COMPOSITIONS CORRIGEES Le totalitarisme nazi
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COMPOSITIONS CORRIGEES Le totalitarisme nazi
COMPOSITIONS CORRIGEES Le totalitarisme nazi : naissance, organisation et chute Analyse du sujet : Le sujet proposé est d’une grande banalité puisqu’il s’agit d’étudier un des trois totalitarismes au programme. Pour faciliter votre tâche, le sujet indique clairement les trois temps (c’est-àdire les trois parties fortement suggérées) de l’étude. La naissance correspond à la manière dont ce régime a pu parvenir à la tête de l’Allemagne (donc de la fondation du NSDAP jusqu’à janvier 1933) ; l’organisation évoque le fonctionnement de ce totalitarisme (donc, on doit y montrer qu’il s’agit d’un totalitarisme) ; la chute permet d’évoquer l’effondrement du régime hitlérien à travers la défaite finale dans la Seconde Guerre mondiale mais aussi la dénazification (oubliée par la plupart des élèves ayant choisi ce sujet). Introduction : Le 30 janvier 1933, Adolf Hitler, chef du parti nazi, devient chancelier de la république allemande. Ce qui devait n’être qu’une parenthèse au milieu d’une crise politique va marquer le point de départ du totalitarisme nazi, c’est-à-dire d’un pouvoir de type dictatorial doublé par une volonté d’instaurer un homme nouveau au service d’un régime nouveau et conquérant : le Troisième Reich. Il est intéressant d’étudier ces particularités du totalitarisme allemand. Quelles conditions permettent l’arrivée au pouvoir d’Adolf Hitler ? Comment fonctionne ce régime totalitaire ? Quels éléments conduisent à sa disparition ? Points à développer : Dans la première partie, il faut bien montrer le poids de deux événements majeurs : la défaite au cours de la Première Guerre mondiale qui est la cause des troubles allemands du lendemain de la guerre, troubles au milieu desquels naît le NSDAP, parti nationaliste, en 1919 et qui vont conduire à la tentative d’Hitler de s’emparer du pouvoir en 1923 (putsch de la Brasserie) ; la crise économique née en 1929 qui, avec les difficultés touchant le pays, va conduire à l’adhésion croissante de la population allemande aux discours d’Hitler fondé sur les idées développées dans Mein Kampf. La deuxième partie décrit les bases de ce totalitarisme. On peut commencer par la présence du chef (ce qui permet de rappeler comment en 1933-1934 Hitler s’impose à la tête du pays) auquel on voue un véritable culte de la personnalité et qui incarne la supériorité de l’Etat. Les aspects dictatoriaux (fin de la démocratie, parti unique, traque des ennemis politiques par une police politique – la Gestapo – et enfermement dans des camps) sont ensuite présentés avant qu’on en vienne aux aspects les plus caractéristiques du totalitarisme (active propagande orchestrée par Goebbels, endoctrinement et embrigadement de la société). La troisième partie raconte la chute de ce régime. On peut commencer en rappelant les raisons pour lesquelles Hitler a provoqué la guerre (recherche d’un espace vital pour le peuple allemand). Il ne s’agit pas de raconter toute la guerre mais de souligner les faiblesses du nazisme que celle-ci va révéler (par exemple, le fait que certaines décisions militaires voulues par Hitler- qu’on peut difficilement contredire - vont se révéler catastrophiques pour le pays) mais aussi la puissance de l’endoctrinement (les derniers défenseurs du bunker d’Hitler sont issus des Jeunesses hitlériennes). Les excès du régime (en particulier le génocide issu de la Solution finale) vont susciter chez les Alliés le refus de reconnaître l’Etat hitlérien (capitulation militaire des 7 et 8 mai 1945) et la volonté de débarrasser l’Allemagne du « poison nazi » (dénazification dominée par le procès de Nuremberg). Conclusion : Né des conséquences désastreuses pour l’Allemagne de la Première Guerre mondiale, le totalitarisme nazi, incarné par son führer Adolf Hitler, a dominé le pays pendant douze ans de 1933 à 1945. Ce régime nationaliste et antisémite a voulu créer un homme nouveau qui aurait permis au Reich allemand de durer 1000 ans mais s’est effondré devant son impossibilité à faire face à la puissance de ses ennemis. Jugé responsable de la guerre, il a été démantelé – de manière cependant imparfaite - en 1945/1946 notamment à travers le procès de Nuremberg qui devait faire disparaître les hommes et les idées du nazisme. Toutefois, cette disparition n’a pas été totale, les périodes de crises et de difficultés faisant réapparaître en Allemagne – mais pas seulement – des mouvements d’extrême-droite se réclamant de ces idées. Problèmes fréquents : Il n’y a pas énormément de dates à connaître pour traiter ce sujet… et pourtant leur maîtrise est aléatoire (j’ai trouvé quelqu’un faisant intervenir l’enfermement d’Hitler en prison après 1933, donc alors qu’il est au pouvoir). Il ne s’agit pas non plus de faire un sujet sur l’ensemble des totalitarismes (donc on ne parle pas de l’Italie ou de l’URSS). De même, il n’est pas question de raconter la Seconde Guerre mondiale ou le génocide des juifs et des tsiganes ; le faire c’est prouver qu’on ne parvient pas à faire la différence entre ce qui est le cœur d’un sujet et ce qui en est juste un élément, une étape. Le zonage chronologique a aussi été mis à mal, certains faisant aller la naissance du totalitarisme nazi jusqu’aux lois de Nuremberg… ou au putsch d’Hitler en 1923. L’oubli de la dénazification était aussi fort embarrassant puisque revenant à dire quelque part que la mort d’Hitler mettait automatiquement fin au nazisme. La Seconde Guerre mondiale, une guerre d’anéantissement Analyse du sujet : Ce sujet correspond exactement à l’intitulé de la première partie du cours portant sur la Seconde Guerre mondiale. Il s’apparente encore plus que le précédent à une question de cours. Il faut donc définir cette notion de guerre d’anéantissement pour mettre son sujet sur les bons rails. On doit remarquer qu’il n’y a pas de point d’interrogation ce qui signifie qu’on n’a pas à discuter cette notion mais à prouver qu’elle est bien réelle. Autre élément majeur, c’est bien de la Seconde Guerre mondiale qu’il s’agit : toute démonstration s’attardant sur d’autres périodes – même l’avant-guerre – serait de l’ordre du hors-sujet. Introduction : Entre 1939 et 1945, la Seconde Guerre mondiale a fait environ 60 millions de victimes. Sur ce total, plus de la moitié correspond à des populations civiles ce qui atteste que, pour la première fois dans l’Histoire, un conflit a été mené non pour vaincre des armées mais pour écraser des peuples. C’est cette volonté de mener une guerre détruisant les populations, combattantes ou non, et leurs cadres de vie qu’on retrouve dans l’idée de « guerre d’anéantissement ». En quoi peut-on dire que la Seconde Guerre mondiale est une guerre d’anéantissement ? Pour le montrer, nous verrons tout d’abord les éléments qui ont rendu cette guerre particulièrement meurtrière avant de voir les motivations de ceux qui ont déclenché une telle violence. Points à développer : Les points à développer ici sont nombreux et il faut à la fois être capable de les ordonner de manière à peu près logique et pouvoir les appuyer sur des exemples précis. Sur la première partie, on doit évidemment parler du nombre sans précédent des « acteurs » du conflit (nombre de pays, taille des armées, mobilisation économique), des « progrès » des armes dans leur capacité de destruction, des « stratégies » de destruction (que ce soit le génocide ou les bombardements destinés à terroriser les populations). La seconde partie doit montrer en quoi les idéologies véhiculées par une propagande active sont au cœur de cette volonté d’anéantissement (sentiment de supériorité d’un peuple, d’une race… ou d’un système politique justifiant tous les types d’action destinés à écraser l’ennemi). Conclusion : La Seconde Guerre mondiale a été une guerre d’anéantissement. L’affrontement de systèmes idéologiques opposés et irréconciliables, conjugué à des stratégies militaires fondées sur la mise à genoux de l’adversaire, aura conduit à des affrontements destructeurs et meurtriers. L’ingéniosité de l’homme pour détruire (fabrication d’armes de plus en plus puissantes ; organisation « scientifique » de la Solution finale…) aura encore progressé durant le conflit. On comprend mieux l’angoisse d’Albert Camus commentant dans un éditorial du journal Combat l’annonce du premier emploi de la bombe atomique : tout nouveau conflit risquait d’être marqué par un anéantissement cette fois complet de l’humanité. Quelle qu’en ait été parfois la violence, ce ne fut pas le cas de la guerre froide. Problèmes fréquents : Plusieurs problèmes sont venus faire basculer certains devoirs. Le principal a été la focalisation sur le seul génocide dont on ne peut nier qu’il soit un anéantissement mais qui ne pouvait résumer à lui seul les différentes formes d’anéantissement de cette guerre. Inversement, certains ne l’ont quasiment pas évoqué (entre une seule phrase et le devoir tout entier sur ce thème, il y a moyen de trouver un juste milieu non ?). La tentation de raconter toute la guerre a, heureusement, été limitée (sans doute tout simplement parce que vous n’en maîtrisiez pas la chronologie). Sur le détail des événements, on a d’ailleurs trouvé beaucoup d’à-peu-près (les pires étant le décalque des faits survenus pendant la Première Guerre mondiales sur la Seconde : munitionnettes, fatigue des soldats dans les tranchées, apparition du travail à la chaîne…). Certaines compositions étaient un peu « sèches » (deux-trois pages). Si la longueur n’est pas un critère, elle dit quand même la capacité de l’élève à mobiliser des connaissances. L’utilisation d’exemples est un moyen « d’allonger intelligemment la sauce »… mais souvent vous vous contentez de faire une référence à un exemple par un mot entre parenthèses (bombe atomique). Si on prend cet exemple de la bombe atomique, on peut quand même préciser les dates de première utilisation, le nombre approximatif de victimes et les conditions de sa fabrication. L’exemple ainsi développé permet de faire plusieurs phrases. Il faut embarquer le lecteur avec soi ; pour y parvenir, guidez-le plus clairement : trop d’élèves encore attendent la fin d’une partie pour livrer enfin – quand ils le font – l’idée principale de celle-ci. Il vaut mieux que ça soit clair tout de suite (première phrase de la partie)… ce qui n’interdit pas de le répéter à la fin au moment de faire une transition vers la partie suivante.