomalies : on a parfois une forme complète devant voyelle, comme dans
[lə.e/ɛ.ro], [lə.ɔ̃z] (de plus, [lə.o] n’est pas [lo], [y.nə.o/ɔ.tœr] n’est pas [y.no/ɔ.tœr]).
Rem. – Complexité du traitement de schwa : en début de phrase, on a [lad.sy] mais [də.sy] ; on peut avoir
schwa en syllabe fermée ([ʒəm.də.mɑ͂d]) ; devant consonne initiale du mot suivant, des milliers de mots
peuvent récupérer leur schwa final, exactement comme les huit monosyllabes, etc. Que de temps gagné, en
FLE, si on acceptait ici une phase de prononciation méridionale...
[a] final.
final Le monosyllabe [la] devant consonne ou sous l’accent tonique s’élide en [l] devant
voyelle. Limites ou anomalies : on a parfois une forme complète devant voyelle ([la.o/ɔ.tœr]
n’est pas [lo/ɔ.tœr]).
[i] final.
final Comparons [si.e/ɛl(z)…], [si.ɔ̃…], [si.yn…] et [sil(z)…] : c’est le seul cas d’élision d’un
[i] final (en concurrence avec [si.il] / [si.iz] / [si.i] en français familier).
Rem. – On a aussi, en français familier : [vla] en concurrence avec [vwa.la], [pte/ɛtr] en concurrence avec
[pø/œ.te/ɛtr].
1.2. Système de sons
1.2.1. L’ensemble des consonnes
côté lèvres
côté gorge
[p]
[f]
[t]
[s]
[ʃ]
[k]
[b]
[v]
[d]
[z]
[ʒ]
[g]
[m]
[n]
[l]
[r]
Rem. – Les consonnes « doubles » n’apparaissent généralement qu’au contact entre les mots : [pur.re/ɛ.y.sir]
(v. 2.1.1.).
1.2.2. L’ensemble des voyelles (présenté à partir de l’italien)
lèvres
gorge
Toscane
lèvres
gorge
lèvres
Piémont et Lombardie
gorge
Val d’Aoste et francophonie
i
u
i
y
u
i
y
u
e
o
e
ø
o
e
ø
o
ɛ
ɔ
ɛ
œ
ɔ
ɛ
œ
ɔ
a
a
ɛ̃
ɔ̃
a
ɑ̃
Rem. – (a) [y] = langue de [i] + lèvres de [u] ; [ø] = langue de [e] + lèvres de [o] ; [œ] = langue de [ɛ] + lèvres de
[ɔ]. (b) [ə] est très proche de [ø/œ]. (c) Voyelles « intermédiaires ». En syllabe non-tonique, on a toujours [e/ɛ],
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D. F. Conejo, Rapports entre écriture et prononciation, 2012
[ø/œ], [o/ɔ], c’est-à-dire des voyelles ni ouvertes ni fermées (il manque un signe spécial en API). En syllabe
tonique, ces voyelles sont obligatoirement prononcées ou bien ouvertes [ɛ], [œ], [ɔ] (= tendant vers [a]) ou bien
fermées [e], [ø], [o] (= tendant vers [i], [y], [u]). Observons : A [a], B [be], C [se], D [de], E [ø], F [ɛf], G [ʒe], H
[aʃ], I [i], J [ʒi], K [ka], L [ɛl], M [ɛm], N [ɛn], O [o], P [pe], Q [ky], R [ɛr], S [ɛs], T [te], U [y], V [ve], W [du.blə.ve],
X [iks], Y [i.grɛk], Z [zɛd]. Dans l’alphabet, on prononce [e], [ø], [o] si la syllabe finit par la voyelle ([be], [se],
[de], [ø], [o], etc. = syllabe ouverte), et [ɛ] si la syllabe finit par la consonne ([ɛs], [zɛd], etc. = syllabe fermée – il
n’y a pas d’exemple pour [œ] et [ɔ]). On a donc en syllabe tonique : d’une part [ɛC], [œC], [ɔC] (où C
représente une consonne quelconque) ; d’autre part [e], [ø], [o]. Et c’est ce qu’on constate en français
méridional pour tous les mots concernés. Le français à enseigner applique lui aussi la « loi (en chiasme) de
l’alphabet », sauf dans trois cas : pour certains mots ou finales, on a [ɛ] en syllabe ouverte (personnes 6123 de
l’imparfait et du conditionnel), [ø] en syllabe fermée ([ʃɑ̃.tøz]), [o] en syllabe fermée ([kɔ̃.trol]). Ici encore, que de
temps gagné, en FLE, si on acceptait une phase de prononciation méridionale...
(d) Nasales : les signes de l’API ne correspondent pas toujours à la prononciation effective en francophonie –
où, quoi qu’il en soit, se conserve une différence entre [fe/ɛt.mwal.plɛ͂] et [fe/ɛt.mwal.plɑ͂], entre [ɑ͂.pro/ɔ.vɛ͂s] et
[ɑ͂.pro/ɔ.vɑ͂s], etc. Sur la 4e nasale, voir 2.2.2.
1.2.3. L’ensemble des semi-voyelles ou semi-consonnes (présenté à partir de la voyelle de
base : v. 1.2.2.)
lèvres
gorge
lèvres
gorge
j
w
j
i
u
i
y
lèvres
gorge
w
j
ɥ
w
u
i
y
u
2. ÉCRITURE
Étant donné la prononciation, que dire de l’écriture ? Pour garantir ou soutenir la
compréhension, celle-ci continue à distinguer des mots (ou des séquences) qui, avec le
temps, ont fini par se prononcer de la même façon, comme par exemple saut, seau, sot,
sceau ou vert, ver, vers, verre, ou encore le nombre et le genre 0-1. L’écriture est donc
restée plus claire que la prononciation.
Rem. – (a) Sur « 0-1 », v. http://enseignement.educa.ch/fr/search/worksheet > Nombre et genre. (b) Dès le
XVIe siècle, le conflit sur la clarté de l’écriture est devenu inextricable. (c) « Rectifications de l’orthographe »
(1990) : v. http://www.orthographe-recommandee.info/. (d) Pour ce qui est des noms propres et des emprunts
récents, il y a parfois des anomalies (v. 2.2.) dans le rapport écriture-prononciation : au besoin, consulter un
dictionnaire.
La division en syllabe
syllabes
llabes de
des mots écrits.
écrits
• On a é|cla|tan|te, ta|ble, fe|nê|tre, ter|ri|ble, pro|grès – mais aussi es|pa|ce, pos|tal,
des|cen|dre, es|ca|mo|ta|ge, pres|qu’î|le, jus|que ;
• les groupes de deux lettres ch, ph, th, rh, comptent pour une consonne ; x compte pour
•
deux consonnes ; y entre deux voyelles compte presque toujours pour deux i ;
comme le e final de purée, foie, etc., un e intérieur après voyelle (paiement,
remerciement, etc.) ne correspond jamais à schwa : v. 2.1.2. ;
• les écritures il et ill peuvent transcrire [j] : v. 2.2.3.
Conséquences pratiques de cette division :
• qu’il ait ou non un rapport avec la prononciation, l’accent graphique s’emploie presque
toujours sur une voyelle finale de syllabe (donc jamais devant x) ;
D. F. Conejo, Rapports entre écriture et prononciation, 2012
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• devant n ou m final de syllabe, on a presque toujours une voyelle nasale.
Nous suivrons la même démarche que précédemment : élision (2.1.) ; transcription du
système de sons (2.2.).
2.1. Élision
L’élision (v. 1.1.) est rarement manifestée dans l’écriture.
2.1.1. Consonnes finales (v. 1.1.1.)
Jusqu’au XVIe siècle, une consonne finale de mot se prononçait automatiquement sous
l’accent tonique ou si le mot suivant commençait par une voyelle. Tout aussi
automatiquement, elle ne se prononçait pas si le mot suivant commençait par une consonne
– l’écriture conservant la consonne finale, c’est-à-dire la forme complète dont la forme élidée
se déduit. Actuellement, cette alternance automatique concerne encore de nombreux mots
qui ne sont jamais ou presque jamais toniquement accentuables (comme articles,
démonstratifs, possessifs, prépositions, pronoms), ou qui deviennent non-toniques par
position (comme un adjectif devant un nom).
Quant aux mots toniquement accentuables (comme les noms), ils se répartissent désormais
en deux groupes, indépendamment de l’initiale du mot suivant : mots où on ne prononce
jamais la consonne finale, mots où on la prononce toujours (voir Annexe 1).
Rem. – Quelques mots non ou rarement accentuables sont eux aussi concernés par cette répartition arbitraire :
avec (toujours [a.ve/ɛk]), et (toujours [e/ɛ]), etc.
La prononciation ou la non-prononciation d’une consonne finale de mot n’est donc prévisible
à partir de l’écriture que dans un seul cas : celui des mots encore concernés par l’alternance
automatique (v. 1.1.1.).
[z] final alternant.
• Il s’écrit s dans les monosyllabes ces et ses [se/ɛ(z)], des, les, mes, tes, nos [no/ɔ(z)],
vos, leurs [lø/œr(z)], trois [trwa(z)], quels [ke/ɛl(z)], quelles, nous [nu(z)], vous, elles
[e/ɛl(z)], ils [il(z)], dans [dɑ͂(z)], sans, sous, très [tre/ɛ(z)], moins [mwɛ̃(z)], plus [ply(z)]
(généralement au sens positif) ; dans les adjectifs devant un nom (le Bas-Empire, de
grands enfants) ; dans quelques ([ke/ɛl.kə.(z)]) et dans plusieurs ; dans certains noms au
pluriel devant un adjectif comme États-Unis, ou devant un autre nom comme ChampsÉlysées (prononcer ce s en l’absence de trait d’union est généralement perçu comme
formel). Mais le s final n’est pas prononcé dans vers, toujours, arcs-en-ciel, salles à
manger, etc. (pluriel de certains noms composés), dans les finales verbales s, es, ons
•
•
(évolution en cours).
Il s’écrit x dans les monosyllabes aux [o/ɔ(z)], deux [dø/œ(z)], six [si(z)], dix et dans les
adjectifs devant un nom (heureux évènement).
Il s’écrit z dans le monosyllabe chez [ʃe/ɛ(z)] (prononcer ce [z] devant un nom propre est
généralement perçu comme formel) et dans la finale verbale ez (évolution en cours).
[t] final alternant.
• Il s’écrit t dans les verbes est [e/ɛ(t)], ont [ɔ̃(t)], sont, etc. (évolution en cours pour toutes
les finales verbales t, ent, ont) ; dans les adjectifs devant un nom comme petit, etc. ; dans
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D. F. Conejo, Rapports entre écriture et prononciation, 2012
tout [tu(t)], vingt [vɛ̃(t)] et cent [sɑ͂(t)] ; dans le relatif dont ; dans les verbes suivis par des
pronoms de 3e personne (D’où viennent-elles ? [du.vje/ɛn.tɛl], Quelle heure est-il ?). Mais
le t final n’est pas prononcé dans fort, court, et dans la conjonction et.
• Il s’écrit d dans quand conjonction [kɑ͂(t)] et dans les adjectifs grand, second (v. 2.2.1.)
devant un nom ; dans les verbes suivis par des pronoms de 3e personne du singulier
(Que prend-elle ?). Mais le d final n’est pas prononcé dans lourd, nord.
[n] final alternan
alternant.
t.
Il s’écrit toujours n, mais :
• dans on [ɔ̃(n)], en [ɑ͂(n)], un [ɛ̃(n)], aucun, bien [bjɛ̃(n)], on a l’alternance pure et simple,
comme précédemment ;
• dans bon [bɔn] / [bɔ̃], non, moyen [mwa.jɛn] / [mwa.jɛ̃], ancien [ɑ͂.sjɛn] / [ɑ͂.sjɛ̃], plein [plɛn]
/ [plɛ̃], vain [vɛn] / [vɛ̃], seule la forme élidée est nasalisée.
[r] final alternant.
Il s’écrit toujours r dans les adjectifs dernier, premier, léger, devant un nom.
Rem. – (a) Dans l’usage familier, le l de il est encore concerné par l’alternance – tandis que le p de trop et de
beaucoup ne l’est plus. (b) Pour l’alternance dans la prononciation des nombres, voir Annexe 2. (c) On peut
donc considérer comme une anomalie par rapport à l’usage actuel (trace de l’usage en vigueur jusqu’au XVIe
siècle) la présence de la forme complète dans quelques expressions comme : pour [z], de temps en temps, de
temps à autre, de moins en moins, de plus en plus, de mieux en mieux, deux ou trois, le cas échéant, pas à
pas – mais pas dans nez à nez ; pour [t], tout à l’heure, tout à fait, petit à petit, de but en blanc, nuit et jour, un
fait accompli, un fait exprès, le fait est que…, de fond en comble, pied-à-terre, avant-hier, mot à mot, comment
allez-vous? (cas isolé), quand est-ce que…? (cas isolé) – mais pas dans chaud et froid ; pour [n], rien à… –
mais pas dans bon à…
Les trois cas d’élision
d’élision d’une consonne finale de syllabe intérieure
intérieure.
• Si c’est la première d’une double de l’écriture : col|lant, dos|sier, frap|pé, gaf|fe, mar|ron,
etc. Ce qui explique l’absence de nasale si on a nn (pan|ne) ou mm (pom|me) – mais il y
a nasalisation dans : en|nui, etc., en|neigé, etc. ; les mots commençant par em|m
(em|mener) ; im|mangeable, im|manquable. V. 2.2.2., Les voyelles nasales.
Rem. – (a) Il faut exclure ici certains doubles l après i, correspondant à la semi-consonne [j] (v. 2.2.3.). (b)
Dans la conjugaison de courir, mourir, acquérir, etc., on a exceptionnellement [r.r] correspondant à rr.
•
S’il s’agit d’un des mots suivants (et dérivés) : comp|te, bap|tême, sculp|ture,
condam|ner, autom|ne, asth|me, isth|me. Évolution en cours pour domp|ter, chep|tel,
aul|ne, amyg|dale.
•
Quand la composition est évidente : long|temps, les|quels, mes|dames, sang|sue, etc.
Mais s se prononce dans lorsque, puisque ; et certains francophones prononcent une
double dans les dérivés (souvent à sens négatif) commençant par ill, imm (sans nasale),
irr.
h initial de mot.
mot.
• Ou bien il ne correspond à rien dans la prononciation : ces hôtels [se/ɛ.zo/ɔ.tɛl], l’hôtel.
• Ou bien – comme si c’était une ex-consonne – il a un effet sur la finale du mot
précédent : passage à la forme élidée, comme dans à ces hauteurs [a.se/ɛ.o/ɔ.tœr] ; à la
forme complète, comme dans à la hauteur.
Rem. – (a) Un schwa peut même réapparaitre, comme dans à cette hauteur, à une hauteur. (b)
Anomalies : on a l’héroïne, une héroïne, les héroïnes, des héroïnes, l’héroïsme, héroïque, etc., avec h
D. F. Conejo, Rapports entre écriture et prononciation, 2012
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exclusivement graphique – mais le héros, les héros, des héros, un héros, ce héros, etc., avec h « exconsonne » (au besoin, consulter un dictionnaire) ; le mot huit appartient aux deux types (v. Annexe 2).
•
Dans quelques mots, la voyelle initiale a sur la finale du mot précédent le même effet
qu’un h « ex-consonne » : le un, au onze, du onzième, la énième fois, le a, ce e, un h,
etc. (v. 1.1.2.).
2.1.2. Voyelles (v. 1.1.2.)
Schwa final de mot.
mot.
• Les polysyllabes finissant par -e (boutique [bu.tik], élite, équipe, bricolage, purée [py.re],
foie), par -es (bloc-notes) ou par -ent (dans un verbe au pluriel) sont des ex-paroxytons
•
en schwa final – un schwa qu’ils récupèrent, après consonne, si son absence rend la
prononciation impossible.
Devant consonne, les neuf monosyllabes s’écrivent ce, de, je, le, ne, me, que, se, te,
avec ou sans schwa prononcé. L’écriture ne remplace e par l’apostrophe que devant
voyelle.
Rem. – Anomalie : on a l’apostrophe dans des polysyllabes, comme quelqu’un < quelque (mais chacun <
chaque) ; presqu’île ; aujourd’hui (= au jour d’hui en un seul mot) ; dans jusque, quoique, lorsque, puisque
+ voyelle.
Schwa final de syllabe intérieure.
intérieure.
Correspondant presque toujours à e final de syllabe, il devrait lui aussi, en principe, n’être
prononcé que quand il est impossible de s’en passer.
•
C’est ce qu’on constate, pour e en première syllabe, dans la fe|nêtre [laf.nɛtr] ou la pe|tite
(deux syllabes en tout) par rapport à une fe|nêtre [yn.fə.nɛtr] ou une pe|tite (trois syllabes
en tout) – mais dans certains mots, ce schwa est toujours prononcé (de|gré, me|nu,
ve|dette, etc.).
Dans une syllabe qui n’est ni finale ni initiale, ou bien le schwa se prononce toujours
(atelier, sommelier, portefeuille), ou bien il ne se prononce jamais (souvenir, médecine,
biberon, décolleté, lingerie, omelette, profiteroles, portemanteau, développement).
Les mots la et si.
•
Dans les cas d’élision décrits en 1.1.2., l’écriture recourt à l’apostrophe.
2.2. Constantes et anomalies dans la transcription du système de sons
Pour chaque son, on a une ou plusieurs façons constantes d’écrire – sauf anomalie, comme
par exemple monsieur ([mə.sjø], cas isolé où le schwa n’est pas transcrit par la constante e
final de syllabe).
2.2.1. L’ensemble des consonnes (v. 1.2.1.)
Six consonnes initiales de syllabe peuvent s’écrire de plusieurs façons.
• [z] : l’écriture utilise rarement z (zèbre), mais presque toujours s entre voyelles (mi|se
[miz], o|sé, ro|sé, dé|sert, poi|son). Anomalies : deuxième [dø/œ.zjɛm], sixième, dixième,
subsister [syb.zis.te], alsacien et tous les mots commençant par trans + voyelle (sauf
transe).
6
D. F. Conejo, Rapports entre écriture et prononciation, 2012
•
•
[s] : s (console) ; deux s entre voyelles (crois|sant, des|sert, pois|son, pas|se-partout –
anomalies : soixante [swa.sɑ̃t], vrai|semblable, contre|sens, a|sepsie, dy|senterie) ; c ou
sc devant e ou i (ce|ci, ac|cès [ak.sɛ], scène, ac|cident [ak.si.dɑ̃], scission) ; ç devant a, o,
u (ça, leçon, reçu) ; t devant certains i (diplomatie, réception, portion, mais pas dans
question, gestion, ni dans des formes conjuguées comme nous portions, nous dations –
anomalies : garantie, amitié). Au besoin, consulter un dictionnaire.
[ʒ] : g (beige, gilet, sug|gestion [syg.ʒe/ɛs.tjɔ͂]) ; ge (nous mangeons, il mangeait) ; j (juge,
bijou).
•
•
•
[ʃ] : ch (béchamel, brioche, chalet, psychique, architecte, chimie, chirurgie) ou rarement
sch (schéma, schisme).
[g] : g devant a, o, u et gu devant e, i (baguette, guimauve). Anomalie : second [sə.gɔ͂].
[k] : c devant a, o, u et qu devant e, i (équipe, applique, bouquet). Par souci d’étymologie,
on écrit avec qu quart, quoi, et avec ch orchestre, archaïque, chaos, chœur, écho,
manichéen, machiavélique, psychiatre, ainsi que les mots commençant par chiro,
psycho, archéo, schizo ou contenant ch devant r, l ou t. La forme piqure ([pi.kyr] = pique
+ ure) est isolée. Au besoin, consulter un dictionnaire.
Autres cas de consonnes initiales de syllabe.
syllabe.
• La lettre x entre deux voyelles a deux prononciations : [gz] comme dans exil, etc., [ks]
•
•
comme dans fixe, auxiliaire, élixir, etc. Pour x initial de mot, consulter un dictionnaire.
Les lettres gn correspondent le plus souvent à [ɲ] ou [nj] (cognac) – mais à [gn] dans
cognitif, stagner, diagnostic (évolution en cours pour les mots commençant par ign). Pour
gn initial de mot, consulter un dictionnaire.
Les autres lettres initiales (p, b, f ou ph, v, t ou th, d, n, m, l, r ou rh) correspondent à un
seul son. Pour w initial de mot, consulter un dictionnaire.
2.2.2. L’ensemble des voyelles (v. 1.2.2.)
L’accent graphique (aigu, grave, circonflexe) ne peut pas servir à transcrire l’accent tonique,
puisque celui-ci est toujours prévisible (v. 1.).
• Sur e et sur o, il indique soit une prononciation indifférenciée (v. 1.2.2.), soit une
prononciation fermée ou ouverte.
•
Accents sans rapport avec la prononciation, mais soutenant la compréhension écrite :
grave dans à, là, où – par opposition à a, la, ou ; circonflexe sur a, i, u, ce qui fournit
souvent une information sur le passé du mot, mais manifeste rarement une différence de
sens (comme dans tâche par rapport à tache) – depuis 1990, il est facultatif sur presque
tous les i et les u.
cinq
Les cin
q voyelles communes au français et à l’italien.
• L’écriture ou correspond à [u] (abat-jour, foulard, mousse, roulette, roulotte). Anomalie :
août [ut] (mais aoûtien [a.u.sjɛ͂]).
• L’écriture a correspond à [a] (charme). Anomalies : fem|me [fam], solen|nel [so/ɔ.la.nɛl] et
la finale em|ment [a.mɑ̃] (récemment) – v. ci-dessous, Les voyelles nasales.
D. F. Conejo, Rapports entre écriture et prononciation, 2012
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•
•
Les écritures i, ï ou, rarement, y correspondent à [i] (chic, routine, naïf, lyre, vas-y).
Anomalies : pays [pe/ɛ.i], abbaye [a.be/ɛ.i]. Pour ï, v. aussi 2.2.3.
Les écritures o, ô, au, eau correspondent à [o/ɔ], à [o] ou à [ɔ] (v. 1.2.2. et, ci-dessous,
Écriture et prononciation des voyelles « intermédiaires »). Anomalies : minimum
[mi.ni.mɔm], maximum, rhum, forum, album, opium, sérum, etc. (c’est-à-dire toutes les
finales um sauf celle de parfum [par.fɛ̃]) ; oignon [o/ɔ.ɲɔ͂] (qu’on a le droit d’écrire ognon
depuis 1990), alcool [al.kɔl], zoo [zo].
•
Qu’en est-il des e en dehors du cas de e sans accent en fin de syllabe (= transcrivant un
schwa) ? Il correspond à [e/ɛ] ou à [ɛ] dans caramel, ter|rible, es|pace, des|cendre, je
jet|te (la lettre e n’est pas finale de syllabe) ; il correspond à [e/ɛ], à [e] ou à [ɛ] dans
coupé|, crè|me, crê|pe, mè|che, mé|tro, cé|lè|bre, cé|lé|brer, rê|ve, rê|ver, je lè|ve). Pour
les variantes de prononciation, v. 1.2.2. et, ci-dessous, Écriture et prononciation des
voyelles « intermédiaires ». Aux mêmes sons correspondent aussi les écritures ai
(savoir-fai|re – mais naïf [na.if], cahier [ka.je], trahir [tra.ir]), ei (bei|ge), œ à distinguer de
oe (fœ|tus [fe/ɛ.tys] – mais co|ef|ficient [ko/ɔ.e/ɛ.fi.sjɑ̃], co|exister, No|ël ; évolution en
•
cours pour œ|cuménique, œ|dipien).
En position tonique, è correpond à [ɛ]. Exactement comme dans le mot pénultiè|me,
l’accent grave sur e apparait dans l’avant-dernière syllabe d’un mot quand la dernière finit
par e, es ou ent (ex-paroxytons) : mè|che, elles célè|brent, derniè|re, légè|re, tu achè|tes
(et on a par cohérence : derniè|rement, légè|reté, j’achè|terai).
Rem. – Anomalies d’écriture : (a) Dans les monosyllabes ces, des, les, mes, ses, tes, la finale es correspond
généralement à [e/ɛ(z)]. Pour es (conjugaison d’être), v. 2.1.1. (b) Dans accès, succès, décès, procès, progrès,
congrès, exprès, après (+ aloès, etc. – v. Annexe 1), l’accent n’est pas en finale de syllabe, mais cela évite que
le mot soit perçu comme ex-paroxyton (congres) ; on a cependant très, près, dès. Dans intérêt, l’accent
circonflexe est étymologique. Anomalie apparente : les pluriels du type un dé, des dés. (c) Quand on crée des
mots, l’étymologie peut prévaloir sur les règles de la division en syllabes graphiques : interethnique par rapport
à intéresser ; inversement, téléspectateur par rapport à télescope.
Les trois voyelles communes au français et aux dialectes lombards et piémontais.
• Le schwa (pour son élision, voir 2.1.2.) peut correspondre à une écriture différente de e
final de syllabe : des|sus [də.sy] (= de + sus), des|sous (= de + sous), res|sembler
[rə.sɑ̃.ble] (= re + sembler) et les mots commençant par ress – sauf ressusciter ; nous
fai|sons, je fai|sais, etc. (radical fais [fə.z] dans la conjugaison de faire, prononcé comme
s’il s’écrivait fes), un faisan ; monsieur ([mə.sjø]) ; mots récents comme restructurer
[rə.stryk.tu.re] (ici aussi, l’étymologie prévaut sur les règles de la division en syllabes
•
•
graphiques).
L’écriture u correspond au son [y] (bus, buffet, pédicure, peluche, tulle). Anomalie : les
formes de la conjugaison d’avoir contenant eu (dont le participe passé eu [y]).
Les écritures eu, œu correspondent à [ø/œ], à [ø] ou à [œ] (jeu, il pleut, grandeur, cœur –
v. 1.2.2 et, ci-dessous, Écriture et prononciation des voyelles « intermédiaires »).
Anomalies : accueil [a.kœj], recueil, cueillir [kø/œ.jir], etc. ; orgueil [o/ɔr.gœj], etc. ; œil
[œj] ; er final dans dealer, etc. (prononcé [œr]) – mais pas dans docker, etc. (prononcé
[ɛr]). Évolution en cours pour gageure (officiellement [ga.ʒyr]). La lettre e se prononce [ø]
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D. F. Conejo, Rapports entre écriture et prononciation, 2012
dans le pronom après un impératif, et dans certains usages toniques de ce, comme sur
ce.
Écriture et prononciation des voyelles « intermédaires ».
Voici les trois limites, en français du dictionnaire, à l’automatisme de choix décrit en 1.2.2. :
• [ɛ] en syllabe ouverte (progrès) : finales ès, êt, et, ect, ait, aient, aid, aie, ais, aix
(évolution en cours pour la finale ai, pour tu es et la 3e personne est) ;
• [o] en syllabe fermée (contrôle) : finales contenant ô, au (mais pas dans Paul ni pour au
•
+ r, comme dans il instaure) ; finale ose (évolution en cours pour les finales os, osse,
ome, one) ;
[ø] en syllabe fermée (chanteuse) : finales eule, euse, eute, eutre + jeûne (à distinguer
de jeune).
Les voyelles nasales.
La prononciation nasalisée correspond à la plupart des séquences graphiques voyelle + n
ou m (+ éventuelle autre consonne) en finale de syllabe (v. 2. – limite : v. 2.1.1.).
• L’écriture on correspond à [ɔ̃]: bonbon, camion, champignon, pardon. Anomalie :
acupuncture.
•
L’écriture an correspond à [ɑ̃] : cancan, champagne, manche. Anomalies : faon, paon,
taon (une syllabe). Originellement, seul an correspondait à [ɑ̃].
•
L’écriture en était originellement la seule correspondant à [ɛ̃]. Mais, de nos jours, en se
prononce très souvent comme si on avait a à la place de e : camembert, en passant,
entourage, existence, tendance (anomalies : s’enivrer [sɑ̃.ni.vre], s’enorgueillir). La
prononciation originelle de en s’est conservée dans des mots comme examen
[e/ɛg.za.mɛ͂], agenda, benjamin, appendice, minoen + ceux commençant par penta ou
benz ; dans les mots en ien final (italien, bien, le mien) et dans la conjugaison de tenir et
venir ; quand en suit un y (moyen [mwa.jɛ̃]) ou un é (lycéen [li.se/ɛ.ɛ͂]). Au même son
correspondent aussi les écritures in (lingerie), yn (synthèse), ym (symphonie), ain
(copain), ein (plein).
Rem. – Dans les dictionnaires, l’écriture un correspond à [œ͂], mais des dizaines de millions de francophones
prononcent ici la nasale de lingerie, bien, plein, etc. (v. aussi 1.2.2.).
2.2.3. L’ensemble des semi-voyelles ou semi-consonnes(v. 1.2.3.)
Le [w
[w].
• Il est inclus dans l’écriture oi ([wa]) : coiffeur, exploit, pois, voilà – mais égoïste.
Anomalies : adéquat ; mots commençant par aqua, équa (consulter un dictionnaire),
quadr (consulter un dictionnaire) ; quatuor, squale, lingual, iguane, guadeloupéen, poêle
•
•
[pwal], moelle [mwal], couenne [kwan]. Évolution en cours pour le mot rare encoignure.
Il est inclus dans l’écriture oin ([wɛ̃]) : moins. La scrittura coïn correspond à deux
syllabes. Anomalies : babouin, les mots commençant par quin (consulter un dictionnaire).
Il s’écrit ou : ouate, oui, ouest, souhait. Certains francophones prononcent rouage [ru.aʒ],
etc. Dans ouate, oui, la semi-consonne initiale a sur la finale du mot précédent le même
effet qu’un h « ex-consonne » (v. 2.1.1.).
D. F. Conejo, Rapports entre écriture et prononciation, 2012
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L e [ɥ ].
Il s’écrit u : suite [sɥit], nuage, habitué (que certains francophones prononcent [ny.aʒ],
[a.bi.ty.e]), etc. Anomalies : linguiste, prononcé comme s’il s’écrivait linguïste ; quelques-uns
des mots commençant par équi. Évolution en cours pour le mot rare arguer.
Le [j].
• Il s’écrit i (dossier, région, religion) ou, rarement, ï (païen [pa.jɛ̃]). Anomalies : il y a, mots
en y initial – dans ces derniers (sauf yeux), la semi-consonne initiale a sur la finale du
•
mot précédent le même effet qu’un h « ex-consonne » (v. 2.1.1.) : un yaourt [ɛ͂.ja.urt].
Après consonne + r ou l, i devant voyelle correspond à [ij]: ouvrier, client, etc. Certains
francophones prononcent lion [li.jɔ͂], etc.
Il est inclus dans l’écriture y entre deux voyelles, où y représente deux i : le premier
s’associe à la voyelle précédente, le second est une semi-consonne (payez [pe/ɛ.je],
envoyez [ɑ̃.vwa.je], essuyez [e/ɛ.sɥi.je], essayiste [e/ɛ.se/ɛ.jist]). Anomalies : mayonnaise
[ma.jo/ɔ.nɛz], cobaye, fayot, coyote – mais gruyère [gry.jɛr], bruyant et bruyère sont de
plus en plus souvent prononcés comme tuyau [tɥi.jo].
•
•
Il s’écrit il en finale de mot, après voyelle (travail [tra.vaj], pareil [pa.rɛj]) ; ill entre voyelles
(travailleur [tra.va.jœr], braille [braj], paillette, merveille, rouille).
Il est inclus dans l’écriture ill entre consonne et voyelle dans fille [fij], famille, carillon,
maquillage, papillon, gentille, gorille, titiller, scintiller, vaciller, pupille, camomille, etc. –
mais on a mille [mil], tranquille, ville, distiller, etc. (consulter un dictionnaire). Anomalies :
gentilhomme [ʒɑ̃.ti.jɔm], aiguille [e/ɛ.gɥij] (par rapport à anguille [ɑ̃.gij]), cuillère [kɥi.jɛr],
juillet [ʒɥi.jɛ].
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D. F. Conejo, Rapports entre écriture et prononciation, 2012
Annexe 1 : la consonne finale des mots qui ne sont plus concernés par l’alternance
automatique (tableaux sommaires)
(a) Les
Les consonnes qui tendent à ne jamais se prononcer :
• d – mais sud, bled ;
• g – mais gag, zigzag, grog ;
• n – mais abdomen, dolmen, gluten, hymen, lichen, pollen, spécimen (tous ces mots sans
nasale) ;
• p – mais cap, cep, stop ;
• s – mais albatros, aloès, as, atlas, bis (= « deux fois »), bus, -ceps, ès, gratis, hélas,
herpès, jadis, laps, lis, maïs, mars, métis, mœurs, oasis, os, ours, palmarès, plus
(tonique + au sens positif), pubis, reps, tous (pronom), sens, vis ;
• t – mais abrupt [a.brypt], brut, chut !, concept [kɔ͂.sɛpt], correct [ko/ɔ.rɛkt], direct, dot, est
[est] (point cardinal), intellect, granit, huit (tonique), mat, net, ouest [west], prurit, rapt
[rapt], rut, soit !, strict [strikt], zut ! + mots se terminant par act ; de plus en plus souvent
août, but, fait ;
• x – mais phénix + mots se terminant par ex, inx, ynx ;
• z – mais gaz.
Rem. – Autres cas où deux consonnes finales ne se prononcent pas : (a) consonne + t : doigt, vingt (en
position tonique), prompt, exempt ; mots se terminant par spect et inct ; (b) consonne + s : poids, remords,
corps, temps, pouls, gars, puits, volontiers (évolution en cours pour legs). Cas où seule la seconde se
prononce : fils [fis], sept [sɛt], dix-sept, septième, dix-septième.
(b)
(b) Les
Les consonnes qui tendent à toujours se prononcer :
• c – mais almanach, broc, caoutchouc, clerc, estomac, marc, porc (prononcé dans porcépic), tabac, tronc + les mots se terminant par anc ou croc (anomalies : c se prononce [g]
dans zinc ; exceptionnellement, on trouve q en fin de mot dans coq [kɔk], cinq) ;
• f – mais chef-d’œuvre, clef, nerf, cerf (anomalie : f prononcé [v], v. Annexe 2) ;
• l – mais cul (prononcé dans recul), fusil, gentil, outil, persil, soul, sourcil ;
• m – mais parfum, faim, daim (dam est de plus en plus souvent prononcé [dam]) ;
• r – mais monsieur, er désinence d’infinitif et finale de noms et d’adjectifs polysyllabiques
(sauf amer, cancer, cuiller, enfer, éther, hiver).
D. F. Conejo, Rapports entre écriture et prononciation, 2012
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Annexe 2 : prononciation des nombres
1
2
3
4
5
6
7
8
toniques :
non-toniques :
21-29
30-79
81-99
200-900
200-900
2000,
1-19,
1-19,
ronds
suivis par
etc.
20, 80,
20, 80, 100, 1000
un autre
100, 1000
nombre
30, 32-39 trɑ̃t. / trɑ̃.t
40, 42-49 ka.rɑ̃t.
/ ka.rɑ̃.t
50, 52-59 sɛ̃.kɑ̃t.
/ sɛ̃.kɑ̃.t
60, 62-69 swa.sɑ̃t. /
swa.sɑ̃.t
1 ɛ̃̃
1 ɛ̃̃.(n) - yn. / y.n
vɛ̃.te. + 1
31 → 61 trɑ̃.te →
swa.sɑ̃.te.
2 dø
2 dø/œ.(z)
3 trwa
4 katr
ka.trə.vɛ̃.
+1
+1
vɛ̃t. + 2
+2
+2
3 trwa.(z)
+3
+3
+3
4 ka.trə. / ka.tr
+4
+4
+4
sɑ̃.(z)
sɑ̃.
mil. /
mi.l
5 sɛ̃k
5 sɛ̃.(k)
+5
+5
+5
6 sis
6 si.(z)
+6
+6
+6
7 sɛt
7 se/ɛt. / se/ɛ.t
+7
+7
+7
8 ɥit
8 ɥi.(t)
vɛ̃.t + 8
+8
+8
9 nœf
9 nø/œf. / nø/œ.f
vɛ̃t. + 9
+9
+9
10 dis
10 di.(z)
70 swa.sɑ̃t.
+ 10
90 ka.trə.vɛ̃. + 10
11 ɔ̃z
11 ɔ̃z. / ɔ̃.z
swa.sɑ̃.te.
+ 11
ka.trə.vɛ̃.
12 duz
12 duz. / du.z
swa.sɑ̃t.
+ 12
+ 11
+ 12
13 trɛz
13 tre/ɛz. / tre/ɛ.z
+ 13
+ 13
14 ka.tɔrz
14 ka.to/ɔrz.
+ 14
+ 14
+ 15
/ ka.to/ɔr.z
15 kɛ̃z
15 kɛ̃z. / kɛ̃.z
+ 15
16 sɛz
16 se/ɛz. / se/ɛ.z
+ 16
+ 16
17 di.sɛt
17 di.se/ɛt. /
+ 17
+ 17
18 di.zɥit
18 di.zɥi.(t)
+ 18
+ 18
19 diz.nœf
19 diz.nø/œf.
+ 19
+ 19
di.se/ɛ.t
/ diz.nø/œ.f
20 vɛ̃
20 vɛ̃.(t)
80
80 ka.trə.vɛ̃.(z)
ka.trə.vɛ̃
100 sɑ̃
100 sɑ̃.(t)
1000 mil
1000 mil. / mi.l
Rem. – (a) Entre parenthèses, la consonne prononcée devant voyelle, mais élidée devant consonne.
Exceptionnellement, on a une consonne finale conservée devant une consonne initiale dans 19. Même chose
de 22 à 27 et dans 29, de 32 à 37, etc. (b) 9, 19, 29, etc. : on a [nø/œ.v], [diz.nø/œ.v], etc., exclusivement
devant ans et heures + dans 9e, etc. (mais l’écriture neuvième, etc., le manifeste). (c) Non-tonique, 5 tend de
nos jours à être prononcé [sɛ̃k.] devant consonne. (d) Employés seuls, 1, 8 et 11 ont un effet sur la finale du
mot qui précède (v. 1.1. et 2.1.1., h initial de mot). (e) Devant un autre nombre, 80 et 100 sont toniques. (f) De
1100 à 1900 : [mil.sɑ̃], etc. ou, beaucoup moins fréquemment, [ɔ̃z.sɑ̃], etc. (g) Pour ce qui est de l’écriture des
nombres, un bon dictionnaire est utile même aux francophones.
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D. F. Conejo, Rapports entre écriture et prononciation, 2012