une foule dingue de videastes d`avant:garde, de

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une foule dingue de videastes d`avant:garde, de
Suite de la page 67
Strange et Egan louaient le local une fois par
semaine pour y organiser une fête; comme une
alternative économique aux prix fous pratiqués
dans les boîtes chics. » Le Blitz drainait toute
une foule dingue de videastes d'avant : garde, de
musiciens < frappa; de stylistes new wave„ et le
mouvement s'est prOpagé. Le Mud Club, le
Wag; le Dirtbox, etc., sont da clubs tenus par
des jeunes pour des jeunes, « où on n'a pas
.
le
l'impression de se faire plumer para les marchands de nuit ».
Ce soir, c'est le deuxième : anniversaire „du
Camden Palace, un ancien théâtre an décor
pompeusement victorien situé dans Camden, un
quartier à squats, an nord de Londres. « My
Gocl ! There 15 flot even:a queue I », s'exclarrie
David Johnson, navré, a une• heure du mat',
parce qu'il n'y a pas la queue. Le Palace
serait-il déjà biffin.? Mais non, le voilà rassuré
toutes les tribus se frôlent à l'intérieur, extraordinairement rassemblées, cette Seule nuit-là, en
un splendide désordre vestimentaire. Bras nus
poudrés cerclés de chaînes, dentelles et barbelés,
robes de Cellophane transparentes, vêtentents
déchirés ; regards déchirants, madones ati crâne
tondu pailleté d'or, sorcières burlesques aux
yeux étirés jusqu'aux oreilles peintes, Vikings au
nez fragile percé d'une pierre de lune,'barbares
futuristes descendus' de la planète des mille
soleils. Ils sont Magnifiques.
-
DES OISEAUX DÉ NUIT
'Fils et filles de prolos. Ils sont nés des siècles
trop fard. Plus d'échappées; plus de déCouvertes, plus de conquêtes, plus d'invasions possibles. Ils sont merveilleusement grotesques,
comme« les personnages en cire du musée de
Madame TiiSsaud. Ils posent. L'Angleterre est
une île ; l'Europe, un continent à la dérive.
Leurs gestes sont lents et choisis. L'histoire du
Monde occidental s'arrête la, au Camden
Palace, dans un vertigineux. télescopage de
styles. Pause.
« Ils 'se -sont créé les formes de leur, futur, dit
David jOhns6n, ils se sont approprié des mon- 7
des : qu'ils connaissent bien, les Mondes de
"Heroid Fantasy i ', de la science-fiction, des
mondes qu'ils ont rendus visibles ; sensibles. Ils
ne viennent pas en boîte pour s'amuser mais
dans l'espoirde s'en sortir : se faire remarquer
par, un' journaliste, un cinéaste, un producteur;
etc.; et se brancher sur un, projet, conclure dés
dealS. Ils ont compris qu'il ne restait plus de
champ libre que dans la inuSique et les médias.
Ils se Sont donné des jobs à eux-mêmes puisque
PEtat ne leur climmait rien. Ils sont cyniques et
radicaux. Ils n'attendent rien de l'Establishment
étont 'compris que seule l'image compte. Alors
leur image, fisse la .construisent avec une minu,
tie extrême, comme une stratégie, un travail
extrêmement élaboré. »
C'est comme ça que Boy George s'en est
Sorti. Il était D.J. au Mud. Les membres de son
groupe, Culture Club, étaient comme lui des
oiseaux de nuit et ils n'auraient pu se brancher
autrement ni ailleurs que dans ces lieux où s'éla:
binent les stratégies sophistiquées de survie des
enfants de la crise. MARIE MUÉLER
68 Vendredi
mai 1984
I est quand même plus bandant que GeOrge,
Marilyn... Même sans 'inake-up, au saut du
lit... doit être «craquant, non... ? »
:est, Boy Gebrge, depuis que la rébellion couve.
Ça a Cbmmeneé avec toutes ces questions perL
t'ides des journalistes sur sa Sexualité, et il leur a
. Les 'deux boy:georgettes anx'yeùx de Princesse tdujours, répondu qu'il préférait boire a cup of
d'Egypte,'Parées'.de tulle noir et de mete doré, tea plutôt que have sex. Puis les gamines ont
aux cotte de grillage, soCquettes "orange .fliio commencé à l'insulter dans la presse' rock. Le
dans . sandales « ethnie look », aux chignons -pire,. ç'a été cette abominable photo paru dans
baroques dégoulinants de rubans' et de nattés, le « Suri Hérriblenient dégoûtante ! Une
perlées, les deux boy-georgettes aux ongles de . photo le montrant, My God ! pis que nu •
sultane se . sont découvert un nouveau prince.. démaquillé., Aaaarg11... Dé-ma-qui-llé. Ouaip.
Son nom' est Marilyn. Il et grand, fort et doux, Boy Geàrge. Bonjour j'fe raconte pas..., .
ses épaules sont larges, son rire toin blanc dans
« Quand je l'ai vue, j'ai ri. Parce que j'avais
un visage de madone larbare, balayé de longs l'air d'un mutant. Mais mon rire 'dissimulait
cheveux blonds d'étoupe ébouriffa. ; ..
mon immense , colère.' Je sais qui l'a faite et
- Viril et suçré, Marilyn. Ni travelà, ni traits, ni pourquoi. C'est infantile. » :Voilà qu'il est
unisexe comme à l'époque où garçons et filles obligé de se justifier : « Je suis très sérieux dans
revêtaient la m'élite combinaison de pomPiste. nies' et- mon image, je suis honnête,
Homme-femme: Mec-nana. Marche comme un j'exprime'vraiment ce que je pense... », à catie
homme, danse comme un homme, parle comme de ce cafard .de Marilyn qui en fait trop.
un homme, mais se regarde . dans, les miroirs
Et pas qtie. lui. Les middle sex fleurissent
Comme une femme, sait manier le blush et la comme daffodils- au printemps.. Voyez , Steve
poudre, marier le rose et le rouge l et accrocher Burns; celui qui chante « Keep that -keep that
au coin des* paupières la Perle de crème nacrée body: strong (répéter quatre fois) — That's the
qui rendra son regard plus intense:
way — Ah Ah Ah Ah I like it — Ah Ah Ah
Marilyn fait tburner les têtes à la cour du Ah (répéter quatre fois), qui fait un Malheur
grassouillet Boy George. Et celui-ci. déjà susurre dans les discothèques.
à son propos des ragots d'eunuque : « il est
1
indéniablement mignon, Marilyn. Mais l'irnage
qu'il projette est proprement" dégOtante. Il
essaie de ressembler à Marilyn Monroe. Bilé..' Si
gentille et si -belle. ! La vue de ce, bloc de six
pieds taillé comme Tarzan et se prenant pour
Monroe, c'est proprement offensant ! »
Pool' Boy::. Pauvre George.:.. C'est lui qui
avait . le look le premier ! Et; dans la càmpétifion sauvage par looks interposés que se livrent
en ce moment les pop stars British',pour garder
le contrôle de leurs troupes de teen-agèrs, c'est
un sérieuZ reverS que de e voir, rafler la vedette
par des imitateurs. Et 'ce Marilyn est vraiment
une salope, parce que, d'abord, c'eSt Boy
George qui l'a sorti de sa merde et l'a' même
emmené au Japon, et voilà que.Marilyn sort son
disque et s'exhibe avec des femmes alors que
tonne monde sait •bien que c'est un pédé. Avec
ce maquillage ridicule. Oui, ridicule. Parce que
lui; Boy George; c'est authentiquement la vérité
de son mài profond, les yeux en organdi Kama:
soutra et le sourire de dame pipi en kimono de.
jogging :— c'est lui tout entier, vraie nature de
bibelot aux pures pensées .clé Porcelaine., D'ailleurs, les voisins peuvent le confirmer, il se mettait déjà de l'eye-liner à douze ans. C'est pas
depuis qu'il est connu qu'il 'est 'comme ça mais
l'inverse. Enfin, il ne sait plus très bien où il en
*
LES DENTELLES DE ROBERT
« Je un cosmetic freak » : Steve Burns,
avec son diamant dans le nez, est beau comme
la reine de Saba, la salope. Steve Burns détate
Culture Club, crache sur Boy Geàrge — « les
sourcils rasés » «peut-être parce que Marilyn
et George et moi on a vécu les mêmes trucs.
Quitter l'école à quatorze ans, - traîner dans
Liverpool... Devenir .de plus én plus flamboyant. C'est sans doute pour ça què nous nous
détestons tellement, parce qu'on ne peut. pas
aimer des gens qui :vous ressemblent »
« Il est jaloux, Boy George, écrivent les Chi,
pies à leurs journaux, d'est un hypocrite; Il dit
que tout le Mônde doit pouvoir s'habiller
comme il lui plaît, et en même temps II critique
les harnmes qui se maquillent. Marilyn
*
et Burns
ont fait des expériences avec leurs cheveux et
leur Maquillage depuis leur enfance'! En plus;
ils sont super. bien foutus et sexy avec ou
sans maquillage alois que George la Baraque
(il est issu d'une famille de boxeurs irlandais)
Cache son vilain. corps sous une tente, niarf niarf
niaiTf,» • .
' La coupe est pleine. Des dizaines de petits

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