LA COMPAGNIE LES TRETEAUX NUS La compagnie les Tréteaux

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LA COMPAGNIE LES TRETEAUX NUS La compagnie les Tréteaux
LA COMPAGNIE LES TRETEAUX NUS
La compagnie les Tréteaux Nus est une troupe de comédiens, née de la
rencontre entre un comédien, professeur d’art dramatique, un écrivain, un
musicien professionnel, et une plasticienne décoratrice de théâtre.
Fort de leurs années d’expériences dans plusieurs compagnies professionnelles
en France et à l’étranger et sur les planches de nombreux festival, les comédiens
de la Compagnie les Tréteaux Nus s’efforcent de créer des spectacles alternant
créations et textes du répertoire. La troupe est composée par un groupe
permanent (Emmanuel Collin-Walzyck, Philippe Blondeau, Brahim Rhiate, AnneEmmanuelle Sigros) et engage d’autres comédiens sur des projets particuliers.
Depuis sa création en septembre 2005, la Compagnie les Tréteaux Nus
proposé les spectacles suivants :
-L’amour médecin, de Molière.
-Cohen/Solal, histoire d’un séducteur de Albert Cohen et Philippe Blondeau
-Séductions, On oublie et on recommence : de Philippe Blondeau
a
L’EQUIPE ARTISTIQUE
Philippe Blondeau est magistrat. Il a été substitut du procureur avant de rejoindre
le Ministère de la Justice place Vendôme. Depuis 2004, il est co-directeur de la
Compagnie Les tréteaux Nus tout en écrivant et mettant en scène ses pièces de
théâtre.
Il a écrit :
- La mort de Byron en 2004, mise en scène par la compagnie Les guêpes
Rouges, joué à Moulins et à Clermont-Ferrand.
Histoire d’une femme qui voit son monde amoureux s’écrouler et qui construit une
relation platonique et privilégiée avec son confident et qu préférera se réfugier
dans le monde de son adolescence.
- Aux armes de la nuit en 2004, mise en scène Philippe Blondeau, joué à Moulins.
Récit d’une rencontre entre deux anciens idéalistes qui ont perdu leurs illusions.
- Un petit coin de Paradis en 2004, mise en scène Philippe Blondeau, joué à
Moulins.
Naufrage d’une famille de petits artisans lors de la fin de la guerre d’Algérie.
- Séductions en 2005, mise en scène Philippe Blondeau, joué aux Jacobines le
samedi 10 décembre à Dijon.
Variations sur un monologue amoureux tiré de Belle du Seigneur.
- Le procès des Fleurs du Mal en 2005, mise en espace de Philippe Blondeau,
joué au Centre Dramatique National de Dijon le 3 avril 2006.
Confrontation entre deux personnages d’exception, le poète Baudelaire, accusé
d’outrages aux mœurs, et Pinard, procureur du Roi.
Emmanuel Collin-Walzyck : Comédien, Professeur d’art dramatique à la maîtrise
de Dijon (D.E. en cours), Formateur Théâtre au CUCDB, Ancien élève du
Conservatoire (CNR, direction M. André Héraud), Ancien élève du Centre d’Art
Dramatique de Bourgogne (NTB Dijon).
Mathieu Denis : Comédien, Intermittent du spectacle,
dramatique, ancien élève des cours Florent (Paris)
Professeur
d’art
Brahim Rhiate : Musicien, Guitariste, Intermittent du spectacle, Ancien élève du
Conservatoire.
Anne-Emmanuelle Sigros : Plasticienne de profession, décoratrice de théâtre,
costumière, ancienne élève de l’Ecole Supérieure des Arts décoratifs de
Strasbourg.
Bénédicte Ressot, Clément Kayser, Clément Forrestier : comédiens.
L’EQUIPE ARTISTIQUE POUR LE PROJET BAUDELAIRE
Mise en scène :
Avec : Emmanuel Collin-Walzyck et Clément Kayser
:
Costumes : Emmanuel Collin-Walzyck
Administration : Philippe Blondeau
PRESENTATION DU PROJET
La pièce Le procès des Fleurs du Mal de Philippe BLONDEAU met en scène le
procès auquel dut faire face Baudelaire en 1857 lors de la publication de son
recueil de poésie.
Le volume des Fleurs du Mal fut mis en vente le 25 juin 1857. Dès le 5 juillet, le
Figaro attira l’attention du parquet sur le recueil. Le 12 juillet 1857, le Figaro lança
une nouvelle attaque. Dès le 7 juillet, un rapport avait été rédigé à la direction
générale de la sûreté publique, signalant que certaines pièces (Le reniement de
saint Pierre, Abel et Caïn, Les Litanies de Satan) étaient un « défi jeté aux lois qui
protègent la religion et la morale » et que d’autres (Femmes damnées, Les
Métamorphoses du vampire, Les Bijoux) étaient « l’expression de la lubricité la
plus révoltante » et contrevenaient à la morale publique et aux bonnes mœurs.
Malgré un article favorable d’Edouard Thierry dans le très officiel Moniteur
Universel du 14 juillet 1857, le procureur général ouvrit une information contre
Baudelaire, Poulet-Malassis et De Broise et fit saisir les exemplaires du livre à
Alençon et à Paris. Malgré les interventions de Baudelaire auprès d’Achille Fould,
ministre de la Maison de l’Empereur, et les démarches officieuses de Mérimée,
de Gautier, de Sainte-Beuve et de Mme Sabatier, la justice suivit son cours. Le 20
août 1857, Ernest Pinard, qui avait requis contre Madame Bovary, fut chargé de
l’accusation. Me Gustave Chaix d’Est-Ange assura la défense du poète.
Le rapport établi par la direction générale de la Sûreté publique fit la liste des
pièces qui semblaient attentatoires à la morale publique( Les bijoux, Sed non
satiata, Le Léthé, entre autres) et à la morale religieuse (Le reniement de saint
Pierre, Abel et Caïn, Les Litanies de Satan, Le Vin de l’assassin).
L’atteinte à la morale religieuse ne fut pas retenue. Baudelaire et ses éditeurs
furent condamnés à payer des amendes.
Six pièces (Lesbos, Femmes damnées : Delphine et Hippolyte, Le Léthé, A celle
qui est trop gaie, Les bijoux, Les Métamorphoses du vampire) durent être
retranchées. En effet, les attendus du jugement rendu le 20 août 1857
précisaient : « l’erreur du poète, dans le but qu’il voulait atteindre et dans la route
qu’il a suivie, quelque effort de style qu’il ait pu faire, quelque soit le blâme qui
précède ou qui suit ses peintures, ne saurait détruire l’effet funeste des tableaux
qu’il présente au lecteur et qui, dans les pièces incriminées, conduisent
nécessairement à l’excitation des sens par le réalisme grossier et offensant pour
la pudeur. »
LA MISE EN SCENE
La censure ébranla Baudelaire qui en éprouva une terrible douleur. Celle d’une
absence qui lui apparut comme sacrilège. On dénaturait son œuvre, on l’amputait
de ce qui lui donnait toute sa résonance poétique. Dès lors, il allait vivre sur un
mode mineur. Traînant comme un boulet ce creux, ce manque qui lui avait été
imposé.
Le manque, l’absence à soi, l’exil imposé aux grands poèmes censurés allaient
marquer les dernières années du poète. Il en éprouva une très vive douleur. Sa
mère, qui fut sa muse secrète, son grand juge, son Commandeur intime, n’était
pas à ses côtés dans ce combat inégal, entre une société soucieuse de préserver
sa morale « bourgeoise » et un poète inscrivant son geste poétique dans une
liberté qu’il ne cessa de revendiquer. Incompréhension mutuelle, fatale, sans
issue.
C’est ce désespoir, cette incompréhension qui foudroie un homme, qui nous a
paru fondamental de mettre en scène. Bref, d’opposer à la rigueur de la Loi, le
désespoir angoissé d’un homme qui n’entend pas l’accusation, qui ne peut la
comprendre. Aussi, avons-nous eu pour fil conducteur de montrer, d’exhiber
serait peut-être le mot le plus juste, le tragique d’un Destin qui prend la forme d’un
impossible dialogue entre un poète qui revendique la liberté d’expression et la
Loi qui la lui supprime. Bref, il s’est agi de mettre des mots sur un dialogue de
sourds. Aussi, les deux personnages s’ils s’affrontent, semblent s’éviter, se
heurtent sans se comprendre comme s’ils bataillaient dans un espace vide,
neutre, indifférencié.
EXTRAIT DU TEXTE
Scène 8
Illusion
BAUDELAIRE : J’ai pour moi : M. Fould, Saint-Beuve, Mérimée, M. Pietri, une
puissance très grande, et, comme Mérimée, l’ami intime de l’Empereur.
Il me manque une femme; il y aurait peut-être un moyen d’engager la princesse
Mathilde dans cette affaire ?
Mon dieu, à qui puis-je me confier ? Je n’ose plus sortir de peur d’être arrêter et
que l’on lise sur mon visage ma culpabilité !
Poète obscène, vicieux, poète qui pervertit les âmes sensibles ! J’espère
qu’aucun écho ne parviendra aux chastes oreilles de ma pauvre mère. Elle ne le
supporterait pas. Elle rêvait que je fasse une honnête carrière bourgeoise. Je n’ai
même pas été capable d’être un romancier à la mode. Je vis comme un gueux, je
vis des restes que l’on veut bien m’accorder. Je passe mes journées à écrire pour
des journaux qui me payent mal ou ne me payent pas mon dû.
Un pisse copie, voilà ce que tu es Charles Baudelaire
(Amer) Un pisse copie lubrique !
LES ACCUSATEURS (en voix off / plusieurs voix en échos) : Nous avons été
fouiller dans vos papiers. Tut, tut pas de ça avec nous. Nous avons tous les
droits. Vos misérables petits tas de secrets, il faut les aérer.
Nous y voilà, vous permettez ? Les poètes adorent être lus en public : Lettre du
mardi 18 ...
BAUDELAIRE : Vous n’avez aucun droit. C’est une correspondance privée.
LES ACCUSATEURS : Désormais vous êtes une célébrité vous devez en
accepter le prix.
FICHE TECHNIQUE
Ce spectacle a été conçu pour exister sous différentes formes dans des lieux
totalement différents.
Durée du spectacle : 1 heure 15
Aire de jeu : un plateau vide avec pour seul objet présent un tombereaux de livres
dans lequel vient se perdre Baudelaire, seul refuge contre la Loi.
Lumières : éclairage réduit à quatre spots qui viennent découper l’espace
dramatique.
Son : 2 platines CD avec auto pause. 1 diffusion stéréo face et 1 diffusion stéréo
lointain.
PHOTOGRAPHIE DU SPECTACLE