Bulletin d`information N°02

Transcription

Bulletin d`information N°02
BULLETIN RECOFEM
BULLETIN N° 02 D’INFORMATION, D’ÉCHANGES POUR LE RENFORCEMENT DES COMPÉTENCES
TECHNIQUES DES RESSOURCES HUMAINES DU MINISTÈRE DE LA PROMOTION DE LA FEMME
DE L’ENFANT ET DE LA FAMILLE, ET DES ORGANISATIONS FEMININES
EDITORIAL
SOMMAIRE
1er Semestre 2007
• EDITORIAL
• ACTIVITES
- recofem : Discrimination Positive et
1
2 - 7,13
Constitution du Mali,
Formation vie Publique et citoyenneté
Genre et Analyse de politiques
Assitan GOLOGO
- Journée de Concertation
LES PRESIDENTIELLES
D’AVRIL 2007 : QUELS
ENJEUX POUR LES
FEMMES?
des Associations et Organisations
Féminines sous l’égide de la CAFO
- CFEMA devient REFOE
- Yiriba Suma : Expérience 2002 - 2006
• ETUDE :
«Etre femme au Mali :
8 - 12
Enjeux ou problématique
de la participation de
la femme à la vie publique»
• PORTRAIT :
Parcours d’une femme sur
l’échiquier politique
• PARTENAIRES :
Quatrième Réunion Annuelle
13
14
des Groupes et Réseaux
Techniques Consultatifs
(TAP- la Net) de l’ACBF, 28-30
mars 2007, Bamako
• ACTUALITES :
Le 8 mars : Journée Internationale
de la Femme
15
L
es Maliennes et les
Maliens se rendront aux
urnes le 29 Avril 2007
pour accomplir leur devoir de
citoyennes et de citoyens afin
de faire avancer le processus
démocratique entamé dans
notre pays depuis 1991.
Mais au-delà de ces raisons,
quels en sont les enjeux particuliers pour les femmes au Mali ?
Certainement pas pour les « 3
pagnes et 1000 FCFA en guise
de frais de couture », ni pour le
folklore avec tam-tam et danses,
concerts et quoi d’autres ?
En termes d’enjeux il y a certes
la sortie massive le jour du vote.
Cette participation des femmes
est capitale pour faire élire la
candidate ou le candidat de leur
choix. Cela suppose que les pièces d’identité soient disponibles
et les cartes d’électeurs retirées
Cependant l’enjeu majeur
demeure les critères du choix du
(de) la candidat(e) .Pour ce
faire, les femmes doivent être
guidées à notre sens entre
autres par :
• Le degré de la conscience des
questions de genre du (de) la
candidat(e). Comment comprend-il (elle) les disparités de
genre?
• Son niveau d’engagement à
rompre avec le statut –quo en
vue de réaliser l’égalité de
genre?
• Sa perception du paradoxe
entre le niveau de contribution
des femmes autant à l’économie
familiale qu’à l’économie du
marché et leur faible accès aux
instances de décision et aux
ressources nationales.
• Son programme dont les objectifs et le contenu doivent comporter clairement des actions
concrètes visant à améliorer le
statut de la femme sur les plans
culturel, social, juridique, économique et politique.
Dans l'attente des programmes définitifs des huit candidats pour les présidentielles de 2007, une femme :
Madame Sidibé Aminata DIALLO
Professeur
d’Enseignement
Supérieur de son Etat est enfin parvenue à s'inscrire pour la première
fois dans l’histoire du Mali, dans la
plus belle des compétitions électorales !!!
Confirmation que les choses
changent et vont changer si les
femmes se battent pour la place
que la société leur doit.
Madame Coulibaly Assitan
GOLOGO Coordinatrice du
Projet RECOFEM
ACTIVITES
DISCRIMINATION POSITIVE ET
LA CONSTITUTION DE LA
RÉPUBLIQUE DU MALI, 21
DÉCEMBRE 2006 CENTRE
AOUA KEÏTA
L
e projet RECOFEM a organisé un
atelier sur «la Discrimination positive et la constitution de la
République du Mali» Il avait pour objectif de:(i) Discuter de la pertinence de la
discrimination positive comme moyen
d’action pour la promotion femme et
l’équité de genre (ii) Echanger sur le
principe de la discrimination positive à
l’égard de la Constitution malienne (iii)
Proposer des solutions et stratégies
permettant la prise en compte des dispositions
discriminatoires dans les textes
réglementaires du Mali.
Dr. Makan Moussa SISSOKO, ancien
Ministre de la Fonction Publique et de
l’Emploi, actuellement président de
l’association des constitutionalistes du
Mali, a défini la discrimination positive
comme étant «l’institution des inégalités
pour promouvoir l’égalité en accordant
à certains un traitement préférentiel».
Cette définition est soutenue par la
recherche de la correction des inégalités
des désavantages accumulés au fil des
générations pour certains groupes
sociaux du fait du mécanisme de reproduction sociale.
Au départ, il ne s’agit pas d’un instrument
de lutte contre les pratiques sexistes
seulement. Ainsi, la mise en œuvre des
politiques de discrimination positive
obéit à deux logiques à savoir:
• Réduire et résorber les pratiques
racistes et sexistes pour la définition
d’une population cible,
• Réduire les inégalités socio-économiques
par la définition des bénéficiaires.
Selon le constitutionaliste Dr SISSOKO,
la constitution du Mali n’est pas indifférente à la question de l’inégalité des
sexes.
La discrimination positive est un instrument
de lutte contre les pratiques sexistes
dans la vie, il a été retenu que la discri-
RECOFEM
mination positive en politique est «un
mal temporaire mais nécessaire».
En terme de caractéristiques, la discrimination positive remet en cause les
principes
fondateurs
de
la
République«le Républicanisme» qui stipule que «tous les individus doivent être
traités de manière égale, uniforme sans
tenir compte de leur appartenance
ethnoculturelle ou de leur sexe» ce qui
suppose qu’il faut transgresser l’égalité
des hommes en droit pour corriger l’inégalité ce qui nécessite des mesures
compensatrices, correctives conduisant
à une égalité effective. Conçue comme
telle, la discrimination positive passe
par la mise en place de «quotas» destinés
à améliorer la représentation politique
des femmes, une représentation Miroir»
de la société qui peut être réelle et qui doit
être étendue à tous (jeunes, handicapés,
minorités ethniques etc.…) donc élargir
le débat à la participation de toutes les
couches minoritaires, tous les défavorisés
et laissés pour comptes de la société.
En terme de Fondement, la discrimination
positive repose sur des pensées philosophiques très anciennes; comme le
disait un philosophe de l’antiquité grecque
Aristote dans «Ethique à Nicomaque
Livre IV» : «Il y a autant d’injustice dans
le traitement inégal de cas égaux que
dans le traitement égal des cas inégaux». De façon substantielle, les
tenants de cette philosophie estiment
que «la distribution des richesses selon
les talents et les mérites est arbitraire
d’un point de vue moral» car selon
D. Workin «les talents et handicaps font
parties des circonstances sur lesquelles
on ne peut rien».
Cela suppose que les inégalités se justifient dans les choix et la liberté individuelle si elles résultaient de ceux-ci sur
les projets de vie. Outre ces assertions,
le philosophe Alain Touraine propose
«la démocratie culturelle» qui repose
sur une distribution équitable des ressources entre les différents groupes
culturels représentés au sein du corps
BULLETIN RECOFEM N° 02. 1er Semestre 2007
social ce qui lui fait dire que ce sont des
droits conçus comme des «ressources
rares». Elle doit se tenir en n’empêchant
pas les autres groupes d’exercer leurs
droits comme le stipule l’article 1 de la
déclaration universelle des droits de
l’homme et du citoyen en référence au
principe de la discrimination positive
dans la révolution française de 1789.
Cette disposition repose sur:
• le principe d’égalité de traitement
(égalité de tous devant la loi)
• la possibilité d’aménager des discriminations positives plutôt en faveur des
citoyens si cela profite à l’ensemble.
Ces différents points ont suscité des
controverses entre les juristes et conduit
à des interrogations par rapport à:
• sa conformité avec la constitution du
25 Février 1992 du Mali?
• si la discrimination n’a pas d’effets pervers?
• où quelle autre politique pouvant favoriser ou améliorer les quotas de présence
des femmes sur l’arène politique?
Ces différentes interrogations ont
conduit à l’analyse suivante: le problème demeure sur le plan politique.
L’expérience française à travers la décision N°82-146 du 18 Novembre 1982
du conseil constitutionnel a annulé le
dispositif insérant le principe de quota
dans le code électoral pour motif d’égalité de tous les citoyens sans distinction
d’origine, de race ou de religion. La
récente réaction des députés maliens
augure d’une réaction analogue de la
cour constitutionnelle.
Ces différents faits dénotent du champ
d’application de la discrimination positive.
Il a été conclu pour palier au problème
qu’il ne saurait y avoir que la révision de
Remise de fournitures d’une valeur de
4 500 000 francs CFA aux organisations
féminines.
Les organisations bénéficiaires :
CAFO, GP/DCF, Yiriba Suma entre
autres ont appréciés à leur juste valeur
ces fournitures qui permettront de
renforcer de manière significative
leur capacité d’intervention.
2
la Constitution du 25 Février 1992.
Cependant, l’égal accès des femmes et
des hommes aux mandats et fonctions ne
dépend pas des seules dispositions légales même si celles-ci sont indispensables.
Il naîtra aussi d’une évolution, voire d’une
révolution des mentalités au sein des forces
politiques et parmi les électeurs.
La mise en œuvre concrète de cette
disposition, même si elle est adoptée,
soulèvera des difficultés pratiques qui imposent une autre reforme constitutionnelle en
ce qui concerne le mode de scrutin.
Seul le scrutin proportionnel, le scrutin
de liste, permet un système de quotas
réaliste.
Il faudra une réflexion menée par toutes
les forces politiques pour adopter des
mécanismes électoraux à même de
favoriser l’égalité de représentation
femmes / hommes.
• Modulation de l’aide publique aux partis en fonction des efforts consentis pour
présenter des candidatures féminines.
• Dispositif inverse qui consisterait à
favoriser financièrement le respect de
l’objectif de parité.
• Scrutin binominal proposé par Michel
ROCARD etc….
il s’impose la necessité d’une intervention du législateur pour contrebalancer
les mécanismes structurels d’exclusion
des femmes en politique que sont :
• Le Poids de la tradition et de la société;
• Le Poids de la haute fonction publique;
• Le Poids des notabilités et des élus;
• La Frilosité des partis politiques en
matière d’investiture etc….
Pour une véritable politique de promotion de la femme malienne, il appartient
aux Associations féminines de travailler
en profondeur la société. Il leur incombe
un travail de veille, d’expertise et d’évaluation pour assurer l’émancipation
sociale et économique de la femme
malienne.
La femme doit être autonome culturellement, économiquement et civilement
pour avoir droit de cité.
Pour ce faire, il ne faut pas se voiler la
face, une longue lutte sera nécessaire
pour obtenir l’amélioration des indicateurs sociaux fondamentaux que sont :
• la scolarisation des filles ;
• l’accès des femmes à l’Université ;
• l’accès des femmes aux hautes
fonctions administratives ;
• La révision du code de la famille etc…
Mme Diarra Afoussatou THIERO,
magistrat, ancienne Ministre, de la
Promotion de la Femme de l’Enfant et
de la Famille, actuellement Conseillère
à la Cour Suprême et membre du
Comité des Femmes de l’Union
Africaine (CFAUA) a mis l’accent sur
différents fora et conventions internationales qui ont conduit à des réflexions générales sur les discriminations positives.
Les discriminations positives sont instituées pour palier l’égalité des chances
par le truchement des inégalités socio
économiques d’une part, la généralisation ou la persistance des pratiques
racistes d’autre part conduisant à des
interrogations.
• quelle est l’efficacité de la différence
de traitement?
• Un ciblage accru des prestations
sociales et des dépenses publiques
permettra – t – il de renforcer la cohésion sociale ?
• faut-il craindre l’émergence d’effets
pervers qui aboutiront à l’inverse du
résultat recherché?
• Les discriminations positives envers les
femmes ne les marginalisent –elles pas ?
• Les discriminations positives ne sontelles pas anticonstitutionnelles?
• Les femmes ne doivent- elles pas se
battre au même titre que les hommes
pour accéder au pouvoir ?
A ces questions s’ajoute la compatibilité
entre les principes Républicains et ces
politiques qui contreviennent aux principes
d’universalité des prestations d’égalité.
A ces différentes interrogations, le philosophe Eric Keslassy estime que «la
discrimination positive peut renforcer la
cohésion sociale» et la définit comme
un «système de rattrapage» à
travers«les mesures de discriminations
positives en instaurant un traitement différencié et préférentiel s’avèrent en
effet dans certains cas, plus efficaces
que l’égalité de traitement».
Ces différentes réflexions et interrogations ont conduit à la définition suivante:«la discrimination positive correspond à l’ensemble des mesures destinées à permettre le rattrapage de certaines inégalités en favorisant un
groupe par rapport aux autres, quitte à
transgresser de façon temporaire l’égalité des hommes en droit. Il s’agit de
BULLETIN RECOFEM N° 02. 1er Semestre 2007
donner plus à ceux qui ont moins. Elle
donne la priorité à certains groupes
grâce à un système de quotas ou de
places réservées».
De cette définition, on note que la discrimination positive vise à rétablir l’égalité
de droit théorique à l’égalité de droits
réels et pratiques pour les uns tandis que
d’autres les trouvent stigmatisant et inefficaces comme mesures en terme d’impact
sur le processus d’accès des femmes
aux instances de décision au Mali.
Au Mali les différentes constitutions ont
mis en exergue le rôle et la place (en
terme de droit) dévolue à la femme à
travers certaines dispositions. Les différents indicateurs enregistrés ont prouvé
à suffisance le faible taux de participation de la femme à la vie publique à travers différentes instances de décision
quelles soient nominatives ou électives.
En outre la convention sur l’élimination de
toutes formes de discrimination à l’égard de
femmes fût largement étayée.
C’est un instrument qui préconise des mesures temporaires de luttes contre la discrimination dans son article 4,5 et 6. Ce sont :
* Pour accélerer l’instauration d’une
égalité de fait entre les hommes et les
femmes dans la société et sur le lieu de
travail, les Etats sont autorisés à appliquer des mesures correctives spéciales
tant que les inégalités n’ont pas disparus.
La CEDEF va au delà d’un concept étroit
d’égalité formelle, elle fixe comme objectif
l’égalité de chances et l’égalité de traitement.
Une nécessité de prendre des mesures
positives pour atteindre ces objectifs.
Ces mesures doivent être temporaires
spéciales (actions positives, traitement
préférentiel etc..) et doivent uniquement
servir à accélérer l’instauration de
l’égalité de fait entre les hommes et les
femmes. Elles doivent cesser d’être
appliquées dès lors que sont atteints les
objectifs d’égalités.
La question des quotas ne cessera
d’alimenter les débats au niveau des
constitutionnalistes qui pensent que le
quota est une mesure anti – constitutionnelle qui transgresse le principe de
l’égalité des sexes. Cependant dans la
transformation sociale la situation des
femmes présente un paradoxe remarquable alors que l’émancipation des
femmes se développe à la fois dans la
sphère privée et la sphère publique ;
3
elles restent absentes aux postes de
direction et dans les institutions républicaines tels que les parlements, en particulier en Afrique. Mais, parce qu’elles
ne veulent plus être confinées à un simple rôle d’électrices les femmes mettent
en œuvre diverses actions en vue
d’améliorer leur représentativité dans
les sphères de décision notamment
politique. La problématique du système
des quotas et parfois de la parité, en
tant que moyen direct et rapide de
résoudre la sous représentation des
femmes est désormais posée de
manière récurrente.
Exemples :
Six pays de la sous région ont un pourcentage de femmes parlementaires
compris entre 20 et 30% (les
Seychelles, l’Ouganda, la Namibie, le
Rwanda, l’Afrique du Sud et le
Mozambique).
Quatre d’entre eux se situent parmi les
20 premiers au monde en terme de représentation de femmes. Pourtant la plupart
d’entre eux avaient un très faible taux de
représentation féminine par le passé.
Le quota à travers la législation nationale a poussé certains pays francophones à proposer des campagnes de sensibilisation en sa faveur par le biais de
consultation politique afin d’inclure des
femmes sur les listes électorales.
Cependant l’Afrique francophone semble plus favorable à l’approche des quotas par le biais des partis politiques qu’à
celle des quotas imposés par la législation nationale. La question suscite à ce
niveau un grand débat en fonction de
l’orientation des partis politiques.
Certains partis ont eu des velléités
d’adoption de système de quotas sans
toutefois jamais passer le pas. Dans
certains autres cas les femmes ont
récusé le principe de quotas. Elles ont
simplement fait pression sur leur direction afin d’être en bonne position sur les
listes électorales.
Pour que les quotas contribuent réellement
à l’amélioration de la représentation de
la femme dans les parlements, ils doivent
être accompagnés de mesures qui
assurent aux femmes une légitimité politique et des moyens de concourir au même
titre que les hommes aux postes de décisions
au sein des partis politiques.
Dans bons nombres de pays Africains,
le système de quota est par ailleurs
considéré comme une stratégie comme
la parité et il doit s’appliquer à tous les
partis politiques.
En ce qui concerne le quota de fait ou la
parité, la revendication peut réveiller ici
ou là la proposition d’instaurer des quotas
pour accélerer l’entrée des femmes
dans vie politique.
Selon la recommandation du Conseil
Economique et Social des Nations
Unies « les gouvernement doivent
garantir la représentation féminine dans
les secteurs public, politique et privé et
tant que l’écart entre hommes et femmes n’est pas résorbé de façon équitable, le concept de système de quota
doit être adopté et maintenu ».
La déclaration solennelle des Chefs
d’Etats et de Gouvernements de l’Union
Africaine et le protocole à la Charte
Africaine des Droits de l’Homme et des
peuples relatif aux droits de femmes sont
des instruments privilégiés de l’expression
de la volonté politique de l’engagement de
nos chefs d’Etat et de Gouvernements
vers l’égalité de fait et la parité.
Stratégies de participation à la vie publique et à la prise de décision.
Pour favoriser la représentativité qualitative et quantitative des femmes aux
organes de décisions ( parti politique,
parlements, gouvernement et autres)
créer des conditions socio – politiques
favorables à la participation des femmes aux instances de décision dans
l’indentification et la mobilisation des
candidatures des femmes aux différentes élections et renforcer le domaine
d’action des ONG il faudrait mettre en
œuvre les stratégies suivantes :
• éducation civique et citoyenne de la femme
en vue de l’amener à une participation plus
efficiente dans la vie publique nationale ;
• élaborer des programmes de formation
à l’intention des femmes leaders pour renforcer leur capacité ;
• susciter la formation des réseaux et de coalition ;
• élaborer et adopter des codes de la
famille qui garantissent un partage
équitable des responsabilités familiales
et les droits de la femme ;
• former les femmes candidates sur les
textes électoraux ;
• Inciter les femmes à soutenir les candidatures des femmes ;
• Rechercher des financements pour soute-
BULLETIN RECOFEM N° 02. 1er Semestre 2007
nir des femmes candidates à des élections ;
• Renforcer les actions des ONG pour la
constitution des groupes de pression ;
• Respecter/appliquer les lois et traités
ratifiés en ce qui concerne l’égalité de
chance entre homme et femme dans
tous les domaines ;
• Adhérer à des partis politiques qui prennent
en compte les revendications des femmes ;
• Susciter des candidatures indépendantes des femmes aux élections ;
• Encourager des femmes à faire partie
des différentes commissions électorales nationales et des différentes missions d’observations des élections ;
• Prendre des dispositions pour un meilleur accès des femmes au moyen de
production surtout le foncier ;
• Dégager des stratégies spécifiques
pour l’entreprenariat féminin en s’inspirant d’exemples d’autres pays ;
• Fabriquer des leaders ;
• Susciter et encourager des lois sur la
parité et le quota ;
• Se fixer des objectifs par localité ;
• Imposer aux partis politiques le bon positionnement des femmes sur les listes électorales
• Développer le concept de partenariat ;
• Reformer et abroger les lois discriminatoires ;
• Examiner l’ensemble des lois ayant
trait à la violence et proposer de nouvelles lois pour lutter contre les nouvelles
formes de violence ;
• Prévoir dans la constitution des dispositions relatives à l’équité et à la parité ;
En fin un outil incontournable pour la
mise en œuvre de toutes ces stratégies
est les masses médias. Leur contribution à l’effort de sensibilisation est cruciale. Leur rôle devrait être d’inculquer
dans les esprits que la participation de
la femme à la vie publique constitue un
élément essentiel de la démocratie et
d’éviter de véhiculer des images stéréotypées sur les femmes.
Le débat sur la participation de la
femme à la vie publique et à la prise de
décision ainsi que les stratégies préconisées seront vains si la volonté politique de nos dirigeants et leur engagement pour la femme ne se traduisent
pas en acte concrets de tous les jours.
Les combats pour l’égalité de fait et
l’égalité de droit sont indissociables et
interdépendants.
Mamadou Malick SOW
4
FORMATION DES FORMATEURS EN GENRE ET
ANALYSE DES POLITIQUES
23-31 JANVIER
2007,SELINGUÉ,
L
e projet RECOFEM a organisé
une formation de formateurs dans
la perspective de contribuer à
l’amélioration de la prise en compte du
genre dans les programmes et politiques de
développement. Elle avait pour objectif de
permettre aux participants de :
• Maîtriser le concept genre.
• Maîtriser l’utilisation des outils d’analyse genre de programmes et politiques
sectorielles et du CSLP.
• Dégager des pistes et stratégies de dia-
logues politiques pour la prise en compte
des préoccupations des femmes.
Le contenu de cette formation est consigné dans le cahier des participants de la
formation disponible au bureau et sur le
site web RECOFEM. Cependant,
nous vous soumettons un outil d’analyse
appelé « toile d’institutionnalisation du
genre». Cet outil est organisé autour de
quatre sphères et de treize sites schématisé ci-dessous.
Cette toile d’institutionnalisation n’est
pas un outil spécifiquement genre mais
son application recommande le port de
lunettes genres quelque soit le contexte.
C’est un outil de planification, l’enjeux de
son utilisation est qu’elle permet de voir
comment la sphère sociale (hommes et
femmes dans un contexte avec des relations de pouvoir, des besoins des rôles,
des ressources et niveau d’accès et de
contrôle de ces ressources est reflétée
dans le développement planifié à travers
les politiques, les programmes et les
projets de développement. Elle combine
les autres outils en ce sens.
Après cette formation, la Coordination
des Associations et ONG Féminines du
Mali (CAFO), plus consciente de son
rôle de mécanisme de veille a rendu
visite au Premier Ministre assisté de nombreux Ministres pour attirer son
attention sur les aspects de sa déclaration
de politique générale relatifs à la situation de la femme au Mali.
La Rédaction
Source: Levy, C. “The Institutionalisation of Gender Policy and Planning: The web of'Institutionalisation”, DPU Working Paper No 74 (1996)
ASSOCIATION POUR LE PROGRES ET LA
DEFENSE DES DROITS DES FEMMES / APDF
Hamdallaye ACI-2000 - Immeuble DJIRE - Avenue Cheick Zayed Bamako/Mali
BP. : 1740 - Tél./Fax : (+223) 229 10 28 E-mail : [email protected] - Site web : http://www.apdf.org.ml
Afin de lutter contre les violences faites aux femmes, l’ APDF a institué un centre d’écoute dont les prestations
fournies sont gratuites. Elle prend en charge tous les frais de dossiers juridiques.
L’assistance judiciaire de l’ APDF est facilitée grâce au concours de Me Abdramane Sanogo.
Femmes du Mali! votre participation citoyenne à la vie publique
commence par le vote qui necessite l’acquisition de votre carte d’électeur.
BULLETIN RECOFEM N° 02. 1er Semestre 2007
5
D
FORMATION EN VIE PUBLIQUE ET CITOYENNETÉ DU 19 AU 23
FÉVRIER 2007, MÉMORIAL MODIBO KÉITA, BAMAKO
ans le cadre de la mise en œuvre APDF, le Collectif des Femmes des Partis
de son programme d’activités Politiques, GP/DCF, le RFOE/Mali)
2007, le Projet RECOFEM a initié • Direction Nationale de la Promotion
une série d’activités à l’endroit des fem- de la Femme.
mes leaders des Organisations féminines Il avait pour objectif de :
dans les régions de Mopti,Koulikoro, • Définir les concepts clés relatifs à la
Sikasso et Bamako ; en vue de renforcer leurs compétences pour leur
plus grande participation à la vie
publique à l’orée des échéances
électorales 2007. Le thème a porté
sur « la citoyenneté et la participation de la femme à la vie publique ».
L’atelier de Bamako qui a été animé
par l’Expert en formation assisté de
Maître DJOURTE Fatimata DEMBELE
Avocate à la Cour, de Mme KANE Nana
SANOU Présidente de GP/DCF et de
l’Expert NTIC, a regroupé une trentaine de
participant (es) composées de :
• Femmes leaders des associations et partis politiques (CAFO,
Photo d’ouverture de l’atélier : Vie publique et citoyenneté
REFOE/Mali
CONFÉRENCE
SOUS-RÉGIONALE DES
FEMMES : LE RÉSEAU DES
OPÉRATRICES ECONOMIQUES
DE L’UEMOA (RESOPE-UEMOA)
D
u 03 au 05 juillet 2006, s’est
tenue à Ouagadougou la première conférence sous-régionale pour la mise en place du Réseau
des Organisations des Opératrices
Economiques des Etats membres de
l’UEMOA à laquelle une délégation de
la CFEMA a pris part. Le réseau est
composée de huit pays : Burkina Faso,
Bénin, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau,
Mali, Niger, Sénégal et Togo. La cérémonie d’ouverture a été présidée par
Madame
Mariam
Marie
Gisèle
GUIGMA, Ministre de la promotion de la
Femme du Burkina Faso ; en présence
de Monsieur Rui Duarte BARROS,
Commissaire chargé du département
du Développement Social; Monsieur
Ibrahim TAMPONE, Commissaire chargé
du Département de l’Energie, des Mines,
de l’Industrie, de l’Artisanat et du
Tourisme ainsi que de nombreux invités.
La CFEMA était représentée par quatre
(4) membres venant de quatre secteurs
d’activités :
• Entreprenariat représenté par sa pré-
sidente TOURE Aissata.
• Artisanat représenté par sa vice présidente Kébé Tantou Sambaké.
• Commerce représenté par Soumaré
Mariam SANGARE, administratrice.
• Production rurale représentée par
Maiga Mariam SANGARE., secrétaire
au renforcement des capacités.
A cette occasion, Madame Mariam
Marie Gisèle GUIGMA, a rappelé les
difficultés rencontrées par les organisations des opératrices économiques,
notamment le manque de formation,
d’équipements et de locaux ainsi que
les difficultés d’accès au crédit. Elle a
salué l’initiative prise par l’UEMOA, de
mettre en réseau les organisations des
Opératrices Economiques de l’Union.
A cette conférence tous les pays étaient
présents sauf la Guinée Bissau et le
Sénégal.
Au cours des travaux, les participantes
ont fait le point de la mise en place
effective des Antennes Nationales et
des actions engagées par les Etats
membres. Elles ont adopté les projets
de Statuts et Règlement Intérieur du
Réseau des Opératrices Economiques
de l’UEMOA (RESOPE/UEMOA) et mis
en place le Comité de Coordination.
Ce comité est composé de huit postes
et présidée par Madame Jeanne BADO
(présidente du REFOE Burkina Faso).
Le Mali occupe le poste de:Secrétaire
chargée des Relations Extérieures en la per-
BULLETIN RECOFEM N° 02. 1er Semestre 2007
citoyenneté et à la vie publique,
• Identifier, analyser la problématique de
l’exercice de la citoyenneté et de la participation de la femme à la vie publique,
• Etablir les corrélations:
Institutions/Citoyens, Droits/Devoirs.
Les résultats atteints ont été :
• La familiarisation des participants avec les
concepts clés relatifs à la vie publique, à la
citoyenneté et aux actions civiques;
• La compréhension par les participants des
enjeux de la citoyenneté et de la participation de
la femme à la vie publique;
• Les participants ont été largement informés des corrélations:
Institutions/Citoyens, Droits/Devoirs ;
• La conception, la réalisation et la production d’un sketch relatif à la participation de la femme à la vie publique par l’interpellation du Maire et du conseil communal par rapport à la construction d’un
pont.
Souleymane SOUMARE
sonne de Madame Aissata TOURE ;
La conférence a ensuite procédé à la désignation de deux (02) Commissaires aux Comptes :
• Madame Marie DOSSA KPOGNON (Bénin) ;
• Madame KEBE Tantou SAMBAKE (Mali).
Le mandat du Comité de Coordination
prendra fin le 31 décembre 2008.
Souleymane SOUMARE
LA CFEMA CHANGE
DE DÉNOMINATION ET
DEVIENT REFOE :
Le jeudi 25 janvier 2007 à 16h, s’est
de
tenue au Centre Aoua Keita
Bamako une assemblée générale en
vue d’un changement de dénomination
de la CFEMA .Le but était d’harmoniser
le nom avec celui des autres pays
membres
du RESOPE-UEMOA.
Etaient présents, toutes les représentes
régionales et les associations membres
de la coordination, la Direction
Nationale de la Promotion de la Femme
(DNPF) et le Projet de renforcement
des Capacités des Organisations
Féminines du Mali (RECOFEM). Ainsi
l’assemblée a décidé de dénommer la
Coordination
des
Femmes
Entrepreneurs du Mali (CFEMA)
Réseau des Femmes Opératrices
Economiques du Mali : REFOE- Mali.
Siège : REFOE-Mali, ACI 2000, Centre
du Secteur Privée Bureau 011 Bamako.
Souleymane SOUMARE
6
COORDINATION DES ASSOCIATIONS ET
ORGANISATIONS FEMININES / CAFO
JOURNÉE DE
CONCERTATION ENTRE LES
ORGANISATIONS FÉMININES.
L
e samedi 23 décembre 2006 à
10h, s'est tenue dans la salle de
Wa kamissoko du Centre
Internationale de Conférence de
Bamako une journée de concertation
organisée par la coordination des
Associations et ONG féminine du Mali
(CAFO) avec l’appui technique et financier du projet de Renforcement des
capacités des Organisations féminines
(RECOFEM).
Elle avait pour objectif de: (i) Amener
les organisations féminines à instituer
un cadre de concertation entre elles, et
(ii) Contribuer au maintien du climat
apaisé pendant les élections en cours
dans notre pays.
L’ensemble des leaders des principales
organisations féminines du Mali ont pris
tour à tour la parole pour faire l'état des
lieux de la situation du mouvement
Associatif féminin du Mali.
Les principaux constats dégagés
à l’unanimité ont été les suivants :
• Manque de synergie d'actions
• Faiblesse de la concertation
inter Associations
• Insuffisance de moyens pour mener les activités
• Disparité des interventions
• Manque d'agenda et de but stratégique communs
• Méconnaissance des avantages du
réseautage par la plupart des organisations féminines
• Méconnaissance des vrais enjeux en
matière de promotion féminine
• Insuffisance constatée en matière de
collaboration entre la structure en
charge de la promotion féminine et les
organisations des femmes
• Querelles de leaderships
• Faiblesse organisationnelle de la plupart des associations féminines
Face à ces constats partagés les organisations féminines ont préconisé des
solutions dont les principales sont les
suivantes :
I. Instaurer un mécanisme fonctionnel
de concertation avec un système fiable
de circulation de l'information entre les
organisations féminines.
II. S'organiser stratégiquement pour
améliorer le positionnement des femmes dans les partis politiques, ou bien
sur les listes de candidature et aux postes nominatifs.
III Développer des actions complémentaires avec le département en charge
de la promotion féminine.
IV. Développer des relations de partenariat avec les Associations de journalistes et autres communicateurs.
v. Trouver des mécanismes de capitalisation des acquis et des canaux fiables
de partage de l'information.
VI. Harmoniser les interventions en élaborant des programmes communs où
chaque organisation est responsabilisée suivant ses compétences
Propositions concrètes issues des travaux de groupes
Pour amener les responsables à proposer des actions concrètes à cour terme
pour palier aux problèmes constatés, il
a été demandé de réfléchir en groupes.
Les synthèses des différents groupes
ont donné les résultats suivants:
La création d'un cadre de concertation:
dénommé Bloc d'Appui pour la
Participation des Femmes à la Vie Publique.
Sont membres
les coordinations,
réseaux, cadres, coalitions; fédérations
travaillant dans le domaine de la promotion féminine.
Fonctionnement: Mise en place d'un secrétariat tour-
nant assuré par la structure qui abritera le bloc
Durée : indéterminée
Périodicité du mandat du secrétaire ou
porte parole un an
Périodicité des rencontres des membres
statutairement définies (une fois par mois).
Extraordinaire; chaque fois que cela est
nécessaire
Vision : Espace de concertation,
d'échange d'orientation et de positionnement stratégique favorisant la participation effective des femmes aux élections 2007 -2009 et la participation des
femmes aux prises de décisions
Mission : concertation, responsabilisation,
renforcement des capacités, accompagnement dotation, appui institutionnel.
Objectifs : favoriser le dialogue inter
association, harmoniser les interventions,être un interlocuteur direct des
PTF en matière d’appui à la promotion
des femmes.
Activités :
Sensibilisation- Information -Formation
Regroupement
Renforcement de capacités des femmes
en droits et connaissances des textes et
lois ratifiés en faveur des femmes
Recherche de partenaires techniques
et financiers pour la promotion économique des femmes pauvres surtout celles vivant en milieu rural.
Renforcement de la capacité d'analyse,
d'influence et de dialogue politique des
leaders féminins.
Les participants ont fortement recommandé la validation et la vulgarisation
du cadre de concertation.
CAFO:
Quartier Bolibana- Rue: 376- Porte:
63- BP.E194 / Tel: 223 74 74
Email:[email protected]
Souleymane SOUMARE
Nous vous encourageons à soutenir Le Bulletin est distribué gratuitement.
Nous vous encourageons à nous
les candidatures féminines pour les futures
écrire pour nous faire part de vos critiéchéances électorales de 2007 et de 2009 ques et suggestions afin d’améliorer
la qualité du Bulletin
BULLETIN RECOFEM N° 02. 1er Semestre 2007
7
Tableau I. Les femmes élues sous la 1ère République (sources :
Répertoire des Femmes élues du Mali)
ETUDE
« La participation des femmes à la vie publique au Mali :
contraintes et stratégies pour le changement souhaité »,
suite de l’extrait..
L
Etre femme au Mali : Enjeux ou problématique de la
participation de la femme à la vie publique
a problématique de la participation
de la femme à la vie publique et en
particulier à la prise de décision
n’inclut pas seulement la vie politique.
Elle ne doit donc pas se limiter à la seule
perspective féministe de quête de pouvoir politique par les femmes mais s’inscrire dans le cadre plus vaste du rôle que
les femmes peuvent et doivent jouer dans
les structures de prise de décision, dans
toutes les sphères de la société au
niveau de la famille, au sein des organisations professionnelles ou syndicales,
sociales, au niveau des instances locales, régionales et nationales comme au
sein des partis politiques.
La participation de la femme à la prise de
décision a un rôle positif dans la gestion
de la société. C’est une exigence démocratique, une question de justice et
d’équité, une garantie de prise en compte
des besoins, intérêts et aspirations de
l’ensemble des populations ainsi que des
besoins spécifiques des femmes.
La participation de la femme à la prise de
décision à tous les niveaux est une exigence démocratique.
Si nous admettons que les sociétés
démocratiques sont fondées sur le principe de l’égalité, de la participation et de
la représentation à part entière de tous
les citoyens dans la vie de la nation, la
faible participation ou la non représentation des femmes à la prise de décision
concernant la vie de la nation est un déficit démocratique et une violation des principes démocratiques et des droits
humains des femmes. Si les femmes au
Mali représentent plus de 51% de la
population, il est contraire à la justice et à
l’équité de les tenir à l’écart de la définition des priorités et des choix qui affectent la vie de toute la nation.
La participation des femmes à la prise de
décision garantit une meilleure prise en
compte des problèmes de l’ensemble de
la population pour les raisons suivantes :
• les priorités sont mieux définies parce
qu’elles prennent en compte les préoccupations, les besoins et intérêts des femmes et des hommes ;
• les solutions sont plus adaptées parce
qu’elles apportent des réponses aux problèmes de l’ensemble de la population ;
• les questions spécifiques des besoins
concernant les femmes sont mieux identifiées et prises en compte.
C’est pourquoi, la prise en compte des
aspirations de l’ensemble de la population crée plus d’harmonie et contribue à la
paix sociale tant au niveau de la Nation
que des organisations et de la collectivité
au niveau local aussi bien qu’au niveau
régional.
Bref rappel historique de l’implication de
la femme dans la vie publique Tableaux
de I à Vde la page 9 à 12. Les femmes
élues sous la 1ère République (sources :
Répertoire des Femmes élues du Mali)
L
Bref rappel historique
a société civile féminine vers la fin
de la période coloniale. Dans la
dernière décennie de la période
coloniale, Il y eut d'abord le mouvement
des femmes illettrées et ensuite celui des
femmes lettrées. Certaines femmes créèrent un syndicat apolitique, l'intersyndicale des femmes travailleuses, en 1956.
Présidé par Awa Kéita, il avait comme
secrétaire générale Astan Coulibaly et
comptait dans le bureau Sira Diop et
Rokiatou Sow. Awa Kéita représenta le
syndicat au congrès constitutif de l'Union
Générale des Travailleurs d'Afrique Noire
(UGTAN) en 1957. JEMANGELEN, une
association de femmes fut créée en 1956
sous l'égide de madame Audibert, secondée par madame Thiam Fanta Diallo.
Toutes ces associations ont d’abord été
BULLETIN RECOFEM N° 02. 1er Semestre 2007
plutôt orientées vers le social que vers le
politique. Elles ont, cependant, su améliorer les conditions de vie des femmes
sur le plan économique et social par la
création d’ateliers de couture, de centres
de santé... Par la suite, « pour les
besoins de la lutte anticoloniale, les organisations féminines fusionnent en 1957
pour former l’Union des Femmes du
Soudan Français (UFSF) ».
Ces associations de femmes ont combattu
les inégalités du système colonial. Elles se
sont résolument engagées dans les partis
existants et ont contribué à la sensibilisation et à la mobilisation des masses autour
de leurs leaders respectifs.
La société civile féminine sous la
Première République
Ainsi, lors de l’accession du Mali à l'indépendance, les femmes constituaient déjà
une force non négligeable, même si sur le
plan politique elles étaient maintenues
dans une situation de subordination. Car,
elles faisaient beaucoup plus figure d'animatrices, grossissant les rangs des électeurs, que de responsables.
L’engagement des femmes ne s’est donc
pas traduit par une forte présence féminine dans les instances de décision à
tous les niveaux. Ainsi, il n’y avait qu’une
seule femme députée sur quatre-vingt
(80). Il a par contre permis l’adoption de
textes législatifs en leur faveur. A ce
niveau, pour la première fois, la constitution de 1960 interdisait toute discrimination fondée sur le sexe et accordait à tous
les citoyens les droits civiques. Le code
du mariage, lui, exigeait le consentement
de la femme au mariage, accordait à la
femme le droit de demander le divorce, le
droit à la garde des enfants et à une pension alimentaire.
Tableau II. Les femmes élues sous la 2ème République (sources :
Répertoire des Femmes élues du Mali)
Tableau III. Répartition du personnel de la fonction publique selon
les catégories et le sexe en 2002 (source: DNFP)
Tableau IV. Répartition du personnel de la fonction publique selon les catégories et le sexe
en 2004 (source: DNFP)
(Suite en page12)
8
BULLETIN RECOFEM N° 02. 1er Semestre 2007
9
Tableau V. Les femmes dans les instances civiles de décision (sources :
Répertoire des Femmes élues du Mali et 2ème, 3ème et 4ème rapports périodiques
du Mali sur la mise en œuvre de la Convention sur l’Elimination de toutes les Formes de
Discrimination à l’Egard des Femmes pour la période 1990 - 2002)
BULLETIN RECOFEM N° 02. 1er Semestre 2007
10
BULLETIN RECOFEM N° 02. 1er Semestre 2007
11
PORTRAIT
Parcours d’une femme sur l’échiquier politique
(Suite de la page 8)
La société civile féminine
sous la Deuxième République.
La société civile féminine comme la
société civile dans son ensemble, a été
bâillonnée sous la Deuxième République.
C’est ainsi que pour la défense des intérêts des femmes travailleuses, une commission, dirigée par Fatou Tall Souko,
avait été créée ; mais, elle sera dissoute
en 1974 avec la création de l'UNFM
(l'union Nationale des Femmes du Mali).
D’autres femmes tenteront de contourner
la situation en créant des associations
mixtes : organisations non gouvernementales (ONG), associations d'ordre humanitaire. Seules ont pu survivre comme
associations ou ONG féminines l’APAC
(Association des Professionnels Africains
de la Communication), une association
de femmes professionnelles de la communication), l’AJM (l’Association des
Femmes Juristes) et le CADEF (Comité
d’Action pour la Défense des Droits de
l’Enfant et de la Femme).
L’implication de la femme dans la vie
publique à travers la société civile sous la
Troisième République
La femme dans le secteur associatif:
ONG et Associations.
Depuis les événements de mars 1991, la
disparition de l’UNFM a été le fait catalyseur de la détermination des femmes à
s’investir dans les actions de promotion
pour elles-mêmes. Elles se sont engagées dans la création et l’animation de
nombreuses associations et ONG. Elles
trouvèrent dans l’association le cadre juridique
le plus approprié pour gérer leurs activités.
Ainsi, a-t-on vu à la veille de la conférence nationale (1991) surgir une multiBULLETIN RECOFEM N° 02.
tude d’associations féminines. Ces associations ont fait l’objet de plusieurs études
intéressantes qui ont fait apparaître les
difficultés d’en dresser une typologie
significative. Mais l’examen quotidien de
ces associations permet de distinguer,
selon leur composition sociale ou selon leur
objet social les types suivants d’association :
• les associations féminines à caractère
politique : ce sont des appendices des
partis politiques, mais, elles poursuivent
de façon autonome un but politique et
sont composées et dirigées par des femmes. Ce sont les branches féminines des
partis politiques.
• Les associations et ONG : Elles sont
des acteurs de promotion féminine. Ayant
pour la majorité une vocation de prestataire de services, de conseil et d’assistance, elles s’occupent essentiellement :
• des droits de la femme : diffusion et
défense des droits de la femme et formation, etc. C’est le cas de l’AJM, de l’APDF,
du CADEF, de l’ODEF, etc.
• de la santé : sensibilisation et éducation
des femmes, lutte contre les IST/SIDA,
utilisation des méthodes de planning
familial, hygiène, eau, assainissement,
lutte contre l’excision, etc. C’est le cas du
CADEF, de l’AMSOPT, etc.
• d’activités économiques : maraîchage,
artisanat, couture, etc.
• de l’épargne - crédit : création et gestion
de petites caisses d’épargne – crédit, etc.
• de la religion : éducation religieuse
comme l’UNAFEM
• du domaine humanitaire : soutien et
assistance aux femmes en situation critiques comme les veuves ou les handicapés. C’est par exemple, le cas de
1er
Semestre 2007
l’AVOM, de l’association des femmes
handicapées.
Les ONG, qu’elles soient féminines ou
mixtes, évoluent pour la plupart en milieu
rural et péri-urbain. Leurs domaines d’intervention sont généralement définis par
leur statut et leur objet social. Pour une
meilleure synergie entre les actions, elles
ont été amenées à s’organiser en collectifs (CCA-ONG, SECO-ONG, COFEM,
CAFO, Groupes PIVOT sectoriels,
Confédérations et Syndicat, etc.
La société civile féminine a mené des
actions relatives à :
• le retour de la paix au nord et au maintien de la paix sociale et de la sécurité sur
toute l’étendue du territoire;
• l’information et la sensibilisation ;
• la formation des leaders religieux, des praticiens du droit, des décideurs politiques,
des forces de l’ordre, des agents de santé
sur la CEDEF et les droits de la femme ;
• la création des centres d’écoute et d’assistance
judiciaire en faveur des femmes démunies ;
• la tenue de séminaires ateliers et organisation de conférences sur les droits de
la femme, la participation à la vie publique et le renforcement du rôle économique de la femme ;
• la publication d’un livre sur la situation de
la femme au Mali, intitulé « Livre Blanc »
sur les femmes en 2000 par l’Association
pour le Progrès et la Défense des Droits
des Femmes (APDF), du Guide Juridique
sur les droits de la femme par
l’Association des Juristes Maliennes
(AJM) en 2000 et le Guide sur les aides
familiales en 2002 par l’association
APAF-Muso Dambé, etc.
( à suivre dans le prochain numéro )
12
Mariée et
mère de six
M’Baye Kadiatou KEITA
enfants
Madame
M’Baye Kadiatou KEITA est une femme
engagée pour la promotion féminine
depuis plusieurs années.
Ce professeur d’Enseignement Secondaire
général, grâce au leadership qui l’a toujours caractérisée, a eu à occuper des
postes de responsable de classe à l'école;
de tontine, et d'associations, entre autres.
Convaincue que la femme est et reste
une actrice incontournable du développement social, économique, culturel, et politique; Madame Kadiatou Keita s’est
retrouvée sur l’échiquier politique depuis
les premières heures de l’avènement de
la démocratie dans les années 90. En
effet, elle fut conseillère municipale de la
commune urbaine de Kati de 1992 à
L
1997 et nommée deux fois membre de la
délégation spéciale de la même commune en 1997 et en 2004.
Cette ascension sociopolitique était due à
plusieurs facteurs dont, la confiance des
notables de Kati, les actes d'intérêts
publics posés et surtout l'appui inestimable d'un conjoint qui a été tout pour elle.
Pour illustrer à suffisance cette affirmation
voici les propos de Madame M'Baye« je
dois mon parcours à mon mari à qui je
rends un vibrant hommage et à travers lui
tous les époux. Lors d'une causerie en
famille, Madame M’Baye Kadiatou pose
la question «Je voudrai m’intéresser à la
politique qu’est ce que tu en penses?».
Son mari répond «ma chère cela est une
très bonne chose mais réfléchit bien car
si tu t’engages tu n’as plus droit de reculer et cela demande du courage, de l’engagement de la persévérance et de la
perspicacité et tu auras mon soutien total»
Avec le soutien de son mari, lors des
premières élections communales elle
s’est imposée malgré les difficultés
comme tête de liste du CNID (Faso
Yiriwaton). Actuellement Secrétaire
Administrative de l’Association pour le
Progrès et la Défense des droits de la
Femme (APDF) et Présidente par intérim
de l'APDF, l’exemple de Madame M’Baye
Kadiatou illustre à suffisancel’importance
de l’appui de l’entourage ; notament celui du
mari, pour faciliter la participation citoyenne
de la femme aux instances de décision.
Elle conclut sur un appel à l’adresse des femmes :
« Je voulais profiter de cet entretien pour
inviter mes sœurs à solliciter l’appui de
leur entourage notamment celui du mari
pour faciliter la participation de la femme
aux instances de décision».
La Rédaction
YIRIBA SUMA:
EXPERIENCE PROFESSIONNELLE DU RESEAUYIRIBA SUMA
DE 2002 À 2006
e
Réseau
d'Appui
à
l'Epanouissement de la Femme
dénommé Réseau YIRIBA SUMA
a été créé en octobre 1992. Depuis sa
création le réseau a contribué l'épanouissement de la femme malienne à
travers le renforcement des capacités de
ses ONG membres
En terme de vision le Réseau vise une
société juste et équitable défendant les
intérêts socio-économique, culturel et
politique des Femmes. Sa mission est
de contribuer au renforcement de la
société civile à travers la promotion de
la Femme. Dans le présent numéro,
nous vous présentons quelques activités phares menées par le réseau de
2002 à 2006
0rganisation d'un atelier
de formation sur femme et
leadership politique dans le
cadre de la décentralisation.
La formation des membres du réseau
BULLETIN RECOFEM N° 02.
sur femmes et leadership politique dans
le contexte de la décentralisation s'est
tenue au Centre Islamique et avait
comme objectif: Contribuer au renforcement des capacités des membres du
Réseau pour un meilleur exercice de
leurs rôles et responsabilités en tant
qu’acteurs de la société civile chargés
d'appuyer et de promouvoir la décentralisation. Comme résultats atteints pendant trois jours, les représentants des
27 ONG du réseau ont eu des connaissances utiles et opérationnelles sur la
démocratie et la décentralisation mais
aussi sur la participation de la femme à
la vie publique et leadership politique de
la femme Elle a permis aux participants
(tes) de connaître leurs rôles et responsabilités dans l'appui et le soutien des
femmes en position de leader dans le
processus des élections communales.
Aussi les participants ont compris que
l'efficacité d'une telle formation réside
1er
Semestre 2007
non seulement dans la participation des
membres du Réseau mais aussi leur
capacité de restituer à l'interne c'est à
dire à l'intention de leurs membres à la
base les connaissances acquises,
accroître l'effet multiplicateur de la formation et cela au plus grand bénéfice
des femmes.
0rganisation d'un espace
d'échange sur le NEPAD
Cet espace avait pour objectif de renforcer les capacités des membres du
Réseau sur les enjeux du NEPAD. Le
résultat atteint fût : 24 ONG membres
ont eu des connaissances sur l'historique du NEPAD ; ses objectifs à longs
termes; ses buts et ses axes prioritaires.
Commémoration des
journées internationales
de la Femme
Le 31 Juillet 2003 le Réseau YIRIBA
SUMA a organisé la Journée
Panafricaine des Femmes avec les
(Suite en page 16)
13
THE AFRICAN CAPACITY
BULDING FOUNDATION
ACTUALITES
PA R T E N A I R E S
Le 8 mars: JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA FEMME
QUATRIEME REUNION ANNUELLE DES
GROUPES ET RESEAUX TECHNIQUES CONSULTATIFS
(TAP- La NET) DE L'ACBF, 28-30 MARS 2007, BAMAKO,
Fondation pour le renforcement des capacités
en Afrique (ACBF) a organisé, du 28 au 30
mars 2007, la quatrième réunion annuelle de
ses Groupes et réseaux techniques consultatifs (TAP-NET) en matière de renforcement
des capacités pour la gestion du développement et la réduction de la pauvreté.
L
• Un pool d'experts auprès desquels l'on peut
s'inspirer des expériences en matière de gestion du développement;
• Un mécanisme permettant de mettre à
contribution les qualifications des Africains de
la diaspora, de manière à faire le meilleur
Journée du 8 mars
II.THEMES DE LA QUATRIEME REUNION ANNUELLE DES TAP-NET
La rencontre de Bamako a débattu des conclusions préliminaires des études en cours par les
TAP-NET sur les principaux thèmes suivants :
. Questions de capacités dans la formulation
I. LES GROUPES ET RESEAUX
TECHNIQUES CONSULTATIFS
es TAP-NET' sont des réseaux continentaux et mondiaux du' savoir comprenant des professionnels, intellectuels, praticiens du développement, chercheurs, décideurs en matière de politiques,
leaders de la société civile, capitaines d'industrie et de commerce, entre autres, compétents
et expérimentés, intervenant dans les six
domaines de compétences essentielles de la
Fondation savoir: analyse et
gestion de la politique économique, gestion et
responsabilité financières,administration et
gestion des affaires publiques, Statistiques
nationales et systèmes statistiques, parlements nationaux et institutions parlementaire
professionnalisation de l'expression de la
société civile et du secteur privé : Le plus
amples informations sur ces réseaux sont disponibles sur le site Internet de la Fondation au
www.acbf-pact.org/tapnets .
En tant que communautés de professionnels
et de praticiens, les TAP-NET représentent un
pool d'Experts pour le renforcement de l'efficacité des opérations de l'ACBF. Par ailleurs, audelà des besoins immédiats des opérations de
la Fondation, les TAP-NET offrent aux pays africains les possibilités suivantes, entre autres:
• Une plate-forme sur laquelle les décideurs
Africains en matière de politiques, les gestionnaires du développement, la société civile et le
secteur privé peuvent obtenir des informations
et des connaissances de sources africaines et
non africaines sur des questions spécifiques
en matière de développement ;
• Un outil pour élargir les frontières de la
recherche et de l'analyse en -matière de
politiques sur des questions spécifiques de
développement;
Photo participants 4ème réunion groupe réseau consultatif TAP la NET
autour du Ministre du Plan et de l’aménagement du Térritoire : S. E Marimantchia DIARRA (4ème de G à D)
et S. E Mandé SIDIBE Ancien 1er Ministre et Administrateur de l’ACBF (4ème de D à G)
usage possible de la fuite des cerveaux; et
• Une plate-forme pour la confluence au plan
mondial des expériences et meilleures prati
ques en matière de politiques et programmes
de développement national et régional.
Les TAP-NET se réunissent une fois par an
pour débattre de questions essentielles en
matière de renforcement de capacités pour la
réduction de la pauvreté et le développement
durable en Afrique, et formuler des recommandations visant à enrichir les interventions
de la Fondation. Les thèmes qui seront abordés à la réunion de Bamako sont également
présentés ci-après en Annexe à la présente.
La précédente réunion annuelle des TAP-NET
a eu lieu du 6 au 7 avril 2006 à Dar-es-Salaam
(République de Tanzanie).
BULLETIN RECOFEM N° 02. 1er Semestre 2007
et la mise en œuvre de la prochaine génération des documents et programmes de stratégies
de réduction de la pauvreté en Afrique Propositions pour la préparation de stratégie
appropriée de croissance et de réduction de la
pauvreté;
• Leçons de renforcement des capacités et
pratiques réplicables dans la gestion de la
décentralisation de la fourniture de service
public - Une étude de l'efficience, de la transparence et de la responsabilité financière en
matière de gestion des ressources;
• Leadership et gouvernance - Proposition de
stratégie pour l'engagement productif des leaders, principaux responsables et professionnels en voie de désengagement, en matière
de politiques et gestion du développement.
Mme COULIBALY Assitan GOLOGO
14
A l’instar de la communauté internationale, le
Mali a célébré la JIF au Palais de la culture de
Bamako. La salle Banzoumana Sissoko et
ses alentours à l’occasion ont abrité plus de
quatre mille personnes à majorité femmes.
.Uniformément vêtues de pagnes imprimés
pour la circonstance, les femmes sont venues
de toutes les communes du district de
Bamako et environnant pour signifier l'importance qu'elles accordent à cette journée. On
noté aussi la présence des femmes du Bénin,
de la Côte d'Ivoire, du Burkina Faso, du
Tchad, du Niger et du Togo en séjour au Mali
dans le cadre d'une rencontre du Réseau des
femmes rurales d'Afrique. La cérémonie de
célébration était présidée par le Président de
la République Amadou Toumani TOURE
(ATT), en présence de la première Dame de
la République Madame Touré Lobbo TRAORE
épouse du chef de l’état, des membres du
gouvernement, des responsables des organisations et associations de femmes, des diplomates
et les partenaires techniques et financiers.
Le programme de la cérémonie a été marqué
par les discours du Chef de l’Etat ; de la
Secrétaire Administrative de la CAFO ; du
Ministre de la Promotion de la Femme, de
l'Enfant et de la Famille et la lecture de la
motion de la porte-parole du Cadre de concertation des femmes des partis politiques, l’animation musicale, les poèmes et le sketch et la
décoration de certains leaders féminins.
Discours du Chef de l’Etat
Le Président de la République a axé son discours
sur les actions entreprises par le gouvernement en
faveur des femmes notamment :
• la gratuité des ARV et la création des
Centres de Dépistage et de Conseil ;
• la gratuite de la césarienne ;
• la gratuité les Médicaments contre le
Paludisme pour les femmes en état de grossesse et les enfants, et la distribution Massive
et Gratuite de Moustiquaires Imprégnés
d’Insecticide;
Le chef de l'État a par ailleurs promis de prendre des mesures vigoureuses, en vue de préserver la Femme des Abus et des violences
de toutes formes. Pour ce faire, le Code de la
Famille après relecture, sera bientôt soumis à
l’Assemblée Nationale.
Par ailleurs, il a promis de mettre un accent particulier sur la lutte contre les mutilations inappropriées et dangereuses pour la santé de la femme.
Parmi les mesures envisagées pour renforcer
le pouvoir économique et l’appui à l’emploi
des femmes,le Président a cité entre autres :
le Projet National d’Appui aux Femmes
Opératrices Economiques, la Banque des
Femmes, la Promotion continue de la MicroFinance,les Banques de Céréales dans toutes
les communes.
Le Chef de l'État adhère entièrement à la
Promotion du Genre et à la Réparation de certaines injustices. Il a suggéré à cet effet l’imposition par exemple à tous les Cabinets
Ministériels, d’un quota de Femmes :
Secrétaire Général, Conseillers Techniques,
Chefs de Cabinets, Chargés de Mission et autres.
Parlant du rejet par l'Assemblée nationale de
la proposition du gouvernement de réserver
des quotas pour les femmes sur les listes de
candidatures lors de la relecture du code électoral, le Président estime que : "Ce n'est
qu'une question de temps, nous y arriverons".
Enfin, le Chef de l’Etat a clôturé son discours
en faisant mention sur les prochaines échéances électorales. « Nous souhaitons ardemment qu’elles soient transparentes et apaisées, avec un taux de participation record. Et
nul besoin, pour Moi, de souligner le Rôle qui est
vôtre dans la réussite des différents scrutins. »
Discours de la CAFO
La Secrétaire Administrative de la CAFO dans
son discours elle a d’abord rappelé l’historique
de la célébration du 8 Mars. Elle a ensuite
mis l’accent sur la sous- représentativité des
femmes dans les instances de prise de décision, malgré la volonté politique du gouvernement ; les efforts des partenaires techniques
et financiers et de la société civile ; et l’importance numérique de la femme (plus de 51/%).
Elle a énuméré à titre illustratif que 5 ministres
femmes sur un total de 27 ; 14 députés femmes sur un total de 147 ; 7 maires femmes sur
un total de 703 ; 418 conseillères communales sur
un total de 10505 ; 1 préfet femme sur un total
de 49 et aucun gouverneur sur un total de 9.
Elle a interpellé les autorités à s'investir davantage
afin que l'émergence politique des femmes soit
enfin une réalité dans un environnement paisible.
Discours MPFEF
La Ministre de la Promotion de la Femme, de
l'Enfant et de la Famille, Madame Diallo
M'Bodji Sène, a justifié le choix du thème
national par la volonté de poursuivre et de renforcer la promotion des femmes sur le plan
politique par un plaidoyer auprès des déci-
BULLETIN RECOFEM N° 02. 1er Semestre 2007
deurs, partenaires techniques et financiers.
Elle a souhaité que la participation des femmes
aux prises de décisions soit une réalité au niveau
de la famille, au sein des partis politiques, dans
les organisations syndicales et sociales.
Motion des femmes du cadre de
concertation des femmes des partis
politiques
Madame Mariko Korotoumou Théra, porteparole du Cadre de concertation des femmes
des partis politiques, a lu une motion qui fait
référence à la Charte de Kurukan-Fuga où il
est dit à l’article 16 « En plus de leurs occupations quotidiennes, les femmes doivent être
associées à tous nos gouvernements ». De là elle
a invité les partis politiques et le gouvernement à
une plus grande représentation des femmes
dans les instances de prise de décision.
Pour elle, dans de nombreux pays et dans
beaucoup de partis, les femmes sont encore
largement exclues des sphères de prise de
décision. Les femmes n’ont toujours pas le
droit de vote et d’éligibilité dans trois pays.
Alors que les femmes représentent 52% de la
population mondiale, elles n’occupent que
15,2% des postes de responsabilité dans les
gouvernements nationaux au niveau mondial.
La condition de la femme malienne n’est
guère meilleure ni en terme économique ni en
terme de participation politique, alors que déjà
au 13ème siècle, la recommandation avait été faite.
Décoration
le Président de la République pour la circonstance
a décoré plusieurs femmes parmi lesquelles :
• La CAFO à travers sa Secrétaire Exécutive
en la personne d’Oumou TOURE.
• La REFOE/Mali à travers sa vice présidente
Kebe Tantou SAMBAKE, entre autres.
Il est à noter que le RECOFEM a contribué aux
activités commémoratives du 8 mars par :
• l’appui technique et financier à la conception
et publication d’un livret de plaidoyer produit
par le CNDIFE et distribué dans la salle
Bazoumana Sissoko ;
• l’appui technique et financier aux conférences
débats organisées par la DNPF dans certaines
communes du District de Bamako et de la région
de Koulikoro. Le RECOFEM a saisi l’occasion
pour distribuer son bulletin N°01 aux femmes.
Souleymane SOUMARE
15
Projet de plaidoyer
sur l'implication des
femmes dans la gestion des
ressources naturelles.
Dans le cadre du Programmes de
Renforcement des Organisations de la
Société Civile PRSC le Réseau a bénéficié de l'appui financier de OMAES pour
mener une campagne de plaidoyer par
rapport à l'implication des femmes dans
la gestion des ressources naturelles au
niveau de 4 communes rurales:
Kolokani, Baguineda; Koumantou;
Kalabancoro exécuté par l'ONG CAR.D,
ASSAFE, AMPROF et APELDF.
L’objectif de cette campagne était de : (i)
Accroître l'implication des femmes dans
les instances de décisions dans les
communes de Koumantou, Baguineda,
Kalabancoro, Kolokani. (ii) Amener les
femmes à défendre leurs intérêts dans
la gestion des ressources naturelles au
niveau des communes.
Les résultats atteints sont:
• Les autorités administratives locales,
les services techniques sont informés et
adhérent au projet de plaidoyer;
• Dix (10) sous-groupes de femmes ont
été mis en place à Kalabancoro, pour
faire l'IEC autour du projet;
• 25 sous-groupes à Baguineda et 20
sous-groupes à Koumantou ;
• 120 séances d'animation ont été réalisées avec la participation de 1030 femmes mobilisées;
• 20 femmes ont participé à l'atelier
communal de Kalabancoro 100 femmes
à Baguineda et 120 femmes à
Koumantou ;
• Trois (3) femmes sont présentes dans
les comités de gestion des ressources
naturelles et occupent des postes de
responsabilité: Vice Présidente Chargé
de surveillance; Trésorière 4 (quatre)
conventions relatives à l'implication des
femmes dans la GRN ont été élaborées
et signées par le représentant du maire,
la présidente des femmes et le représentant du service de conservation de la nature.
Projet derenforcement
des capacités d'expertise de réseau
Le Réseau a bénéficié de
2(deux) appuis en termes de
demande d'expertise par la
Fondation de France à travers
son fonds d'expertise participative, FEP /MALI.
stratégique
du
a.Diagnostic
Réseau
Objectifs : Faire une analyse participative de la situation générale
du Réseau
Proposer des options stratégiques
réalistes pour le Réseau Résultats
atteints:
• Mise en place de nouvelles orientations pour le réseau en terme de
vision, mission, d'objectifs et plan
opérationnels;
• Elaboration d'un programme
triennal 2004-2006 pour le réseau
b. Atelier de réflexion sur la mobilisation
des ressources internes et externes
Objectifs:
BULLETIN RECOFEM N° 02. 1er Semestre 2007
• permettre aux participants de mieux
comprendre les causes structurelles et
fonctionnelles de faible mobilisation des
ressources pour la vie du Réseau;
• amener les participants à identifier des
pistes d'actions pour le renforcement des
capacités de mobilisation des ressources
nécessaires au développement du Réseau
Résultats atteints. Les actions de mobilisation proposées sont entre autres:
• la constitution de noyau d'expertise;
• la production et la publication de bulletin d'information;
• l'organisation de soirées culturelles;
• l'exploitation des équipements (travaux de secrétariat) ;
• l'organisation de symposium.
c. Elaboration et mise en application
d'un manuel de procédure administrative et financière
Objectif :
Réorganiser la gestion administrative et
financière des ressources du Réseau
Résultats atteints: Le Réseau a présentement son manuel de procédure élaboré et appliqué.
Yiriba Suma Réseau d’Appui à
l’Epanouissement de la Femme
(RAEF/YS) BP : E 2219
Tél. (+223) 229 32 45 / 229 92 23
E-mail : [email protected]
EQUIPE DE REDACTION :
COULIBALY Assitan GOLOGO
Souleymane SOUMARE
Mamadou Malick SOW
Lassina BALLO
Mariam SANGARE
KEITA Korotoumou DIAWARA
COLLABORATION :
Mariam SACKO (AFPPM)
Fanta COULIBALY (AFPPM)
DISTRIBUTION :
Aliou Badra SANGARE
SOUS LA SUPERVISION DE :
CISSE Oumou Ahmar TRAORE
APPUI CONSEIL :
Youssouf SANGARE
KANTE Dandara TOURE
CONTACTS :
RECOFEM - Cité des Coopérants Français
Faladiè - BP E 22 Bamako / Mali
Tél. (+223) 220 80 42 - Fax : (+223) 220 80 44
E-mail : [email protected]
web : www.recofem.org
16
M’Baré Impression Tél. 672 63 52
(Suite de la page 13)
femmes de Kolokani à 127 km de
Bamako. Les thèmes de la journée ont
été: luttons contre l'analphabétisme des
femmes et la non scolarisation des filles. Etaient présents à la fête les représentantes des groupements de femmes
des 10 communes de Kolokani à raison
de 10 femmes par commune, tous les
groupements de femmes de la ville de
Kolokani. Nous avions noté une forte
mobilisation des femmes qui venaient
pour la première fois de célébrer la journée panafricaine des femmes au total
plus de 200 femmes; les autorités locales les députés; le préfet de Kolokani
ont pris part à ladite cérémonie.
Une forte délégation composée des
ONG membres du réseau, des partenaires financiers et techniques (CADP,
SCS, Ministère de Solidarité et des
Personnes Agées) étaient présents la
cérémonie a commencé avec deux poèmes récités par deux élèves de la 2ème
année sur la scolarisation des filles,
suivi d'un autre poème d'une néo-alphabète femme sur les avantages de l'alphabétisation sur les activités des femmes en milieu rural. Ces trois personnes
ont reçu chacune un cadeau composé
de livres, cahiers, stylos, crayons.
Ensuite un espace contact sur l'impact
de l'alphabétisation sur les activités des
femmes et la scolarisation des filles a
été animée par les formatrices du CAP
de Kolokani.
La fin de l'espace fut marquée par la
remise de matériels (cahiers, livres de
lecture et de calcul, stylos, craies, livres
de formateur etc..) au groupement des
femmes par le Réseau. La matinée a
été clôturée avec la plantation d'arbres
dans la cour du lycée par le député, le
préfet; le coordinateur des activités du
CADP ; le Directeur de Solidarité
Canada Sahel; la présidente du groupement des femmes. La journée fut clôturée par la danse folklorique du
Béledougou.