Kim, Sun-Mi, 2001, L`emprise, l`exil et le royaume chez les
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Kim, Sun-Mi, 2001, L`emprise, l`exil et le royaume chez les
Kim, Sun-Mi, 2001, L'emprise, l'exil et le royaume chez les étudiantes asiatiques en France Même dans la société asiatique d'aujourd'hui, beaucoup plus moderne, les femmes sont toujours soumises aux hommes ("trois principes de soumission" : père, mari, fils) : par conséquent, elles ont du mal à se donner leurs propres règles et à s'autoriser (Ardoinno 2001) L’hypothèse de l'auteur : le diplôme de l'enseignement supérieur obtenu à l'étranger, en particulier en France, permettrait aux femmes asiatiques de réévaluer leur positionnement social dans l'ordre culturel de leur société et favoriserait ainsi l'accession à une autonomie et à une autorisation. C'est-à-dire à une émancipation réelle de la femme asiatique. Comme l'existence dans la société correspond au fait de se rendre utile à la société (emploi, compétence), le diplôme prouvant l'acquisition et maîtrise d'une compétence, donne aux femmes cette place méritée dans la société et donc la raison de leur existence . [SK1 : Il existe une sorte de paradoxe car les femmes à la recherche de l'autonomie n'ont finalement pas suffisamment de confiance en elles et à moindre problème, elles se réfugient auprès de leurs maris ou laisse la décision aux hommes. [SK2: impact sur la composition de binômes dans MEPA ?] Les vertus cardinales chez les femmes asiatiques se résument à trois éléments : l'obéissance, la chasteté et le devoir de donner naissance à un garçon. (...) Le mépris à l'égard des femmes instruites et l'éducation du silence reposent également sur la notion de soumission . Le sens critique et le pouvoir de dire « non » est naturellement exclu. (...)« Seules les femmes sans talents sont vertueuses » (Lê Thành Khôi, 1995). [SK3 : A observer si visible dans les comportements discursifs et dans la prise de décision : responsabiliser les étudiantes asiatiques par la constructions des scènes et par l’organisation des interactions.] Résultats de l'étude : Les principales raisons du séjour en France chez les étudiants asiatiques : D’une part, elles énoncent l’aspiration à une forme de liberté, le désir de vivre une nouvelle expérience, la volonté d’approfondir leurs connaissances intellectuelles en vue de trouver une situation sur le marché du travail. D’autre part, la plupart d'entre elles sont sensibles à d’éventuels effets de leurs études dans leur société d’origine sur le plan professionnel et symbolique. ( les études valorisent non seulement la personne en question, mais aussi sa famille, ses parents en particulier ) [SK4 : L’obtention d’un diplôme français est une aspiration personnelle ms également un « devoir »/ »reconnaissance » envers la famille de l’apprenant. C’est donc un fort élément de motivation.] Seule une minorité des étudiantes s’est réellement intéressée à la création de nouvelles valeurs par le biais d’expériences interculturelles : soit elles ont redouté de se perdre en adoptant les valeurs du pays d’accueil, soit elles ont été freinées par la langue et la différence culturelle. La plupart de ces femmes sont demeurées seules ou dans leur milieu d’origine, séparées de la population française. Elles se sont fixé pour objectif l’obtention de leur diplôme pour des raisons liées aux attentes familiales et sociales plutôt que pour parvenir à leur autorisation ou à leur autonomisation au sens occidental du terme, ce qui n’est pas toujours apprécié dans les sociétés asiatiques. [SK5 : Cf. « Etude de l’accueil des étudiants étrangers » (fichier [MepaCampus]) où il est question des dangers des rassemblements des étudiants d’une même origine (entraide mais aussi isolement). Pour que les apprenants ne s’isolent pas à leur arrivée il est essentiel qu’ils comprennent la culture et la société françaises.] Les sociétés asiatiques fonctionnent suivant des valeurs collectivistes, selon lesquelles l’harmonie du groupe prédomine. Aussi, le conflit ou l’attitude critique de l’individu est à éviter avant tout, et il est difficile d’imaginer pouvoir s’autoriser à enfreindre les normes du groupe. [SK6 : A observer dans MEPA : répartition des tâches, manières de coopération/collaboration, etc.] Eléments bibliographiques : Irigaray, L. (1999), Entre Orient et Occident : de la singularité à la communauté, Paris, Grasset, 191 pp