Des mesures politiques pour promouvoir l`utilisation du microcrédit
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Des mesures politiques pour promouvoir l`utilisation du microcrédit
kg508265_FR 23/01/06 15:20 Page 1 Programme d’action communautaire de lutte contre l’exclusion sociale Conclusions des études politiques – 3 Des mesures politiques pour promouvoir l’utilisation du microcrédit en Europe à des fins d’inclusion sociale Les personnes victimes d’exclusion sociale n’ont souvent pas suffisamment accès aux services financiers. Cette exclusion financière constitue un obstacle important pour les personnes désireuses de créer leur activité indépendante. C’est précisément cet obstacle que le microcrédit se propose de surmonter. D’autres obstacles – connexes – à l’exercice d’une activité indépendante, comme une participation sociale insuffisante et/ou des problèmes d’accès aux services publics, ou encore une intégration normative et culturelle insuffisante, peuvent être levés par l’offre de services associés: tutorat et accompagnement, aide pour les procédures et les réglementations administratives, aide pour remplir les formulaires, accès aux institutions publiques (1), etc. FACET, EVERS & JUNG et New Economics Foundation (nef) ont réalisé cette étude axée sur les mesures politiques visant à promouvoir l’utilisation du microcrédit dans le cadre du programme d’action communautaire de lutte contre l’exclusion sociale. Le recours à des comparaisons transnationales a permis à cette étude d’identifier les mesures politiques les plus efficaces dans le domaine de l’accès au microcrédit et des services y afférents (formation, conseils, soutien par les pairs, mise en réseau, facilités d’épargne, etc.). Autant de mesures adaptées aux projets de création d’une activité indépendante ou d’une microentreprise chez les personnes confrontées à la pauvreté ou à l’exclusion sociale. L’étude a identifié des mesures politiques qui créent un environnement plus favorable à la création d’un emploi indépendant. Elle vise à identifier les passerelles et les barrières qui existent entre le système de protection sociale, le système d’emploi/d’entreprise et le système financier, celles-ci pouvant être abolies ou élaborées. Sept États membres (République tchèque, Allemagne, Espagne, France, Pologne, Suède et Royaume-Uni) et un pays adhérent (Roumanie) ont été inclus dans l’étude. Dans un environnement approprié, le microcrédit peut jouer un rôle dans l’inclusion sociale Dans ces huit pays, l’équipe de chercheurs a dressé un rapide état des lieux de la situation, en examinant six facteurs permettant de déterminer dans quelle mesure le contexte national spécifique est favorable à l’exercice d’une activité indépendante. Les facteurs clés identifiés sont soulignés dans l’encadré à la page 2. ficacité des approches, aucun pays ne semble avoir l’ascendant sur l’autre. Des éléments utiles sont à reprendre çà et là dans chacun des huit pays faisant l’objet de l’étude. Le travail de recherche vise à compiler ces éléments pour permettre des échanges et des apprentissages mutuels et pour construire des passerelles à l’aide de ces ressources. Les organisations publiques et privées qui les exploitent de manière optimale peuvent construire des passerelles et venir ainsi en aide à un nombre croissant d’allocataires sociaux, qui souhaitent réaliser leurs ambitions de création d’entreprise dans une Union européenne de plus en plus dynamique et inclusive. L’étude a identifié un grand nombre de mesures politiques efficaces ou prometteuses qui soutiennent l’inclusion sociale en promouvant le travail indépendant, avec l’aide du microcrédit. En termes d’ef- Les résultats obtenus pour chaque pays ont été enregistrés, calibrés et présentés dans un diagramme en étoile. Le graphique représente les principaux résultats de l’étude. (1) Street (Royaume-Uni), First Step (Irlande) et ADIE (France) font appel à des «experts en bureaucratie» pour aider les (futurs) indépendants à développer leur activité. Commission européenne kg508265_FR 23/01/06 15:20 Page 2 Des mesures politiques pour promouvoir l’utilisation du microcrédit en Europe à des fins d’inclusion sociale 1) Contexte entrepreneurial: Dans quelle mesure la société promeut-elle l’esprit d’entreprise et ses entrepreneurs? 2) Environnement politique pour les microentreprises: Existe-t-il des mesures politiques qui encouragent l’emploi indépendant d’une manière générale, mais aussi, plus spécifiquement, pour les victimes de l’exclusion sociale? 3) Passerelle sociale: Quel est le niveau de développement du système de transition chômage-emploi (y compris l’activité indépendante)? 4) Cadre juridique pour la microfinance: Existe-t-il un cadre juridique susceptible de soutenir les services de microfinance? 5) Passerelle financière: Les services financiers traditionnels sont-ils accessibles aux groupes exclus et aux indépendants? 6) Financement et soutien aux fournisseurs de microcrédit: Le microcrédit est-il supporté par un financement direct et soutenu? Promotion active de l’esprit d’entreprise, une option viable pour de très nombreuses personnes Dans l’idéal, la création d’entreprise est considérée comme une option envisageable pour toute personne qui nourrit l’ambition de démarrer sa propre activité. Cette opportunité s’adresse aux hommes comme aux femmes, aux immigrés et aux ressortissants, aux jeunes et aux seniors. Cette diversité, en termes d’esprit et de création d’entreprise, est activement encouragée par le programme scolaire national suivi par les élèves et les étudiants, et n’importe qui peut à présent envisager de devenir indépendant ou de créer sa propre entreprise. Une culture de l’esprit d’entreprise est en train de se développer, de sorte que l’emploi indépendant est considéré comme tout aussi respectable que l’emploi salarié et que la faillite d’une entreprise ne met pas nécessairement un terme à une carrière d’entrepreneur. Plusieurs mesures politiques peuvent encourager l’esprit d’entreprise: • Les programmes de sensibilisation visant à promouvoir le travail indépendant et la création d’entreprise, considérés comme des alternatives 2 Contexte entrepreneurial 5 4 Financement et soutien Mesures politiques 3 2 1 0 Passerelle sociale Passerelle financière Cadre juridique RoyaumeUni France Allemagne Espagne Pologne République tchèque Roumanie Suède à l’emploi salarié. Des activités de sensibilisation peuvent ainsi être menées dans les écoles, à l’université, dans des agences de protection sociale, des bureaux de taxation et des agences pour l’emploi. • Réduction des obstacles juridiques, administratifs et fiscaux à l’emploi indépendant: réglemen- kg508265_FR 23/01/06 15:20 Page 3 Conclusions des études politiques – 3 tation spécifique (favorable) pour les microentreprises, exonération de certaines obligations fiscales et de sécurité sociale et procédure simplifiée d’immatriculation au registre du commerce. Exemples de contextes qui peuvent contribuer à la création d’entreprise: 1) En Pologne, en République tchèque et au Royaume-Uni, la formation à l’esprit d’entreprise fait partie intégrante du programme scolaire. En outre, des projets de «société fictive» encouragent l’esprit d’entreprise chez les jeunes. 2) En Allemagne, une nouvelle notion – l’ICH AG (société unipersonnelle – «Moi, société par actions») – a diffusé dans le grand public l’idée que le travail indépendant est un choix de carrière judicieux et viable. À la suite de cela, les agences pour l’emploi ont vu une augmentation considérable des demandes de soutien connexe. 3) En Pologne, un système de prêt aux diplômés universitaires diminue le chômage des jeunes universitaires, en encourageant activement la création d’entreprise. 4) En France, les autorités régionales ont expérimenté un système de TVA à taux réduit applicable aux constructions privées et aux services domestiques et de jardinage. L’objectif est d’aider les chefs d’entreprise informels à accéder à l’économie officielle. 5) Au Royaume-Uni, des agents des contributions ont été détachés au sein de Street (un institut de microfinance du Royaume-Uni) afin de rencontrer des bénéficiaires ayant du mal à passer de l’économie souterraine à l’économie officielle et de s’entretenir avec eux. L’un des objectifs était de provoquer un changement de mentalité au sein du personnel des contributions, pour que ces personnes ne soient plus considérées comme des «fraudeurs du fisc et des profiteurs», mais bien comme des personnes qui essaient de gagner leur vie pour s’en sortir. Reconnaissance de la microentreprise comme domaine prioritaire de l’inclusion sociale, et soutien par des politiques appropriées Idéalement, chaque pays devrait proposer un éventail d’initiatives publiques et privées, ou émanant d’organisations non gouvernementales (ONG) afin de soutenir la création et le développement de microentreprises. Des mesures politiques optimales pourraient promouvoir: ➠ un soutien aux entreprises mettant clairement l’accent sur les microentreprises; ➠ l’accès au financement, quels que soient le volume du prêt et les antécédents bancaires. Les critères d’octroi concerneraient plutôt la motivation et la capacité de remboursement; ➠ le développement de services orientés vers le marché pour les segments moins importants du marché. Les mesures politiques visant à soutenir les microentreprises incluent: • un allègement des exigences de conformité et de la charge administrative pour les nouvelles microentreprises, et l’offre de conseils professionnels assurés, en ligne ou par téléphone, par des bureaux d’assistance flexibles. Soutien à une assistance spécialisée, centralisée et temporaire, à la création de microentreprises; • des fonds d’emprunt gérés par des ONG spécialisées ou des banques spécialisées dans les services aux microentreprises. Dans le passé, de nombreux fonds avaient pour inconvénient de ne pas être renouvelables. Toutefois, une meilleure conception (2) pourrait améliorer le taux de réussite des interventions des autorités publiques lorsqu’aucun autre acteur ne souhaite prendre les choses en main; • un gouvernement qui insiste sur l’importance de l’accès aux services financiers et à un crédit abordable considéré comme un moyen permettant de (2) Une liste des facteurs de succès pour cette initiative, comme des taux d’intérêt au niveau du marché ou une sélection externe efficace, est reprise dans le manuel Finance for local development: new solutions for public-orivate action, Londres, 2001 (Evers, J., Fisher, T., e.a.). 3 kg508265_FR 23/01/06 15:20 Page 4 Des mesures politiques pour promouvoir l’utilisation du microcrédit en Europe à des fins d’inclusion sociale lutter contre la pauvreté par le travail indépendant. Mettre l’accent sur l’amélioration de l’environnement, pour le rendre plus favorable aux petites entreprises, est essentiel. La combinaison de travaux de recherche, de soutien à des fonds et agences publiques et privées mettant l’accent sur le travail indépendant ainsi qu’un soutien politique à haut niveau s’avèrent tout aussi importantes. Exemples qui montrent comment améliorer les mesures stratégiques de soutien aux microentreprises: 1) Réduction des procédures et des exigences administratives pour les microentreprises, comme le «plan Dutreil» en France. 2) Programmes de soutien à l’offre de services non financiers aux nouvelles entreprises (tutorat, formation). Le téléphone semble être un instrument de soutien bien adapté aux sociétés unipersonnelles, aux start-up et aux microentreprises. Le Royaume-Uni (http://www.bdl.org.uk) dispose d’un programme de soutien national, et l’Allemagne d’un programme régional (http://www.firmenhilfe.org). 3) Système de référence direct pour les microentrepreneurs potentiels bénéficiant de la protection sociale vers les organismes de soutien à l’emploi et aux microentreprises. 4) Dans tous les pays européens, les initiatives visant à améliorer l’e-gouvernement – services publics accessibles en ligne – bénéficient aussi aux (micro)entrepreneurs. Des cyberguichets qui aident les entrepreneurs à respecter les exigences, à s’enregistrer et à demander des subventions, comme ceux qui existent en France, constituent de bons exemples. Faciliter l’accès des bénéficiaires d’allocations sociales au travail indépendant Dans l’idéal, un système de transition pour les bénéficiaires de prestations sociales doit motiver et non forcer les chômeurs à devenir indépendants (inciter sans forcer) et leur offrir de véritables opportunités ainsi qu’un soutien approprié. Les indépen4 dants potentiels doivent pouvoir contrôler le calendrier de leur transition, et c’est à eux de décider de poursuivre ou non leurs efforts sur la voie d’un emploi indépendant. Des politiques idéales devraient: ➠ fournir un soutien financier au cours de la période de transition; ➠ promouvoir l’accès à des services de soutien non financiers et à des conseils, au cours du processus de transition; ➠ assurer une transition progressive entre le montant des allocations et le revenu d’entrepreneur; ➠ proposer une approche de sorte que les bénéficiaires de prestations sociales n’aient «rien à perdre», et leur permettre de bénéficier à nouveau du système de protection sociale, et des prestations connexes, en cas d’échec du projet d’entreprise; ➠ filtrer les candidats potentiels pour éviter que des «profiteurs» ou «les moins débrouillards» ne se lancent dans une entreprise commerciale sans bénéficier d’un accompagnement. Mesures politiques pour faciliter cette transition: • Maintien d’une aide provisoire au revenu afin de tester la capacité de l’activité à générer des revenus sur une période suffisamment longue. • Collaboration entre le système de protection sociale et le dispositif d’aide à l’emploi/l’entreprise afin d’assurer un accompagnement de l’individu au cours de la période de transition protection sociale-travail indépendant, également avec une transition facilitée entre les différentes sources de revenus. • Politique d’activation de l’emploi (mesures incitatives à l’emploi et sanctions pour les personnes réticentes) incluant des incitants au travail indépendant et considérant le travail indépendant comme une alternative à l’emploi salarié pour échapper au chômage. • Programmes de sensibilisation et mesures incitatives axés sur le personnel des bureaux d’emploi. Ce personnel doit être amené à présenter kg508265_FR 23/01/06 15:20 Page 5 Conclusions des études politiques – 3 le travail indépendant comme une alternative égale à l’emploi salarié. Cette sensibilisation est assortie d’outils appropriés leur permettant d’identifier la capacité/le potentiel «entrepreneurial». de quitter le système de protection sociale en offrant des crédits d’impôts et des périodes de test. Ces mesures ne trouvent pas beaucoup d’écho faute de flexibilité suffisante. La période de test est plus courte que dans d’autres pays. • Offre de cours de «gestion financière et commerciale de base» aux bénéficiaires d’une protection sociale. 3) Le système français ACCRE a pour réel atout de pouvoir être associé à un système de soutien (EDEN). En place depuis de nombreuses années, il est déjà largement connu. La période de transition, au cours de laquelle le bénéficiaire perçoit encore des revenus de remplacement, est limitée à six mois. Elle peut être prolongée pendant une période d’un an suivant des circonstances exceptionnelles. • Soutien à la recherche, dans chacun des États membres, afin de comprendre l’exclusion sociale et les personnes exposées à un risque de pauvreté et d’envisager quelles sont les possibilités de travail indépendant pour ces mêmes personnes. • Programmes qui aident les personnes exposées à la pauvreté à surmonter divers obstacles comme une participation sociale inappropriée, une intégration culturelle et normative insuffisante, le dénuement matériel et l’absence de droits sociaux. Le fait de surmonter ces obstacles est ici un prérequis à la capacité à devenir indépendant. Exemples de mesures politiques établissant de réelles passerelles sociales: Le modèle européen le plus avancé est le système irlandais. Les bénéficiaires reçoivent un complément salarial dégressif, pendant une période de quatre ans. Le bénéficiaire n’est exposé à aucun obstacle et à aucune sanction s’il décide de bénéficier à nouveau de la protection sociale, en cas de faillite de l’entreprise. Cette période de transition permet aux personnes de tester la capacité rémunératrice de leur entreprise. D’autres initiatives ont été identifiées, mais présentent des inconvénients: 1) L’ICH AG allemande a pour avantage de proposer des phases de soutien dégressif (trois phases d’une année chacune), mais aucun dispositif de filtrage ou de soutien non financier n’est prévu. La structure de cette initiative doit encore être améliorée de façon à éviter que ce système n’encourage les profiteurs. Les débuts sont toutefois prometteurs, avec la création de passerelles grâce à des périodes de transition. 2) Le gouvernement britannique essaie de remédier aux facteurs qui découragent les bénéficiaires Un cadre juridique pour favoriser l’accès au financement pour tous Dans un monde idéal, les régulateurs européens et nationaux accorderaient autant d’importance à l’«accès au financement pour tous» qu’à la «sauvegarde des intérêts des épargnants par la surveillance du secteur financier». Il existe des possibilités juridiques de créer, aux côtés des banques commerciales traditionnelles, des institutions financières alternatives, qui ont pour objectif de permettre aux groupes ayant de bas revenus et aux personnes marginalisées d’avoir accès au microfinancement. Les mesures politiques qui encouragent un cadre législatif propice sont les suivantes: • Législation spécifique pour le microcrédit si une niche est clairement identifiée, et aussi longtemps que ces organismes ne font pas de concurrence déloyale à l’égard des opérateurs traditionnels du secteur financier. • Diminution des exigences de fonds propres pour les instituts de microcrédit (par le biais d’un amendement à la directive bancaire pour ouvrir les yeux des régulateurs nationaux). • Situation fiscale favorable pour les institutions de microcrédit au service d’objectifs ou de groupes spécifiques (exonération fiscale ou incitants fiscaux). 5 kg508265_FR 23/01/06 15:20 Page 6 Des mesures politiques pour promouvoir l’utilisation du microcrédit en Europe à des fins d’inclusion sociale • Facilitation de la possibilité d’attirer des ressources (commerciales) pour financer le microcrédit. • Mesures appropriées de droit privé pour prévenir l’endettement. Exemples de mesures stratégiques susceptibles de créer un cadre juridique favorable: 1) Les modèles polonais et britannique de régulation bancaire sont tous les deux très libéraux et n’introduisent donc aucun obstacle au microfinancement. Toutefois, nous constatons que l’absence de réglementation sur l’usure a des effets nocifs en termes de protection des consommateurs. 2) Ce modèle pourrait être complété par une réglementation semblable à la réglementation allemande: le niveau des taux d’intérêt est limité par une loi relative à l’usure, qui interdit d’imposer un taux d’intérêt deux fois supérieur à la moyenne du secteur (prêt hypothécaire et prêts, par exemple) ou qui dépasse de 12 points de pourcentage ou plus le taux d’intérêt moyen dans le secteur. systèmes d’offre de services qui contribuent à l’inclusion sociale. Parmi ces produits, citons les comptes bancaires pour les sans-domicile, les plans de pension pour les pauvres ou les microcrédits pour le développement d’entreprise ou la création d’entreprise par des immigrés. Des mesures politiques peuvent renforcer les liens entre les organisations de microfinance et les banques, par exemple: • Instruments pour le partage des risques (passerelles financières) permettant aux banques de tester la solvabilité de leurs clients indépendants. • Incitants fiscaux pour les investisseurs (banques) qui fournissent des fonds aux fournisseurs de microcrédit. • Externalisation des activités en rapport avec la transaction de prêt (analyse de crédit, préparation et analyse du business plan, suivi commercial, etc.) à des organisations de soutien aux microentreprises. • Partage de locaux/bureaux. • Vente croisée de services. 3) La réglementation bancaire française a ouvert des possibilités pour le microcrédit. L’idée est de permettre à des organismes de microcrédit d’octroyer un premier petit crédit (le plus petit et le plus risqué) à un nouvel entrepreneur, sur la base d’un partage des risques avec le secteur financier traditionnel. L’offre de crédit ne remplace pas un service bancaire, mais prépare au contraire les bénéficiaires potentiels au financement bancaire. Le microfinancement améliore l’accès aux établissements financiers traditionnels Idéalement, il devrait y avoir un large éventail d’établissements financiers, chacun efficace pour son groupe cible et son produit spécifique. L’environnement réglementaire et la volonté des autorités publiques à soutenir le programme «Accès au financement pour tous» incitent les établissements financiers innovants à développer des produits et des 6 Quelques exemples de mesures politiques qui établissent des passerelles financières: 1) Les caisses d’épargne espagnoles ont développé des unités spéciales de microfinance au sein des banques traditionnelles. La Caixa Catalunya compte ainsi un département spécifique n’ayant aucune visée lucrative. La Caixa dispose d’un personnel spécialisé dans le crédit au sein des agences générales. 2) Le gouvernement britannique a identifié des approches spécifiques permettant d’améliorer l’esprit d’entreprise dans les régions défavorisées et l’accès des victimes de l’exclusion sociale aux services bancaires de base. Certaines recommandations ont été mises en œuvre et se retrouvent dans les opérations traditionnelles (offre de comptes bancaires de base par les banques), tandis que d’autres ont été menées par le secteur bénévole, grâce à la création des nouvelles institutions financières de développement des communautés (CDFI). kg508265_FR 23/01/06 15:20 Page 7 Conclusions des études politiques – 3 3) En République tchèque, la BERD a aidé la Raiffeisen Bank à développer un produit pour les microentreprises. nelles. Lorsque la passerelle est mise en place, la subvention peut être supprimée. Mesures politiques visant à promouvoir des instruments de financement diversifiés pour les microentreprises et qui renforcent les partenariats entre les organismes de soutien aux microentreprises: 4) En France, les trois organismes de microcrédit – le Fonds Initiative Réseau, le Fonds France Active et l’ADIE – ont mis en place des passerelles financières pour aider les nouveaux indépendants issus de milieux défavorisés. Les banques traditionnelles leur réfèrent les clients auxquels elles ne peuvent octroyer de prêts et leur reprennent les clients qui ont remboursé leur emprunt dans les délais. • Dégrèvements fiscaux en cas d’investissements dans des nouvelles entreprises. 5) En Finlande, l’opération de microcrédit de l’organisme public Finnvera finance des microclients, mais les aiguille ensuite vers les banques traditionnelles lorsque ces clients ont remboursé leur emprunt et qu’ils ont développé leur activité. • Régime fiscal propice aux donations aux programmes d’activation ou aux établissements financiers axés sur les personnes exposées à un risque de pauvreté (CDFI au Royaume-Uni et IMF ailleurs). 6) En Allemagne, certaines caisses d’épargne ont commencé à travailler en coopération avec des centres de soutien locaux et sans but lucratif aux nouvelles entreprises. L’objectif est de développer et de diffuser les microcrédits. La banque centrale de refinancement, la KfW, développe actuellement un manuel de bonnes pratiques et des possibilités pour le refinancement de produits spécifiques pour une coopération de ce type. • Promotion des instruments de capital-risque pour les microentreprises. Le microfinancement: un financement de longue haleine qui associe différents instruments Idéalement, le coût du microfinancement sera essentiellement couvert par les opérations financières. Force est toutefois de reconnaître que cela n’est pas réaliste en Europe. La demande fragmentée de microcrédit, la nécessité de services additionnels non récupérables et le niveau élevé des taux d’intérêt ne sont que quelques-uns des facteurs qui empêchent les fournisseurs de microfinancement de devenir eux-mêmes des «acteurs durables». Les sources de financement et les subventions publiques complètent les revenus autogénérés, sur la base des résultats, et couvrent ainsi les services spécifiques à des clients spécifiques. Ces subventions visent à faire établir des passerelles entre la personne ayant un risque d’exclusion et les institutions tradition- • Réduction du revenu imposable pour les personnes qui offrent des services de soutien aux nouvelles entreprises. • Recherche visant à formuler des recommandations sur la façon dont les gouvernements peuvent soutenir de manière optimale des organismes de soutien aux microentreprises pour renforcer l’efficience et l’efficacité. • Liens entre les instituts de soutien aux microentreprises et les institutions de protection sociale afin de mieux référer les clients. Exemples de mesures stratégiques encourageant le financement et le soutien au microfinancement: 1) Fundusz Mikro, l’organisme polonais de microcrédit qui compte actuellement 8 000 clients actifs, a commencé à devenir rentable au cours de la troisième année, et sa viabilité a été assurée au cours de la quatrième. Les taux d’intérêt sont de l’ordre de 20 %, le taux de non-remboursement est inférieur à 5 % et un don sans intérêt de 20 millions de dollars a permis à l’organisme d’accumuler des capitaux. Fundusz Mikro peut à présent obtenir des prêts commerciaux. Le bailleur de fonds a fixé des objectifs précis, mais l’organisme choisit lui-même les moyens à mettre en œuvre. 2) En Irlande du Nord (Royaume-Uni), l’organisme de microcrédit Aspire dispose d’une marge de 11 % entre le taux de perte sur prêt (7 %) et le 7 kg508265_FR 23/01/06 15:20 Page 8 KE-67-05-460-FR-C Des mesures politiques pour promouvoir l’utilisation du microcrédit en Europe à des fins d’inclusion sociale taux d’intérêt pratiqué (18 %), ce qui couvre une partie des frais de transaction. Aspire soutient avec succès la concurrence des initiatives régionales de subvention qui fournissent des financements gratuits sur la base de l’offre de services de qualité. 3) En France, l’accord conclu récemment entre l’organisme de microcrédit ADIE et Paribas, une banque internationale, fournit un exemple intéressant de partenariat privé: Paribas refinance le portefeuille à un taux d’intérêt spécifique, assume une partie du risque et finance une partie du coût de la transaction en subventionnant 10 % de la somme prêtée. Une telle offre de financement encourage un prêt efficace et efficient. 4) Un Sol Mon, une fondation de la Caixa Catalunya – la cinquième banque espagnole –, a ouvert un département de microcrédit. Elle propose, à titre expérimental, des microcrédits à la création d’entreprise et à l’insertion des personnes ne pouvant offrir aucune garantie. En trois ans, le nombre de prêts n’a cessé d’augmenter. Le taux d’intérêt de 6 % sur une base annuelle englobe à présent le risque de perte sur prêt (4,6 %) et commence à couvrir une part croissante des frais financiers et de transaction. 5) En automne 2004, DMI, une association allemande de microcrédit, a commencé à mettre en commun les fonds des donateurs pour alimenter un fonds pour le refinancement des portefeuilles. Le programme centralisé de refinancement mènera des contrôles de qualité, par le biais d’une initiative de validation et d’autorisation pour les organismes de microcrédit. Remarques finales L’Union européenne souhaite rendre son économie plus dynamique et plus inclusive. Pour réaliser cet objectif, elle doit s’attaquer simultanément au problème du chômage et de l’inactivité (les personnes qui perçoivent des allocations sociales sans faire le choix d’une réinsertion économique). Le microcrédit peut être un outil efficace pour relever le défi de la réduction de la pauvreté, particulièrement en faisant sortir les chômeurs du système de protection sociale par le travail indépendant et la création de microentreprises. Le microcrédit peut également améliorer la participation des plus démunis aux processus économiques et politiques de la société. La collaboration entre les systèmes de protection sociale, les agences d’emploi, les services de développement des microentreprises et le système financier est essentielle à la réussite d’une telle stratégie. Cette dernière implique une approche radicalement nouvelle puisque, au lieu de vendre un produit financier spécifique, il s’agit d’associer des produits financiers, des services de soutien aux entreprises et des facteurs environnementaux pertinents pour développer une approche intégrée tenant compte de la réalité de nombreuses personnes défavorisées. Les mesures politiques novatrices sont nécessaires pour faire disparaître les frontières entre le système social, le système d’emploi et le système financier. Dans ce domaine clé, la Commission européenne soutient les échanges et les apprentissages mutuels des États membres. Pour en savoir plus Un exemplaire du rapport complet peut être téléchargé sur le site internet de l’UE consacré à l’exclusion sociale, à l’adresse suivante: http://europa.eu.int/comm/employment_social/social_inclusion/studies_fr.htm Le contenu de la présente publication ne reflète pas nécessairement l’opinion de la Commission européenne, direction générale de l’emploi, des affaires sociales et de l’égalité des chances. © Communautés européennes, 2005 Reproduction autorisée, moyennant mention de la source Printed in Belgium – IMPRIMÉ ,!7IJ2I9-ejebfb! ISBN 92-894-9415-8 SUR PAPIER BLANCHI SANS CHLORE