La Cappella de`Turchini Patricia Ciofi – soprano Antonio
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La Cappella de`Turchini Patricia Ciofi – soprano Antonio
La Cappella de’Turchini Patricia Ciofi – soprano Antonio Florio – direction « Les voisins de Mozart » Lundi 25 juillet 2005 Opéra Comédie 20h Gian Francesco Di Majo Aria "Nella face che risponde" extrait de Astrea Placata – 4mn Niccolò Piccinni Sinfoni de La Didone abbandonata – 8mn Allegro Adagio Presto Domenico Cimarosa Aria "Scherza il nocchier talora" (air sur un texte de Metastase) – 7mn extrait de Demetrio Niccolò Jommelli Ciaccona per orchestra – 4mn Gian Francesco Di Majo Aria « Une core intrepido » extrait de La Spagnola – 4mn Entracte Domenico Cimarosa Rondo "Ah, tornar la bella aurora" extrait de La Vergine del Sole – 6mn Concerto pour deux flûtes traversières et orchestre – 20mn Allegro Largo Rondò (allegretto ma non troppo) Niccolò Piccinni "Ah, non parlar d'amore" extrait de Ipermestra – 10mn Avec l’aide de FDI groupe et Crédit Immobilier de France Sud Concert diffusé en direct sur France Musiques Concert diffusé par satellite dans le cadre des Festivals d’été Euroradio 2005 En Italie et dans le reste de l’Europe, le XVIII ème siècle voit l’affirmation et la diffusion de l’opéra italien, ou plus exactement de l’opéra de « style italien ». L’absolutisme monarchique est friand de ce type de spectacles. En effet, la grandiloquence propre à ce genre est particulièrement adaptée aux exigences de prestige culturel telles que Versailles les a transmises à toutes les autres cours d’Europe. Paris, Vienne, Dresde, Prague, Berlin, Saint-Pétersbourg et même Londres fournissent aux chanteurs, musiciens, librettistes, metteurs en scène et architectes italiens des postes très convoités, sans doute plus exigeants, mais assurément plus stimulants que la scène italienne où la gestion des théâtres repose sur des impresarios qui n’hésitent pas à rogner sur les budgets. Le fait que les principaux représentants de ce « style italien » aient été, paradoxalement, des étrangers comme Haendel, Gluck et Mozart ne fait que confirmer le caractère conventionnel de cette « italianité » car, exception faite de la langue, il ne traite d’aucun sujet « local » et n’a aucun lien véritable avec la réalité italienne. Il n’est pas si étonnant qu’une même forme de drame musical ait pu attirer en Italie des classes sociales très disparates et, de Venise à Naples, des réalités urbaines extrêmement diverses, car le XVIII ème siècle est pour ce pays un moment de grande désintégration sociale et culturelle. Plus que les frémissements d’une conscience nationale, il faut voir dans l’entichement généralisé pour le drame musical du XVIII ème siècle le signe d’un indéniable et profond vide culturel, d’une désolante absence de véritable alternative. En matière d’opera seria, le niveau en Italie est assez bas. Le drame musical est alors presque exclusivement aux mains des chanteurs, véritables « stars » de l’époque, qui imposent aux compositeurs leurs démonstrations virtuoses. L’aria, et son incontournable da capo réservé aux ornements vocaux, en est l’élément central, souvent au détriment de la matière musicale et du contenu dramatique, réduit à d’invraisemblables développements mythologiques et historiques usés jusqu’à la corde. La situation est passablement décourageante : avec un orchestre réduit au minimum et un chœur presque inexistant, l’opéra se résume à une suite d’arie recollées à la va-vite avec des récitatifs que personne n’écoute et dont le compositeur n’a souvent pas hésité à confier l’écriture à d’autres. C’est au grand poète Métastase (1698-1782) que revient le mérite d’avoir amélioré la qualité des livrets, en protégeant les textes des manipulations des musiciens et des chanteurs, afin de redonner au drame toute sa cohérence et sa vraisemblance. Tout comme Alessandro Scarlatti (1660-1725), principal représentant de l’« école napolitaine », avait jeté les bases d’un nouveau style de drame musical demeuré inégalé pendant plus d’un demi-siècle. Mais hélas, on sait que les vieilles habitudes sont les plus longues à disparaître, et pendant des années, la réforme de l’opéra va peiner à l’affranchir de sa rhétorique artificielle. Ce sont les compositeurs de la génération suivante comme Jommelli et De Majo qui, profitant de cet héritage, parviennent à leur tour à donner une richesse nouvelle à l’orchestre, une meilleure cohérence dramatique et une plus grande expressivité aux arie et aux récitatifs. Niccolò Jommelli (1714-1774) fait la connaissance de Métastase à Vienne en 1749, entrant ainsi en contact avec ceux qui appellent de leurs vœux la réforme de l’opéra. Là, il s’efforcera de trouver une nouvelle cohésion entre texte et musique. Par la suite, à Stuttgart où il entre au service du duc de Wurtemberg comme maître de chapelle, il a tout le loisir d’approfondir les nouvelles idées françaises sur l’opéra et de faire la connaissance des symphonistes de Mannheim, qui exercent une forte influence sur sa musique, toujours plus raffinée et soucieuse de créer une pâte orchestrale propre à soutenir le chant et l’expressivité de la déclamation. Jommelli se distingue donc comme un musicien très exigeant, ouvert aux expériences novatrices de son temps dans le domaine musical et dramatique. Ses œuvres ont marqué de façon décisive l’évolution de l’opéra 2 napolitain qui peu à peu s’affranchit des conventions pour atteindre une plus grande liberté formelle, dans l’organisation plus resserrée de l’orchestre, des arie et des récitatifs. Gian Francesco Di Majo (1732-1770), dont la brillante carrière fut prématurément brisée par la tuberculose, occupe une place importante dans l’histoire de l’opéra italien du XVIII ème. Mozart disait de ce Napolitain qu’il écrivait de la « belle musique », confirmant par là les indéniables affinités qui existent entre leurs œuvres respectives (certains airs féminins de l’Idoménée, par exemple, rappellent sans conteste la musique de Di Majo). Ces consonances le situent résolument au cœur de la réforme musicale du XVIII ème siècle qui, sur les traces de Glück, a su adapter la forme traditionnelle de l’opéra aux nouvelles exigences de l’expressivité. D’où des innovations orchestrales visant à une plus grande autonomie de l’ensemble par rapport aux parties vocales, ou encore des essais de transition moins brutale entre récitatif et aria. Mais avant tout, sa musique se caractérise par la vivacité de l’invention et la douceur de ses mélodies, admirées non seulement par Mozart, mais aussi par Goldoni et Arteaga pour leurs nuances pathétiques et leurs accents déchirants. Au début du XVIII ème, parallèlement à l’opera seria se développe un nouveau genre, plus modeste dans ses prétentions, et lié au départ à la culture dialectale et à la commedia dell’arte : c’est l’opéra comique, baptisé « bouffe » par les Français à partir de la seconde moitié du siècle. En bannissant les rôles comiques de l’opera seria, le librettiste Apostolo Zeno (1668-1750), précurseur de la réforme métastasienne, avait favorisé l’épanouissement de ce nouveau « produit » musical et théâtral, qui allait ainsi se développer parallèlement au drame dit sérieux, dans un cloisonnement des genres où chacun répondait à des conventions bien précises. Sur le plan de la structure, ces deux genres sont à peu près semblables, mais l’opéra comique, destiné à des salles de moindre importance et à un public plus populaire, et employant des compagnies de chanteurs et d’instrumentistes moins coûteuses, va s’éloigner considérablement de l’opera seria sur le plan musical, favorisant une plus grande liberté de langage et limitant les démonstrations virtuoses, au profit d’une plus grande efficacité dramatique. Les sujets sont tirés de la réalité quotidienne, domestique, et reprennent les schémas d’intrigue, les situations et les archétypes du théâtre populaire et de la comédie, avec un souci de la caractérisation bien plus présent que dans l’opera seria. Sur les traces de la réforme goldonienne, Piccinni et Cimarosa, dignes représentants de ce nouveau genre, ont su enrichir de nouveaux éléments psychologiques cette caractérisation musicale des personnages, et dépasser la simple satire sociale pour y intégrer des accents sentimentaux et pathétiques, préfigurant en cela le romantisme et la comédie bourgeoise. Niccolò Piccinni (1728-1800) est la principale figure de l’école napolitaine de la génération qui a précédé Paisiello. A la fin 1776, il part s’installer à Paris. Convié par les tenants du « goût italien » pour contrecarrer le succès croissant de Glück, il se trouve malgré lui impliqué dans une polémique à laquelle il participe sans grande conviction. Ses œuvres sont clairement influencées par l’ambiance qui règne en France à l’époque. Elles vont parfois jusqu’à assimiler certaines expériences gluckiennes (sa Didone de 1783 en est l’exemple le plus remarquable) et font preuve d’une extraordinaire précision dans l’écriture. Piccinni se caractérise par la fraîcheur de sa veine musicale, un humour délicat et un sens du pathétique fin et sensible, adapté au goût alors très répandu en Europe pour la « comédie larmoyante ». Mais sa plus grande réussite est sans doute le parfait équilibre expressif entre premiers et seconds rôles dans la caractérisation psychologique des personnages. 3 Domenico Cimarosa (1749-1801) s’est formé à l’école de l’opéra napolitain de Piccinni et Paisiello. Il reste tout d’abord lié à la forme traditionnelle dans laquelle l’élément bouffe est associé à une veine plus tendre et pathétique qui caractérise l’opéra napolitain du XVIII ème. Mais peu à peu, ses œuvres commencent à se distinguer par l’importance donnée au jeu des caractères : traits d’esprit et désinvolture, mais aussi intensité émotionnelle (on entend déjà, dans les couleurs sombres de ses évocations nocturnes, certains accents romantiques), parfaite adéquation de la musique à la verve populaire, vivacité dans les échanges en arioso, riches de sous-entendus sentimentaux. En un mot, la dimension humaine dans ses opéras atteint des sommets, avec une cohérence dramatique extraordinaire et véritablement unique. Les voici donc, ces « voisins de Mozart », compagnons d’un voyage au terme duquel le génie de Salzbourg saura trouver, dans les œuvres de sa maturité, une synthèse très personnelle entre tragique et comique, au-delà des styles dits « nationaux » et du cloisonnement des genres. Epilogue... Le style tragique allait donc être profondément bouleversé par la réforme mise en œuvre par Glück (1714-1787) qui, avec le librettiste Calzabigi (1714-1795), allait rechercher un idéal dramatique obéissant à de rigoureuses règles d’unité et empreint de sobriété classique. Première conséquence du frein mis aux débordements vocaux : l’harmonie allait se trouver renforcée par une meilleure adéquation de la musique au texte, car désormais c’était toute la musique, de l’ouverture aux arie en passant pas les récitatifs, les chœurs et les passages instrumentaux, qui allait être subordonnée au drame. Ces nouveautés provoquèrent à Paris la réaction des tenants du style italien traditionnel qui, comme on l’a vu, voulurent opposer à Gluck tout d’abord Piccinni, puis Sacchini. L’opéra italien trouva avec Mozart et Rossini un élan nouveau, bien que de courte durée, mais son caractère « cosmopolite » n’allait pas tarder à se heurter au nouvel ordre imposé par la Révolution française puis par Napoléon sur toute l’Europe, favorisant le développement des nationalismes. L’« universalité » du style italien, déjà mise à mal par Glück, n’allait pas survivre longtemps à la chute de l’Ancien régime. Marco Iannelli Traduit de l’italien par Valérie Julia 4 “Nella face che risplende” air pour soprano extrait de Astréa placata di G.F. Di Mayo Nella face che risplende Crede accolto ogni diletto, ed anela il fanciulletto a quel tremulo piacer. Le garçon se rapproche de la flamme tremblante En croyant qu’elle est source de tout Plaisir. Ma se poi la man vi stende a ritrarla è pronta invano, che fuggendo allor la mano porta seco il suo dolor. Mais s’il s’en approche trop. Même si vivement il peut retirer sa main, Il s’y brûlera. “Scherza il nocchier talora” air pour soprano extrait de Demetrio de D. Cimarosa Scherza il nocchier talora coll’aura che si desta, ma poi divien tempesta, che impallidirlo fa. Le timonier s’amuse Avec la mer qui s’éveille Mais devient tempête, Qui le fera pâlir de peur. Non cura il pellegrino Picciola nuvoletta, ma quando men l’aspetta quella tornando va. Il n’a cure du pèlerin Du petit nuage, Mais quand il ne s’y attend pas Il retourne sa puissance vers lui. “Ah, non parlar d’amore” air pour soprano extrait de Ipermestra de N. Piccinni Ah, non parlar d’amore, non parlar d’amore sappi..che fo’? dovrei..dovrei.. Fuggi dagli occhi miei Ah, tu mi fai tremar. Fuggi che se t’ascolto, che s’io ti miro in volto mi sento in ogni vena il sangue , oh Dio, gelar. Ah, ne parle pas d’amour, Ne parle pas d’amour Que devrais-je faire ? Je devrais, je devrais… Fuis de devant mes yeux Ah ! Tu me fais trembler. Fuis, car si je t’écoute, si je vois ton visage je sens dans chaque veine Oh ! Dieu mon sang geler.. “ Ah, tornar la bella aurora” air pour soprano extrait de La Vergine del Sole de D. Cimarosa Ah, tornar la bella aurora più nel ciel io non vedrò, ma contenta io moro ancora se avoi cara io morirò Padre, amici, addio, che pene sento il cor che si divide e mancando in sen mi va. A sì barbaro tormento Più resister non saprei Ah, di tanti mali miei Io non trovo , oh Dio, pietà. Ah, je ne verrai plus dans le Ciel Revenir la belle aurore, Mais je mourrai contente encore Si je sais que vous m’aimerez Pères, amis, adieu, je meurs Je sens mon cœur qui se déchire Et le souffle me manque dans la poitrine Je ne puis résister à un tourment si barbare De tous mes maux Oh ! Dieu, je ne trouve pitié. 5 “Un core intrepido” air pour soprano extrait de La Spagnola de G.F. Di Mayo Un core intrepido Io serbo in petto esangue e pallido cadrai superbo spietatata vittima del mio furor. Je garde dans ma poitrine un cœur intrépide Tu tomberas exsangue et pâle Victime sans pitié De ma fureur. I Dei mi tolgano dal sen la pace se io non vendico in te fallace d’un alma Regina l’offeso onor. Que les dieux me retirent Du sein la paix Si je ne me venge pas De toi coupable D’une âme Reine L’honneur bafoué. 6 La Cappella de’ Turchini Fondée en 1987, La Cappella de’Turchini est un ensemble unique, conçu dès sa création, fait exceptionnel, comme une troupe homogène réunissant instrumentistes et chanteurs en majorité napolitains, et destiné à défendre le répertoire lyrique mais aussi sacré et instrumental baroque napolitain. Elle est dirigée par Antonio Florio, son fondateur, qui attache une très grande importance à l’esprit qui se dégage du travail de troupe, et s’attache la collaboration régulière des mêmes chanteurs et instrumentistes afin de conserver, malgré les inévitables fluctuations des effectifs, cette spécificité qui distingue la Capella des autres ensembles. Le nom de l’ensemble est celui de l’un des quatre conservatoires napolitains du ème XVII siècle, qui, lors des grandes fêtes se distinguait des trois autres écoles par le port d’un habit de couleur turquoise (turchese = couleur turquoise = Turchini), chaque conservatoire ayant son propre uniforme. L’ensemble est spécialisé ème dans le répertoire des XVII ème et XVIII siècles, âge d’or de l’école napolitaine. Grâce à lui, plusieurs compositeurs de la période baroque tombés dans l’oubli ont pu être redécouverts parmi lesquels Provenzale (maître de chapelle du conservatoire de la Pietà de’Turchini jusqu’en 1701), Caresana, Trabaci, Veneziano, Netti, Sabino, Paisiello, Piccinni, Jommelli, etc… Leur musique, à la croisée des cultures mauresque, italienne, grecque, espagnole et française, se distingue par une forte particularité que La Cappella s’attache à recréer dans un esprit le plus proche possible de l’esprit original. L’ensemble est invité par les salles les plus prestigieuses, parmi lesquelles on peut citer le Konzerthaus de Vienne, La Cité de la Musique à Paris, le Théâtre San Carlo de Naples, le Théâtre de Bonn, le Théâtre de la Zarzuela à Madrid, le Théâtre Arriaga à Bilbao, le Palais de la Musique de Barcelone, le Théâtre Ponchielli de Crémone, le Théâtre Olympique à Rome, l’Opéra de Rennes, le Centre Lyrique d’Auvergne... L’ensemble se produit régulièrement dans le cadre de Festivals renommés : Festival de Musique Ancienne de Barcelone, Festival de Postdam, Festival de Wallonie, BBC Early Music Festival, Saison Musicale de la Fondation Royaumont, Festival de Beaune, Festival de Radio France et Montpellier, Festival de Sablé, Trigonale en Autriche, Festival d’Ambronay, Festival de Saint Denis, Festival International de Menton, l’Académie Santa Cecilia etc… La saison 2003-2004 a vu la création d’un opéra de Francesco Cavalli « Statira, Principessa di Persia », au Théâtre San Carlo de Naples en février 2004 avec la mise en scène de Paul Curran. L’enregistrement de l’œuvre réalisé dans la foulée pour Naive, compte parmi les meilleurs enregistrements d’un opera de Cavalli jamais réalisé. 7 Parmi les grands projets de sa saison 2004-2005, la Cappella a donné sous la direction d’Antonio Florio, l’opéra « La Partenope» de Leonardo Vinci en coproduction avec le Festival de Beaune, puis dans le cadre de la Cité de la Musique à Paris, un récital avec la soprano Patrizia Ciofi. La collaboration avec le Festival de Beaune continue pendant l’été 2005, avec l’opéra « La Partenope » de G.F. Haendel, copie presque conforme de celui de Leonardo Vinci. Septembre 2005 verra la mise en place d ‘un nouveau projet avec la Fondation Royaumont autour de l’opéra « La Finta Giardiniera » de Pasquale Anfossi, opéra qui inspira fortement quelques années plus tard l’œuvre portant le même nom que composera le jeune Mozart. Une tournée de l’œuvre, en version scénique et dans la mise en scène de Stéphane Grögler est programmée en France pour mars-avril 2006. Parmi les projets futurs on peut citer entre autres : L’Incoronazione di Dario de Vivaldi (disque Naïve et production scénique), La Vergine del Sole de Cimarosa, I Napoletani in America de Piccinni, ainsi qu’un programme instrumental de musique française pour ballets avec la chorégraphe Deda Colonna. Patrizia Ciofi Née à Sienne (Italie), elle a étudié le chant à Livourne et a suivi des master classes à l’ Académie Chigiana à Sienne Fiesole et Massa avec Anastasia Tomasewska, Carlo Bergonzi, Shirley Verrett, Alberto Zedda , Claudio Desderi and Giorgio Gualerzi. Depuis ses débuts avec Amina dans La Somnambule, elle chante régulièrement au Festival Martina Franca, notamment dans Medée, L'Americano, Lucie de Lammermoor, Hippolyte et Aricie deTraetta, Otello de Rossini et Robert le Diable de Meyerbeer. En 1997 elle fait ses débuts à La Scala dans La Traviata sous la direction de Riccardo Muti, et revient deux fois pour l’Elixir d’amour. Elle chante Tamerlano, Les Noces de Figaro, La Traviata, Lucie de Lammermoor, Rigoletto et Cosi fan tutte au Théâtre Regio de Turin, La Traviata, Rigoletto, Les Noces de Figaro et La fille du Régiment à Genève,Tancredi au Festival Rossini Festival à Pesaro... A l’Opéra de Paris, elle a chanté dans Falstaff, Le Chevalier à la Rose, Les Noces de Figaro, Gianni Schicchi, ainsi qu’au Théâtre du Chatelet : Alcina, Mitridate, Re di Ponto et Lucie de Lammermoor. Au Théâtre des ChampsElysées, elle a également chanté Les noces de Figaro et Le Couronnement de Poppée. Elle a fait ses débuts à Covent Garden dans Rigoletto. Elle a chanté Benvenuto Cellini à Paris à l’occasion du bi-centenaire de Berlioz, et participé à la réouverture de la Fenice en chantant Traviata. Elle a travaillé avec des chefs tels que Fabio Biondi, Bruno Campanella, James Conlon, Emmanuelle Haim, René Jacobs, Lorin Maazel, Zubin Mehta, Riccardo Muti, Seiji Ozawa, Antonio Pappano, Evelino Pidò, Christophe Rousset, Marcello Viotti. Parmi ses projets : Le voyage à Rheims à l’Opéra de MonteCarlo, Suzanne dans Les Noces de Figaro et Don Juan au Théâtre des ChampsElysées. Patrizia Ciofi fera ses débuts à l’Opéra de Madrid avec Pamina dans La Flûte enchantée, Adina dans l’Elixir d’amour. Discographie : Chez EMI/Virgin Artist : Lettere amorose de Scarlatti, Duos de Haendel , Orfeo et Mottetti de Vivaldi, Radamisto, Benvenuto Cellini et Bajazet. Chez Nuova Era La Sonnambule et L'Americano Chez Dynamic : Lucie de Lammermoor, Hyppolite et Aricie, Otello Chez Harmonia Mundi : Les Noces de Figaro. Antonio Florio Né à Bari, il obtient ses diplômes de piano, violoncelle et composition au Conservatoire de sa ville, dirigé par Nino Rota, son professeur et père spirituel, qu’il suit à Rome et auprès duquel il travaillera jusqu’à la mort du maestro. En 1987, il fonde La Cappella de’Turchini avec laquelle il se produit régulièrement en concert et enregistre à partir de 1996 une longue série de CD pour Opus 111 puis ensuite Naïve dans le cadre d’une série spécialement conçue pour lui « Trésors de la Musique Napolitaine ». Avec le musicologue Dinko Fabris, il mène depuis plusieurs années d’importants travaux de recherche 8 musicologique sur le répertoire de l’école napolitaine des XVIIe et XVIIIe siècles, et poursuit l’étude systématique de l’œuvre de Francesco Provenzale qui fut jusqu’en 1701 Maître de Chapelle du Conservatoire de la Pietà de’Turchini, compositeur dont il a interprété l’œuvre complète aujourd’hui disponible consistant en trois opéras encore existants ainsi que toute la musique sacrée. Une série de publications est prévue pour faire connaître ses recherches au public le plus large. Il enseigne la musique de chambre au Conservatoire de San Pietro a Majella de Naples et fonde en 1996 le Centro di Musica Antica Pietà de’Turchini. Cette double activité d’interprète et de pédagogue lui permettent d’être invité en 1999 à diriger à la Fondation Royaumont des stages et classes de maîtres autour de l’opéra bouffe composé par Gaetano Latilla « la Finta Cameriera », travail qui fit par la suite l’objet d’une version scénique et d’une tournée en France dans des théâtres comme Besançon, Rennes, Clermont-Ferrand, Paris, etc. Il donne à Naples avec son ensemble la première version mondiale concertante, suivie d’une mise en scène (metteur en scène : Davide Livermore) de « La Colomba Ferita » de Provenzale, production qui sera reprise ensuite au Théâtre de la Zarzuela de Madrid et au Teatro Arriaga de Bilbao. La production scénique (metteur en scène : David Livermore) de « Pulcinella Vendicato nel ritorno di Marechiaro » de Paisiello, créée à Naples pour la saison du Théâtre de San Carlo en septembre 2001, fait l’objet d’une tournée en Espagne pendant l’été 2002 et sera reprise au Mexique en novembre de la même année. On lui doit la nouvelle révision de l’opéra de Cavalli « Statira, principessa di Persia » sur un livret de Busenello, œuvre qu’il dirige puis enregistre ensuite pour Naïve. Ses dernières recherches, toujours avec le soutien du musicologue et ami Dinko Fabris, ont été consacrées à la redécouverte de l’opéra seria de Leonardo Vinci «Partenope», au pastiche que Haendel fera en 1729 de cet opéra sous le nom de « L’Elpidia », ainsi que de l’opéra que Haendel composera en 1730 sous le nom de « Partenope » et avec le même livret que celui utilisé par Vinci, mais en hommage au compositeur italien mort la même année. Il vient d’achever la révision de la « Messe pour le couronnement de Napoléon » de Paisiello pour le Festival de Saint-Denis, œuvre grandiose qu’il dirigera dans le cadre de l’édition 2005 du Festival. Il prépare pour Septembre 2005, pour la Fondation Royaumont, un opéra de Pasquale Anfossi « La Finta Giardiniera » qui fera l’objet, avec l’opéra du même nom composé par Mozart (qui s’inspira de la Finta d’Anfossi) 9 d’une session d’étude à la Fondation Royaumont puis d’une tournée européenne en 2006, les deux œuvres étant mises en scène par Stéphane Grögler. Parmi les projets qui lui tiennent à cœur, citons la découverte de nouveaux opéras seria inconnus de Leonardo Vinci (entre autre la redécouverte d’ « Artaserse » et d’ « Alessandro Magno nelle Indie » , de l’opéra de Cimarosa « La Vergine del Sole », ainsi qu’un projet d’enregistrement prévu fin 2007 avec Naïve d’un opéra de Vivaldi : « L’Incoronazione di Dario »