CLASSE DE 3e « La Guerre », La Guerre et la Paix, Pablo Picasso
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CLASSE DE 3e « La Guerre », La Guerre et la Paix, Pablo Picasso
CLASSE DE 3e « La Guerre », La Guerre et la Paix, Pablo Picasso, 1952. Huile sur isorel, 470 x 102 cm, intérieur de l’ancienne chapelle romane (XIIe siècle) du prieuré, musée national Picasso, Vallauris (Alpes-Maritimes). 05 : 42 min Période historique : XXe siècle Grand domaine artistique : Arts du visuel Thématique : Arts, États et Pouvoir I – Contexte Le génie de Picasso 00 : 09 min Né à Malaga (en Espagne) en 1881, Pablo Picasso étudie aux Beaux-Arts de Barcelone puis rejoint Paris dès 1900 où il fréquente de nombreux artistes : peintres (Braque, Matisse, Derain), poètes (Apollinaire, Jacob, Cocteau) et musiciens (Satie). Très vite, sa puissance de création en fait l’artiste le plus reconnu du siècle ; il domine la vie artistique dont il devance souvent l’évolution : initiateur du cubisme, familier des arts primitifs et devancier du surréalisme. Il est aussi un connaisseur de l’Antiquité et de l’art du passé qu’il renouvelle en en donnant des relectures saisissantes. Guernica 00 : 52 min En 1937, Picasso, sensibilisé aux problèmes politiques par la guerre civile espagnole, peint pour le pavillon républicain de l'Exposition internationale une immense toile, funèbre et tragique, intitulée Guernica. Elle évoque le bombardement en 1937 par l'aviation allemande d'une petite ville du Pays basque. Le militant pacifiste 01 : 15 min Après la Libération et jusqu’au milieu des années 1950, Picasso s’engage au Parti Communiste. Il milite activement contre la guerre de Corée et devient vice-président du Comité mondial de la Paix. En 1949, en pleine guerre froide, il dessine sa fameuse colombe de la paix qui deviendra le symbole universel du pacifisme. Le Temple de la Paix 01 : 36 min En 1948, Picasso s’installe dans le Sud de la France, à Vallauris, où, en plus de la peinture et de la sculpture, il pratique la céramique. Il décide alors de décorer la chapelle romane du château qui est désaffectée et d’en faire un Temple de la Paix. Peints en 1952, après de très nombreuses esquisses, les deux immenses panneaux de La Guerre et la Paix sont tout d’abord exposés en 1953 à Milan, puis mis en place dans cette chapelle. En 1959, le lieu devient musée national. II – Analyse de l’œuvre Un diptyque en situation 02 : 10 min Les deux compositions qui se font face sont peintes sur des panneaux de bois aggloméré épousant la forme de la voûte. Picasso explique que le spectateur devait se mouvoir dans la pénombre, une bougie à la main, découvrir les unes après les autres ces figures, un peu à la manière d’une caverne préhistorique. Cette mise en situation explique aussi le choix d’une certaine simplicité d’exécution destinée à frapper le visiteur. 1 CLASSE DE 3e La personnification de la guerre 02 : 35 min Picasso a recours à un symbolisme évident qui cherche à impressionner le spectateur. Montée sur un char noir, la figure allégorique de la guerre est un être à forme humaine et à tête de faune. Il brandit un glaive ensanglanté et porte sur son dos un sac contenant son butin de crânes. De sa main gauche, il renverse une coupe grouillante de vermines et de scorpions symbolisant peut-être la guerre bactériologique. Le char de la guerre 03 : 06 min Le char de la guerre, peut-être un corbillard, est tiré par des chevaux caparaçonnés et harnachés. Ces chevaux piétinent un livre en feu : la guerre est une barbarie qui détruit toute loi, toute forme de culture. D’autres personnages menaçants et armés gesticulent en ombres chinoises dans le fond. Au premier plan, deux mains peintes apparaissent dans une sorte de trou noir. Elles sont peut-être une allusion à celles trouvées sur la paroi de certaines grottes préhistoriques découvertes alors depuis seulement quelques années. Elles expriment aussi la fragilité de l’artiste face à la guerre. Le combattant de la paix 03 : 42 min Un grand guerrier, nu et armé seulement d’une lance et d’un bouclier fait face avec une détermination tranquille au char de la guerre et protège la moisson à ses pieds. Ses attributs symboliques le désignent comme un homme de Justice (la balance) et de Paix (la colombe). Cette colombe est dessinée sur un glacis translucide qui laisse deviner une tête de femme, sans doute celle de Méduse, la gorgone dont le regard, selon le mythe grec, avait le pouvoir de pétrifier les ennemis. Le symbolisme des couleurs 04 : 10 min Picasso cherche une expressivité immédiate et même brutale. Il a donc recours à un symbolisme des couleurs d’une grande simplicité : bleu azur derrière le héros positif, gris souris derrière les ombres, vert sale pour le guerrier, brun soutenu et rouge foncé comme le sang derrière le char. III – Portée de l’œuvre L’art allégorique renouvelé 04 : 31 min Depuis l’Antiquité, les représentations allégoriques de la Paix et de la Guerre sont très courantes, notamment dans la peinture officielle destinée à célébrer les victoires des princes. Au XXe siècle et de nos jours, le dessin de presse a très souvent recours à des images allégoriques. Picasso s’enracine dans cette tradition, mais il la renouvelle par un traitement plastique particulièrement expressif. Un art engagé ? 04 : 55 min La Guerre et la Paix constitue la dernière œuvre explicitement engagée de Picasso. Trop instinctif, trop habité par les tourments ou les passions qui le hantent, trop libre enfin, il ne peut concevoir que son art soit au service d’une cause politique. En revanche, il est viscéralement engagé pour la Vie contre les forces de la Mort. Comme l’écrit le poète Robert Desnos à son sujet, « jamais l’espèce humaine ne poussa, contre la mort, cri plus triomphal et plus sonore ». 2